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Robert Heinlein

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Littérature étrangère

Hallebardes

Quelques mois avant sa mort, José Saramago avait entamé l'écriture d'un nouveau roman ayant pour thème le commerce des armes et la responsabilité individuelle. Ce récit demeuré inachevé raconte le conflit moral d'Artur Paz Semedo, employé d'une usine d'armement qui, intrigué par le sabotage d'une bombe pendant la guerre civile espagnole, décide d'enquêter à l'intérieur même de son entreprise. Sa plongée dans le dédale des archives et les découvertes qu'il y fait le poussent à réfléchir sur la guerre en tant que renoncement éthique majeur de l'humanité, et sur le caractère apparemment inévitable de la violence. Cette édition comprend les notes de travail de l'auteur sur la fin qu'il envisageait de donner à cette histoire, ainsi qu'un texte inédit de Roberto Saviano, écrit pour son ami José Saramago à l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition. Un an avant son propre décès, Günter Grass, lui aussi prix Nobel de littérature, s'était joint à cet hommage en offrant quelques-uns de ses dessins consacrés à la violence et la guerre. José Saramago est né en 1922 à Azinhaga, au Portugal. Ecrivain majeur du XXe siècle, son oeuvre, qui comprend des romans, des essais, de la poésie et du théâtre, est traduite dans le monde entier. Il a reçu en 1995 le prix Camões, la plus haute distinction des lettres portugaises, et le prix Nobel de littérature en 1998. Il est décédé à Lanzarote en 2010. Traduit du portugais et de l'italien par Geneviève Leibrich.

10/2020

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Critique littéraire

Par ailleurs, exils

Toute littérature, disait Roberto Bolano, porte en elle l’exil, peu importe si l’écrivain a dû prendre le large à vingt ans ou s’il n’a jamais bougé de chez lui. Cet essai revient sur ces agents de la subversion que sont certains écrivains "hors la loi", contraints de prendre la route de l’exil, où ils deviennent des proscrits. Partant d’une réflexion sur la figure de l’étranger, toujours suspecté d’être un fauteur de rébellions et un semeur de division, Linda Lê nous invite à pénétrer dans l’univers de quelques-uns de ceux qui ont fait oeuvre extraterritoriale, qui ont été des exilés toujours en quête et qui, comme Klaus Mann, se définissaient comme les pionniers d’une civilisation universelle. Ces artistes, dont Segalen aurait dit qu’ils savent à quel point c’est par la Différence et dans le Divers que s’exalte l’existence, sont parfois étrangers dans leur propre pays. A côté d’un Gombrowicz qui a connu l’exil argentin, d’un Cioran ou d’un Benjamin Fondane qui non seulement ont quitté leur pays mais ont changé de langue, il y a tous ces exilés de l’intérieur qui ont toujours vécu une forme d’exil transcendantal. Cet essai rend hommage à ceux-là, qui ont été déplacés, transplantés, ou qui tout simplement ont fait sécession, devenant, comme Roger Laporte, Jean Améry ou Alejandra Pizarnik, entre autres, des créateurs hétérodoxes, dont l’oeuvre naît d’une dissidence envers la vie.

08/2014

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Photographes

+ Photographie - Les acquisitions des collections publiques. Volume 4, Oeuvres acquises en 2021

Chaque année, des milliers de photographies et d'objets (tirages, négatifs, albums...) entrent dans les collections publiques en France grâce à la politique d'acquisition dynamique que mènent les différentes institutions culturelles, musées, muséum, services d'archives, bibliothèques, médiathèques, artothèques, écoles d'art, Frac et Cnap. La collection +Photographie aspire à en montrer la richesse. Ce quatrième volume porte sur les acquisitions réalisées en 2021 par ces institutions -? qu'elles soient nationales, régionales, départementales ou municipales ? - et présente une sélection d'oeuvres tant patrimoniales que contemporaines. En outre, les historiens de la photographie Paul-Louis Roubert et Eléonore Challine, de la Société française de photographie, ont imaginé cette année cinq thématiques traversant les fonds de trente-cinq institutions. Des femmes photographes de renom, telles Janine Niépce, Dolorès Marat ou Bettina Rheims, à leurs confrères masculins Henri Cartier-Bresson, Pablo Roversi ou Daido Moriyama ? ; des artistes contemporains confirmés, comme Piotr Uklanski, Hélène Delprat, Agnès Geffray ou Samuel Fosso, aux photographes artisans, amateurs ou anonymes ? ; du riche fonds d'archives de l'avocate féministe Gisèle Halimi à celui de Loys Roux, prêtre et infirmier de la Première Guerre mondiale... toutes les typologies et pratiques photographiques sont ici mises en lumière dans un voyage riche en découvertes et en curiosités. +Photographie est le reflet d'une politique soutenue avec détermination dans l'enrichissement du patrimoine photographique de notre pays. Il parcourt les deux siècles qui nous précèdent pour dresser un portrait du monde, de la société, de la photographie et de celles et ceux qui la regardent et la vivent pleinement.

06/2023

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Critique littéraire

Portraits d'écrivains

" Il y a quelques années, à un journaliste qui lui demandait pourquoi il écrivait désormais si peu, Maurice Nadeau répondit que découvrir un nouvel écrivain, ou en redécouvrir un qui avait été oublié était pour lui une manière d'écrire, de continuer à écrire. Et cette déclaration - venant d'un critique-éditeur auquel nous autres écrivains, dans le monde entier, devons beaucoup -, il me semble que je pourrais la faire mienne : en raison du plaisir que j'ai toujours trouvé à conseiller aux éditeurs dont j'étais le plus proche la publication ou la republication de certains auteurs, de certains livres. je l'ai sans doute fait avec moins d'assiduité et moins d'investissement que Nadeau, de façon plus dilettante et selon mes caprices, mais le fait d'avoir contribué à des révélations ou au retour de certains écrivains est pour moi un motif de satisfaction et de joie, comme si l'accueil que les lecteurs réservent à leurs livres, c'était moi qui l'obtenais avec des livres écrits par moi. " C'est en ces termes que Leonardo Sciascia expliquait sa démarche. Qu'ils soient consacrés à des auteurs siciliens comme Brancati, De Roberto, Lampedusa, Maria Messina, ou étrangers comme Voltaire, Azaña, Jorge Luis Borges, les seize portraits - pour la plupart, des préfaces et études inédites rassemblées par Maria Andronico Sciascia qui composent ce recueil sont révélateurs de la diversité des intérêts de Sciascia et de la justesse de son coup d'œil critique et éditorial.

01/2001

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Sciences politiques

La Ve République et le monde arabe. Le désenchantement

En 1958, quand de Gaulle revient aux affaires, la France n'a plus de politique arabe. La guerre d'Algérie, l'expédition de Suez et la livraison à Israël de sa technologie nucléaire ont réduit à leur plus simple expression ses relations séculaires avec le monde arabe. Le Général rétablit les liens en restaurant la paix en Algérie et en offrant une troisième voie entre le soutien inconditionnel de Washington à Israël et l'appui de Moscou aux régimes socialisants. Mais c'est à l'initiative de Georges Pompidou que l'Europe des Neuf évoque pour la première fois, en 1973, "les droits légitimes" des Palestiniens. Si, par la suite, Paris a pu parfois faire entendre sa voix en ce domaine, c'est grâce à d'éminents ministres comme Michel Jobert, Claude Cheysson, Hubert Védrine ou Alain Juppé. Cependant, la France - pas plus que l'Europe - n'a guère pesé dans le règlement du contentieux israélo-arabe, encore moins depuis le réalignement de Nicolas Sarkozy sur Washington. Est-ce cette impuissance qui l'a conduite à se montrer trop souvent aussi affairiste et indifférente au respect des droits humains que ses partenaires dans ses relations avec les dictateurs ? Il est vrai que la donne a changé avec l'apparition de l'islamisme radical, les menaces qu'il fait peser, et, par ailleurs, avec la difficile intégration d'une immigration maghrébine dans un contexte de crise économique et de réflexes sécuritaires. La France a peut-être encore un rôle à jouer, des idées à défendre, mais lesquelles ?

10/2014

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Cinéma

Esprit de fantaisie, esprit de rigueur. La création télévisuelle selon Jean Frapat

Jean Frapat a pris la télévision comme champ d'expérimentation et comme espace de création, produisant ce qu'on peut considérer comme une oeuvre singulière, à la croisée des chemins de la littérature, du théâtre, de l'éducation populaire, du cinéma et des arts plastiques, ressaisis sous l'oeil et au risque de la caméra. Digne compagnon du Service de la recherche de Pierre Schaeffer, il est parvenu à établir un équilibre entre une réflexion sur le langage télévisuel et les impératifs économiques de l'industrie des médias. Cet essai met en évidence la dimension transdisciplinaire de ce travail. Il rassemble des témoignages de collaborateurs et d'amis tels que Michel Hermant, Claude Guisard, Claude Villers, qui formulent une analyse fine de l'univers anachronique de Jean Frapat, tout en retraçant une autre histoire de la télévision, savante et populaire, celle que décrivait Roberto Rossellini dans ses écrits, ou que François Mauriac célébrait dans sa critique télévisuelle. Il propose aussi des contrepoints inattendus : des artistes contemporains - Vincent Labaume et Olivier Bardin - reviennent chacun à leur manière sur l'influence de Frapat sur leur parcours et leur travail. Enfin, Pascale Cassagnau traque les homologies entre la production de Frapat et les oeuvres d'artistes comme Matthieu Laurette, Gianni Motti et Valérie Mré-jen - témoignages de l'influence méconnue d'une certaine télévision sur la création contemporaine. Cet ouvrage est illustré par l'écrivain et artiste Vincent Labaume, qui fut lui-même producteur à France Inter, et qui propose une relecture de l'univers de Jean Frapat et un hommage à son oeuvre.

01/2020

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XVIIe siècle

Richelieu

Peu d'hommes d'Etat ont eu les honneurs de la légende comme Richelieu. Il semble s'en amuser d'ailleurs, le grand manipulateur des Trois Mousquetaires, qui contemple le monde du haut de ses portraits d'apparat, comme s'il nous défiait de regarder sa vie de plus près. Françoise Hildesheimer retrace la carrière tâtonnante qui conduisit Armand Jean du Plessis à devenir, à trente-sept ans, le lieutenant de Louis XIII. Au service de ce roi méfiant et jaloux de son pouvoir, Richelieu mit l'énergie extraordinaire qui faisait dire à Malherbe qu'en lui, quelque chose "excédait l'humanité" : jusqu'à sa mort, en 1642, il s'employa à combattre les intrigues de la Cour, à imposer l'obéissance aux Grands du royaume, à déjouer les complots, à réinventer une politique d'alliances, pour établir la gloire de Louis et faire naître la France moderne... C'est bien un homme, pourtant, et non un héros ou un démon, que ce livre nous invite à découvrir : un homme vieilli avant l'heure, aux nerfs fragiles, que la peur de la disgrâce ne quitta jamais, tant le ministre tout-puissant se savait suspendu à la faveur, flottante, du roi ; un homme habité par le goût de l'action et le culte de la raison, mais aussi par une foi sincère. N'en déplaise aux faiseurs de légendes. Cet ouvrage a reçu le 1er prix Gobert de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (2005) et le prix Madeleine Laurain-Portemer de l'Académie des sciences morales et politiques (2005).

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Italie

Les hommes de Mussolini

Les hommes du Duce, ou l'histoire collective d'une fidélité trahie. Auteur d'une très remarquée Histoire du fascisme, Frédéric Le Moal poursuit son travail d'analyse et de compréhension du fascisme italien avec cette série de portraits des principaux compagnons de Mussolini. Peu connus du grand public, ces hommes entourèrent et servirent le Duce avec une ferveur quasi religieuse, tels des disciples vénérant le fondateur de l'Italie nouvelle. Ils furent les protagonistes en chemises noires des violences de l'après-guerre, les acteurs de la Marche sur Rome, les architectes de la dictature, les penseurs de l'idéologie fasciste, les maîtres d'oeuvre d'une diplomatie originale. Beaucoup venaient des rangs du socialisme italien, d'autres du nationalisme. Tous communièrent dans le culte du dictateur, qui exerçait sur eux une sorte de sortilège et ne cessait de les dresser les uns contre les autres dans une sanglante émulation. Pourtant, une majorité d'entre eux se retourna contre lui quand les désastres de la Seconde Guerre mondiale précipitèrent l'Italie dans l'abîme. Les hommes de Mussolini le trahirent, y compris son propre gendre, avec un courage que n'eurent ni les séides de Hitler ni ceux de Staline. C'est cette histoire d'une fidélité rompue que raconte ce livre à travers la vie de quinze personnages au destin particulier. Soit Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Giuseppe Bottai, Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi, Michele Bianchi, Costanzo Ciano, Galeazzo Ciano, Augusto Turati, Achille Staraci, Giovanni Gentile, Luigi Federzoni, Pietro Badoglio et Alessandro Pavolini.

09/2022

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Poésie

La nuit amère

Dix suites composent ce livre : " Creuse-nous ", " Ce que disent peut-être les mains ", " Quinze traces à peine visibles ", " Les feuilles le savent bien ", " Voyelles pour Anise ", " Tombeau pour la unième nuit ", " Sept ou la face cachée du dé ", " Des poèmes que les oiseaux ont bus ", " Une trace scintille dans le vide ", " Des poèmes émiettés ". Les dédicaces de ces différences suites précisent le paysage mental dans lequel elles se situent : Paul Celan, Roberto Juarroz, Anise Koltz, Salah Stétié, Fernand Verhesen. Une galaxie de poètes venus de cultures très différentes, que caractérisent tous pourtant un même souci de l'intensité et de la brièveté. Les poèmes de ces dix suites s'inscrivent eux aussi dans cette recherche, mais y ajoutent une dimension paradoxale qui apparaît déjà dans leurs titres : celle du jeu. " Sept ou la face cachée du dé ", ce titre est révélateur. Car les chiffres ne sont pas que sur les dés, ils sont aussi dans le nombre des traces, dans le nombre des voyelles, dans le nombre des nuits. Et ce ne sont pas seulement les dés qui ont à nous dire leurs secrets, mais les mains, les feuilles, les oiseaux, les traces, les miettes. Ce secret, nous ne pouvons l'entendre. Le poème multiplie alors les interrogations pour essayer de l'obtenir. Mais les interrogations, on le sait, n'obtiendront pas de réponses et il n'est d'autre issue que de faire des suppositions : " peut-être " devient alors le mot clé qui ouvre dans le réel l'immensité des possibles. Comme un jeu d'allusions infiniment démultipliées.

05/2023

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Comptabilité

McKinsey 7S framework. Zwiększenie wydajności biznesowej, przygotowanie do zmian i wdrożenie skutecznych strategii

Zrozum podstawy Ramy 7S McKinseya (znanej równiez jako 7S i 7-S Framework) w zaledwie 50 minut dzieki tej praktycznej i zwiezlej ksiazce. Rama 7-S to narzedzie diagnozy organizacyjnej, które przedstawia elementy skladowe firmy wizualnie, w postaci atomu. Wykorzystywana jest w szczególnosci w zarzadzaniu srednimi i duzymi przedsiebiorstwami oraz w zarzadzaniu zmiana. Jest to narzedzie wizualne, które jest bardzo latwe w uzyciu i zastosowaniu, co pomaga wyjasnic trwala popularnosc ramy. W tej ksiazce znajdziesz poreczne wprowadzenie do 7 S modelu : strategii, struktury, umiejetnosci, wspólnych wartosci, stylu, systemów i personelu. Oprócz tego, ze dowiesz sie, jak identyfikowac te czynniki za pomoca ramy, przeanalizujesz rzeczywiste studia przypadków, dowiesz sie o wadach narzedzia, w tym o jego abstrakcyjnym charakterze, i poznasz modele pokrewne, takie jak diagramy przeplywu i arkusze procesów. O ramie McKinsey 7S Framework : McKinsey 7S Framework zostal po raz pierwszy przedstawiony w latach 80. w artykule zatytulowanym Structure is not Organization, autorstwa Roberta Watermana, Thomasa Petersa i Juliena Philipsa. Zaklada on ponowne przemyslenie calej organizacji przedsiebiorstwa, a nie tylko dostosowanie tego, co juz jest robione. Jego unikalna struktura atomowa i wykorzystanie prostego mnemotechnika ulatwiaja zapamietanie koncepcji i wizualizacje struktury jej siedmiu elementów, przyczyniajac sie tym samym do slawy i dlugowiecznosci modelu. W tej ksiazce odkryjesz, w jaki sposób McKinsey 7S Framework moze ci pomóc, nauczysz sie identyfikowac zaleznosci w miejscu pracy i wykorzystasz uzyskane wyniki do znacznej poprawy efektywnosci firmy. Jasne wyjasnienie korzysci i potencjalnych wad metody, omówienie praktycznego studium przypadku oraz wprowadzenie do pokrewnych modeli da ci narzedzia, których potrzebujesz, aby dostosowac podejscie do swojej sytuacji.

01/2023

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Généralités

Egéries et conseillers de l'ombre. Dans le secret des princes

Dans le théâtre politique, conseillers de l'ombre, égéries et mentors travaillent dans le secret et se tiennent derrière les puissants. Charles Zorgbibe leur consacre quatorze portraits qui les placent en pleine lumière. Qui sont-ils, ces conseillers de l'ombre qui tirent les ficelles et façonnent des destins ? De l'extravagant Jean-Baptiste Cloots, baron prussien et porte-parole de la Révolution française, à Chamfort, la "tête la plus électrique" que Mirabeau ait jamais connue, en passant par Barras, le "vicomte jacobin" , Louise de Prusse, l'héroïne romantique qui défia Napoléon ou Adélaïde d'Orléans, "l'esprit gardien" de Louis-Philippe et jusqu'à Madame de Staël qui imposa Talleyrand, leurs noms sont familiers. Mais combien de ces existences demeurent teintées de mystère ? Comme celle de Louis-Nathaniel Rossel, parti rallier la Commune de Paris, ou de T. E. Lawrence, agent britannique au Caire et stratège de la révolte arabe. Ou encore de Michel Jobert, Pierre Lazareff, Georges Mandel ou William Hechler, le chapelain anglican qui voulait reconstruire le temple de Jérusalem. Qu'ils assurent l'éducation des princes ou qu'ils chuchotent à leur oreille, voici les mentors, égéries et conseillers de l'ombre dévoilés par cette magistrale galerie de portraits qui nous invite dans les coulisses de l'histoire. Ancien professeur à la Sorbonne, recteur de l'académie d'Aix-Marseille et doyen de la faculté de droit de Paris-Sud, Charles Zorgbibe a publié de nombreux ouvrages dont Talleyrand, Les Eminences grises et dernièrement Entre despotisme et démocratie aux Editions du Cerf.

04/2024

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Droit

Le marché du mérite. Penser le droit et l'économie avec Léonard Lessius

Dans un contexte marqué par la mondialisation des échanges commerciaux, l'essor des places boursières et des bouleversements politico-religieux profonds, le théologien jésuite Léonard Lessius (1554-1623) fera figure d'"Oracle des Pays-Bas" parmi les marchands, banquiers et princes cherchant à s'orienter dans ce nouveau monde. Son principal ouvrage, Sur la justice et le droit (De iustitia et iure, 1605), gagnera rapidement le statut d'ouvrage de référence par la lucidité de ses analyses économiques et sa fine maîtrise de la technique juridique. Influencé par le renouvellement de la théologie développé à Salamanque, Lessius relaye la pensée économique des scolastiques tout en jetant les bases du libéralisme moderne. Ce livre propose de revisiter l'héritage de ce célèbre méconnu de l'histoire de la pensée économique tout en élucidant ses fondements juridico-théologiques. Très bon étudiant, mais d'origine rurale modeste, Lessius reçut une bourse qui lui permit d'étudier au collège d'Arras, à Douai et à Louvain où il termina bril-lamment le cours de philosophie en 1572. La même année il entra dans la Compagnie de Jésus. A la fin des premières années de formation religieuse il enseigna la philosophie au collège d'Anchin à Douai et après son ordination sacerdotale (1582) fut envoyé à Rome pour des études plus poussées en théologie sous la direction des meilleurs maîtres de l'époque, Francisco Suarez et Robert Bellarmin. De retour en son pays, il fut nommé professeur de théologie à l'Université de Louvain, où il résida jusqu'à sa mort Lessius est donc surtout connu pour son traité Sur la justice et le droit de 1605, qui fut réimprimé une vingtaine de fois durant le seul XVIIe siècle. C'était la première fois qu'un théologien étudiait sérieusement les problèmes moraux soulevés par l'économie et la finance. Lessius se rendit à Anvers, alors une ville en pleine expansion économique, pour y étudier sur place comment les banques et le commerce moderne fonctionnaient. La compétence qu'il acquit dans ce domaine – une chose rare parmi les clercs de l'époque – donna un poids considérable aux solutions qu'il proposait aux problèmes soulevés. Aujourd'hui encore les historiens de la vie économique admirent la subtilité de ses analyses.

11/2019

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Histoire de France

D-Day & Bataille de Normandie : 100 jours pour la liberté

Le 6 juin 1944 scelle à jamais le destin de la Normandie. Avec le Débarquement des Alliés sur les plages de la Manche et du Calvados, l'opération Overlord amorce la libération de l'Europe soumise au totalitarisme du IIIe Reich. Le Débarquement en Normandie reste l'opération combinée la plus audacieuse de la Seconde Guerre mondiale, car durant quatre années d'occupation, Hitler a mobilisé des moyens considérables pour bâtir le Mur de l'Atlantique. Sur 2 500 km, de la Norvège à la frontière franco-espagnole, 15 000 bunkers constituent une barrière défensive réputée infranchissable. Pour-tant, le Mur de l'Atlantique, inachevé en juin 1944, possède des failles. Malgré son gigantisme, il résiste quelques heures seulement, incapable de repousser l'Armada qui déferle sur les plages normandes à l'aube du 6 juin. Les Alliés ont préparé le Débarquement en intégrant une in ? nité de détails pour maîtriser l'effet de surprise et le rapport de forces. L'e ? ort de guerre des pays engagés a permis d'obtenir cette supériorité navale et aérienne indispensable à la réussite du D-Day. Mais le Débarque-ment mobilise aussi une intelligence stratégique et technologique engageant le renseignement et le génie. L'opération Fortitude parvient à duper l'état-major allemand, et le port artificiel d'Arromanches, lui aussi construit dans le secret, reste à ce jour un modèle d'ingéniosité. Le D-Day est décisif, mais il n'est que la première phase de l'o ? ensive. Si la scène ? nale du Jour le plus long, où l'on voit Robert Mitchum allumer son cigare sur la plage, suggère que le succès est acquis, il n'en est rien. La Bataille de Normandie, qui se prolongera pendant 100 jours, ne fait que commencer. Dans cet ouvrage Frédéric Patard retrace méthodiquement la chronologie du Jour-J et la dif ? culté de concrétiser l'o ? ensive jusqu'à son dénouement avec la fermeture de la poche de Chambois. Il apporte aussi de nombreux éclairages sur la stratégie, la sale guerre, les bombardements des villes normandes, les ? gures emblématiques et les héros du quotidien, sans oublier la reconstruction d'une région dé? nitivement marquée par l'Histoire.

05/2019

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Histoire ancienne

Château et pouvoirs en Champagne. Montfélix un castrum comtal aux portes d'Epernay

Situé sur un éperon, à proximité d'Epernay, le château de Montfélix (Chavot-Courcourt) a bénéficié de 1983 à 1995 d'une fouille programmée, assortie d'une enquête approfondie et élargie dans les sources écrites. Faits rares et propices à la mise en oeuvre d'un programme de recherche, on possède son acte de naissance et son occupation a été relativement brève. Linéairement composé, à son apogée, de deux mottes que séparent un rempart de barrage et une basse-cour, il est érigé en 952 par l'un des ancêtres des comtes de Champagne, Herbert, comte d'Omois, alors associé à son frère, le comte Robert, et il est abandonné dès le début du XIIIe siècle. Peu de monographies de châteaux comtaux du Moyen Age central ont été publiées à ce jour, surtout lorsque, comme c'est le cas ici, elles donnent une part majeure aux structures des Xe, XIe et du début du XIIe siècle, de telle sorte que nos connaissances en la matière demeurent fortement lacunaires. Deux thématiques majeures structurent l'exposé. La première traite du bâti et de ses caractéristiques morphologiques et fonctionnelles, au sein des espaces qui lui sont dédiés. Les huit phases de construction et d'occupation rendent compte de la mise en oeuvre progressive des fortifications et des diverses maisons nobles et annexes, qui jonchent le site. Complétées par un examen du mobilier, elles éclairent le sens de l'évolution et aident à en décrypter les ressorts. Intrinsèquement liée à la précédente, la seconde thématique élargit la focale. Elle est centrée sur l'étude des liens entre château et pouvoirs à grande et à petite échelles. Au niveau hexagonal, c'est de la genèse de la principauté " champenoise " dont il est question, et du rôle qu'y joue, à sa modeste échelle, Montfélix du Xe au XIIe siècle. Au niveau microrégional et local, la publication traite de l'impact du château et de sa châtellenie dans la structuration des hommes et de l'espace puis, à partir du XIIIe et plus essentiellement des XIVe et XVe siècles, est abordée la question de ces pôles d'habitat que l'on qualifiait jadis de " villages désertés " ; une appellation qui ne convient plus guère.

02/2019

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Littérature étrangère

Mouvement sans fin

Vers 1860, dans sa modeste ferme du Canada britannique à peine gagnée sur la forêt, Robert Fraser est obsédé par sa recherche du mouvement perpétuel. Il a lu tous les écrits d'autres chercheurs, il connaît leurs réussites et leurs échecs ; il a fabriqué autour de sa maison de multiples automates que le vent anime ; mais, surtout, il a construit peu à peu une machine des plus compliquées, reliée à une grande roue que fait tourner la rivière. Tous ses essais, tous ses calculs tendent à couper un jour le contact entre la roue et la machine, celle-ci continuant à fonctionner de son propre mouvement. Ces longs travaux nécessitent plus de temps et d'argent que n'en possède un pauvre fermier. Sourd aux reproches de son épouse, aux doutes de ses voisins, il s'obstine pourtant, surtout après avoir trouvé sur ses terres les restes d'un animal préhistorique. Sera-ce la fortune ? La considération que lui porte un érudit de Toronto, passionné par les mêmes théories, lui permet d'exhiber dans les villes le monstre reconstitué. Mais la véritable bénédiction s'offre le jour où des myriades de pigeons s'abattent sur les arbres de sa ferme : famille, voisins, équipes venues de très loin s'emploient à capturer, à plumer, à emballer, à expédier cette viande précieuse, tout cela dans le bruit, la puanteur, une sorte de folie épique et sauvage que le style nous restitue par sa vigueur et sa candeur, sa gaucherie très volontaire et très savante. C'est une vaste fresque de kermesse flamande, des scènes de carnage et de désordre dont les résultats financiers permettront à Fraser de bâtir la maison de ses rêves et de perfectionner interminablement sa machine. Pourra-t-il lui donner un jour cette autonomie qui l'obsède ? Le désastre final laisse sa foi inébranlée. Il traverse, imperturbable, les épisodes burlesques ou pathétiques, les chagrins familiaux, la disparition de son fils repris par la forêt. Une vie entière dominée par une pensée généreuse, quel plus bel accomplissement pour un homme ? Mais, du planétarium que Fraser a construit dans l'espoir de l'associer au succès de sa machine, seule une planète sera retrouvée après la conflagration, et c'est la lune.

10/1985

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985

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Religion

Saint Alphonse de Liguori

Le XVIIe siècle a donné des saints illustres à l'Eglise : François de Sales, Jean Berchmans, Robert Bellarmin, Vincent de Paul, Marguerite-Marie... Le XVIIe siècle paraît plus pauvre en saints illustres, tel Louis-Marie Grignon de Montfort. On est tenté de penser que ce siècle, dit des Lumières en raison de sa sape de la civilisation chrétienne et traditionnelle, a limité la diffusion de la grâce dans la vieille Europe - excepté la grâce du martyre puisqu'il a persécuté, dès 1789, les chrétiens. Mais voici une figure qui corrige cette idée : Alphonse, de la famille noble de Liguori. Une enfance dévote à Marie, un métier d'avocat exercé avec succès, ainsi commence la vie d'Alphonse. Mais brusquement il fait ses adieux au barreau et s'adonne à la prière, aux macérations et au soin des malades. Alphonse se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre en 1726, il se dépense auprès des infirmes lors d'une épidémie à Naples. Il pose les fondements d'une congrégation dévouée à l'apostolat auprès des paysans : ce sera l'institut du Très-Saint-Rédempteur - les rédemptoristes. Il entraîne ces religieux sur la voie de l'amour de Dieu. Car Alphonse de Liguori ne fait pas partie de ces parfaits chrétiens dont la sainteté reste dans l'ombre : la sienne nous éblouit, indéniable, déferlante comme une vague qui emporte tout autour d'elle. On découpe des morceaux de ses vêtements à son passage dans les rues. En 1762, il est contraint d'accepter l'évêché de Sainte-Agathe-des-Goths, en Campanie. Mgr de Liguori y multiplie les missions populaires. Puis s'accumulent les souffrances physiques et les croix de toutes sortes ; le croira-t-on ? Il est expulsé de la congrégation qu'il a fondée. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la rédaction d'ouvrages de théologie ou de vie spirituelle, qui aujourd'hui se trouvent dans tant de bibliothèques de foyers chrétiens. Voici, racontée par un rédemptoriste à la plume passionnée, la vie de l'auteur des Gloires de Marie et des Visites au Saint-Sacrement, un géant de l'Eglise, en Italie, au siècle de Voltaire.

11/2020

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Sciences politiques

Nom de code : M

Ses amis l'appellent Max. Mais ses collègues du MI5, le service britannique de contre-espionnage, ainsi que les agents doubles au sein de son réseau tentaculaire le connaissent mieux sous le nom de "M". Saviez-vous que M a vraiment existé ? Le mythique patron de l'Intelligence Service dans James Bond, incarné tour à tour à l'écran par Bernard Lee, John Huston, David Niven, Edward Fox, Robert Brown, Judi Dench et Ralph Fiennes, s'inspire de l'amiral John Henry Godfrey, et notamment de l'officier traitant Maxwell Knight dont le nom de code est l'initiale "M". La vie de Maxwell Knight est un vrai roman. Amateur de jazz et passionné d'animaux - il a vécu quelque temps avec un ours, un bouledogue et un babouin -, il est aujourd'hui connu comme étant le meilleur officier traitant que le MI5 ait jamais engagé. Sa force : avoir réussi à créer un réseau d'espionnage hors du commun. Il fut le premier à se rendre compte des avantages indéniables à recruter des femmes et reste l'un des artisans principaux du démantèlement des mouvements fascistes britanniques durant la Seconde Guerre mondiale ! M est devenu un maître espion d'exception grâce à sa capacité hors norme à transformer " Monsieur Tout-le-monde " en un agent intrépide. L'auteur révèle dans ce livre, pour la première fois, le nom et l'histoire de ces hommes et femmes qui, sous l'égide de M, prirenttous les risques en infiltrant les organisations politiques les plus dangereuses. Jusqu'ici, leurs identités étaient restées secrètes. La publication de ce livre rend enfin hommage à ces personnes courageuses qui ont su faire passer avant toutes choses l'intérêt de leur pays. Grâce à de nombreux documents récemment déclassifiés, des archives provenant de la famille de Maxwell Knight et de nombreuses interviews d'anciens agents et de leurs proches, ce livre nous fait pénétrer dans l'univers obscur de l'espionnage au temps de la lutte contre le fascisme et de la peur du communisme et lève (enfin) le voile sur un maître espion mythique aussi brillant qu'énigmatique !

10/2018

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Théâtre

Comédies. Volume 2, Le marchand de Venise ; Les joyeuses commères de Windsor ; Beaucoup de bruit pour rien ; Comme il vous plaira ; La nuit des rois, Edition bilingue français-anglais

Le comique chez Shakespeare (1564-1616) ne se réduit pas aux comédies. Qui ne se souvient par exemple de la scène des fossoyeurs dans Hamlet ? C'est que Shakespeare, contrairement aux classiques français, a toujours pratiqué le mélange des genres et des styles. C'est précisément dans cette liberté d'inspiration que réside, pour nous, sa modernité. Aussi n'est-ce pas sans un peu d'artifice que la tradition réunit les dix pièces présentées ici sous le nom de comédies (de même qu'elle distingue dix tragédies, dix pièces historiques et huit tragi-comédies). Le comique de Shakespeare, même dans ses comédies, est essentiellement multiforme. Les pièces, écrites vraisemblablement entre 1591 et 1601, diffèrent tant par leur construction que par leur thématique. S'il fallait leur trouver un dénominateur commun, ce serait peut-être la découverte émerveillée de l'amour par des héros jeunes, non encore entamés par la vie. Ce sont les premiers émois d'une toute jeune fille, à qui sont encore épargnées la jalousie possessive, la passion frénétique et la satiété ; la trahison est déjà possible mais le sexe reste généralement promesse et espérance. Le sentiment amoureux, dans la comédie shakespearienne, reste affaire de "cour" : "courtiser" et "courtoisie" sont liés, même par antiphrase, lorsqu'il s'agit d'apprivoiser une mégère. D'où ces aveux d'une tonalité typiquement shakespearienne entre le sanglot et le fou rire. Les comédies de Shakespeare nous font constamment passer de l'émotion à l'étonnement et de la poésie à l'ironie. Robert Kopp. Cette nouvelle édition bilingue des Ouvres complètes de Shakespeare comportera huit volumes : deux volumes de "Tragédies" et deux volumes de "Pièces historiques" ont déjà parus ; deux volumes sont consacrés aux "Comédies" et deux volumes contiendront les "Tragi-comédies" et les "Sonnets". L'édition des "Comédies" est placée sous la direction de Gilles Monsarrat, connu pour ses travaux sur Shakespeare et le théâtre élisabéthain. Les traductions sont dues à Victor Bourgy, Michel Grivelet, Jean-Claude Sallé, Léone Teyssandier, Pierre Spriet, Jean Malaplate, Sylvère Monod, qui sont également responsables des présentations et des notes.

10/2009

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Histoire de France

Les grands discours parlementaires de la Ve République

Il peut sembler paradoxal de consacrer un ouvrage aux grands débats parlementaires de la Cinquième République, un régime précisément fondé pour en finir avec les excès du parlementarisme. Mais le paradoxe n'est qu'apparent, tant il est vrai que le général de Gaulle et Michel Debré n'ont jamais remis en question la nécessité d'un dialogue fécond et animé entre les pouvoirs. Si le parlementarisme a été rationalisé, il n'en est pas moins conservé sa capacité de produire discours, débats, incidents et polémiques. En dépit de la présidentialisation du régime, en dépit de la discipline de parti, de la médiatisation réductrice et de la technocratisation des enjeux, la scène parlementaire est restée l'un des lieux essentiels du politique. Outre les déclarations de politique générale, certains discours semblent incontournables, celui de Michel Debré défendant en décembre 1959 sa loi de financement de l'enseignement privé ; celui d'Edgar Faure, ministre de l'Éducation nationale, présentant en juillet 1968 sa réforme de l'enseignement supérieur ; celui de Robert Badinter, ministre de la Justice, sur l'abolition de la peine de mort en septembre 1981... Mais la prépondérance de l'exécutif ne doit pas faire oublier la part de l'initiative parlementaire ; ; comme l'illustrent les discours de Lucien Neuwirth en faveur de la contraception, en juillet 1967, ou de Christiane Taubira visant à faire reconnaître l'esclavage comme un crime contre l'humanité, en février 1999. C'est encore dans la critique, voire dans la polémique, que peut s'exprimer la créativité rhétorique des parlementaires. Parmi ces grands discours d'opposants, citons celui de Paul Reynaud contre la révision constitutionnelle d'octobre 1962, celui de Pierre Mendés France condamnant la politique économique et sociale du gaullisme en mai 1967, celui de François Mitterrand contre Jacques Chirac en octobre 1976, celui de Jacques Chirac contre le projet Savary en mai 1984, ou encore le réquisitoire de Philippe Séguin, contre le traité de Maastricht en mai 1992. Si la technicité et l'expertise ont tendance à prendre le pas sur l'escrime oratoire et sur le plaisir de la délibération ; les discours sélectionnés dans ce recueil recèlent une qualité littéraire intrinsèque.

11/2006

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Histoire de France

Les pendules à l'heure

L'ami, le confident de Céline, remet les pendules à l'heure pour nous raconter ce que fut la réalité de la vie sous l'Occupation, les trahisons, les bassesses, l'héroïsme, le courage ou les mensonges qui nous firent tant de mal. Pierre Monnier nous décrit aussi avec brio les événements qui ont précédé le 10 mai 1940 : la trahison anglaise, le jeu des communistes, la lâcheté des dirigeants français... Tout cela, non seulement il l'a vécu, mais il le raconte avec sa verve accrocheuse et il dévoile les rôles tenus par certains, leur double jeu, leurs compromissions. Après un tel livre, les prébendiers de la Résistance ne sortiront pas indemnes de soixante-dix années de mensonges et de falsifications de l'Histoire. Les pendules à l'heure : un livre à découvrir d'urgence pour faire taire les assassins de la mémoire. Lire Pierre Monnier, c'est aussi entrer dans l'intimité d'un témoin de l'histoire qui fut l'ami ou le confident des grands noms du XXe siècle : Louis-Ferdinand Céline bien sûr, qu'il fut le premier à oser rééditer après-guerre, mais aussi Robert Brasillach, Thierry Maulnier, Kleber Haedens, Charles Maurras, Léon Daudet et bien d'autres. Grâce à Pierre Monnier, un grand nombre de mensonges volent en éclats, des évidences s'imposent, et l'adversaire principal surgit au grand jour, comme le cloporte que l'on découvre en soulevant une pierre. Il rapporte ce qu'il a observé avec une claire objectivité, sans concessions et dans la langue la plus directe. Il porte sur les hommes et les faits le regard le plus pénétrant, le plus révélateur et donne ainsi une vision authentique de ces années de fer, de feu et de sang qu'il libère de tous les mensonges dont elle est grevée par ceux qui s'acharnent à mettre le peuple de France en "condition". Ce livre de l'honnêteté historique est, par voie de conséquence, le plus irritant pour les groupes de pression qui prétendent réduire notre mémoire à une perception limitative, réductrice et manichéenne. Les Pendules à l'heure, c'est l'arme au service de chaque Français pour une intrépide libération de la mémoire et du jugement...

10/2017

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Littérature française

Sur le sentier de la reussite.. Roman d'aventure en 2 grands chapitres

Sur le sentier de la reussite... du village Bouche B d'où sont originaires Essono, Malota, Rosa, Rebecca, Oumarou, Djakass et Salaka se trouvent plusieurs obstacles malgré l'étroitesse du chemin c'est une véritable dépravation même de l'unité nationale. Vae solo (malheur à l'homme seul) disaient les anciens ! Quant aux tribus, le danger aujourd'hui apparent est néfaste. Nous sommes convaincus que les tribalités conduisent par leur dynamisme à la fécondation des nationalismes qui peuvent à la fois jouer en faveur ou en défaveur du panafricanisme. Mais, en ce qui concerne le tribalisme, nous aimerions savoir en réalité ce qui conduit les porteurs de ses germes. En réalité, la structuration d'une société comme la nôtre devrait être tendue par une transcendance permanence. C'est-à-dire que l'homme devrait dépasser sa condition tribale ou ethnique pour émerger au niveau de la nation ou du continent. Nous appelons tribalisme, toute manifestation qui requiert de l'individu le moins parcellaire en fonction d'une parenté qui est souvent un hasard. La panoplie de relations qu'impose et qu'implique une nation est immense. Chacun y trouverait du sien où tous y trouveraient une puissance, une impulsion, disons une force progéniture et procréatrice. De toutes les manières, en art, en science, dans tous les domaines où l'humaine condition est mise en cause, les considérations subalternes au niveau de la tribu, de l'ethnie ou du clan constituent un égarement. Autrement, nous, demain tomberons dans le piège facile d'être chef avec sous chefs, secrétaires, plantons, d'anciens amis, compagnons, amis d'associations tribales tribalistes, tribalisant ou ethniques. Au point où nous en sommes dans ces villages de Malota et rose comme ailleurs, l'action nécessite une révision de l'organisation dans les éléments familiaux. Bamiléké, Batéké, fang, urungu... autant de domaines qui appartiennent à l'histoire (avec h minuscule), donc aux histoires qui ne nous ressemblent plus. Disons avec Robert Young que l'essentiel n'est pas de comptabiliser les gestes de l'homme sur la terre, mais de propulser l'homme dans le futur. C'est peut-être cela l'Histoire (avec H majuscule)

10/2016

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Autres encyclopédies (6 à 10 a

Trop forts, les mots !

"C'est vrai qu'ils sont forts, les mots ! Nous vivons avec eux, nous nous servons d'eux pour parler et pour e crire, nous croyons les connai tre, et puis, tout d'un coup, ils nous e chappent". Ainsi Alain Rey, éminent spécialiste de la langue française, responsable du dictionnaire Le Robert, introduit ce livre dans lequel il raconte l'histoire d'une cinquantaine de termes. Histoires de mots, savantes et amusantes L'idée de ce livre ? "Prendre quelques mots, ceux qu'on dit et qu'on entend souvent, et aller les regarder de près". Plus de 400 d'entre eux sont approchés à travers des récits érudits, facétieux, mais pourtant très simples, vivants et imagés. 49 entrées par ordre alphabétique permettent de voyager dans notre langue, de Avions à Viande en passant par Dragons, Image ou Robes... On y apprendra que les mots "salade" et "salaire" viennent du mot "sel" ou comment un savant a fabriqué le mot "dinosaure" (le saurien qui fait peur) et aussi pourquoi, au Canada, on dîne à midi et on soupe le soir... Une exploration de la langue française Dans cet ouvrage, l'auteur raconte ce que re ve lent les signes du langage, d'ou ils viennent, comment ils nous montrent les choses ; et cela sur le ton de ses chroniques, bien connues, diffusées sur France Inter entre 1993 et 2006. Le choix d'une cinquantaine de mots ressources, piochés dans l'univers des jeunes lecteurs est mûrement réfléchi par ce maître du langage. Ecran, avion, bédé, pantalon, tomate, fesse, fraise, ordi, magique et les autres permettent d'explorer notre langue française d'une façon humoristique et gourmande. Une autre vision de la langue française Quand une grande plume de la lexicographie se met au service d'une vulgarisation intelligente, voilà que cela donne un livre hors du commun ! Passionnant, à lire comme un roman, cet ouvrage apporte un éclairage (d)étonnant sur la langue française, aux plus jeunes comme aux plus grands... Et imaginé avec des illustrations rigolotes, il nous montre que les mots savent aussi plaisanter et jouer.

08/2022

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Critique littéraire

Journal. Tome 2, 1907-1917

Léon Bloy (1846-1917) ressemble à un prophète de l'Ancien Testament dénonçant les vices de la société qui l'entoure. Il ne cesse de lancer ses anathèmes contre la veulerie de ses contemporains, de fustiger leur matérialisme, leur incapacité de s'élever au-dessus des mesquineries quotidiennes et de concevoir un quelconque idéal. Pèlerin d'un absolu situé hors du temps, menant une vie non pas de moine (bien au contraire) mais de marginal bourru, Bloy a fini par devenir un étranger dans son propre pays, moqué, honni. Ses romans (La Femme Pauvre, Le Désespéré) et ses nouvelles (Histoires désobligeantes) n'ont d'abord été appréciés que par de rares lecteurs avertis. Quant à son Journal, auquel il a consacré les vingt-cinq dernières années de sa vie, il est resté totalement méconnu. Il s'agit pourtant d'un des textes majeurs de cette littérature autobiographique qui mène des Confessions de Rousseau au journal de Gide. Avec une intransigeance et une violence qui n'ont pas leur pareil, Bloy retrace l'histoire de sa vie et de son œuvre, évoque ses rencontres, enregistre ses impressions de lecture, nous fait part de ses tentations, de ses colères, de ses doutes, de ses déchirements. Ce texte n'est pas seulement un document unique sur la Belle Epoque, mais aussi le cri d'un homme de douleur meurtri dans sa chair et dans son âme. ROBERT KOPP Cette édition du Journal de Léon Bloy comporte deux tomes. Le premier réunit Le Mendiant Ingrat, Mon Journal, Quatre Ans de captivité à Cochons-sur-Marne et L'Invendable. Il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie. Le second contient - outre une préface - Le Vieux de la Montagne, Le Pèlerin de l'Absolu, Au seuil de l'Apocalypse et La Porte des Humbles. Un triple Index (des noms, des œuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble. L'établissement du texte, l'annotation et les présentations ont été assurés par Pierre Glandes, professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste de la littérature française du Xixe siècle et dont les travaux sur Chateaubriand, Joseph de Maistre ou Barbey d'Aurevilly font autorité.

11/1999

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Littérature française

Un voyage en italique. Suivi de Entretien

Jean Seberg, égérie de la " nouvelle vague )), s'attacha durant toute son existence à la plus profonde sincérité dans son jeu comme dans sa vie. Propulsée sous les feux de la rampe à l'âge de dix-sept ans par le cinéaste Otto Preminger, elle va épouser en premier mariage François Moreuil, puis Romain Gary, aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres pendant la seconde guerre mondiale, diplomate et romancier Prix Goncourt 1956 (futur deuxième Prix Goncourt 1975 sous le pseudonyme de Emile Ajar) et enfin Dennis Berry, cinéaste, fils du réalisateur et acteur américain John Berry. Jean Seberg quitta tragiquement la Vie le 30 août 1979 à Paris après avoir voué son existence entière à la sincérité et à l'engagement, à la scène comme dans sa vie de femme, mais encore soutenant les minorités depuis son adolescence dans sa petite ville natale de Marshalltown en Iowa. Devenue star internationale, elle consacrera sa notoriété, ses relations et ses moyens financiers au soutien inconditionnel de la cause noire américaine alors éprouvée, s'attirant les foudres du F.B.I. et de la C.I.A. qui ne cesseront de la harceler pour son engagement politique sans concession, notamment à l'apogée de sa carrière dans les années 1968-1969. Elle aura cependant eu le temps de tourner Bonjour Tristesse avec Preminger, A bout de souffle avec Godard, La ligne de démarcation avec Chabrol et bien sur Les oiseaux vont mourir au Pérou de et avec Romain Gary, sans oublier Lilith avec Robert Rossen... pour les plus importants. Spontanée et attachante, sincère et infiniment séduisante, brillante, elle traversa la Vie comme une comète avec une innocence et une fraîcheur de cœur et d'esprit jamais démentis. Elle repose de nos jours dans la plus grande modestie au cimetière du Montparnasse... Philippe Legouis, dans un roman/biographique qui débute par une rencontre avec & ce qui pourrait être a le double de Romain Gary, donne vie à une Jean Seberg superbe et fragile, peu après sa rupture avec l'écrivain-aviateur. L'auteur n'en est pas à sa première tentative d' " habiter " ses personnages féminins, après avoir suivi les traces de Virginia Woolf, publié fin 2006.

06/2009

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Biographies

Toute ma vie. Journal intégral, Tome 3. 1946-1950

Julien Green (1900-1998) a tenu son journal de 1919 à sa mort. Le texte paru en 19 volumes de 1938 à 2006 n'est pas le texte intégral, comme Julien Green l'a indiqué dans les préfaces aux éditions successives, mais un choix opéré parmi des notes journalières prises tout au long d'une vie dont les dates se confondent avec celles du XXe siècle dans sa presque totalité. Ouvre monumentale qui couvre soixante-dix ans de la vie de l'écrivain, le Journal de Julien Green n'avait pourtant jamais été publié dans sa version intégrale et définitive. L'auteur en avait délibérément écarté les pages les plus intimes, jugeant impubliable de son vivant cette " confession qui rétablissait la vérité ". Mais il se déclarait favorable à ce qu'elle fût exhumée le moment venu. C'est chose faite aujourd'hui grâce à cette édition conçue et présentée par Guillaume Fau, Carole Auroy, Alexandre de Vitry et Tristan de Lafond. Ce troisième volume couvre la période 1946-1950, celle de la réinstallation Green à Paris, au retour des années d'exil passées aux Etats-Unis. L'écrivain reprend pied dans la vie intellectuelle, artistique et mondaine, aux côtés de son compagnon de vie, Robert de Saint Jean, et d'Anne Green, sa soeur. Il retrouve les écrivains dont il fut l'ami et le con dent durant l'entre-deux-guerres, André Gide, François Mauriac, Jean Cocteau, Jacques Maritain, surtout. Mais il est aussi confronté à une génération nouvelle d'auteurs qui, de Jean-Paul Sartre et Albert Camus à Jean Genet, bouleverse quelque peu son univers littéraire. Auprès de lui se renforcent dans le même temps le rôle et l'influence de religieux qui vont devenir ses interlocuteurs quasi quotidiens et les témoins de son évolution intérieure. Au début des années 1950, on voit s'ouvrir pour l'auteur de nouveaux horizons : celui du théâtre, d'abord, forme d'expression pour lui inédite ; celui, aussi, d'un infléchissement de sa vie personnelle avec la rencontre d'Eric Jourdan, son futur fils adoptif.

09/2021

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BD tout public

Alex, Eurêka et l'inspecteur Lestaque 6 - Attention : Danger !

Contenu de l'album : - Episode 13 : LES MASQUES BLANCS 31 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1963 Avant son arrestation, le repris de justice PERROT avait pris l'initiative d'adhérer à la bande internationale des " Masques Blancs ". Bien lui en a pris car celle-ci ne va pas tarder à le faire évader de la prison de Fresnes, avec l'aide involontaire de l'avocat SCHMIDT. Témoin de cette exfiltration, ALEX, EUREKA et LESTAQUE tentent de s'interposer et se retrouvent prisonniers de la bande et en route pour l'Alaska où se trouve son repaire. Mais ce n'est pas fini, car cette aventure les mènera ensuite jusqu'au Mexique. - Episode 14 : L'HONNEUR DE LESTAQUE 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1963-1964 Plusieurs banques de Marseille sont cambriolées en peu de temps et les témoins sont unanimes : le coupable c'est... LESTAQUE ! Après une rapide enquête, il s'avère qu'il s'agit d'une manoeuvre de son ennemi juré et sosie le fameux GIVREUR ! Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car notre inspecteur favori va alors faire semblant d'être en cavale afin d'infiltrer la bande et laver son honneur ! - Episode 15 : L'HOMME AU MANTEAU GRIS 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1964-1965 Des " responsables " dans la police ont eu la très bonne idée de confier des micro-films ultra secrets à l'inspecteur FRICOT avec la mission (secrète ! ) de les transmettre au ministère de la défense... Evidemment il ne va pas tarder à gaffer. Au restaurant avec ALEX, EUREKA et LESTAQUE qui viennent déjà de le tirer d'un mauvais pas, il trouve le moyen d'échanger son manteau avec celui d'un autre client. Un manteau gris qui contenait évidemment les précieux documents !!! Vol ou hasard ? Espion ou quidam ? Une aventure qui va conduire nos 4 amis à Nice, Rome puis Londres à la poursuite de ce satané manteau gris et leur faire croiser la route de Robert RIGOT, le dessinateur de FREDERI LE GARDIAN et FRED LE VAILLANT.

05/2020

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Cinéastes, réalisateurs

Photogrammes

Renato Berta a écrit ces mémoires avec son ami Jean-Marie Charuau, réalisateur et scénariste. Quel est le point commun entre Godard, Rivette, Louis Malle, Rohmer, Chabrol, Resnais Téchiné, Amos Gitaï et Manoel de Oliveira ? Leur directeur de la photographie. Méconnu du public mais légendaire dans tout le 7ème art, Renato Berta a tourné près de 120 films avec les réalisateurs les plus mythiques de sa génération. On lui doit les images célèbres de Sauve qui peut (la vie) , d' Au revoir les enfants etdes Nuits de la pleine lune. Aujourd'hui, il nous livre ses mémoires, qui vibrent d'un amour sans cesse renouvelé pour le cinéma... Tout débute en Suisse au début des années 1960 : le jeune Renato, lassé d'un père qu'hypnotise la télévision, fonde un ciné-club dans son lycée et y projette des films de la Nouvelle Vague française et du Néo-Réalisme italien. Cet appétit pour le cinéma le conduit à l'Ecole de Rome et à Cinecittà où il fait ses premières armes. Là, il croise Rossellini, Visconti, Antonioni, et Pasolini surtout, qui le fascine. Il commence à travailler avec des réalisateurs suisses avant de tourner aux quatre coins du monde. L'Algérie en 1969, Bangkok en 1971 d'où il voit les B52 américains s'envoler pour bombarder le Vietnam, les Etats-Unis, et, bien sûr, la France où il accomplira la majeure partie de spn parcours. Des saillies de Godard aux conversations avec Sartre et Simone de Beauvoir, en passant par les Black Panthers, Robert Doisneau, Ingrid Caven, Susan Sontag, Isabelle Huppert, Marcello Mastroianni, Renato Berta a connu les plus grands, en ami et en génial accompagnateur. Ses mémoires sont truffés d'anecdotes, de portraits, de coulisses. Mais ils offrent aussi une méditation sur les "questions de cinéma" : rapport au réel, travail technique, lien entre l'éthique et l'esthétique... Renato Berta nous transmet avec passion et humilité sa vision lumineuse et sensible du cinéma, où les certitudes n'ont pas leur place. Inventif, novateur et libre, ce livre est à l'image de cet immense "opérateur" .

10/2021

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Moyen Age - Critique littérair

Les prophéties de Merlin en prose. Le roman arthurien en éclats

Ecrites en français dans les années 1270, probablement par un franciscain de Venise, les Prophéties de Merlin du pseudo-Richard d'Irlande couronnent près d'un siècle d'écriture en prose. Ce texte protéiforme, à l'image des "muances" qui caractérisent les apparitions de Merlin dans les romans du XIIIe siècle, réfléchit les tensions inhérentes à l'écriture des cycles romanesques. Le texte est placé sous le signe de la métamorphose : sa tradition manuscrite, sa composition, ses procédés d'écriture travestissent la forme romanesque et donnent naissance à un roman décentré et instable, qui joue de l'effet de cycle pour ouvrir la fiction arthurienne à d'autres espaces littéraires. Dernier roman du Graal, le récit affiche ses principes d'écriture : la parole prophétique, omnisciente, est transmise par un dispositif fictionnel complexe qui assimile l'héritage de Robert de Boron et de ses successeurs. Pour transformer le discours prophétique en roman, le prosateur érige la mise en écrit des oeuvres de Merlin en aventure et fait mourir prématurément son protagoniste, "entombé" dans une montagne magique : la voix prophétique, intarissable, reste enfouie, recueillie par une multitude de personnages qui parcourent les forêts en quête du tombeau ou se pressent dans l'atelier d'écriture pour y continuer le livre posthume. Leurs errances croisent les aventures des chevaliers arthuriens, déstabilisés par la folie dans laquelle a sombré leur roi, un moment dessaisi de sa fonction centralisatrice au profit d'autres modèles de souverain, d'autres terres de fiction. En faisant mourir le "Prophète des Aventures", le romancier se libère d'un langage univoque et livre la fiction arthurienne à une multiplicité de points de vue, au risque d'en bouleverser l'harmonie. Rivales du maître défunt, les fées du royaume incarnent les enjeux poétiques du roman en prose : dans les Prophéties de Merlin, la passation de pouvoir du prophète aux fées, du singulier au pluriel, de l'omniscient au fragmentaire, de l'autorité à la rivalité, révèle que l'écriture romanesque est inséparable de la polyphonie et de l'excès et laisse entrevoir l'ombre inventive du compilateur.

02/2023

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Sculpteurs

Odette Lepeltier

Parmi les grandes figures féminines de la céramique du XXe siècle, Odette Lepeltier (1914-2006) reste une référence encore peu connue. Elle fait pourtant partie avec Colette Guéden, Louise-Edmée Chevallier ou encore Guidette Carbonell des femmes artistes qui ont contribué après-guerre au renouveau de la céramique artistique en renouant avec la ronde-bosse et la couleur ; les deux maternités en faïence émaillée déposées par le Centre national des arts plastiques à La Piscine sont très emblématiques de son travail qui fait de la femme son motif de prédilection. En 2011, l'atelier d'Odette Lepeltier a fait l'objet d'une dispersion presque complète en vente publique. Tant pour la mémoire de l'artiste que pour l'intérêt de ce fonds pour le récit exemplaire d'une céramiste associée à la diffusion commerciale qui s'élabore dès l'aube du XXe siècle, il a paru nécessaire de préserver cette mémoire qui aurait été définitivement dispersée si le marché de l'art s'en était emparé. Cette formidable matière biographique et artistique a trouvé tout naturellement sa place dans le cabinet d'arts graphiques du musée de La Piscine. En lien avec sa collection de céramique moderne, c'est un florilège des plus belles feuilles de ce fonds riche de 69 carnets et de plus de 2500 feuilles que le musée présente à travers une exposition. Née à Paris en 1914 Odette Lepeltier, née Pouget, entre en 1934 à l'Ecole des Beaux-arts de Paris. C'est dans l'atelier de Paul-Albert Laurens, alors qu'elle y suivait un enseignement classique en peinture et en sculpture, qu'elle rencontre Robert Lepeltier, qu'elle épousera en 1938. Alors qu'elle travaille depuis 1937 pour Primavera, l'atelier de création des magasins du Printemps dirigé par la décoratrice Colette Guéden (1905-2000), elle décide en 1938 d'être indépendante et elle installe son propre atelier à La Varenne-Saint-Hilaire. Présente en 1938 au Salon des Artistes décorateurs, puis en 1942 au Salon de l'Imagerie, elle est remarquée par André Arbus et Rémy Hétreau qui lui passent commande de fontaines et bas-reliefs décoratifs. Entre 1945 et 1962 elle ouvre un magasin de décoration

03/2023