Recherche

Frontières

Extraits

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Le comportement des choses

Que se passe-t-il quand, soudainement, un objet qui nous fait face s'anime ? Comment envisager de tels objets qui tendent à se comporter comme des sujets ? Faut-il les reléguer au rang de curiosités parascientifiques, de phénomènes paranormaux, de bizarreries surréalistes ? Faut-il les considérer comme des produits d'ingénierie, en apprécier l'exploit mimétique qui permet de leur prêter vie ? Ou les regarder comme des objets d'art, saisir les ouvertures critiques qu'ils apportent ? Faut-il les prendre au sérieux, comme les personnages d'un conte moral qui nous fait prendre conscience de la nécessité de penser un monde habité par d'autres ? Ou, encore, faut-il en avoir peur, comme de créatures qui se révoltent contre leurs créateurs, menaçant notre sécurité, nos certitudes ? Cet ouvrage réunit un ensemble de textes de registres stylistiques différents, du récit narratif à l'essai analytique, du témoignage à la dystopie. Construit comme une enquête à plusieurs voix, il révèle le potentiel de suggestion fictionnelle et philosophique de l'animation des choses, en questionnant la persistance de formes d'animisme au sein du projet de la modernité. Dans l'horizon d'une remise en question des fondements anthropocentriques de la culture occidentale, ces épisodes dessinent une autre histoire, qui se creuse à la frontière entre nature et artifice, entre sujet et objet, entre vivant et non-vivant, où toutes ces polarités apparaissent suspendues par l'inquiétante étrangeté, le vertige et le doute qui nous saisissent face au comportement des choses.

05/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Chronique d'un siècle qui s'enfuit

"Je me souviens. De la proue, je vis apparaître, au-delà de la légère brume du matin, un bref amphithéâtre de maisons, une bourgade posée sur les eaux, comme engendrée par la mer". C'est l'île, l'extrême frontière où aboutit un jeune homme avec sa compagne. Sur cette terre désolée, il commence à écrire les pages de son journal, une sorte d'éducation sentimentale ou de longue convalescence, qui le prépare à la découverte de la nudité de la vie. Interprète lucide d'un paysage moral en ruine, le narrateur est toujours là, immobile sur le seuil de l'existence - état de siège dont il faut s'échapper - avec le regard coupable de celui qui observe, impuissant, l'incendie de sa propre maison. Photographie d'une génération sans qualités, ce livre est aussi un roman de passions rarement dominées, de sentiments vécus à la limite, où tout se joue entre salut et perdition : ainsi le père, qui voit pourrir l'aventure de sa délirante entreprise agricole, ainsi Fernando, prisonnier de son vitalisme et de son incurable et démentielle euphorie suicidaire... Et tous tourbillonnent, plus proches ou plus lointains, autour de ce point inexprimable de la conscience qu'est Clo, gamine lunaire, intangible et muette. Chronique d'un siècle qui s'enfuit est un livre sentimental et cruel, chaste jusqu'au malaise, où l'image de la vie, considérée comme pure existence, au-delà de l'abjection, brille dans la lumière fragile de la fin du siècle.

07/1987

ActuaLitté

Collection Terre humaine

Le ciel et la marmite. Avec les femmes chamanes d'Asie centrale

Un "Terre Humaine" qui nous emmène aux confins de l'Ouzbékistan, dans cette région reculée d'Asie centrale où le chamanisme a conservé un important substrat préislamique. Un voyage en profondeur dans le fascinant univers d'un chamanisme au féminin. Nous sommes aux confins de l'Ouzbékistan, au plus fort de l'hiver. Au loin, les sommets enneigés des monts Turkestan. Une rivière à sec, qui sert de piste. Au bord, une ferme, la dernière avant le Tadjikistan, deux cents mètres plus loin. Là vit Mayram, une chamane renommée, dont Sylvie Lasserre a partagé la vie. Quelques années plus tard, de l'autre côté de la frontière, l'auteure se lie d'amitié avec Gulchexra, une autre chamane réputée. Dans cette région reculée d'Asie centrale où le chamanisme a conservé un important substrat préislamique, Mayram et Gulchexra guérissent les femmes lors de rituels appelés ko'ch. Le sang coule, les battements du tambourin sont lancinants. Transes, larmes, rires, chants et cris des femmes. Invocations des saints, des fées, de la pluie, des démons. D'étranges phénomènes se produisent. A travers ces rituels qu'elle décrypte, l'auteure partage avec nous émotions et histoires de vie. Elle découvrira que le ko'ch est bien plus qu'un simple rituel thérapeutique. Les mots nous prennent par la main pour un voyage en profondeur dans le fascinant univers de ce rituel chamanique féminin. Au fil des pages s'efface l'incrédulité initiale, tandis qu'une autre vision d'un monde interrogeant en creux les failles de nos sociétés modernes se révèle.

10/2021

ActuaLitté

Urbanisme

Le boulevard périphérique : quel avenir ? Seize points de vue d’architectes, écrivains, géographes, historiens, ingénieurs, paysagistes et urbanistes

Depuis sa création, le boulevard périphérique de Paris n'a jamais cessé d'être un objet de débat. Réflexions et projets d'adaptation se sont succédé avec plus ou moins d'acuité selon les situations de crises locales ou globales. L'objectif constant est qu'il demeure un outil nécessaire au bon fonctionnement de l'agglomération parisienne et participe à la qualité de vie des habitants. Mais si la question d'une évolution de l'infrastructure et de son territoire est toujours d'actualité, le contexte a considérablement changé depuis son inauguration. Quelle perception les Grands Parisiens ont-ils aujourd'hui du Périph' ? Cet axe à caractère autoroutier matérialise-t-il une simple limite administrative entre Paris et les communes voisines ? Ou marque-t-il également une rupture urbaine, voire une frontière au sein même du Grand Paris ? Comment pallier les nuisances qu'il induit ? Faut-il le couvrir dans son intégralité ? Le végétaliser ? Le transformer en un boulevard urbain ? Le " supprimer " ou maintenir le statu quo ? Alors que l'urgence climatique nous amène à reconsidérer nos modes de vie, quelle attitude devons-nous adopter en matière de mobilités en général et de l'usage du Périphérique en particulier ? Le Boulevard périphérique : quel avenir ? A cette question délibérément ouverte, seize personnalités nous font part de leur regard sur cette infrastructure monumentale qui semble cristalliser toutes les tensions métropolitaines, environnementales et sociales. Ces contributions sont précédées d'une introduction historique d'Emmanuel Briolet. Sa Brève histoire des urbanismes de la ceinture parisienne pose les jalons de cette problématique majeure.

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

Happée par la présence

"La joie me donne le désir de me dissoudre complètement avec cet autre dans l'infini, devenir définitivement UN ! " Mon corps a été imprégné de chocs émotionnels intenses, qui ont marqué ma mémoire et permis à la Présence de se manifester. Je peux aujourd'hui restituer fidèlement ce vécu. La Présence agit de façon modérée et précise, à des moments clés de ma vie afin que je ne puisse pas tomber dans l'illusion ou la dépendance. Je peux ainsi mener une vie normale, avec comme fil rouge la Présence. Ce livre a pour but d'éveiller ce qui existe déjà dans toute personne : la conscience, qui dort enfouie en chacun et qui demande à être mise en lumière. Christiane Perquis a vécu une vie de nomade, sans racine, mais riche de plusieurs civilisations. Elle s'est toujours sentie sans frontière, enfant de la terre. Après avoir connu l'occupation des alliés en Allemagne, partagé les jeux des Africains à Dakar, rencontré les Touaregs en Mauritanie, elle a commencé ses études au lycée d'Agadir. A l'école des Beaux-Arts, elle a appris la sculpture sur pierre et la peinture de style symbolique. Elle a ensuite exposé ses tableaux et sculptures à Rouen, Paris, mais également en Angleterre, avant de recevoir le deuxième prix du musée de Rouen pour un tableau du Christ, et le deuxième prix du Salon des Indépendants de Rouen, pour une sculpture intitulée L'enfant aux oiseaux. En Bretagne et en Normandie, elle a également créé et restauré des vitraux d'église, notamment celle de Rouxmesnil-Bouteilles.

12/2021

ActuaLitté

Indiens

Ni loup, ni chien

Ni loup ni chien est un road-trip qui nous emmène au coeur du Dakota américain d'aujourd'hui. Préface de Robert Plant Illustrations de Baudoin Dan, un vieil Indien lakota, veut écrire un livre sur son histoire et celle de son peuple. Pour ce faire, il contacte l'écrivian Kent Nerburn. Tout au long de l'expédition, qui les mène des villes délabrées des réserves indiennes jusqu'au monument historique érigé en l'honneur de Sitting Bull en passant par les prairies infinies du Dakota, Dan se livre. Tantôt incité par la situation, tantôt par un lieu, un acte ou une parole, il tisse son histoire et celle de son peuple avec une verve étonnante. Empreints de spiritualité et de douleur, mais aussi d'humour, ces récits se situent à la frontière littéraire entre les mémoires, la philosophie et l'anthropologie. Ni loup ni chien, qui retrace le destin d'un vieil Indien lakota et de ses ancêtres, est une histoire à la fois intime et universelle revenant sur la façon - douloureuse, vorace et violente - dont les Etats-Unis se sont construits, histoire racontée avec simplicité, honnêteté, rage et humour. Ce n'est pas un livre sur la spiritualité indienne - même s'il en est pétri - mais bien un dialogue véridique, fougueux et réconciliateur, dont Robert Plant, l'un des membres du groupe Led Zeppelin et grand voyageur, clame qu'il en a fait son " compagnon pour comprendre les Etats-Unis d'hier et d'aujourd'hui ".

05/2023

ActuaLitté

BD tout public

La machine écureuil

Une bourgade de la nouvelle Angleterre, au XIXe siècle. Edmund et William Torpor sont deux jeunes frères, l'un inventeur et l'autre musicien. Grâce à des technologies étranges et forces carcasses animales, ils parviennent à créer de surprenants instruments de musique, qui vont s'avérer ne pas être du goût des villageois. Contraints de se dissimuler pour poursuivre leurs recherches, les deux garçons vont faire une découverte effrayante. Peut-être même devineront-ils le mystère de la machine écureuil... Hans Rickheit nous offre ici un roman graphique des plus étranges. Avec un trait sombre et précis, il crée un univers aussi beau et envoûtant que dérangeant. L'attention qu'il porte aux détails est surprenante, évoquant les grands maîtres du noir et blanc. Nul doute que ses images sauront se nicher durablement dans un recoin de votre mémoire. Ce conte noir défie toute tentative de classification. Chez Rickheit, la frontière entre réalisme et fantasmes est toujours floue, insaisissable. Si on est sans conteste plongé au coeur du fantastique, la profusion de machines délirantes, la complexité des créations qui vrombissent et suintent hors de chaque page évoquent une forme de steampunk biotechnologique. La machine écureuil, au final, explore l'esprit. Elle fouille l'imagination, déterre les craintes, évoque le sexe et la répression, suggère la rédemption. Voici un roman graphique à l'imaginaire débordant, déroutant mais jamais ennuyeux, une sorte de boîte à mystères énigmatiques, surréalistes et magnifiques. Un livre qui ressemble à un rêve éveillé, à lire juste avant de s'endormir.

04/2014

ActuaLitté

Littérature française

Brouillard d'automne

Septembre 1944. Dans le giron de l'armée américaine dont l'avancée est irrésistible, Gabriel Saint-Onge, un correspondant de guerre montréalais, rend compte avec son appareil photo et sa caméra de la Libération de la Belgique. Quand, sur les chemins qui le mènent vers la frontière allemande, il rencontre Norma Percy-Beaulieue, une artiste peintre qui accomplit, dans les zones de combat et à l'aide de ses pinceaux, le même travail que lui, il décide de la suivre au front. C'est ainsi que Gabriel croise Egan O'Shea, un agent de l'OSS chargé de l'organisation de plusieurs réseaux de résistance locaux. L'Américain d'origine irlandaise, qui a failli mourir aux mains des SS, participe activement à une enquête destinée à faire traduire en justice le "collabo" belge qui l'a piégé. Or, le traître est également dans la mire des services de contre-espionnage des Etats-Unis, et plus particulièrement de Max Mulligan, un officier mandaté par le Pentagone pour recruter d'anciens nazis afin de les utiliser contre le futur ennemi pressenti, l'URSS. Cette chasse à l'homme trouvera son dramatique dénouement au coeur du massif des Ardennes, là même où le Führer croit pouvoir changer le cours de la guerre avec une formidable offensive dont Ray Otis, un officier du renseignement de l'armée américaine, a pourtant prévenu ses supérieurs... qui n'y ont pas cru ! Le 16 décembre 1944, aux petites heures de la nuit, Adolf Hitler lance l'Opération Brouillard d'automne...

02/2014

ActuaLitté

Littérature française

Ma vie transformiste

" Transformiste : être fabuleux qui change à volonté d'apparence et d'identité. Exemples : caméléon, acteur, agent secret, Frégoli. " Diane et Philippine passaient des vacances paisibles, peut-être un peu trop paisibles, au Bénin (Afrique de l'ouest), le pays d'origine de Philippine. Lorsque celle-ci disparaît, sans explications, Diane part à sa recherche, dans la ville de Cotonou d'abord, puis à la frontière togolaise, ensuite au Ghana et pour finir au Nigeria. Mais dans ces régions dont elle ignore les règles, chacune des pistes qu'elle emprunte pour retrouver son amie semble la conduire vers une Philippine inconnue. Son amie disparue est-elle une " ashawo ", courtisane d'un nouveau genre, comme Tobie et Annita, deux femmes éblouies par l'Occident et en quête d'amour sentimental ? La compagne d'un trafiquant d'organes ? Cette " fille du fleuve " née en pays Ibo et marquée d'un signe maléfique ? Ou encore celle que Diane croyait connaître à Paris, la sage épouse d'un conservateur d'art africain ? L'aventure de Diane - racontée par elle-même - prend alors la forme d'un roman-album qui assemble épisodes sensuels, initiatiques ou rocambolesques en un vaste tableau, dont toutes les parties, tous les détails finissent par donner le sentiment d'être perçus simultanément. Par sa décontraction, son goût des métamorphoses et ses procédés " transformistes ", mais aussi par l'ivresse narrative très particulière qu'il dégage, ce livre n'est pas sans évoquer les manipulations musicales des pionniers de la world music David Byrne et Brian Eno, ou le style du peintre Jean-Michel Basquiat.

05/2001

ActuaLitté

Musique, danse

La rivière et son secret. Des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach : le destin d'une femme d'exception

Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un « être de mauvaise origine », c’est-à-dire qu’elle est issue d’une famille de bourgeois cultivés. Une tare d’autant plus lourde à porter pour la jeune Xiao-Mei qu’elle a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique décadente – Shumann, Mozart, Bach. Logique, par conséquent, qu’elle soit envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste. Frontière de la Mongolie, 1974. Zhu Xiao-Mei n’a plus rien d’une bourgeoise cultivée, plus rien d’une pianiste, plus rien d’une artiste. Elle est devenue une machine à obéir et à dénoncer. Son unique livre est le Petit Livre rouge, son unique rêve de manger à sa faim. Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s’élèvent… Par enchantement l’espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu’elle rejouera du piano. Paris, 1985. Il a fallu à la jeune femme dix ans d’obstination pour pouvoir pratiquer ce qui est depuis toujours son vrai métier, pianiste. Partie de Chine dès les premiers signes d’ouverture, en 1979, elle reprend ses études musicales aux États-Unis tout en travaillant pour survivre comme baby-sitter, femme de ménage, serveuse, cuisinière… Puis elle s’exile encore, cette fois vers Paris. Et là, le miracle survient. Pour la première fois, on l’écoute, on lui donne sa chance… Sa carrière est lancée, elle ne s’arrêtera plus.

ActuaLitté

Histoire internationale

Itinéraire d'un touriste de guerre

Chaque séquence de ce récit est un voyage au coeur de la guerre et de ses exactions, une aventure dont on ne connaît jamais à l'avance ni le déroulement ni l'issue. On y accompagne l'auteur, photoreporter indépendant avide de sensations fortes, couvrant des zones de conflit telles que l'ex-Yougoslavie, les territoires palestiniens, la frontière israélo-libanaise, l'Irak ou l'Afghanistan. Avec émotion, ce trompe-la-mort nous fait partager ses peurs, ses joies, ses réflexions et ses rencontres, compagnons de route ou anonymes croisés au détour de situations jamais banales. Téméraire, il fustige les nantis du journalisme, rémunérés par d'importantes primes et qui, trop souvent, exercent planqués dans leurs luxueux hôtels, ignorant le sens du mot courage et opérant avec excès la désinformation. Ce récit est abrupt, choquant, acide, provocant, déroutant. Il rappelle un certain cinéma hollywoodien où l'action règne en maître et où les principaux caractères, emprisonnés par l'obsession de la guerre, ont un regard manquant parfois d'humanité. L'auteur l'explique ainsi : "Il y a ceux qui ont approché la guerre et qui ne veulent pas y retourner, et les autres qui ne peuvent plus s'en passer comme d'une drogue qu'il leur faut snifer, même s'ils doivent se transformer en bête. Ceux-là perdent vite leurs convictions et leur coeur. Ils savent qu'à la guerre, la compassion ressemble à un suicide et l'humanité ne rapporte rien. Elle n'est utile qu'à cacher la violence et la férocité de la vie".

05/2011

ActuaLitté

Littérature française

L'estuaire

Estuaire. Confluences. Mémoire du temps, mémoire des lieux, mémoire des hommes, mémoire d'exil, mémoires métissées. Mémoires multiples et imaginaires, mémoires revisitées nourries et charriées par les eaux mêlées - douces et salées - du Fleuve et de l'Océan : la Loire et l'Atlantique. Triptyque et jeux de miroirs. Cinq nouvelles ouvrent le premier volet : le port de Saint-Nazaire et l'Estuaire de la Loire. Dans le second volet, neuf nouvelles s'inscrivent au cœur de Nantes (quartiers) puis s'élargissent en cercles concentriques à partir du centre de la Ville avec quelques échappées sur les berges de la Loire et riverains. Troisième volet, trois nouvelles d'évasions sur les " ailleurs " générés par Nantes, son passé portuaire, qui va du Mississipi à la Mer Baltique en passant par le Sénégal, son présent et peut-être son futur... On retrouve ces " ailleurs " dans les autres textes, en filigrane, intimement mêlés aux lieux et aux hommes. Très présentes également les musiques et la peinture. L'ensemble est rédigé dans une écriture pointilliste en spirales et entrelacs qui évolue à l'intérieur d'univers différents, avec des variances, selon le thème et les personnages. Certains sont ancrés dans la réalité - voire le quotidien - d'autres sont imprégnés d'onirisme et/ou de fantastique, mais ils se rejoignent ou coexistent parfois dans un même texte. La frontière est ténue. Il y a, dans ces nouvelles, une pointe de romantisme, de réalisme, de poésie, d'humour et toujours de tendresse. A l'image de la vie. ?? ?? ?? ??

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

Des intrus dans le jardin du Bey

Au début des années cinquante, un petit village paradisiaque, situé au coeur de l'Oranie, dort dans son écrin de verdure, loin du bruit et de la fureur du monde. Une ligne rouge invisible partage le village entre les tenants de l'ordre colonial, jouissant de tous les privilèges et les indigènes. Une petite indigène de sept ans, têtue, remuante et indépendante refuse ce partage arbitraire et part à la conquête du droit d'accès à " la piscine ", objet de toutes ses convoitises et à la reconquête du " jardin du Bey ", le lieu magique de tous ses rêves. Elle force la frontière artificielle, se mêle à ceux qui se dérobent et s'enferment entre eux, les aime, les admire, malgré eux, au point de vouloir leur ressembler et puis... déchante ; ils ne savent pas aimer " l'autre ", on ne le leur a pas appris, ils ne partageront rien, jamais. Devenue adolescente, elle prend conscience que ceux qu'elle a tant admirés sont en réalité des " Intrus" qui n'avaient aucune légitimité pour confisquer ce qui aurait pu appartenir à tous. Elle adhérera passionnément, avec sa famille, au camp de ceux qui luttèrent pour jouir de la plénitude de leur pays sans exdusive. Le "jardin du Bey" fut l'enjeu symbolique de cette lutte âpre et sans merci. Elle raconte les lourds sacrifices qu'il a fallu consentir, pour que les "intrus" lui rendent enfin son cher jardin. Un récit très émouvant, très poignant, dans la tourmente de la guerre d'Algérie.

07/2010

ActuaLitté

Théâtre

Théâtre complet. Tome 4, Force Triestine, Infériorité, Avec ma plume en or

Contrairement aux trois premiers volumes du Théâtre complet, celui-ci n'interroge pas le couple et ses accidents, mais la subordination. Farce triestine, comédie burlesque en un acte écrite en triestin, porte jusqu'au délire les rapports d'une maîtresse de maison avec les quatre domestiques qu'elle a recrutés sans se douter qu'ils étaient des voleurs. Dans Infériorité où n'apparaît aucune femme, sont mis en jeu, autour d'un riche bourgeois et de son domestique, deux amis aristocrates. Pour cette longue pièce en un acte qui porte à l'incandescence les rapports d'inégalité, Svevo a choisi une fin tragique après avoir éliminé trois autres dénouements, dont l'un éludait la tragédie au profit d'un comique à goût de cendre. Quant à la troisième pièce, non terminée et intitulée Avec ma plume en or, elle déroule en quatre actes, et essentiellement entre des personnages féminins, les conséquences de multiples dépendances liées à l'âge, à la maladie, à la condition sociale, à la pauvreté. L'écriture de ce triptyque s'étend de 1913 à 1926 : elle succède à la rencontre de l'auteur avec Joyce (1907) et avec la psychanalyse (1911), elle englobe les effets de la Grande Guerre et du retour de Trieste à la " patrie italienne " (1915-1919), elle accompagne la composition, la publication et la lente montée vers le succès de La Conscience de Zeno (1919-1926), au moment même où commence à sévir dans la ville-frontière le fascisme mussolinien.

06/2010

ActuaLitté

Théâtre

Comment toucher

Comment toucher commence dans un village du Congo, Maty-Ougourou. Niang Saho, le chef d'une bande de rebelles, a été trouvé mort un soir dans un petit bois et transporté dans une cabane de forestier. Mais à l'aube, son corps a disparu. Est-il vraiment mort? Ariane-Sylvie Sutter, Carina Rosquera, Dino Galice, Michaël Guür Keromnès, Esther Ikoli, Swana/Lou, Zo/Kris se divisent et se séparent. En pleine guerre intestine, Niang Saho a fondé une commune libre. Il veut mettre ses pas dans ceux de Che Guevara, présent au Congo en 1963. Mais bouleversé par son rapport aux ancêtres et aux femmes qu'il ne peut pas toucher, Niang Saho va devenir à Lagos, au Nigeria, un ministre de la parole d'un tout autre type. Tous les personnages marchent, voyagent en quête de leur corps amoureux, en quête du corps de l'autre, en quête d'un dévoilement. Des Africaines, telles des sentinelles du réel, se dressent à chaque frontière. Les membres de la bande se confrontent au mystère et au paradoxe des deux injonctions articulées tout au long de ce texte métaphysique : ne me touche pas/touche moi. Comment toucher est la troisième pièce du triptyque Anatomies. Les deux premières ont été mises en scène à Brazzaville au Congo et jouées en 2008 et 2009 dans dix pays d'Afrique. Roland Fichet met en scène Comment toucher en France en 2010 au Théâtre national de Bretagne, au Théâtre de l'Est parisien et au Théâtre du Pays de Morlaix.

03/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Lincoln

Le propos de Stephen B. Oates, dans cette première biographie exhaustive de Lincoln publiée en France, est de débarrasser celui qui demeure pour l'opinion le plus grand Président des Etats-Unis des oripeaux du mythe et de présenter un homme de chair avec ses qualités, certes, mais aussi avec ses défauts - et ceux-ci sont nombreux. Si tout au long de sa vie et de notre livre Lincoln reste l' " honnête Abraham ", le personnage marmoréen de ses portraits ou de son monument de Washington se fissure par contre quelque peu et l'on voit apparaître un " self-made-in-man fier de ses succès professionnels et matériellement comblé, obsédé par la mort, qui éprouvait pour la folie une fascination morbide et souffrait de fréquents accès de mélancolie ". L'homme est superstitieux, honteux de ses origines de petit pionnier (ses parents sont l'un et l'autre illettrés), totalement inculte dans sa jeunesse, et il bégaie. Mais, paradoxalement, certains de ses discours sont de véritables morceaux d'anthologie qui, d'ailleurs, pendant la guerre de sécession, provoquèrent de spectaculaires revirements de l'opinion, permettant ainsi au Président de faire prévaloir la politique qui devait aboutir à l'abolition de l'esclavage, puis à la réconciliation du Sud et du Nord - non sans convulsions, il est vrai. Ajoutons que l'auteur, disciple du P.M. Kendall, a puisé aux sources les plus diverses, et que toute la première partie du livre est une savoureuse peinture de la vie sur la " frontière " et dans le Middle West.

01/2009

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire de Budapest

D'un côté, Buda, la colline du château où s'installèrent les maîtres successifs de la Hongrie, aujourd'hui ville musée. De l'autre, Pest dont l'urbanisme fait parfois penser à Paris. Leur histoire s'est écrite en contrepoint. Si Buda a longtemps été allemande, Pest a très vite assimilé les vagues successives d'immigrants. C'est Pest qui a été le berceau de la renaissance magyare, la capitale intellectuelle et le foyer du développement économique. Les deux cités ont fini par être réunies au XIXe siècle, quand on appelait Budapest la Londres du Danube, mais elles ne se sont jamais fondues. De par sa situation géographique, Budapest n'a cessé d'être une passerelle entre l'Orient et l'Occident. Ville frontière à l'époque des Romains qui découvrirent la vertu de ses eaux thermales, marche d'empire sous Charlemagne, rempart contre les Turcs avant que ceux-ci ne l'occupent pendant plus d'un siècle, sa période la plus brillante est rattachée à la domination des Habsbourg qui en firent une seconde Vienne. Histoire et mémoire forment un étrange ménage dans cette ville tant de fois détruite et reconstruite, et pourtant réputée être la capitale de l'amusement et des plaisirs. Chaque tyrannie y a suscité un florilège de plaisanteries, fustigeant tour à tour Horthy, Staline et Kadar. Est-ce simplement pour édifier les générations futures qu'au lieu de détruire les statues des gloires du communisme, Budapest a préféré les installer dans un parc perdu des collines de Buda ?

05/1999

ActuaLitté

Cinéma

Le spectateur qui en savait trop

Depuis plus de trente ans, il a dressé la carte de la frontière en expansion de l'irréalité américaine. Il est un véritable trésor national (Ray Carney). Mark Rappaport, cinéaste américain indépendant, est l'auteur de vingt-deux films et vidéos. Son film de fiction The Scenic Route a été choisi comme "le film le plus original et le plus imaginatif de l'année 1978" par le British Film Institute. Mark Rappaport écrit aussi, de plus en plus, sur le cinéma. Il écrit sur ses propres films, comme sur les films, les cinéastes et les acteurs qu'il aime. Mais il le fait en développant surtout une forme neuve et très personnelle de critique, dont la fiction est le ressort interne. L'univers du cinéma s'y avère un lieu de permutations et de rencontres, autant que d'affects improbables. Marcel Proust y croise Alain Resnais à Marienbad ; Madame de... de Max Ophuls s'y transforme en film de famille ; l'héroïne de Vertigo d'Alfred Hitchcock se mue en mère d'un narrateur inattendu ; l'acteur d'Ivan le Terrible de S.M. Eisenstein et la star de L'Impératrice rouge de Josef von Sternberg, Marlène Dietrich, deviennent amants pendant leurs tournages dans un même studio ; l'acteur caché dans la "créature du lac noir" se confesse. Le cinéma se métamorphose et renaît dans ces essais d'imagination souvent écrits pour la revue Trafic, mais pour une bonne part inédits, dont leur auteur a composé un véritable livre.» Raymond Bellour.

06/2008

ActuaLitté

Littérature française

Un ethnologue disparaît

Pierre, un anthropologue déjà confirmé, retourne sur son terrain en Amazonie péruvienne à la suite de circonstances troublantes. Jean-Marc, un jeune anthropologue rattaché au même Institut d'Etudes Supérieures Structuralistes, est parti il y a déjà plusieurs semaines. La famille de ce jeune homme est sans nouvelles et s'inquiète de cette longue absence dans un pays si lointain et si vaste. Pierre va devoir remonter l'Ucayali, affluent géant de l'Amazone, qui descend des Andes péruviennes et rejoint l'Amazone après avoir parcouru des milliers de méandres. Il suit Jean-Marc toujours plus haut dans la vallée du fleuve. Il y croise des extracteurs de bois, depuis les plus modestes bûcherons qui coupent les bois blancs des rives, jusqu'aux grands entrepreneurs qui accaparent les bois précieux avec la complicité des trafiquants de drogue. Il passe dans un village où il évite de peu d'être battu par le maire, et gros commerçant local, qu'il a humilié en déclinant une partie d'échecs. Dans l'affluent de la "Tête du Tigre", qui descend de la frontière avec le Brésil, il arrive chez les indigènes Sinanahuas, qui vont s'affronter aux ouvriers bûcherons d'une grande entreprise venue de Pucallpa. Qu'est donc devenu le jeune chercheur ? L'histoire dérive vers un scénario policier, où se confirme peu à peu la piste d'une séquestration neurochimique du jeune anthropologue afin de le détourner des projets menés par son propre Institut de recherche en collaboration avec des gestionnaires de multinationales.

01/2018

ActuaLitté

Esotérisme

"Au-delà..." de la vision ! Parole d'une médium terre à terre !

"Etre médium n'est pas un don ! Comme je l'ai dit plus haut, le choix est donné à chacun de nous. Si je parle de ma propre expérience, j'ai fait le choix de devenir médium et ceci grâce à la volonté de l'être ! J'ai pris conscience qu'être médium est à la portée de tous comme être mécanicien, boulanger ou encore dentiste ! Pourquoi ? Réponse simple, nous ne sommes pas nés mécanicien, dentiste, boulanger ou encore médium ! Chacun de nous a travaillé durement pour le devenir. [...] Je prends comme exemple Mozart. Vous me direz qu'il a reçu un don et que c'est un être extraordinaire ! Oui, c'est bien ce que diraient la plupart des gens, car l'impossibilité de voir au-delà de leur vision est trop compliquée à admettre. Pourquoi ? Parce ce que ce qui n'est pas palpable fait référence à saint Thomas : "Je ne crois que ce que je vois ! " Je ne vous cache pas que cette phrase résonne en moi très souvent, car être médium ne veut pas dire tout croire aveuglément ! " Brisant les clichés et stéréotypes qui entourent la pratique et la figure du médium, S. D'Urso-Dobrovodsky compose un texte à la frontière du témoignage et de la leçon de vie, dont on ressort profondément étonné. Nul sensationnalisme dans ces pages, encore moins d'hermétisme et de mise en scène gothique de cette profession, mais une approche sincère et authentique, nourrie d'autocritiques et d'exemples, qui, sans banaliser l'extraordinaire, le rend toutefois à portée de main.

06/2018

ActuaLitté

Cinéma

Cinéma et bioéthique. Etre plus ou moins un sujet

Comment vivre avec le coeur d'un.e autre ? Le clonage reproductif est-il par essence immoral ? Peut-on fixer des critères pour décider si une vie mérite d'être vécue ? Doit-on se réjouir ou s'inquiéter des projets transhumanistes ? Faut-il dépénaliser l'euthanasie et le suicide assisté? Les problèmes politiques peuvent-ils avoir des solutions techniques ? La loi concernant l'anonymat des donneurs de sperme doit-elle être modifiée ? Peut-on attendre des biotechnologies qu'elles nous rendent plus intelligents ? L'eugénisme peut-il prendre des formes légitimes ? A partir de vingt-huit longs métrages de fiction appartenant à des genres divers, l'auteur montre comment le cinéma peut nous aider à penser les problèmes moraux et politiques relatifs aux progrès des biotechnologies. En incarnant les grandes questions dans des formes esthétiques et des récits singuliers, le septième art nous incite à nous méfier des réponses soi-disant évidentes et d'une application trop mécanique des " grands principes ". Il nous invite plutôt à cultiver le sens de l'hésitation. La perplexité produite par le contact avec les films ne porte pas seulement sur les valeurs morales, mais aussi sur le statut même de sujet. A sa manière, chacun des longs métrages analysés questionne les concepts d'identité, de connaissance de soi, de souveraineté, de conscience, ou encore de personne. Est-il toujours aisé de fixer la frontière entre les sujets et les choses ? Au terme d'un parcours nourri par le doute, il apparaîtra que les enjeux ontologiques, éthiques et esthétiques sont, du moins au cinéma, inséparables.

05/2019

ActuaLitté

Histoire internationale

La tentation du sabre. La Suisse, l'Italie, le Canton du Tessin de l'âge des Empires à la Grande Guerre (1870-1918)

Au tournant du siècle, de nombreux nuages se sont accumulés sur les relations entre l'Italie et la Suisse. Les autorités helvétiques, inquiètes de la montée du nationalisme et du militarisme italiens, s'attendaient à une attaque sur leur frontière sud et préparaient un impressionnant système de fortification. A plusieurs reprises, même au sommet de l'armée, on évoqua la possibilité d'une alliance avec l'Autriche-Hongrie et même d'une attaque préventive contre le Royaume d'Italie. Le gouvernement italien redoutait, avec la détérioration de la Triple Alliance, une germanisation de la Confédération. Les structures militaires défensives suisses étaient considérées comme une menace. Tandis que les chefs d'Etat parlaient de paix, les principaux états-majors des deux armées préparaient la guerre. Considéré comme ayant une grande valeur stratégique, le canton du Tessin est au centre de l'attention des deux Etats. Appelée à jouer un rôle crucial dans cette situation délicate, la Suisse italienne tente de construire sa propre identité entre la défense culturelle de l'italianité et l'affiliation politique à la Confédération. Ce livre retrace un demi-siècle de relations italo-suisses, de l'unification de l'Italie à la Grande Guerre. Les deux auteurs analysent les relations complexes entre le Royaume italien et la République suisse, examinant le lien étroit qui existe dans les deux pays entre les besoins politiques et les exigences militaires. Cette étude se base sur la consultation d'une documentation longtemps couverte par le secret d'Etat, La géographie militaire de Suisse, rédigée par le chef de l'Etat-major suisse Arnold Keller.

10/2018

ActuaLitté

Littérature française

Les chevaux du temps

Argument : le destin des hommes et des femmes d'un petit village du Trentin à la frontière de l'empire austro-hongrois (Tyrol du sud), en relation avec le contexte géographique, politique, économique, social et religieux de leur époque. Histoire : la vie de sept hommes de 1912 à 1965. Leurs parcours et leurs vies dans les conditions diverses et leurs adaptations aux événements qu'ils subissent : guerres, dictatures, progrès technologiques et transformations de la société...etc. Leurs évolutions psychologiques, politiques, religieuses et philosophiques, vie amoureuse. Les personnages : certains ont existé mais sont très fortement romancés, d'autres sont complétement fictifs ou ils sont des condensés de personnes types de l'époque où ils vivent. D'autres personnages secondaires apparaissent : militaires, policiers, religieux, hommes politiques, capitaines d'industrie, gangster, aristocrates...etc. Les femmes sont également présentes en tant que mères de familles, prostituées, femmes du monde, aristocrates, intellectuelles, artistes... Les événements historiques sont vrais, mais interprétés d'un point de vue personnel ou de celui de quelques protagonistes. Les batailles ont réellement eu lieu et sont décrites dans leurs réalités stratégiques. Les contextes sont ceux qui prévalaient à l'époque. Les lieux : ils existent ou ont existé réellement. Les bâtiments sont comme ils étaient à l'époque où les situe l'histoire. L'histoire se déroule en Autriche-Hongrie, en Serbie, aux Etats-Unis, en Russie, en Allemagne, en Italie. Le titre : est tiré d'une citation de Goethe : fouettés par des esprits invisibles les chevaux du temps emportent malgrés nous le char léger de notre destinée.

09/2018

ActuaLitté

Sociologie

Au risque de la prévention. Enfance, jeunesse, famille et travail social : de la prévention précoce à la participation sociale

Un enfant de 2 ans, accueilli dans une crèche, crise et frappe un autre bambin... Faut-il voir dans ce geste, le signe précurseur — pour un enfant issu d'un milieu vulnérable — d'une trajectoire délinquante à l'adolescence ? Ou s'agit-il d'un enfant ordinaire dont l'éducation ne fait que commencer ? Et si besoin est, comment agir ? De la vision de l'enfance envisagée, dépend la réponse à ces questions et le mode d'intervention adopté. En se basant sur des expertises scientifiques et économiques réductrices, d'aucuns opteront pour une prévention précoce normativé qui glisse vers une pathologisation des conduites sociales dès la petite enfance. Une toute autre posture est celle d'une prévention prévenante : malgré un environnement aux inégalités marquées, un monde dans lequel la frontière entre norme et pathologie s'est tendue, certains s'engageront pour la généralisation de conditions sociales acceptables. Divers acteurs de l'accompagnement socio-éducatif font le choix de favoriser l'épanouissement des enfants, des jeunes et des familles, de valoriser leurs potentiels et de viser la participation sociale plutôt que la stigmatisation et le contrôle. L'ouvrage Au risque de la prévention, porté par le réseau "Socialisation des mineurs", réunit des contributions d'enseignants et chercheurs en travail social, de responsables politiques et de professionnels des domaines socio-éducatifs. Réflexions théoriques et éthiques accompagnent l'exposé de pratiques innovantes à fort potentiel émancipatoire. L'ouvrage apporte ainsi des éléments au débat sur le modèle de société que nous souhaitons.

02/2016

ActuaLitté

Histoire de France

Un attentat. Petit-Clamart, 22 août 1962

Jean-Noël Jeanneney livre un récit captivant de l'attentat qui faillit coûter la vie à de Gaulle quelques semaines après la fin de la guerre d'Algérie. Le 22 août 1962, emmené par le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, un commando de fanatiques opposés à l'indépendance de l'Algérie tenta d'assassiner le chef de l'Etat, en ouvrant le feu sur la DS présidentielle, au Petit-Clamart, à proximité de l'aéroport de Villacoublay. Quelques mois plus tard, au terme d'un procès au cours duquel il put exposer à loisir ses raisons et sa haine du "tyran", Bastien-Thiry fut fusillé. Jean-Noël Jeanneney a plongé dans les archives de la police, de la Justice et de la présidence de la République, et dans les Mémoires des principaux acteurs, pour reconstituer avec une netteté passionnante l'attentat, le complot qui le précède et ses suites. Il dévoile un paysage haut en couleurs, où se croisent les activistes de l'OAS, des catholiques traditionalistes lecteurs de Thomas d'Aquin et des réfugiés hongrois à la frontière du banditisme qui se considèrent comme les pieds-noirs de l'Europe. Chemin faisant, il jette une lumière neuve sur la personnalité de Charles de Gaulle, il éclaire les relations entre la puissance du hasard et les forces profondes qui sont au travail, et il fait entendre des échos inattendus entre cette époque et la nôtre : devant les fanatismes meurtriers, jusqu'où une démocratie menacée peut-elle accepter des atteintes aux libertés publiques fondamentales, au risque d'y perdre son âme ?

10/2016

ActuaLitté

Cinéma

Le Trône de fer ou Le Pouvoir dans le sang

Game of Thrones n'est pas une série comme les autres, comme le montre son succès planétaire. Chaque nouvelle saison suscite un intérêt mondial que la puissante campagne de communication organisée par HBO ne saurait suffire à expliquer. Histoire, géographie, politique, moeurs et monstres, tout semble à des années-lumière de nos repères culturels habituels dans ces royaumes en guerre dont la chronique est adaptée des livres de George R. R. Martin. Et pourtant... Les querelles de famille, les luttes acharnées pour le pouvoir, les haines recuites, les angoisses métaphysiques et les passions mêlées qui se développent au fil des épisodes rencontrent notre temps et nos obsessions. L'illusion magistrale de l'actualité suscite en nous le sentiment d'une inquiétante proximité qui nous fascine. Le présent volume, premier ouvrage de synthèse en français sur cette série-monde à l'identité visuelle savamment construite, propose d'aider le téléspectateur à pénétrer plus avant dans les rouages de cette épopée au souffle puissant pour en comprendre les enjeux et discerner les modalités de sa création. Parcours thématiques, portraits de héros et d'héroïnes alternent ici avec de courtes synthèses sur l'historique de la série, des réflexions esthétiques, des propositions théoriques, afin de donner des pistes pour se repérer dans cette fresque foisonnante, à la frontière entre littérature et cinéma. Produit inclassable, qui sait jouer à merveille des contraintes de l'industrie, la série est déjà devenue une référence du genre et, alors que la quatrième saison s'est achevée, le lecteur pourra trouver ici de quoi entretenir son intérêt.

12/2014

ActuaLitté

Romans noirs

Histoire universelle des hommes-chats

Un village enchâssé dans les brumes des montagnes basques, non loin de la frontière française. Un village qui se maintient à l'écart d'un monde qu'il méprise et qui l'agresse. Un village dont plusieurs habitants sont décrits comme correspondants à un félin particulier. D'où leurs surnoms d'hommes-chats. Un village dont une bonne partie de la population, traditionnellement catholique, a choisi le camp des vainqueurs durant la guerre civile mais autour duquel des guérilleros anti-franquistes ont longtemps rodé. Un village qui cache de terribles secrets. Outre les jalousies, rivalités ou haines qui se résolvent de façon tragique ou cocasse, une rumeur persistante fait état de cadavres aux mains coupées, on ne sait par qui ni pourquoi. Jusqu'à ce que le brouillard se lève sur la scène des crimes. Le narrateur est lui-même un villageois qui raconte, à chaque chapitre et à différents âges de sa propre vie, un personnage remarquable. Tour à tour spectateur naïf, fin observateur, victime ou complice, il utilise le ton redondant des paysans des montagnes sans rechigner à la métaphore poétique. Son récit constitue la chronique d'un bourg terriblement localisé mais qui pourrait se trouver dans n'importe quelle région du monde. Josu Arteaga vit sur un plateau du Pays basque espagnol dont les habitants sont traités de "néandertaliens" par les autres Basques. Ouvrier, bassiste du groupe de rock La banda del abuelo, il est l'auteur de nouvelles et de poésie. Histoire universelle des hommes-chats, déjà paru en Espagne et au Mexique, est son premier roman.

03/2022

ActuaLitté

Photographie

ISLANDE, ÏLE NOIRE

Ll s'en est allé sur l'île, seul, avec une carte et un sac, en voiture et à pied. Entre 2018 et 2019, Marc Pollini effectue quatre voyages sur cette terre de feu et de glace. Il y rencontre gens et paysages. Passe d'un endroit à l'autre, porté par le vent, la neige et les routes qui le conduisent n'importe où. Il erre et aime ça. A travers son regard, on découvre une Islande sombre, inquiétante, mystérieuse. Son road-movie est ponctué d'images en noir et blanc qu'on dirait tirées d'un grand sommeil. Les silences sont pesants, les cris étouffés, la nature omnisciente. Dans ce qui semble être un monde à part, départ d'un célèbre voyage vernien, la frontière est ténue entre là et l'au-delà. Jusqu'au bout de l'histoire, le regardeur se demande de quel côté du miroir Marc Pollini se laisse aller. Islande, île noire est le premier ouvrage de Marc Pollini. Ce photographe de 49 ans, d'origine corse, vit et travaille entre Nice et Bastia. Son travail fera l'objet d'une exposition éponyme à la galerie du Musée de la photographie Charles Nègre à Nice du 5 mars au 16 juin 2020. Cette monographie, imprimée à Vérone sur les presses d'EBS, est préfacée par l'écrivain franco-cubain William Navarrete et le photographe français Bernard Plossu. Une carte originale, réalisée par Sophie Pollini, complète cette invitation au voyage en terre de feu et de glace.

03/2021

ActuaLitté

Littérature française

Elle ne parlait qu'avec les yeux

" Nous ne sommes plus des humains, juste des numéros. Elles savent pourtant que je vais mourir... alors... pourquoi cette attente dans des souffrances inutiles ? " Hypocrisie médicale, rien ne change ? Pendant ce temps précieux perdu à jamais, certains d'entre eux n'auront pour seule alternative que de vivre un devenir honteux dans leur pays en continuant à souffrir de façon inhumaine, ou de s'expatrier dans d'autres pays, moyennant un montant conséquent pour tenter de donner un sens à leur mort, sur la seule décision d'une loi inadaptée à notre époque ? Une association (parmi tant d'autres), l'ADMD, se bat inlassablement pour eux dans ce sens. Tout au long de ce récit poignant, Ange, l'aidant amoureux de Clarisse, atteinte de la maladie de Charcot, parle de son engagement auprès d'elle. La laisse s'exprimer sur ses doutes, ses rêves envolés, ses peurs, ses convictions, l'attente douloureuse de cette mort qui ne vient pas. La vision de son combat journalier contre son mal. La loi Leonetti, insensible à leur désir de partir pour ne plus souffrir. " La vie est une salope, elle nous a volé vingt ans ", lui avait-elle dit. Ange connaissait la profondeur du mot " aimer ", mais également le respect de l'autre, jusqu'à l'ultime. Il ne pouvait faire autrement que répondre favorablement à ses appels d'amour, près d'elle. Ses appels au retour. " Ne s'étaient-ils pas aimés, malgré tout ? " Vingt-quatre mois d'écriture... seul, dans la souffrance. Des sentiments bouleversants transpirent dans cette histoire à la frontière du vécu.

11/2022

ActuaLitté

Moyen Age

L'Aigle à l'époque féodale. (XIe et XIIe siècles)

La ville de L'Aigle est une forteresse implantée au XIe siècle sur la frontière sud de la Normandie. Elle fut fondée pour assurer l'indépendance du duché face au domaine royal français et aux comtés du Perche et du Maine. Grâce aux écrits du chroniqueur Orderic Vital, moine de l'abbaye de Saint-Evroult, nombre d'épisodes nous sont connus, notamment ceux qui permettent de mesurer l'importance des barons de L'Aigle dans les conflits qui opposèrent, durant deux siècles, les ducs normands à leurs puissants voisins. Au-delà des seigneurs de cette seule ville, c'est toute la région normande qui se met à vivre sous nos yeux, de Rouen à Bellême et de Caen à Dreux, révélant des personnalités aussi fortes que celles de Guillaume le Conquérant ou de Robert de Bellême et de sa mère Mabile. C'est une histoire faite de combats, de sièges, d'insurrections, d'assassinats et de compromis. Mais ce livre ne s'attache pas seulement à relater les événements. S'appuyant sur les travaux les plus récents des mythologues et des folkloristes, il cherche aussi, à travers certains récits d'Orderic Vital, à comprendre les mentalités des hommes des deux grands siècles féodaux. Surgit alors une époque en pleine gestation, où cultures celtiques et germaniques se trouvent confrontées à un christianisme illustré par le grand nom de saint Anselme. Réussira-t-il à surmonter tous les obstacles pour s'imposer et adoucir les moeurs des Normands de ce temps, descendants directs des guerriers vikings ?

03/2021