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Ellen Urbani

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Littérature francophone

Tuez-le-nous ! Le couloir de la mort

Enfants, nous croyions que les populations possédaient une certaine force, le bon sens, le pouvoir, le courage et la dignité. Qu'elles étaient logiques et disaient toujours le bon droit et que jamais elles ne laisseraient malmener la vérité. Devenus adultes, il nous fallait accepter que les ténèbres aient souvent conquis le coeur de nombreux hommes de pouvoir alors que la lumière et le bon sens n'y occupaient qu'une étroite parcelle. Notre conscience collective avait été manipulée, elle était devenue complice des puissants de ce monde. Elle se laissait séduire par les corrupteurs et laissait mourir les innocents. Mon père me demandait de lire les Saintes Ecritures et de revenir souvent sur le livre de sagesse et proverbes parce que je devais y trouver de nombreux enseignements utiles pour échapper à la mort ou à une torture inutile. Mon oncle Kamou me disait au sujet de la vérité que la soi-disant "vérité" que l'on détenait d'une affaire n'était pas forcément la réalité. Les nombreux innocents qui gisent dans les caveaux écoutent avec stupéfaction ce qui se dit. Mais les morts n'ont ni la force ni l'envie de s'immiscer dans les débats d'un monde rempli d'hypocrites et de criminels sages en apparence. Le mensonge a un immense pouvoir. Il est grand dans l'art de la séduction. Il est aussi malheureusement à l'origine de nombreuses guerres, de nombreuses destructions de villes, de nombreux assassinats, de nombreuses divisions de cercles ou familles.

04/2021

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Littérature française

Corps de ferme

"Quand on prend leur veau, les vaches chargent. Même si elles n'ont plus de cornes. Elles courent comme des génisses, sans la joie. Leur plainte envahit l'air froid. Traverse les prés. Frappe les carreaux de la ferme. S'insinue dans les oreilles. Elle devient un bourdonnement qui empêche de penser à autre chose. Qu'à cette mère qui appelle son veau". Tandis qu'ils oeuvrent à leur survie, rien n'échappe aux animaux de la ferme. L'inquiétude de l'éleveur acculé par les échéanciers, les batailles des fils à mesure qu'ils grandissent, les pas de la femme, plus lourds que d'ordinaire. La vache, la chienne, le chat sont les vigies d'un monde rythmé par la vie et la mort. Leur ronde silencieuse ne connaît pas le contretemps. Mais dans cette ferme une tragédie a cours et personne n'en devine rien. Parce que les hommes sont aveugles, les bêtes vont témoigner. Avec ce huis clos à ciel ouvert, où les cris des bêtes se mêlent aux secrets des hommes, Agnès de Clairville s'attache à renverser le regard. Qu'ont à nous dire les animaux sur notre rapport à la naissance et à la filiation ? Ici, l'animalité commande tout et les mots bousculent, jusqu'à l'inattendu. A propos de l'autrice Agnès de Clairville est née en Normandie et vit aujourd'hui à Marseille. Scientifique de formation, elle a d'abord travaillé la photographie avant de se dédier à l'écriture. Corps de ferme est son deuxième roman.

01/2024

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Violence

La fin de l'impunité

"Jamais le souvenir des femmes que j'ai entendues à la barre comme victimes de viols ne m'a quittée. Je revois leurs visages en leurs contours, leurs regards apeurés ou en colère. J'ai pensé à elles et à toutes celles succombées sous les coups de leurs agresseurs lorsque j'ai accepté en mai 2022 d'être chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. C'est habitée de l'histoire de chacune d'entre elles que j'ai exercé cette mission, convaincue de la nécessité de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes le premier pilier de l'égalité entre les femmes et les hommes. Nous n'en finirons pas avec l'impunité sans une révolution culturelle, sociale, juridique et judiciaire qui permette à la société tout entière de prendre pleinement conscience de ce qu'est la violence faite aux femmes, de la combattre sous toutes ses formes, de la réprimer de manière certaine et efficace". Comme magistrate puis comme ministre, Isabelle Rome s'est engagée avec ferveur dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Dans ce livre, qui mêle témoignage et et propositions concrètes, elle poursuit le travail entrepris au gouvernement et plaide pour une révolution judiciaire et juridique, qui elle seule permettra d'éradiquer les violences faites aux femmes. Parmi ses propositions marquantes : l'inscription dans la loi de la notion de féminicide et de contrôle coercitif, l'accompagnement financier des familles des victimes et l'introduction non-consentement dans la définition du viol.

02/2024

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Histoire des idées politiques

Histoire de l'islamisation française. Quarante ans de soumission

Nouvelle édition POCHE corrigée. Prix baissé. " Vous n'en croirez pas vos yeux ! " Franz-Olivier Giesbert / Le Point La France, de près ou de loin, côtoie l'islam depuis ses débuts. De la conquête de l'Espagne et la maîtrise de la Méditerranée jusqu'aux guerres de décolonisation, en dehors de quelques rares périodes d'accalmie, cette relation ne fut qu'une longue suite de guerres et de conflits. Mais, depuis la fin des années soixante et l'arrivée en métropole d'une immigration musulmane de plus en plus importante, un changement majeur s'est produit : l'islam ne fait plus seulement valoir ses revendications au-delà des frontières mais au coeur de l'hexagone. Préceptes vestimentaires et alimentaires, place de la religion à l'école et dans l'entreprise, liberté d'expression et de conscience, statut de la femme, relations avec les fidèles d'autres religions : depuis maintenant quarante ans les élites politiques et médiatiques se voient sans cesse confrontées au défi d'une religion puissante qui n'a jamais rien cédé. Qu'ont-elles fait, qu'ont-elles dit et écrit pour défendre notre bien commun, la République ? Quasiment rien. C'est ce renoncement que ce livre se propose de rappeler, sans y ajouter quoi que ce soit. Rappeler les faits, les décisions. Redonner à lire les textes et les discours qui les ont accompagnés, tels qu'ils furent écrits et prononcés, au mot près. Dire l'histoire telle qu'elle fut et telle qu'elle avance. Sous nos yeux.

11/2023

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Pédagogie

Refus scolaire anxieux. L'Accompagnement pédagogique des élèves en panne d'Ecole

Les adolescents en situation de Refus scolaire anxieux (RSA) se trouvent au coeur des préoccupations visant à ne pas laisser de jeunes sans solutions sans pour autant qu'ils soient confondus avec les "décrocheurs" à proprement parler. Qui sont-ils ? La pression sociale constitue-elle une cause de ces refus ? La société fabrique-t-elle ces isolés, ces presque "hikikomoris" japonais ? Qui sont ces adolescents angoissés à l'idée de sortir de la maison, ne trouvant plus de bénéfice à aller à l'école ou voulant y aller mais étant submergés d'émotions anxieuses insupportables ? L'idéologie de la compétence, de la réussite scolaire à tout prix, de l'évaluation crée-t-elle en partie ce phénomène ? Une question revient sans cesse : observe-t-on une augmentation significative de ces situations d'élèves souffrant de RSA ou sont-elles plus visibles ? Enseignantes spécialisées, coordonnatrices d'un Service d'accompagnement pédagogique à domicile, à l'hôpital, à l'école (SAPADHE), les auteurs sont de plus en plus confrontées à des demandes d'accompagnements pédagogiques concernant des élèves souffrant d'une anxiété majeure à l'idée d'aller à l'école ou d'y rester et ont souhaité partager l'énigme de ces situations d'élèves déscolarisés, en école primaire, en collège et en lycée. Malgré leur potentiel, une famille bien souvent soucieuse et la volonté de l'Education nationale de les accompagner vers leur propre futur, riche de leurs espoirs, de leurs compétences, de leurs attirances, ces enfants ou adolescents développent des symptômes les rendant incapables de fréquenter leur établissement scolaire. Les intervenants interrogent sur ce phénomène chronophage et énergivore face auquel elles imaginent des solutions empiriques avec la collaboration de partenaires variés et d'ins tances plus ou moins enclines à les suivre. Il n'est pas toujours facile d'en identifier les causes mais avec l'aide des partenaires de soin, du jeune et de sa famille, sont élaborés des accompagnements vers une reprise de scolarité. A travers les histoires de quelques adolescents les auteures accompagnent, explicitent leur travail et ses enjeux.

11/2021

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Sociologie

Quand la violence déplace : mémoires et migrations forcées depuis et vers la Turquie

La mémoire des migrations forcées au XXe siècle de populations depuis ou vers la Turquie n'a été que très peu étudiée excepté pour les Arméniens et les Grecs. Cet ouvrage propose de réparer cet oubli en interrogeant sur la façon dont ces événements traumatiques ont pu être relatés et transmis de génération en génération. A partir d'enquêtes de terrains ou d'enquêtes diachroniques à travers la littérature, il donne la parole aux exilés qui expriment les violences subies et la perte douloureuse de leur "patrie", leur terre d'exil n'étant que leur "nouveau pays". Y a-t-il un retour sur les lieux d'origine après des années d'installation en Europe ou en Turquie, lorsque l'exil est très ancien ? Assiste-t-on à des commémorations en terre d'exil de certains événements importants ? Les associations en terre d'exil contribuent-elles à ce travail de mémoire ? L'identité ethnique et/ou religieuse peut-elle être conservée en terre d'exil ? La langue différente de celle de la région ou de l'Etat-nation d'origine, non enseignée à l'école, comme le kurde en Turquie, participe-t-elle à ce travail de mémoire ? Constitue-t-elle le ciment autour duquel se raccrochent ces réfugiés ? Telles sont les questions auxquelles cet ouvrage s'efforce de répondre, autour de trois axes d'étude : la mémoire des populations échangées en 1923 dans le cadre de la Convention de Lausanne, obligées de quitter leur pays (Grèce ou Anatolie) sur décision administrative ; les migrations forcées des Kurdes dans leur pays, organisées par l'Etat kémaliste et plus récemment les migrations politiques ont poussé hors de leur pays les Kurdes, fuyant la répression et la guerre qui font rage depuis 1984 ; les cas de migrations forcées aux marges du territoire turc, mais qui le concernent car elles impliquent un retour/une installation en territoire turc ou un départ définitif.

06/2013

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sociologie du genre

Selfie. Comment le capitalisme contrôle nos corps

Après la vague des mouvements de libération du corps des femmes sous l'étendard du " Body positive " , il est temps de faire le bilan ! La lutte contre la grossophobie, le validisme, le colorisme, et tous les procédés dangereux conseillés par la médecine, la culture populaire et les industries du régime et de la cosmétique, a permis de mettre en avant des physiques pluriels, bien loin de l'injonction à la maigreur des années 2000. Mais la pression qui pèse sur le corps des femmes est-elle réellement remise en cause ? Sur les réseaux sociaux comme dans les magazines ou les publicités, on observe la glorification de deux types de femmes " accomplies " , deux modèles de corps qui paraissent s'opposer. La fit girl, blanche, CSP+, se doit d'être naturelle et dynamique. Elle prend soin d'elle à coup de détox, de " jeune intermittent " et pratique le sport comme une religion. Le second modèle cible les femmes racisées et de milieux populaires. Elles sont enjointes à assumer un physique " racialisé " et sexualisé : de grosses fesses, une grosse poitrine, mais tout aussi invitées à se rapprocher de la blanchité à coups de décoloration de la peau, d'affinage du nez et perruques lisses. A qui profite donc toute cette positivité toxique ? A l'industrie de la beauté bien sûr, et les marques de cosmétiques, ou de chirurgie esthétique rivalisent d'ingéniosité pour nous pousser à correspondre toujours plus à ces nouveaux idéaux. Pendant que les inégalités sexistes et les discriminations persistent, ce corps continue de détourner les femmes de leur libération en leur faisant croire qu'elles ne sont plus passives mais actives, plus victimes mais en pleine possession de leurs droits. Jennifer Padjemi mène une enquête engagée pour montrer comment le capitalisme moderne a récupéré tous les mouvements qui oeuvrent pour la libération des corps des femmes et nous enjoint à lutter contre ces nouvelles injonctions. Un essai percutant et libérateur !

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Philosophie

Achèvement de la métaphysique et poésie. La métaphysique de Nietzsche ; Introduction à la philosophie penser et poétiser

Achèvement de la métaphysique et poésie réunit deux cours que Heidegger souhaitait publier ensemble. Le premier fut annoncé comme cours du semestre d'hiver 1941-1942 et s'intitule La métaphysique de Nietzsche. Le cours ne se présente pas comme un exposé de doctrine, mais amène à comprendre comment la pensée de Nietzsche est tout entière animée par la métaphysique - au point qu'elle lui donne son ultime visage. La volonté de puissance, le nihilisme l'éternel retour de l'identique, le surhomme et la justice sont les cinq articulations fondamentales de cette pensée; à leur écoute, Heidegger pense l'unité qui leur donne sens: celle de la métaphysique qui, à travers le penseur Nietzsche, s'achève tandis qu'elle se porte à son dernier accomplisse ment. Le second cours fut annoncé pour le semestre d'hiver 1944-1945 sous le titre Introduction à la philosophie. Penser et poétiser. Il approfondit ce qui a déjà été vu dans La métaphysique de Nietzsche : l'achèvement de la métaphysique signe la nécessité du rapport entre pensée et poésie. Le rapport dont il est question est à proprement parler essentiel: il implique que pensée et poésie n'ont de teneur que si elles se rapportent l'une à l'autre c'est-à-dire si elles ne cessent de s'apporter l'une à l'autre ce qui les fait être chacune elle-même. Penseur de ce temps de l'achèvement de la métaphysique, Nietzsche e vient à être poète. Poète de ce temps, Hölderlin en vient à être penseur. Cette étonnante proximité de la pensée et de la poésie est méditée en sa référence à l'histoire, car Nietzsche et Hölderlin sont penseurs et poète dès qu'il leur faut se confronter à ce qui, en notre temps, " est ". C'e ainsi que la question du rapport entre pensée et poésie nous amène à penser à partir de ce qui nous concerne tous essentiellement.

03/2005

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Revues

La règle du jeu N° 76, juin 2022 : Ukraine. Le tribunal de l'Histoire

DOSSIER : LES MONDES DE LA CHINE Quel modèle de société le régime chinois est-il en train d'inventer ? Répondre à cette question d'avenir suppose d'explorer les héritages, millénaires et récents, de l'Empire du Milieu. L'empreinte laissée par le confucianisme, le communisme, la révolution culturelle. Mais aussi son entrée dans l'économie mondialisée. Et les contradictions soulevées par la rencontre de ces legs et de cette modernité. Comment la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis a-t-elle accouché du crédit social ? Comment fonctionne ce système de notation des citoyens ? Comment articule-t-il l'évaluation économique et les contraintes morales ? Comment les populations chinoises s'y acclimatent-elles ? En quoi contribue-t-il à inventer une politique de discrimination ? Quels sont les soubassements idéologiques du crédit social ? Ses rapports avec l'idéologie communiste et le néolibéralisme ? Quelle philosophie et quelle vision du monde véhicule-t-il ? Et comment ce paradigme est-il promu à l'international ? Comment résister à une tyrannie de la technologie, des algorithmes et de la surveillance ? Quelles forces et quelles oppositions sont-elles à l'oeuvre en Chine ? Comment, enfin, ces monstres politiques se déploient-ils dans le Xinjiang, où le martyre des Ouighours sert de laboratoire à un nouveau totalitarisme ? A quoi ressemblent, en somme, les mondes de la Chine ? Le monde qu'elle contient et celui qu'elle désire ? Mais aussi : - " Boomer " , Une pièce de théâtre de Camille Cabestan, l'auteur secret de La Règle du jeu - Un article de Benjamin Morel sur l'héritage maurrassien du concept de décentralisation - Un micro-dossier sur Descartes et Lévinas. - Un article de Diane Delbecq sur l'humanisme et l'esthétique de Ponge - Un article sur l'usage des stories sur les réseaux sociaux. - Un entretien avec Dora Moutot autour du féminisme et de la sexualité. - Un article d'Avery Colobert sur l'exégèse et l'herméneutique chrétienne

06/2022

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Travail social

Protection de l'enfance : des besoins des enfants au travail avec les parents. L'Approche-médiation : une méthodologie d'intervention

En Protection de l'enfance, la qualité de la collaboration entre parents et professionnels est essentielle pour espérer un mieux-être des enfants. Pour autant, le contexte de l' "aide contrainte" ne favorise pas cette coconstruction. C'est trop souvent dans les non-dits, dans la résistance et même l'opposition que se fait le travail d'accompagnement. L'Approche-médiation propose aux acteurs sociaux une méthodologie rigoureuse, détaillée et illustrée dans ce livre. Cette méthode rend possible pour les professionnels de "tenir les deux bouts" : l'impératif des besoins de l'enfant d'une part ; la valorisation des compétences et la réhabilitation des parents en "vrais" décideurs d'autre part. Elle s'appuie sur différents temps : de l'évaluation du danger en termes de besoins à satisfaire pour l'enfant à l'élaboration d'accords et de résolutions communes. L'Approche-médiation a été pensée et conçue pour favoriser la participation sincère et active des parents. Elle vise à développer et/ou renforcer le sentiment de compétence parentale ; elle incite également les professionnels à se placer dans une posture qui permettra de dépasser tensions et oppositions entre eux et les parents. . Ce livre, enrichi de nombreux témoignages, offre ainsi une initiation à l'Approche-médiation et invite les professionnels à une réflexion sur la posture d'écoute et d'accompagnement. Il leur donne une véritable opportunité d'envisager concrètement des propositions de meilleures collaborations avec les familles. Cet ouvrage s'adresse à tout professionnel intervenant dans le champ de la Protection de l'enfance, quelle que soit sa mission, de terrain ou d'encadrement, qui souhaite réfléchir à sa posture et ses pratiques professionnelles. Les co-autrices : Béatrice Coubard, Marine Desmazeau, Audrey Ringot, Marjorie Siegel sont médiatrices familiales DE. Elles ont été formées à l'Approche-médiation par Michèle Savourey-Alezra. Elles animent depuis plusieurs années des stages, à la demande des institutions, pour les travailleurs sociaux en Protection de l'enfance.

04/2024

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sociologie du genre

Selfie. Comment le capitalisme contrôle nos corps

Après la vague des mouvements de libération du corps des femmes sous l'étendard du " Body positive " , il est temps de faire le bilan ! La lutte contre la grossophobie, le validisme, le colorisme, et tous les procédés dangereux conseillés par la médecine, la culture populaire et les industries du régime et de la cosmétique, a permis de mettre en avant des physiques pluriels, bien loin de l'injonction à la maigreur des années 2000. Mais la pression qui pèse sur le corps des femmes est-elle réellement remise en cause ? Sur les réseaux sociaux comme dans les magazines ou les publicités, on observe la glorification de deux types de femmes " accomplies " , deux modèles de corps qui paraissent s'opposer. La fit girl, blanche, CSP+, se doit d'être naturelle et dynamique. Elle prend soin d'elle à coup de détox, de " jeune intermittent " et pratique le sport comme une religion. Le second modèle cible les femmes racisées et de milieux populaires. Elles sont enjointes à assumer un physique " racialisé " et sexualisé : de grosses fesses, une grosse poitrine, mais tout aussi invitées à se rapprocher de la blanchité à coups de décoloration de la peau, d'affinage du nez et perruques lisses. A qui profite donc toute cette positivité toxique ? A l'industrie de la beauté bien sûr, et les marques de cosmétiques, ou de chirurgie esthétique rivalisent d'ingéniosité pour nous pousser à correspondre toujours plus à ces nouveaux idéaux. Pendant que les inégalités sexistes et les discriminations persistent, ce corps continue de détourner les femmes de leur libération en leur faisant croire qu'elles ne sont plus passives mais actives, plus victimes mais en pleine possession de leurs droits. Jennifer Padjemi mène une enquête engagée pour montrer comment le capitalisme moderne a récupéré tous les mouvements qui oeuvrent pour la libération des corps des femmes et nous enjoint à lutter contre ces nouvelles injonctions. Un essai percutant et libérateur !

06/2024

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Histoire de l'art

Une histoire de l'art d'après Auschwitz. Volume 1, Figures disparates

En quoi Auschwitz a-t-il rompu les modalités traditionnelles de représentation de la figure humaine ?? Dans quelle mesure cette rupture s'est-elle logée dans la modernité au point d'y passer en partie inaperçue ?? L'art contemporain est-il simplement un art après Auschwitz ou bien, de manière plus complexe, un art d'après l'événement ?? Telles sont quelques-unes des questions qui donnent leur orientation à cette Histoire de l'art d'après Auschwitz. Le premier volume, qui paraît présentement, s'intitule Figures disparates. Il sera suivi par deux autres ? : Figures disparues et Configurations. A bien des égards, cette vaste étude se veut aussi une contre-histoire de l'art, une relecture critique des fondements de la modernité artistique et une généalogie de l'art contemporain. Ce premier volume, Figures disparates remonte aux sources de ce paradigme forgé à la Renaissance qu'on définit comme celui d'une esthétique du discernement, lequel implique tout un système de représentation théorico-pratique. Le premier chapitre retrace en ce sens la fondation des "? Figures discernables ? " à partir du retour des ombres portées dans la Florence du début du XVe siècle avec Masaccio. Alberti, son contemporain, formalise ce système dans son De Pictura à la même période en y promouvant l'idée selon laquelle un tableau représente l'historia. Tout le discours sur l'art postérieur à Alberti entérine cette idée et la renforce philosophiquement en considérant que l'oeuvre obéit à une idea qu'elle révèle. Cette façon d'investir l'oeuvre d'une fonction de discernement de l'histoire et de l'idée en implique une autre, plus tacite mais déterminante, tant sur le plan artistique que politique ? : celle de discerner la peur. A contre-courant de cette tendance majoritaire, un certain nombre de figures apparaissent néanmoins comme disparates, comme le suggère le deuxième chapitre. Elles tentent de rendre compte de trois grandes peurs - celles de la décréation, du désordre et du désastre - auxquelles correspondent trois phénomènes archétypiques - le déluge, la peste et la guerre. Dans chaque cas, on assiste à un antagonisme entre ces événements et leur réintégration dans l'orbe de l'esthétique du discernement. C'est cette tension qui produit historiquement des figures disparates, dont Francisco Goya serait le grand pourvoyeur. Il est aussi celui qui prépare le terrain à des figures d'un autre type, qui ressortissent quant à elles à l'époque moderniste proprement dite, du milieu du XIXe siècle au milieu du siècle dernier. Ces figures sont qualifiées de critiques dans le troisième chapitre. En elles se manifeste effectivement une tendance autoréflexive qui fait qu'elles se transforment en apparence sous l'effet de l'art pour l'art. Toutefois, à y regarder de plus près là encore, nombre d'entre elles évoquent plus ou moins explicitement la guerre, ou à tout le moins le contexte historique de plus en plus belliqueux dans lequel elles s'inscrivent (Guerre civile états-unienne, Première Guerre mondiale, ou Guerre d'Espagne).

04/2024

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Histoire et Philosophiesophie

La chute de l'Empire humain. Mémoires d'un robot

Les machines sont-elles en passe de devenir plus intelligentes que l'homme ? Qu'adviendra-t-il le jour où elles s'affranchiront de son contrôle ? Pendant longtemps ces questions ont enflammé l'imagination des auteurs de science-fiction et des scénaristes d'Hollywood. L'irruption dans nos vies des "machines pensantes" tenait alors davantage du fantasme que d'une menace réelle. Mais depuis quelques années, l'intelligence artificielle a fait de tels progrès que nous sommes environnés aujourd'hui de systèmes assez intelligentes pour comprendre le langage humain, le restituer, analyser en quelques secondes des milliards d'information, produire des rapports, écrire des livres, prendre des décisions, gérer des installations industrielles les plus complexes. Autrefois, le robot était un travailler manuel. Ses performances dans un futur très proche seront celles d'un travailler intellectuel, d'un avocat, d'un expert-comptable, d'un cadre supérieur d'entreprise. Deux faits majeurs expliquent ces avancées fulgurantes : la puissance de calcul des super-ordinateurs qui augmente de façon exponentielle ; et l'apparition de logiciels qui reproduisent le fonctionnement des neurones du cerveau humain et confèrent aux machines la faculté d'apprendre par elles-mêmes. Dans la décennie qui vient, chacun pourra disposer de son intelligence artificielle personnelle, au bureau et à la maison. Les "assistants virtuels" vont se généraliser, devenant presque nos alter ego et exécutant toutes sortes de tâches, des plus simples aux plus complexes. Ces systèmes pensants peupleront bientôt les usines, les entreprises, les domiciles, les armées, les administrations, les hôpitaux, les villes. Jusqu'où iront-elles dans leur degré d'autonomie et leur liberté de décision ? Quelle place les hommes pourront-il préserver dans un monde où l'essentiel serait sous le contrôle des machines ? Après la bombe atomique, l'intelligence artificielle est-elle la seconde arme létale inventée par l'homme et capable de le détruire ? La chute de l'Empire humain retrace l'histoire méconnue de l'intelligence artificielle, depuis ses origines, dans les années 50, jusqu'à aujourd'hui, et explore les pistes de la recherche future pour anticiper ce qu'elle sera dans dix, vingt ou trente ans. Pour la première fois, c'est une machine qui raconte son aventure et dévoile les mystères de son long cheminement avec l'homme, jusqu'au combat final.

03/2017

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Littérature française

Supplément à la vie de Barbara Loden

Plusieurs destins s'entrelacent dans ce nouveau récit de Nathalie Léger. Ils se nouent autour d'un film, Wanda, réalisé en 1970 par Barbara Loden, un film admiré par Marguerite Duras, une œuvre majeure du cinéma d'avant-garde américain. Il s’agit du seul film de Barbara Loden. Elle écrit, réalise et interprète le rôle de Wanda à partir d'un fait divers : l'errance désastreuse d'une jeune femme embarquée dans un hold up, et qui remercie le juge de sa condamnation. Barbara Loden est Wanda, comme on dit au cinéma. Son souvenir accompagne la narratrice dans une recherche qui interroge tout autant l'énigme d'une déambulation solitaire que le pouvoir (ou l'impuissance) de l'écriture romanesque à conduire cette enquête. Il y a d'abord l'errance de cette femme, Wanda, apparemment sans attaches et sans désirs ; il y a ensuite la recherche de Barbara Loden, une actrice rare, une cinéaste inspirée, une femme secrètement blessée, et qui cherche la vérité de son existence à travers un fait divers ; il y a enfin l'enquête de la narratrice. Trois destins entremêlés pour une même recherche sans objet, une même façon d'esquiver ou d'affronter la réalité. Wanda/Barbara : qu'est-ce que l'une cherche à travers l'autre, et qu'est-ce que la narratrice cherche à travers elles ? Barbara Loden est née en 1932, six ans après Marilyn Monroe, la même année qu'Elizabeth Taylor, Delphine Seyrig et Anouk Aimée. Elle a trente-huit ans lorsqu'elle réalise et interprète Wanda en 1970. Elle est la seconde femme d'Elia Kazan. Elle a joué dans Le Fleuve sauvage et dans La Fièvre dans le sang. Elle devait jouer dans The Swimmer avec Burt Lancaster, mais ce fut Janet Landgare qui eut le rôle ; elle devait jouer dans L'Arrangement avec Kirk Douglas, mais ce fut Faye Dunaway qui eut le rôle. Elle est morte jeune, à 48 ans. Wanda est son premier et son dernier film. Quoi d'autre ? Comment la décrire, comment décrire un corps et une présence inconnus ? La narratrice lit des témoignages, regarde des images, décrit le film, tente de s'approprier un visage, de découvrir un corps sous un autre, elle cherche à reconstituer les bribes d'une vie pour la tirer un instant de l'oubli, et revenir sur sa propre amnésie.

01/2012

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 230, décembre 2019 : Au service des riches

Si la seconde moitié du xxe siècle a été marquée par un effacement progressif de la figure du domestique, l'accroissement récent des inégalités s'accompagne d'un renouveau des services directs aux individus les plus riches : personnel de maison qualifié, professionnels de l'hospitality de luxe, coaches et professeurs particuliers, etc. La démultiplication des services aux plus fortunés ? qui passent par la personnalisation de la relation, l'exclusivité des espaces, le traitement " sur mesure " ? engage une proximité physique souvent affranchie des cadres collectifs permettant l'exercice d'une régulation institutionnelle. Elle met en rapport des élites économiques et des classes moyennes, souvent blanches et qualifiées, dont les compétences sociales et l'ethos corporel sont appréciés. Ainsi, alors que la sociologie contemporaine du care et des migrations s'est largement intéressée au personnel de service subalterne, féminin et racisé (aides à domicile, auxiliaires de vie), ce dossier propose de considérer d'autres formes de subordination directe entre les fractions moyennes et dominantes de l'espace social. Quelles sont les conditions d'accès à ces professions certes subalternes, mais parfois prestigieuses et très rémunératrices ? Quelles expériences de la domination entraînent-elles et quels registres d'interaction mobilisent-elles ? Dans quels cas ces situations de domination rapprochée font-elles l'objet d'une politisation, voire d'une contestation ?

01/2020

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12 ans et +

Le grimoire et la fuite

Elten, jeune luthier orphelin, passe des jours paisibles dans les collines du Sélatan, province tranquille des Grands Royaumes. L'amour du travail bien fait, son potager et ses quelques amis suffisent à son bonheur. Mais quand Gilian le conteur, arrive chez Elten cet été là, ce bonheur va vite voler en éclats. Après la découverte d'une mystérieuse lettre testamentaire, d'étranges cavaliers vont détruire la maison d'Elten et essayer de le tuer. Il va fuir à travers la forêt avec Gilian, et son amie Alda. Nina est une jeune femme qui vit avec sa famille, au sud des Grands Royaumes, dans la ville portuaire de Lelisand. En secret, c'est une activiste de la Guilde, qui lutte depuis des générations contre les exactions du Culte, toujours plus cruel et avide de pouvoir envers les populations. Lorsque Nina dérobe le grimoire sacré dans le sanctuaire, afin d'en traduire les runes étranges qui doivent les aider à démontrer l'imposture du Culte, sa famille est massacrée sans pitié. Elle aussi doit prendre la fuite, accompagnée du guerrier Kialos... Dans leurs périples respectifs, les deux protagonistes vont faire de nombreuses et étonnantes rencontres. Ils découvriront également des secrets cachés de leur passé, pour peu à peu soupçonner l'énorme mensonge dans lequel ils vivent depuis toujours...".

01/2019

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Troubles féminins

Mon périnée sans tabou. Une approche autonome pour être bien dans mon corps

67 % des femmes souffrent de pertes urinaires, d'une descente d'organes ou d'inconforts lors de relations sexuelles. Bonne nouvelle : vous pouvez déjouer les statistiques ! Les problématiques en lien avec le périnée sont tellement communes chez les femmes qu'elles sont banalisées dans notre société. Pourtant, elles jouent de façon significative sur la qualité de vie. Vous a-t-on déjà dit que votre inconfort était normal, qu'il n'y avait rien à faire et qu'il n'y avait point de salut au-delà des exercices de Kegel ? Rien de plus faux ! Mesdames, vous pouvez aller mieux. Ce livre permet d'optimiser le corps des femmes et des mamans pour qu'elles puissent reprendre une vie active à leur image. Elle vous propose donc de comprendre chaque structure de votre corps et d'apprendre à les travailler pour enfin vous sentir bien. Cet ouvrage, inspiré par 15 ans de pratique en physiothérapie abdominopelvienne et posturale, présente une approche de la santé pelvienne qui s'intéresse au corps dans sa globalité. L'autrice propose des routines, incluant des séquences d'autotraitement, des étirements, des exercices de renforcement postural et des stratégies neuromotrices. Après cette lecture, vous vous sentirez puissante, en contrôle et, surtout, vous aurez en main les bons outils pour retrouver le confort. Le savoir, c'est le pouvoir !

01/2023

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Histoire de France

Amie, c'est la guerre. Correspondance de guerre de Théonie et Henri Arnaud (1914-1919)

Théonie et Henri Arnaud sont deux paysans très modestes des confins du Poitou et de la Saintonge. En 1914, quand la guerre éclate, ils ont la trentaine et sont mariés depuis dix ans. A partir du 7 août, ils sont séparés et s'écrivent quasiment tous les jours. Lui est mitrailleur dans l'Aisne, dans la Somme, au Chemin des Dames et en Champagne ; elle, assure la survie de l'exploitation agricole avec ses beaux-parents et ses deux filles. Leur correspondance quotidienne s'arrête le 25 janvier 1919, au retour du mari. Ces lettres de guerre nous éclairent sur la vie de tous les jours de deux "invisibles de l'histoire" dans un effet miroir entre le front et l'arrière. Elles apportent une lumière crue sur le front intérieur encore mal connu, spécialement pour ce qui est des campagnes. C'est, à un siècle de distance, un de leurs intérêts majeurs. Au-delà, elles constituent le témoignage "en direct" d'événements, de situations et de sentiments hors normes. Les lettres de Théonie et de Henri Arnaud nous racontent certes une histoire de guerre, mais aussi une véritable histoire d'amour. Elles nous permettent à distance d'écouter une conversation intime entre époux. C'est ce qui les rend si proches de nous et, finalement, si contemporains.

05/2020

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Empire colonial

L'esclavage. Illustrations et caricatures (1750-1870)

Cet ouvrage met sous le regard des lecteurs une centaine d'images formant un ensemble cohérent. Elles ont été produites en une période historique relativement courte, entre le milieu du XVIIIe siècle et les années 1870. Elles évoquent l'esclavage colonial directement, en mettant en scène les multiples aspects de cette pratique alors généralisée dans les colonies, ou indirectement, en illustrant la "guerre des sucres" qui opposa la canne et ses indissociables liens avec l'esclavage, au sucre de betterave supposé produit par des "mains libres". Elles évoquent aussi les combats anti-esclavagistes et les abolitions de l'esclavage. S'il est difficile de mesurer avec certitude la diffusion dans le public de cette iconographie parfois violente, il ne fait guère de doutes qu'elle a été distribuée par les galeries et surtout largement propagée par les journaux : les caricatures d'Honoré Daumier ou de Cham diffusées par Le Charivari ont beaucoup circulé dans les cercles intellectuels libéraux. Mais ces images ont également été placardées sur des murs, dans des auberges et autres lieux publics, surtout pendant les périodes révolutionnaires (la Révolution de 1789, mais aussi celles de 1830 et 1848). Les oeuvres proposées ici offrent aux lecteurs d'aujourd'hui une "information par l'image", une sorte de panorama des regards des contemporains sur l'esclavage et les violentes controverses qui ont divisé l'opinion publique.

06/2021

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Réussite personnelle

Vous êtes incroyable. Un manuel pratique pour être à l'écoute de vos vibrations et exprimer votre magie intérieure !

Votre vie actuelle vous inciterait-elle à douter de vous, des autres, du monde ? Vous demandez-vous parfois si vous allez parvenir à vous adapter, à vous réaliser, à trouver l'âme soeur ? Sonia et Sabrina Choquette-Tully, deux jeunes femmes d'une génération en manque de repères, savent précisément ce que vous ressentez ! Elles ont compris comment contourner les diktats de nos sociétés modernes avec confiance, en recourant à leur intuition et à leur intelligence. Elles s'intéressent à l'astrologie, à la psychologie, au développement spirituel. Mais elles fréquentent aussi les restaurants branchés, sont accro au fitness et adorent Beyoncé ! Dans ce livre inspirant, vous découvrirez que la réussite ne se fait pas sans échecs. Que votre coeur est toujours le meilleur baromètre pour prendre les bonnes décisions. Au fil des pages, vous découvrirez comment devenir votre meilleur amie, transformer la peur en aventure, faire taire ce crétin d'ego qui réside dans votre tête, vous extirper d'un cycle de mauvaises ondes et traverser la vie avec assurance et créativité, même sans être complètement sûre de là où cela vous mènera. Si vous recherchez une spiritualité ancrée et adaptée au monde réel, les soeurs Choquette vous invitent à rejoindre leur tribu afin de vous créer la vie extraordinaire de vos rêves. Parce que, n'en doutez jamais, vous êtes une personne incroyable !

09/2023

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Notions

L'organisation du temps. L'évolution de la mémoire et de la notion du temps (volume 3)

Quelques personnes trouvent les études sur les progrès de la notion du temps un peu difficiles et abstraites, mais au fond ces études sont beaucoup plus simples que vous ne croyez ; il s'agit de faits d'une grande banalité qui existent dans toutes les consciences et sur lesquels seulement nous n'avons pas suffisamment attiré l'attention. Dans ce livre, nous parlerons des croyances dans la mémoire et de la complication que les croyances apportent à nos souvenirs. Mais il suffit de regarder un peu en soi-même pour voir que la mémoire est remplie d'une foule de croyances que nous acceptons aveuglément comme des articles de foi et qui, peut-être, dans quelques siècles, seront trouvées profondément ridicules. Nous disons sans cesse, à propos des souvenirs, une foule de proverbes : "Le temps passé ne revient pas". "Tout vient à point à qui sait attendre" ... Ce sont des croyances, croyances que le passé est détruit. Le temps est supposé détruire. Le temps est considéré par d'autres comme créateur. Nous sommes remplis de pareilles croyances au temps et nous les avons peu à peu acceptées aveuglément. La psychologie doit au moins les constater et elle doit se poser ce problème : Comment se sont-elles peu à peu introduites dans notre esprit Comment ont-elles pris cette forme absolument aveugle qu'elles ont aujourd'hui ?

06/2022

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Littérature française

Je voudrais te dire. Paroles

Les paroles s'envolent, mais elles vont quelque part, surtout quand elles aident à vivre, à aimer, à penser. J'ai voulu écrire et chanter mes joies, mes chagrins, mes interrogations, et parce que j'étais perdu, j'ai cherché en écrivant le sens de la vie, ou plutôt de ma vie. Les réponses et l'inspiration, je les ai trouvées dans le regard des gens, dans toute rencontre, dans l'éternel océan, mais aussi dans mes souvenirs d'enfant voyageur. J'ai désiré partager mes humbles trésors, en toute simplicité, avec ces milliers d'amis de passage, jeunes et vieux, d'ici ou d'ailleurs, que l'on appelle les spectateurs. J'ai chanté pendant plus de vingt ans, dans les théâtres, les écoles, les églises, les cafés enfumés, les usines, les hôpitaux, les prisons, mais aussi les grands espaces verts pleins d'arbres et de lumières. La musique m'est devenue porte-paroles, avec elle, les frontières disparaissent, les harpes, les guitares, les tambours deviennent les serviteurs des mots. Mais parfois, le plus bel instrument du monde met comme un voile sur les mots qui chantent, mais qui chantent autrement. Il arrive même qu'il les dénature. Alors, j'ai voulu que mes paroles apparaissent dans leur nudité première, sans fard et sans artifice. Puissent-elles s'envoler de leur propres ailes pour donner force et amour !

08/2020

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Littérature étrangère

La fille aux neuf doigts

Les parents de Laura et de sa soeur Moira ne sont pas comme les autres, ce sont des Catalans militants communistes et autonomistes, un mouvement encore clandestin dans l'Espagne du franquisme finissant. Et si les filles semblent à l'abri du danger inhérent à cet engagement, leur enfance est néanmoins marquée par une obsession, une règle instituée sans la moindre explication, une phobie, un non-dit autour de la photographie, qui est, dans cette famille, strictement interdite. Ainsi, dès le plus jeune âge, les petites sont-elles entraînées à composer des photos-pensées ; à mémoriser pour l'éternité les instants heureux ou la beauté d'un lieu. Autrement dit, une responsabilité vertigineuse leur est imposée : la sauvegarde du temps passé, de l'instant ou de l'image d'elles-mêmes voués à l'effacement. Aujourd'hui Laura a trente ans et le silence de ses parents au sujet de cette exigence diabolique lui est devenu intolérable. Car Laura est persuadée que tout cela ne fut que mensonges. Que des photos d'elle ont été prises à son insu, qu'elles sont cachées quelque part et qu'il est urgent de les retrouver. Sans doute faudrait-il ajouter un détail qui n'est peut-être pas étranger à cette histoire sans image : Laura n'a que neuf doigts.

05/2010

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Sciences politiques

La guerre après la guerre. Images et construction des imaginaires de guerre dans l'Europe du XXe siècle

Comment, la paix revenue, les images forgent-elles la façon dont nous percevons la guerre passée ? Pourquoi certaines s'ancrent-elles dans les mémoires, alors que d'autres s'effacent ? Reflètent-elles la réalité des événements vécus par les contemporains ou ce que nous voulons en retenir pour éclairer notre propre présent ? Cet ouvrage réunit les images les plus diverses, de la photographie à la bande dessinée, du cinéma à la télévision, de l'actualité à la fiction, pour comprendre les mécanismes du regard collectif sur la guerre dans l'Europe du XXe siècle. Il part de l'univers visuel du traumatisme et observe la manière dont il se transforme, s'enrichit ou s'appauvrit parfois, jusqu'à bouleverser l'interprétation de la guerre elle-même. Le souvenir des guerres mondiales, des guerres d'indépendance, des guerres civiles ou de la guerre froide est un formidable enjeu dans la construction des identités nationales, et l'image, par sa puissance émotionnelle, un redoutable instrument des démonstrations partisanes. Images informatives, images commémoratives, images oubliées ou resurgies, images reconstituées ou fictionnelles sont passées au crible par des historiens français et étrangers, spécialistes de la guerre et des médias. Et c'est par le prisme du visuel qu'ils jettent un regard neuf sur la Grande Guerre, la guerre civile espagnole, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie ou la guerre en ex-Yougoslavie.

01/2010

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Religion

De la culture à l'inculturation. Pour une méthodologie efficace de l'évangélisation en Afrique chez les Beti au Cameroun

Comment recevoir Jésus-Christ dont la Parole "souveraine" a pris un chemin de crête pour venir à nous ? Pourquoi a-t-elle choisi d'emprunter les routes sinueuses et escarpées de la culture occidentale, de l'esclavage, de la colonisation pour parvenir en Afrique au Cameroun, chez les Beti ? Cette question évidemment reste sans réponse. Dieu n'ayant pas de compte à nous rendre. Il est donc judicieux de prendre les choses telles qu'elles se présentent en réalité. Et que nous disent-elles ? Elles nous informent que les premières proclamations du message évangélique, bien qu'ayant effectivement pris pied dans le continent africain, furent sujettes à caution. Pour cette raison, nous nous sommes permis de proposer un nouveau chemin d'accueil de l'Evangile. En voici l'itinéraire : de la culture à l'inculturation, une démarche méthodologique que nous estimons efficace, dans l'annonce de la parole de vie en Afrique, chez les Beti, au Cameroun. Dans cette nouvelle approche, nous faisons un parallèle réflexif et critique entre le septénaire catholique et les étapes de l'existence dans les cultures africaines, où la vie que prône justement l'Evangile constitue le moteur de l'explication du réel. Le but est de parvenir dans ces cultures à l'accueil harmonieux et authentique de la Bonne nouvelle, Parole de vie : l'inculturation.

02/2016

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Livres 3 ans et +

Trois amies... pas tout à fait comme les autres !

Agathe, Clémentine et Sophie sont trois carottes inséparables pas tout à fait comme les autres... Sous le regard bienveillant de leur ami le grand chêne, elles mènent une vie paisible en attendant d'être mangées mais pas avant d'avoir voyagé ! Le destin s'invite alors et entraîne nos trois carottes vers la plus belle histoire de leur vie... Prendre son destin en main, accepter la différence et croire en ses rêves, voilà ce que nous réservent nos amies carottes. Accompagnées de trois navets avides de liberté et d'une famille lapin anticonformiste, elles nous prouvent que tout est possible et que la vie nous appartient... A nous d'en faire une aventure extraordinaire ! " Trois amies... pas tout à fait comme les autres ! " est né de deux coeurs et quatre mains. Professeur des écoles, Rita Rautureau aime entraîner ses élèves dans l'univers des belles histoires et partager avec eux la magie des mots et des images. Assistante maternelle, Nadine Brisson est passionnée par le dessin et la peinture. Vice-présidente de la Bruffière des Arts, elle partage son temps entre les enfants, la création et la transmission. Ensemble, elles livrent une histoire touchante déclinée en deux albums illustrés, une version française pour les plus petits et une version bilingue français/anglais pour les plus grands. A partir de 3 ans.

10/2019

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Religion

Marie

C'est un fait : la Vierge Marie ne cesse pas d'intéresser le chrétien ou de l'intriguer. Dans un sens ou dans l'autre. Souvent avec âpreté. Oserait-on relire dans ce "discours" saccadé la prophétie de Siméon, lors de la Présentation au Temple ? Dans le silence de sa longue préparation, puis lors de sa courte mission, le Christ s'est heurté au doute, à l'aveuglement de beaucoup. Ses proches l'ont rejeté ou ne l'ont pas compris. Pour Marie, ce fut une épreuve d'autant plus dure qu'elle vivait dans la solitude d'un coeur déchiré entre l'amour de son Fils et l'amour de ceux pour qui il était né. La dévotion mariale est un phénomène qui fascine les historiens de la piété populaire. Tant d'intérêts, parfois peu conciliables, s'entremêlent, qui expliquent peut-être en partie les excès et, inversement, les rejets. Les pages qui suivent ne prétendent pas tout éclairer, ni tout simplifier. Elles s'arrêtent plutôt, à partir de l'Ecriture et à travers les diverses époques, à souligner une continuité riche de sève spirituelle. Elles souhaiteraient aider, au-delà des controverses et des divergences, à réconcilier l'esprit et le coeur de ceux qui s'interrogent. Et, dans leurs limites mêmes, elles renvoient doublement à une âme transpercée : celle de Marie et la nôtre.

04/1997

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Sociologie

La société sans répit. La mobilité comme injonction

Pourquoi sommes-nous si avides de mobilité et de changement ? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme ? Pourquoi nous appelle-t-on constamment à être autonomes et proactifs ? Pourquoi la politique, la pédagogie, la justice ou le management se trouvent-ils valorisés par l'ajout du terme "participatif" ? Pourquoi la flexibilité et l'adaptabilité sont-elles érigées en vertus cardinales ? Pourquoi les frontières font-elles partout l'objet de luttes, que l'on veuille les abattre ou les fortifier ? Cet ouvrage sonde nos représentations de l'espace, du temps et de la mobilité, pour révéler l'ampleur du bouleversement de notre rapport au monde qu'elles produisent. Il en résulte l'émergence d'un "idéal mobilitaire", fondé sur une valorisation de la mobilité pour elle-même, et articulé en quatre impératifs : activité, activation, participation et adaptation. Bien au-delà du domaine des déplacements physiques, cette injonction à la mobilité étend son emprise sur la famille, le travail, les territoires nationaux, les genres, les sexes ou encore la prison, les redéfinissant profondément. Ce volume propose non seulement des clés pour mieux comprendre les représentations de la mobilité et les normes sociales qui en découlent, mais également une grille d'analyse élargissant considérablement le champ des études de la mobilité.

01/2019

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Histoire de la population

Vagabondes, Voleuses, Vicieuses

Nées dans les années 1930-1940, Rose, Luce ou Adèle, jeunes adolescentes à la Libération, trentenaires lors des soulèvements de Mai 1968, sont aujourd'hui grands-mères. Issues des milieux populaires, elles ont grandi dans les faubourgs parisiens et les petites villes de province. Et toutes ont été considérées, dans la société de l'après-guerre, comme des " délinquantes " : des traces de leur vie sont consignées dans les archives judiciaires... Qu'est-ce qui a conduit ces jeunes filles à être étiquetées comme telles ? Quels ont été leur vie, leurs rêves, leurs amitiés, leurs amours ? Et qu'ont-elles transgressé ? N'ont-elles pas été plus libres de travailler et d'avoir des aventures que leurs soeurs de l'entre-deux-guerres ? Il semble qu'avoir seize ans pendant les Trente Glorieuses implique, pour une jeune fille, d'obéir à un code de conduite précis : sortir, mais surtout avec des copines, flirter, mais du bout des lèvres, ne pas boire, et jamais dans des cafés. Car il faut avant tout s'attacher à trouver un mari, fonder un foyer... Et tous - familles, voisins, police - veillent au respect de ces règles. Une fugue, la fréquentation d'une amie " dévergondée ", un fiancé peu apprécié... Autant d'éléments qui conduisent la jeune fille " fautive ", " vagabonde ", " voleuse " ou " vicieuse ", sur les bancs de la justice - surtout lorsqu'elle incarne en plus une classe " dangereuse ".

02/2022

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Littérature française

Le pas de l'âne

Ce pourrait n'être qu'une accumulation de faits divers misérables. Élise a quitté mari et enfants et erre sur les routes. Noël vit dans la rue et dort dans des containers à poubelles. Isabelle est une enfant malade qui meurt autant de solitude. Deux filles se pendent à la même poutre d'une usine désaffectée. Loâna abandonne dans la benne à ordures l'enfant sortie de son ventre. Hervé, handicapé mental, fugue. La vieille Marthe va mourir. Des vies de rien. De celles que l'on croise sans les voir au détour d'une rue, d'un article de journal. Mais ici, au lieu de se perdre dans l'oubli et l'indifférence, c'est comme si elles venaient se greffer les unes sur les autres. Elles s'éveillent mutuellement. Se poussent en avant un peu comme des boules. Habituellement, dans les romans, les vies se croisent. Ici elles s'ajoutent. " Ce n'était peut-être qu'un seul mouvement, répète Élise, un seul mouvement de vie à l'intérieur duquel tout pouvait se déplacer, se transformer, s'échanger. " Les ânes sont les artisans de ce mouvement en avant qui vient tirer les personnages de l'oubli. De la mort aussi. Qui les conduit les uns aux autres. Le " pas de l'âne ", c'est le mouvement de l'écriture elle-même.

03/2005