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Littérature française

Mon citronnier

15 août 1978. Franco Barendson meurt dans une chambre d'hôtel à San Carlos de Bariloche en Argentine. Il laisse une fille de deux ans qui ne sait pas grand-chose de cette mort et grandit sans trop poser de questions. Cette fille, c'est l'auteure elle-même qui, à l'approche de la quarantaine et voyant ses grands-parents partir, éprouve le besoin d'en savoir plus sur celui dont sa mère ne parle jamais. Interroger la mémoire familiale, vite, avant qu'il ne soit trop tard. Le récit qu'elle coud est un patchwork de souvenirs, de conversations, d'odeurs et de photographies. L'image de Franco trop tôt disparu s'installe dans son imaginaire. Elle a un père puisqu'elle peut se (et nous) le raconter. Jusqu'au jour où, presque par hasard, elle découvre un secret. Un second récit se met en place, celui d'une enquête pour connaître la vérité, pour comprendre, pour retrouver les témoins disséminés au fil des années et des pays. Allers-retours entre l'Argentine, l'Espagne et la France, entre les années 1970 et aujourd'hui, pour tenter de ne plus idéaliser son père mais lui rendre sa véritable identité. A mi-chemin entre enquête policière et récit poétique, l'écriture fragmentaire de Samantha Barendson joue avec les nerfs comme avec les émotions. On s'émeut devant cette quête du père, on s'énerve à la recherche d'une lettre disparue, on sourit aux questions de la petite fille, on se révolte avec l'adolescente en crise identitaire, on patine avec la femme d'aujourd'hui à la recherche d'un passé décomposé. Quant à la figure du père qui se dessine finalement, elle n'est pas forcément celle que l'on attendait. . . Les secrets vivent plus longtemps que ceux qui les portent, en révélant celui de Franco, sa fille lui rend la vie, la vérité et la poésie.

01/2017

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Littérature française

Les sandales blanches

Paire une carrière de mezzo-soprano qui vous porte à la présidence Du jury de présélection de l'Eurovision, voilà qui n'est déjà pas à la portée De tout le monde. Mais connaître un tel succès quand on est né dans un bidonville à Nanterre, voilà qui est proprement stupéfiant, tant on imagine nombreux et dissuasifs les obstacles à surmonter. C'est peu dire, en effet, que rien ne prédestinait Malika Bellaribi à suivre ce parcours exceptionnel. Née dans ce "quart-monde" à la périphérie de Paris dénoncé par l'abbé Pierre, grandie tant bien que mal dans une famille nombreuse aux parents indifférents, Malika est victime d'un très grave accident qui la force à passer des années à l'hôpital et en rééducation dès sa plus tendre enfance. Mais à quelque chose ce malheur est bon. Loin de son univers familial, soignée par des religieuses bienveillantes, Malika se trouve, et découvre la musique: celle des chants religieux qui emplissent, chaque dimanche, la chapelle de l'hôpital. La musique: c'est, la petite fille le sent, la voie du salut et du bonheur. Il lui faudra endurer encore bien des humiliations et des vicissitudes, y compris une tentative de mariage forcé en Algérie, avant d'oser défier les règles de sa communauté. Elle décidera de choisir librement sa vie, son amour, et sa religion. Mais la réussite de Malika ne se borne pas à cette prouesse déjà exemplaire. A peine son nom commence-t-il à être connu qu'elle songe à faire profiter les autres de ce qu'elle a appris et à partager la joie que lui procure le chant lyrique. Elle crée en banlieue des ateliers de chant qui s'appuient sur une pédagogie utilisant la mémoire corporelle, les cinq sens, la créativité des jeunes, les relations affectives, les règles de groupe, les tabous... Malika n'a pas oublié d'où elle venait

10/2008

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Couple, famille

La sexualité de vos ados. En parler, ce n'est pas si compliqué ?

Apprendre à marcher, à faire du vélo, à lire et à écrire... Aucun parent ne remet en cause le rôle essentiel qu'il a à jouer dans ces apprentissages clés de la vie de son enfant. Pourquoi en est-il autrement quand il s'agit de sexualité? Si le sujet reste tabou, il est pourtant incontournable ! Difficile d'envisager aisément la sexualité de son enfant tant elle entrée dans le monde adulte, et donc la fin de cette relation privilégiée et rassurante que vous entretenez avec lui. Pourtant, la sexualité, c'est la vie ! Quoi qu'il arrive, un ado y sera confronté tôt ou tard. Quand l'enfant grandit, il accède à de nouveaux moyens de connaissance. Les adolescents sont soumis à un flot incessant et angoissant d'informations ; ils ont besoin de prendre du recul, de les trier. Les copains, Internet, la télévision sont autant d'occasions d'enrichir leur savoir, mais aussi de perturber, voire de polluer, leurs croyances et leurs comportements. Il est de coutume de croire que la parole des aînés n'est plus entendue, une conviction qui peut être entretenue par l'attitude des adolescents, mais les apparences sont trompeuses. En réalité, les jeunes ont de l'estime pour le discours de leurs parents, dont ils attendent beaucoup. Ils les identifient encore et toujours comme des sources d'information fiables et protectrices. Accompagner son enfant dans la découverte de la sexualité, c'est lui transmettre les repères indispensables à une vie d'adulte épanouie. Samuel Comblez, psychologue spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, décrypte ce qui se passe dans la tête et dans le corps des adolescents d'aujourd'hui et vous livre ses conseils, pour vous aider à trouver la bonne posture et les mots justes. Les témoignages d'adolescents du forum de Fil Santé Jeunes, le site Internet du service d'aide à distance pour lequel l'auteur a travaillé, sont des éclairages précieux. Pour parler de sexualité avec vos ados, un seul principe : faites-vous confiance et croyez-en eux !

09/2018

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Littérature française

Des femmes qui dansent sous les bombes

Au coeur de l'Afrique, une guerre civile guerre fait rage, dévastant les champs, les cultures et les familles. Séraphine est une jeune fille innocente, elle grandit et vit le plus paisiblement possible parmi les siens, malgré la peur et la mort qui rôde. Sa mère lui a appris à compter et à lire, elle peut accompagner les femmes au marché, bien loin de son village, pour vendre haricots, oeufs et lait. Les marches longues et épuisantes sont le lot quotidien de l'Africaine. Son destin semble tracé et s'annonce pourtant heureux : elle épousera bientôt Sumpun, l'homme qu'elle aime. Mais sa vie bascule lorsqu'en rentrant à la maison, elle voit les miliciens, ces hommes qui s'excitent devant la moindre goutte de sang, qui tentent d'abuser de sa mère... Pétrifiée, Séraphine est incapable de la moindre pensée. Son petit frère est déjà mort tandis que son père agonise, impuissant, lorsqu'un milicien décide de s'en prendre à elle, l'écrasant de toute sa force et de toute sa virilité. Face à l'insoutenable, le père mourra en prononçant ces derniers mots : " Je suis désolé. " Soudain, un groupe de l'armée régulière pénètre dans la maison, tue, chasse et libère la jeune Séraphine des griffes des barbares. Emmenée rapidement à l'hôpital pour y recevoir les premiers soins, elle fait la connaissance du docteur Basonga ainsi que de la très charismatique Blandine, une guerrière persuadée instinctivement que la jeune femme possède le courage nécessaire pour transformer son traumatisme en force. Elle convainc Séraphine de rejoindre les lionnes impavides, ces troupes de femmes qui vengent les blessés et les morts, qui luttent quotidiennement au sein de l'armée régulière, animées par l'espoir fou de déposer un jour les armes pour le retour de la paix dans leur cher pays. Une nouvelle page de sa vie s'ouvre.

03/2016

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Littérature étrangère

L'autre découverte de l'Amérique

Juillet 1969. Le monde entier célèbre le succès de la mission Apollo 11. Les seuls à détourner le regard du vieux téléviseur dans ce bar perdu de l'Equateur sont sans doute Fay Fern et son fils de neuf ans, Wright. Et Wright est sans doute l'unique enfant à ne pas connaître le nom de Vincent Kahn, l'astronaute qui a foulé pour la première fois la surface de la Lune. Pourtant, Fay le connaît bien. Ou plutôt le connaissait bien. Elle l'a rencontré dix ans auparavant, alors qu'elle était serveuse dans un bar au beau milieu du désert de Mojave. Après une brève liaison, leurs vies ont pris des chemins différents, mais les conséquences de leur rencontre sont ineffaçables. S'ils ne se reverront jamais plus. Fay et Vincent s'opposeront de loin, tels des symboles de deux mondes en collision : lui, héros de l'Amérique triomphante dans la course spatiale, elle, militante radicale du mouvement contre la guerre du Vietnam. Leurs contradictions s'incarneront tragiquement en la personne de Wright, qui grandira entre un père qui ignore jusqu'à son existence et une mère enfermée dans sa fureur. Ballotté de refuge en refuge, le FBI à leurs trousses, Wright ignorera ce que signifie avoir une famille, une école, un lieu où se sentir en sécurité. Son entrée dans l'âge adulte le forcera à se libérer du poids des erreurs commises par sa mère et par la grande nation américaine. Roman à la fois intime et épique, L'autre découverte de l'Amérique est une histoire d'amour au temps de la guerre froide, une quête d'identité qui traverse une génération et interroge ses enfants. L'écriture puissante et courageuse de Kathleen Alcott révèle les liens complexes entre nos destins personnels et les conflits d'une époque, dont les conséquences se font encore sentir aujourd'hui. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christine Laferrière

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Littérature française

Odelicat

"Je veux voir le monde et étudier ce qui est différent d'ici, dit Nazuka d'une voix claire et assurée. Je veux comprendre la nature humaine, ce qui fait qu'un être est bon et un autre mauvais. Les autres peuples, les autres pays, les autres coutumes. Je veux aller là où le soleil se lève et là où il se couche, je veux parcourir la Terre entière et étudier les différences des autres peuples, leurs mécanismes et leurs origines." Nazuka est une jeune fille bien singulière ; ses os transcrivent ses émotions, se brisant au gré des déconvenues et se renforçant avec la joie, la colère et la haine. Bien entendu, comme dans tout conte digne de ce nom, ses parents sont décédés à sa naissance, et Tante, une amie de ces-derniers, s'est occupé d'elle avec une attention et un amour rares, la protégeant de l'extérieur afin que son état jamais ne se déclare. Pour Nazuka, l'horizon se limite à la colline qu'elle voit depuis sa fenêtre, et le soleil se couche derrière le lac qui se trouve non loin. Un jour cependant, une chose étrange se produit. Sous l'effet d'une émotion ressentie lors de la lecture d'un roman, son petit doigt se brise... Début d'une grande aventure pour la jeune fille qui se rend ainsi compte des limitations de son monde. Nazuka quitte alors son cocon et part à la découverte du vaste monde. Naïve, innocente, comme Candide se confrontant à la réalité des Hommes, elle s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mensonge et à ses origines au sein du langage, cherchant, tout au long de son voyage, les réponses à ses questions et la compréhension de cet état qui la caractérise. Au fur et à mesure des expériences, Nazuka grandit, s'étoffe, et découvre la personne qu'elle souhaite devenir.

02/2021

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Cuisine

Pâtisseries gourmandes sans gluten ni lactose

Lalie Pâtisse, une passionnée de Pâtisserie qui ne pense et rêve que d'une seule chose, rendre l'impossible possible ! C'est à l'âge de 8 ans, en pâtissant mon premier gâteau au yaourt avec ma grand - mère que je me suis prise d'amour pour les gâteaux. Je dois vous avouer qu'à cette époque, j'aimais autant les pâtisser que les dévorer ! Le comble pour une gourmande telle que moi lorsque j'ai découvert plusieurs années plus tard que ces superbes et merveilleuses pâtisseries en outre me rendaient malade ! Depuis le gluten et le lactose ne font plus parties de mon alimentation. Ma fille Ashley est venue au monde avec également le même souci de santé, de ce fait interdiction d''intégrer le Gluten et le Lactose à son alimentation. Difficile pour une enfant de comprendre que pour elle, les viennoiseries et les gâteaux industriels remplient de ces magnifiques substances grasses et sucrées lui étaient interdites ! Il m'est donc venu l'idée de pâtisser du "sans", du "meilleur" et du "bon". Quelques années plus tard, ma fille Anna est venue agrandir la famille en apportant un petit cadeau en plus dans ses valises : l'intolérance aux protéines de lait de vache !! J'ai donc pris mon courage à deux mains et j'ai décidé de faire de notre différence une force. Je suis devenue Pâtissière et aujourd'hui je crée des gâteaux pour tous. Tout le monde a le droit à un peu de gourmandise ? ! Intolérants, Coeliaques, Allergiques ou non ! Mes recettes sont travaillées pour ce type de pâtisseries au plus près d'une pâtisserie traditionnelle. ? Mon Ambition ? Faire de l'impossible, possible Une envie une réalité. Donner la possibilité à tous de pâtisser des pâtisseries sans gluten ni lactose avec des matières premières simples, meilleures pour la santé et faciles à trouver dans le commerce. Apporter du sourire et de la gourmandise en retrouvant ou trouvant un " Plaisir Gustatif "

09/2019

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Monographies

Le Soleil et l'envol. Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet

France Sculpture, tel est le nom que l'auteure prêtait à France Culture dans son enfance. La méprise est compréhensible : c'est la station de radio qu'écoutaient dans leur atelier ses deux parents, les sculpteurs Simone Boisecq (1922-2012) et Karl-Jean Longuet (1904-1981). Avec ce titre, l'intention du livre est donc énoncée sans équivoque, quoiqu'en faisant la part de l'émerveillement enfantin et filial. Fondant voix et formes en une légende dorée, Anne Longuet-Marx retrace l'itinéraire individuel puis commun de ces deux artistes dont un ensemble d'oeuvres est entré récemment au Centre Pompidou et qui, bien qu'appartenant à deux générations distinctes, apparurent à la critique comme la promesse d'une " sculpture d'un temps autre " au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Issu de la descendance française de Karl Marx, Karl-Jean Longuet étudie et travaille longtemps à l'ombre de Rodin et dans l'admiration de Maillol, jusqu'à une rencontre décisive avec Brancusi en 1948. Celle-ci l'amène à laisser davantage s'exprimer la ligne du matériau, suivant une logique abstraite qui se conjugue à l'héritage figuratif pour donner vie à ce qu'on nommera une " sculptarchitecture ". Simone Boisecq, née quant à elle d'une mère pianiste et d'un père " poète sauvage " qui ne cessera de célébrer la culture bretonne, grandit à Alger où elle s'initie au modelage en autodidacte, ne se consacrant pleinement à la sculpture qu'à partir de son installation à Paris. Elle développera " sa mythologie rugueuse et sauvage qui doit autant aux paysages méditerranéens de son enfance qu'aux rêves celtes de son père ". Se jouant élégamment des codes de la monographie, le livre d'Anne Longuet-Marx est un hommage tendre à une saga familiale à laquelle, en digne héritière, elle confère la profondeur du temps et celle du sentiment. L'ouvrage se lira aussi bien comme un récit que comme une introduction à l'oeuvre des deux artistes.

02/2022

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Divers

Kiss the Sky Tome 1

Jimi avant Hendrix : plus qu'un guitariste, une icône du rock. Considéré comme l'un des plus grands guitaristes de l'histoire du rock, Jimi Hendrix a marqué les années 60 par son jeu révolutionnaire et ses performances endiablées. Mais sa vie, à l'image de ses concerts, fut mouvementée. Afro-américain, il grandit à Seattle et connaît une enfance chaotique, entre un père amateur de musique qui le brutalise et une mère volage et alcoolique. Seuls refuges : sa grand-mère amérindienne qui l'initie au folklore cherokee, les comics, le cinéma de quartier, puis la guitare ! Cette révélation, qui devient vite une obsession, transcende l'adolescent. Autodidacte, jouant de la main gauche, dite " celle du Diable ", il passera de longues années à se produire dans des salles d'arrière-bar et à courir les cachets. Ecumant les clubs, multipliant les passades amoureuses, il va pourtant peu à peu réussir à se faire une place dans un milieu en pleine effervescence, en croisant la route de Curtis Mayfield, Little Richard, B. B. King, Ike et Tina Turner, jusqu'à un certain Keith Richards... Et quand il s'apprête à s'envoler pour Londres après avoir enregistré Hey Joe, il ne sait pas encore qu'il a rendez-vous avec le destin. Après avoir évoqué le fameux bluesman Robert Johnson dans Love in vain, le duo Mezzo et Jean-Michel Dupont revient avec un portrait poignant d'une autre légende de la guitare. Fruit d'un important travail de recherches, Kiss the sky parvient autant à saisir l'esprit d'une époque qu'à nous émouvoir en nous faisant partager les désillusions d'une enfance à la Dickens et l'appétit de reconnaissance d'un gamin appelé à devenir une rock star adulée. Un destin magnifié par le style précis et puissamment incarné de Mezzo, qui se déclinera en deux volumes : d'abord en noir et blanc pour raconter le jeune Jimi avant son accès à la célébrité, puis dans le second tome en couleurs pour évoquer la superstar Hendrix en plein psychédélisme.

10/2022

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Essais

Lee Miller. Une vie sans filtre

Peu d'artistes auront eu un destin aussi flamboyant que Lee Miller (1907-1977). Originaire d'une petite ville américaine, Lee grandit dans une famille aisée et progressiste, sous le regard aimant mais troublant d'un père, passionné de photographie qui, très tôt, la fit poser nue devant son objectif. Victime d'un viol à l'âge de 7 ans, témoin du suicide de son petit ami à l'adolescence, la jeune femme décide de partir pour Paris à 18 ans, et y découvre le milieu du théâtre. Elle étudie ensuite l'art à New York, tout en posant comme mannequin. Si elle fait d'abord la couverture de Vogue, c'est être photographe qui l'intéresse. De retour à Paris, elle devient l'élève, la muse et l'amante de Man Ray, qui sera son grand amour. A Montparnasse, elle côtoie nombre d'artistes, poètes, peintres, créateurs : Breton, Foujita, Chanel ou Cocteau... Toujours désireuse d'ailleurs, elle vit ensuite quatre années au Caire puis rejoint Londres en 1939. Elle immortalise alors avec son appareil photographique les horreurs du Blitz. Devenue reporter de guerre pour les Etats-Unis, elle découvre Büchenwald et Dachau, un choc qui se traduira par ses photographies, particulièrement crues. Elle se marie enfin avec le collectionneur et artiste anglais Roland Penrose, avec qui elle aura un fils dont elle ne se sentira jamais proche. Sa vie s'organise alors entre les voyages, les visites d'amis tels Eluard ou Picasso, et ses créations culinaires de "haute gastronomie" ... Ce n'est qu'à sa mort, en 1977, que son oeuvre photographique sera véritablement découverte, grâce à soixante mille négatifs retrouvés dans son grenier. Carolyn Burke est biographe, critique d'art et traductrice. C'est à Paris, où elle a vécu pendant plusieurs années, qu'elle a fait la connaissance de Lee Miller, juste avant sa mort. Elle vit à Santa Cruz, en Californie.

06/2023

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Littérature française

Les lumières de Sarajevo

C'est tout un monde disparu que Moïse Abinun fait revivre pour nous : Sarajevo, ville frontière entre les deux empires ottoman et austro-hongrois et où les Juifs chassés d'Espagne ont trouvé un havre de paix. C'est dans cette communauté sépharade que l'auteur a vu le jour, le 14 mai 1912, dans une famille traditionnelle et très unie. Son père Samuel et sa mère Clara avaient fait un mariage d'amour ce qui n'était pas courant à l'époque ; mais ils étaient aussi cousins ce qui l'était plus et facilitait les choses. Ce qui frappe dans cette famille c'est l'aptitude au bonheur, à la fête et au partage malgré les difficultés matérielles et l'actualité menaçante. La Première Guerre mondiale éclate précisément à Sarajevo et la famille est aux premières loges. Samuel, emporté dans le tourbillon de la guerre fait le voeu, s'il s'en sort, de devenir rabbin. Grièvement blessé, il tiendra parole, et le jeune Moïse grandira de ville en ville, au fil des affectations de son père. Ces déménagements successifs nourriront peut-être une vocation précoce pour le voyage. A moins qu'il ne reprenne à son compte le rêve d'une mère qui n'avait jamais vu Vienne et le Danube. Doué pour les études, il les quitte néanmoins pour se faire tailleur et partir ainsi plus vite et plus loin. Ce sera Barcelone où il renoue en 1936 avec la terre de ses ancêtres. Chez son oncle Isaac, il rencontre sa fiancée, Mathilde. Encore une cousine, encore une histoire d'amour, mais comment rester romantique quand on se marie au sein d'une même famille ? Moïse résout brillamment l'énigme sentimentale. La guerre d'Espagne incite le jeune couple à partir, cette fois à Lyon, où ils échapperont de peu à la déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Mais ceci est une autre histoire brillamment contée par leur fille, l'écrivaine Clarisse Nicoïdski dans son roman Couvre-Feux.

08/2021

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Littérature française

Un bateau dans le jardin. Suivi de La Traversée de l'Atlantique à la rame

"Un bateau dans le jardin" : 1er juillet 1895... Le capitaine Joshua Slocum appareille de Boston pour le premier tour du monde à la voile en solitaire... 1er juillet 1950... Pierre, modeste représentant de commerce, commence la construction d'un bateau dans le jardin d'un pavillon de banlieue en région parisienne... Deux voyages bien différents mais tout aussi aventureux qui vont durer l'un et l'autre plusieurs années. Avec l'aide du journal de bord de Slocum, François, onze ans, participe aux deux aventures... Mais à mesure que le temps passe et que le bateau grandit, François se pose la question : le bateau va t-il réellement les emmener tous les trois en dehors des quatre murs du jardin ? ... "La Traversée de l'Atlantique à la rame" : La barque qui s'est échouée sur une plage de Cornouaille était couverte d'algues et de coquillages... Les mouettes tournaient autour en poussant des cris perçants... A l'intérieur on découvrit un petit cahier trempé par l'eau salée, dans lequel Adélaïde et Jonathan, à tour de rôle, avaient rédigé leur journal de bord... Ce récit a donné lieu à un scénario de film d'animation en 1978, écrit en collaboration avec Jean-Paul Gaspari et réalisé par l'auteur... Ouvrage illustré de 14 dessins originaux. Auteur de romans et de nouvelles - La vie agitée des eaux dormantes (Folies d'encre), Louise en hiver (Editions Delatour) - Le peintre et le gouverneur (Maurice Nadeau), Jean-François Laguionie a fait des études de dessin et de théâtre avant de créer un studio de films d'animation dans les Cévennes. De 1963 à nos jours, il a collectionné de nombreux prix, dont la Palme d'or du court-métrage de Cannes pour La Traversée de l'Atlantique à la rame, dont il a été tiré un album chez Gallimard-Folio. L'auteur vit en Bretagne depuis 2005.

06/2022

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Littérature française

Et la mer se fâcha

Dans le café de Ménekché, village de pêcheurs proche d'Istanbul, le jeune Zeynel tue à bout portant Ihsan le maquereau. Sélime lui crache alors au visage, mais il ne le dénoncera pas à la police. Désormais les destins de ces deux hommes, si différents, seront indissolublement liés, dans une lente progression qui les conduira inéluctablement l'un vers l'autre, jusqu'à la fin tragique. Cependant Zeynel, qui a peur de Sélime, fuit à Istanbul où se déroule une chasse à l'homme, à mesure que grandit sa légende, alimentée par les journaux, par les rumeurs les plus invraisemblables et par les photos de faux assassins, tandis que Sélime, le Pêcheur au cour pur, poursuit sur sa barque un rêve d'amour qu'accompagne la tristesse d'avoir vu massacrer ses amis les dauphins dont on dépèce les corps sur la plage pour les brûler et recueillir leur huile. Ce roman qui met en scène de nombreux personnages, tels Moustafa le Borgne, Hassan le Boiteux, la belle Zuhré assassinée par son mari, le petit Doursoune Kémal qui adore Zeynel, Husséyine l'indicateur et Véziroglou le gangster milliardaire, souvent agités par des sentiments contradictoires, à la fois généreux et cupides, lâches et téméraires, tendres et cruels, se déroule dans un décor d'une beauté saisissante, où les jeux de lumière, sur la mer et dans les îles, s'opposent à l'agitation et aux bruits du port, des marchés, des embouteillages d'Istanbul, ville «corrompue, divisée en mille factions, puante, menteuse, mauvaise, qui a perdu son âme...». Une beauté qui rachète toutes les horreurs et tous les crimes, il suffit, pour la voir, d'ouvrir les yeux. Pour la première fois, dans ce livre, Yachar Kemal aborde, avec le thème d'Istanbul, la période agitée des années 1970, où ses héros, des gens du peuple, se trouvent entraînés avec leurs passions dans des conflits qui les dépassent et dont ils ne perçoivent pas les enjeux.

10/1985

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Développement durable-Ecologie

Quand la ville mange la forêt. Les défis du bois énergie en Afrique centrale

L'Afrique est confrontée à deux défis majeurs liés à l'augmentation extrêmement rapide de sa population : Comment fournir des aliments en quantités toujours plus abondantes et comment approvisionner ces populations en énergie nécessaire en particulier à la cuisson des aliments ? Ces enjeux dépassent largement le seul continent africain. D'une part, cela suppose d'agrandir les surfaces agricoles, souvent aux dépens de la forêt dont les sols sont les plus fertiles. D'autre part, le bois provenant de ces défriches agricoles est utilisé comme bois de feu ou transformé en charbon de bois. Avec le très fort accroissement des populations à nourrir, les jachères ne sont plus aussi longues, la terre s'appauvrit et le bois est de plus en plus rare : il faut aller toujours plus loin de la ville tentaculaire pour chercher nourriture et bois - énergie. Soutenu par l'Union européenne, le projet Makala " Gérer durablement la ressource bois - énergie en Afrique centrale " a été entrepris pour comprendre et quantifier ce problème et proposer des solutions afin d'enrayer le cycle infernal de la dégradation de l'environnement et la difficulté d'approvisionnement en énergie domestique. Les résultats de ce projet réalisé de 2009 à 2013, à Kinshasa et à Kinsangani en République démocratique du Congo et à Brazzaville en République du Congo, constituent le coeur de cet ouvrage. Sont présentés tout d'abord l'état de la consommation en bois - énergie des grandes villes, particulièrement le bassin d'approvisionnement de Kinshasa, puis des outils indispensables à une bonne gestion de la ressource en bois, donc utiles à la gestion des arbres et de la forêt. Ensuite, sont proposés les modèles de gestion de cette ressource élaborés dans le cadre de ce projet. Enfin, les auteurs élaborent des perspectives d'avenir et des pistes de réflexions afin d'apporter des réponses aux besoins en alimentation et en ressources en bois - énergie dans ces régions dans une optique de développement durable.

06/2013

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Sports

Olympique lyonnais. Les coulisses d'une réussite

Quintuple champion de France, premier club hexagonal à entrer en Bourse, et désormais grand nom européen depuis ses succès face au Real Madrid, à l'Inter Milan ou encore au Bayern Munich ces dernières années, l'Olympique lyonnais est la référence du football français. Un modèle par ses résultats sportifs mais aussi par sa gestion, au point que l'OL pourrait préfigurer ce que seront les équipes majeures du XXIe siècle. Quels sont donc les secrets de la réussite du bulldozer lyonnais ? Ce club a pourtant longtemps vécu une existence banale, entre saisons décevantes et petits succès sans lendemain en Coupe de France. En 1987, un chef d'entreprise ne connaissant pas le milieu du foot, Jean-Michel Aulas, prend les rênes du club. Ses premiers pas sont difficiles, mais sa détermination et son audace surprennent. Il n'hésite pas à promettre que Lyon reviendra sur le devant de la scène. Et de fait, année après année, l'OL grandit dans l'ombre des PSG, 0M et autres Bordeaux. Aulas dirige le club comme une véritable entreprise. Pragmatique, cartésien, dur en affaires, insensible au star-système, c'est un président d'une race nouvelle. En 1999, l'OL franchit un cap en recrutant l'attaquant Sonny Anderson pour près de 120 MF - le plus gros transfert d'un club français à l'époque, rendu possible par l'entrée au capital du club de Jérôme Seydoux, le patron de Pathé. Deux ans plus tard, L'OL, version Aulas, remporte son premier trophée, la Coupe de la Ligue 2001. Désinhibés, les Lyonnais alignent ensuite les victoires, au point qu'ils semblent bientôt invincibles... Un patron omniprésent et craint, une organisation sans faille, des dirigeants engagés mais pragmatiques, des joueurs choyés, du temps et de la patience, des actionnaires stables et loyaux, voilà quelques-uns des ingrédients qui font de l'OL un exemple à suivre pour tout club de football rêvant de tutoyer les sommets.

03/2007

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Critique littéraire

Madame de La Fayette

Rien de plus romanesque que la vie de Mme de La Fayette, la dame de la rue de Vaugirard, où elle grandit, vécut et mourut dans des maisons construites par son père, dont elle hérita le sens des affaires. Promise à un brillant destin dans un Paris où les poètes la disent " incomparable " à dix-sept ans, elle doit bientôt s'exiler en province, en Anjou, puis en Auvergne, le pays de celui auquel on la marie précipitamment. On lui a volé sa jeunesse. Avant vingt ans, elle se défie de l'amour, " sentiment incommode ". Mais elle croit à l'amour tendre des romans de Mlle de Scudéry. Elle le file avec Ménage, un érudit qui se métamorphose, pour Mme de Sévigné, puis pour elle, en poète galant. Il en fait la " Madame Laure " de ses poèmes. Quand elle retrouve la capitale, à vingt-cinq ans, elle lui doit de n'avoir pas été oubliée. Elle lui doit aussi d'avoir pu écrire et publier, anonymement, un premier roman, La Princesse de Montpensier. Reconstituer l'histoire de leurs rapports, c'est éclairer le statut intellectuel, littéraire et moral de celle qu'on a appelée " une précieuse de la plus grande volée " juste avant Les Précieuses ridicules. Après douze années d'amour tendre, ce seront dix-sept ans d'une " liaison " intime avec La Rochefoucauld, fondée sur la " sympathie ", qui n'est pas moins singulière que l'aventure sentimentale vécue avec Ménage. C'est dans ce climat qu'est née La Princesse de Clèves, lancée par une campagne de presse exemplaire, la première qui ait entouré un roman, dont la comtesse refusera pourtant de se reconnaître l'auteur. Tout cela n'épuise pas le mystère d'un personnage toujours malade, toujours actif, amie de cœur d'Henriette d'Angleterre, dont elle a écrit la Vie, agent secret de la duchesse de Savoie, une autre amie de jeunesse. " Elle a cent bras ", disait d'elle celle qu'elle a " le plus véritablement aimée ", la marquise de Sévigné.

09/2000

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Sciences politiques

La diplomatie des droits de l'homme. Entre éthique et volonté de puissance

Il est aujourd'hui courant de brandir les droits de l'homme dans les relations internationales : certains Etats se prévalent d'une " diplomatie des droits de l'homme " dont la constance et l'efficacité sont pourtant sujettes à caution ; les ONG humanitaires se multiplient et croissent sans convaincre toujours ; la promotion des grandes causes justifie interventions, ingérences, actions violentes. Le remède ne serait-il pas pire que le mal ? Les droits de l'homme ne cachent-ils pas d'autres visées franchement politiques ? Les Etats sont-ils bien armés pour défendre les droits de l'homme face aux résistances du réalisme, aux impératifs économiques, aux défauts de puissance, aux coûts de l'intervention, à un droit resté résolument souverain, aux interdépendances entre gouvernants ? Progrès réel mais invention combien fragile, la judiciarisation progressive de la scène internationale, de La Haye à Arusha, de Pinochet à Habré, révèle, au-delà, un déplacement du sujet, source de toutes les incertitudes : du peuple souverain au nom duquel on rendait la justice à une " humanité " méta-souveraine au nom de laquelle on ne sait pas encore le faire. Mais peut-être la démocratie va-t-elle prendre sa revanche là où on ne l'attendait pas : dans le calcul réaliste de ceux qui découvrent que les dictatures étaient hier utiles et qu'elles sont coûteuses et encombrantes aujourd'hui alors que triomphent les besoins d'intégration. Les Etats sont plus que jamais sous surveillance : celle de conventions qui ne sont pas seulement ou pas toujours formelles, celle de leurs semblables dont ils dépendent de plus en plus ; celle d'un espace international sujet à bien des manipulations mais qui débat, agit, proteste et se mobilise. En cela, la demande des droits de l'homme est symptomatique des données nouvelles de la vie de la planète, de ses impasses et de ses promesses. En analyste incisif des Etats dans le monde contemporain, Bertrand Badie nous fait voir, entre éthique et volonté de puissance, les relations internationales sous un jour inédit.

10/2002

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Littérature française

Le patient

Dans ce roman autobiographique, l'auteur raconte dans le détail l'un de ses passages dans un hôpital psychiatrique.... Le patient est le récit sans fard du quotidien d'une humanité blessée, oubliée, vidée, épuisée, mise à l'écart : celle des hôpitaux psychiatriques. Jérôme Bertin nous raconte le quotidien de cet hôpital d'un quartier populaire de Lille, les gens qui y vivent (patients, mais également psychiatres, infirmiers, personnes de l'accueils...), et les rencontres, les menus événements et autres incidents ponctuant un temps qui s'étire dans l'ennuie et la déprime. Ce roman picaresque d'un genre nouveau est écrit dans un style cru à la fois terrible et drôle, qui n'est pas sans rappeler par bien des aspects Bukowski, mais également Céline et Artaud. Jeune écrivain, Jérôme Bertin fait partie de ceux pour qui l'écriture est un véritable engagement de vie, la seule et dernière résistance possible face à un monde sans espoir, la seule révolte face à une civilisation qui court, inéluctablement, à sa perte. Car travers ce témoignage, c'est le miroir sans concession d'un monde à l'agonie qu'il nous propose. En utilisant une langue nue, incarnée, sans afféterie stylistique, l'auteur prend le lecteur à partie dans son corps même et secoue brutalement nos habitudes prudentes d'amateurs de bibelots littéraires. Et si la subversion consistait encore aujourd'hui à nous plonger dans l'immonde, dans la Gueule infernale, à nous faire prendre l'abîme ? [FabriceThumerel, site libr-critique, à propos de Jérôme Bertin] Le patient, où l'auteur affirme une couleur textuelle qui n'appartient qu'à lui, est écrit dans la droite lignée de Bâtard du vide, roman qu'il publia aux éditions Al dante en 2011, et qui rencontra un réel succès d'estime (articles dans Libération et le Magazine des Livres). A chaque publication, Jérôme Bertin voit son cercle des lecteurs s'agrandir et son succès s'affirmer.

09/2012

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Développement durable-Ecologie

Parfum de savane, odeur de sang. La conservation de la nature africaine en péril

1946 - 2018 : 72 ans passés en Afrique. La vie de l'auteur, entièrement consacrée à l'Afrique, est riche en expériences exceptionnelles. Au Calte de sa carrière, il estime nécessaire de livrer ses impressions et son vécu avant le u grand départs vers les savanes de l'au-delà. Arrivé en 1946 avec ses parents au Congo Belge, il grandit à Elisabethville où il fréquente l'Athénée Royal et plus tard l'Université. Amoureux de la nature et de la faune sauvage, il sillonne la savane katangaise, ce qui lui permet de s'initier aux secrets du comportement animal et d'apprendre le Swahili. Il se spécialise en Zoologie et Ecologie Tropicales et participe à de nombreuses missions scientifiques dans I. aires protégées africaines. En 1971, les gouvernements congolais et belge k chargent de diriger k déménagement de l'Université Nationale à Kisangani et à Yangambi. Il devient expert en Conservation des Ressources Naturelles et aménagement des aires protégées. Sa renommée dépasse les frontière du Congo et s'étend à d'autres pays. De 1981 à 1993, il se rend au Bénin, de 1993 à 2000 en Belgique à l'Université de Liège où il collabore à la création d'un Institut Vétérinaire Tropical. Consultant international fort sollicité, il effectue alors de nombreuses missions d'évaluation, de formation, d'aménagement et de création d'Agences des Parcs Nationaux. Ce livre retrace, en toute simplicité et avec beaucoup de franchise teintée d'humour et parfois de drame, les nombreuses péripéties et aventures qui ont émaillé sa vie mouvementée. Il s'agit d'un document unique que les amoureux de l'Afrique liront certainement avec beaucoup d'intérêt. Idéaliste passionné et humaniste convaincu, le Dr. J-C. Heymans a un sens profond du travail bien fait, de la solidarité entre les peuples et du respect de la biodiversité. C'est à ce titre qu'il peut être considéré comme l'un des pionniers de la Conservation de la Nature africaine.

09/2018

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Littérature française

Avec ce qu'il resterait à dire

« Dans le coin du mur, entre la fenêtre et le lavabo une araignée géante a tissé sa toile. Sans doute une Tégénaire domestique, de l'espèce des bâtisseuses. Elle a choisi l'angle le plus humide où le plâtre s'effrite. Il a ouvert grand la fenêtre, un souffle d'air est entré dans la chambre, a soulevé le rideau, sa nappe n'a pas bougé. Des débris poudreux, de menues ruines tombées du mur sont pris dans les fils de sa soie. Ténue, fine, si fine, et tendue. Un miracle d'équilibre. » Un soir de 1935 au Dôme, Alberto Giacometti fût attiré par la beauté d'une femme longue et mince. Elle lui faisait face quand il entra dans le café. Elle avait levé la tête, peut-être parce qu'elle s'était sentie regardée. Elle revint les jours suivants. Lui la regardait comme il l'avait regardée le premier soir, intensément et à distance. Il se passa une semaine avant qu'il osât l'aborder. À Genève pendant la guerre, le souvenir d'Isabel hante Giacometti. Ce récit raconte l'invention dans une chambre d'hôtel transformée en atelier de la Figurine sur socle, un plâtre de trois centimètres. « La figure c'est vous » lui écrit-il en 1945. Elle m'a dès que je l'ai vue attirée dans son espace, transportée sur une scène où j'étais la chambre, le sculpteur et l'apparition. L'étendue et la figure. Rien n'eut été possible sans la découverte de photographies d'Alberto Giacometti modelant à l'hôtel de Rives : douze clichés d'Éli Lotar. Je n'ai pas écrit avec ces vues sous les yeux, mais avec leur souvenir, liant l'espace de la chambre à des paysages souvent évoqués dans les Écrits, des lieux où, quand le jour se lève, l'écart entre les êtres, entre les choses, grandit. _Anne Maurel --- Quatre photographies d'Éli Lotar son reproduites en préambule du récit d'Anne Maurel.

11/2016

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Ethnologie

Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss est né en 1908 et mort centenaire, en 2009, tout près de nous, lecteurs du XXIe siècle. Il grandit dans une famille juive, bourgeoise, mais qui a connu des jours meilleurs. Le père est peintre, bricoleur ; le fils choisit la voie de la philosophie et du militantisme socialiste. Le jeune agrégé part en 1935 enseigner la sociologie à Sao Paulo. Lors de rudes expéditions dans le Brésil intérieur, il se fait ethnologue, découvrant l'Autre indien. Les lois raciales de Vichy le contraignent à repartir : il gagne l'Amérique en 1941 et devient Prof. Claude L Strauss - pour ne pas qu'on le confonde avec le fabricant de jeans. Cette biographie décrit l'accouchement d'une pensée d'un type nouveau, au milieu d'un siècle chahuté par l'Histoire : l'énergie des commencements au Brésil et l'effervescence du monde de l'exil européen à New York, entre surréalisme et naissance du structuralisme.),Le retour en France, après la guerre, sonne le temps de l'écriture de l'oeuvre : plusieurs décennies de labeur intense où Lévi-Strauss réinvente l'anthropologie, une discipline qui a désormais pignon sur rue et offre une nouvelle échelle pour le regard. En 1955, Tristes Tropiques en est la preuve éclatante, en France puis dans le monde entier. Au cours des années, Lévi-Strauss est devenu une gloire nationale, un monument pléiadisé de son vivant. Mais il a sans cesse revendiqué un "regard éloigné" qui lui permet de poser un des diagnostics les plus affûtés et les plus subversifs sur notre modernité en berne. Cette biographie souligne l'excentricité politique et intellectuelle de l'anthropologue. Sa vie décentrée par rapport à l'Europe, ses allers-retours entre ancien et nouveaux mondes. son goût de l'ailleurs font de ce savant-écrivain, mélancolique et tonique, esthète à ses heures, une voix inoubliable qui nous invite à repenser les problèmes de l'homme et le sens du progrès. Lévi-Strauss est moins un moderne que notre grand contemporain inquiet.

09/2015

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Littérature française

Temps de guerre et de paix. Une jeunesse sous le signe de la croix gammée au bord de la Ruhr et du Rhin

« Sous le signe de deux croix se déroulaient mon enfance et ma jeunesse, ainsi que celles de nombreux amis et camarades de classe. Les deux croix – la croix gammée et le symbole chrétien de la rédemption – se trouvaient en opposition. Cependant, les deux nous attiraient sans que nous perçussions au début leurs contradictions. En grandissant, nous commencions à reconnaître ces contrastes et cela nous incitait à la réflexion. La mise en question de la croix gammée nous perturbait car la propagande permanente nous avait influencés. Mais nous étions aussi des chrétiens et entendions le rester. Et c'est ainsi que commença une époque conflictuelle qui nous amena à discuter avec des adultes. La guerre aggravait la situation car, en tant qu'Allemands qui aimaient leur patrie, nous souhaitions la victoire et nous nous investissions pour cela. Avec la fin de la guerre et de la dictature nazie, un monde s'écroula pour beaucoup de gens. La croix gammée avait perdu, étions-nous désormais à nouveau sous le signe d'une seule croix ? Certains ne trouvaient pas leur chemin et restaient attachés au passé. Ils avaient intériorisé des idéaux et ne voulaient pas ou étaient incapables d'admettre qu'ils s'étaient trompés. Parfois, cela marquait toute une vie. » Irmgard a treize ans lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle est Allemande et grandit dans l'ombre grandissante du nazisme. Après s'être laissé d'abord influencer par le régime, elle s'en détache face aux doutes grandissants. En 1946, elle part vivre à Cologne, ville en ruine, où elle fera des études de piano... La diversité des points de vue disponibles sur le sujet venant à manquer dans l'hexagone, le récit d'Irmgard Schnellbächer interpelle d'autant plus. Son témoignage vient sonder l'âme d'une Allemagne prise au piège et brisée, questionnant son identité et son devenir face à l'horreur.

08/2015

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Religion

Monseigneur Pie, évêque de Poitiers (1849-1880). Un prélat dans la tourmente de l'Eglise

Des statues presque ignorées, un nom rarement cité, hors des cercles d'historiens du XIXe siècle, sauf pour brandir, à propos d'un épiscopat de trente années (1849-188o), l'image incongrue d'une Eglise dominatrice et conservatrice. La stature de Mgr Pie supporte mal, pourtant, un silence, peu ou prou voulu, mais assurément dévalorisant. Du Poitou catholique, depuis 1789, il est le prélat majeur, celui qui, ayant achevé de relever l'Eglise des ruines révolutionnaires, entend lui donner prestige et puissance, en imposant à son diocèse vaste et mal soudé, une marque perceptible jusqu'au milieu du XXe siècle. Sa vision de l'Eglise dans la cité fait de lui un ardent lutteur, chef religieux à l'autorité intransigeante ou acteur politique avisé, mais non moins redoutable, au service d'une catholicité, en pleine tourmente depuis le choc révolutionnaire préparé par de puissants ébranlements antérieurs. Préoccupé du sort de la papauté que menace dans ses intérêts temporels l'unification italienne, il se place à l'avant des défenseurs de Pie IX. En union avec celui-ci jusqu'à être son inspirateur, il se veut le champion de la prééminence pontificale et le censeur de la modernité. Avocat, au concile de 1870, de l'infaillibilité pontificale, Pie, fort de sa science de l'Ecriture et de son talent, s'emploie à justifier des conceptions guère rejetées avant le concile de Vatican II, et qui nourrissent toujours le traditionalisme religieux ou politique. Davantage encore, les questions actuelles nées de la crise de l'Eglise, relatives à la "mort de Dieu" en Occident, à l'implosion annoncée du christianisme, ou celles que posent les dérives néo-païennes de la modernité ou de ses risques occultés de totalitarisme renvoient, en recherche de réponses, à une relecture approbative ou non de l'évêque de Poitiers à qui sa ville épiscopale dut d'être appelée, parfois, la "Rome française". M. Mathieu.

06/2013

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Littérature scandinave

Hanna et ses filles

Une magnifique saga familiale empreinte, malgré la rudesse des moeurs et des paysages, de compassion, d'humour et d'une subtile poésie. Un classique de la littérature suédoise, introuvable depuis des années. Une fresque familiale devenue bestseller international Au chevet de sa mère Johanna, Anna égraine leurs souvenirs communs. Ainsi prend forme la vie de trois générations de femmes, depuis la grand-mère, Hanna, et, avec elle, celle des contrées nordiques reculées. Dans le Dasland, près de la frontière norvégienne, à la fin du siècle dernier, la tuberculose fait rage, la famine aussi. Hanna est engagée comme bonne à tout faire dans la ferme de son oncle. Violée à douze ans par son cousin, mère d'un fils bâtard à treize ans, Hanna est traitée comme la putain du village. A l'église, elle doit porter le fichu réservé aux prostituées. Pourtant, un étranger, plus âgé qu'elle, l'épouse. Il devient le meunier du torrent. Quand il meurt, elle est obligée de partir pour la grande ville de Göteborg. Ouvrière en boulangerie, elle ne s'habituera jamais à sa rupture avec le monde paysan, archaïque et superstitieux, qui s'est pourtant montré si cruel envers elle. Johanna, sa fille, grandit entre sa mère qu'elle méprise et ses frères ivrognes. Mais elle trouve du travail aux halles et peut s'émanciper. Mariée à un contremaître des chantiers navals de Göteborg, devenue une mère au foyer qui " a tout pour être heureuse ", elle se laisse étouffer par l'autorité de son mari. Anna, intellectuelle engagée, pense être libre de ses choix. Cependant, près de divorcer d'un homme qui l'a beaucoup trompée mais qui lui est toujours attaché, confrontée à la mort de sa mère, elle comprend que le mystère subsistera toujours. On ne peut se couper de ses racines. Une magnifique saga familiale empreinte, malgré la rudesse des moeurs et des paysages, de compassion, d'humour et d'une subtile poésie. Première édition : Ramsay, 1999.

03/2022

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Romance sexy

Blue Phoenix

"Un seul instant peut-il définir le reste de ma vie ? " Jun-ha, fils illégitime d'un chaebol et d'une océanographe toujours en mer, grandit dans l'ombre de la famille Park. A seize ans, après des négociations difficiles, il quitte la Corée du Sud pour rejoindre sa mère aux Etats-Unis et un lycée qui propose l'un des meilleurs programmes de natation du pays. Des années plus tard, Jun-ha se fait appeler Blue. Etudiant à Berkeley, c'est l'un des nageurs universitaires les plus prometteurs de sa génération. Il s'accroche à ses rêves, la compétition et... Nathan. Son plus grand adversaire. Son plus grand amour. Passionné par l'eau et par un regard qui le poursuit depuis qu'il a quitté Séoul, il abaisse ses frontières et s'entraîne plus fort que jamais. Bientôt, il fera la fierté des Park. Il légitimera son nom et Nathan. Il suffit de quelques heures, et son monde vole en éclats. Une invitation. Une nuit trouble. Des souvenirs épars. Ses mains en sang. Une ambulance. Et aucune explication... Blue est renvoyé pour coups et blessures sur l'un de ses coéquipiers. Soudain dépeint comme un sportif violent, renié par sa famille, séparé de Nathan, il disparaît en se faisant une promesse : revenir. Mais, abîmé par un secret, où trouvera-t-il le courage de recommencer ? Dans un monde où la loi du silence prévaut, où l'argent achète les vérités, où des vies se brisent en une soirée, Blue devra faire face à ce qu'il s'est vraiment passé. Surtout quand un nouveau nageur sera transféré à Berkeley et qu'il découvrira au fond de ses yeux bleus le reflet de celui qu'il est devenu. Il n'est plus Jun-ha. Il n'est plus Blue. Il sera... Blue Phoenix. #MM #Natation #NouveauDépart #Drame #Université Avertissement, ce roman aborde des questions de violences pouvant heurter la sensibilité des lecteurs.

12/2022

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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021

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Monographies

Château Rosa Bonheur. By Thomery

Cette monographie riche de nombreuses illustrations et photographies présente l'exceptionnelle demeure de Rosa Bonheur, la plus brillante et célèbre peintre du XIXème siècle. A Thomery, aux confins de la forêt de Fontainebleau, l'artiste s'y est installée en 1860 grâce au produit de son art. Ce "château" pourvu d'un grand parc abritera jusqu'à sa mort les très nombreux animaux qui lui servaient de modèles, vit passer l'impératrice Eugénie, Buffalo Bill etc. Labellisé "Maison des illustres", cette belle demeure conserve abrite encore aujourd'hui ses collections et son atelier. Le Château Rosa Bonheur, la demeure d'une artiste exceptionnelleRosa Bonheur appartient à la catégorie des femmes d'élite. Elle une des rares femmes à avoir percé dans le monde de la peinture au XIXème siècle. Née à Bordeaux dans une famille d'artistes, elle devient parisienne dès ses 7 ans et commence à vire de son art dès l'âge de 14 ans. Et à l'occasion d'un salon, sa virtuosité fut remarquée et rapidement sa renommée grandit en France et dans les pays anglo-saxons. C'est grâce au produit de son travail qu'elle put acquérir le château de By, à Thomery dès 1860 alors qu'elle n'a que 38 ans. Elle y restera jusqu'à sa mort en 1899. Le livre permet de découvrir l'origine de cette propriété avant de présenter son hôte illustre qui en devint propriétaire. La vie au château s'égrène ainsi avec ses joies et ses peines au milieu d'une ménagerie considérable. Rosa y vit avec ses chiens mais aussi de nombreux animaux sauvages qui lui servent de modèles. Ce livre est à la fois une monographie et un guide accessible à tous. Richement illustré, il donne à voir et à comprendre pour découvrir le lieu où Rosa Bonheur déploya ses exceptionnelles qualités de peintre pendant 40 ans. Des chapitres courts sont largement enrichis d'images et de cadres didactiques abordant un thème précis.

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Relaxation

La méthode Ethos Flow. Précis pratique de respiration en mouvement pour tous

La méthode Ethos flow : une méthose basée sur la combinaison de la respiration et du mouvement pour mieux vivre son quotidien. En vous présentant la méthode Ethos Flow, basée sur la combinaison de la respiration et du mouvement, ses instructeurs mettent à disposition des outils simples, ludiques et efficaces pour mieux vivre son quotidien. Ethos (l'habitude, le caractère, l'éthique) et Flow (le flux, la zone) sont les piliers de cette pratique qui rend accessibles les techniques anciennes et modernes de respiration et de bien-être. Ici sont proposées différentes manières d'aborder quatre grands thèmes (stress, créativité, connaissance de soi, transformation) : La première est spirituelle, avec un échange entre ZeModernMonk qui a créé la méthode et un instructeur. Car respirer est aussi un acte qui engage l'esprit. La deuxième propose une série de 12 exercices pratiques écrits et filmés (accessibles par un QR code) pour maitriser chaque étape de sa journée. La troisième est plus biologique grâce à l'éclairage d'un des instructeurs, Kiné-ostéopathe. Il y met en lumière l'effet bénéfique de l'habitude du souffle et du mouvement sur le corps. Avec ce livre à la fois spirituel, scientifique et pratique, chaque lecteur saura sans difficulté : Prendre pleine conscience de sa respiration et de son corps, Trouver sérénité, équilibre ou énergie en seulement quelques minutes, Gérer facilement ses cycles de tension et de relaxation durant la journée, Activer son énergie interne et se booster à tout instant, Lâcher prise facilement, en profitant d'un nouvel équilibre plus efficace, Relâcher les tensions à la demande et développer sa puissance intérieure, Etre puissant et détendu à la fois grâce à un meilleur ressenti de sa vie intérieure (intéroception). En alliant l'art du souffle et l'habitude du mouvement, Ethos flow invite chacun à bâtir une " maison à l'intérieure " de manière à agrandir sa zone de confort dans ce monde incertain.

04/2023

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Littérature francophone

Sauvage est celui qui se sauve

Comme point de départ au texte, il y a un point de bascule, situé en 1997, lorsque Shin Do Mabardi meurt brutalement, dans un accident de voiture. Il laissait son travail de céramiste, ses dessins, une pile de carnets et, dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, une impressionnante douceur et beaucoup de silence. Veronika Mabardi se place à l'endroit de ce silence pour suivre les traces qu'il a laissées, comme on suit une piste. Elle délie les souvenirs d'enfance, dans le tourbillon des années 70, les éblouissements de l'adolescence au creux des années Tatcher, la connivence et le lien entre une soeur et un frère désorientés. Elle dresse la cartographie de cette rencontre improbable, au sein d'une famille métisse. Elle remonte le chemin vers la fratrie, les jeux, les solidarités de l'enfance. Les liens indéfectibles avec les amis. Les premiers choix et les premiers doutes. Les parents, leurs valeurs, leurs combats, leur amour maladroit. Les assignations d'identité, les dénis, les injonctions à saisir sa chance, à se comporter normalement. Et le mal-être qui s'installe dans la vie de ce frère qui a ébranlé ses certitudes. Qu'est ce qui n'a pas été dit, pas même pensé ? Au moment de la mort, le frère et la soeur avaient pour projet un livre : un conte qui montrait un enfant tapi dans l'ombre d'un monde secret. Les prémisses d'une histoire qui pourrait jeter les bases de celle-ci, l'histoire d'un enfant qui grandit dans un monde qui lui échappe. Sauvage est celui qui se sauve est le livre qui n'aurait jamais dû être écrit. Il rend hommage à cet homme, ce frère, artiste en devenir, champion de la disparition, qui dansait sur les limites. Sauvage est celui qui se sauve est certainement le livre le plus intime de Veronika Mabardi. Après Les Cerfs et Peau de louve, elle nous offre une plongée dans son histoire familiale, dans l'intimité d'une fratrie plurielle.

01/2022

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Littérature française

Manhattan Blues

Ferdinand est noir et exilé. Il oscille entre Paris et New York. A Manhattan, il loge chez Jenny. Par la suite, il rencontre la belle Fran dans un bar de Greenwich Village. Ferdinand est découragé, Fran est désespérée. Pendant trois jours, ils vont marcher, courir, parier, déambuler, flâner, s'aimer aux quatre coins de New York. Au rythme de l'écriture et de la musique de Jean-Claude Charles, entre le swing et le blues, entre les larmes et le fou rire, le coeur de Ferdinand balance entre Jenny et Fran. Une nuit de lecture. C'est la nuit peut-être qu'on lit tout à fait et que la force d'un livre se fait plus visible. Quand les jours passent et qu'on s'éloigne de sa lecture, "Manhattan Blues" paraît de plus en plus beau. On voudrait être à le relire encore. On le fait lire à un ami. Il dit lui aussi que c'est très beau. Et le livre grandit encore. Il devient de plus en plus beau. C'est pourquoi j'écris aujourd'hui que c'est un livre magnifique. L'histoire d'amour est bouleversante, cachée, à l'auteur, d'abord cachée à lui, puis à nous, à tous... Jean-Claude Charles est sans doute un romancier, vrai, grand. Marguerite Duras. Après "Manhattan" (1979), ce film de Woody Allen où l'on n'a vu que des Blancs à l'écran, avant "She's Gotta Have It "(1986) du jeune Spike Lee où tous les personnages étaient noirs, voici "Manhattan Blues" (1985) ce roman où le coeur d'un écrivain noir oscille entre deux filles blanches. Jean-Claude Charles fixe sur nos rétines éblouies un Manhattan en noir et blanc sur fond de blues. C'est drôle, émouvant et ça vibre au rythme de ces années 1980 où Basquiat a surgi alors que Madonna débutait dans une boîte du Village.

09/2015