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Monica Salvan

Extraits

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Critique littéraire

L'homme aux portraits. Une vie de Joseph Motchell

Né en 1908 dans une ferme de tabac et de coton en Caroline du Nord, après de brèves études de médecine Joseph Mitchell s'installe à New York en 1929 et devient reporter. D'abord pour le World et le Herald Tribune, puis le mythique New Yorker. L'attention au détail, le sens de la construction, l'art de l'inventaire, Joseph Mitchell éleva le reportage au rang d'art. Les lecteurs chérissaient ses papiers peuplés de marginaux, ses esquisses de portrait d'un clochard céleste, d'un roi des gitans, d'une tenancière de cinéma à dix cents, de dockers, de piliers et patrons de bar, de passants mélancoliques et de fiers-à-bras. En 1964, ses récits cessèrent tout à coup de paraître. Dilettante laborieux, Joseph Mitchell se rendait tous les matins au journal, accrochait à la patère manteau et chapeau, s'installait à son bureau, assemblait ses notes et tapait à la machine, mais pourtant ne publiait rien... Il hanta pendant près de trente ans la rédaction, devint peu à peu une sorte de Bartleby qui aurait troqué ses habits de scribe pour ceux d'un journaliste à la plume tarie, un homme qui préfère ne pas ou plutôt ne plus. L'Homme aux portraits : une vie de Joseph Mitchell révèle le mystère derrière l'oeuvre d'un des écrivains les plus importants et pourtant méconnus de la seconde moitié du XXe siècle, vénéré par Martin Amis, Salman Rushdie, Paul Auster ou Janet Malcolm. Se fondant sur des milliers d'archives et des dizaines d'entretiens, Thomas Kunkel tente de répondre à la question qui a obsédé lecteurs et critiques pendant des décennies : quel était le secret de Joseph Mitchell, "le parangon des reporters" ?

10/2017

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Littérature étrangère

VIES ET MORTS DE KAMAL MEDHAT

Le 3 avril 2006, à Bagdad, le corps d’un célèbre violoniste irakien, Kamal Medhat, est retrouvé sur la rive du Tigre. Tout indique que l’artiste, kidnappé quelques semaines plus tôt par un groupe armé, a été assassiné. La presse ne tarde pas à découvrir l’identité originelle de ce musicien, Youssef Sami Saleh, juif irakien né en 1926, contraint en 1950 d’émigrer en Israël (après avoir été comme la plupart de ses concitoyens de confession juive déchu de sa nationalité et expulsé du pays) et décédé officiellement en 1955. Un journal américain dépêche alors à Bagdad un reporter (le narrateur), en le chargeant de faire la lumière sur l’assassinat de Kamal Medhat, pour un article qui portera la signature du correspondant en titre du quotidien. S’ensuit une longue enquête qui conduit ainsi le narrateur de Bagdad à Damas et à Téhéran, trois capitales dans lesquelles le violoniste a vécu sous différents noms et différentes identités. L’artiste a en effet vécu trois vies : celle de Youssef Sami Saleh ; celle du chiite iranien Haydar Salman (faux nom sous lequel il s’enfuit à Moscou, s’installe à Téhéran, rejoint Bagdad d’où il est une fois de plus expulsé, dans le contexte de la première guerre du Golfe) ; celle du sunnite irakien Kamal Medhat (apparu à Damas en 1981, rentré en Irak en 1982, et assassiné en 2006)… Un parcours dont la complexité est à la mesure de celle du Moyen-Orient, région où les soubresauts de l’histoire et le jeu funeste des identités obligent parfois les individus à se délester de leurs appartenances. Vies et morts de Kamal Medhat, neuvième roman d’Ali Bader, est une oeuvre ambitieuse, audacieuse, mais très maîtrisée.

03/2016

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Romans de terroir

Chat bleu... Chat noir...

Montparnasse, 1928 : Sylvaine la provinciale découvre le paris des Années folles. Elle survit difficilement en dansant chaque nuit dans un troquet minable. Malgré la misère, ce monde d'artistes géniaux et de cinglés magnifiques l'enchante. Elle se jure qu'elle aura un jour son propre cabaret. Elle tombe dans les bras d'un homme de presse influent et, avec la ténacité et la passion qui la caractérisent, se bat pour accomplir son rêve. Ce sera Le Chat bleu. On y croisera Foujita, Man Ray, Kiki de Montparnasse et tant d'autres... Mais le grand amour se présente à elle sous les traits d'un metteur en scène en vue qui lui fera découvrir le cinéma muet. Les années passent, Le Chat bleu est devenu Le Chat noir, un cabaret grand-guignol où Sylvaine partage la vedette avec sa fille Monika - qui est éprise d'un jeune étudiant allemand. La guerre arrive, rendant dangereux cet amour naissant. Mère et fille iront se réfugier en Corrèze, à Saint-Roch, auprès de leur fidèle amie Cécile. Les personnages de L'orange de Noël avaient été portés à l'écran en 2005 dans Le Bal des célibataires, dont Michel Peyramaure a tiré le roman éponyme. On retrouve aujourd'hui nos héros dans la suite du livre et de la série. Comme il l'avait fait avec Le Bal des célibataires, Michel Peyramaure s'est inspiré du scénario de Béatrice Rubinstein et Jean-Louis Lorenzi pour écrire ce roman qui suit le périple de Sylvaine, interprétée par Cristiana Reali.

11/2006

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Europe

Sicile

Dans les rues, dans les villes, sur les montagnes et au bord de la mer : de par ses cadres naturels capturant le regard du visiteur fasciné, la Sicile ne peut qu'envoûter le promeneur. Avec la lente et inexorable succession des saisons, la nature apporte toujours un nouvel éclairage sur les merveilles artistiques et naturelles de l'île, donnant à sa multitude de styles, de couleurs et de coutumes locales des décors sans cesse nouveaux. Observer en silence les panoramas, les monuments, les mosaïques, les fresques en prêtant l'oreille à la musique de la mer ou à la quiétude des montagnes suppose de pénétrer dans l'univers fabuleux d'une civilisation antique imprégnée d'histoire, que ces beautés pérennes renouvellent chaque jour. Les vestiges des temples et des magnifiques théâtres de Syracuse, Taormine, Ségeste, Morgantina et Tindari ressuscitent la grande civilisation grecque. A Palerme, un passé médiéval de dames, cavaliers et courtisans se reflète dans la magie enchanteresse du palais des Normands, sur les mosaïques de la chapelle palatine, ou dans l'ensemble de dômes de l'église Saint-Jean-des-Ermites. Quant aux façades baroques et aux interminables escaliers qui mènent à la cathédrale de Modica ou de Noto, ils initient le visiteur au caractère sacré de l'île. Ces oeuvres de l'esprit humain sont soigneusement enveloppées d'une nature offrant des images vives et joyeuses, animées par les souvenirs du passé et par les gens ordinaires qui renouvellent à chaque instant une histoire millénaire.

05/2023

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Sciences historiques

Massu

Jacques Massu, c'est d'abord une " gueule ". Qu'il la ferme ou qu'il l'ouvre, elle ne passe jamais inaperçue. Mais quel roman que sa vie ! A trente-deux ans, le saint-cyrien déjà en poste en Afrique est saisi par l'histoire : dès juin 1940, de Gaulle devient le dieu, et Leclerc bientôt son prophète. En mars 1941, il est avec le futur maréchal de ceux qui prêtent le serment de Koufra. C'est cela, Massu : un engagement toujours généreux, parfois irréfléchi, qui le conduit ensuite en Indochine, à Suez, et enfin à Alger. C'est alors que le destin le prend par l'épaule : le pouvoir politique s'en remet à la 10e division parachutiste et à son chef pour maintenir l'ordre. Massu, de janvier à septembre 1957, gagne la bataille d'Alger. Mais à quel prix ? La torture, à l'oeuvre bien avant lui, devient une pratique systématique. Massu ne l'a jamais vraiment niée, tout en la minimisant. En 1990, il en a exprimé un profond regret. Car Jacques Massu, l'auteur le montre bien, est un homme, et un chrétien. Son dernier fait d'armes est d'ordre moral : en mai 1968, commandant en chef en Allemagne, il regonfle son vieux chef de Gaulle. Ainsi Massu grogne, Massu s'insurge, Massu se soumet : c'est un soldat, le dernier grand acteur de la Seconde Guerre mondiale, des conflits coloniaux et de l'épopée gaulliste. Biographe accompli, Pierre Pellissier a retracé le destin de plusieurs personnages controversés dont Robert Brasillach et Salan. Il est également l'auteur de La Bataille d'Alger et de Diên Biên Phu.

03/2018

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Régionalisme

Mangées. Une histoire des mères lyonnaises

Mangées. "Qu'elles aient basculé dans le luxe, façon Brazier, ou soient restées fidèles à une cuisine plus économe, les mères avaient nourri la ville entière. On passait de l'une à l'autre comme on change de chemise, se régalant ici d'une tarte légère à la praline, là d'un saint-marcellin crémeux ou d'une salade de cochonnailles. Souvent du solide, parfois de l'aérien. Toujours des produits frais. Pas de congélateur et quelquefois (chez les anciennes) pas de frigo. Elles formaient à elles seules une famille méconnue, hétéroclite et laborieuse, dessinant une géographie sociale de la ville, déroulant un siècle d'histoire. Elles avaient façonné les quartiers, les avaient bercés, accompagnés." C'est avec la mère Brazier qu'Etienne Augoyard commence son feuilleton sur les mères cuisinières pour Le Progrès de Lyon. Jamais à court d'informations ni d'envolées lyriques, le journaliste a bien l'intention de tout révéler sur celle à qui le Michelin attribua, dès 1933, trois étoiles pour ses deux restaurants. Mais Monica Jaget, sa camarade photographe, ne l'entend pas de cette oreille : ils n'ont que dix jours pour boucler leur série d'articles... On comprend vite que le livre de Catherine Simon fonctionnera comme le "making of" de leur enquête. Au gré de leurs investigations - et de leurs querelles -, s'écrit sous nos yeux la vie de ces femmes de tête et de pouvoir, pionnières en matière de cuisine, mais aussi, sans le dire, d'émancipation féminine. Ces filles de ferme, travailleuses acharnées à qui rien n'a été offert, ont témoigné d'une volonté de fer pour ouvrir leurs propres restaurants, à une époque où elles n'étaient pas censées disposer seules d'un compte en banque ni gérer un commerce. Sur les traces des mères les plus célèbres - de La Génie à Marie - Thé Mora, en passant par Eugénie Brazier, Léa Bidaut ou Paule Castaing -, le récit nous invite à un voyage étonnant, à la fois historique et gastronomique, dans Lyon et ses environs. Grâce au passionnant travail de Catherine Simon, les mères lyonnaises redeviennent ce qu'elles étaient : des femmes d'exception, à qui le monde de la restauration doit un chapitre essentiel de son histoire.

02/2018

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Guides étrangers

Québec

Gratte-ciel et musées modernes à Montréal, citadelle historique à Québec, petits villages de pêcheurs le long du Saint-Laurent, paysages maritimes harmonieux dans la partie orientale, sans oublier des parcs nationaux à profusion... La province du Québec fait trois fois la taille de la France et il faudra donc faire des choix. Le guide Evasion Québec vous aidera à vous repérer dans la région et à construire facilement votre voyage selon vos envies. Dans ce guide destiné aux voyageurs indépendants, vous trouverez : - Les meilleurs circuits de 8 jours à trois semaines pour une découverte approfondie du Québec. - Toutes les infos pour organiser votre séjour : quand partir, comment se déplacer, quel budget prévoir... - Les meilleurs endroits pour dormir dans des chalets de charme, tester la gastronomie locale, sans oublier de nombreuses propositions d'activités nature... - Les balades secrètes préférées de nos auteurs : le canal Lachine à Montréal, l'Isle-aux-Coudres dans le Charlevoix, le parc national du Mont-Tremblant... - Et bien sûr, toutes les activités à tester lors de votre voyage : partir à la rencontre des baleines, randonner dans les forêts, pagayer en canoé ou en kayak de mer, observer les oiseaux... Tous les coups de coeur de nos auteurs dans un guide pratique, illustré, complet avec des cartes détaillées.

01/2019

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Sociologie

Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact

Une fête rassemblant réfugiés et militants basques à Saint-Etienne de Baïgorri. Un film mettant en scène un conflit autour du son dans un quartier multiculturel de New York. Des dramaturges et producteurs musicaux faisant entendre les voix de descendants d'immigrés en Allemagne... Dans cet ouvrage, la musique et les phénomènes sonores sont une entrée pour questionner la complexité des sociétés contemporaines. A partir d'enquêtes de terrain, d'archives et de commentaires d'oeuvres musicales, cinématographiques et théâtrales, ce livre pose la question de l'entente, dans tous les sens du terme. Entendre la musique ou le "bruit" des autres, les entendre comme des sonorités familières ou étrangères. Se faire entendre (ou pas) dans les divers espaces et lieux d'une ville ou sur une scène artistique. Entendre les autres pour les comprendre et pour inventer parfois de nouveaux récits et versions de cette pluralité du monde. Au fil des pages, on explore Rio de Janeiro, Istanbul, ou encore Lausanne dans sa pluralité sonore, génératrice de liens, mais aussi de malentendus, voire de conflits. A travers l'étude de répertoires (comme les chansons kaneka de Nouméa), la description d'événements (tels que des moments de musique dans le camp de réfugiés de la Linière), et surtout l'exploration de territoires (comme la ville de Trinidad), on voit se dessiner des mondes communs et des lignes de démarcation entre soi et les autres. Avec les contributions de : Marié Abe, Talia Bachir-Loopuyt, Emilie Da Lage, Anne Damon-Guillot, Stéphanie Geneix-Rabault, Aurélie Helmlinger, Laura Jouve-Villard, Denis Laborde, Gesa zur Nieden, Anthony Pecqueux, Béatrice Ramaut-Chevassus, Monika Salzbrunn.

10/2019

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Europe

L'Europe gourmande. 50 itinéraires de rêve

Laissez-vous inspirer par 50 circuits aux multiples saveurs. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve vous invite à goûter des moments de pur bonheur. Décrit au jour le jour, chaque itinéraire met en lumière les spécialités locales, les produits du terroir, les établissements typiques et les tendances gourmandes. Visites de marchés de Noël en Allemagne, de mercati en Toscane et de fermes d'alpage savoyardes ; tournées de caffè italiens, de pubs londoniens, de biergarten berlinois et de bars à pintxos basques ; initiation aux mets islandais et scandinaves, au régime crétois et au Slow Food italien ; pauses gourmandes pour savourer des stroopwafels près d'un canal d'Amsterdam, des huîtres d'Arcachon dans un marché bordelais ou une bouillabaisse face à la Méditerranée ; dégustation de vins hongrois dans un bar de ruines de Budapest, de portos dans les chais de Vila Nova de Gaia, de bières dans une brasserie tchèque et de vodka glacée à Cracovie ; exploration du Malt Whisky Trail en Ecosse, de la route des vins d'Alsace et des vignobles de la vallée de Wachau en Autriche ; haltes dans des bouchons lyonnais, des bàcari vénitiens et des weinstube en bordure du Rhin ; découverte des secrets de fabrication de fromages, du pesto, de l'huile d'olive, des charcuteries corses, du chocolat de Modica, du loukoum turc, du vin de Madère... c'est tout cela et bien plus encore que vous propose ce magnifique album. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve, un livre pour s'évader, une boîte à outils pour imaginer votre prochaine expédition à la rencontre des cuisines régionales d'Europe !

03/2021

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Théâtre

De la Mère et de la Patrie

Ecrite en 2008, la pièce de Bozena Keff rencontra un écho retentissant en Pologne lors de sa création. C'est qu'elle témoigne avec une violence et une profondeur rares des enjeux qui secouaient alors - et qui continuent à ce jour - la société polonaise, entre souvenirs de la Shoah et montée d'un antisémitisme d'Etat. Si elle révèle les tensions d'un pays en prise avec sa mémoire, elle met au jour aussi celles de l'Europe et de notre temps. A l'heure où les derniers survivants des Camps disparaissent, c'est la question du devenir de notre Histoire qui se pose, des fantômes qui la hantent. Bo ena Keff est de cette génération des enfants des survivants des Camps, qui voudrait être auteur de son histoire. Entre mémoire maternelle et violence paternelle, entre Histoire et Patrie, entre le silence du passé et l'impasse du présent, comment s'inventer une vie qui soit résolument la nôtre ? C'est dans une pièce qui prend la forme d'un oratorio sidérant de puissance, convoquant figures mythiques et contemporaines, Demeter et Lara Croft, lyrisme prophétique et rage de l'insulte, que Bo ena Keff convoque l'histoire pour mieux terrasser ces fantômes - ou apprendre à vivre avec eux ? Pièce énigmatique et vertigineuse, "oeuvre-monstre" comme le disent les deux traductrices de cette pièce, Sarah Cillaire et Monika Próchniewicz ; qui propose la première traduction en français de cette oeuvre fondamentale : De la Mère et de la Patrie traverse les formes les plus antiques du théâtre pour dire la tragédie du présent, afin aussi de trouver les forces de lui résister. Arnaud Maïsetti

01/2018

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Littérature française

L'America

Marettimo, petite île au large de la Sicile, juillet 1902. Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l'été dans la maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu'il met en marche un engrenage qui l'obligera à fuir à l'autre bout du monde. Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d'un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule. " Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts ", lui dit un ancien. De Naples à New York, puis de La Nouvelle-Orléans à la Californie, Vittorio tente d'oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l'homme qu'elle aime ? A travers la trajectoire de deux amants en quête de liberté et que tout sépare, Michel Moutot signe un roman d'aventures passionnant sur l'essor de la Mafia et le destin des émigrants partis tenter leur chance en Amérique à l'aube du XXe siècle. Michel Moutot est reporter à l'Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. L'America est son troisième roman, après Ciel d'acier, récompensé par le prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points en 2016, et Séquoias, prix Relay des Voyageurs en 2018.

03/2020

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Littérature comparée

Esclavages et antiesclavagismes : réalités, discours, représentations

Après le triple anniversaire de la naissance de l'abolitionniste américain Frederick Douglass (1818), de l'abolition en France grâce à Schoelcher (1848) et de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) dont l'article 5 proclame l'interdiction de l'esclavage et de la traite des esclaves, et à l'heure où la question des "réparations pour l'esclavage" a été ravivée par le mouvement Black Lives Matter, ce volume collectif propose de croiser sur l'esclavage des contributions historiques, des analyses de discours et des études portant sur diverses représentations (littéraires, cinématographiques). Les quinze études réunies ici se conjuguent pour nous rappeler à quel point l'abolition de l'esclavage et l'interdiction de la traite (triangulaire ou intérieure) sont récentes, et montrer comment des oeuvres de fiction rendent sensible le traumatisme de l'esclavage. Elles portent sur des périodes et des aires variées : récits historiographiques de l'Antiquité romaine (sur l'esclavage pour dettes, et sur les conditions de l'affranchissement) ; réalités historiques et argumentations des XVIIIe et XIXe siècles, en France (évocation des esclaves dans l'Histoire générale des voyages de l'abbé Prévost, situation des Noirs venus d'Afrique et des Iles sur le sol français et particulièrement dans le Midi, prises de position parfois ambiguës des journaux révolutionnaires entre 1791 et 1792, stratégies de discours dans les écrits émanant des ports négriers de la Basse Seine), ainsi qu'aux Etats-Unis (avec l'analyse critique d'un Philip Mazzei et la théorie pro-esclavagiste de J. C. Calhoun) ; représentations fictionnelles de l'esclavage et notamment des femmes esclaves, dans le roman marocain, chez Toni Morrison et Maryse Condé, mais aussi dans le cinéma hollywoodien ; prolongements et débats contemporains : séquelles de l'esclavage en Mauritanie, activisme culturel en Argentine pour la visibilisation des Afro-descendants, enfin état des lieux sur l'esclavage dans le monde et ses marques dans les sociétés occidentales, encore accentuées à l'ère de la pandémie.

10/2021

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Linguistique

Sens (inter)dits. Volume 2, Verbes et architectures syntatico-discursives

Réalisé et financé dans le double cadre du Programme bilatéral "Polonium 2019-2021" (Narodowa Agencja Wymiany Akademickiej - NAWA, Pologne et Ministères de l'Europe et des Affaires étrangères - MEAE et de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation - MESRI, France) et du Programme "IdEx Attractivité Recherche 2021" (Université de Strasbourg, France), ce sixième numéro de Dixit Grammatica est un volume thématique sur la perception en sciences du langage, intitulé Sens (inter)dits et qui se compose de quatre tomes : 6-1. Construction du sens et représentation des référents ; 6-2. Verbes et architectures syntaxico-discursives ; 6-3. Analyse du discours, pragmatique ; 6-4. Didactique des langues et phonétique. Les contributions ci-rassemblées prennent ainsi pour objet d'étude général la perception humaine pour l'aborder sous ses coutures linguistiques. Centrées sur ses manifestations en langue et en discours (ou en parole, préciseront les phonéticiens), elles s'inscrivent principalement dans les domaines de la morphologie, la lexicologie, la sémantique, la syntaxe, l'analyse de discours, la pragmatique, la phonétique et le français langue étrangère. Pour ce qui est des approches adoptées, ce sont les démarches descriptive, contrastive et didactique qui l'emportent. Enfin, ce sont cinq langues naturelles, à savoir le français, l'anglais, le polonais, le tchèque et le slovaque, que les contributeurs ont choisies comme bases empiriques. Au total, ce sont trente-deux universitaires de cinq pays européens (France, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Ukraine) qui rendent compte de leurs recherches (en cours ou récentes) sur la perception en linguistique dans le présent numéro collectif.

04/2021

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Littérature française

Disaster Falls

" Disaster Falls est une méditation sur une tragédie familiale qui se confronte à l'événement-même et à ses conséquences, dans un langage dont la retenue engendre paradoxalement de profondes émotions. Un livre d'une force immense. " Salman Rushdie (2017) Disaster Falls porte le nom d'un lieu perdu - des rapides dans le Colorado - et d'un événement tragique. A l'été 2008, lors d'un voyage organisé, le kayak dans lequel Stéphane Gerson naviguait avec son fils Owen chavira dans ces eaux froides. Après trois heures de recherches, les guides repêchèrent le corps d'Owen. Il avait huit ans. " J'incarnais désormais une figure qui hante notre époque, dit Stéphane Gerson : celle du parent qui n'a pu ou su protéger son enfant. Pour comprendre l'univers dans lequel nous avions basculé, ma femme et moi, je me mis dès mon retour à New York à consigner ce que j'observais en moi et autour de moi. Tenu au quotidien, ce journal devint le matériau brut à partir duquel, des années plus tard, j'ai rédigé un ouvrage sur cet événement intime et ses répercussions. " Ouvre de non-fiction au croisement du récit, de la chronique et de l'enquête, Disaster Falls marie les émotions du père, l'analyse de l'historien et la quête de sens. L'histoire hante le livre, que ce soit celle de ces rapides depuis leur découverte en 1869, de l'expérience du deuil parental (Shakespeare, Mallarmé, etc.) ou de catastrophes collectives qui, de la Shoah au 11 septembre 2001, donnent sens à ce désastre familial. Dans ses derniers chapitres, Disaster Falls s'ouvre à une autre vision de la mort. Atteint d'un cancer inopérable deux ans après cet accident, le père de Stéphane Gerson opta pour l'euthanasie en Belgique. Après avoir perdu un fils, l'auteur accompagne son père durant ses derniers jours. Autre filiation, autre mort - une mort acceptée, apaisée, faite sienne. " J'étais un vivant entre deux disparus. "

10/2020

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Thèmes photo

Sebastiao Salgado. Territoires et vies

" Sebastiao Salgado nous livre un portrait de notre monde qui parle de la voix la plus rare qui soit, cette voix qui nous dit des choses que nous ne voulons pas savoir, des choses, peut-être, que nous ne savons pas appréhender, mais qui, lorsqu'on nous les dit, s'imposent instantanément comme vraies " (Salman Rushdie, préface). Les cent trente-six images sélectionnées pour l'exposition que la Bibliothèque nationale de France consacre à ce grand photographe dans le cadre de l'année du Brésil, témoignent de l'action de l'homme sur son milieu naturel ou, au rebours, de l'adaptation de ce dernier aux données d'un environnement en mutation. Qu'il s'agisse de la vie simple et rude des paysans d'Amérique latine ou des Indiens d'Amazonie, de la condition des orpailleurs de la Serra Pelada, du prolétariat urbain issu d'un exode rural massif, de la difficile survie des populations d'Afrique menacées par la guerre et décimées par la famine, jusqu'à cette nature originelle et intacte que donnent à découvrir ses récents travaux, le photographe affirme avec force son souci d'informer et d'inciter à la prise de conscience. Ayant exploré tous les continents, et revenant sur son enfance dans un entretien exclusif avec le Brésilien Joaquim Marçal de Andrade, Sebastiào Salgado évoque en effet son propre rapport au " territoire " : " Il y a une chose très importante pour moi et qui, parfois, n'est pas bien comprise : c'est la question de la dimension de mes projets, le vaste territoire qu'ils couvrent. C'est parce que je viens d'un pays qui est grand comme l'Europe. Je m'y suis habitué... Si l'on va de Paris en Russie, c'est comme d'aller du Minas Gerais jusqu'à São Paulo, c'est un peu comme d'aller de ma ville jusqu'à Bahia. Ces grandes dimensions je les connais depuis que je suis tout enfant. "

10/2005

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Indépendants

"C'est le Québec qui est né dans mon pays !". Carnet de rencontre d'Ani Kuni à Kiuna

"La vérité, c'est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d'eux et je n'en connais aucun. La vérité, c'est que j'ai honte de moi. Honte de nous". C'est au contact des Maoris de la Nouvelle-Zélande qu'Emanuelle Dufour réalise l'ampleur de son ignorance à l'égard des Premiers Peuples du Québec. A son retour, elle entreprend un long cheminement pour aller à la rencontre des réalités autochtones et entamer un dialogue plus que jamais nécessaire. Que révèlent le silence sur les pensionnats autochtones dans les manuels d'histoire et les clichés sur les "? Indiens ? " dans la culture populaire ? Comment a été vécue la crise d'Oka par les Autochtones ? Racontée à partir de sa propre expérience mais aussi celle de nombreux Autochtones et Allochtones, cette oeuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l'ombre. "C'est le Québec qui est né dans mon pays ! " nous dit Anna Mapachee, afin de renverser le miroir de notre histoire coloniale. Si le racisme systémique façonne toujours la condition autochtone, ce carnet de rencontres témoigne aussi du travail entamé par les communautés pour se réapproprier leurs langues, leurs savoirs ancestraux et leurs identités, entre autres à l'Institution Kiuna d'Odanak, "une école faite pour nous autres" . Et vous, êtes-vous prêt. e. s à explorer votre partie de l'histoire ? Avec les témoignages et citations autorisés de Kim Angatookalook et Tristan André-Angatookalook, Michèle Audette, Terry Awashish, Eve Bastien, Lise Bastien, Louis-Xavier Bérubé, Marie-Eve Bordeleau, Jimmy-Angel Bossum, Marie-Pierre Bousquet, Sébastien Brodeur-Girard, Diane Cantin, Mikayla Cartwright, Kakwiranó : ron Cook, Emma Cuchio Antonio, Guillaume Dufour, Ellen Gabriel, Julie Gauthier, Claude Hamelin, Prudence Hannis, Sarah Hornblow, Paige Isaac, Institut Tshakapesh, Jacques Kurtness, Marcel Lalo, Léa Lefevre-Radelli, Pierre Lepage, Monica Lopez, Anna Mapachee, Lucie Martin, Pierre Martineau, Rita Mestokosho, Uapukun Mestokosho, Melissa Mollen Dupuis, Caroline Nepton Hotte, Jennifer O'Bomsawin, Annick Ottawa, Ghislain Picard, Murrray Sinclair, Geneviève Sioui, Louis-Karl Sioui-Picard, Lou Maïka Strauss et Martin Strauss, Jean-Yves Sylvestre, Myriam Thirnish, Pamela Rose Toulouse, Jacques Viens, Florent Vollant, Stanley Vollant et Xavier Vollant, Jesse Wente et plusieurs autres.

10/2021

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Policiers

Bird est vivant !

Le pianiste de jazz Evan Horne est de retour après une année de repos forcé, à la suite d’un accident de voiture dans lequel il a failli perdre l’usage de la main droite. La chance semble de nouveau lui sourire en la personne d’un producteur qui lui propose un contrat ; quant à son autre vie – à savoir la résolution d’affaires criminelles -, elle se rappelle bientôt à lui. En effet, son vieil ami le lieutenant Dan Cooper, de la police de Santa Monica, lui demande de venir sans délai sur une scène de crime. Le saxophoniste Ty Rodman a été assassiné dans sa loge. Le miroir de la coiffeuse est maculé de l’inscription : « BIRD LIVES ! » et on a trouvé près du cadavre un lecteur de CD qui jouait en boucle le célèbre morceau de Charlie Parker Now’s The Time. De plus, l’assassin semble s’être acharné sur le sax de Rodman. Détail encore plus troublant : la victime a été tuée un 12 mars, jour anniversaire de la mort de Charlie « Bird » Parker.Le faisceau de références à la légendaire figure de proue du be-bop se resserre encore quand Evan Horne apprend que d’autres musiciens de jazz connus ont été retrouvés morts dans des circonstances similaires et à des dates toutes liées à Charlie Parker et à son trio.Mû par un fanatisme musical, l’assassin aurait-il frappé les tenants d’un jazz plus commercial afin de les punir de s’être écartés de la grande lignée des maîtres du bop ? C’est ce qu’Evan Horne va s’efforcer de déterminer au fil d’une enquête qui réjouira les amateurs de jazz, toutes tendances confondues.Comme la précédente aventure d’Evan Horne publiée chez Rivages (Sur les traces de Chet Baker, Rivages/noir Nº 497), celle-ci mêle agréablement la résolution du mystère et l’érudition musicale, sans que cette dernière pèse le moins du monde sur l’histoire. Par la voix de son pianiste californien, Bill Moody – lui-même batteur de jazz – n’a pas son pareil pour planter le décor de la scène jazz présente et passée, entre humour et soupçon de nostalgie.Un livre qui donne furieusement envie de ressortir quelques disques des étagères ou de courir en acheter.

03/2010

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Droit

Un avocat pour l'Histoire. Mémoires interrompus 1933-2005

C' est le récit d'une vie, celui d'un grand avocat et de sa passion pour le droit, pour la justice imparfaite des hommes, pour ces voix qui s'élèvent dans le prétoire, et défendent, et convainquent, et libèrent. Ce sont aussi, retracées par un témoin et un acteur majeur, cinquante ans de notre histoire judiciaire et politique : où l'on revit les grands procès de l'Algérie " française " - celui du général Challe, du général Salan, des conjurés du Petit-Clamart, du lieutenant Pierre Guillaume plus connu sous le nom de "crabe-tambour" -, mais aussi d'étonnantes affaires de presse où se côtoient Jacques Laurent, François Mauriac, Raoul Girardet, Michel Droit. Ce sont mille anecdotes et portraits en pied, de Tixier-Vignancour à Roland Dumas, en passant par Maurice Garçon, Vladimir Boukovsky, François Léotard et Bob Denart... Enfin, bien sûr, c'est la défense inspirée et obstinée de Maurice Papon, lors d'un procès spectaculaire par sa portée symbolique et qui reste à ce jour le plus long de l'histoire de France. À ce titre, ce livre est aussi une réflexion éclairée sur une société aux prises avec son histoire, sa culpabilité, ses aveuglements, ses obsessions. Toute sa vie, Jean-Marc Varaut aura ainsi combattu les menaces exercées sur ce que doit toujours être un procès équitable. Il n'aura fait, selon la méthode très simple qu'il explique, que " dire l'irréductible valeur, ou saveur, de tout homme ". Sa conviction nous emporte : quelle mission pour l'avocat, sinon d'" être celui qui dit quand il le faut : "on ne passe pas" " ? " Il y a des principes qui sont des conquêtes de la civilisation juridique, ils constituent la charge de la dignité humaine. L'espace où vit l'homme, c'est la petite plage d'ombre et de lumière que dessine et qu'enclôt le droit, opus incertum, que tente d'ajuster le juge. "

03/2007

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 807, mars 2024 : Où va l'Argentine ?

Où va l'Argentine ? Alors que son avenir politique est incertain, la production cinéma prolifique de ce pays étonne, et passe par l'invention de méthodes de travail alternatives. Deux films très différents mais aussi voyageurs et fantasques l'un que l'autre, Eureka de Lisandro Alonso et Los delicuentes de Rodrigo Moreno sortent sur les écrans ce mois-ci : les Cahiers rencontrent leurs réalisateurs ainsi que le bouillonnant collectif El Pampero Cine, s'entretiennent avec plusieurs cinéastes et figures clefs de la culture cinéphile argentine, et proposent un petit dictionnaire de 21 cinéastes qui comptent pour ce siècle. Dans un numéro décidément cosmopolite, le cahier critique met à l'honneur le mélodrame posthume de Terence Davies, Les Carnets de Siegfried, ainsi que l'épopée du cinéma indépendant du nouveau-venu Sean Price Williams The Sweet East ou encore le Guinéen Nome, aux côtés d'une veine documentaire française en verve avec Karim Dridi, Nicolas Philibert et le premier film de l'écrivaine Christine Angot. L'exploration des liens entre féminisme et cinéma esquissés dans le numéro de février se prolonge avec une conversation entre Marcos Uzal et Alice Leroy autour de l'incidence de #MeToo et de la mise en cause de la "politique des auteurs" qu'ont forgée les critiques des Cahiers des années 1950, mais aussi avec les portraits de deux Allemandes inventives mises à l'honneur en festival, Claudia von Alemann et Monika Treut, ainsi que la revisitation, DVD et livre à l'appui, du dispositif scopique du Voyeur de Michael Powell. En contrepoint de toute l'actualité cinématographique, ressorties et séries comprises, ce numéro offre une plongée revigorante dans l'oeuvre encore trop peu connue de l'auteur d'Au bord de la mer bleue (1936), Boris Barnet, qui, écrit Marcos Uzal, "a traversé quarante-cinq ans de l'histoire soviétique sans se départir d'une allégresse vitale qui l'écarta des mouvements sérieux et majeurs sur lesquels s'écrivent les histoires officielles" .

03/2024

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Enseignement secondaire 1er cy

Français 4e Colibris. Livre du professeur, Edition 2017

Le livre du professeur Colibris 4e contient : - Toutes les réponses aux questions, exercices et activités du manuel - Des pistes pour les sujets d'écriture, d'oral, " le coin du philosophe "

07/2017

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BD jeunesse divers

Mes copains, les maths et moi

Le roman BD qui va révolutionner notre vision des maths ! Ras-le-bol des cours de maths traditionnels ! 22 enfants de CM2 ont convaincu leurs enseignants : chaque semaine, un d'entre eux posera une question de maths en relation avec sa vie personnelle. Comment gagner à n'importe quel jeu ? Peut-on prendre un bain de larmes ? Comment préparer un dessert pour 7 personnes ? Et bien d'autres questions ! Chiara, Mano, Ahmed, Clément et les autres vont découvrir que les maths font partie de leur vie et qui sait, leur permettront de résoudre bien d'autres problèmes... Les maths, dans la vie, finalement c'est bien utile, et pas si difficile ! Un roman BD plein d'humour qui met en scène le problème de maths, dès 9 ans.

08/2023

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Actualité politique France

Islamophobie, mon oeil !

" Le terme islamophobie est mal choisi s'il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n'est pas seulement mal choisi, il est dangereux. " Charb Rachid, Mourad et Younès se sont rencontrés dans un forum de discussion sur internet. Un jour, ils ont fait le choix de rompre avec l'emprise de leurs milieux et de couper avec leurs idéologies nauséabondes. C'est là que leurs ennuis ont commencé. Aujourd'hui, ils mènent une double vie, n'osant point afficher leurs convictions. La noble tâche d'enseigner dans une école à discrimination positive au coeur de Bruxelles vire au cauchemar. Dans cette institution, l'écrasante majorité des enseignantes musulmanes y sont voilées et celles qui ne le sont pas cheminent avec mille et une contraintes. Les enseignants qui ne sont pas musulmans sont systématiquement taxés de racistes s'ils émettent la moindre réserve sur le voile ou sur l'islam. A Bruxelles, il est plus facile pour un salafiste de déambuler dans la ville, affichant sans gêne les symboles de son orthodoxie, que pour un laïque musulman de boire un café en plein mois de ramadan dans certains quartiers fort communautarisés. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi n'aurait-on pas la possibilité d'avoir des sentiments personnels, une trajectoire personnelle, des choix personnels, de croire ou ne pas croire en Dieu, d'embrasser l'être désiré, dès lors qu'on est né musulman ? C'est cette histoire que Djemila Benhabib souhaite vous raconter, à travers les témoignages de laïques ayant un héritage musulman. Le constat que ces témoins directs dressent de la poussée de l'islam politique est plus que préoccupant. Dans notre pays comme ailleurs en Europe, l'islamisme avance à bas bruit, dévoilant au grand jour la fragilité de nos démocraties. Du point de vue d'une certaine gauche identitaire, critiquer l'islam revient à stigmatiser les musulmans (considérés comme un bloc homogène), et le facteur culturel invoqué incite à moduler les droits et libertés pour les rendre " compatibles " avec l'idée qu'on se fait de " l'identité musulmane " . De l'autre côté, l'extrême-droite a trouvé un boulevard pour s'emparer de ces sujets " chauds " et démontrer l'échec de l'intégration musulmane. Une voix manque cependant à l'appel : celle des laïques musulmans. Rien n'est fait pour accueillir leur parole dans l'espace public. Bien au contraire, tout est mis en place pour les dissuader de s'exprimer. La marche arrière est enclenchée. Jusqu'où ira-t-on dans nos compromissions, dans nos " accommodements raisonnables " , face à ce qu'on pourrait, désormais, appeler " le droit de ne pas être dérangé " ? La critique de l'islam politique ne relève pas du racisme. Il faut résister à cette imposture pour sortir de la confusion. " Djemila Benhabib " Un nouveau mot a été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l'islamophobie. " Salman Rushdie

04/2022

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Littérature française

Dans l'ombre de la lumière

Dans l’ombre se tient Elissa dont le prénom (équivalent phénicien de Didon) semblait prédestiné : comme l’héroïne de Virgile, elle a été abandonnée par l’homme qu’elle aimait. Un quart de siècle plus tôt, à Carthage où désormais elle vit, elle a rencontré ce jeune homme féru de rhétorique : Augustinus. Il n’était pas encore l’auteur de très fameux sermons, ni adepte de la religion bientôt officielle : le christianisme. Tous deux pratiquaient la foi manichéenne, favorisant, dans leur hygiène de vie et leur conduite, la victoire de la lumière sur l’obscurité. Très vite Elissa lui a donné un fils, Adeodatus. Puis elle a partagé l’existence quotidienne d’Augustinus, ses débuts dans sa carrière. Elle l’a suivi à Thagaste, a connu sa mère, Monnica, catholique qui tenait le manichéisme pour une hérésie. Ce fut ensuite le long séjour en Italie, où la mère a fini par les rejoindre. Augustinus semble alors traverser une période d’interrogation profonde. Brusquement, il annonce à Elissa son projet de mariage avec une jeune patricienne. Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans après sa “répudiation”, elle est revenue vivre chez sa soeur et son beau-frère, potier à Carthage. Adeodatus est mort à la fin de l’adolescence, loin d’elle. Partout le manichéisme (auquel elle est restée fidèle) ou les dévotions aux dieux anciens (phéniciens, carthaginois) sont persécutés. Elissa s’est liée d’amitié avec un couple dont le mari infirme, Silvanus, a pour métier de copier sur des parchemins les discours de rhéteurs, d’avocats, ou de l’évêque de Carthage. Par Silvanus et son épouse Victoria, elle apprend le passage prochain à Carthage du nouvel évêque d’Hippo Regius, le très réputé Augustinus. Claude Pujade-Renaud, avec l’habileté qu’on lui connaît, s’attache à subjectiver, par la voix d’un témoin “privilégié”, ce que l’Histoire a pu passer sous silence. Empathie et documentation précise ont été nécessaires à l’élaboration de ce livre qui ne se veut ni roman historique ni pure improvisation fictionnelle : Elissa a bel et bien existé. Sur le mystère que constitue la vie de cette femme après la “rupture”, la romancière déploie toutes les variations que suggère la polysémie du titre. De celui qui a accueilli la révélation de “la lumière divine”, Elissa incarne la part d’ombre. Mais par sa fidélité et sa constance amoureuse elle est à bien des égards, si ignorée qu’elle soit, plus lumineuse que l’homme qui, en quelque sorte sous ses yeux, va rédiger ses Confessions. Par l’entremise du copiste Silvanus, qui ne sait rien de son passé, elle grappille en effet tout ce qu’elle peut apprendre au sujet de cette oeuvre en cours, devenant pour ainsi dire une de ses premières et plus concernées lectrices. Le roman les rend donc indissociables, et sans leur inventer d’improbables retrouvailles, il réfléchit une vie dans et réciproquement par l’autre. Il s’agit bien sûr aussi, pour la romancière comme pour son héroïne, de démêler la trame des motivations (ambition, stratégie, carriérisme) et des influences (la mainmise de la mère sur le destin d’Augustinus) dans un contexte historique qui est tout sauf religieusement neutre. Le roman se construit entre les lignes des mémoires augustiniennes, accompagne les grandes étapes de l’oeuvre du prédicateur sur fond de durcissement de l’intolérance, et aussi de menaces multiples : la vie d’Elissa se poursuit au-delà de la chute de Rome, alors qu’elle-même a accueilli chez elle deux réfugiées, et que le futur saint Augustin prononce son célèbre sermon. Une fois de plus, guettant les moindres traces, interprétant les silences ou les aveux à demi-mots, pressentant les non-dits, déchiffrant le subtil pouvoir du lien maternel, évoquant le corporel, les habitudes, le comportement intime, Claude Pujade-Renaud parvient à élucider ce que seules les femmes (amantes, épouses ou mères) peuvent nous apprendre de ce qu’a négligé l’historiographie des “chers disparus”.

01/2013