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Mathieu Claveyrolas, Rémy Delage

Extraits

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Le Chant du possible. Ecrire le jazz

Le Chant du possible regroupe huit textes sur le jazz à travers lesquels Jacques Réda continue d'explorer, en le précisant, le rapport qu'il entretient au jazz depuis sa jeunesse : elle en fut éclairée. Le jazz est immédiateté. Si bien que concevoir l'intensité de sa déflagration dans sa spontanéité, dansante la plupart du temps, c'est accéder à la révélation du Temps à un moment donné. Et ce n'est pas rien quand on se sait mortel. Si le jazz est l'aventure d'une "aptitude rythmique, associée à des dons d'expression harmonico-mélodiques et d'expressivité sonore" , bref, l'aventure d'une personnalité qu'elle soit individuelle ou collective, il ne se conçoit pas sans le Swing. Ce swing est la "qualité particulière qui se dégage et ne peut se dégager que d'un rythme à deux ou quatre temps où l'accent se porte sur le temps faible" , dont le jazz est inséparable. Il ne l'est pas non plus du Blues dont souvent il découle, empreint alors de tristesse ou de joie, c'est selon, mais jamais "sans sa charge affective et ontologique d'humanité" . C'est dire qu'on s'y retrouve quand on s'est ou qu'on se sait perdu. Dans Le Chant du possible, Jacques Réda écrit : "Je me suis constitué, après plus de trois quarts de siècle, un petit trésor de méconnus et d'oubliés où je puise et que j'augmente avec le même intact ravissement". A côté des grands noms du jazz, c'est ce petit trésor que nous proposons à nos lecteurs de découvrir avec le même ravissement. Les huit textes portent les titres suivants : 1. Au moment donné, 2. Le Chant du possible, 3. Jabbo Smith, 4. Ecrire le jazz, 5. Lester Young ou L'Ironie du saut, 6. Round about Monk, 7. Une actualité permanente, 8. Now's The Time ou Le Temps selon Charlie Parker.

11/2021

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Théâtre - Essais

La Décentralisation théâtrale dans les Hauts-de-France 1945-1991

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Cambria", serif ; mso-ascii-font-family : Cambria ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Cambria ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-fareast-language : EN-US ; } Ce volume, via études, tableaux, iconographies... fait le bilan d'un demi-siècle d'histoire de la décentralisation théâtrale dans les Hauts-de-France, et en dégage l'originalité artistique et culturelle français de la seconde moitié du XXe siècle. La région des Hauts-de-France (anciennement Picardie et Nord-Pas-de-Calais) a été comme d'autres régions françaises parties prenantes de ce que l'on appelle " l'aventure de la décentralisation théâtrale ". Mais si l'on retient les noms de Reybaz, de Robichez, ou de structures qui pour une grande part existent encore aujourd'hui, on connaît peu leur parcours et leur place dans l'histoire des politiques publiques de ces dernières décennies. Qui furent les acteurs locaux de cette aventure ? Quels réseaux ont été mis en place, par quelles tutelles, selon quelle logique politique ? Quel bilan peut-on tirer de cette période - de l'après-guerre aux années 1990 - qui virent l'essor du Centre Dramatique du Nord ou de la Maison de la Culture d'Amiens ? Comment interpréter les heurs et malheurs des compagnies, connues ou moins connues, qui sillonnèrent ce territoire ? Cet ouvrage, à travers études, entretiens et documents iconographiques, vise à mettre au jour une mémoire pour une bonne part effacée, et à en dégager l'originalité dans le paysage artistique et culturel français de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2023

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Ouvrages généraux

Moïse ou la Chine. Quand ne se déploie pas l'idée de Dieu

" N'est-il pas temps d'enquêter sur " Dieu " au-delà de la croyance ou de l'athéisme – du pour ou contre Dieu – et d'abord sur la grande affaire que Dieu a provoquée culturellement en Occident ? Et même qui, pour une si large part, a fait l'" Occident "... Je dégage ici des partis pris majeurs de l'idée de Dieu en explorant l'écart ouvert en vis-à-vis par la langue et par la pensée chinoises où la figure de Dieu, entrevue aux premiers temps de la civilisation, ne s'est pas déployée ; comme telle, n'a guère intéressé. Quel enseignement tirer de ce dévisagement pour le temps présent où l'idée de Dieu, en Europe, est en retrait ? Ne peut-il servir à la déconstruire plutôt qu'à la rejeter ? Ce faisant, j'interroge la philosophie à nouveaux frais en la confrontant à un autre avènement possible de la pensée. Si " Dieu " n'y sert plus de clef de voûte à la vie comme à la vérité, ou s'il n'est plus porteur de Sens ? Car fallait-il penser la Vérité ? Ne suffisait-il pas d'élucider la cohérence du grand Procès du monde (le " Ciel "), d'en éprouver la " viabilité " infinie (le tao) ? Comme le divers des cultures est le nouvel horizon du monde, il s'agit également, en suivant cette piste, de penser les conditions d'un dialogue interculturel qui soit effectif. Ou comment penser entre des langues et des pensées ? Les plus grands textes de la Chine ancienne, relus ici, serviront du coup d'introduction à la pensée chinoise. Celle-ci n'y est plus alignée sur la philosophie européenne – puisqu'elle s'explore par écart d'avec elle – mais interrogée dans ses ressources et ses présupposés. De là se détachent aussi quelques orientations majeures, entre civilisations, dont l'enjeu géopolitique est à méditer pour s'orienter dans l'avenir. " F.J.

01/2022

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Littérature française

Les jalons du temps

Ce livre original plonge dans l'heuristique, dieu, l'amour de la vie, les grands philosophes, Chomsky, Nietzsche, Platon et Spinoza. L'auteur assoit son propos sur une multitude de sujets, notamment le problème du temps, de l'Europe, de l'origine de la langue, de la musique de Schumann, du Maréchal Ney, du tragique d'Othello, de la joaillerie française, tout y passe. Le doute de l'esprit, l'humour des situations, la présence ou l'absence d'un dieu vaincu par lui-même, la mesure de ce qui n'est pas mesurable, la falsification de toute théorie scientifique traduit cette maïeutique en action. Nous vivons dans un siècle d'apparence, d'images manipulées, de guerre de communication, dans le champ des 1/2 mensonges face à la résurgence des nouveaux ayatollahs, les fils spirituels des Maîtres de l'Inquisition que tous les européens gardent en mémoire dans leur inconscient collectif. Ce livre est un moment thucydidéen, un rappel pour nous aider à comprendre la puissance du sens des mots et à confirmer que l'action doit être intelligente pour être morale. Puissiez-vous à la fin de cette lecture vous poser la question du sens des mots, de leur usage, de leur capacité à nous guérir ou nous réparer afin de nous rendre acceptable et heureux le relativisme de nos vérités ? La question qui vous restera à la fin de cette lecture sera évidemment celle-ci : L'auteur a-t-il réussi, vis-à-vis de son lecteur, à éviter d'imposer quel serait l'exact sens de ses mots à lui, afin d'initier cette recherche d'une métaphilosophie, d'une philosophie libre et neutre, enfin dégagé des à priori et des attendus ? La question se terminera invariablement par un point d'interrogation, la recherche de l'exactitude et de l'impartialité, grâce à l'intelligence appliquée à la compréhension du monde.

09/2014

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Théâtre

Théâtre populaire et représentations du peuple

La question du théâtre populaire occupe nombre de débats sur les pratiques théâtrales contemporaines. Elle est de celle qui suscite des avis et des partis pris tranchés. pour célébrer avec nostalgie un temps révolu ou pour dénoncer avec vigueur un supposé élitisme des scènes d'aujourd'hui. Les noms de Firmin Gémier. de Romain Rolland, de Maurice Pottecher, de Jacques Copeau ou de Jean Vilar sont brandis comme guides et modèles d'un théâtre public en crise, qui semble rechercher dans le passé des sources de légitimité politique. Pourtant, les discours restent muets ou elliptiques sur les contributions spécifiques de ces artistes à l'histoire du théâtre. Ce volume entend contribuer à combler cette lacune. en replaçant chaque expérience dans sa singularité. Grâce à la participation de spécialistes de différentes disciplines (Etudes théâtrales, Lettres, Histoire et Sociologie), l'ouvrage prête une égale attention aux projets politiques et aux réalisations esthétiques, en interrogeant la construction historique de ce qui est loin de former un ensemble homogène et transhistorique. Au-delà d'une approche trop souvent globalisante et uniforme du théâtre populaire. le tableau qui se dégage témoigne des réalités contrastées d'un mouvement politique et esthétique, qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, en même temps que la modernité artistique, dans un contexte politique où se mêlent les soubresauts des crises politiques passées et présentes et le développement de l'instruction publique et de l'éducation populaire. La perspective historique choisie, parce qu'elle cherche à saisir les héritages et les résurgences, les points de convergence et les facteurs de divergence, le rôle de l'événement et le poids de l'histoire, rend compte des effets de distorsion entre mémoire et histoire. L'ouvrage propose donc un retour vers le passé pour mettre en lumière les usages contemporains de la référence au théâtre populaire et les malentendus que contribue à développer la méconnaissance d'une réalité historique.

06/2010

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Critique littéraire

Inquiétudes et reconstruction. Essai sur la littérature d'après-guerre (1931)

Dans une période particulièrement féconde en grands essais, 1931 est une année elle-même remarquable par l’abondance et la qualité des ouvrages qui paraissent. Est-ce, comme de nombreux auteurs l’affirment, pour célébrer la « fin de l’après-guerre » ? A la volonté d’analyser et de comprendre la période, Benjamin Crémieux ajoute celle de prévoir. Quelles seront les conséquences littéraires, mais aussi, et on serait tenté de dire donc- morales, psychologiques, politiques, de ce courant d’inquiétude qui a traversé les générations depuis la guerre ? Crémieux, avec son optimisme naturel parie sur une reconstruction brillante et pour cela dresse, comme à son habitude, un panorama des mouvements, des tendances, des auteurs qui contribuent à donner son identité et sa couleur à la période. Sans trancher, il propose des hypothèses, parie sur des possibles, dégage des probabilités. Ainsi, tout ce qui a pu sembler excessif, caricatural, désespéré, voire nihiliste dans la production de l’après-guerre est pour lui, dans le même temps, le terreau d’une grande littérature future, d’un humanisme nouveau, peut-être d’un classicisme refondé. En 1931, ne pouvait-on pas en effet, croire à la fin de l’après-guerre et, sans faire preuve d’aveuglement parier sur l’unité plutôt que sur la discorde, sur l’Europe et sur la paix plutôt que sur la destruction et sur le triomphe des nationalismes ? Ce n’est pas sur la littérature que Crémieux se trompe, c’est sur son pouvoir, elle sera en effet impuissante à empêcher que cette après-guerre rapidement ne se transforme en avant-guerre. Les écrivains quand à eux devront prendre parti, se classer, choisir. Viendra le temps de l’engagement. Cet engagement, Crémieux, l’homme des livres, le méridional prudent et sceptique ne s’y dérobe d’ailleurs pas, il meurt en déportation en avril 1944. Il nous laisse trop peu de livres et le témoignage d’un intellectuel exemplaire de cette période qui est devenue l’entre-deux-guerres.

10/2011

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Religion

L'Eglise et la science. Histoire d'un malentendu Tome 2, De Galilée à Jean-Paul II

La science moderne est née dans le premier tiers du XVIIe siècle. Galilée, qui en fut le principal initiateur, revendiquait l'autonomie de la science pour déchiffrer le livre de la nature. Sa condamnation, en 1633, par le tribunal du Saint-Office, est donc le point de départ du grand malentendu entre l'Eglise et la science. Le fantôme de Galilée va hanter la conscience catholique pendant trois siècles et demi : ce n'est qu'en 1982 que Jean-Paul II exprime les regrets de l'Eglise à propos de l' " affaire ". Trois siècles et demi pendant lesquels l'Eglise perd peu à peu tout contrôle sur l'évolution des sciences car elle refuse de s'adapter aux nouvelles théories. Après avoir censuré les mouvements de la Terre, elle condamne la physique mécaniste de Descartes, l'atomisme, le darwinisme, les premiers résultats de la géologie et de la préhistoire qui contredisent la chronologie biblique et le déluge universel. La condamnation du modernisme, en 1907, marque l'apogée de l'immobilisme de l'Eglise. Au début du XXe siècle, le dialogue reprend timidement. Pie XII affirme sa sympathie pour les savants. Mais des obstacles subsistent, surtout à propos de l'origine de l'homme. Les vieilles méthodes n'ont pas disparu, comme l'illustre l'affaire Teilhard de Chardin. Aujourd'hui les progrès de la génétique et de la procréation artificielle renouvellent le débat. La mécanique quantique et le modèle inflatoire du big bang rapprochent les points de vue religieux et scientifiques. La visite de Jean-Paul II au CERN montre que les conditions d'une reprise du dialogue semblent réunies. Sommes-nous à la veille d'une deuxième grande synthèse ? L'histoire nous enseigne ici la prudence. Georges Minois, agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès lettres, est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire sociale et religieuse, dont, chez Fayard, l'Histoire de la vieillesse et Le Confesseur du roi, ainsi que d'un Henri VIII.

01/1991

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Spécialités médicales

Les addictions. Panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et prise en charge, 2e édition

L'addictologie est désormais une discipline médicale à part entière, donnant lieu à des formations spécifiques, mais la notion même d'addiction reste controversée. Certains n'y voient que la promotion abusive de symptômes au rang de maladie; d'autres dénoncent une médicalisation outrancière du quotidien et le retour, sous couvert de santé publique, d'une nouvelle forme d'hygiénisme. A contrario, certains spécialistes des toxicomanies ou de l'alcoolisme s'opposent à la mise de la sexualité compulsive, du jeu pathologique, voire du tabagisme sur le même plan que ces maladies dramatiques; mais une telle démarcation mène à ne pas prendre en compte l'usage " festif ", " récréatif " ou " assumé " des produits, illicites ou non. Pour ne pas s'enliser, il importe de reconnaître que c'est toujours la rencontre singulière entre un sujet et une expérience qui conduira ou non à l'engagement dans un processus morbide. Le présent ouvrage, nouvelle édition mise à jour et complétée des Addictions, paru en 2002 dans la collection U, commence ainsi par cerner en quoi l'addiction se distingue de l'engagement passionnel ou de l'habitude invétérée : clairement définie, cette pathologie du lien pose de façon nouvelle les questions du choix et de la liberté. Puis il dégage les éléments structuraux des formes addictions les moins discutées pour conduire à une vision globale et montre combien une optique multi-axiale et transdisciplinaire rend caduques les traditionnelles querelles d'écoles : la construction de modèles intégrés permet de repenser les frontières entre maladie et symptôme, voire entre normal et pathologique. La prise en compte des dimensions psychologiques, sociologiques, biologiques conduit enfin à des propositions thérapeutiques et préventives propres à hisser la prise en charge des addictions au rang de modèle en psychiatrie et en psychopathologie. Cet ouvrage répond ainsi aux besoins tant de ceux qui veulent appréhender en connaissance de cause des pathologies qui s'inscrivent au cœur du social que de ceux qui sont engagés dans la démarche de soins (médecins, psychologues, personnel infirmier, travailleurs sociaux) ou se destinent à l'être.

03/2006

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Sciences historiques

Parcourir l'histoire. La plage, l'invention du plaisir à la mer, 1 CD audio

La plage est une invention moderne et le bain de mer a longtemps été considéré comme une activité immorale. pratiquée par les gens sans manières. Au Moyen Âge, des savants attribuaient le découpage irrégulier des grèves à la punition du déluge. Il faut dire que la mer était le lieu de tous les dangers : elle avait transporté les envahisseurs normands, les rats porteurs de la peste noire avaient voyagé par bateau, les pirates et les contrebandiers se cachaient sur les grèves. Bref, avant que la science ne la débarrasse des monstres, des sirènes. des nymphes et des tritons, la mer affolait les riverains et inquiétait les marins. Au XVIIIe siècle, les progrès de l'océanographie incitent les médecins anglais à remplacer les cures thermales par des cures marines. La baignade se résume alors au bain à la lame qui consiste à plonger les patients tête première dans la vague froide. La technique est rudimentaire, mais la mode du séjour à la mer est lancée. Elle marque la naissance des stations balnéaires réservées aux riches qui les fréquentent pour se soigner, souvent pour se distraire et toujours pour se faire voir. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle, avec le début des congés payes, que la classe moyenne goûte enfin aux bienfaits de la mer. La grande bourgeoisie de la plage, surprise de cette invasion, qualifie les nouveaux venus de salopards en casquette. Quelques années plus tard, des manufacturiers comme Jantzen, Cole et Catalina, surnommés les Ford, Chrysler et General Motors du costume de bain, viennent à leur secours. L'amour à la plage est alors suggéré par des maillots aux noms évocateurs, tels Double-risque, Piège à homme, Pâmoison, Chicken suit, Scandai suit, présentés par de futures vedettes : Johnny Weismuller, James Garner, Rita Hayworth, Marilyn Monroe. Et c'est depuis que l'on chante, Le bonheur, c'est la mer.

01/2007

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Philosophie

D'une philosophie à l'autre. Les sciences sociales et la politique des modernes

À l'origine, avec Socrate, la philosophie est une forme singulière de discours par lequel, selon Max Weber, on «coince quelqu'un dans un étau logique». Acte politique de résistance à un certain dévoiement de la parole publique et politique, le dialogue philosophique exige de ses interlocuteurs non plus qu'ils se conforment à un type de vérité susceptible d'exposition doctrinale, mais qu'ils entrent dans sa recherche commune - que la vie commune se reconfigure à travers ce type d'expérience dont la philosophie dégage le socle. Or, la situation change du tout au tout avec l'émergence au XIXe siècle des sciences sociales qui font leur miel, à l'âge démocratique, de la connaissance relative au gouvernement des hommes, aux groupements qu'ils forment, aux liens qui les rassemblent, aux régimes de pensée et d'action qu'on peut y rattacher. Auguste Comte appelle à passer de la philosophie métaphysique à une autre, positive, dont la seule fonction, ancillaire et résiduelle, est d'aider à la clarification et à l'articulation méthodologiques des travaux scientifiques. Assurément, à la manière de la Grèce ancienne, les sciences sociales ont imposé un nouvel «état logique» au discours public, opposé leur résistance mentale et normative à une conjonction délétère entre parole et pouvoir politique, et, en définitive, modifié la perception que les individus ont de leur existence dans leur situation sociale et politique en même temps qu'elles inventent des manières d'agir sur cette situation même. L'enfermement des disciplines institutionnalisées dans leur champ respectif acheva de les convaincre que la philosophie était seconde par rapport à leur rationalité propre. C'est justement à l'articulation de ces disciplines et ambitions, démontre Bruno Karsenti, que la philosophie doit se déployer : si le discours des sciences sociales est bel et bien requis par le développement des sociétés modernes en ce qu'elles sont vraiment démocratiques, la philosophie se doit, elle, d'interroger cette exigence par-delà toute contrainte imposée par la division en disciplines particulières.

02/2013

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Sports

Captain speaking. Inventaire malicieux à l'usage du passager inquiet (ou pas)

Inventaire malicieux à l’usage du passager inquiet Pour quelle raison embarque-t-on toujours dans un avion par le côté gauche ? Savez-vous qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter lorsque vous voyez à travers le hublot une épaisse fumée s’échapper de l’aile ? Pourquoi votre déodorant se répand-il toujours au fond de votre trousse de toilette au moment de l’atterrissage ? Et que signifie cette phrase vaguement inquiétante qui marque le début de chaque vol : «Armez les toboggans» ? Mêlant informations utiles et insolites, statistiques (presque) rassurantes et anecdotes espiègles glanées par un commandant de bord pendant 25 ans, cet abécédaire ludique s’adresse à tous les curieux, mais aussi à tous ceux qui restent circonspects à l’idée de prendre l’avion. Extraits choisis : M comme Médecin : Il y a toujours un médecin à bord. Sont-ils organisés entre eux pour que cette affirmation soit juste ? Le fait est qu’à chaque fois qu’un passager fait un malaise et qu’une hôtesse prend le micro pour demander «Y a-t-il un médecin à bord ?», quelqu’un se lève. La question «Y a-t-il un pilote à bord ?» est réservée aux films à l’humour décapant. S comme Scratch : L’avion y s’est scratché est une désolante déformation d’un anglicisme évoquant un accident aérien. On dit crash et se crasher, un point c’est tout. Et on évite surtout d’en arriver là : l’entrée Statistiques est là pour en témoigner. T comme Traînées dans le ciel : On peut quelquefois observer en levant la tête deux avions qui semblent à proximité, dont l’un dégage une traînée et pas l’autre. Il faut alors en déduire qu’ils ne sont pas à la même altitude. Et ça tombe bien parce que, vu du jardin, ils allaient droit l’un vers l’autre.

05/2016

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Esotérisme

Grigori Petrovitch Grabovoï. L'homme des codes de guérison miracle

À des époques cruciales ou la laideur et la déchéance de l'esprit humain est à son paroxysme, des êtres très évolués, s'incarnent sur Terre pour prêter main forte à l'humanité. En 1963, la Russie a vu naître Grigori Petrovitch Grabovoï, un homme d'une extraordinaire beauté et d'une incroyable humanité. On le dit en contact direct avec le divin. Ceux qui l'ont rencontré témoignent de l'immense douceur qui se dégage de son aura. Poursuivant les missions de Moïse, de Pythagore, de Jésus-Christ et d'autres prophètes, il nous conduit vers une ère nouvelle de liberté et de responsabilité totale, dans une démarche d'Amour inconditionnel et de respect à l'égard de toute la planète. Son enseignement portant sur la guérison et sur le salut global est révolutionnaire et sans précédent. Il a mis au point des combinaisons chiffrées pouvant ressusciter des personnes décédées et guérir de toutes les maladies connues et inconnues. Des centaines de personnes en phase terminale de cancer et de sida ont été guéries. Des dizaines de ces guérisons sont certifiées par l'ONU et par la médecine traditionnelle et prouvées également par déclaration notariée des bénéficiaires. En plus de ces dons extraordinaires, Grigori Petrovitch Grabovoï possède des capacités exceptionnelles de téléportation de matière physique à n'importe quelle distance. Il est capable de changer les pièces d'un avion en plein vol… Utilisant sa clairvoyance, il en a examiné à distance des centaines, ainsi que la station orbitale "MIR" et le vaisseau spatial "ATLANTIS", alors en très grave danger. De telles réalisations scientifiques n'ont jamais été concrétisées auparavant. Comme Roger Bacon et d'autres de ses prédécesseurs, Grigori Petrovitch Grabovoï paie par la trahison, l'humiliation, l'emprisonnement, l'isolement et l'incompréhension des hommes, son acceptation en tant que porteur de lumière et d'espoir sur une terre qui se montre toujours inhospitalière aux êtres supérieurs…

11/2012

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Philosophie

L'INTELLIGENCE DU SENSIBLE. Essai sur le dualisme cartésien

Pour quelles raisons aimons-nous une personne plutôt qu'une autre ? Pourquoi l'esprit, sitôt uni au corps, éprouve-t-il d'abord de la joie, puis toutes les "passions de l'âme" ? Pourquoi cette joie sensible peut-elle être par la suite une joie intellectuelle ? Quelle est la part du sensible et de l'intellectuel dans les passions de l'âme, dans les perceptions de l'esprit ? Ou bien encore, pourquoi, lorsqu'un morceau de cire, approché du feu, change de forme, disons-nous que c'est bien la même cire qui a changé d'aspect ? Pourquoi, lorsque nous voyons un triangle dessiné sur du papier, c'est au "véritable triangle" que nous pensons et non à la figure que nous avons sous les yeux ? Ces questions, classiquement propres à la philosophie, sont aujourd'hui reformulées à leur manière par les biologistes ou les cognitivistes - les philosophes de l'esprit. Or, elles ne peuvent trouver de réponse que si, préalablement, la scène philosophique et scientifique n'est plus hantée par le spectre du dualisme cartésien. L'expression, devenue courante, désigne l'opposition du corps et de l'esprit. La philosophie véritable et si concrète de Descartes montre, au contraire, que l'homme fait distinctement et indissociablement l'expérience de la pensée et de son existence corporelle. Pierre Guenancia dégage, de la lecture de Descartes, une conception de l'esprit comme puissance de comprendre et aussi de vouloir, à contre-courant des théories qui voudraient réduire l'esprit au cerveau ou l'identifier à un ordinateur. A la différence, en effet, du corps, composé de parties elles-mêmes décomposables en de plus petites, l'esprit humain se manifeste tout entier et uniquement dans le fait de penser. Et nul autre que celui qui pense ne peut l'expérimenter : l'esprit est partout où il y a conscience d'agir, de voir, de sentir. Pour reprendre une formule de Descartes, c'est l'âme qui sent et non le corps.

10/1998

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Critique littéraire

Les pages immortelles de Suétone. Les Douze Césars

Rien de plus ennuyeux que Suétone et ses litanies interminables et désordonnées des tares, de la démence, des meurtres et des méfaits, de la mort enfin, toujours violente, des douze Césars dont il aligne les biographies. Si, peut-être : D.A.F. de Sade, le plus soporifique des romanciers. C'est en substance ce que déclare Roger Vailland au commencement de ce livre. Sa lecture structurale — qui s'efforce de trouver les constantes dans les variations, d'en comprendre les logiques, bref, de dégager les lignes de fond — consiste à réorganiser les douze récits selon l'analyse qu'il en fait. En dehors de cette reconstruction, opération majeure, il intervient peu, laissant toute sa place à l'oeuvre de Suétone, dont il nous donne, tout simplement, les clefs et le mode d'emploi. Ce procédé a un double avantage : il relègue au second plan l'océan fastidieux des anecdotes, des exemples et des faits dont la lecture nous étouffait ; il dégage et met au premier plan une analyse du césarisme, c'est-à-dire de la domination des princes portés au pouvoir par la démocratie, mais revêtus d'un pouvoir absolu. Voilà donc un livre utile, comprenons-nous aussitôt ! Passent dans ces pages publiées en 1962, trois ans avant la mort de Vailland, les fantômes discrets mais bien là de Joseph Staline et de Charles de Gaulle... Nous n'insisterons pas sur Staline : la cause est (fort mal, hélas) entendue. Mais de Gaulle, version moderne, soft, à la française, du césarisme, associé en passant aux tyrans sanguinaires de l'Empire romain ! De Gaulle, élu au suffrage universel par le peuple français, sous condition d'une Constitution qui donne presque tous les pouvoirs au Président de la République et plombe notre pays depuis 1958 ! De Gaulle, ne l'oublions pas, chassé dix ans plus tard par le même peuple français ! Voilà qui donne à penser. Vailland conclut : " Prudent Suétone. Il nous a quand même dit tout ce que nous devions savoir de nos futurs cauchemars ".

01/2019

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Romans historiques

Le miel de l'alliance sacrée

A travers le parcours initiatique d'un couple, ce roman livre les clés d'un des chemins les plus ésotériques de la voie Christienne (premiers chrétiens). Souvent abordée dans différents documents occultes, mais jamais complétement révélée, l'alliance sacrée où l'homme et la femme prennent leur plénitude, est aujourd'hui totalement divulguée pour que tous la connaissent et puissent y accéder. On découvre dans cette histoire les enseignements hermétiques transmis de bouche à oreille par une lignée vivante de Maîtres ainsi que les pratiques nécessaires et les explications pour que ceux qui le désirent vraiment puissent faire le chemin vers la lumière et l'éveil. Cette voie de la lune de miel secrète, nos amoureux vont la découvrir et la parcourir pas à pas. Leur évolution ne se fera pas sans tourment, mais ils construiront un couple de plus en plus solide que les failles et les épreuves ne feront que renforcer. C'est grâce à des apiculteurs, Jacques et Suzanne, leurs Maîtres, rencontrés lors d'une randonnée à cheval dans le parc des Gorges du Verdon qu'ils ouvriront leur sens, leur conscience et leur coeur pour atteindre l'unité et l'illumination. L'Amour en sera le moteur, le chemin et la finalité. Les abeilles, véritables messagères du Divin, seront présentes et accompagneront elles aussi nos jeunes amants durant ce parcours où spiritualité et secrets seront entremêlés. Liées depuis toujours à la voie Christique comme aux autres spiritualités monothéistes, nos belles seront une source d'inspiration puissante sur laquelle les époux s'appuieront. La douceur du miel leur permettra d'atteindre l'alliance sacrée. Direct et clair, ce roman nous amène à comprendre simplement les écrits bibliques les plus confus. Il nous permet d'avoir une autre lecture des grands textes fondateurs de nos religions comme le déluge, les commandements ou encore le baptême. Ce chemin vers l'unité du couple devient lumineux et accessible, Il suffit de faire circuler l'arc en ciel de l'Amour pour que les âmes s'unissent.

04/2015

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Thèmes photo

Auctus Animalis. Prix Swiss Life à 4 mains

Auctus Animalis (animal augmenté) Au croisement de la science et de la magie, Auctus animalis raconte l'expérience d'un biotope crée par une société parallèle au XVIIIe siècle sur l'île de Kyramide. Cet étonnant bestiaire associant histoire et anticipation, mémoire et science-fiction révèle une collection de créatures inspirée d'une nature repro­grammée par les biotechnologies et certaines mythologies : panthère au pelage luminescent, papillon créateur de silence, oiseaux sculpteur de nuages... La composition musicale qui joue avec cette galerie de portraits donne à entendre des sons hybrides qui résonnent avec l'univers de ces néo-êtres. Auctus animalis est une fable qui fait l'experience de nouvelles relations possibles avec la nature. Auctus Animalis, un bestiaire surréaliste et futuriste. Entre histoire et anticipation, mémoire et science fiction. La série se situe au croisement entre la biologie et le surréalisme, en nous plongeant dans un monde suspendu entre réel et virtuel qui défie les réalités scientifiques à l'image de l'ère anthropocentrique que nous vivons. Ce bestiaire imaginaire met l'accent sur des animaux potentiellement en voie de disparition : un paon à l'exosquelette en argent serti de diamants, une libellule dotée d'un capteur luminescent qui mesure la qualité de l'air... Vincent Fournier (photographie) et Sébastien Gaxie (musique) sont les lauréats de la 5ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains pour leur projet Auctus Animalis. La Fondation Swiss Life a créé son Prix Swiss Life à 4 mains - Photographie & Musique, en 2014 : le prix est destiné à valoriser des talents et récompense un projet de création croisée et originale d'un photographe et d'un compositeur. Pour la 5ème édition, ce sont le photographe Vincent Fournier et le compositeur Sébastien Gaxie à remporter la mise. Le nouveau binôme lauréat sera accompagné durant deux ans par la Fondation Swiss Life et ses conseillers artistiques : Emilia Genuardi pour la photographie, et Olivier Bouley pour la musique.

10/2022

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Poésie

Gloire féminine

"Gloire féminine" est un recueil qui a pour fils conducteurs les thèmes de l'Amour, la Femme, le Poète, la Poésie, le Voyage. On recensera également les thèmes suivants : Royauté, Culture, Guerre, Mystère, Nostalgie, Rêve, Beauté, Voyages dans le temps : Antiquité, Moyenâge... et l'espace : Vikings, Babylone, Egypte... Les poèmes mettent en avant la Femme universelle de tout lieu et de toutes époques, et se déclinent dans une recherche d'émotion visant à faire s'identifier le lecteur qui comme dit dans le poème "Gagner les coeurs" (sorte de pacte de lecture) est appelé dans l'idéal à garder en mémoire les vers généreusement offerts par le poète. Le Voyage en rimes se veut ainsi aussi bien géographique, temporel qu'émotionnel. Un champ lexical étendu sert d'écrin au poème, de façon diversifiée avec enrobage mythologique, pictural, mystique, médiéval, civilisationnel, maritime... On notera une association de termes dans "la jongle" grammaticale dans le poème "Notre amour le sera". Le poème "Qu'y a-t-il de plus cher ? " résume une dévotion réappuyée à la femme, épouse, mère, amante... Au niveau du message dégagé, dès le poème liminaire, l'hommage à la gloire de la femme aimée est affirmé : Je vous parle d'une femme "je me veux écrire hommages glorifiant son éternelle authenticité." Il y a des accents chevaleresques dans "En vers et contre tous". Cupidon guide la plume avec constance et variété, tout en évitant agréablement l'écueil du Don-Juanisme. Style et vocabulaire mettent en avant une recherche de qualité de termes soigneusement choisis et harmonieusement combinés dans le respect des règles du genre : la poésie. La rime est bien présente tandis que la métrique est libre. L'écriture, résolument poétique, est romantique et ponctuée de discrètes touches érotisantes. Sur le plan de la chronologie du recueil, nous sommes en présence d'une touchante traversée de vie linéaire auprès de l'élue, l'égérie et Muse du poète dans un bel engagement tout en loyauté.

03/2022

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Revues Ethnologie

L'Homme N° 237, janvier/mars 2021 . Varia

Avec ce 237 numéro, la revue L'Homme marque ses soixante ans d'existence. Elle se pare pour l'occasion d'une nouvelle couverture, rehaussée de la chimère précolombienne à deux têtes que Claude Lévi-Strauss lui avait donnée pour emblème dès sa fondation. La composition de ce numéro anniversaire illustre parfaitement l'ambition de la revue de se mettre au service d'une anthropologie empiriquement ancrée et théoriquement rigoureuse, soucieuse d'ethnographie mais ouverte sur les autres sciences humaines. Trois "Etudes & Essais" déclinent d'emblée trois façons de penser et d'exercer notre discipline. L'article de Giordano Marmone s'appuie sur la description minutieuse d'une séquence tumultueuse du cycle d'initiation samburu, au Kenya, pour mener une réflexion sur les usages stratégiques de l'échec rituel. Benjamin Balloy propose, pour sa part, de reconsidérer la question de la hiérarchie dans la société muscogee du XVIIIe siècle en Amérique du Nord, au moyen d'une étude ethnohistorique des comptes rendus de missionnaires et des récits de voyageurs. Quant à Magali Année, elle conduit une analyse ethnophilologique exigeante du verbe ("se soucier de"), employé en Grèce ancienne le plus souvent sous sa forme négative, faisant ainsi écho au souhait des fondateurs de notre revue d'inscrire la linguistique au coeur du projet anthropologique. Enfin, après deux "A Propos", par Julia Christ et Perig Pitrou, explorant les liens entre philosophie et anthropologie, nous accueillons un débat autour du livre récent de Pierre Déléage, L'Autre-mental. Figures de l'anthropologue en écrivain de science-fiction (La Découverte, 2020). Au-delà des réactions vives qu'il a pu susciter dans la presse après sa sortie, cet essai semble en effet poser sans toutefois vraiment l'admettre une question cruciale pour notre discipline, qu'une revue comme L'Homme ne pouvait se permettre d'éluder : qu'est-ce qu'un bon modèle en anthropologie ou, autrement dit, à quelles conditions épistémologiques peut-on décrire le monde des autres ?

04/2021

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Littérature érotique

Les Onze mille verges ou les Amours d'un hospodar. Un roman de Guillaume Apollinaire

Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar est un roman pornographique de Guillaume Apollinaire (le plus connu de l'auteur), publié en 1907 et simplement signé de ses initiales ("G. A".). Résumé et analyse Il relate l'histoire fictive d'un hospodar moldovalaque, Mony Vibescu, dans un périple qui le mène de Bucarest à Paris, puis dans l'Europe entière et finalement à Port-Arthur (en Chine), où il meurt flagellé par un corps d'armée, accomplissant ainsi sa destinée pour avoir failli à son serment : "Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! " Le parcours du héros est ponctué de scènes notablement crues, où Apollinaire explore toutes les paraphilies de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : le sadisme alterne avec le masochisme, la zoophilie avec l'ondinisme, la scatophilie avec le vampirisme, la pédophilie avec la gérontophilie et la nécrophilie, l'onanisme avec les orgies, le saphisme avec la pédérastie... L'écriture est alerte, l'humour (noir au besoin) constamment présent, et l'ensemble du roman dégage une impression de "joie infernale" , qui trouve son apothéose dans la scène finale. Historique La paternité du texte a été longtemps discutée car il n'a jamais été revendiqué explicitement par son auteur. Si l'attribution à l'auteur d'Alcools ne fait aujourd'hui plus de doutes, en 2001 le libraire parisien Jean-Pierre Dutel a découvert que le chapitre "La Blanche Hermine" est composé à partir de deux extraits du roman Odor di femina, amours naturalistes d'Edmond Dumoulin (éd. Auguste Brancart, 1890) et que le reste de l'ouvrage est une traduction adaptée de Kinder-Geilheit ("Lubricités enfantines"), roman publié anonymement à Berlin vers 1900 (Laute's Volksbuchhandlung). Cette deuxième "source" apparaît précisément sous la plume d'Apollinaire dans son carnet de note à la date du 2 mars 1905

02/2023

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Revues

Le 1 N° 337, mercredi 10 mars 2021 : Jeunesse, à quand les jours heureux ?

Pour courir l'aventure, on ne peut plus partir en Afrique. Et toute relation nouvelle se construit aujourd'hui contre l'Etat. Aux étudiants les plus indélicats reste le dérèglement des sens. Que leur arrivera-t-il une fois que l'idée du Déluge se sera rassise ? Le 1er mars à Burtton, dans le nord-ouest de l'Angleterre, un étudiant de 18 ans a été violement heurté per pas voiture. Atteint d'une lésion cérébrale, Joseph Flavill est tombé dans le coma. Trois semaine plus tard, le Royaume-Uni se confinait pour cause de Covid. Le jeune homme s'est finalement réveillé en janvier dernier, au bout de dix mois. Craignant de le traumatiser, on s'est bien gardé de lui révéler de but en blanc que le monde avait changé. Joseph Flavill a découvert peu à peu que bises et poignées de main sont interdites, que ses camarades été plongés dans une espèce de coma artificiel qui les empêche de se rendre en cours et de faire la fête. "Sur les bancs de l'université, disait ce farceur de Pierre Dac, il faut bien que jeunesse se tasse." Mais qui a envie de plaisanter aujourd'hui ? La détresse de certains étudiants est illustré par un exercice inventé en Corée du Sud, le gongbang. Il faut bien l'orthographier pour ne pas tomber sur des travaux pratiques relevant de la pornographie. Cela consiste à se filmer chez soi en train de réviser ses cours pendant des heures, en les diffusant sur un réseau social. Voir les autres étudier dans un silence à peine interrompu par le bruissement de pages tournées ou les murmures d'un clavier, rappelle l'ambiance feutrée des bibliothèques universitaire. Cette manière de rompre l'isolement est, parait-il, très motivante. Ce n'est malgré tout qu'un pis-aller. A quand le gong qui marquera le retour au "présentiel" ? Là, il faut se souvenir de l'enseignement du professeur Dac : "Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir".

03/2021

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Western

Bouncer Tome 12 : Hécatombe. Edition spéciale en noir & blanc

Découvrez cette nouvelle aventure du Bouncer T12 dans une magnifique édition noire & blanc. Une pluie diluvienne s'abat sur Barro-City depuis des jours. Les chemins qui mènent à la banque ne sont que boue. C'est là que Bouncer et ses amis ont déposé l'or mexicain qu'ils ont ramené des confins du désert de Sonora. Mais les lingots entreposés là attisent la convoitise. La ville est non seulement inondée, mais toutes sortes de malfrats et de crapules de la pire espèce déboulent de toutes parts, prêts à tout pour s'approprier cet or. Parmi eux, un groupe de voleurs aussi malins qu'impitoyables, ont mis en place un ingénieux projet de cambriolage pour s'emparer du butin. Quand le colonel Carter arrive avec ses hommes pour sécuriser l'or, le maire espère un retour au calme mais la situation dégénère lorsque les lingots se volatilisent comme par magie. Pourtant, le coffre-fort vidé est intact ! La tension est à son comble. Dans une ville où la foule se délecte des procès expéditifs et des lynchages, les victimes collatérales seront nombreuses et les apparences souvent trompeuses. L'extase de l'or génère la pire des violences et la ville pourrait vite disparaître dans un déluge de feu et de sang. Il se pourrait que cet or maudit mène le Bouncer bien plus loin qu'il ne l'aurait voulu, sur une piste funeste et sauvage de courage et de mort. Boucq et Jodorowsky signent un nouveau Bouncer tres sombre qui regorge de surprises et de rebondissements avec une galerie de personnages tout aussi eétonnante et une mise en scene a couper le souffle ! Boucq s'est empareé du scénario en y insufflant toute son inventivité pour aboutir à une fresque grandiose, cruelle, impitoyable, sauvage et sans limites. Une nouvelle aventure spectaculaire qui redonne vie a un personnage culte de la bande dessineée.

11/2023

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Bibles

La Genèse. Le premier livre de la Bible

Le Livre de la Genèse est le premier livre de la Bible. Ce texte est fondamental pour le judaïsme et le christianisme. Récit des origines, il commence par la création du monde, oeuvre de Dieu, suivie d'une narration relatant la création du premier couple humain. Adam et Eve, forment ce premier couple mais désobéissent et sont exclus du jardin d'Eden. Ils ont une descendance, mais Dieu considérant que les humains sont malfaisants, il regrette de les avoir créés et décide de les détruire par le Déluge. Seuls Noé, considéré parfait, ainsi que sa famille, sont sauvés. Plus tard, Dieu différencie les langues et disperse l'humanité sur la surface de la Terre, lors de l'épisode de la tour de Babel. L'essentiel de la Genèse est ensuite consacré aux cycles d'Abraham, un nomade arrivé dans le pays de Canaan sur injonction divine, de Jacob, dont la plupart des aventures ont pour cadre le nord du pays, et de ses fils parmi lesquels domine Joseph. La Genèse est anonyme, tout comme les autres livres de la Torah (Pentateuque). Les traditions juive et chrétienne l'attribuent à Moïse, mais les recherches exégétiques, archéologiques et historiques tendent, au vu des nombreux anachronismes, redondances et variations du texte, à remettre en cause l'unicité de son auteur. Ainsi, la Genèse représente, pour l'exégèse historico-critique du xxie siècle, la compilation d'un ensemble de textes écrits entre les viiie et iie siècles av. J. -C. Pour cette raison, entre autres, l'historicité de son contenu est aussi mise en question. La Genèse est largement commentée par les rabbins et par les théologiens chrétiens. Avec l'avènement de l'islam, ses personnages font l'objet de multiples interprétations dans le Coran et ses commentaires. De nos jours, certains fondamentalistes, surtout dans des églises évangéliques, défendent l'idée du créationnisme, une théorie qui s'appuie sur une lecture littérale de la Genèse, qui serait historiquement et scientifiquement valable. Cependant, cette position est rejetée par l'ensemble des scientifiques et par d'autres autorités religieuses.

04/2023

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Armagnacs contre Bourguignons. La fabrique de la guerre civile 1407-1435

L'éclosion d'un monde nouveau. L'ouvrage met en scène un moment crucial de la fin du Moyen Age. Une guerre à la fois domestique et civile entre princes du sang (Orléans contre Bourgogne) qui a ébranlé l'histoire (1407-1435), accouchant dans la douleur d'un nouveau monde. Elle devient un modèle pour les guerres civiles qui se sont succédé par la suite tout au long du XVe siècle et même au-delà : ainsi du meurtre de Louis d'Orléans (1407), de celui de Jean sans Peur (1419) ; ces deux assassinats sont à l'origine d'un cycle de violences sans précédent, conséquence fatale du vide politique créé par la folie du roi Charles VI. De nouveaux et terribles outils, lèse-majesté et tyrannicide notamment, en sont comme banalisés. Certes, l'aspect circonstanciel des événements retient l'attention mais, au-delà d'une chaîne complexe, c'est l'ensemble des situations régionales et internationales qui en sont affectées (Grand Schisme et conciles, guerre de Cent Ans, séditions urbaines et paysannes), tant l'onde de choc est forte, tant elle bouscule la stabilité même des pouvoirs en place. D'où la mise en perspective de cette séquence historique que le livre tend à illustrer en dénouant la trame confuse des situations et en élargissant la vision politique et guerrière. Emergent dans ce récit des personnalités hors du commun, souvent féminines (Isabelle de Bavière, Christine de Pizan, Jeanne d'Arc, Yolande d'Aragon), d'autres plus attendues, comme Jean de Gerson, Jean Courtecuisse, Alain Chartier... Ce que nous retenons surtout de cette période où les passions sont portées à l'extrême, c'est, en dépit d'un climat de haine et de dangers multiples (guerre, épidémies, famines), la prodigieuse effervescence culturelle qui s'en dégage, aussi bien dans les arts et dans les lettres que dans le droit et la philosophie politique. Une grande synthèse éclairante sur les rapports qu'entretient le Moyen Age finissant avec notre modernité.

02/2024

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Policiers

La Vallée des Rois

L'énervement était contagieux. Le soleil du Sahara lui-même, impitoyable dans le ciel sans nuages, ne parvenait pas à atténuer le suspense. Les fellahins qui apportaient des corbeilles de gravats de l'entrée de la tombe de Toutânkhamon accéléraient la cadence. Ils avaient atteint une seconde porte à neuf mètres de la première, au bout d'un corridor. Celle-ci aussi était scellée depuis trois mille ans. Qu'y avait-il derrière ? La tombe serait-elle vide, pillée depuis des siècles comme les autres ? Personne ne le savait. Sarouat Raman, le chef d'équipe enturbanné, gravit les seize degrés le séparant du niveau du sol. Son visage était couvert d'une couche de poussière comme de la farine. Empoignant sa jalabiya, il se dirigea vers l'auvent de la tente qui fournissait la seule parcelle d'ombre dans cette vallée accablée de soleil. — Je viens prévenir Votre Excellence que le corridor est complètement dégagé, annonça-t-il en s'inclinant légèrement. La seconde porte est parfaitement visible. Howard Carter leva les yeux de sa citronnade, cillant sous le chapeau noir qu'il s'entêtait à porter malgré la chaleur. — Très bien, Raman. Nous inspecterons cette porte dès que la poussière sera retombée ; — J'attends vos instructions. Raman fit demi-tour et s'en fut. – Eh bien, vous n'êtes pas ordinaire, Howard, remarqua lord Carnarvon, baptisé George Edouard Standhope Molyneux Valentin. Comment pouvez-vous rester là à finir votre verre sans chercher à savoir ce qu'il y a derrière cette porte ? Carnarvon sourit et cligna de l'oeil vers sa fille, lady Evelyn Valentin ; — A présent, je comprends pourquoi Belzoni s'est servi d'un bélier quand il a découvert le tombeau de Séthi Ier. — Mes méthodes sont diamétralement opposées à celles de Belzoni, protesta Carter, et celles de Belzoni lui ont valu de trouver une tombe vide à l'exception du sarcophage. (D'instinct, le regard de Carter alla à l'entrée proche de la tombe de Séthi Ier.)

10/2019

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Actualité politique France

Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l’atelier... Enquête ouvrière, témoignages, réflexions. 2017-2023

Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier Enquête ouvrière - Témoignages - Réflexions 2017-2023 Le travail jusqu'à 64 ans ! Payé au SMIC, à temps complet, à temps partiel ou chômé ? C'est encore et toujours la question du travail assujetti aux lois du Capital qu'on retrouve aujourd'hui au croisement de la victoire des ouvrières de l'enseigne Vertbaudet et de la défaite des retraites contre Macron. On nous ressasse que le travail se serait profondément transformé et que la classe ouvrière aurait disparu ; nous avons préféré le vérifier par nous-même ! Ni universitaires, ni spécialistes, c'est en qualité de membres de cette classe du travail que nous nous sommes adressés aux nôtres en menant l'enquête. Une enquête ouvrière faite de rencontres, de discussions et d'échanges afin d'acquérir "la science de notre malheur" , comme le disait en son temps E. Pouget, et trouver les moyens de nous en libérer collectivement dans les combats d'aujourd'hui. â¨Conduite simultanément en différents endroits : la Côte d'Opale, la région lilloise, la Bretagne... notre intention n'a jamais été la quête d'une illusoire objectivité quant aux rapports d'exploitation. Au contraire, nous revendiquons une subjectivité ouvrière qui repose sur les moments de lutte collective autant que sur les mille et un petit gestes de résistance individuelle du quotidien. ⨠Si à première vue le tableau paraît bien sombre, l'horizon est peut-être plus dégagé qu'il n'y paraît. Car c'est en reprenant la parole, en échangeant sur nos expériences respectives, en brisant l'isolement qui nous met en concurrence et nous dresse les uns contre les autres que, peu à peu, nous reprendrons conscience de l'immense force qui est la nôtre. Cette force collective est celle des exploités, des dominés qui n'ignorent pas cette vérité qu'ils vivent chaque jour : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

12/2023

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Récits de voyage

Le piéton d'Italie

Un livre-somme, porté par une érudition et une passion sans pareilles, qui enchantera tous les amoureux de l'Italie. Depuis plus de soixante-dix ans, Dominique Fernandez a tissé un lien intime avec l'Italie, une complicité qu'il souhaite partager ici. Dans ce texte alerte et foisonnant, tel un cicerone animé d'un véritable amour des villes de la péninsule, il nous raconte Rome, Florence, Venise, Naples et la Sicile. Il évoque les hauts lieux du monde antique, comme le Forum romain, le Colisée ou Agrigente ; redonne vie aux figures d'un raffinement extrême que furent Néron, Hadrien, Machiavel, Dante ou Casanova ; ouvre les palais de la Renaissance au bord de l'Arno ou de la Lagune ; dégage l'essence de l'art baroque en contemplant l'architecture imaginative et la décoration théâtrale des églises ; partage les beautés surprenantes du Vatican, de Palerme, des ruelles napolitaines ; débusque les chefs-d'oeuvre du Caravage, du Bernin, de Masaccio ou du Titien ; explore les collines qui surplombent Rome ou Florence, flâne le long du Tibre, de l'Arno, ou de la mer à Naples, dans la Cité des Doges ou à Syracuse... Ce livre est le récit des expériences de Dominique Fernandez, de ses découvertes, de ses émotions. Il a grimpé sur les volcans, longé les rivages, exploré les déserts, visité basiliques, cryptes, villas, cimetières, soufrières, mines de sel mais aussi croisé les figures de Pasolini, Moravia, Morante, Fellini, vécu en compagnie de Napolitains en tant que jeune professeur, ou de Siciliens dans des villages dont il raconte l'évolution, des anciennes coutumes féodales à un timide apprentissage de la démocratie. C'est avec bonheur que le lecteur suit les pas de ce Piéton d'Italie, sur les traces d'une riche histoire, des splendeurs des grandes capitales, offrant ainsi une quête de beauté, une promenade d'une érudition sans pareille, aussi vivante que brillante.

10/2023

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Western

Bouncer Tome 12 : Hécatombe

Quand la fièvre de l'or s'empare de Barro City ! Une pluie diluvienne s'abat sur Barro-City depuis des jours. Les chemins qui mènent à la banque ne sont que boue. C'est là que Bouncer et ses amis ont déposé l'or mexicain qu'ils ont ramené des confins du désert de Sonora. Mais les lingots entreposés là attisent la convoitise. La ville est non seulement inondée, mais toutes sortes de malfrats et de crapules de la pire espèce déboulent de toutes parts, prêts à tout pour s'approprier cet or. Parmi eux, un groupe de voleurs aussi malins qu'impitoyables, ont mis en place un ingénieux projet de cambriolage pour s'emparer du butin. Quand le colonel Carter arrive avec ses hommes pour sécuriser l'or, le maire espère un retour au calme mais la situation dégénère lorsque les lingots se volatilisent comme par magie. Pourtant, le coffre-fort vidé est intact ! La tension est à son comble. Dans une ville où la foule se délecte des procès expéditifs et des lynchages, les victimes collatérales seront nombreuses et les apparences souvent trompeuses. L'extase de l'or génère la pire des violences et la ville pourrait vite disparaître dans un déluge de feu et de sang. Il se pourrait que cet or maudit mène le Bouncer bien plus loin qu'il ne l'aurait voulu, sur une piste funeste et sauvage de courage et de mort. Boucq et Jodorowsky signent un nouveau Bouncer tres sombre qui regorge de surprises et de rebondissements avec une galerie de personnages tout aussi étonnante et une mise en scene a couper le souffle ! Boucq s'est empareé du scénario en y insufflant toute son inventivité pour aboutir à une fresque grandiose, cruelle, impitoyable, sauvage et sans limites. Une nouvelle aventure spectaculaire qui redonne vie a un personnage culte de la bande dessineée.

11/2023

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Littérature française

L'Assaut

Qui est cette mystérieuse Nelly en train d'agoniser à l'hôpital attenant à l'usine où elle travaillait ? Enceinte de sept mois, un mal étrange la ronge et provoque des crises de délire que seule la Soeur Eliane, jeune religieuse d'une exceptionnelle douceur, sait calmer. Qui est le père du futur enfant ? Nelly n'en désigne aucun et se contente de réclamer la visite d'un certain Monsieur Henry qui se dérobe toujours. En revanche elle reçoit la visite de plusieurs ouvriers et contremaîtres qui se disent tous le père de l'enfant et veulent l'épouser. Nelly est-elle une victime attendrissante ou une dévoreuse d'hommes ? Une aura diabolique s'établit autour d'elle. Un inconnu la protège, la fait installer dans une chambre particulière de la clinique, envoie un berceau, et fait venir un célèbre chirurgien suisse qui pratiquera une césarienne et sauvera l'enfant. Nelly, comme on l'avait prévu, ne survivra pas à l'intervention. Son enfant est un être difforme, un monstre, mais il se dégage de son visage une irrésistible puissance de séduction. On découvrira alors que Nelly est une "possédée" ayant mené une vie de labeur épuisant et de dévergondage dans cette usine. Elle a pendant quelque temps participé aux réunions chrétiennes de Monsieur Henry, un prêtre-ouvrier qui s'était prudemment écarté d'elle comme s'il avait senti l'odeur du soufre qui en émanait. Seule la très pure Soeur Eliane était parvenue à tenir le démon en respect et à exercer une influence bienfaisante sur la malheureuse. Cette histoire de possession démoniaque transportée dans un cadre aussi actuel que les ateliers d'une usine de sidérurgie moderne ou dans un hôpital est d'une extrême originalité. Ce roman à la fois mystique et réaliste tient la curiosité du lecteur en haleine d'un bout à l'autre et crée un désir de parvenir au "fond du problème".

05/1962

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Sciences historiques

Les Fermiers de l'Île de France. L'ascension d'un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle

A quelle position sociale les élites rurales de l'Ancien Régime pouvaient-elles prétendre dans un secteur pilote du capitalisme agricole ? Comment se sont-elles renouvelées ? Et quelle fut leur action dans les transformations de l'agriculture ? En retenant comme cadre les grandes exploitations de l'Ile-de-France, dont les solides corps de ferme marquent encore les paysages, et en suivant sur plus de quatre siècles la trajectoire d'une centaine de " dynasties " de fermiers, le présent ouvrage dégage l'étonnante mobilité dont a fait preuve un groupe social installé sur place depuis le Moyen Age et toujours là aujourd'hui. En dépit de chutes sévères, en particulier à l'époque de Louis XIV, l'histoire des gros laboureurs se place sous le signe d'une spectaculaire ascension. On assiste à l'émergence, à la consolidation puis à la métamorphose d'un patronnat agricole qui va bien au-delà de l'image convenue des " coqs de village ". Le rapport à la terre, le champ des relations, les niveaux de fortune, le mode de vie, les investissements économiques et culturels érigent les grands fermiers, qui contrôlent plus que jamais le plat pays, en citoyens du monde. Ce livre est aussi l'occasion de dresser un vaste tableau de l'économie rurale, en particulier pour les XVIe et XVIIe siècles. Techniques agricoles, pratiques agraires, orientations de production soulignent les facultés d'adaptation dont la grande culture fut capable aux portes d'un marché si stimulant avant même toute révolution agricole. Chez ces fermiers à grosses bottes qui gardaient un pied au village et plaçaient l'autre à Paris, les horizons s'ouvraient toujours. Agrégé d'histoire, docteur de l'université de Paris-I, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen. Président de l'Association d'histoire des Sociétés rurales, créée en 1993, il dirige avec Ghislain Brunel la revue Histoire et Sociétés Rurales.

12/1994

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Philosophie

AURORE. Réflexions sur les préjugés moraux

Avec ce livre commence ma campagne contre la morale. Non point que l'on y sente le moins du monde l'odeur de la poudre. On lui trouvera, au contraire, de tous autres senteurs, un parfum bien plus agréable, pour peu que l'on ait quelque délicatesse de flair. Il n'y a pas là de fracas d'artillerie, par même de feu de tirailleurs. Si l'effet de ce livre est négatif, ses procédés ne le sont en aucune façon, et de ces procédés l'effet se dégage comme un résultat logique, mais non pas avec la logique brutale d'un coup de canon. On sort de la lecture de ce livre avec une défiance ombrageuse à l'endroit de tout ce que l'on a adoré jusqu'à présent sous le nom de morale. [...]La question de l'origine des valeurs est pour moi une question de tout premier ordre, parce que l'avenir de l'humanité en dépend. Friedrich Nietzsche. Publié d'abord en 1881, puis à nouveau en 1887, et précédé d'un avant-propos de Nietzsche lui-même, Aurore s'attaque de plein fouet au problème de la morale, en mettant en œuvre la méthode généalogique. Nietzsche traque le moment de surgissement des " préjugés moraux ", parce qu'il faut découvrir les raisons qui ont conduit l'homme à s'inventer un système contraignant de pratiques morales, capable de devenir, ensuite, comme " une seconde nature ". Sans avoir la virulence extrême des écrits ultérieurs, Aurore résonne néanmoins d'accents polémiques vengeurs : Platon et Schopenhauer à nouveau dans la ligne de mire. L'un, parce qu'il dévalorise la culture des sophistes, dont Nietzsche se fait le chantre ; l'autre parce qu'il a cultivé la doctrine de la compassion, un sentiment que Nietzsche juge être une " affection nocive ". Révision de la traduction, notes et commentaires par Angèle Kremer-Marietti.

02/2010