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Littérature française (poches)

Ourika

Amie de Chateaubriand et de Mme de Staël, Claire de Duras fut le premier écrivain à donner sa voix à une femme de couleur victime des préjugés raciaux. Ourika (1823) retrace l'histoire saisissante d'une jeune Sénégalaise: ramenée en France à la veille de la Révolution pour être offerte à la princesse de Reauvau, qui l'élève comme sa fille, elle découvre en grandissant que l'éducation, la morale, la religion ne suffisent pas à rendre les individus égaux. Goethe avait été bouleversé par ce roman. Si, deux siècles après sa parution, il continue de nous émouvoir, c'est, comme le suggère l'écrivain britannique John Fowles, parce qu'il "touche vraiment un des points les plus profonds de l'art, le désespoir de ne jamais atteindre la liberté dans un milieu déterminé et déterminant. Voilà pourquoi Ourika d'un côté plonge ses racines dans le XVIIe siècle français, chez Racine, I.a Rochefoucauld, Mme de La Fayette, tandis que de l'autre côté il regarde vers Sartre et Camus. C'est l'examen clinique d'une outsider, de l'éternel étranger dans la société humaine".

09/2010

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Sociologie

Combat 1941-1974. Une utopie de la Résistance, une aventure de presse

C'est l'histoire d'une utopie politique et morale née de la Résistance et pariant sur l'intelligence du lecteur et sur ses espérances. C'est aussi l'histoire d'une aventure de presse rattrapée par les impératifs d'une banale entreprise, avec ses logiques commerciales et financières. Le lecteur découvre une modeste feuille imprimée clandestinement à Lyon, s'attache à un quotidien d'une grande sensibilité, puis, happé par le brouhaha politicien, il s'en détourne et l'abandonne à son sort : une mort certaine. Chemin faisant, il croise Albert Camus, la première grande plume, et Berty Albrecht ; mais aussi Georges Bernanos et André Gide, Pascal Pia et Henri Frenay, Raymond Aron et Henri Calet, Roger Grenier et Maurice Nadeau, Jean-Paul Sartre et Jacques Laurent ou bien encore Jacques Soustelle et Louis Pauwels, Philippe Tesson et Maurice Clavel. Tous entretinrent la flamme de la passion. Devenu un mythe dans la mémoire collective, Combat est, aujourd'hui encore, une référence pour qui s'intéresse à l'intelligence du monde et à la manière de la défendre face à l'ignorance et à la phraséologie sans distance.

09/2013

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Littérature française

Les Anneaux de la Fiancée. Tome 3, Terre

Année 60. Né d'un père paysan qui lui inspire un profond dégoût, il idolâtre sa mère. Ses premières passions : champignons, vols d'étourneaux, Tour de France, Don Quichotte, et... Mariette ! Un matin d'hiver, on retrouve son père mort, gelé, accroché aux barbelés d'une clôture. Trop saoul pour la franchir ! Épuisée par le travail, sa mère mourra bientôt. En même temps que Camus, il rencontre Mélusine, fille de l'épicière. L'autre monde ! Pour elle, il part étudier à Lille, se lance dans le commerce international. Ils auront deux enfants, Viviane... et Raymondin, victime adolescent d'une grave chute de cheval. Il est pour l'euthanasie. Pas Mélusine. Sa vie bascule. Une femme dans chaque pays. Un jour, en Autriche, il l'aperçoit... ELLE ! Seule, peintre, troublante... Ils partent vivre leur amour en Bretagne. Un soir, rentrant de Belle-Ile, ils trouvent un billet sous leur porte : l'annonce d'une visite... Viviane. Dédié à Henri Thomas, servie par une écriture vive et sensuelle, cette vie d'homme court d'une rive à l'autre de l'Europe, à la recherche de la Femme-Fiancée, et... de sa Lumière d'or sur les traces de Sarah Bernhardt.

04/2009

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Littérature française

Journal. Tome 2, 1995-1999

Le deuxième tome du Journal couvre les années 1995-1999 : des années denses, qui sont celles du changement de vie, et des débuts de la notoriété littéraire. L'écrivain connaît ses premiers succès avec La Gloire des Pythres (1995), L'Amour mendiant (1996), L'Amour des trois soeurs Piale (1997), et quitte l'enseignement public pour la direction littéraire des Editions Balland. Nous le suivons dans ses difficultés intérieures, comme dans ses voyages au Liban, en Syrie, au Québec, ou encore au Pérou en compagnie de Paul Otchakovsky-Laurens. Cette période est aussi celle du bouleversement personnel suscité par la naissance de sa première fille, Marie. Comme dans le premier tome, nous y rencontrons de nombreux personnages, connus ou inconnus, des éditeurs : P. O. L. , Denis Tillinac, Jean-Marc Roberts, des peintres : Ernest Pignon-Ernest, Henri Cueco, et, bien sûr, des écrivains : Christine Angot, Pierre Bergounioux, Renaud Camus, Marie Darrieussecq, Michel Deguy, Guillaume Dustan, Alice Ferney, Michel Houellebecq, Charles Juliet, Milan Kundera, Bernard Lamarche-Vadel, Eric Laurrent, Andreï Makine, Robert Marteau, Pierre Michon, Philippe Sollers, Jude Stéfan... La parution du Journal en feuilleton dans La Revue Littéraire a cessé, au profit de la publication exclusive en volume.

04/2019

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Histoire internationale

Algérie. Mémoire déracinée

Je savais peu de chose de mon père. Il n'aimait guère parier de lui-même et, sur son enfance d'orphelin, restait totalement muet. Il est mort à Nice, peu de mois après avoir été " rapatrié ". Avide de revivre notre complicité d'antan, j'ai voulu découvrir ses origines et son passé. La recherche de ses racines m'a conduit à explorer son lieu de naissance où sont également nés Albert Camus et le maréchal Alphonse Juin, le vainqueur de la campagne d'Italie, puis à étudier l'histoire de ce peuple éphémère et toujours vivant qu'on nomme ici " les Pieds-noirs ". Le calvaire des générations qui m'avaient précédé sur le sol algérien illustre avec cruauté un siècle et demi de destins croisés entre la France et le Maghreb. Tant de liens rattachent les événements révolus et ceux qui assaillent l'Algérie actuelle ? Croyant se débarrasser du problème algérien, la France a bâclé sa sortie, sacrifiée Harkis et Pieds-noirs et laissé étouffer dans l'œuf la démocratie algérienne. Ce problème, elle le retrouve à présent intact devant sa porte. Pour comprendre aujourd'hui, il faut se souvenir d'hier.

11/1999

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Religion

Maurice Zundel. La figure lumineuse d'un mystique

La vie de Maurice Zundel ne manqua pas d'aspérités. Prêtre diocésain, original dans sa pensée et son ministère, il fut incompris de son évêque qui n'aimait pas les francs-tireurs. Il fut éloigné de son diocèse pendant vingt ans. Les routes de cet exil passèrent par Rome, Paris, Londres entre autres ; et pendant la guerre, il vécut au Caire. Les trente dernières années de sa vie, il reçut un poste modeste de prêtre auxiliaire à la paroisse du Sacré-Coeur d'Ouchy. Mais il vécut une vie nomade de prédicateur et d'auteur spirituel. L'épreuve de l'exil l'obligea à creuser et à trouver des ressources au fond de son être. Il en résulta une pensée personnelle, forte et originale, inspirée par saint François d'Assise et en dialogue avec Camus, Sartre ou Nietzsche. L'abbé Gilbert Vincent, qui fut son ami, retrace avec vigueur cet itinéraire d'un auteur spirituel, qui avait de géniales fulgurations. Pour compléter et illustrer cette évocation, Marc Donzé a choisi des textes biographiques, philosophiques ou théologiques de Maurice Zundel. Ils permettent d'entrer sans sa pensée, par le coeur autant que par l'intelligence.

11/2017

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Biographies

Dossier Trocchi. L'Homme qui voulait faire de sa vie une oeuvre d'art

"J'aurais voulu être Alexander Trocchi. J'aurais voulu être aussi beau, aussi singulier, aussi talentueux que lui. J'aurais aimé moi aussi être un séducteur en série, un libertin sans entraves. Moi aussi, j'aurais été adulé par Patti Smith, William Burroughs, Allen Ginsberg, Jim Morrison, Leonard Cohen, John Lennon ou Eric Clapton. En Alexander Trocchi, j'ai cru voir mon envers solaire, mon frère de lumière, un modèle, un exemple à suivre. Il avait fait de sa vie une oeuvre d'art. Et puis, un jour, j'ai découvert qui il était vraiment". Proche de Debord, Alexander Trocchi (1925-1984), lettriste puis situationniste, a été éditeur à Paris, journaliste puis capitaine de chaland à New York, et serait peut-être devenu un grand écrivain s'il n'avait eu un talon d'Achille : l'héroïne, dont il était un fervent défenseur. Détesté par les bienpensants, poursuivi par la police, il a passé son temps à fuir les auto rités comme les responsabilités. Evoquant une époque bohème presque irréelle, Christophe Bourseiller réhabilite ce personnage déclassé, hors norme, "dandy psychédélique" pour les uns et "Camus écossais" pour les autres.

01/2023

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Ouvrages généraux

De l'absurdite du monde

Qui n'a jamais pensé que son existence était dépourvue de sens, et que nous devions répéter quotidiennement les mêmes gestes ? Qui n'a jamais souffert, pleuré, désespéré d'inégalités ; homme, femme ou autre, noire, jaune, blanche ou bleue (pourquoi pas ? ), jeune ou pas, croyant ou non, qui n'a jamais été victime des exactions de la Vie et confronté à l'absurdité du Monde ? Pourquoi ? Camus nous rappelle : " Il y a un envers de la vie qui appelle l'angoisse. Ce sont les conditions sociales, leur injustice, la guerre, la mécanisation des travailleurs, les aléas et accidents de l'existence, la perte, celle de la santé, une rupture, la mort, la maladie d'un enfant, le mal, le martyr des innocents, les grands espaces. Vient un moment où le monde et l'existence semblent n'avoir ni règle, ni but. Cet arbitraire de l'existence que la conscience en s'éveillant révèle, c'est l'absurde ". Nous cherchons tous un sens à notre vie ... malgré l'indifférence du Monde à notre égard, et tous nos " pourquoi " restés sans réponse. Question ontologique fondamentale. Voici quelques réflexions à ce propos.

02/2022

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Littérature française

Un homme sans titre

#SelectionPrixPorteDoree23 – "Si tu étais si attaché à ta carte d'ouvrier, c'est sans doute parce que tu étais un homme sans titre. Toi qui es né dépossédé, de tout titre de propriété comme de citoyenneté, tu n'auras connu que des titres de transport et de résidence. Le titre en latin veut dire l'inscription. Et si tu étais bien inscrit quelque part en tout petit, ce n'était hélas que pour t'effacer. Tu as figuré sur l'interminable liste des hommes à broyer au travail, comme tant d'autres avant toi à malaxer dans les tranchées".

En lisant Misère de la Kabylie, reportage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. L'auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d'Algérie en 1962, embauché comme manoeuvre à la Société métallurgique de Normandie. Ce témoignage captivant est un cri de révolte contre l'injustice et la misère organisée, mais il laisse aussi entendre une voix apaisée qui invite à réfléchir sur les notions d'identité et d'intégration.

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Biographies

Simone de Beauvoir. Douée pour le bohneur

"Jamais je ne vivrai la vie ordinaire et monotone de ma mère. Jamais je n'accepterai ce destin de femme soumise à un homme. J'aurai un travail et je gagnerai ma vie". Née à Paris dans une famille bourgeoise désargentée, Simone de Beauvoir est reçue deuxième à l'agrégation de philosophie derrière Jean-Paul Sartre qui deviendra son compagnon. Elle osera refuser le modèle imposé aux femmes : se marier et élever les enfants. Leur couple libre, rebelle, audacieux, est devenu mythique. La vie de cette grande romancière, mémorialiste et philosophe est racontée à la première personne, de sa naissance en 1908 à son décès en 1986. A force de travail et de détermination, cette grande féministe est devenue un symbole de courage et d'émancipation. Paul Nizan, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian, Albert Camus, Alberto Giacometti, Juliette Gréco, Gisèle Halimi et bien d'autres croiseront sa route ; L'amitié est essentielle, tout comme l'amour. Jean-Paul Sartre, Nelson Algren, Claude Lanzmann la chériront. Son chemin, parsemé d'embuches, sera sa quête de la liberté. "Femme, vous lui devez tout" dira Elisabeth Badinter Sur scène, ce texte est magistralement interprété par Marie Christine Barrault.

01/2023

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Littérature francophone

Quarante années parmi les francophones. Un intrus dans le pré-carré

Dans cet ouvrage, l'ambassadeur Nureldin Satti relate les raisons pour lesquelles il a décidé d'apprendre la langue française au milieu des années 1960, élément important dans sa longue carrière académique et diplomatique. La France, pays de la liberté et des droits humains, l'a toujours attiré. Les oeuvres de grands écrivains Français de l'époque tels que Sartre, Beauvoir, Camus et tant d'autres furent traduits en Arabe à Beyrouth et au Caire, et les cinéastes de la Nouvelle vague bénéficiaient d'une grande audience au Soudan. L'auteur relate également des phases de sa carrière diplomatique et de son travail en tant qu'interprète présidentiel, ce qui lui a donné l'opportunité de fréquenter des grandes personnalités françaises et africaines et d'assumer des hautes fonctions telles qu'ambassadeur à Paris, chargé d'affaires au Tchad, représentant du Secrétaire Général des Nations unies au Burundi et représentant de l'UNESCO dans plusieurs pays d'Afrique. Ce livre est un beau témoignage d'un arabisant anglophone, attaché à la langue et à la culture françaises pour lesquelles il exprime toute sa reconnaissance.

06/2022

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Littérature française

Voyage sans retour

Si on ne croit en rien, si rien n'a de sens et si nous ne pouvons affirmer aucune valeur, tout est possible et rien n'a d'importance. Point de pour ni de contre, l'assassin n'a ni tort ni raison. On peut tisonner les crématoires comme on peut aussi se dévouer à soigner les lépreux. Malice et vertu sont hasard ou caprice. On décidera alors de ne pas agir, ce qui revient au moins à accepter le meurtre d'autrui, sauf à déplorer harmonieusement l'imperfection des hommes. Albert Camus L'homme révolté Alvaro Marchetti est né à Imola, Italie, en 1948. En Italie il travaille, très jeune, dans la métallurgie. Il vit en France depuis 1970, où il obtient une licence de théâtre à la faculté de Paris VIII Vincennes. Alvaro Marchetti a travaillé dans plusieurs théâtres et centres de culture à Paris et en France : Palais de Chaillot, Théâtre de la Ville, Centre Pompidou, Futuroscope, Le Printemps de Bourges, la Bibliothèque nationale François Mitterrand (BNF) de 1996 à 2006 comme régisseur général. Il habite aujourd'hui dans les Cévennes.

10/2021

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Histoire littéraire

Les cent qui restent. 100 écrivains français du XXe siècle qu'on lira encore en 2100

Bernard Morlino, journaliste et écrivain, brosse 100 portraits de femmes et d'homme de lettres de langue française qui ont marqué le XXe siècle sn un élégant ouvrage cadeau pour Noël. Une invitation à la lecture... ou à la relecture. Cent classiques Bernard Morlino présente les cent femmes et hommes de lettres du XXe siècle qui seront toujours lus et célébrés en 2100. Un panorama des autrices et auteurs de langue française les plus remarquables, dont sont présentés (en quatre pages pour chacun) le parcours, la famille littéraire, les oeuvres majeures et les singularités. Au sommaire de cette galerie de portraits : Des poètes : Apollinaire, Aragon, Bobin, Breton, Char, Cocteau, Michaux, Perros, Ponge, Queneau, Valéry... Des romanciers : Aymé, Bernanos, Camus, Céline, Drieu, Gary, Giono, Houellebecq, Kessel, Malraux, Mauriac, Modiano, Morand, Nimier, Perec, Proust, Robbe-Grillet, Rolland, Romains, Tournier, Vailland, Vian... Des femmes : Colette, Beauvoir, Despentes, Duras, Ernaux, Leduc, Némirovsky, Sagan, Weill, Yourcenar... Des intellectuels : Alain, Bachelard, Bergson, Cioran, Debord, Foucault, Jankélévitch, Lévi-Strauss, Maurras, Péguy, Sartre... Des mémorialistes : Fargue, Genevoix, Léautaud, Suarès... Des dramaturges : Claudel, Guitry, Montherlant... Des auteurs de la francophonie : Césaire, Senghor... Des auteurs de romans policiers : Dard, Leblanc, Leroux, Simenon...

10/2023

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Critique littéraire

L'écriture du jour. Le Journal d'André Gide

Le Journal de Gide a quelque chose de fondateur en ce qu'il réalise comme aucun autre ce qui fait la loi même de cette pratique qu'est l'Écriture du jour. Ni autoportrait, ni autobiographie, ni confession qui sont des entreprises de rétrospection, le Journal traque et dessine dans la trivialité fragmentée des jours, une trace singulière de soi à même le Réel. En ce sens, l'écriture du jour est la tentative de se dépendre de toutes les doxa tout en s'y affrontant : les discours du Monde, comme les discours du Moi ; mais c'est également le lieu où s'éprouve au présent l'authenticité de la parole dans ses engagements les plus exclusifs : l'amour, le mysticisme, le politique. Si Gide a pu passer pour le premier des Modernes grâce aux innovations formelles de son œuvre romanesque, son Journal extrait de lui un visage plus secret, plus fascinant et moins saisissable : celui du premier des Maîtres que le vingtième siècle ne cessera, au travers de ses lecteurs les plus attentifs (Sartre, Blanchot, Camus, Barthes, Lacan...), de vouloir ressaisir. Ce livre a obtenu lors de sa première publication en 1985, le Grand Prix de la Critique.

01/2001

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Littérature étrangère

Bambou. Chroniques d'un amateur impénitent

" Plante une pousse de bambou - coupe du bambou pour le reste de ta vie. " Voilà un proverbe chinois dont William Boyd a compris l'ineffable sagesse en revisitant la masse de ses articles et chroniques, c'est-à-dire essentiellement ses écrits de journalisme littéraire. Du coup, muni d'un titre tout trouvé, Bambou, et d'un solide sécateur, Boyd a entrepris un grand élagage dans les millions de mots que, parallèlement à dix romans, recueils de nouvelles et autres scénarios, il n'a pas cessé de s'approprier depuis sa première recension voici près de trente ans. Dans la sélection opérée ici, et qui couvre la période 1978-2004, sont regroupés critiques, commentaires, portraits de " people " (ceux sournoisement délectables du duc et de la duchesse de Windsor par exemple), de peintres, d'auteurs (Rousseau, Camus, et son cher Tchekhov) ou bien de villes (Londres, Paris, Montevideo), qui tous témoignent d'une curiosité constamment en éveil et d'une plume généreuse - plume que pourtant l'auteur, si l'on en juge par ses remarquables articles sur l'art et les artistes, semble avoir parfois souhaité remplacer par un pinceau...

09/2009

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Beaux arts

Une attention aimante. Ecrits sur l'art (1944-1971)

Cet ouvrage rassemble les textes de critique d'art que Jean Grenier a fait paraître de 1944 à sa mort dans divers journaux, magazines et revues. Il donne accès à un ensemble de textes difficiles à consulter à force de dispersion et qui constituent des sources passionnantes concernant l'histoire de l'art français de l'après-guerre. Il permet aussi de compléter la connaissance d'un philosophe, d'un romancier et d'un intellectuel qui a notamment été le professeur de philosophie d'Albert Camus. Tenant la chaire d'esthétique à la Sorbonne et ami des peintres, collaborateur assidu de Combat, L'Express, La N.R.F., Les Lettres françaises, Preuves, La Nef ou de L'Œil, Jean Grenier explore avec intelligence et profondeur, dans un style littéraire particulièrement élégant, l'ensemble du champ de la peinture de son temps, commentant des artistes de premier plan (dont Braque, Chagall, de Staël) autant que des figures moins connues. Il déploie une pensée esthétique d'ensemble qui, sans être systématique ou précisément conceptuelle, est philosophiquement originale. On lui doit d'avoir signalé quelques-unes des difficultés majeures de la création contemporaine, en particulier la question complexe de l'art abstrait.

04/2008

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Philosophie

Eloge du pessimisme

Aphorismes, pensées, jugements d'auteurs et acteurs de tous les temps - Aristote, Balzac, Camus, Descartes, Einstein, Flaubert, Goethe, Hugo, Illych, Joubert, Kant, Lupasco, Montaigne, Napoléon, Omar, Pascal, Rostand, Shaw, Tao, Unomuno, Vinci, Wilde, Zola, et les autres - sont rassemblés et organisés en espérant en faire une force de frappe propre à réhabiliter le pessimisme. " Tous les malades sont optimistes ". L'optimiste parie. Le pessimiste analyse. Il vaut mieux, bien sûr, prendre pour réel un risque réel et pour fictif un risque fictif, mais l'erreur de l'optimiste (erreur du premier ordre) et celle du pessimiste (erreur du deuxième ordre) ont des conséquences différentes L'optimiste qui espère fictif un risque réel va dans le mur. Le pessimiste qui craint un risque fictif ne perd que du temps. Tenant compte de l'irrationalité des opinions, les chefs charismatiques agissent en pessimistes derrière un écran d'optimisme spectacle. Il n'y a que des optimistes légers pour avoir disséminé virus, prions, hydrocarbures, pesticides, plomb, amiante, et les cent mille molécules toxiques qui polluent notre air, notre eau, notre sang et l'avenir de nos enfants.

11/2004

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Littérature étrangère

Correspondance 1950-1969

De son exil argentin, Witold Gombrowicz, cherchant à publier son deuxième roman et une pièce de théâtre écrits après la guerre, entame une relation épistolaire avec le directeur de la revue polonaise Kultura, Jerzy Giedroyc. Durant ces années d'isolement et d'incompréhension, avec une conviction inébranlable et une lucidité rarement en défaut, il associe celui qui devint son éditeur à tous ses efforts pour conquérir d'abord un public polonais réticent, puis une audience internationale. L'intérêt de cette Correspondance réside d'abord dans la confrontation de personnalités exceptionnelles. Deux grandes figures intellectuelles de l'exil défendent et illustrent la liberté d'expression et de création : l'écrivain polonais majeur promis à une célébrité mondiale, et celui qui a favorisé, par son activité éditoriale, les bouleversements intervenus en Pologne et en Europe de l'Est dans les années quatre-vingt. Outre qu'elle apporte des éléments nouveaux sur les personnalités respectives des deux interlocuteurs, cette Correspondance évoque aussi les affinités de Kultura et de Witold Gombrowicz avec J. Czapski, K. Jelenski, C. Milosz) S. Mrozek, Camus, Malraux, Martin Buber, Koestler, et bien d'autres.

03/2004

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Critique littéraire

La honte

La honte : émotion particulièrement inavouable, à la fois historique et singulière, intime et collective, plus que toute autre, peut-être, extensive, expansive, contagieuse et susceptible de traverser tous les individus sans distinction. La honte, c'est aussi un des grands ressorts de la littérature. Nous pouvons en effet nous sentir solidaires de quiconque fait l'aveu de sa honte, et singulièrement de celui qui l'écrit, parce que, ayant partie liée avec notre expérience commune, il est celui qui nous dit "honteux lecteur, mon semblable, mon frère". Plongeant dans les gouffres de la déconsidération de soi, la littérature ose briser avec fracas le "silence sacré de la honte". Relisant de grands textes (Rousseau, Dostoïevski, Kafka, Leiris, Gombrowicz, Duras, Philip Roth, Rushdie, Coetzee...), Jean-Pierre Martin déploie les multiples formes de la honte - intime, sociale, historique, politique-en particulier au coeur du récit des survivants (Levi, Antelme, Semprun, Seel...), dans la trame du roman des origines (Memmi, Camus, Cohen, Nizan...), à la source du geste même de l'écriture (Gombrowicz). Ces fragments de discours honteux que tient la littérature, mieux que toute théorie, restituent au plus près l'incessante transformation d'un sujet en un objet.

02/2017

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Philosophie

De la rencontre

" Parce que les choses sont toutes différentes de ce qu'on en voit en mendiant - ainsi les choses t'ont fait grand. Et peux-tu encore nous dire quand ? Une nuit, une nuit - le temps d'une nuit et elles nous parlaient autrement. " (R. M. Rilke, La folie. Livres des Images, Insel Verlag 2000, p. 16 -17). Depuis Kant, les choses " en soi " font " scandale " pour une phénoménologie qui ne s'occupe en vérité que de leur apparaître pour nous. Or, le paraître pur des choses, leur " faire monde " précède à toute expérience comme à tout acte de connaissance. C'est la rencontre avec cet Inconnu qui est au coeur d'une autre phénoménologie, différente de celle préconisée par Husserl ou Fink. Avec la pensée de M. Richir sur la " phantasia-affection ", avec les "Rêveries" de J.-J. Rousseau, avec la nouvelle d'A. Camus entre " l'exil et le royaume ", finalement avec " l'Hymne à la nuit " de Novalis et les " Dinggedichte " de Rilke, elle fait une entrée " en différé ". Car " tout ce qu'on destine à faire partie du monde est en chute libre - est comme posé sur une vague " (op. cit., p. 36).

11/2012

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Informatique

ORACLE8i. Database Administration

Here's a practical book based on the authors long experience managing Oracle systems. It runs the gamut from the important details of database administration to advanced topics like Oracle replication and the standby database. It shows you how to implement a host of new features offered by Oracle8i. Written for intermediate and advanced database administrators, Oracle8i Database Administration is also a great resource for database users, application programmers, systems analysts, project managers, system administrators and data warehousing professionals. If you've had any questions about Oracle8i, the answer is probably right here. This book shows you solutions, teaches you workarounds, and provides you with tips that will save you time. What's inside - Detalled solutions to, common database problems - How to, implement range, hash and composite partitioning - Steps to, implement a standby database environment - Details on installation, tablespaces, objects, triggers, stored procedures, PL/SQL, backup and recovery - Real-world examples for OLTP and data warehousing applications - New features of Oracle8i such as online index creation, transportable tablespaces, function-based index and more - Advanced topics like performance and timing, parallel execution, advanced replication - Hundreds of tested scripts for UNIX, LINUX and Windows NT

11/1999

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Critique littéraire

Lettres choisies

Eudora Welty écrit : "Il y a derrière ces lettres quelque chose d'une lutte farouche qui ne peut pas nous échapper ; ce sont des lettres de vie ou de mort, qui ont trait aux conditions d'une survie, la survie de son génie." On découvre ici Faulkner en butte à d'incroyables ennuis d'argent. C'est pourquoi il écrit des nouvelles pour les magazines et fait une douzaine de séjours aux "mines de sel" de Hollywood, pour écrire des scénarios. Mais il y a aussi l'incompréhension des proches, les liaisons pour se consoler et le recours à l'alcool. On trouve aussi dans ce recueil deux douzaines de lettres admirables, écrites de France pour sa mère, et, vingt ans plus tard, les réponses éclairantes aux questions de Malcolm Cowley. Il y a encore les bribes d' "aveux" (les doutes sur l'oeuvre, le désespoir quant au monde) aux maîtresses : à Joan Williams, à Else Jonsson, à Jean Stein. En bref, on trouvera ici le Faulkner américain qui nous manquait et qui confirme, comme au second degré, que ses trois grands hérauts français (Malraux, Sartre et Camus) n'avaient pas tort de le voir en tragique.

05/1981

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Développement personnel

Pierres de touche. Méditations quotidiennes à l'intention des hommes

" Les mots qu'on me dit ou que je lis sont pour moi un contact en prise directe. Ce contact me sort de ma confusion ; il est comme un phare qui m'éclaire et m'aide à retrouver mon chemin. " Les hommes qui désirent parvenir à la sérénité ou qui souhaitent préserver leur équilibre émotionnel et spirituel trouveront dans cet ouvrage le soutien quotidien dont ils ont besoin : 366 textes de méditation fondés sur les Douze Etapes, soit un texte pour chaque jour de l'année. Ces textes de méditation explorent les différents rôles masculins, ceux d'amant ou d'époux, ceux de père ou d'ami. Chaque texte est précédé d'une citation et suivi d'une pensée du jour. La citation touche le sujet abordé dans le texte, par exemple les rapports intimes, la solitude ou la spiritualité. Les citations proviennent de divers auteurs dont : Shakespeare ; Beaudelaire ; Aristote ; Nietzsche ; Woody Allen ; Pablo Casals ; Antoine de Saint-Exupéry ; Jacques-Yves Cousteau ; Albert Camus ; Oscar Wilde ; Erich Fromm ; Malcolm X ; Bob Dylan. Quant à la pensée du jour, elle vise à mettre en lumière de nouvelles possibilités et à vous insuffler la force de poursuivre votre cheminement.

11/2017

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Littérature étrangère

Correspondances étrangères. Dépêches de Lahore, New York et Londres

Le monde est sa patrie. Il est né au Pakistan, il a vécu en Italie, en Angleterre, aux Etats-Unis. Jeune romancier surdoué (L'intégriste malgré lui, Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante), Mohsin Hamid est aussi un infatigable voyageur, à la culture aussi vertigineuse que cosmopolite. Passant avec un enthousiasme contagieux de la chronique intime à la réflexion sur la mondialisation, de la littérature à la politique, du cinéma au questionnement religieux, les 36 essais rassemblés dans ce recueil, écrits au gré des circonstances au cours des quinze dernières années, dressent un tableau singulièrement vivant de notre monde, et un autoportrait intellectuel non moins original. Qu'il nous livre ses réflexions sur la paternité ou sur les rapports entre l'Islam et l'Occident, qu'il nous raconte la projection d'un film hollywoodien à Lahore ou qu'il rende hommage aux écrivains qui l'inspirent, de Toni Morrison à Murakami en passant par Camus ou Tabucchi, jamais Mohsin Hamid ne se départit de son humour et de sa lucidité. Réjouissante déclaration de guerre à tous les dogmatismes, cet essai pluriel est la profession de foi d'un véritable honnête homme de notre temps.

01/2016

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Football

Caviar magazine N° 13 : Joueurs de chant

Caviar est un ouvrage à mi-chemin entre le livre et le magazine qui s'attache à faire du football un fait de société, carrefour de thématiques multiples. Le sport le plus populaire du monde a cette capacité-là. Il réunit, intéresse, et qu'il plaise ou non, ne laisse personne indifférent. Dans Caviar, le football est donc un prétexte pour parler de la société toute entière. S'il s'adresse aux fans de football, cet ouvrage a aussi pour objectif de réconcilier le sport roi avec celles et ceux qui le fuient. L'objectif de Caviar Magazine, c'est aussi de rendre accessible un ensemble de thématiques habituellement réservées à un public plus sélectif. Comprendre la passion d'Albert Camus pour le football est un merveilleux moyen de se plonger dans ses ouvrages. Saisir la rivalité entre deux clubs, l'un serbe, l'autre croate, est un outil formidable pour comprendre et s'intéresser aux guerres de l'ex-Yougoslavie. Dans Caviar, le football est donc une porte d'entrée, un pont-levis pour accéder à une forteresse culturelle, sociale et intellectuelle parfois un peu fermée.

12/2022

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Contes et nouvelles

Contes à faire peur

"Dans ce monde noir, où elle nous oblige à évoluer, s'accomplit la dénonciation des pires travers, la rapacité liée au règne de l'argent, la possessivité étendue des choses aux gens, les violences perpétrées sur les femmes et, si les contes se dispensent d'un épilogue édifiant, ils appellent à condamner ces organisations dont aucune ne résiste à la critique. L'on pourrait conclure à l'idée que la peur est une traversée des pans sombres et menaçants de cette société qui n'est jamais que la nôtre." Jacques Sirgent et Sylvie Camet Les lecteurs partiront ici à la découverte d'une auteure, passée sous silence, certainement du fait qu'il s'agit d'une femme : Claude Vignon, pseudonyme de Marie Noémie Cadiot. Ecrivaine, sculptrice reconnue et journaliste, la postérité ne semble avoir retenu d'elle qu'une alliance avec l'occultiste Eliphas Levi. Le recueil original qu'elle publia en 1857, Contes à faire peur, aurait dû marquer l'histoire du genre fantastique, la littérature d'inspiration gothique et frénétique. Il est aujourd'hui reproduit en fac-similé dans la présente édition.

03/2024

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Biographies

Georges Bernanos, à la merci des passants

Une grande et passionnante biographie parsemée de citations percutantes de l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, écrite par son fils cadet, témoin privilégié. " Si l'on dit de Georges Bernanos (1888-1948) qu'il fut le plus grand romancier de son temps, nul n'est surpris... ", écrivait André Malraux en 1974. Cet avis fut largement partagé par ses pairs en littérature, de François Mauriac à Julien Green en passant par Antonin Artaud et Albert Camus. La biographie passionnée de Georges Bernanos offerte par Jean-Loup Bernanos (1933-2003), fils cadet, témoin direct et dépositaire d'un grand nombre de souvenirs et d'inédits qui éclairent les périodes les moins connues de la vie du grand pamphlétaire qu'il fut aussi, nous fait découvrir un être d'exception dont les intimes disaient qu'il était encore plus grand que son oeuvre, et le plus humain des hommes. A chaque page de cet opus, qui est aussi une histoire littéraire et politique de la première moitié du XXe siècle, la parole visionnaire de Bernanos résonne toujours avec la même puissance et la même actualité : " J'ai juré de vous émouvoir - ; d'amitié ou de colère, qu'importe ? "

09/2023

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Du XVIe au XIXe siècle

Missionnaire au Kiang-Si. Jean-Louis Clerc-Renaud (1866-1935)

Au XIXe siècle, Jean-Louis Clerc-Renaud rejoint la Congrégation de la Mission (Lazaristes) qui l'envoie, après 7 ans d''études à la maison mère à Paris, à la Procure de Shanghai où pendant trois ans il va suivre un programme d'apprentissage du chinois et d'adaptation. Enfin, en 1896, il est envoyé dans la province du Kiang-Si où pendant 36 ans, d'abord comme missionnaire, puis après 1912 comme évêque et Vicaire apostolique, il consacrera son énergie inépuisable à bâtir, convertir enseigner et soigner ses chers Chinois. Au cours de cette période, il vit de l'intérieur souvent à ses dépends et ceux de sa communauté de chrétiens, les multiples soubresauts de l'histoire chinoise. La révolte des Boxers en 1900, la chute de l'empire et les vagues de massacres et de pillages dans le Kiang-Si où s'affrontent les armées du Nord et du Sud, puis ces dernières et les forces communistes que Mao a replié dans les montagnes du Kiang-Si. Chaque fois il doit tout rebâtir avec toujours la même foi et la même détermination... illustrant la maxime de Camus : "Il faut imaginer Sisyphe heureux".

04/2024

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Autres

A chacun son rythme. Petite philosophie du tempo à soi

Chaque jour, 300 milliards de mails sont échangés, un iPhone est consulté en moyenne toutes les 12 minutes et le citoyen lambda passe onze heures devant un écran. Ce n'est pas une surprise : nos rythmes de vie s'affolent. Nos activités frénétiques mal régulées déséquilibrent des humains de plus en plus impatients, fatigués ou débordés. Une lassitude semble dire stop : on ne peut plus tenir le rythme. Au travail ou à la maison, au milieu des urgences immédiates, comment trouver un tempo à soi ? Répétition, cadence et périodicité : nos gestes numériques et sociaux sont à repenser. Les rythmes imposés ne conviennent pas à tout le monde : chacun devrait pouvoir marcher à son rythme. Aliocha Wald Lasowski relit avec nous quelques grands philosophes (Nietzsche, Sartre, Camus, Deleuze...), mais aussi des poètes (Yves Bonnefoy, Edouard Glissant...), et puise dans leurs oeuvres des leçons de rythme. Pour que la contrainte commune devienne une dynamique personnelle, pour que les vitesses assourdissantes se changent en mélodies apaisantes, à chacun de trouver son rythme, ses variations, son sens du déphasage et de l'improvisation, pour une meilleure réinvention de soi.

04/2023

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Littérature française

Retour de Barbarie

En décembre 1943, l'écrivain Raymond Guérin (1905-1955) est libéré du stalag où il vient de passer plus de trois ans. De retour à Paris, il découvre la France de l'Occupation, bien différente de celle qu'il avait laissée en 1940. "La sottise bat son plein" , écrit-il dans son journal, en constatant que la vie culturelle continue comme si de rien n'était et combien les Parisiens se sont habitués à l'occupant et au marché noir. Piloté par Jean Paulhan ou Gaston Gallimard, il reprend contact avec le petit monde littéraire. Il rend visite à Camus, Sartre, Queneau, Chardonne, à son compagnon de détention Henri Cartier-Bresson. Mais à son ami Henri Calet, il écrit : "Je me fais l'effet d'un revenant, d'un fantôme. Je n'ai plus ma place dans ce monde étouffant et fascisé". Epuisé, écoeuré, Guérin rentre chez lui, dans le Sud-Ouest. Quelques mois plus tard, c'est avec un enthousiasme ému qu'il commente la Libération de la France. Mais l'euphorie des premiers jours ne dure pas. Dans des pages décapantes, il commente la veulerie des procès d'épuration auxquels il assiste.

02/2024