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Histoire de France

Le général Edouard Méric (1901-1973). Un acteur incompris de la décolonisation

Edouard Méric est un officier dont la trajectoire traverse l'histoire de l'empire colonial, du temps de la guerre du Rif à la fin des protectorats en Tunisie et au Maroc. Dans l'entre-deux-guerres il fut officier des Affaires indigènes au Maroc, de 1943 à 1945, commandant de tabors guerroyant de la Tunisie jusqu'au Danube, puis, de 1946 à 1948, praticien de la contre-guérilla en Cochinchine. En 1954, il est nommé secrétaire des Affaires politiques à Tunis et devient directeur de l'Intérieur à Rabat en octobre 1955. Il sera un artisan convaincu de la politique de transfert de souveraineté décidée par Pierre Mendès France et Edgar Faure qui achemina les deux protectorats à l'indépendance. Cet homme de guerre, compagnon de la Libération et onze fois cité à l'ordre de l'armée, était aussi un intellectuel sous l'uniforme, grand lecteur et écrivain en herbe. Il se heurta à l'opposition acharnée des ultras et à l'incompréhension radicale du milieu militaire, si bien qu'en 1956, il fut relégué dans un commandement fictif en Allemagne occupée. L'objet de cette biographie est de comprendre comment un soldat, qui fut officier d'ordonnance de Lyautey en 1933, sut capter la confiance des dirigeants nationalistes tunisiens et marocains et collaborer étroitement avec eux lors de la phase de transition. Méric fut un anticolonial atypique, qui concevait l'indépendance du Vietnam, puis de la Tunisie et du Maroc non pas comme la négation de l'expérience coloniale, mais comme son accomplissement. Incompris en son temps, oublié depuis, il mérite d'être restitué comme un des médiateurs entre les deux rives, ayant contribué à l'avènement de deux Etats-nations malgré les groupes de pression qui freinaient des quatre fers l'avancée de la décolonisation.

09/2015

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Droits de l'homme

Vulnérabilités et accès au juge. 35

Le droit à l'accès au juge bénéficie de longue date de solides fondements textuels. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales consacrent ce droit et en font un principe directeur du procès équitable. Il en est de même à l'échelle nationale. Pourtant, en dépit de cette reconnaissance, la mise en oeuvre effective du droit d'accès au juge peut parfois être limitée pour les sujets vulnérables et se heurter à certains obstacles, alors même que la situation de vulnérabilité devrait précisément conduire à renforcer la protection de ces sujets, au besoin par un recours au juge. Mais alors, encore faut-il envisager les diverses formes et sources de cette vulnérabilité. Le juriste n'ignore en effet pas que cette notion, loin d'être unitaire et uniforme, se conjugue aujourd'hui au pluriel. Dans cette perspective, l'ouvrage a pour ambition de dresser non seulement un bilan, mais aussi un examen prospectif, des diverses vulnérabilités en les confrontant chacune à l'effectivité du droit d'accès au juge du sujet vulnérable. La vulnérabilité s'entend-elle de la même façon selon les différentes branches du droit et situations juridiques envisagées ? L'accès au juge du sujet vulnérable est-il restreint ou facilité dans les mêmes termes en matière civile, administrative ou pénale ? L'accès du sujet vulnérable au juge national est-il affirmé dans des termes similaires que pour le juge européen ou international ? L'ouvrage se propose de répondre à ces quelques questions, et à bien d'autres encore, par une étude thématique qui témoigne de la richesse de la matière et de l'intérêt d'y consacrer une réflexion juridique approfondie.

04/2023

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Actualité et médias

Les guerres du président

Rien ne semble a priori plus étranger au président que le conflit ou l'affrontement armé. Et d'abord parce que, homme politique tout en rondeurs, en compromis et en consensus, il rechigne au rapport de forces direct et lui préfère l'art de l'esquive et de l'évitement. François Hollande se révèle pourtant chef des armées sans complexes et sans remords, déclenchant sans ciller opérations extérieures et interventions des services secrets. Loin de ses atermoiements sur les problématiques économiques et sociales, ou de ses hésitations sur les dossiers sociétalement sensibles, les affaires militaires et sécuritaires ont dessiné un chef des armées sans le moindre état d'âme. Comme s'il y avait une forme de schizophrénie politique entre un Docteur François empêtré sur le plan intérieur, et un Mister Hollande sans pitié sur le front extérieur... Comment le président s'est-il installé dans l'uniforme du chef de guerre en déclenchant l'opération Serval au Mali ? Pourquoi François Hollande se montre-t-il si allant pour frapper en Syrie et en Irak contre Daesh, au point de se montrer plus belliqueux encore que Washington ? Pourquoi a-t-il si peu de scrupules, contrairement à ses prédécesseurs, à utiliser les services spéciaux ? Qui sont ses faucons, quels sont les réseaux diplomatiques et militaires qui l'appuient dans ses offensives ? Comment a-t-il utilisé les attentats de janvier 2015 pour user, voire abuser de la fibre sécuritaire ? Ses guerres pourront-elles sauver le soldat Hollande en 2017 ? L'enquête est fouillée, associant documents d'archives, témoignages du Président lui-même, de ses ministres, de ses conseillers, mais aussi de spécialistes de la Défense, d'anciens ministres ou d'opposants, de responsables des services secrets.

11/2015

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Religion

Kim En Joong. Peintre de lumière

Ce livre retrace la vie du père Kim En Joong, dominicain coréen et artiste-peintre religieux reconnu dans le monde entier. Kim En Joong es t né en Corée du Sud en 1940 sous l'occupations japonaise. Les rizières de son enfance et l'usine Goon-si de Daejon où travaillait son père marqueront le début d'une véritable épopée qui, après l'école des beaux-arts de Séoul (où son talent, déjà, sera reconnu) et l'armée sud-coréenne (où il portera l'uniforme de lieutenant), le conduira à se faire baptiser. Un voyage improvisé en Europe s'achèvera en une merveilleuse aventure artistique et religieuse. D'abord étudiant en philosophie en Suisse, puis novice au couvent des dominicains de Fribourg, il sera encouragé dans la religion catholique et soutenu dans son talent de peintre par les pères Pfister et Geiger, qui lui conseilleront d'aller à Paris et faciliteront son transfert pour continuer sa vie d'apostolat et d'artiste peintre. Reconnues par les hautes instances de sa communauté, comme les maîtres de l'Ordre Damian Byrne, Timothy Radcliffe et Carlos Aspiroz Costa, mais aussi par les critiques et les directeurs artistiques du monde entier, les peintures du père Kim sont exposées en Europe (Paris, Rome, Zurich, Dublin, etc.), aux USA (San Francisco, New York, Chicago) et en Orient (Tokyo, Séoul, Pékin). Ses œuvres figurent aussi bien dans les galeries des capitales et les musées que dans les couvents et les monastères. Ses vitraux ornent des édifices religieux en Europe et partout dans le monde. En France, il a réalisé, entre autres, la chapelle de Bénodet, en Bretagne, ainsi que les vitraux de la cathédrale d'Evry et de l'église de Sain t-Pierre-Aumaître d'Angoulême.

01/2005

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Policiers

Une Vie de Flic

Les policiers, on les juge, on les flatte ou on les critique, mais on ne les connaît pas et on ne les aime guère. Comme s'ils étaient utiles mais peu fréquentables. Gardien de la paix depuis 1964, responsable de la principale force syndicale de la police nationale, Bernard Deleplace en a assez de cette mauvaise réputation. Pour faire connaître les policiers, leurs contradictions et leurs doutes, leurs difficultés et leurs idéaux, il a décidé de raconter sa vie, sa police, celle de la base, celle des gardiens de la paix. Sa "vie de flic", c'est d'abord une vie d'enfant pauvre dans le Nord des mines, une vie de travail dès le plus jeune âge, une vie d'ouvrier qui aboutit par hasard, sous l'uniforme, dans un commissariat. C'est ensuite celle d'un O.S. de la sécurité, confronté à la détresse et à la violence, à la misère et à la haine, serviteur de la justice affrontant l'injustice quotidienne, passant du car de police-secours au maintien de l'ordre sous le casque. C'est enfin une vie de syndicaliste, et il nous fait découvrir une tradition républicaine et démocratique méconnue, à laquelle sont attachés la majorité des policiers. Cette histoire d'une vie, fourmillant d'anecdotes, d'indiscrétions et de révélations, nous fait découvrir l'ordinaire des commissariats de police aussi bien que les secrets du ministère de l'Intérieur. C'est celle d'un homme qui défend sa seule richesse : son travail, ce métier de flic dont il est fier et qu'il se refuse à voir déshonorer. Car ce plaidoyer veut aussi prouver que police et droits de l'homme sont compatibles.

02/1987

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Sociologie

La presse, le pouvoir et l'argent. 2e édition

Il arrive que la presse n'ait pas bonne presse. Ce fut le cas, il y a cinquante ans, durant les événements de mai et juin 1968. On vit alors fleurir des affiches qui ne faisaient pas dans la nuance. L'une montrait une bouteille de poison accompagnée de cette mise en garde : "Presse. Ne pas avaler". Une autre rendait un verdict sans appel : "Toute la presse est toxique". D'autres encore, visant l'audiovisuel public, présentaient un policier casqué avec ce commentaire : "La police vous parle tous les soirs à 20h00". Or, au même moment, on pouvait trouver dans les librairies un livre qui contredisait cette vision uniforme d'une presse ligotée et de journalistes asservis. Ce livre, c'est celui-ci, La Presse, le Pouvoir et l'Argent de Jean Schwoebel, sorti aux Éditions du Seuil précisément en ce printemps 1968. La nouvelle édition de cet ouvrage pionnier permet de mettre en évidence l'actualité d'une tradition, celle de rédactions se battant pour l'indépendance de leurs médias. "Résister, c'est créer. Créer, c'est résister" : cette formule a souvent inspiré la génération de la Résistance, celle de Jean Schwoebel et de ses collègues, dont les combats inauguraux nous aident, aujourd'hui, à inventer les réponses qui manquent. L'un des grands mérites de ce livre est de nous transmettre cette énergie vitale. Il fait plaisir, en nos temps saisis par les peurs et, hélas, travaillés par les haines, d'y lire un éloge intraitable du non-conformisme. Jean Schwoebel n'hésite pas à plaider pour une presse qui inquiète ses lecteurs, les dérange et les bouscule. Une presse qui préfère les politiser au sens le plus noble du terme, de souci du commun et de l'autre, plutôt que de les divertir et de les distraire.

03/2018

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 2

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Romans policiers

Rocambole : L'héritage mystérieux. Tome 1

La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina. Il neigeait... De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris. Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord. Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux. Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller. De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation. Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand- peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu. Chevaux et cavaliers entouraient le brasier, les hommes accroupis et les jambes croisées, les nobles animaux la tête basse et l'oeil fixe. Le premier de ces trois hommes portait un lambeau d'uniforme encore recouvert des épaulettes de colonel. Il pouvait avoir trente- cinq ans ; il était de haute taille, d'une mâle et noble figure, et son oeil bleu respirait à la fois le courage et la bonté.

11/1992

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Historique

Le chant des Asturies Tome 2

Une histoire d'Espagne vivante et incarnée : en 1934, Tristán Valdivia, journaliste sans journal et amant sans espoir, quitte la capitale pour retourner dans le nord, où l'attend son père, le marquis de Montecorvo. Le pays est plongé dans les soubresauts de la Seconde République et le vieil aristocrate tente de rester à la tête de son fief : la Northwest Mining Company. Une grande fresque en 4 volumes, best-seller en Espagne. Cette série fait revivre la vallée des Asturies alors que s'y affrontent ouvriers et patronat, militants républicains et extrême droite, sans oublier l'amour et la fraternité ! Débutée en 2015, Le Chant des Asturies est unanimement saluée comme l'oeuvre la plus ambitieuse d'Alfonso Zapico et l'incontournable roman graphique de la Guerre d'Espagne. Oviedo, 1934. Une grève générale révolutionnaire éclate dans la nuit du 5 octobre et plonge le pays tout entier dans un profond chaos. Tristán Valdivia, journaliste madrilène, qui était retourné dans la maison de son père, le propriétaire minier, marquis de Montecorvo, pense son amour pour Isolina, une jeune domestique, vain. Et ne sait quel camp choisir. Les insurgés avancent, détruisant tout sur leur passage. La ville reste silencieuse, jusqu'à ce que soudain un bruit se fasse entendre au loin. C'est la dynamite des mineurs... L'affrontement va commencer. Ce deuxième volume du Chant des Asturies confirme que nous sommes face à un roman graphique espagnol incontournable. Avec cette oeuvre ambitieuse, Alfonso Zapico place l'individu au centre du collectif. Il dynamite la médiocrité guerrière, pour ouvrir la voie à la philosophie et à la littérature. Il croit en l'être humain, quel que soit l'uniforme qu'il porte, comme source de vertu et d'espoir. Le reste est conflit, confrontation, abstraction.

06/2023

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Beaux arts

Diwãn des mots voyagés. Ecrits et oralités, une création collective autour de la Méditerranée

Faire diwãn. Lecture ou re-découverte des mots francisés en passant par la Méditerranée. Oser s'approcher des clés du trousseau des mots, du qui le dit et comment ? D'où je parle ? Projet du diwãn, atelier ambulant. Pour cette réalisation, l'art collectif représente une création où les formes inspirantes et participatives des invité. e. s qui l'ont nourrie, sont incluses dans la forme présentée. Projeter des cartes sur le mur de l'atelier pour tracer par superposition des parcours, des routes des caravanes, des marchands, à la croisée des guerres de conquête, des poètes, chercheurs et astronomes, des inventeurs, autour et par la Méditerranée. Lignes des routes de la soie, des épices et des encens aux dernières migrations. A partir de cette approche, impossible restitution autre qu'un support de résonances, transporter des fragments d'atelier dans différents lieux pour aller vers des rencontres contemporaines et partager une collecte de traductions et propositions. L'oralité est présente, indispensable dans son parallèle avec l'écrit et l'image. L'enregistrer prend sa fonction. Il y a débat - les traductions ne sont pas toujours uniformes. Le choc des étapes des mots, des situations, des historiques, des échanges, se produit à partir d'exemples convoqués de façon insoupçonnée. Interrogés des documents, des anciens manuels scolaires, des objets familiers collectés deviennent références. Questionner le sens des archives. D'un pays à l'autre, les mots, leurs sens et significations, leurs traductions ont rebondi en échos des situations de négoces et d'échelles, de nécessité et de désir aussi. Ils pénètrent les langages au quotidien, ils traversent la langue française. L'augmentation des réactions et des propos égraine des nouvelles pistes, des situations de lieux, de souvenirs à partager, à désenfouir aussi. Des nouveaux fragments à chaque rendez-vous, comme un poème sans fin, le projet se réalise dans son évolution. Nûba ------- traduire ------ chacune et chacun son tour. Muriel Modr La nouvelle édition. Diwãn des mots voyagés. Ecrits et oralités, une création collective autour de la Méditerranée reprend les cahiers 1 et 2 revus et corrigés de l'édition de 2015. La proposition de Muriel Modr d'un poème sans fin, s'enrichit d'un cahier 3 qui restitue des créations personnelles et collectives réalisées lors des différentes présentations et expositions de 2016 à 2018.

10/2019

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Poésie

Mire

Pour ceux qui l'ont vécue, une guerre n'est jamais terminée, toute image mentale lui doit quelque chose, sans elle les images des êtres n'ont pas d'ancrage. Solmaz Sharif embrasse l'histoire récente : la guerre Iran-Iraq, les attaques américaines au Moyen-Orient, Guantanamo... , parce que c'est avant tout son histoire. Née en exil, elle cherche à la fois sa mémoire et son foyer et la guerre est comme un lien naturel au monde. "Mire" est un tableau virtuose de poèmes, de listes, de fragments et de séquences, Sharif rassemble les récits éparpillés de sa famille plongée dans des conflits qui la dépassent mais la plongent dans la destruction. Livre en errance, en migration permanente, en quête d'abri, d'une femme qui n'est chez elle nulle part, qui mesure la distance qui la sépare des êtres perdus. Dialogue morcelé avec des images, Solmaz Sharif nous force à regarder les morts en face, les cadavres d'écoliers, les civils bombardés, les mosquées détruites, le poids de chaque homme. Elle nous force à identifier les corps inertes de notre histoire. "Mire" est saturé par la violation constante de l'intimité, les fouilles au corps, les intrusions policières, les mises sur écoute, les ségrégations. En sécurité nulle part, que ce soit dans le présent ou dans les souvenirs, le rêve américain est une solitude et une déception, avec des uniformes prêts à enfoncer votre porte à chaque instant. Sharif montre aussi comment la violence s'exerce contre le langage. Elle injecte dans son livre des mots tirés du Dictionnaire Militaire Américain ; qui viennent faire exploser le rapport à l'autre, elle expose les euphémismes dévastateurs utilisés pour stériliser la langue, contrôler ses effets et influencer notre résolution collective. Il s'agit de vivre avec "le langage qu'ils ont fait de notre langage", dans l'abîme qui sépare les individus que nous sommes des histoires racontées. Que faut-il tirer de l'abîme pour faire exister son histoire, ses proches emprisonnés et disparus ? Où peut-on porter son histoire dangereuse car sensible comme un champ de mines, précise comme un dictionnaire de termes qui désignent des mises à mort dans l'intervalle de la mire à l'écran, l'ordre de tirer et l'impact. Mais Un élan de survie, une sensualité limpide nous signalent la présence d'une conscience lumineuse, un étonnant apaisement.

05/2019

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Littérature française

Jerada, ce lieu

Jerada est une ville minière située dans le Maroc oriental, à 60 km au sud de la wilaya d'Oujda, près de la frontière algérienne. La région a hérité des charbonnages d'un patrimoine d'une valeur inestimable. La ville elle-même est témoin d'une histoire industrielle et sociale particulière qui remonte au protectorat français. Au début des années 1950, Jerada était divisée en quatre parties distinctes : la cité européenne, le quartier des ingénieurs, la cité des agents ou "cité des évolués" (chefs porions, contremaîtres, ingénieurs assimilés...) et le village ou "cité marocaine" , celle des ouvriers et des mineurs. Jerada est composée de petites maisons cubiques et uniformes, alignées le long des rues tracées au cordeau. Selon qu'ils étaient mariés ou célibataires, zoufria , les ouvriers logeaient dans la zone qui correspondait à leur statut familial. Les mineurs et les ouvriers marocains venaient de différentes régions du pays. A la jonction des quatre zones est fondée la "cité indigène" à côté des bâtiments des Affaires indigènes ou zai et des Kissaria, des galeries dans lesquelles s'organisait l'espace commercial. Les Européens - encadrement et maîtrise - habitaient une résidence à part, avec ses pavillons et ses immeubles aux toits à doubles pentes en tuiles rouges rappelant l'architecture et l'urbanisme des villages européens. Cette juxtaposition des quartiers renforçait leurs caractères différenciés, ce qui en faisait des villes dans la ville. En 2000 la mine fut fermée et la cité ouvrière entièrement démolie. Frappée par la crise Jerada s'est peu à peu vidée de sa population (environ 60. 000 habitants). Parmi ceux qui n'ont pu quitter la ville, beaucoup sont astreints à des pratiques dangereuses de survie comme l'exploitation clandestine du charbon. A travers ce récit, Abdelkader Benhar décline l'importance de cette cité minière particulière par une ballade en son coeur et en son histoire : Hassi Blal, la Maison des mineurs, le Cercle des ingénieurs, le hammam, le four de Moussa, le cinéma... comme il s'interroge sur les conséquences de la fermeture de sa mine. Jerada, ce lieu est une mine d'information importante pour ses enfants, tous ceux qui ont vécu et travaillé dans cette cité, et tous ceux qui s'intéressent à ce patrimoine et plus généralement au Maroc. Ouahib Mortada (traducteur)

09/2017

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Histoire militaire

Chars B au combat. Hommes et matériels du 15e BCC

En cette après-midi du 16 mai 1940, un groupe d'une vingtaine de chars B appartenant à l'armée française, des engins de 32 tonnes armés chacun d'un canon de 75 et d'un canon de 47 - ce qui fait d'eux le plus puissant matériel blindé existant dans le monde en 1940 - fait son approche sur une petite ville qui va bientôt entrer dans l'Histoire : Montcornet. Depuis l'avant-veille, l'ennemi a crevé le front et ouvert une brèche gigantesque dans le dispositif allié. Lancés en enfants perdus dans la trouée, les chars de bataille français ont une mission simple : "Détruisez tout sur votre passage", leur a simplement dit le bouillant général Giraud... Ce fait d'armes - qui précède de 24 heures l'action célèbre du colonel de Gaulle sur la même localité, avec des chars du même type -, est l'un des nombreux épisodes que ce livre retrace avec une exactitude rigoureuse et un saisissant souci du détail, appuyé sur les témoignages directs des combattants : les officiers, sous-officiers et chasseurs du 15e bataillon de chars de combat, appartenant à la 2e division cuirassée. Le présent ouvrage ne se limite cependant pas au récit, presque heure par heure, de la campagne 1939-1940 vécue jusqu'à son dernier souffle par une magnifique unité de première ligne. Il est aussi un recueil documentaire sans égal sur les hommes, leurs matériels, leurs uniformes et leurs insignes. En effet, ce quatrième tome de l'Encyclopédie de l'Armée française est illustré à profusion par une extraordinaire collection de photographies d'époque pieusement conservée dans les albums-souvenirs des Anciens du bataillon et réunie pour la première fois : plus de 500 documents, quasiment tous inédits, ont été rassemblés et parfaitement classés dans cet ouvrage en vue de constituer une véritable revue de détail, char par char. De nombreux profils en couleurs restituent tous les détails des marques et camouflages des chars B engagés dans les actions relatées, tandis que des éclairages sont apportés sur les questions cruciales touchant d'une manière plus générale aux chars de bataille français de l'époque : armement, rayon d'action et ravitaillement en essence, moyens de transmission radio, disponibilité des matériels. Une documentation historique de première main qui enrichit l'éternel débat sur l'"étrange défaite" subie par la France en 1940

11/2021

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Histoire de France

Souvenirs Militaires d'Hippolyte d'Espinchal

Hippolyte d'Espinchal, est né en 1777. Mêlé très jeune aux violents soubresauts de la France, c'est dans l'armée de Condé, où, émigré, il s'était enrôlé, qu'il fit ses premières armes. Rentré en France après l'établissement de l'Empire, il rejoignit les rangs de la Grande Armée napoléonienne dans un corps prestigieux, les Gendarmes d'Ordonnance. Versé ensuite dans les hussards, où il sera nommé chef d'escadron en 1812, il participa à la campagne de 1809 en Autriche, à la guerre dans la péninsule ibérique jusqu'en août 1813, puis dans les rangs de l'Armée d'Italie sous les ordres du prince Eugène de Beauharnais, son ami. Au retour de l'Empereur de l'île d'Elbe, d' Espinchal resta fidèle au roi, se livrant à des opérations de guérillas, qui lui étaient familières par son expérience en Espagne, dans la région lyonnaise contre ses anciens amis. Au retour des Bourbon, déçu par leur ingratitude, sa déception éclate dans les dernières pages de ses souvenirs. L'intérêt de ces mémoires réside dans la relation de son passage à l'armée de Condé, dont il nous dépeint l'esprit et la vie quotidienne, ainsi que celle de son aventure en Italie en 1813 et 1814, campagne dont peu de mémorialistes ont rapporté les péripéties avec tant de minutie. On peut ajouter à cela des descriptions intéressantes sur la vie ordinaire dans les unités, sur le fonctionnement des régiments et la façon dont se comportaient les hommes qui en faisaient partie, fiers de leur uniforme et décidés à le défendre jusqu'à se battre en duel. Enfin il convient de noter quelques belles pages sur la guerre d'Espagne, tant en ce qui concerne les méthodes de combat qui ont fait la force des guérilleros que sur les efforts d'imagination que les combattants, habitués à une forme de guerre " classique ", ont dû déployer pour faire face à cette nouvelle façon de faire la guerre.

05/2005

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Critique littéraire

La guerre d’Algérie dans le roman français. Tome 1, Esthétique du bourreau

Cet essai La guerre d'Algérie dans le roman français – s'appuie, dans son contenu et sa démarche, sur une centaine d'ouvrages de genres très variés : fiction, récit, carnets de voyage, témoignage romancé, polar. Il offre ainsi un large éventail de pistes de lectures et de réflexions sur la littérature algérienne des Français qui, depuis ses fondateurs à la nouvelle génération des écrivains nés après 1962, reste essentiellement une littérature ancrée au passé colonial, avec ses faits d'histoire collective et ses pathos. Divisé en deux tomes distincts mais complémentaires et solidaires du point de vue de la réalité historique et des structures narratives des romans étudiés, l'essai offre aux lecteurs une diversité de regards emphatiques, croisés, divergents, antagoniques parfois, sur le passé colonial de la France en Algérie, la période de la conquête, peu exploitée, et la guerre proprement dite (1954-1962). Pour ce premier tome, Esthétique du bourreau, l'auteur développe une approche comparative de romans sur différentes périodes de publication ayant pour principal protagoniste, le militaire de la guerre d'Algérie, le soldat appelé du contingent trahi par les mensonges d'Etat de son pays et la figure du parachutiste que peignent avec moult prouesses stylistiques ses fictionneurs, charriant sur son sillage les récits de Verdun, l'héroïsme des maquis du Vercors durant la seconde guerre mondiale, l'inénarrable des camps nazis, l'humiliante défaite de Diên Biên Phu. Face à ces monceaux de guerres, ici de bravoure, là de honte, ce paradoxal militaire littéraire de Laurent Mauvignier, Jérôme Ferrari, Alexis Jenni, Mathieu Belezi, en est la voix primesautière, révulsive et corrosive qui vomit ses entrailles, exorcise ses traumatismes générés par une guerre putride qui, si elle ne l'a pas transformé en bourreau expert de la gégène, a fait de lui un spectateur désarmé et coupable d'avoir tu l'abject généré par son armée sur les populations indigènes. Est-il, ce faisant, une victime en uniforme malgré lui ?

11/2018

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Droit communautaire

Guide pratique du contentieux européen. L'application du droit de l'Union européenne devant les juridictions nationales

En raison de l'application décentralisée des règles du droit de l'Union, les juridictions nationales sont investies du pouvoir et de l'obligation d'appliquer le droit de l'Union dans les litiges devant elles. Les décisions de la Cour, en particulier celles rendues dans le cadre de la procédure préjudicielle, servent de lignes directrices, contraignantes, aux instances judiciaires des Etats membres. De ce fait, il est primordial que les juges nationaux appliquent le droit de l'Union correctement, en suivant l'interprétation du droit telle que fournie par la Cour de justice. Le but de cet ouvrage est de décrire les règles essentielles relatives à l'application du droit de l'Union devant les juridictions nationales, et de les structurer d'une manière systématique, afin de permettre aux juges et aux juristes de contentieux nationaux d'appréhender les normes principales. En bref, ce livre porte sur les règles qui tomberaient sous la catégorie des règles procédurales du contentieux civil et administratif dans un ordre juridique national. Ces règles, élaborées par la Cour de justice, déterminent quand et comment les juges nationaux doivent appliquer le droit l'Union dans les procédures nationales. L'ouvrage se divise en neuf chapitres, chacun traitant un sujet bien particulier. Pour des fins pragmatiques, la structure des chapitres suit un schéma uniforme et vise à être le plus didactique possible. Chaque chapitre peut être lu individuellement. Comme la réglementation européenne en cette matière a été élaborée par la Cour de justice et se compose, en effet, de principes jurisprudentiels, les sujets analysés sont présentés sur la base des décisions rendues par la Cour de justice. Pour conclure, le but de ce livre est d'apporter une aide pratique aux juges et aux juristes de contentieux des Etats membres à l'application correcte du droit de l'Union. Il s'adresse également aux étudiants et d'autres praticiens du droit qui cherchent à comprendre le mécanisme d'application du droit de l'Union devant les juridictions nationales.

06/2021

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Thèmes photo

Souvenir d'Alsace

Après la Bretagne et le Pays basque, le photographe Charles Fréger dirige son objectif vers l'Alsace. Après avoir étudié l'histoire de la région et les collections du Musée alsacien, il propose une oeuvre forte, mêlant photographies, vidéos, céramiques et films d'animation, qui invite à méditer sur la frontière ténue entre imagerie traditionnelle et outils de propagande. C'est au tournant des années 2000 que Charles Fréger (né en 1975) engage son travail en tant que photographe. Intéressé par l'uniforme, les questions d'individualité et de groupe, il photographie en série sportifves et militaires. On le connaît aussi depuis pour ses séries plus " anthropologiques ", à l'image de Wilder Mann (2010-en cours), dans laquelle il représente les figures de " sauvages " dans les traditions populaires européennes. Charles Fréger se penche depuis 2011 sur le sujet des identités régionales, avec trois projets. Après Bretonnes (2011-2014) et La Suite basque (2015-2017), il clôt cette réflexion avec Souvenir d'Alsace. Réalisé dans le cadre d'une résidence au Musée alsacien (2018-en cours), ce projet sera présenté au public au cours d'une exposition qui se tiendra entre juin 2023 et avril 2024. En partant du costume régional et, par extension, des images créées dans des situations historiques spécifiques, parfois sur un ton de propagande, le photographe développe un discours complexe et critique sur la question du folklore et la construction de l'" identité " alsacienne. Fréger revisite l'histoire tourmentée de l'Alsace à travers les collections du Musée alsacien en réactivant ses modes d'expression de prédilection et ses intérêts pour le costume, la pose, la silhouette. Contrairement aux précédents projets, la photographie n'est pas ici le seul medium convoqué par l'artiste. Le photographe part cependant toujours de ses images pour ensuite élargir sa pratique : vidéo, céramique, verre, court métrage d'animation, sculpture ou encore broderie sont autant de supports explorés par Charles Fréger pour raconter une Alsace prise dans les guerres, française, germanique, érigée en symbole patriotique et nostalgique.

06/2023

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Histoire internationale

L'Europe au XVIe siècle. Etats et relations internationales

Le XVIe siècle européen voit émerger, de façon encore incomplète, un système politique qui perdure pendant les trois siècles d'Ancien Régime, voire au-delà. Les guerres d'Italie se transforment en un combat pour l'hégémonie sur le continent. La naissance d'une nouvelle construction politique, l'empire de Charles Quint, qui se prolonge dans la monarchie catholique de Philippe II, polarise ensuite la politique européenne. Cet ensemble, le premier de l'ère moderne à éprouver l'ivresse et la difficulté d'être une puissance mondiale, peut contenir le royaume de France et, avec plus de peine, l'expansion ottomane. La crise religieuse née de la Réforme protestante n'est pas sans conséquences politiques, nourrissant guerres civiles et complots, alimentant les tensions entre Etats protestants et catholiques, mais aussi les espoirs d'une nouvelle unité de la Chrétienté, ou encore le souci de libérer les Etats des contraintes confessionnelles. Le présent ouvrage s'attache aussi aux nouvelles structures de la vie internationale la diplomatie permanente devient le mode de relations normales entre les Etats, contribuant à une homogénéisation des pratiques politiques ; la gestion d'une information toujours plus dense et le développement inédit d'une administration propre du politique modifient l'exercice du pouvoir ; les exigences nouvelles de la guerre sont le moteur d'un développement de la puissance étatique qui n'est cependant jamais uniforme ou linéaire. Sans juxtaposer des histoires nationales, ce livre propose une vision synthétique des évolutions politiques de l'Europe de la Renaissance et des guerres de Religion. Tout en restant attentif aux particularités des divers Etats qui la composent, il dessine des traits communs dans la conception patrimoniale du pouvoir, le développement d'une société de cour, la construction toujours précaire d'identités collectives. S'appuyant sur les recherches les plus récentes des diverses historiographies européennes, il en restitue les interrogations sur cette première modernité qui ne nous est plus immédiatement familière, mais qui, dans son éloignement même, nous fait partager son inquiétude sur la fragilité du politique.

07/2010

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Théâtre

Théâtre populaire et représentations du peuple

La question du théâtre populaire occupe nombre de débats sur les pratiques théâtrales contemporaines. Elle est de celle qui suscite des avis et des partis pris tranchés. pour célébrer avec nostalgie un temps révolu ou pour dénoncer avec vigueur un supposé élitisme des scènes d'aujourd'hui. Les noms de Firmin Gémier. de Romain Rolland, de Maurice Pottecher, de Jacques Copeau ou de Jean Vilar sont brandis comme guides et modèles d'un théâtre public en crise, qui semble rechercher dans le passé des sources de légitimité politique. Pourtant, les discours restent muets ou elliptiques sur les contributions spécifiques de ces artistes à l'histoire du théâtre. Ce volume entend contribuer à combler cette lacune. en replaçant chaque expérience dans sa singularité. Grâce à la participation de spécialistes de différentes disciplines (Etudes théâtrales, Lettres, Histoire et Sociologie), l'ouvrage prête une égale attention aux projets politiques et aux réalisations esthétiques, en interrogeant la construction historique de ce qui est loin de former un ensemble homogène et transhistorique. Au-delà d'une approche trop souvent globalisante et uniforme du théâtre populaire. le tableau qui se dégage témoigne des réalités contrastées d'un mouvement politique et esthétique, qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, en même temps que la modernité artistique, dans un contexte politique où se mêlent les soubresauts des crises politiques passées et présentes et le développement de l'instruction publique et de l'éducation populaire. La perspective historique choisie, parce qu'elle cherche à saisir les héritages et les résurgences, les points de convergence et les facteurs de divergence, le rôle de l'événement et le poids de l'histoire, rend compte des effets de distorsion entre mémoire et histoire. L'ouvrage propose donc un retour vers le passé pour mettre en lumière les usages contemporains de la référence au théâtre populaire et les malentendus que contribue à développer la méconnaissance d'une réalité historique.

06/2010

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Pédagogie

Je veux faire battre le coeur de l'école

Le cours Alexandre Dumas accueille cette année 108 enfants, de la maternelle à la 3è. L'école est située à Montfermeil, à deux pas de Clichy-sous-Bois et de la cité des Bosquets où avaient débuté en 2005 des émeutes qui avaient embrasé les banlieues. Dix ans plus tard le quartier a changé, et l'école en préfabriqué fait partie de ce vaste chantier. Elle a pour devise : Eduquer, Instruire, Cultiver, Orienter, des mots qui trouvent un écho particulier ici. L'enjeu est considérable : redonner le goût d'apprendre à des élèves déscolarisés ou démotivés, s'adapter à chaque enfant en fonction de son parcours et de son rythme, créer de l'harmonie au sein de classes diverses avec des enfants venant de tous les horizons. Albéric de Serrant nous raconte avec la passion qui l'anime la genèse de cette aventure exceptionnelle, comment cette école est née, qui sont les professeurs qui l'animent avec lui, leurs parcours atypiques, leur vocation, quelles méthodes ont été testées et retenues, quelles règles se sont imposées pour structurer la journée des élèves. Les rituels ont toute leur importance : chaque lundi dans la cour de l'école les objectifs de la semaine sont énoncés par le directeur, chaque matin dans cette même cour les élèves, en uniforme, assistent à la levée du drapeau, chaque midi pour les élèves, après le repas (préparé par les parents), c'est le temps des "services" : vaisselle, coup de balai dans la cour, chaque soir le directeur rend ses "avis" toujours devant l'ensemble des élèves... Le cours Alexandre Dumas fait partie de ces écoles qui changent la vie des élèves, qui fait naître des vocations, des passions, la curiosité. Albéric de Serrant nous raconte son parcours, celui d'un élève confronté à l'échec et aux fautes d'orthographe, celui d'un homme qui devait devenir prêtre et qui est finalement mari et père de cinq enfants, celui d'un directeur qui doute, qui cherche, et qui parvient à dénicher le talent que chaque enfant a en lui.

09/2015

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Faits de société

Dans l'angle mort. La biographie officielle du policier le plus populaire de Belgique

Bertrand Caroy aligne les cartons d'audience chaque mardi soir sur RTL-TVI avec l'émission Enquêtes. Des audiences qui, depuis une vingtaine d'années, se rapprochent de celles du Journal Télévisé le plus regardé en Wallonie et à Bruxelles ! Tout gosse, Bertrand Caroy, fils et petit-fils de policiers, rêvait de devenir motard. Il y est parvenu, jusqu'à devenir, grâce à RTL, le policier le plus célèbre, et le plus apprécié, de Belgique. L'inspecteur Caroy part du principe que les bons conseils et la prévention seront toujours plus porteurs qu'une répression sèche. Il dialogue et raisonne les usagers de la route en infraction. Il ne punit que quand il n'a pas d'autre choix. A côté de cela, son métier lui a valu quelques drames, et derrière ce fonctionnaire à l'humeur taquine se cache un homme meurtri. Il était le passager d'un collègue qui a raté un virage et perdu la vie. Un accident de moto a failli le défigurer à vie. Tout cela après la perte de son grand frère, fauché par un... policier ivre. Un accident qui a ruiné la vie d'une famille entière. Dans ce livre, Bertrand Caroy dépoussière l'image parfois austère de la police. Il cherche à rapprocher la population et l'autorité qui verbalise. Il essaie de réinstaurer le respect pour l'uniforme. Vaste chantier. Il conseille et applique ce postulat : " Chaque fois que j'ai l'impression d'avoir empêché un drame par une intervention et un discours bien senti, chaque fois que je pense avoir raisonné un chauffard, j'ai fait ma journée ! " Il évoque le statut de personnage public que la télé lui a conféré, et aussi les inévitables jalousies de collègues. Il s'était d'abord fait un nom dans la région de Mons en étant, pendant de nombreuses années, un acteur majeur du fameux Doudou. En participant à la série Enquêtes, il a étendu sa popularité à l'ensemble de notre territoire francophone.

05/2023

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Jardinage

De la cour au jardin. Transformer son terrain en aménagement écologique et comestible

Vous rêvez de transformer votre cour arrière en petit paradis de verdure où vous pourrez récolter vos propres fruits et légumes ? Vous souhaitez vous libérer de ce gazon un peu trop uniforme pour augmenter la biodiversité sur votre terrain ? Vous avez envie de mettre les mains dans la terre pour participer à l'effort collectif contre le réchauffement climatique ? Que vous habitiez en ville, en banlieue ou à la campagne, ce guide pratique saura vous accompagner pas à pas pour aménager votre espace extérieur en îlots de verdure écologiques et comestibles. Mais par où commencer ? Comment bien planifier votre projet ? Que vous soyez amateure ou expérimentée en jardinage, ce livre vous indiquera comment : bien observer les caractéristiques de votre terrain : identification des plantes, ensoleillement, topographie du site, composition du sol, sources d'eau, vents dominants ; vous équiper et vous fournir en matières premières : outils essentiels, équipement de protection, matières organiques et minérales ; choisir vos plantes : arbres et arbustes fruitiers, plantes vivaces, annuelles, grimpantes et couvre-sols, zones de rusticité, achat et échange de végétaux ; concevoir votre aménagement : déterminer les variétés de plantes adaptées à votre terrain, établir une liste de préférences, les positionner sur un plan ; effectuer les travaux : définir les contours des îlots de plantation, retirer le gazon existant, installer une bordure ; installer un système d'irrigation : calculer le débit de l'eau, planifier le zonage d'irrigation, choisir les goutteurs, fabriquer un récupérateur d'eau de pluie ; entretenir votre terrain : gérer la pelouse restante, amender les plantations, tailler les arbres, hiverniser les plantes, nettoyer les platebandes. Véritable mine d'informations, ce guide met l'accent sur la plantation d'arbres, d'arbustes fruitiers et de plantes vivaces pour créer un aménagement qui s'entretient facilement, au plus bas coût possible. L'objectif est de créer un jardin écologique et résilient face aux changements climatiques, en plus de parvenir à une certaine autosuffisance alimentaire. Au bout de quelques années, vous verrez que vos efforts seront largement récompensés et que votre terrain ravira autant vos papilles que vos pupilles !

03/2024

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Philosophie

Eloge du sommeil à l'usage de ceux qui l'ont perdu

Pourquoi dormir quand il y a tant à faire ? Le sommeil à l'ancienne n'est-il pas dépassé, enterré par les réseaux sociaux, les boutiques et les agendas ouverts 24 h sur 24 ? L'urbanisation nous conduit à un temps uniforme, à une illumination permanente de l'environnement, à une succession de stimulations irrésistibles. Faire une pause, oui. Dormir, plus jamais ! Aujourd'hui, la valeur du sommeil est devenue relative, elle n'est plus gravée dans le marbre de la nuit. II faut donc rappeler sa vertu et sa magie, célébrées dès les premières civilisations humaines. Le sommeil est d'abord ce remède intérieur que s'octroie le corps en s'alignant sur le rythme cosmique. Il nous permet aussi de faire l'expérience troublante d'un oubli de nous-mêmes, d'une abdication de la conscience qui nous donnerait un avant-gout de l'absolu, tout en nous offrant une morale de l'action, un exercice spirituel de la réserve et du détachement. Enfin, dormir crée un lien unique entre les êtres, qu'il s'agisse du couple d'amoureux qui s'observent, ou des veilleurs indispensables au repos de tous, et qui font peut-être du sommeil le fondement de la cité et de la concorde. Cet éloge souhaiterait montrer combien le sommeil est un ressourcement et un art de vivre. Il propose une promenade à travers des siècles de littérature, de philosophie et de sagesses du monde : de l'hindouisme à Shakespeare, de Montaigne à Nietzsche, de Freud à Pessoa... Mais aussi un panorama des dernières connaissances scientifiques sur la valeur et les bienfaits du sommeil. En intermède, quatre éloges originaux sont enfin signés par de grands auteurs contemporains : Alexis Jenni (prix Goncourt 2011), François Garde, Martin Page et Sophie Divry. Sous la direction de Dalibor Frioux, un manifeste engagé contre l'hégémonie d'une vie a flux tendu, pour défendre le plus intime de nos espaces de liberté.

10/2017

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Actualité et médias

Tarjuman. Enquête sur une trahison française

De 2001 à 2014, durant l'occupation de l'Afghanistan par les militaires de l'Otan, l'armée française a employé 800 interprètes (Tarjuman en langue dari). Appelés PCRL, pour Personnel Civil de Recrutement Local, ils représentaient un maillon crucial, indispensable, pour le travail de l'armée sur le terrain, et étaient considérés par les militaires comme des soldats à part entière. Certains portaient l'uniforme et les armes en opération. Pourtant, une fois la France retirée d'Afghanistan, elle a refusé d'accorder des visas à plus de la moitié d'entre eux, sans jamais expliquer pourquoi. Aujourd'hui, leur situation est catastrophique. Menacés de mort, harcelés, ils doivent se cacher des talibans et de la population qui se retournent contre eux. Ce n'est pas la première fois dans son histoire que la France laisse un sentiment de trahison et d'abandon chez ceux qui l'ont servie hors de ses frontières, on pense, bien que le contexte diffère totalement, aux Harkis de la guerre d'Algérie. Cette enquête très complète a été menée sur le terrain et auprès d'un nombre très important de personnes de différents horizons par deux jeunes journalistes pendant plus d'un an. Elle laisse le lecteur ébranlé par l'histoire de ces hommes qui se sont battus pour la paix, pour un avenir meilleur, qui ont aidé la France et que nous avons oubliés. Les auteurs : Brice Andlauer est journaliste indépendant. Il a travaillé quatre ans pour la chaîne i>TELE, et réalise aujourd'hui des longs formats sonores pour la RTS, Explicite et Boxsons. Ses reportages l'ont emmené en Iran, en Turquie, à Cuba, au Mali et en Afghanistan. Quentin Müller est reporter indépendant, spécialisé dans la région du Moyen-orient et plus spécifiquement le pourtour du Golfe arabo-persique. Il s'intéresse particulièrement à l'intervention des puissances occidentales en Orient et Asie centrale. Il est contributeur de différents médias français, (Libé) anglophones et finlandais.

02/2019

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Français

Histoires farfelues d'orthographe - Vincent Millier-Million-Milliard et autres histoires. CP-CE

Moi, je n'aime pas l'orthographe... Mais j'adore les histoires ! Des histoires à lire et écouter, ainsi que différentes activités (jeux, dictées farfelues...), pour comprendre les règles d'orthographe en s'amusant. A l'Ecole des nombres, un pensionnat de prestige depuis l'Antiquité, la discipline est très stricte, l'invariabilité est la devise de l'établissement : chaque élève est tenu de revêtir un uniforme. Tous les élèves d'ailleurs s'accommodent bien de cette discipline. Et nul ne songe à la contester. Tous, sauf Vincent Millier-Million-Milliard... Vincent Millier-Million-Milliard ne fait rien comme tout le monde... Dans ce recueil CP-CE, 6-8 ans : 1. L'Ecole des nombres 2. Vincent Millier-Million-Millard 3. La drôle d'histoire du trait d'union Des histoires à lire et écouter, ainsi que différentes activités (jeux, dictées farfelues...), pour tout comprendre en s'amusant sur ces règles d'orthographe : l'invariabilité des nombres, les exceptions vingt et cent, les traits d'union. Le talent d'autrice et de conteuse d'Elodie Fondacci, les illustrations magnifiques de Marianne Barcilon et la créativité pédagogique des enseignantes Muriel Guitton et Charivari. + OFFERT : les histoires en version audio à écouter en ligne Découvrez les atouts des Histoires farfelues d'orthographe pour comprendre les règles d'orthographe en douceur à l'école. LES LECTEURS EN PARLENT : " Je félicite les auteures pour leur inventivité " " Ces histoires sont plaisantes à lire et rigolotes pour les enfants. " " Une excellente idée pour des familles soucieuses d'aider leurs enfants à apprendre les automatismes de l'orthographe. " " Je vous recommande chaudement ce petit ouvrage pour aider vos enfants dans l'apprentissage de l'écrit ! " " Les exercices sont variés et ludiques, tout comme les activités créatives. " " C'est un très bon ouvrage que je conseille pour ceux qui veulent avoir un complément en orthographe, qui ne soit pas perçu comme ennuyeux par les enfants. "

04/2024

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Europe centrale et orientale

Carnet de bord de la résistance Ukrainienne. 24 février-9 mai 2022

Avec cet ouvrage écrit à chaud, au jour le jour, les journalistes du Kyiv Independent ont décidé de partager avec le monde entier leur travail sur la guerre qui ravage leur pays. Mêlant articles parus au fil du conflit et témoignages personnels, ils nous livrent un regard de l'intérieur inédit sur la réalité de l'offensive russe et ses conséquences sur la vie des Ukrainiens. Recourant à des flash-back pour contextualiser ces événements dramatiques, ils racontent aussi ce qu'était la vie des Ukrainiens avant que la guerre éclate, et quand et comment le sentiment national ukrainien a commencé à se forger. Qu'est-ce qu'être journaliste en temps de guerre ? C'est aussi la question à laquelle ils répondent en filigrane dans cet ouvrage unique, de portée mondiale. Comment une rédaction, composée en majorité de trentenaires, bascule-t-elle du jour au lendemain dans la guerre ? Comment exercer son métier de journaliste quand la guerre se passe chez soi ? Relater au plus près les faits est une forme de résistance, surtout pour cette rédaction dont au moins un des membres a décidé d'abandonner la plume pour endosser l'uniforme. L'une couvrait le monde des affaires en Ukraine, l'autre chroniquait les spectacles, un troisième traitait de géopolitique quand soudain l'armée russe a franchi la frontière. Rester, c'est le choix qu'ils ont tous fait. Rester et informer, malgré les déménagements, les heures passées à se mettre à l'abri, le fil à maintenir avec sa famille. Chronique d'une résistance par ses propres acteurs. Ils s'appellent Alexander, Olga, Jakub, Toma, Anna, Igor, Oleg, Natalia, Daryna, Artur, Daria, Asami, Thaisa, Dylan, Sergiy... Leur vie ne sera plus jamais la même. La nôtre non plus. Les auteurs Une douzaine de jeunes journalistes du Kyiv Independent, femmes et hommes - toujours en Ukraine. Le Kyiv Independent est un média ukrainien en anglais, créé par des journalistes qui ont été licenciés du Kyiv Post pour avoir défendu l'indépendance éditoriale.

06/2022

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Sciences historiques

Grenadiers à pied de la Garde impériale. Edition français-anglais-allemand

Les couples, dans la bande dessinée. ne sont pas légion. L'un d'eux - Liliane et Fred Funeken - a été le fer de lance d'une bande dessinée, certes d'aventure. mais respectueuse du contexte historique, dans ces années 60/70 qui nous sont si chères. Que ce soit avec les séries "Le Chevalier blanc", "Harald le viking" "Le lieutenant Burton". "Junk Diamond, "Doe Silver". "La croisade des Saint-Preux" par exemple. ou en s'intéressant aux différentes figures et faits authentiques. via les "récits complets" dans le journal "Tintin" et "Les histoires de l'Oncle Paul". Liliane et Fred Funcken ont toujours cherché à divertir le lecteur, mais sur des bases bien précises. L'un et l'autre sont habités par le souci du détail qu'ils portent à son maximum. Et cette exigence porte ses fruits, puisque cette série d'albums est devenue. au fil du temps. un classique de l'uniformologie. Cet exemplaire "Uniformes et armes" témoigne de l'extraordinaire complémentarité qui unit nos deux auteurs. Fred est le dessinateur intuitif qui "croque" les tenues et les armes militaires en les mettant en scène, grâce à des personnages qui vivent et bougent devant le lecteur qui les admire alors, fasciné. Liliane, elle, encre avec précision les dessins de son mari, tout en écrivant des textes qui sont à la fois basés sur une documentation sans faille - glanée lors de nombreux voyages effectués par notre duo dans le Monde -, documentation qu'elle saupoudre d'un zeste bienvenu d'humour, si l'on considère la gravité du sujet abordé. Car ce qui caractérise également ce tandem si particulier, c'est sa capacité ft ne pas se prendre au sérieux. d'où des textes qui respirent eux aussi la vie, tout simplement. même si celle-ci reposa dans cette suite d'albums- sur une activité semble-t-il essentielle à l'Humanité : à savoir la Guerre... Jamais- cependant, les deux auteurs ne font l'apologie de la violence. Bien au contraire. ils évitent tout ce qui pourrait être de mauvais goût, préférant insister sur la beauté des costumes et des armes façonnés : au cours des siècles : ce qui nous permet de nous replonger dans des périodes historiques qui débutent avec l'Antiquité et vont jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Et ce, toujours avec la mémo aisance. Au final, cette série passionnante peut apparaître comme une ode émouvante à la créativité humaine, créativité que ce couple d'auteurs de bande dessinée aura portée au plus haut. Rémy Gallart

07/2019

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Histoire internationale

The Queen. Elisabeth II, un destin d'exception

Le destin exceptionnel d'Elisabeth II : sa vie, son règne Argent en 1977, or en 2002, diamant en 2012 et saphir en 2017. La liste des jubilés célébrés par Elisabeth II constitue un record... parmi d'autres. Inauguré en 1952, son règne est, depuis 2015, le plus long de l'histoire de l'Angleterre, juste devant celui de son aïeule, la reine Victoria. Très populaire, elle est la doyenne des têtes couronnées de la planète. Elisabeth II incarne plus qu'elle-même, ce que souligne The Queen, formule impersonnelle par laquelle ses sujets la désignent volontiers et qu'elle personnalise désormais. S'il est une reine, c'est elle ! Au-delà de la souveraineté, c'est la royauté qu'Elisabeth II porte sur ses épaules. Une royauté qui s'inscrit dans le temps long, celui, par exemple, du château de Windsor dont l'origine remonte à la conquête de l'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, au XIe siècle, ou du couronnement dont le rituel suit, depuis près de 1 000 ans, peu ou prou le même rituel. Si lieux et cérémonies sont riches d'histoire et de significations, ils agissent comme un masque. Quelle femme Elisabeth II est-elle parvenue à dissimuler sous les diadèmes et les longs manteaux bordés d'hermine, les uniformes et les décorations ? Grâce aux photographies de Presse Association, agence anglaise fondée il y a 150 ans, détentrice d'un fonds immense sur la famille royale et son histoire, ce livre offre un portrait largement inédit d'Elisabeth II. Plutôt qu'une approche strictement chronologique, une présentation thématique a été privilégiée. Ainsi, de la reine en majesté aux liens qui l'unissent à ses sujets, de la mère de famille, aussi royale soit-elle, aux résidences où celle-ci séjourne, de la mode selon Sa Majesté aux voyages entrepris à travers le Commonwealth et d'autres Etats depuis plus de 65 ans, de la reine au travail aux traditionnels divertissements royaux, c'est un autre visage d'Elisabeth II, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, que ce livre invite à découvrir. "Honi soit qui mal y pense" , pour citer la devise de l'ordre de la Jarretière, non pas traduite de l'Anglais, mais en roman, en vieux Français, cette langue qui était parlée à la cour royale, à la fois des deux côtés de la Manche, jusqu'au XVe siècle. Et dont "The Queen" use toujours.

05/2019

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Faits de société

Une femme amiral

Je me suis engagée dans l'armée parce que je voulais faire du cinéma. J'ai postulé pour le Service de relations publiques de la marine sachant qu'on y réalisait des films documentaires. Diplômée de lettres classiques, j'ai commencé par rédiger des brochures d'information. Mais j'ignorais presque tout de ce dont j'étais censée parler. Alors j'ai voyagé, visité des bateaux, rencontré des marins. Et j'ai été fascinée. Quand j'ai pu enfin prendre part à la production, j'ai rapidement compris que ce que nous tournions, mes équipes et moi, m'intéressait plus que le cinéma lui-même. J'aimais la marine. Des producteurs civils me proposèrent de les rejoindre, mais je déclinai leurs offres. En revanche, j'acceptai une affectation à la direction du personnel. J'entrai dans le vif du sujet : la gestion des marins, la valorisation de leurs compétences, l'amélioration de leurs conditions de travail et de vie. J'étais heureuse de faire ce métier. Les marins ne sont-ils pas la vraie richesse de la marine ? Puis j'ai été nommée commandant d'école. Former de jeunes recrues était la suite logique de mes fonctions précédentes. Le service militaire obligatoire venait d'être suspendu et il devenait urgent de s'adapter : ouvrir le recrutement à d'autres couches de la population et changer les méthodes d'enseignement. La condition et le rôle des femmes, parmi lesquelles je faisais figure de pionnière, évoluaient aussi. J'ai été de toutes ces réformes et je sais que j'en ai dérangé plus d'un. Mais j'étais dévouée à l'institution et j'ai fini par imposer le respect. Je n'ai jamais navigué. Le règlement n'y autorisait pas encore les femmes. Je me considère pourtant comme un marin à part entière. Qui pourrait en douter maintenant que des étoiles ont remplacé les galons sur ma veste d'uniforme ? J'ai servi la marine avec passion et loyauté pendant trente-cinq ans. Et c'est ainsi que je suis devenue la première femme amiral. C.D.

10/2006

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Actualité et médias

L'étincelle. Révoltes dans les pays arabes

Dans cet essai, publié simultanément en France, en Italie et en Allemagne, Tahar Ben Jelloun livre à chaud son analyse de ce mouvement de révolte qui traverse depuis novembre 2010 le monde Arabe, et qui depuis ne cesse de se propager. C’est « un immense mur de Berlin qui tombe » écrit-il, un moment historique, car il est maintenant acquis que plus rien, dans la région, ne sera comme avant. On ne reverra en effet pas de si tôt autour de la méditerranée des dictateurs à la longévité de Moubarak et Ben Ali, tant cette forme d’exercice du pouvoir a perdu toute légitimité au yeux des populations arabes. Des millions de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer dignité et égalité, et aucun régime n’a réussi à les empêcher, aussi verrouillé soit-il. Même le soutien hypocrite et intéressé des pays occidentaux, qui redoutaient tant l’islamisme et voulaient se ménager de bonnes opportunités commerciales, n’est plus d’actualité. Pourtant bien peu de gens ont vu venir ce vent de révolte qui semble maintenant irréversible. Pour nous l’expliquer, Tahar Ben Jelloun nous projette habilement « dans la peau » de Moubarak puis « dans la peau » de Ben Ali, acculés à la fuite, puis « dans la peau » de ces hommes ordinaires, tel Mohamed Bouazizi qui s’immola par le feu en Tunisie, et quelques autres en Egypte, en Lybie, en Algérie, qui furent les étincelles qui enflammèrent cette révolution. Mais, se refusant à considérer ces révolutions comme un seul et même phénomène, global et uniforme, Tahar Ben Jelloun, dans la deuxième partie de son essai, examine au cas par cas la situation des pays arabes touchés par la contestation : Tunisie, Egypte, Algérie, Yemen, Maroc, Lybie, Syrie, et évalue les chances de réussite de ces mouvements en tenant compte de leurs spécificité et de l’histoire de ces pays. L’occasion pour lui de souligner et saluer le rôle nouveau et décisif de la jeunesse arabe dans ces révoltes immensément courageuses. Un essai clairvoyant et instructif sur ces événements à l’actualité brûlante, par l’un de nos écrivains les plus informés et attentifs au sujet en France.

06/2011