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Simon Spruyt

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Philosophie

Philosophie du vivre

"Vivre nous tend entre l'un et l'autre : il dit à la fois l'élémentaire de notre condition - être en vie - et l'absolu de notre aspiration : "Vivre enfin !" Car que pourrions-nous désirer d'autre que vivre ? Vivre est en quoi nous nous trouvons toujours déjà engagés en même temps que nous ne parvenons jamais - pleinement - à y accéder. Aussi la tentation de la philosophie, depuis les Grecs, a-t-elle été de le dédoubler : d'opposer au vivre répétitif, cantonné au biologique, ce qu'on appellera, le projetant dans l'Etre, la "vraie vie". Refusant ce report et circulant entre pensée extrême-orientale et philosophie, j'envisagerai ici quels concepts peuvent faire entrer dans une philosophie du vivre : le moment, l'essor opposé à l'étalement, l'entre et l'ambiguïté ; ou ce que j'appellerai enfin, prenant l'expression en Chine, la "transparence du matin". Je me demanderai, plus généralement, comment chaque concept, pour se saisir du vivre, doit s'ouvrir à son opposé. Car comment s'élever à l'ici et maintenant sans se laisser absorber dans cet immédiat, ni non plus le délaisser ? Ce qui impliquera de développer une stratégie du vivre en lieu et place de la morale. Le risque est sinon d'abandonner ce vivre aux truismes de la sagesse ; ou bien au grand marché du développement personnel comme au bazar de l'exotisme. Car cet entre-deux, entre santé et spiritualité, la philosophie ne l'a-t-elle pas - hélas ! - imprudemment laissé en friche ?" François Jullien.

03/2015

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Littérature érotique et sentim

Trouver l'amour

Nous avons beau vouloir ne garder en nous, au quotidien, seulement les instants agréables de notre destin, malheureusement, les mauvais souvenirs finissent toujours par resurgir, à un moment ou à un autre, plus forts, plus durs, plus déchirants, dans un but, celui de nous rappeler la souffrance, la peine des scènes, d'une double vie de sarcasmes refoulée en soi. Ainsi, les affronter nous permet-il tout juste d'aboutir à les abjurer, afin de pouvoir continuer à vivre en harmonie avec notre être. Mais nul n'est à l'abri de sombrer dans une démence, que l'on nomme la folie, par la force toute puissante de ces malsains souvenirs. Cependant, les combattre nous permet de garder la possibilité de les affronter pour un avenir meilleur et pourquoi pas, trouver l'amour... ? Ainsi, fouiller et exhumer le passé : Hélène, archéologue de métier, y est habituée. Et quand son père, qu'elle n'avait pas vu depuis des années, décède, c'est aussi tout son passé qui remonte à la surface. Mais ce qui se dégage du limon de l'enfance n'est pas ici un trésor... Bien plutôt un évènement douloureux, terrible, qui brisa toute une famille et autour duquel va tourner l'écriture de l'auteur Laurence Planchet. Œuvre romanesque qui énonce le retour d'une femme sur le parcours de sa jeunesse pour mieux la comprendre et l'exorciser. "Trouver l'amour" met délicatement en scène la résilience d'une femme enfin prête à vivre en totale harmonie avec son être, pour enfin s'adonner aux joies de l'amour...

12/2014

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Littérature anglo-saxonne

Ce lien entre nous

" Joy a tout d'une future légende américaine. " Le Point Caroline du Nord. Darl Moody vit dans un mobile home sur l'ancienne propriété de sa famille. Un soir, alors qu'il braconne sur des terres voisines, il tue accidentellement un homme. Lorsqu'il réalise qu'il s'agit d'un membre du clan Brewer, connu dans cette région désolée des Appalaches pour sa violence et sa cruauté, il craint pour sa vie et celle de ses proches. Une seule personne peut l'aider : son meilleur ami, Calvin Hooper. Mais Dwayne Brewer, à la recherche de son frère disparu, a vite fait de remonter la piste jusqu'à Darl et Calvin. Pour eux, le cauchemar ne fait que commencer. Avec ce roman poignant comme une chanson de Springsteen, David Joy nous livre un nouveau portrait noir et sans concession des Appalaches. Quelle rédemption pour ces régions violentes et magnifiques, bénies par la nature, mais réduites au désespoir ? Seul un grand écrivain est capable de nous donner une réponse. PRESSE : " L'un des jeunes romanciers les plus doués de sa génération. " " L'un des meilleurs romans américains de la rentrée. " " Jeune prodige et futur classique. " François Busnel, La Grande Librairie " De Ron Rash à David Joy, les récits ont beau se multiplier, [les Appalaches] demeurent tapissées de secrets. Elles peuvent être un refuge ou un exil, mais souvent, elles se muent en un lieu de tragédie. En témoigne Ce lien entre nous, par l'un des jeunes maitres du genre. " Le Monde " Un chef-d'oeuvre, sinon rien ! " Télérama

09/2021

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Fantasy

L'enfant des lucioles Tome 3 : Vent d'automne

Fifrèle et ses amis s'unissent pour combattre un parasite qui menace le domaine. Pour Fifrèle, rien ne va plus. Les choses changent trop vite. Alors que sa mère part travailler à la capitale des lutins, son père et sa soeur passent le plus clair de leur temps à la restauration du domaine enchanté des vents. Quant à son grand-père, il étudie le furiol qui bloque l'entrée du domaine enchanté de l'eau. Il reste bien Bigarrée pour lui tenir compagnie, mais son abeille fétiche elle aussi a d'autres plans. Fifrèle se sent seule et démunie, même faire de la magie devient difficile. Mais la jeune lutine a peu de temps pour les états d'âme, car elle va vite se trouver confrontée à un nouveau fléau. Des champignons envahissent la région et poussent des dizaines de familles des Petits Peuples sur les routes jusque chez Fifrèle. Il faut organiser un refuge et combattre l'invasion. Elle doit prendre des décisions rapidement, sinon toute la vallée va disparaître. Mais avec ses pouvoirs magiques défaillants, rien n'est simple. Epaulée par son père, Fifrèle apprend à s'accepter telle qu'elle est et réussit à se dépasser. Abattre un furiol, découvrir ce qui se cache au coeur de la montagne et stopper une pollution humaine voilà ce qui attend Fifrèle. Pourtant ce qu'elle retiendra de cet épisode de sa vie, c'est qu'il faut savoir se fier à de nouveaux amis, et qu'on ne peut grandir sans laisser derrière soi une partie de son enfance.

09/2023

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Exégèse

Paul et la mission. Apôtre des temps nouveaux

Apôtre mis d part pour annoncer l'Evangile de Dieu (Rm 1,1). Ainsi Paul se présente-t-il à nous, nous dévoilant que la mission s'inscrit au coeur de sa vie et de sa pensée. L'apôtre est fondamentalement missionnaire, c'est-à-dire chargé de mission, et sa mission est le service de l'Evangile. Lucien Legrand nous montre qu'on ne peut pas réduire l'apôtre Paul à ses activités d'écrivain ou de théologien ni à la vision imaginaire d'un va-ten-guerre ou d'un voyageur itinérant prêchant à tout vent. Paul est d'abord un homme d'action, un créateur de communautés, un missionnaire des temps nouveaux. Et quels sont ces temps nouveaux sinon ceux sans cesse à naître, et donc ceux d'aujourd'hui, depuis la rencontre avec Jésus-Christ ? Fort de son expérience de missionnaire dans une aire culturelle lointaine, Lucien Legrand propose de redécouvrir les fondamentaux de la mission paulinienne et, ce faisant, d'éclairer les chemins d'une Eglise en mission. Paul de Tarse - qui vécut lui aussi dans un monde complexe et agité - nous enseigne à devenir comme lui < coopérateurs de Dieu = (2 Co 6,1) dans cette mission qui est à la fois de tous temps et de tous lieux : rassembler le peuple de Dieu dans des communautés de foi et d'amour, témoins de l'émergence de ce monde nouveau dans lequel souffle l'Esprit de Jésus-Christ. 20 E ISBN 978-2-7122-1570 5 II 11111119IIIIII IIII 9 7 82 71 2 215705

06/2021

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Photographie

Parcours photographiques 1976-1994

Dans ce Parcours photographique, l'auteur propose au public soixante images extraites de sa collection en noir et blanc sur une vingtaine d'années. Ainsi ce recueil est-il tout à la fois un livre de souvenirs, un livre-programme, un livre d'auteur enfin, dans la continuité des précédents ouvrages de David Belden. Livre de souvenirs, qui est un témoignage sur une époque et une génération celle des années 70 et 80 - qui ont vu et opéré, sinon une révolution, du moins un important remaniement de l'alpinisme et de la vision de la montagne. L'ensemble étant bien entendu appréhendé à travers l'expérience de l'auteur. Livre d'images engagées aussi, dessinant les contours d'un autre alpinisme possible à travers des photographies qui sont parfois des protocoles de rupture -rigoureuse et argumentée - d'avec l'imagerie sulpicienne traditionnelle de la montagne et de l'alpinisme, tout aussi bien qu'avec ses envers "modernistes". Livre d'auteur enfin, rassemblant des images, pour la plupart inédites, en fonction de l'intérêt spécifique de chacune et non selon un thème ou un sujet trop étroitement défini. Images qui dessinent ainsi un parcours du regard, notamment sur le divers d'activités que l'auteur, selon sa propre approche, regroupe sous le concept général d'"alpinisme", explicité dans plusieurs de ses ouvrages et tout particulièrement dans l'Alpinisme : un jeu ? Une présentation générale donne l'argument du recueil et chaque image, brièvement identifiée, fait l'objet d'une légende détaillée en fin de volume.

06/1994

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Revues de psychanalyse

Cliniques N° 23 : Ordre et désordre de l'autorité

L'autorité fait régulièrement débat dans la société. Au cours de l'histoire alternent des élans libertaires - " il est interdit d'interdire " - et des mouvements de contrôle et de reprise en main du corps social par le " pouvoir ". Ces effets de balancier traversent tout autant le champ du soin, notamment la psychiatrie. Quel regard peut-on alors porter sur ce sujet dans les institutions où s'exerce le soin psychique ? L'autorité établit certes un ordre là où règnerait sinon le désordre, mais elle ne se réduit pas à l'usage du pouvoir, ce serait peut-être même le contraire sur le plan de la vie psychique : " Dès que la force même est en jeu, l'autorité cesse, comme le poids cesse dès que le corps tombe ", écrivait Paul Valéry. L'autorité civilisatrice et structurante est d'abord affaire de légitimité, son étymologie est en effet l'auctoritas romaine, propre à la sagesse des anciens du Sénat, garante des " fondations ". Ses fonctions sont constitutives de l'individu comme de la civilisation. Elle organise les mouvements pulsionnels individuels et collectifs et permet leur sublimation, comme le notait Freud dans Malaise dans la civilisation. Un enfant ne peut grandir sans une autorité à laquelle se mesurer, sans limites auxquelles se confronter, sans quoi il se désorganise. Face aux désordres de la vie psychique, l'autorité soignante doit déjouer les pièges de l'emprise et de la séduction pour être plutôt une fonction tierce pacificatrice et respectueuse de l'autre dans sa différence.

05/2022

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Poésie

LES SAISONS DU POEME I - R. Froger / L. Guilbaud / G. le Cœur / L.-E. Martin / J. Salesse

Pour un panorama libre d'une poésie vivante (An 2022) : Rémi Froger - Poursuites, Luce Guilbaud - Retour de l'envers, Geneviève Le Coeur - Sortie de nuit, Lionel-Edouard Martin - Posés là, peu mobiles, Jeanine Salesse - Au delà du paysage / Les saisons du poème paraîtra une fois l'an, et cristallisera le désir ancien de restituer en une sorte de panorama, la diversité des formes littéraires du poème, le parcours de son aventure, proche ou éloignée mais également les différents paysages qui composent la poésie vivante, active en ses rhizomes, s'écrivant, significative par ses manquements ou au contraire par sa surprésence sur les réseaux habituels du microcosme... ou encore à la recherche de nouvelles formes à venir. Les saisons du poème, c'est également une façon de faire le point, manière de bilan que présenter différentes écritures dans différentes situations générationnelles, différentes formes et approches du poème, sa modernité ou au contraire, le retour à une certaine tradition, toutes questions qui traversent la poétique contemporaine et partant, interrogent notre propre pratique éditoriale. Concrètement, se trouvent ici rassemblés en un seul volume, cinq recueils de poèmes, sinon issus de la même génération, du moins dotés de particularités incontestables, - et pas forcément en remorque de la philosophie -, la poésie pense et se pense et pas nécessairement en collusion avec d'autres sciences, même si psychanalyse et philosophie y ont installé leur campement pour longtemps. Instrument supérieur de connaissance, la poésie est audace, révolution et source permanente d'énergie créatrice, littérairement à la confluence incandescente de la forme et du fond.

02/2023

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Critique littéraire

La nausée de Jean-Paul Sartre

""Un livre n'est rien qu'un petit tas de feuilles sèches, ou alors une grande forme en mouvement : la lecture. Ce mouvement, le romancier le capte, le guide, l'infléchit, il en fait la substance de ses personnages ; un roman, suite de lectures, de petites vies parasitaires dont chacune ne dure guère plus qu'une danse, se gonfle et se nourrit avec le temps de ses lecteurs" (Situations, I). Par ces mots de 1939 qui appartiennent à l'exorde d'un réquisitoire célèbre contre François Mauriac, Sartre insistait pour la première fois (il reviendra sur le sujet dans Qu'est-ce que la littérature ?) sur ce qu'on n'appelait pas encore la réception d'une oeuvre et sur l'importance de celle-ci dans la constitution de son sens. Qu'est-ce en effet que la postérité, sinon cette suite de résurrections successives, cette création continuée qui relie le geste de l'écrivain à l'activité de ses destinataires ? Qu'en est-il aujourd'hui de la survie de La Nausée ? Parvenu plus d'un demi-siècle après sa parution à l'état (enviable ?) de monument culturel, le premier roman de Sartre offre un exemple privilégié de cette superposition des lectures qui, en strates successives, arrivent à enrichir un texte de significations multiples. Les approches se sont additionnées, du résumé philosophique à l'étude psychanalytique, de l'analyse textuelle à l'étude de genèse, au point qu'un gros volume ne suffirait pas à rendre compte en détail des étapes de cette réception. [... ]" Jacques Deguy.

01/1993

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Revues

Revue des études maistriennes N° 16 : Joseph et Xavier de Maistre écrivains

Joseph et Xavier de Maistre écrivains. Répondant à la question de l'écriture, les études qui composent ce volume tentent de définir, chacune en sa sensibilité propre, la part et la place de la littérature dans l'oeuvre des frères Joseph et Xavier de Maistre, écrivains l'un et l'autre. Or les preuves sont là, nombreuses - des styles, registres, thèmes, dispositifs, références, résonances et autres influences privilégiés par le magistrat, le penseur politique ou l'artiste, jusqu'aux genres littéraires de l'essai, du dialogue, du journal intime ou du voyage à l'envers. Poser ainsi, via la forme qui dit le sens, la réalité de l'écriture, c'était donc espérer retrouver, pour mieux l'apprécier, le projet (pensée et pratique) littéraire maistrien. Loin de traduire sans reste (comme encore au siècle des Lumières), de démentir ou de contredire le propos éthique ou philosophique, la littérature au contraire les vérifie, et les vivifie ce faisant ; elle devient chez les frères Maistre déjà le lieu, et le moyen d'une interrogation neuve sur le temps et l'histoire. Elle signe ici, à l'orée d'une époque inédite, troublée, en attente encore, une manière nouvelle pour l'écrivain d'être à soi et au monde, entre le refus et la résignation, sinon l'indifférence. Là est toute l'originalité de ces écrivains à cheval sur deux siècles, encore attachés à un passé qu'ils savent désormais perdu, mais conscients déjà des défis et des enjeux à venir.

05/2021

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Ouvrages généraux

La puissance et la peur. La civilisation européenne : un renouveau est-il encore possible ?

La civilisation européenne a perdu son ascendant sur le monde. Des peurs l'assaillent. Son alliance millénaire avec les savoirs, les sciences expérimentales et les technologies avaient porté sa puissance au zénith. Ses deux matrices constitutives, gréco-romaine, judéo-chrétienne, et les Lumières, avaient nourri la recherche du progrès scientifique et technique. Universalistes, elles en faisaient le moyen du Progrès qui offrait à tous les êtres humains une raison d'être, donnaient un sens à la vie, aux souffrances, à la mort. Ce Progrès a fait naufrage. Le moyen est devenu la fin. L'Europe est orpheline de sens. Des interrogations pèsent sur la pérennité des conditions de vie sur notre planète, les évolutions technologiques imposent des choix. Et l'Europe se mettrait en retrait ? N'a-t-elle plus rien à proposer ? Rien, sur la poursuite effrénée de l'ère technologique ? Rien, sur la nécessité d'une ère symbiotique qui nous réconcilierait avec la nature, sans sombrer dans l'idéologie désastreuse de l'écologisme punitif ? Rien sur le maintien en jachère de milliards de jeunes cerveaux, en Afrique en particulier, pendant que des démiurges, à l'hubris délirante, financent trans et post-humanismes, au risque de briser l'unité de notre espèce ? Par le niveau de ses compétences, l'Europe reste dans la course des technologies d'avenir. Mais elle doit organiser sa puissance pour peser sur des choix qui deviennent pressants et retrouver dans ses matrices fondatrices le sens qui lui fait défaut. Sinon, les fracas de l'histoire sanctionneront bientôt ses hésitations entre reniement et renouveau.

11/2021

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Art du XXe siècle

Alfred Courmes. Peintre d'histoires

C'est dire que l'oeuvre de Courmes a émerveillé tout le siècle, à preuve sa présence dans les plus grands musées français, depuis le centre Pompidou jusqu'au musée d'Art moderne de la ville de Paris. Courmes aura peu connu les honneurs sinon celui de dresser le portrait de Jack Lang en 1991. Il aura côtoyé tout le XXe siècle en qualité de peintre insolent et utilement provocateur et trouvé ses meilleurs amis dans le cercle restreint des grands acteurs du surréalisme et des maîtres du calembour graphique. En France ? : Clovis Trouille et Gaston Chaissac ? ; en Belgique ? : James Ensor et Félix Labisse. Au fil des ans et au hasard des rencontres, il aura stupéfié aussi bien les peintres de la Figuration narrative (Aillaud, Arroyo, etc.) que les membres du groupe Panique (Olivier O. Olivier, Roland Topor, etc.). Alfred Courmes est aussi un amoureux de Paris (particulièrement le canal Saint-Martin qui lui sert de décor), se suffisant de ses après-midis de travail dans son appartement de la rue des Ecluses Saint-Martin qu'il rejoignait après son travail de nuit aux grands magasins de La Samaritaine. C'est aussi un érudit de l'histoire de la mythologie, un féru de l'histoire des sciences, un soupçonneux de l'histoire des religions, et encore plus des désastres de la guerre. Un enchanteur du désir, bien sûr. Et, point d'orgue de cette oeuvre, son appétence pour les images publicitaires qui en font assurément le pionnier du pop'art européen et américain.

10/2023

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Ouvrages généraux

Quand la France commence-t-elle ? Essai de francoscopie

Quand la France a-t-elle commencé d'exister en tant que telle ? Les réponses à cette question ont été multiples : au temps des Gaulois, des Francs, des Capétiens ou des Valois. La France est-elle un nom ? Un territoire et des frontières ? Des paysages ? Une histoire ? Une langue et une littérature ? Une palette de tempéraments ? Un ensemble d'institutions ? Ces éléments ont tous été invoqués pour définir des racines et, plus récemment, une identité qui reste vivement débattue. Celle-ci est d'autant plus multiple que la France tient aussi son existence des perceptions individuelles qu'en ont eues des générations et des récits nationaux successifs saturés d'idéologie. Histoire et essai personnel de francoscopie, ce livre passe au crible les traces du façonnement de la France. Il met l'accent sur l'empilement et l'entrelacs de multiples paradigmes historiques et nationaux. Car si l'on peut dire que notre pays est né, en tant qu'entité géopolitique, entre le VIe et le Xe siècle, il est cependant patent que cette naissance n'est pas un point défini dans l'histoire : celle-ci n'a cessé de se produire dans le temps, et cela jusqu'à aujourd'hui. Ce qu'elle est, ce que sont les Français, s'est façonné au cours des siècles et n'a pas cessé de se faire. Il s'agit autant, sinon davantage, de représentations que d'une réalité, dominée par les idées que l'on s'en fait. Une somme nécessaire, un futur classique.

02/2021

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Littérature française

Colonne

En août 1936, au début de la Guerre d'Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n'a pas trente ans, part rallier le front d'Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d'une offensive sur les bords de l'Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d'huile brûlante. Rapatriée à l'arrière puis soignée à l'hôpital de Sitgès, elle rentre en France le 25 septembre accompagnée de ses parents. Elle passe quarante-huit jours en Espagne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Un passeport, des notes éparses d'un "Journal d'Espagne" portées sur un cahier dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres et des photographies en uniforme. Agir, penser, écrire, serait une seule et même chose. Du mystère d'une vie brève, du tremblé affectif d'un engagement qui refuse autant le fascisme que le meurtre d'un petit phalangiste de seize ans, Adrien Bosc a tiré un roman aux phrases claires et lumineuses. Au milieu du chaos d'une guerre civile fratricide, il nous conte une existence intense et tragique, dont le combat en Espagne fut le point de bascule. Colonne, dernier volet d'une trilogie amorcée avec Constellation, puis Capitaine - raconte la collision de destins rassemblés en une communauté provisoire -faisceau de récits de vie qui éclatent en trajectoires contraires, séparées et pourtant réunies jusqu'à se confondre à l'infini. Des dates et des mots qui s'effacent, des courriers et des tombes qu'on oublie.

01/2022

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Philosophie

Le nouveau monde amoureux

Charles Fourier, avec Le Nouveau Monde amoureux (inédit sulfureux, cent cinquante ans sous le boisseau jusqu'à son édition critique par Simone Debout, en 1967) invente une classification systématique des passions, couronnement de son premier ouvrage Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, digne du système botanique de Linné et d'une richesse "surprenante". L'individu est envisagé dans ses multiples relations aux autres et à lui-même, comme le lieu et l'enjeu d'une multitude de passions contradictoires. Jamais un tel tableau n'avait été proposé. Il renouvelle la Carte du tendre, dessinée par Honoré d'Urfé dans l'Astrée et dépasse, outrepasse Sade et Restif de la Bretonne. Visionnaire et utopien, Fourier imagine une société "ouverte", festive et ludique, fondée sur des échanges réciproques et l'émulation, où les nouvelles règles ne sont plus des interdits mais des protocoles de jeux sociaux, érotiques, esthétiques, les règles de jeux sont nécessaires et désirées mais jamais obligatoires. Il bouleverse l'économie de la domination et du profit et propose une économie de l'imagination fondée sur une autre éducation orientée par le désir et la motivation. Cette nouvelle société n'adviendra qu'avec l'émancipation de la femme et de l'enfant, délivrés du joug patriarcal et de la domination masculine. André Breton célèbre ce "rêveur absolu" dans son Ode à Fourier. Ce nouveau monde est une rêverie potentielle de l'EDEN terrestre, dont rêva Robert Filliou avec son "économie poétique" de la fiesta (dans 100 000 ans peut-être ? )

10/2013

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Droit

La loi et le genre. Etudes critiques de droit français

Concept mobilisé depuis de nombreuses années dans la plupart des sciences humaines et sociales, le genre n'a guère suscité l'intérêt des juristes français. Le contraste avec les pratiques étrangères étonne, d'autant plus qu'il est un outil fondamental pour l'étude du principe d'égalité qui innerve l'ensemble des branches du droit. L'objet de cet ouvrage est de passer des pans entiers du droit français au crible de l'analyse de genre afin d'identifier la place du droit dans la construction - ou la remise en question - des rapports sociaux de sexe. Le pouvoir, et son arme principale qu'est le droit, saisit, classe et discipline les individus. Le choix de prêter une attention particulière à la différence des sexes, et ce dès la naissance, par l'inscription à l'état civil - alors que d'autres catégorisations sont considérées comme non pertinentes sinon taboues - révèle la dimension culturellement construite et socialement performative du genre. Penser avec le concept de genre, c'est penser les mécanismes de pouvoir et de domination - et, pour le juriste, mesurer comment ils sont entérinés ou, au contraire, déjoués et corrigés, par la norme de droit. La persistance du plafond de verre et des inégalités salariales, l'appréciation du comportement de la victime d'un viol, de la responsabilité de la femme enceinte à l'égard du foetus qu'elle porte ou de la légitime défense invocable par une victime de violences domestiques, illustrent l'acuité et la complexité des enjeux.

09/2014

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Psychologie, psychanalyse

La traversée des sentiments. Un cadre pour l'histoire des émotions (1700-1850)

A partir d'une lecture critique de la recherche sur les émotions en psychologie cognitive et en anthropologie, William Reddy propose une approche des émotions qui évite à la fois le réductionnisme des conceptions psychologiques et l'image figée, en dehors du temps, de l'interprétation culturelle. Les documents historiques montrent sans la moindre ambiguïté que l'expression affective peut explorer et transformer les émotions en fonction du choix des expressions pour les "représenter". De ce fait, il découle que les groupes humains, des plus petites commutés aux plus grands Etats, peuvent et doivent chercher à gérer le vocabulaire, les expressions idiomatiques, tout le style adopté par les individus pour exprimer leurs émotions. La coopération nécessite de partager un style émotionnel, sinon la communication devient obscure, incertaine, voire impossible. Les émotifs (terme que l'auteur propose pour désigner ces expressions qui sondent et transforment les affects) revêtent évidemment une importance politique primordiale. Dans une seconde partie de cette étude, Reddy applique cette théorie à un tournant de l'histoire française. Peu d'épisodes historiques illustrent mieux que la Révolution française la manière dont les changements de style émotionnel peuvent accompagner et mime canaliser le cours de l'Histoire. De la sensibilité des Lumières à la vertu républicaine, au romantisme du début du XIXe siècle, les femmes et les hommes français ont cherché de nouvelles façons de s'exprimer, de découvrir et de gérer l'émotion, avec des répercussions sans précédent sur le monde réel de la politique et de la vie sociale.

09/2019

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Littérature française

L'Envol. Fragments de langue paternelle

"Son père lui était réapparu sur le tard, au terme d'une quête longtemps souterraine. Ainsi coule un deuil qui ne peut sourdre. Ses prouesses de bon élève et ses rêveries solitaires, ses eczémas d'apôtre et de militant, puis ses failles et saillies de père de famille ou de professeur qui "pensait à haute voix", tous ces devoirs d'excellence n'étaient peut-être que les avatars d'un long et patient décryptage des débris de sa langue paternelle. Le puzzle se reconstituait davantage à chaque bribe de souvenir, à chaque parole ressortie des alluvions. C'est comme les rhizomes, les mots, ça questionne par en dessous, ça s'organise à l'abri des vents et des ragots, ça se souvient des continents disparus; ça pousse des investigations de détective et soudain, quand le réseau est en place et que bande le printemps, ça crève l'asphalte. Il avait ainsi rassemblé et rajusté les tessons de sa petite enfance jusqu'à ce que, à force de rappels, de désir et de pardon, son père fût venu habiter le jardin secret de sa retraite." L'envol est un récit qui plonge dans l'enfance de l'auteur. II s'agit d'une enquête, d'une quête marquée au sceau de la langue - paternelle - qui émerge par bribes, par fragments, au fil du texte. Aucune chronologie réconfortante où s'accrocher, sinon un abécédaire rythmant le propos dont surgit une parole, une voix singulière qui prend son essor, son envol, au-delà des drames familiaux aux accents de tragédie.

06/2012

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Sports

Pourquoi ils vont voir des corridas

Pourquoi vont-ils voir des corridas ? Autant les motivations du cinéphile ou celles du mélomane ne font guère de mystère et ne se trouvent jamais discutées, autant la foule des arènes semble être sans visage, sans raison(s) et même sans coeur à tous ceux qui ne s’y sont jamais mêlés. Il était donc temps de connaître les motivations obscures ou rationnelles qui poussent chaque année deux millions de personnes vers des arènes françaises. Car il y a là une véritable société, aussi diverse que celle des amphithéâtres de droit commun. Marc Delon a rassemblé ici un nombre important de témoignages dont la variété langagière et sentimentale ne manquera pas de surprendre les curieux et les philistins. Certains s’émeuvent ainsi de la beauté du geste de toréer, d’autres puisent dans la corrida une représentation de la vie et de la mort, d’autres encore ne peuvent donner pour explication que celle des souvenirs. Quelle étonnante assemblée humaine que celle des arènes, où l’on trouverait presque, chaque après-midi de toros, de quoi remplir un dictionnaire des professions sinon un échantillon du peuple français. C’est ainsi que selon le prix de votre place et selon votre niveau de chance, vous vous trouverez assis à côté d’un brancardier, d’un notaire, d’un gardien de square, d’une anesthésiste, d’un faussaire ou d’une présentatrice météo. Un public aux voix dissonantes, et qu’une émotion soudainement unanime fait crier depuis un même fonds de gorge : "Olé !". Une arène, un public, des milliers de ténors.

06/2013

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Sociologie

Pierre Bourdieu. Une vie dédoublée

A guère moins d'une décennie de la disparition de son auteur, il devient envisageable d'établir un bilan, éloigné autant que faire se peut des hagiographies et des règlements de comptes, de l'oeuvre de Pierre Bourdieu, sociologue médiatisé comme aucun avant lui. La tâche était d'autant plus ardue qu'en préconisant une " sociologie de combat " Bourdieu a donné de lui et de la sociologie en général une image partisane et dominatrice, à laquelle Cornaton oppose une sociologie partagée, apaisée, de la main ouverte. Sa profonde originalité est d'avoir choisi de s'immerger dans l'oeuvre " en sympraxie plutôt qu'en sympathie ", pour reprendre une formule bourdieusienne. Le Bourdieu de Cornaton nous permet de découvrir deux hommes aux origines sociales communes, aux engagements fondamentaux identiques (l'Université, l'Algérie, les camps de regroupement, la recherche-action, la défense des opprimés, etc.) et, finalement, des choix de vie et des résultats de recherche différents sinon divergents. Une véritable analyse psycho-sociale comparée qui démonte, in vivo, la mécanique bourdieusienne de la prédestinée. Tout en présentant ses convergences et divergences sur les concepts et terrains du sociologue, à partir de textes moins connus, Michel Cornaton veut nous faire entendre aussi le combat intérieur douloureux de Pierre Bourdieu pour conjurer la schize qui, sa vie durant, l'a coupé en deux. Lorsque la sphère Bourdieu aura continué à se dégonfler et que l'oeuvre aura un peu plus perdu de son rayonnement on peut se demander ce qu'il en restera. Certainement une partie, mais laquelle ?

12/2010

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Histoire internationale

Guerres africaines et écritures historiques

Le présent ouvrage refuse les compromissions faciles à propos des guerres qui ravagent l'Afrique actuelle. L'auteur affronte les souffrances, au lieu de pressentir les abjections lorsqu'elles se déchaînent, jusqu'aux poings qui s'abattent. Les yeux ne pleurent plus des larmes de sang, mais ils se remplissent des flammes de la colère. Oui, la colère pour saisir, résister, se battre, parce que le limon est saturé de sang... La guerre : des millions de morts, des dizaines de milliers de "femmes violées", des centaines de milliers d'enfants orphelins, une "montagne de cadavres"... Le tribut des terreurs à payer aux bourreaux, aux usurpateurs, aux imposteurs comme aux marionnettes des pays voisins, la rançon des ressources minières au profit des armes de destruction. La guerre au Congo : une absurdité totale, parce qu'elle ne s'arrête plus, quatorze années, déjà... Comment conjurer le paradigme des dramaturgies de frayeurs et d'horreurs sans forcer les langages à se transformer en actes de libération, en rituels d'exorcisme et de "guérison" ? Partir de la duplicité des turpitudes politiques, avant de montrer que les efforts pour proscrire les douleurs d'un Peuple meurtri réussiront à suspendre la "catastrophe" et la tragédie d'un pays. L'Ecrivain engendré par les violences de la mort doit échapper aux pièges des redondances littéraires figées par la dénonciation. Les discours qu'il institue permettront l'émergence des mythologies de souveraineté afin de célébrer la "race des vainqueurs" ainsi que l'avènement d'une "terre nouvelle". La terre de la Liberté.

04/2011

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Religion

Pourquoi l'antisémitisme ?

La question du pourquoi de l'antisémitisme reste entière, qu'il s'agisse de l'antisémitisme passé et de son aboutissement : l'extermination des Juifs d'Europe, ou de l'antisémitisme récent qui assassine encore un peu partout dans le monde. On préfère décrire le comment, énumérer les crimes, expliquer les méthodes, les circonscrire dans le temps ou les traiter comme des extensions idéologiques des régimes totalitaires. En réalité, depuis plus de mille ans, ce désir de génocide n'a cessé, sous divers visages, de hanter l'Europe. En témoigne, au XIIe siècle, cette imprécation de Chrétien de Troyes, dans le Roman du Graal : " Les mauvais juifs, on devrait les tuer comme des chiens ", manifestation parmi bien d'autres de l'antisémitisme qui, dès l'origine, est au coeur de la chrétienté, notamment dans les Epîtres de Paul. Présent dans les Croisades, l'Inquisition, les pogromes, les expulsions, il réapparaîtra, sécularisé, sous la plume de Voltaire ; le brûlot sera ensuite transmis à gauche chez Marx, Proudhon, Bakounine, Fourier, et à droite chez les " chrétiens-germaniques " qui le livreront, prêt à l'emploi, aux nazis et à Hitler. Ce désir - manifeste dans l'islam - s'affirme dans les discours d'un Ahmadinejad et dans les actes d'un Mohamed Merah. A l'heure où la culture islamiste rencontre quelques complaisances sinon complicités dans les sociétés européennes, ressuscitant un irrationnel meurtrier que l'on croyait disparu, il est urgent de privilégier la réflexion sur " le pourquoi de l'antisémitisme " afin d'élucider le fantasme de " la solution finale " toujours actuel.

03/2013

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Critique littéraire

Poètes de l'amour

Les poétiques de l'amour étudiées dans ce recueil semblent traversées, d'une époque à l'autre et d'un poème à l'autre, par la question de la trace, de l'empreinte, de l'esquisse. Dessin presque évanoui de ce qui fut peut-être un amour avant d'être de la poésie. Ou tout autant, invention de ce qui aurait pu être un amour, de celle (celui) qu'on eût aimé(e). Pourtant ces poètes qui, tous, rencontrent, sinon la mort, du moins sa menace, son double, la trahison, l'éloignement, ne se veulent pas seulement poètes de la déploration. Il semble qu'ils soient, de ce fait même, inventeurs d'une histoire à travers un ordre précaire. La quête amoureuse est donc aussi celle d'une forme nouvelle, d'une poésie en rupture avec celle qui avait cours, d'un modèle qu'il faut parfois renouveler, quitte, parfois, à prétendre imiter... l'Orient par exemple. Car l'invention, chez ces poètes, comme le montrent savamment les contributeurs de ce recueil, ne va jamais sans la trace de ce qui s'écrivit avant, dans ces textes qui sont autant de réécritures d'autres textes. La blessure, si elle existe, se dit aussi en cherchant sa voix à travers d'autres voix. Ainsi, construire l'être aimé dans la juxtaposition de figures et de pièces éparses n'est pas cesser d'être un " poète de l'amour ", c'est bien chercher à saisir la silhouette du vers idéal.

11/2004

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Religion

Madeleine Delbrêl, une vie sans frontières

Où situer l'actualité de Madeleine Delbrêl (1904-1964), sinon dans son message spirituel d'incarnation, centré sur le quotidien et la vie des gens ordinaires ? Où trouver sa vérité, par-delà un itinéraire fascinant, hors des conventions et des étiquettes ? Dans cette biographie attachante, Charles F. Mann retrace son parcours. Après une adolescence aux allures émancipées, le passage par un athéisme radical et la conversion au catholicisme, Madeleine Delbrêl choisit d'aller vivre l'Évangile en pleine pâte humaine : son destin l'amène à Ivry, en banlieue parisienne. En étroit contact avec les militants communistes locaux, avec un sens profond de l'action humanitaire associé à son esprit contemplatif, elle vit l'amour de Dieu en pleine rue, dans les cafés, les métros et la foule de Paris. Chez Madeleine, esprit pétillant et sens de l'humour se conjuguent avec la défense des pauvres et des opprimés, le combat pour la justice sociale et le respect de la dignité humaine. Confrontée à la violence, aux procès politiques, aux emprisonnements injustes, au sort cruel des travailleurs, des sans-abri et de tous ceux qui ont faim, Madeleine Delbrêl a fait entrer toutes ces souffrances dans sa vie intérieure, vécue au jour le jour. Cette spiritualité, d'une portée impressionnante, explique pourquoi sa cause de béatification a été introduite à Rome, premier pas vers la reconnaissance de la sainteté. Se plonger dans la vie de cette " mystique laïque ", c'est entrer dans la découverte d'une foi profonde, d'une espérance indomptable et d'un amour sans limites...

08/2002

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Littérature française

Le mot amour

Le mot amour a, dans le langage, un statut très singulier c'est un mot qu'il est facile de prononcer, mais qu'il est difficile d'entendre, l'eût-on longtemps attendu. Il a le pouvoir de donner vie et mort, les deux parfois se confondant. Les quatre dialogues réunis ici mettent en scène quatre couples que hante une amitié amoureuse : Artemisia Gentileschi et Galilée, Julie Talma et Benjamin Constant, Eleonora Duse et Gahriele D'Annunzio, Maria Callas et Pier Paolo Pasolini. Les quatre femmes sont des artistes qui vécurent la passion sur scène ou sur la toile. Toutes les quatre en ont retiré des plaisirs incertains. Artemisia fut tentée d'abandonner les sujets sanglants de ses tableaux. Julie renonça très vite à sa carrière de comédienne pour assurer celle de son mari. La Duse, enfant de la balle, aurait souhaité pouvoir se passer du public et du théâtre, mais, à l'exception de quelques mois de silence, ne se permit aucune pause et mourut en tournée. La Callas perdit sa voix et crut, l'espace de quelques années, préférer la vie à la scène, avant de comprendre qu'elle n'avait d'existence que par son art qui l'avait abandonnée. Toutes les quatre ont été, par ailleurs, sinon de grandes amoureuses, du moins des femmes obsédées par la représentation narcissique de l'amour, dans sa violence tragique. Aucune ne fut fidèle, aucune n'inspira de fidélité amoureuse. Les quatre hommes qui furent leurs amis respectifs multiplièrent liaisons ou aventures. Aucun ne connut d'amour heureux.

09/2005

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Ethnologie

Histoire et Anthropologie N° 24/2002 : Mémoires, cultures et traditions

La mémoire est filante et se joue des lois ou des leçons de l'histoire. Trop d'exemples attestent du refus des hommes de voir le passé. La tradition, ancrée dans le tréfonds de notre inconscient, participe souvent à l'occultation des faits historiques. Ces derniers, même avérés, conservent une part maudite de doute qui entrave toute interprétation raisonnable et scientifique sinon objective du monde. D'aucuns défendent ainsi l'indéfendable sous prétexte que chacun fait usage de sa mémoire (et de celle des autres !) comme bon lui semble. C'est là une démarche aux antipodes de l'historien. Le cas le plus symptomatique et le plus inquiétant est celui des négationnistes, ces " chiffonniers de l'histoire " qui ont fait de leur terrible relecture de l'Holocauste un macabre fonds de commerce, aux finalités plus politiques que scientifiques. Là, tous les êtres sensés et de bonne volonté s'accordent pour reconnaître l'évidence, ce qui n'est absolument pas le cas pour quantité d'autres sujets : l'esclavage par exemple, comme l'a encore démontré le ramdam autour de la conférence de Durban en 2001 où l'on a pu constater, une fois de plus, que tout le monde ne peut pas tout dire. Loin de là. De même, la mémoire est prisonnière des démons de ceux qui la manipule ainsi que de ceux malheureusement, qui ont été manipulés, fut-ce par le déni de vérité ou l'absence d'information. Mémoire éclatée, mémoire occultée, le " passé qui ne passe pas ", le travail d'éducation est à faire.

09/2002

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Philosophie

Philosophie du vivre

"Vivre nous tend entre l'un et l'autre : il dit à la fois l'élémentaire de notre condition, être en vie, et l'absolu de notre aspiration : "Vivre enfin !" Car que pourrions-nous désirer d'autre que vivre ? Vivre est en quoi nous nous trouvons toujours déjà engagés en même temps que nous ne parvenons jamais, pleinement, à y accéder. Aussi la tentation de la philosophie, depuis les Grecs, a-t-elle été de le dédoubler : d'opposer au vivre répétitif, cantonné au biologique, ce qu'on appellera, le projetant dans l'Etre, la "vraie vie". Refusant ce report et circulant entre pensée extrême-orientale et philosophie, j'envisagerai ici quels concepts peuvent faire entrer dans une philosophie du vivre : le moment, l'essor opposé à l'étalement, l'entre et l'ambiguïté ; ou ce que j'appellerai enfin, prenant l'expression en Chine, la "transparence du matin". Je me demanderai, plus généralement, comment chaque concept, pour se saisir du vivre, doit s'ouvrir à son opposé. Car comment s'élever à l'ici et maintenant sans se laisser absorber dans cet immédiat, ni non plus le délaisser ? Ce qui impliquera de développer une stratégie du vivre en lieu et place de la morale. Le risque est sinon d'abandonner ce vivre aux truismes de la sagesse ; ou bien au grand marché du développement personnel comme au bazar de l'exotisme. Car cet entre-deux, entre santé et spiritualité, la philosophie ne l'a-t-elle pas, hélas ! , imprudemment laissé en friche ?" François Jullien.

03/2011

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Musique, danse

Boris Vian

Jazz, théâtre, prose, poésie, traductions, chansons, peinture… l’exposition consacrée à Boris Vian, présentée à la Bibliothèque nationale de France réunit les multiples facettes de son oeuvre afin d’en dégager l’unité et la richesse. Peu reconnu de son vivant, Boris Vian (1920-1959) est découvert de façon posthume quand Jean-Jacques Pauvert réédite L’Écume des jours en 1963. La postérité, fascinée par cet homme toujours jeune, créateur d’une langue originale et d’un univers foisonnant, en fait une légende. Diplômé de l’École centrale, Boris Vian n’exerce son métier d’ingénieur que quelques années et préfère se consacrer à l’écriture. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il rédige J’irai cracher sur vos tombes, dans le style des romans noirs américains, en se faisant passer pour le traducteur. Bien que l’ouvrage, jugé scandaleux, soit censuré, trois autres titres de Vernon Sullivan voient le jour jusqu’en 1950. L’image de l’écrivain en pâtit : après L’Écume des jours, les romans signés de son véritable nom passent inaperçus. En 1953, devant l’échec de L’Arrache-coeur, il se détourne de l’écriture romanesque au profit de la chanson, en tant que parolier, chanteur et directeur artistique chez Philips. Il crée également pour le théâtre et le cabaret. Cet ouvrage, publié à l’occasion de l’exposition, emmène le visiteur sur les traces de Boris Vian, de Saint-Germain-des-Prés au Collège de Pataphysique, des clubs de jazz aux cafés fréquentés par les intellectuels engagés comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

10/2011

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Animaux, nature

Le frelon asiatique, un redoutable prédateur. Le connaître pour mieux le combattre

Le frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax inquiète, interroge, voire passionne de nombreuses personnes. Ce frelon invasif venu de Chine pose des soucis en Europe : impacts négatifs sur les populations d'insectes européens, dont l'abeille, sur certaines activités économiques (secteur apicole, viticole, production de fruits, gestion des espaces verts...), et sur la santé humaine (risque d'accidents). Face à ces divers problèmes, que pouvons-nous faire ? Quel(s) comportement(s) adopter en sa présence ? Des solutions existent-elles ? Sinon, seront-elles bientôt disponibles ? Malgré cette vision inquiétante et les questions en terme de protection et de contrôle que beaucoup se posent, à raison, le frelon asiatique offre de nombreux sujets d'étonnement, via la construction de son nid (impressionnant de par sa taille, son architecture et sa localisation), la structure et le fonctionnement de ses sociétés, le comportement coopératif des ouvrières, la colonisation si rapide du territoire européen, ses interactions avec les espèces locales (pas toujours à son avantage d'ailleurs), etc. Toutefois, le frelon asiatique, comme bien d'autres espèces de guêpes et de frelons, reste encore fort méconnu du grand public, mais aussi de nombreux professionnels. Ce livre propose donc, par des textes accessibles au plus grand nombre, et de multiples photographies spectaculaires, un état des lieux de nos connaissances sur ce frelon, des recherches menées sur celui-ci et sur les outils de lutte efficaces et sélectifs bientôt disponibles. Il intéressera aussi bien les personnes confrontées au frelon asiatique (apiculteurs, désinsectiseurs, gestionnaires, entomologistes, scientifiques...) que celles tout simplement curieuses de connaître cet insecte passionnant.

10/2019

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Littérature française

Filature et tissage

Tous les chemins, dit-on, mènent à Rome. Pour Abel Bertona, la route de l'Italie passe par la Lorraine. Il a quitté les rivages de l'Atlantique et débarque, en compagnie de Sonia, sa jeune amie, et avec la ferme intention de lui en faire goûter les charmes, dans sa vieille ville natale. C'est alors que le miracle se produit : la découverte dans un square, sous un banc, d'un portefeuille. La Providence l'a bien garni. Mais une autre main y a glissé des papiers, appartenant au mari d'une ex-maîtresse, et une carte de visite, d'Albert Beau, détective privé, au dos de laquelle figurent le nom et l'adresse actuelle d'Abel. Entre les deux lieux, celui où habite maintenant Abel Bertona, et la vieille ville natale où il revient, sinon en vainqueur du moins en artiste, pour donner lecture de ses poèmes, il y a l'espace, l'errance. La forêt. Le labyrinthe de la folie. Albert Beau existe, Abel l'a rencontré. Il le rencontre partout. C'est le diable en personne, et il vous file. A moins qu'il ne soit celui que vous suivez, que vous poursuivez, le double idéal. Abel avait laissé des usines, les cités du textile. De tout cela il ne reste que les ruines. Des fragments, qui sont du poète les membres épars. Des traces, des ébauches. Ainsi retrouve-t-il la mémoire. Ainsi écrit-il son texte. Un texte qui n'est peut-être rien d'autre que le tissu serré de la paranoïa...

03/2000