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Amel Djabar

Extraits

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Histoire internationale

La renaissance de la Chefferie Milombè du Nord Makombé dans le littoral camerounais (XIXe siècle - 2015). Une contribution historique à la connaissance des peuples du Cameroun

L'ancêtre milombè est originaire de la région du Noun et son installation sur le site nommé Milombè de nos jours date de la fin du XIXe siècle. Cette implantation des Milombè s'est accompagnée de l'édification d'un système politique assez centralisé basé sur la chefferie. A la tête de la hiérarchie politique se trouve le Mokwanda ou Azimou. Il est assisté dans la gestion du village par un Kwebo, un Tafeu et une Mafeu. La chefferie est également dotée d'un conseil de 9 notables. La vie économique est dominée par l'agriculture : cultures vivrières (haricot, maïs, pistache et tubercules) et cultures de rente (caféier et palmier à huile). Mais la production est presque exclusivement réservée à la consommation en raison de l'absence des voies de communication. En ce qui concerne la vie sociale, l'aire socioculturelle milombè se caractérise par la croyance en un puissant esprit le Mingui. Cet esprit protège le village et procure à ses fils des bénédictions. Les danses traditionnelles sont nombreuses et la plupart ont une fonction ludique. Toutefois, les événements sanglants des années 1959-1965 ont marqué d'une tache indélébile l'histoire de Milombè. Les maquisards combattus à l'Ouest y trouvèrent refuge en raison de son relief difficile d'accès. Pour les combattre, le gouvernement déclara toute la région du Nord Makombé zone interdite aux populations civiles. Ainsi, toute la région y compris Milombè se vida de sa population. Les plantations furent abandonnées et les maisons détruites suite aux bombardements de l'armée. De 1964 à 2000, Milombè n'était plus qu'une forêt sans âmes. Il faudra attendre le 27 mai 2000, date à laquelle le chef Jean-Paul Ngassa retourna au village, pour que la chefferie reprenne vie.

04/2017

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Revues de psychanalyse

Savoirs et clinique N° 30 : Envies d'enfants. La complexite psychanalytique chez l'enfant

L'envie apparaît tôt dans la psychanalyse lorsque Freud met l'envie du pénis (penisneid) de la petite fille, préliminaire à sa future envie d'enfant, au centre du complexe de castration féminin. Il sera contesté d'abord par ses élèves femmes, comme Karen Horney qui considère que l'envie concerne les deux sexes, puis critiqué par les féministes. Pour Melanie Klein, l'envie est articulée à la pulsion de mort et ronge d'emblée le rapport du bébé à sa mère : il veut détruire les " mauvais objets " qu'elle possède et lui voler les " bons ". Lacan, qui l'a lue, met l'envie au coeur du complexe fraternel qu'il articule au Stade du miroir dès les années 30. S'appuyant sur un passage de Saint Augustin qui se remémore son invidia de son petit frère au sein de sa nourrice (" il ne parlait pas encore et déjà il contemplait, pâle, d'un regard amer son frère de lait "), Lacan évoque la rivalité et l'agressivité liées à l'identification imaginaire qui constitue le moi, et forge le terme de " jalouissance " pour exprimer la haine qui vise la jouissance de l'autre, dont le sujet s'estime privé. Il en différencie la jalousie, plus sociale, où le sujet redoute d'être dépossédé de son objet par un tiers. Si l'envie et la jalousie sont au coeur de la clinique quotidienne de l'enfant et de l'adulte, elles peuvent aussi conduire au crime. Différentes analyses de cas et d'oeuvres littéraires ou cinématographiques déclineront les variations de l'envie des enfants et leur articulation avec l'envie de leurs parents. A côté du dossier " Envies d'enfants " qui donne son titre à ce numéro, figurent des compte-rendu de livres ou de films actuels, un entretien avec un artiste, une présentation clinique et des articles sur d'autres thèmes.

11/2023

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Sociologie

Familles & diversités culturelles

Suite à des évolutions internes mais aussi externes dues à des mouvements migratoires, les formes familiales s'éloignent des caractéristiques fixes de ce que l'on appelait la vraie famille. Georges Eid s'interroge sur la double aspiration d'être libre et enraciné sans compromettre ni ses origines ni l'universalité des droits de l'homme. Kamel Arar évoque quant à lui la crise de la culture et de la famille, celle-ci devenant le repli possible lors des expériences qui confrontent le sujet à l'autre et à la différence. Catherine Labrusse-Riou et Jean Hauser s'interrogent alors sur le degré de différence à partir duquel la diversité est à prendre en compte dans les lois ou dans les décisions de justice. Par ailleurs, l'impact de la migration sur la modification de la structure familiale et de son fonctionnement relationnel est analysé par Cartes Perez Testor et Cristina Giulani. Quel réaménagement possible de la culture dans un contexte de migration ? Françoise Payen pointe l'existence de crises spécifiques dans les couples interculturels. Claude Mourne-Jacquot et Pascale Boucaud évoquent la valeur symbolique et sociale des mutilations sexuelles féminines et la réaction des droits occidentaux à l'égard de ces pratiques. Gérard Neyrand met en exergue l'exacerbation des tensions culturelles dans le mariage forcé. Marie Douris montre comment les conflits parentaux peuvent s'enkyster sur les différences culturelles et quel est le rôle possible du juge dans l'intérêt de l'enfant. Gaby Shefler évoque le retour aux fonctions traditionnelles de la famille dans les Kibboutz qui furent durant trois générations le cadre de référence, d'appartenance et d'identification. Enfin Jacques Marquet et Serge Tisseron pointent le bouleversement anthropologique provoqué par les technologies actuelles de l'information et de la communication, dans la fondation de la famille et la communication générationnelle.

03/2011

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Littérature française

Deux étés par an

Un homme et un oiseau étaient-ils faits pour se rencontrer ? Surtout si l'homme est un ancien ambassadeur des Pôles, qui fête ses 90 ans, et l'oiseau, disons plutôt, le couple d'oiseaux, deux sternes arctiques inséparables du nom de Jet et Lily. En 2048, bien des espèces, des pans entiers de notre géographie, ont hélas disparu de la planète, les brasiers enflamment l'Europe et font fuir de nouveaux migrants qui nous ressemblent. Le traité qui protège le statut particulier de l'immense réservoir d'eau douce qu'est l'Antarctique, doit être renégocié. L'urgence est absolue ! C'est alors que notre Ambassadeur, gageons que ce récit documenté est aussi une fable, décide d'affronter ce qui sera sa dernière mission : relier les deux points les plus extrêmes du globe terrestre, depuis le Groenland jusqu'au pôle sud, sur une ligne aérienne que seules les deux sternes connaissent par coeur, un tracé de glace et de haute mer, à la recherche migratoire de la lumière, de crevettes, de krill, et surtout de deux étés par an. Son Excellence va voler en leur compagnie. Pourquoi pas ! Chemin faisant, l'auteur à la manière des fabulistes, nous montre l'état de notre pauvre planète, sans jamais céder à la tentation de l'apocalypse, mais sur les ailes de Jet et de Lily, par leurs yeux émerveillés et parfois paniqués, il nous montre aussi toute la beauté du monde. S'y joindront, en une arche de Noé multicolore, un vautour géant, des perroquets au front bleu, une baleine dernière de son espèce, Amal la fille adoptive de notre Excellence, et bien des peuples du monde, aussi divers et menacés que les espèces animales.

01/2024

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Agriculture

Plutôt nourrir. L'appel d'une éleveuse

L'histoire d'une diplômée de Sciences Po devenue éleveuse de cochons noirs dans le Gers et militante, face à l'agro-business, de l'alternative du mode de vie paysan, solidaire et joyeux. Quand Noémie lui dit qu'elle élève maintenant des cochons dans le Gers, Clément décide d'aller voir de ses propres yeux. Il en était resté à Sciences Po, Hong Kong, Londres, la carrière... et il découvre son ancienne camarade, dans la ferme collective où elle s'est installée, en train d'aider une truie à mettre bas au plus froid de la nuit, il l'accompagne dans les ténèbres de l'abattoir et sous les néons de l'atelier où elle découpe les carcasses, bouchère parmi les bouchers. Clément, qui est plutôt végétarien, se pose des questions sur l'élevage à l'heure où le climat se dérègle. Témoin du corps-à-corps de Noémie avec la terre, avec l'animal, avec la vie, avec la mort, il appréhende la complexité d'un sujet trop souvent réduit au débat " pour ou contre la viande ". L'élevage qu'il voit n'est pas celui des vidéos-choc qui circulent sur Internet. Il préfigure le rôle que peuvent jouer les animaux dans un système alimentaire durable, sevré des énergies fossiles, aux antipodes d'une agro-industrie dans l'impasse. Mais, pour l'heure, les normes favorisent le modèle intensif dominant et poussent Noémie et d'autres petits éleveurs à se battre pour survivre et pouvoir continuer à travailler dans le respect du vivant, guidés par une joyeuse solidarité. Quitte à désobéir. Dans ce récit immersif, sensible et politique, les voix de Clément Osé et Noémie Calais se conjuguent pour nous emmener des cabanes à cochons au modèle de société que nous devons choisir pour continuer, demain, à nourrir nos corps et nos âmes.

02/2024

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Poésie

Les Hommes sans Épaules n°55, Dossier : Richard ROGNET & les poètes de l'Est

Ce numéro des Hommes sans Epaules est consacré à l'Est et à ses poètes autour de l'Alsace et de la Lorraine... De cette Alsace nous retenons, choix forcément restreint et non exhaustif, dans notre numéro douze poètes et non des moindres puisqu'il s'agit de l'immense peintre-poète-sculpteur Jean Hans Arp, puis Maxime Alexandre, poète juif alsacien surréaliste communiste puis chrétien (quel parcours ! ), Nathan Katz, poète dialectal méconnu, à tort, le météore Jean-Paul de Dadelsen, Claude Vigée, Joseph Paul Schneider, Jean-Claude Walter, Roland Reutenauer, Jean-Paul Klée, Jacques Simonomis le poète du Cri d'os, Germain Roesz et Gérard Pfister, poète qui a aussi développé un impressionnant catalogue, éditorial, à la magnifique enseigne d'Arfuyen, depuis 1975. Différente est l'histoire des voisins lorrains et vosgiens, qui échappent à la Reichsland Elsaß Lothringen. Outre Yvan Goll, on lira le symboliste Charles Guérin, notamment autour de sa passion pour l'Alsacienne Jeanne Bucher, Daniel Abel et Serge Basso de March, de Longwy. Puis, l'abbé Ernest de Gengenbach, le temps d'une rencontre avec Satan. On lira ensuite les trois plus hauts sommets du massif : Yvan Goll, mais aussi Henri Thomas et Richard Rognet le poète du Val d'Ajol, l'un des grands poètes de notre époque. Le poème se situe ici à la lisière du monde, du temps, du dehors et du dedans, du lointain et du proche, "là où la vie ne - distingue plus ce que tu vois dehors de ce qui - vibre en toi, comme le lieu parfait de ta naissance". Là, ou le brin d'herbe incarne tout le cosmos, en équilibre sur la foudre, le poème et la tombe...

03/2023

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Littérature française

Memoires de deux jeunes mariees. La comedie humaine

" Ma chère biche, je suis dehors aussi, moi ! Et si tu ne m'as pas écrit à Blois, je suis aussi la première à notre joli rendez-vous de la correspondance. Relève tes beaux yeux noirs attachés sur ma première phrase, et garde ton exclamation pour la lettre où je te confierai mon premier amour. On parle toujours du premier amour, il y en a donc un second ? Tais-toi ! me diras-tu ; dis-moi plutôt, me demanderas-tu, comment tu es sortie de ce couvent où tu devais faire ta profession ? Ma chère, quoi qu'il arrive aux Carmélites, le mi- racle de ma délivrance est la chose la plus naturelle. Les cris d'une conscience épouvantée ont fini par l'emporter sur les ordres d'une politique inflexible, voilà tout. Ma tante, qui ne voulait pas me voir mourir de consomption, a vaincu ma mère, qui prescrivait toujours le noviciat comme seul remède à ma maladie. La noire mélancolie où je suis tombée après ton départ a précipité cet heureux dénouement. Et je suis dans Paris, mon ange, et je te dois ainsi le bonheur d'y être. Ma Renée, si tu m'avais pu voir, le jour où je me suis trouvée sans toi, tu aurais été fière d'avoir inspiré des sentiments si profonds à un coeur si jeune. Nous avons tant rêvé de compagnie, tant de fois déployé nos ailes et tant vécu en commun, que je crois nos âmes soudées l'une à l'autre, comme étaient ces deux filles hongroises dont la mort nous a été racontée par monsieur Beauvisage, qui n'était certes pas l'homme de son nom : jamais médecin de couvent ne fut mieux choisi. N'as-tu pas été malade en même temps que ta mignonne ? ... ".

02/2023

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Littérature française

Western

« J'entends par western un endroit de l'existence où l'on va jouer sa vie sur une décision. » 

Dans une fuite éperdue vers l'Ouest, Alexis Zagner, un acteur de renom, abandonne soudainement son rôle emblématique de Dom Juan et la vie urbaine qu'il connaissait. À la manière d'un cow-boy solitaire, il semble chercher à échapper à des forces invisibles. Quelles sont les raisons de cette fuite abrupte ? Quels démons intérieurs le poussent à craindre une époque qui l'a pourtant élevé au rang de star ? Et que cherche-t-il à l'ouest du pays ?

C'est alors qu'Aurore, une femme mystérieuse, croise son chemin et semble déterminée à le retenir et à percer le voile de son secret. Pendant ce temps, une tempête médiatique se prépare, menaçant de submerger Alexis. Un duel émotionnel intense s'engage entre ces deux âmes en exil, chacun cherchant à comprendre l'autre tout en se protégeant.

Maria Pourchet nous offre un roman captivant, écrit avec une plume brillante et un humour teinté de tragédie. Elle nous invite à une réflexion profonde sur notre époque, marquée par sa brutalité, sa fragilité et ses relations compliquées avec la notion de liberté. Le livre explore également la place qu'il reste pour le langage de l'amour dans un monde en constante mutation.

Ce récit est plus qu'une simple histoire; il est une méditation sur les complexités de notre temps. Il questionne la manière dont nous gérons notre liberté et notre vulnérabilité dans une société en proie à des changements rapides et souvent violents. C'est un livre qui vous fera réfléchir longtemps après avoir tourné la dernière page, un véritable miroir tendu vers notre société et les dilemmes moraux et émotionnels qui la traversent.

08/2023

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Littérature française

Peste et Choléra

Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d'origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C'est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier. Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l'origine de la ville de Dalat, dans l'actuel Vietnam, puis il s'installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l'hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l'Institut Pasteur créé entre-temps. La science l'absorbe, il n'aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c'est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu'il reçoit l'écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n'aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894. C'est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et les personnages autour de la figure de Yersin.

08/2012

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Histoire de la population

Ripostes. Archives de lutte et d'action, 1970-1974

Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 Le " peace and love ", la culture hippie et la " libération sexuelle " ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements. Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'Etat ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires. Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ? L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au " coup de poing " sont-elles légitimes ? Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer " changer la vie " et combattre les diverses formes d'oppression ? Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ? Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres. Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard. Avec des contributions de Noël Barbe Jean Bérard Sophie Coeuré Victor Collet Xavier Crettiez Olivier Crouillebois Guillaume Denglos Eric Fournier Irène Gimenez Julien Hage Jean-François Hamel Liora Israël Laurent Jeanpierre Maxime Launay Danièle Lochak Emmanuelle Loyer Caroline Moine Emmanuel Naquet Sylvie Ollitrault Georges Palmier Nayeli Palomo Jean-Yves Potel Christophe Prochasson Tramor Quemeneur Judith Revel Isabelle Sommier Danielle Tartakowsky Pierre-Marie Terral Bertrand Tillier Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel Postface de Tiphaine Samoyault Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024

10/2023

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Romance sexy

L'aube écarlate Tome 1

Un vent d'euphorie souffle sur la capitale, la joie de vivre bruisse dans les rues, et l'envie de faire la fête exalte une jeunesse pleine d'espoir, avide de liberté et bien décidée à oublier les horreurs de la guerre. Toutefois, pour Armance Faure, impossible d'effacer de sa mémoire les désastres de ce premier conflit mondial. Elle y a perdu son père, fusillé par son régiment, après avoir été accusé de désertion sur le front. Un acte de haute trahison qui a profondément terni l'image et la réputation de la famille Faure. En charge de veiller sur sa mère dévastée et son petit frère, Armance n'a d'autre choix que d'endosser le rôle de chef de famille. Pour s'en sortir, la jeune femme de dix-neuf ans erre dans les rues et commet des vols, allant des modestes vêtements jusqu'aux objets de grande valeur. Mais, un jour, elle commet l'irréparable en dérobant une bague en or massif... Alors qu'elle pense avoir tiré le gros lot, elle découvre un symbole gravé sur le bijou : un corbeau. L'emblème d'Oswald Serendas, le chef d'un groupe de malfaiteurs qui sèment la terreur dans les rues de Paris à la nuit tombée. Avec ce vol, Armance a saboté une mission cruciale de cette organisation criminelle. Et elle devient sans le vouloir la cible d'Oswald, un homme à la cruauté sans égale, à la beauté glaciale, et dont le regard vairon glace les échines d'un simple coup d'oeil. Aucun retour en arrière n'est possible, et la voilà plongée dans un monde impitoyable, sans foi ni loi, où le sang coule à flots et où la vengeance embrase les âmes.

03/2024

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Littérature française

Tangos anisés sur plancher de verres

Quel genre d’auteur suis-je ? Une femme avec un métier d’homme qui vient de passer les quinze dernières années au cœur des fibres et des écailles mortifères puisque spécialisée dans le domaine de l’amiante et du plomb dans le bâtiment. Le fil conducteur entre mon métier et l’écriture c’est bien entendu la construction. À la place du béton, des briques et des pierres j’ai assemblé des ouvrages en empilant les mots dans des domaines imaginaires très différents, trop longtemps réservés à ma seule lecture. Aujourd’hui je me sens prête à les partager, les laisser émerger de leurs terres de solitude pour qu’enfin ils puissent rencontrer leur public. Quel est le point commun entre le tango et l’alcool ? Ils nous font danser tous les deux mais évidemment de manière extrêmement différente. Le premier est l’expression de la sensualité, de l’union entre les corps. Il prend sa source au creux des reins, remonte lentement le long de la colonne vertébrale, vibre dans la poitrine pour finir en plein cœur en y dispersant ses multiples éclats émotionnels. Le chemin du second peut se montrer aussi élégant si la danse initiée reste tout en légèreté. Il commence son mouvement sur le bout de la langue pour descendre délicatement vers le ventre avant de remonter jusqu’au cerveau pour y déposer ses baisers euphoriques. Mais attention si le tempo s’accélère et devient plus brutal avec une consommation conséquente, il montre toute sa puissance en plantant impitoyablement ses échardes dans chaque neurone faisant de votre cervelle une rivière au lit aride qui, quelques heures plus tard, chargée de l’orage de la nuit, vous laissera un goût amer au fond de la gorge et une formidable gueule de bois.

08/2018

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Les Cinq Meutes Tome 2 : Rejetée par l'Héritier

Il m'a rejetée devant toute l'Académie parce qu'il avait ses "raisons" . Dommage pour lui. Pas de retour en arrière. Rosie Le destin a fait une énorme erreur en me liant à Cadoc Collins. Il est l'héritier du Grand Alpha, je suis une glaneuse. Ma meute est constituée de voleurs, et malgré les cours sur les lois de la meute qu'on nous impose, les aristos n'ont jamais pu nous changer. Cadoc et moi ne devrions même pas nous adresser la parole dans les couloirs de l'Académie, et pourtant... Aujourd'hui, je viens d'être publiquement rejetée par le futur Alpha. Il rêve s'il pense qu'un jour j'oublierai cette humiliation. Cadoc Le destin de la Meute du Lac repose sur mes épaules. Je ne peux pas revendiquer une femelle glaneuse. La meute est au bord de la révolte, et un accouplement si controversé pourrait nous pousser dans un conflit ouvert. Mais quand les problèmes politiques seront réglés, je ferai ce qu'il faut auprès de Rosie. Elle sera toujours là quand je serai prêt, n'est-ce pas ? UNE SERIE QUI A DEJA CONQUIS LES LECTEURS (source GOODREADS) " Des âmes soeurs, une différence de classe : perfection à mes yeux. J'ai eu mal avec l'humiliant chagrin d'amour de Rosie, puis j'ai été déchirée par l'autoflagellation de Cadoc, qui se sent coupable d'avoir préféré son devoir à sa compagne. En fin de compte, il s'agit de choisir. Choisir de faire confiance, choisir sa véritable meute. Mon dieu, vous voyez pourquoi je pleurais intérieurement ? Bon sang, c'est tellement génial. " " J'ai adoré de voir un héros très jaloux, protecteur et attentionné, mais qui commet aussi des erreurs colossales. Il y a beaucoup d'angoisse dans ce livre, mais aussi des sentiments incroyables. "

06/2023

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Littérature française

La Femme fardée

À bord du Narcissus, la croisière organisée en l’honneur de la diva Dorriaccie revêt des allures de drame amoureux. Des passions secrètes se tissent au sein de la cohorte de bourgeois réunis et rompent la tranquillité mondaine. Il y a Olga Lamouroux, starlette française, dernière protégée du cinéaste Simon Béjart ; la riche Edma Bautet-Lebrêche et son ennuyeux mari Armand ; Julien Peyrat, commissaire-priseur plein de charme ; le jeune Andréas Fayard, gigolo professionnel et enfin, Éric Lethuillier, à la tête d’un journal « de gauche », accompagné par sa timide épouse Clarisse. Sous l’emprise de son mari, cette dernière tente vainement de dissimuler sa fragilité sous un maquillage outrancier. Elle est « la femme fardée » qui intrigue autant qu’elle émeut. Alors qu’Éric s’affiche publiquement en compagnie d’Olga, Clarisse succombe à la passion adultère dans les bras de Julien. La tension monte et les poses mondaines, insuffisantes à dissimuler les sentiments abjects, deviennent aussi tristes que burlesques. Scandés par des airs d’opéra, les masques tombent les uns après les autres, faisant retentir une seule question : l’orgueil bourgeois laisse-t-il une chance à l’amour ?Dans La femme fardée, c’est le drame qui affleure à chacune des pages. Sans jamais éclater, la tension est palpable et ne connait pour unique catharsis que la musique, parfois lascive, souvent violente. On y retrouve le ton enlevé et décapant de Françoise Sagan. Avec un regard amer sur les hautes sphères bourgeoises, elle offre une satire sociale au vitriol. C’est sous une lumière des plus incisives qu’on y lit les thématiques chères à l’auteur : celles de l’amour, du bonheur, et de la fragile désinvolture qui en ont fait sa gloire.

06/2011

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Ouvrages généraux

Histoire intime de la Ve République Tome 3 : Tragédie française

Dans Le Sursaut, j'ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Epoque, la gestion de "mère de famille" des années Pompidou et Giscard. C'était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j'essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des "lieux de mémoire" et éclatement concomitant de notre roman national... Mitterrand prétendait "changer la vie" en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s'est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables. Le repli s'est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n'ont pas toujours démérité. La France n'a certes pas encore touché le fond, mais elle s'est laissée aller, au point de ne plus maîtriser ni ses comptes publics ni ses flux migratoires. Sans oublier le délitement de l'autorité qui ronge nos âmes, notre industrie qui se défait, comme notre moral, et la juxtaposition des ghettos communautaires sous l'égide du "vivre-ensemble" . Ce qui n'empêche ni les plaisirs, ni les rires, ni les joies, ni les chansons de Véronique Sanson et de Francis Cabrel qui égaient notre vie, ni la nostalgie de ceux qui nous ont quittés sans jamais partir - Aragon, Barbara, Johnny Hallyday, Belmondo... Puisant dans mes carnets et le Journal que j'ai tenu pendant des années, j'ai voulu raconter comme je l'avais vécu ce temps de faux espoirs et de vraies ruptures, dans un va-etvient entre nos perceptions d'alors et notre regard d'aujourd'hui. Avec la conviction qu'il n'y a jamais de fatalité en histoire. F. -O. G.

11/2023

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Policiers historiques

Les Feux du Talion

En ce printemps de l'année 1971, un inconnu venu des forêts lointaines de l'Amazonie sème la mort aux quatre coins de la France. Ses crimes semblent toujours obéir à un même rituel car ses victimes, de jeunes adolescents, périssent toutes par le feu : tel supplicié trouvera une fin horrible sur une barque embrasée dérivant sur la Seine, un autre grillera entre des grumes de bois exotiques sur un môle du port de La Pallice, un troisième mourra entre les boiseries d'un confessionnal, au coeur d'une abbaye médiévale... L'inspecteur Abel Heme, secondé par son vieil ami Alberto Amatt, est chargé de l'enquête. Les deux hommes doivent découvrir l'identité du tueur afin de l'empêcher de finir son oeuvre funeste. Pour cela, ils devront remonter le temps et interroger le passé sanglant de l'année algérienne de 1962. En effet, les racines de ce drame remontent aux derniers soubresauts de la lutte entre les nationalistes français et le FLN aidé par l'Etat français. La tâche sera ardue car Helme et Amatt seront confrontés à un génie du crime qui semble avoir tout prévu jusque dans les moindres détails. Et la mission est d'autant plus complexe que le criminel ne paraît pas animé par de vils desseins, son objectif est au contraire teinté par la puissance d'une vision idéale de la justice... Né à Oran en 1948 dans une famille espagnole, Andrès Serrano a connu l'exode de 1962 avant de s'installer en France avec sa famille. Musicien professionnel, il est devenu professeur d'histoire à 38 ans. Son premier roman, In fine mundi, a reçu le prix Historia du polar historique en 2022.

05/2023

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Onfray

Le fétiche & la marchandise. Capitalisme & réification

Dans son nouveau livre, Michel Onfray dénonce la marchandisation des corps et des esprits comme une nouvelle forme de totalitarisme. L'auteur se fonde sur les prédictions de George Orwell et d'Aldous Huxley dans leurs deux livres les plus célèbres, 1984 et Le Meilleur des mondes, deux romans d'anticipation dont il démontre toute l'actualité à la lumière des dérives de nos sociétés contemporaines. A la multiplicité des anciennes civilisations qui ont jalonné l'histoire de l'humanité s'est substituée la volonté d'instaurer un modèle unique, monolithique : " Ce qui se prépare, écrit-il, n'est pas la bigarrure de civilisations chatoyantes, mais le bloc gris d'un monde totalisant donc totalitaire. L'horizon indépassable se trouve être désormais l'Etat total, le gouvernement planétaire, l'Empire universel. " Un monde dans lequel, ajoute l'auteur, " tout s'avérera marchandise, où tout se louera, se vendra, s'achètera, se jettera, les corps, les coeurs, les âmes, les chairs, les comportements, les désirs, les plaisirs, les addictions, les volontés. Le transhumanisme travaille à ce projet sur la côte ouest des Etats-Unis, et c'est dans ce lieu du monde que le monde deviendra un. Huxley et Orwell semblent en avoir donné la feuille de route ". Michel Onfray dépasse la seule vision théorique de la nouvelle barbarie qui s'annonce en s'appuyant sur des exemples concrets et d'autant plus saisissants qu'ils sont délibérément ignorés par les médias comme un sujet tabou. Pour lui, " cet inhumanisme vétérinaire promu par le capitalisme ", notamment en matière d'eugénisme, est déjà à l'oeuvre. Le déroulé de cet ouvrage, dont le plan est ci-joint, est suffisamment détaillé pour illustrer ce que le philosophe présente comme les étapes différentes et simultanées de la fin de l'humanisme au profit d'une déconstruction de l'homme délibérée.

09/2023

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Critique littéraire

Histoire de la guerre du Péloponnèse

Thucydide est le premier historien moderne. Né entre 470 et 460 av. J.C., à l'époque où la fin des guerres médiques consacre la victoire des Grecs sur l'Empire perse, il fut le témoin de l'extraordinaire aventure de la démocratie athénienne et de la naissance de la civilisation classique. Contemporain de Socrate, de Sophocle et d'Euripide, il assista au triomphe de la pensée et de l'art grecs. Triomphe qui ne dura qu'une génération puisque, à l'instigation de Sparte, les cités grecques entrèrent en révolte contre l'hégémonie d'Athènes. Cette guerre du Péloponnèse, qui commença en 431 pour s'achever en 404 par la Victoire de Sparte, Thucydide la raconte, saison par saison, en s'appuyant sur une documentation étonnammment exacte. Son récit, dense et sobre, exclut tout merveilleux : les raisons des guerres sont toutes humaines et le monde n'est pas guidé par le destin, mais par la volonté de puissance. Si Thucydide célèbre la grandeur d'Athènes sous Périclès en évoquant la perfection de ses institutions et les plus étonnantes réussites dans le domaine de la pensée et de l'art, il n'échappe pas à l'amer constat éphémère qui ne survit pas aux passions égoïstes et à la ruée des appétits qu'il suscite. Sa leçon n'a cessé d'être méditée, de Xénophon à Tacite, de Machiavel à Nietzsche. Cette édition ajoute à notre traduction, revue à la lumière des derniers acquis de la science, un Dictionnaire de la guerre du Péloponnèse et les réflexions qu'inspira le texte de Thucydide au grand critique Albert Thibaudet qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, rédigea sa Campagne avec Thucydide.

03/1995

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Littérature française

Le spleen du pop-corn qui voulait exploser de joie

Joy a trente-quatre ans, vingt ans dans son corps et cent ans dans sa tête. A quel moment sa prise de joie s'est débranchée ? Difficile à dire. Ces choses-là, ça arrive sans prévenir. Joy travaille dans une agence de Celebrity marketing qui connecte des talents VIP avec de grandes marques pour les auréoler de prestige. Dans ce monde d'image et de luxe mieux vaut être brillant. Mais Joy ne se sent pas vraiment de talents particuliers. Pour compenser ce côté soi-disant lambda qui la complexe, elle se met de toujours plus de pression. Elle est au bord de l'implosion, prête à tout pour ne pas montrer aux autres ses états d'âmes. La seule chose qui lui maintient la tête hors de l'eau est le toc digital qu'elle a développé par instinct de survie : à chaque fois que la pression la submerge, elle installe sur son smartphone une nouvelle application censée l'aider à performer davantage. Pour couronner le tout, voilà qu'on confie à Joy la délicate mission d'organiser un événement original pour célébrer les dix ans de l'agence. C'est ainsi qu'elle va faire la connaissance de Benjamin et de sa joyeuse petite troupe. Ils ont un mois pour relever le défi. Leur rencontre va bouleverser Joy dans ses certitudes et lentement lui ouvrir les yeux. Car ces personnages singuliers, attachants et libres ont le sourire facile, et pour se " désappliquer ", ils ne sont jamais à court d'idées. Le spleen s'éloigne, peu à peu remplacé par une irrésistible envie de se transformer. Mais attention, car un pop-corn qui éclate, ça fait du bruit, beaucoup de bruit...

10/2022

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Religion

SAINTE JEANNE DE FRANCE. La reine servante de Marie

La Reine servante... ! Puissante antinomie dont Françoise Bouchard fait usage a point nommé pour nous raconter la vie authentique d'une femme aussi prestigieuse qu'humiliée ! Fille "de petite taille et contrefaite des épaules" de Louis XI, mariée dès 12 ans à Louis XII dont elle fut l'épouse mal-aimée, puis répudiée à l'issue d'un procès infamant, Jeanne de Valois a marqué doublement l'Histoire : celle du royaume de France dont elle fut la reine éphémère, et celle de l'Église dont elle fut l'humble servante, troquant son titre de Jeanne de France pour celui de Jeanne Marienne, traduisant ainsi tout son attachement à la Vierge Marie. Fondatrice de l'Ordre de l'Annonciade, Jeanne voulut vivre la pauvreté du Povorello dans la joie : belle religion que celle-là qui veut que chacun voyant une moniale voit Marie vivant encore en ce monde ! Fondé sur les "dix plaisirs" de Marie, cet ordre de la paix et des joyeuses louanges, de l'amour tendre et attentionné, connaît à nouveau un rayonnement formidable, après avoir terriblement souffert des persécutions révolutionnaires. Il est vrai que cette règle de vie a tout pour "séduire" les âmes généreuses : celles qui par vocation font le choix radical d'une vie consacrée, comme celles qui, engagées dans la vie laïque, désirent les rejoindre sur ce chemin marial du Plaisir de Dieu en partageant leur spiritualité. Avec une telle règle de vie, Jeanne nous fait un cadeau royal : nous offrir de vivre, dans l'intimité du Christ, à la manière de Sa Mère ! Puisse ce livre contribuer à donner une impulsion nouvelle à l'un des plus beaux fleurons de nos ordres monastiques, l'Ordre de la Vierge Marie !

01/2000

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Littérature française

Vous êtes nés à la bonne époque

À quarante-deux ans, Nathalie Dumont habite, dans le quartier de la Bastille, un superbe et vaste appartement que son insolente réussite professionnelle lui a permis de s’acheter. Elle est la mère comblée d’une jeune femme de vingt-deux ans, Charlotte. En ce début d’automne 2009, Nathalie traverse pourtant la plus grave crise de son existence. Charlotte a largué les amarres vers la Californie pour mettre ses compétences au service de la juteuse économie verte. Après avoir découvert qu’il la trompait, Nathalie vient en plus de congédier Alain, l’homme qui partageait sa vie depuis six années. La rupture est d’autant plus douloureuse que Nathalie espérait concevoir avec lui ce deuxième enfant qu’elle désire avec une ardeur intacte, malgré les années qui passent. Lors d’un vernissage, elle croise le regard d’Arno – Arno Genic. Il la subjugue d’emblée. Il a vingt ans, il expose ses premières toiles. Entre petits boulots et crise du logement, il s’escrime pour vivre de son art. Il ne prête, ce soir-là, aucune attention à la nuée d’admiratrices branchées qui gravitent autour de lui, car il n’a d’yeux que pour Nathalie. Ils se revoient, ils se plaisent. Nathalie lutte, au début, contre ce coup de foudre mutuel. Seulement, chaque heure passée avec lui est pour elle un ravissement. Dans sa vie chamboulée, rien ne console Nathalie comme les conversations qu’elle entretient avec celui qui ne tardera plus à devenir son amant. La bonté intrinsèque du jeune homme, son intelligence étincelante, son humour hors du commun la bouleversent. Au-delà des mots, quelque chose les lie, de l’ordre de la sensation pure ; une intimité spontanée, qui tire sa source d’obscures réminiscences, surgies d’un passé englouti, aux confins de leurs âmes… Quelle force irrépressible les attire donc l’un vers l’autre ?

08/2011

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Course à pieds

Panard N° 4, octobre 2023 : Ultra-trail : "Seuls face à l'immensité"

PANARD #4 La Barkley, la Terminorum, Aurélien Sanchez, Stéphanie Gicquel... Ultra-trail : "Seuls face à l'immensité" La revue qui met le sport en reÌcit et les deux pieds dedans Dans PANARD, des écrivains livrent leur histoire du sport, des sportifs racontent la façon dont ils le pratiquent et le ressentent, des chercheurs analysent l'évolution de ce phénomène de société, devenu incontournable. PANARD parle de la culture du sport, de ses événements mythiques et anecdotiques, du sport du haut niveau comme de caniveau, et propose un nouveau regard sur le sport. Au sommaire de ce numéro : - Sur les chemins de halage, au rythme lent de la course à pied par Stéphanie Gicquel - Aurélien Sanchez - De la Barkley à la Terminorum, l'ultra-trail comme source d'introspection par Théo Faugère et Orane Benoit - Ronda Rousey, pionnière du MMA - Fuck the stereotype par Ianis Periac - Te laisse Club en héritage par Valentin Deudon - Basketteurs de l'ombre - Quand le rêve américain s'enlise dans la France de seconde zone par Antoine Grenapin - Le vélo et les mots - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le peloton sans jamais oser le demander par Paul Fournel - Dans la roue de Richard Virenque - Revoir Marie Blanque par Axel Puig - David Berty, face à la maladie - Remontador par Sébastien Vaissière - Deux siècles face aux préjugés- La difficile ascension du cyclisme féminin par Edwige Prompt Corpo - Ces invisibles du sport amateur - Les navétanes au Sénégal - Une prise de parole des quartiers par le foot par Christophe Blandin-Estournet - L'implantation du rugby à Toulouse - Le Midi en Capitale par Sébastien Vaissière - Manchester, le foot et la pop - Dans le sillon musical d'Eric "The King" par Claude Boli - La rubrique du sport écolo par Michaël Ferrisi

10/2023

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Non classé

Un homme si grand dans l'entrée du jour

J'écris afin de toucher de la plume l'essentiel, ce que le monde énervé ou la mort prématurée nous fait manquer. Surtout pour retenir un peu les âmes belles d'ici. Voici donc un enfant qui recherche celle de son père, afin de bien grandir. C'est un chemin entre innocence et douleurs, quand la réalité de l'absence parfois ne saute pas au visage. Ma douleur à moi n'est pas arrivée à l'heure. Elle avait déjà loupé l'annonce du décès, même les obsèques. Elle a pris son temps pour grimper jusqu'à mon coeur, beaucoup de temps, beaucoup d'années. Mon Papa est mort très tôt, un siècle avant l'éclosion de ma conscience. C'est comme ça, les véritables héros sont fragiles du coeur, ils aiment trop, ça leur fatigue les valves. J'avais huit ans et une demi-tonne d'insouciance. Après, il m'a fallu chercher, deviner, inventer : son visage, son regard, sa voix, dont il me restait si peu. Et chercher ce qui construit un homme. De mes trop rares années avec lui, et des quelques récits qui me furent offerts sur sa vie, il me reste quand même un joli fil : être un Homme, c'est être libre à tout prix. Je me suis emparé assez vite de cette formidable utopie qui amuse les enfants et encombre les adultes. Mais que la barre est haute ! Comment être digne d'un homme six fois évadé de la guerre et des camps allemands, lui qui a toujours su remonter du pire des découragements ? Au-delà de ce défi, je ne peux m'empêcher de relier son histoire à celle des évadés de l'Afrique et de l'Asie qui aujourd'hui tentent le vaste pari de la Méditerranée, et viennent frapper à notre porte, à ma porte, comme mon Papa tout perclus de faim et de neige fit le pari de frapper à la porte d'une ferme hollandaise, en janvier 1944, en se demandant qui ouvrirait.

04/2020

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Littérature étrangère

Le livre de la vie et de la mort

Depuis son arrestation, en 1937, et malgré sa réhabilitation posthume en 1956, Sergueï Klytchkov n'est plus guère mentionné comme " poète paysan ", compagnon d'Essénine. Or, c'est un merveilleux conteur que l'on va découvrir avec ces extraits du Livre de la Vie et de la Mort, une triple trilogie dont seuls trois maillons parurent entre 1925 et 1928 et qui n'ont jamais été réédités depuis 1934. La critique soviétique salua en Klytchkov un maître du récit oral et du fantastique : sa langue ouvragée et malicieuse, drageonnant en arabesques poétiques et en métaphores où la nature se marie à l'homme et le rêve à la réalité, fut d'emblée comparée à celle de Gogol. Et il est vrai que le réalisme fantastique de Klytchkov, surtout dans Le Prince du Monde, atteint aux sommets de l'art. Mais les récits initiatiques ou mythiques de Klytchkov, où des âmes simples poursuivent l'ancestrale quête de la justice, de la vérité et de l'amour envers toute la création, où un lutin des bois enseigne la réconciliation de la chair et de l'esprit, où le diable se substitue aux hommes... étaient trop insolites pour que l'incrédulité et l'intolérance ne fissent taire une voix si originale. Klytchkov savait du reste que " l'art est une chose terrible " et non un jeu... Aujourd'hui, ce conteur de l'essentiel, même lorsqu'il décrit comme nul ne l'avait fait le servage ou la guerre de 1914, est plus que jamais un conteur pour notre temps, en déchiffrant les signes du Livre du Monde et en dénonçant la dénaturation de la conscience humaine et la ruine de la nature. Avec cette traduction, complétée par une introduction qui apporte nombre de documents précieux sur Klytchkov et son époque (" Le conteur et la marâtre "), et suivie de notices sur chaque récit, la littérature soviétique s'enrichit d'un grand écrivain. Il reste à souhaiter que les trésors artistiques et spirituels de Klytchkov soient enfin rendus également au lecteur russe.

05/2002

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Littérature française

Hémoglobine

Ce livre est détonant... Des corps éventrés, des crânes qui explosent, des consciences qui étouffent, des âmes qui gémissent. Un concert d'aventures et une étonnante mutilation, ressemblant fort à l'autodestruction sociétale que l'on devine. A travers cette chirurgie ambulatoire, la violence est banalisée. Notre héros tire son épingle du jeu en faisant miroiter tous les ersatz d'une réussite sociale frelatée. Dans la bande où la loi du Talion est une devise incontournable, Aldin, le boss insatiable, se nourrira de cette violence anthropophage pour asseoir son autorité tout au long des chapitres, qui font figure de coupe-gorges. Enfant perdu de la drogue pour lequel le fétichisme de l'argent va de paire avec l'apologie de la violence, ce personnage central miné par un destin fracassant qui le hante symbolise une large frange de cette jeunesse antillaise en perdition, sans repères, déstructurée par une société moribonde et en panne. Le chômage endémique, la crise identitaire, l'imposture politique, la cherté de la vie et l'obscurantisme intellectuel... Ces thématiques resurgissent au détour des pages comme des bouffées délirantes, colorant l'oeuvre nébuleuse d'une épaisse couche noirâtre. Au détour d'un réalisme cru, l'écriture finement ciselée vient toutefois dessiner les pastels d'un romantisme douceâtre. Magie de l'amour, on oublie soudain que la Martinique est une plaque tournante de la drogue pour les cartels colombiens, et l'esprit s'envole dans l'alizé des rêves... Jean-Pierre Octavius est un auteur antillais né à Rivière-Pilote, en Martinique. Romancier, essayiste, journaliste indépendant, c'est avec un regard lucide empreint d'une sensibilité à fleur de peau qu'il nous dépeint ici un pays en butte à la réalité de la drogue. La violence, les cambriolages ou encore les équipées sauvages y sont passés au peigne fin à travers le prisme d'une émotion romanesque d'une grande densité psychologique.

10/2020

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Policiers

Tu ne verras plus

Seul sur la péniche de sa compagne Elisa, le capitaine de police Félix Dutrey broie du noir. Un soir, il reçoit la visite de sa collègue Magali, qui lui raconte une curieuse histoire. Des Peaux-Rouges costumés de pied en cap s'en sont pris aux passagers du petit train touristique de Toulouse pour les dévaliser. L'un des passagers semble avoir été agressé de manière particulièrement violente, au point qu'il a succombé à une crise cardiaque. Quant aux portefeuilles volés, ils ont été retrouvés dans une poubelle, intacts. Comme si le vol n'était pas le vrai mobile de l'attaque. Peu après, c'est Félix qui est confronté à une affaire encore plus insolite. Au départ, un mort dans une rue en cul-de-sac dans la banlieue de Toulouse. Une fois sur les lieux, le capitaine comprend qu'il ne s'agit pas d'un cadavre ordinaire. D'abord parce que la scène du crime est " polluée " par des poussières, poils et substances chimiques diverses. Nous sommes dans l'atelier d'un taxidermiste et son propriétaire, Francis Aubignac, est aussi mort que les animaux qu'il naturalisait. Le corps présente une trace de piqûre à la saignée du bras, mais le plus sidérant, ce sont les yeux... Pascal Dessaint renoue avec les enquêtes de Félix Dutrey dans ce roman qui met en scène les personnages familiers de ses précédents livres : le légiste fantasque Eusèbe Cathala, le commissaire Moncollin amoureux fou des chevaux, les collègues Magali et Marc... Au fil des histoires, Félix se complexifie, prend de l'ampleur, et se révèle de plus en plus attachant. Pascal Dessaint lui prête une plume toujours aussi juste pour parler de la cruauté des hommes, de la loyauté et de la trahison, et de l'ambiguïté de certains engagements. Errance toulousaine autant que voyage au fond des âmes, Tu ne verras plus fait entendre cette voix si particulière que l'on avait découverte avec Du bruit sous le silence.

03/2008

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Policiers

Jolie Blon's Bounce

" Le père, Quentin Boudreau (...) tenait sur son genou la main de son épouse, une petite Cajun aux cheveux sombres et au visage ravagé. Ils n'ouvrirent pas la bouche, ni elle ni lui, ne serait-ce que pour poser une question, tandis que nous leur expliquions ce qui était arrivé à leur fille, en choisissant nos mots avec soin pour en atténuer la portée. J'aurais préféré les voir exploser de rage et nous hurler des insultes, lancer des remarques racistes, n'importe quoi, en fait, qui m'aurait soulagé du sentiment qui était le mien quand je les regardais bien en face. Mais ils restèrent dignes et silencieux. Pleins d'humilité, n'exigeant rien de nous, il est probable qu'en cet instant, ils étaient incapables d'entendre l'intégralité de ce qu'on leur disait. " Pour Dave Robicheaux et sa coéquipière Helen Soileau, policiers à New Iberia en Louisiane, tout commence par l'une de ces affaires au goût amer où la mort violente d'un enfant cause une tragédie familiale. Une adolescente prénommée Amanda a été tuée de deux balles, violée et abandonnée dans un champ de canne à sucre. Puis une prostituée, fille d'un mafieux local, subit le même sort. Très vite, les soupçons se portent sur un musicien noir, le chanteur de blues Tee Bobby Hulin. Il se trouve que l'avocat de Hulin n'est autre que Perry LaSalle, qui appartient à une riche famille de planteurs de New Iberia. Les LaSalle, Dave Robicheaux les connaît, et surtout, il connaît la sinistre réputation de l'homme qui fut leur contremaître : un être sadique nommé Legion Guidry. Comme dans Sunset Limited et dans Purple Cane Rood, Dave va trouver en travers de sa route une incarnation diabolique qui semble avoir le don d'ubiquité et va hanter ses cauchemars. Peu à peu, son enquête se transforme en duel contre un véritable génie du mal...

02/2006

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BD tout public

Blacksad Tome 2 : Artic-Nation

Oldsmill, le maître de la ville, est un tigre blanc. Karup, le chef de la police, un ours blanc. Huk, l'âme damnée de Karup, un renard blanc. Avec les autres animaux à pelage immaculé, ils forment la société WASP (W pour White, AS pour Anglo-Saxon, P pour Protestant). Tous les autres habitants, de la pie noire au renard brun-roux en passant par le chat tacheté et la biche châtain, ne sont que racaille. Et si la police n'est pas capable de maintenir l'ordre des blancs, les gros bras d'Arctic-Nation, le parti raciste, cagoulés et vêtus de robes blanches, s'en chargent sans états d'âme. Ils ont les cordes et les croix enflammées qu'il faut. Dans cette ambiance pas câline, câline, Blacksad, le chat détective privé, enquête sur la disparition d'une enfant de couleur. La mère de Kyle, Dinah, travaillait comme femme de ménage chez le même Karup et, selon quelques bonnes âmes, serait au mieux avec le fils Oldsmill. Un vrai noeud de vipères dans lequel Blacksad plonge les pattes et joue au justicier prompt à griffer si nécessaire... Son seul appui, le reporter d'un magazine à scandale Weekly. Un fouille-merde qui sera utile à John. Vaut mieux. Coups bas et coups tordus vont pleuvoir comme à Gravelotte. Après Quelque part entre les ombres, son coup d'essai – et de maître –, le dessinateur Guarnido va encore plus loin dans le réalisme animalier. Les gueules, les pelages, les ramages de ses personnages leur donnent une réalité extraordinaire, et – c'est à tomber par terre –, toujours humaine. Lorsqu'ils sortent leurs crocs ou leurs griffes, ses fauves relèguent les coups de gueule d'un James Cagney au rang de caprices de garçonnet. Le plus doux des chatons est un fauve en devenir. Alors, Blacksad en colère ! Le scénario de Canales est envoûtant comme un roman de Dashiell Hammett, glauque comme un Raymond Chandler, gouailleur comme un Chester Himes. Arctic-Nation est un vrai roman noir. Très, très noir.

03/2003

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Psychologie, psychanalyse

Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi

Roi des opéras de Wagner plutôt que roi d'opérette, atteint de folie plutôt que d'excentricités romantiques, le roi Louis II de Bavière continue, plus d'un siècle après sa mort mystérieuse, d'attiser les passions. Le Bavarois de la rue s'obstine à voir dans le "dernier roi du siècle", comme le disait Verlaine, une victime politique de la Prusse de Bismarck ; les âmes romantiques et révolutionnaires vénèrent son sacrifice sur l'autel d'une société pudibonde et hypocrite ; les détracteurs de la psychiatrie enfin dénoncent le scandale de l'expertise médico-légale à travers le forfait de von Gudden. Ce livre raconte la rencontre et la mort commune du roi Louis II et de son psychiatre von Gudden. S'y trouve retracée l'histoire de la Bavière, de la dynastie des Wittelsbach, de la très libérale mais contradictoire Constitution de 1948 qui, à la manière du fameux double-lien, porte en germe quelques-uns des futurs malheurs de Louis II. L'auteur décrit ensuite avec empathie et humour la vie de ce roi excentrique, son amitié sulfureuse avec Richard Wagner, son amour platonique pour sa cousine "Sissi" et son aversion pour sa fiancée Sophie, sa passion de construire des châteaux espagnols en Bavière, sa destitution romanesque et sa fin tragique. Parallèlement revit devant nous le psychiatre Bernhard von Gudden, sa vie quotidienne, mais aussi son oeuvre de neuroanatomiste et son engagement de clinicien, propagateur de nouvelles méthodes de traitement plus libérales et humanistes. L'expertise psychiatrique, reproduite et traduite ici avec quelques autres documents de l'époque, est interprétée et replacée dans le contexte de la psychiatrie allemande du XIXe finissant. Au-delà du scandale déontologique des conditions très particulières d'une expertise non moins particulière, nous découvrons alors un document charnière de l'histoire de la psychiatrie qui fait de la maladie de Louis II le prototype de ce que Kraepelin, élève de von Gudden, appellera désormais démence précoce.

05/1998