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Policiers

Tom Reed & Walt Sydowski Tome 1 : La dérive des anges

A San Francisco, l'enlèvement en plein jour du jeune Danny Becker, trois ans, ravive le souvenir douloureux de Tanita Donner, une petite fille enlevée, violée puis assassinée il y a tout juste un an. L'affaire, qui a fait grand bruit, a coûté cher à Tom Reed, journaliste au Star, quand le principal suspect s'est suicidé après qu'il l'eut interviewé, et ce, en dépit de l'interdiction formelle du chef de l'enquête policière. Depuis lors, la renommée du journaliste a bien pâli et, en proie aux remords et à l'alcool, Tom constate que son mariage bat tout aussi dangereusement de l'aile. L'inspecteur Walt Sydowski, qui s'est occupé du cas Donner, est de nouveau sur la brèche. Il craint par-dessus tout de trouver à nouveau un petit corps violenté. De fait, seul lui et quelques-uns de ses collègues savent que le suspect qui s'est suicidé après la gaffe de Tom Reed avait perpétré son sordide forfait avec un complice. Et les pistes pour débusquer ce dernier sont bien minces, pour ne pas dire inexistantes. Alors quand, quelques jours plus tard, un deuxième enfant disparaît, enlevé de nouveau en plein jour, c'est le branle-bas de combat au commissariat central, ce qui n'empêche pas la ville entière de glisser dans un climat de panique générale... Inspecteur de la police criminelle, Walt Sydowski, qui n'est plus de la première jeunesse, est hanté par le crime non résolu d'une fillette. Tom Reed, journaliste de talent, voit sa vie partir en vrille. Tous deux mènent une lutte acharnée contre la montre pour démasquer celui qui tire les ficelles derrières les enlèvements d'enfants qui plongent tout San Francisco dans l'angoisse.

03/2015

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Littérature française

Creation et redemption. Tome 1 le docteur mysterieux

Le 17 juillet 1785, la Creuse, après une matinée d'orage, roulait profonde et troublée entre deux rangs de maisons fort peu symétriquement alignées sur ses rives, et qui baignaient dans l'eau leur pied de bois. Toutes vieilles et toutes délabrées qu'elles étaient, elles n'en souriaient pas moins au soleil, qui, en sortant du double nuage d'où venait de s'échapper l'éclair, jetait un ardent rayon sur la terre encore trempée de pluie. Ce tas de maisons boiteuses, borgnes et édentées avait la prétention d'être une ville, et cette ville se nommait Argenton. Inutile de dire qu'elle était située dans le Berri. Aujourd'hui que la civilisation a effacé le caractère des races, des provinces et des cités, c'est encore un spectacle à faire bondir de joie le coeur de l'artiste qu'Argenton vu des hauteurs qui dominent ses toits chargés de mousse et de giroflées en fleur. Montez, par un beau jour, le long de ces rochers où se tordent des racines pareilles à des couleuvres, frayez vous-même votre chemin, à travers ces blocs que recouvre une fauve et sèche végétation de lichens jaunis, de fougères ensoleillées et de ronces rougies, accrochez vos ongles à ces ruines qui se confondent avec le roc par la couleur et la solidité de leurs masses, si vastes et si obstinées, qu'il a fallu les terribles guerre de la Ligue et les puissantes épaules de Richelieu pour renverser ces ouvrages de l'art qui, soudés à l'oeuvre de la nature, semblaient aussi impérissables que leurs bases granitiques ; et encore ces guerres d'extermination n'ont-elles pu déraciner ces indestructibles fondements qui restent là foudroyés par le canon, déchirés par la scie, ébréchés par le vent, broyés par le sabot des boeufs, écaillés par le fer des chevaux, foulés par le pied du pâtre, mais immobiles. Au plus haut de ces ruines, faites par les guerres civiles et non par le temps, asseyez-vous et regardez.

02/2023

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Littérature française

Creation et redemption. Tome 2 la fille du marquis

Le 17 juillet 1785, la Creuse, après une matinée d'orage, roulait profonde et troublée entre deux rangs de maisons fort peu symétriquement alignées sur ses rives, et qui baignaient dans l'eau leur pied de bois. Toutes vieilles et toutes délabrées qu'elles étaient, elles n'en souriaient pas moins au soleil, qui, en sortant du double nuage d'où venait de s'échapper l'éclair, jetait un ardent rayon sur la terre encore trempée de pluie. Ce tas de maisons boiteuses, borgnes et édentées avait la prétention d'être une ville, et cette ville se nommait Argenton. Inutile de dire qu'elle était située dans le Berri. Aujourd'hui que la civilisation a effacé le caractère des races, des provinces et des cités, c'est encore un spectacle à faire bondir de joie le coeur de l'artiste qu'Argenton vu des hauteurs qui dominent ses toits chargés de mousse et de giroflées en fleur. Montez, par un beau jour, le long de ces rochers où se tordent des racines pareilles à des couleuvres, frayez vous-même votre chemin, à travers ces blocs que recouvre une fauve et sèche végétation de lichens jaunis, de fougères ensoleillées et de ronces rougies, accrochez vos ongles à ces ruines qui se confondent avec le roc par la couleur et la solidité de leurs masses, si vastes et si obstinées, qu'il a fallu les terribles guerre de la Ligue et les puissantes épaules de Richelieu pour renverser ces ouvrages de l'art qui, soudés à l'oeuvre de la nature, semblaient aussi impérissables que leurs bases granitiques ; et encore ces guerres d'extermination n'ont-elles pu déraciner ces indestructibles fondements qui restent là foudroyés par le canon, déchirés par la scie, ébréchés par le vent, broyés par le sabot des boeufs, écaillés par le fer des chevaux, foulés par le pied du pâtre, mais immobiles. Au plus haut de ces ruines, faites par les guerres civiles et non par le temps, asseyez-vous et regardez.

02/2023

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Beaux arts

Epernay. Cité du champagne

La ville d'Epernay est admirablement située dans la vallée de la Marne, à la limite de la plaine champenoise et des côtes d'Ile-de-France, au coeur des meilleurs vignobles de Champagne. Restée longtemps une petite cité blottie autour de son abbaye Saint-Martin, l'agglomération commença à s'étendre hors de son enceinte médiévale au milieu du XVIIIe siècle, grâce à la nouvelle route Paris-Strasbourg et au succès grandissant du vin mousseux. Pour l'établissement des caves nécessaires à l'élaboration de ce produit, le socle crayeux du mont Bernon, à l'est de la ville, s'avéra bien approprié par sa facilité de creusement. Durant la période allant du milieu du XIXe siècle jusqu'à la Grande Guerre, le négoce connut un formidable développement, stimulé par la création de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. L'implantation d'ateliers de fabrication de locomotives vint renforcer l'essor économique. Les maisons de vins rivalisèrent alors de bâtiments luxueux et les nouveaux quartiers se parèrent de demeures plus modestes mais non moins soignées. D'originales initiatives de logements à bon marché complétèrent le parc d'habitations. La prospérité des grands établissements de champagne entraîna, indirectement par l'augmentation de la population ou directement par le mécénat des négociants, la construction de nombreux édifices civils (orphelinat, crèches, écoles, théâtre), le plus emblématique d'entre eux étant l'hôpital entièrement financé par Victor Auban-Moêt, ou religieux comme l'église Saint-Pierre-Saint-Paul dont l'édification et l'ameublement furent totalement pris en charge par les Chandon. Des architectes de talent oeuvrèrent à ces bâtiments : Eugène Cordier, Alban Gaillandre, Henri Clouet, Henri Piquait ou encore Edouard Deperthes. II fallut ensuite attendre les Trente Glorieuses pour assister à une nouvelle extension de la ville. Deux jeunes architectes associés, Michel Andrault et Pierre Parat, y expérimentèrent de nouvelles formules d'habitations groupées qui furent peu après reprises à plus grande échelle en Ile-de-France et assurèrent leur renom.

09/2010

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Sciences historiques

L'éducation des mères. Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance (1859-1945)

A partir des archives personnelles d'Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance, et de nombreux autres documents, la petite fille de l'inspectrice, auteure de ce livre, a cherché à retracer l'itinéraire d'une femme hors du commun. Elle était née à Bâle en 1859 d'un père quarante-huitard exilé en 1853, qui recevait hommes politiques de gauche et penseurs de tous bords. Cet environnement constitua pour la jeune femme, revenue en France au début de la Troisième République, un premier noyau de relations qui lui permit d'émerger d'une situation personnelle dramatique : chargée de quatre enfants et d'un mari malade, elle dut se battre pour faire vivre sa famille. Sans aucun diplôme, avec pour seules armes son énergie et des relations qu'elle ne cessa d'élargir, elle accéda à ce poste d'inspectrice générale. La lutte fut d'autant plus dure que l'Administration admettait difficilement la présence de femmes dans les postes à responsabilités. Olympe Gevin-Cassal a joué un rôle de pionnière dans la mise en œuvre de la politique de la petite enfance sous la Troisième République : protéger la mère et l'enfant avant la naissance, le nourrisson et le jeune enfant. Les moyens déployés ne pouvaient être efficaces que si les mères participaient au processus, et donc que si elles y étaient préparées par une formation appropriée. Tout en inspectant les crèches, les consultations de nourrissons et autres oeuvres, Olympe Gevin-Cassal s'évertua à en faire le lieu de cette formation. Les divers aspects de la personnalité d'Olympe Gevin-Cassal apparaissent au cours de l'ouvrage : on y croise l'épouse et la mère, la femme de lettres et ses chroniques sociales dans La Fronde, la républicaine, la féministe. Et aussi l'hôtesse d'un modeste grenier de banlieue où se rencontraient écrivains, artistes, journalistes, hommes politiques, hauts fonctionnaires, et amis sincères.

05/2011

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Histoire internationale

L'exil de Sa Majesté le roi Mohammed V à Madagascar (1954-1955)

Cet ouvrage présente une partie de l'histoire du Maroc encore peu connue : la période de l'exil de sa Majesté Mohammed V de 1953 à 1955. Ce temps de l'exil apparais dans l'historiographie du Maroc comme la période transitoire entre le protectorat et l'indépendance. Participant courageusement à la libération du Maroc, le 20 mai 1953, le Sultan Sidi Mohammed Ben Yoússef et sa famille sont contraints de partir en exil, d'abord en Corse, puis plus longuement à Madagascar, la grande ile de l'océan Indien. Les détails de l'exil, sur le plan personnel et sur le plan politique sont particulièrement mis en avant dans cet ouvrage : la vie quotidienne du Sultan et de sa famille, la naissance de la princesse Lana Amina, les fructueux échanges avec la communauté indo-musulmane de Madagascar, les prêches que le Sultan fait en arabe pour la prière du vendredi, les visites qu'il reçut dl Maroc, les liens avec les autorités françaises pour mettre fin à l'exil et préparer l'indépendance. Au-delà des souffrances de cet exil forcé, le Sultan montre de grandes qualités morales et garde confiance en l'avenir. L'expression de sa foi se renforce par ses prières. Contrairement au souhait de la France, l'exil renforce l'image du Sultan : il devient le symbole de la libération nationale auprès de tous les marocains. Avec le soutien de la résistance, c'est suite à l'exil que le Sultan accède au trône le 19 novembre 1955 en devenant le roi Mohammed V, souverain du Royaume du Maroc, libre et indépendant. Les récits de vie comme les photos inédites qui illustrent cet ouvrage historique, ne manquent pas de nous livrer la grandeur d'âme du roi Mohammed V et de nous faire découvrir les arcanes de l'indépendance du royaume, directement en lien avec la période de l'exil.

11/2018

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Revues

Cahiers Henri Bosco N° 56 : Les Noëls de Lourmarin

Ce volume 57 des Cahiers Henri Bosco dévoile les talents musicaux de compositeur et d'interprète d'Henri Bosco, auteur de ces 7 Noëls de Lourmarin, chansons destinées à célébrer Noël en Provence. Leur réédition (paroles et musiques) est accompagnée d'une série d'études musicologiques et littéraires. Le dossier spécial de ce volume 57 des Cahiers Henri Bosco est consacré aux " Noëls de Lourmarin ", titre du recueil de chansons composées par l'écrivain en 1929 (paroles et musiques) et destinées à accompagner les festivités de Noël. La tradition populaire de la pastorale de Noël est restée vivace en Provence, avec crèches, santons, représentations théâtrales inspirées des épisodes de la Nativité, poèmes et chansons, mais aussi traditions culinaires (les fameux " 13 desserts de Noëls ", présentés ici par Madeleine Bosco, épouse de l'écrivain). La réédition intégrale du texte (français, provençal et latin) de ces " 7 Noëls de Lourmarin " est accompagnée par la transcription de poèmes inédits adressés par Bosco " à [ses] vieux, pour leur Noël ", depuis le Front d'Orient où il combat en 1916, et par celle d'un entretien radiophonique de 1961 revenant sur son attachement aux arts et traditions populaires de Provence. Le dossier est complété par le témoignage du musicologue Illo Humphrey, qui eut le privilège en 1974 de travailler, sous la conduite de Bosco lui-même, à une harmonisation nouvelle des partitions musicales de ces " Noëls de Lourmarin ". Le dossier critique rassemble quant à lui des études sur le mythe de Charon dans l'oeuvre de Bosco (S. Beckett), la relation de l'écrivain avec le Pasteur Noël Vesper (F. Jean), le dédoublement des personnages dans les romans de Bosco (N. Robinet) et la représentation d'Alger dans Sites et mirages (A. Tassel). La rubrique bibliophilique tenue par H. Signore y présente la belle édition du Mas Théotime illustré par André Jacquemin, et la bibliographie annuelle des études bosquiennes actualisée pour les années 2021 et 2022 est établie par Arnaud Dhermy.

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Art contemporain

Depuis ces épaules

Après L'Ile des morts, Cinabre invite Nicolas Lefebvre et Camille Zisswiller à laisser libre cours à leur imagination à partir de l'oeuvre de leur choix. Les deux artistes ont élu Saint Christophe de Konrad Witz (vers 1435, Kunstmuseum Basel) comme point de départ de leur processus créatif. Confrontant l'écriture de fiction à l'exploration visuelle, l'oeuvre publiée dans Depuis ces épaules interroge les rapports possibles entre un motif pictural ancien et une compétition sportive d'aujourd'hui. --- Ce que contient le livre La nouvelle nous plonge dans les pensées de son narrateur, en pleine course de trail. La description de son monde intérieur est prolongée par des illustrations colorées, constituant des visions rêvées du paysage de montagne que le narrateur traverse - mais n'y a-t-il vraiment qu'un seul narrateur ? Le tout est réalisé à quatre mains et produit sous forme d'un livre à collectionner. --- Ce à quoi ressemble le livre 17 x 22,8 cm à la française, intérieur imprimé à 4 couleurs sur 96 pages de papier Muncken Lynx de 150 grammes, couverture imprimée à 4 couleurs et 1 fer à chaud holographique sur du papier Wibalin Natural Amethyst de 130 grammes contrecollé sur du carton de 2 mm, cahiers cousus et brochés. --- Lefebvre Zisswiller Par le biais de la vidéo, de la photographie et de l'écriture, Camille Zisswiller et Nicolas Lefebvre construisent un travail commun et interrogent le mythe à travers des modes de récits oscillant entre réalité et fiction. Formés à l'histoire de l'art, aux techniques et aux modes de diffusion de l'image, leur recherche questionne le rapport texte-image dans un large spectre, à travers des réalisations allant de l'objet livre à l'installation d'art contemporain. Ces dispositifs tentent d'approcher le réel " par surprise " dans un intervalle entre l'écriture et ce qui est formulé au-delà du langage. --- Une publication initiée par les éditions Cinabre, diffusée et distribuée grâce à Archibooks.

03/2021

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Musique, danse

Laibach & le NSK. Interrogation machine

Le NSK est généralement considéré comme étant la dernière avant-garde véritable du XXe siècle et le courant artistique le plus stimulant que nous offre l'Europe de l'Est actuelle. L'acronyme se réfère au Neue Slowenische Kunst, un collectif d'artistes slovènes qui naquit et prit forme alors que la Yougoslavie pleurait la mort de Tito et s'acheminait vers sa dissolution brutale. L'oeuvre complexe et perturbante du NSK, dans des domaines aussi variés que la musique expérimentale, le théâtre d'avant-garde, la peinture, la philosophie, l'écriture, les performances et le design, bénéficie d'une grande renommée internationale et possède une résonance culturelle des plus puissantes et spécifiques. Au sein de l'organisation NSK, on compte de nombreuses subdivisions, dont la plus fameuse est le groupe Laibach, groupe de musique alternative, connu pour avoir mêlé la culture populaire à un discours politique subversif, les beaux-arts à la provocation underground, se posant en miroir du chaos politique et culturel contemporain. Dans son ouvrage Interrogation Machine, Alexei Monroe propose la première analyse critique du phénomène NSK dans sa totalité, qu'il s'agisse de sa structure organisationnelle des plus sophistiquées, de sa logique interne, ou bien encore de ses actions publiques controversées. Il en résulte un fascinant portrait, non seulement du phénomène NSK mais aussi du contexte politique et culturel complexe au sein duquel ce courant artistique s'est déployé. Monroe analyse en profondeur les paradoxes, les questions qui laissent perplexes et visions traumatisantes des oeuvres du NSK. Il enquête et interroge les relations entre le contenu conceptuel, les procédés de style et les sous-entendus idéologiques, et fait ainsi la démonstration de la pertinence du NSK, de manière générale, et du groupe Laibach, en particulier, lorsqu'ils interviennent dans les débats au sujet de la culture, du pouvoir, de la guerre, de la politique, de la globalisation, du marché, et de la vie elle-même. Comme l'écrit Slavoj Zizek dans sa préface, "Aujourd'hui, la leçon donnée par Laibach est plus pertinente que jamais." Monroe multiplie les approches théoriques et historiques, ce qui convient parfaitement à la nature mouvante et insaisissable de son sujet. Le recours à la théorie est le reflet du propre engagement théorique du NSK : c'est aussi un moyen valable de souligner les questions soulevées par son oeuvre. Ne cédant jamais à la vulgarisation ni à l'admiration inconditionnelle, Monroe laisse intacts les "brèches, contradictions, et zones d'ombre" inhérentes à son sujet, démontrant qu'il "pourrait être encore possible d'apprécier cette oeuvre comme une forme d'art qui remue, rend perplexe, agite ou fascine."

03/2014

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Religion

Hilaire de Poitiers et l'humanité souffrante du Christ

Pendant son exil en Orient (356-360), l'évêque de Poitiers, Hilaire, commença d'argumenter sa distinction entre douleur et souffrance dans son ouvrage sur La Trinité. Hilaire fut porté par une conviction théologique : pour ne laisser aucune brèche ouverte aux hérétiques qui contestaient la divinité du Christ, il fallait concilier son humanité souffrante, donc son humanité totalement assumée avec la plénitude de sa nature divine. En déplaçant les tourments subis par le Christ, de la douleur dont les Evangiles n'ont rien dit mais dont les hommes ont tant parlé, à la Souffrance de la Passion et aux servitudes humaines du Christ (faim, soif, fatigue, pleurs) rapportées par les évangiles, Hilaire permet aujourd'hui de lier sa christologie de la Passion aux données les plus modernes sur la douleur et la souffrance. La douleur sensorielle n'est qu'une des portes d'entrée de la souffrance dont l'intolérable tient à la rétraction de l'agir vers le pâtir, de la liberté vers l'aliénation, de la vie vers la mort. La souffrance du Christ est celle induite par les sévices physiques qu'il endura comme la tristesse qu'il éprouva dans la nuit de Gethsémani. Paradoxalement sans doute, par la profondeur de sa réflexion, Hilaire, qui a voulu "oser, chercher, parler", a pris ses distances avec toutes les interprétations physiopathologiques de la Passion du Christ et leurs dérives doloristes. L'ouvrage parcourt la réception historique et théologique de la pensée d'Hilaire de siècle en siècle. Elle a affronté l'incompréhension voire l'accusation plus ou moins voilée de docétisme. Mais, malgré sa pensée complexe, le confesseur de la foi a aussi suscité respect et admiration. A ce titre la christologie de celui qui fut considéré depuis l'Antiquité puis reconnu en 1851 comme docteur de l'Eglise peut être aussi une source de méditation pour l'accompagnement spirituel et pastoral des souffrances humaines jusqu'aux moments ultimes de la vie.

06/2020

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Sciences politiques

1919 L'internationale communiste. 100 ans, 100 militants du parti mondial

Quels enseignements peut-on tirer de ces années héroïques et tragiques, de ces combats qui décidèrent du destin de la Révolution internationale commencée en 1917 en Russie ? Premièrement, cette tentative fut défaite, parce que l'assaut d'Octobre resta isolé après l'échec de la révolution en Allemagne. Grâce à la stratégie de Lénine et des bolcheviks, le prolétariat international avait mis fin, sur le front russe, à la boucherie industrialisée de la Première Guerre mondiale impérialiste ; privé de cette boussole, il fut livré, sans pouvoir réagir, au massacre démultiplié du second conflit mondial. Deuxièmement, après la nouvelle guerre mondiale et l'ignominie du partage impérialiste de Yalta, s'ensuivit un cycle colossal de développement capitaliste, dans les vieilles et les nouvelles régions du marché mondial. C'est précisément ce développement, avec l'irruption de l'Asie et de la Chine, qui est une démonstration éclatante de la justesse de la stratégie de Lénine, malgré la défaite des années 1920. D'un côté, deux milliards de salariés, de l'autre, une poignée de puissances impérialistes en lutte pour le partage des marchés ; le développement inégal conduit les vieilles puissances de l'ordre atlantique, l'Amérique et l'Europe, au déclin, et fait émerger de nouveaux concurrents en Asie, la Chine et l'Inde. C'est un développement gigantesque aux contradictions gigantesques. Le système des Etats de l'impérialisme n'est pas en mesure de maintenir l'ordre mondial ; les crises et la rupture de l'ordre seront la brèche pour la stratégie du prolétariat révolutionnaire, comme il y a environ cent ans dans l'assaut d'Octobre et dans l'épopée de l'Internationale. Troisièmement, la course contre la montre de 1919 enseigne que le parti-stratégie doit être construit et enraciné auparavant, durant les longues années de la contrerévolution. Reconstruire, homme par homme, une conscience internationaliste, enraciner un parti sur le modèle bolchevique au coeur de l'impérialisme européen : c'est la tâche inédite, c'est notre bataille à l'ordre du jour. C'est la leçon ultime de l'Internationale communiste.

11/2019

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Sciences politiques

L'Afrique à désintoxiquer. Sortir l'Europe de la repentance et l'Afrique de l'infantilisme

Kakou Ernest Tigori, intellectuel engagé, dénonce depuis la fin des années 1990 la classe politique qui ruine son pays, la Côte d'Ivoire. En exil en France depuis 2009, il invite, à travers ses écrits, à une réflexion sur cette Afrique post-coloniale décadente, productrice de désordre et de misère. Il dénonce particulièrement la trahison des élites noires, et milite pour la constitution d'une Conscience noire plus responsable. Déjà auteur de Pour la Côte d'Ivoire (1999), Pauvre Afrique... tu te relèveras (2005), Le Souverain noir (2013, prix Mandela de littérature 2017), Kakou Ernest Tigori, dans L'Afrique à désintoxiquer se propose de rétablir la vérité sur les relations entre l'Afrique noire et l'Europe occidentale depuis le XVe siècle. Il bat en brèche les lieux communs mensongers et appelle l'opinion du monde noir à sortir du déni confortable qui dédouane l'Afrique de toute responsabilité dans la conduite de son destin, et qui accable à tort l'Europe repentante à propos de l'esclavage, la traite négrière, la colonisation, le néocolonialisme, le racisme ou l'immigration massive. Il invite l'élite africaine à retrouver du sens pour porter l'ambition d'offrir de l'espérance aux masses populaires du berceau de l'humanité. Amateur d'histoire de l'humanité, sa logique rigoureuse dans l'analyse des faits, ainsi que son courage politique, font de lui un auteur qui sort des sentiers battus. Tigori se distingue de cette élite noire, majoritairement incapable d'autocritique, qui perd son temps en jérémiades au lieu d'être exigeante envers elle-même. Avec cet essai, Tigori veut liquider quatre-vingts ans de mensonge et, ainsi, libérer l'Afrique et l'Europe occidentale... de l'Union soviétique qui est morte depuis bientôt trente ans. Pour que l'attelage Europe-Afrique retrouve de la vigueur, il importe que les Africains sortent de l'irresponsabilité et de l'infantilisme... et les Européens de la repentance !

11/2018

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Religion

Les Oeuvres de miséricorde. Fictions et réalité

Donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, loger les pèlerins, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts : tels sont les impératifs édictés par l'Église sous le nom d'oeuvres de miséricorde que le Caravage a peint dans un tableau qui porte ce titre, et dont ceux qui, nés en culture chrétienne, qu'il le sachent ou non, sont censés être imprégnés. Cette injonction morale, l'écrivain l'a mise à l'épreuve de son expérience - réelle ou imaginaire.« Je suis resté longtemps prisonnier du sentiment flottant, informulé selon lequel l'Allemagne était infréquentable. Je n'étais pas guidé par une idée, un ressentiment moins encore, mais, de fait, chez moi on n'allait pas en Allemagne.Maintenant, je veux serrer dans mes bras le corps d'un de ces hommes que l'Histoire longuement m'opposa, le corps d'un homme allemand. Je vais donc à Cologne par un beau jour de mai, et je fais cela qui, pour un Français, a son pesant de sens :coucher avec un Allemand.J'ai cherché par là à comprendre comment le Corps Allemand, majuscules à l'appui, après être entré à trois reprises dans la vie française sans demander d'autorisation (1870, 1914, 1939), continue à façonner certains aspects de notre existence d'héritiers de cette histoire. Chemin faisant, j'ai également rassemblé divers éléments de fiction individuelle et de réalité collective, pour la plupart « impensables », afin de tenter d'y voir un peu plus clair dans les violences que les hommes s'infligent - individuelles, sociales, sexuelles, historiques, guerrières, massivement subies mais de temps à autre, aussi, consenties -, dont l'art et la sexualité sont le reflet et parfois l'expression, et de les lier du fil de cet impératif de miséricorde qui fonde notre culpabilité puisqu'il est, de tout temps et en tous lieux, battu en brèche.

08/2012

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Policiers

Underworld. Romans noirs

En publiant son premier roman, Little Caesar (1929), William R. Burnett (1899-1982) a ouvert une brèche dans le monde du polar et imaginé un genre nouveau : le roman de gangsters. Il renverse la perspective, ses romans noirs plongent dans l'underworld - la pègre à l'âge de la Prohibition, la corruption qui gangrène toutes les strates de la société au grand jour - et font des criminels professionnels leurs personnages principaux. Servies par des intrigues élaborées, un style concis, un sens inné du dialogue, ses histoires livrent une fresque historique et sociale des Etats-Unis. Burnett y a inventé une subjectivité - criminel, le malfrat n'en est pas moins un être humain en proie à des doutes, des rêves et des cauchemars - et offert "une image du monde vu par les yeux d'un gangster". En proposant pour la première fois en français des traductions intégrales et révisées, cette édition invite, à travers une trilogie - The Asphalt Jungle (1949), Little Men, Big World (1951) et Vanity Row (1952) - augmentée d'Underdog (1957) et de The Cool Man (1968), à plonger dans l'univers du Milieu et du syndicat, où les mitraillettes ont fait place à la corruption, à la menace et au chantage. Scénariste réputé de Hollywood, Burnett est avant tout un écrivain. Inédits, des extraits de son Journal et te témoignage de son fils révèlent un homme érudit qui constelle son oeuvre de références aux classiques (de Virgile à Casanova, de Byron à Fitzgerald, de Balzac à Anatole France). Si la postérité ne semble retenir que le versant hollywoodien de son oeuvre, William R. Burnett, figure importante du premier roman noir, n'en fut pas moins l'inventeur d'un univers narratif dans lequel beaucoup ont puisé. "Aux Etats-Unis, il y a un snobisme littéraire. Si c'est un roman de gangsters, ça ne peut pas être de la littérature", affirmait-il. Et cette nouvelle édition de nous prouver qu'il avait tort.

05/2019

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Ethnologie

Le mythe de la machine. Technique et développement humain (1966)

Dans cette magistrale synthèse de l'histoire du développement humain, Lewis Mumford, face à l'énigme de l'asservissement total de l'homme moderne au système technique qu'il s'est créé, est amené à repenser de fond en comble le processus de l'humanisation. Il bat en brèche l'idée d'un homme essentiellement fabricant et utilisateur d'outils et montre que l'intelligence humaine s'est développée, tout autant sinon davantage, grâce à la création de symboles, de rites et d'idées. Pour Mumford, la nouvelle organisation sociale qui apparaît au quatrième millénaire, fondée sur la royauté de droit divin et sanctifiée par un corps de prêtres professionnels, fut bien plus le produit des mythes et du rituel que le résultat d'innovations techniques majeures. C'est à ce moment que prit corps un archétype de "machine invisible", baptisée "Mégamachine" par l'auteur et dont sont tributaires les grands ouvrages de l'Antiquité. Depuis lors, sous des formes variables nous la retrouverons à travers l'histoire au fondement de toutes les organisations sociales complexes, sous les triples espèces de la machine travail, de la machine militaire, de la machine bureaucratie. A travers sa généalogie de la violence mécanique, Mumford nous dévoile cette cruelle vérité que devraient méditer les chantres de la rédemption informatique de l'humanité globalisée : à attendre des remèdes aux méfaits de la technique en recourant à des solutions techniques, on ne fait que précipiter le désastre. Il démonte la façon dont le système technologique détruit l'autonomie individuelle, les bases d'une démocratie authentique et la civilisation elle-même. Ainsi, cinquante ans après sa parution, le livre de Mumford garde son caractère prémonitoire. Paru en deux tomes aux Etats-Unis en 1966 et 1970, Le Mythe de la machine, qui clôt le cycle d'ouvrages amorcé avec Technique et civilisation (1934), avait été traduit en français de façon quelque peu indigente et publié chez Fayard en 1974. Espérons que la présente version du premier tome saura mieux que la précédente rendre justice à ce texte prophétique.

11/2019

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Photographie

Portraits

Photographe de renom, Jean Mounicq fait référence encore aujourd'hui pour ses travaux sur Paris et Venise. Ami de Cartier-Bresson et de Sergio Larrain, il fait un court passage à Magnum à la fin des années cinquante, avant de travailler pour la presse féminine - notamment ELLE - et portraiturer ainsi toute une génération d'artistes, d'écrivains, de marchands d'art, de femmes et d'hommes d'Etat, tous au faîte de leur gloire dans les années d'après-guerre. La jeunesse n'est pas en reste ; les images de Mounicq propulsent aux premiers rangs chanteurs et compositeurs, danseurs et couturiers, illustrateurs et designers, plasticiens et concertistes, metteurs en scènes et comédiens... les nouvelles idoles du moment. Portraits est donc une extraordinaire collection de visages des Trente Glorieuses. "L'attention toujours en éveil, l'oeil est assuré, la mise en place des structures de l'image presque innée, la sélection des éléments du décor drastique. Considérer la scène, son architecture, ses ouvertures, ses contraintes et ses opportunités. Installer le personnage dans un ordonnancement de l'espace, l'établir dans l'assise apaisante d'une contenance choisie ou le laisser vaquer à ses emportements de l'instant. Mesurer à l'oeil la transparence de la lumière, les contre-jours, les zones d'ombre et les reflets. Le plus souvent, tenter de maîtriser l'éclairage faute de l'organiser. Envisager l'ensemble, repérer les objets, écarter l'intrus, bannir le futile, supprimer le joli, scruter le pertinent, choisir le remarquable. Asseoir le juste équilibre entre les plans. Dans le flot des paroles, propos et questions du journaliste, répliques et objections de l'écrivain, plaisanteries du peintre, inviation à prendre l'outil du sculpteur, la garde est baissée. S'esquissent un relâchement des tensions, une distraction du corps, un reflux de l'attention, une brèche dans l'application à paraître". Extrait du texte de Françoise Denoyelle, historienne de la photographie

10/2022

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Ethnologie

La transmission des savoirs en Afrique. Savoirs locaux et langues locales pour l'enseignement, avec 1 DVD

En Afrique subsaharienne, on constate le faible niveau des acquisitions scolaires ; il a été établi que l'usage exclusif du français dans les premiers apprentissages de l'école primaire pénalise les enfants dont les parents ne sont pas locuteurs francophones. Un processus en cours étend l'usage de langues africaines dans le cadre d'un enseignement de base bilingue ou multilingue qui offre une meilleure efficacité pour les ruraux et recueille une adhésion croissante des familles et des pédagogues. L'usage de langues nationales occupe donc une place accrue dans les politiques éducatives actuelles et dans les nouveaux curricula de l'enseignement de base. On doit pourtant garder à l'esprit que le choix des langues d'enseignement n'est pas le tout de l'enseignement. En effet, les langues africaines à l'école ne peuvent pas être le simple réceptacle de la traduction de programmes scolaires conçus en français ou en anglais. Elles deviennent un enjeu pour le système éducatif si elles servent à valoriser les savoirs locaux (connaissance du milieu naturel et de sa transformation, techniques artisanales, histoire locale et fonctionnement de la société, littérature orale, etc.). Dans ce cas, elles sont un outil de connaissance et d'interaction avec le milieu et la société. Or, les savoirs locaux sont relativement peu documentés et surtout peu investis dans les pratiques éducatives des pays francophones d'Afrique subsaharienne. Dans cet ouvrage, l'auteur montre comment on peut enrichir les contenus de l'enseignement de base (mais aussi, pourquoi pas, ceux de l'enseignement secondaire, voire supérieur) en allant chercher méthodiquement dans l'inépuisable réservoir des savoirs locaux. Il souhaite pouvoir ainsi aider à combler la brèche qui sépare le milieu rural du milieu urbain : les savoirs locaux ne doivent pas être réservés aux élèves des villages. Un DVD inclus dans l'ouvrage montre aussi l'intérêt d'une utilisation complémentaire de la vidéo.

11/2011

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Actualité et médias

La Révolution arabe. Dix leçons sur le soulèvement démocratique

     Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n’est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d’être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles. Ce livre représente la première tentative d’interprétation de ce bouleversement historique et s’efforce d’en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues.      Non, l’islam n’est pas le facteur systématique d’explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l’alternative à la démocratie n’est plus la dictature, c’est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s’affirme une forme très avancée d’autodiscipline citoyenne. Non, il n’y aura pas d’effet domino, ni d’entraînement mécanique d’un pays à l’autre.      Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l’État moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu’au début d’une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l’Égypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes.Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po (Paris), a aussi enseigné dans les universités de Columbia (New York) et de Georgetown (Washington). Historien et arabisant, il est notamment l’auteur, chez Fayard, de L’Apocalypse dans l’Islam (grand prix des Rendez-vous de l’Histoire de Blois en 2008) et de Les Neuf Vies d’Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.

09/2011

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Sciences historiques

Panthéonistas. Elles pour nous, nous pour elles

Depuis la Révolution française, les panthéonisations ont suscité réflexions, débats et polémiques. Qui mérite réellement de la nation ? Pour ce choix cornélien très politique, la patrie s'est montrée, depuis deux cents ans, parcimonieuse. A ce jour, soixante-quinze grands hommes ont été distingués individuellement. Parmi eux quatre femmes, l'une, Madame Berthelot, accompagne son mari, l'autre, Marie Curie, est accompagnée de son époux, quant à Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, elles sont accompagnées de deux cavaliers au principe de la parité. Ce sursaut de mixité est louable mais sonne en fuite constante quand trois femmes sont honorées pour soixante-et-onze hommes. Rendre visibles en nombre les femmes d'exception est nécessaire à notre société pour battre en brèche l'idée, cultivée à l'envi, d'une pénurie de candidates. Il est temps, à défaut de réussir à ouvrir en grand les portes de bronze, de faire rayonner au plus haut les noms de celles ayant contribué au développement des valeurs de la république et de la démocratie. Parmi elles, Geneviève, Héloïse, Christine de Pizan, Marguerite de Navarre, Olympe de Gouges, Manon Roland, Sophie Germain, Eugénie Niboyet, Flora Tristan, George Sand, Jeanne Deroin, Marguerite Boucicaut, Rachel, Julie-Victoire Daubié, Maria Deraismes, Louise Michel, Madeleine Bres, Sophie Lumina, Sarah Bernhardt, Hubertine Auclert, Séverine, Marguerite Durand, Louise Weiss, Rose Valland, Paulette Nardal, Joséphine Baker, Maryse Hilsz, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo et Silvia Monfort montrent la voie par leur engagement dans la vie artistique, politique ou sociale. En quête de liberté et d'égalité, elles sont des prétendantes de taille. Ces pages, loin d'être exhaustives, sont un univers de possibles proposés aux bonnes volontés. Suscitons réflexion, curiosité et fierté. Il restera aux plus audacieux à prendre la plume et à envoyer un bulletin à nos représentants afin de solliciter que les noms des Panthéonistas soient gravés en lettres d'or sur les murs extérieurs du trop lisse Panthéon. A vous de voter !

03/2017

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Royaume-Uni

Le Point hors-série - Les grandes biographies N° 33, février-mars 2023 : Winston Churchill. L'esprit de résistance

Sacré "sauveur de la nation" en 1945, encore considéré par ses compatriotes en 2002 comme "le plus grand Britannique de tous les temps" , Winston Churchill est devenu de son vivant une légende grâce à son courage devant l'ennemi nazi, sa ténacité, sa force de conviction et sa capacité d'innover. Le descendant du duc de Marlborough, celui de la chanson ("Mironton, mironton, mirontaine"), a prouvé pendant l'épreuve de la Seconde Guerre mondiale que l'on peut gagner une guerre même quand tout, au départ, semble perdu. "Nous ne nous rendrons jamais" , telle était sa ligne et il l'a appliquée jusqu'au bout. Le peuple à qui il a promis le sang et les larmes, courageusement, l'a suivi. Quelle fut sa vie ? Quelle fut son oeuvre, lui qui fut aussi Prix Nobel de littérature ? Quels étaient ses ressorts, ses forces et ses faiblesses ? Les réponses à ces questions sont données ici par quelques-uns de ceux qui le connaissent le mieux, dont François Kersaudy, son meilleur biographe en France. Fut-il un soldat sans peur et sans reproche ? Certes non. On lui a durement reproché ses erreurs et on continue de le faire. Mais il n'en demeure pas moins un modèle dont beaucoup d'hommes politiques aiment à se réclamer partout dans le monde. Et, en 2023, difficile de ne pas faire le lien entre le Premier ministre britannique de mai 1940, seul face au rouleau compresseur nazi, et le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, confronté avec son peuple depuis le 24 février 2022 à l'attaque d'une Russie surarmée. Comme lui, Zelensky est courageux, pugnace, convaincant et toujours sur la brèche. Comme lui aussi, c'est un homme qui sait manier les mots et l'humour. Or pour ce cher Winston, épicurien indécrottable, un bon mot était plus qu'une marque d'élégance, un remède toujours salvateur. Une autre leçon de ce combattant hors norme.

02/2023

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Entreprise

Innovation durable. Feuille de route pour intégrer la durabilité dans votre stratégie

L'innovation sera durable ou ne sera pas. Que vous démarriez ou gériez une entreprise, lanciez un nouveau produit ou souhaitiez intégrer le développement durable dans votre activité, ce livre contient tout ce que vous avez besoin de savoir pour relever le défi écologique qui nous attend. L'innovation et la durabilité ne sont pas réservées aux start-up de deep tech ou aux entreprises de l'économie circulaire. Ce livre est une invitation à considérer, indépendamment de votre activité, les outils qui vous aideront à mettre en oeuvre une stratégie d'innovation globale durable. Aujourd'hui, "développer durable" est au mieux synonyme de décarboner son activité pour répondre à l'urgence de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de juguler l'augmentation des températures. Même si cela montre déjà une prise de conscience vitale, cela est loin de suffire. Nous ne prenons pas suffisamment en considération, dès la conception, l'impact environnemental de toute la chaîne de production. Forte de 20 ans d'expérience en tant que chercheuse et directrice de l'innovation, l'auteur vous propose un cadre combinant théorie et pratique qui : bat en brèche les idées reçues sur l'innovation durable et les obstacles qui vous empêcheraient de l'adopter expose tous les bénéfices économiques de passer à l'innovation durable récapitule toutes les solutions existantes présente de nombreux exemples de la façon dont certaines entreprises inspirantes ont sauté le pas offre une feuille de route pour l'application de l'innovation durable, quelle que soit votre structure. Ne ratez pas le virage ! L'innovation durable représente non seulement l'opportunité de vous positionner en tant que leader sur votre marché, mais surtout la chance non négligeable de survivre sur long terme. L'innovation est un levier incroyable à mettre au service du développement durable, mais bien plus que cela, elle va être à l'origine d'une nouvelle révolution industrielle.

12/2022

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Actualité politique France

Je dois vous dire. Nos droits sont en danger

Inspiré par son expérience politique exceptionnelle, Jacques Toubon prend la parole pour nous alerter sur la dérive des valeurs de la République. Les tentations identitaires envahissent le débat, crispent les votes et menacent notre socle de l'Etat de Droit : le temps est venu de la lucidité et de la mobilisation. Jacques Toubon a été député et maire du XIIIe arrondissement, garde des Sceaux, ministre de la Culture et de la Francophonie, et, pendant six ans, il a exercé la mission de Défenseur des Droits, institution indépendante qui protège les droits des citoyens. En tant que Défenseur des Droits, il a combattu les discriminations qui sclérosent la France et permis des avancées juridiques majeures. Le travail qu'il a conduit pour l'égalité de tous dans la société et devant la loi est plus que jamais d'actualité. Ses convictions fortes en faveur de l'immigration : elle est et a toujours été une chance pour notre pays à grâce à la force assimilatrice des valeurs républicaines. Mais aujourd'hui l'universalité des droits de l'homme, l'idéal républicain de mixité des sexes et des classes sont battus en brèche an nom des communautarismes. L'identité est devenue une valeur plus forte que l'égalité, et elle se glisse partout : dans le repli nationaliste, dans les mouvements identitaires, et jusque dans les luttes contre les discriminations, aussi paradoxal que cela puisse être. L'école, dans ce contexte, peut-elle encore jouer son rôle d'intégration ? Cette mutation idéologique menace les fondements de la démocratie et de la République française. Jacques Toubon n'est jamais défaitiste, gardant en tête cette phrase de Saint-Exupéry : " Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré. " Il est encore possible de se ressaisir et de se tourner avec espérance vers l'avenir. Il s'agit de restaurer le principe qui gouverne notre constitution : le respect des droits et des libertés individuelles. Mais aussi de construire la solidarité des souverainetés.

05/2022

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Histoire du sport

"Mon slip était trop petit"

Un superbe éloge de la mauvaise foi dans le sport. C'est une évidence, les perdants sont plus nombreux que les gagnants. En football, un seul champion du monde pour 31 battus, une seule gagnante à Roland-Garros ou Wimbledon pour 127 malheureuses. Au coeur de cette masse sportive à la mine défaite, on distingue deux catégories : celle des vaincus qui reconnaissent avec humilité la supériorité de l'adversaire. Et l'autre, celle des mauvais perdants, qui brandit le déni comme un étendard et la mauvaise foi comme un bouclier. Car le mauvais perdant ne s'avoue jamais battu ! Devant l'évidence et la sanction du résultat, il refuse de renoncer à sa certitude d'être le meilleur. L'esprit chagrin, le corps brûlant de déception et, il faut bien le dire, la raison en berne, le mauvais perdant balance parfois tout et n'importe quoi. Au mieux de sa (mé)forme, il nous emmène sur un drôle de terrain : s'il a échoué, juré craché, il n'est pas responsable. C'est le cheval, trop court sur pattes pour ses jambes trop longues ; c'est le ramasseur de balle, trop lent ; la nourriture empoisonnée, la pluie qui tombe, le vent qui souffle, l'herbe trop haute ou le gazon trop sec ; c'est le ballon, trop bondissant ; c'est la génétique qui l'a fait trop chétif ; c'est les fantômes qui hantent les chambres d'hôtel, les grenouilles qui font du bruit ; les chaussettes trop rêches, un slip trop petit... La mauvaise foi est internationale, elle touche les vedettes (Antoine Griezmann, José Mourinho, Renaud Lavillenie, Deontay Wilder...), et concerne tous les sports, du football au cricket, en passant par le tennis, la boxe, le billard ou le lancer de fléchettes. Une fois n'est pas coutume, saluons donc les laissés-pour-compte de la gloire, les cocus de la compétition, les battus d'un souffle ou les vaincus à plate couture, les malchanceux et les mal en point.

10/2022

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Religions orientales

Autour du Traité des rites. De la canonisation du rituel à la ritualisation de la société

Rite, rituel, ritualisme, ces trois mots fleurissent dans les langues européennes généralement flanqués de déterminatifs ou d'adjectifs : de passage, d'initiation, de mariage, de deuil, de cour ou social, de la vie quotidienne, chinois, tribal, etc., comme si la notion était tellement extensive qu'elle nécessitait chaque fois d'être cadrée, limitée. Largement annexée par la parole anthropologique, elle est cependant floue, sujette à de multiples définitions et à controverses. Les études réunies dans ce volume, initialement présentées lors d'un colloque en juin 2018 au Collège de France et considérablement remaniées, entendent à nouveaux frais en cerner les contours, multiplier les types de discours qu'on peut lui appliquer et en restituer la richesse, la profondeur et l'actualité. Prenant pourpoint de départ l'antique Traité des rites, reconstruit sous la dynastie des Han antérieurs à partir de textes épars dont les plus anciens remontent sans doute au IVe siècle avant notre ère, l'ouvrage se propose de dégager une histoire du canon ritualiste chinois et des théories du rituel qui conjoignent pratiques et textes, distorsions entre histoire et discours, présence et effacement du paradigme ritualiste. Les meilleurs spécialistes de disciplines très diversifiées (sinologie, coréanologie, anthropologie, sociologie, archéologie, études gréco-latines, japonaises ou indiennes) élaborent une image complexe, battent en brèche de prétendues évidences sur le ritualisme chinois, confrontent sacré et politique, remettent en question le statut des normes rituelles et s'interrogent sur la source même de telles pratiques. Tous décrivent son importance pour les sociétés anciennes comme le rôle que le Traité des rites a pu jouer dans la modernité chinoise depuis la fin du XIXe siècle et la manière dont il pourrait légitimer la fondation de sociétés ritualisées contemporaines. En multipliant les approches, ce livre entend ainsi réinscrire dans le champ des études classiques la singularité protéiforme du rituel et remettre au travail l'enjeu de la sacralisation dans les sociétés anciennes et modernes.

01/2022

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Paramédical

Je réussis le DEEJE. Diplôme d'État d'éducateur de jeunes enfants. Domaines de compétences 1 à 4 avec socle commun DEASS, DEES et unité transversale d'initiation à la démarche de recherche

L'éducateur de jeunes enfants a pour rôle essentiel de favoriser le développement et l'épanouissement des enfants de moins de 7 ans et sans se substituer aux parents il en assure la continuité éducative. Il intervient principalement dans toutes les structures d'accueil de la petite enfance (crèches halte-garderies jardins d'enfants etc.) mais également dans le secteur médicosocial et celui de la protection de l'enfance. La formation DEEJE permet au futur professionnel d'acquérir les connaissances nécessaires à l'accueil et l'accompagnement de l'enfant et de sa famille en abordant les dimensions relationnelle psychologique sociale et éducative de la fonction. Comme les autres formations du domaine social elle a fait l'objet d'une réingénierie mise en place à la rentrée de septembre 2018. Cette réforme des études ne modifie pas de manière drastique le référentiel de formation mais acte le socle commun entre les formations EJE ASS CESF ETS et ES. Ce guide entièrement mis à jour couvre la totalité du programme du DEEJE composé de 2 domaines de compétences spécifiques 2 domaines de compétences du socle commun et de l'unité transversale d'initiation à la démarche et méthodologie de recherche : - DC1 : Accueil et accompagnement du jeune enfant et de sa famille - DC2 : Action éducative en direction du jeune enfant - DC3 : Travail en équipe pluriprofessionnelle et communication professionnelle - DC4 : Dynamiques interinstitutionnelles partenariats et réseaux - UT : Initiation à la démarche et méthodologie de recherche en travail social Dans chaque domaine le cours expose de façon claire et détaillée tous les savoirs grâce à de nombreux tableaux et schémas légendés et à des études de situations. Des encadrés "Rôle de l'EJE" mettent en lumière les compétences que le professionnel doit mettre en oeuvre dans telle ou telle situation et des encadrés "Mémo psy" explicitent certaines notions de psychologie à maîtriser. Des témoignages de professionnels en fin d'ouvrage viennent compléter la partie théorique. Cet ouvrage conforme au référentiel de formation s'adresse à tous les élèves préparant le DEEJE et à tous les professionnels de la petite enfance qui souhaitent approfondir ou mettre à jour leurs connaissances et leurs compétences.

06/2019

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Paramédical

Le guide des assistantes maternelles 2011. Le statut, 14e édition

La loi du 27 juin 2005 et ses décrets d’application de 2006 ont profondément remanié le droit applicable aux assistantes maternelles employées par des particuliers ou par des personnes morales, en général des crèches familiales. Les professionnelles employées par des particuliers doivent appliquer, en plus, depuis le 1er janvier 2005, la convention collective du 1er juillet 2004. Le statut des assistantes maternelles est rénové dans tous ses aspects : agrément, formation, droit du travail. La réforme apporte des améliorations notables : moralisation de l’agrément, contrat de travail plus précis, généralisation de la mensualisation, durée du travail mieux réglementée, congés payés organisés faute d’être simplifiés, rupture du contrat de travail mieux encadrée, formation pouvant déboucher sur un C A P, protection sociale complémentaire. Il est indispensable de connaître toutes ces nouvelles règles car la loi s’applique sans dérogation ; tous les intéressés, assistantes maternelles, parents, employeurs comme administrations de suivi et de contrôle, ont intérêt à sa bonne mise en oeuvre. Des nouvelles règles qui ne sont pas simples. Car si le statut des assistantes maternelles est amélioré, il est toujours aussi compliqué. L’imprécision des textes est frappante, les hiatus entre la nouvelle loi et la convention collective sont nombreux et les vides juridiques fréquents. Ce Guide, rédigé par des juristes confirmés, rédacteurs de l’assmat, est complet, pragmatique et pédagogique. Alimentés entre autres par les cas concrets rencontrés par les lectrices sur le terrain au quotidien, le Guide des assistantes maternelles répond précisément aux questions pratiques des professionnelles sur le droit applicable. Sa fonction de conciliation et de médiation acquise par le passé devrait jouer avec encore plus de force aujourd’hui. Beaucoup l’appellent la Bible des assistantes maternelles, plus que jamais il mérite ce nom. Attendue par des dizaines de milliers d'assistantes maternelles et assistantes familiales, l’édition 2011 répond au devoir de connaissance et d’interprétation pratique pour opérer en toute légalité. D’un format peu encombrant et pratique, le Guide des assistantes maternelles vous permet de disposer, dans un seul et même document, de toutes les informations mises à jour concernant votre statut et vos droits..

04/2011

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Littérature française

5 secondes

Un enfant crie dans le RER. Sa mère laisse le bébé à un jeune homme qui l'a aidé à descendre la poussette sur le quai. Tout s'est passé en quelques secondes, les portes du wagon se sont refermées et la mère s'est fondue dans la cohorte des voyageurs, regardant à travers la vitre son enfant et l'inconnu, assez désemparé. Que faut-il faire ? Se rendre au commissariat et confier l'enfant aux assistantes sociales ? L'homme qui lui aussi a une vie difficile, fumeur de shit désoeuvré ne sortant quasiment plus de sa chambre, s'imagine quelques heures garder le bébé, mais il finit par "suivre la procédure". Lors du procès de la mère, il est dans l'assistance et relate le passé de cette femme sans prénom, anonyme parmi les anonymes, abandonnée par le père de l'enfant. Elle ne cesse de répéter qu'elle n'y arrivait plus, tout simplement. Sous les regards accusateurs, il est le seul à essayer de la comprendre et croise une dernière fois son regard, comme ce fameux jours, à travers la vitre du RER. Catherine Benhamou, qui excelle dans la capacité d'exprimer les émotions les plus retenues en peu de mots, signe un texte poétique percutant sur le désarroi d'une mère au bord du précipice. "Parce qu'ils ne savent pas, ils n'imaginent même pas ce que c'est de ne pas y arriver, bien sûr il y a des jours où c'est difficile pour tout le monde, il y a le travail, la fatigue, ça c'est pour tout le monde, le manque de place dans les crèches, pour eux aussi, la vie elle est compliquée parfois, mais on se débrouille, tu n'y arrives pas eh ben tu fais comme toutes les autres, tu essayes encore jusqu'à ce que tu y arrives et même si tu n'y arrives toujours pas, tu y arrives quand même un peu, tu ne fais pas toutes ces histoires avec un procès pour toi toute seule au tribunal correctionnel, rien que ça, et faire déranger tout ce monde pour même pas un animal." C.B.

03/2024

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Littérature étrangère

La septième croix. Roman de l'Allemagne hitlérienne

Sept Allemands opposants au nazisme se sont enfuis d'un camp. Un formidable appareil policier est mis en branle pour les retrouver. Un seul des sept, Georg Heisler, aidé par les efforts tâtonnants de ses amis de jeunesse, parvient à passer en Hollande grâce à l'organisation rudimentaire de la résistance et à la solidarité ouvrière mondiale. La septième croix qui l'attend au camp de concentration reste vide. Et c'est la brèche qui laisse un passage à d'immenses espoirs. Ce roman, dont l'action se déroule en Rhénanie, constitue une somme des expériences vécues par divers acteurs de toutes les classes de toute la société allemande des années 1930. Dans ce roman de l'Allemagne nazie écrit pendant son exil en France, Anna Seghers dresse une fresque polyphonique et dépeint une société dans laquelle le national-socialisme révèle en chacun les aspects profonds de son être : héroïsme insoupçonné d'un tel, lâcheté de tel autre, ou simple peur existentielle et fragilité face à un système conçu pour broyer toute résistance visant non seulement l'individu mais sa famille, ses proches. Solidarité, inconscience, constance ou reniement de l'idéal, toute une palette des comportements humains est présente. Anna Seghers, qui pour écrire son récit a longuement écouté et interrogé des compatriotes dont l'exil était plus récent que le sien, trace le portrait d'une humanité proche de nous : " Nous avons tous ressenti comment les événements extérieurs peuvent changer l'âme d'un être humain, de manière profonde et terrible. Mais nous avons également ressenti qu'au plus profond de nous il y avait aussi quelque chose d'insaisissable et d'inviolable. " Ce roman a été publié pour la première fois aux usa en 1942 où il a connu un immense succès : une édition de poche a été même envoyée aux soldats américains partis libérer l'Europe. En France, il est publié dès 1947 dans une traduction que l'auteur avait refusée, puis en poche en 1986, les ayants droit n'ont pu en interrompre la vente qu'en 2010. Nous présentons ici une nouvelle traduction avec une postface de Christa Wolf.

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Fonction publique

Droit de la fonction publique. Etat, collectivités locales, hôpitaux, statuts autonomes, 9e édition

Depuis le milieu des années 2000, la fonction publique vit une période de profondes transformations, lesquelles se sont multipliées très récemment. Cette nouvelle édition du "Précis" montre que la loi du 6 août 2019 dite de transformation de la fonction publique poursuit les recours aux contrats de recrutement en lieu et place des concours sur l'ensemble des versants de la fonction publique : Etat, collectivités locales, hôpitaux, statuts autonomes (agents des chambres consulaires et médecins hospitaliers). Elle modifie les déroulements des carrières des fonctionnaires désormais davantage individualisées et davantage dans les mains de la hiérarchie. Elle introduit la rupture conventionnelle du lien de fonction publique. Elle réduit le rôle des commissions administratives paritaires au profit de lignes directrices de gestion. Elle substitue les comités sociaux aux comités techniques et aux comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Elle fait muer de nombreux emplois de direction en emplois fonctionnels. Une rupture apparemment majeure a aussi été prévue par cette loi de 2019, laquelle a renvoyé à une ordonnance du 17 février 2021 le soin de donner, pour la première fois dans notre histoire administrative, une valeur juridique aux accords administration-syndicats, lesquels n'étaient jusqu'à maintenant que des engagements moraux et politiques. Ces textes, et leurs nombreux décrets d'application, ouvrent une brèche significative dans la situation légale et règlementaire, statutaire des fonctionnaires. D'autres ordonnances consécutives ont fait progresser les droits sociaux des agents publics (ordonnances du 25 novembre 2020 et du 17 février 2021 relatives respectivement à la protection sociale et à la protection sociale complémentaire dans la fonction publique). Mais c'est la symbolique suppression de l'Ecole nationale d'administration et sa transformation en un Institut national du service public (Ordonnance du 2 juin 2021 portant réforme de l'encadrement supérieur de la fonction publique de l'Etat) qui provoque une refonte peu statutaire de la condition des personnels de la haute fonction publique de l'Etat. Parce que rien n'est achevé, l'ouvrage montre qu'il ne faut pas conclure que le droit administratif de la fonction publique ne serait et ne sera plus statutaire. Les crises sanitaire et climatique semblent revivifier la nécessité du lien fonctionnaire/service public.

01/2022