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Kel Carpenter

Extraits

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Littérature française

Les ecoles superieures de commerce

" Goethe reprochait aux Français de ne pas savoir la géographie. Je crois qu'à ce premier blâme il en ajouterait aujourd'hui un second qui, du reste, en est pour ainsi dire le corollaire : il nous accuserait de trop peu voyager. Bien rares, en effet, sont ceux de nos compatriotes qui ont été en Amérique, aux Indes ou en Chine et je dirai même en Angleterre ou dans l'Allemagne, si j'en excepte certaine vallée charmante du grand-du- ché de Bade que nous ne connaissons peut-être que trop ! Et cependant les facilités de communication entre les différents pays du monde augmentent chaque jour ; les contrées les plus éloignées, l'Australie, le Japon, qu'autrefois nous ne faisions qu'entrevoir comme au travers d'un brouillard, sont reliées maintenant à l'Europe par des services réguliers et rapides de bateaux à vapeur : le canal de Suez nous évite même les embarras d'un transbordement ; le nouveau chemin de fer du Pacifique franchit comme en se jouant ces Montagnes-Rocheuses dont le nom seul faisait frémir il y a peu d'années encore ; enfin l'on voit une compagnie américaine délivrer des billets-circulaires pour un voyage de plaisir que les gens pressés peuvent accomplir en 90 jours et qui, comprenant dans son itinéraire les villes de Londres, Paris, le Caire, Bombay, Calcutta, Singapore, Hong-Kong. Shanghae, Yokohama, San Francisco. Chicago et New-York, constitue un véritable tour du monde. Il y a longtemps que les Anglais considèrent un grand voyage comme le complément in- dispensable d'une éducation soignée ; au sortir de ses études, le jeune gentleman allait jusqu'à présent visiter soit l'Amérique, soit les Indes ou l'Australie ; il est probable que l'on exigera prochainement le tour du monde complet, pendant que chez nous trop de fils de famille continueront à ne faire d'autre tour que celui des boulevards, entre la Madeleine et le pas sage del'Opéra".

03/2023

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Littérature française

Albert savarus. La comedie humaine

" Un des quelques salons où se produisait l'archevêque de Besançon sous la Restauration, et celui qu'il affectionnait était celui de madame la baronne de Watteville. Un mot sur cette dame, le personnage féminin le plus considérable peut-être de Besançon. Monsieur de Watteville, petit-neveu du fameux Watteville, le plus heureux et le plus illustre des meurtriers et des renégats dont les aventures extraordinaires sont beaucoup trop historiques pour être racontées, était aussi tranquille que son grand-oncle fut turbulent. Après avoir vécu dans la Comté comme un cloporte dans la fente d'une boiserie, il avait épousé l'héritière de la célèbre famille de Rupt. Mademoiselle de Rupt réunit vingt mille francs de rentes en terre aux dix mille francs de rentes en biens-fonds du baron de Watteville. L'écusson du gentilhomme suisse, les Watteville sont de Suisse, fut mis en abîme sur le vieil écusson des de Rupt. Ce mariage, décidé depuis 1802, se fit en 1815, après la seconde restauration. Trois ans après la naissance d'une fille qui fut nommée Philomène, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs suc- cessions liquidées. On vendit alors la maison de monsieur de Watteville pour s'établir rue de la Préfecture, dans le bel hôtel de Rupt dont le vaste jardin s'étend vers la rue du Perron. Madame Watteville, jeune fille dévote, fut encore plus dévote après son mariage. Elle est une des reines de la sainte confrérie qui donne à la haute société de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville. De là le nom de Philomène imposé à sa fille, née en 1817, au moment où le culte de cette sainte ou de ce saint, car dans les commencements on ne savait à quel sexe appartenait ce squelette, devenait une sorte de folie religieuse en Italie, et un étendard pour l'Ordre des Jésuites. . ".

02/2023

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Romans historiques

Une princesse canadienne. Dix ans de ma vie

Agnes Le Clerq Joy, jeune aventurière canadienne, fait la connaissance du prince prussien Felix zu Salm-Salm, à Washington, en 1862, au début de la guerre de Sécession. C'est le coup de foudre réciproque. Le bel officier, qui vient de s'engager dans l'armée de l'Union, sachant à peine l'anglais, fait sa demande en mariage. C'est ainsi qu'Agnes devient la princesse Salm-Salm. Ils vont mener, pendant près de dix ans et au cours de trois guerres, une existence pleine d'aventures, de bruit et de fureur. Ils connaîtront successivement la guerre de Sécession, à la fin de laquelle Felix sera général de brigade ; la guerre du Mexique et l'exécution de Maximilien, où tous les deux se montreront les défenseurs héroïques et malheureux de l'empereur ; la guerre de 1870, enfin, au cours de laquelle Felix mourra au combat de Saint-Privat. Dans son récit, Agnes entraîne le lecteur à sa suite dans ces trois guerres, dans trois pays qui n'ont pas grand-chose de commun, mais dont elle s'efforce de nous décrire les spécificités : l'efficacité américaine déjà, l'immensité du territoire ; l'imbroglio mexicain, l'isolement total de Maximilien dans cette galère, la sauvagerie des moeurs, la beauté des paysages grandioses autour de Mexico ; les habitudes quasi bourgeoises de la haute société allemande, où pourtant les titres et le rang comptent par-dessus tout, la puissance militaire extraordinaire de la Prusse. Agnes nous parle aussi de son couple, de son amour partagé avec son mari, de leurs problèmes d'argent et de leurs rapports ambigus avec la famille du prince. Après la mort de Felix, nous voyons Agnes se battre, pour garder la tête hors de l'eau, avec ses innombrables créanciers, son beau-frère peu enclin à mettre la main au porte-monnaie... Elle rencontrera l'empereur d'Allemagne, l'empereur d'Autriche et même le pape, à qui elle demandera son avis sur son intention de se retirer dans un couvent.

03/2016

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Littérature française

Sérial killers : Ted Bundy

"Nous autres serial killers, nous sommes vos enfants, vos maris, nous sommes partout. Et beaucoup d'autres, parmi vos enfants, seront morts demain". Ted Bundy Ted Bundy, le plus célèbre des serial killers, est exécuté le 24 janvier 1989, en Floride, pour trois meurtres commis dans cet Etat. Il est suspecté de trente et un autres crimes à travers les USA, mais beaucoup d'enquêteurs estiment que le nombre de ses victimes est beaucoup plus élevé. Ted Bundy est à l'opposé de l'image du maniaque homicide, tel que l'on se l'imagine : bel homme, érudit, étudiant en droit et ambitieux d'un point de vue politique, il a toujours su séduire et avoir de nombreuses relations féminines. Au contraire de l'immense majorité des serial killers, il ne connaît pas une enfance difficile, ni est suspecté d'avoir commis des actes de cruauté envers les animaux. Mais ses propres démons le poussent à perpétrer des crimes d'une violence à peine imaginable et d'une extrême perversion qui vont de la décapitation à la nécrophilie. Un agent du F. B. I. , qui le rencontre à plusieurs reprises, explique à son sujet : "Ted Bundy est un terrible criminel, peut-être l'incarnation de la plus infâme machine à tuer que l'Amérique des temps modernes ait jamais connue". Dans cet ouvrage, nous dévoilons les ultimes entretiens de Bundy avec le profiler Robert Keppel qui enquête pendant quinze ans sur ses crimes dès 1974. Pour tenter d'échapper à la peine de mort, Bundy propose son aide pour dresser le profil et identifier le "Green River Killer" un tueur en série inconnu qui sévit dans la région de Seattle. Stéphane Bourgoin a aussi recueilli le témoignage d'un autre serial killer qui devient le confident de Ted Bundy lors de ses dernières années d'incarcération, au point de lui révéler des confidences inédites.

01/2023

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Actualité médiatique internati

Il y avait la vérité. Chroniques du nihilisme. Tome 3

Penseur visionnaire, George Orwell écrivit dans 1984 : "Il y avait la vérité, il y avait le mensonge, et si l'on s'accrochait à la vérité, même contre le monde entier, on n'était pas fou." A l'ère du concept de "post-vérité", la vérité appartient bel et bien au passé. Elle a été trucidée sur l'autel du relativisme absolu pour lequel tout est subjectif. Dans un tel monde où deux fois deux ne donne plus quatre, où la vérité n'existe plus, les meilleurs manipulateurs des mots règnent en maîtres. Ainsi, nos sophistes contemporains arrivent à nous persuader qu'un homme n'est pas un homme, qu'un sein n'est pas un sein, ou encore qu'un Noir n'est pas un Noir, ou bien qu'un remède est un poison. Jadis, Platon dissertait sur la notion d'Homme pour parvenir à cette définition : "L'homme est un bipède sans plumes." Diogène lui jeta alors un poulet déplumé dans les pieds, en criant : "Voilà l'homme ! " Il fournissait de cette manière un parfait exemple de la définition qu'Einstein donnait de la vérité : "La vérité est ce qui résiste à l'examen de l'expérience." Par ce troisième tome de mes chroniques du nihilisme, plus que jamais sous le signe de l'empirisme subversif de Diogène, il s'agira de se prémunir des fumisteries platoniciennes, antiques comme modernes, en se fiant aux apparences, enjoignant à faire peu de cas d'un certain dicton qui ne fait qu'inciter à détourner les yeux du réel, donc de la vérité qui ne cesse d'être travestie par l'habillement idéologique. Or, la vérité est comme une jolie fille, elle n'est jamais aussi belle que toute nue. Mais l'humain possède toutes les peines du monde à soutenir du regard la nudité, a fortiori celle de la vérité. Car le plus grand tabou de l'humanité n'est point le sexe ou l'argent. Non. Son plus grand ? Le plus tabou de tous les tabous ? La vérité !

01/2022

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Eco-construction

Chauffe-eau solaire individuel. Conception, mise en oeuvre et entretien

La loi de Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), adoptée en avril 2020, inscrit la France dans une trajectoire permettant d'atteindre la neutralité carbone en 2050 en fixant notamment la part des énergies renouvelables à 33 % de la consommation finale brute d'énergie en 2030. Pour atteindre cet objectif, toutes les filières EnR seront mises à contribution ce qui suppose qu'un effort important d'équipement en chauffe-eau solaires soit réalisé d'ici-là. Le Guide Pratique "Chauffe-eau solaire individuel" expose les précautions à prendre lors de la conception et de la mise en oeuvre d'un chauffe-eau solaire individuel (CESI) : - Comment dimensionner l'installation : surface de capteur solaire, volume du ballon de stockage ? - Comment choisir le matériel et le fluide caloporteur ? - Comment garantir le bon fonctionnement (régulation, mesure...) et la sécurité (électricité, pression, foudre, montée en température...) de l'installation ? - Comment traiter les points sensibles : implantation, stockage et manutention, incorporation en toiture, fixations, raccordement et circuit hydraulique, isolation, protection contre le gel, remplissage ... ? - Quelles vérifications et contrôles à effectuer lors de la réception de l'installation et comment en assurer l'entretien ? C'est en s'appuyant sur les Avis Techniques et sur les normes-DTU de mise en oeuvre (notamment des toitures) que le Guide Pratique "Chauffe-eau solaire individuel" apporte la réponse à toutes ces questions. Rappelons que ce procédé est éligible à des aides financières nationales, régionales et locales pour compenser le coût d'investissement d'un chauffe-eau solaire : ces aides sont détaillées dans le guide. Cette nouvelle édition contient des préconisations techniques actualisées pour la conception, le dimensionnement, la mise en oeuvre et l'entretien des chauffe-eau solaires individuels (CESI), notamment : - la prise en compte des chauffe-eau solaires à thermosiphon ; - l'intégration d'une liste de points de contrôle pour la vérification de l'installation solaire ; - l'actualisation des dispositifs d'aides financières pour les particuliers ; - l'actualisation du corpus réglementaire et normatif.

03/2023

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Thrillers

Les femmes qui craignaient les hommes

Que vaut la vie d'une femme battue ? D'une femme humiliée ? D'une prostituée ? D'une droguée ? Chargé d'une atmosphère noire, violente, intense et de personnages magnifiques, un roman d'une actualité dramatique, qui nous plonge dans le décor d'un refuge où des femmes brisées tentent de vivre loin du chemin des hommes. "La Mort ? On s'est croisé. Des paquets de fois. Taille moyenne. Cheveux bruns. J'pourrais pas te dire la couleur de ses yeux, mais j'peux t'assurer qu'il a vraiment rien de spécial. La Mort est juste un gars banal". La petite ville de Windringham, dans la banlieue de Manchester, abrite une maison semblable à toutes les autres. Une maison qui n'est pourtant comme aucune autre : un refuge. Ici, elles sont des dizaines de femmes, planquées, terrées loin des hommes qui ont fait de leur vie un cauchemar. Alors quand Katie, l'une de leurs dévouées conseillères, est retrouvée morte dans la rivière, et que l'inspecteur Brookes entreprend de leur poser des questions, leur premier réflexe est de disparaître dans l'ombre. Pourtant, elles vont devoir parler. Si elles ne le font pas, la police classera l'affaire en suicide. L'inspecteur Brooke est sympathique, mais il est comme tout le monde, pétris de certitudes. Une belle mascarade, un bel hommage à rendre à celle qui a toujours été de leur côté. Car c'est un meurtre, n'est-ce pas ? Une histoire de femme et d'homme ; de domination, de terreur. Un drame banal et mortel. Mais comment ces femmes terrorisées pourront-elles jamais se confier à un homme ? Et comment livrer ce qu'elles savent sans risquer de faire tomber l'une d'entre elles ? Car dans ce puzzle macabre, chacune détient une pièce et révéler la clé de ce secret verrouillé pourrait mettre à l'épreuve leur solidarité, ce dernier lien qui les protège dans une société qui ne sait comment les aider...

04/2022

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Photographes

Nous. Edition bilingue français-anglais

C'est à l'âge de 14 ans que l'auteur italien, né en 1937 dans un village des Abruzzes, commence la photographie dans le studio familial. Très vite, il en devient le photographe principal et se spécialise dans les prises de vues extérieures. Manifestations, fêtes du Travail, réunions politiques et syndicales... Mario Carnicelli aime s'immerger dans les événements qui rythment la vie de ses concitoyens. Alternant entre le noir et blanc et la couleur, il développe peu à peu un style documentaire au croisement de la photographie humaniste et de la street photography. S'il assiste à des événements majeurs comme les funérailles du communiste Togliatti en 1964, ce sont avant tout les individus qui l'intéressent et ce qu'il peut percevoir de la société à travers eux. Faisant de la rue son observatoire, il parvient toujours à saisir un geste, une expression, un regard au milieu d'une foule ou au détour d'une rue. Ainsi, de l'Italie aux Etats-Unis en passant par l'Asie, son oeuvre est une véritable analyse sociétale des cinquante dernières années. Ce livre est édité dans le cadre du Prix Viviane Esders, dédié aux photographes professionnels de plus de 60 ans, décerné à Mario Carnicelli en 2022. Mario Carnicelli est né en 1937 à Atri en Italie et commence à travailler dès l'âge de 14 ans dans l'entreprise familiale de photographie. Il commence véritablement sa pratique de photographe dans les années 1970 lorsqu'il ouvre son magasin à Florence sur la Piazza del Duomo. Entièrement dédié à son studio, il obtient une reconnaissance tardive notamment à l'occasion de la publication de son premier livre C'era Togliatti, paru en 2014 chez Danilo Montanari Editore. Cette série fait l'objet d'une grande exposition personnelle au Palazzo Fabroni, puis au Musée national des Arts et Traditions populaires à Rome. A partir de 2018, ses photographies sont présentées à la David Hill Gallery de Londres permettant à son travail d'atteindre un plus large public.

11/2023

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Notions

Philosophie critique de la République

Ce livre est une création. Il est formé de textes qui n'avaient jamais été réunis par leur auteur, alors qu'ils composent bel et bien un livre, et un livre d'un intérêt exceptionnel. Il offre l'exemple rare d'une réflexion philosophique menée à l'épreuve de l'actualité. L'auteur, Charles Renouvier, l'un des philosophes français les plus importants du XIX ? siècle, est en effet un philosophe engagé avant la lettre. Grand militant de la cause républicaine, il s'en est fait le défenseur en même temps que le penseur dans un moment fécond de l'histoire de France, la décennie 1870, qui voit l'installation et l'enracinement durable, cette fois, de la République, la III ? du nom. Il a fondé pour ce faire une revue, en 1872, la Critique philosophique, qu'il rédigeait presque à lui seul et qui accompagne, mois après mois, la difficile gestation du nouveau régime. Constatant la confusion et le flottement des idées du personnel républicain dans un contexte particulièrement tendu et troublé, il s'efforce de dégager une doctrine cohérente de la conduite à tenir vis-à-vis des institutions qui se cherchent. Une doctrine qu'il appelle justement "criticisme", en référence à la pensée kantienne. Dans cet esprit, il s'emploie aussi bien à éclaircir les principes fondamentaux engagés dans l'entreprise qu'à définir une méthode d'action politique ou à clarifier les enjeux des luttes politiques du moment, sans oublier de plaider pour les réformes qui s'imposent. Des modes de scrutin aux rapports entre l'Eglise et l'Etat, en passant par la décentralisation ou l'organisation de l'enseignement, ce sont toutes les questions brûlantes auxquelles est confronté le régime naissant qui se trouvent examinées à la lumière de leurs enjeux théoriques. Cet exercice de philosophie appliquée compose ainsi un véritable "traité de la République" qui éclaire de l'intérieur la signification d'un processus trop souvent réduit à un heureux produit des circonstances. Il permet d'y reconnaître un authentique moment philosophique.

04/2022

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Cinéma

Petit lexique intranquille de la télévision

« Un petit lexique amoureux est une occasion de dire qu’il y a aussi dans le journalisme de la naïveté, de l’utopie et de l’idéal, donc beaucoup d’affect. Dans ce métier, à vingt-cinq ans, on veut refaire le monde ; à quarante-cinq, on essaie d’en limiter les dégâts ; après on pense à autre chose, à moins que, dans le courrier du matin après une émission, on ait lu : « Merci de me donner matière à réfléchir, pas du prêt-à-penser. » Le propos est amoureux et toujours passionné. Il s’agit d’un vécu de terrain. De l’écriture du journal à la suppression de la publicité à la télé par Nicolas Sarkozy. Du grand reportage au « tout info ». Du journalisme comme moyen de rentabilité au téléspectateur devenu le consommateur d’un « produit » en boucle. Du plaisir d’accueillir un bel auteur qu’on a envie de suivre à la minuscule jouissance du scoop. De la volonté de faire réfléchir à la fabrique de l’illusion. Du grand public à la ménagère de moins de cinquante ans. Du smartphone et du web qui feraient de vous et moi un grand reporter du monde à la communication mondialisée et occidentalisée. De l’information au « temps de cerveau humain disponible » vendu à une boisson gazeuse. » Philippe LefaitParmi les diverses entrées de ce lexique, on trouvera : Audimat, dommage qu’un lexique amoureux commence par ce chancre… Infiniment, parce qu’un jour, écoutant une interview se terminer par : « Merci, Madame Bettencourt, merci beaucoup, merci infiniment… », on se demande « De quoi ? » Fortune, celle du gagnant du loto dont on choisit de faire la une alors même qu’on génocide du côté des grands lacs en Afrique.Plaisir, de la rencontre, de l’invité qui se donne. Ce jour-là, Roland Dubillard. Présentation, celle du journal, « une masturbation sans les mains ». Solitude, quand le rouge est mis et que le ventre rétrécit, encore aujourd’hui.

04/2011

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Littérature française

Eline Salisbury. Tome I : « L'élue de Faerie » - Nouvelle édition illustrée

Alors que tout le monde croit que les fées sont des légendes, voici le récit d'une histoire vécue, authentique, qui démontre le contraire. Les fées existent bel et bien. Seulement elles rusent, elles se protègent, elles font semblant de rien, se cachant souvent parmi les mortels... Jusqu'au jour où... Destin fantastique d'une fillette "hybride", née d'une union interdite entre une fée et un humain. A dix ans, alors qu'une bosse commence à lui pousser dans le dos, signe implacable de la sortie de ses ailes, sa grand-mère va venir la chercher pour la ramener à Faerie. Afin que son "Il était une fois" débute et qu'elle accomplisse son destin. Et quel destin ! Une fillette d'autant plus attendue que le pays des fées se meurt et que selon la prophétie seule l'enfant prodige peut le sauver ! Les signes sont inexorablement là. Eline réussira-t-elle à renverser le cours du temps ? A redonner vie à la Terre ? L'avenir de Faerie dépend d'Eline or si Faerie disparaît, la Terre ne lui survivra pas. Cette jeune enfant, élevée comme tous les enfants humains, va découvrir les enchantements d'une vie féerique : la sienne. Avec à ses côtés son compagnon et complice Thurel, un jeune elfe, Eline va devoir se battre contre les caprices d'êtres obscurs, de gnomes sorciers désenchantés, lutter contre tous les paparafés en quête de scoop... Si Zoric veut la peau d'Eline, il n'en aura pas les ailes. Sa Majesté la Reine des Fées, Dame Nature, Dame Blanche, les fées et les fés, les elfines et les elfes, les sylphides et les sylphes, les kobolds, les griffards, les gnomes... et tous les autres sont aux cotés de la jeune fée-héroïne. Parviendra-t-elle, première entre tous depuis l'origine des mondes, à réconcilier les peuples de la lumière et les peuples de l'ombre afin de préserver la Vie. Découvrez ce chemin initiatique... Soyez-en enchantés, voici Eline Salisbury.

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Economie

Un partenariat pour l'avenir. 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France

L'Afrique est appelée à être l'un des pôles majeurs de la mondialisation du XXIe siècle. Depuis quelques années, les appels à l'investissement et à la confiance dans l'éveil économique du continent africain se multiplient : l'Afrique est présentée comme le nouvel "eldorado", qui aiguise une véritable course aux marchés engagée par des pays de plus en plus nombreux. Si elle représente aujourd'hui 2 % du commerce mondial, elle est le continent qui a connu la plus forte croissance dans les échanges internationaux entre 2000 et 2011 ; l'indice de développement humain s'y accroît ; et d'ici 2050, la population aura doublé pour atteindre quasiment 2 milliards d'individus, ce qui en fera l'un des plus grands marchés du monde. Favoriser de manière concrète cette nouvelle dynamique économique en mettant en oeuvre un partenariat entre l'Afrique et la France, tel est le défi que propose cet ouvrage issu d'un rapport au ministre de l'Economie et des Finances réalisé par Hubert Védrine, Lionel Zinsou, Tidjane Thiam, Jean-Michel Severino et Hakim El Karoui.

06/2014

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Histoire de France

Cripel 9 : Sociétés urbaines en Égypte et au Soudan

Créé en 1902, l'Institut de Papyrologie et d'Egyptologie de l'Université de Lille III a toujours eu pour vocation essentielle l'exploration du terrain et la recherche de documents nouveaux, historiques ou archéologiques : papyri grecs, coptes et démotiques à Medinet Ghôran et Magdôla de 1902 à 1914 ; papyri et inscriptions à Tell Edfou de 1922 à 1939 ; inscriptions et objets à Kor, Aksha, Mirgissa et mantenant Saï de 1953 à nos jours. Le but de ces Cahiers de Recherches est d'encourager le personnel travaillant à l'Institut à rendre compte le plus vite possible du travail accompli et à exposer les résultats historiques obtenus ou entrevus au cours de ce travail. C'est pourquoi on trouvera essentielle ici des rapports succincts de fouilles et la publication de documents inédits recueillis au cours des fouilles, passées ou présentes, de l'Institut de Lille.

06/1987

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Gestion des ressources humaine

La gestion des ressources humaines en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord

Cette publication a pour but de proposer un manuel de gestion des ressources humaines (GRH) adapté au contexte de l'Afrique subsaharienne et de l'Afrique du Nord et a l'ambition de couvrir l'ensemble des thématiques liées à la GRH. Une attention particulière a été donnée au genre et à la diversité, et ce, de manière transversale dans les 14 chapitres qui composent cet ouvrage.

03/2022

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CM1

Tout le programme CM1. 900 questions réponses

Depuis 1989, Les Incollables accompagnent les enfants sur la route de l'apprentissage et du jeu. Les questions-réponses offrent un moment de jeu, de convivialité et de connaissance aussi. Eh oui, car selon nous, on n'apprend jamais mieux que quand on y prend du plaisir ! Dans ce titre : tout le programme de CM1 est synthétisé en 900 questions-réponses. En bonus : des pages rupture avec des quiz 100% divertissement et des quiz pour coller ses parents ou découvrir qu'ils sont eux aussi Incollables. 2 éventails à emporter partout pour apprendre en s'amusant. Toutes les matières sont traitées et les questions sont conformes au nouveau programme. Le tout dans une boîte pratique et super solide. Les Incollables, un concept unique et innovant déjà adopté par plus de 60 millions d'enfants.

05/2023

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Histoire de France

Des camps dans Paris. Austerlitz, Lévitan, Bassano (juillet 1943 - août 1944)

L'existence de trois camps d'internement au cœur de Paris durant l'Occupation n'est ni connue ni reconnue. Il s'agit pourtant d'un épisode central de la persécution des Juifs de France, puisqu'il touche le statut des personnes considérées comme juives, les conditions de la déportation et surtout l'un des volets de la spoliation, l'Opération Meuble, jamais décrite auparavant. Placée sous l'égide d'un service coiffé par Rosenberg, celle-ci visait à vider tous les appartements juifs inoccupés et à expédier en Allemagne leur contenu, des meubles les plus massifs aux objets quotidiens les plus anodins. Cette vaste opération de pillage mobilisa les entreprises de déménagement françaises et pas moins de 627 trains. Ces camps, annexes de Drancy, virent passer au moins 800 détenus juifs. Austerlitz, non loin de la gare, était installé dans un entrepôt des Magasins généraux et compta jusqu'à 600 prisonniers. Lévitan occupait un magasin de meubles, rue du Faubourg-Saint-Martin. Quant à Bassano, il bénéficiait du décor raffiné de l'ex-hôtel particulier des Cahen d'Anvers, au coin de l'avenue d'Iéna. Les prisonniers étaient soumis à un véritable travail forcé pour trier, classer, réparer et emballer meubles et objets. Certains manipulèrent le contenu de leur propre appartement ou celui de leurs proches. Ils vivaient sous la menace d'être envoyés " à l'Est " et beaucoup furent bel et bien déportés dont, en juillet 1944, les femmes de prisonniers, vers Bergen-Belsen. Il est indispensable de s'interroger sur les silences de la mémoire autour des camps parisiens et de l'Opération Meuble. Certains anciens détenus se sont constitués en amicale, demandant que leur histoire soit enfin écrite. Une série d'entretiens avec eux, avec d'autres survivants et avec des témoins a été menée. Une recherche intensive dans une dizaine de centres d'archives a permis de trouver des dossiers jamais consultés sur les camps parisiens. Ce travail, résultat et d'une longue enquête et d'une réflexion sur ce qui constitue la mémoire d'une période, apporte une pierre nouvelle à l'historiographie de Vichy.

11/2003

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Histoire internationale

Le syndrome Foccart. La politique africaine de la France, de 1959 à nos jours

Jacques Foccart a été, dans la République gaulliste de 1959 à 1974, le secrétaire général des Affaires africaines et malgaches. « Monsieur Afrique » incarne encore aujourd’hui dans les esprits la « Françafrique » néocoloniale, avec tout ce que cela peut impliquer d’interventions politique et militaire, de corruption des dirigeants, de rôle trouble d’intermédiaires ou de coups tordus de mercenaires. Après son départ, ses successeurs ont marché dans ses pas, mélange subtil d’héritage des cadres tracés par les accords bilatéraux et de volonté personnelle de chaque président. Depuis les indépendances, l’Afrique a ainsi constitué un prolongement de la politique hexagonale. La pensée fondatrice de Foccart n’a, sur ce point, que peu évolué avec ses successeurs : « Les relations franco-africaines ne se situent pas seulement en effet sur le plan des relations diplomatiques, elles revêtent un caractère de coopération entre la France et ces États dans les secteurs les plus importants de leurs activités. De plus, elles se situent sur un plan de liens amicaux et personnels ». L’Afrique constitue donc bel et bien le coeur de l’influence française, dans le concert des nations et la sécurité mondiale, pendant la Guerre froide comme après. Pourtant, au lendemain de la chute de la menace communiste, la France a de moins en moins maîtrisé les événements sur le continent, et semblent avoir éprouvé de plus en plus de peine à offrir une ligne claire et continue de son action. La « méthode Foccart », pour être convenablement comprise, doit être réinscrite dans une logique générationnelle : celle des classes politiques qui ont préparé puis orchestré la décolonisation de l’Empire français des années 1940 aux années 1980. Trop souvent sortie de son cadre chronologique pour être analysée comme une recette politique des relations francoafricaines, la « méthode Foccart » a laissé place au « syndrôme Foccart », à l'idée qu’il y aurait eu une politique africaine unifiée, tant dans ses objectifs que dans ses moyens, pour l'ériger en socle du grand dessein national imaginé par de Gaulle. Une idée fausse qui pourtant est restée, consciemment ou inconsciemment, l’horizon des relations franco-africaines pour tous ses successeurs au cours du demi-siècle qui succède aux indépendances.

10/2012

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Poésie

Passager de la terre

Qu'y puis-je : je ne cesse pas de penser que vous êtes le plus grand, le plus sûr poète de notre génération, proclame Alain BORNE dans une lettre qu'il adresse à Lucien BECKER en 1959. Je demande à la poésie de m'émerveiller. Vous m'émerveillez à chaque coup non seulement de poème en poème mais de vers en vers. Auparavant, le premier à saluer la poésie du jeune BECKER, alors âgé de dix-sept ans, avait été René CHAR, qui devait l'accueillir dans sa revue Méridiens : Vos poèmes sont de bons compagnons, Ils ont le regard sûr, la parole mesurée et leurs mots se mettent, le soir venu, au lit, avec nous. Bientôt André BRETON lui proposerait d'apporter son concours à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution, à celui-là qui déclarait à l'époque : Ici dans cette campagne je suis le surréalisme, plutôt un fantôme du surréalisme... Dès 1945, Jean PAULHAN ferait paraître chez Gallimard un premier volume intitulé Le monde sans joie. J'ai très vivement aimé vos derniers poèmes, Aimé est peu dire, lui écrit-il. Deux ans plus tard, le poète publierait Rien à vivre, puis en 1954 Plein amour et encore L'été sans fin en 1961. J'ai voulu, avec mes poèmes, dépasser cette mince écorce de vie qui nous vêt, pour m'engager, sans esprit de retour, dans les zones où l'on n'a plus devant soi que la chair pantelante ou tragique. Le présent volume réunit ses premiers recueils, depuis longtemps introuvables, Cœur de feu (1929), Passager de la terre (1938), et Le grand cadavre blanc (1940), avant de proposer quelques poèmes rares, parus uniquement en revues, et enfin - grâce à la généreuse collaboration de la famille du poète - un choix de lettres inédites de ses amis R.-G. CADOU, J. BOUSQUET, R. CHAR, A. BRETON, G. BACHELARD, P. REVERDY, G. MOUNIN, LA TOUR DU PIN, L. del VASTO, J. FOLLAIN... Son secret, en 1938, Lucien BECKER ne l'avait-il pas déjà divulgué : les poèmes que je fais depuis un certain temps sont d'une simplicité déconcertante. De cette simplicité particulièrement heureuse qui ne saurait nuire à leur imperceptible mais puissant envoûtement, bien au contraire. Alain BLANC

06/1993

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Critique littéraire

Louis-Philippe Dalembert

Avec huit romans en français et un en créole publiés à ce jour, auxquels s'ajoutent plusieurs recueils de poésie (le premier publié chez L'Harmattan en 1989), Louis-Philippe Dalembert, romancier et poète, venu d'Haiti, a imposé un style propre, mêlant à la poésie et à l'humour une profonde foi dam l'homme. Un volume collectif, rassemblant une douzaine de contributions, lui rend un premier hommage en alliant thématique et chronologie, monographies et perspectives de synthèse. Deux thèmes majeurs, le vagabondage, géographique, mais aussi existentiel et poétique, et les perspectives humanistes orientent les lectures qui privilégient certains romans : L'Autre Face de la mer, Rue du Faubourg Saint-Denis et Avant que les ombres s'effacent. Mais la part, relativement peu connue, de sa production en créole est justement réévaluée. Dans cette optique, Dalembert illustre superbement, à sa manière, ce processus de créolisation généralisée qui a inspiré Edouard Glissant et, plus personnellement, ce qu'il a identifié comme " besoin de poésie ". Si la libre jouissance de l'espace est l'un des traits de son écriture, on ne saurait oublier qu'elle coexiste avec une dynamique d'ordre moral mais aussi poétique, une avancée très personnelle, un itinéraire. Au long de ]'oeuvre de Dalembert, s'impose cette part d'humain, cette foi en l'homme dans ce qui est, en lui, le plus significatif et difficile : la fraternité et l'adhésion à une certaine idée de progrès. Parallèlement, la thématique haitienne évolue : elle se métamorphose, s'universalise et le dernier roman, Avant que les ombres s'effacent, est un bel exemple de cette tendance nouvelle. L'univers romanesque, parti d'une réalité insulaire caraibe, s'ouvre à l'espace " américain ", dialogue avec l'Europe — la France, l'Italie —, retrouve l'Afrique et, dans le temps même où il s'amplifie, écriture de l'histoire et écriture fictionnelle s'épaulent, s'interpellent et s'éclairent mutuellement. En proposant un pari exemplaire sur l'homme, en offrant, par le travail sur la langue, une étonnante maîtrise du monde dans lequel il a été donné à l'homme de vivre, Louis-Philippe Dalembert n'est pas seulement un classique " pour demain ", mais aussi pour aujourd'hui. Ici et maintenant.

11/2018

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Littérature étrangère

Mouvement sans fin

Vers 1860, dans sa modeste ferme du Canada britannique à peine gagnée sur la forêt, Robert Fraser est obsédé par sa recherche du mouvement perpétuel. Il a lu tous les écrits d'autres chercheurs, il connaît leurs réussites et leurs échecs ; il a fabriqué autour de sa maison de multiples automates que le vent anime ; mais, surtout, il a construit peu à peu une machine des plus compliquées, reliée à une grande roue que fait tourner la rivière. Tous ses essais, tous ses calculs tendent à couper un jour le contact entre la roue et la machine, celle-ci continuant à fonctionner de son propre mouvement. Ces longs travaux nécessitent plus de temps et d'argent que n'en possède un pauvre fermier. Sourd aux reproches de son épouse, aux doutes de ses voisins, il s'obstine pourtant, surtout après avoir trouvé sur ses terres les restes d'un animal préhistorique. Sera-ce la fortune ? La considération que lui porte un érudit de Toronto, passionné par les mêmes théories, lui permet d'exhiber dans les villes le monstre reconstitué. Mais la véritable bénédiction s'offre le jour où des myriades de pigeons s'abattent sur les arbres de sa ferme : famille, voisins, équipes venues de très loin s'emploient à capturer, à plumer, à emballer, à expédier cette viande précieuse, tout cela dans le bruit, la puanteur, une sorte de folie épique et sauvage que le style nous restitue par sa vigueur et sa candeur, sa gaucherie très volontaire et très savante. C'est une vaste fresque de kermesse flamande, des scènes de carnage et de désordre dont les résultats financiers permettront à Fraser de bâtir la maison de ses rêves et de perfectionner interminablement sa machine. Pourra-t-il lui donner un jour cette autonomie qui l'obsède ? Le désastre final laisse sa foi inébranlée. Il traverse, imperturbable, les épisodes burlesques ou pathétiques, les chagrins familiaux, la disparition de son fils repris par la forêt. Une vie entière dominée par une pensée généreuse, quel plus bel accomplissement pour un homme ? Mais, du planétarium que Fraser a construit dans l'espoir de l'associer au succès de sa machine, seule une planète sera retrouvée après la conflagration, et c'est la lune.

10/1985

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Histoire internationale

La construction transatlantique d'identités noires. Entre Afrique et Amériques

Il y a près de quinze ans L'Atlantique noir de Paul Gilroy révolutionnait notre regard en mettant cet océan au coeur de l'histoire des Africains. Les textes réunis ici par Livio Sansone, Elisée Soumonni et Boubacar Barry à l'issue d'un colloque tenu à Gorée en 2002, prolongent cette nouvelle approche des identités africaines. La racialisation des Noirs apparaît comme une réalité moderne, inscrite dans une histoire, celle des séquelles de la traite, et dans un espace, l'Atlantique. Ce livre est un antidote aux images négatives de l'Afrique, mais aussi contre tous les fantasmes passéistes, qui font écho, à l'envers, aux préjugés européens. La négritude avait exprimé la quête d'un resourcement dans les origines, dans une identité noire substantielle, avec le risque du maintien idéologique hors d'une histoire pourtant bel et bien vécue par les Africains, qu'ils soient en Afrique, aux Amériques ou ailleurs. Depuis plus de trois siècles, l'imaginaire africain s'est en fait construit sur les deux rives de l'océan, sur un horizon transcontinental. Si les cultures africaines anciennes ont marqué le monde issu des plantations esclavagistes américaines, les sociétés africaines contemporaines ont été en quelque sorte " blackisées ", non pas dans le regard méprisant venu d'Europe, mais dans le regard combatif venu des Amériques. Les musiques et les cuisines ont circulé dans les deux sens. En soulignant cette ouverture internationale, ce livre montre la richesse d'une réalité africaine trop souvent caricaturée de manière manichéenne. En Afrique même, après avoir été le dangereux horizon qui inspirait les assignations ethniques et raciales, celui des comptoirs de traite, l'Atlantique est devenu porteur d'espoir, celui du message panafricaniste des Africains d'Amérique. Une complexité analogue est décryptée sur le versant sud d'outre-Atlantique. Le cas brésilien est le plus développé dans cet ouvrage, un pays qui est l'exemple même d'une complexité non réductible à une opposition binaire Noirs-Blancs : lieu de mémoire du passé esclavagiste, comme l'avait déjà montré Pierre Verger en 1968, il est aussi devenu un foyer de recomposition et de renaissance des sociétés noires, ouvert sur le monde.

01/2011

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Littérature française

Fugato

Collaborateur des plus célèbres metteurs en scène d'opéra, Carlo s'éloigne de Milan, exaspéré par les mondanités de son milieu. Il accepte avec plaisir de donner des cours de dramaturgie, à Lecce, au sud de l'Italie. Il y rencontre Giovanna, membre de l'orchestre du Teatro Paisiello. D'abord réservé à l'égard de son professeur, Giovanna cherche à se lier avec Carlo. Lui se rapproche de plus en plus de cette violoniste étrange, douée, mystérieuse, aux grands yeux noirs, et se laisse séduire par elle. Lors d'un bel après-midi ensoleillé, Giovanna perd sa virginité. S'est-elle éprise de Carlo dont le tact, la maturité la rassuraient contre toute violence au cours de l'acte ? Pour l'ancien jeune homme, cet amour est comme une révélation, un éblouissement, une aventure régressive unique et ultime. En apparence maître de son désir, il devient en réalité désespérément soumis à cette fille. A ce stade de son histoire, le couple ne peut pas se retrouver régulièrement, Carlo habite un studio mis à sa disposition à l'Archevêché, et Giovanna, logée dans le palais du duc de Capraja, n'a pas le droit de recevoir des visiteurs chez elle. Des amis compatissants mettent leurs appartements à la disposition des amants. La galerie des personnages complices – un producteur de films érotiques, un fou des îles de la Méditerranée, gourmet d'anatomie féminine intime, un professeur ascète qui allume la première fois le chauffage pour accueillir son collègue et sa petite amie, apporte des notes pittoresques au récit.   Giovanna, dont les yeux se révulsent quand Carlo la pénètre, recherche le plaisir quelque part "au-delà des mers", dans une autre hémisphère que la nôtre. Elle l'accueille dans son intimité, mais aux soubresauts de l'âme ne correspondent pas ceux de son corps. Carlo s'efforce en vain d'accorder le rythme de leurs corps à celle de la musique qu'ils écoutent.   Fugato vise à explorer ces zones obscures, sans fausse pudeur. Grâce aux interventions du romancier et aux confidences des personnages, leur terrible passé se révèle alors aux lecteurs.

02/2017

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Droit

Droit bancaire et financier marocain. Tome 1, Droit bancaire marocain

L'ouvrage est une synthèse du droit bancaire et financier marocain. Rédigé par deux praticiens et enseignants, il répond avec pédagogie à un besoin de formation des acteurs locaux et étrangers (français et africains, notamment). Le Maroc a l'ambition de devenir une place financière régionale pour le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest. Il dispose du " Statut Avancé " (création d'un espace de libre-échange entre le Maroc et l'UE, convergence des deux législations marocaine et communautaire). Plus de 140 entreprises étrangères bénéficient du statut " CFC ", dont des entreprises US, UE et même chinoises, et des banques et sociétés de gestion exercent sous l'empire de la loi 58-90 qui a créé la zone financière offshore de Tanger. Le pays a enclenché une série de grandes réformes bancaire et financière depuis 2008, les trois dernières en cours portant respectivement sur la fusion des deux statuts " CFC " et " Offshore ", l'instauration d'un régime juridique applicable aux instruments financiers à terme et la création d'un dispositif de résolution des crises bancaires par la transposition des " Key Attributes " du " Financial Stability Board ". Le système juridique marocain appartient à la famille du droit romain. De nombreux textes furent rédigés – et certains le sont encore – par des juristes français, au premier rang desquels le texte régissant les obligations et les contrats. Les juges marocains se fondent, dans le silence de la loi marocaine, sur la jurisprudence française pour rendre leurs décisions. Le droit marocain puise donc largement sa source dans le droit français (le dernier exemple en date est celui de la réforme du secret bancaire) et adopte certaines notions de droit communautaires telles que le PSI. L'une des spécificités majeures du droit marocain tient à l'existence d'une réglementation des changes. Une autre est illustrée par la consécration légale, depuis mars 2015 (mois de publication de la nouvelle loi bancaire), de la finance islamique. Enfin, la jurisprudence est rendue en arabe. Il n'existe aucune doctrine sérieuse de droit bancaire et financier marocain. Cet ouvrage décrit les spécificités de ce système juridique à travers 5 activités : la banque, les services de paiement, les services financiers, les financements de marchés et les opérations à l'international.

01/2021

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Critique littéraire

La Transfiguration d'Anvers. Certitudes magnétiques en poésie

Le livre de Jacques Darras s'ouvre par une longue et magistrale médiation sur Descartes : "René Descartes à la Onzième Heure". Une deuxième partie s'interroge sur le piétinement de la littérature française, et particulièrement de la poésie, dans des schémas devenus purement académiques : "L'interminable restauration du symbolisme". La troisième partie, "Dans la clairière du temps", appelle à un renouvellement du regard et de l'écoute. Une méditation sur Descartes, oui, mais en voici les premiers mots, qui ouvrent le livre : "Je débarquai à Bruxelles en 1993, venant de Picardie." Ce serait un bon commencement de roman, et, de fait, l'écriture de Jacques Darras est bien une aventure. Lorsque l'aventure n'est plus là, que reste-t-il de la littérature : "Le xi, siècle colonial eut beau tenter de prolonger chez nous les visions des Illuminations, l'épopée abstraite d'un Saint-John Perse continuer de marcher en caravanes de songes aux frontières du monde, l'aventure était bel et bien finie. Comme l'avait froidement pressenti Victor Segalen, guère écouté. Dans la cassure en deux morceaux de la statue Whitman, les membres et les pieds furent d'un côté confisqués par le pas cadencé du réalisme socialiste cependant que l'autre moitié, la partie tête et coeur, s'immobilisèrent autour du sujet lyrique." Quand Jacques Darras plaide pour une écriture épique, lorsque inlassablement il invoque Whitman et dénonce l'impasse symboliste, il ne dit rien d'autre : "J'appartiens, souligne-t-il, à une première génération que les frontières en général, avec la poésie d'expression anglaise en particulier mais aussi la littérature de langue d'ail de l'autre et secondairement les littératures de Flandres et de Wallonie, auront amené à reconsidérer le modèle national de bienséance littéraire. Pour cette raison il fallait bien évidemment se démasquer soi-même, tomber le masque dans l'expression, prendre à son compte l'aventure d'un sujet explorateur du "territorialement" proche. Bref il fallait repartir de la petite flache rimbaldienne post-coloniale dépressive où nous étions tous embourbés - impuissants petits tritons lyriques." On le voit, Jacques Darras ne craint pas de déplaire, et son écriture libre jusqu'à l'insolence agit sur nous comme un puissant tonifiant.

02/2015

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Beaux arts

Salvador Dali. L'oeuvre peint 1904-1989

A l'âge de 6 ans, Salvador Dalí (1904-1989) rêvait de devenir cuisinier. A l'âge de 7 ans, il voulait être Napoléon. "Depuis lors, affirma-t-il plus tard, mon ambition n'a cessé de grandir, et ma mégalomanie avec elle. Maintenant je veux seulement être Salvador Dalí. Je n'ai pas d'être souhait". Toute sa vie durant, Dalí n'eut de cesse d'être Dalí, à savoir l'un des artistes et excentriques les plus importants du XXe siècle. Ce volumineux ouvrage est à ce jour l'étude la plus complète jamais publiée sur l'oeuvre peint de Dalí. Après des années de recherche, Robert Descharnes et Gilles Néret ont localisé des toiles signées de l'artiste qui sont restées inaccessibles durant des années, à tel point que près de la moitié des oeuvres présentées dans ce livre sont rendues visible au public pour la première fois. Plus qu'un catalogue raisonné, ce livre replace les oeuvres de Dalí dans leur contexte et les explique à travers des documents contemporains - écrits, dessins, pièces issues d'autres aspects de son travail tels que le ballet, le cinéma, la mode, la publicité et les objets d'art. Sans ces éléments venant soutenir l'analyse, les peintures ne seraient qu'une simple collection d'images. L'étude se divise en deux parties : la première explore les débuts de Dalí, artiste encore inconnu. Le jeune Dalí s'empare alors de tous les "ismes" - impressionnisme, pointillisme, cubisme, fauvisme, purisme et futurisme - avec une maestria ludique et joyeuse qui le fait emprunter les tendances dominantes avant de s'en moquer et de les abandonner. La seconde partie dévoile les conclusions des expérimentations que Dalí a menées durant toute sa vie, qu'il lègue dans des oeuvres telles que Pêche au thon (1966/1967) ou Le Torero hallucinogène (1970). Elle présente également des oeuvres jamais publiées réalisées en hommages à Vélasquez ou Michel-Ange, peintes avec le même objectif que les variations sur les maîtres du passé de son contemporain, Picasso. Et ainsi on découvre comment, aiguillonné par le désir de cerner les secrets des plus grandes oeuvres et devenir ainsi le Vélasquez du milieu du XXe siècle, Dalí est bel et bien devenu Dalí.

12/2019

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Musique, danse

L'univers musical de Chopin

Retracer dans quel mon de ont évolué la pensée, l'activité créatrice, la réception de Chopin, compositeur, pianiste et improvisateur, retrouver ce qui a nourri et enrichi son inspiration, c'est tenter d'approcher ce qui fait la singularité de sa personnalité artistique et de son génie musical. Recourant au seul médium du piano, Chopin n'a-t-il pas inventé un univers sonore entièrement neuf, ancré dans Bach, Mozart et le folklore polonais, et qui n'appartient qu'à lui ? Devant cet art du toucher que requiert sa musique et la subtilité rythmique qu'elle recèle, comment ne pas s'interroger sur les affinités qui le relient à ces deux princes du clavier que furent, avant et après lui, Couperin et Debussy ? On sait la passion qu'il éprouva pour l'art vocal, et plus particulièrement le bel canto bellinien, mais s'est-on penché sur ses sentiments à l'égard de l'orchestre symphonique berliozien et sur ceux, à l'inverse, de l'auteur de la Symphonie fantastique vis-à-vis de sa création ? Ces diverses inclinations ou antipathies en matière de goûts musicaux irriguent ce cycle emblématique de toute sa production pianistique que sont les Préludes, revisités ici d'un point de vue esthétique et analytique. Lieu de " visions fugitives ", ils inaugurent, sous la référence à J. S. Bach, une esthétique du fragment à grande échelle qui a frappé ses contemporains les plus clairvoyants, de George Sand à Baudelaire. Cette originalité du génie musical de Chopin, on va la retrouver jusque dans ses concerts parisiens, où la personnalité intimiste de l'interprète se distingue de celle si spectaculaire de ses collègues et rivaux les plus célèbres, le cadre du salon de l'un s'opposant à l'estrade des autres. Si des affinités électives avec son jeune élève, Carl Filtsch, ont pu lui donner l'illusion éphémère de se voir prolonger dans le rôle poétique du virtuose adolescent de génie, la mort prématurée de celui-ci à quinze ans a malheureusement dissipé ce reflet, sur l'image duquel s'achève ce parcours si riche de nouveaux aperçus sur un univers musical dont on n'aura jamais fini d'explorer les arcanes.

11/2000

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Ethnologie

La révolution sous le voile. Femmes islamiques d'Iran

La Révolution iranienne de 1978-1979 et le régime islamique qui en est issu n'ont pas fini de nous interpeller. Mais parmi les questions que nous nous posons légitimement à leur sujet, une seule, à vrai dire, a passionné et passionne encore l'opinion occidentale : c'est la question des femmes. Sujet populaire et toujours d'actualité, mais également chargé d'ambiguïté, d'émotion, de douleur, voire de danger ! Fariba Adelkhah a eu le courage de s'y attaquer et d'aller enquêter sur place, en anthropologue, en s'efforçant de résister à la simplicité trompeuse des thèses partisanes et des oppositions manichéennes. Aussi, le travail qu'elle nous livre aujourd'hui tranche-t-il singulièrement, par son sérieux et son originalité, sur la littérature superficielle et de parti pris qui semblait régner jusqu'à présent dans ce domaine. Le résultat est une riche moisson d'observations et d'analyses sur l'idéologie et les pratiques des cercles féminins musulmans de la capitale iranienne. Fariba Adelkhah démontre notamment bien la double contradiction qui caractérise l'évolution du statut de la femme en Iran, double contradiction dont la question du voile fournit une sorte de condensé (d'où son incompréhension en Occident) : durant le règne des deux derniers Shah le dévoilement forcé des Iraniennes a contribué à accentuer leur enfermement dans le cadre familial ; à l'inverse, sous la République islamique, c'est par le truchement de leur revoilement, même contraint, qu'elles ont pu accéder à un rôle croissant dans la vie de la Cité. De même, Fariba Adelkhah nous fait découvrir que les femmes qu'elle étudie ont vécu et perçu la Révolution, non seulement comme un mouvement de contestation de l'ordre impérial, mais aussi et surtout comme un outil d'élaboration d'un autre ordre social et, notamment, d'une nouvelle identité féminine. Pour avoir su résister aux sirènes de la facilité, Fariba Adelkhah sera, n'en doutons pas, violemment contestée, tant par les uns, qui l'accuseront de tiédeur suspecte, que par les autres, qui lui reprocheront des sympathies coupables. Mais qu'elle ne s'en émeuve pas, bien au contraire : ces attaques seront le plus bel hommage qui pourra être rendu à son livre !

11/1991

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Aventure

L'or du temps Tome 2 : Seconde partie

La suite et la fin du diptyque de Rodolphe et Oriol. Sous le trait impressionniste du dessinateur espagnol, Théo continue son enquête dans les bas-fonds de Paris, en forme d'hommage aux meilleurs feuilletons de la littérature et de la bande dessinée... à la recherche de l'"Or du temps". Sur la trace du sarcophage égyptien volé au Louvre, Théo et Victoria sont enlevés par une bande d'inquiétants personnages masqués, rangés derrière celui qui semble être leur chef et se présente sous le nom de Milord l'Arsouille. Assommé, gardé prisonnier quelque part dans le château de Nerac, Théo parvient à s'échapper et à rejoindre son ami égyptologue Hugo de Reuhman pour reprendre bientôt le fil de son enquête. La lecture de certains documents font état d'un "grand secret" que contiendrait ce sarcophage, ce qui expliquerait les convoitises et les dangers qu'il recèle. Le secret de la vie et de la mort ? Celui de la fabrication de l'or ? ou bien encore le secret ultime : la pierre philosophale ? ... Les recherches de Théo le mènent à un certain Vicomte de Cambrai, un vieil aristocrate passionné par les sciences occultes, l'alchimie et les techniques de la robotique. Au cours d'un étrange repas dont le service est assuré par des automates, Théo fait la connaissance de Léone, qui semble lui demander de l'aide. Le vicomte, c'est évident, en sais plus qu'il ne le dit au sujet des recherches de Théo. De cabarets louches en messes noires, de cimetières en fêtes orgiaques, Théo croise Nini Peau d'Chien, l'Eve future, Aleister Crowley, et la créature monstrueuse qui a failli avoir sa peau dans les couloirs du Louvre. Tous s'intéressent de près ou de loin au sarcophage disparu, mais qui sera assez fou pour le retrouver et percer son secret ? Le Paris de la Belle Epoque est magistralement mis en scène et en couleurs par Oriol. Les pages du dessinateur espagnol ont le charme et la force des lithographies de l'école de Montmartre et des tableaux de Toulouse-Lautrec. Rodolphe, quant à lui, réinvente le genre du feuilleton et rend le plus bel hommage aux maîtres du genre.

02/2023

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Pain

La craquante et prestigieuse histoire de la baguette

Grande spécialiste du pain, Mouette Barboff consacre un bel ouvrage à l'histoire de la baguette. Originaire de Paris, ce pain est devenu au fil du temps le pain emblématique de tous les Français. Le livre raconte l'histoire de son extraordinaire expansion en France et à travers le monde. Une première partie est consacrée à la morphologie évolutive de la baguette et son contenu. Puis le livre évoque la période faste de l'entre-deux-guerres et les changements survenus dans plusieurs domaines ; il témoigne du succès de la baguette comme source d'inspiration pour de nombreux artistes ; aborde les aléas de la seconde guerre mondiale et de la période d'après-guerre, avec la baisse de la qualité et de la consommation du pain, et enfin, le retour au bon pain dans les années 1980, grâce au Professeur Calvel, suivi dans sa démarche par les autres minoteries, avec les sous-marques de baguettes et leurs emballages. Un chapitre est dédié à la baguette gastronomique et aux mille et une façons de la consommer ; un autre, aux évènements qui contribuent à la valoriser, notamment Europain et la Coupe Mondiale de la Boulangerie, la Fête du Pain, le concours de la meilleure baguette, etc. La prédilection des consommateurs pour la baguette n'est pas limitée à l'hexagone, mais elle s'exporte dans le monde grâce à l'émigration de boulangers, et fait l'objet de nombreuses imitations et déclinaisons... . Au-delà des aspects historiques, agricoles, techniques, culturels, religieux, politiques, le livre insiste sur le rôle social des boulangeries, commerces de proximité, et sur l'aspect humain, le privilège de bénéficier du savoir-faire de nos artisans-boulangers, et les témoignages de celles et ceux qui contribuent de près ou de loin à sa fabrication. Abondamment illustré de photographies anciennes et contemporaines l'ouvrage est une invitation appétissante à redécouvrir un élément fondateur du patrimoine culturel et gastronomique français. Programmée pour le printemps 2021 une telle publication sera étroitement associée à la candidature de la baguette traditionnelle pour être classée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

02/2022

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Histoire littéraire

Cézanne et Zola aux noms de l'amitié

Le 4 avril 1886, Cézanne écrit à Zola. Une brève et bienveillante missive, sans posture, que seule l'épaisseur d'une amitié qui n'a rien à prouver permet. Pourtant, depuis plus de 100 ans, cette lettre, considérée comme la dernière, est instrumentalisée. Elle est présentée comme la cristallisation d'une discorde violente entre les deux hommes, dont les prémices se trouveraient dès mars 1886 dans le roman L'Oeuvre. Zola se serait en effet servi de Cézanne comme modèle pour caractériser le personnage de Claude Lantier, peintre maudit et aigri, au génie avorté. En novembre 2013, une nouvelle lettre de Cézanne à Zola est découverte. Datée du 26 novembre 1887 et d'une tonalité identique à la précédente, elle défie l'interprétation répandue jusqu'ici, la réduisant à des postures idéologiques. Son contenu témoigne bel et bien de l'actualité de leur amitié, cette force agissante qui les unie. Enquête policière, Cézanne et Zola - aux noms de l'amitié s'ouvre sur cette pièce à conviction et interroge. Si la postérité a retenu leurs noms, pourquoi l'histoire les a-t-elle séparés en écrivant à leur place leur rupture ? Récit de voyage, Cézanne et Zola - aux noms de l'amitié remonte le cours de leur vie - des larmes de Cézanne à la mort de Zola à la rencontre au collège Bourbon d'Aix-en-Provence en passant par la Grande Galerie du Louvre - afin de réécrire le texte de leur histoire volée. Eloge de l'amitié, Cézanne et Zola - aux noms de l'amitié traverse l'intimité de leurs oeuvres pour montrer que si les aléas et les engagements de la vie éloignent lentement, les choses de l'amitié jamais ne sont oubliées. Manifeste politique, Cézanne et Zola - aux noms de l'amitié est un récit à deux voix qui révèlent aussi notre époque, avec ses compromissions intellectuelles et politiques. Epreuve de la littérature et de l'art, Cézanne et Zola - aux noms de l'amitié fait vibrer une corde au son de leur nom, corde narrative qui conduit le lecteur dans une double intimité labyrinthique où la complicité rayonnante s'amuse de ces intellectuels qui cherchent à justifier leur maigre discours poétique par le nom des autres.

12/2022