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Histoire internationale

Voyage dans l'Inde des Indiennes

A travers ce carnet de reportages effectués en Inde au cours d’un séjour de sept ans, la journaliste indépendante Andrée-Marie Dussault nous mène à la rencontre de figures féminines tout à fait étonnantes, loin des folklores et de l’exotisme. On y fait la connaissance de Lekha KC, championne en titre de boxe féminine, sport où les Indiennes se démarquent à l’échelle mondiale ; ou la petite Elama aux cheveux rêches, qui après une vie de jeune prostituée devadasi s’est réorientée vers la couture grâce à l’implication d’une influente ONG; et enfin Mayawati Kumari, une intouchable devenue Première ministre du populeux État de l’Uttar Pradesh. Bref, on y voit des femmes de tous horizons, tant des militantes lesbiennes que des aspirantes Miss Tibet, des courageuses nonnes bouddhistes ou des paysannes sans terre. Dans cette suite de portraits contrastés sur l’Inde d’aujourd’hui, on perçoit toutefois le poids des traditions. Que ce soit l’impossibilité du mariage entre personnes de différentes castes, religions ou classes sociales, ou le rejet vécu par des dizaines de millions de veuves aboutissant dans des "villes de veuves". L’auteure aborde également les lourdes conséquences environnementales et sociales des récentes transformations économiques. Comme ces polluantes multinationales de boissons gazeuses qui forcent les villageoises à marcher chaque jour davantage pour approvisionner leur famille en eau potable, ou les firmes occidentales de l’industrie de la beauté qui tirent profit de l’obsession séculaire pour la pâleur de la peau en vendant des décolorants cutanés, renforçant des idées racistes et engendrant de nombreux problèmes de santé.

06/2013

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Sociologie

La troisième femme. Permanence et révolution du féminin

Ce demi-siècle a plus changé la condition féminine que les millénaires antérieurs : affranchies de la servitude immémoriale de la procréation, exerçant une activité professionnelle, vivant leur liberté sexuelle, les femmes battent désormais en brèche les citadelles masculines. Dans cette émancipation, on pourrait voir à l'œuvre la logique des sociétés postmodernes définie par Gilles Lipovetsky dans ses précédents ouvrages : le procès de personnalisation, cette nouvelle façon pour la société de s'organiser et de gérer les comportements selon les valeurs du libre déploiement de la personnalité humaine, de la légitimité de la jouissance et des demandes singulières, de la nécessité de moduler les institutions sur les aspirations des individus. Déjà, l'analyse de la mode avait révélé la déréliction de l'individu à l'ère démocratique, rendu plus problématique à lui-même et aux autres. Il est remarquable qu'aujourd'hui Gilles Lipovetsky - observant au plus près les manières d'être et de penser des individus dans des domaines aussi divers que l'amour, la séduction, la beauté physique, le rapport au travail, à la famille et au pouvoir - retrouve dans l'avancée de la postmodernité un élément majeur qui subsiste dans son altérité et se recompose dans la configuration individualiste : le féminin. Si les sociétés postmodernes s'emploient à réduire les oppositions du genre, elles ne préparent pas leur confluence. L'homme reste associé prioritairement aux rôles publics et " instrumentaux ", la femme aux rôles privés, esthétiques et affectifs. Loin d'opérer une rupture absolue avec le passé historique, la dynamique démocratique le recycle continûment. En cela, elle ne va pas jusqu'au bout d'elle-même.

11/1997

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Sociologie

L'exclusion, définir pour en finir

L'exclusion, définir pour en finir : les enjeux sont trop graves pour que l'on se contente d'approximations plus ou moins savantes, d'indignations vertueuses quoique excessivement moralisatrices. Sous l'appellation d'exclusion est en jeu le sort d'un nombre croissant de femmes et d'hommes, d'enfants, de familles, de groupes sociaux - en termes de logement, d'emploi, de santé physique et mentale, d'exercice de la citoyenneté. Sont interrogés l'organisation et le fonctionnement de nos sociétés, leur état présent et le genre d'avenir qui s'y prépare, les conditions, les moyens, le prix de leur prospérité, bref leur bien-fondé. Impossible de traiter de l'exclusion sans mobiliser, de plus en plus explicitement, un vaste ensemble de dimensions économiques, politiques, institutionnelles, juridiques, professionnelles, psychiques... C'est pourquoi cet ouvrage bat en brèche des dichotomies encore trop fréquentes entre individuel et collectif, théorie et pratique, sens et efficacité, éthique et prise de parti. Pour penser l'exclusion, il faut repenser, certaines de nos habitudes de pensée. L'exclusion ne concerne pas seulement ceux que l'on appelle les exclus. Cet ouvrage se veut aussi un instrument de travail. Chaque contribution fournit un diagnostic particulier quant à ce que l'exclusion veut dire. Tous les auteurs ont accepté la mise en perspective critique de leurs affirmations. Il s'agit en effet de faire passer l'exclusion du stade d'évidence au statut de question, de catégorie à penser - de catégorie à dépasser. Condition sine qua non pour des pratiques plus efficientes, pour des politiques plus affirmées dans l'ensemble des problématiques sociales.

10/2013

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Beaux arts

Considérations sur l'état des Beaux-Arts. Critique de la modernité

Cet ouvrage, paru en 1983, est très vite devenu un classique contemporain, tant après lui nombre se sont engagés dans la brèche de cette première vraie critique de la modernité artistique. Le constat demeure aujourd'hui encore lucide : depuis les années 1950 se sont multipliés aussi bien les musées d'art moderne que les écrits qui lui sont consacrés. Mais jamais on a aussi peu peint, jamais on a aussi mal peint. La pullulation d'objets hétéroclites qui ne ressortissent à l' "art" que par l'artifice du lieu qui les expose et du verbe qui les commente amène à poser la question : vivons-nous le temps d'un moderne tardif, au sens où l'on parle d'un gothique tardif ? Quelles sont les causes de ce déclin ? En transposant dans le domaine des formes le propos millénariste des Révolutions, la théorie de l'avant-garde a peu à peu fait entrer la création dans la terreur de l'Histoire. De ce point de vue, le primat de l'abstraction imposé après 1945 aux pays occidentaux n'est que la figure inverse de l'art d'Etat que le réalisme socialiste a imposé aux pays soviétiques. Elle a entraîné une crise des modèles : inverse de celle du néo-classicisme qui rejetait la perfection de l'art dans le passé, elle a projeté dans le futur une perfection désormais inaccessible dans le temps. Elle a aussi entraîné une perte du métier : le n'importe-quoi, le presque-rien, l'informe et le monstrueux comme variétés de l'hybris moderne redonnent à la querelle de l'art comme savoir-faire ou comme vouloir-faire une singulière actualité.

06/2015

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Littérature étrangère

En gagnant mon pain

En gagnant mon pain (1916) est le volume central d'une trilogie contrastée, commençant par Enfance (1913-14) et se terminant par Mes universités (1923). Même si la dimension autobiographique assure la cohérence de l'ensemble, les conditions de la rédaction façonnent nettement la vision rétrospective. Le premier livre a été conçu à Capri, dans le temps d'un exil glorieux : le suivant, écrit en Russie, où l'auteur est rentré après une amnistie proclamée par le tsar, a été marqué par la guerre et l'installation du régime soviétique, enfin, le dernier volet est mis au point à l'étranger alors que l'homme entretient une relation ambivalente avec la jeune révolution, est simultanément en amitié et en intimité avec Lénine. La visée de la critique sociale n'a donc plus la même pertinence, et l'histoire elle-même ne se déchiffre ni ne s'interprète selon les mêmes critères. L'adolescence décrite dans En gagnant mon pain, laborieuse, impécunieuse, sentimentalement aride, est éclairée par la découverte de la littérature, récits populaires, ou récits plus substantiels comme ceux de Balzac et de Flaubert. L'ensevelissement dans les textes devient le moyen d'échapper à la souffrance quotidienne, détermine en outre le désir d'écrire. Orphelin depuis longtemps, l'écrivain a pu dire " Les livres, dans ma vie, ont remplacé ma mère ". Cet investissement traduit une curiosité qui sera continuellement contrecarrée par la nécessité : travailler, travailler pour survivre. Si Enfance constitue une véritable référence, il n'en va pas ainsi des autres romans : cette publication tâche de restituer une œuvre dans son mouvement complexe, afin de battre en brèche certains jugements liés à l'indéfinition du fragment.

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Renaissance

Le rêve brisé de Charles Quint

Ambitions et limites du maître de l'empire " où le soleil ne se couchait jamais ". Marignan, 1515. François Ier est le grand vainqueur de cette mémorable bataille, et son succès érige la France en première puissance européenne. Mais en quelques années, l'équilibre des pouvoirs se renverse totalement : en 1519, Charles Quint ravit le trône impérial au roi de France et, en 1525, il le bat à Pavie et le fait prisonnier. Dès lors, plus rien ne semble s'opposer à ce que l'empereur victorieux devienne le maître absolu de toute l'Europe. Son ambition est désormais simple : revenir à une parfaite unité chrétienne en restaurant un empire universel sur le continent. S'appuyant sur une historiographie renouvelée, cet ouvrage passionnant éclaire d'un jour nouveau son véritable dessein politique, et montre qu'il s'est joué en trois temps. De 1525 à 1529, le Habsbourg s'évertue à ravaler définitivement la France (ce qu'il parvient à faire lorsque le roi Très Chrétien perd la bataille de Landriano). De 1529 à 1540, l'héritier des rois Catholiques touche son espoir du doigt car le Saint Empire rayonne sur l'Europe, et semble alors capable de rétablir durablement la paix. Mais de 1540 à 1545, l'empereur, malade et vieillissant, s'enlise dans divers conflits (Allemagne, Turquie, etc.) et ne parvient pas à endiguer les guerres de religion qui ne cessent de prendre de l'ampleur. Avec le talent narratif qu'on lui connaît, Guillaume Frantzwa analyse la façon dont le rêve impérial paraît triompher, avant d'être définitivement battu en brèche durant la deuxième moitié du règne de Charles Quint. Une synthèse essentielle.

09/2022

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Travail social

La précarité pour tout bagage. Un autre regard sur les Roms

Sur les Roms, il existe de nombreux témoignages, et beaucoup d'essais. Cet ouvrage a le mérite de combiner les deux approches pour affiner l'éclairage de cette population si mal connue. Bénévole au Secours Catholique, Nicolas Clément accompagne, depuis plus de dix ans, des familles roms qui vivent en région parisienne. Cet accompagnement quotidien d'une centaine de familles fait de lui un témoin privilégié pour raconter ces vies en montagnes russes, faites d'angoisses et d'espoirs, mais surtout de pauvreté et de fragilité. Les Roms, est-ce utile de le dire, font l'objet de nombreuses idées reçues et d'un rejet très fort. Or cette population est surtout très mal connue : dès lors, les préjugés sont tenaces. Nicolas Clément, aussi bien par sa grande connaissance de la population rom que par son expérience de terrain, nous en offre une image tout autre. Dans des récits sensibles et incarnés, soutenus par des informations et données précises, l'auteur raconte les expulsions au petit matin, la détresse des parents à qui sont enlevés leurs enfants, la mendicité, les nuits passées à récupérer des vêtements pour les vendre aux puces de Montreuil, les appels passés au Samu social, les actes de rejet du voisinage, mais aussi la joie de vivre et l'accueil chaleureux qu'il trouve auprès de ces familles au gré de ses visites, la fierté des enfants qui avancent dans leurs apprentissages, la solidarité de parents d'élève, la générosité de voisins qui prennent le temps d'un échange... Battant en brèche tous les préjugés dont les Roms payent lourdement le prix, ce livre est une invitation à oser la rencontre.

05/2022

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Littérature française

Saveurs d humains : une chronique familiale improbable

L'adolescent court à travers les taillis, éperdu. Il a quitté le sentier discret, tracé depuis le campement jusqu'à la brèche de la clôture du parking des poids lourds qui vont en Angleterre. Il fonce dans les broussailles, où il espère échapper à celui qui le poursuit, cet être de grande taille, surgi de nulle part, au moment où il allait se faufiler à travers le treillis métallique. C'est déjà un miracle qu'il ait pu se libérer, abandonnant son blouson à sa poigne. Il court, comme si sa vie en dépendait, pour fuir ce cauchemar jailli de la nuit et qui s'est lancé à ses trousses. La même peur atavique au ventre que celle de l'égaré, dans la savane, face à une lionne affamée. Il n'entend plus rien, sinon les bruits que génère sa course à travers le sous-bois, mais il sent que son poursuivant est toujours bien là, le talonne sans doute, le silence et l'obscurité rendant la menace encore plus terrifiante... Ses poumons commencent à le brûler, un goût de sang dans la bouche, le coeur au galop, proche de la rupture : il ne pourra plus tenir ce rythme bien longtemps. Pourtant il le faut, il le sait : l'autre est tout proche, le rattrape sans doute, bien qu'il ne le voie ni ne l'entende. Il ne le rattrapera pas, vu qu'il l'a précédé, réalise le fuyard lorsque bondit de derrière le tronc d'un chêne la silhouette obscure, aux crocs étincelants qui se referment sur sa gorge et la déchirent sans effort...

12/2023

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Terreur

Chroniques de l'abîme et autres récits des profondeurs

Cinq récits énigmatiques qui nous transportent dans un univers obscur. Pour lecteurs avertis ! La science a tenté de découvrir ce qui se cache dans les profondeurs de la Terre, sans jamais vraiment y parvenir. A travers des histoires vraies (ou pas ! ), Simon Predj, Charles Beauchesne et Pierre Bunk se penchent sur cette question qui fascine depuis toujours écrivains et scientifiques. Situées entre le recueil de nouvelles et le roman graphique, "ces Chroniques des ténèbres" proposent cinq récits sinistres qui amalgament faits historiques et phénomènes occultes, et entrouvrent ainsi une brèche sur l'abîme, cette immensité inexplicable et effrayante. A la suite d'une étrange découverte sous terre, des violences éclatent aux quatre coins de Gagnon, ville minière du Québec. Trois gardiens du phare d'Eilean Mòr, en Ecosse, disparaissent sans laisser de trace, alors que tout indique que la mer a atteint un niveau jamais vu auparavant. Au 16e siècle, dans le village allemand de Bedburg, des vaches, puis des enfants sont retrouvés mutilés : le responsable serait-il un loup ou... pire encore ? La curiosité de Jennie l'amène à pénétrer sans autorisation dans l'immense bâtiment abritant la confiserie où elle travaille, mais elle réalise vite qu'elle n'en sortira jamais. Des secours sont envoyés pour retrouver une expédition disparue sur les pentes enneigées de l'Oural, en Russie, mais la découverte faite par les secouristes soulève plus de questions qu'elle ne fournit de réponses. Et si cet ouvrage nous permettait enfin de jeter un coup d'oeil sous la surface afin d'y découvrir la clé des mystères insondables qui nous obsèdent parfois ?

11/2022

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Ouvrages généraux

Les nouvelles figures de l'agir. Penser et s'engager depuis le vivant

Le monde est devenu complexe. Ce constat, mille fois énoncé sur le ton de l'évidence, est à ce point partagé que plus personne ne le questionne. Mais en quoi les arbres, les villes, les écosystèmes comme l'ensemble des êtres et des choses qui nous entourent, y compris nous-mêmes, se seraient transformés sous la figure de la complexité ? Pour les auteurs, cette complexité ne relève ni d'un récit ni d'une théorie, mais d'une transformation concrète de nos territoires. Plus qu'une grille de lecture, le devenir complexe du monde désigne de profonds changements matériels dans l'étoffe même de la réalité. Comment se manifeste ce caractère matériel ? Quels défis lance-t-il à l'agir ? Alors qu'émergent partout de nouvelles formes de résistance face la destruction du vivant, c'est à ces questions qu'entend répondre ce livre, pour battre en brèche le sentiment d'impuissance qui menace à tout moment de nous rattraper. Plutôt que d'appeler au retour de la figure de l'agir cartésien qui se prétend maître et possesseur de la nature, les auteurs proposent de revisiter la phénoménologie en déplaçant le rôle central qu'elle accorde à la conscience vers les corps. Un pas de côté qui se veut également une proposition pour une nouvelle éthique de l'acte, où la question est moins de savoir comment agir que de comprendre quelles seront les nouvelles figures de l'agir. Un essai engagé et stimulant, explorant les possibilités de renouer avec un agir puissant dans un monde où les phénomènes comme les effets de nos actes sont marqués du sceau de l'incertitude.

04/2021

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Littérature russe

En gagnant mon pain. Suivi de Ma vie

En gagnant mon pain (1916) est le volume central d'une trilogie contrastée, commençant par Enfance (1913-14) et se terminant par Mes universités (1923). Même si la dimension autobiographique assure la cohérence de l'ensemble, les conditions de la rédaction façonnent nettement la vision rétrospective. Le premier livre a été conçu à Capri, dans le temps d'un exil glorieux : le suivant, écrit en Russie, où l'auteur est rentré après une amnistie proclamée par le tsar, a été marqué par la guerre et l'installation du régime soviétique, enfin, le dernier volet est mis au point à l'étranger alors que l'homme entretient une relation ambivalente avec la jeune révolution, est simultanément en amitié et en intimité avec Lénine. La visée de la critique sociale n'a donc plus la même pertinence, et l'histoire elle-même ne se déchiffre ni ne s'interprète selon les mêmes critères. L'adolescence décrite dans En gagnant mon pain, laborieuse, impécunieuse, sentimentalement aride, est éclairée par la découverte de la littérature, récits populaires, ou récits plus substantiels comme ceux de Balzac et de Flaubert. L'ensevelissement dans les textes devient le moyen d'échapper à la souffrance quotidienne, détermine en outre le désir d'écrire. Orphelin depuis longtemps, l'écrivain a pu dire " Les livres, dans ma vie, ont remplacé ma mère ". Cet investissement traduit une curiosité qui sera continuellement contrecarrée par la nécessité : travailler, travailler pour survivre. Si Enfance constitue une véritable référence, il n'en va pas ainsi des autres romans : cette publication tâche de restituer une œuvre dans son mouvement complexe, afin de battre en brèche certains jugements liés à l'indéfinition du fragment.

04/2024

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Technologies

Calcul des structures en bois. Guide d'application des Eurocodes 5 (structures bois) et 8 (séismes), 4e édition

Déjà très apprécié pour les maisons individuelles, le bois devient de plus en plus présent dans l'habitat collectif, les bâtiments industriels et le génie civil, bien que le béton et les structures métalliques y demeurent majoritaires. En construction bois, on verra ici comment - à l'échelon d'un pied de poteau - la liaison bois-métal-béton réunit les trois matériaux emblématiques. La validation d'un projet de bâtiment soumis à des actions repose sur deux critères : la vérification de la résistance et la vérification de la déformation. L'objectif étant d'assurer la sécurité et le confort des usagers et de limiter les déformations du bâtiment, on sait que ce sont les états limites ultimes (ELU) associés aux différentes formes de défaillance structurale qui visent à assurer la sûreté des personnes et des biens tandis que les états limites de service (ELS) correspondent à des conditions de fonctionnement des ouvrages et de confort des usagers. Solidement établies dans ce manuel professionnel de formation initiale et continue, ces connaissances y sont également illustrées par de nombreuses applications résolues. Pour sa quatrième édition, ce livre de référence a été complété par l'exposé de la liaison des ouvrages en pied de poteau. La liaison bois-métal comporte une platine d'extrémité soudée sur la face supérieure d'un profilé métallique des plaques métalliques complètent la liaison en permettant la reprise des actions de cisaillement et de soulèvement grâce aux boulons ou broches. La liaison métal-béton est assurée par une platine d'extrémité soudée sur la face inférieure du profilé métallique. Cette plaque transmet au béton les efforts de compression : elle est percée pour être fixée avec des tiges d'ancrage. Si l'on veut transmettre des actions de cisaillement importantes, on peut souder sous la platine un profilé supplémentaire, la bêche.

09/2019

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Littérature française

Postérité

"Eh bien, voilà : tout le monde est tranquille sur les plages, c'est le train-train des, familles et des livres qui n'ont pas plus d'importance que des crèmes de bronzage, quand, tout à coup... Un cri ! Une vague de cris ! Le requin est là, il happe et déchiquette les mamans, les grands-parents, les enfants, l'eau est rouge de sang, c'est affreux, le soleil bascule". Un livre-pirate, à pavillon noir, entré en douce dans la baie ? Oui, l'innommable "Postérit", de Philippe Muray : 438 pages de fiction furieuse, déchaînée, tassée, claire, lisible - mais il faut vouloir lire ! Le narrateur, Jean-Sébastien, est correcteur d'épreuves dans une maison d'édition, le BEST. Cette entreprise est une usine de fabrication de livres en tous genres ; sujets programmés à l'avance, vedettes venant demander d'être écrites par une équipe de nègres spécialisés. Le patron s'appelle Bauquer. Les deux principaux "écrivains" (avec IBM), Alex et Parneix. Leurs femmes, compagnes ou concubines : Angélique, Minisy, Selma, Camille. Les livres se succèdent à une cadence infernale, il faut couvrir tous les thèmes, dossiers confidentiels, astrologie, spiritisme, pornographie, espionnage, biographies, magie, alchimie, histoire enchantée, romans hypercommerciaux. Tous ces mots à consommer et qui ne sont pas faits pour durer, tous ces "succès du mois" sont avalés et traités par la machine dont la description ouvre le livre, la Cameron : "La vérité, c'est la machine. Et la machine se fout éperdument des longs placards imprimés qu'elle fait gicler sur ses tapis roulants, à travers ses pinces, ses rouages, ses broches, ses trépidations de pilon..." Bien. Pour Muray, on le voit, pas de nuances : la littérature est terminée, depuis longtemps, il n'y a plus que de la substance industrielle à fantasmes. La "pente" de l'édition est là, entre la clinique et le laminoir".

05/2014

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Sciences politiques

Le djihad et la mort

Les tueries effroyables de janvier et plus encore de novembre 2015, maintenant celle de Bruxelles, ont déclenché une intense "guerre des interprétations". Pour Olivier Roy, c'est avant tout leur dissidence sociale, folle et violente, que des jeunes de la deuxième génération d'immigrés, rejoints par des convertis, expriment en rejoignant une cause sanglante, sanguinaire, qui risque de se transformer très vite en cauchemar. Selon une formule de novembre 2015, devenue aussitôt célèbre, il faut plutôt parler d'"islamisation de la radicalité", une radicalité appuyée sur une connaissance quasiment nulle de l'islam et du Coran, même s'ils n'ont que ces mots à la bouche. Le phénomène ne touche qu'une frange des jeunes d'origine musulmane ou convertis : quelques milliers sur des millions. C'est une génération en rupture avec les parents, elle fréquente peu la mosquée (et n'est donc pas touchée par les prêches d'imams radicaux), elle ne connaît pas grand-chose au Coran. Beaucoup ont mené une vie de jeunes désoeuvrés, avant de se convertir à l'islam le plus radical, souvent pendant un passage en prison. Leur rupture avec la société occidentale devient un nihilisme - auquel le "califat" de Daech, sa violence et ses promesses de paradis, offre une issue "noble", celle de héros et de martyrs. Le livre décrit cette planète, restreinte mais habitée par un ressentiment extrême, établie dans une toute puissance mortifère, prétendant représenter le "vrai islam", l'islam conquérant des origines galvaudé par leurs parents, surtout en Occident mais aussi dans les pays d'islam. C'est une volonté de revanche qui affirme sa toute puissance par des armes de terreur et des méthodes militaires. Une idéologie sommaire du "martyre" des héros de l'islam morts à la guerre et promis au paradis fait le reste.

10/2016

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Histoire internationale

Jean Sadek Masseboeuf, itinéraire d'un médecin algérien. Tome 2, 1962-1985

"C'est le Peuple tout entier qui, directement ou indirectement, par ses organisations syndicales, culturelles ou autres, doit prendre en charge la Santé Publique. La Santé n'est pas octroyée, elle est conquise par ses ressortissants, c'est-à-dire, dans sa totalité, la collectivité. Elle domine de loin les problèmes étriqués de l'hygiène alimentaire, elle est la qualité de la vie, elle implique une approche sociologique, politique et scientifique des problèmes écologiques, tout autant que l'environnement, les espaces verts, les loisirs, le repos, les logements, les transports, l'urbanisme, la culture, les questions nutritionnelles, la Prévention dans un sens large, de la conception à la mort, soit de l'Eugénie à la gérontologie sociale, en passant par la Protection maternelle et infantile, les réseaux de crèches et de jardins d'enfants, l'hygiène scolaire et universitaire, et la Médecine du Travail. Elle se dégage d'une absurde exclusivité médicale ; elle exige la multidisciplinarité, l'éducation sanitaire et la participation effective des individus, de l'ensemble des hommes et des femmes d'un village, d'un quartier, d'une ville, groupés en comités sanitaires, actifs et clairvoyants, gestionnaires de l'universalité et de la polyvalence des exigences de la santé. La santé étant l'équilibre harmonieux des fonctions physiques, affectives et psychiques de l'individu, elle ne peut être assurée que par une action préventive, évitant toutes les agressions évitables et nocives à l'individu. La Prévention, c'est le mot-clé de toute politique de Santé Publique. La Santé, c'est la non-maladie, de toute évidence. Or nous avons un Ministère chargé de gérer les soins et donc la maladie imposée dans les esprits comme une fatalité soumise à un capricieux destin et inévitable." Jean Sadek Masseboeuf Témoignages autobiographiques, Algérie, 1955-1979.

01/2018

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Religion

Strasbourg

L'histoire du diocèse de Strasbourg n'est pas de celles qu'il est facile de présenter dans un volume de faibles dimensions. Non pas qu'elle comprenne beaucoup plus d'événements majeurs que d'autres ; ou qu'il faille évoquer l'action d'un nombre exceptionnellement élevé de grands personnages. C'est la complexité de ce qu'il faudrait exposer brièvement qui risque de désespérer celui qui s'est imprudemment engagé à le faire. Notons d'abord que l'Alsace est incluse en entier dans un seul diocèse depuis 1802 seulement. Avant la Révolution, trois évêchés se partageaient son territoire : au Nord, celui de Spire englobait Wissembourg; au Sud, la Haute-Alsace dépendait de Bâle ; quant au diocèse de Strasbourg, il s'étendait sur la rive droite du Rhin, dont il administrait un large secteur. Comment, dans ces conditions, parler correctement de ce qui se passe à l'intérieur des limites actuelles sans en sortir ? Il est presque impossible, d'autre part, de se contenter d'allusions au contexte dans lequel s'inscrivent les faits religieux. Jusqu'en 1648, l'Alsace fait partie du Saint-Empire, dont les institutions et l'histoire ne sont pas de celles que les Français connaissent le mieux. Dans l'évocation de cet « environnement », il est malaisé de trouver la mesure juste, de n'en dire ni trop, ni trop peu. Enfin comme si le destin s'était ingénié d'avance à rendre délicate la tâche des historiens, il a fait de l'Alsace l'enjeu des guerres franco-allemandes. Le clergé, qu'il l'ait voulu ou non, dut se jeter dans la mêlée politique : après 1870, parce qu'il devait combler les brèches ouvertes par l'option dans les élites qui, d'habitude, s'acquittaient de telles missions ; après 1919, parce que la République radicale menaçait le régime concordataire et l'école confessionnelle, après 1940 enfin, parce que les occupants entendaient faire de notre province un Gau modèle et qu'ils ne pouvaient pas ne pas combattre le catholicisme, d'autant plus fort qu'il était populaire au meilleur sens de ce mot. Les lecteurs ne s'étonneront donc pas de voir ces problèmes prendre dans ce volume plus de place qu'ils n'en occupent ailleurs. « La France est diversité », disait L. Fèbvre. De cette diversité, la vie religieuse, et partant J'histoire des diocèses, n'était évidemment pas exclue. Francis RAPP

01/1982

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Policiers

La dérive des anges Reed & Sydowski

À San Francisco, l'enlèvement en plein jour du jeune Danny Becker, trois ans, ravive le souvenir douloureux de Tanita Donner, une petite fille enlevée, violée puis assassinée il y a tout juste un an. L'affaire, qui a fait grand bruit, a coûté cher à Tom Reed, journaliste au Star, quand le principal suspect s'est suicidé après qu'il l'eut interviewé, et ce, en dépit de l'interdiction formelle du chef de l'enquête policière. Depuis lors, la renommée du journaliste a bien pâli et, en proie aux remords et à l'alcool, Tom constate que son mariage bat tout aussi dangereusement de l'aile. L'inspecteur Walt Sydowski, qui s'est occupé du cas Donner, est de nouveau sur la brèche. Il craint par-dessus tout de trouver à nouveau un petit corps violenté. De fait, seul lui et quelques-uns de ses collègues savent que le suspect qui s'est suicidé après la gaffe de Tom Reed avait perpétré son sordide forfait avec un complice. Et les pistes pour débusquer ce dernier sont bien minces, pour ne pas dire inexistantes. Alors quand, quelques jours plus tard, un deuxième enfant disparaît, enlevé de nouveau en plein jour, c'est le branle-bas de combat au commissariat central, ce qui n'empêche pas la ville entière de glisser dans un climat de panique générale… Inspecteur de la police criminelle, Walt Sydowski, qui n'est plus de la première jeunesse, est hanté par le crime non résolu d'une fillette. Tom Reed, journaliste de talent, voit sa vie partir en vrille. Tous deux mènent une lutte acharnée contre la montre pour démasquer celui qui tire les ficelles derrières les enlèvements d'enfants qui plongent tout San Francisco dans l'angoisse.

10/2016

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Autres

Achever Clausewitz. Edition revue et augmentée

Lorsqu'au printemps 2006, René Girard et Benoît Chantre décidèrent d'écrire un livre sur Carl von Clausewitz (1780-1831), la perspective d'une catastrophe nucléaire s'était bien éloignée des esprits. La Guerre froide semblait révolue. Quant à la "vieille Europe" , elle feignait de penser qu'elle avait exorcisé ses conflits séculaires. Lancé en octobre 2007, Achever Clausewitz fut très bien accueilli et traduit en de nombreuses langues : un succès que ne garantissait pas a priori la violence de son propos. Délibérément apocalyptiques, ces entretiens sur la destruction de l'Europe, l'échec du christianisme historique et le crépuscule de l'Occident s'achevaient sur un plaidoyer pour la relation franco-allemande et les figures qui l'incarnèrent. Or personne n'attendait sur le terrain géopolitique un auteur qu'on croyait plus préoccupé par les origines de l'humanité que par la fin de l'histoire occidentale. L'intérêt que ce livre continue de susciter, quinze ans après sa parution, tant dans les cercles militaires et stratégiques qu'auprès des littéraires, des philosophes ou des anthropologues, est l'occasion d'en publier une version revue et augmentée. Mais le contexte a beaucoup changé. En 2007, c'était les actes suicidaires du djihad que Girard et Chantre interrogeaient en relisant De la guerre. L'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, en février 2022, tout en s'inscrivant dans la brèche ouverte par le 11-Septembre, laisse présager un conflit d'une ampleur inédite depuis 1945. Nous voici entrés dans une nouvelle ère de la violence où se profile, avec une part de hasard beaucoup plus grande que dans les années 1960 et 1970, la possibilité d'une "guerre absolue" , plus encore que d'une "guerre totale" . Ces entretiens riches et denses n'ont donc malheureusement pas pris une ride.

11/2022

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Economie agricole

L'Académie d'agriculture de France. Une vision de l'agriculture française de l'entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1939, dans les murs de l'Académie d'agriculture de France (AAF), l'agriculture a été abordée sous ses aspects économique, sociologique, politique. Quelle vision en résulte-t-il ? Les agriculteurs membres de l'Académie sont des représentants de la grande exploitation à salariés, que soutiennent aussi la majorité des autres membres. L'exploitation familiale est cependant reconnue comme portant les vertus morales que requiert la "démocratie rurale". Le fait social considéré comme le plus marquant de la période est l'exode rural : il constitue une quasi-obsession, en accord avec une réalité productive que ne parvient pas encore à battre en brèche la mécanisation et encore moins une motorisation balbutiante. Jouant son rôle dans la défense de l'agriculture, l'Académie est une tribune où s'exprime la stigmatisation de la fiscalité. La revendication est systématique en faveur de mesures protectionnistes aux frontières. Certaines politiques publiques sont appréciées, comme c'est le cas pour le Crédit agricole mutuel mais, au contraire, d'autres sont fermement critiquées comme celle du Front Populaire et son ONIB (Office national interprofessionnel du blé). Des marchés domestiques, l'Académie a une vision critique, défendant les agriculteurs dans des filières où la commercialisation est dominée par les intermédiaires. Conservatisme, protectionnisme, humanisme vis-à-vis des groupes agricoles défavorisés, défense de l'exploitation à salariés plutôt que l'exploitation familiale, louanges à l'égard de la "démocratie rurale", tels sont les comportements qui conduisent à la vision de l'Académie d'agriculture de France dans l'entre-deux-guerres Un ouvrage important pour comprendre la France rurale de l'entre-deux-guerres et la façon dont certaines élites appréhendent la société de leur temps. Un livre d'histoire qui vient compléter notre connaissance.

02/2021

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Sociologie

Refus de soins ou de traitements en RDC. Un droit à être déraisonnable

"Nul ne peut être admis ou maintenu contre son gré dans un établissement ou une institution de santé" ou encore "Le malade peut quitter à tout moment un établissement ou une institution de santé" . Tel est, par cette circonlocution, l'objet de ce livre. Un thème aussi complexe que la santé elle-même, car il s'agit là de l'autonomie décisionnelle des patients vis-à-vis de soins de santé qu'ils peuvent bénéficier ; autonomie, du reste, influencée par plusieurs paramètres tant endogènes qu'exogènes. Ce refus de soins ou de traitement apparaît comme un rejeton du principe de l'autonomie de la personne humaine, qui bat en brèche, le soubassement même de la médecine reposant sur le principe de bienfaisance au point de mettre en embarras le personnel de santé quant au choix entre la déontologie, l'éthique médicale ou l'autonomie de la personne humaine. Du point de vue juridique, comment apprécier le refus des soins qui émane du patient, du professionnel de santé ou d'un tiers en RDC ? Est-ce une liberté dans la mesure où il implique une capacité d'autodétermination ou une autonomie individuelle ? Est-ce aussi un droit au refus des soins ? Quel serait le support normatif de ce droit ? Ce droit serait-il déraisonnable ? Est-il susceptible de limitation ? Est-ce que le refus de soins ou de traitement peut-il être compatible avec l'éthique africaine qui repose en partie sur ce postulat que pose MUYENGO MULOMBE : "En Afrique-Noire, la vie est un don. Quand elle s'annonce, on l'attend. Et lorsqu'elle arrive, on l'accueille. Quand elle s'incline, on la redresse. Et lorsqu'elle s'en va, on l'accompagne" ? Telles sont les quelques questions de droit et d'éthique qui transparaissent dans le filigrane des réflexions de cet ouvrage.

03/2023

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Ethnologie

Aux origines de la société humaine. Parenté et évolution

La théorie de l'alliance de Lévi-Strauss a placé l'échange matrimonial au coeur de l'organisation sociale. Mais l'auteur des Structures élémentaires de la parenté et la majorité des anthropologues après lui ont toujours considéré que les rapports de parenté étaient des créations purement culturelles : issus de croyances et d'institutions sociales extrêmement variables, ils témoigneraient de l'affranchissement total de la société humaine à l'égard des mécanismes de l'évolution de l'espèce. C'est cette conception que ce livre bat magistralement en brèche, tout en apportant un appui inattendu à l'idée centrale de Lévi-Strauss. A partir d'une analyse comparative détaillée des sociétés de primates, Bernard Chapais soutient que toutes les sociétés humaines, passées et présentes, constituent autant de versions culturelles d'une structure unitaire ancrée dans notre nature. Cette structure profonde s'avère combiner des comportements sociaux présents chez nos cousins les primates : la reconnaissance et le favoritisme des apparentés, l'évitement de l'inceste, la propension des mâles ou des femelles à quitter leur groupe de naissance pour se reproduire, etc. L'agencement inédit de ces traits a abouti chez les humains à des réseaux de parenté d'une étendue inégalée, propres à générer des systèmes d'alliances inconnus par leur complexité dans le monde animal. En retraçant les jalons de cette longue histoire phylogénétique, cet ouvrage reconstitue les origines de la société humaine et propose une réelle voie de dépassement du dualisme nature/culture. Bernard Chapais est primatologue et professeur d'anthropologie à l'Université de Montréal. La version originale de ce livre, publiée par Harvard University Press sous le titre Primeval Kinship, a valu à son auteur la médaille W. W. Howells de l'American Anthropological Association. Traduit de l'anglais (Canada) par Hervé Juste

10/2017

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Histoire internationale

Chicago : le moment 68. Territoires de la contestation étudiante et répression

Moment d’effervescence politique sans précédent, la fin des années soixante a vu s’embraser des villes aussi différentes que Paris, Mexico, Tokyo ou Chicago, avec, à chaque fois, des étudiants au premier rang des barricades. Ce livre revient sur la situation des Etats-Unis dans cette période agitée pour montrer qu’au-delà des grandes manifestations contre la guerre du Vietnam, ce moment 68 a mobilisé des étudiants de toutes origines sociales et ethno-raciales, non seulement contre la guerre mais aussi contre le racisme et la pauvreté dans leurs quartiers, en collaboration avec le mouvement pour les droits civiques. Principal champ de bataille de cette lutte dans le nord du pays, le cas de Chicago montre que la contestation étudiante était un mouvement aux fortes ambitions sociales et politiques locales, empreint d’un idéal de la justice et de la démocratie appliqué, au-delà du campus, à la communauté environnante. Mobilisant des jeunes blancs et noirs, le mouvement étudiant a représenté un défi des plus menaçants pour les pouvoirs publics. En incluant dans leurs revendications la lutte contre la discrimination raciale au niveau local et l’autogestion des communautés, les jeunes activistes ont bousculé l’équilibre politique en vigueur dans la ville. C’est ce volet local des revendications et l’alliance potentielle entre les groupes ethno-raciaux qui étaient considérés comme particulièrement dangereux par les autorités universitaires et municipales et qui expliquent l’intensité de la répression. Basé sur des archives inédites de sources policières, ce livre retrace la trajectoire de la contestation étudiante du moment 68. A l’heure où tant de mouvements sociaux sont battus en brèche par les pouvoirs publics dès qu’apparaît le moindre potentiel de remise en cause profonde de l’ordre établi, cette mise au grand jour des mécanismes de la répression politique fait de ce livre une lecture indispensable.

03/2011

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Droit

Quelles chances de survie pour l'Etat post-conflit ?

Kosovo, Croatie, Bosnie, Cambodge, Rwanda, la liste des pays qui se sont autodétruits en stigmatisant les germes de la guerre civile s'allonge vertigineusement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Si le concept est clair, la terminologie de guerre civile est inadaptée car elle ne couvre aucun idéal propre. Elle peut être tour à tour insurrection, terrorisme, résistance, révolution... Son seul dénominateur commun réside dans le meurtre et les souffrances de populations entières : une négation de l'Altérité indispensable au vouloir vivre collectif. Aujourd'hui, les différents acteurs du développement se bornent à superposer sur les ruines de ces Etats " suicidés " des principes de gouvernance dont les bénéficiaires doivent faire l'apprentissage. Malgré un déploiement de moyens financiers et humains considérables, la plupart des conflits internes connaissent des résurgences préoccupantes dont les dommages collatéraux sont de nature à inquiéter les Etats voisins. Ces derniers seraient donc en droit de douter de l'efficacité des stratégies choisies par les sphères décisionnelles internationales. Il s'agira, dès lors, de passer en revue l'éventail des prestations fournies, et, considérant les obstacles pratiques rencontrés sur le terrain, confronter la théorie aux réalités, en tirer des conclusions et suggérer des réorientations. En l'occurrence, il sera démontré que la reconstruction de l'État par les coopérants est vaine si la reconstitution de la nation est négligée, ce dernier défi étant celui des bénéficiaires de l'aide. Enfin, il faudra estimer si la réconciliation est possible et, dans la négative, quelles sont les alternatives juridiques à une situation conflictuelle inextricable. Cette analyse ouvre la brèche à tous ceux qui souhaitent se procurer les outils nécessaires pour comprendre ce qui semble incompréhensible, et se forger une opinion éclairée, documentée, sur l'espoir qui survit malgré tout dans chaque tragédie humaine.

10/2010

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Romans historiques

Charles et Camille

Charles et Camille. Le 10 août 1792, les émeutiers ont envahi les Tuileries. Un jeune officier français, Charles Castier, est blessé en tentant de défendre le roi. La fatalité romanesque et le sort de l'Histoire qui se joue vont mettre Charles sur le devant de la scène - la scène immense de cette époque qui reste si pathétique en nous, si exaltante. Recueilli par l'ambassadeur de Venise à Paris, Charles rencontre Camille de Saint-Cergue, à peine sortie du couvent. Dans les sons feutrés et les intrigues des familles aristocratiques, une idylle va se nouer. Mais à Venise, où la famille Lisatti s'est repliée, Camille se lie avec Leonardo Moretto, jeune praticien épris d'absolu, antirévolutionnaire, emporté et amoureux... La fresque s'agrandit brusquement. Bonaparte est au pont d'Arcole, le temps est au lyrisme et à l'aventure. Devenus négociateurs, l'un au nom du Directoire, l'autre au nom de Venise, Charles et Leonardo symbolisent désormais les affrontements du romantisme naissant et d'un monde classique déjà crépusculaire : Charles est lumineux et volontaire, Leonardo sombre et tout animé d'énergie malheureuse. Partagée jusqu'au drame, infiniment belle dans ses amours, Camille ressemble à Venise qui est au bord de l'effondrement, convoitée et respectée, battue en brèche par les coups de l'Histoire, s'abîmant dans un siècle qui n'en finit pas de disparaître. Ce n'est pas seulement à une grande fresque diplomatique et guerrière que nous convie Frédéric Vitoux : le rideau de scène, constellé de couleurs, ne cache rien des passions amoureuses et du tumulte qu'elles mettent en chacun. L'histoire de Charles et de Camille, contée avec le talent que l'on connaît à l'auteur de " Fin de saison au Palazzo Pedrotti ", sera convulsive et sensuelle.

09/1992

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Musique, danse

Beethoven et la construction du génie. Musique et société à Vienne, 1792-1803

Rarement compositeur accéda de façon aussi fulgurante à la célébrité que Beethoven. Comment dès lors concilier cette rapide renommée avec l'image du créateur solitaire, parvenant à forger un nouveau langage musical par la simple force de sa volonté et grâce à son exceptionnel génie ? L'étude du contexte social et culturel dans lequel se sont insérées la vie et l'œuvre du compositeur est à cet égard très éclairante et plus particulièrement l'examen des changements qui se sont opérés à Vienne à la fin du XVIIIe siècle ainsi que l'exploration des activités du petit cercle de mécènes issus de l'aristocratie qui ont ouvert la voie du succès à Beethoven. Comparé à certains de ses rivaux de l'époque tombés dans un plus ou moins grand oubli, Beethoven se révèle, par delà sa puissante personnalité musicale, complexe et innovatrice, un créateur empressé à se faire connaître, bénéficiant en toute sécurité de l'appui d'un important réseau de mécénat gérant fort adroitement sa notoriété. Sa popularité bénéficie alors d'un changement très important dans les goûts musicaux auquel lui-même ne fut pas étranger, avec l'apparition des salons musicaux, l'autonomie grandissante des musiciens indépendants et l'émergence dans la noblesse d'un véritable culte de la " musique sérieuse ". Certains mythes très forts -telle l'histoire extrêmement répandue à l'époque selon laquelle Beethoven reçut des mains de Haydn l'esprit de Mozart - contribuèrent à rehausser son image et à asseoir sa réputation. Plutôt que de considérer les dons remarquables du musicien comme l'unique cause de sa renommée, ce livre provocant, battant en brèche certaines idées reçues - Beethoven aurait été méconnu de son vivant ou aurait essentiellement écrit pour le peuple - met en évidence les fondements sociaux de la notion de génie.

05/1998

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Sciences politiques

Apres l'hégémonie. Coopération et désaccord dans l'économie politique

Cet ouvrage est une étude approfondie de l'évolution de la coopération internationale concernant les grands défis mondiaux. La coopération multilatérale peut-elle se développer sans qu'existe une puissance hégémonique, comme le furent les Etats-Unis au cours des décennies qui suivirent la deuxième guerre mondiale ? Pour répondre à cette question cruciale, Robert Keohane analyse les institutions - les "régimes internationaux" - qui ont permis la coopération dans l'économie politique internationale et décrit l'évolution de ces régimes à mesure que s'érodait l'hégémonie américaine. Il bat en brèche l'idée selon laquelle le déclin de l'hégémonie des Etats-Unis rendrait la coopération impossible et considère de façon critique les théories qui présentent les régimes comme de simples instruments qui favorisent la coopération entre des acteurs étatiques égoïstes. Dans les éditions successives de son ouvrage, l'auteur aborde aussi le problème de la coopération après la fin de l'Union soviétique et le retour en force des Etats-Unis dans les questions liées à la sécurité, et passe en revue les travaux récents consacrés au sujet. Il revient sur le rôle de plus en plus important des réseaux transnationaux dans la communication et souligne l'intérêt de la théorie institutionnaliste de la coopération pour répondre aux défis posés par le changement climatique. "Robert O Keohane est de l'avis général le représentant le plus éminent du courant postréaliste aux Etats-Unis. Son influence et ses apports novateurs à la théorie des relations internationales sont mondialement reconnus, tout comme ses multiples contributions ponctuelles à l'analyse de la politique mondiale des XXe et XXIe siècles. Après l'hégémonie est une excellente synthèse de sa pensée" (extrait de l'Introduction de Mario Telo, Professeur chaire Jean Monnet de Relations internationales à l'Université libre de Bruxelles et à la LUISS de Rome).

09/2015

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Littérature française

Contes et nouvelles

LA COLLECTION : VINGT CHEF-D'OEUVRE DE LA LITTERATURE LIBERTINE ET EROTIQUE : Ces textes célèbrent tous, et avec quelle vivacité, l'amour, le plaisir et les sens. Ils prônent un authentique savoir-vivre libertin. Objets de scandale à leur époque, ils ont circulé sous le manteau, et certains ont même valu à leur auteur les cachots de la Bastille. Mais loin de se limiter à cette dimension licencieuse, ces oeuvres littéraires, dont les audaces sont transfigurées par un style et un esprit étincelants, sont porteuses d'une formidable volonté d'émancipation. La morale, les dogmes, les interdits sont battus en brèche par des auteurs qui, à quelques années de la Révolution française, prêchent l'impatience et la révolte. Diderot, Sade, Casanova, Rétif de la Bretonne, Mirabeau, Laclos, parmi d'autres auteurs moins connus, mais tout aussi importants pour la compréhension de l'histoire des moeurs et des idées, représentent une génération insolente et turbulente dont les écrits n'ont rien perdu de leur force et de leur éclat pour le lecteur d'aujourd'hui. "Enfer", mais aussi envers de notre littérature : ces titres invitent les lecteurs à découvrir, pour leur plus grand plaisir, un pan caché de l'histoire littéraire française qu'ils n'ont jamais étudié à l'école. Chacune de ces oeuvres rares, préfacée et annotée par l'un des meilleurs spécialistes de l'auteur, est présentée dans une édition luxueuse comportant un cahier de documents et de gravures d'époque. UNE COLLECTION SOUS LA DIRECTION ARTISTIQUE DE NATHALIE RYKIEL La direction artistique de cette collection a été confiée à Nathalie Rykiel, figure éminente de l'élégance parisienne et de la féminité. La créatrice a prêté son talent et son imagination pour faire de chacun de ces ouvrages un objet raffiné.

05/2011

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Littérature française

C'est une occupation sans fin que d'être vivant

A quarante ans, Anna meurt étranglée sur un chemin lors de son jogging matinal. Une mort violente et non élucidée. Issue de parents restaurateurs surmenés, elle grandit seule avec la brutale indifférence de sa mère, appelée La Duchesse. Anna combat en silence un destin qu'elle refuse. Son désir de fuir déclenchera des drames qui conduiront sa famille au bord du gouffre. Anna ne comprend rien au monde des adultes, à leur lâcheté devant la réalité. Après la noyade accidentelle de son petit frère Noé, dont sa mère la rend responsable, elle est placée chez une cousine lointaine à Paris. Anna se reconstruit chez Luce, célibataire sans enfant, dévoreuse de mâles, fumeuse insatiable, optimiste foutraque et joyeuse qui prendra en charge l'éducation de la jeune fille. Pendant quelques années, elles seront très liées. Anna va s'ouvrir au monde et espérer. Puis, dans les années 70, Anna trouve un travail et s'installe dans un appartement. Elle s'occupe, avec compassion, de son deuxième frère Edgar, pianiste qu'elle connaît à peine et qui débarque un jour chez elle. Anna découvre l'amitié bienfaisante de Lilly qui ne lui demandera rien. Elle attend le miracle qui lui permettra d'entrer dans la vie par une brèche offerte : l'amour d'un homme, sa certitude absolue. Anna intervient dans le roman avant sa mort, par le biais d'un journal dans lequel elle raconte, par fragments, des souvenirs, des sensations affleurant tels des tessons à la surface de sa vie. Elle confie ses vagabondages, teintés de panique et de désinvolture face à la douleur. Elle refusera finalement de séjourner dans sa peine, car c'est une occupation sans fin que d'être vivant.

02/2013

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Gestion des ressources humaine

Le droit à l'erreur. Les bons collaborateurs font des erreurs, les bonnes entreprises le permettent

Une tendance croissante est à la mise en avant d'échecs d'entrepreneurs. Or depuis longtemps déjà les ouvrages américains traitent du droit à l'erreur, le plus souvent même dans des livres sur l'innovation ! Sujet encore peu exploré en France en raison, souvent, de barrières culturelles fortes, nombreuses sont les entreprises qui se targuent aujourd'hui de l'accepter, mais qui ont bien du mal à l'appliquer concrètement en interne. Dans cet ouvrage, Séverine Loureiro bat en brèche les préjugés qui collent à l'idée " erreur = échec " et propose un tour d'horizon approfondi du sujet en quatre temps. - Erreur, échec, faute... l'association de ces termes peut être une des causes de la difficulté pour les entreprises d'intégrer un droit à l'erreur. Eclairage. - Ce qu'apporte le droit à l'erreurà l'entreprise, aux collaborateurs et au manager : de la stimulation de la créativité, qui mène à l'innovation, en passant par la confiance, qui mène au bien-être des collaborateurs. - Les principes d'encadrement de ce droit à l'erreur, condition indispensable pour en faire un avantage dont l'entreprise pourra tirer parti. - Le coeur du livre (50 %) : des études de cas inspirantes recueillies, analysées et structurées de sorte à faire ressortir les bonnes pratiques et facteurs de succès de dispositifs d'encadrement du droit à l'erreur. Cette partie représente aussi une entrée de lecture dans le livre, en miroir aux principes exposés dans la 3e partie. Si l'erreur est humaine, l'erreur humaine peut parfois être la conséquence d'une chaîne de dysfonctionnements managériaux ou liés aux process : ces études de cas offriront des exemples de dispositifs d'encadrement de ces deux axiomes.

06/2021

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Sciences politiques

L'invention du revenu de base. La fabrique d'une utopie démocratique

Tantôt décrié, tantôt encensé, le revenu de base apparaît comme l'une des principales utopies d'un XXIe siècle où la fin de la croissance économique, les mutations du travail et les transformations de la société nous obligent à réviser nos logiciels de pensée. Loin de n'être qu'un phénomène de mode, le revenu de base s'inscrit dans une tradition historique ancienne qui prend sa source dans la Révolution française. Une ligne de force est ainsi repérable sur deux siècles, qui alterne lueurs et éclipses, pour proposer des solutions aux défis de nos sociétés, successivement : la question agraire, la révolution industrielle et la société postindustrielle. Timothée Duverger suit ainsi la piste du droit au revenu et se concentre en particulier sur les trois grandes démocraties libérales, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Il croise tour à tour le radicalisme britannique, le socialisme utopique au XIXe siècle, les propositions de crédit social puis de dividende social dans l'entre-deux-guerres en Grande-Bretagne, le débat sur l'impôt négatif dans les Etats-Unis des années 1970, l'essor d'un mouvement européen autour de l'allocation universelle dans les années 1980, l'émergence contemporaine du débat en France, avant de terminer ce voyage par un tour du monde des expérimentations. A l'issue de cette exploration, une conclusion s'impose : le revenu de base, quels que soient sa forme, le moment ou le lieu où il est conçu, interroge toujours nos sociétés démocratiques et l'autonomie de l'individu dans une reconfiguration permanente des rapports entre l'économie et la société. Le revenu de base se présente bien comme l'une des utopies à expérimenter pour ouvrir une brèche vers le nouveau monde qui tarde à naître.

11/2018