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Critique littéraire

Correspondance 1925-1944. "Nos relations sont étranges"

"Parlerons-nous politique ? " demande Drieu à Paulhan, un jour de 1936, après dix années de promesses non tenues et de vagues reproches. Le dialogue sera vain, peut-être, mais il est sincère, bien que l'écart se creuse, jusqu'en 1943, entre le conseiller municipal du Front populaire et le thuriféraire de Doriot, entre le patriote qui en appelle à "l'espoir" et au "silence" en juin 1940 et le fasciste qui rêve de créer à Vichy un parti unique, entre l'ancien et nouveau directeur de La NRF imposé par Otto Abe,. Leur dialogue est même remarquablement direct : "Nos relations sont étranges, écrit Drieu à Paulhan le 12 décembre 1942. j'ai pour vous une véritable dilection qui m'est venue assez tard, à l'usage, an peu avant 1939, et en même temps je pense que nous sommes ennemis et que nous nous combattons." Ces 169 lettres échangées le montrent : Paulhan n'a jamais rompu intellectuellement avec Drieu, tentant de comprendre sa logique singulière. Paulhan ria jamais rompu avec La NRF, non plus : après avoir refusé la codirection de la revue avec Drieu, à l'automne 1940, c'est lui qui fixe, en sous-main, les règles de cette cohabitation forcée, conscient que cette "anti-NRF" permet à la maison d'édition de Gaston Gallimard de perdurer sous l'Occupation." Je crois que ma raison (personnelle) de ne pas écrire dans la nef demeure valable, précise pourtant Paulhan en juin 1941 : je ne puis qu'être solidaire de ceux de nos collaborateurs que j'y avais invités et que l'on renvoie. Entre Paulhan et Drieu la Rochelle, peut-on parler d'une amitié ? Y outil autre chose que les relations complexes entre un éditeur et un écrivain, les conseils avisés d'un directeur de revue à son successeur, et enfin leurs paradoxales discussions politiques ? Malraux l'affirmera : "Pour Drieu, Paulhan n'était pas un résistant, pour Paulhan, Drieu n'était pas un collaborateur". Est-ce pour cela que, sans poser de questions, Drieu intervint auprès des autorités allemandes en mai 1941 pour faire libérer Paulhan, arrêté avec d'autres membres du réseau du Musée de l'Homme ? Est-ce pour cela que Paulhan a toujours gardé le contact, et plus encore, avec le directeur collaborationniste de La NRF ? Si Drieu incarne la mauvaise conscience du milieu intellectuel, Paulhan ne voit cependant pas en lui le traître par excellence. De fait, la question de le fidélité est au coeur de cette correspondance (et ce n'est pas un hasard si elle s'ouvre sur la douloureuse rupture entre Drieu et Aragon, dont Paulhan est l'arbitre à son corps défendant) : fidélité à l'amitié, fidélité à soi-même et à ses convictions politiques, fidélité à la France, à la revue... Pour Jean Paulhan, comme pour André Malraux ou Emmanuel Berl, Pierre Drieu la Rochelle a certes failli gravement - en particulier lors de ses dernières années — mais il ne s'est pas trahi. Il aurait mémo été "loyal" jusqu'à sa mort par suicide, le 16 mars 1945. Paulhan ne signifiait déjà rien d'autre à Gide, trois ans plus tôt : "Drieu est à mon égard, en tout ceci, gentil et loyal. (Note autres directeurs de revues, sommes corrects en de tels cas). "Il peine semble-t-il, de temps d autre, m'adresser quelque reproche secret." (15 mars 1942).

12/2017

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Policiers

Le macchabée givré, à servir bien frais

Lorsque l'un des bijoutiers de la célèbre place Vendôme à Paris reçoit un cadavre en guise de décoration de Noël, tout le monde trouve la plaisanterie de très mauvais goût. Qui est cet homme ligoté et recouvert de givre blanc ? Pourquoi l'avoir fait livrer dans cette boutique parisienne si chic ? Est-ce un acte de malveillance, de vengeance, de jalousie ? En tant que commissaire de police, je suis rompue aux crimes les plus sordides, mais je n'apprécie guère cette idée farfelue qui risque de compromettre les fètes que j'ai hâte de partager avec ma fille et ma petite fille. Si je veux résoudre cette affaire avant le 25 décembre, je dois mettre les bouchées doubles et mobiliser mon équipe. Apparemment, le meurtre se situe au pays des épicéas, quelque part entre le Danemark et le Morvan. C'est ce qui s'appelle "chercher une aiguille dans une forêt de sapins...". L'auteure de mes aventures s'appelle Catherine Secq. C'est de son imagination qu'est né mon personnage virtuel. C'est elle aussi qui invente toutes ces histoires de meurtres parfois un peu rocambolesques, je dois l'avouer. Ingénieur, elle a consacré sa vie professionnelle à l'horticulture. La nature, les plantes, c'est son truc. D'ailleurs, vous verrez, il en est beaucoup question dans ses romans. Pourquoi pas ? Si ça lui fait plaisir... Après "Meurtre bénévole" et "Ne jetez pas les morts au compost", "Le macchabée givré, à servir bien frais" est le troisième roman d'une belle série consacrée aux affaires criminelles que je suis censée avoir élucidées. Du polar tout sauf noir ! Commissaire Bombardier.

08/2019

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Littérature française

Marduk. ou la création du bruit

"J'écris ma page. D'autres m'ont précédé, il y a cinq mille ans dans le croissant fertile. Jusqu'alors on se retenait : les familles accumulaient, les vieillards rabâchaient et les enfants bâillaient. Les fronts étaient gros d'abondants récits transmis avec la terre, sans testament et dans le respect qui convient au rite, bien qu'on donnât souvent ces récits corrompus, nul ne saurait dire qui y a mis son grain de sel. Les saisons défilaient et c'est dans ce décor, la Préhistoire de nos savants, qu'un matin entre deux rivières, les merveilles de l'art n'ont plus suffi aux expressifs de Mésopotamie. L'ordre du jour fut de se tailler un calame et qui en fut capable remplit alors sa tablette, et puis une autre, car le croissant était fertile. La digue était rompue, à vous de trouver votre métaphore. Pour ma part, il m'en faut user. Le sort taquin a voulu que je sois espion. Je transposerai donc mon propos en Babylonie, à une époque reculée, suffisamment pour me mettre à l'abri. Le peuple y révérait Marduk, un dieu aux idées farfelues qui un jour entreprit, pour que les siens restent oisifs, de produire en masse les hommes. Il allait s'en mordre les doigts. Les hommes sont bruyants et ne posent jamais leur plume, la jacassante, à l'encrier. Qu'ils sacrifient plutôt de la volaille pour Nabu, fils de Marduk et dieu des scribes, des administrateurs qui soutiennent que l'écriture, à leurs yeux quelques signes, ne fut créée que pour l'honorer. La littérature est une vétille".

06/2019

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Littérature étrangère

Tehila

"Il y avait une vieille à Jérusalem. Une magnifique vieille comme vous n'en avez pas vue de toute votre vie. Elle était vertueuse et elle était sage, elle était gracieuse, et modeste aussi. Ses yeux n'étaient que bonté et compassion, et les rides de son visage, toutes de bénédiction et de paix". Tehila est âgée de 104 ans lorsque le narrateur, lui-même écrivain, fait sa connaissance au cour de la vieille ville de Jérusalem. Immédiatement ébloui, il nous raconte la bienveillance de cette femme, son extrême générosité ainsi que son passé tragique. Un jour, alors que Tehila lui demande de rédiger une lettre à l'attention d'un certain Shraga, elle lui conte son enfance en Europe et ses fiançailles rompues par son père. Elle décrit les années de malédiction qui s'ensuivirent et qui menèrent ses deux fils à la mort avant de faire sombrer sa fille dans la folie. Depuis, Tehila consacre sa vie à l'étude des psaumes et aux autres, mais elle ne peut se résigner à s'éteindre avant d'avoir adressé quelques mots d'excuse à celui qui aurait dû être son mari, Shraga. Ce court roman est l'un des textes les plus émouvants de S. J. Agnon, un texte fondateur aux innombrables perspectives. Tehila est un livre sur les différents courants du judaïsme autant qu'un poème dédié à Jérusalem, c'est un texte sur le malheur et un récit sur la sagesse à la fois. Tehila est enfin un merveilleux hymne à la beauté des femmes qui, par-delà-même la mort, rayonne dans l'ouvre du grand écrivain israélien.

02/2014

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Actualité politique France

Démocraties et libertés, vite, la 6e République !

La démocratie est en recul dans notre pays. La dérive autoritaire d'Emmanuel Macron place la France parmi les pays européens les plus répressifs. L'ONU s'en inquiète. On doit y mettre fin. C'est au peuple français d'y mettre fin. La confiance est rompue entre les citoyens et les représentants qui les gouvernent. La souveraineté du peuple n'est plus respectée. Alors que le 29 mai 2005, une large majorité de Français a voté "NON" au référendum sur le traité constitutionnel européen, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont violé cette décision. Emmanuel Macron est allé encore plus loin dans ce projet anti-démocratique : les violences et la répression contre les oppositions sociales, écologiques, politiques sont devenues quotidiennes. Dans le même temps, la protection des privilégiés, en violation de la vertu et parfois du droit, s'étale sans retenue. Il est temps d'en finir avec ce régime de "monarchie présidentielle". Nous voulons agir globalement, à tous les niveaux : police, justice, haute fonction publique, monde des affaires. Participez au programme ! Pour tourner cette page, nous proposons une méthode : adopter une nouvelle Constitution et passer à la VIe République. Le peuple doit revenir au pouvoir. L'Assemblée constituante est la solution pour réorganiser les pouvoirs et les contre-pouvoirs, définir de nouveaux droits aux citoyens, protéger et garantir nos libertés individuelles et collectives. Ce premier numéro des Cahiers de l'Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon, est un outil d'information et de discussion. Vous pouvez aussi participer à la consultation sur le programme en répondant au questionnaire à l'intérieur.

01/2021

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Littérature française

Les foules de Lourdes. Précédé de Le drageoir aux épines ou L'intime souffrance de Joris-Karl Huysmans

Deux Lourdes. Celui où flâne un Huysmans "débraillé", où "la vie coule", bourgade douce au déambulateur, petite géographie intime propice à la lente dérade méditative; et celui où tente de surnager un Huysmans happé par la crue, se réfugiant dans la crypte comme dans une soute coupée de la tempête, au bureau des constatations comme dans une "cabine de bateau", où tente de se repérer un Huysmans identifiant les pèlerins par les insignes, leur parler, leur physique, leur langage. Leur manière de vivre la foi. Huysmans semble un promeneur surpris par la marée, le flux montant, non plus à la vitesse d'un cheval au galop, mais d'un train lancé à toute vapeur. Mais le raz est trop fort, il dérive alors, otage du lieu, comme un naufragé faisant des signes sur un radeau et soumis à l'accueil momentané de bateaux de passage. Ne pouvant contrer une réalité qui le submerge, il en fait un rêve, un cauchemar tumultueux et palpable. Un Grünewald, un Bosch... Un Huysmans. Huysmans est déchiré entre deux instances du regard : le flamboyant spectacle de la souffrance, le corps comme une palette saccagée, ou la terrifiante vision de la créature rompue, implorante, charpie d'être suspendue par le mince fil de sa prière au-dessus de ravins de douleurs. Le fil casse : c'est la chute vers le néant de la mort, l'aggravation des maux; le fil tient : le corps est remonté vers le sol ferme de la normalité. Huysmans ne sait ce qu'il voit ; un être ou une chose, une vision de peintre ou un frère tourmenté.

10/2013

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Théâtre - Pièces

La Nuhé . Suivi de Une petite Nuhé

La Nuhé : Léa et sa mère sont dans la montagne, dans la Drôme. Elles vident le petit chalet de Wim, qui a disparu depuis un an. Elles rangent et trient. Léa regrette sa tante, et elle aimerait convaincre sa mère de ne pas vendre le chalet de sa soeur, rempli des souvenirs de voyages de Wim au bout du monde, chez les indiens Kogis en Colombie. Mais le rangement est presque fini, la maison bientôt vendue, et la montagne est fragilisée par un chantier. Un matin apparaît un exécuteur testamentaire, personnage étrange et méthodique. Il demande à voir les objets de Wim, et à être conduit à la Nuhé, une cabane inspirée des rites des Indiens, cachée au dessus du chalet. - Pièce pour 2 comédiennes et 1 comédien/ Une petite Nuhé : "?Léa... Ma nièce. Elle est toute fine et brune et maligne... Non ? Ca ne vous dit rien ? ?" Wim, ou plutôt son esprit, doit retrouver Léa, sa nièce, afin de réparer la trame. Là-haut, dans la montagne de la Sierra Nevada en Colombie, les Indiens Kogis lui ont appris que la trame est ce lien invisible et précieux qui nous relie tous. Ils lui ont également transmis leur philosophie de vie basée sur des valeurs de partage, d'écoute et d'interdépendance des êtres et de la nature. Wim était reporter, elle a voulu devenir la soeur des Indiens Kogis mais elle était trop maladroite. Elle a abîmé la grenouille sacrée, la grenouille de la voie lactée. Maintenant, elle est morte, la trame est rompue et son esprit aventurier doit retrouver Léa afin de lui transmettre les rituels de réparation - Pièce pour 1 comédienne

04/2023

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Théâtre

Tayeb Saddiki. Le bon, la brute et le théâtre

La force de l'oeuvre de Tayeb Saddiki tient de ce qu'elle mime le destin de son créateur. Aucune expérience théâtrale n'avait alors à ce point rompu avec les normes du langage dramatique en multipliant les mises en scène qui bouleversent les codes et conventions du genre. Artisan intraitable, Saddiki a imposé dans le milieu une discipline et une légende ! Du coup, l'homme s'est vite mis à égaler son oeuvre monumentale, paradoxale, fascinante. Ce sont ces liens qu'interroge le portrait ciselé et aimant qu'Ahmed Massaia dresse de cette figure emblématique de la culture marocaine. Plongeant dans l'âme du "maître", l'auteur du Répertoire du Théâtre Marocain, nous en révèle, en trois temps, l'énigme. Tout y est expliqué : de la vocation à la notoriété fulgurante qui a dépassé les frontières du Monde arabe. Massaia s'y applique avec justesse et coupe court à la polémique qui a toujours accompagné la vie du prodige. D'une révélation l'autre, le portraitiste restitue la vérité sur un homme aimé et craint, admiré et controversé, célébré et incompris. Au-delà de l'hommage, Massaia signe un portrait sans concessions du dramaturge où il examine les ressorts subtils et délicats qui transforment une vie en destin. Ce que l'on ne sait pas de Saddiki n'a jamais été aussi prometteur qu'avec ce livre intime. A coup sûr, Tayeb Saddiki Le bon, la brute et le théâtre ne laissera aucun lecteur insensible à la légende de ce monstre des planches.

12/2017

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Sciences historiques

Histoire de la marine bordelaise. Tome 2, Corsaires, pirates, négriers

Il fut un temps où Bordeaux était le premier port corsaire devant Saint-Malo, La Rochelle, Bayonne ou Dunkerque. Il fut un temps où Bordeaux était le deuxième port négrier derrière Nantes, que reste-t-il de ces époques ? Voici quelques témoignages plus ou moins proches des réalités. Si le pirate où le flibustier ou le boucanier on le forban agit sans foi ni loi pour son propre compte, le corsaire muni de sa lettre de course respecte les ordres de son souverain commanditaire et n'agit qu'en temps de guerre et contre un ennemi désigné. Toutefois, si le corsaire ne donne pas entière satisfaction dans la Marine Royale, son contrat rompu, il se fera pirate. De même lorsque qu'un forban se fait remarquer par ses exploits, il existe de fortes chances pour que l'Amirauté lui propose un contrat pour devenir corsaire au service de Leurs Majestés. Enfin, quand se présentent des opportunités comme le transport de marchandises prohibées on le commerce triangulaire, l'appât du gain l'emporte sur la moralité et le gentil corsaire se transforme en méchant pirate. La légende s'est emparée de l'histoire des pirates et des corsaires avec des chasses au trésor, des rêves d'aventures, des envies de vivre libre hors des contraintes et des lois... Les enfants, comme les adultes (grands enfants) jouent a se faire peur en se déguisant en affreux pirates Laissez-vous porter et pourquoi pas emporter par les récits de ces bateaux et corsaires bordelais.

01/2018

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Romans noirs

Le blues des phalènes

C'est l'Amérique des années 1930. Celle de la Prohibition, du suprémacisme blanc, de la misère qui a jeté des millions d'affamés sur les routes. Quand ils ne voyagent pas agrippés sous un train, de ceux dont la conquête de l'Ouest a pavé le pays et qui mènent à présent jusqu'au Pacifique. Et cet horizon-là, celui des rivages de la Californie, prometteurs d'un avenir doré, c'est celui de deux hommes, d'une femme et d'un enfant, qui tous les quatre sont des meurtriers. Milton, le rejeton prodigue qui a rompu les ponts avec sa richissime famille ; Arthur, le vétéran de la guerre des Boers et des tranchées de la Somme, qui porte le poids de crimes impardonnables ; Pekka, née le jour où sa mère posait le pied sur le solde New York et qui change de nom à chaque fois qu'elle veut changer de vie ; Nathan, enfin, le fils de l'Explosion, qui fuit le mal et le retrouve où qu'il aille. Ces quatre destins prodigieux s'entrecroisent autour d'un moment unique qui les réunit tous : l'Explosion de la ville d'Halifax, en Nouvelle-Ecosse, le 6 décembre 1917, la plus terrible dévastation causée par l'homme avant l'ère nucléaire. Valentine Imhof, révélée par ses deux romans noirs : Par les rafales (2018) et Zippo (2019), nous emporte à travers le blizzard, les coups du sort, les renaissances, les échecs, les chagrins effroyables, les espoirs fous, sur les lignes de vie de ces magnifiques passagers d'Amérique.

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Sciences politiques

Les nouvelles armes de l'empire américain

Barack Obama n'a pas rompu avec la politique va-t-en-guerre de son prédécesseur, George W Bush. Il a au contraire approfondi cette politique en lui fournissant de nouvelles armes et un nouveau visage. Dans cette enquête dévastatrice, Nick Turse montre comment le Pentagone et ses partenaires gouvernementaux, s'inspirant des préceptes classiques des guerres coloniales et tirant avantage des dernières avancées technologiques, ne cessent de peaufiner la recette de la guerre du XXIe siècle dont les six principaux ingrédients sont le développement des drones, l'utilisation de "soldats civils", le recours aux troupes supplétives, les opérations spéciales, les missions d'espionnage et la cyberguerre. De l'Amérique latine à l'Afrique en passant par le Moyen-Orient et l'Asie, cette guerre se déploie chaque jour davantage, à mesure que se poursuit la militarisation de la CIA, que des bases secrètes de drones sortent de terre et que sont initiés des programmes de formation et d'entraînement pour les armées des pays "amis". Si cette nouvelle doctrine est présentée comme la façon la plus sûre, la plus efficace, la plus éthique et la plus économique d'assurer la sécurité des citoyens américains, nous sommes encore loin d'avoir pris la mesure des ravages de ce nouvel âge de l'impérialisme. "Ce qui apparaît aujourd'hui comme une formule magique pourrait bientôt se révéler un désastre absolu, prévient Nick Turse. Un désastre dont on ne se rendra compte, malheureusement, qu'une fois qu'il sera trop tard."

03/2014

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Littérature française

Vertige du temps. Carnets 2006-2007

Il m'arrive quelquefois d'oublier un nom propre ou un terme courant, pourtant familier. Cela le temps de dix secondes ou d'une demi-heure. Mais c'est chaque fois angoisse, vertige et même panique. Car perdre la mémoire, c'est perdre la vie et plus encore l'essence même de la vie. Dans la mesure où la mémoire - l'ai dit à de multiples reprises -, qui transcende le temps, nous met en relation avec l'instance ultime, créatrice de toute vie. Alors quoi ? Le fil d'Ariane rompu ? La relation compromise, qui donne sens à la vie. D'où panique accrue. Devant cet abîme, deux possibilités : ou bien chercher à tout prix à retrouver le nom propre ou le terme courant, avec acharnement même ; et, bien entendu, sans résultat. Ou alors, lâcher prise, laisser aller, s'abandonner. Adviendra ce qui adviendra. Et puis tout à coup, au moment le plus inattendu, miracle : le nom propre ou le terme courant resurgit. Joie ineffable de ces retrouvailles. Qui n'a d'égale que l'intensité de la panique antécédente. La vie est de nouveau là. On peut continuer. Avec courage. Mais là n'est pas le plus important. Le plus important, dans cette menue péripétie - menue, oui, mais en même temps symbolique - c'est l'accord du lâcher prise et de la confiance. Qui ne font qu'un. Au terme de quoi, c'est, comme le nom propre et le mot courant, l'Eden qui là aussi est retrouvé.

05/2009

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12 ans et +

Sacha Yolka Tome 1 : Le labyrinthe d'Ormonde

Un labyrinthe, quatre mondes, quatre Veilleurs. L'équilibre ancestral est rompu. Qui veut le pouvoir absolu en assassinant les uns après les autres, les Veilleurs et déclenchant des cataclysmes sur les quatre mondes après son passage ? La relève saura-t-elle à la hauteur en inventant de nouvelles pratiques ? La vie de Sacha Yolka, lycéenne, se déroule entre son lycée et la caravane qu'elle partage avec sa grand-mère. Le jour où celle-ci disparaît, tout bascule... Qui est cet étrange jeune fait d'ombre ? Sans le vouloir, Sacha est propulsée à sa suite dans l'Erluzen, le monde de l'Eau Mère, habité par les éblouissants Luziens aux bulles chantantes. Mais le danger est là, présent. Qui veut sa mort ? Et pourquoi ? Si, au moins, elle pouvait suivre son coeur et faire confiance à Gabriel, le beau Luzien, soliste à la voix d'ange mais si prétentieux.... Mais quel est le rôle de Lexter, le S'Ombre échappé des vivantes cavernes d'Ombrune ? A travers les îles de l'Erluzen puis les déserts du Khamsin, elle devra affronter les luzes chantantes des Luziens et les aelys, ces cerfs-volants animaux de guerre du clan d'Aquilone. Qui seront les nouveaux Veilleurs ? Sauront-ils s'unir malgré leur rancoeur pour affronter celui qui menace leur univers, le labyrinthe d'Ormonde ? Cet ouvrage est la réédition des deux premiers tomes de cette série parus initialement chez Gecko éditions en 2008. La fin inédite de cette saga se trouvera dans " Les héritiers d'Ormonde " (Parution 2016).

11/2015

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Essais

L'attrait du silence

CNLMusique – Quand bien même on le réclame sur la plupart des plateaux avant chaque prise de vue, le silence au cinéma est difficilement tenable. Instinctivement associé au vide, au néant, à la contemplation, à la passivité, au temps suspendu, à la mort, ou encore à l'impossibilité de l'événement, le silence est craint. 

L'attrait du silence manifesté ou subi par les cinéastes et les personnages dans la quinzaine de films ici réunis (du Prince étudiant d'Ernst Lubitsch à Paterson de Jim Jarmusch en passant par Silence et Cri de Miklos Jancso) doit donc être entendu comme aspiration jamais véritablement concrétisée ni satisfaite.

Le silence au cinéma est toujours relatif, perturbé, rompu, brisé, irrégulier, provisoire, dénaturé. Mais il ne provoque en rien une sclérose du sens, du récit ou encore de l'émotion, pour redonner temporairement la main au visible, à défaut de son autonomie complète. Le motif du silence - décliné selon quatre approches entrecoupées de focalisations sur des moments silencieux - sera donc ici mis en exergue dans sa capacité à stimuler des récits fictionnels mais aussi documentaires.

Dès lors il conviendra de se poser la question : par quoi est-il compensé ? C'est que le silence est très vite devenu un recours dramatique très efficace, non pas à le considérer isolément, mais grâce à sa confrontation ou sa juxtaposition avec les composantes de la bande-son que sont la parole, la musique et les bruits. Autrement dit, le silence a besoin d'elles pour résonner, à défaut de s'imposer comme quatrième composante.

04/2021

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Littérature française

Port de Noisy

Katia a quinze ans. Dans une cité H.L.M. de Noisy-le-Sec, elle attend son marin. Richard a vingt-cinq ans et un passé déjà lourd d'aventures du côté du Moyen-Orient. Katia se donne à Richard comme on en finit avec l'enfance. Ni l'un ni l'autre ne le sait encore, mais le sang qui tache la couverture du lit de Richard sera le sceau profond de l'amour. Richard réintègre le monde de la banlieue entre Tonton, le vieux philosophe de bistrot, et Florentin, l'idéologue immobile. Tandis que Katia, après un bref séjour dans une maison de redressement, file sur la route, de la Suisse à l'Afrique et jusqu'aux Etats-Unis dont elle va subir les dégradations et les désespérances. A la recherche d'une vie aussi pleine que celle de Richard, elle trouve la drogue et l'amitié, la solitude et les amours de passage. Enfin les cabarets de strip-tease de New York et de Boston. Cependant le fil mystérieux qui a lié Katia et Richard ne s'est pas. rompu pour autant. Bourlingueur, Richard a placé sa vie sous le signe de Blaise Cendrars. Et Katia est sa petite Jehanne. Il est inévitable qu'au bout du voyage ils se retrouvent enfin. A travers l'histoire de Richard et de Katia, on découvre un auteur qui ne manque ni de force ni de poésie. Le regard qu'il pose sur le monde comporte un mélange assez rare : même le désespoir ne se prend pas au sérieux.

10/1988

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Religion

Etty Hillesum. Quand souffle l'Esprit

Le journal et les Lettres d'Etty Hillesum sont un document bouleversant sur les souffrances de la communauté juive hollandaise, presque entièrement anéantie par les nazis ; mais aussi sur l'ascension spirituelle fulgurante de cette jeune femme. Après quelques années d'une vie quelque peu chaotique, elle rencontre Dieu, sans adhérer à une religion établie, mais vit dès lors intensément le commandement de L'aimer plus que tout et son prochain comme soi-même. Elle croit fermement en Dieu, en l'homme, en la vie, malgré la dureté des temps. Sa foi et sa prière se nourrissent de la Bible et de quelques auteurs chrétiens : Aujourd'hui : Michel-Ange et Léonard de Vinci, écrit-elle, eux aussi sont entrés dans ma vie... Comme Dostoïevski, Rilke et saint Augustin. Et les évangélistes. Je suis vraiment en excellente compagnie. Petite santé, elle se donne à ses compagnes et compagnons de misère jusqu'à l'épuisement total et, finalement, partage leur sacrifice dans l'horrible mouroir d'Auschwitz. j'ai rompu mon corps comme le pain et l'ai partagé entre les hommes. Et pourquoi pas ? Car ils étaient affamés et sortaient de longues privations. On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. Elle avait 27 ans quand, en février 1941, se produisit la rencontre qui allait bouleverser sa vie. Deux ans et demi plus tard, le 7 septembre 1943, elle partait pour Auschwitz où elle mourut le 30 novembre 1943. Des 986 autres déportés du même train, seulement 8 survécurent...

02/2010

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Thrillers

Puzzle

Ilan et Chloé, deux jeunes gens spécialistes des chasses au trésor ont rêvé des années durant de participer à la partie ultime, d’un jeu mystérieux dont on ne connaît pas les règles, dont on ne connaît pas l’entrée, et dont on ne sait même pas s’il existe. Mais dont on connaît le nom : Paranoïa. Lorsqu’un an après leur rupture Chloé réapparaît dans la vie d’Illan en lui annonçant qu’elle sait comment jouer, ce dernier a totalement rompu avec l’univers des jeux, et vit isolé dans la maison de ses parents disparus en mer. Officiellement morts, mais Ilan est persuadé qu’ils ont été enlevés à cause de leurs recherches scientifiques. Après avoir refusé l’aventure, Illan cède alors que Chloé lui fait part de la rumeur : le gagnant remporterait 300 000 euros. Après un premier jeu de pistes dans Paris, les deux amis sont enfin sélectionnés. C’est alors qu’ils découvrent la règle numéro 1 : "Quoiqu’il arrive, rien de ce que vous allez vivre n’est la réalité. Il s’agit d’un jeu", rapidement suivie, à leur arrivée sur les lieux du jeu, un gigantesque bâtiment isolé en pleine montagne appelé Complexe psychiatrique de Swanessong, de la règle numéro 2 : "L’un d’entre vous va mourir". Quand les joueurs découvrent le premier cadavre, quand Illan retrouve dans le jeu des informations liées à la disparition de ses parents, la distinction entre le jeu et la réalité est de plus en plus difficile à faire. Et Paranoïa peut alors réellement commencer…

10/2013

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Economie

La quête de la prospérité. Pour le décollage des pays en développement

"Dans son ouvrage, un véritable coup de maître, Justin Yifu Lin tisse ensemble la pensée économique des 250 dernières années et sa propre réflexion inspirée de l'ascension économique de la Chine. Il ose envisager la fin de la pauvreté dans le monde et explique clairement - avec discernement, bon sens et pragmatisme - la démarche pour y parvenir. Un économiste ne saurait commettre une oeuvre plus utile ni plus importante", George A. AKERLOF, lauréat du prix Nobel d'économie. "C'est un livre vraiment passionnant. S'adressant directement au lecteur et citant, avec une aisance égale, Lewis Carroll et Simon Kuznets, Justin Yifu Lin propose une démarche novatrice et pleine de bon sens pour aborder l'économie du développement", Thomas C. SCHELLING, lauréat du prix Nobel d'économie. "Un ouvrage incontournable pour tous ceux qui s'intéressent au consensus naissant en matière de politique de développement. Justin Yifu Lin se livre à un puissant plaidoyer en faveur d'une "nouvelle économie structurelle" fondée sur une analyse très pertinente de l'évolution de la pensée économique. Il suscitera notamment l'adhésion des hommes et des femmes de terrain rompus aux contraintes pratiques de l'élaboration des politiques dans les pays en voie de développement", Montek AHLUWALIA, Vice-Président de la Commission de planification de l'Inde. "La Quête de la prospérité est un livre important. Empreint de verve et de clarté, il reflète une compréhension profonde des questions économiques mondiales et propose des solutions pratiques : un must pour tous ceux qui se préoccupent du sort des pauvres", Robert FOGEL, lauréat du prix Nobel d'économie. "Il s'agit d'un véritable tour de force, d'une contribution essentielle aux études du développement, rédigée dans un style engageant, voire divertissant. Les arguments de Justin Lin sont portés par des mots et non pas par des statistiques ; pour éclairer les idées abstraites, il cite des sources aussi diverses que Winston Churchill, Deng Xiaoping... et Mick Jagger", Robert WADE, London School of Economics and Political Science. "Faisant la synthèse des enseignements tirés de ses expériences en Chine, de son passage en tant qu'économiste en chef de la Banque Mondiale et de la crise financière de 2008, les recommandations de Justin Yifu Lin en matière de politique du développement sont le reflet de son parcours aussi exceptionnel qu'impressionnant", Kemal DERVIS, Vice-Président de la Brookings Institution et ancien Directeur du Programme des Nations unies pour le développement.

06/2019

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Beaux arts

Le guide Hazan de l'art contemporain

Jungle, terra incognita... , pour beaucoup l'art contemporain est inaccessible. Trop difficile à atteindre, impossible à comprendre. Pour certains l'art est une affaire sérieuse, une cosa mentale comme le disait Léonard de Vinci. Pour d'autres, c'est avant tout un plaisir rétinien. D'aucuns y consacrent tout leur temps et leur argent. D'autres leurs loisirs, primes et dividendes. Il y a ceux qui voudraient... mais qui n'osent pas. Dans tous les cas, qu'on soit petit ou gros collectionneur, qu'il s'agisse d'un passe-temps ou d'un plein temps, il faut savoir comment et où acheter. Chaque année, le guide Hazan sort sa sélection internationale d'artistes, afin d'orienter l'acheteur indécis dans le domaine de l'art contemporain. Ecrit par une des meilleures spécialistes françaises du marché de l'art, il n'est ni exhaustif, ni confidentiel, et s'adresse à toutes les bourses de collectionneur. Sa liberté de ton, arbitre subjectif du goût, détermine le choix des quelque 200 artistes, plus de 100 galeries ou centres d'art, et 11 salons ou foires référencés. L'auteur a choisi des artistes dont le travail ne se limite pas aux installations tentaculaires destinées aux musées, privés ou publics, mais dont l'oeuvre s'exprime aussi dans des plus petits formats. Les collectionneurs chevronnés, rompus à l'art de bien acheter, s'y retrouveront, car sont également proposés des créateurs singuliers qui n'occupent pas toujours le devant de la scène médiatique. Lecture du monde, espace de rencontres, occasion d'échanges, l'art contemporain est décliné en trois parties. A, comme Artistes : à chaque artiste une ou plusieurs illustrations, une idée du budget à consacrer, des repères biographiques et professionnels et une notice donnant l'avis de l'auteur. L, comme Lieux : à chaque galerie ou centre d'art, une photo, des indications pratiques et un commentaire sur ses choix. Une cartographie des métropoles de l'art contemporain accompagne le voyage symbolique et réel des amateurs. R, comme Rendez-vous : à chaque foire ou rencontre internationale son commentaire, sa photo et ses informations pratiques. En introduction, après son éditorial sur la création et les tendances artistiques de l'année, l'auteur donne tous les conseils utiles pour réaliser un bon achat, avant d'inviter même les plus néophytes à regarder l'art de notre temps.

10/2018

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Littérature française

Reviens, Lila

Le 27 octobre 2015, Magali Laurent attend impatiemment le retour de sa petite fille de trois ans, partie en vacances avec son père en Tunisie. Soudain, un coup de fil fait basculer son monde : Magali apprend que son ex-mari est en réalité en Turquie, et qu'il compte aller en Syrie pour rejoindre Daech. Affolée, effarée, elle comprend qu'il la manipulait depuis des mois, préparant secrètement son départ pour le djihad, jusqu'à enlever leur fille. La vie de Magali bascule dans un univers qui ressemblerait au Bureau des légendes s'il n'était pas d'une tragique réalité. Terrorisme, combattants étrangers en Syrie, communications cryptées et législation complexe... Elle est immergée dans le quotidien des services antiterroristes, bien que se trouvant vouée à l'attente dans l'espoir d'un signe de Lila. Et pourtant, l'histoire avait commencé de façon si banale... Un coup de foudre amoureux près de Tunis, sept ans de relation, le mariage, puis la naissance de Lila. Même si Magali et son mari finissent par se séparer, il se révèle un père aimant auquel elle confie souvent sa fille... Sauf que, pendant ce temps, il lui dissimule sa plongée dans l'islam radical. " J'ai mis au monde un enfant pour lui faire vivre l'enfer " , dit aujourd'hui Magali Laurent, qui ignore où est sa fille. Mais après avoir traversé l'enfer, elle a décidé de vivre malgré tout. Aujourd'hui maman d'une deuxième petite fille, elle continue à espérer, à se battre. C'est aussi pour cela qu'elle a décidé de se livrer. Pour laisser une trace à Lila, dans l'espoir qu'elle soit vivante, et qu'elle puisse un jour lire cette histoire, son histoire. Et pour laisser une trace de Lila, sa fille qu'elle a parfois revue via des communications vidéo sur Skype, sa petite fille déjà voilée, en Syrie, qui implorait sa mère de venir la rejoindre... Avant que les contacts soient définitivement rompus en 2017. D'une dignité, d'une force et d'une honnêteté remarquables, Magali Laurent ne cache rien. De ses doutes et de ses souffrances, mais aussi de la culpabilité et des interrogations qui la rongent. Par-delà le drame effrayant qui est le sien, elle délivre un exceptionnel message d'humanité. Puisse Lila le découvrir un jour.

02/2021

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Histoire ancienne

L'invention de la mythologie

Qui a inventé la mythologie ? Quelles sont les frontières de ce territoire où des histoires inoubliables et le plaisir de les conter semblent inséparables de l'exégèse et du désir de les interpréter ? S'il est vrai qu'un mythe est perçu comme mythe par tout lecteur dans le monde entier, pourquoi la science des mythes est-elle toujours impuissante à différencier avec rigueur un conte d'un mythe ? Poisson soluble dans les eaux de la mythologie, le mythe est une forme introuvable : ni genre littéraire, ni récit spécifique. Mais parler de la mythologie, hier et aujourd'hui, c'est toujours, plus ou moins explicitement, parler grec ou depuis la Grèce. D'où l'urgence d'une enquête généalogique pour repenser la mythologie comme objet de savoir autant que de culture. Et se découvrent les procédures d'exclusion portées par un vocabulaire du scandale, convoquant toutes les formes d'altérité : depuis les "gueux du mythe" de l'ancienne Samos, le "mytheux" de la mémoire incontinente dénoncé par Thucydide jusqu'à l'incroyable, le sauvage, l'absurde ou l'obscène qui mobilisent les responsables de la science des mythes dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Des gestes de partage répétés et successifs où le mythologique, chaque fois, se déplace, change de forme et de contenu. Mais où, dans le même temps, la mythologie s'invente entre la fascination exercée sur les modernes par le Grec à deux têtes et la rumeur incantatoire des mythologues rêvés par la cité platonicienne, enfants aux cheveux blancs, et chargés de conjurer la menace d'une tradition rompue. Inventivité de la mythologie qui se raconte dans une histoire où interfèrent les pratiques de l'écriture, les discours sur la tradition et les échanges entre la mémoire et l'oubli.

09/1992

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Guides étrangers

Rajasthan

Ce guide répond à trois objectifs : informer, illustrer et guider. Plus de vingt auteurs, photographes, journalistes ou grands voyageurs ont collaboré à ce volume pour vous offrir le guide le plus exhaustif, un récit vivant où anecdotes historiques, tableaux pittoresques et renseignements pratiques se succèdent et se complètent. Histoire et Société. Région baignée par la civilisation de l'Indus ; enrichie au cours de la période védique ; morcelée en royaumes par les Rajput, caste de rois belliqueux ; conquise par le prince timuride Babur, fondateur de l'Empire moghol ; placée sous l'autorité de la Couronne britannique ; intégrée, enfin, en Etat au sein de l'Inde indépendante... le royaume des maharajas - terre de contrastes où la monochromie du désert répond à la vaste palette de couleurs flamboyantes des tenues des Rajasthani et où la monotonie des immenses étendues est rompue par l'exubérance architecturale - vous dévoile un peuple mosaïque aux innombrables mythes et légendes. Itinéraires. De Jaipur la Rose, éclatante oeuvre du maharaja visionnaire Sawai Jai Singh II, à Udaipur la Blanche, enivrante féerie de palais enchanteurs posés sur les eaux du lac Pichola ; de Kishangarh, indolente cité des princes rajput, à Chaturmukha (Ranakpur), le plus exubérant des temples jaïns ; de Jaisalmer, fière citadelle dorée dressée aux portes du désert du Thar, à Mount Abu, station climatique et fief du jaïnisme ; de Bundi, siège de l'école de la miniature la plus raffinée de l'Inde, à Pushkar, spécialisé dans la création de bijoux en argent rajasthani... le "Pays des rois" charmera tant les passionnés d'histoire, les férus d'architecture, que les curieux de la culture jaïn et les disciples de I'ayurvéda. Carnet Pratique. Cinquante-sept pages pour tout savoir sur les formalités, les moyens de transport, le logement, la restauration, la culture, les loisirs, etc.

04/2018

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Histoire internationale

Le roman de l'Allemagne. Ou l'histoire secrète d'une renaissance...

Satanés Allemands ! Mais comment font-ils ? Quel est le secret de leurs resurgissements économiques insolents et répétitifs ? Hantée par la menace d'un déclin annoncé, l'Europe s'interroge sur son avenir en se regardant dans un miroir made in Germany. Explorant les ressorts profonds des réussites économiques germaniques, l'auteur raconte comment, vouée au service des pires et des meilleurs régimes, la chaîne de compétitivité industrielle et manufacturière allemande ne s'est jamais véritablement et durablement rompue depuis le milieu du XIXe siècle. Pour lui, l'Allemagne moderne résulte d'une longue sédimentation de l'éternel retour nietzschéen que ponctuent l'influence des climats, les bourrasques de l'histoire, les fluctuations de la géopolitique et des aléas de l'économie. Il explique aussi pourquoi, malgré son niveau d'excellence économique et son exemplarité démocratique, l'Allemagne, entravée par le boulet que reste l'épisode nazie, ne dispose en rien de l'autorité morale l'autorisant à prétendre à un quelconque leadership européen. Fruit d'une immersion de plus de trois décennies dans la "chose allemande" , ce Roman de l'Allemagne, cousu de témoignages inédits, nourri de séquences vécues in vivo et de révélations éclairantes, relate l'épopée que représente l'actuel retour en majesté de l'Allemagne au premier plan des scènes européenne et mondiale. Ecrivain et journaliste, homme de radio et de télévision. Michel Meyer a longtemps été correspondant en Allemagne, en Russie et en Europe de l'Est. Intime de la chose allemande et de la confrontation Est-Ouest, confident et traducteur de Willy Brandt, proche des chanceliers Helmut Schmidt et Helmut Kohl, il a notamment publié une douzaine d'essais et de romans dont /'Histoire secrète de la chute du mur de Berlin. Le Démon est-il allemand ? et Le Frère Rouge.

09/2013

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Sociologie

Dialogues sur la Belgique. Souvenirs, images, questions

Quels événements, lieux et personnages demeurent dans la mémoire de dix-huit Belges connus lorsqu'ils pensent à leur pays ? Un groupe d'universitaires francophones et néerlandophones cherchent des réponses à cette question depuis plusieurs années. Ils ont organisé des rencontres avec des duos de différents domaines. Au fil de dialogues inspirants, on découvre certains souvenirs partagés - comme les Diables rouges à la Coupe du monde en 1986 ou l'affaire Dutroux - mais aussi des visions contrastées à propos de certains événements ou lieux comme les guerres mondiales ou Bruxelles. Les différences se situent souvent entre communautés de notre pays, mais aussi entre disciplines ou professions. Le livre débute par une introduction sur le contexte historique belge et la notion de mémoire collective. Il se termine par une conclusion dans laquelle les auteurs mettent en évidence certains fils rouges, mais aussi certains silences. Que retrouvons-nous dans cette mémoire prétendument collective ? Quels sont les éléments qui n'y figurent pas ? Bref, un tour d'horizon passionnant des souvenirs partagés et non partagés sur la Belgique. Dialogues sur la Belgique offre sur la Belgique d'hier et d'aujourd'hui un regard unique, fait de souvenirs évocateurs pour les Belges et d'images parfois surprenantes pour les non-Belges. La version néerlandaise de ce livre a paru sous le titre Dialogen over België. Herinneringen, beelden, opvattingen (Universitaire Pers Leuven, 2020). Avec la partipation de Nina Verhaeghe et Christian Laporte (journalistes), Herman Van Rompuy et Philippe Moureaux (hommes politiques), Dirk van Bastelaere et Laurence Vielle (poètes), Jan Verheyen et Adil El Arbi (réalisateurs), Kristien Hemmerechts et Vincent Engel (écrivains), Laurence Rase et Jean-Michel Saive (athlètes), Yves Noël et Christ'l Joris (responsables patronaux), Caroline Copers et Felipe Van Keirsbilck (syndicalistes), Brahim Laytouss et Myriam Tonus (théologiens).

10/2020

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Littérature française

Bref regard sur des années oubliées. 1960-1962

C’est en faisant son service militaire que l’auteur découvre l’Algérie et la réalité de la république française une et indivisible. Elle règne alors sur un empire colonial finissant qui s’achève en 1962 par l’indépendance de l’Algérie. Les pays libérés deviennent souverains. L’affaire est menée rapidement et ne rencontre que peu de difficultés sauf en Algérie. A la même époque l’Algérie n’est plus une colonie, ni un protectorat, ni un quelconque territoire associé, mais trois départements de la république. La république qui ne veut rien céder au FLN, le parti de l’indépendance, s’enlise dans une guerre qui ne dit pas son nom. Pour en sortir elle passe d’un extrême à l’autre, de l’intégration à l’indépendance. C’est une décision brutale qui fait suite et s’oppose à « l’Algérie c’est la France ». Le changement se fait dans la douleur et les drames. Les communautés sont les grandes perdantes. Pieds Noirs et Juifs sont chassés de leur pays, l’Algérie. Ils s’établissent en France. La migration des Arabes vers la France continue. Les Harkis, prisonniers dans leur pays, subissent la terreur des vainqueurs. Les Kabyles se heurtent aux Arabes. Mais malgré ces bouleversements, les peuples établis des deux côtés de la Méditerranée n’ont pas rompu leurs relations. Les Juifs continuent leurs conversations en arabe depuis la France avec leurs clients des souks. C’est rendu possible grâce au succès rapide du téléphone portable, d’internet, de la télévision par satellite, du transport aérien… qui rapprochent les gens séparés. Cinquante ans après elles retrouvent l’amitié qui ne les a jamais quittés…

12/2019

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Economie

Les faux jetons. Dans le secret des conseils d'administration

On m'avait prévenue, c'est un univers très fermé. Barricadé derrière ses règles de confidentialité. Tout ce qui se dit au conseil doit rester au conseil. On m'a dissuadée de chercher. On m'a affirmé que la "caste" , c'était fini. Que tout désormais n'est qu'éthique et ouverture. On m'a assurée qu'avec l'arrivée en leur sein de femmes, d'étrangers et même de salariés, ces hauts lieux de pouvoir n'ont plus rien à cacher. A l'ère de la transparence tous azimuts, les conseils d'administration sont pourtant les dernières forteresses. Protégés par de hauts murs de silence, c'est là que les "premiers de cordée" se rassemblent. Ils viennent des grandes écoles, de la haute administration et même de la politique. Ils y nouent de fructueuses alliances avec les héritiers des grandes fortunes. Ils se réunissent, une dizaine de fois par an, aux étages nobles de LVMH, Carrefour, Total, Orange... Ils y décident de notre avenir. Vont-ils créer des emplois en France ou en supprimer ? Investir dans la recherche ou maximiser les profits ? Fermer des sites ou relocaliser des industries ? Ces nomenklaturistes du XXIe siècle disent oeuvrer pour le bien commun. Ont-ils rompu avec le capitalisme à la française, incestueux et dominateur ? Ou se sont-ils contentés de tout changer pour que rien ne change ? Journaliste et écrivain, Sophie Coignard a publié de nombreuses enquêtes sur les dessous des administrations et des organisations, dont Un Etat dans l'Etat. Le contre-pouvoir maçonnique (Albin Michel, 2009), L'Oligarchie des incapables (Albin Michel, 2012) et, avec Romain Gubert, La Caste cannibale. Quand le capitalisme devient fou (Albin Michel, 2013).

10/2019

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Fantasy

La Brigade du surnaturel Tome 2 : Le Jardin des Hespérides

Claire et Keziah sont de retour ! Mais si le duo fête ses retrouvailles, ce n'est pas entre des draps blancs, mais au beau milieu d'un bain de sang... Les sept plaies de l'Enfer se déchaînent sur le monde depuis que la clé du Jardin des Hespérides a disparu et que l'équilibre est rompu. Car, alors que se pressent sur la Terre et le Ciel grenouilles et pluies de sang, Satan vient de jouer un magistral coup de poker : en direct, il fait le plus gros des coming-out jamais télévisés, celui de l'existence des Surnaturels ! Désormais, l'Humanité découvre qu'elle n'est pas seule, et que la fin des temps est une course contre la montre que seul un duo de choc peut éviter en retrouvant une petite clé volée... Mais par qui ? Et surtout, pourquoi ? Claire et Keziah, réunis pour l'occasion au sein de la toute nouvelle "Programme Interespèces" , sont les deux limiers chargés de faire le ménage et de ramener l'ordre et la clé... A moins que leur duo passionnel et électrique ne crée plus de chaos que l'Enfer lui-même n'aurait engendré... ! Une fin du monde programmée, une quête désespérée, un méchant vicieux, un duo de choc et une enquête qui remonte le temps aussi vite que se déchaînent les passions, voilà le cocktail explosif que propulse avec malice Floriane Impala dans ce nouvel opus. Croisez American Gods et l'Apocalypse, passez tout ça à la bombe fluo de la romance et de l'urban fantasy, et vous obtenez le tome 2 de La Brigade du Surnaturel ! Passionné, vilain, haletant !

06/2023

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Littérature française

Sur le sable

Apercevant des flammes derrière une dune qu'elle longeait au gré de ses pérégrinations, la narratrice s'arrête. A la lisière de l'incendie, recroquevillé sous une couverture, un homme prostré contemple le sinistre. Intriguée, la femme accepte de rester près de lui. En rupture de ban, elle vient de quitter un poste de veilleuse de nuit dans un hôtel parisien. Elle a également rompu avec l'homme qu'elle aimait. Les personnages des romans de Modiano, qu'elle a intégralement relus à la faveur de ses nuits de veille, lui offraient sans doute une meilleure compagnie... Flottant entre les êtres réels et les êtres de fiction, elle suit ce qu'elle appelle sa " pente douce ". L'homme de la plage ne cesse de parler. Il est venu enterrer sa mère et, dirait-on, voir disparaître cette maison de malheur où se sont noués pour lui tant de drames : la jeune noyée d'un dimanche de son enfance, sa mère qui venait y rejoindre son amant, un ancien de l'OAS, et Sandra, avec qui il aurait aimé vivre là mais qui a été brutalement extradée vers l'Italie pour y être emprisonnée. Au fil du monologue de ce compagnon de hasard, son auditrice est comme malgré elle envahie par ses propres fantômes. Ses deuils, son amour perdu à Bologne, sa quête et ses combats ressurgissent, brossant par touches légères le portrait d'une femme dont la liberté et la solitude sont les véritables compagnes. Avec ce onzième livre, Michèle Lesbre poursuit sa route, déterminée et lumineuse, où le pouvoir enchanteur des mots réveille la rumeur du monde.

05/2009

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Rendre le pouvoir. Les présidents américains après la Maison-Blanche. De Washington à Trump

L'histoire des anciens présidents américains montre qu'en démocratie, rendre le pouvoir n'est guère moins important que le prendre ou l'exercer : c'est un acte indispensable à la continuité des institutions. Lorsque Donald Trump refuse de quitter la Maison-Blanche et tourne le dos à l'histoire de son pays, il fait peser une menace sur la démocratie américaine. La tradition de transfert ordonné du pouvoir trouve ses origines dans la figure de George Washington qui, en choisissant de se retirer volontairement au terme de son second mandat, instaura un précèdent. Parmi ses successeurs, seul Franklin D. Roosevelt passa plus de huit ans à la tête de l'exécutif (1933-1945) ; en vigueur depuis 1951, le vingt-deuxième amendement interdit désormais d'effectuer plus de deux mandats. Le retrait de Washington donna également naissance à la figure de l'ancien président, dont les contours se sont dessinés au fil du temps : après son discours d'adieu, il doit se dessaisir de ses archives, publier ses mémoires, laisser gouverner ses successeurs et répondre favorablement à leurs sollicitations quand il faut manifester l'unité de la nation. Certains anciens présidents s'illustrèrent par une retraite longue et féconde : John Quincy Adams combattit l'esclavage à la Chambre des représentants ; William Howard Taft présida la Cour suprême de 1921 à 1930 ; Jimmy Carter s'engagea dans l'action humanitaire après sa défaite de 1980. En refusant de rendre le pouvoir sans y être contraint, Donald Trump a bouleversé tous les précédents et rompu avec une tradition politique américaine vieille de plus de deux siècles.

10/2023

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Littérature étrangère

Les passions de l'âme

Ce roman relate les derniers mois de l’existence de René Descartes. Invité à Stockholm par la reine Christine de Suède, à l’apogée de sa gloire (son pays sort vainqueur de l’interminable guerre de Trente Ans), le philosophe se lance dans un voyage éprouvant vers la Suède, au seuil d’un hiver terriblement rigoureux. Les premières rencontres avec la reine tournent mal. Descartes, peu rompu à l’art de la conversation mondaine et des frivolités de cour, s’avère maladroit et Christine se révèle changeante et capricieuse : Descartes n’était qu’une proie qui, une fois conquise, l’ennuie aussitôt. En plusieurs mois, la reine ne lui accorde, que quelques entretiens décevants, au cours desquels elle marque une totale indifférence aux idées du penseur, préférant le pousser à écrire une pièce en vers à sa gloire ou pour participer (en tant que... danseur) à un ballet où elle-même tiendra l’un des rôles principaux. La morosité et la solitude du séjour de Descartes en Suède sont heureusement agrémentées par les rencontres avec un peintre et poète espagnol, Machado, lui aussi convié à la cour en pure perte par la reine. Les Passions de l’âme, formidable roman épistolaire, entremêle avec une délicieuse habileté des textes authentiques (la correspondance de Descartes) ou apocryphes, mêlant le vrai et le faux, le dit et le non-dit, dans un souffle magistral. L’auteur "comble les lacunes", comme il le dit lui-même dans l’avis au lecteur, et joue d’une imagination érudite, dessinant ainsi un portrait saisissant du philosophe et de sa pensée en mouvement.

10/2013