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Littérature anglo-saxonne

Zorrie

Devenue orpheline très tôt, Zorrie cherche sa place dans le monde. Elevée par sa tante, elle apprend qu'il n'existe qu'une vertu : le travail. Ainsi, Zorrie trouve un emploi dans une usine d'horloges à Ottawa, aux côtés des "filles fantômes ", ces ouvrières luisantes de radium. Malgré cette parenthèse enchantée, l'appel de sa campagne natale est plus fort que tout. De retour dans l'Indiana, elle rencontre Harold, qui deviendra son mari, et se dédie avec lui au travail de la terre. Dans ce court roman Laird Hunt parvient à faire tenir toute une existence : une vie simple menée dans une dignité discrète, ballottée au gré des saisons et bouleversée par les convulsions qui ont agité le vingtième siècle. A la façon de Flaubert dans Un coeur simple, Laird Hunt offre le portrait saisissant d'une femme ordinaire, à un moment pivot de l'histoire américaine. Avec justesse et poésie, Zorrie raconte de manière magistrale la cruauté et la beauté du quotidien dans une Amérique en pleine transformation.

01/2024

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Littérature française

En voie de disparition

Dans cet ouvrage en 5 parties, Éric Pessan trace le portrait sans concession - mais avec ironie - de l'écrivain, en décrivant son statut et sa position, réels et fantasmés. Pour ce faire, l'auteur utilise plusieurs modes d'écritures : la poésie, la liste, les notes, l'enquête, le récit... Drôle, acide... mais fort lucide. 4e de couv : écrivain (n. m.) : monomane maniaco-dépressif qui compose des ouvrages à partir de ses plaies, dans le but d'atteindre une gloire universelle. Exerce généralement un autre métier et consacre ses nuits, ses week-ends, ses vacances et ses rtt à traquer la belle phrase. L'espèce des écrivains a été officiellement reconnue en voie de disparition. La coédition avec le triangle # Le Triangle-Cité de la danse à Rennes, est une structure d'expressions contemporaines (danse, théâtre, arts plastiques, littérature…) qui accueille chaque année un-e écrivain-e en résidance. À l'issue de cette résidence, un livre est publié dans une nouvelle collection créées aux éditions Al Dante : Al Dante/Le Triangle.

10/2015

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Poésie

Un opéra au monde

Avec ce nouveau recueil de poésie, l'auteur fait le choix d'une prosodie de l'impersonnel, comme pour mieux convier le lecteur à une libre introspection que lui suggère ce choix narratif. Le monde nous apparaît sous la forme d'une scène tragique et admirable, où l'on assiste à la confrontation de la violence païenne et de la ferveur spirituelle. De l'obscurantisme du chaos et des feux de la rédemption. C'est à dessein que cette allégorie, dont les limites demeurent délibérément imprécises, évolue en une méditation de l'être confronté à la mystique ambivalente de l'univers. Se circonscrivent ainsi des lieux symboliques où le profane convoque le sacré et où le destin spirituel de l'homme devient indivisible des plus sombres plongées obscures mais aussi des clartés régnantes sur la terre. Ce recueil emprunt d'une vraie profondeur et d'une force in-temporelle, interroge la dimension poétique du réel recomposé, dont l'auteur se fait ici le commentateur et l'interprète pour appréhender cet ineffable qui nous traverse.

10/2018

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Poésie

Pour l’amour d’Inayel. & Les tambours emmêlés

Pour l'amour d'Inayel et Les tambours emmêlés obéissent à l'injonction d'une esthétique de lucidité par le jeu d'un lyrisme concentré, d'une gymnastique intellectuelle subtile. Il s'agit incontestablement d'une poésie simple mais raffinée restituant au lecteur sa dialectique propre en recréant de lui une image double. Le poète y prend la forme d'un soupirant-gentleman, sceptique mais impitoyablement lucide. Sa prise de conscience se mesure à sa capacité de colère et d'offensive. Une colère sainte ? Allez savoir ! Il y a donc ici, dans ces poèmes quelque chose de heurté, de saccadé, de haletant et de chaotique qui lui confère du coup une force anti-entente, anti-apaisement. Le langage est de prince, la parole de guerrier ou d'athlète, la manière polie, toujours ! Et nous voici installés au coeur d'une atmosphère de solennité et de grandeur ! L'évocation du passé de l'amour du poète, comparable au "vert paradis des amours enfantines" où tout est merveilleux et idyllique, se transforme non pas en enfer mais plutôt en un purgatoire de toutes les incompréhensions !

07/2024

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Théâtre - Pièces

Lutte pour la liberté. Pièce pour enfants en deux parties

Hasan Erkek que les lecteurs de la collection regards turcs connaissent pour ses pièces de théâtre : Le cercle sacré-? qui invite le spectateur à une redécouverte du théâtre de l'Anatolie ? - et Le cercle de l'affection -? qui se présente sous forme d'un conte de fées sur les thèmes de l'affection, l'amour et l'environnement ? - désire sensibiliser ses lecteurs-spectateurs au respect des autres en les faisant réfléchir et appréhender le monde comme un bien précieux à chérir, à partager. Avec Lutte pour la liberté, il met en scène, l'histoire de deux pays en conflit permanent : le Pays de la guerre et le Pays de la paix dont l'un défend le pouvoir et la force tandis que l'autre la raison et la sagesse pour un monde meilleur. Mêlant poésie, chant, devinette, jeux de mots, sport, musique, la pièce dont les personnages proposent aux enfants pleins de surprises féériques, doit sa réussite aux thèmes de contes de fées traditionnels que son auteur modifie considérablement en les réinterprétant avec un contenu et des valeurs contemporains.

07/2024

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Vie chrétienne

Fulgurances. Abécédaire

Les citations réunies, toutes extraites des carnets de L'Etat de Poésie et regroupées sous forme d'Abécédaire, sont autant de petits cailloux blancs pour qui veut explorer la vie dans toute sa profondeur. Leur lecture revient à quitter les voies du divertissement pour emprunter des sentiers d'arête, à mi-chemin entre ciel et abîme. Ces aphorismes sont écrits avec les " mots qui viennent de l'Autre en moi " : s'ils sont des fulgurances, c'est qu'ils traversent un homme capable d'attraper au vol des paroles vibrantes et vivantes et de nous les tendre. Une fois sous nos yeux, à l'arrêt, nous reconnaissons que nous avions été traversés par ces mêmes vérités subtiles, parfois subversives. Mais sans l'art du philosophe et poète, elles nous auraient échappé. A l'écart de toute mode, l'oeuvre entière de Georges Haldas dont on récolte ici les fulgurances, témoigne que l'unique patrie, porteuse de vie, c'est la relation. A l'autre en soi, au monde, à ses violences et à son inviolable beauté.

03/2024

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Critique Poésie

Poètes du peuple à Paris. Au fil du vingtième siècle

Le présent ouvrage se compose de huit grandes parties. La première, Paris lieu du poème, invite le lecteur à une déambulation spatio-temporelle parisienne à la découverte du profond creuset de la poésie en mouve-ment. A Paris, à travers les siècles, nombre de poètes à l'uvre singulière marchèrent dans la voie de la justice et de la liberté. Aujourd'hui, en un monde de plus en plus ségrégatif et liberticide, d'autres poètes poursui-vent une semblable et salutaire démarche. Dans ce livre, le choix de sept poètes garde toute sa subjectivité. Ils ne sont pas tous d'origine "popu-laire" mais présentent en point commun leur fondamental intérêt pour le peuple, dans tous les sens du terme. Ces sept poètes se montrent attentif à l'autre, à tous les autres. Ils manifestent, chacun à leur manière un véri-table humanisme. Sept études leur sont donc consacrées. Ils se nomment Francis Carco, Robert Desnos, Jacques Prévert, Benjamin Fondane, Ar-men Lubin, Armand Robin et Georges Brassens.

07/2023

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Poésie

Au fil de la Dendre N° 2/2020

Le lancement d'un second numéro est toujours un moment particulier. C'est le moment où le navire, après avoir quitté le quai, s'engage pour un voyage qu'on espère sans fin. Une revue de poésie, une de plus, diront certains. Certes, mais elle a une particularité : elle est le fruit d'une collaboration entre une bibliothèque et une maison d'édition toutes deux situées en Wallonie Picarde. La revue se veut ouverte sur le monde et ce pari semble réussi pour ce second numéro vu que des auteurs belges, français, mais aussi du continent africain, nous ont envoyé leur texte. La sélection a été rude car pour ce second numéro, le nombre de textes réceptionnés est allé bien au-delà de nos espérances. Je vous invite dès lors à monter à bord, à vous laisser emmener vers des destinations inconnues, et surtout à prendre beaucoup de plaisir lors de vos découvertes. Car à côté des autoroutes, il y a également des chemins de campagne qui valent le détour...

01/2021

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Romans historiques

Etre ou ne pas être. L'extraordinaire histoire de Francis Bacon

1885, château de Windsor. Lord Pembroke remet à la reine Victoria un manuscrit poussiéreux retrouvé lors de la restauration d'une des plus vieilles tours de Londres. Une lettre datant de plus de deux siècles l'accompagne : " Je dois tout expliquer pour que l'humanité à venir recueille son grand héritage... Prions pour que ma main tremblante meure en ayant accompli son devoir. " 1561. Dans une Europe frémissante de créativité, sous le règne d'Elizabeth Ire, naît un des plus grands génies qu'ait porté l'Angleterre : Francis Bacon. Passionné par les sciences, la littérature, le droit, la poésie et le théâtre, ce contemporain de William Shakespeare est nourri par une énergie unique et un profond respect des savoirs. Il crée une oeuvre philosophique et littéraire considérable. Mais ce que tout le monde ignore, c'est que Bacon cache un secret vertigineux. Le temps est venu de le découvrir... Un roman historique captivant, qui plonge le lecteur dans l'Angleterre élisabéthaine et donne corps à une idée folle mais ô combien plausible concernant l'identité de Shakespeare...

04/2018

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Littérature française

Lettres en sang

Dans ce vibrant et émouvant recueil de poésie, l'auteur dénonce les violences subies depuis toujours par le peuple africain mais ne renonce pas à l'espoir en l'exprimant notamment dans le dernier vers du très beau " Mains noires ". Tandis que dans le poème suivant, qui a donné son titre à cet ouvrage, il rend compte de la dramatique condition des enfants et de tout leur sang qui coule. Il n'oublie pas non plus de célébrer la nature, immuable, simple et magnifique dans le chatoiement de ses fleurs, la richesse de leur odeur, la mystérieuse danse des abeilles ou la délicatesse du vol d'un papillon, ainsi qu'il l'évoque dans " En attendant demain ". Il accuse également dans " Bâtissons la paix " les politiques et toutes leurs manoeuvres aussi fallacieuses qu'inutiles et déplore avec force le sort de son peuple livré à l'injustice la plus criante. Enfin, " La patience de ma mère " dit avec un amour infini le courage d'une femme, son espérance jamais démentie pour son fils, son soutien inconditionnel et ses mille attentions.

03/2018

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Non classé

Les vents du nord

Le Covid-19 est l'un des thèmes de ce cinquième livre de poésie de Brahim Saci, Les Vents du Nord. Le poète décrit son malaise face à cette mystérieuse maladie en s'insurgeant contre toutes ces défaillances de la société humaine d'aujourd'hui et d'hier en espérant une société meilleure à l'avenir. Les Vents du Nord est aussi une quête d'amour absolu et infini. Dans ses virées parisiennes, en Normandie, en Bretagne ou en Kabylie, le poète se souvient de la femme aimée, il tente de comprendre ce qu'il est difficile de saisir, il fait défiler dans son cerveau les temps heureux de jadis. Dans les estaminets parisiens, le poète rencontre d'autres femmes, belles mais fuyantes, il apprécie leur beauté, il leur rend hommage mais il n'arrive pas à oublier la musicienne, la fille aux cheveux d'or qui lui rend encore visite dans ses rêves. Il faut pourtant accepter notre condition de mortels, il faut pourtant accepter ce temps qui s'en va et qui emporte avec lui le merveilleux.

06/2020

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Littérature française

Du même bois

"Les enfants, les bébés, ils les appellent les "petitous". Et c'est vrai qu'ils sont des petits touts. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grandsparents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi". Dans une ferme, l'histoire se reproduit de génération en génération : on s'occupe des bêtes, on vit avec, celles qui sont dans l'étable et celles qui ruminent dans les têtes. Peintes sur le vif, à petites touches, les vies se dupliquent en dégradé face aux bêtes qui ont tout un paysage à pâturer. Marion Fayolle crée un monde saisissant dont la poésie brutale révèle ce qui s'imprime par les failles, par les blessures familiales, comme dans les creux des gravures en taille-douce.

01/2024

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 1

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins des chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de Limerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression, puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry au couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Monstserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique classique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 1. Irlande 1688 : le régime triomphant de Guilllaume d'Orange entreprend d'éradiquer la culture gaélique. Egan O'Rathaille, qui deviendra le plus grand poète de sa génération, brave toutes les interdictions et sa tête est mise à prix. Le durcissement des lois punitives lui fait comprendre que l'enjeu n'est pas seulement sa propre survie, mais celle de toute une littérature millénaire. Egan s'engage aux côtés des derniers chefs rebelles : O'Mahony attend l'aide française et espagnole, Fitzmaurice prône l'insurrection, MacCarthy veut combattre la loi par la loi. Tous veulent remettre Jacques II sur le trône, mais seront ballottées par les guerres qui éclatent en Europe et jusqu'aux Antilles. Surgit alors un drame cruel qui brise la famille d'Egan et le pousse au seuil de la déraison. Il est confronté à un dilemme tragique : doit-il renoncer à écrire, ou poursuivre même si la langue est sur le point de disparaître ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur le site www. alphonsusstewart. org

01/2023

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 2

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins de chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de LImerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry aux couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Montserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 2 : L'oppression anglaise a brisé la famille d'Egan, mais aussi son propre entêtement dans la poursuite de son idéal. Poursuivi par des chasseurs de prime, il se réfugie chez les hommes forts du Munster qui résistent encore à l'envahisseur anglais. Ils soutiennent les guerres, en Europe et sur l'Atlantique, qui procurent espoirs et déceptions renouvelés. Hélas, le pire est encore devant Egan, mais il restera fidèle à lui-même jusqu'au bout. L'ancien ordre gaélique est inexorablement écrasé, mais au fond des vallées isolées, Egan trouve de l'amitié et du secours. Puis la menace jacobite s'éteint, le gouvernement guillaumite desserre son étau et la chasse aux poètes est oubliée. La famille Browne rentre dans ses terres et apporte un espoir de reconstruction : ce sera la dernière chance d'Egan. Cependant, ayant intériorisée la ruine de son pays, il lutte contre la folie. Amitié et résilience le porteront, d'indigence en dénuement, jusqu'à la famine de 1729. Son fils Cormac rentrera-t-il à temps ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur www. alphonsusstewart. org

01/2023

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Poésie

Il n'y a pas assez de feuilles

"J'aimerais pouvoir tendrement faire sortir du côté sombre de l'histoire des voix qui sont anonymes, minimisées... inarticulées". Ainsi Susan Howe définit le projet de ce livre à la fin de son introduction dont le titre - "Il n'y a pas assez de feuilles pour couronner pour couvrir pour couronner pour couvrir" - devient celui de notre édition française (et il est extrait d'un poème de l'américain Wallace Stevens intitulé "United Dames of America"). Un titre "poétique" pour une introduction "historique" qui nous plonge tout de suite dans l'univers si particulier de Susan Howe, l'espace de la page devient une scène où vont être évoqués de larges pans d'histoire, personnelle et universelle, nationale et internationale, récente et passée, et ses déchirures. Son autobiographie - "Je suis née à Boston, Massachusetts, le 10 juin 1937, d'une mère irlandaise et d'un père américain". - côtoie une certaine historiographie : "En 1937, la dictature nazie était bien établie en Allemagne. [... ] L'axe Berlin-Rome avait un an. La guerre civile espagnole aussi. Le 25 avril, les pilotes de la Luftwaffeaux ordres de Franco bombardaient le village de Guernica. [... ] De 1939 à 1946 dans les photographies de presse, jour après jour je voyais les signes de la culture exploser pour se faire meurtriers". La prose percée par des vers de l'introduction annonce les trois parties qui composent ce volume publié à New York en 1990. Trois ensembles de poèmes dont la réunion montre comment "la poésie apporte similitude et représentation à des configurations qui attendent depuis toujours d'être dites". Susan Howe mêle ici l'autobiographie, l'essai historique et l'écriture poétique, en un tissu organique où chaque mode textuel vient fertiliser et déstabiliser l'autre. Au long de ces poèmes, on ne cesse de s'enfuir à travers des forêts : qui sont celles de l'Europe, celles de la Nouvelle-Angleterre, et celles des mots. Le travail de fragmentation et de et reconstruction dans et par le langage - en dialoguant avec d'autres textes, époques, personnes et personnages - propre à Susan Howe sert à faire émerger de l'histoire, individuelle et collective, ces "voix anonymes, minimisées... inarticulées" qui la traversent. On parvient à les entendre, inscrites dans les interstices d'une syntaxe comme ruinée, à les voir ensevelies sous les décombres de l'histoire, matérielle et littéraire, elles peuvent alors sortir (échos ou fantômes) si le lecteur se laisse prendre à ce jeu de capture et d'évasion que la poésie expérimentale de Susan Howe lui offre.

10/2021

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Poésie

116 poètes d'un autre monde pour la défense de l'écosystème planétaire et 21 lettres ouvertes

Huit années se sont écoulées depuis mon idée première de mettre en forme ce concept d'anthologie 116 Poètes d'un autre monde pour la défense de l'écosystème planétaire. Cet ouvrage fait partie de mon humble engagement en ma qualité de Poète, que je suis, pour la défense de certaines causes humaines essentielles et la dénonciation de celles-ci avec ma poésie. C'est ainsi que cette anthologie fait partie de ce chemin de révolte et de « résistance culturelle », conscience qui a jailli avec forte conviction chez le jeune poète que j'étais, en 1973, lors du féroce putsch militaire au Chili. En 1993, j'ai développé le concept d'exposition « Un Tableau, un Symbole, 120 Peintres français pour Sarajevo » (exposition coorganisée avec la Galerie Anne Fugier, en 1994, à la Cité des Sciences de la Villette). J’ai organisé également en 2003 la réunion à Paris de Poètes du Monde contre la guerre des Etats-Unis en Irak, et puis en 2010, le Rassemblement pour Haïti pour une collecte humanitaire, coorganisée avec la Délégation Wallonie-Bruxelles, Paris et la Croix-Rouge Internationale. Toutes ces actions ne sont pas des événements qui me réjouissent, elles ne sont pas non plus une raison pour applaudir. Loin de là ! Car elles représentent les aspects obscurs de nos sociétés et mon impuissance pour renverser ce mauvais sort aux airs de fatalité humaine, avec pour seule arme notre Poésie, l'Art. Diverses raisons personnelles m'ont empêché d’achever plus tôt cet ouvrage. Entre temps, il dormait dans un « bateau », suivant les tourments de mes voyages intérieurs / extérieurs et en amont des tourments infligés à notre planète. Huit années déjà depuis le début de ce projet ! Et les problèmes écologiques n’ont pas cessé et n’ont pas diminué, au contraire ! Ils ont augmenté en nombre, en danger et en ampleur. Cette anthologie trouve actuellement plus que jamais sa place au milieu de cette « folie inhumaine », autodestructrice. Aurons-nous un jour une planète propre ? Saine, en pleine santé ? OUI ! Je crois fermement que ce jour viendra ! Je remercie les Esprits solidaires et sensibles qui ont participé à cette anthologie pour la défense de notre patrimoine planétaire qu'est la terre tout entière, la vie notre vie ! Je leur suis reconnaissant pour leur noblesse d'esprits et leurs regards intelligents d'amour universel envers la vie qui nous entoure. Ma profonde gratitude va à l'action militante, culturelle de l'éditeur de cet ouvrage, François Mocaër, des Editions Unicité, Paris.

11/2013

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Littérature étrangère

Coup de froid

Des Etats-Unis aux confins ravagés de l'Afrique, Thom Jones nous plonge, avec ces dix nouvelles, dans un monde nerveux fait de désir, de folie et de rage. Une fresque hallucinée à la Bruegel, où des accidentés de la vie (marines, boxeurs...) se confrontent aux maux éternels qui frappent la condition humaine - la guerre et la maladie au premier plan. N'ayant pour seule arme qu'une certaine dose d'ironie... " Disons-le d'emblée, c'est un formidable putain d'écrivain, à déguster à petites doses, reprendre les histoires dès le début, sucer les mots comme des bonbecs. " Philippe Garnier, Libération. " Les auteurs de la trempe de Thom Jones sont rares. L'authentique poésie de son univers fictif est irrésistible. [... ] Un écrivain exceptionnel. " New York Times. "Les nouvelles de Thom Jones dégagent une étrange poésie et restent longtemps en mémoire". Livres Hebdo. "Ce Coup de froid est chaudement recommandé". André Rollin, Le Canard enchaîné. " La nouvelle américaine possède en Thom Jones un talent rare, capable de convertir en mots les malheurs des hommes, de rendre palpable la violence de leur condition et de rire de cette vaste comédie. " Bruno Corty, Le Figaro littéraire. " Une belle écriture tendue, servie par une traduction experte et vivante [... ]. Coup de chapeau au tumulte de vivre. " Liliane Kerjan, La Quinzaine littéraire. " Thom Jones est l'un des meilleurs nouvellistes actuels, excellant à dépeindre les antihéros d'aujourd'hui. " Le Monde des Livres. " Au fil de la lecture, les nouvelles épuisent et laissent un goût amer mais, comme une drogue, on en veut encore. " Camille Perotti, La Libre Belgique. " On reste en état de sidération face à cette écriture de trompe-la-mort. " Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche. " Cette écriture a un sacré coup de griffe, doublé d'un sens inné du flingage. " Bruno Juffin, Les Inrockuptibles. " Ces histoires, écrites avec des mots coups de poing, donnent le vertige... " Manon de Staël, Le Spectacle du monde. " Par sa manière magistrale de transcender le reportage, de donner aux détails du quotidien une résonance durable, Márai s'y impose pour ce qu'il est : un maître à tout jamais. " Jacques Decker, Le Soir. " Une prose coup de poing, mais qui frappe juste. " Connaissance des arts. " Une voix décoiffante. [... ] Lire une nouvelle de Jones, c'est ouvrir une porte sur un décor d'apparence normale et peu à peu sentir le sol se dérober sous ses pas. " Le Populaire du Centre. " Tout simplement unique, exceptionnel et incontournable. [... ] Un chef-d'oeuvre. " Edelweiss.

10/2007

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Critique littéraire

Hymnes orphiques

Le recueil des Hymnes orphiques, livre de prières du IIIe siècle de notre ère, nous donne à travers ses quatre-vingt-huit textes un accès direct, et unique, à la fois à des conceptions religieuses complexes et originales et aux préoccupations quotidiennes d'un petit groupe de fidèles se réclamant de l'orphisme dans la région de Pergame en Asie Mineure. Bien que transmis intégralement, et non en miettes comme l'essentiel du corpus dit orphique, il n'a guère retenu l'attention ni des philosophes ni des historiens de la religion ni des spécialistes de poésie. Trop peu orphiques pour les uns, trop peu poétiques pour les autres, ces incantations ont pourtant révélé peu à peu, depuis environ vingt-cinq ans, les secrets de leur architecture mais les deux grands savants francophones, Jean Rudhardt puis Francis Vian, qui avaient (séparément) conçu le projet de les éditer, n'ont pu le mener à bien. De ce recueil méconnu la Collection des Universités de France offre donc la première édition scientifique française qui a bénéficié des ultimes réflexions de F. Vian - il avait confié à Marie-Christine Fayant des notes et brouillons rassemblés en vue de l'édition - et des relectures conjointes de Pierre Chuvin, disciple de longue date de F. Vian. Ce volume vient enrichir notre connaissance de la poésie hymnique des Anciens : les Hymnes orphiques nous ont été transmis dans les mêmes manuscrits que les Hymnes homériques, les Hymnes de Callimaque et ceux de Proclus, mais ils manifestent une grande originalité par rapport à ceux-ci, nous faisant goûter, derrière leur formalisme de surface, la saveur d'une piété au ras de la vie, de la naissance à la mort. Prières ferventes ou moments d'exaltation dionysiaque, dans ces litanies passe le souffle des grands courants de pensée de l'époque. Leur publication veut permettre une plus juste appréciation de leur valeur et fournir à tous ceux qu'intéresse la religiosité de l'Antiquité tardive les clés, linguistiques et conceptuelles, nécessaires pour entrer dans ce monde où s'est forgée une partie du nôtre. Marie-Christine Fayant et Pierre Chuvin ont contribué à l'édition en 18 volumes des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis (Collection des Universités de France) ; ils ont traduit et commenté la Description de Sainte-Sophie par Paul le Silentiaire (Die 1997 ; nouvelle édition en préparation aux Belles Lettres). Pierre Chuvin est notamment l'auteur de Chronique des derniers païens (Belles Lettres / Fayard 1990 ; dernière éd. revue et augmentée, 2009).

11/2014

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Critique littéraire

Anthologie grecque. Edition collector

La poésie grecque commence avec l'Iliade et finit par l'Anthologie, ce prodigieux florilège réunissant une myriade de petits poèmes appelés épigrammes, composés sans interruption depuis le VIe siècle avant notre ère jusqu'au le VIe siècle ap. J.-C., douze siècles durant lesquels le genre n'a cessé de s'enrichir. Simple inscription à l'origine, éternisant sur la pierre ou le marbre le nom du mort ou du dédicant, l'épigramme se donne bientôt le luxe du vers. Ce genre se déploie d'abord avec l'hexamètre hérité de l'épopée, puis avec l'ïambe, plus apte à exprimer des valeurs quotidiennes, et enfin, favorisé par l'élégie funéraire, grâce au distique élégiaque. Initialement figées dans le même sourire archaïque, ces petites pièces s'animent quand de grand poètes, Archiloque, Sapho, Anacréon, Simonide ne dédaignent pas d'en composer. Les guerres médiques favorisent la vogue de l'épigramme héroïque dont Simonide se fait une spécialité. Mais la véritable éclosion du genre explose à l'époque alexandrine où il fleurit partout : en Sicile avec Léonidas de Tarente et en Grèce continentale avec la poétesse Anytè de Tégée ou Mnasalque de Sicyone. Au même moment les poètes de l'école de Cos, Asclépiade, Posidippe, inventent l'épigramme bachique et amoureuse, à Alexandrie, entre les mains de Callimaque, l'épigramme, devenue la menue monnaie de tous les genres, est un bijou finement ciselé : le lapidaire est devenu un joailler. C'est l'apogée de l'épigramme en Grèce, et pourtant les siècles qui suivent ne nous décevront pas : à l'époque hellénistique et romaine de nouveaux poètes, Antipater de Sidon, admiré par Cicéron, surtout le syrien Méléagre, en qui Sainte-Beuve voyait le poeta minor par excellence et à qui l'on doit la confection de la première Couronne (recueil d'épigrammes) dont nous ayons connaissance : ce geste relance la vogue du genre, qui se développe désormais en milieu romain, marqué par des traits nouveaux : l'épigramme se faisant poésie de circonstance, ou courtisane, et finalement comique et satirique, avec Lucille. Dès ce moment, qui en latin voit naître l'oeuvre de Martial, l'épigramme grecque a achevé son évolution, elle a encore de beaux jours devant elle, mais ne fera plus, si l'on peut dire, qu'involuer. En témoignent un Agathias (qui a réuni le fameux Cycle d'Agathias) ou un Paul le Silentiaire. Il faudra attendre le Xe siècle pour qu'un érudit byzantin, nommé Constantin Céphalas, réunisse la fleur de tout cela, suivi au XIVe siècle par Maxime Planude.

04/2019

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Genres et mouvements

La poétique de la Pléiade. Etude sur la pensée et la terminologie du XVIe siècle

La Poétique de la Pléiade a été publiée à Cambridge en 1964. C'était un livre pionnier. L'idée de son auteur avait été de rechercher comment les contemporains de Ronsard concevaient la poésie. Il n'était certainement pas le premier à s'intéresser aux théories poétiques de la Pléiade, mais il l'a peut-être été à rejeter aussi nettement et de façon aussi argumentée la facilité qui consistait à considérer comme allant de soi les façons de penser et les usages critiques du XIXe et du XXe siècle en cette matière, et à ne pas se contenter d'évidences trompeuses parce que d'un autre temps. Non seulement ce livre approfondit et élargit considérablement ce qu'on savait jusque-là de la théorie poétique au XVIe siècle, mais son auteur prend soin de tracer les limites de son sujet. Il y a en effet des questions qui restent pendantes dans les considérations auxquelles se livrent les hommes de la Renaissance sur la poésie. Mais, explique Castor, le lecteur du XXe siècle a tort de "rechercher dans les écrits de la Pléiade les signes annonciateurs des développements futurs" de la critique et de se sentir déçu lorsqu'il ne les y trouve pas. C'est tout simplement que le XVIe siècle n'était pas en mesure de donner des réponses. Cette attente - et cette déception - représentent l'une des principales erreurs imputables aux critiques des XIXe et XXe siècles qui jugeaient les idées de la Pléiade à l'aune de leurs certitudes et de leurs préjugés. Il aura donc fallu plus de trente ans pour que soit traduit en français ce livre fondamental pour l'histoire de notre littérature et celle de la pensée et de la sensibilité françaises. La Poétique de la Pléiade est depuis longtemps considérée comme un classique et les principaux apports de Castor - prendre garde au sens des mots, à leurs connotations, peser ce que représentaient les concepts légués par un très ancien passé pour les hommes de ces siècles lointains, comprendre que leurs connaissances du monde et de l'homme n'étaient pas les nôtres -ont nourri les recherches qui l'ont suivi. Certes, il n'a pas été le seul, dans ces années 1960-1970, à transformer le regard qu'on posait jusque là sur la Renaissance, mais il est incontestablement l'un de ceux - et l'un des principaux parmi ceux-là - à qui l'on doit le magnifique essor des études littéraires sur le XVIe siècle depuis une trentaine d'années.

01/1998

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Théâtre - Pièces

Théâtre. Coffret en 26 volumes

"Louis Calaferte est mort le 2 mai 1994... Sa poésie, qu'on trouvera pour ainsi dire entièrement chez Tarabuste, est lue un peu. On peut dire de son théâtre qu'il est joué un peu plus ; son édition aujourd'hui épuisée, nous la devions au courage de Jacques Hesse. Hélas, ce dernier ayant cessé son activité, elle n'est plus disponible qu'en bouquinerie d'ancien. Or cette oeuvre qui comporte 26 pièces est encore demandée par des théâtres professionnels et amateurs. Une raison sérieuse pour Tarabuste de la rendre à nouveau disponible en publiant l'oeuvre théâtrale de ce grand écrivain. De nouveaux visages se présentent régulièrement, réclamant auprès des Amis de Louis Calaferte une provende devenue introuvable. Dans la création, - appréhendée de manière globale -, de Louis Calaferte, le pan que constitue la part dramatique éclaire d'une manière synthétique la démarche de ce grand écrivain ; entendons par synthétique l'idée qu'il a focalisé un regard d'entomologiste sur la société de ses contemporains, observateur cruel mais non sans aménité, des milieux et des comportements de ses semblables. A sa mort, Jean-Pierre Miquel, qui a créé et mis en scène six des pièces de Louis Calaferte, nous offre ce commentaire : "Cette oeuvre dramatique est exceptionnelle tant par sa pertinence, son exactitude minutieuse, son absence totale de mépris, de méchanceté, que par sa drôlerie, qui ne prétend pas combattre ou dénoncer, mais débusquer le cocasse dans le familier. Calaferte voulait par son théâtre capter la dimension comique de la vie. Il croyait à la nécessité du comique, à sa vertu salvatrice et de ce fait, regardait le genre humain avec une sorte d'attendrissement qui contrastait singulièrement avec la violence de ses propos sur la dérive grossière de notre société de mensonge, d'avidité, de lâcheté et de bêtise". Pour Calaferte, le théâtre et la poésie n'étaient pas des genres à part. Le fait même qu'il ait aimé que son théâtre fut édité en est la preuve. C'est pourquoi, nous vivons aujourd'hui sa disparition des rayons des librairies de manière cruelle, ajoutant à l'interrogation de jeunes gens en quête de l'image véhiculée par ce théâtre rebelle, - tout de contre-pouvoir et d'anticonformisme -, notre propre inquiétude de ne pouvoir offrir en partage ce qu'il nous a été donné de vivre il y a quelque trente ans, un modèle d'humanité avec une perfection de langue rarement égalée. C'est aussi ça la justification de la collection Post/Replica." Djamel Meskache.

05/2021

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Littérature française

Matériau Maman

Ce premier roman évoque l’histoire d’une enfant, Nieve, développant peu à peu des troubles psychotiques après la mort de sa mère. 

Il s’agit, tout à la fois, d’une fiction et d’un texte d’inspiration autobiographique : j’ai moi-même fait l’expérience de l’hôpital psychiatrique, de cette traversée difficile, empreinte de violence, dont il est malaisé de se remettre. S’il repose sur une base au- to-biographique, le texte a pour objectif de transcender, dans un but cathartique, le vécu par le biais d’une fiction très libre, et d’évoquer la découverte initiatique, par une enfant, du monde, de la langue, de l’écriture. Le tout fortement sous-tendu par la structure et l’imaginaire des contes de fées, où la mère est la reine, où les hommes sont des ogres, où Nieve est Blanche-Neige, où la mauvaise sœur est la mauvaise fée dont les sorts et les malédictions sont rompus par Svet, la bonne fée. La dernière phrase du roman, adressée à la mère, condense l’enjeu du texte : « Qu’avais-je à expier, Maman, sinon le crime de te survivre ? » 

Les dimensions sociale et politique sont esquissées dans le roman : Nieve est en effet d’origine argentine ; sa mère, au fil des souvenirs, évoque la dictature militaire qui a sévi dans son pays natal, et son expérience de l’exil en France, à la fin des années 1970. 

Nieve s’identifiera volontiers aux enfants perdus ou adoptés (les desaparecidos), victimes de disparition forcée en Argentine. 

Ce texte est par ailleurs porteur d’interrogations politiques et sociales sur la psychia- trie occidentale : « Et je pense, humiliée de ma miction, que l’hôpital est moins le lieu du soin que de la régression. Que la violence détermine le monde psychiatrique, que la mé- thode consiste à mater le fou, l’aliénation, à obtenir par le mépris sa docilité, et qu’une sollicitude maternelle, par instants, est le baume de ces tactiques ». 

L’intérêt du roman réside à mon sens dans son originalité, tant dans son sujet que dans sa forme hybride (mi roman d’inspiration autobiographique, mi conte de fées), qui devrait pouvoir intéresser un public avisé. 

Paloma Hermina Hidalgo 

Jeune poète et dramaturge, Paloma Hermina Hidalgo est déjà l’auteur de Cristina, « chef-d’œuvre de la poésie contemporaine » selon Marianne, et Rien, le ciel peut- être, deux premiers livres « d’un génie intempestif qui, sans l’ombre d’un doute, marquera la poésie française » (toujours selon Marianne). Elle signe ici un premier roman époustou- flant, inspiré de sa vie.» 

02/2024

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Critique littéraire

Leconte de Lisle. Ou la passion du beau

Jusqu'à sa mort Leconte de Lisle, a fait preuve d'une telle discrétion sur sa vie privée et il a été si peu à l'honneur, qu'on pouvait avoir l'impression qu'il avait "à peine vécu", qu'il tendait vers le pur esprit. Très tôt, sa vocation de poète pour lui ne fait aucun doute. Cet. écrivain iconolâtre et autodidacte, boudé du grand public jusque vers 1870, vit dans la pauvreté et dans une relative solitude. Il fonde une revue littéraire à Rennes en 1840, collabore à celles de l'école fouriériste, reçoit l'enseignement de son ami Louis Ménard et fréquente le salon de. Louise Colet, avec Flaubert en 1853. Mais surtout, à partir de 1864, il prend la tête d'un cénacle ou d'une école qui sera dite "parnassienne", et qui, malgré quelques vicissitudes, se maintiendra jusqu'à la fin du siècle. Tous les écrivains et poètes importants d'alors lisent et relisent Leconte de Lisle, se nourrissent de sa poésie, même lorsqu'ils prétendent s'en détacher, comme Verlaine ou Mallarmé, ou la contester, comme Moréas ou Richepin: Gide, Valéry, Proust, Louÿs, Péguy, etc. L'œuvre du traducteur est également considérable.... Héritier de Hegel, influencé par Renan, Leconte de Lisle s'est placé sur l'axe essentiel de son époque: celui de la fin de l'histoire et de la substitution de l'histoire des religions aux religions elles-mêmes. Sa poésie impose une problématique difficile mais réaliste du temps et de l'éternité, qui n'a rien d'une architecture figée. Si les sujets qui le passionnent sont théologiques ou mythologiques, ils contiennent toutes les préoccupations d'un siècle en pleine crise morale et religieuse, en pleine mutation politique et économique. Christophe Carrère a voulu réhabiliter cet artiste incomparable veut de l'océan Indien, moderne, quoi qu'on en dise, et qui n'a jamais été tout à fait accepté, ni par les Créoles de la Réunion ni par les Français de métropole. Paria des lettres françaises, tourmenté entre deux natures, sensible à l'extrême, séducteur, amoureux, vulnérable, souvent, parfois drôle, sympathique même, il se distingue ici nettement du Leconte de Lisle officiel tel que les chroniques nous le décrivent à longueur de colonnes, inaccessible et glacial avec "sa tête bien caractéristique", ses "grands cheveux blancs arrondis ont la vénitienne retombant tout autour de sa figure", son "second menton énorme se détachant sur son col ouvert", et ce légendaire "monocle de buffle noir sur son col droit".

03/2009

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Poésie

L'encre serait de l'ombre. Notes, proses et poèmes choisis par l'auteur (1946-2008)

Après René Char (Commune présence), Henri Michaux (L’espace du dedans), Paul Éluard (J’ai un visage pour être aimé), voici en Poésie/Gallimard, L’encre serait de l’ombre, l’anthologie personnelle de Philippe Jaccottet. Un choix qui reprend l’ensemble d’un parcours, mais qui apparaît surtout comme la reprise continue d’une suite de questionnements. Car si la voix de Philippe Jaccottet semble si naturelle, si évidente, elle n’a de cesse pourtant de contester ce surgissement, cet afflux de paroles, cette profération d’encre qui ne brûle pas le papier et rarement les songes. Quel risque y a-t-il à écrire ? Pourquoi tant d’exaltations, de fictions, de tourments à blanc ? N’y a-t-il pas dans le réel des espaces moins vains en marge de l’écume des mots et au coeur même des choses ? Face à son art, qui n’a que peu à voir avec une activité littéraire, mais qui voudrait éveiller, agir ou non-agir en connaissance de cause, l’attitude de Philippe Jaccottet est d’abord éthique. « J’aurais voulu parler sans images, simplement pousser la porte », confie-t-il. Comment, par le leurre de l’écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d’émerveillement aussi bien que d’effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamorphoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature mais de la nature du mystère. Il participe plus qu’il n’assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s’il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d’entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours. L’oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous ».

11/2011

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Livres 3 ans et +

Tress le coquelicot

Un livre tout en douceur sur la différence... Tress, un coquelicot, ne parle pas le langage courant des fleurs. Sa manière à lui de communiquer, ce sont les nombres. Difficile dès lors d'entrer en relation avec les autres. Mais il va faire une belle rencontre... Une balade pleine de fraîcheur dans le tendre printemps, c'est ce que nous offre Annick Sabatier dans ce livre, avec des illustrations colorées et joyeuses. Vous y découvrirez des fleurs resplendissantes et un coquelicot sympathique et attachant, comme un ami... Livre n°35 de la collection "Les contes de Valérie Bonenfant", dont la vocation est : - d'offrir du beau, de la poésie, de la douceur au monde... - de susciter chez le lecteur, jeune et moins jeune, l'imaginaire, le rêve, l'émotion... - de porter l'expression libre d'artistes de tous horizons : illustrateurs, graphistes, peintres, artistes urbains, mais aussi photographes, designers, architectes... Chaque livre est une pièce unique, porteuse d'art, de créativité, d'authenticité. Léger, il s'emmène facilement avec soi, mais est aussi digne de siéger en bibliothèque. - Format A5, 32 pages, illustrations couleur - Public : tout âge, à partir de 5 ans.

04/2020

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Beaux arts

Hiroshige en 15 questions

Hiroshige (1797-1858) est, avec Hokusai, l'un des plus grands maîtres de l'estampe japonaise. Très jeune, il s'oriente vers le dessin et commence par produire des portraits d'acteurs et de courtisanes, et par illustrer des livres avant d'exceller dans un genre nouveau, le paysage. A l'occasion d'une mission officielle en 1832, chargé d'accompagner le cortège du shogun sur la route du Tokaido, reliant Edo (ancien nom de Tokyo), la capitale shogunale, à Kyoto, la capitale impériale, il représente les différents relais de poste de cette route très fréquentée, offrant des panoramas superbes sur les merveilles du Japon : grâce aux Cinquante-trois relais du Tokaido (1833-1834), sa renommée est désormais acquise. Sa production impressionnante comprend plusieurs milliers d'estampes, ainsi que de nombreux livres illustrés, des gravures de poissons, de fleurs et d'oiseaux. Conjuguant réalisme et poésie, observateur enthousiaste de la nature, sensible à ses variations atmosphériques, cet artiste exceptionnel et précurseur va exercer une influence décisive sur les peintures impressionnistes et marquer aujourd'hui encore notre vision de la nature et du paysage. 15 questions. 15 réponses pour découvrir et comprendre un artiste.

11/2019

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Beaux arts

La Renaissance à Rouen. L'essor artistique et culturel dans la Normandie des décennies 1480-1530

Cité populeuse, prospère et perpétuellement en chantier au début du XVIe siècle, Rouen fut la vitrine de la Renaissance en Normandie. Sous l'impulsion de l'aristocratie locale qui recherche un nouvel art de vivre, le dynamisme culturel de Rouen se révèle dans les domaines de l'architecture, de la peinture, de la sculpture et de la scénographie des entrées solennelles. Imprimeurs et libraires participent eux aussi à cet essor culturel, dont témoignent l'importance de la circulation manuscrite et imprimée en Normandie comme la vitalité de la culture théâtrale et de la poésie palinodique rouennaises. La diversité des personnages décisifs et des oeuvres abordés dans cet ouvrage résolument pluridisciplinaire reflète toute la richesse de ces années d'intense production artistique, et met en évidence, dans cette période où se mêlent à des traditions locales vivaces, des influences italiennes et des échanges avec les milieux parisiens et flamands, non une rupture entre Moyen Age et Renaissance, mais bien une simultanéité de styles divers, la coexistence de plusieurs modernités s'influençant réciproquement dans le creuset culturel original et particulièrement actif que fut la capitale normande autour de 1500.

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

Le rêve-éveillé. De l'imaginaire à l'inconscient

L'imaginaire ne permet-il pas d'accéder, mieux que toute approche scientifique à la connaissance du non-connu, le non-conscient ? Comme une sorte de raccourci pour mieux approcher de l'inconscient. Nombre de psychanalystes aujourd'hui reconnaissent à l'imaginaire sollicité au coeur de la cure un pouvoir spécifique de mobilisation de l'inconscient. Ils mettent en place dans le cadre de la séance un temps de rêve-éveillé. On parle alors d'analyse-rêve-éveillé ou de rêve-éveillé analytique. Cette pratique, cette évolution, s'inscrivent dans une histoire. Nicole Fabre se propose de retracer cette histoire, depuis la naissance du rêve-éveillé en psychothérapie tel que nous l'a présenté son créateur Robert Desoille au début du XXe siècle jusqu'à ses développements actuels. Nicole Fabre a consacré sa vie de psychanalyste à explorer le rêve-éveillé en séance. Espace imaginaire, jeu, liberté, désir déployé, enfance, conte, poésie, puissance de l'imaginaire... elle de ? voile les facettes infinies du rêve-éveillé et nous montre comment cette approche peut aider le patient en souffrance. Un livre puissant. L'expérience de toute une vie nous est donnée en partage dans cet ouvrage.

11/2019