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Frédéric Ogée, Aurélie Godet

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Taoïsme

Le Char de nuages. Erémitisme et randonnées célestes chez Wu Yun, taoïste du VIIIe siècle

Le Char de nuages présente la vie et l'oeuvre de Wu Yun (ca. 715-778), une figure emblématique du taoïsme des Tang (618-907). Si une grande partie de sa production littéraire a aujourd'hui disparu, vraisemblablement sous la pression du clergé bouddhique à l'époque mongole, les textes qui ont survécu éclairent sous un nouveau jour notre compréhension des religiosités lettrées de la Chine médiévale. Cet essai s'articule autour de deux axes. D'une part, l'étude du phénomène érémitique dont on pensait jusqu'alors qu'il avait été définitivement théorisé à l'orée du IVe siècle. Or Wu Yun révèle l'existence d'une troisième voie largement empruntée à son époque ; celle-ci conjugue l'intelligence de circonstance et l'accord avec la nature intime de l'être. Ses textes en sont les développements les plus aboutis. D'autre part, l'analyse des "randonnées célestes" de l'auteur qui nous sont parvenues en intégralité. Wu Yun est le seul lettré taoïste de la Chine médiévale dont on peut mettre en perspective les traités, à vocation didactique, et les poèmes. Cette étude en miroir permet de reconstituer une fonction oubliée de la poésie sidérale, un deuxième niveau de lecture à vocation spirituelle. On s'aperçoit alors que ces écrits ne relevaient pas simplement d'un jeu stylistique et littéraire, ce que l'on considérait jusqu'à présent, mais qu'ils constituaient avant tout de véritables supports de méditation réservés à l'initié. Il s'agissait de pratiques visionnaires, héritées d'une tradition ancienne, destinées à transformer la corporéité de l'adepte par la médiation de l'image intérieure. Ce dernier apprenait ainsi à "marcher dans le Vide" .

09/2021

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Littérature française

Ma Champagne, mon pays

"Par la terre et par le sang, je suis champenois de nation, comme disait Jean Mabillon, par le vin, aussi, qui ne ressemble à aucun autre, ce vin qui parle au monde entier et coule dans mes veines depuis que j'ai reçu ma première transfusion baptismale, dans l'église du Mesnil-sur-Oger. La Champagne, labourée par les invasions a été le bouclier de notre pays sur son flanc est ". Le champagne pour Daniel Rondeau est à la fois une géographie, une histoire, une mythologie et une odyssée. A travers ce livre, il évoque non seulement sa région natale où il vit encore, les grandes figures tutélaires de la champagne (Dom Pérignon, La Fontaine, les personnages historiques qui l'ont traversé, Louis 16, Napoléon) mais aussi les vignerons qui cultivent la terre, car le champagne, c'est à la fois la simplicité, l'intensité, la force et le sacré, la culture de la vigne se fait au pied des abbayes. Ce livre emprunte des routes fabuleuses. L'auteur y peint aussi ses parents (qui furent instituteurs), ses grands-parents et sa mémoire familiale croise la grande histoire. Mais la Champagne, le sourire de la France ne se limite pas à une région. Il est le vin de la pérégrination, de la mondialisation. Daniel Rondeau, qui est aussi un homme de la Méditerranée et de l'ailleurs, nous fait traverser les mers, nous embarque vers Malte où il a vécu, dans l'Angleterre de Churchill et des Beatles (amateurs eux aussi du champagne). Ce livre convoque également la figure du peintre Foujita, amoureux de la cathédrale de Reims et qui comparait les ciels champenois à de la soie. Avec l'esprit du champagne, c'est l'esprit français et cosmopolite que fait briller Daniel Rondeau.

09/2023

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Littérature Allemande

La nostalgie de sentiments. Une famille face à la montée du nazisme

Des années 1920 au début de la Seconde Guerre mondiale, la montée du nazisme vue par une famille habitant un village non loin de la frontière polonaise. Anne-Marie, Laurenz et leurs deux filles Kathi et Franzi, vivent des jours heureux dans la ferme familiale près de Wroclaw, en Pologne. Mais la guerre aux portes du pays s'apprête à chambouler leur existence... Une famille face à la montée du nazisme Silésie, milieu des années 1920, non loin de la frontière polonaise. Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie. Le coup de foudre est immédiat, et réciproque. Il ne connaît alors ni le passé mouvementé de la jeune femme, ni son dangereux secret. A la suite d'une tragédie, Laurenz, qui rêvait de devenir musicien, se voit contraint de reprendre la ferme familiale. Pourtant, aux côtés d'Anne-Marie et de leurs deux filles, Kathi et Franzi, il parvient à trouver une forme de félicité. Mais le climat politique change. Le national-socialisme gagne du terrain. Et, au village, le climat se tend entre farouches partisans et opposants, dont la famille Sadler, qui préfère taire ses opinions pour vivre en paix. Jusqu'au jour où Kathi, âgée de quinze ans, remporte un concours national de mathématiques et attire sur elle l'attention de Berlin, où les dignitaires du régime voudraient la faire venir. Anne-Marie s'y oppose, déclenchant par sa rébellion une série d'événements sanglants qui influeront sur le destin de Kathi et Franzi... "Il y est question d'amour et de passion, d'histoire, de personnes, de secrets, d'espoir, de souffrance et de bonheur. C'est sans doute ce mélange qui fait des romans de Hanni Münzer des best-sellers". Fürther Nachrichten

09/2023

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Littérature française

Fellini Blues

"Tout a été dit et l'on vient trop tard, a dit un auteur mais je croirai plutôt que l'on vient toujours à l'heure où personne ne nous attend à part nos parents ébahis et une vieille sage-femme. Cela s'appelle la vie. On débarque sur un seuil où des gens s'amusent ou se font la gueule, on se mêle à eux un moment, puis l'on se détache du groupe, on cherche ses clés de voiture et l'on part se fracasser loin des regards". Valentin, 50 ans, vit avec sa mère. Il a peu lu, alors qu'il travaille comme magasinier dans une bibliothèque, et nourrit un complexe d'infériorité intellectuelle. Il est fin cuisinier et amateur de bons vins. A l'orée du texte, il rencontre par hasard Marc Chalinski, chirurgien ORL. Les deux hommes ont le sentiment d'avoir été condisciples, mais ils ne sauraient dire où... Avant que Chalinski ne meure dans un accident, ils auront eu le temps de nouer un curieux rapport, Chalinski faisant appel à Valentin pour organiser chez lui des repas de fête ou garder sa luxueuse villa en son absence. La "timidité sociale" de Valentin n'empêche pas certains succès. Des femmes se succéderont dans sa vie. Outre Rose sa mère très aimée et très encombrante, et sa patronne, la tyrannique Mme Angin, il y aura Linda Lopez, étudiante en Lettres, intéressée et perfide ; Gaétane, névrosée ; Manon qui ne songe qu'à "réussir" ; Bettina, ex-femme battue ; et enfin Tancrelle, prof de français dont Fellini est le cinéaste préféré, qui l'aidera à surmonter ses complexes... Mais le bonheur d'un Valentin métamorphosé peut-il durer ? Un roman "humain", chaleureux, nostalgique, aussi imprévisible que l'est la vie, aussi guetté par la fin que nous le sommes tous : comme un blues de nos existences trop brèves...

11/2023

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Droits des étrangers

Quand la frontière devient une prison. L'enfermement des migrants aux portes de l'Europe

Dans un contexte de criminalisation des migrants, cet ouvrage propose une analyse critique de la politique migratoire mise en oeuvre aux frontières de l'Union européenne depuis 2015 jusqu'à nos jours. Ancré dans l'actualité, il permet de comprendre les soubassements juridique, politique et anthropologique d'évènements contemporains tels que la " crise migratoire ", la mise en place de " hotspotsA ", ou encore la tragédie des " boat people ". Ainsi, très récemment, en juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants a coulé au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts, alors même que quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l'Union européenne s'accordait sur les principaux volets du nouveau Pacte sur la migration et l'asile, s'inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Egée, considérées ici comme de véritables laboratoires. Par son approche critique, l'ouvrage vise à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d'une politique sécuritaire de contrôle et d'exclusion des étrangers. Il met en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l'enfermement des migrants aux frontières de l'Union. A partir d'exemples tirés de l'actualité juridique, une série d'encadrés pointent également les convergences entre les politiques européenne et française. Par son analyse juridique rigoureuse et son éclairage militant, il s'adresse à la fois aux experts, désireux d'approfondir la thématique de l'enfermement des migrants, mais aussi aux non-spécialistes intéressés par les enjeux actuels des politiques migratoires. Le glossaire en fin d'ouvrage leur permettra d'avoir accès à des définitions claires et concises de concepts et D'acteurs essentiels dans ce domaine. Giulia Gelot : Juriste et militante engagée pour la défense des droits humains.

11/2023

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Généralités

Bertha la Paix

A l'orée du siècle dernier, des érudits – ingénieurs, juristes, écrivains, députés, aristocrates, économistes, etc. – sont persuadés qu'avec l'inexorable Progrès, l'humanité sera bientôt délivrée de toute guerre. Au centre de cet essaim cosmopolite et masculin, une femme se distingue par son audace et son entregent. Elle en devient l'égérie dès la parution de son roman Bas les armes ! , un best-seller considéré alors comme aussi décisif pour la cause pacifiste que La Case de l'oncle Tom dans la lutte antiesclavagiste. Sur un continent qui prépare le bain de sang de Quatorze-dix-huit, la baronne Bertha von Suttner croit dur comme fer en la possibilité de convaincre les puissants de démanteler leurs armées et de s'en remettre à l'arbitrage international. Parmi ceux qu'elle entraîne dans son sillage, Alfred Nobel, le sorcier de la dynamite avec lequel, après une première rencontre ambiguë, elle noue une relation complice et précieuse, dont chacun saura tirer profit. Lui en s'ouvrant à la cause pacifiste, qu'il inclura dans son testament. Elle en recevant son argent et le premier prix Nobel de la paix décerné à une femme. Au fil d'une enquête mêlant récit historique, extraits d'archives et périple personnel dans l'Europe d'aujourd'hui (Berne, Vienne, Paris, Zurich, Stockholm, ...), j'emmène les lecteurs dans les pas de Bertha la Paix et de ses utopistes de salon. Si la Grande Guerre a balayé leurs rêves, les préoccupations qui les animaient sont étonnamment actuelles. Je crois et j'espère que ce manuscrit, consacré à l'une des femmes les plus connues au monde avant la Première guerre mondiale, intéressera au-delà du cercle des lectrices et lecteurs amateurs d'histoire.

10/2023

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Littérature française

Les folles annees v 02 mathieu et l'affaire aurore

1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-coeur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa soeur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu ? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même ? Qu'adviendra-t-il de la mère et du père à l'issue du procès ? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.

10/2021

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Monographies

Simone Prouvé. Tisser la lumière

"Tisser la lumière" est le premier et unique livre sur le parcours de l'artiste Simone Prouvé. Agée de 90 ans, celle qui, selon ses dires, "s'exprime par le fil et la photo depuis toujours" , n'est pourtant pas une débutante. En 2021, le Musée national d'art moderne lui a d'ailleurs accordé la reconnaissance de toute une vie de création par l'acquisition d'un ensemble de pièces qui ont rejoint ses collections. Pendant plus d'un an, cet ensemble a alors été exposé dans une salle dédiée des collections permanentes du Centre Pompidou. Dans "Tisser la lumière" , Simone Prouvé raconte son parcours professionnel qui prend ses racines dès l'enfance au sein d'une famille qu'elle qualifie de marginale. Elle nous révèle combien le poids d'un nom peut être allégé par une éducation libre qui nourrit et encourage la créativité et la création. Très jeune, Simone Prouvé a côtoyé César, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Bernard Zehrfuss, Jean Le Couteur, Steph Simon, Calder, François Stahly, Pierre Jeanneret, Michel Bataille... elle nous raconte la chance unique qu'elle a eue de grandir et d'évoluer à la lumière de cet entourage. Elle nous confie comment, à 60 ans, elle a "démarré" une nouvelle étape de sa carrière autour des fils non-feu et les opportunités que ses recherches et travaux ont créé dans le monde de l'architecture et de l'industrie, les chantiers qu'elle s'est vu confier - Musée d'art moderne André Malraux - MuMa Le Havre, Musée Matisse - Le Cateau-Cambrésis, MACRO - Museo di Arte contemporanea di Roma... -, les commandes qu'elle n'a eu de cesse de satisfaire, travailleuse, fonceuse... c'est de famille, paraît-il.

05/2023

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Récits de mer

Latitude MER N° 2

Latitude Mer revient dans un numéro 2 pour convier les amoureux du grand large, du sable blanc et des eaux turquoise à un deuxième voyage. Destination la Grèce ! Au coeur de la méditerranée, à la rencontre des mers ionienne, Egée et libyenne, elle nourrit les imaginaires des Français qui se délectent sur ses plages chaque été. Mais c'est au coeur de destinations secrètes que nous convie cette deuxième livraison du premier mook maritime. Au fil d'une navigation autour de la Grande bleue, nous sommes aussi invités à la découverte des terres qui l'entourent, riches d'une histoire et d'une tradition millénaires, mais aussi enjeu stratégique pour la Turquie, la Russie, la Chine et la France. L'occasion d'une traversée littéraire jalonnée de textes d'écrivains grecques qui ont voué leurs vies à la mer, comme Nikos Cavaillès, d'entretiens sur la philosophie grecque de la mer, d'un reportage sur les traces de Léonard Cohen à Hydra ou de récits où se mêlent vagues et rock'n'roll, car la musique pulse encore mieux au coeur de la tempête. Enfin, parce que l'Océan est notre avenir, une partie de ce numéro sera aussi consacré à l'environnement et la recherche biologique marine avec des reportages in situ (station de Roscoff, service hydrographique de la marine) sur les principaux sites de la recherche maritime française. Croisant récits littéraires, reportages, entretiens, portraits, sous toutes les latitudes, ce numéro convie à nouveau écrivains, scientifiques, photographes, navigateurs, et philosophes. L'Océan nous intéresse dans tous ses états et sous tous ses angles de navigation. On retrouvera également les rubriques comme " L'hôtel à la plage ", et découvrira des entretiens avec des chanteurs et des histoires folles, comme celle d'un piano à queue mystérieusement retrouvé sur une plage du Sud-Ouest....

06/2022

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Littérature française

Ma terre levantine

Un voyage plein de péripéties pour un jeune Syrien appelé Riwan, contraint de fuir son pays tant aimé mais où sévit d'abord une grave crise politique, puis un conflit confessionnel, et qui subit actuellement une terrible guerre par procuration. En effet, tous les belligérants de la planète se sont donné rendez-vous sur ce sol béni des dieux depuis des millénaires, pour se livrer ces temps-ci une guerre sans merci. Le témoignage sur sa détention à la prison militaire de Saidnaya fait froid dans le dos et le suspens prend aux tripes. Le périple de plusieurs milliers de kilomètres effectué en partie à pied dès sa miraculeuse libération pat l'ASL, à travers plusieurs pays et sur une embarcation de fortune pour la traversée de la mer Egée afin de rejoindre une famille amie de France qui lui assure un refuge sûr, cela peut sembler a priori une périlleuse gageure, mais ce fut plutôt une aventure méticuleusement préparée. Le principal personnage de ce roman a relaté en détail la détresse de son peuple, la précarité des réfugiés, les espoirs et le désarroi, les rêves et les illusions, les périls et les exploits, mais aussi les amitiés nouées avec des gens à l'âme charitable au fil de son chemin d'exil et durant son parcours de damné de la terre. Sur fond d'une bouleversante histoire d'un amour perdu, dans laquelle Riwan a aussi livré sans fard ses états d'âme, son poignant récit donne également un subtil éclairage sur les dessous du drame syrien où se mêle le despotisme oriental de la famille al-Assad avec les méandres de la géopolitique mondiale, et cela depuis la fin tragique de l'Empire ottoman qui a régné en maître dans ce grand Moyen-Orient qu'on appelait autrefois le Levant.

02/2019

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Sociologie

Naissance du journalisme comme industrie. Des petits journaux aux grandes agences

Le 29 juillet 1881, est enfin obtenue, en France, la liberté de la presse. Vers la même époque, le journal quotidien se transforme en "média de masse". La presse devient une industrie, son contenu et son prix se démocratisent. Le Petit Journal, lancé en 1863, donne le la : en un quart de siècle, ce premier quotidien à un sou passe de 60 000 à un million d'exemplaires. L'agence Havas devient la plus importante agence d'information et de publicité en France et, avec des associés (un temps rivaux), à Londres et à Berlin, est qualifiée d'"usine à nouvelles". Le journalisme se modifie ; une presse d'opinion, une presse littéraire perdurent ; une presse d'information et "la rage du reportage" prolifèrent. Les journalistes s'affranchissent pour partie des servitudes politiques traditionnelles. De nouveaux domaines d'investigation font parfois la Une. A l'orée de la guerre de 1914, quatre journaux à un sou - Le Petit Parisien, Le Petit Journal, Le Matin et Le Journal - dominent la presse quotidienne. La presse française est presque aussi développée que ses homologues britannique et états-unienne. Par sa maîtrise de la collecte, du traitement, et de la diffusion de l'information, renforcée par son ascendant sur le marché publicitaire en France, Havas oeuvre dans l'ombre. Comment ces entreprises se sont-elles formées ? Qui sont ces journalistes, enfants de Michelet et de Victor Hugo, de Balzac et de Zola, au service de l'actualité et de l'homme pressé, des pouvoirs en place, mais aussi des "petites gens" ? Comment Bel-Ami devient-il Rouletabille ? Fondé sur l'exploitation des archives de l'agence Havas, de plusieurs journaux, des premières associations de journalistes, et complétée par bien d'autres sources, ce livre scrute une période dite de "l'âge d'or de la presse".

05/2014

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Religion

Réflexions sur l'Eglise catholique en Afrique

Il y a dans ce livre des accents des prophètes d'Israël, un ton d'orage ravageur et une fureur des vagues dévastatrices, au nom d'une foi aux valeurs transcendantes qui fondent une communauté humaine et la maintiennent solidement comme force de destinée heureuse. A des siècles de distance et dans le même courage de la vérité, de la justice et du bien, on sent, chez Jean-Claude Djéréké, des cris, des passions et des vociférations semblables aux fureurs des hommes comme Isaïe, Ezéchiel, Amos ou Osée. Comme ces hommes qui surent, en des temps fort troublés, rappeler les repères fondamentaux de la foi de leur peuple en Dieu pour promouvoir les valeurs qui ont constitué l'identité historique d'Israël et sa substance d'humanité. La voix qui parle dans les réflexions rassemblées dans ce livre s'adresse directement à un peuple, à une nation et à un continent. La nation, le peuple, c'est celui de Côte d'Ivoire, meurtri ces décennies, par les puissances de l'inhumain dans tout ce que la cruauté de l'homme peut libérer comme pouvoir de destruction et de mort. Le continent, c'est l'Afrique livrée pieds et poings liés aux logiques mortelles d'un ordre mondial dont la Françafrique est le visage horrible, féroce et désespérant... La force de la voix qui cric dans ce livre, c'est de considérer la nation ivoirienne, la société africaine et l'Eglise de Dieu, qui est en Afrique, du point de vue de la vérité de l'Evangile afin de parler comme devrait parler de nos jours tout vrai prophète : directement, fortement, rageusement, sans concession, mais toujours dans le but de montrer ce qui compte vraiment dans la vie. Kà Mana

12/2014

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Histoire de France

Quand la Grande Guerre s'invite à Brive, 1914-1917. Histoire de deux hôpitaux de l'arrière

Brive, dimanche 30 août 1914 : la population attend, fébrile, l'arrivée de "ses" premiers blessés de guerre. "Un spectacle à la fois pénible et grandiose" l'attend. Brive entrevoit les premiers indices du drame qui se joue déjà sur le front. Les hôpitaux corréziens accueillent des soldats martyrisés par l'armement moderne de cette première guerre de masse industrielle. Très vite on s'organise pour porter assistance à ces hôtes exceptionnels nimbés de prestige. Une vague de générosité les enveloppe. Elle ne sera pas de trop pour pallier aux insuffisances initiales d'un service de santé qui entame le conflit avec une doctrine de prise en charge erronée. A l'orée de la guerre, un dépôt de blessés s'installe dans la caserne Brune. Rapidement prise de court, la structure ne doit son salut qu'au soutien de la population civile. Au début de l'année 1915, un nouvel hôpital est aménagé dans le collège Cabanis. Son installation n'est pas exempte de rebondissements malgré l'élan de solidarité locale dont elle fait l'objet. Bien desservie, Brive fait partie intégrante du vaste dispositif d'hospitalisation militaire de l'intérieur qui se construit et évolue au fil de la guerre. L'intrusion soudaine des blessés et des hôpitaux affecte la vie quotidienne de la population civile. La générosité spontanée des premiers temps se trouve peu à peu confrontée au prolongement imprévu de la guerre. La situation s'éternise, l'endurance charitable locale s'étiole... Les archives du fonds 1914-1918 du Service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées, du centre de documentation du musée du service de santé ainsi que la presse locale corrézienne ont permis de reconstituer l'histoire des hôpitaux militaires temporaires qui ont fonctionné à Brive et dans ses environs pendant la Grande Guerre.

10/2014

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Policiers

Vieux Bob

"C'est vrai, vieux Bob a pas pu s'empêcher. C'était si bon, le calme et puis la sciure sous son ventre, bref, il a pas pu se retenir. A coups de pompe dans le train il se traîne jusqu'à l'arbre, lève à peine la patte, fait trois gouttes qui se perdent dans ses poils". Un vieux clébard incontinent, un simple d'esprit fasciné par les avions, deux étrangers dans le métro qui ne savent se dire leur attirance... Les personnages de ces neuf nouvelles sont attendrissants. S'ils sont pathétiques ? Oui. Et meurtriers, souvent. A l'image de John Fante, Pascal Garnier donne toujours l'impression de se balader avec un couteau en poche. Mais chez lui, l'effarement ne conduit pas à la rage : nous sommes ici du côté du coeur. L'auteur de Comment va la douleur ? Et de La Théorie du Panda est mort en 2010. Le recueil Vieux Bob s'inscrit pleinement dans l'oeuvre de cet entomologiste sentimental. Les éditions in8 ont souhaité rééditer ce recueil paru aux éditions Syros en 1990 sous le titre "Cas de figures" . L'auteur dissèque des solitudes au long cours où animaux, jeunes et moins jeunes rivalisent de lassitude. Qu'advient-il alors de la banalité pesante et de ces êtres fossiles que les jours calmes et monotones assassinent sous un soleil de plomb ? Aux surgissements de coïncidences réelles ou simulées, l'habitude croise les fulgurances de l'inouï. A l'orée du tragique, dans un glissement palpable sous l'ivresse d'un quotidien qui n'en finit jamais de s'éteindre, la vie laisse alors entrevoir la mort - à moins que ce ne soit la mort qui, aux prises avec la vie, lui rende tout son éclat. Garnier distille la subtilité grossière d'une vie mortelle avec beaucoup de poésie.

09/2014

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Littérature française

Un étang sous la glace

A l'occasion d'un banal rendez-vous chez le dentiste, Agnès, une femme âgée, se trouve dans un quartier neuf de sa ville où elle est certaine de n'être jamais venue. Pourtant, quelques indices la troublent, de vagues réminiscences. jusqu'au moment où elle voit, encastrée au milieu des immeubles récents, une vieille maison à la façade jaune. C'est alors comme un voile qui se déchire. Cette maison, elle la connaît : elle jouxtait autrefois la propriété de son grand-oncle située là où s'élève aujourd'hui un immeuble bleu et blanc. Agnès reste dans sa voiture, qu'elle a garée de l'autre côté de la rue. Le décor qu'elle a sous les yeux s'efface peu à peu. A sa place, elle voit la villa, le jardin, l'étang, tout ce qui n'existe plus. Elle se souvient des dix jours qu'elle a passés là, il y a très longtemps. Dix jours qui ont pesé lourd, mais qu'elle a essayé d'oublier en les enfermant dans une gangue de glace. Elle a vécu avec le secret des deux drames qui ont eu lieu près de l'étang. 1933. Elle était une adolescente de treize ans sentimentale et ignorante, mais en même temps, sans le savoir, sensuelle et provocante. Attentive aussi à la souffrance de son arrière-grand-mère que la famille avait décidé de placer dans une maison pour personnes âgées. La découverte brutale de la sexualité et la compassion qu'elle éprouvait pour la vieille femme s'étaient trouvées liées de manière inattendue et tragique. Le roman, qui a recours à un je de fiction, raconte la descente d'Agnès jusqu'aux racines de sa mémoire. Derrière l'immeuble bleu et blanc, il n'y a plus d'étang, mais une trace suffit pour abolir le temps.

04/2003

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Littérature française (poches)

Les folles années Tome 2 : Mathieu et l'affaire Aurore

1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-coeur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa soeur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu ? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même ? Qu'adviendra-t-il de la mère et du père à l'issue du procès ? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.

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Romans historiques

Au fil d'une vie, la soie Tome 2 : Le temps des joies et des tourments

Nous avons quitté Antonella Sardone, alors que Giovanni son père l’emmène au moulinage du Crouzet. Agée de quatorze ans, elle commence sa vie laborieuse de petite ouvrière dans les moulinages de soie. C’est le début aussi des émois intenses de l’adolescence… Antonella se transforme en une jeune fille, vive, intelligente, qui sait lire et écrire, ce qui lui a permis d’entretenir une correspondance suivie avec Félix Pradal, le fils d’un moulinier de la Drôme. Bientôt l’amitié entre Félix et Antonella se teinte d’un sentiment amoureux, Félix mourra trop tôt et Antonella, enceinte, devra affronter les préjugés et les commérages. La naissance de son fils Félix viendra illuminer la vie de la famille. Grâce à son courage et à l’affection des siens, elle relèvera la tête et saura saisir toutes les opportunités. Ses qualités d’ouvrière, ses aptitudes à la lecture et au calcul, lui permettront d’obtenir la confiance d’un moulinier, Augustin Labalme. Veuf, celui-ci lui proposera de devenir son épouse et de le seconder pour diriger le moulinage. La nouvelle madame Labalme va avancer à pas retenus dans ce monde feutré. Le confort inespéré qu’elle y trouve l’apaise et la charme, même si l’atmosphère de la maison est attristée par la maladie de la femme d’Anselme, fils unique de son mari Augustin. Félix, le fils d’Antonella, quant à lui, a eu tôt fait de conquérir le cœur de son « papa Augustin ». Le destin semble enfin avoir conduit Antonella dans une zone paisible et claire… Pour combien de temps ? Vous retrouverez dans un prochain tome, Antonella Sardone, portée toujours plus loin dans ce monde de la soie.

05/2012

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Littérature française

Chroniques. Les murmures de la liberté

"J'aime les mots, j'aime les gens". C'est ce qu'aime à répéter l'écrivain Michel Etiévent. La formule résume à merveille, entre essais historiques, documentaires, récits de fiction, écrits collectifs issus d'ateliers d'écriture avec les mondes de la souffrance, tout un chemin de vie. Un parcours en quête de dignité et de solidarité. Trente ans de journalisme aussi, dont il nous livre ici à travers ses chroniques désormais célèbres, ce qu'il appelle sa route d'écriture. Le choix ne fut pas simple entre le millier d'articles donnés à la presse nationale, régionale, aux différents magazines ou revues littéraires. On retrouvera dans ces textes brillants tous les thèmes chers à l'auteur. La belle écriture tout d'abord, fruit de patience et d'exigence qui porte tout ce qu'il aime : le combat pour la dignité, le devoir de mémoire, la longue marche des femmes et des hommes dans les siècles. Portraits, réflexions, essais se suivent pour dire la montagne et ceux qui la peuplent. "Peuple" justement qui, du paysan au résistant, de la bergère née dans les champs d'alpage à l'ouvrier d'ici ou d'ailleurs, a bâti au fil des douleurs et des espérances un territoire à vivre et à aimer. On goûtera aussi les senteurs de la terre, ces fragrances d'arbres sous la lumière des saisons, cette émotion qui partout affleure, au creux d'un bois, d'un visage ou à l'orée d'une lisière flamboyante d'automne. Des écrits tout à la fois sensibles, incisifs et doux qui donnent à saisir une vie en quête de profonde humanité. Une longue balade comme un résumé des espoirs et des blessures du temps.

12/2009

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Littérature étrangère

Qui a peur de Victoria About ?

" Cher (ère) Ami(e)/Que dirais-tu d'être invitée à venir, en août, pendant un mois, gratuitement, dans la magnifique maison que j'ai louée au bord de la mer ? La nourriture, très bonne, et l'alcool, sans restriction, seront également fournis, gratis. Mais (il y a toujours un mais) tu dois m'autoriser à utiliser les événements du mois pour rédiger, plus tard, un livre en partie fictionnel. (En d'autres mots, tu me promets de ne pas m'intenter de procès.) Toutefois, à la fin du livre en question, tu auras droit à trois pages entières dans lesquelles tu pourras écrire ce que tu veux. Si tu penses que j'ai déformé certaine choses, raconté des mensonges évidents, etc., tu pourras me contredire. En contrepartie, je promets de ne pas interférer ni de corriger ton texte de quelque façon que ce soit. Même lorsqu'il est diffamatoire à mon endroit. J'invite également dix autres personnes. Certaines te sont connues, d'autres pas. J'espère sincèrement que tu viendras. Love,/Victoria. " Ce que je me propose d'écrire n'est pas tout à fait un roman. Je sélectionnerai mes personnages avec grand soin : un couple de couples, un quatuor de personnes seules et bisexuelles, quelques égoïstes, une grande folle théâtrale, quelqu'un de suicidaire, quelqu'un d'excentrique, une personne âgée, un autre écrivain professionnel (moins célèbre que moi). Bien mélanger. Verser l'alcool en abondance. Répandre une pincée ou deux de poudre magique à la surface. Et - voilà - c'est le lancement du livre. Victoria About est née en 1975. Elle est l'auteur de cinq autres best-sellers. Elle vit dans le nord de Londres au milieu de nombreuses paires de chaussures.

04/2004

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Littérature étrangère

Le Moghol blanc

James Achilles Kirkpatrick débarque sur la côte orientale de l'Inde en 1779, habité par une dévorante ambition d'officier dans l'armée de Madras de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; il est fort désireux de se faire un grand nom dans la conquête et l'assujettissement du sous-continent indien. Mais, ironie de l'Histoire, le destin en décide autrement, et c'est lui qui est conquis, non par une armée, mais par une princesse indienne et musulmane. En effet, Kirkpatrick vient d'être nommé, à l'âge de 34 ans, pendant l'insupportable été caniculaire de 1797, Lord Résident britannique de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la cour du nizam d'Hyderabad, où il aperçoit Khair un-Nissa, " La Plus Admirable d'Entre Toutes ", une sublime beauté âgée de seulement 14 ans, petite-nièce du premier ministre du nizam et descendante du Prophète. Tombé fou amoureux de Khair, au point d'en oublier toute ambition, il relève de nombreux défis afin de l'épouser. Khair, déjà fiancée à un noble d'Hyderabad, vit enfermée derrière le purdah, ce lourd rideau qui soustrait les femmes résidant dans le zenana, le harem, au regard des hommes. Kirkpatrick se convertit à l'islam et épouse enfin la bégum Khair un-Nissa en 1800. Selon certaines sources indiennes, il devint même agent double au service d'Hyderabad contre les intérêts de la couronne. Il n'existe personne d'autre que William Dalrymple pour transformer l'histoire vraie d'un grand amour entre un diplomate anglais et une princesse indienne en une envoûtante et brûlante saga mêlant passion, séduction et trahison sur fond d'intrigues de harem et d'espionnage. Le Moghol Blanc déroule, en une grandiose fresque épicée, l'histoire colorée et souvent turbulente de l'Inde au XVIIIe siècle.

05/2005

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Beaux arts

Hubris, la fabrique du monstre dans l'art moderne. Homoncules, Géants et Acéphales

L'art moderne s'est souvent voué à la laideur. Anatomies difformes, palettes outrées, compositions incongrues, volonté de surprendre et de heurter : qui oserait encore parler de beauté ? Faute de pouvoir en appeler à la raison historique et à la désuétude des canons anciens - des proportions de Vitruve à la perspective d'Alberti -, ne convient-il pas de rechercher ce qui a provoqué ce changement radical dans l'élaboration des formes qu'on appelle "art" ? S'appuyant sur les matériaux patiemment rassemblés depuis trente ans à travers de mémorables expositions, de "L'Âme au corps" à "Crime et châtiment " en passant par "Mélancolie : Génie et folie en Occident " et "Les années 1930 : La fabrique de "l'Homme nouveau"', Jean Clair pro-pose une lecture anthropologique de l'esthétique moderne qui croise l'histoire de l'art, l'histoire des sciences et l'histoire des idées. Ainsi la seule année 1895 a-t-elle vu, simultanément, la naissance du cinéma. la découverte des rayons X, les applications de la radiotéléphonie (mais aussi la croyance en des rayonnements invisibles chez les tenants de l'occultisme), les premiers pas de la psychanalyse, l'essor de la neurologie : la sensibilité en est bouleversée, mais d'abord la façon qu'a l'artiste de se représenter le monde visible et singulièrement le corps humain. Paradigmes et paramètres, les modèles ont changé. L'art devient l'expérimentation du monstrueux et crée de nouvelles entités parmi lesquelles Jean Clair distingue trois figures directrices : le mannequin des neurologues, descendant des alchimistes et de Goethe, le Géant des dictatures, ' l'Ogre philanthropique" dont Le Colosse de Goya est le prototype, l'Acéphale enfin, le nouveau dieu des avant-gardes célébré par Georges Bataille.

03/2012

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Musique, danse

Sexe, drogues et rock'n'roll

La vie de Fabienne Shine est un condensé de cet esprit nouveau qui anime les filles à l'orée des seventies, celles qui vont vraiment vivre la révolution contre-culturelle, avec leur corollaire de sexe, de drogues et de voyages. Après des histoires d'amour avec Jean-Pierre Léaud et Charles Aznavour (il a 44 ans, elle 17), elle est tin peu mannequin, comédienne, aventurière, fréquente Salvador Dali, tourne avec Vadim et Fellini, forme un trio sensuel avec Klaus Kinski et une jolie vietnamienne puis devient le jouet sensuel d'un monument de la littérature, Alberto Moravia. Tout au long de cet étonnant parcours de femme libre, l'héroïne croise la route et le destin des plus grandes stars de son époque, elle est amie avec Bob Marley, les Rolling Stones, Nico, Patti Smith, amante de Rick Wright des Pink Floyd, de Johnny Thunders des New York Doits, et devient la compagne officielle de Jimmy Page de Led Zeppelin, pendant leur tournée américaine de 1975. Avec deux futurs membres de Téléphone, elle monte un groupe de rock à Paris, Shakin' Street, qui tutoie la gloire aux tISA, puis elle épouse une rock star underground qui la force à témoigner a de sa déchéance opiacée. s Sur trois continents, entre utopies et quotidien marqué par les stupéfiants et l'instinct de survie, c'est une trajectoire unique de . bohémienne électrique, de muse devenue créatrice. I)e la Coupole au Chelsea Hotel, du Gendarme de St Tropez aux tournées de Led Zeppelin, de Rome à New York, San Francisco ou Bombay, Sexe, Drogues et Rock'n'roll : c'est un bon résumé de cette vie échevelée, dans un roman du réel qui prend des allures de conte épique.

03/2014

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Cinéma

Passages à vide. Ellipses, éclipses, exils du cinéma

Que le cinéma reste irréductiblement affaire de plans et non d'images, malgré la pente générale du tout-à-l'image contemporain, semble une cause entendue même des plus rétifs à la logique toujours paradoxale de cet art, bien à part, du présent. Mais que cette affaire se noue également entre les plans, dans leurs interstices et leurs intermittences, autant que dans l'expérience faussement rassurante de leur enregistrement, et comme à contre-image, pour y souffler des puissances insoupçonnées d'absence ou simplement y faire scintiller un peu de temps à l'état pur, voilà qui méritait sans doute, au-delà des seules questions de montage, d'aller y voir de plus près, jusque dans les détails de prime abord les plus insignifiants des films. Ces derniers ne sont jamais indifférents, surtout quand, par-delà les genres et les époques, ils ont comme auteurs des voyageurs de l'intervalle aussi attentifs aux choses que, mettons, Murnau ou Vigo, Ford ou Walsh, Hitchcock, Lang ou Tourneur, pour revenir aux Anciens, Antonioni ou Godard, Wenders ou Douglas, Snow ou Mekas, pour s'en tenir aux Modernes, et qu'on les parcourt à l'aide de boussoles aussi diverses et sensibles que les pensées de Benjamin, Agee ou Daney. Et peut-être s'apercevra-t-on alors que s'il n'y a littéralement rien à voir dans chacun des moments, pris séparément, d'ellipse du récit, d'éclipse de la représentation et d'exil du sujet où paraît vaciller le sens des films, tous ces passages à vide dessinent ensemble, en filigrane des ouvres, l'articulation première qui fait inlassablement tourner la roue des plans. Ils sont, à leur manière, l'Orient du cinéma.

03/2002

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse des contes de fées

En reprenant cette citation, Bruno Bettelheim souligne à quel point le grand romancier avait compris l'importance capitale du conte de fées et le charme qu'il exerce sur nos premières années. Cette imagerie, mieux que tout le monde, " aide l'enfant à parvenir à une conscience plus mûre, afin de mettre de l'ordre dans les pressions chaotiques de son inconscient ". Tel est en effet le postulat de ce livre majeur où Bettelheim nous éclaire sur la fonction thérapeutique des contes de fées sur l'enfant et l'adolescent jusqu'à la puberté. Bien loin - contrairement à une idée reçue - d'être traumatisés, les jeunes auditeurs et lecteurs reconnaissent dans l'histoire une situation inconsciente ; ils y découvrent les épreuves à venir ; le Roi et la Reine sont les " bons " parents, la marâtre, la sorcière, l'ogre étant les images fantasmatiques des parents méchants et frustrants. Mais tout finit bien, par le succès et le réconfort : en s'identifiant au héros ou à l'héroïne, l'enfant exige cette fin heureuse, synonyme pour lui du bonheur possible. Grâce à cet ouvrage, illustré d'exemples d'un patrimoine sans âge, des Mille et Une Nuits aux frères Grimm, de Cendrillon à Blanche-Neige et à La Belle au bois dormant, nous n'avons plus le même regard sur ces contes de fées qui offrent à l'enfant une chance de se comprendre mieux au sein du monde complexe qu'il va devoir affronter. Psychanalyse des contes de fées est un best-seller international et l'un des grands succès de la collection " Réponses ", où a été publiée une grande part de l'œuvre de Bruno Bettelheim, notamment Les Enfants du rêve, Le Cœur conscient, Dialogues avec les mères, Un lieu où renaître, Pour être des parents acceptables, Freud et l'âme humaine...

04/2003

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Critique littéraire

Antonin Artaud, ce désespéré qui vous parle. Essais

En 1946, Antonin Artaud sort de l'asile de Rodez. Des amis, Arthur Adamov et Marthe Robert entre autres, s'entremettent pour lui trouver un hébergement en milieu médical, proche de Paris. Une jeune interne en psychiatrie, Paule Thévenin, âgée de vingt-trois ans, rend visite au docteur Delmas qui a une maison de santé à lvry et avait soigné Roger Gilbert-Lecomte et la fille de Joyce. Il accepte de loger Artaud dans un bâtiment à l'écart où il pourra écrire en toute liberté. Artaud, qui a l'habitude de dicter ses textes une fois rédigés, demande à Paule Thévenin de les taper à la machine. Il lui dicte différents textes, dont le célèbre Van Gogh le suicidé de la société. Artaud meurt en 1948. Après diverses difficultés de mise en route les éditions Gallimard confient l'édition des Ouvres complètes à Paule Thévenin, seule capable de déchiffrer l'énorme somme des manuscrits et d'en établir une copie conforme à la lettre et à l'esprit de l'auteur du Pèse-nerfs. C'est le début de l'une des plus étonnantes aventures de l'édition contemporaine : Paule Thévenin y consacrera sa vie, son énergie, son talent de scribe et d'exégète en publiant, à ce jour, une trentaine de volumes, des premiers poèmes aux Cahiers de Rodez et aux Cahiers du retour à Paris. A l'édifice, énorme et flamboyant, des textes, s'ajoutera, en 1986, l'ensemble des Dessins et Portraits, qu'elle présentera en collaboration avec Jacques Derrida. Le présent livre rassemble les écrits de Paule Thévenin consacrés à Artaud, préfaces, commentaires de textes, élucidations, recherches généalogiques, entretiens, récits anecdotiques. Travaux incessants, exercices de fidélité esthétique autant que de l'admiration familière, ces essais ont accompagné le travail de l'édition des Ouvres complètes comme témoin, comme une lumière.

02/1993

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Littérature française

Une liaison dangereuse. Correspondance avec Constant d'Hermenches (1760-1776)

Au départ, rien, semble-t-il, ne pouvait rapprocher Belle de Zuylen (Isabelle de Charrière, 1740-1784) et Constant d'Hermenches (1722-1785). Un étranger de trente-sept ans, marié et père de famille, un officier libertin aimant jusqu'à l'excès - de son propre aveu - le jeu, la chasse, les soupers fins et les femmes, n'avait pas beaucoup de points communs avec cette Hollandaise de grande naissance, âgée de vingt ans et soumise à la stricte surveillance de ses parents. Une rencontre en principe sans lendemain : entre eux le mariage était impossible et toute liaison risquait de déclencher un scandale. Mais une fascination réciproque les unit. Dès le premier soir, ils étaient " amis pour la vie ". Et malgré leurs trop rares rencontres, ils ont toujours vécu à l'unisson. Ces deux fortes personnalités se sentaient si étrangères à leur milieu qu'elles prenaient volontiers une distance ironique vis-à-vis d'un monde conventionnel et figé. Ces deux êtres épris de liberté se cabraient souvent contre toute forme de contrainte. Ils ne pouvaient accepter les obligations de la vie militaire ou de la condition féminine. Ces deux intelligences aiguës considéraient l'art et l'étude comme les seuls remèdes à l'ennui qui rongeait la société aristocratique. Musiciens, poètes, acteurs, écrivains, ils partageaient la même culture et s'exprimaient dans la même langue : le français. Pendant seize ans, ils ont échangé plus de deux cent cinquante lettres : cris du cœur, libres confidences, chroniques aigres-douces de la vie quotidienne. Présence passionnée dans une absence perpétuelle, cette correspondance est parvenue presque intacte jusqu'à nous, car ils la conservaient précieusement, comme s'ils avaient su qu'elle présenterait, pour le lecteur du XXe siècle, le charme d'un roman vrai.

07/1991

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Littérature étrangère

Un petit carnet rouge

Le destin poignant d'une femme hors du commun Doris, âgée de 96 ans, habite seule dans un petit appartement de Stockholm. Ses journées sont rythmées par le défilé régulier d'auxiliaires de vie et par les appels de sa petite-nièce Jenny, sa seule famille et source de joie, qui vit aux Etats-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d'adresses, qu'elle possède depuis 1928. Ce petit objet rouge contient le souvenir des gens qu'elle a rencontrés tout au long de son existence. Au terme de sa vie, Doris décide de coucher sur le papier l'histoire de ces personnes dont elle a rayé les noms à mesure qu'elles ont disparu de ce monde. De la riche et excentrique Suédoise dont elle a été la domestique aux plus grands couturiers français qui l'ont vue porter leurs créations, de la veuve qui lui a appris l'anglais sur le bateau l'emmenant à New York à l'aube de la guerre à l'amour de sa vie rencontré à Paris, de l'artiste suédois truculent avec qui elle a correspondu pendant des années au pêcheur solitaire qui lui a sauvé la vie, l'existence de Doris est une épopée romantique, émouvante et parfois tragique. Désormais, il ne reste plus personne pour recueillir ces témoignages d'amitié, d'amour, de souffrance et de joie si ce n'est Jenny, venue l'accompagner dans son dernier voyage et avec qui Doris souhaite partager ses souvenirs. Pour que la mémoire demeure, et que Doris ainsi que tous ceux qui ont fait sa vie ne soient pas oubliés. Une histoire de famille et de transmission merveilleuse et bouleversante.

05/2018

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Littérature française

Mère et Fils

Aveugle depuis dix ans, la mère est âgée, fatiguée, elle dit qu'elle va mourir. Peu à peu elle tombe vraiment malade, très malade, il n'y a plus d'espoir. C'est l'agonie. Elle meurt. Puis elle est morte. Le narrateur est le fils, un homme entre deux âges, veuf, qui a une liaison avec "la femme illégitime". Il y a aussi la soeur, les cousins, le fils du narrateur. Il faut très peu de choses à l'auteur pour que ce récit dépouillé prenne une vraie consistance romanesque dans l'imagination du lecteur. Tout un arrière-fond se devine : la province et sa vie étroite et monotone, le passé d'une famille, le caractère des protagonistes et leurs rapports. C'est un récit "exemplaire", en ce sens qu'on y peut lire une méditation sur la mort des proches en général, avec tout le bouleversement émotionnel et moral que l'événement provoque. Mais c'est une méditation narrative et concrète qui met en jeu des êtres précis, rendus présents avec leurs sentiments et réactions propres dans le chagrin comme dans la rancune, les regrets, les égoïsmes, calculs ou culpabilités. Bien qu'ils ne portent pas de noms, la mère, le fils, la soeur, etc. , ne sont nullement des allégories, mais des personnages auxquels on croit. Dépourvue de tout effet, l'écriture possède une sûreté de touche qui laisse filtrer tour à tour la tendresse, l'amertume, la cruauté, l'ironie, en donnant à l'ensemble un ton uni et personnel. Sans renoncer à son goût de l'épure, l'auteur l'a enrichi d'un coefficient de vérité humaine et romanesque qui fait peut-être de Mère et fils son chef-d'oeuvre.

04/1986

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Littérature française

L'attente, la clôture

Deux personnages parlent tout seuls. De cette mère, de ce veuf, on entend la voix sourde, la parole rythmée tantôt par la peur, tantôt par l'angoisse de la solitude, tantôt par la fureur des passions. L'Attente : une femme âgée, se prenant elle-même au jeu, feint, comme chaque soir, d'attendre pour le dîner le retour de son fils, mort d'un accident de moto il y a des années. Divorcée, elle a la nostalgie de ce temps où elle vivait seule avec lui, étrangement complice de ses amours et, à la fois, jalouse des filles qui risquaient de lui enlever le jeune homme. Nullement "mère abusive" pourtant, mais toujours coquette et féminine, ce sont des confidences sur sa propre vie de femme qui, par bribes, si insolites que soient ces rapports avec le fils perdu, se mêlent aux souvenirs de leur vie à deux, que rien, depuis, n'est venu combler. La Clôture, second volet du même drame de la nostalgie amoureuse, fait parler un vieil homme dont l'épouse, Marie, est morte d'un cancer. Inconsolable, il s'est barricadé chez lui au milieu de ses souvenirs. S'il craint d'être agressé par d'éventuels assassins du genre de Landru ou Weidmann qu'il évoque avec terreur, c'est que la pire agression est pour lui le souvenir d'un rayonnant bonheur : la disparition de l'être cher l'en exclut désormais pour toujours. L'écriture précise et réservée de Jacques Borel, prix Goncourt 1965 pour L'Adoration, premier volet d'une oeuvre autobiographique, suivi en 1970 par Le Retour et en 1973 par La Dépossession, poignante relation du long internement de la mère, fait admirablement adhérer chaque lecteur à ces deux confidences où nous risquons tous de nous reconnaître.

10/1989

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Musique, danse

Gustav Mahler

Lors de sa publication en 1979, le premier tome du Gustav Mahler d'Henry-Louis de La Grange fit sensation. Le compositeur du Chant de la Terre sortait à peine d'un purgatoire qui, en France, s'apparentait à une ignorance quasi absolue ; deux autres tomes, plus volumineux encore, en 1983 et 1984, achevaient cette révélation d'une œuvre extraordinaire, d'un génie de la musique à la vie captivante et pathétique, dont les immenses symphonies allaient rapidement entrer au répertoire de tous les orchestres symphoniques du monde. Destin étonnant d'un créateur qui souhaitait que son œuvre reflète " la création tout entière " et que lui-même devienne " un instrument dont joue l'univers ". Le succès de cette biographie rendait nécessaire une nouvelle étape. Les trois mille huit cents pages de l'édition originale ne pouvaient convenir à tous les nouveaux adeptes de Mahler et la nécessité se faisait sentir d'une édition plus brève et synthétique, mais nullement schématique, où l'on retrouvera l'essentiel de l'ouvrage. En même temps que le parcours magnifique d'un musicien, issu d'un obscur village de Bohême, qui deviendra le chef de l'Orchestre philharmonique de New York, ce livre retrace une page d'histoire, celle de la musique à l'orée du XXe siècle en Europe centrale et surtout à Vienne. En une décennie de direction à l'Opéra, Mahler suscite enthousiasme et controverses passionnées. Son union avec Alma Schindler et les drames de sa vie familiale contribuent à sa célébrité. Par son œuvre qui s'enracine dans le romantisme finissant, et ouvre les voies d'un langage nouveau, aussi bien que par son rayonnement personnel, il est une figure majeure de Vienne, creuset d'une mutation des sensibilités artistiques et intellectuelles qui nous fascine encore.

09/2007