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Herve Hugon

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Thèmes picturaux

Aux temps du sida. Oeuvres, récits et entrelacs

Le catalogue de l'exposition " Aux temps du Sida, oeuvres, récits et entrelacs " explore les répercussions de l'épidémie de VIH/sida dans l'art. Explorez des décennies de création et de militantisme à travers des oeuvres percutantes et les voix d'une multitude d'auteur·ices, artistes, militant·es : un voyage émotionnel et informé dans l'histoire de la lutte contre le VIH/sida. A partir des années 1980, le Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH) et son stade ultime, le sida, explosent de manière incontrôlable aux Etats-Unis, en France et bientôt partout dans le monde. Cette crise sanitaire va aussi se révéler être une crise des représentations qui occasionne, jusqu'à aujourd'hui, l'apparition de nouvelles formes dans la création. Le virus emporte une génération de créateurices, d'écrivaines, de chorégraphes, de cinéastes, de plasticiennes... tandis que la maladie s'insinue, de façon manifeste ou en filigrane, dans les oeuvres. On voit éclore chez les artistes des prises de parole engagées voire militantes tandis que les luttes pour plus de tolérance, de visibilité et de droits pour les minorités s'organisent, et ce, aussi par le truchement de l'oeuvre d'art. L'exposition " Aux temps du sida " et son catalogue parlent d'un temps encore non révolu où l'épidémie n'est pas surmontée en dépit d'importantes avancées médicales, y compris tout récemment. Les quarante dernières années ont vu s'entremêler des moments de peur, de deuil, de courage, de solidarité, d'espoir, tous adossés à des formes de créations dont on regarde aujourd'hui encore la force avec fascination, sinon admiration. Exposition pluridisciplinaire, " Aux temps du sida " présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l'action décisive de personnalités engagées, d'associations déterminées, de chuchotements qui, réunis ensemble, sont devenus un cri. Conçu comme un voyage chrono-thématique, le catalogue s'ouvrira sur une retranscription du " couloir du temps " introduisant l'exposition. Ce voyage temporel à travers les quatre dernières décennies mettra en évidence la présence du VIH/sida dans les médias, les arts, la culture populaire, les sphères politique et médicale, permettant de replacer l'ensemble des oeuvres présentées dans un contexte plus large et de visualiser comment l'épidémie a façonné et influencé notre société. Le catalogue prend ensuite la forme d'un abécédaire thématique qui offre une entrée variée dans ce vaste sujet, sans prétendre à l'exhaustivité. Chaque notice est dédiée à un artiste, une oeuvre ou un grand thème lié à la lutte contre le VIH/sida (tels Danse, Soin ou encore Voix). De nombreux contributeurs et contributrices ont accepté de participer à la rédaction de ces notices, garantissant une pluralité des voix et des points de vue situés : le catalogue donne la parole à des historiennes de l'art mais aussi à des artistes, des médecins, des militantes, des écrivaines, etc. Ces textes sont illustrés des oeuvres présentées dans l'exposition. Le livre capture l'urgence vécue par les personnes touchées par le virus, en particulier celles qui ont été diagnostiquées à une époque où aucun remède n'existait. Les oeuvres exposées témoignent de leur engagement, de leur lutte, de leurs peurs mais aussi de leurs espoirs et de leur désir d'être entendues et comprises. A travers les oeuvres et les voix d'artistes telles que Maurice Béjart, Sophie Calle, Guillaume Dustan, General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Hervé Guibert, Keith Haring, Klaus Nomi, Jean-Michel Othoniel, Bruno Pelassy, Bill T. Jones, Barthélémy Toguo ou encore David Wojnarowicz, on découvrira comment l'art et la création peuvent sensibiliser, provoquer des débats, exprimer un engagement et des ressentis complexes, mais aussi être les catalyseurs d'un changement social nécessaire puisqu'en 2023, l'épidémie est toujours là.

10/2023

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Histoire littéraire

l'azur

Si notre modernité est un temps de crise perpétuelle qui renvoie sans cesse chacun et chacune à une solitude désespérée, un journal devrait être, suggère Michel Butel, une conversation au jour le jour, même imparfaite, quelque chose comme l'ébauche d'une communauté malgré tout ? : En ce temps de crise à quoi sert un journal ?? Un journal, c'est une conversation. Une conversation banale : des hésitations, des reprises, des silences, des scories, des envolées, des rechutes, des images, des merveilles, des horreurs, des phrases, des noms, des erreurs, des principes, des idées, des interruptions. l'azur, mince journal de quatre pages qui parut entre juin 1994 et juillet 1995, dont il était l'unique rédacteur, sans argent, sans bureaux, sans salariés, en fut l'illustration. Si l'azur a pour particularité étrange d'être le fait d'une seule plume, qui frappe autant par le désenchantement dont elle est imprégnée que par sa persévérance à trouver des issues, il s'inscrit cependant dans une constellation de journaux décalés, inlassablement imaginés par Michel Butel ? : L'Autre journal qui a vu le jour de 1984 à 1992, entreprise marginale dans l'univers de la presse qui eut cependant un écho considérable, à laquelle ont collaboré notamment Claire Parnet, Marguerite Duras, Hervé Guibert, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard ou Michel Foucault ? ; mais aussi Encore, hebdomadaire éphémère créé en 1992, ou L'impossible, qui a vu brièvement le jour de 2012 à 2013. Cette réédition en fac-similé cherche à rendre justice à la forme modeste et inclassable qui était celle de l'azur ? : une simple feuille pliée en deux, quatre pages, une photographie en noir et blanc en couverture, et sur chaque page, pêle-mêle, des bribes de nouvelles du monde, des réflexions autocritiques, des fragments autobiographiques, des recensions de romans ou de films, des nouvelles, des poèmes, des contes. Dans les interstices de ses colonnes, on trouve encore des aphorismes qui traversent les pages comme des météores énigmatiques, chose à quoi n'est pas nécessairement habitué le lectorat de la presse ordinaire. Des météores romantiques ? : Seuls ceux qui croient encore à la beauté du monde peuvent changer le monde. ; La joie n'est pas de ce monde. Elle est là - une exilée. Ou des indices disséminés qui éclairent le choix du nom du journal ? : Tout se dissout dans l'azur. Et renaît dans l'azur. ? ; S'il n'y a pas de petit truc bleu, il n'y a rien, c'est construit, c'est mécanique, c'est organisé. l'azur est traversé par une tension fascinante et irrésolue, entre la solitude, voire l'isolement d'un rédacteur sans bureaux et sans associés, et la quête qui est la sienne d'une communauté à venir. Dans sa forme même, l'azur engage à penser ensemble solitude et communauté, dans un déchirement qui est peut-être leur condition réciproque d'existence. Le 8 décembre 1994, à l'occasion de considérations utopiques que lui inspirent la mort de Guy Debord, Michel Butel écrit ? : Ce que nous cherchons à faire accéder au réel, c'est (...) cette communauté et cette séparation qui la nie et qui la fonde. Cette solitude où la communauté prend sa source. Nous voulons manifester cela, qui est au fond de chacun de nous, solitude irrémédiable et irrépressible appartenance à la communauté. Tel semble avoir été le programme de l'azur, médium d'une parole profondément singulière, mais aussi incitation à d'innombrables prises de paroles ? : Je fais un journal pour qu'il y en ait mille. Pour susciter mille propositions, actions minoritaires, insensées, qui ramèneront la mienne à ses justes proportions, trois fois rien, mais dépêchez-vous, je suis seul, et ce n'est pas tenable, ça déforme, ça déglingue, ça fausse tout d'être seul. Manière de vouloir que sa parole soit emportée dans un tourbillon de paroles autres ? ; pour l'écrivain qu'il fut, tout devait tendre vers quelque chose d'autre.

10/2022

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Français CM2

Tabulettes conjugaison Passé simple CM2. Contient 10 carnets et 1 guide pédagogique, Edition 2021

S'entrainer à conjuguer les verbes du 3e groupe au passé simple au CM2 : Des fiches pour la mémorisation des conjugaisons des verbes irréguliers du 3e groupe avec un entraînement en contexte. Des fiches à faire en autonomie et à son rythme. Des fiches autocorrectives : dispositif d'autocorrection intégré. Des fiches prêtes à l'emploi : aucune préparation, aucune photocopie. Des fiches utilisables en soutien de n'importe quel fichier ou méthode d'apprentissage. Une fiche par semaine Jour 1 = Réviser : l'élève apprend le tableau du verbe, le recopie pour commencer à le mémoriser. Jour 2 et 3 = S'entraîner : l'élève s'entraîne en complétant des conjugaisons du verbe en ordre aléatoire. Jour 4 = S'autoévaluer : tous les élèves évaluent leur connaissance du verbe travaillé pendant la semaine, sous la conduite du professeur, et s'autocorrigent grâce aux fils de couleur. Votre pack Tabulettes Le Passé simple : 1 pack = 1 classe de 25 élèves. Ce pack comprend 10 carnets correspondant aux 8 verbes du 3e groupe au programme, (faire, aller, dire, venir, pouvoir, voir, vouloir, prendre) et aux 2 auxiliaires (être et avoir). Les carnets comportent 80 fiches. Chaque carnet comprend 3 types de fiches, pour que les élèves ne s'entraînent pas plusieurs fois sur la même fiche. Le guide pédagogique est inclus dans le pack et présente le matériel et la démarche. Une méthode expérimentée en classe depuis plus de 10 ans ! Tabulettes Conjugaison répond parfaitement aux demandes des instructions officielles qui invitent à mettre en place des pratiques ritualisées favorisant la mémorisation des huit verbes du 3e groupe inscrits au programme ainsi que les deux auxiliaires. Une fois ces automatismes mis en place, l'élève a la disponibilité d'esprit nécessaire à la réflexion concernant le temps, le pronom, et l'orthographe du verbe conjugué. La collection répond au souhait de construire un enseignement rigoureux et progressif. Elle correspond également aux attentes des enseignants qui expriment les nombreuses difficultés des élèves à mémoriser durablement ces verbes et à appliquer les bons temps et les bonnes terminaisons en situation. Répondre à l'hétérogénéité des classes : Chaque élève progresse à son rythme : il passe le nombre de semaines par verbe dont il a besoin jusqu'à être en réussite. Ainsi, dans une classe, la même semaine, des élèves peuvent travailler un verbe différent. Dans une même classe, et a fortiori dans une classe multi-niveaux, des élèves peuvent finir de travailler un temps quand certains auront déjà commencé un autre temps. Individualiser les progressions permet ainsi d'éviter les démotivations qu'une progression unique pourrait générer en étant soit trop rapide pour les uns, soit trop lente pour les autres. Hervé LE MADEC (Directeur de collection) -- Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs Nos méthodes sont pensées et conçues par des professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. Nous sommes éco-responsables Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. >> En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en France Nous sommes très attentifs à réduire les émissions de CO2 liées au transport. Quand l'impression en France n'est pas possible, nous imprimons en Italie. Notre expertise au service de l'éducation Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

05/2021

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Histoire de France

La croix, la tiare et l'épée. La croisade confisquée

Le mot de croisade est, de nos jours, plus souvent galvaudé qu’à son tour, de G.W. Bush qui le brandit au lendemain de l’attentat du 11 septembre 2001, comme une menace contre les terroristes à tel gouvernement qui déclare lancer une « croisade contre la fraude fiscale » ou « contre la grippe ». Il a bien évidemment une toute autre résonance dans le monde musulman où il est perçu comme le début d’une lutte armée impitoyable menée par les États chrétiens d’Europe contre l’Islam et où il préfigure l’impérialisme de l’Occident sur la planète et son corollaire, le colonialisme, que l’Europe n’en finit plus d’expier.Pour bien comprendre les enjeux de la question, il faut, selon Jean Flori, revenir à l’origine du mot. Qu'est-ce en réalité qu'une croisade ? Un pèlerinage armé ou une expédition purement militaire de reconquête chrétienne ? L’effet d’un élan populaire spontané et anarchique, ou au contraire une entreprise pontificale mûrement conçue destinée à assurer le triomphe du catholicisme ? Faut-il définir la croisade à partir de ses objectifs initiaux ou de ses transformations ultérieures ?Avec son brio habituel et sa verve jubilatoire, teintés d’une bonne dose d’ironie, Flori bouscule le « politiquement correct ». La croisade serait en fait le produit d’une évolution des idées qui, dans l’Occident chrétien, a peu à peu justifié puis sacralisé certaines guerres et par là-même valorisé moralement et spirituellement ceux qui les menaient. Né en 1095, son concept est directement issu de celui de guerre sainte qui se poursuit indépendamment de lui jusqu’à ce que l’Église romaine tente - et dans une très large mesure réussisse - à « confisquer » la croisade en l’institutionnalisant et à l'utiliser contre des objectifs qui n’ont alors plus guère de rapports avec ses traits constitutifs majeurs. En témoignent cette croisade avant la croisade qu’est la Reconquista espagnole ou ces expéditions des XIIIe-XVe siècles contre les païens des régions baltiques, les « hérétiques » du Languedoc ou les rois et princes chrétiens réfractaires aux décisions pontificales.Un essai d’histoire des idées volontiers polémique en ces temps où éclatent de nouvelles confrontations entre Orient et Occident.Spécialiste internationalement reconnu des croisades et de la chevalerie, directeur de recherche au Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers, Jean Flori compte à son actif une vingtaine d'ouvrages fondamentaux (Pierre l'Ermite, Fayard, 1999 ; Guerre sainte, jihad et croisade, Seuil, 2002; L'Islam et la fin des temps, Seuil, 2007). Ses trois précédentes biographies chez Payot (Richard Coeur de Lion, 1999; Aliénor d'Aquitaine, 2004 ; Bohémond d’Antioche, 2007) ont été saluées par la critique comme des incontournables.

05/2010

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Récits de voyage

Un baptême iroquois. Les nouveaux voyages en Amérique septentrionale (1683-1693)

Le récit initiatique d'un jeune aventurier français, le témoignage d'un des premiers explorateurs des immenses territoires la Nouvelle-France, une peinture pleine d'empathie du mode de vie et de la pensée des peuples autochtones (dont il apprend les langues, les coutumes, les ruses et la philosophie), une réflexion philosophique sur l'idée de civilisation, une étude des moeurs politiques de la Colonie, et l'histoire vécue des premiers temps de la rivalité franco-anglaise au Nouveau Monde. En 1683, à l'âge de 17 ans, le Baron de Lahontan embarque pour le Canada. Il y passe dix ans d'une vie libre et aventureuse, entre Québec et la région des Grands Lacs : officier auprès du gouverneur de la Nouvelle France, libertin en butte à l'autorité des jésuites, coureur des bois dans les vastes territoires de l'Amérique du Nord, il met en lumière le rôle du commerce des fourrures dans la guerre franco-anglaise, palabre avec les indiens dont il apprend les langues, les coutumes, les ruses et la philosophie. Composé de lettres adressées à un lecteur inconnu, les Nouveaux voyages en Amérique déploient la verve d'un authentique libertin, l'esprit libre d'un homme curieux des moeurs et de la culture des peuples autochtones, la franchise politique d'un gentilhomme ruiné en rupture avec la cour du Roi Soleil. Si l'ironie de son style, l'humanité de son regard et l'audace de ses observations annoncent la philosophie des Lumières, elles condamneront surtout son auteur à l'exil, et son oeuvre à l'oubli et au mépris des partisans d'une histoire édifiante. C'est pour rendre justice à cet écrivain de l'exil que le passager clandestin réédite les Nouveaux voyages en Amérique dans leur version originale de 1702. "Chez Lahontan, le "Sauvage de l'Amérique" constitue une figure phare, un être idéalisé porteur d'espoir. Cette originalité, l'oeuvre de Lahontan la puise à trois sources : l'expérience et les connaissances acquises par le voyageur au fil de ses aventures dans la colonie française et les forêts nord-américaines ; le sort infortuné qu'il a connu après son séjour en Nouvelle-France, et, finalement, sa critique philosophique de la religion catholique, des institutions politiques françaises et du mode de vie occidental. Figure emblématique, le Sauvage de Lahontan incarne le Nouveau-Monde, une terre de Canaan où l'écrivain aigri et apatride souhaiterait trouver l'asile et "le plaisir de vivre en repos chez des peuples moins sauvages que nous, en ce qu'ils ne sont pas réduits à la fatale nécessité de plier le genou devant certains demi-dieux que nous adorons sous le beau nom de ministres d'Etat"". Maxime Gohier

05/2015

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Monographies

Nú Barreto

Coédition Dilecta / Galerie Nathalie Obadia, avec le soutien du Cnap Langues : français / anglais Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos en Guinée-Bissau. Il vit et travaille à Paris (France). Diplômé de l'école nationale des Métiers de l'image des Gobelins (Paris), l'artiste développe une oeuvre pluridisciplinaire et engagée, très vite remarquée. En 1998, il représente son pays à l'Exposition universelle de Lisbonne (Portugal). Il mène depuis une carrière internationale qui le distingue parmi les artistes majeurs de l'art contemporain africain. Depuis l'enfance, le dessin est le médium de prédilection de Nú Barreto. De cette époque, ses oeuvres sur papier ont gardé leur verve imaginative qu'il met aujourd'hui au service de son récit personnel de l'Afrique contemporaine. Son oeuvre graphique n'est pas tendre, il est même la plupart du temps âpre et piquant. Sous la mine acerbe de ses crayons et le rouge sang de ses pinceaux, Nú Barreto illustre les violences multiples qu'a subies. Au coeur de cette réalité quotidienne, l'homme imparfait incarne le premier rôle. Comme un miroir, cet alter ego d'encre noire et rouge nous renvoie à notre propre inconstance et nous confronte à notre responsabilité à l'égard de la situation actuelle en Afrique : son corps est déformé par la douleur et la peur. Dans les compositions de Nú Barreto, l'absence de fond, comme celle de tout repère spatial, procure un sentiment de vertige. D'autres objets fétiches se retrouvent de feuille en feuille : la chaise, avec son pied brisé, symbolise l'instabilité chronique des états africains ; l'échelle, avec ses barreaux cassés, est la métaphore de l'ascenseur social en panne dont le dysfonctionnement concourt à la montée des inégalités. On trouve aussi dans le répertoire des symboles de Nú Barreto des animaux (corbeaux, porcs, caméléons...) et des objets hors d'usage (des vélos, des guitares...). Cette panoplie de symboles puise ses origines dans le creuset des cultures autochtones d'Afrique de l'Ouest dont les productions artistiques ont recours au pouvoir des signes. L'artiste y joint l'usage expressionniste de la couleur rouge. Les papiers, lacérés ou déchirés, participent également à la représentation d'un paysage tourmenté. Les oeuvres de Nú Barreto figurent dans de grandes collections institutionnelles dont, entre autres, celles du musée Capixaba do Negro (MUCANE) à Vitória (Brésil), de l'Africana Fondation à Genève (Suisse), de la Fondation H à Paris, du Taipa House Museum à Macao (Chine), ou encore du National Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington D. C. (USA). Nú Barreto est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles) depuis 2018.

01/2023

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Décoration

Quand la nuit tombe sur le Berlin des années folles. Avec 1 CD audio

C'était l'époque des bals costumés, de Metropolis et de Josephine Baker ; des découvertes scientifiques cruciales, de la verve littéraire et du chaos politique engendré par la République de Weimar. Après le succès fracassant de Hollywood dans les années 1930 et Jazz. Dans le New York des Années folles, l'illustrateur Robert Nippoldt s'est associé à l'auteur Boris Pofalla pour évoquer la métropole trépidante et libre qu'était Berlin dans les années 1920. Composé comme une visite touristique de la ville à travers le temps, La nuit tombe sur le Berlin des Années folles raconte la dimension urbaine et les épisodes complexes d'une décennie de mutations, des longues artères illuminées par le nouveau réseau d'éclairage électrique aux planchers qui vibrent dans toute la ville au rythme du fox-trot et du tango. Faisant montre de sa maîtrise graphique de la lumière, de l'ombre et de l'expression, grâce à la patine que confère le tirage argentique, Nippoldt alterne portraits et paysages pour montrer le décor changeant et les centres dynamiques de cette capitale en plein essor et en pleine industrialisation, ainsi que les personnages extraordinaires qui peuplaient ce vivier artistique, scientifique et idéologique. Animé par une curiosité sincère pour les excentriques et marginaux, qui façonnèrent cette époque entêtante, autant que pour les "puissants" , Nippoldt dresse le portrait de personnalités comme Lotte Reiniger, Christopher Isherwood, Albert Einstein, Kurt Weill, Marlene Dietrich et George Grosz, mais aussi de Thea Alba, "la femme aux dix cerveaux" , de Magnus Hirschfeld, le "Einstein du sexe" , et du fameux criminel local Adolf Leib. C'est ainsi que le livre pose un regard particulier sur certains des phénomènes culturels et politiques les plus marquants de l'époque, et s'attache aux plus grandes vedettes du grand écran ou à l'atmosphère chaotique engendrée par le gouvernement de Weimar. Au-delà des protagonistes et des lieux, le livre saisit surtout l'esprit incomparable et ineffable d'un endroit et d'un moment, d'une époque suspendue entre deux guerres mondiales et d'un pays tiraillé entre l'audace de céder à la joie de vivre et la noirceur envahissante du national-socialisme. Avant que la nuit tombe, Nippoldt nous montre tout : le feu des projecteurs et les murmures en coulisses, les usines qui sortent de terre et la physique théorique, le rugissement des stades et le silence feutré des théâtres, les chansons des Comedian Harmonists, les satires de George Grosz et l'icône Marlene Dietrich, qui ébranle les caractéristiques du genre avec sa cigarette, son chapeau haut-de-forme, son smoking, et son fameux regard aguicheur. Edition allemande disponible à l'automne 2017. Parution des traductions prévue au printemps 2018.

07/2018

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Fantasy

Le septième guerrier-mage

Prix Imaginales des lycéens 2016 J'ai pillé, brûlé, tué. Puis j'ai déserté l'armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre... Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche. Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes... Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d'un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j'irai jusqu'au bout. Mon nom, c'est moi qui l'ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose. " Un roman passionnant qui arrive à vous accrocher dès la première page. Original, bien rythmé, bien écrit, au style simple, limpide - on tombe sous le charme des personnages. " Gamalive " Imaginez les Sept Samouraïs de Kurosawa, le tout revisité à la sauce western avec un déserteur bad ass qui n'a rien d'un enfant de choeur. " Jean-Sébastien Guillermou, auteur des Pirates de l'Escroc-Griffe Court extrait : Sache, dit-elle, que je suis le seigneur de ces lieux. Je défends la vallée de Thorkel, depuis la tête d'elfe taillée dans le roc jusqu'au col de l'aigle. La moindre brindille, le moindre caillou, est sous ma protection, ainsi que tous ceux qui vivent ici. Je l'écoute à peine, car elle vient de glisser un brin d'herbe-de-prince dans ma bouche et je suis bien trop occupé à essayer de l'avaler. Sa douce brûlure épicée envahit mon corps, et la douleur de mes blessures s'estompe peu à peu. S'il vous plaît... protégez Gloutonne... Dame Rikken se penche sur moi. Que dis-tu, Sudien ? Ses yeux d'un bleu glacial me ramènent à la réalité. La douleur a reflué, je flotte comme sur un nuage. Où sont... mes deux compagnons ? Morts. Chienne de guerre. Et les cavaliers du roi... , dis-je dans un murmure. Eux aussi, ils sont... ? Plus que morts. Ils sont démembrés, déchiquetés, en miettes, répond-elle avec un étrange sourire de connivence. Quoi ? C'est vous ? Qui... qui les avez tués ? Le sourire disparaît. Elle me jette un regard étonné. Bien sûr que non. Qui, alors ? C'est toi. Tous les quinze. Tu ne t'en souviens pas ? Hein ? Moi ? Elle hausse les épaules. Maintenant, joli coeur, je vais arracher la lance d'un coup sec. Je te préviens, ce sera douloureux. " Il n'y a pas de combat sans souffrance ", disait Maître Hokoun. © Bragelonne 2015

05/2022

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Sciences politiques

Fédération mondiale. Un Etat pour tous les citoyens du monde

Fédération mondiale est l'ouvrage le plus complet publié jusqu'à présent sur le sujet au niveau mondial. L'auteur "construit" un Etat mondial, qui sera composé des actuels Etats souverains, des membres de l'ONU, et des autres Etats qui ne font pas partie de l'ONU. Cet Etat fédéral aura ses organes (parlement, gouvernement, administration et justice), mais ne possédera ni armes nucléaires ni armes de destructions massives, et il réduira les forces armées, lesquelles forces, avec la police et la protection civile, pourront être mobilisées pour assurer la protection de la population mondiale lors des catastrophes naturelles, contre le terrorisme et autre acte criminel. L'argent économisé sur l'armement, la diplomatie et autre structure - supprimées ou considérablement réduites - et d'autres mesures structurelles (régulation des marchés financiers, responsables de crises financières et économiques, dans le but de les mettre au service de la société ; mesures de caractère économique, écologique et autres) serviront au développement des régions non développées ou insuffisamment développées. Cela assurera une vie décente aux citoyens de ces régions, tout en limitant le phénomène migratoire qui est un problème pour de nombreux Etats en Europe et ailleurs. La Fédération mondiale assurera la paix dans le monde et consacrera une attention particulière à la protection de l'environnement, ce que l'ONU, le G20 et d'autres groupements d'Etats souverains actuels sont incapables de faire. Seul un Etat mondial, doté des pouvoirs classiques étatiques - à qui les Etats actuels céderont leur souveraineté - est en mesure de mener une politique qui serve et respecte tous les peuples et tous les Etats membres d'égale façon. Avec ce livre, je vous offre un "repas inachevé" que vos "terminerez" en allant jusqu'au bout, à savoir, la création d'un Etat mondial. Que chacun d'entre nous fasse un pas dans cette direction et nous y arriverons. Avec ce livre, je fais mon pas dans la direction indiquée. Utilisez vos réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Internet, etc.) pour transmettre aux autres les idées sur la nécessité de la création d'un Etat mondial. Les pionniers de l'idée d'un Etat mondial le méritent de même que les nombreux citoyens qui la soutiennent. Faisons comme Nelson Mandela a dit : "Donnons-nous la main et marchons ensemble vers l'avenir, vers la création d'une société fondée sur l'amitié, l'humanité et la tolérance" (Mandela, 2011, p 79). C'est une invitation à la création d'une Fédération mondiale qui sera bonne pour toutes les personnes de notre planète, quelles que soient leur race, leur religion, la langue qu'ils utilisent, et où le lieu où ils vivent.

11/2018

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Paramédical

Handi'taf

Bien plus qu'un livre consacré au handicap, Handi'taf est un outil pédagogique, par les photographies, les témoignages, les informations, les portraits de vie qu'il offre. Destiné à tous, et pas seulement aux entreprises, il propose une réflexion sur le travail, les parcours, des difficultés d'accès à une vie professionnelle. En situation de handicap ou non, chacun est, peu ou prou, concerné par les questions qu'il aborde. Précieux est donc ce nouvel opus de l'oeuvre de Jean-Baptiste Laissard. Depuis 10 ans, photographe inlassable, il s'applique à ouvrir, au-travers de ses livres et expositions, des voies renouvelées de compréhension, bien au-delà du seul handicap. Ses photographies nous parlent. Elles façonnent positivement notre regard, les témoignages qui les accompagnent donnant à voir une autre image de la diversité humaine. Elles révèlent en même temps la dimension profonde du mouvement inclusif, en montrant que l'égal accès à l'ensemble des droits ne prendra chair que concrètement traduit par la participation de tous à l'ensemble des domaines qui composent la société : l'éducation, l'habitat, les transports, les espaces publics, les lieux d'art, de culture, de sport, de tourisme, de loisirs... Les lieux professionnels n'y font pas exception. Or, reconnaissent-ils, de façon effective, que tout membre de la Cité doit bénéficier de la liberté de "faire oeuvre", à sa mesure ? Au nom de l'équité, veillent-ils à s'adapter à la diversité des besoins : accompagnement vers l'emploi, professionnalisation, adaptation de poste, maintien dans l'emploi, passerelles entre les milieux de travail ordinaires et protégés... ? Car "la première égalité, c'est l'équité", comme le proclamait justement Victor Hugo. L'équité : telle est bien la visée primordiale, la condition impérative d'une société plus vivable, plus juste. Plus digne. C'est cette préoccupation qui infiltre ce livre de Jean-Baptiste Laissard, attentif à redonner un visage humanisé au monde du travail, dont on peut espérer beaucoup s'il permet à chacun d'apporter sa contribution aux évolutions d'une société, dont il se sent ainsi partie prenante. vi4 9 uAOAPT Prix France 20 € TTC resTOLLIOnCe ® . ; 9 ® HAN i_,Ì.=,1 c.,) une OAP1C11 FBNPAlft

10/2019

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Histoire de France

Les grands discours parlementaires du XIXe siècle. De Benjamin Constant à Adolphe Thiers 1800-1870

Consulat, Premier Empire, Première Restauration, Cent Jours, Seconde Restauration, monarchie de Juillet, Deuxième République et Second Empire : l'énumération suffit à montrer combien la période qui s'étend de 1800 à 1870 est riche en bouleversements politiques. Elle l'est aussi par la grandeur et la diversité du discours parlementaire. Les moments clés du premier XIXe siècle - 1800, 1815, 1830, 1848, 1852, 1870 - ont inspiré la plus haute éloquence et produit d'authentiques morceaux de bravoure. Une place privilégiée a été accordée aux mots et aux phrases qui s'inscrivent dans la mémoire collective de la nation française, de " l'Empire est fait " de Thiers au " cœur léger " d'Ollivier, des imprécations de La Bourdonnaye aux incantations de Lamartine en passant par les prophéties de Tocqueville. Il fallait aussi faire revivre les grandes interrogations du XIXe siècle : la recherche du meilleur des régimes politiques possible, la pondération entre ordre et mouvement ou entre équilibre européen et satisfaction des nationalités, sans oublier l'émergence d'une question sociale à l'ère de l'industrialisation. Il était également indispensable de mettre l'accent sur des débats de société et des problèmes qui sont encore les nôtres aujourd'hui/divorce, peine de mort, durée de travail, droit de grève, question scolaire, place des religions, poids de l'économie, affairisme... Enfin, ce livre est un hommage à ces personnalités de conditions et de convictions diverses qui toutes ont servi la France avec leur immense culture, leur grand talent et leur énergie débordante. Ont donc été convoqués Benjamin Constant, le technicien des constitutions, Carnot, le majestueux avocat de la cause républicaine, Foy, l'incarnation du verbe viril, Rober-Collard, le philosophe-orateur, Chateaubriand, le génie hautain, La Fayette, l'éternel héros des Deux-Mondes, Berryer, le génial improvisateur, Guizot bouche d'or, Thiers, l'esprit du siècle, Lamartine, le lyrisme fait homme, Ledru-Rollin, le tribun théâtral, Hugo, le plus grand des romantiques, Montalembert, le héraut du libéralisme, Ollivier, l'apôtre solitaire, Gambetta, le prophète de la République et tant d'autres encore ! Ce recueil n'est pas seulement une anthologie. Exposés ici de façon chronologique, avec des introductions et des notes, les discours parlementaires permettent de mieux comprendre l'histoire, mais aussi le présent et l'avenir.

10/2005

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Science-fiction

The Expanse Tome 1 : L'éveil du Leviathan

Avec ce premier volume de la série "Expanse", James SA Corey signe "un space opera à tomber à la renverse" (George RR Martin). L'humanité a colonisé le système solaire (Mars, la Lune rebaptisée Luna, la Ceinture d'Astéroïdes et au-delà), mais les étoiles restent toujours hors de sa portée. Jim Holden est second sur un transport de glace qui effectue la navette entre les anneaux de Saturne et les stations installées dans la Ceinture. Quand lui et son équipage croisent la route du Scopuli, un appareil à l'abandon, ils se retrouvent en possession d'un secret qu'ils auraient souhaité ne jamais connaître. Un secret pour lequel certains sont prêts à tuer, et à une échelle impensable pour Jim et son équipage. La guerre dans tout le système solaire devient inévitable, à moins qu'il découvre qui a abandonné ce vaisseau, et pourquoi. L'inspecteur Miller recherche une jeune femme. Elle n'est qu'une personne parmi des milliards, mais ses parents ont les moyens, et l'argent peut tout. Quand l'enquête le mène au Scopuli et à Holden, devenu sympathisant des rebelles, Miller comprend que cette jeune femme est peut-être la réponse à tout. Holden et Miller doivent désormais jouer la partie en finesse, entre le gouvernement de la Terre, les révolutionnaires des Planètes Extérieures et certaines firmes aux visées secrètes. Et leurs chances sont minces. Mais au cœur de la Ceinture les règles sont différentes, et un petit vaisseau peut changer le destin de l'univers. Premier volet d'une série qui compte pour l'instant trois titres, L'Eveil du Léviathan est un space opera passionnant et redoutable d'efficacité. Il a d'ailleurs reçu un très bon accueil outre-Manche et outre-Atlantique et a figuré sur bon nombre de listes finales pour des prix prestigieux (Nebula, Hugo...). Le roman ne renouvelle pas le genre mais il allie le meilleur du space opera classique à une intrigue policière mâtinée d'éléments horrifiques. Ajoutez à cela l'absence bienvenue d'explications scientifiques pesantes, une alternance de chapitres entre les deux personnages principaux, une écriture fluide et immersive, et vous obtenez un roman de pur divertissement, sans cesse haletant, qui ravira les fans du genre.

06/2014

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Poésie

Paris poésie

Paris est mon coeur. Paris est ma ville. Paris est la cité de mes rêves. Paris est le lieu de ma liberté. Ses poètes me rendent fou. Tous ceux qui l'ont aimé. Tous ceux qui le traversent en flâneurs, en rêveurs, ... en poètes. Moi aussi je le traverse en poète. J'imite Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, surtout Apollinaire, mon principal point de repère. Je vois Paris comme s'il était mon camarade. Je m'y promène aussi avec Victor Hugo, Francis Carco, Paul Eluard, Louis Aragon. Mon amour pour Paris n'est jamais un amour malheureux. C'est toujours un amour dans la joie, dans la vie, sous le ciel changeant, en suivant les arabesques des nuages et l'eau attirante de la Seine. L'histoire de la ville me passionne. Je la lis partout, dans les palais, les monuments, les petites et grands habitations, la Seine, les ponts qui m'enchantent, les arbres qui dansent, les jardins, les platebandes. Chaque pierre est comme un diamant. Je me promène à toutes les heures. Je dois fleurer, aimer, m'inonder, boire l'air de Paris, m'enivrer de ses odeurs, les bonnes et les mauvaises. Partout un vent de jeunesse, d'énergie, de foi, de dialogue. Le trio liberté-égalité-fraternité n'est pas rhétorique. C'est moi, c'est Paris, c'est le rêve. La poésie de Paris est mon élixir et mon baume. A Paris je guéris, chaque fois que j'y arrive. Oh le ciel de Paris ! Oh la Seine ! Oh ses bibliothèques, mes lieux ! Oh les couchers de soleil ! Oh les aubes qui prennent mon coeur. A chaque balade, c'est un recueillement, un rêve, un voyage, un départ à l'infini. Le Pont Mirabeau, le Pont des Arts, le Pont Neuf et le Pont Saint-Michel m'indiquent le chemin ailé. Je les peins, je les aime, je les traverse en avant et en arrière, je m'envole par leurs arcades. Paris est pour moi une chanson, une symphonie, une musique, une femme que j'aime. Je le regarde comme un paradis, j'ausculte sa voix, je le lis comme un livre de sagesse.

11/2022

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Sociologie

Au fait Juin 2022 : Féminin Masculin. Questions de genres

Les hommes partent de Mars pour rejoindre les femmes sur Vénus " Tu es infame ", dit Jean-Claude Brialy à Anna Karina à la dernière image du troisième film de Jean-Luc Godard. Elle se tourne alors vers la caméra et corrige dans un magnifique sourire : " Non je ne suis pas in-fame, je suis UNE femme ! A ". Depuis, le féminin et le masculin ne cessent de se chercher, les hommes tentant de faire oublier leur infamie à l'égard des femmes, les femmes s'échappant de la tutelle patriarcale dans une envolée émancipatrice. La grande historienne Michelle Perrot raconte avec passion et précision l'histoire de la longue marche des femmes entamée par Olympe de Gouges, guillotinée par des hommes, et poursuivi par d'innombrables pionnières et combattantes. Le documentariste Patric Jean, auteur d'un film sur la domination masculine, raconte pourquoi et comment l'homme devrait dire " pardonA ", pendant que, dans leur domaine respectif, le cinéma, les affaires et la politique, Sandrine Brauer, Sophie Bellon et Aurore Bergé, détaillent les petits pas de l'avancée des femmes, au jour le jour, ici et là. Les genres ne sont plus des sexes, le premier prétendument fort, le second dit faible. Les genres sont même multiples dorénavant, explique la sociologue Karine Espineira qui raconte l'apparition à l'air enfin libre de ceux et celles qui mélangent les genres, trans et non-binaires. Et puis le genre est aussi affaire de grammaire et la linguiste Anne Abeillé détaille avec rigueur les pièges longtemps tendus par la langue pour que le masculin l'emporte sur le féminin, pour que l'ambassadrice demeure la femme de l'ambassadeur. Reste la leçon donnée par un homme à ses congénères, un géant qui sut lire l'avenir avant tout le monde. " Il est difficile de composer le bonheur de l'homme avec la souffrance de la femme ", écrivait Victor Hugo en 1872. Un siècle et demi plus tard, rien n'est plus pareil mais si peu a changé. Il est long le chemin des hommes qui, partis de Mars, tentent de rejoindre les femmes sur Vénus.

06/2022

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Aventure

L'or du temps Tome 2 : Seconde partie

La suite et la fin du diptyque de Rodolphe et Oriol. Sous le trait impressionniste du dessinateur espagnol, Théo continue son enquête dans les bas-fonds de Paris, en forme d'hommage aux meilleurs feuilletons de la littérature et de la bande dessinée... à la recherche de l'"Or du temps". Sur la trace du sarcophage égyptien volé au Louvre, Théo et Victoria sont enlevés par une bande d'inquiétants personnages masqués, rangés derrière celui qui semble être leur chef et se présente sous le nom de Milord l'Arsouille. Assommé, gardé prisonnier quelque part dans le château de Nerac, Théo parvient à s'échapper et à rejoindre son ami égyptologue Hugo de Reuhman pour reprendre bientôt le fil de son enquête. La lecture de certains documents font état d'un "grand secret" que contiendrait ce sarcophage, ce qui expliquerait les convoitises et les dangers qu'il recèle. Le secret de la vie et de la mort ? Celui de la fabrication de l'or ? ou bien encore le secret ultime : la pierre philosophale ? ... Les recherches de Théo le mènent à un certain Vicomte de Cambrai, un vieil aristocrate passionné par les sciences occultes, l'alchimie et les techniques de la robotique. Au cours d'un étrange repas dont le service est assuré par des automates, Théo fait la connaissance de Léone, qui semble lui demander de l'aide. Le vicomte, c'est évident, en sais plus qu'il ne le dit au sujet des recherches de Théo. De cabarets louches en messes noires, de cimetières en fêtes orgiaques, Théo croise Nini Peau d'Chien, l'Eve future, Aleister Crowley, et la créature monstrueuse qui a failli avoir sa peau dans les couloirs du Louvre. Tous s'intéressent de près ou de loin au sarcophage disparu, mais qui sera assez fou pour le retrouver et percer son secret ? Le Paris de la Belle Epoque est magistralement mis en scène et en couleurs par Oriol. Les pages du dessinateur espagnol ont le charme et la force des lithographies de l'école de Montmartre et des tableaux de Toulouse-Lautrec. Rodolphe, quant à lui, réinvente le genre du feuilleton et rend le plus bel hommage aux maîtres du genre.

02/2023

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Communication - Médias

Les nouvelles routes de notre servitude. Aliénation, normalisation, soumission

Internet, les réseaux sociaux et la multitude d'applications disponibles ont radicalement bouleversé notre rapport au réel. Nous sommes comme envoûtés par les promesses qu'ils portent et les possibilités infinies qu'ils ouvrent ; mais aussi sous leur dépendance, tant ces dispositifs se sont immiscés dans notre quotidien. Sur ce monde nouveau, beaucoup a été dit et écrit, tour à tour pour s'en émerveiller, s'en émouvoir ou s'en inquiéter. Cet essai propose une autre voie : le propos n'est pas de dénigrer la révolution numérique que nous vivons - aussi capitale que l'a été hier la Révolution industrielle- ni le progrès technique, manifestation du génie humain, mais de questionner la multiplication des contrôles que ces nouvelles technologies imposent déjà à nos vies, dans tous ses aspects, à notre insu souvent, de la part des Etats comme des géants de la Tech. Miroir du nombrilisme individuel et refuge des revendications communautaires, internet alimente les fractures sociales tout en promouvant un conformisme normalisateur sous la contrainte de minorités galvanisées par des calculs algorithmiques qui les persuade d'incarner la nouvelle doxa. Prenons garde de ne pas " offrir au peuple en masse l'holocauste du peuple en détail " (Benjamin Constant). Quand l'outil de connaissance devient outil de surveillance et de contrôle, quand on veut faire des valeurs (propres à chaque individu ou chaque groupe) des normes (règles que tous doivent respecter), la pensée et la pratique totalitaires ne sont pas loin. Car même ce qui nous est présenté comme le recours à la dépendance aux Big Tech, à savoir la prise en charge par la puissance publique, est un risque majeur pour nos libertés, comme le montre la dérive chinoise longuement développée ici : deux faces de la même médaille de la sujétion (pile l'Etat gagne, face l'internaute perd). Ce sont ces nouvelles routes de la servitude volontaire que dévoile ici l'auteur en trois parties : aliénation, normalisation, soumission. Parce que la liberté est le bien le plus précieux, surtout pour ceux qui en sont privés, c'est pour la défendre et la restaurer que ce livre a été écrit. Comme le disait Victor Hugo " Sauvons la liberté, elle s'occupera du reste ! " .

11/2022

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Critique

La passion de San-Antonio. Frédéric Dard et ses lecteurs

On ne lit pas impunément des niaiseries, prévenait Victor Hugo, présentant la Thénardier. Mais qu'en est-il des romans de San-Antonio ? Que font-il à leurs lecteurs ? Où les amènera-ils et où les laissent-ils ? Quels types de rapports se nouent dans la lecture et comment se poursuivent-ils dans la vie des lecteurs, le livre une fois reposé ? Réciproquement, que font les lecteurs à San-Antonio, et qu'ont-ils fait de lui ? La dernière réponse semble la plus facile : ils en ont fait l'écrivain français le plus lu de son époque dans toutes les classes de la société des "trente ravageuses". Pourtant, avec San-Antonio rien n'est jamais aussi simple qu'il y paraît. "La Passion de San-Antonio" revient sur les incompréhensions et multiples malentendus qui entourent les relations de l'auteur et de son lectorat. On y voit que feintes et quiproquos, ambivalence et double jeu sont omniprésents : sur le terrain de la politique, dans l'usage des médias, aussi bien qu'en matière de théâtre ou de punk rock français. C'est l'occasion de rencontrer des lecteurs de San-Antonio. Mais aussi d'aborder les pratiques des fans, les affinités et les oppositions qui se font jour entre lecteurs, collectionneurs, et ceux pour qui San-Antonio représente un art de vivre et qui le lisent inlassablement, décennies après décennies depuis leur enfance. Objet d'un investissement affectif comme en suscitent rarement les écrivains, mais qui évoque celui réservé aux personnalités de la chanson et du cinéma, San-Antonio a acquis pour beaucoup le statut d'un auteur-culte. Il a ses fidèles et même ses dévots. Lecture de génération, a-t-il encore beaucoup de temps devant lui pour continuer à être lu ? Parviendra-t-il à se libérer de l'emprise de ses fans historiques pour s'ouvrir à un nouveau public, qui le lira sans doute tout différemment et ne craindra pas de commencer enfin son bénéfice d'inventaire ? Le plus bel hommage qu'on puisse rendre, pour son centenaire, à un auteur qui n'a cessé de provoquer ses lecteurs et de brouiller les pistes, n'est-il pas justement de le relire librement, sans passions et sans préjugés ?

09/2021

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Musique, danse

Brahms

Nul autre n'était plus qualifié que Claude Rostand, grand spécialiste de la musique allemande romantique, pour traiter un sujet qui avait été jusqu'alors complètement négligé par la littérature musicale de notre pays. C'est, en effet, le premier livre complet et exhaustif paru à ce jour en français. Cet ouvrage considérable, Claude Rostand (1912-1970) y a consacré plusieurs années de sa carrière de critique et de musicographe, rassemblant tous les documents les plus récents à l'époque, lui permettant de tracer le portrait véridique d'une des plus grandes et attachantes figures du romantisme, et de faire justice d'un certain nombre de légendes qui en faussaient souvent la vérité. A travers les correspondances, les mémoires, les récits, les articles de journaux, il a su s'introduire au plus intime de son sujet et nous faire connaître la physionomie profonde d'un homme et d'un artiste parfois étrange, souvent déroutant, mais combien attachant pour qui le connaît. La valeur toute particulière du Brahms de Claude Rostand tient à ce que l'auteur a fait tout en même temps oeuvre d'historien d'une part, et de savant d'autre part. L'ouvrage comprend un élément biographique, récit très attachant, très vivant, au long duquel nous suivons le musicien presque jour après jour durant toute sa carrière. En outre, ce récit brosse une vaste fresque de l'Europe musicale d'alors : les grandes capitales de la musique, le cénacle de Schumann à Dusseldorf, celui de Mendelssohn à Leipzig, la Rome lisztienne de Weimar, Vienne à l'époque de François-Joseph et de Johann Strauss, etc. Nous y voyons vivre ou mourir Schumann, Liszt, Berlioz, Wagner, Hugo Wolf, Bruckner. Dans ce livre vivant, varié et passionnant, Claude Rostand a intercalé un élément qui, pour technique qu'il soit dans une certaine mesure, n'en reste pas moins à la portée de l'amateur moyen : toutes les oeuvres sans exception sont analysées de façon que cet ouvrage puisse également être consulté comme un guide et un dictionnaire brahmsiens. Toutes les oeuvres sont ainsi situées dans leur ambiance historique, psychologique, poétique et sentimentale, et expliquées sommairement et clairement du point de vue strictement musical.

09/1990

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Télévision, radio

Télé Start. 40 ans d'émissions TV sur les jeux vidéo

Télé Start : 40 ans d'émissions TV sur les jeux vidéo en France ! Sorti en octobre 2020 aux éditions OMAKE BOOKS, le livre Presse Start racontait l'histoire de 40 ans de magazines de jeux vidéo en France. C'est désormais au tour des émissions de télévision sur les jeux vidéo d'être passées au crible... Avec Télé Start, découvrez l'histoire de 40 ans d'émissions TV consacrées aux jeux vidéo ! Des précurseurs (Superdéfi, Microludic, Pixifoly...) aux plus populaires (Hugo Délire, Micro Kid's, Télévisator 2, Cyberflash, La Planète de Donkey Kong, Le Journal des jeux vidéo...), toutes ces émissions ont marqué l'enfance des fans de jeux vidéo ! - Le premier ouvrage entièrement dédié à l'histoire des émissions télévisées françaises sur les jeux vidéo ! - Le livre analyse également les chaînes de TV entièrement dédiées aux jeux vidéo (C : , Game One, No Life...), ainsi que les publicités et dessins animés de l'époque explorant ce thème. - L'ouvrage se veut très complet en mettant aussi en avant d'autres émissions originales, parfois plus confidentielles, issues de pays francophones (Luxembourg, Monaco... .) - Pour cet ouvrage, l'auteur a retrouvé animateurs, producteurs, réalisateurs et comédiens qui ont participé à ces émissions. Près de 25 témoins parfois de renom (Georges Beller, Jean-Michel Blottière, Alain Le Diberder, Fred Moulin, Marcus, Cyril Drevet, Karen Cheryl...) racontent donc en exclusivité pour Télé Start, dix, vingt ou trente ans après, les coulisses de la création de ces émissions souvent très innovantes. - Tous les acteurs de l'époque livrent donc leurs souvenirs de ces émissions, parfois sans concession, souvent avec beaucoup d'humour et surtout à travers un tas d'anecdotes folles. Vous apprendrez par exemple : - Comment le journaliste Jean-Michel Blottière a réussi à imposer le premier magazine TV consacré aux jeux vidéo, Micro Kid's ? - Comment est née Cléo, la ravissante créature virtuelle qui captivait les téléspectateurs de Canal + ? - Comment Nintendo a-t-il lâché les droits de Donkey Kong à un producteur français ? - Comment Medialab a-t-il révolutionné le petit écran avec ces personnages en images de synthèse, animés en temps réel ?

09/2022

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Histoire de France

Mémoires des combats d'un écrivain-historien

Louis Oury est l'auteur d'oeuvres représentatives de la fin du XXe siècle. Son parcours atypique aussi bien en métallurgie qu'en littérature, est présenté dans Mémoire des combats d'un écrivain - historien qui comprend deux parties. Dans la première partie de cette oeuvre, l'auteur raconte son enfance dans le Haut - Anjou pendant la guerre, son parcours d'ouvrier à ingénieur lors de la reconstruction de la France, ses débuts en littérature avec Les prolos, et surtout l'immense succès de Rouget le braconnier, drame authentique qui inspira V. Hugo pour Les Misérables. Ayant vécu, enfant, les massives fusillades d'otages, dont à Châteaubriant celle de Guy Môquet et d'autres à Nantes et à Bordeaux, sa réussite en littérature l'a incité à des recherches sur ces drames, initiative agréée par les autorités allemandes qui publièrent ses travaux en 1990, dans un livre bilingue. A partir de là, le Chancelier de l'Ordre de la Libération lui demanda en 1991 de lui remettre un dossier plus complet sur ces événements. C'est le début de la deuxième partie de l'oeuvre où Louis Oury révèle les adversités qu'il dut surmonter, que ce soit les menaces de mort reçues par Gilbert Brustlein qui avait exécuté le Feldkommandant de Nantes ou les trois tentatives d'assassinat sur sa personne Mais aidé d'Alain Besson qui publiait dans Ouest-France le suivi de ses travaux et leur officialisation, il brisa le black-out protégeant des fictions politiques et des réputations personnelles. On apprend les tractations du choix des otages par des vichystes, les exagérations et infamies propagées pendant un demi-siècle pour salir la Résistance, les turpitudes incitant Gilbert Brustlein à frapper le leader communiste Georges Marchais à Châteaubriant, la réhabilitation par le PCF de Spartaco Guisco exécuté en 1942 mais dont le corps avait été exhumé du Carré des Fusillés pour insinuer qu'il s'était planqué en Espagne à la Libération, et pour finir on se remémorera l'historique poignée de main réconciliatrice de Michel Jost, président de l'association des familles d'otages, au Résistant communiste Gilbert Brustlein qui avait exécuté à Nantes l'officier ennemi.

07/2013

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Littérature française

Comme un, Commune. Ou les tribulations de Théo et Madeleine Fischer, du Paris libre de 1871 à Rio

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l'Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au "Journal officiel de la Commune", Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d'Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre "Oreille-Cassée" et ses sbires - Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment... -, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe... Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et "las des tyrans" , monte à l'assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l'Eglise de l'Etat, rend l'instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais. Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Elisée Reclus, Emile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l'anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d'un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d'être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s'est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu'illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d'Alexandre Dumas. Dumas ! Et si "Comme un, Commune" était avant tout un roman de cape et d'épée ?

11/2014

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Critique littéraire

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 2 : Romantisme et Révolution(s). Volume 1

Ce volume des " Entretiens des Treilles " consacré à Romantisme et Révolution(s) ouvre une série de colloques qui se poursuivront pendant l'année 2008 et l'année 2009 et qui entendent faire un état des lieux romantiques en France de 1789 à 1889. Non par un ressassement de débats cloisonnés à l'intérieur d'une même discipline, mais par un échange entre disciplines, qui permet d'enrichir la compréhension d'une approche à la lumière des éclairages des autres approches. On lit encore souvent dans les manuels que le romantisme français s'écrit entre 1820 - date de publication des Méditations poétiques de Lamartine - et 1843 - année où Les Burgraves échouent. Rigidité chronologique qui ne tient pas compte de ce que disaient les écrivains du siècle eux-mêmes. Ainsi Chateaubriand, au Livre XIII de ses Mémoires d'outre-tombe, constatait-il que " la littérature qui exprime Père nouvelle n'a régné que quarante ou cinquante ans après le temps dont elle était l'idiome ". Et une vingtaine d'années plus tard, Hugo dans William Shakespeare : " La Révolution, toute la Révolution, voilà la source de la littérature du XIXe siècle. " Il nous a donc paru utile d'ouvrir notre réflexion en nous interrogeant sur la perception des tremblements révolutionnaires : révolution politique, esthétique, juridique, médicale, philosophique... Révolution : le mot en ses diverses significations et conceptions traverse tout le siècle et ne cesse de hanter ses " enfants ". Révolutions : de 1789 à 1830 - qui voit les romantiques triompher à la scène après quelques années d'hésitation où les clivages politiques s'opposaient à l'union des novateurs esthétiques, puis 1848 - qui ouvre une nouvelle et très courte période d'illusions et voit le romantisme abandonné par nombre de ceux qui furent ses farouches défenseurs - et enfin 1870 où le romantisme se voit contesté, raillé, et ne sert plus que de référence négative aux nouvelles esthétiques qui se construisent contre lui, la vie du romantisme est scandée par les " émotions " qui traversent le siècle. " Expression de la société ", selon le mot de Mme de Staël, le romantisme, pris dans une extension chronologique large, accompagne ainsi les mouvements du temps, triomphant du classicisme épuisé avant de céder la place à d'autres courants esthétiques.

06/2008

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Beaux arts

Notre-Dame de Paris. De la Colombe du Saint-Esprit à la Langue des Oiseaux

Les historiens nous dépeignent le Moyen Âge comme un âge sombre durant lequel sévirent guerres, épidémies et famines. Or, entre le XIIe et le XIVe siècle, l'Europe construisit des centaines de cathédrales gothiques. L'art s'épanouissant en temps de paix, il y a là assurément un paradoxe. Autre mystère... Comment expliquer la soudaine apparition de l'art ogival se substituant à l'art roman ? Que dire de ce bestiaire fabuleux gravé dans la pierre d'édifices religieux - et qui suscita la colère de saint Bernard - quand on sait combien l'Eglise se montrait soucieuse du respect de l'orthodoxie ? Resituant la construction de Notre-Dame-de-Paris dans cette époque, pleine de bruit et de fureur, mais qui vit également l'émergence d'un formidable élan spirituel, Richard Khaitzine s'interroge et nous livre quelques réponses dérangeantes ayant trait à l'Histoire. Qui fut réellement Maurice de Sully, le premier constructeur de ce chef-d'oeuvre architectural ? Peut-on accréditer la version de ses origines modestes ? On le dit fils d'une bûcheronne ! Quel fut le rôle de l'Ordre du Temple, fondé par Bernard de Clairvaux ? Exista-t-il une seconde règle - secrète - et qui aurait été à l'origine des déviations de l'Ordre ? Il semblerait que ce fût le cas. L'existence historique du rédacteur du Baptême de Feu, Roncelin de Fos, étant aujourd'hui établie. Comment expliquer que le restaurateur de la cathédrale - Viollet-le-Duc - se soit fait représenter sous les traits d'un saint Thomas plongé dans une intense réflexion ? Dans son Notre-Dame de Paris, Victor Hugo affirme que la cathédrale est un abrégé de l'art hermétique. Sur quoi fondait-il son opinion ? Son roman, un livre à clés ? Existe-t-il un rapport entre l'iconographie catholique et l'art d'Hermès ; cette cohabitation est-elle contre nature ? Une certaine langue bien pendue, enfermée dans une boîte d'os, pourrait bien être ce verbum dimissum, commun à l'Eglise, aux corporations ouvrières, à la Franc-maçonnerie et aux Laboureurs du ciel... Une parole perdue par les uns et dont les autres furent détenteurs, bien qu'ils n'en aient pas gardé le souvenir !

11/2011

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Poésie

Fin du monde

Aragon publie en 1922 dans la revue Littérature sa traduction du poème le plus célèbre de Hoddis, Fin du monde. Poème prophétique dont la parution a consacré son auteur de 22 ans comme chef de file de la poésie berlinoise. André Breton salue lui aussi le jeune écrivain : "Nous sommes ici à l'extrême pointe de la poésie allemande, la voix de Van Hoddis nous parvient de la plus haute et la plus fine branche de l'arbre foudroyé". En quelques textes parus entre 1910 et 1914, Jakob van Hoddis (pseudonyme de Hans Davidsohn) est devenu le symbole de l'expressionnisme, aux côtés de ses amis Georg Heym, Hugo Bail et Alfred Lichtenstein. Mouvement essentiel, sans lequel le dadaïsme et le surréalisme seraient incompréhensibles. Il faut revenir au Berlin du Nouveau Club, du Cabaret Néopathétique, des revues Der Sturm et Die Aktion et au geste novateur que représenta, dans un Reich militariste et matérialiste, la publication des textes de Hoddis avant la catastrophe. Hoddis ne tombera pas sur les champs de bataille. Mais la maladie mentale le gardera prisonnier pendant près de trente ans. Comme Hôlderlin chez le menuisier Zimmer, Hoddis partagera à Tübingen la vie de l'aubergiste Julius Dieterle. Diagnostiqué schizophrène en 1927, il ne quittera plus les institutions psychiatriques. En janvier 1933, Hitler accède à la chancellerie. Contrainte par sa situation matérielle, la mère du poète part pour la Palestine et le confie à un établissement de soins israélite, près de Coblence. En juillet 1939, Hitler décide d'incorporer les malades mentaux adultes au programme d'élimination déjà mis en oeuvre pour les enfants handicapés. Près de 250 000 malades mentaux et handicapés seront assassinés. Le 30 avril 1942, l'ensemble des malades et personnels de l'hôpital de Bendorf-Sayn sont déportés et gazés, semble-t-il, au camp de Sobibor. Ainsi Hoddis aura vu le désastre s'accomplir jusqu'au bout : l'hécatombe de la Grande Guerre, la déportation de masse des juifs, la persécution de "l'art dégénéré", l'extermination des êtres "qui ne valent pas de vivre". Quatre fois coupable : poète, pacifiste, juif, schizophrène.

09/2013

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Poésie

Poèmes et chansons

Eugène Pottier (1816-1887) est connu comme l'auteur d'un chant qui a fait le tour du monde, repris par des millions d'hommes et de femmes dans toutes les langues : l'Internationale. Lui-même ne l'a d'ailleurs pas entendu, sur la musique de Paul Degeyter, chanté pour la première fois, de façon con+dentielle en juillet 1888, un an après sa mort, par une chorale syndicale de Lille. Mais Eugène Pottier fut un poète et chansonnier révolutionnaire proli+que, qui, tout en menant une activité artisanale de dessinateur, écrivit de nombreux autres chants célèbres comme L'Insurgé, Quand viendra-t-elle ? ou Elle n'est pas morte. Jeune homme, il est influencé par Béranger dont il copie et apprend les chansons. Il écrira des chansons à boire (lui qui, pour des raisons médicales, ne buvait que de l'eau...). C'est avec la révolution de 1848, qu'il entre dans l'action. Il a été influencé par les idées de Babeuf, Fourier, Proudhon. Lui-même se disait communiste et anarchiste. En 1870, il signe l'appel aux socialistes allemands pour essayer d'éviter la guerre. En vain. Paris assiégé, il rejoint la Garde nationale, milite activement et se retrouve même (de façon éphémère) maire du Deuxième arrondissement. Après la répression versaillaise de la Semaine sanglante, condamné à mort par contumace, il doit prendre le chemin de l'exil pour la Belgique, Londres puis l'Amérique du nord où il rejoindra le Labour socialistic party. A son retour, en 1880, il a tout perdu et vit dans la misère, mais il est auréolé de gloire parmi les cercles ouvriers. Sa production poétique est abondante et de grande qualité. Poète populaire, attaché à la belle ouvrage et au travail du vers, admirateur de Hugo, il a comme personne le sens de la formule et du sentiment populaire, sans que jamais ses paroles ne cèdent à la démagogie. Ce choix qui permet de découvrir un vrai poète du peuple, comme Jean-Baptiste Clément mais d'un tempérament très différent, a été établi et présenté par Jacques Gaucheron, qui fut un compagnon d'Eluard et un des poètes de la Résistance.

09/2016

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Histoire de France

Un fauteuil sur la Seine. Quatre siècles d'histoire de France

En racontant la vie et les aventures des dix-huit personnages qui se sont succédé au 29e fauteuil de l’Académie française depuis 1634, Amin Maalouf ne retrace pas seulement cette «généalogie en partie fictive» dont parlait son prédécesseur Lévi-Strauss ; il nous fait revivre de manière charnelle, incarnée, quatre siècles d’histoire de France. Si «un roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin», selon le mot de Stendhal, le roman de la France que nous relate ici l’auteur est une Légende des Siècles à partir d’un fauteuil. Son premier occupant se noie dans la Seine, Montherlant se suicide dans son appartement avec vue sur la Seine, et l’Académie elle-même siège dans un petit périmètre longé par la Seine, entre le Louvre et le quai Conti ; unité d’un lieu à partir duquel se déploie le kaléidoscope d’une histoire en train de se faire. Le pouvoir des rois et des cardinaux, des hommes d’épée et des négociateurs, l’autorité grandissante ou déclinante des philosophes et des savants, l’influence des poètes, des librettistes, des dramaturges et des romanciers : autant de visages de la gloire qui nous parlent des âges différents de la Nation. Les conflits d’idées et d’égos, les cabales pour faire trébucher Corneille, Voltaire ou Hugo, les intrigues de couloir et les histoires d’amour contrariées tissent la trame de cette si singulière histoire de France. On revisite ici la querelle du Cid et la révocation de l’Edit de Nantes, la Fronde et le jansénisme, l’expulsion des jésuites et l’émergence de la franc-maçonnerie, la Révolution de 1789, l’insurrection du 13 Vendémiaire et le coup d’état du 18 Brumaire, le Second Empire, la guerre de 1870 et la Commune de Paris, l’invention de l’anesthésie et celle des funérailles nationales, l’Affaire Dreyfus et les grandes guerres du XXe siècle... A partir d’un simple fauteuil, lieu de mémoire fragile et chaleureux posé sur les bords de la Seine, Amin Maalouf nous fait redécouvrir les riches heures du passé de la France, la permanence de son «génie national», ainsi que ses constantes métamorphoses.

03/2016

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Littérature française

La Trilogie royale

Les trois volumes de la Trilogie royale. Offre de Noël. Comprend : - En attendant le roi du monde - Les Evangiles du lac - Petit monarque et catacombes En attendant le roi du monde retrace une équipée d' "expats" d'un genre particulier. Destination : le Portugal, loin des circuits touristiques. On y croise d'inoubliables personnages, tous plus foutraques et pittoresques les uns que les autres. Ici, le rire est organique, naturel, franc, joyeux - à réveiller les morts. Si Olivier Maulin est poète, il l'est d'abord avec les tripes. C'est la civilisation du ventre, telle que Victor Hugo l'a définitivement associée à Rabelais et au génie gaulois. En musicien paillard qui fait vibrer les cordes vocales de l'hilarité, l'auteur renoue avec un burlesque d'un autre âge, plus actuel que jamais. Deuxième volet de la Trilogie royale, Les Evangiles du lac nous transportent dans une vallée perdue des Vosges alsaciennes peuplée de personnages hauts en couleur : une sorte de nef des fous qui remonte le grand fleuve de la modernité pour renouer avec un Moyen Age breughélien, au milieu d'un curé de choc et d'une armée de trolls et de lutins. Entremêlant le réalisme grotesque et le merveilleux médiéval, la satire sociale et la quête mystique, l'anarchie et une soif d'ordre divin, le comique et le cosmique, ces "Evangiles" adressent leurs prières autant à la Vierge qu'à la fée Mélusine, aux saints et aux lutins, aux dieux et aux gueux, dont Olivier Maulin est le Noé providentiel, à la tête d'une arche enchantée. Dernier volet de la Trilogie royale, Petit monarque et catacombes nous fait pénétrer dans le palais de l'Elysée, mais par l'escalier de service, où Rodolphe Stockmeyer, jeune dilettante, effectue son service militaire. Nous sommes en 1992, aux dernières lueurs du long règne de François Mitterrand que la maladie semble pétrifier. Dernières lueurs, mais premières loges, ce qui nous vaut un portrait féroce et croquignolesque du président de la République, sorte de momie sans âge, entouré de courtisans et d'intrigants qui s'agitent en coulisses, alors que, derrière les portes dérobées du Château, des conspirateurs préparent en secret le retour du roi...

11/2022

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Thèmes photo

PORTRAITS CROISÉS

La série de photographies en couleur et en noir & blanc, Portraits Croisés, nous offre une vision de la culture à la fois positive et réjouissante dans laquelle se mêlent les grands classiques des siècles derniers (Molière, Victor Hugo, Beethoven...) aux contemporains (Wonder Woman, Pac Man, Dallas...). Portées par des artistes en tous genres (David Abiker, Irène Frain, Bartabas, Joann Sfar et tant d'autres) et grâce au travail méticuleux de mise en scène de Sacha Goldberger et de son équipe, ces figures emblématiques du monde de l'Art semblent avoir traversé les époques pour nous réconforter dans l'idée d'une culture universelle qui se moque des lois et des frontières, mais surtout dans l'espoir qu'elle demeure essentielle et qu'elle continue à donner du sens. A travers Portraits Croisés le photographe rend hommage à tout ce qui nous fait vibrer : des Arts nobles à la Pop Culture en passant par le cinéma, les jeux vidéo, la musique, la bande dessinée, etc. : tout ce qui nous enrichit et nous rend meilleurs, ou comme le disait encore Malraux, "La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre" . Mais portraits croisés n'est pas seulement une série de photos, c'est aussi l'engagement de la plupart des artistes qui ont posé pour ce projet et qui, au travers de textes et de dessins originaux, ont participé à enrichir ces portraits complètement dingues, tel Eric-Emmanuel Schmitt qui signe la préface de ce livre. Après avoir été révélé en France avec sa série sur sa grand-mère "Mamika" et celle sur les "Super Flemish" , Sacha Goldberger réalise depuis plus de 10 ans de nombreuses séries de photos dignes de productions cinématographiques. Le photographe navigue dans les époques à travers des costumes et des décors chargés d'Histoire. Il a publié plusieurs ouvrages et a été exposé dans de nombreuses villes, de Paris à Londres, en passant par Rio de Janeiro, New Delhi et Los Angeles. En 2021, Sacha a remporté le prix du Ministère de la Culture, "1 immeuble, 1 oeuvre" avec son projet "Les Compagnons Renaissance" . Il est aujourd'hui l'ambassadeur de la marque Leica®.

02/2023

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Théâtre - Pièces

Shakespeare - Tragédies - T.1 - Editions bilingue francais/a

Le plus grand magicien des mots de toute l'histoire du théâtre. Le texte original avec, en regard, une nouvelle traduction française due à une équipe de quinze spécialistes internationalement connus. La seule édition bilingue complète. Shakespeare est, sans aucun doute, l'un des géants de la littérature mondiale. Il domine, et de très haut, le paysage littéraire, aux côtés d'Homère, de Dante, de Goethe. En France, toutefois, il n'a pas connu la même fortune que ces derniers. Bien au contraire. L'histoire des traductions et des adaptations de Shakespeare, de Voltaire à Vigny, de François-Victor Hugo à Gide et jusqu'à nos jours est, aussi, l'histoire d'une infortune, d'une incompréhension. Comment échapper au dilemme entre une adaptation plus ou moins libre (une belle infidèle) et une version interlinéaire ? En mettant sous les yeux du lecteur à la fois l'original anglais et une nouvelle traduction française. Pas n'importe quel original, mais celui qui correspond à l'état le plus récent de la recherche shakespearienne en Angleterre : les Complete Works publiés par les plus grands universitaires d'Oxford en 1986. En regard de la dernière version revue de l'édition d'Oxford (1993), les meilleurs spécialistes français ont donné de nouvelles traductions, tenant compte à la fois des exigences de la scène et des qualités littéraires des textes. Une pièce de théâtre n'est pas, d'abord, destinée à la lecture ; elle doit être "parlée". Une riche annotation, des introductions, des préfaces à chacune des pièces, un "Dictionnaire de Shakespeare", une chronologie, un répertoire des personnages font de cette édition un instrument de travail incomparable. Cette édition bilingue des Ouvres complètes de Shakespeare comporte huit volumes : deux volumes de "Tragédies", deux volumes de "Pièces historiques", deux volumes de "Comédies" et deux volumes contenant les "Tragi-comédies" et les "Sonnets". Elle est placée sous la direction de Michel Grivelet et Gilles Monsarrat, connus pour leurs travaux sur Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Les traductions des "Tragédies" sont dues à Victor Bourgy, Michel Grivelet, Louis Lecocq, Gilles Monsarrat, Jean-Claude Sallé, Léone Teyssandier, qui sont également responsables des présentations, des notes et du "Dictionnaire de Shakespeare".

01/2023