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Lumbila ngoie robert Mwembo

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Dictionnaires et ouvrages géné

Par la piste et la rivière. Un demi-siècle d'aventures africaines

"Nous pistons notre éléphant depuis deux heures déjà, il est 11h30 et il se dirige vers une zone de végétation dense sans doute pour se reposer. Nous avons du mal à suivre notre Pygmée qui se glisse comme un félin dans cette végétation pleine d'épines. Brusquement il s'arrête et nous attend. On entend clairement les branches cassées par l'éléphant, il doit être tout près mais nous ne voyons rien. Il faut encore avancer. Ambassadeur progresse très très lentement, je le suis, Arnaud est juste devant moi. La tension est à son comble, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Le Pygmée accroupi nous montre du doigt l'éléphant, Arnaud ne le voit pas bien mais il doit être surexcité. Nous sommes collés l'un à l'autre, soudés par notre passion commune. Arnaud le voit enfin, il est là, face à nous à une douzaine de mètres, immobile. On ne peut plus attendre. Le Pygmée nous met la pression et nous fait signe de tirer car si l'éléphant n'a pas une bonne vue, il a un odorat et une ouïe très subtils. Les secondes passent, Arnaud attend mon ordre, que je donne enfin. Il tire au moment précis où l'éléphant amorce un quart de tour pour fuir. Arnaud tire immédiatement une deuxième balle sur l'éléphant qui fonce vers la gauche." Mécanicien embarqué dans l'armée de l'air, Michel Coatmellec (né en 1936) est affecté en janvier 1962 à Pointe-Noire au Congo. Il découvre ce continent qu'il ne quittera plus. Il profite de toutes les occasions pour voler dans le ciel d'Afrique et pour sillonner les pistes du Tchad, du Cameroun, du Bénin, de Centrafrique, de Tanzanie ou du Rwanda pour chasser tous les grands gibiers africains. Il côtoie alors les guides Marcel Dupeley, Henri Eyt-Dessus, Marcel Tiran, Etienne Canonne, Claude Vasselet, Rudy Lubin, Robert Monvoisin, Jacky Meunier, etc. En 1986, il survit à une attaque de lion au Chinko. D'abord gestionnaire d'une zone de chasse au Bénin de 1998 à 2004 avec sa compagne Françoise, il monte un camp de chasse au bord de la Dja (Cameroun) en 2007 au pays des Pygmées, où il fait tirer des éléphants de forêt. En 2013, à 77 ans, le grand livre de la chasse en Afrique se referme pour Michel. L'heure des souvenirs a sonné. Cinquante ans après ses premières émotions africaines, Michel Coatmellec revient sur son exceptionnel parcours d'officier mécanicien navigant, de broussard, de chasseur et de guide membre d'honneur de l'ACP (Association des guides de chasse professionnel). Souvenirs inédits. Avec la participation de Françoise Lidbetter. Illustré de plus de très nombreuses photos en couleurs.

08/2021

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Antiquité

L'Odeur des Ombres de Babylone

Aranne est à la fois réel et magique. Il vient d'une époque et d'un monde qui n'existent plus : la Babylone antique. Il doit s'y rendre. Il a réussi à traverser le temps grâce à une transaction conclue un marché de l'ancienne ville, l'achat d'une horloge à eau qui possède une histoire sur le temps. En rencontrant Anna et en apprenant qu'elle se rend à Berlin pour traduire les tablettes qui proviennent des fouilles de sa ville, il comprend qu'elle est le message qu'il attend depuis son départ. Ses dieux ont choisi Anna pour l'aider à retourner à Babylone, même si cette ville n'est plus qu'un champ de ruines. Il doit s'y rendre parce qu'il se l'est promis, lorsqu'il a commencé son exil il y a bien plus de 2000 ans et il doit aussi y retrouver les documents comprenant son état civil et celui de ses proches qu'il avait enterrés dans des jarres sous sa maison juste avant son départ en se disant qu'elles lui serviraient de preuves, lorsqu'il accomplirait son retour. Aranne a vécu soixante vies. Lorsqu'il rencontre Anna, il décide qu'elle raccompagnera sur le lieu de son passé. Anna Moevus attend un poste de reporter en Irak. Entre temps elle doit se rendre à Berlin pour photographier douze tablettes babyloniennes qui viennent à peine d'être traduites. Elle se trouve gare de l'Est à Paris. Son train est en retard. A cause d'une odeur d'agneau provenant d'un sandwich que mange un inconnu non loin d'elle, va refaire surface le monde du magique et de l'improbable, rempli d'odeurs et sensations, ce monde qui l'a habitée pendant toute son enfance. Cet inconnu Aranne, bien réel, est lui aussi magique et improbable, puisqu'il provient d'un monde qui n'existe plus, Babylone. Ce roman s'apparente à un extraordinaire voyage vers des racines où l'imaginaire et le mystère rejoignent l'histoire de la vraie Babylone mésopotamienne, ce lieu situé à cent kilomètres au sud de Bagdad, qui rayonnera et qui alimentera une légende traverse les siècles, cet endroit où a émergé la plus grande cité du monde, celle de la tour de Babel, celles des jardins suspendus, où aujourd'hui presque plus rien de visible ne subsiste, sauf ce que seulement au XXe siècle l'archéologue Robert Koldewey mit au jour. Babylone se trouve sous la surface. Le livre nous y emmène à travers l'odeur des ombres mais la destination ne s'offrira pas à tout le monde.

06/2021

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Droit

Ni droite, ni gauche. L'idéologie fasciste en France, 3ème édition

Publié pour la première fois en 1983, Ni droite ni gauche donna lieu à l'un des rares conflits intellectuels des années 1980. En 1990, Le Monde le plaçait dans la liste des " quarante livres pour une décennie ". Aux Etats-Unis, Saül Friedlander parle de " livre extraordinaire " (The New Republic) et Robert Wohl note que " peu nombreux sont les livres récents consacrés à l'histoire de l'Europe qui aient provoqué un choc et une controverse comparables " (Journal of Modern History). Le débat qui aujourd'hui encore est loin d'être clos atteste les dimensions et les enjeux des questions soulevées. Pendant un demi-siècle, l'historiographie traditionnelle avait mis sur pied un corpus d'idées reçues fondé sur le postulat de la spécificité française. Immunisée une fois pour toutes par sa tradition républicaine, la France ne pouvait, par définition, produire une quelconque variété nationale de fascisme. Le livre de Zeev Sternhell a mis fin à ce long travail de banalisation et de refoulement qui fut un obstacle, majeur à la compréhension aussi bien de l'entre-deux-guerres que du régime de Vichy. En effet, la France a produit à la fois une tradition politique rationaliste, universaliste et humaniste, mais aussi son antithèse organiciste, particulariste, reposant sur un relativisme moral doublé d'irrationalisme, qui dès la fin du XIXe siècle entre, en révolte contre la démocratie, le libéralisme, le socialisme démocratique issu du marxisme et fidèle à son contenu rationaliste. Cette deuxième tradition politique exerce tout au long du XXe siècle une influence considérable sur l'évolution des mentalités et imprègne infiniment plus la société qu'on ne voudrait l'admettre. La révolte intellectuelle et morale contre la République, qui explose au tournant du siècle, se poursuit sans répit dans l'entre-deux-guerres et débouche finalement sur la Révolution nationale. Ainsi, le fascisme n'est pas un simple produit de la Grande Guerre et le régime, de Vichy n'a pas été un accident de parcours, une sorte de maladie passagère, un simple accès de fièvre. C'est le contraire qui est vrai : le régime instauré en 1940, à beaucoup d'égards plus brutal et plus sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l'histoire nationale. C'est l'idéologie de la droite révolutionnaire du tournant du siècle, mise à jour dans les années trente, qui représente l'essence de la dictature totalitaire de Vichy. C'est ainsi que la suite des travaux de l'historien de Jérusalem s'inscrit dans un cadre plus vaste, car une réflexion sur le fascisme est une réflexion sur la catastrophe européenne du siècle qui vient de s'écouler. Cette nouvelle édition est précédée d'un essai inédit d'une centaine de pages : " Morphologie et historiographie du fascisme en France ".

09/2000

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Essais

Empavillonner

Qu'il s'agisse, entre autres exemples, du Pavillon France réalisé par l'architecte Jean-Paul Viguier à l'occasion de l'Exposition Universelle de Séville (1992), de celui des Pays-Bas signé de l'agence MVRDV dans le cadre l'Exposition Universelle d'Hanovre (2000) ou encore, avant eux, des pavillons présentés comme "manifestes de la modernité" , tels que ceux de Richard Buckminster Fuller (Pavillon Etats-Unis, île Sainte-Hélène, Montréal, 1967), de Le Corbusier (Pavillon Philips, Bruxelles, 1958) de Robert Mallet-Stevens et des frères Martel (Pavillon du tourisme, Paris, 1925), tous sembleraient procéder d'une même intention (ou prétention)? : celle de définir les voies et préceptes d'une architecture résolument nouvelle laquelle, contestant ou refusant parfois ce qui a cours, préfigure et marque de quoi serait faite l'époque à-venir. Profitant aujourd'hui d'un certain recul, il est permis de constater quel aura été le devenir de ces tentatives architecturales ? : pour bon nombre d'entre elles, des "reliques" d'un temps révolu, des ruines (à l'image d'éléphants blancs), également des friches ou encore des déserts... Les stigmates d'édifications avancées comme "prototypiques" alors tombées dans l'oubli. C'est comme si ce qui s'était naguère pensé, tenté n'avait été, en réalité, que la consécration et "apothéose" d'une Culture de l'éphémère ? : un brusque et bruyant "déballage" de savoir-faire souvent techniques-technologiques, l'empreinte autrefois rutilante d'une audace créative ou encore une authentique démonstration de force, de puissance (un geste à l'énergie concentrée et dispersée) consacrant l'emprise et assise économiques, culturelles des états commanditaires pris au coeur d'une inexorable compétition mondiale. Aussi, bien plus que de conclure à l'échec du nouveau ? -? celui de ne pouvoir triompher qu'en de trop rares occasions ? -, reviendrait-il plutôt de s'interroger sur la fonction et les visées véritables de ces constructions, sur ce qui s'édifie et se programme vraiment au travers de la forme même du Pavillon, soit sur ce qui s'empavillonne. C'est-à-dire tout à la fois s'incorpore, se cristallise et se disperse en de multiples cellules pavillonnaires d'exposition entremêlant idées, visions, concepts et conceptions, également systèmes, stratégies, postures et positions tactiques... Conviendrait-il, en outre, de se demander quels places et rôles tiennent la maîtrise d'ouvrage ainsi que le commanditaire dans la pérennisation (et non seulement la conservation) de l'oeuvre architecturale. C'est très exactement là le cadre d'étude de cet ouvrage à paraître ? : s'appuyant sur des exemples précis, il s'agit de comprendre et de donner à lire de quoi le Pavillon est effectivement le projet.

03/2021

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Musicologie

Revue de musicologie Tome 107 N° 1 (2021)

Un grand amour de Beethoven. Parcours de Brigitte et Jean Massin Esteban Buch Pratiques de l'écoute en disposition de salon. Une enquête historique et empirique Emmanuel Reibel et Benoît Haug Notes et documents Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco Manuel Cornejo Nécrologie En souvenir d'Yves Gérard (1932-2020) Jean-Michel Nectoux, Achille Davy-Rigaux et Catherine Massip Daniel Heartz (1928-2019) Michel Noiray Comptes rendus Du bruit à la musique. Devenir organiste, M. Balthazar Lucille Lisack The Cambridge History of Music Criticism, dir. Chr. Dingle Katherine Ellis Bourdieu et la musique. Enjeux et perspectives, dir. P. Kaelblen, I. Kirchberg et A. Robert Isabelle Mayaud Les "bandes" de violons en Europe. Cinq siècles de transferts culturels. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d'Europe centrale, L. Charles-Dominique Forence Gétreau London Voices, 1820-1840. Vocal performers, practices, histories, dir. R. Parker et S. Rutherford Edward Gillin Discordant Notes. Marginality and Social Control in Madrid, 1850-1930, S. Llano Aimée Boutin Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact, dir. Talia Bachir-Loopuyt et A. Damon-Guillot Luc Charles-Dominique The Powers of Sound ans Song in Early Modern Paris, N. Hammond Leendert van der Miesen Sex, Death & Minuets. Anna Magdalena Bach and Her Musical Notebooks, N. Hammond W. Dean Sutcliffe The Cambridge History of Sixteenth-Century Music, dir. I. fenlon et R. Wistreich Richard Freedman The Cambridge Encyclopedia of Historical Performance in Music, dir. C. Lawson et R. Stowell Benoît Haug Operatic Geographies. The Place of Opera and the Opera House, dir. S. Aspden Mark Everist El músico como intellectual. Adolfo Salazar y la creación del discurso de la banguardia musical espanola (1914-1936), Fr. Parralejo Masa Stefan Etcharry Coquettes, Wives, and Widows. Gender Politics in French Baroque Opera and Theater, M. Ray Lola Salem Kunst, Spiel, Arbeit. Musikerleben in Deutschland, 1850 bis 1960, M. Rempe Alexander K. Rothe La création musicale à Montréal de 1996 à 2006 vue par ses institutions, A. Couture Gilles Demonet Sense and Sadness. Syriac chant in Aleppo, T. Jarjour Estelle Amy de la Bretèque Analytical Essays on Music by Women Composers. Secular and Sacred Music to 1900, dir. L. Parsons et B. Ravenscroft Susan Wollenberg Paul Dukas. Legacies of a French Musician, dir. H. J. Minors et L. Watson Cécile Quesney Decomposed. The Political Ecology of Music, K. Devine Gavin Williams Ruinas sonoras de la modernidad. La canción popular sefardí en la era post-tradicional, E. Seroussi, trad. et éd. S. Asensio Llamas Susana Weich-Shahak Journal d'un critique musical lyonnais (1907-1940), L. Vallas, intro. Ph. Roger et J. Dorival, éd. J. Dorival Yves Balmer La ricerca musicologica in Italia. Stato e prospettive, dir. A. Caroccia Giulia Gio

04/2021

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Sculpture

Le Facteur Cheval et son Palais idéal

A la lecture de l'ouvrage d'Alain Borne, paru pour la première fois à titre posthume en 1969 aux éditions Robert Morel, on peine à se garder d'une curieuse émotion rétrospective, la même peut-être qui mena l'auteur à consacrer cette très mince étude à la personne et l'oeuvre de Ferdinand Cheval, à une époque où la première n'était encore qu'une ombre et la seconde, pas encore une pièce de patrimoine. Il suffit presque d'ouvrir le livre au hasard pour entendre cette époque et comprendre cette émotion : Si d'autres déjà avaient livré au grand public la figure du facteur Cheval, il me serait permis de montrer ici son monument comme on fait en une monographie d'un château médiéval ou d'une cathédrale gothique. Mais puisque Ferdinand Cheval est encore un inconnu pour le plus grand nombre, je préfère accepter que le présent livre ne soit que l'esquisse d'un ouvrage plus important et ne pas négliger les liens bouleversants qui unissent le monument compliqué et inquiétant à l'homme simple traversé par un rêve qui le dépasse et lui permet, grâce à une surhumaine et presque incompréhensible opiniâtreté, d'accéder à l'art. Le livre est tout entier conforme à ce ton et à ce dessein. Les parties monographiques ne manquent certes pas, Cheval étant l'homme d'une seule oeuvre et le Palais idéal, l'oeuvre d'un seul homme ? ; et au lecteur qui ne connaîtrait encore ni l'un ni l'autre, le livre, en plus des aperçus photographiques, fournira donc l'ensemble des écrits de Ferdinand Cheval (son fameux "? testament ? " et ses lettres). Mais dans la mesure où ces approches sont susceptibles d'avoir été depuis rendues désuètes par la recherche, l'autre et véritable intérêt de ce livre réside dans le regard d'Alain Borne lui-même, qui, sans jamais se détourner de son sujet, ne fait aucunement mystère de ce qu'il se livre en grande partie à une spéculation sur les liens qui unissent l'homme et son oeuvre. "? Nous savons si peu de choses sur Cheval qu'il nous faut le réduire presqu'à une entité? ", avoue-t-il, profitant de ce vide de savoir pour se laisser guider par son émotion. Dans une langue d'une somptuosité d'époque, il laisse ainsi des pages de réflexions concentrées et sensibles sur "? la bataille de l'oeuvre ? " ou le rapport de l'art à la mort et à la sexualité, pages dans lesquelles, derrière la marque de son temps, on ne serait pas étonné de découvrir un autoportrait. Un livre précieux, à verser à la littérature consacrée à Cheval et à l'art naïf, mais surtout à garder pour son supplément d'âme.

05/2021

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Comics

Shadowman Intégrale

La Nouvelle-Orléans. Des démons venus du Monde des Morts - une dimension maléfique - envahissent la ville. Un jeune homme au passé trouble doit alors accepter son héritage et être à son tour possédé par un puissant esprit vaudou, un "loa". C'est ainsi que Jack Boniface devient Shadowman. Mais son nouvel alter ego est-il un allié ou une malédiction ? Comment affronter le terrifiant Maître Darque lorsqu'un démon est déjà tapi en soi, dévorant petit à petit tout ce qui nous rend humain ?

05/2018

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Biologie

Biologie de la reproduction et du développement

La collection PASS - Licence santé propose des outils indispensables pour évaluer ses connaissances et son degré de compréhension des cours pour toutes les nouvelles matières de la PASS et de la LAS : - Préparer les épreuves du nouveau concours ; - Réviser régulièrement les notions fondamentales du cours et évaluer ses connaissances ; - Compléter et améliorer ses révisions grâce à des entraînements complets.

03/2024

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Littérature française

L'origine du monde. Pour une ultime histoire de l'art à propos du " cas Bergamme "

L'origine de l'incendie criminel qui va ravager en 2020 le Grand Musée tient d'abord à la folie de Bergamme, nain cleptomane et iconoclaste, atteint de la pire des "pathologies nauséeuses". Pour sauver ce qui, selon lui, dans l'Art serait unique, cet étrange personnage prétend dérober, retoucher, inachever les plus célèbres tableaux - à commencer par L'Origine du monde devant lequel il vient si souvent faire scandale au Grand Musée... Mais la responsabilité de la tragédie incombe également à Gerbraun, conservateur en chef, apôtre de la duplication en série des chefs-d'œuvre. Séduit, amusé, puis fasciné par les baroques provocations du nain, c'est lui qui ouvre à Bergamme - dans quel secret dessein ? - les coulisses du prestigieux établissement. En haut, veille l'inénarrable commissaire Quevedo, chargé de la sécurité - un "déveinard" de la pire sorte, flanqué d'un chien doué de parole : M. Bull. Au laboratoire s'activent la pulpeuse Roberte, restauratrice en chef, et l'hygrométreur Alf, qui élève (secrètement) des rats-taupes glabres originaires du Kenya, et voue à L'Origine du monde un culte fétichiste. Dans les combles s'entasse depuis des siècles un véritable millefeuille de toiles abandonnées. Là, forant l'épaisseur des chefs-d'œuvre pourrissants, le personnel de l'établissement a creusé des niches où les uns et les autres s'adonnent à tous les plaisirs du commerce amoureux. Est-ce la présence obsédante de L'Origine du monde ? Une dangereuse ébriété sexuelle semble avoir envahi le Grand Musée - à quoi s'ajoute désormais la menace que constitue, dans ce temple de la conservation, l'inquiétante folie de Bergamme, qui confessera ses crimes au narrateur... En peintre et en romancier - en créateur indiscipliné -, Rezvani passe au crible d'une imagination provocante les aspirations les plus élevées et les ridicules les plus achevés de nos pratiques muséeuses. Avec une inimitable manière de dire gaiement les choses les plus graves, il poursuit ici une " poétique du désastre " entamée avec La Traversée des monts Noirs (Stock, 1992) puis La Cité Potemkine (Actes Sud, 1998), et fait de l'amour de l'Art - après celui de la Science - une des passions les plus ambiguës et les plus dangereuses du monde.

08/2000

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Thèmes picturaux

Jardins. Explorer l'art de l'horticulture

Jardins : Explorer l'art de l'horticulture emmène le lecteur dans un voyage unique à travers les continents et les cultures pour découvrir comment artistes, jardiniers, paysagistes et illustrateurs se sont inspirés des jardins depuis plus de 4 ? 000 ans, de l'Egypte antique à nos jours. Ce tour d'horizon superbement illustré réunit plus de 300 images spectaculaires couvrant un large éventail de styles et de techniques, des peintures, installations, sculptures et plans en passant par des images de cinéma, des bijoux et des textiles. Cette sélection, réalisée par un comité international d'experts, dévoile la diversité et la beauté des jardins, du jardin d'Eden aux jardins suspendus de Babylone en passant par les jardins paysagers anglais, les jardins zen japonais et de simples potagers. Cet ouvrage de référence inclut des oeuvres célèbres ou plus confidentielles d'artistes et de créateurs tels que Pierre Bonnard, Annie Faivre, Fergus Garrett, Jean Jullien, Roberto Burle Marx, Claude Mollet, Gertrude Jekyll, David LaChapelle, Marianne North, Piet Oudolf, Faith Ringgold, Vita Sackville-West, Jonas Wood et bien d'autres. Assemblées par paires, indépendamment de toute chronologie et toute géographie, les images révèlent des contrastes et des similitudes étonnantes. Observez des plans originaux de jardins, ceux du potager de Versailles au xviie siècle ou de Thomas Dolliver Church pour El Novillero, en Californie. Découvrez la campagne du gouvernement britannique pour promouvoir l'agriculture pendant la Seconde Guerre mondiale, et comment des horticulteurs envisagent de cultiver des plantes sur Mars. Apprenez tout de l'histoire du jardin de Claude Monet à Giverny, du sanctuaire créatif d'Anne Spencer à Lynchburg, en Virginie, pendant la Renaissance de Harlem et du jardin communautaire du "Gangster Gardener" Ron Finley à Los Angeles. Les jardins, qu'ils soient représentés sur d'anciennes fresques romaines, illustrés dans des manuscrits enluminés, rendus sur le papier ou capturés numériquement grâce aux dernières technologies de pointe, sont depuis longtemps un sujet de prédilection pour les artistes et les créateurs du monde entier. Des jardinières et des massifs de fleurs soigneusement entretenus aux jardins ouvriers, des oasis sur les toits-terrasses aux grands parcs publics, les jardins sont partout et nous connectent avec la nature.

10/2023

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XVIIe siècle

La marchande d'antiquités de Venise

Mon premier époux était un homme riche et noble. Sa famille possédait une vaste collection d'antiquités. Il m'a appris à distinguer l'authentique de la contrefaçon. A sa mort, sa famille a réclamé les clés de notre palazzo ! Il s'agissait de mes trésors, selon moi, et non des leurs. Je les ai donc laissés à l'abri, et nous avions, avec Roberto, prévu de vous les faire parvenir par bateau - ici, dans votre entrepôt - afin de les vendre à vos amis à la Cité. De Londres à la Nouvelle-Angleterre, en passant par Venise, les eaux troubles emportent tout, révélant secrets et ennemis... Veille du solstice d'été, 1670. Sur les quais brumeux de Londres, Alinor a rendez-vous avec James Summer, l'homme qui l'a abandonnée vingt ans auparavant. Celui-ci veut récupérer la seule chose qu'il ne peut obtenir avec sa fortune : leur fils, Rob, qui est né de leur amour. Mais l'arrivée de Livia, une jeune veuve bien trop charmante, vient semer le trouble. Elle affirme être la belle-fille d'Alinor et que Rob serait mort noyé à Venise. Alinor ne croit pas un mot de ce qu'avance cette prétendue marchande d'antiquités. Pour elle, cela ne fait aucun doute : son fils est vivant et Livia cache bien des secrets. Mais comment le prouver ? Angleterre, 1670. Une époque périlleuse pour toute femme indépendante... " Mystérieusement puissant et pourvu de multiples rebondissements. " Booklist " Le talent de Philippa Gregory est à son apogée. " Publishers Weekly " Philippa Gregory nous invite à nous plonger dans l'histoire fascinante de Londres, Venise et La Nouvelle-Angleterre à la fin du XVIIe siècle. " Woman & Home " Epoustouflant... La reine du roman historique parvient avec brio à nous emporter loin de la Cour des Tudors. " Parade " Le style de Philippa Gregory et son engagement pour révéler l'histoire ignorée des femmes font de La Marchande d'antiquités de Venise un roman divertissant et une oeuvre féministe inspirante. " Bookreporter. com " De véritables montagnes russes enchaînant rebondissements, intrigues et terribles secrets. " Woman's World Magazine

04/2024

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Romans policiers

Une enquête de Veronica Speedwell, T1 : Un étrange prélude

Londres, 1887. Maintenant que sa vieille tante est enterrée, Veronica Speedwell est libre de reprendre ses voyages pour une noble cause : la recherche scientifique, et, occasionnellement, un peu de batifolage amoureux. Aussi habituée à chasser les papillons qu'à éconduire ses admirateurs, Veronica a l'intention de s'embarquer dans l'aventure d'une vie ! Mais le destin en décide autrement... Veronica doit bientôt se libérer d'une tentative d'enlèvement, avec l'aide inattendue d'un énigmatique baron allemand. Il la confie à l'un de ses amis, un naturaliste reclus et irascible nommé Stoker. Lorsque le baron est assassiné sans avoir pu révéler ce qu'il savait du complot contre elle, Veronica, poursuivie par un assaillant insaisissable, est contrainte de former une alliance avec Stoker pour découvrir la vérité. " Un duo de choc, une toile de fond historique originale et une intrigue dont les mystères se dévoilent habilement, tel est le style inimitable de Deanna Raybourn. Cette nouvelle série commence en fanfare ! " Library Journal " Un roman brillant ! La narration pleine d'esprit de l'intrépide Veronica et la tension qui existe entre elle et l'excentrique Stoker rendent la lecture très plaisante. Et ce n'est que le début ! " Publishers Weekly " Les excentricités de l'Angleterre victorienne reçoivent un traitement passionnant dans ce roman extrêmement divertissant à la narration énergique. " South Florida Sun-Sentinel " Un régal ! Deanna Raybourn fait partie de ces rares écrivains capables de rendre l'Histoire immédiate et passionnante sans perdre en authenticité. " Rhys Bowen, autrice de Son Espionne Royale mène l'enquête " J'adore ce livre ! La charismatique Veronica Speedwell triomphe de l'adversité et du danger grâce à son esprit vif, son charme et son extraordinaire détermination. Une belle trouvaille ! " Robyn Carr, autrice des Chroniques de Virgin River " Veronica Speedwell fait assurément partie des incontournables du genre policier. " Alan Bradley, auteur de Flavia de Luce " Deanna Raybourn, conteuse hors pair à la voix unique, crée des personnages inoubliables dans un monde riche en détails. " Nora Roberts " Une héroïne intelligente qui a du cran et de l'avance sur son temps. " Fort Worth Star-Telegram

04/2022

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Economie

Macroéconomie. 8e édition

Economiste de renommée mondiale, Gregory Mankiw a révolutionné l'économie moderne. Il est l'un des représentants de la nouvelle économie keynésienne. Ses recherches sont extrêmement variées, aussi importantes pour la théorie que dans leurs applications. Ce manuel de macroéconomie est LE cours le plus connu, tant par ses richesses que par ses aspects pédagogiques. Il est également le plus utilisé dans le monde. Cette nouvelle édition expose de façon simple, progressive et rigoureuse les principes fondamentaux de la macroéconomie moderne avec le souci constant d'associer l'analyse théorique rigoureuse et le monde réel à l'aide de plus de 70 études de cas puisées dans l'histoire économique. Elle a été enrichie de nouvelles études de cas issueede l'actualité économique. Cette édition a été entièrement mise à jour. Plus particulièrement, elle revient sur les politiques non conventionnelles de relance, les incertitudes pesant sur la conduite de la politique économique, les développements récents du marché de l'emploi, ou encore les mesures de régulation macro-prudentielle. Tous les chapitres ont été révisés en profondeur afin de tenir compte des effets de la Grande Récession. En outre, les données empiriques ont été actualisées. Très complet, ce manuel est le support essentiel pour l'enseignant et le manuel de référence pour les étudiants en économie et gestion, en grandes écoles de gestion, en sciences politiques, MBA ou classes préparatoires. Il insiste sur l'importance de l'analyse aussi bien du court terme, tel que le cycle conjoncturel ou la politique de stabilisation, que du long terme notamment la croissance, le chômage, l'inflation, ou encore la dette publique. Il intègre les lignes directrices de la pensée économique tant keynésienne que (néo-) classique grâce à la place réservée aux théories modernes des prix et des salaires. Il multiplie les modèles simples plutôt qu'un modèle complexe à vocation universelle, exposant d'emblée les étudiants à des approches diversifiées des phénomènes économiques. Chaque chapitre se termine par un quiz rapide, une synthèse des concepts développés, et de nombreux exercices d'application. est professeur d'économie et titulaire de la chaire Robert M. Beren à l'université Harvard. Il y enseigne la macroéconomie tant au premier qu'au deuxième cycle. Il participe activement à la vie académique et aux débats économiques politiques. Outre sa charge d'enseignement à l'université Harvard, il est chercheur associé au National Bureau of Economic Research (NBER), membre du Brookings Panel on Economic Activity, et conseiller de la Federal Reserve Bank de Boston et du Bureau du Budget du Congrès américain. Entre 2003 et 2005, il a présidé le Council of Economic Advisors (CEA) auprès du président des Etats-Unis. est enseignant-chercheur, habilité à diriger des recherches en sciences économiques à l'université de Bourgogne Franche-Comté. Il est membre du Centre de recherche sur les stratégies économiques, CRESE. Il a assuré des responsabilités d'expertise auprès de la Commission européenne, direction générale de la Recherche et de l'Innovation, et du ministère de la Science, Technologie et Enseignement supérieur.

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Pléiades

Dracula et autres écrits vampiriques. Christabel ; Le vampire ; Fragment ; Carmilla ; Dracula suivi de L'invité de Dracula ; Le sang du vampire

Au cours de l'été 1816 à la villa Diodati, au bord du Léman, Mary Shelley n'est pas la seule à engendrer une créature de papier monstrueuse. Le médecin de Lord Byron, Polidori, qui participe également au concours d'histoires macabres organisé par son employeur, fait entrer le vampire en littérature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion décisive permettant au genre gothique de donner naissance à l'une de ses modalités les plus spectaculaires : la littérature vampirique. Avant Polidori, le vampire était un vuIgaire revenant cantonné à la tradition folklorique et aux récits légendaires. En faisant de lui un personnage éminemment byronien - aristocratique, désenchanté, séduisant ténébreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le début du XIX ? siècle, la littérature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguë mais cruellement prédatrice qui unit la très destructrice Géraldine à l'héroïne éponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a préparé les sensibilités à une mise en discours explicite de la morsure infligée par un revenant. Robert Southey, dans un épisode de Thalaba (1801), puis Byron, à la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, où l'on trouvera en appendice des extraits des deux poèmes séminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posé par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime. Un autre écrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne présente plus sa création, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinématographiques se sont par trop éloignées de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, métisse originaire des AntiIles, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables. Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles. Par un glissement sémantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a même pas besoin de faire couler le sang.

04/2019

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Religion

La théologie de Saint Paul. 2 volumes

La Théologie de saint Paul du Père Prat, que les éditions Beauchesne rééditent, a été pour toute une génération de théologiens et d'exégètes catholiques un livre classique. Depuis sa dernière édition en 1938, les études pauliniennes ont considérablement progressé. Nous aurons à indiquer tout à l'heure quelques-uns des points où des éléments nouveaux sont intervenus et où l'ouvrage demanderait à être corrigé et complété. Mais deux raisons justifient cependant à notre avis sa réédition. La première est qu'en fait l'ouvrage n'a pas été remplacé, dans son objet propre, qui est d'être un exposé d'ensemble, historique dans sa première partie, systématique dans la seconde, de la théologie du docteur des Gentils. Certes, sur le plan historique, de nombreux commentaires ont été publiés. On en trouvera l'énumération dans les bibliographies de l'Introduction à la Bible de Robert et Feuillet. Je veux rappeler seulement ici les remarquables volumes donnés à la collection Verbum Salutis par le Père Joseph Huby. Par ailleurs, des monographies importantes ont été consacrées à certains thèmes essentiels de la théologie paulinienne. Ainsi en est-il en particulier des ouvrages de Mgr Cerfaux : Le Christ dans la théologie de saint Paul et La Théologie de l'Eglise suivant saint Paul, de celui de Dom Jacques Dupont sur La Connaissance religieuse dans saint Paul. Mais il s'agit toujours d'aspects particuliers de la théologie paulinienne. Même l'ouvrage de F. Amiot, L'Enseignement de saint Paul, ne recouvre que l'aspect systématique du livre du Père Prat. Il reste donc qu'aucun ouvrage paru depuis ne représente un exposé vraiment complet. Ceci serait peu de chose, si l'ouvrage apparaissait périmé dans son ensemble. Il faudrait alors le remplacer, non le rééditer. Mais justement le livre du Père Prat n'apparaît aucunement périmé dans ses aspects fondamentaux. Chose curieuse, les progrès de la Paulus-Forschung ont plut6t confirmé la substance de ses conclusions qu'ils ne les ont infirmées. Autant le livre du Père Prat est en opposition avec les interprétations dont il est contemporain, celles de Dibelius ou de Schweitzer, autant il se trouve substantiellement d'accord avec Munck ou Percy. Ceci tient je pense à deux qualités maîtresses de notre auteur. D'une part, son ouvrage est fondé sur une solide. étude philologique. Les appendices de son livre sont à cet égard fort instructifs. Certes, il n'a pu bénéficier des remarquables analyses du Lexique de Kittel. Mais une longue familiarité avec le grec classique, une sérieuse connaissance de la langue des Septante donnent à ses analyses une base scientifique qui manque souvent à de brillantes et éphémères théories contemporaines, Par ailleurs, une théologie ferme et ouverte à la fois accorde la pensée du Père Prat à la foi même de Paul et le met à l'abri des modes philosophiques qui rendent aujourd'hui si caduques les interprétations de Sabatier, de Schweitzer ou de Bultmann. voir suite chronique 1

01/1961

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Essais

L'attrait des toilettes. Côté cinéma

Comment tourner autour du pot ? Trône souillé, les toilettes offrent aux cinéastes un objet par trop infâme pour ne pas le regarder sans cligner des yeux. Cela explique sa durable absence des écrans : réellement entrée au cinéma avec Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, la cuvette continue d'en meubler des coins rarement filmés, et alors avec cérémonie. Ce livre suit l'histoire de cet attrait contrarié. Anthologie plombière, il recense quelques dizaines de sièges ou de fosses d'où émanent des signes maudits et les relents d'une terreur archaïque qu'aucune transgression ne peut vraiment dompter. De la tentative de banalisation entreprise par Stanley Kubrick à l'euphorie de l'égout entretenue par QuentinTarantino ou Robert Rodriguez ; de la place que la comédie américaine a réservé aux lieux saints au théâtre sexuel en quoi les transforment les comédies queer, de la sublimation spéculative d'Une sale histoire de Jean Eustache à l'avilissement fécal d'Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman, ces pages couvrent assez de trous pour hasarder quelques hypothèses sur ce que de tels regards torves disent de notre modernité hygiéniste. Car si l'on a souvent pointé la contemporanéité de l'invention des frères Lumière avec la psychanalyse, la radio, les rayons X ou les aquariums, on s'est rarement penché sur sa communauté de berceau avec le tout-à-l'égout, pierre de touche de la révolution sanitaire ayant abouti aux disciplines fécales des siècles industriels. Une telle concomittance pousse l'auteur à croire qu'il peut faire un observatoire de ce sanctuaire tombal, parce que, fosse commune des vanités privées, les béances tuyautières éclairent de leur malédiction deux phénomènes au fondement de ce qui fut l'ordre bourgeois : le sacre de l'individu et la croyance en une maîtrise sans reste de l'environnement. Ce refuge où chaque sujet se dérobe aux regards pour liquider ses reliquats conditionne l'apparition des prométhées démocratiques du vingtième siècle. C'est du moins ce que laisse songer la contemplation du monde à travers la lunette telle qu'on la trouve chez Tsaï Ming-liang, Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Alain Cavalier, qui en font autant le dernier bastion d'un cinéma digérant son passé que le seul isoloir qui vaille pour les derniers des hommes. Avec eux et d'autres, le livre s'efforce de jeter les bases d'une scatocritique transformant en indices de fèces tous les détours propres à l'esthétique excrémentielle, où les toilettes signifient le fécal en lui faisant écran. Par là, et non sans audace dans ses raccourcis, il entend montrer que le sort figuratif réservé au trône dit quelque chose de l'hygiénisme aux commandes de bien des politiques écologiques actuelles, parce que dans la cuvette se cristallise le mythe de la suppression de l'incompressible à la racine du refoulement des externalités industrielles. Pour le dire en un langage empruntant sa forme à sa matière, les chiottes nous disent dans quelle merde nous sommes.

06/2023

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Non classé

Peut-être, n° 6, 2015. Revue poétique et philosophique

Ce sixième numéro de Peut-être s'ouvre avec le souvenir de Daniel Vigée, qui s'est éteint au début du mois de novembre 2013. Il aurait eu soixante et un an à la fin de novembre 2014. Tous ceux qui ont côtoyé Daniel, tous ceux qui l'ont connu à travers les poèmes de Claude Vigée, partagent une grande tristesse et s'associent pleinement au deuil de sa famille, et tout particulièrement de son épouse Jola et de ses enfants, Nathalie (et son époux) et Raphaël. Nous reproduisons la brève allocution que Claude avait dictée à Nathalie pour la cérémonie de Bischwiller ainsi que le discours de Claude Heymann, Rabbin de la communauté de Haguenau. Nous associons Evy à son fils dans notre souvenir. Les essais de Claude Vigée ici repris, partiellement pour "L'annonce d'un matin d'hiver" , et dans son intégralité pour "Esclaves et étrangers : Flaubert et Chateaubriand à Jérusalem" , permettent de bien mettre en relief la complémentarité de ces lieux, l'Alsace et Jérusalem, dans l'existence et dans l'oeuvre de Claude ainsi que dans la vie de sa famille. Blandine Chapuis dédie à Evy son étude fouillée, très sensible et pertinente, sur l'oeuvre de Claude Vigée : "La poésie comme promesse d'avenir" . Il est aussi beaucoup question de cette oeuvre qui nous rassemble dans le dossier qu'Oleg Poliakow a réuni pour nous autour d'une réflexion sur le verset de la Genèse concernant la création de l'homme (Genèse 2, 7) associée à cette belle expression du philosophe Paul Ricoeur : "L'homme, c'est la Joie du Oui dans la tristesse du fini". Nous traversons une période de commémorations multiples. L'année 2014 marquait le centenaire de la naissance de Dylan Thomas, que célèbre Jean Migrenne, mais inaugurait également une double perspective historique, le centenaire du début de la Grande Guerre s'associant avec le soixante-dixième anniversaire de la Libération. Nelly Carnet s'est entretenue avec Nelly Leviandier-Coulon, résistante. Je poursuis mon travail de réflexion sur les poètes de la Grande Guerre. Pierre Brunel nous parle de Rimbaud et établit un lien particulier avec l'oeuvre de Claude Vigée. Le cahier de création s'ouvre avec des poèmes inédits de Claude. Marc Sagnol nous initie par ses traductions à l'oeuvre d'Alexandre Guelman, poète russe, et d'Inna Fridkina. Je propose, en version bilingue, des poèmes très célèbres de Wilfred Owen, Charles Hamilton Sorley, Isaac Rosenberg, Ivor Gurney et Robert Graves. On retrouvera ensuite, ou on découvrira, Gabrielle Althen, Beryl Cathelineau-Villatte, Marc Kauffmann, Pénélope Sacks-Galey et Marc Sagnol. Jean-Luc Hohl-Muller nous donne à lire un essai sur la langue alsacienne, sous forme de nouvelle, "Les écureuils" . Lydie et Guy Baranton, fille et fils du peintre dont nous présentons l'oeuvre, Roger Baranton, évoquent pour nous leur père et sa joie de peindre, qui transcenda pour lui toute autre difficulté d'existence. Il se situe dans cette école de Paris d'après la Seconde Guerre mondiale.

12/2014

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Correspondance

Nous sommes de vieux amis qui allons refaire connaissance

Un grand amour platonique et romanesque dans l'Orient du XIXe siècle. L'historien des religions et érudit passionné que fut Salomon Reinach (1858-1932) est aujourd'hui méconnu et quelque peu oublié. Or il fut une figure fondatrice de l'archéologie et de l'anthropologie. Son livre de 1912, Culte, Mythes et Religions (republié en Bouquins-Robert Laffont en 2009), dévoile l'étendue étonnante de son savoir et de ses centres d'intérêt. Ces correspondances inédites ont été adressées entre le début du mois d'octobre 1883 (date de la première rencontre entre Salomon et Blanche Lee Childe, alors que Reinach fouille Carthage et que Blanche Lee Childe et son mari voyagent en Tunisie) et la mort de Blanche, en février 1886. En effet, par le hasard presque miraculeux de la conservation d'une correspondance croisée, les courriers du savant et de la voyageuse - ; dont la publication devait attendre l'an 2000 selon les voeux de Reinach - ; offrent le reflet d'une double aventure partagée. L'une est scientifique ; l'autre, amoureuse. Un archéologue de 25 ans, pionnier de l'exploration de Carthage, tombe sous le charme d'une femme mariée de 46 ans et l'instruit de son métier. Celle-ci, venue en touriste avec son époux sur le sol tunisien pour se divertir et se soigner, s'éprend d'un jeune célibataire et le console de ses déboires professionnels. Ce lien, noué dans l'hiver 1883, se renforce de jour en jour jusqu'à la mort, en février 1886, de cette " chère et inoubliable amie ", victime de phtisie. L'ensemble de cette correspondance constitue une véritable initiation à l'amour idéal. Dans le secret de l'échange épistolaire s'exprime un sentiment amoureux interdit mais cette affection reste pure car elle unit deux âmes soeurs. Elle réalise la perfection d'Eros selon le Banquet de Platon. Ces 176 lettres offrent ainsi le récit d'une passion impossible entre un jeune homme de 25 ans et une femme de 47 ans, fille du sculpteur Henry de Triqueti, épouse d'Edward Lee Childe - ; le neveu du général sudiste - ; mais elles constituent aussi un précieux témoignage, au travers d'une série d'impressions d'Afrique, celles d'un archéologue fouillant en Tunisie au début du protectorat et rencontrant bien des difficultés à Carthage, mais aussi celles d'un couple de touristes visitant l'Algérie après la Tunisie à la fin du XIXe siècle. A Paris, Blanche tient salon, joue en virtuose du Chopin et inspire de nombreux intellectuels, de Gustave Schlumberger à Pierre Loti, dont elle est l'égérie. C'est donc tout un milieu littéraire et artistique que fait renaître cette correspondance. La fin est terrible : aussi poignante - ; mutatis mutandis - ; que la mort pathétique de la Dame aux camélias. La vaste introduction d'Hervé Duchêne (" Une initiation à l'amour idéal ") est très éclairante.

06/2022

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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Photographie

Portraits / Visages, 1853-2003

Plutôt qu'une histoire du portrait en photographie, ce livre-catalogue présente, à travers un choix de plus de deux cents oeuvres, un panorama de la collection de photographies conservée à la Bibliothèque nationale de France. Au-delà de la métaphore, portrait de la collection à travers les visages qui la composent, ce thème permet d'explorer de grands courants de l'histoire de la photographie et de tracer la genèse de la collection publique la plus ancienne et la plus riche du monde dans le domaine de la photographie. Le propos est aussi de préfigurer ainsi la nouvelle collaboration de la Bibliothèque nationale de France et des éditions Gallimard. Sous le titre général Galerie de photographie seront explorés chaque année les multiples facettes de la photographie et des collections incunables du médium, icônes anciennes et modernes, œuvres contemporaines, mais aussi photographies de mode, de presse, albums d'amateurs, ensembles historiques donnés à la Bibliothèque. Dans le présent ouvrage, les œuvres du XIXe et du XXe siècle se succèdent chronologiquement, mais elles ont été choisies pour se répondre et correspondre entre elles enjeu de miroirs. Le choix fait dans le fonds du XIXe siècle met bien sûr en avant les grands auteurs, de Félix Nadar à Eugène Atget en passant par Adalbert Cuvelier et Julia Margaret Cameron. Une place importante est aussi réservée aux anonymes, aux amateurs célèbres comme Robert de Montesquiou, aux scientifiques comme Potteau. Des exemples de la diversité de la pratique photographique dans le monde sont représentés par l'atelier de Bonnevide au Sénégal, les travaux de Raoult à Odessa ou de Miot à Terre-Neuve. La sélection des oeuvres met en lumière le fait que le portrait photographique du XIXe siècle est, lucidement ou non, souterrainement ou non, une courbe parsemée de singularités qui aujourd'hui attirent notre attention comme autant de zones de fracture. Les reflets, ombres portées ou fragmentations qui apparurent d'abord comme des jeux ou des accidents sont réinvestis par les photographes modernes et contemporains, Paul Strand, André Kertesz ou Dieter Appelt. L'exigence documentaire ou scientifique, d'abord développée par Bertillon et Atget, conduit au XXe siècle à l'élaboration de protocoles de plus en plus précis. Le visage est peu à peu lessivé de tout contexte historique et social. Ce puissant courant esthétique, l'exploration de plus en plus aiguë de la représentation du visage sont vus à travers des œuvres françaises et étrangères : Paul Strand, André Kertesz, Raoul Ubac, Diane Arbus, Rossella Bellusci, Ralph Gibson, Florence Chevallier, Clarence John Laughlin, Vilem Kriz, Xavier Zimmerman. La lumière est faite aussi bien sur des pièces isolées, comme la photographie par Rudomine de La Vierge inconnue du canal de l'Ourcq, cette noyée rendue célèbre par Louis Aragon, ou des affiches déchirées vues à Tokyo par William Klein, que sur les séries de Vilem Kriz ou Connie Imboden.

10/2003

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Beaux arts

Trente ans de correspondance 1926-1959

Frank Lloyd Wright (1867-1959), le célèbre architecte et théoricien de l'architecture organique, et l'historien et critique Lewis Mumford (1895-1990) ont joué un rôle crucial dans l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme, comme en témoigne leur longue et abondante correspondance. Ces deux figures majeures de la culture américaine échangèrent plus de 150 lettres passionnantes, clairvoyantes, énergiques, spirituelles mais non dépourvues de tensions, qui illustrent à merveille le débat intellectuel sur l'architecture américaine et internationale du XXe siècle. C'est Frank Lloyd Wright, alors âgé de presque 60 ans, qui inaugure cet échange épistolaire en écrivant en 1926 à Lewis Mumford, qui n'a qu'une trentaine d'année. Renommé, mais en marge des tendances architecturales en vogue et confronté à des difficultés financières, l'architecte, en quête de critiques qui renouvellent son image, remercie de son soutien le jeune écrivain qui commence à s'imposer sur la scène newyorkaise. La correspondance prend son essor un an plus tard. Libres d'esprit, à la fois conservateurs et iconoclastes, les deux hommes trouvent vite de nombreux terrains d'entente, aussi bien professionnels que personnels. Au fait de l'actualité et de l'évolution contemporaine de l'architecture et de l'urbanisme, ils abordent de nombreux sujets, à commencer par leurs oeuvres respectives, et évoquent leurs alliés et leurs adversaires, l'avènement du Style international et les événements politiques qui bouleversent l'Europe et les Etats-Unis. Opposés à la sévère orthodoxie de modernistes tels que Le Corbusier, ils prônent tous deux, à l'instar d'Emerson, un meilleur usage de l'architecture et de la technologie au profit de l'environnement et de l'humanité, un point de vue qui faisait presque alors exception dans le panorama architectural. Affectueux et élogieux, Wright tient à l'approbation de Mumford et aspire à un rapport plus étroit. Plus prudent, souhaitant conserver son indépendance en tant que critique, Mumford refuse les multiples invitations de Wright à lui rendre visite dans son domaine de Taliesin, mais il n'en admire pas moins l'oeuvre de l'architecte - "modèle de l'architecture organique, construite en harmonie avec les rythmes de la vie moderne" - qui l'inspire. La Seconde Guerre mondiale interrompt brutalement cet échange profond et fécond, Mumford étant partisan de l'intervention des États-Unis en Europe, et Wright pacifiste et protectionniste. La correspondance ne reprendra que dix ans plus tard, à l'initiative de Wright. Une fois réconciliés, malgré leurs désaccords politiques et esthétiques, les deux hommes multiplient les témoignages d'affection et d'admiration. Sous la direction de deux grands universitaires, Bruce Brooks Pfeiffer, spécialiste de Frank Lloyd Wright, et Robert Wojtowicz, spécialiste de Lewis Mumford, cette correspondance est agrémentée d'une riche et rigoureuse introduction, de notes sobres et précises, d'un index, d'une chronologie de chacun des correspondants, ainsi que d'une note du traducteur sur leurs styles respectifs.

02/2017

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Critique littéraire

Hommage à Jacques Rivière

Souvenirs : Anonymes, Note biographique André Waltz, Souvenirs d'un ami d'enfance André Lacaze, Souvenirs (1905-1908) Gabriel Frizeau, Souvenirs sur Jacques Rivière A. Lauriol, Septembre 1914 Jacques Copeau, Souvenirs d'un ami A. Mayrisch de Saint-Hubert, Souvenirs Marcel Jouhandeau, Jacques Rivière devant la mort L'homme : Paul Valéry, Hommage Saint-John Perse, Lettre sur Jacques Rivière André Maurois, Comment rattraper... François Mauriac, Anima naturaliter christiana Jacques de Lacretelle, Portrait Henri Ghéon, Souvenirs Jean Cocteau, Lettre Jean Schlumberger, La Sincérité de Jacques Rivière Georges Duhamel, Lettre Henriette Charasson, Les rendez-vous spirituels Benjamin Crémieux, Ce que n'était pas Rivière Le directeur de revue et l'écrivain : André Gide, Jacques Rivière Valery Larbaud, Témoignage Jules Romains, Jacques Rivière parmi nous Paul Morand, Adieu à Jacques Rivière Michel Arnauld, Jacques Rivière et la vocation de sincérité Emma Cabire, Deux rencontres Guy de Pourtalès, Jacques Rivière Henri Deberly, Reconnaissance Henri Pourrat, Jacques Rivière, écrivain pur Jean Prévost, Jacques Rivière et les jeunes Jean Cassou, Péguy et Rivière Jean Paulhan, Les espoirs et les projets Joseph Delteil, L'homme de barre Le romancier : René Boylesve, Hommage Jacques Boulenger, Note sur Aimée Edmond Jaloux, Jacques Rivière et Marcel Proust Robert Honnert, Le Romancier Henri Rambaud, De l'esprit d'analyse dans Aimée François de Roux, La méthode objective et réaliste de Jacques Rivière Gil Robin, Jacques Rivière et la psychiatrie Guy Velleroy, Jacques Rivière et la passion de vérité Ramon Fernandez, In Memoriam L'essayiste, le politique : Charles Du Bos, Jacques Rivière et la "Perfection abstraite" Louis Artus, Jacques Rivière et "La Foi" Marcel Arland, L'évolution de Jacques Rivière Gabriel Marcel, Constantes Bernard Groethuysen, Jacques Rivière interprète de Fénelon André Lhote, Jacques Rivière critique d'art et ami Boris de Schloezer, Jacques Rivière et la musique Paul Desjardins, Le bon sens de Jacques Rivière Albert Thibaudet, L'Européen Alfred Fabre-Luce, Jacques Rivière politique Pierre Drieu la Rochelle, Expériences Félix Bertaux, Jacques Rivière et l'Allemagne Victor Llona, Jacques Rivière et les littératures étrangères Témoignages étrangers : T. S. Eliot, Rencontre D. S. Bussy, Souvenir Harrison, Le Roman d'Aventure S. Hudson, Lettre W. Frank, L'artiste en Jacques Rivière E. Fitzgerald, Hommage H. von Hofmannsthal, Hommage L. Chestov, Dernier salut E. Cecchi, Esprit de finesse G. Ungaretti, Gratitude W. Schuermans, L'esprit clinique de Jacques Rivière F. Hellens, Impressions sur Jacques Rivière P. Fierens, Jacques Rivière et la Belgique O. -J. Périer, Jacques Rivière vivant J. Tielrooy, Témoignage d'un étranger J. Fransen, Hommage R. de Traz, Souvenir R. Grosjean, Hommage du lecteur inconnu C. Simon, Jacques Rivière à Zurich C. Clerc, Rivière et Genève A. François, Souvenir Inédits Alain-Fournier, J. Rivière, Correspondance J. Rivière, Lettres à André Gide - Extraits d'un Journal de captivité - Marcel Proust Divers H. Massis, "Nous tenons à détacher, du témoignage sur Jacques Rivière, qu'Henri Massis. ". . J. Rivière,

01/1992

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021

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Ecrits sur l'art

Piero Di Cosimo ou la forêt sacrilège

" Avec Piero di Cosimo, l'incroyable est arrivé : grâce à Vasari, qui fut le premier et le dernier à le célébrer au XVIe siècle, les chercheurs et les historiens du XIXe et du XXe siècle ont tenté de reconstituer ce qui est resté de son oeuvre dispersée et que l'on attribuait souvent à d'autres peintres. L'énigme a resurgi, mutilée mais impressionnante par sa singularité : les surréalistes ne s'y trompèrent pas, qui furent les premiers à lui rendre hommage. " C'est dans cette lignée qu'il faut replacer l'essai d'Alain Jouffroy, premier livre français consacré à Piero di Cosimo, paru d'abord en 1982 dans la collection L'Atelier du merveilleux de Robert Laffont, où des écrivains de renom célébraient des artistes rares. Aussi ancienne, sinueuse et fragmentée que l'oeuvre aujourd'hui attribuée au peintre florentin, cette généalogie n'encombre pourtant pas Alain Jouffroy. Abreuvé aux recherches des érudits, celui-ci fait le choix de la subjectivité : " Je pleure, je ris, je veille et je suis sourd aux appels d'un homme extraordinairement ex-centrique, qui a situé le centre de tout hors de tous les cercles où pourrait subsister ce qu'on appelle un "centre". " C'est de fait son oeuvre profane et mythologique qui intéresse Jouffroy, au détriment d'une oeuvre religieuse dans laquelle il décèle une concession du contemporain des Médicis et de Savonarole " à la malveillance du pouvoir des princes et à la surveillance de l'Inquisition ". Ce n'est pas pour rien qu'il dédie son livre André Breton, défenseur des " briseurs de barrières " et auteur avec Gérard Legrand de L'Art magique : " Piero di Cosimo, affirme-t-il, n'a pas peint ces tableaux pour nous rassurer, mais pour dialoguer avec nous dans un autre langage que celui de la raison : un langage plus exact que celui des mots, où l'ordre que nous croyons par notre pensée introduire dans le chaos du monde est entièrement remis en cause, mais en douceur. " Vénus, Mars et amours, La Mort de Procris, La Chute de Vulcain ou Hylas et les Naïades, Vulcain et Eole, Combat des Centaures et des Lapithes, Persée libérant Andromède... : autant de tableaux qui doivent leur titre à l'iconologie et que Jouffroy scrute à frais nouveaux, avec passion autant qu'avec prudence, pour finalement y déchiffrer " un probable mouvement d'opposition clandestin aux dogmes de la philosophie néo-platonicienne à la mode, comme aux pouvoirs religieux et civils de l'époque ", l'oeuvre d'un " nostalgique du triomphe sur l'impossible, qui aurait trouvé le moyen de s'exiler dans sa propre cité ". Toiles longues et basses d'où le ciel de la transcendance est presque absent ; scènes de chasse, de combats et d'amours sensuelles et meurtrières célébrant l'existence terrestre ; rêveries d'un homme que Jouffroy présente à la suite de Vasari comme un demi-ermite pour qui la peinture fut le moyen de penser à l'écart.

05/2021

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Histoire de France

Les grands discours parlementaires du XIXe siècle. De Benjamin Constant à Adolphe Thiers 1800-1870

Consulat, Premier Empire, Première Restauration, Cent Jours, Seconde Restauration, monarchie de Juillet, Deuxième République et Second Empire : l'énumération suffit à montrer combien la période qui s'étend de 1800 à 1870 est riche en bouleversements politiques. Elle l'est aussi par la grandeur et la diversité du discours parlementaire. Les moments clés du premier XIXe siècle - 1800, 1815, 1830, 1848, 1852, 1870 - ont inspiré la plus haute éloquence et produit d'authentiques morceaux de bravoure. Une place privilégiée a été accordée aux mots et aux phrases qui s'inscrivent dans la mémoire collective de la nation française, de " l'Empire est fait " de Thiers au " cœur léger " d'Ollivier, des imprécations de La Bourdonnaye aux incantations de Lamartine en passant par les prophéties de Tocqueville. Il fallait aussi faire revivre les grandes interrogations du XIXe siècle : la recherche du meilleur des régimes politiques possible, la pondération entre ordre et mouvement ou entre équilibre européen et satisfaction des nationalités, sans oublier l'émergence d'une question sociale à l'ère de l'industrialisation. Il était également indispensable de mettre l'accent sur des débats de société et des problèmes qui sont encore les nôtres aujourd'hui/divorce, peine de mort, durée de travail, droit de grève, question scolaire, place des religions, poids de l'économie, affairisme... Enfin, ce livre est un hommage à ces personnalités de conditions et de convictions diverses qui toutes ont servi la France avec leur immense culture, leur grand talent et leur énergie débordante. Ont donc été convoqués Benjamin Constant, le technicien des constitutions, Carnot, le majestueux avocat de la cause républicaine, Foy, l'incarnation du verbe viril, Rober-Collard, le philosophe-orateur, Chateaubriand, le génie hautain, La Fayette, l'éternel héros des Deux-Mondes, Berryer, le génial improvisateur, Guizot bouche d'or, Thiers, l'esprit du siècle, Lamartine, le lyrisme fait homme, Ledru-Rollin, le tribun théâtral, Hugo, le plus grand des romantiques, Montalembert, le héraut du libéralisme, Ollivier, l'apôtre solitaire, Gambetta, le prophète de la République et tant d'autres encore ! Ce recueil n'est pas seulement une anthologie. Exposés ici de façon chronologique, avec des introductions et des notes, les discours parlementaires permettent de mieux comprendre l'histoire, mais aussi le présent et l'avenir.

10/2005

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Littérature Allemande

Histoire d'une enfant de Vienne

L'Histoire de l'enfant de Vienne, la plus longue des Nouvelles d'Autriche de Ferdinand von Saar est aussi celle qui se rapproche le plus du genre européen du roman réaliste et, par certains aspects, naturaliste. Ce roman bref conserve quelques traits caractéristiques du genre de la nouvelle : deux décennies y sont condensées en un cycle tableaux dramatiques. L'Histoire d'une enfant de Vienne décrit la descente aux enfers d'Elise Schebesta (qui prend le nom d'Elsa Röber plus loin dans le récit). Les premiers chapitres du récit suggèrent que l'existence d'Elise aurait pu être idyllique si elle était restée fidèle à l'art de vivre de son milieu d'origine. Ferdinand von Saar recourt à la même technique narrative que dans Le Lieutenant Burda. Un narrateur, double de l'auteur (dans Burda, Saar évoquait l'époque de sa vie militaire ; dans l'Enfant de Vienne, il fait l'autoportrait de l'écrivain qu'il est devenu depuis qu'il a quitté l'armée en 1860), joue le rôle d'observateur et de témoin, de moraliste jetant un regard critique sur les moeurs de son temps et sur les caractères qu'il rencontre. Mais ici, le narrateur à la première personne est plus directement impliqué dans l'action que celui du Lieutenant Burda. Autrefois, il a cherché à séduire la jeune Elise Schebesta, il a épié ses apparitions au balcon de sa maison, il l'a suivie dans les rues de Döbling, mais il n'est pas parvenu à ses fins. Il n'a jamais cessé de s'intéresser à celle qui l'a jadis éconduit, il profite de toutes les occasions de s'informer de son sort et devient au fil du récit celui qui en sait le plus sur le passé d'Elise-Elsa. Ferdinand von Saar peint là le saisissant tableau d'une société viennoise en pleine mutation et dont l'évolution ne lui annonce rien de bon. On retrouve là son pessimisme foncier qui est une des manifestations les plus notables de l'esprit viennois 1900.

01/2024

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Beaux arts

Intimité(s). Les peintres de la Côte d'Opale

En réunissant des oeuvres issues des collections départementales, des musées de la région des Hauts-de-France et de collections particulières, Intimité(s) : les peintres de la Cöte d'Opale s'intéresse aux regards posés par les peintres sur l'intimité des habitants de ce littoral, notamment des marins pécheurs et de leur famille. Les artistes venus immortaliser ces paysages ont souvent saisi des scènes impromptues, des instants choisis, emplis de tendresse et de délicatesse, mettant ainsi l'humain au coeur de leur couvre. Au gré de leurs rencontres dans les différents foyers artistiques, les peintres se lient aussi d'amitié, se représentant mutuellement ou dépeignant leurs proches. Scènes d'intérieur, de maternité ou de vie en famille forment de rares et touchants moments d'intimité. Conçue par le Département du Pas-de-Calais, l'exposition que cet ouvrage accompagne rassemble des oeuvres qui émeuvent parce qu'elles saisissent, simplement, la vie.

01/2021

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019