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Littérature française

Quand la Papouasie s'éveillera...

Quand des adolescents, enfants de chasseurs cueilleurs du Vanuatu ou de Papouasie Nouvelle-Guinée, vivant pratiquement nus dans la forêt primaire, accueillent le visiteur dans un anglais impeccable ou dans un français châtié, on ne peut que s'émerveiller. En général, ce sont les mères qui exhortent le plus doué de leur grande famille à aller à l'école. Le jeune va souvent marcher deux heures dans la jungle, parfois prendre une pirogue, là où il n'y a pas la moindre piste, pour rejoindre son école. Ce sont encore les mères qui, avec le produit de leur jardin, vont payer la scolarité, dans un pays où elle n'est pas obligatoire. Dans les mêmes villages du bush, au bord du Sépik, les chefs, défenseurs de la coutume, tolèrent généralement cet accès à l'éducation. C'est un drame pour leur conscience de maintenir l'identité tribale, tout en regardant favorablement les bienfaits apportés par l'école de l'homme blanc. Kino, le héros de ce livre, est un Papou, envoyé dans une université européenne. Sa découverte du vieux pays civilisé empli de contradictions et de peurs est si traumatisante que les frontières entre la fiction et la réalité se confondent. Il était parti plein d'espérance, va-t-il se retrouver dans une impasse ? Le rêve de bonheur universel de Kino, se transformera-t-il en utopie ? En imaginant l'évolution probable de la Papouasie, Kino cherchera des repères auprès de ses amis du reste de la planète. Ses attentes déçues, il crie son incompréhension. C'est alors que le discours prend une forme pamphlétaire, pour le moins inattendue, quand l'actualité du pays d'accueil enflamme le débat. Dans cette bourgade imaginaire, perdue au milieu du grand et vieux pays, s'ébauche le village global de demain, où la valeur du mot juste est essentielle et où l'espérance illumine les coeurs.

05/2014

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Droit

Le modèle juridique français dans le monde (XVIe-XIXe siècle)

Comprendre pourquoi et comment le droit français s'est peu à peu imposé comme un modèle juridique dans le monde ; tel est l'objet de cet ouvrage. Il s'agit d'un itinéraire qui traverse continuellement les frontières. Il s'agit d'une alchimie qui mêle les attentes des élites étrangères, l'ambition du législateur français, la place de la France dans le monde et les spécificités de son droit. Il s'agit d'une histoire où les techniques juridiques ont parfois pour compagnons de voyage la diplomatie, la langue française, la mode, la gastronomie, l'universalisme et la puissance des armes. A compter du second XVIe siècle, les juristes gallicans imposent, en contrepoint de Rome, de l'Espagne et des guerres civiles, un triple thème : exception, rivalité et primauté du droit français. Au Siècle des lumières, les réformateurs glorifient les ordonnances du grand Louis XIV qui sont effectivement copiées à l'étranger, mais ce sont les philosophes et leurs livres qui deviennent modèles de réformes. 1789 : les Révolutionnaires n'entendent pas travailler pour la France, mais pour l'univers. Avec les victoires militaires des années 1794-1799, le modèle juridique français s'impose effectivement à l'étranger, tantôt sous la contrainte, tantôt par imitation volontaire. L'esprit de conquête pousse Napoléon à transposer son modèle, la constitution de l'an VIII, les codes et la loi de pluviôse, dans ce qu'il nomme "le système européen" . Mais, paradoxalement, c'est après le rejet doctrinal et législatif des cadres napoléoniens (1814-1820), que l'on assiste au grand déploiement du modèle français en Europe : le besoin urgent de réforme dans les Etats naissants, la puissance politique et culturelle de la France (du moins jusqu'en 1870) et la qualité technique de certains de ses systèmes juridiques se conjuguent pour susciter un engouement. Ce modèle forme désormais une référence inévitable quand un législateur étranger envisage une réforme. Le droit français est ainsi devenu un modèle juridique aux deux sens du terme : un système juridique différencié en même temps qu'un système juridique imité.

09/2014

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Littérature française

lE GAMIN DE LA RUE dUTERTRE

Ernée est une petite ville provinciale située à une vingtaine de kilomètres de Fougères. Davantage nourrie des coutumes bretonnes que de celles du Maine, elle s'est développée grâce la puissante industrie de la chaussure à la fin du XIXe siècle. Cette activité a d'ailleurs fini par prospérer démesurément, déborder, au point d'envahir en quelques années la petite cité mayennaise, pour s'y établir en maîtresse des lieux durant une centaine d'années, puis de décliner, avant de disparaître complètement, vers 1980, terrassée par la crise économique. Né aux frontières de la ville et de la campagne, je me suis toujours senti à la fois citadin et proche de la nature. D'un côté, il y avait l'agitation de la cité au moment des sorties d'usine, de l'autre un monde rural, silencieux et secret, ancré dans ses coutumes ancestrales. Deux mondes contradictoires, déséquilibrés, à la fois si proches et si lointains. Une double appartenance que je revendique cependant haut et fort, tant elle m'a apporté de réconfort dans mon enfance et de liberté dans ma vie d'adulte. Il y a deux ou trois ans, m'est venue cette idée étrange d'écrire mes souvenirs, bien que rien ne me paraisse sortir véritablement de l'ordinaire : pas de drame familial à sensation, pas de personnage célèbre à décrire, rien qu'une simple vie de fils d'ouvriers. Un anonyme parmi les anonymes. J'ai donc persisté, avec le regard retrouvé du galopin farceur que j'étais à l'époque, un gamin insouciant, immergé cependant dans un monde ouvrier confronté à de grandes difficultés économiques, elles-mêmes liées aux restrictions de l'immédiat après-guerre. Ce monde aujourd'hui disparu, a été emporté comme un fétu de paille par un modernisme échevelé. J'ai choisi de présenter ces souvenirs comme autant de morceaux de vie picorés au hasard et non pas à la manière d'un roman, comme une suite naturelle et continue.

10/2013

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Sciences politiques

Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l'entre-guerres

Comment vit-on du métier des armes dans un pays marqué par la récurrence des rébellions et des répressions ? Que font les combattants quand ils ne sont pas mobilisés par la guerre ? Et, au fond, qu’est-ce qu’être un combattant ou un ancien combattant ? A partir d’une enquête menée au Tchad auprès de ces hommes, ce livre interroge le recours aux armes quand celui-ci devient à la fois une forme ordinaire de la lutte politique et un métier. En suivant les trajectoires des combattants qui passent d’une faction à une autre, de la rébellion à l’armée, et empruntent parfois des chemins qui mènent en Libye, au Soudan ou en Centrafrique, l’auteure révèle la fluidité de leurs loyautés mais aussi les hiérarchies qui marquent le métier des armes. Elle éclaire ainsi les règles d’un monde trop souvent associé au chaos ou à l’anomie. L’ouvrage montre que la constitution de ce métier, loin de s’opposer à la formation de l’État, est indissociable de la trajectoire historique de celui-ci et d’un mode de gouvernement violent. L’enjeu n’est plus seulement de savoir comment mettre fin à la guerre mais aussi comment sortir de l’entre-guerres entretenu par la violence d’État. Au-delà du cas tchadien, l’ouvrage constitue une réflexion majeure sur les frontières de la guerre et de la paix. Par un aller-retour subtil entre réflexions théoriques et observations ethnographiques, il ouvre de nouvelles pistes d’analyse sur les processus de routinisation et de professionnalisation de la violence et offre un regard critique sur les politiques du « post-conflit » et du « statebuilding ». Marielle Debos est maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et chercheuse à l’Institut des Sciences Sociales du Politique. Elle a été postdoctorante « Marie Curie » à l’Université de Californie, Berkeley.

04/2013

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Actualité et médias

Le nouveau Moyen-Orient. Les peuples à l'heure de la Révolution syrienne

La Révolution syrienne, qui a débuté en mars 2011, participe de la vague démocratique qui traverse le monde arabe depuis décembre 2010. Pourtant, là où les protestataires tunisiens et égyptiens sont parvenus à renverser leurs despotes en quelques semaines, la contestation syrienne s'est heurtée à une répression déchaînée. C'est que, pour l'emporter sur la " Syrie d'Assad ", les forces révolutionnaires doivent non seulement affronter la barbarie du régime, mais aussi dénouer le lacis des ingérences étrangères, puisque Assad est passé maître dans la manipulation des crises internationales à son profit. La Syrie actuelle, née sur les ruines de l'Empire ottoman, à la fin du premier conflit mondial, dont les frontières ont été dessinées par les puissances européennes en 1920, est le fruit du déni colonial du droit à l'autodétermination. Et c'est cette exigence d'autodétermination, par la voie civile et militaire, qui alimente le soulèvement populaire. Un tel renversement de perspective fait que la chute de la maison Assad aura des retombées encore plus considérables que les révolutions de Tunisie et d'Égypte sur l'ensemble d'une région géostratégique, pensée comme telle au début du XXe siècle : le Moyen-Orient. L'enjeu n'est rien de moins que de remettre le peuple syrien au centre de sa propre histoire, qui fait de lui le " cour de l'arabité " et l'héritier d'une longue tradition culturelle et politique. Le ballet diplomatique et les rivalités régionales peuvent encore aujourd'hui entretenir l'illusion d'une Syrie-théâtre où se mèneraient des " guerres par procuration ", l'essentiel se passe désormais à l'intérieur de cet espace syrien où, loin du regard des observateurs étrangers, mûrit la Syrie de demain, et se joue donc l'avenir de la région. Le Nouveau Moyen-Orient est le premier livre consacré à la Révolution syrienne qui mêle perspective historique, analyse d'actualité et réflexion prospective.

01/2013

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Policiers

Fantômas édition intégrale. Tome 1

Fantômas n’est pas un héros positif. Il est le Génie du Mal, l’Insaisissable, qui renaît sans cesse de ses cendres. Jamais vaincu, il utilise tous les stratagèmes possibles et peu imaginables. Il nargue les hommes et transgresse les lois. Rien ne l’arrête, il pénètre toutes les couches de la société, des apaches des banlieues aux aristocrates des palaces, il franchit les frontières, connaît aussi bien Whitechapel et les docks de Londres que les fortif’ de Paris et la haute société européenne. Cent ans plus tard, qu’est-ce qui rend la lecture de ce roman-fleuve aussi jubilatoire ? D’abord, la jeunesse, l’énergie et l’imagination sans limites des auteurs qui séduisit artistes et intellectuels et fit le bonheur des surréalistes d’Apollinaire à Magritte ; ensuite le tableau sur le vif de la société où il naît, ce long feuilleton qui est une "série" avant l’heure amuse le lecteur par le décalque de l’actualité, la reprise des faits divers qui font la une des journaux, les noms transparents de personnages réels ; enfin la passion de la modernité sous toutes ses formes, voyages en train, bateau, avion, taxi-autos, télégraphe, téléphone renforcent l’ubiquité du héros, qui utilise tous les moyens que le Progrès met à sa disposition. En septembre 1913, paraît l’ultime volume de la série dans un grand éclat de rire, les héros sombrent dans le naufrage du Gigantic. Six mois plus tard, Pierre Souvestre meurt d’une crise cardiaque. Le 2 août 1914, c’est la mobilisation générale. Le nouveau siècle montre son vrai visage, comme inventé par Fantômas, ce qu’écrira Alexandre Vialatte dans une de ses chroniques. L’adaptation au cinéma par Louis Feuillade dès 1913 lança la postérité de Fantômas, qui connut de multiples avatars sans que jamais la série ne fût rééditée dans sa version originale. Version tronquées, versions pour la jeunesse, version illustrées, pastiches, Fantômas a tout connu. La version ici présentée permet pour la première fois de retrouver l’oeuvre dans son intégralité et sa vigueur.

05/2013

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Religion

Les musulmans dans l'histoire de l'Europe. Tome 2, Passages et contacts en Méditerranée

Comme le premier, ce second tome se réfère directement à des débats civiques actuels, et plus particulièrement au projet de l’ « Euroméditerranée », avec ce qu’il implique comme questionnements à l’Union européenne. Là encore, il s’agit de rompre avec la vision classique de deux mondes, Europe et Islam, qui se regardent en chiens de faïence, en concluant parfois des alliances diplomatiques et en s’empruntant de temps en temps sur le plan culturel. Les auteurs infèrent de la longue présence musulmane en Europe, une toute autre perspective pour comprendre les relations et l’entre-deux de la Méditerranée. Leur argument est qu’une forte conflictualité entre l’Europe et les sociétés islamiques n’empêchait pas de véritables relations de continuum, à la fois culturel et humain, un peu comme aujourd’hui où ces relations sont tendues et crispées alors même que l’imbrication des populations est constante. Ils discutent alors l’idée reçue que ce continuum serait le fait de diasporas ou de médiateurs culturels privilégiés pour montrer que des dynamiques intégratrices animent, de part et d’autre et au coeur même de leurs structures, les sociétés en contact. Ce livre plus théorique invite à sortir d’une problématique toujours sous-jacente du « choc des civilisations », en montrant que les frontières politiques et religieuses ne recoupent pas nécessairement des ensembles culturels cohérents et que, si l’adversité politique ou religieuse est bien réelle, il ne faut pas en déduire des situations de vide ou d’interstices sur d’autres plans. Il permet d’affirmer que, sur un autre mode, plus culturel et social, les musulmans s’avèrent solubles dans l’Europe. Les antagonismes religieux ou politiques, aussi rédhibitoires soient-ils, ne doivent pas empêcher de voir les lieux d’une proximité ou d’une identité d’être, au sens de l’être social ou culturel et non pas au sens de l’humanisme.

01/2013

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Sciences politiques

La société gabonaise de cour

Cet ouvrage renseigne sur la curialisation insistante du pouvoir au Gabon, offrant ainsi à partir du paradigme éliasien de la société de cour une lecture sur une politique de palais favorisant la fragilité de l'Etat. Le fait de cour permet de dévoiler l'immobilisme de tout un pays et explique un développement qui tarde à se faire sentir. Paradoxalement, cette sclérose repose sur un système politique tenace et vivace, fait de privilèges et de clientélisme, d'institutions bloquées et de réseaux d'alliances larvés. Si bien qu'une construction et une analyse curiales du pouvoir gabonais deviennent possibles. Ce à quoi l'on tente d'informer le lecteur au cours de cette réflexion qui, de la description des différentes strates du gouvernement de la société gabonaise à ses modalités de fonctionnement, permet à celui-ci de comprendre les mécanismes qui pérennisent une situation délétère. La cour soulève également les voiles illusoires, les arguments fallacieux, les stratégies nébuleuses dont use le pouvoir pour se maintenir. De fait, ce livre informe sur la sociologie d'un groupe au pouvoir, les codes, les réflexes, les imaginaires et les imaginations locales potentiels qu'il implique. Qu'est-ce qu'une institution ? Qu'est-ce que l'Etat ? Qui gouverne le Gabon et comment ? Et dans l'intérêt de qui ? Tels sont les enjeux principaux de cet ouvrage dont la problématique d'ensemble est de se demander comment et pourquoi les institutions dans le dispositif gabonais reste condamnées à demeurer dans l'ontologie de leur absence ? Loin d'être une spécificité réellement gabonaise, la dynamique curiale est une propriété consubstantielle aux Etats africains devenus pour l'essentiel des oligarchies rentières, partageant à l'intérieur de leurs frontières une même vision patrimoniale de l'Etat. Il est d'ailleurs à noter à ce propos qu'en dehors de l'Afrique du Sud, les autres pays africains se distinguent en majorité par un renforcement du gouvernement perpétuel.

02/2010

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Sociologie

Signes, couleurs et images de l'Europe

Notre vaste communauté de peuples peine à s'accorder sur l'originalité de sa propre personnalité, cinquante ans après la signature des traités de Rome et tandis que se poursuit l'élargissement de l'Europe de 1957. Malgré ces quelques repères officiels que sont le drapeau bleu étoilé, L'Hymne à la joie, la célébration de la journée du 9 mai et la devise "Unie dans la diversité", l'Europe souffre d'une manifeste carence en matière de représentation emblématique et symbolique. Ensemble disparate dont on peut se plaire à souligner l'imprécision des frontières, le continent se défait lentement des pesanteurs de la tradition historiographique et de la prégnance des mémoires collectives. L'histoire écrite et racontée conserve l'empreinte de ces nationalismes qui ont empêché de "dégager le tronc commun des mémoires européennes", selon l'expression de Charles-Olivier Carbonell. La réflexion sur les thèmes croisés des signes, des couleurs et des images de l'Europe proposée dans cet ouvrage procède du questionnement de chercheurs d'horizons disciplinaires très divers. Les auteurs ont ici été invités à éclairer les enjeux de leur représentation dans une perspective imagologique, au sens historique et sociologique du terme et les ont explorés à partir de la notion de point de vue. Ils ont interrogé l'histoire de la construction européenne en se fondant sur la représentation qu'en ont donnée et qu'en forgent sans cesse les différents protagonistes. Ils proposent une réflexion sur l'image de l'Europe et, au-delà, sur les images conceptuelles que chacun se forge de soi à travers l'autre - représentations iconographiques (photographies, situation véridique ou fantasmée des territoires et des populations sur la carte de l'Europe, dessins de presse, affiches, logos, drapeaux...), symboliques culturelles (repères et formalisations langagières, recherche de racines communes) et concluent à la lente et difficile formation d'un "imaginaire européen", mélange de traditions séculaires et d'expériences plus actuelles.

09/2011

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Couple, famille

La famille adolescente. Conversations thérapeutiques

" Antoine : On voudrait parler aujourd'hui avec vous de la difficulté que représente notre départ pour les parents. Intervenant: Est-ce que les parents savent que vous vous faites du souci pour eux ? Antoine: Je pense qu'ils sont parfaitement conscients de notre présence à leur côté. Intervenant: Si on leur pose la question du souci que vous avez pour eux ? Antoine : Non, ils ne l'imaginent pas. Pour mes parents, la nouvelle vie à deux leur posait des problèmes, ils avaient besoin de l'avis des enfants pour prendre une décision. Ils voulaient faire de nous leurs avocats, on était les conseillers dans leur opération de ressoudage, ils ont bien compris qu'on les aidait à se cimenter entre eux. Sophie : C'est pareil chez moi. Ma mère est en train de se demander pourquoi ne pas partir voir ailleurs et tout recommencer. Et quand ma mère m'en parle, je suis très mal parce que je ne me sens pas le droit ou la capacité de m'ingérer dans leur amour. Moi, je ne suis plus à la maison. Ma sœur n'est pas à la maison le week-end. Tu imagines les deux face à face quand ça va mal, qu'ils n'ont rien à se dire. Tu sais, il y a des moments où je suis gênée parce qu'elle fait des comparaisons entre ma vie de couple et la sienne. C'est dur, parce que je suis adulte puisque je vis à deux et je suis encore leur enfant. " " La famille adolescente " désigne les familles qui doivent faire face aux bouleversements suscités par l'adolescence de leurs enfants, mais aussi le fonctionnement et la structuration des familles d'aujourd'hui. Entre histoires familiales et socles théoriques, les auteurs parcourent le cycle vital des familles, explorant les frontières entre développement harmonieux et dysfonctions douloureuses à travers des conversations thérapeutiques passionnantes.

09/2006

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Histoire ancienne

L'INDIVIDU, LA MORT, L'AMOUR. Soi-même et l'autre en Grèce ancienne

Pour un Grec de l'Antiquité, qu'est-ce qu'être soi-même ? Comment se manifeste le caractère singulier des individus au cours de la vie et qu'en subsiste-t-il après la mort ? L'helléniste qui, comme tout autre anthropologue, se pose ces questions fait un constat paradoxal. La Grèce des cités a largement ouvert la voie au développement de l'individu dans la vie sociale ; pourtant l'être humain n'y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne, une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le sujet lui-même. La religion civique n'a pas non plus doté chaque individu d'une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l'au-delà. C'est que dans une société de face à face, une culture de la honte et de l'honneur où la compétition pour la gloire laisse peu de place au sens du devoir et ignore celui du péché, l'existence de chacun est sans cesse placée sous le regard d'autrui. Pour se connaître il faut contempler son image reflétée dans l'oeil de son vis-à-vis. En un jeu de miroirs soi-même et l'autre, identité et altérité se répondent. Parmi les formes diverses que l'autre a revêtues aux yeux des Grecs, il en est trois qu'en raison de leur position extrême dans le champ de l'altérité J.-P. Vernant a retenues pour focaliser sur elles son enquête : la figure des dieux, le masque de la mort, le visage de l'être aimé. Parce qu'ils marquent les frontières à l'intérieur desquelles l'individu humain se trouve enfermé tout en éveillant son désir de les dépasser, ces trois types d'affrontement à l'autre servent comme de révélateurs pour dégager les trais de l'identité telle que les Grecs l'ont conçue et assumée. Par des voies diverses, en variant l'éclairage, ces dix essais gravitent autour d'une même interrogation : comment faire un soi-même avec de l'autre?

06/2015

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Histoire de France

Le Diable dans un bénitier. L'art de la calomnie en France, 1650-1800

Le Gazetier cuirassé; Le Diable dans un bénitier; La Police de Paris dévoilée; La Vie secrète de Pierre Manuel : quatre libelles parmi des centaines d'autres, pornographiques, délateurs, politiques. Leur accumulation fait corpus, tisse un récit si riche en intrigues et en anecdotes où les vies privées deviennent des affaires publiques qu'il semble que son invraisemblance ne peut être véridique. Mais les archives de la police et des services diplomatiques le confirment en tout point. Surtout, ce corpus est une mine concernant le statut de l'écrivain, le marché du livre, le journalisme, l'opinion publique et l'idéologie dans la France du XVIIIe siècle. L'art et la politique de la calomnie, développés sous les régimes de Louis XV, de Louis XVI, de la monarchie constitutionnelle de 1789-1792 et sous la République jacobine de 1792-1794, créent un univers en soi. Une foule de plumitifs et d'écrivailleurs, fruit de l'explosion démographique de la république des lettres, crèvent la faim à Paris, subsistent grâce à des travaux alimentaires pour quelques mécènes, et, lorsque l'embastillement pour dettes menace, se réfugient à Londres notamment où ils se font précepteurs, traducteurs, colporteurs de brochures, tout en produisant en série plagiée, grâce aux rapports fournis par des informateurs secrets à Paris et à Versailles, des opuscules qui diffament le souverain et ses ministres, les danseuses et les hommes du monde, et dénoncent la dépravation et le despotisme. Leurs ouvrages sont édités par les imprimeries qui prolifèrent aux frontières du royaume d'où elles ont tissé des réseaux complexes de contrebandiers qui fournissent partout en France libraires et colporteurs. Le gouvernement français réplique en envoyant des agents secrets pour assassiner, enlever ou soudoyer les libellistes. La calomnie dans la France du XVIIIe siècle est un courant littéraire et un genre politique qui, après avoir sapé l'autorité de la monarchie absolue, s'intégra à la culture politique républicaine pour atteindre son point extrême sous Robespierre. L'évolution des contenus conforta la permanence de la forme.

02/2010

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Littérature étrangère

Mirages

Loin des notes mélancoliques ou doloristes, l'auteur observe la logique de la dualité, le temps qui passe, l'absence, les déchirures, les ruptures et les séparations. Il s'arrête sur l'homme, cet être qui excelle dans l'art de l'amour et la guerre. Et comme pour chercher l'équilibre entre le rationnel et l'intuitif, il rassemble des traits épars et fait briller dans le regard un éclat particulier. Ce qui est énigmatique devient magique. Et surgit alors un instant de recueillement et de quiétude. Un salut inattendu. Une force d'avant le monde. L'écriture ici n'est pas un témoignage, elle est une remise en question de l'être dans son rapport à soi-même et à ce qui l'entoure. Elle est également un cheminement dans la quête de soi. Chaque mot est un pas vers cet horizon toujours ouvert. Dans Mirages, l'auteur raconte des histoires mais ses histoires n'en sont pas. Ainsi débute-t-il son livre : Ce que je raconte aujourd'hui / Ce sont les histoires que j'aurais espéré entendre. / Ce que je raconte n'est qu'une part de ce que je n'ai pas vu / Si j'avais vu, je n'aurais pas raconté. " Dans son livre Mirages, Issa Makhlouf rassemble les mots dans une poétique qui abolit les frontières entre poésie et prose. Il présente ainsi un exemple particulier de la nouvelle écriture poétique et annonce, d'une façon originale, une forme d'écriture qui unit le récit, la contemplation, la biographie, l'essai, et cela dans une structure artistique bien établie. Dans ce livre, l'écriture n'embrasse pas seulement les détails visibles ; elle ouvre également ces détails (et c'est le point le plus important) aux perspectives invisibles des choses et des événements. L'écriture ici est l'équivalent de l'être dans toutes ses dimensions : vie, passion, imagination et pensée... " (Adonis)

02/2004

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Spécialités médicales

Les addictions. Panorama clinique, modèles explicatifs, débat social et prise en charge, 2e édition

L'addictologie est désormais une discipline médicale à part entière, donnant lieu à des formations spécifiques, mais la notion même d'addiction reste controversée. Certains n'y voient que la promotion abusive de symptômes au rang de maladie; d'autres dénoncent une médicalisation outrancière du quotidien et le retour, sous couvert de santé publique, d'une nouvelle forme d'hygiénisme. A contrario, certains spécialistes des toxicomanies ou de l'alcoolisme s'opposent à la mise de la sexualité compulsive, du jeu pathologique, voire du tabagisme sur le même plan que ces maladies dramatiques; mais une telle démarcation mène à ne pas prendre en compte l'usage " festif ", " récréatif " ou " assumé " des produits, illicites ou non. Pour ne pas s'enliser, il importe de reconnaître que c'est toujours la rencontre singulière entre un sujet et une expérience qui conduira ou non à l'engagement dans un processus morbide. Le présent ouvrage, nouvelle édition mise à jour et complétée des Addictions, paru en 2002 dans la collection U, commence ainsi par cerner en quoi l'addiction se distingue de l'engagement passionnel ou de l'habitude invétérée : clairement définie, cette pathologie du lien pose de façon nouvelle les questions du choix et de la liberté. Puis il dégage les éléments structuraux des formes addictions les moins discutées pour conduire à une vision globale et montre combien une optique multi-axiale et transdisciplinaire rend caduques les traditionnelles querelles d'écoles : la construction de modèles intégrés permet de repenser les frontières entre maladie et symptôme, voire entre normal et pathologique. La prise en compte des dimensions psychologiques, sociologiques, biologiques conduit enfin à des propositions thérapeutiques et préventives propres à hisser la prise en charge des addictions au rang de modèle en psychiatrie et en psychopathologie. Cet ouvrage répond ainsi aux besoins tant de ceux qui veulent appréhender en connaissance de cause des pathologies qui s'inscrivent au cœur du social que de ceux qui sont engagés dans la démarche de soins (médecins, psychologues, personnel infirmier, travailleurs sociaux) ou se destinent à l'être.

03/2006

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Actualité et médias

La Révolution arabe. Dix leçons sur le soulèvement démocratique

     Depuis la chute des présidents Ben Ali et Moubarak, pas un pays arabe n’est épargné par un vent de contestation qui, à défaut d’être irrésistible, laissera partout des traces irréversibles. Ce livre représente la première tentative d’interprétation de ce bouleversement historique et s’efforce d’en tirer dès maintenant un certain nombre de leçons, qui battent en brèche bien des idées reçues.      Non, l’islam n’est pas le facteur systématique d’explication des comportements politiques. Oui, la jeunesse est en première ligne, elle conteste à tous les niveaux le système patriarcal. Non, l’alternative à la démocratie n’est plus la dictature, c’est le chaos, un chaos déchaîné par les nervis des régimes autoritaires et iniques. Oui, on peut gagner sans chef. La rupture est radicale avec toute une culture du leader charismatique, alors que s’affirme une forme très avancée d’autodiscipline citoyenne. Non, il n’y aura pas d’effet domino, ni d’entraînement mécanique d’un pays à l’autre.      Dans chaque pays, cette Révolution arabe se déclinera à chaque fois dans le cadre de l’État moderne et des frontières postcoloniales, les régimes ayant le choix entre la réforme substantielle ou la violence suicidaire. Nous ne sommes qu’au début d’une seconde renaissance qui, en écho à la Nahda du XIXe siècle (menée, déjà, par la Tunisie et l’Égypte), cherche à renouer avec les promesses des Lumières arabes.Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po (Paris), a aussi enseigné dans les universités de Columbia (New York) et de Georgetown (Washington). Historien et arabisant, il est notamment l’auteur, chez Fayard, de L’Apocalypse dans l’Islam (grand prix des Rendez-vous de l’Histoire de Blois en 2008) et de Les Neuf Vies d’Al-Qaida (2009). Ses ouvrages et ses études sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues.

09/2011

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Economie

L'altermondialisme en France. La longue histoire d'une nouvelle cause

Le rapide développement de la cause altermondialiste en France peut surprendre. Alors que la plupart des commentateurs évoquaient depuis la fin des années 1980 la crise du militantisme et le déclin de l'engagement, une association comme ATTAC, créée en 1998, est parvenue en quelques mois à rassembler plus de 30 000 adhérents. Et la présence française est massive dans les contre-sommets et les forums sociaux. Des milliers de jeunes, et moins jeunes, franchissent des centaines de kilomètres pour débattre avec d'austères experts de la dette du tiers-monde, du contrôle des institutions financières internationales ou des effets des politiques industrielles des pays développés sur l'environnement. Mais d'où vient une telle mobilisation ? Le roman des origines de l'altermondialisme raconte qu'il serait né avec les manifestations de Seattle contre l'OMC en 1999. En fait, le mouvement s'est construit à partir de traditions militantes qui ont trouvé à se reconvertir dans ce nouveau combat : la critique marxiste du capitalisme, les luttes contre la dette du tiers-monde, la gauche post-soixante-huitarde, l'anarchisme qui connaît une seconde jeunesse avec les " groupes d'affinités ", mais aussi le catholicisme social et le militantisme chrétien, très tôt tournés vers la solidarité internationale, les mobilisations paysannes, le syndicalisme ouvrier et les médias critiques et alternatifs. Cet ouvrage s'interroge ensuite sur le rôle essentiel qu'ont joué des événements et des acteurs tout à fait particuliers : l'évolution du syndicalisme et du monde associatif - mouvements des " sans ", coordinations et dissidences syndicales - ; les grèves de 1995 contre le Plan Juppé, ou les campagnes contre l'AMI en 1998 ; des personnalités tel que José Bové et, enfin, des médiateurs et des réseaux comme ceux du Monde diplomatique. Ce tableau, qui replace l'altermondialisme français aux côtés des cas italien, espagnol et américain, montre comment les idées, les savoir-faire et les militants passent les frontières, et comment le " local " s'articule étroitement avec le " global ".

01/2005

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Philosophie

La force du vide. Essai de métaphysique

En physique (ensemble vide, vide quantique, etc.), en philosophie mais aussi en mystique et même dans la vie courante, le terme de vide occupe une place centrale. Le terme lui-même, dans la langue française, reste très équivoque, alors qu'il existe, en anglais, au moins trois mots pour le désigner : emptiness, void, vacuum. Cet ouvrage commencera donc par dégager les différents sens du vide et analyser le concept de manière rigoureuse dans les domaines où il est employé et à la lumière de sa longue histoire. La thèse qui accompagne cette analyse est qu'il existe un lien entre les changements dans le domaine de la physique et les mutations de la réflexion politique. On peut voir ce lien à l'oeuvre dans l'atomisme antique, la naissance de la physique moderne au XIVe siècle et chez Pascal où la ruine du cosmos va de pair avec l'émergence d'un machiavélisme chrétien renouvelant les thèmes de l'augustinisme politique. Mais ce qui est visible dans le passé l'est moins dans le présent. Cet ouvrage s'efforcera de montrer que, dans la théorie politique contemporaine, le totalitarisme, qui est une manifestation du nihilisme, est en fait à la fois une affirmation du vide et un refus du vide, ce qui conduit à réfléchir sur le sens du " rien " ou du " néant " à l'oeuvre ici. Toutes les figures du totalitarisme nihiliste sont des figures du plein : sujet plein, apologie des frontières, refus de la surface, fusion des relations sociales dans la plénitude de la masse etc. Il ne s'agit pas d'opposer mécaniquement à cette plénitude du néant un vide fondé sur le dynamisme et la liberté du rien, mais de discerner l'importance du concept de vide. Il ne s'agit pas de faire du vide un opérateur critique dans la théorie politique, mais de montrer que l'ontologie de la physique contemporaine est un abandon du plein sous toutes ses formes, et que cela confère peut-être les moyens de construire une métaphysique critique, radicalement critique.

11/2011

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Histoire de France

L'évêque et le territoire. L'invention médiévale de l'espace

Durant les longs siècles qui séparent l'effondrement de l'Empire romain de l'affirmation des " grandes monarchies d'Occident ", l'Eglise a représenté la principale institution sociale et politique. Dans ses textes fondateurs, le christianisme des origines se présente comme une religion sans limites ni points d'ancrage, une religion sans frontières, fondée avant tout sur les relations interpersonnelles et le charisme des détenteurs de l'autorité. La cité n'est pas sur terre mais au ciel. Historiquement, l'Eglise s'est pourtant peu à peu instituée sur des lieux et des territoires au point d'être définie au début du XIIIe siècle comme un nouvel Empire au sein duquel l'autorité du pape rayonne, Urbi et orbi, sur l'ensemble des provinces et des évêchés de la Chrétienté. Depuis le XIXe siècle, les historiens ont considéré que l'Eglise médiévale avait hérité et du même coup entraîné la conservation des formes territoriales de l'Empire romain. Dans ce cadre, l'évêque était implicitement considéré comme le successeur direct des anciens magistrats romains. Le pari de cet ouvrage est de considérer, au contraire, qu'en modifiant le sens, les usages et les formes de l'espace hérités de la Rome antique, les évolutions conjuguées de la société chrétienne et de l'institution ecclésiale ont en réalité produit un nouveau rapport à l'espace. Le pouvoir épiscopal apparaît dans cette perspective comme le creuset d'une nouvelle souveraineté fondée sur un rapport territorialisé au peuple des fidèles à travers l'exercice d'une juridiction et d'une fiscalité spécifiques : cette nouvelle souveraineté inventée entre le Xe et le XIIIe siècle, dans les siècles centraux du Moyen Age, inspira les Etats princiers ou monarchiques. S'intéresser à la manière dont les évêques du Moyen Age pensèrent et exercèrent leur emprise sur la société à travers l'espace, c'est à la fois renvoyer Rome à son antiquité, restaurer de la discontinuité dans l'histoire et réévaluer la matrice ecclésiale des formes modernes de la souveraineté territoriale.

03/2016

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Couple, famille

La morale retrouvée

La morale est revenue au coeur de tous nos débats, au sein de la famille comme dans les salles de classe et les cours de récréation, dans la bouche de nos hommes politiques comme dans celle des enseignants, des éducateurs et des juges. Ce mot, tant décrié dans le vent de libéralisme socio-éducatif aux années 70, semble devoir retrouver le sens et la place qui doivent cependant rester les siens. La morale constitue un repère, indissociable de l'éthique, du civisme et du respect d'autrui qui demeurent les garde-fous de toute forme de liberté individuelle et collective. Si les institutions en général, et les parents en particulier, démissionnent devant leur rôle de parent des valeurs et des structures, comment s'étonner que les jeunes franchissent quotidiennement les frontières de l'irréparable? Et comment tolérer que notre actualité soit émaillée de faits-divers de plus en plus inquiétants? Faut-il pour autant retourner vers une éducation rigide et répressive, régresser vers un moralisme inadapté aux progrès que notre civilisation a su accomplir au fil des siècles? Michel Anselme, ethnologue et philosophe de renom, se situe entre ces deux extrêmes, à la recherche d'une réponse adaptée à nos sociétés contemporaines. A la lumière de la psychologie infantile, mais aussi de l'exemple des sociétés primitives qu'il a longuement étudiées, il tente une nouvelle définition de la morale, dans ses implications avec nos valeurs héréditaires, nos moeurs, nos désirs, nos responsabilités économiques et politiques, mais aussi biologiques et socioculturelles. A l'écoute des spécialistes, il dresse un tableau concret des valeurs morales pour chacun des âges de la vie et donne de précieux conseils. Son ouvrage est lucide, interrogeant et didactique. Sous sa plume, l'honnêteté, l'équité, la solidarité, retrouvent leur sens vrai. Il nous rappelle cette vérité si simple qu'on l'avait presque oubliée : pour devenir un être social à part entière, un enfant a besoin d'être guidé, éclairé et aimé. Il doit pouvoir revendiquer ses droits autant que remplir ses devoirs.

06/1998

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Romans historiques (poches)

Bleu blanc rouge. Mariella, Mathilde, Sarah

C'est à Paris que commence cette histoire, le 19 septembre 1792. Louis XVI est enfermé au Temple, la Prusse a franchi nos frontières, le peuple est en colère, et c'est au jour le jour que la vie s'organise. La vie, c'est justement ce que propose Guillaume Dussert à Philippe de Taurignan… La vie, contre de l'argent. Car l'argent est la seule passion de Dussert, alors que Taurignan, ami du Roi et menacé de guillotine, n'a plus envie de se battre. D'autres vont le faire à sa place, comme Maximilien Forestier qui prend les armes pour "sauver la patrie en danger", ou comme Mercoeur, qui n'a pas beaucoup d'autres solutions que de se porter volontaire. Joseph Machecoul, lui, préfère pour le moment hanter les couloirs de la Convention, et la belle Julie de Boissier est prête à tout pour arracher son frère au couperet. Enfin, il y a Mariella, la divine marquise italienne qui va à jamais troubler le coeur de Maximilien le soldat… Plus tard, le 31 janvier 1920, Antoine Forestier, qui a quitté Paris le jour même du départ de Clémenceau, se recueille comme chaque jour devant le tombeau familial de Mazenc. En découvrant pas à pas la vie de son père, il va faire la connaissance de Mathilde, baronne de Wiener, amie de Clemenceau. Elle, si séduisante, a grandi sur les trottoirs montmartrois en passant de bras en bras pour subsister… Enfin, alors que la France a été vaincue, une nouvelle fois les clans se sont formés : le vieux Léon de Boissier a choisi Pétain, Dussert flirte avec l'extrême-droite et la Cagoule, Henri Forestier a suivi de Gaulle à Londres. Son fils Joseph, lui, va bientôt rejoindre le maquis, mais d'abord, il s'inscrit à la Sorbonne où il rencontre Sarah, si belle, qui porte sur son manteau l'étoile jaune.

07/2013

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Philosophie

Critique de l'école rendue publique - Recentrer l’école avec Hegel et dans les proximités du temple

Les peuples qui ont déjà construit des savoirs en les puisant dans les environnements immédiats sont seulement confrontés, en éducation, aux appels pour l'insertion professionnelle, au carrefour entre apprendre des savoirs ou apprendre à communiquer ; tandis que les peules qui n'ont pas construit des savoirs, eux, ils passent de la con-sommation de produits raffinés en économie à la consommation des conclusions les plus éloignées en sciences et en enseignement. L'école trop publique et trop libérale, celle qui a rompu avec l'austérité de l'école ancienne dans les proximités des temples, ne leurs oppose aucune résistance. Les hommes n'ont pas inventé les savoirs. Les savoirs étaient déjà là, dans la nature. Ils ont seulement su écouter la nature. Dans l'ascèse, la privation, "le désert extérieur et intérieur" , ils ont construit des savoirs ; à leur tour, les savoirs ont nourri et nourrissent les hommes. Exister, c'est alors être en cette dette ; tandis qu'étudier, c'est une joie intérieure de générosité, afin que jamais, la chaîne du savoir ne se rompe, surtout pas avec moi. Mais le débat sur l'éducation et les savoirs ne sera jamais au complet tant qu'on ne repose pas toujours les contextes de la production des mêmes savoirs rationnels. Si l'on isole ce qui est commun à tous les peuples, alors l'on obtient les contextes les plus déterminants de la naissance des savoirs raffinés et ces contextes sont à reproduire, surtout pour les Nations qui enseignent mais qui ne produisent pas les savoirs dans lesquels elles devraient s'enraciner. Reste la question de l'humanité commune, entre les nouvelles générations qui, au dépassement des frustrations d'appartenir à des humanités fortes ou faibles, doivent être libérées et assistées pour la construction de leur histoire commune et de leur humanité commune. L'école doit alors être à nouveau le lieu de l'hospitalité, de la générosité sans frontières et de l'enfantement de l'humanité en perpétuelle maturation.

10/2017

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Poésie

Patrice Cauda, Je suis un cri

De tant de douleur comment faire une vie ? interroge, non seulement Patrice Cauda, mais son oeuvre entière. Le 9 juin 1944, à Tulle, quatre-vingt-dix-neuf hommes de dix-sept à quarante-deux ans sont pendus par les nazis aux balcons et aux réverbères de la ville sous les yeux de la population : Il ne reste qu'une pierre à leur bouche tordue, écrit Patrice Cauda, qui est un rescapé des massacres. Orphelin élevé dans la chaleur humaine, mais dans la pauvreté, la misère, prolétaire n'ayant quasiment pas été scolarisé, misérable, dénué de formation et de culture : Patrice, poète et homme du peuple, s'est forgé en tant qu'autodidacte et sera ouvrier dans une usine à douze ans, garçon de café, préposé au vestiaire dans vingt caravansérails de la Côte d'Argent ou d'Azur, d'Avignon ou de Paris, barman au "Chat qui pêche" et dans bien d'autres endroits, représentant des éditions Pauvert... Et c'est ce Cauda-là et la vérité inédite de sa poésie qui séduisent Henri Rode et les Hommes sans Epaules, mais aussi Alain Borne, Lucien Becker, René Char, Louis Aragon et bien d'autres. Jean Breton n'a pas écrit en vain, à propos du poète de "La mère défigurée" : "Ces poèmes demeurent un monument d'émotion que peu de poètes - à part Rilke ou, près de nous Renée Brock - ont pu en hauteur égaler... Il s'agit pour moi de l'un des plus beaux poèmes du demi-siècle écoulé". C'est toute sa vie, son métier ingrat à venir, ses rêves mêmes, que Patrice Cauda engage dans l'éblouissement de la page blanche : Le sang du rêve a tous les droits - quand l'or irise les épines. La douleur chemine sous la peau du poète ; elle creuse et s'élargit ; elle semble ne pas avoir de frontières : Je suis un cri qui marche.

04/2018

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Sciences politiques

L'Europe dans les collisions mondiales

" Opposition prolétarienne à l'impérialisme européen et à l'impérialisme unitaire " : ce mot d'ordre contient trois indications stratégiques. D'abord, le contenu impérialiste de la construction européenne dont le véritable moteur réside dans la confrontation mondiale et dans la réaction à l'émergence de l'Asie et de la Chine en particulier. Ce présupposé théorique qualifie l'unité européenne en tant que scission impérialiste, c'est-à-dire qu'elle signifie que l'unification de l'Europe ne représente pas une atténuation des tensions entre les puissances, mais au contraire une élévation de la division et de l'affrontement sur le plan mondial. Si l'UE a supprimé la guerre et la violence entre les Etats à l'intérieur de ses frontières, ce sera pour projeter sa puissance à l'extérieur. Deuxièmement : l'opposition à l'impérialisme européen, c'est-à-dire à " l'ennemi qui est chez nous " dans le slogan des internationalistes en 1914, présuppose la lutte, non seulement contre l'Union européenne, mais aussi contre les enveloppes nationales utilisées par le capital pendant les siècles de l'ascension et de l'affirmation bourgeoise jusqu'au XXe siècle impérialiste. C'est d'ailleurs sous ces bannières nationales que l'Europe s'est détruite dans les deux guerres mondiales entre 1914 et 1945. Seul l'internationalisme communiste, avec l'assaut d'Octobre 1917, a su s'opposer à ces carnages. Enfin, le concept d'impérialisme unitaire contient l'opposition de classe à la domination mondiale du capital : le développement impérialiste a apporté avec lui une augmentation colossale du prolétariat mondial. Deux milliards de salariés : c'est la force de notre classe à l'échelle mondiale. Se saisir solidement du principe de l'internationalisme est donc une nécessité vitale, pour ne pas devenir la proie des idéologies empoisonnées du nationalisme, ni de la nouvelle réaction, à l'échelle continentale, de l'européisme impérialiste ou des mythes d'autres puissances.

02/2019

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Economie

Dynamiques des sociétés civiles en économie ouverte. Etudes de cas et perspectives (Afrique de l'Ouest, Europe, Maghreb)

Face au désengagement des Etats provoqué par les difficultés financières mais aussi par leur échec à prendre en compte les besoins des populations, la société civile a émergé et s'est développée, tant au Nord qu'au Sud. Profitant d'une liberté d'association récemment acquise, à l'exemple du Cameroun et des pays du Maghreb, toute une série d'organisations ont agi à des degrés divers sur le cours des politiques économiques et sociales. C'est le tableau de ces interventions que présente cet ouvrage avec des enquêtes menées au Maroc, au Cameroun, au Mali et plus largement au Sahel, ainsi qu'en France. L'état des lieux frappe par sa diversité. Il montre les impacts de la société civile dans des domaines aussi divers que la santé, le mouvement paysan, la gestion des forêts, l'insertion sociale et le commerce équitable. Deux conclusions en ressortent. L'ouverture pratiquée dans les années 1990 ne connaîtra pas de retour en arrière. Le droit de regard et de participation acquis par de nombreuses organisations dans la vie économique et sociale, au Nord comme au Sud, ne pourra être supprimé. Il s'exerce aujourd'hui principalement dans le cadre des frontières nationales en attendant la constitution d'une société civile mondiale. Son renforcement dans les domaines de l'environnement et des droits fondamentaux des personnes demeure un grand défi pour le XXIe siècle. Les auteurs traitent également de l'équilibre nécessaire entre les pouvoirs publics et la société civile. Les associations ont besoin de prouver leur légitimité et de rendre des comptes à leurs mandants. Grâce à la croissance qu'elles ont connue dans les années 1990, elles se sont fortement professionnalisées. Elles ont besoin d'un cadre juridique clair et d'un soutien public pour jouer leur rôle dans leurs rapports avec l'économie de marché. Si la société civile a besoin d'un Etat modeste qui lui fasse de la place, elle a aussi besoin d'un Etat solide qui garantisse les droits des associations face aux acteurs du secteur privé.

12/2015

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Littérature française

Je descends la rue de Siam

« Direction le nord d‘Inishmore. Je suis attifé comme un épouvantail: sac à dos, enregistreur en bandoulière, appareil photo, mini perche avec micros emmitouflés dans leurs cages anti-vent et leurs moumoutes, imper à la taille, sacs en plastique à portée de main en cas de grains pour le matériel. Il me faut des images, il me faut du son. Biaiser le vent, affronter la pluie. Je dois regarder partout à la fois, mes pieds (éviter les trous), devant et autour de moi ainsi que les VU-mètres du Sound Device. » Jean-Guy Coulange est un homme de sons qui accompagne les tournages de ses essais radiophoniques par des notes et des photographies, qui elles aussi sont des notes, une manière d'arrêter le réel. Ce matériel qui complète l'œuvre sonore, nous immerge dans le chantier d'un artiste, avec un art subtil de composer avec l'inattendu. Si nous suivons le parcours et les pensées d'un homme, nous profitons également de ses réflexions sur la radio, sur la prise de son et la qualité de l'écoute. Dans ses carnets, Jean-Guy Coulange nous raconte des histoires de sons et les chemins qui y mènent. Nous suivons sa quête dans chaque projet qu'il accompagne, et plus mystérieusement nous touchons aux frontières entre le son et le silence, entre ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Lire Coulange, c'est voyager avec lui, reprendre les mêmes chemins et comprendre peu à peu, par le texte et l'image, comment se construit une œuvre. De l'Île-Grande à Aran, de Brest à Langada ou au Havre... Ce qui frappe dans l'écriture de Jean-Guy Coulange, habitée par de nombreuses références littéraires, c'est l'économie de la phrase. C'est de l'écriture, un texte qui nous apprend à écouter différemment dans toutes les étapes de la création. --- Préface de David Collin Trente photographies couleur et noir/blanc

11/2016

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Romans noirs

Dernière sortie pour Wonderland

" Un pédophile se cachait-il derrière l'auteur d'Alice au Pays des Merveilles ? Lewis Carroll a-t-il brouillé les cartes ? Sous les airs d'un roman gigogne, à la construction virtuose, l'enquête de Ghislain Gilberti remonte la piste, les actes et les faux-semblants d'un effroyable pervers. " Norah Spencer, CBS News " Un pédophile se cachait-il derrière l'auteur d' Alice au Pays des Merveilles ? Lewis Carroll a-t-il brouillé les cartes ? Sous les airs d'un roman gigogne, à la construction virtuose, l'enquête de Ghislain Gilberti remonte la piste, les actes et les faux-semblants d'un effroyable pervers. " Norah Spencer, CBS News Durant une free party, Alice Price, étudiante et artiste de la scène électronique underground, goûte à une drogue inconnue. Les effets du produit la dépassent rapidement et, aux frontières de l'overdose, un étrange lapin blanc la propulse au coeur d'un monde parallèle et piégé : l'univers de Lewis Carroll. La chenille, le chapelier fou, le lièvre de mars, le chat du Cheshire, tous les personnages du conte victorien sont là et invitent cette Alice contemporaine dans les sombres mystères de la création du vrai Wonderland. Les innocents ne sont pas toujours ceux que l'on croit, les alliés sont rares et les périls nombreux. Si elle veut rester vivante, la jeune Alice n'a plus le choix et doit reconstituer le puzzle diabolique de Lewis Carroll. En brisant le mythe Disney, Ghislain Gilberti s'attaque à un emblème intouchable de l'Angleterre depuis le XIXe siècle : Lewis Carroll, introverti maladif, toxicomane, atteint du syndrome de puer aeternus, amateur de photographies pornographiques infantiles, pédophile... C'est sans concession que Dernière Sortie pour Wonderland referme pour toujours la porte du Pays des Merveilles et met un point final à la pudibonderie hypocrite que même Tim Burton n'a pas pu briser avec ses dernières adaptations cinématographiques.

12/1949

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Ethnologie

Gens du pouvoir, gens de la terre. Les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga (Bassin de la Volta blanche)

Vers la fin du XVe siècle, des cavaliers venus du sud envahissent le bassin de la Volta Blanche (Burkina) et imposent leur pouvoir à des populations d'agriculteurs sédentaires sans organisation politique centralisée. Ainsi naissent les royaumes du Moogo, dominés par les Moose. Parmi ces royaumes, le Yatenga (nord-ouest du Moogo) fut, aux XVIIIe et XIXe siècles, l'un des plus puissants. Fondé vers le milieu du XVIe siècle, le Yatenga est passé sous protectorat français en 1895. Au fondement du système politique des Etats du Moogo, il y a le naam, le "pouvoir", détenu par le naaba, le "chef" ; les Moose sont les "gens du pouvoir". Les descendants des autochtones sont demeurés les détenteurs des droits sur la terre et sont les maîtres des forces qui émanent de cette terre ; au chef s'oppose le "maître de la terre" (tengsoba), à la société des gens du pouvoir celle des "gens de la terre". A la jonction de ces deux sociétés, le roi, le Yatenga Naaba, est l'acteur central des grands rituels annuels qui assurent la pérennité de l'ordre du monde. Sur plus de trois siècles d'histoire pré-coloniale, que la sollicitation des sources orales permet de reconstituer,, on voit se dégager progressivement, à partir du monde du pouvoir, un appareil d'Etat autonome, qui prend définitivement forme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Du pouvoir se différencie la "force" (panga), dont les Moose disent que quand "elle suit le chemin, le bon droit s'éloigne en direction de la brousse". Les "gens de la force", ce sont les serviteurs et les officiers de Cour, à la tète desquels se trouvent les quatre nesomba, les plus hauts dignitaires du royaume. Les guerres ont lieu, les crises dynastiques se succèdent, parfois la famine frappe, mais à l'intérieur des frontières du royaume, la paix règne, les paysans vont aux champs sans armes, les marchandises circulent. Ambiguïté du naam : "Lorsque la pierre du bienfait a creusé sa place, il est difficile de l'ôter".

01/1985

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Romance sexy

Blue Phoenix

"Un seul instant peut-il définir le reste de ma vie ? " Jun-ha, fils illégitime d'un chaebol et d'une océanographe toujours en mer, grandit dans l'ombre de la famille Park. A seize ans, après des négociations difficiles, il quitte la Corée du Sud pour rejoindre sa mère aux Etats-Unis et un lycée qui propose l'un des meilleurs programmes de natation du pays. Des années plus tard, Jun-ha se fait appeler Blue. Etudiant à Berkeley, c'est l'un des nageurs universitaires les plus prometteurs de sa génération. Il s'accroche à ses rêves, la compétition et... Nathan. Son plus grand adversaire. Son plus grand amour. Passionné par l'eau et par un regard qui le poursuit depuis qu'il a quitté Séoul, il abaisse ses frontières et s'entraîne plus fort que jamais. Bientôt, il fera la fierté des Park. Il légitimera son nom et Nathan. Il suffit de quelques heures, et son monde vole en éclats. Une invitation. Une nuit trouble. Des souvenirs épars. Ses mains en sang. Une ambulance. Et aucune explication... Blue est renvoyé pour coups et blessures sur l'un de ses coéquipiers. Soudain dépeint comme un sportif violent, renié par sa famille, séparé de Nathan, il disparaît en se faisant une promesse : revenir. Mais, abîmé par un secret, où trouvera-t-il le courage de recommencer ? Dans un monde où la loi du silence prévaut, où l'argent achète les vérités, où des vies se brisent en une soirée, Blue devra faire face à ce qu'il s'est vraiment passé. Surtout quand un nouveau nageur sera transféré à Berkeley et qu'il découvrira au fond de ses yeux bleus le reflet de celui qu'il est devenu. Il n'est plus Jun-ha. Il n'est plus Blue. Il sera... Blue Phoenix. #MM #Natation #NouveauDépart #Drame #Université Avertissement, ce roman aborde des questions de violences pouvant heurter la sensibilité des lecteurs.

12/2022

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Sociologie

Histoire de la presse sénégalaise Tome 1 Volume 2

Les journaux sont apparus relativement tôt au Sénégal, avant même les débuts de la conquête coloniale et par conséquent la stabilisation des frontières extérieures du pays. Mais par leur nature même et leur objet, ces journaux étaient loin de constituer une presse sénégalaise dont l'existence est un fait beaucoup plus récent. C'est en effet à partir de 1913 que l'on assiste à la naissance de la presse avec l'arrivée et la coexistence durable et continue de plusieurs titres, un lectorat moins cloisonné, une diversité des contenus, un début de professionnalisation, toutes situations indispensables à la définition de la presse. Depuis, ce petit monde n'a cessé de s'élargir, servi par les circonstances d'une époque bouleversée : élection législative de 1914, Première Guerre mondiale et, par la suite, luttes politiques qui dès la campagne pour l'élection et surtout à partir de l'entre-deux-guerres, installent le pays dans une sorte de campagne électorale permanente. On comprend que nos premiers journaux sont essentiellement politiques, passée la parenthèse 1914-1918 qui était déjà celle de toutes les innovations, des bases pour leur future maturité : naissance des premiers quotidiens, apparition de journaux d'information ancrés dans l'analyse et détachés de toute préoccupation partisane, irruption des dépêches d'agences de presse dans leur contenu. Cette tendance allait se renforcer avec notamment la création du premier grand quotidien qu'est Paris-Dakar en 1937 ainsi que de l'AFP en 1944 qui, mieux dotée que la branche information de Havas et les embryons d'agences de la période de la Seconde Guerre mondiale qu'elle remplace, allait contribuer au grossissement du volume des journaux jusque-là réduits à deux ou quelques pages. Celle-ci est à la fois un aboutissement et le début d'une époque où après la main de fer du gouverneur général Pierre Boisson, entre juillet-août 1940 et avril-mai 1943, débute une période de plus grande pluralité des médias qu'était déjà venue enrichir, dès avant la guerre, en 1939, la radiodiffusion.

09/2017

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Entre deux guerres

Le retour à la France de la Lorraine annexée. 1918-1925

A égale distance d'une histoire cocardière aujourd'hui datée et d'une tentative d'idéalisation voire de réhabilitation du Reichsland, cet ouvrage présente une vision scientifique, la plus objective et la plus neuve possible, du retour de la Lorraine annexée à la France (1918-1925), au travers d'une quarantaine de contributions organisées autour de neuf parties. "A la veille du grand tournant" met l'accent sur le contexte qui précède le retour de la Moselle à La France. Le moment de la venue des troupes françaises à partir de la mi-novembre 1918 est abordé dans "Les Français arrivent ! ", alors que "La mise en place du nouveau régime", "Permanence et transformations des institutions, des milieux et des mouvements" et "Patrimoine et culture en question" interrogent les aspects pratiques de la réintégration à la République des anciens territoires annexés (économie, culture, patrimoine, école, etc.). Ce sont ensuite les individus, les personnalités, qui sont évoqués dans "Les Hommes de la transition", avant que l'on s'attache davantage aux groupes dans "Mouvements de populations et changements de frontières". Un aspect original et propre aux territoires annexés, celui du statut particulier des religions, qui fait encore couler de l'encre de nos jours dans une France régie par la loi de 1905, est traité dans "Les cultes entre deux modèles". Enfin, une question importante pour une terre d'entre-deux avec ses individus ballottés par l'histoire, celle des "Mémoire(s)", boucle ce vaste panorama avant les conclusions. Paradoxe des très nombreuses études parues dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre, les anciens territoires annexés - dont l'image est employée par la propagande française dès 1914 pour conférer un sens à la lutte engagée - n'ont pas donné lieu à réelle remise en perspective de leur histoire dans l'historiographie nationale, comme en témoignent les ouvrages généraux sur cette guerre. Que le présent livre puisse combler une partie de cette lacune.

05/2021