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Jérémy Bouquin

Extraits

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Romans policiers

Le Roi du silence. Le nouveau thriller de Claire Favan

Il y a Alex, orphelin de mère et fils de flic. Et puis il y a Jules, élevé par une femme seule auprès de sa soeur handicapée. Deux cousins unis par un lourd secret. A moins de quinze ans, ils portent deux morts sur la conscience : celles d'une jeune conductrice et de son bébé. Un coupable : Jules. Mais, parce qu'il l'a bêtement poussé à commettre l'irréparable, Alex s'est mis en tête de le protéger. Alors, quand deux ans plus tard, au cours d'une soirée alcoolisée, les deux garçons se retrouvent avec le cadavre d'une camarade de lycée sur les bras, c'est au père d'Alex de faire disparaître les preuves. Une décision qui lui coûtera cher. Dans cette trajectoire inéluctable vers le crime, un nouveau drame survient, et l'un des deux cousins est envoyé en prison. Qu'est-ce qui pousse ce gamin à se laisser accuser en préférant le silence ? C'est ce que va tenter d'éclaircir la capitaine de police Corinne Amboise, bien déterminée à mener ce qui se révélera une suffocante chasse à l'homme. A propos de l'autrice Claire Favan travaille dans la finance. Elle est l'autrice, entre autres, du diptyque composé du Tueur intime (Prix VSD du Polar 2010, Prix Sang pour Sang Polar 2011) et du Tueur de l'ombre, de Serre-moi fort (Prix Griffe Noire du meilleur polar français 2016) et, récemment, des Cicatrices, de La Chair de sa chair (Prix des Petits Mots des libraires 2021, Grand Prix du Festival Sans Nom 2021) et de De nulle part (Grand Prix Charbon Noir 2022, Prix Cigogne Noire 2023). Roman après roman, elle poursuit son exploration des contre-jours de l'humanité. " Roman très noir s'appuyant comme souvent sur les traumatismes de l'enfance, Le Roi du silence dessine les trajectoires funestes de deux adolescents inexorablement attirés vers le malheur". Carrefour Savoirs " Avec Le Roi du silence, Claire Favan signe son onzième roman dans lequel elle s'intéresse à la trajectoire de deux adolescents, liés par les crimes et les secrets. " Psychologies A propos de l'autrice et de son précédent thriller, De nulle part " Un bonheur absolu de lecture. Une fois le livre terminé, vous n'aurez qu'une envie : tout découvrir de cette auteure et, promis, vous ne serez pas déçu. " Marina Carrère d'Encausse, Notre Temps "Un des grands bouquins de cette année ! " Gérard Collard, Le Magazine de la santé "Un livre important, à lire absolument". Yves Gabay, La Dépêche du Midi

03/2024

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Spécialités médicales

Actualités en échographie de l'appareil locomoteur. Tome 15

Ce quinzième tome des "Actualités en échographie de l'appareil locomoteur" regroupe les thèmes présentés durant la journée organisée par le service de radiologie du GH Pitié-Salpêtrière. Comme chaque année, ce livre comporte des sujets variés provenant de travaux récents et de corrélations écho-anatomiques. La hanche et les prothèses font l'objet de quatre chapitres. Gérard Morvan nous montre l'intérêt de l'échographie pour l'analyse du matériel prothétique, Anne Fustier fait la corrélation entre les différents types de prothèses et leur aspect échographique, Jeremy Lellouche précise le rôle de l'analyse ultrasonore dans la pathologie labrale et Denis Montagnon nous explique comment il ponctionne cette hanche en échographie. Le canal carpien est traité par trois auteurs. Jonathan Silvera en précise le bilan échographique préchirurgical, Lionel Pesquer nous détaille l'aspect post-opératoire et David Petrover insiste sur l'importance de la détection de cette branche motrice tellement importante que les américains, et surtout leurs assureurs, la surnomment "million dollar nerve". Trois chapitres sont consacrés à l'épaule. Raphaël Campagna et l'équipe de Cochin nous font réfléchir en nous montrant la faible précision diagnostique de bons nombres d'échographies d'épaule, Henri Guerini nous explique l'aspect post-opératoire de la coiffe et Raphaël Guillin nous détaille l'écho-anatomie de cette BSAD si souvent douloureuse. La cheville est abordée elle aussi par trois auteurs. Antoine Ponsot nous fait une étude écho-anatomique des retinacula des extenseurs, l'équipe de l'Insep nous montre l'importance des atteintes tibiofibulaires imposant un traitement spécifique alors que Bénédicte Daenen et celle de Liège nous propose un protocole de prise en charge des entorses en urgence et montre l'impact de l'échographie sur la prise en charge thérapeutique. Le poignet est abordé par trois auteurs. Viviane Créteur nous fait découvrir le ligament de Vickers, Antoine Moraux et l'équipe de Lille nous détaillent tout ce que l'échographie peut voir autour du pisiforme et Elodie Sibileau nous montre l'aspect écho-anatomique des ligaments collatéraux accessoires des métacarpophalangiennes. Les nerfs font l'objet de deux chapitres : celui de notre "maestro" Stefano Blanchi qui nous détaille l'importance de l'échographie pour l'étude des petits nerfs et celui de Paul Michelin qui nous explique l'aspect des torsions nerveuses. Philippe Meyer et l'équipe de Bordeaux nous démontrent le rôle du muscle plantaire et le muscle droit fémoral nous est détaillé du haut en bas par l'équipe de la Pitié. Quatre chapitres, et non des moindres, complètent le livre. Fethi Ladeb et l'équipe tunisienne nous montrent l'importance de l'échographie dans l'ostéomyélite et Denis Jacob fait la même démonstration pour la face médiale du coude. Audrey Massein nous fait découvrir les fractures de la graisse et Franck Lapègue, le "Clunk Syndrome " après prothèse du genou. Bonne lecture.

01/2019

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Littérature Italienne

Le Conformiste ; La Romaine ; La Désobéissance ; La Ciociara

Ce volume regroupe quatre des plus grands et plus célèbres romans d'Alberto Moravia, qui témoignent de la force de l'imaginaire et du talent de portraitiste, habile à créer des archétypes, auxquels il dut sa gloire, tant dans le registre politique, historique et social que dans la tonalité intimiste et même psychanalytique. Il était temps que le plus grand romancier italien, celui qui a acquis à travers le monde une notoriété exceptionnelle, par ses fictions romanesques, son art de la nouvelle, son esprit d'observation de la société et de la politique mondiale, ses récits de voyage figure en bonne place parmi les grands auteurs de Bouquins, "La collection". Nous avons choisi, dans la grande période créatrice (1947-1957) d'Alberto Moravia, quatre romans représentatifs de son imaginaire, nourri de son expérience autobiographique : La Belle Romaine, La Désobéissance, Le Conformiste et La Ciociara. Il s'agit de quatre portraits (deux femmes et deux hommes) qui appartiennent désormais pleinement à la légende de l'écrivain. Dans La Belle Romaine, Alberto Moravia s'est souvenu d'une jeune prostituée qu'il avait rencontrée avant la guerre et qui exerçait avec l'assentiment et l'aide de sa mère. En décrivant sa vie, Alberto Moravia dresse un tableau de toutes les classes de la société auxquelles ses clients appartiennent. Et à travers la diversité de la sexualité humaine, le romancier approfondit sa connaissance et ses analyses du comportement des hommes, dans la période fasciste et dans la confusion de l'après-guerre. Dans La Désobéissance, Moravia laisse s'exprimer sa veine intimiste et offre une sorte de " fausse autobiographie ", en imaginant un enfant qui pourrait être son double et qui exprime tous les élans de révolte qui l'ont animé jusque dans l'âge adulte. Dans Le Conformiste, que le film de Bernardo Bertolucci, une vingtaine d'années plus tard, devait rendre célèbre, l'écrivain donne de la tragédie de ses cousins résistants Rosselli, victimes des services secrets fascistes, une version transfigurée, en refusant tout manichéisme et en tentant cependant de comprendre les mobiles du mal et de la perversion. Inventant un personnage ambigu de fasciste, il pénètre dans le labyrinthe de la genèse de la trahison, du meurtre, de la persécution. Enfin, avec La Ciociara, qu'un autre film rendit populaire (grâce au double génie de Vittorio De Sica son réalisateur et de Sophia Loren qui incarna la protagoniste), Moravia raconte " sa guerre ", dans le sud du Latium, où fuyant avec sa femme Elsa Morante les persécutions raciales, il découvrit tout un monde paysan arriéré, mais aussi généreux. Plutôt que de proposer un récit autobiographique, il modèle un nouveau personnage féminin de femme simple, fuyant avec sa fille, et se heurtant à une tragédie sans visage et sans nom.

04/2023

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Poches Littérature internation

Lettre d'une inconnue suivi de Trois nouvelles de jeunesse

Dans Lettre d'une inconnue, un écrivain viennois reçoit une lettre d'une femme qui l'a aimé passionnément depuis son adolescence et qui, sur son lit de mort, désire lui raconter cet amour qui l'a consumée, mais qu'elle n'a jamais cherché à renier et pour lequel elle n'a aucun regret. " Mon enfant est mort hier ". Avec cette fameuse phrase, leitmotive obsédant, on reconnaît tout de suite une des nouvelles les plus célèbres et les plus intenses de Stefan Zweig, publiée pour la première fois en 1922. Car, si les circonstances sont dramatiques, le récit est celui d'une des plus grandes passions obsessionnelles de la littérature contemporaine. Avec humanisme, Zweig dépeint les souffrances d'une jeune femme qui aime d'un amour absolu un jeune homme insouciant et badin. Il ne l'a jamais remarquée lorsqu'ils étaient voisins ; il ne la reconnaîtra jamais lors de leurs rares rencontres et nuits passées ensemble au fil des années. N'est-ce pas là le pire affront fait à une femme amoureuse ? " Rêves oubliés ", " Deux solitudes ", " Jeunesse gâchée ", ces trois nouvelles de jeunesse, les plus méconnues de Zweig, contiennent déjà les thèmes fondateurs de ses récits. " Rêves oubliés ", magnifique titre ambivalent caractéristique de Zweig, est son tout premier récit publié en 1900. Il a alors 19 ans et passe son bac. Dans une villa qui surplombe la mer, une femme croise un ex-amant. Ils se disent bonjour, puis adieu. Elle accède alors à un brutal et vaporeux instant de vérité avant de retourner à sa vie. La réalité reprend ses droits au détriment du songe. Dans ce court texte tout en nuances et contradictions, on retrouve les thèmes de la rencontre, du rêve, de la désillusion et de la perte notamment. " Deux solitudes " et " Jeunesse gâchée ", toutes deux publiées en 1901, ont la particularité d'avoir été, jusqu'à leur publication dans l'anthologie de " Bouquins ", introuvables en français. Et c'est dans " Une Jeunesse gâchée " qu'un personnage, pour la première fois dans l'oeuvre de Zweig, se décide au suicide. " Deux solitudes " ou la rencontre rédemptrice entre un jeune homme et une jeune femme, ouvriers dans la même usine, qui s'attirent les moqueries des autres travailleurs. Lui est boiteux, elle, laide et difforme, leur différence les sépare des autres, mais finit par les unir. Dans " Une jeunesse gâchée ", Liebmann, 21 ans, dégoûté par deux redoublements, est victime des remarques cruelles de ses plus jeunes camarades. Arrivé en retard au cours de grec, il est pris à partie par son professeur, dont la sensibilité et la compassion ne sont pas le fort. Liebmann le frappe alors que ce dernier cherche à l'humilier devant la classe. Le jeune homme quitte le lycée et court se précipiter dans le fleuve.

01/2016

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Correspondance

Nous sommes de vieux amis qui allons refaire connaissance

Un grand amour platonique et romanesque dans l'Orient du XIXe siècle. L'historien des religions et érudit passionné que fut Salomon Reinach (1858-1932) est aujourd'hui méconnu et quelque peu oublié. Or il fut une figure fondatrice de l'archéologie et de l'anthropologie. Son livre de 1912, Culte, Mythes et Religions (republié en Bouquins-Robert Laffont en 2009), dévoile l'étendue étonnante de son savoir et de ses centres d'intérêt. Ces correspondances inédites ont été adressées entre le début du mois d'octobre 1883 (date de la première rencontre entre Salomon et Blanche Lee Childe, alors que Reinach fouille Carthage et que Blanche Lee Childe et son mari voyagent en Tunisie) et la mort de Blanche, en février 1886. En effet, par le hasard presque miraculeux de la conservation d'une correspondance croisée, les courriers du savant et de la voyageuse - ; dont la publication devait attendre l'an 2000 selon les voeux de Reinach - ; offrent le reflet d'une double aventure partagée. L'une est scientifique ; l'autre, amoureuse. Un archéologue de 25 ans, pionnier de l'exploration de Carthage, tombe sous le charme d'une femme mariée de 46 ans et l'instruit de son métier. Celle-ci, venue en touriste avec son époux sur le sol tunisien pour se divertir et se soigner, s'éprend d'un jeune célibataire et le console de ses déboires professionnels. Ce lien, noué dans l'hiver 1883, se renforce de jour en jour jusqu'à la mort, en février 1886, de cette " chère et inoubliable amie ", victime de phtisie. L'ensemble de cette correspondance constitue une véritable initiation à l'amour idéal. Dans le secret de l'échange épistolaire s'exprime un sentiment amoureux interdit mais cette affection reste pure car elle unit deux âmes soeurs. Elle réalise la perfection d'Eros selon le Banquet de Platon. Ces 176 lettres offrent ainsi le récit d'une passion impossible entre un jeune homme de 25 ans et une femme de 47 ans, fille du sculpteur Henry de Triqueti, épouse d'Edward Lee Childe - ; le neveu du général sudiste - ; mais elles constituent aussi un précieux témoignage, au travers d'une série d'impressions d'Afrique, celles d'un archéologue fouillant en Tunisie au début du protectorat et rencontrant bien des difficultés à Carthage, mais aussi celles d'un couple de touristes visitant l'Algérie après la Tunisie à la fin du XIXe siècle. A Paris, Blanche tient salon, joue en virtuose du Chopin et inspire de nombreux intellectuels, de Gustave Schlumberger à Pierre Loti, dont elle est l'égérie. C'est donc tout un milieu littéraire et artistique que fait renaître cette correspondance. La fin est terrible : aussi poignante - ; mutatis mutandis - ; que la mort pathétique de la Dame aux camélias. La vaste introduction d'Hervé Duchêne (" Une initiation à l'amour idéal ") est très éclairante.

06/2022

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Histoire internationale

Histoire de la Russie. Des origines à nos jours

Cette Histoire de la Russie a connu plusieurs rééditions depuis sa première parution dans "Bouquins" en 1987. Elle est devenue l’un des principaux ouvrages de référence sur le sujet, mais elle s’arrêtait à la fin de la période communiste et nécessitait une profonde réactualisation concernant la période ultérieure. C’est chose faite aujourd’hui dans cette nouvelle édition dont la postface a été confiée à l’un des meilleurs spécialistes, Françoise Thom, qui retrace l’histoire de la Russie postcommuniste d’Eltsine au troisième mandat du président Poutine. Une première partie est consacrée aux évolutions de politique intérieure, à l’étude du régime Eltsine puis du système Poutine. L’auteur s’attache ensuite à dégager les grandes lignes de la politique extérieure, en faisant ressortir les tournants de la diplomatie du Kremlin. Il montre les éléments de continuité dans l’histoire russe, et éclaire l’imbrication particulière de la politique étrangère et de la politique intérieure dans la Russie postcommuniste. Cette approche permet de remettre en cause un certain nombre d’idées reçues. Eltsine le révolutionnaire, qui fut porté au pouvoir avec l’appui des démocrates libéraux occidentalistes, restaura le pouvoir personnalisé patrimonial russe traditionnel qu’avait ébranlé Gorbatchev. La rupture entre le régime Eltsine et le système Poutine est plus dans le style et l’efficacité que dans l’esprit : c’est Eltsine qui fit voter en 1993 une constitution rejetant la séparation des pouvoirs et aboutissant à une sorte de monarchie élective. L’émergence des "siloviki" a commencé sous Eltsine, tout comme l’osmose entre bureaucratie d’Etat et oligarques. C'est sous Eltsine que se met en place le régime prébendier et corrompu qui va connaître son apogée sous Poutine. Et c'est Eltsine, comme on le sait, qui choisit Poutine pour lui succéder afin de protéger ses proches des poursuites qu'ils risquaient pour leurs malversations diverses. En politique étrangère également Poutine ne fit bien souvent que reprendre des projets eltsiniens avortés faute de moyens à l’époque du premier président russe. La volonté de réintégration de l’espace post-soviétique fut une priorité pour les trois premiers présidents russes. De même, l’obsession de la restauration de la Russie à son statut de grande puissance est perceptible dès le début dans la diplomatie russe. Une simple chronologie montre que le glissement de la politique russe vers le nationalisme néo-soviétique a commencé presque dès le début de la période Eltsine. Il y eut dans le même temps une volonté de se démarquer institutionnellement des démocraties libérales dès 1993. Les réformateurs eltsiniens se montrèrent peu soucieux d’instaurer un Etat de droit. Les nouvelles élites russes seront convaincues à la fois par leur passé soviétique et leur expérience de la jungle post-communiste que seule compte la loi du plus fort. Cette perception imprégnera la politique étrangère, entre autres par une résurgence de la conception obsidionale d’une Russie entourée d’ennemis acharnés à sa perte, conception indispensable à la stabilité d'un régime prédateur et corrompu. A partir de l’arrivée au pouvoir de Poutine, les dirigeants du Kremlin n’auront qu’un but : la restauration de la puissance russe. L’Etat russe, nageant dans les pétrodollars, recentralisé et soumis à la volonté d’un chef incontesté, est entièrement subordonné aux objectifs de puissance et de prestige, compris de la manière russe traditionnelle comme une expansion territoriale qui se substitue au développement de la société.

09/2014

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Littérature étrangère

Montecristo

Jonas Brand, 38 ans, est un vidéo-reporter zurichois spécialisé dans les émissions télé people. Un jour, il réalise qu'il est en possession de deux coupures de cent francs suisses dotées du même numéro de série - ce qui est théoriquement impossible. Quelque temps après, alors qu'il a pris un train pour rejoindre un événement mondain, L'enquête sur les billets et celle sur le suicide ne vont pas tarder à se croiser. Jonas Brand remonte la piste, rencontre Adam Dillier, responsable de la sécurité de la Coromag, la société chargée d'imprimer les billets de banque suisses. Mais il ignore que celui-ci en réfère aussitôt à William Just, PDG de la plus grande banque du pays : Brand a soulevé une affaire bien plus grosse qu'il ne l'imaginait. Soudain, on vient lui reparler d'un vieux projet de film, un scénario intitulé Montecristo que personne n'a jamais voulu tourner par manque de budget. Un producteur lui annonce qu'il a finalement trouvé le financement pour tourner. Malgré les mises en garde de son ami Max Gantmann, journaliste spécialisé en économie, Jonas part effectuer des repérages en Thaïlande. Sur place, il échappe de peu à un coup monté pour le faire emprisonner à vie.Il parvient néanmoins à rentrer en Suisse et se plonge dans la préparation du film, délaissant un peu son enquête. Mais il est vite rattrapé par la réalité : il apprend que les billets qu'il croyait faux sont bel et bien authentiques. Ce qu'il avait appréhendé était une manipulation de grande ampleur, qui menace de faire péricliter l'ensemble du système bancaire suisse. Que dissimulent ces deux coupures de cent francs à numérotation identique ? Quelles pertes gigantesques la banque qui a émis les billets cherche-t-elle à cacher ? Est-ce elle qui a envoyé Jonas à Bangkok et fait cacher une livre de cocaïne dans sa sacoche ? Qui est ce mystérieux rouquin que Jonas croise de plus en plus souvent au fil des pages ? Quel rôle exact joue Marina, la jeune femme qui le soutient dans ses recherches et semble pourtant avoir d'étranges relations dans ce milieu ? Autant de questions qui forment la trame de Montecristo. Mais, comme à son habitude, Martin Suter nous entraîne bien plus loin. En l'occurrence dans le gouffre du système bancaire suisse et de ses ramifications mondiales, un monde noir, cynique, violent et machiavélique. Le monde zurichois qu'il nous décrit sur le mode du cauchemar, c'est notre univers mental à tous, qui se délite peu à peu. Celui dont un monde nouveau semble, comme dans son roman, s'accommoder peu à peu. Martin Suter a conçu un roman hitchcockien et vertigineux sur le faux semblant, le doute, l'illusion et la manipulation. Ce que nous décrit Suter dans Montecristo, c'est l'univers orwellien des temps modernes : une bulle de savon prête à éclater d'un instant à l'autre, dans laquelle de braves gens font tout pour éviter l'explosion finale aussi longtemps que possible. Jamais Martin Suter n'était allé aussi loin dans l'exploration du cauchemar où nous plonge l'incertitude sur le monde qui nous entoure, mais aussi d'un monde où la fin justifie toutes les morales.

08/2015

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Actualité médiatique France

Hors de moi

Ce premier volume d'un journal-fleuve couvre une seule année de la vie de l'auteur, de juin 2016 à juin 2017, durant laquelle il fut notamment chroniqueur dans l'émission " On n'est pas couché ", année fertile en rencontres, observations et expériences. Personnalité controversée, Yann Moix est avant tout un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui, salué comme tel par l'ensemble de la critique au-delà des polémiques qu'il peut susciter. C'est la raison de son entrée dans " La collection " Bouquins et de la publication de cette oeuvre inédite qui traverse tout son univers à la fois intime et public. On y découvrira le grand lecteur qu'il est, l'homme fou de musique, de littérature et de philosophie. L'amoureux dans ses relations avec les femmes de sa vie. L'observateur implacable de la comédie sociale, littéraire et médiatique à travers les multiples portraits qu'il brosse de ses confrères écrivains, des personnalités politiques et médiatiques qui ont eu la chance ou la malchance de croiser sa route. Un régal de tendresse pour ceux qu'il apprécie et de férocité pour ceux qu'il démasque sans merci. Au nom d'un souci contestant et absolu de sincérité brute, comme il l'explique dans ces extraits : Dimanche 10 juillet 2016 : Ecrire un journal exige non pas exactement de la paresse, mais un certain laisser-aller qui, finalement, oscille entre l'inconscience, le suicide et le courage. Se faire un destin, pourtant, est impossible si l'on n'est pas d'abord - pour un temps du moins - détesté, honni, proscrit, voué aux gémonies, marginalisé, " grillé ". Tous ceux qui ne passent pas par cette sale période ne font, au mieux, qu'une " carrière ". Plutôt crever que de faire carrière. Faire carrière : réussir dans la vie ; il s'agit de réussir sa vie. Traduction concrète : la soumettre à tous les dangers (intellectuels, physiques). Lundi 11 juillet 2016 : Tout journal intime est une burlesque lutte contre cet invisible titan qui nous pousse vers cet abyme : l'âge. L'âge est un cosmos que gouverne le ridicule. Il s'agira donc de s'y amuser ; j'ai bien fait de pleurer d'abord. Viennent les jours, doucement, où je n'aurai d'autre choix que de m'abandonner sans vergogne à ce que je crois que je suis - jusqu'à le devenir. Jeudi 11 août 2016 : Dans ce journal, je tiens à constater, quand je le relirai - si je le relis jamais ? les contradictions qu'il contient, et qui me disent mieux que ne le sont mes cohérences. Un être n'est jamais que le perpétuel contraire de ses décisions, la démission de ses certitudes, l'inverse de ses pensées, la dénégation de ses actes, le contre-exemple de sa morale. Je ne suis que le brouillon de ce que je crois que je suis. Je suis vivant, c'est-à-dire que je n'ai pas la personnalité que je m'assigne, encore celle qu'on m'accole. Je m'échappe sans arrêt de ce que je décide, je m'évade de ce que je prévois, je rature ce que j'échafaude, je m'enfuis de moi-même sans m'en rendre compte, et lorsque j'en suis conscient, au lieu que d'en avoir mauvaise conscience, il s'agirait plutôt que j'en jouisse. Echapper à soi : voilà le motif de l'existence. Je ne supporte pas celui qui est fidèle à ses principes, parce qu'une vie de fidélité n'est pas une vie, et qu'une vie de principes tutoie la mort. Fidélité aux êtres, oui. Aux choses ? Plutôt mourir. Mercredi 24 août 2016 : La profondeur de la vie fait craindre à chaque paragraphe d'un journal intime l'imminence de la mort. Lundi 5 septembre 2016 : Ce journal intime est un journal de guerre. Mercredi 26 octobre 2016 : Si je ne suis plus d'accord avec ce que j'ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n'a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C'est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n'improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu'en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J'avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c'est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.

08/2023

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BD tout public

Les aventures de Blake et Mortimer Oeuvres complètes Tome 2 : L'énigme de l'Atlandide ; SOS météores ; Le piège diabolique ; L'affaire du collier ; Les 3 formules du professeur Sato, Tomes 1 et 2. Avec un ex-libris, Edition de luxe

Quatrième aventure de la série, L'Enigme de l'Atlantide est prépubliée dans le journal Tintin entre octobre 1955 et décembre 1956 au rythme d'une seule planche par semaine, ce qui explique la nécessité pour l'auteur de créer un suspense à la fin de chaque planche. Jacobs aborde cette fois le domaine de la science-fiction, mais avec une base historique : "J'ai délibérément adopté le style "space opera" car l'Atlantide fait partie de ces thèmes à grand spectacle que j'affectionne particulièrement. J'ai commencé par relire les Dialogues de Platon, le Critias et le Timée. On a situé l'Atlantide un peu partout, mais je m'en suis tenu au récit de Platon qui situe le continent disparu à l'ouest de Gibraltar". Un an plus tard, entre janvier 1958 et avril 1959, Jacobs publie SOS Météores, avec le surtitre "Mortimer à Paris" : "Cette histoire m'a été inspirée par l'état fantastique du temps : nous avions eu une saison épouvantable, l'été était pourri, l'hiver lui-même était abominable, et partout dans la presse on ne parlait que des catastrophes météorologiques. J'étais très frappé par ça. Comme on faisait à ce moment-là de timides essais de changement de temps en saupoudrant les nuages avec de l'acide carbonique pour faire pleuvoir, j'ai extrapolé là-dessus. J'ai donc prospecté très sérieusement les environs de Paris pour trouver les lieux où situer l'action". Cette aventure sera adaptée en 26 épisodes radiophoniques d'une durée totale de 4h43 sur l'ex-ORTF (France 2). Avec un rythme de parution jusqu'ici très constant, Jacobs publie Le Piège diabolique entre septembre 196o et novembre 1961 : "Le thème de cette histoire est fondé sur une extrapolation romancée de l'expression "c'était le bon temps", essayant de démontrer aux nostalgiques du passé et aux utopistes du futur que le bon temps, tel qu'ils l'entendent, n'existe pas et n'existera jamais. Certains pourraient estimer la séquence du futur exagérément pessimiste. Pourtant, la fin d'une civilisation n'est pas un événement exceptionnel dans l'histoire de l'humanité. L'ennui, cette fois, étant donné les moyens modernes de destruction, notre disparition pourrait fort bien faire basculer la planète entière dans la préhistoire !... Ce récit devait cette fois m'attirer les foudres de la censure officielle ! Par un avis daté du 25 juin 1962, émanant du secrétariat d'Etat à l'Information, on avisait les éditions Dargaud que Le Piège diabolique était interdit d'importation en France par la Commission de surveillance et de contrôle de la presse enfantine "... en raison des nombreuses violences qu'il comporte et de la hideur des images illustrant ce récit..." Quatre années s'écouleront avant de découvrir dans Tintin la nouvelle aventure de Blake et Mortimer : L'Affaire du collier y sera prépubliée entre août 1965 et juillet 1966. Une histoire purement policière pour laquelle Jacobs, comme à son habitude, s'est fortement documenté : "Ca se passe dans les catacombes, les carrières et les égouts de Paris. Là aussi, j'ai commencé par éplucher les bouquins qui parlent de ces endroits, et puis je suis descendu moi-même dans ces lieux pour me rendre compte". L'album paraîtra en septembre 1967. Il faudra attendre trois nouvelles années pour découvrir dans Tintin ce qui sera la dernière aventure de Blake et Mortimer réalisée par Jacobs : Les 3 Formules du Professeur Saki. Passionné par la culture japonaise, et plus que jamais soucieux du détail, Jacobs passera un temps considérable dans ses recherches : "La forme des poubelles japonaises m'immobilisèrent plus de trois semaines, gag qui divertit fort mes petits camarades, surtout lorsque j'appris finalement qu'elles étaient pareilles aux poubelles américaines". Curieusement, alors que la prépublication dans Tintin de la première partie se termine en mai 1972, l'album ne paraîtra qu'en août 1977. Freiné par des ennuis de santé et une suite ininterrompue de problèmes personnels, ainsi que par l'écriture de son autobiographie en 1979, Jacobs n'arrivera jamais à terminer la seconde partie de Satô. A sa mort en 1987, seuls les scénarios, découpages et textes sont entièrement terminés. Deux ans plus tard, les Editions Blake & Mortimer confieront à Bob De Moor, son ancien complice du studio Hergé, le dessin de la suite tant attendue, "Mortimer contre Mortimer", dont l'album paraîtra en mars 1990.

11/2017