Recherche

Conversations (1975-1995)

Extraits

ActuaLitté

Policiers

Les lumineuses

1931, Chicago. Traqué par la police, Harper Curtis, un marginal violent, se réfugie dans une maison abandonnée. A l'intérieur, il a une vision. Des visages de femmes, auréolés de lumière, lui apparaissent. Il comprend qu'il doit les trouver… et les tuer. Dans sa transe, Harper découvre que grâce à cette demeure, il peut voyager dans le temps. Débute alors sa croisade meurtrière à travers le XXe siècle : années 1950, 1970, 1990… D'une décennie à l'autre, il sème la mort sur son passage, laissant en guise de signature des indices anachroniques sur le corps de ses victimes. Mais l'une d'elles survit aux terribles blessures qu'il lui a infligées. Et va tout faire pour le retrouver.

05/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Origines

Sasa Stanisic est né en 1978 à Visegrad, en Yougoslavie. C'est inscrit noir sur blanc sur son acte de naissance. Pourtant il n'y a pas vécu longtemps, puisqu'il a dû fuir pour l'Allemagne en 1992. Il arrive avec sa famille à Heidelberg, où il devient un étranger avec ce qu'il faut d'humiliations, de déracinements mais aussi d'amour. D'amour, puisque c'est grâce à la littérature allemande que Sasa deviendra écrivain. Dans ce texte libre, vif et poétique, Sasa Stanisic, en conteur sans pareil, vagabonde dans sa mémoire pour tenter de créer ses propres origines, celles qui lui ont un jour permis de déclarer à la rubrique "métier" du formulaire de demande de titre de séjour : "écrivain".

02/2021

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Adieu ma concubine

Ainsi, pour les besoins du théâtre, ils formaient désormais un couple indissociable. Ils s'entrainaient à fondre leurs regards jusqu'à parvenir, yeux dans les yeux, à être seuls au monde. De 1920 à 1970, des amis d'enfance, membres de l'opéra de Pékin, vont s'aimer, se tromper, se trahir. Sur fond de bouleversements politiques, les acteurs Cheng Dieyi et Duan Xiaolou, avec la courtisane Juxian, rejouent le désir et la trahison dans cette épopée faite de soie, d'opium et de musique. Réalisé par Chen Kaige, avec Gong Li dans le rôle de la courtisane, Adieu ma concubine est l'un des succès cinématographiques de la fin du XXe siècle, Palme d'or 1993 du festival de Cannes.

06/2020

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'Aide-mémoire du WISC-IV. 2e édition

Les échelles d'intelligence de Wechsler sont les batteries de tests les plus utilisées au monde, Le succès de ce test s'explique à la fois par sa richesse (large palette d'aptitudes mesurée, variété des applications, diversité des âges concernés) et sa simplicité d'utilisation. Le Wisc, créé en 1949, a subi plusieurs révisions depuis (Wisc-R en 1974, Wisc-III en 1991). La dernière version, le Wisc-IV date de 2003. Elle comporte une actualisation des fondements théoriques ainsi que des suppressions et des ajouts d'épreuves. Conformément à l'objectif de la collection, l'ouvrage est conçu pour que l'utilisateur du Wisc IV trouve la réponse à toutes les questions qu'il se pose, d'une manière rapide et complète.

03/2013

ActuaLitté

BD tout public

Midi - Minuit

1999. François Renard et Christophe Lemaire, cinéphiles passionnés, se rendent en Italie sur les traces du mythique réalisateur Marco Corvo, que nul n'a revu depuis le tournage inachevé de son dernier film, vingt-cinq ans plus tôt. Mais la visite des deux reporters va réveiller de vieux démons. Dans leur sillage, un mystérieux criminel commence à semer les cadavres. Dans leurs yeux crevés se cache un effroyable secret. Au fil de ce panorama d'un cinéma populaire disparu, où se mélangent culturistes, espions, pistoleros, martiens, pirates, sorcières, vampires et assassins masqués, Semerano et Headline livrent une éclatante déclaration d'amour aux genres maudits du septième art des années 1970. Un jeu de massacre à suspense dans le décor baroque des collines toscanes. Frissons garantis.

06/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

Une Enfance en France Ovale

Ce livre sur le rugby des enfants, un rugby dont on parle d'ailleurs assez peu dans la littérature spécifique, convoque avec émotion et plaisir des remarques d'éducateurs, des lieux, des situations, des objets, des actions que tout rugbyman ayant grandi dans une école de rugby pourra comprendre et saura apprécier. Car même s'il s'appuie sur une histoire personnelle, sur un vécu acquis dans un club clairement identifié, entre 1976 et 1990, il s'adresse sans exception à tous les amoureux de la balle ovale. Entre ses quinze chapitres (récréatifs, émouvants, touchants, plutôt nostalgiques) qui le composent, viennent s'intercaler avec justesse des dessins sympathiques, pleins d'humour, ainsi que quelques photos très évocatrices de l'univers rugbystique en question.

04/2015

ActuaLitté

Récits de voyage

Le voyage de Marco Polo

Né dans une famille de riches marchands dans la toute-puissante Venise du XIIIe siècle, Marco Polo s'embarque à dix-sept ans pour un voyage qui lui fera atteindre Pékin en 1275. Il séjourne en Chine pendant seize ans, durant lesquels il est chargé de nombreuses missions dans le pays. A son retour à Venise en 1295, Marco Polo participe à la bataille de Curzola, où il est fait prisonnier par les Génois. C'est pendant sa captivité qu'il dicte à l'un de ses compagnons le récit de ses voyages, un des tout premiers témoignages occidentaux sur l'Asie et l'Extrême-Orient. Un récit qui met l'accent sur la géopolitique de l'époque et les stratégie commerciales des grandes cité-Etats.

05/2021

ActuaLitté

Romans policiers

Malovics

Milieu des années 1970 un colonel du KGB fuyait l'URSS avec son épouse enceinte. Victime d'une purge aux profonds relents staliniens, la famille disparut pour échapper à la mort. Sous une nouvelle identité ils s'installèrent en France où leur fils naquit. Début des années 1990 une adolescente disparaissait. Issue d'une famille de la haute bourgeoisie provinciale, la police conclut à une figue sans jamais retrouver la jeune fille. Dix ans plus tard, Léo Malovics, policier en disponibilité, reprend l'enquête sur cette disparition. Est-ce pour la retrouver ou pour qu'elle ne réapparaisse jamais ? Est-il lui-même manipulé et dans ce cas pourquoi lui ? La vérité existe-t-elle au milieu de tous ces mensonges et quels périls dissimule-t-elle ?

11/2023

ActuaLitté

Littérature française

Ville Nouvelle

Début des années 1990, Chrystelle, 19 ans, vient de perdre son père qui lui a laissé un deux-pièces dans une résidence d'une ville nouvelle. Elle s'y installe avec son petit ami Luc, embauché par la mairie comme urbaniste. Cluystelle, inscrite à la fac, tente de prendre ses marques dans le quartier en attendant la rentrée universitaire. Elle rencontre ses voisins et se lie d'amitié avec Nadia, trentenaire, mère de trois enfants. Mais Chrystelle délaisse vite ses études pour traîner avec un groupe de jeunes communistes dont l'un d'entre eux, Thieu·y, vit dans une cité-jardin. Dans cet appartement typique des années 1970 débute sa vie nouvelle. Cluystelle se demande si elle a fait les bons choix...

01/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

La chance de l'écrivain

Après Né au bon moment qui évoquait sa jeunesse et ses débuts en littérature, David Lodge poursuit son exploration personnelle en se penchant sur l'apogée de sa carrière d'écrivain et d'universitaire de 1976 à 1991. Avec un regard tendre empreint de pudeur, et un humour inimitable, notre britannique préféré se raconte tout en dépeignant son époque. Le lecteur a l'impression de pénétrer dans les coulisses de ses fictions et de la création littéraire : comment se fabrique un roman ? Pourquoi choisit-on un jour de raconter des histoires, d'inventer des personnages, d'ajouter d'autres vies que la sienne à son quotidien ? David Lodge nous livre à sa manière un passionnant art de vivre et d'écrire.

04/2019

ActuaLitté

Décoration

René Crevel. Peintre, architecte, décorateur

Artiste prolifique, architecte décorateur, mais aussi peintre, René Crevel apporte une contribution décisive à la naissance et au développement du style Art Déco. Esprit novateur, il s'illustre dans de nombreuses disciplines, abordant avec une égale réussite des domaines aussi différents et exigeants que l'architecture et l'architecture d'intérieur, le mobilier, le papier peint et le tison, le tapis et la tapisserie, la céramique, l'émail, le vitrail ou la fresque. Entre les deux guerres, il signe de remarquables créations pour les prestigieuses manufactures françaises, Sèvres ou Limoges pour la porcelaine, J. Sarlandie pour la dinanderie et l'émail, Isidore Leroy, Essef, Geffroy ou Nobilis pour le papier peint, Aubusson pour les tapis et les tapisseries murales ou encore Krieger pour les meubles. Sa carrière est jalonnée d'importantes réalisations. Architecte d'intérieur et ensemblier, il conçoit l'entière décoration du Théâtre de l'Avenue (1924), aménage l'hôtel de Paris et la bijouterie Gustave Sandoz (1928), le restaurant les Tuileries et l'hôtel Continental, le magasin Frigéco, l'office du tourisme du Portugal (1931), agence l'hôtel Astoria (1933). On lui doit la création du bar de la société Técalémit (1932). Il dessine de nombreuses devantures de magasins, boutiques de luxe, bars et brasseries... Architecte, il construit en 1926 à Saint-Cloud sa villa dans le plus pur style moderniste. En 1930 son projet avant-gardiste d'autos-relais fait la couverture de la revue Je sais tout. En 1937 il trace les plans du Palais de l'Artisanat à l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques, puis ceux de la Cité Ouvrière des Laboratoires pharmaceutiques Debat à Garches. Peintre, il poursuit une carrière commencée en 1915 dans le sillage des Nabis et du japonisme, laissant plus de 1000 oeuvres, huiles, gouaches, aquarelles et dessins. Il crée décors et costumes de théâtre, peint panneaux décoratifs et fresques... René Crevel est maintes fois primé par les jurys des grandes manifestations de l'époque. En 1925 cinq diplômes et médailles couronnent sa participation à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs. En 1929 il obtient un diplôme de Grand Prix l'Exposition française au Caire, en 1931 un diplôme d'Honneur à l'Exposition Coloniale. En 1937, lors de l'exposition Internationale des Arts et des Techniques, deux nouveaux diplômes d'Honneur et deux médailles d'or lui sont décernés. Cette première monographie consacre le talent de René Crevel, figure emblématique du mouvement art déco. Elle retrace sa vie et son parcours et aborde chacun de ses modes d'expression, de la peinture aux arts décoratifs et à l'architecture. Illustrée de plus de 1100 photographies, elle offre une contribution essentielle à la redécouverte d'une oeuvre qui occupe une place éminente dans l'histoire de l'art.

11/2019

ActuaLitté

Littérature française

"L'Hôte". La nouvelle d'Albert Camus et la BD de Jacques Ferrandez dans le contexte colonial

A la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien... L'Hôte n'est pas l'oeuvre la plus connue d'Albert Camus mais c'est peut-être l'une des plus profondes touchant à l'Algérie, à ses rapports humains, à l'âme des communautés qui y ont cohabité pendant 132 ans. Le dessinateur Jacques Ferrandez, né à Alger, l'a bien compris qui a tiré de cette nouvelle une remarquable bande dessinée. Et pourtant, en apparence, l'intrigue de L'Hôte est très simple, un fait divers, pourrait-on dire, qui fait irruption dans la vie d'un instituteur du bled. Celui-ci vit seul, retiré du monde dans son école perdue des hauts plateaux arides du Sersou où il accueille des enfants musulmans. Il apprendra par la suite que le prisonnier arabe que vient de lui amener un gendarme en le chargeant de le conduire à la prison de Tinguit a tué son cousin. De cette situation va naître un conflit de conscience opposant les valeurs d'hospitalité, d'honneur et de solidarité dont la portée reste incompréhensible sans une connaissance approfondie du contexte colonial. Sur la base de cette simple nouvelle et de sa traduction en dessins, qu'il a analysées et comparées, Wolf Albes nous entraîne donc à la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien et nous propose un vaste panorama de la colonisation, de l'histoire de l'Algérie française et de sa fin douloureuse, allant jusqu'à nous offrir une remarquable chronologie commentée de ce pays dès avant 1830 et jusqu'à la fin de la présence française. Enrichi de nombreux témoignages, citations et illustrations mais aussi de collaborations prestigieuses comme celles de Roger Vétillard, Georges Hirtz, Luc Verlinde, Jean Monneret, Odette Caparros, Hubert Ripoll et Jean-Jacques Jordi, c'est un grand ouvrage de référence, pour qui veut vraiment comprendre ce que fut l'Algérie française. Sans académisme, sans passion, mais avec lucidité et objectivité, Wolf Albes nous livre une analyse littéraire, historique, politique et sociologique unique en son genre. Analyses et documents : - La genèse de la nouvelle. - Temps et lieu de l'action : 1946 dans le Sersou. - Les instituteurs en Algérie. - Une importante chronologie de l'Algérie et de la guerre d'Algérie (54 pages) - Des extraits commentés des oeuvres de Mouloud Feraoun, Jean Brune, Guy de Maupassant, Victor Hugo etc. - Des analyses de Roger Vétillard sur les insurrections de mai 1945 et du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois et sur l'embuscade de Palestro. - Le meurtre de l'Arabe à la lumière du Coran. - L'histoire de Trézel /"Tinguit" - Georges Hirtz : L'Algérie ksourienne (extraits) - Les "apôtres de la décolonisation" : Frantz Fanon, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Memmi...

04/2014

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 4

Œuvres complètes - TOME IV Antonin Artaud n'aurait-t-il écrit que le Théâtre et son Double, ce livre, d'aucuns le pensent, eût suffi à sa gloire. Pourtant, il paraît en février 1938 dans une indifférence presque totale ; l'auteur, il est vrai, s'est comme tue. A l'issue d'un périple qui l'a mené au Mexique, puis en Irlande, il a été interné d'office. Il le restera neuf ans pendant lesquels ce livre qui compte à peine plus de cent cinquante pages, tiré seulement à quatre cents exemplaires, prêté passé de main en main, surtout parmi les gens de théâtre, va trouver ses fervents. Ils ne sont pas foule encore quand Henri Thomas, en 1945, salue sa réédition par le Théâtre mort et vivant, étude où l'un des premiers il sait dire que ce livre n'est pas uniquement une méthode et un programme à l'usage des acteurs et metteurs en scène mais qu'Antonin Artaud y pose " une conception absolue de la vie ". Dix ans après Maurice Blanchot y verra " l'exigence de la poésie telle qu'elle ne peut s'accomplir qu'en refusant les genres limités et en affirmant un langage plus originel ". Vingt ans après, Jacques Derrida tentera de cerner les implications philosophiques de ce texte à propos duquel il écrira que " penser la clôture de la représentation, c'est penser le tragique ". Tous ont contribué à faire comprendre que Le Théâtre et son Double n'est pas affaire des seuls théâtrologues. Il n'en aura cependant pas moins influencé le théâtre contemporain dans la mesure où il aura conduit metteurs en scène et acteurs à modifier l'espace de la scène et le jeu vocal et corporel. Tout cela concourt à faire du Théâtre et son Double l'œuvre d'Antonin Arthaud la plus lue, la plus traduite, la plus commentée. Les quelques quatre cents lecteurs du début se chiffrent maintenant par centaines de milliers et leur nombre ne cesse de croître. Les Cenci, tragédie d'après Shelley et Stendhal, ont été écrits par Antonin Artaud en 1935 afin de mettre en application les principes qu'il avait énoncés dans ses textes théoriques sur le théâtre. Ce fut le premier spectacle du Théâtre de la Cruauté, c'en fut aussi le seul. Il tint l'affiche dix-sept jours, et commercialement ce fut un échec. Mais Antonin Artaud n'a pas tort de constater le " succès dans l'Absolu des Cenci ". A lire les critiques de l'époque, on se rend compte que tout ce qui alors était blâme et s'exprimait comme tel pourrait aujourd'hui être tenu pour éloge. A ce renversement de la conception théâtrale, les représentations des Cenci, tout comme le Théâtre et son Double, ont sûrement participé.

09/1978

ActuaLitté

Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Nicaragua libre - Journal témoignage

Jean-Claude Hubert, ancien professeur d'Histoire-Géographie à la retraite, ancien militant à la CFDT, fut toujours sensible aux événements qui survenaient en Amérique latine, d'autant plus que sa femme, Christiane, avait créé le Comité Chili Lensois, suite au coup d'état du général Pinochet. Ayant beaucoup espéré dans cette révolution démocratique que mena Salvador Allende, ils furent évidemment effondrés quand ce 11 septembre 1973, ils apprirent son assassinat et par la suite, l'immonde répression orchestrée par ce régime dictatorial. La solidarité ne pouvait être que leur seule réponse, pour aider celles et ceux qui en furent les victimes. Evidemment, quelques années plus tard, la révolution des "muchachos" , en 1979, lui apporta une nouvelle lueur d'espoir, celui qu'un peuple puisse se libérer d'une dictature et s'engager dans un processus révolutionnaire original dont il disait dans un article de la Voix du Nord, paru en septembre 1983, après son voyage : "L'expérience qui commençait alors m'a intéressé dans ce sens où l'ensemble de la population s'est mobilisée pour renverser un dictateur et depuis, conservateurs et libéraux jusqu'à l'extrême gauche sont derrière le F. S. L. N. (Front sandiniste de libération nationale). De plus, dès le départ, il était clair qu'il existait une volonté de mise en place d'un régime pluraliste et il devrait y avoir des élections en 1985. Par ailleurs, le principe d'économie mixte, mi-étatique, mi-nationalisé, m'intéressait également. Le secteur d'Etat regroupant les biens de Somoza et sa "famille" , les grandes propriétés, les transports, les banques et la grande industrie. Enfin, une initiative importante a été prise au Nicaragua : le non-alignement". C'est pour toutes ces raisons qu'il s'engagea dans le Comité de solidarité avec le Nicaragua et qu'avec cinq autres nordistes, il participa, durant l'été 83, à une brigade de solidarité dont le but était de soutenir financièrement et de participer avec "leurs bras et leur sueur" , à la construction d'une école à San Marcos, petite ville proche de Jinotepe, à 40kms au Sud de Managua. C'est ce plongeon dans la réalité quotidienne de la révolution sandiniste qu'il a retranscrite au jour le jour et qu'il livre à l'état brut, quelques années plus tard. En effet, comme il le dit dans sa préface, pendant 30 ans, ces deux carnets de notes du journal qu'il a écrit lors de son passionnant séjour de solidarité avec le peuple nicaraguayen sommeillaient dans son bureau, sans jamais avoir été oubliés dans sa mémoire. Et il fallut un "aiguillon" pour qu'il les "réveille" et tienne sa promesse de témoignage.

02/2014

ActuaLitté

Indépendants

Simenon. Le roman d'une vie

La Belgique, à l'aube du 20e siècle. Le jeune Simenon, ou Sim, est dès ses 15 ans un brillant journaliste à "La Gazette de Liège". Déjà, il nourrit deux passions : l'écriture et les femmes. Il monte à Paris où il côtoie vite artistes et écrivains du Montparnasse nocturne et tombe amoureux de Joséphine Baker. Il rêve d'aventure et de gloire, comme Rouletabille et Tintin. Mais son héros à lui n'aura rien à leur envier : un certain Jules Maigret... Georges Simenon naît en 1905. Il passe son enfance à Liège au sein d'une famille désunie, où sa mère règne en despote. Elle rêve d'un meilleur statut social alors que son père se trouve bien dans sa petite vie et son grand fauteuil. Il fait preuve très tôt de fortes capacités intellectuelles à l'école mais décide d'abandonner ses études à l'âge de quinze ans. C'est en passant devant l'imposant siège de la Gazette de Liège, qu'il tente sa chance. Il rencontre le directeur et lui annonce tout de go qu'il veut être reporter, épaté par son culot, il lui attribue un chronique local, dont font partie les faits divers. Georges n'a que 16 ans, et pas la moindre expérience ni le moindre diplôme mais il apprend rapidement et devient vite indispensable. Fasciné par les femmes, il fait très souvent appel aux services des professionnelles, puis il rencontre une fille drôle, maligne et cultivée, Tigy qui deviendra son épouse. Ambitieux, il se rend à Paris et côtoie le milieu littéraire, qui lui donne la passion de l'écriture. Dès lors, à partir de 1924, il se lance dans la rédaction d'une multitude de romans populaires paraissant sous divers pseudonymes. Le couple va rencontrer Henriette Liberge, rebaptisée Boule, qui les suivra des décennies à la fois amante, bonne à tout faire et conseillère. Octobre 1925, " la revue nègre " défraye la chronique, sa vedette ; Joséphine Baker. Ils vivront une passion dévorante, mais Simenon, bouffi d'orgueil ne supporte pas que Joséphine lui vole la vedette ! Fatigué de Paris, il propose bien des années plus tard de prendre le large et d'acheter un bateau. A bord de l'Ostrogoth, en compagnie de Tygy, Boule et d'Olaf le chien il vont naviguer sur les canaux. Sur un chemin de halage une silhouette vient vers lui en contre-jour : Coiffé d'un feutre, vêtu d'une gabardine, une bouffarde coincée entre les dents. L'inconnu se présente ; Jules Maigret, commissaire à la police judiciaire. " Mon personnage, Le personnage providentiel, je l'ai ... " Entre 1932 et 33, Simenon publie 17 Maigret, traduits et même pour certains adaptés au cinéma. Georges Simenon entre dans l'ère de la fortune et de la gloire.

10/2022

ActuaLitté

Critique

La Table ronde des Powys

Avec cet essai, qui rassemble la plupart des études qu'il a consacrées aux Powys depuis trente ans, Patrick Reumaux entend payer sa dette de lecteur envers le génie d'une famille de grands écrivains anglais, qu'on ne saurait comparer, outre-Manche, qu'aux Brontë. Sa fami- liarité avec l'univers tourmenté des Powys remonte aux années 1970, quand Pierre Leyris lui parla de John Cowper et du roman Ducdame, qu'il avait envie de faire traduire pour sa collection du Mercure de France. Depuis lors, Reumaux s'est fait le passeur de plusieurs oeuvres clés des célèbres frères, John Cowper, Theodore Francis et Llewelyn, ainsi que des poèmes de leur soeur Philippa. Ce qui le frappe d'abord chez les Powys, mis à part leur obsession commune pour les traditions du Dorset, la botanique et l'ornitholo- gie, c'est leur étrangeté radicale, leur goût pour une solitude quasi mys- tique ; une espèce d'individualisme sauvage leur confère, à ses yeux, un sentiment de supériorité : "Il y a un Graal Powys, une solidarité Powys, une essence Powys, différente des autres essences de la race humaine". Cette distinction de clan reposerait avant tout sur le fait qu'en littérature, comme dans leur vie de "parias" , les Powys se sont inscrits en faux contre le courant réaliste. Jamais ils n'auraient pu suivre de près l'école d'un Zola en s'efforçant de décrire, avec objectivité, la vie des hommes "en société" ; ils entretiennent tous des rapports bien trop contrariés avec la Vérité. Au fil de leur existence tumultueuse, ils ont noué avec Dieu, comme avec la Nature, une relation complexe, immédiate, sensuelle, rusée, chamanique ou peu s'en faut : "Tous les Powys, à leur façon, sont des prêtres - des prêtres dévoyés, mais des prêtres quand même". Une fois admis leur appartenance à une même aristocratie de l'esprit et posées les grandes lois de leur imagination, Reumaux n'en oublie pas de distinguer les Powys entre eux : Theodore Francis (son préféré) et Llewelyn sont pour lui des "négateurs" , tandis que leur frère aîné, l'immense John Cowper, de tous, le seul idéaliste, serait plutôt un "dénégateur" épique. L'un des plus évidents mérites de cet essai, porté par un ton vif et volontiers sarcastique, est d'allier à une vue kaléi- doscopique des oeuvres, un petit nombre d'anecdotes, portraits et souvenirs plus personnels, qui racontent aussi, par bribes, la réception en France des livres des Powys depuis les premières parutions dans la NRF de Jean Paulhan, en 1935, jusqu'à celle du dossier "J. C. Powys" dans la revue Plein Champ (1988), sans oublier de louer l' "indispen- sable et introuvable" Cahier Granit (1973).

03/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Brûler les prisons de l'apartheid. Révoltes de prisonniers en Afrique du Sud

Le 27 avril 1994 se déroulent les premières élections démocratiques multiraciales d'Afrique du Sud. Cette année restera gravée dans la mémoire nationale comme le symbole de la chute définitive du régime d'apartheid et de la naissance d'une nouvelle société, la "rainbow nation". Pour les prisonniers confinés aux marges de la société, l'année 1994, loin de représenter la concrétisation du rêve de chacun, est une période de lutte intense, où la frustration et la rage de ne pas pouvoir participer à l'élaboration de cette nouvelle société se muent en mutineries et violences incendiaires. Les premiers "troubles" surgissent dès 1991 dans la prison de Pollsmoor, réputée dans tout le pays pour sa violence et ses conditions de vie extrêmes. Le mouvement s'étend ensuite aux autres établissements pénitentiaires. Jusqu'en 1994, ces derniers seront secoués de façon sporadique par des grèves de la faim, des refus collectifs de remonter de promenade et des altercations toujours plus brutales entre prisonniers et gardes. Les prisonniers se rassemblent autour des trois gangs alliés les plus puissants au sein des prisons sud-africaines : les 26s, les 27s et les 28s, qui organisent ainsi des mutineries aux dimensions inédites. Mais la violence que les prisonniers peuvent diriger contre les gardes n'est pas suffisante pour provoquer une réaction de l'opinion publique. La mise à feu des cellules est alors utilisée comme moyen d'auto immolation. Les prisonniers tentent ainsi de révéler le caractère mortifère de la logique carcérale qui nie leur droit à exister en tant que citoyens et sujets agissants.

01/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Nouvelle encyclopédie politique et historique des femmes

Comment les femmes ont-elles perdu en France le pouvoir de gouverner ? Pourquoi Calvin s'est-il excusé auprès de la reine d'Angleterre Élisabeth Ie lorsqu'elle accéda au trône ? Comment les femmes ont-elles participé collectivement aux Révolutions anglaises du XVIIe siècle, américaine, française, liégeoise et brabançonne, néerlandaises du XVIIIe siècle ? Quelles ont été les formes de résistance des femmes esclaves dans la traite négrière ? Comment les utopistes et les marxistes ont-ils conçu l'émancipation des femmes ? Quand le féminisme est-il né ? Comment a-t-il évolué ? Quand et comment les femmes ont-elles obtenu le droit de vote dans les États européens, en Amérique du Nord, en Amérique latine ? Savez-vous que des femmes s'enrôlèrent dans le nazisme, le fascisme italien, la collaboration française, le franquisme, le salazarisme portugais ? Quelle fut l'action souvent méconnue des résistantes à ces régimes totalitaires ? La Commune de Paris de 1871, les Révolutions russes de 1905 et 1917, la Révolution allemande de 1918 ont-elles marqué des avancées sociales et politiques pour les femmes ? Quelles ont été la liberté et l'égalité pour les femmes dans les pays du communisme réel ? Qui étaient Clara Zetkin, Rosa Luxemburg et Alexandra Kollontaï ? Qu'est-ce que les deux Guerres mondiales ont changé pour les femmes ? Quelle est l'étendue du succès politique des femmes dans les pays nordiques ? Pourquoi l'avortement est-il interdit en Pologne, membre de l'Union européenne ? Comment des femmes ont-elles combattu les dictatures militaires d'Amérique latine ? Comment les mouvements de libération des femmes des années 1970 ont-ils traversé l'Atlantique ? Comment la mondialisation affecte-t-elle les relations hommes- femmes ? Comment les organisations internationales ont-elles construit, idéalement, l'égalité entre femmes et hommes ?

02/2010

ActuaLitté

Histoire de France

Souvenirs de Saint-Palais-sur-Mer

Souvenirs de Saint-Palais-sur-Mer, Edition de luxe - Livre de 476 pages (incluant un index des noms cités) - Illustré de 793 photographies en noir et blanc et couleur (copies restaurées en numérique haute définition) - Imprimé sur un papier haut de gamme (135 grammes couché mat) Au menu de votre livre, trois parties : - Une promenade géographique dans le passé des quartiers, en photos (sur 269 pages). - Les témoignages de 53 personnes sur le passé ancien ou plus récent avec une bonne place aux années 50, 60 et 70 (illustrés par leurs photos personnelles) (sur 68 pages). - Les événements ayant marqué l'histoire, ra­contés par la photo et les témoignages : La guerre 1939-1945, le grand incendie de 1976, la restructuration du centre-ville des années 70... (sur 70 pages). Les 793 photos, dont une bonne part est inédite, sont soigneusement restaurées et imprimées sur un papier de qualité supérieure pour vous offrir le meilleur confort visuel possible. Au fil du livre, vous rencontrerez, entre autres : le marché, la salle des fêtes, le cinéma et les petits commerces du centre disparus dans les années 70, la Roche percée des Pierrières, les bandes de copains des années transistor, le Nescanard, le Robinson, l'établissement de bains Nicole­, les réparties de Jean-René Clergeau, les vacances de Julien Clerc et ses amis, le tournage du film Noyade Interdite et tellement d'autres choses ! Mais le passé plus lointain n'est pas oublié, puisque nous assistons à la création de la station, la construction des premières villas, mais aussi de la chapelle du Platin, de l'église voulues par la belle société des Années Folles... Sans oublier l'arrivée du mythique tram et le succès des années 30... Et encore ne s'agit-il là que d'un simple aperçu !

07/2015

ActuaLitté

Beaux arts

Joseph Sima. Visions du monde retrouvé

Cet ouvrage est édité à l'occasion de l'exposition organisée durant l'été au musée de l'Hospice Saint-Roch à Issoudun, qui rassemble un ensemble exceptionnel d'oeuvres de Sima : des oeuvres sur papier des années 50 provenant d'une collection privée et un ensemble de peintures provenant de collections publiques. Joseph Sima (1891-1971) est un peintre d'origine tchèque dont l'oeuvre onirique et poétique occupe une place déterminante dans la peinture du xxe siècle. Arrivé à Paris en 1921 après des études à Prague, il se rapproche du purisme d'Amédée Ozenfant et Le Corbusier, et entretient des échanges fructueux avec Piet Mondrian. Il côtoie les poètes, René Daumal et Roger Gilbert- Lecomte avec lesquels il fonde, dans une même recherche spirituelle, le mouvement et la revue Grand Jeu dont il assure la direction artistique. Il collabore à de nombreuses reprises avec le poète Pierre Jean Jouve, dont il illustre les recueils, et sera toujours proche des poètes surréalistes. Bien qu'ayant acquis la nationalité française, il conserve des liens étroits avec les avant-gardes tchèques. Son oeuvre est onirique. Fasciné par les paysages et la mythologie, la question de la lumière tient un rôle essentiel dans son oeuvre. Il a été marqué, vers 1925, par une expérience sensorielle vécue comme un événement déterminant dans sa peinture : la vision de la foudre par une nuit d'orage. Hormis quelques portraits de proches, c'est dans le motif du paysage - celui de sa Bohème natale - que Sima trouve l'essentiel de son inspiration. Elle se caractérise par la simplicité et parfois l'étrangeté de ses oeuvres lumineuses. D'une peinture symbolique bâtie sur le rêve et l'imaginaire, il glisse peu à peu, après la guerre, vers une "matérialisation du temps et de l'espace à travers la lumière".

06/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Jean Sénac, poète et martyr

Jean Sénac, fils bâtard d’une modiste espagnole et d’un coiffeur français, est né en 1926 à Béni-Saf, port minier algérien. Il a rapidement voulu être poète et critique littéraire. Dès la fin de la guerre de 39-40, il fonde la revue "Terrasses" et se lie à de nombreux poètes écrivains. C’est à Albert Camus qu’il doit sa première publication, Poèmes, dans la collection "Espoir" chez Gallimard, en 1954, avec une préface de René Char. Entre 1954 et 1962, Jean Sénac s’installe en France, mais participe à la lutte du peuple algérien en restant en contact avec des combattants et en exprimant sa solidarité dans ses poèmes, que publie non plus Gallimard (du fait des positions de plus en plus ambiguës de Camus), mais Subervie. Sénac ne rompra jamais totalement avec Camus, mais polémique, tout comme Jean Amrouche, avec l’écrivain que la guerre d’indépendance déchire. En 1962, il retourne en Algérie, où il prend des fonctions officielles dans l’Union des Ecrivains, et où il est considéré comme algérien. En 1965, il est séquestré par les services secrets de Boumédiène, mais libéré au bout d’une semaine. Simple intimidation. Son homosexualité affichée, sa critique d’une nouvelle Nomenklatura ne plaisent pas. Il est cependant toujours chargé d’une émission littéraire à la radio algérienne. On ne l’en licenciera qu’en 1971. Il est assassiné deux ans plus tard, poignardé dans le taudis où il vivait. On accuse l'un de ses amis, mais c’est un bouc émissaire. Il s’agit probablement d’un assassinat politique. En 1968, Gallimard avait publié Avant-corps, mais la plupart des poèmes de Sénac avaient paru chez Subervie ou de petits éditeurs, avant d’être réunis par Actes Sud.

10/2013

ActuaLitté

Autres

Achever Clausewitz. Edition revue et augmentée

Lorsqu'au printemps 2006, René Girard et Benoît Chantre décidèrent d'écrire un livre sur Carl von Clausewitz (1780-1831), la perspective d'une catastrophe nucléaire s'était bien éloignée des esprits. La Guerre froide semblait révolue. Quant à la "vieille Europe" , elle feignait de penser qu'elle avait exorcisé ses conflits séculaires. Lancé en octobre 2007, Achever Clausewitz fut très bien accueilli et traduit en de nombreuses langues : un succès que ne garantissait pas a priori la violence de son propos. Délibérément apocalyptiques, ces entretiens sur la destruction de l'Europe, l'échec du christianisme historique et le crépuscule de l'Occident s'achevaient sur un plaidoyer pour la relation franco-allemande et les figures qui l'incarnèrent. Or personne n'attendait sur le terrain géopolitique un auteur qu'on croyait plus préoccupé par les origines de l'humanité que par la fin de l'histoire occidentale. L'intérêt que ce livre continue de susciter, quinze ans après sa parution, tant dans les cercles militaires et stratégiques qu'auprès des littéraires, des philosophes ou des anthropologues, est l'occasion d'en publier une version revue et augmentée. Mais le contexte a beaucoup changé. En 2007, c'était les actes suicidaires du djihad que Girard et Chantre interrogeaient en relisant De la guerre. L'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, en février 2022, tout en s'inscrivant dans la brèche ouverte par le 11-Septembre, laisse présager un conflit d'une ampleur inédite depuis 1945. Nous voici entrés dans une nouvelle ère de la violence où se profile, avec une part de hasard beaucoup plus grande que dans les années 1960 et 1970, la possibilité d'une "guerre absolue" , plus encore que d'une "guerre totale" . Ces entretiens riches et denses n'ont donc malheureusement pas pris une ride.

11/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Le désir monstre. Poétique de Pierre Jean Jouve

Poète de la catastrophe et de l'extase, Pierre Jean Jouve (1887-1976) nous laisse une œuvre poétique, romanesque et critique qui fait coïncider, au prisme de la psychanalyse, le mobile archaïque de la déchirure religieuse et les données d'une modernité proclamant la mort de Dieu. Lorsque Jouve renie ses écrits antérieurs à 1925, dont il juge l'esprit " manqué ", il découvre la doctrine des pulsions et se convertit à une spiritualité du pur amour. A l'écart du monde littéraire, malgré son entrée dans la maison Gallimard grâce à Jean Paulhan, le poète de Sueur de Sang et Aventure de Catherine Crachat explore les vestiges du rêve et les marges de la mémoire collective jusque dans les " détritus du plaisir ". Il place le lecteur sur la scène intemporelle de son propre désir : " Monstre dont riront dans les fauteuils stupides / Ces messieurs-dames qui ne veulent rien savoir " (Moires). Le public ne peut alors qu'opposer une " résistance affective " à cette entreprise littéraire qui refuse toute complaisance. En 1936, l'auteur de Paulina 1880 renonce au roman et se consacre à la poésie (Matière céleste) et à la critique musicale (Don Juan de Mozart, Wozzeck de Berg). Pour faire aimer à l'homme la dissonance qui lui est propre entre le viscéral et le céleste, il radicalise sa volonté de désir et approfondit son abnégation. Le désir est alors monstre d'accepter la perte de ce qui le fait exister : " L'objet n'est rien et le désir est tout, même pas le désir, mais la phrase du désir " (Proses). A cette phrase anonyme du monde, cette prière sans nom, l'œuvre de Jouve se dévoue, car il n'est de salut que dans la transmission du désir.

11/2006

ActuaLitté

Europe centrale et orientale

Ceausescu. Le dictateur ambigu

Un dictateur ambigu. Né en janvier 1918, Nicolae Ceausescu entre en apprentissage à Bucarest et découvre la lutte sociale et sa répression dès l'âge de quinze ans au sein du Parti communiste roumain. En 1948, le stalinien Gheorghiu-Dej, son mentor, ayant pris le pouvoir, il en profite pour gravir rapidement les échelons du parti et de l'Etat. Installé au pouvoir en mars 1965, Ceausescu hérite de la politique de son prédécesseur : éviter la déstalinisation en jouant la carte nationaliste. Ses débuts sont populaires grâce à une certaine libéralisation culturelle, à un début de société de consommation et à une ouverture vers l'Ouest. Toutefois, les chocs pétroliers et la détente entre les Etats-Unis et l'Union soviétique au milieu des années 1970 le privent des ressorts de sa politique. Son rôle de pont entre Est et Ouest, sa politique d'industrialisation appuyée sur les capitaux et les technologies occidentales et sa popularité au sein de la société roumaine s'effondrent au tournant des années 1980. Un début d'opposition sociale et politique (grèves et dissidences), la décision de rembourser la dette aux institutions occidentales (FMI et Banque mondiale) qui entraîne de cruelles pénuries et la fin de la guerre froide avec l'arrivée de Gorbatchev sonnent le glas de son régime qui s'effondre en trois jours de décembre 1989. Celui qui se faisait appeler le " génie des Carpates ", ou bien le " Danube de la pensée ", est exécuté avec son épouse, la redoutée Elena, au terme d'un procès particulièrement expéditif, soldant une étrange révolution dans laquelle beaucoup ont vu la main du " grand frère " soviétique, lui-même à l'agonie. Entre dérive autocratique et velléités réformatrices, nationalisme et soumission à l'URSS, paranoïa grandissante et mégalomanie dévorante, l'homme demeurait un mystère. Le voici levé par cette biographie exemplaire.

09/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Sens unique. Précédé de Enfance berlinoise, et suivi de Paysages urbains

Depuis la parution en 1971, aux Lettres Nouvelles, de deux recueils rassemblant, sous les titres de Mythe et violence et Poésie et révolution, quelques-uns des textes majeurs de Walter Benjamin, l'intérêt des lecteurs pour cet ami d'Adorno, partie prenante au puissant courant intellectuel et philosophique qui fut contemporain de la République de Weimar, n'a cessé de croître, en France comme à l'étranger. On se souvient que, juif exilé à Paris en 1933, Benjamin avait traduit Baudelaire et Proust en allemand et leur avait consacré des études qui font aujourd'hui encore autorité. On se rappelle aussi qu'interné par le gouvernement Daladier en 1939 et refusant ensuite de partir aux Etats-Unis comme on l'en pressait, il fut acculé au suicide en tentant de passer, en 1940, la frontière des Pyrénées. Dans ce nouveau recueil ont été rassemblés trois textes : "Enfance berlinoise", évocations et souvenirs d'enfance et de jeunesse parus dans les journaux entre 1933 et 1935 ; "Sens unique", où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste" ; enfin "Paysages urbains", textes descriptifs et sociologiques sur quelques grandes villes. Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka et de Brecht, de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle avait encore d'universel. Un écrivain qui ne s'est jamais confié plus intimement, mais sans narcissisme, avec cette distance qu'il savait prendre à l'égard de lui-même, sujet et objet d'une Histoire qui va son cours, vers quel avenir ? Un écrivain, pour nous, aujourd'hui, d'une obsédante présence.

08/2013

ActuaLitté

Histoire de l'art

Nos artistes martyrs par Hersch Fenster

Hersh Fenster, né en 1892 à Baranow en Galicie, arrive à Paris en 1922. Secrétaire du romancier Shalom Ash (1880-1957) et professeur de yiddish, il ouvre, en 1933, Dos yidishe Vinkl (Le coin juif), qui sera fréquenté par les intellectuels juifs fuyant l'Allemagne nazie. Sous l'Occupation, après avoir été interné au camp de Mauriac dans le Cantal, il se réfugie avec sa famille en Suisse. De retour à Paris en 1945, il conçoit le projet d'honorer la mémoire des artistes morts durant la Shoah. En 1951, au terme d'enquêtes poussées et d'un inlassable travail, il parvient à reconstituer les itinéraires de 84 artistes et publie en yiddish, à compte d'auteur, Undzere farpainikte Kinstler (" Nos artistes martyrs "), avec, en préface, un poème de Marc Chagall. Ce dictionnaire biographique, mémoriel et artistique, de 262 pages est imprimé à 375 exemplaires. Fenster meurt à Paris en 1964. Cet ouvrage rare, dont peu d'exemplaires sont consultables, reste un témoignage unique sur le parcours des artistes en France morts durant la Shoah. Connu des seuls spécialistes, ce texte majeur sera enfin accessible à un large public par sa publication en français par les éditions Hazan. Sous la forme d'un beau livre, il comprendra l'intégralité des préfaces, le poème de Marc Chagall en yiddish et en français et les notices des artistes ainsi que des reproductions de leurs oeuvres. Les archives de Hersh Fenster étant conservées par le mahJ et la maison de la culture yiddish, l'ouvrage sera enrichi d'une présentation et d'une mise en contexte du travail de Fenster ainsi que de documents inédits comme les témoignages d'artistes survivants recueillis par l'auteur.

06/2021

ActuaLitté

BD tout public

Jour J Tome 4 : Octobre noir. 1917 : les anarchistes français au coeur de la révolution russe

LE CONCEPT : Et si l'Histoire avait pris un cap différent de celui que nous connais-sons? Et si les Russes avaient réussi à marcher sur la Lune avant les Américains? Et si l'épicentre de la guerre froide s'était trouvé à Paris et non à Berlin? Et si l'attentat de Dallas avait eu lieu en 1973 et non en 1963? Et si l'Allemagne avait gagné la Première Guerre mondiale? Et si l'imagination avait pris le pouvoir en mai 68? Et si les anarchistes avaient renversé le tsar Nicolas II en 1917? Tous ces récits, fondés sur des faits historiques et des hypothèses réalistes, nous amènent à découvrir les conséquences de ce jour où tout a basculé: le Jour J. L'ALBUM : 12 septembre 1914. L'Allemagne remporte la décisive bataille de la Marne en appliquant jusqu'au bout le plan d'invasion Schlieffen. Le 24 décembre, le kaiser réveillonne sur les Champs-Elysées et le 9 janvier 1915, le président français Poincaré signe l'armistice. Refusant la capitulation, le Tigre Clemenceau, épaulé par ses anciennes brigades mobiles, quitte la France. Avec l'appui de la flotte française, il gagne Alger et lance un appel à la résistance. LE HEROS : Samuel Blondin. Brillant commissaire à l'époque des brigades du Tigre, Blondin fut parmi les premiers à suivre Clemenceau en exil. En ce mois de juin 1917, il se voit confier par son mentor radical la plus étrange mission de sa carrière: organiser l'évasion d'un célèbre anarchiste français, détenu dans le plus grand secret au château d'If, au large de Marseille, puis l'escorter jusqu'en Russie afin d'assassiner le tsar Nicolas II...

11/2010

ActuaLitté

Poches Littérature internation

La Troisième Balle

Mexique, 1519. Fernand Cortez marche sur Tenochtitlan, l'actuelle Mexico, pour soumettre l'empereur Montezuma. L'enjeu : le trésor des Aztèques. S'il parvient à s'en emparer, tout le Nouveau Monde tombera sous la coupe de Charles Quint. Le rhingrave Franz Grumbach, Allemand luthérien en exil, est un homme sans mémoire qui voue une haine féroce aux Conquistadores et à leurs inquisiteurs. Seul ou presque, sans arme, Grumbach choisit son camp : ce sera celui du diable. Qui le dote d'une arquebuse et de trois balles : l'une pour Cortez, l'autre pour le duc de Mendoza, qui a enlevé sa bien-aimée, la jeune Indienne Dalila - quant à la troisième... Emblème des oeuvres à venir, la Troisième Balle, premier roman de Leo Perutz, emprunte la forme d'un labyrinthe baroque et savamment construit, où le réel historique et l'imaginaire fantastique, étrange, métaphysique, ne cessent de se télescoper. Exact contemporain de Kafka, né à Prague en 1882, Leo Perutz est un écrivain majeur du XXe siècle européen. Il commence à écrire en 1915, après une blessure qui le dispense de combattre. La Troisième Balle connaît un succès immédiat dans toute l'Europe alors en pleine guerre. Il écrit une douzaine de romans jusqu'en 1934, avec un succès grandissant. En 1938, suite à l'annexion de l'Autriche et à l'interdiction de son roman la Neige de Saint-Pierre par les nazis, il s'exile à Tel-Aviv où il n'écrira plus jusqu'en 1953, date à laquelle il publie son dernier roman, la Nuit sous le pont de Pierre. Leo Perutz meurt en 1957 en Autriche, près de Salzbourg. La roisième Balle est le premier des romans de Perutz que Zulma a choisi de rééditer dans sa collection de poche. Suivront la Neige de Saint-Pierre et le Maître du jugement dernier, courant 2015.

02/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Le poilu tel qu'il se parle. Dictionnaire des termes populaires récents et neufs employés aux armées en 1914-1918, étudiés dans leur étymologie, leur développement et leur usage

C'est un dictionnaire trop méconnu. Le poilu tel qu'il se parle est sans doute l'un des ouvrages les plus originaux pour comprendre la vie quotidienne dans les tranchées de 14-18. Cette guerre capitale et capitaliste, qui fit basculer l'Europe dans le XXe siècle et le monde urbain, a généré un nombre de titres presque aussi impressionnant que le nombre de soldats français morts au champ d'honneur. L'intérêt du Poilu tel qu'il se parle est d'avoir pour source le terrain. C'est de l'histoire immédiate, brûlante et pas reconstituée a posteriori. Gaston Esnault (1874-1971), c'est un peu les grandes oreilles dans les tranchées. Il y a passé plus de trois ans, attrapant dans son filet les expressions utilisées par ses frères d'arme. Il agit comme un chasseur de papillons, mais ne se conduit pas en amateur. Car Gaston Esnault a travaillé avec la méthode et la précision de l'agrégé de grammaire passionné d'argot (on lui doit l'indispensable Dictionnaire historique des argots français, Larousse, 1965). Ses sources, ce sont les régiments. D'une compagnie à l'autre, le vocabulaire peut changer. La lecture est souvent drôle et imagée : "se caler les dominos" signifie manger, "un étui à puces" un pantalon, un gorgeronet est un petit coup de vin, "un gueulard" un canon, "un gros légumier" une limousine pour hauts personnages. Tout le décor, matériel et hommes, armes et acteurs du paysage de guerre, tombe dans le filet de l'argot. Les définitions de Gaston Esnault restituent immédiatement l'atmosphère de l'attente, de la boue, du combat. "Je ne suis que le secrétaire des vivacités de langage d'un vaste bureau d'esprit", affirmait-il. Il faut donc voir dans ce dictionnaire du langage des tranchées le combat pour la survie d'une humanité.

11/2014