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Rémi Spinassou, Spinassou Rémi

Extraits

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Philosophie

Blaise Pascal ou le génie français

" Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eut vu depuis l'Antiquité ; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement ; qui, à vingt-trois ans, démontra les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant et tourna ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivé dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut, par abstraction, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du Dieu que de l'homme. Cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal. " tel est le saisissant portrait de l'auteur des Provinciales et des Pensées esquissé par Chateaubriand dans le Génie du christianisme. Il suffirait à expliquer l'intérêt ardent que porte à la redécouverte de sa vie et de son œuvre Jacques Attali, polytechnicien et écrivain, énarque et dramaturge, économiste et homme de conviction, tout au long de cette biographie qui ne retrace pas seulement le destin tragique d'un enfant prodige, génie absolu, esprit torturé entre son amour de la vérité et sa foi, mais aussi l'histoire d'un demi-siècle qui vit la France régner intellectuellement sur le monde.

10/2000

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Histoire internationale

La conquête du Mexique

La Conquête du Mexique décrit la destruction d'un empire par un autre, la rencontre de deux mondes, de deux cosmogonies, de deux hommes : un demi-dieu, l'empereur de Tenochtitlan, Montezuma, face à un parvenu calculateur et audacieux, le chrétien espagnol Hernan Cortés. Cette conflagration a posé d'innombrables questions morales et politiques dont nous ressentons encore les effets cinq siècles plus tard. Il fallait le savoir encyclopédique d'un Hugh Thomas, le plus grand connaisseur du monde hispanique des deux côtés de l'Atlantique, pour en mesurer toutes les implications. Après leur départ d'Espagne en 1519, quelque cinq cents conquistadores, contrairement aux instructions explicites, détruisirent leurs bateaux et prirent la route jusqu'à la capitale du plus grand empire du Nouveau Monde. Lorsqu'ils atteignirent Tenochtitlan, gigantesque ville située sur le lac Texcoco, ils reçurent un accueil courtois de Montezuma, qui les prenait pour des dieux. Plus tard, l'enlèvement de l'empereur aztèque, le retrait, enfin la destruction totale de la cité firent de cette conquête l'un des épisodes les plus fascinants et tragiques à la fois de l'histoire du monde. Comment imaginer qu'une petite bande de conquistadores, après avoir brûlé ses vaisseaux, ait pu détruire Tenochtitlan, la cité lacustre, chef d'œuvre d'urbanisme, l'une des deux ou trois plus grandes métropoles du monde de ce temps-là - Comment expliquer le plus terrible peut-être des quiproquo historiques : qu'une société profondément hiérarchisée, civilisée, ait vu des dieux là où il n'y avait qu'envahisseurs mus par une insatiable cupidité - Hugh Thomas peint ici, dans un style magnifique, une aventure inouïe, aux immenses répercussions sur le devenir de notre propre monde.

09/2011

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Sociologie

Sociétés contemporaines N° 129, 2023 : Qualifier et disqualifier le travail des personnes âgées

L 'ambition de ce dossier est d'observer les personnes âgées comme des travailleurs et travailleuses et d'interroger leur place dans le travail productif, mais aussi reproductif et thérapeutique. La vieillesse est ici appréhendée comme un âge statutaire que nul âge civil ne borne avec précision. En considérant les "âgé·es" comme des acteurs et actrices économiques et pas seulement comme des pris·es en charge, l'objectif est de nourrir une réflexion sur le travail, ses frontières et ses marges. Marie Derrien et Mathilde Rossigneux-Méheust interrogent les processus de disqualification des "nourricières" qui tout au long du xxe siècle prennent soin chez elles de personnes souffrant de maladies mentales sans se voir conférer de statut. Leur âge est une clé d'analyse capitale pour comprendre la pérennité de ce modèle alternatif de prise en charge des malades mentaux. Caitrin Lynch a, elle, mené une enquête dans une usine du Massachusetts employant des personnes retraitées. Son article permet de réfléchir au sens que recouvre le prolongement d'une activité professionnelle bien après 65 ans dans un pays où la retraite n'est ni généralisée ni institutionnalisée. Pour valoriser leurs patient·es âgé·es, les professionnel·les de la gérontopsychiatrie étudié·es par Martin Sarzier mobilisent largement le vocabulaire du travail. Prendre au sérieux l'analogie de la "mise au travail" des malades lui permet de questionner différemment les rapports entre professionnel·les et patient·es et de mieux cerner l'expérience des personnes hospitalisées. A partir d'une étude sur la reconversion de responsables cégétistes à l'université, Nicolas Simonpoli montre comment leurs expériences militantes modifient leur approche du travail universitaire. Enfin, Timothée Chabot aborde les relations amicales en collège pour souligner les disparités de classe qui s'opèrent dans la constitution des réseaux amicaux de plus de 800 élèves suivi·es pendant un an et demi.

11/2023

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Pédagogie

Éloge de l'éducation : Vers la Quête de l'esprit de discipline

En occupant inévitablement une place cen­trale dans toutes les sociétés humaines l'éducation n'échappe cependant pas aux crises politiques, socioculturelles, axiologiques, reli­gieuses, etc. , que traversent nos sociétés post­modernes multiformes. Malheureusement nous cherchons la solution ailleurs ; et pourtant, la solution est dans l'éducation elle-même. La prise en conscience a donc lieu. Tournons donc le re­gard vers de nouveaux paradigmes sociopoli­tiques, et éducationnels, alternant "rigueur et punition" . Car, sur le plan pra­tique, aucune so­ciété ne peut construire son "Développement durable" si, l'éducation est mal orientée. Par la suite d'ailleurs, sur le plan institutionnel, les choses sont aussi problématiques : la fébrilité, la corruption et la décré­pitude des institutions ; et, la perversité ou l'opprobre des responsabilités politiques et civiles. L'éducation dans sa réalité positive, pourrait-on dire, est le développement préalable à tout "Développement durable" . Il pourrait donc sembler exact de dire qu'elle est le vecteur directeur vers son possible humain ou l'humaine-condition. Grâce à une démarche simpliste, cet ou­vrage introduit à une analyse philosophique du phénomène éducatif ; et, en aboutit à une re­marque sérieuse et chère : Le primat de la disci­pline sur la pure et simple ins­truction. De là, la nécessité pour la famille d'assumer, avec netteté, sa lourde part de res­ponsabilité, aussi lourde que jusqu'ici ne fut ja­mais aucune responsabilité. Et pour réaliser cet idéal, il faut accorder une place fondamentale à la "rigueur" et la "vi­talité" . Un tel art se doit susceptible de corriger les pen­sées et le coeur de l'enfant de bonnes heures, surtout en développant en lui les aptitudes néces­saires à la vie sociale et à son accomplissement humain propre.

11/2015

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Languedoc-Roussillon

Chemin Charles Péguy. De Palaiseau à Chartres

En juin 1912 et juillet 1913, le trajet de Charles Péguy vers Chartres empruntait plusieurs routes départementales de Palaiseau à Dourdan, puis la route nationale 10 d'Ablis à Chartres, que le marcheur parcourut en quatre jours (aller et retour), avec haltes à chaque fois à Dourdan, soit 144 km. Péguy habitait alors la Maison des Pins à Palaiseau, toute proche de la halte de chemin de fer de Lozère, une station de l'actuel rer b sur la branche de Saint-Rémy-lès- Chevreuse. A Dourdan il séjourna chez les Yvon, parents d'un ami d'études (en bord de l'Orge, au 2 rue du Puits des Champs). A Chartres, il passa la nuit dans une auberge disparue sur l'actuelle place Châtelet. Dans la cathédrale, il se recueillit à la chapelle Notre Dame du Pilier (une plaque en témoigne). L'Amitié Charles Péguy a entrepris le tracé puis le balisage d'un chemin pédestre épousant au plus près le parcours de l'écrivain. Ce trajet, qui évite pratiquement le macadam et la circulation, mesure 93 km. Vingt-deux communes sont traversées ou côtoyées par le chemin, à travers l'Essonne, les Yvelines et l'Eure-et-Loir. En 2023 le balisage a été réalisé dans le sens Chartres-Palaiseau. Le chemin Charles Péguy a été ouvert les 1er, 2 et 3 juillet 2013. Michel Péguy, petit-fils de Charles, faisait partie de l'équipée. AUTEUR Charles Péguy est né le 7 janvier 1873 à Orléans. Pleinement engagé dans son oeuvre comme dans les combats du siècle, il meurt au front, d'une balle dans la tête, le 5 septembre 1914, laissant trois enfants et une épouse enceinte. Un siècle après sa mort, Péguy reste un auteur à découvrir, un penseur prophétique et un écrivain novateur.

06/2023

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Théâtre

Pour deux francs. 1900, le massacre des ouvriers de la canne au François

A l'heure où les paysages de cannes à sucre ont laissé la place aux champs de bananes, ou aux immeubles, combien parmi nous ont entendu parler de la grève de 1900 ? Combien savent que contre des hommes se battant pour donner de quoi manger à leurs enfants, "pour deux francs", des soldats ont tiré à bout portant ? Cela s'est passé chez nous en février 1900, et en février 1974, à nouveau des hommes sont tombés. Le mérite de cette pièce en deux parties est de se souvenir de ces luttes qui ont jalonné le XXe siècle. La grève de février 1900 s'inscrit dans un contexte économique dur marqué par la baisse des cours du sucre et du rhum. La prospérité de la Martinique n'était pas factice, mais elle était fragile non seulement parce ce qu'elle n'émit fondée que sur la culture de la canne, mais surtout parce que les façons culturales, un demi-siècle après l'abolition de l'esclavage étaient restées rudimentaires. Une main-d'oeuvre nombreuse et mal payée, des habitations sucreries dépendant des Usines centrales, dans ce contexte, les mots d'ordre des organisations ouvrières trouvèrent un écho favorable chez les travailleurs de la canne. Pour nous faire comprendre tour cela, le théâtre devient alors pour l'auteure un outil précieux. Dans une pièce en six marches et quatre stations, elle parvient à établir un échange émotionnel si puissant que l'on se surprend à entonner les refrains avec les comédiens ! Sans pour autant reprendre les techniques du théâtre de l'opprimé, Francine Narèce nous entraîne dans les pas de ceux qui donnèrent leur vie pour lutter contre l'injustice, on a presque envie de se lever avec eux et de reprendre leur slogan "Yo armé, nou pa armé". S'agit-il des Armes Miraculeuses promises jadis par le Poète ?

03/2019

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Littérature Italienne

Le Ladies Football Club

Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard. Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur. Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elle étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir elles aussi. Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes. Elles jouent pendant plus d'une demi-heure. Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore. Jusqu'à jouer dans un vrai stade, jusqu'à affronter des professionnels ! Jusqu'à ce que les hommes - patron, chéris, papas - mettent leur veto à cette passion, à cette obsession, à cette libération. PRESSE : " Avec son nouveau roman, l'écrivain et dramaturge italien redonne toute leur énergie aux pionnières anglaises du football féminin, en 1917. Ludique et politique. " Le Monde " Stefano Massini régale par son humour et son art du portrait. Ladies Football Club est l'un des romans les plus enthousiasmants que l'on ait lu depuis longtemps. " La Croix " Dans son roman " Le Ladies Football Club ", le dramaturge italien raconte une histoire de la naissance du football féminin en Angleterre. Un régal. " Sud-Ouest

06/2022

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Religion

Qui a créé Dieu ? - La Science de l’infiniment petite comme réponse - Nous sommes ce que nous cherch

Cette brochure est un résume simplifié de ce que j'ai expliqué dans mon ouvrage : "Science, Religion et Culte des ancêtres" . - La mécanique quantique (la science de l'infiniment petite). - La philosophie cartésienne (le rationnel, la logique, une lecture méthodique). - La physique théorique. - Le code cosmique (une essence numérique). - Le 3ème oeil ou chakra 6. - Les assertions religieuses. - La genèse et l'émergence du cosmos (l'univers). Le jour où la science couvrira entièrement le champ de la réalité c'est-à-dire quand la science pourra tout expliquer, le vocable "Dieu" disparaitra de notre vocabulaire, il sera remplacé par la démonstration scientifique. La compréhension ultime de ce monde nous permettra de nous passer de Dieu. Dieu n'existe que par nous et Lui n'est que par nous pour dire que c'est nos limites, la limite de la science que nous utilisons qui détermine l'ouvrage de Dieu, ce qui nous met en face de notre responsabilité et fonde notre liberté. Le cosmos est-il régi par des lois mathématiques ? Si non, qu'est-ce qui le gouverne alors ? - Filmer une voiture qui roule sur une route. - Accélérer le film progressivement jusqu'à l'infini. - La voiture finira par disparaître. Alors, quelle preuve avons-nous de l'existence de la voiture ? - Le temps donne une légitimité à l'existence de la voiture. - Le temps est la vraie unité de mesure. - Le temps donne la preuve de l'existence de la matière. Sans temps, nous n'existons pas. - Nous sommes ce que nous cherchons. - Le monde est une construction de la conscience Humaine. - Le 3e oeil ou chakra 6 est la preuve qu'il n'y a pas de pouvoir plus grand et plus puissant que celui qui existe déjà en nous. Il n'y a pas de dieu plus grand que la vérité.

04/2019

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Rugby

Guilhem Guirado

L'autobiographie d'un grand capitaine du XV de France au moment où celui-ci raccroche les crampons. Guilhem Guirado annoncera la fin de sa carrière en juin 2022. A un an de la Coupe du monde de rugby organisée en France, celui qui en a disputé trois en tant que capitaine du XV de France raconte les coulisses d'une carrière exemplaire. Petit fils de réfugiés républicains espagnols, une origine qui lui tient à coeur, Guirado s'est toujours montré discret, solide et fidèle au poste pendant les tempêtes qu'a traversé l'équipe de France. Il n'a jamais rien dévoilé des difficultés rencontrées lors d'une période de l'équipe de France qui fut loin d'être la meilleure de l'histoire. C'est aujourd'hui le moment pour lui de mettre les choses au point. Dans cette autobiographie sincère, il raconte sans s'épargner vingt années de rugby pro et explique comment et pourquoi les Bleus ont décroché pendant près de dix ans sur le plan international sans que jamais, ni son apport sur le terrain ni son état d'esprit ne soit remis en question. Guirado a été épargné à titre personnel des nombreuses critiques qui se sont abattues sur l'équipe de France. Une stat résume ainsi la détermination de Guirado sur un terrain : il est le recordman des plaquages dans un match du Tournoi des VI Nations (31, France-Irlande 2018). Palmarès : Capitaine du XV de France, 3 participations à la Coupe du monde, 8 dans le Tournoi des VI Nations 74 sélections entre 2008 et 2019. Vice-champion du monde 2011 Champion d'Europe avec Toulon Champion de France avec Perpignan Vainqueur du Challenge européen avec Montpellier

10/2022

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Economie

L'Afrique : un géant qui refuse de naître. La solution, c'est de tout reprendre à zéro

Tout le monde est unanime à reconnaître l'immensité des ressources en tout genre dont regorge l'Afrique pour devenir un des géants de la planète. Et pourtant elle ne parvient toujours pas à se positionner sur la voie de la croissance forte et du développement durable. Sur les 19 pays que compte le G20 un seul est africain : l'Afrique du Sud ; alors que le continent en compte 54. Après plus d'un demi-siècle d'autonomie relative dans la gestion des affaires publiques, tous les modèles expérimentés pour sortir l'Afrique du cul-de-sac de la pauvreté et de la misère se sont essoufflés sans atteindre les résultats escomptés ; et ce dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Tout porte à croire que le géant africain refuse de naître, alors qu'il jouit de tous les moyens nécessaires. L'agriculture africaine a failli à sa mission. L'industrialisation du continent est bloquée. Le processus d'intégration continentale a du plomb dans l'aile. L'école africaine a raté sa cible. La gouvernance en Afrique n'est que du bricolage. L'Afrique se trouve dans la tourmente des partenariats que lui propose le reste du monde. Près de 70 % d'Africains n'ont pas accès à l'électricité. L'Union africaine est frappée d'inertie. Que faire pour sortir de cet immobilisme ? Cet ouvrage propose à l'Afrique de reprendre tout à zéro, sans quoi il lui sera impossible de s'extraire de cet immobilisme aux relents pathologiques. Il justifie le bien-fondé de cette option et met en lumière des thérapies appropriées permettant à l'Afrique de se développer, d'avoir une voix audible et respectée et de recouvrer toute sa dignité.

05/2015

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Ethnologie et anthropologie

Dans la polyphonie d’une île. Les fictions coloniales du séga mauricien

Dans la polyphonie d'une île livre une généalogie raciale et coloniale du séga, une pratique poétique, musicale et dansée née à Maurice pendant l'esclavagisme colonial au sein de communautés de fugitifs, puis devenue une tradition touristique après la décolonisation. Déplier cette histoire revient à questionner la toute-puissance du colonialisme et entendre les subversions poétiques des ségatières et ségatiers de l'île Maurice. Car, dans les marges d'un rituel collectif, le séga fut l'endroit d'une création poétique où se reconfiguraient les normes de l'intime colonial. A l'heure du demi-siècle des décolonisations, Dans la polyphonie d'une île révèle les traces du colonial parmi les formes commémoratives contemporaines de séga, imposées comme sources mémorielles de la tradition mauricienne. Dans la première partie, l'autrice aborde ce sujet par le prisme des archives coloniales et retrace l'histoire des politiques culturelles qui, de 1715 à 1968, ont quadrillé les espaces des chants, des musiques et des danses de la colonie pour tracer les frontières de la race. Par quelles voix ces chants et ces danses issus de l'esclavagisme colonial arrivèrent-elles jusqu'ici, et avec eux, quels récits furent transmis ? Le séga est-il un folklore préservé par la tradition orale désormais offert à nos regards d'Occidentaux ? Par la retranscription inédite des chants de ségatiers et de ségatières que Caroline Déodat entreprend dans la seconde partie, cet ouvrage procède à l'excavation d'autres voix, dont les résonances sont activées au moyen d'un outillage conceptuel transdisciplinaire où l'anthropologie et l'ethnopoétique côtoient aussi bien la philosophie politique de Michel Foucault, Elsa Dorlin et Judith Butler que la théorie critique postcoloniale de Homi Bhabha, Frantz Fanon et Ann Laura Stoler.

01/2024

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Littérature française

Partir dit-elle

Par un concours de circonstances, je me suis retrouvée à Brest, seule, avec le RMI. Mon univers s'est écroulé. Il m'a fallu m'adapter. J'ai marché, beaucoup. J'ai découvert des lieux, des gens, des histoires. C'est de ces rencontres qu'est né mon roman, où, partant de la réalité, j'ai imaginé des personnages et leurs récits de vie, dans ce dernier port romantique qu'est le port de commerce de Brest. On y croise une factrice de Bréhat en retraite, un squatter, une traveller, un Grec, un Ivoirien, une bonne soeur qui conduit une quatre L, un navigateur, une prof, un marin russe... Il y a aussi un bar, le Colbert, un catamaran de course, une vedette de luxe et des enfants qui adorent le théâtre et le cinéma. Fermez les yeux, rouvrez-les, vous y êtes, sur le port de Brest ou à Bréhat, mon amour d'île... Un roman foisonnant, avec de l'humour et une façon d'écrire qui s'inspire du scénario car je suis aussi réalisatrice de films documentaires. Bienvenue au port de Brest ! "Aînée d'une famille nombreuse, 5 enfants en cinq ans, nous étions toute une troupe à voyager sur les traces de mon père, fils d'un commandant au long cours breton. Toute une histoire qui me fait aimer les ports, ces points de départ vers l'aventure poétique et raconter les histoires du petit peuple du port de commerce de Brest".

01/2021

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Esotérisme

Témoins de la vie après la vie. Une enquête sur les expériences de mort partagée

La vision brillante d'une lumière, des scènes édéniques, un sentiment de paix profonde. Dans les années 1960, Raymond Moody a donné à ces éléments récurrents vécus par ses patients aux frontières de la mort le nom d'EMI: Expériences de Mort Imminente. Son premier livre, La Vie après la vie, très rapidement devenu culte, a mis en marche un véritable mouvement chez les chercheurs comme chez tous ceux désireux d'en savoir plus. Ici, le médecin va plus loin et dévoile au grand jour un phénomène encore peu connu : les Expériences de Mort Partagée. Des personnes ayant assisté à un décès - parents, enfants, époux, infirmiers - rapportent en effet avoir vu, au moment de la mort, un fragment de la vie du défunt. Dans des récits qui frappent par leurs similitudes, ces témoins évoquent une lumière mystique, une sensation de détachement de leur conscience et de leur corps, accompagnées chaque fois d'un sentiment indescriptible de l'ordre de la pureté, de l'amour et de la paix. Grâce à une succession de récits et à l'avis de différents spécialistes, Témoins de la vie après la vie aborde de front la question qui hante l'humanité depuis toujours: que se passe-t-il au moment même du trépas? Sans prendre le parti d'hypothèses médicales ou d'explications religieuses, le Dr Moody explore l'ensemble des pistes envisageables afin d'appréhender toute la complexité de ce phénomène et ses implications sur l'humain.

11/2010

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Sociologie

NOS CHERS PRIVILEGES. Quand les mauvais acquis chassent les bons

Et si notre pays, riche comme jamais, au lieu de protéger ceux qui en ont vraiment besoin, s'était engouffré dans la pire des impasses ? La brutalité américaine sans la création d'emplois, la marginalisation anglaise sans le dynamisme économique, le malaise japonais sans l'effort collectif ! Et si, aveuglés par la peur, par le chômage, par ce monde qui nous attend, nous avions choisi un système où les mauvais acquis sociaux chassent les bons ? Car notre Sécu part en lambeaux, ballotée de " plans " en mesures d'urgence. Le RMI n'insère personne. Le SMIC est trop faible pour le salarié... et trop coûteux pour l'entreprise ! et nos enfants ne toucheront pas de retraite garantie... Pourtant, tous nos dirigeants l'ont dit, de Jacques Chirac à Martine Aubry, de Marc Blondel à François Mitterrand : " Je suis le défenseur de vos acquis sociaux. " Une petite phrase sans risques, et qui plaît à chacun... Mais ne nous ont-ils pas caché que ces mêmes acquis sociaux allaient disparaître ? A nous d'assumer ces choix collectifs, sans fausse compassion. A nous de choisir la justice plutôt que les privilèges. Les acquis qui entraînent la croissance, contre ceux qui tuent l'emploi. Les acquis qui favorisent la responsabilité contre ceux qui s'enfoncent dans l'assistance. Mais sommes-nous prêts à repenser notre monde ? Un livre iconoclaste sur le dernier tabou français : les acquis sociaux.

05/1998

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Aviation

Radionavigation et introduction à l'IFR. Fiches pédagogiques, 3e édition

A la différence du livre, la fiche pédagogique est épurée de tout texte inutile, ce qui la rend plus claire et plus concise. Cependant, que l'on ne s'y méprenne pas, la fiche pédagogique ne sacrifie en rien au contenu... tout y est ! Cet ouvrage vous propose : Des fiches de Radionavigation très complètes avec exemples pour parfaitement comprendre l'usage des instruments de radionavigation ainsi que les diverses procédures. Table des matières : VDF - ADF - VOR - HSI - RMI - DME - ILS - GPS - Directeur de vol - RADAR - Techniques et Procédures. Des fiches claires sur les Règles et Procédures de l'IFR avec explications. Table des matières : Protections - Minima - Procédures - Manoeuvres à vue - Lecture des cartes Jeppesen - Arrivées - Atterrissage - Approches interrompues - Départs - En Route - Vol IFR.- Exemples etc. Des fiches de calcul mental essentiel et simplifié. Des fiches de lexique anglais-français et français-anglais de plus de 300 mots. Ces Fiches de radionavigation sont le résultat d'un travail pédagogique approfondi destiné à aider tous les pilotes soucieux de la qualité de leur pilotage et de leur sécurité. Sans commentaires superflus, ce qui est primordial est soigneusement expliqué avec simplicité pour que chacun puisse comprendre et mesurer l'utilité d'une bonne connaissance des procédures. Ainsi, les pièges les plus classiques et les erreurs fréquentes pourront être évités. Avertissement : la réglementation étant appelée à évoluer, il convient de s'informer des modifications éventuelles à venir.

02/2023

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Annales des écoles de commerce

Economie, sociologie et histoire du monde contemporain 1re et 2e années. Edition 2021-2022

Pour préparer au mieux les étudiants aux concours et répondre aux exigences de la réformes des classes préparatoires ECG, les auteurs proposent un cours solide et structuré, une bibliographie et une chronologie pour chaque chapitre ; des citations et références ; des dissertations ; des sujets de concours ; un double index des notions et des noms propres.

07/2021

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Policiers

Le bal des frelons

La montagne, le grand air, la nature, ce n’est pas aussi sain et bucolique qu’on le pense. D’abord parce qu’il y a les vestiges de l’ancienne usine de tungstène, pas loin. Ensuite parce qu’il y a le village, loin de tout. Enfin parce qu’il y a les habitants du village. C’est ça le pire. À commencer par Michel, le maire. Pusillanime, cupide, il fait ses petits trafics et prélève gentiment sa dîme sur les fonds publics, sous l’œil de sa secrétaire Coralie, toujours vierge à 40 ans passés et qui ferait tout pour ne plus l’être ; si possible, avec Monsieur le maire, ce serait mieux.Au nombre des administrés, on compte Antonin, pas si méchant pour un gardien de prison à la retraite ; sauf qu’il veut tuer sa femme Martine qui lui tape sur le système. Il ne sait pas toutefois que Martine – qui vient de retirer de la banque toutes les économies du couple sans dire où elle a caché le magot – se verrait bien veuve elle aussi, et riche. Si possible, il faudrait que Monsieur le maire, son ex-amant, l’aide à trucider Antonin, ce serait mieux. Il y a également Rémi, tellement dégoûté du genre humain qu’il ne parle plus qu’à ses poules Sten et Dhal et aux morts, sa femme Mariel en l’occurrence, qu’il a déterrée du cimetière où elle reposait. Évidemment, si elle était vivante, ce serait mieux. Sans oublier les citadins, Baptiste et Loïk, totalement insensibles au charme de cette belle contrée pyrénéenne. Ils forment un couple presque fusionnel, n’aiment que le rock’n’roll (hard) et leur hérisson Caroline. Loïk est venu là pour se venger d’Antonin, à cause d’une histoire… de femme. Baptiste explique à son amant que s’il oubliait cette vieille affaire, ce serait mieux, mais comme presque tous les personnages de ce roman, Loïk ne se caractérise ni par sa sagesse ni par son discernement. Alors il vaut mieux imiter Maxime l’apiculteur et enfiler sa combinaison protectrice pour traverser cet essaim de frelons aux dards venimeux. Dans ce village de l’Ariège, ce n’est certes pas l’ours qui fait des apparitions sporadiques qui est le plus dangereux…Pascal Dessaint l’amoureux de la nature nous offre une tout autre facette de la vie des bêtes avec cette farce drôle et cruelle qui s’inscrit dans la lignée de Siniac ou du Charles Williams de Fantasia chez les ploucs. Chassé-croisé délicieusement méchant, mené d’une plume alerte et impeccablement construit, Le Bal des frelons nous ramène à cette vérité première : l’homme est un loup pour l’homme. Mais les moments de tendresse qui éclairent le récit nous empêchent de désespérer totalement du genre humain.Pascal Dessaint est l’un des auteurs les plus primés du roman noir français. Il est par ailleurs l’un des organisateurs du « Marathon des mots » à Toulouse.

02/2011

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Guides étrangers

Rotterdam Delft et La Haye en quelques jours

Lonely Planet : un guide tout en couleurs, concis et ultra-pratique pour découvrir Rotterdam, et les villes voisines de Delft et La Haye. Rotterdam, deuxième métropole des Pays-Bas et premier port d'Europe, est une véritable vitrine de l'architecture des XXe et XXIe siècles, et l'une des villes européennes les plus trépidantes. Van Nelle Fabriek (usine des années 1920), Huis Sonneveld (villa dans le style fonctionnaliste des années 1930), Erasmusbrug (pont Erasme), De Rotterdam (cité verticale signée Rem Koolhaas) ou MaasToren (plus haut gratte-ciel du pays), tous les édifices emblématiques de la ville traités de manière approfondie. De nombreuses adresses où se restaurer et prolonger la nuit dans ce port très animé. Les musées et galeries d'art innovantes. Une excursion à Kinderdijk où l'on peut admirer une collection de moulins dans le paysage pittoresque d'un polder. Un détour par Gouda, ville que tout amateur de fromage se doit de visiter ! Un chapitre complet consacré à Delft, à une quinzaine de minutes de Rotterdam par le train. Patrie de Vermeer et de la faïence, c'est une beauté médiévale propice à un voyage dans le temps. Un autre chapitre traite de La Haye (Den Haag), siège de la monarchie et du gouvernement, cité jalonnée d'ambassades et de demeures princières, d'avenues arborées, de parcs et de musées de qualité. Des pages thématiques pour un séjour sur mesure : scène gastronomique, vie nocturne, architecture, art, musées, fêtes et festivals, shopping, activités, sorties en famille...

05/2019

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Critique littéraire

N'être plus que naître… - (Présence de l’enfant disparue)

A ceux qui meurent et qu'on aimait on dit adieu... Même les athées le disent. Nous n'avons tous que le même choix entre l'au revoir et l'à Dieu. Comme si l'adieu qui ne renverrait qu'au néant était impensable, indicible. Comme si même les athées ne pouvaient pas dire le non-être sans référence à un grand Etre. Mais quand décide de mourir un enfant à qui l'on a transmis la vie, et à travers elle l'invivable, alors l'indicible du "ne plus être" , l'impensable du "comme si de rien n'aurait dû être" , il faut pourtant tenter de les dire et de les penser. De même que les études menées sur le Linceul de Turin, les témoignages des expérienceurs d'EMI (expérience de mort imminente) rendent compte de phénomènes qu'on ne peut ni reproduire ni expliquer dans l'état actuel de nos connaissances. L'hypothèse d'un au-delà, d'une vie après la vie ne peut pas plus être infirmée que confirmée. Une chose pourtant est sûre : nous faisons l'expérience du deuil. Et cette expérience se développe et s'affine tout au long de l'évolution. Laquelle ne l'a pas écartée comme une conduite inadaptée, mais continue de l'enrichir à travers la culture. Pourquoi ? Pourquoi notre cerveau ne s'affranchit-il pas du traumatisme qu'est la mort d'un être aimé ? Pourquoi notre mémoire se donne-t-elle le mal du souvenir ? C'est au retentissement de ces questions que ce témoignage fait écho...

04/2019

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Histoire de France

Philippe d'Orléans, comte de Paris. 1838-1894

Petit-fils du roi Louis-Philippe et arrière-petit-fils de Philippe-Egalité, Philippe d´Orléans, comte de Paris (1838-1894), naît au palais des Tuileries. Passant son enfance entre Paris et le château d´Eu en Normandie, il doit quitter la France avec sa famille à la suite de la proclamation de la Seconde République. Un destin hors du commun l´attend : il réalise un voyage au Proche-Orient puis intègre les rangs nordistes lors de la guerre de Sécession. Revenu en France après la guerre de 1870, il tente de réaliser l´unité monarchique en rendant visite au comte de Chambord en 1873. L´échec du projet de restauration l´éloigne de la politique et l´amène à se retirer au château d´Eu, dont Viollet-le-Duc assure la restauration. Dix ans plus tard, la mort de son cousin le désigne en héritier de la couronne. Travailleur acharné, il s´implique dès lors activement dans la vie du parti royaliste en vue de la conquête du pouvoir. Après le vote des lois d´exil en 1886, il redessine les contours de la doctrine monarchique, conciliant les héritages orléaniste et légitimiste. Ses écrits témoignent de son souci de l´adapter à la société de son temps. Les soubresauts politiques de la fin des années 1880 le conduisent à tenter de détourner le mouvement boulangiste en faveur de la monarchie. Cependant l´échec électoral de 1889 et le ralliement d´une partie des royalistes à la République sonnent le glas de ses espérances. Il s´éteint prématurément en Angleterre en septembre 1894. En s´appuyant sur de nombreuses sources jusque-là inexploitées, Thibault Gandouly entreprend de faire revivre Philippe d´Orléans, un homme profond, pragmatique, à la vie exemplaire, un patriote doublé d´un parfait chrétien. Le parcours de ce prétendant, le dernier qui ait été à la tête d´un parti royaliste en capacité de menacer la République, accompagne et éclaire aussi un demi-siècle politiquement troublé, marqué par les complots, les scandales et les révolutions.

02/2020

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Tourisme étranger

Sahara. Le royaume des dunes et des rêves

Le Sahara est un livre jamais écrit ; il est parfois murmuré par des doigts tremblants sur une feuille de papier arrachée parle vent de la vie ; quelquefois, c'est aussi une trappe pour le poète enfermé dans des phrases longues et inachevées. Souvent, le chercheur d'absolu écrit en remplissant le ciel de petites étoiles en papier... mais quelquefois il s'égare et tombe dans le puits de l'oubli. Le Sahara ne s'habite pas, il se vit. Il ne se regarde pas, il se voit. Chaque jour, tout est remis en cause. Les peintres l'ont bien compris, car ils n'arrivent jamais au bout de leur toile. Le vent chasse les nuages, pousse les dunes, change la rouleur du temps. Tout n'est qu'exode sur le rebord poudreux de la vie. En parcourant cet ouvrage, laissez-vous emporter par les paysages surprenants du Hoggar en Algérie ou les cathédrales de sable du Sud libyen où tous les mystères du monde semblent se concentrer. Ecoutez le chant des vents dans le désert du Ténéré qui vous emmène dans un espace hors du commun où l'éternité s'écoule goutte à goutte dans le sablier du temps. Allez plus loin que vos rêves et laissez-vous troubler par ces images inédites et irréelles du désert blanc en Egypte, l'un des plus fascinants du Sahara, qui offre, au regard ébahi, des formes et des couleurs d'une variété infinie. Le sable est si fin qu'il ressemble à du talc Marcher dans cette neige, vierge de toute empreinte, nous invite à un retour à l'essentiel. Celui de la simplicité. Et si, là seulement, isolé de tout, sans repères, vous serez seul face au silence de vos pas. Dans cette nudité, vous n'aurez rien à prouver, vous serez devenu votre propre référence. Tel un grain de sable enchaîné au fil de l'éternité, explorez les paysages les plus incroyables de notre planète.

09/2019

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Policiers

Le jeu du témoin

...Haifeng, à son tour, regarda ses chaussures de sport vertes. Les semelles devaient porter des cercles concentriques. Elle le savait. - Il y avait trop de brume pour voir quelque chose ce matin-là. - Donc, tu l'as vu. - J'ai vu la police arriver. Haifeng ne détecta pas de mensonge ; c'était donc une demi-vérité. Elle jouait avec lui - c'était fair-play. - C'est l'heure d'aller travailler, xiansheng. Et le moment de cesser de poser des questions. - Mon nom est Haifeng - comme le vent de la mer. C'est approprié ici. - Le vieux quartier est à vingt minutes en bus du centre commercial. Donc, la porte n'était pas fermée... L'inspecteur principal Tian Haifeng, en déplacement lors d'une conférence, assiste à la découverte d'un cadavre sur une plage enneigée qu'il arpente. Il y rencontrera " Jane Austen " un curieux témoin. L'enquête parallèle qu'il mène sur ce meurtre se trouvera étroitement mêlée à la disparition de son fils. Haifeng est un homme aux multiples talents : poésie, calligraphie et même cuisine, mais c'est avant tout une belle personne, un homme plein d'humanité qui n'hésite pas à prendre tous les risques afin que justice soit rendue. Ce roman brosse avec talent, outre les descriptions de personnages attachants, un portrait sans concession de la Chine contemporaine. Pays où, si la corruption et les exactions restent monnaie courante, les traditions millénaires telles que les cerfs volants et la fête des lanternes sont toujours vivantes malgré les tentatives politiques faites dans le passé pour les éradiquer. Ce livre est (peut-être) un roman policier, mais il fourmille aussi de références littéraires à Jane Austen, Thomas Hardy et même Shakespeare. Enfin et surtout il apparaît comme une brillante étude de moeurs qui permet au lecteur de pénétrer dans les arcanes de l'âme chinoise afin de tenter d'y appréhender une infime partie de ses subtilités et de ses mystères.

06/2019

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Littérature française

La danse de la tarentule

Bouleversante histoire sur l'amour d'une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d'une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale... Très jeunes, Emilie et son frère Jean-Baptiste sont confiés à leur grand-mère maternelle et leur tante qui habitent un manoir au Croisic. Pendant que leurs parents sont en Inde - père ingénieur et mère prof de maths - ils vivent l'enfer auprès de l'aïeule richissime, folle, et de la tante alcoolique tout aussi maltraitante. Le seul espoir d'Emilie, c'est l'arrivée de sa mère idolâtrée pour Noël et l'été. Quand ses parents reviennent, Emilie a douze ans. La famille s'installe à Paris. Là, derrière l'apparence lisse d'une famille bourgeoise, le véritable enfer commence : la mère admirable se révèle un monstre : manipulatrice, violente, humiliante... un monstre au visage charmant. Dans cette existence où les parents entretiennent une relation malsaine (le père bat la mère, qui l'insulte), Emilie se protège en se réfugiant dans les études et dans le piano. Très douée, elle passe les concours avec succès, promise à une belle carrière... jusqu'à ce que sa mère lui brûle volontairement la main la veille d'un concours important. Son frère, lui, devient dyslexique, est en retard à l'école. Quant au père, il est indifférent quand il n'ajoute pas sa violence à celle de la mère, puis il finit par quitter la maison. La violence se poursuit sur plusieurs années, conduisant à la constante révolte d'Emilie et à la chute de Jean-Baptiste dans une dépression que nul ne voit. Emilie à son tour le maltraite par moments, avant de se reprendre (cycle habituel dans les fratries violentées). Le cercle vicieux semble sans fin. Jusqu'au drame... Alors Emilie quitte sa mère en acceptant de partir en pension. Elle ne reverra sa mère que vingt ans plus tard, dans le vieux manoir où elle n'a plus remis les pieds depuis son enfance.

01/2021

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Poésie

Stèles

"Lorsqu'en 1909 Victor Segalen a l'idée de Stèles, il "cherche délibérément en Chine non pas des idées, non pas des sujets, mais des formes qui sont peu connues, variées et hautaines". Il va ainsi se servir de ce qu'il trouve pour traduire ce qu'il sent, et ce qu'il trouve, c'est la forme de la Stèle. Forme : dans tous les sens du mot, la masse dressée et ce qu'elle porte. Un rectangle allongé qui s'élève dans la campagne, dans un temple, à l'entrée d'une ville, sur le bord d'un chemin -, et un dict lapidaire, une épigraphe tracée au burin dans la pierre, qui vante les victoires d'un général ou la beauté d'une favorite. Ce sont ces deux définitions de la forme de la stèle que Segalen utilisera. Elles sont à lui : elles sont en Chine, au milieu du monde. [...] Voilà pourquoi la Chine n'est finalement ici qu'un alibi, qu'un prête-nom : l'exil le plus total, donc, qui se puisse concevoir. Et les Stèles elles-mêmes... A son ami Henry Manceron, Segalen écrit précisément : "Un pas de plus et la 'Stèle' se dépouillerait entièrement pour moi de son origine chinoise pour représenter strictement : un genre littéraire nouveau, - comme le roman, jadis, issu ou non d'une certaine Princesse de Clèves, ou de plus haut, en est venu à Salammbô, puis à tout, puis à rien du tout. Il est possible que plus tard, dans très longtemps, je donne un nouveau recueil de 'stèles' et qu'elles n'aient de la Chine même pas le papier". Et les Stèles elles-mêmes sont la forme rigoureuse que s'est taillée Segalen dans son habit de Chine, simplement pour dire. L'habit de Chine demeure, coloré, apparent, mais ce qui compte en filigrane du poème et ce qui nous occupe ici, c'est moins l'habit que le "patron". Et le "patron", la découpe, c'est la langue même de Segalen, neuve s'il en est. " Pierre-Jean Remy.

12/2015

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Critique littéraire

L'esprit NRF

1908-1940 : un des "âges d'or" de notre littérature. La Nouvelle Revue Française en offre le meilleur miroir. Mais elle fut bien plus que cela. Aucune revue, jamais et nulle part, n'a rempli dans la vie des lettres un rôle comparable. Fondée par cinq amis de trente-cinq à quarante ans groupés autour d'André Gide, elle sut, après la première guerre mondiale, trouver un second souffle avec Jacques Rivière et achever d'établir sa suprématie avec Gaston Gallimard et Jean Paulhan. Elle attira, encouragea, révéla, suscita la presque totalité des talents de son époque. Tous ces auteurs, dont notre mémoire conserve les noms, se retrouvent dans ses sommaires. Les gens de La N.R.F. , ceux qui la firent, ont été des agents de recrutement en continuel service actif. La liste de leurs échecs tiendrait sur une seule ligne. La N.R.F. eut toujours le souci d'apparaître comme un espace de liberté et un lieu de rencontre. Dans l'ensemble, elle y parvint. Mais elle fut par là-même un lieu d'affrontement. Les fêtes qu'elle donna en l'honneur de l'intelligence et, avant tout, d'une intelligence française n'exclurent pas les rixes entre les invités. Dans ses choix, elle eut souvent raison. Deux erreurs magistrales évitent néanmoins de croire à son infaillibilité. Sa surprenante diversité aurait dû compromettre son unité. Et pourtant, aux dires de ses amis comme de ses ennemis, l'esprit N.R.F. a existé. Un demi-siècle après, le lecteur devrait le retrouver aussi vivant et présent qu'à sa naissance. Notre actualité, il est vrai, rend proches les débats qui, de sa création à la guerre, l'animeront et l'agiteront. Existe-t-il une théorie du roman ? Quel doit être le rapport entre intellectuel et politique ? Pour quel public doit-on écrire ? A l'époque de la primauté de l'écrit, cette revue proposera le plus passionnant des appareils critiques, qui permet de vivre au présent un grand moment d'histoire.

06/1990

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Non classé

Un homme si grand dans l'entrée du jour

J'écris afin de toucher de la plume l'essentiel, ce que le monde énervé ou la mort prématurée nous fait manquer. Surtout pour retenir un peu les âmes belles d'ici. Voici donc un enfant qui recherche celle de son père, afin de bien grandir. C'est un chemin entre innocence et douleurs, quand la réalité de l'absence parfois ne saute pas au visage. Ma douleur à moi n'est pas arrivée à l'heure. Elle avait déjà loupé l'annonce du décès, même les obsèques. Elle a pris son temps pour grimper jusqu'à mon coeur, beaucoup de temps, beaucoup d'années. Mon Papa est mort très tôt, un siècle avant l'éclosion de ma conscience. C'est comme ça, les véritables héros sont fragiles du coeur, ils aiment trop, ça leur fatigue les valves. J'avais huit ans et une demi-tonne d'insouciance. Après, il m'a fallu chercher, deviner, inventer : son visage, son regard, sa voix, dont il me restait si peu. Et chercher ce qui construit un homme. De mes trop rares années avec lui, et des quelques récits qui me furent offerts sur sa vie, il me reste quand même un joli fil : être un Homme, c'est être libre à tout prix. Je me suis emparé assez vite de cette formidable utopie qui amuse les enfants et encombre les adultes. Mais que la barre est haute ! Comment être digne d'un homme six fois évadé de la guerre et des camps allemands, lui qui a toujours su remonter du pire des découragements ? Au-delà de ce défi, je ne peux m'empêcher de relier son histoire à celle des évadés de l'Afrique et de l'Asie qui aujourd'hui tentent le vaste pari de la Méditerranée, et viennent frapper à notre porte, à ma porte, comme mon Papa tout perclus de faim et de neige fit le pari de frapper à la porte d'une ferme hollandaise, en janvier 1944, en se demandant qui ouvrirait.

04/2020

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Histoire internationale

L'Afrique, cinquante ans d'indépendance : et après ?

Dans les années soixante, l'Afrique avait accédé à l'indépendance. Cette indépendance fut fêtée en grande pompe. Mais, près d'un demi siècle après, l'Afrique se cherche encore. Parfois on se demande si elle sait où elle se trouve. Parfois ce sont les autres qui viennent lui dire, " tu es mal partie ", ou alors qui se demandent si " elle partira ". C'est sûr, l'Afrique est partie, mais mal partie. Non pas mal partie parce que l'avenir est obscur, mais parce qu'elle avait pris un mauvais départ. Les rails qu'on lui a fait emprunter au départ n'étaient pas la bonne voie. C'était la voie de la perte. Le jeu a été faussé au départ, on la pressait d'aller sur cette voie, celle-là qui ne pouvait la mener qu'au gouffre, et pourtant elle a laissé tout à côté les rails de la liberté, du développement et du progrès. Tous ses fils qui voulaient d'une vraie indépendance ont été éliminés, le destin de l'Afrique a été mis entre les mains des Africains qui étaient disposés à laisser à l'Occident les mains libres en Afrique, qui étaient disposés à remettre l'Afrique à l'Occident après la soi-disant indépendance qu'il lui a accordée, ce qu'ils n'ont pas manqué de faire. L'Afrique a ainsi pris un mauvais départ. Il est temps que cela cesse, que les erreurs commises soient réparées. Mikhaïl Gorbatchev disait dans Perestroïka : " Ces pays (les pays en voie de développement) ont leurs intérêts nationaux particuliers. Des décennies durant, ce furent des colonies, qui ont lutté avec obstination pour leur libération, qui ont acquis leur " indépendance ", et qui désirent améliorer la vie de leurs citoyens, utiliser leurs ressources comme bon leur semble, édifier une économie et une culture indépendantes ". Oui, il est temps que cela se réalise.

04/2010

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Histoire internationale

Deux siècles ensemble (1795-1995). Tome 1, Juifs et Russes avant la Révolution

Dans mon travail d'un demi-siècle sur l'histoire de la révolution russe, je me suis heurté plus d'une fois au problème des relations entre Russes et Juifs. Son dard s'enfonçait à tout bout de champ dans les événements, la psychologie des hommes, et suscitait des passions chauffées à blanc. Je ne perdais pas espoir qu'un auteur me devancerait et saurait éclairer, avec l'amplitude et l'équilibre nécessaires, cet épieu incandescent. Mais nous avons plus souvent affaire à des reproches unilatéraux : soit les Russes sont coupables face aux Juifs, pire, le peuple russe est perverti depuis toujours, cela nous le trouvons à profusion ; soit, à l'autre pôle, les Russes qui ont traité de ce problème relationnel l'ont fait pour la plupart avec hargne, excès, sans vouloir même imputer le moindre mérite à la partie adverse [...]. J'aurais aimé ne pas éprouver mes forces sur un sujet aussi épineux. Mais je considère que cette histoire - à tout le moins l'effort pour y pénétrer - ne doit pas rester " interdite ". L'histoire du " problème juif " en Russie (en Russie seulement ?) est avant tout d'une exceptionnelle richesse. En parler signifie entendre soi-même des voix nouvelles et les donner à entendre au lecteur. (Dans ce livre, les voix juives vont retentir bien plus souvent que les voix russes.) Mais les tourbillons du climat social font que l'on se trouve communément sur le fil du rasoir. On sent peser sur soi, des deux côtés, toutes sortes de griefs et d'accusations, plausibles aussi bien qu'invraisemblables, qui vont en s'amplifiant. Le propos qui me guide au fil de cet ouvrage sur la vie commune des peuples russe et juif consiste à chercher tous les points d'une compréhension mutuelle, toutes les voies possibles qui, débarrassées de l'amertume du passé, puissent nous conduire vers l'avenir. A. S. Voici le premier des trois tomes de Deux siècles ensemble qui couvre la période allant de la fin du XVIIe siècle à la veille de la révolution de 1917.

03/2002

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Psychologie, psychanalyse

Leçons au Collège de France (1895-1934)

Le Collège de France a été fondé en 1530 par François 1er. Le caractère du Collège a été, dès le début, de constituer, à côté et en dehors des universités, un établissement indépendant, régi par ses lois propres. Théodule Ribot (1839-1916) devait, le premier, enseigner la psychologie au Collège de France sans discontinuer de 1888 à 1895. Mais à partir de cette époque, comme ses forces diminuaient, il proposa un suppléant ; le choix de Ribot se porta sur Pierre Janet (1859-1947), neveu du philosophe Paul Janet (1823-1899) et auteur, quelques années auparavant, d'une retentissante thèse en philosophie sur L'automatisme psychologique (1889) qui allait le faire intégrer à la Salpêtrière dans le service de Jean-Martin Charcot (1825-1893). Grâce à l'appui de Ribot et de Bergson, Pierre Janet fut officiellement élu professeur de " Psychologie expérimentale et comparée " en 1902. C'est au Collège de France qu'il va élaborer sa doctrine de psychologie générale qui est une psychologie de la conduite s'appuyant sur une psychologie génétique et sociale. Seules les leçons des dernières années de son enseignement seront publiées : Les stades de l'évolution psychologique (1926), La pensée intérieure et des troubles (1927), L'évolution de la mémoire et la notion dis temps (1928), L'évolution psychologique de la personnalité (1929), La force et la faiblesse psychologiques (1932a), L'amour et la haine (1932b), Les débuts de l'intelligence (1935), L'intelligence avant le langage (1936). Mais il ne faut pas oublier que l'ensemble de l'enseignement de Pierre Janet au Collège de France (1902-1934) sera présenté par lui-même dans l'Annuaire de cette vénérable institution. Ce sont les résumés de ces leçons, jamais rassemblées en volume jusqu'à ce jour, que nous reproduisons ici précédés du texte intégral de sa leçon inaugurale (1895) et d'une introduction sur Janet au Collège de France.

04/2004

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Critique littéraire

Claudel

Nul n'ignore son nom. Il fait pourtant partie des grands inconnus. On le sait à la tête d'une œuvre théâtrale, dont le monumental Soulier de satin fut sapé par le mot de Mauriac : " heureusement, il n'y avait pas la paire ". On lui en veut d'avoir célébré avec la même ardeur Pétain et de Gaulle. Récemment, sa disgrâce s'est aggravée de la révélation en technicolor du destin de sa sœur Camille, sculpteur génial, qu'il laissa enfermer chez les fous. Mais était-il vraiment d'équerre, ce poète catholique, excursionniste, photographe, amateur de peinture et de musique, qui fut également, de la Chine au Brésil, du Japon à Washington, consul puis ambassadeur de France ? Apprécié de Briand, évincé par Daladier, il fut trente ans l'ami de Berthelot, " l'homme à la tête d'amant ", tout-puissant secrétaire du Quai d'Orsay, qui le guida dans la carrière et dans le monde. Ainsi Claudel fraya-t-il avec princesses, auteurs, acteurs et metteurs en scène, Marthe Bibesco, Morand, d'Annunzio, l'inévitable abbé Mugnier... Car il fut aussi une haute figure des lettres parisiennes, auteur choyé de la NRF, en ces temps où, selon Gaston Gallimard, on n'y parlait que " de Dieu et des garçons ". C'est là, d'ailleurs, que Claudel eut maille à partir avec l'autre fondateur de la maison, Gide le protestant, qui le compara un jour à un " cyclone figé ". L'appellation est pertinente pour cet éruptif, cet intempestif, qui voyait en Rimbaud son père d'âme, en proie comme lui au tourment de " l'homme désirant ". Sa vie consistera à creuser en lui le contenu de ce désir, à le convertir, saisi qu'il était, depuis une nuit de Noël, par l'amour de Dieu, puis par l'amour d'une femme - de la femme - rencontrée en mer. Ainsi apparaît Claudel, " demi-moine " aux dires de celle qu'il aima passionnément, partagé entre le Ciel et la Terre, et brûlant de les réconcilier.

10/2003