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Economie

Les techniques de gestion du risque d'intérêt

Le risque d'intérêt est devenu un sujet de préoccupation omniprésent dès l'instant où les changements intervenus dans les politiques monétaires des principaux pays industrialisés dans le courant de la décennie 1970 ont entraîné à la fois une hausse et une instabilité beaucoup plus marquées dans le niveau général des taux. Dans le même temps, nombre d'innovations financières ont permis peu à peu de faire à cette aggravation sensible du risque d'intérêt, tandis que l'analyse des stratégies de placements en titres à revenu fixé s'est beaucoup plus largement développée que par le passé. Il en a été d'autant plus ainsi que le contexte général a favorisé le phénomène de titrisation, c'est-à-dire le recours à l'émission de titres à revenus fixes de diverses échéances. " Les techniques de contrôle du risque d'intérêt " vise à présenter une synthèse des principales innovations financières destinées à la gestion des risques spécifiques aux portefeuilles de créance. A cette fin, le concept de duration ou durée au sens de Macaulay et ses diverses extensions (en particulier le concept de convexité) s'avèrent être des instruments d'analyse commodes, l'accent étant mis ici sur l'approche par un vecteur de durations. L'examen de ces concepts est précédé d'un rappel des problèmes posés par la mesure du rendement des créances et des théories traditionnelles relatives à la structure des taux en fonction de l'échéance. L'étude des stratégies d'immunisation tant passive qu'active permet de faire ressortir d'emblée certaines potentialités offertes par le concept de duration. Une place prépondérante est alors réservée aux marchés à terme d'instruments financiers et aux marchés d'option qui leur sont associés, l'accent étant mis sur les contrats à terme de taux d'intérêt. Cet examen débouche, entre autres, sur l'application aux titres à revenus fixes des stratégies d'assurance de portefeuille. Cependant, d'autres innovations financières telles les accords sur taux d'intérêt futurs, les échanges de taux d'intérêt, etc., sont également analysés. Un chapitre final consacré à la gestion des actifs et des engagements par les intermédiaires financiers permet de faire ressortir le jeu simultané de toutes les techniques évoquées. La place réservée au concept de duration dans la récente directive européenne sur l'adéquation des fonds des entreprises d'investissement et des établissements de crédit témoigne de l'influence exercée par les recherches théoriques sur la pratique.

01/1993

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Bourgogne

De Bacchus à Vénus, biodynamie dans les climats de Bourgogne

Pour l'épicurien sensible à ses passions qui adore voyager, manger, photographier, boire (euh déguster), Bacchus guide souvent ses échappées. Plus rarement celui-ci s'attache les charmes de Vénus. Pour cette escapade bourguignonne, j'ai tenu à ces deux entités que beaucoup décrieraient sur une enquête ethno-photographique circonspecte. Deux caractères souvent assignés à déraisonner les hommes, leur ôtant pudeur, droiture et mystères. M'engagerais-je alors dans cette Bourgogne, comme Bernard Pivot avant moi, en honorant Bacchus avec modération puis Vénus jusqu'à plus soif ? Mais était-ce bien cette Vénus que tous, de Joigny a Fleurie, vantaient les louanges ? Etait-ce bien cette Vénus qui, associé à la Lune, à Mercure, à Mars, à Jupiter, à Saturne, équilibrait des cycles sans apparemment corrompre les vignerons ? Etait-ce bien cette même Vénus finalement plus naturaliste que séductrice enflammée ? Cette Vénus qui unit le feu mâle à l'eau femelle, d'où résulte la vie ? Le ciel ma souri. Les cieux de ceux qui respectent la Terre et leurs concitoyens. Toujours en mouvement, d'humeur vagabonde, esprit ouvert, humaniste, cueilleur d'images et de verbes, j'ai ramassé da paroles tombées des bouches, j'ai écouté des gens de toutes les couleurs et j'ai raconté ce qui m'était offert et qui poussait dans mon jardin, la Terre. La séduction naît des rencontres. Des rencontres avec des personnage amoureux de la vie, et pas seulement de la leur. Des personnages amoureux du vivant et fiers de partager la prolificité de leur art. Fiers de travailler sainement le jardin de nos enfants, fiers de lever les yeux pour regarder la lune dans le ciel et non entre ses inter-rangs incultes, triste symphonie inachevée sans anse ni achillée. Ce recueil trouve sa source ici, dans cette soif de rencontre et de partage. Un recueil à deux écritures. Pendant que certains calligraphient des lignes qu'ils appellent sillons ou rang et besognent à l'équilibre de leurs oeuvres, peut-être plus musiciens qu'orfèvres des conjugaisons, ils alignent blanches et noires sur des portées éphémères et composent des accords savants. Pendant que l'artiste des ombres et des lumières profile des émotions en tentant tant bien que mal de grammairer cette dimension dynamique invraisemblable sur des 150 g couché mat. Deux écritures, trois dimensions, quatre éléments, cinq branches, six directions dans l'espace, sept astres et combien de mains humbles, vigoureuses et rompues à leurs climats.

10/2021

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Thrillers

Aveuglément

Un polar littéraire sans excès de violence, rédigé avec un talent d'écrivaine accomplie, qui nous parle de relations familiales toxiques, d'amour excessivement possessif, avec des personnages qui doivent réinventer leur vie après avoir choisi de disparaître ou frôlé la mort. Tendu, émouvant, sensible, captivant. " Il avait pourtant l'impression qu'il était parvenu à s'apaiser. A occulter ce passé. Ce passé qu'il s'apprête à réveiller, au risque de transformer ce monde englouti en terre brûlée. " Depuis sa dernière affaire au cours de laquelle il a été gravement blessé et a échappé de peu à la mort, l'ex-commissaire Bruno Schneider ne retrouve pas son aplomb ni l'énergie sereine qu'est censée procurer une santé désormais recouvrée. C'est pour cela qu'il accepte enfin de partir quelques jours en vacances avec Carla, sa femme, qui lui en a presque intimé l'ordre. Il essaie vainement de se distraire mais ne parvient pas totalement à décrocher, surtout quand il commence à sentir que quelque chose d'anormal se trame autour de lui. Son ex-collègue Sophie Costa ne peut bientôt plus lui cacher la vérité : une disparition très inquiétante a été signalée. Est-ce lié au retour en ville d'un individu que personne n'attendait ? Cet homme, c'est Marco. Sept ans auparavant, il a été déclaré mort, noyé dans le lac. Son corps est resté prisonnier des eaux, mais ses affaires sur la plage ont suffi à établir les causes de son décès. Il a laissé derrière lui un fils de trois ans et une veuve inconsolable. Alors pourquoi revient-il aujourd'hui ? Quelle menace représente-t-il pour ceux qui sont liés à lui ? Le jour de son arrivée, Marco, angoissé à l'idée de se retrouver sur les lieux de son ancienne vie, bouscule maladroitement un aveugle. Il s'appelle José et lui aussi essaie de refaire surface dans la ville qu'il connaît depuis toujours mais ne peut maintenant plus voir, un AVC l'ayant privé de sa vue. Se doutent-ils qu'ils sont dès lors tous deux pris dans un engrenage qui va lier à jamais leur destin ? Laurence Voïta a reçu le prix du Polar romand en 2021 pour l'un de ses précédents romans : Au point 1230.

06/2023

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Récits de mer

Voyages en mers françaises

" J'ai choisi d'entreprendre un grand voyage sur la France des mers. En arpenteur vagabond, j'ai voulu, par les mots et les images, prendre le targe et partir à la découverte de ces territoires souvent lointains, chargés d'histoire parfois contrariée, habités ou déserts, battus par les vents, les marées, les cyclones et les ouragans, brûlés par le Soleil et le sel. Mais aussi explorer en route le plus proche littoral métropolitain, ses ports et cités, ses estuaires et ses phares, ses deltas, lagunes, plages, dunes ou falaises, ses innombrables îles, autant de lieux qui m'ont donné, enfant, le goût de la navigation et des mers agitées. Parti de l'îlot Clipperton, filant vers la Polynésie française et Wallis-et-Futuna puis jusqu'à la Nouvele-Calédonie. je me suis rendu en Terre-Adélie, en Antarctique, puis aventuré vers les autres Terres australes et antarctiques françaises, les Kerguelen et Crozet, les îles Saint-Paul et Amsterdam, les îles Eparses, les Glorieuses et Tromelin. De là, j'étais à un jet d'éponge de mer de La Réunion et de Mayotte. Tel est le voyage que je souhaite partager, un périple jusqu'en Guyane, Guadeloupe, Martinique et autres Antiles françaises, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Arctique, au Spitzberg comme à Sainte-Hélène ou à Guernesey... Tout au long de cette circumnavigation, j'ai été chaviré par la beauté de ces paysages sur lesquels le Soleil ne se couche jamais. La France est bel et bien un archipel, le plus grand au monde. J'ai découvert un univers, outre-mer, fascinant, riche d'une extraordinaire faune et flore au coeur d'aires marines protégées. Mais également marqué des cicatrices ouvertes du changement climatique, de la pollution, de la surpêche et de la pêche inégale, de l'élévation du niveau des mers, de l'acidification des océans et de la perte d'oxygénation. Autant de menaces toujours plus dramatiques à l'encontre de la biodiversité. Ce voyage unique et sensible dans une France des mers souvent méconnue m'a rappelé la prophétie de Richelieu : " Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu'ils ont ignorée. " Et la responsabilité qui est plus que jamais la nôtre, grand prince ou humble marin pécheur, mélanésien, antillais ou breton : prendre soin de sa mer, de sa planète, c'est prendre soin de soi" Olivier Poivre d'Arvor.

01/2022

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Psychologie, psychanalyse

Un muet dans la langue

Le muet, c'est d'abord le poète. Ce livre est né de l'étonnement provoqué par une pensée poétique d'André Du Bouchet :»[...] invariablement je suis dans la langue le muet». Le poète est le muet qui habite la langue et qui la fait parler. Il combat avec les mots, il veut qu'ils saisissent l'inatteignable, ce monde enseveli dans sa mémoire qui n'appartient pas au langage et dont seule la «langue étrangère» qui écrit les beaux livres (Marcel Proust) est capable, dans les moments rares de l'émotion poétique, d'appréhender quelques signes pour les faire entendre et voir. Le muet, c'est l'infans, immergé depuis sa naissance dans un bain de paroles qu'il ne peut pas comprendre. Il est l'enfant primitif, l'enfant disparu et présent qui nous habite, l'enfant muet qui sans cesse fait parler de lui. Il surgit des traces d'expériences vécues, des vivances, de l'éprouvé sensible le plus précoce qui nous a pour toujours marqués et qui n'a jamais été dit. Cette langue muette est celle que l'analysant cherche à traduire en paroles, et que l'analyste tente d'entendre au cours des séances ou lorsqu'il écrit pour essayer de transmettre l'expérience analytique. Elle est la métaphore de ce que le langage ne peut pas rejoindre et qu'il s'efforce obstinément de dire. L'auteur explore les frontières où la parole émerge du silence, où une langue est traduite dans une autre. En suivant le paradigme de la pensée freudienne, qui n'a pas cessé de confronter la psychanalyse avec les ouvres des grands écrivains, il essaye d'entendre dans la parole poétique et dans la parole dite en séance, au-delà de leurs radicales différences, ce que l'une et l'autre révèlent de la relation fondamentale que l'homme entretient avec le langage. L'infans est un polyglotte qui peut apprendre n'importe quelle langue. On fait souvent l'éloge du plurilinguisme. L'auteur rappelle que le polyglotte est souvent un exilé dans toutes les langues. Lui-même bilingue, il nous invite à entendre l'enfant étranger qui habite dans une langue natale, celle de la poésie, celle de l'enfance, celle qu'on cherche à retrouver dans l'expérience de la psychanalyse.

10/2009

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Droit

Rendre (la) justice

Rendre (la) Justice Sous la direction de Michel Wieviorka Aspiration puissante, la justice s'incarne dans des institutions et constitue une catégorie décisive du débat politique. La demande de justice se développe à partir d'un sentiment parfois profond d'injustice. Le lien entre les inégalités et le sentiment d'injustice est complexe. Certaines inégalités semblent justes ou acceptables, d'autres profondément injustes et intolérables. Que doit ce lien, en particulier, au renforcement des inégalités sociales, à la décomposition du lien social et politique, à la corruption, aux " affaires ", aux dysfonctionnements de notre système fiscal ? Plus généralement, sur quoi fonder l'opposition du juste et de l'injuste ? La philosophie morale, politique ou juridique peut-elle nous éclairer ? Et dès lors, quelle place accorder au droit et à la loi dans la définition de ce qui est juste et injuste ? La justice devrait être accessible à chacun, et fonctionner dans le sens de l'intérêt général. Mais n'est-elle pas une justice de classe ? Est-elle bien conforme au principe de l'égalité républicaine ? Une évolution sensible fait que la justice s'intéresse aux victimes, et pas seulement à l'ordre et à la société toute entière, que le crime ou la délinquance mettent en cause ou affaiblissent. Mais à reconnaître les torts subis par les victimes et leurs proches, ne s'interdit-on pas l'apaisement, ne risque-t-on pas d'ouvrir des plaies et de susciter de nouvelles et douloureuses difficultés ? Nos conceptions de la justice et de la peine ont évolué depuis les Lumières et la Révolution. L'expérience pionnière de la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud a introduit le thème du pardon et la présence des victimes dans le processus où se rend la justice. La justice réparatrice se développe, parfois très critiquée. La médiation également. Par ailleurs, depuis Nuremberg, la justice s'élève au niveau supranational, pour sanctionner des crimes contre l'humanité au risque d'être accusée de n'être que la justice des vainqueurs. Le droit d'ingérence peut-il être supérieur à celui des Etats ? A travers différents éclairages et points de vue de spécialistes et d'universitaires, le livre présente les fondements et les enjeux nombreux et sans cesse renouvelés de la question de la Justice. Un panorama stimulant sur une question d'une brûlante actualité.

06/2013

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Musique, danse

NEW ORLEANS SUR SEINE. Histoire du jazz en France

Ce livre retrace le parcours étonnant d'une musique apparemment étrangère à nos traditions artistiques mais qui, en l'espace de quelques décennies, s'est enracinée profondément dans le paysage culturel français et est passée du statut de musique populaire méprisée à celui d'art à la légitimité aujourd'hui incontestée. L'histoire commence en 1917 avec l'arrivée des troupes américaines et avec les premières revues de music-hall qui suscitent l'engouement d'un public sensible à la nouveauté rythmique. Mais il faut attendre les années trente et l'action décisive d'un noyau d'amateurs puristes emmenés par Hugues Panassié et Charles Delaunay pour que le jazz commence à être reconnu comme un art véritable, distinct de la musique de variété. Un travail en profondeur est alors mené, visant à faire connaître, comprendre et diffuser cette musique qui fascine un public grandissant : un réseau associatif couvrant l'ensemble du territoire se structure peu à peu ; des tournées sont organisées (Louis Armstrong, Duke Ellington, Dizzy Gillespie...), tandis que les amateurs devenus entrepreneurs de spectacles fondent les premiers festivals et salons du jazz au monde ; des compagnies de disques voient le jour et peu à peu, les médias ouvrent leurs colonnes, leurs antennes et leurs écrans à une nouvelle musique défendue âprement par des critiques batailleurs et dont les rencontres avec d'autres modes d'expression tels que la littérature, le cinéma ou la peinture manifestent la fécondité artistique. Pionnière dans la reconnaissance du jazz, la France devient une terre d'accueil pour de nombreux musiciens qui viennent s'y établir : Sidney Bechet, Kenny Clarke, Mezz Mezzrow, Bill Coleman et bien d'autres. A leur contact se forment des artistes français qui, après les précurseurs Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, apparaissent en nombre dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale : avec Martial Solal, Barney Wilen, André Hodeir, Michel Portal, Daniel Humair, Didier Lockwood ou Michel Petrucciani, chaque décennie aura vu des talents s'imposer de plus en plus nombreux sur la scène internationale et conquérir les faveurs du public, témoignant d'une installation dans le paysage culturel français qui connaît son point d'orgue en 1986 avec la création de l'Orchestre national de jazz. Premier de cette importance jamais écrit sur le sujet, l'ouvrage est enrichi de nombreux documents iconographiques inédits.

04/1999

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Critique littéraire

Correspondance 1944-1968

Rares sont les correspondances inscrites au carrefour des sphères artistique, littéraire et éditoriale. Les plus de six cents lettres qu'ont échangées, de 1944 à 1968, Jean Dubuffet et Jean Paulhan, outre qu'elles étonnent et réjouissent par la richesse, la vigueur et l'intérêt jamais démenti de leurs propos, font à ce titre figures d'exception par l'étendue du champ qu'elles embrassent jusqu'à faire d'elles un remarquable panorama saisi sur le vif de la vie intellectuelle, politique et culturelle de l'immédiat après-guerre. Cette singularité, elles la doivent d'abord à l'identité des deux correspondants. D'un côté, l'un des artistes les plus importants et controversés de la seconde moitié du XXe siècle, peintre, dessinateur, graveur, sculpteur, architecte, homme de théâtre, écrivain, musicien ; de l'autre, un écrivain, essayiste, critique d'art, éditeur, directeur de La NRF, la plus importante revue littéraire de la première moitié du XXe siècle. Si la qualité d'une correspondance tient d'abord à celle de ses auteurs, on conviendra que l'on est ici assuré d'en lire une de tout premier plan. Mais pour échapper au simple statut d'archives, fussent-elles de première main, encore faut-il qu'une écriture vienne sans cesse délivrer l'échange de son seul avenir de document. Or Paulhan et Dubuffet sont tous deux de redoutables et prolixes épistoliers. Si chaque lettre est écrite dans le souci de son destinataire, elle l'est donc aussi dans le souci des moyens dont elle use, de la langue et du style - de sorte qu'elle déborde le cadre de l'échange où elle est inévitablement prise pour offrir à chacun un plaisir de lecture qui, sur une période de plus de vingt ans, n'est jamais trahi. L'amateur aura ainsi celui de découvrir les bonheurs d'écriture de Dubuffet ; le curieux aura accès à une source précieuse d'informations sur l'invention de l'Art Brut, la création des Cahiers de la Pléiade, la genèse des textes et des œuvres de jean Dubuffet ; le connaisseur sera surpris par l'étendue et la profondeur de champ du tableau de la vie intellectuelle parisienne. Amateur, curieux ou connaisseur, le lecteur sera en tout cas sensible à une relation passionnelle et conflictuelle, à un rapport de force subtil où la sincérité et la violence du sentiment n'excluent pas le jeu des intérêts.

11/2003

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Critique littéraire

L'appropriation. L'interprétation de l'altérité et l'inscription du soi

Premier volume de sémiotique consacré à la notion d'appropriation, ce recueil d'articles relève d'un projet unitaire visant à explorer les tensions entre les parcours d'appropriation des patrimoines linguistiques et textuels, les marques d'appropriation qu'on projette sur l'environnement culturel et la recherche de se rendre "propre" à ce dernier afin de respecter l'identité des objets et les témoignages des sujets. Ainsi, l'appropriation peut nous révéler les contradictions entre introjection de l'héritage culturel et sa mise à distance critique, entre les risques d'abuser et les soucis de respecter l'altérité. De telles contradictions reçoivent à la fois des solutions imparfaites selon les époques et les cultures (des incorporations ou des thésaurisations) et des formats temporels spécifiques visant à décaler ou à accélérer l'assimilation (du caractère progressif de la familiarisation à l'irruption ponctuelle de l'expropriation). L'appropriation trouve an ancrage spécifique dans les sciences du langage : du parcours d'interprétation jusqu'à la traduction, de l'apprentissage des langues à la créativité discursive, des formes polyphoniques de l'énonciation au plagiat. Le lecteur pourra trouver plusieurs réseaux de questions qui traversent de manière souterraine ou explicite tous les articles : (1) l'imbrication entre interprétation et appropriation qui affecte épistémologiquement ou méthodologiquement l'approche des textes et des supports (S. Badir, B. Bachimont, P. Sadoulet) ; (2) les dynamiques culturelles qui traitent nécessairement les valeurs à travers des processus de transpositions sémiotiques (J. Bonaccorsi, O. Le Citent, N. Simon-Péron) ; (3) l'analyse de ce qui est propre à l'appropriation en tant que classe de pratiques et de ce dont l'appropriation hérite à partir d'une conceptualisation du propre (D. Bertrand. J.-F. Bordron, M. Colas-Blaise) ; (4) la dimension collective de l'appropriation qui demande une surveillance critique et un accompagnement vers des formes de réappropriation (M. Deni, F. Provenzano, J.Thiburce) ; (5) La dimension polémologique de l'appropriation, où les tentations d'homologation culturelle trouvent des réponses qui visent soit la reconstruction d'une tradition alternative, soit l'exercice éthique d'une émancipation individuelle (J. Aldama, P.Basso Fossali, N. Issa) ; (6) les formes de réappropriation qui pénètrent les identités des sujets et des objets concernées.. au point de garantir le passage d'un dispositif à l'expérience sensible ou d'un statut culturel à une forme de consommation (A. Beyaert-Geslin, J. Fontanille, A. Moutat).

01/2019

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Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 3

Ce volume contient Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière et près de trois cents pages d'Esquisses relatives à ces deux textes. Annonçant en 1920 la publication du Côté de Guermantes au critique du Temps, Proust écrivait : "C'est encore un livre "convenable". Après celui-là, cela va se gâter sans qu'il y ait de ma faute. Mes personnages ne tournent pas bien ; je suis obligé de les suivre là où me mène leur défaut ou leur vice aggravé." De fait, Sodome et Gomorrhe ne passa pas pour un livre "convenable". Mais au-delà du scandale, sa réussite repose sur sa structure : comme souvent dans A la recherche du temps perdu, deux côtés opposés, en apparence incompatibles, vont se rejoindre, puis se confondre. Les Esquisses présentées dans ce volume montrent comment le violoniste Morel devint peu à peu un double d'Albertine. Sous l'égide de Baudelaire - qui fut fasciné par les lesbiennes et dont Proust ne doutait pas qu'il eût pratiqué l'homosexualité - et en contradiction avec le vers de Vigny - "La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome" - sur quoi s'ouvre le volume, ces deux personnages relient les deux côtés et confèrent ainsi à la vision proustienne de l'inversion toute son originalité. Sodome et Gomorrhe commence par une révélation. La Prisonnière est la quête d'un impossible bonheur, d'une illusoire sécurité, d'un savoir toujours fuyant. Albertine est prisonnière du narrateur, mais non pas son secret. Le récit se fait l'écho de l'ambiguïté de la relation de Proust à la connaissance. On n'aime jamais que ce qu'on ne possède pas, et le besoin du mystère vient se heurter à celui de la sécurité : entre crainte et désir du réel, entre curiosité et habitude, se joue devant nous la tragicomédie d'un couple qui n'existe sans doute que par ces tierces personnes, aussi nécessaires que dangereuses, dont la présence n'est jamais aussi sensible que lorsqu'elles sont ailleurs. La Prisonnière, texte publié posthume et ici entièrement réétabli, est le lieu d'une quête jamais achevée de la vérité ; c'est également celui du rougeoyant Septuor de Vinteuil qui offrira cette leçon grosse de promesses : l'art n'est peut-être pas aussi vain et irréel que la vie.

11/1988

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Critique littéraire

Europe N° 1080, avril 2019 : Jean Starobinski, Jean-Pierre Richard

Médecin psychiatre, musicien, homme de vaste culture et d'érudition impeccable, Jean Slarobinski est, dans son indéniable singularité, une des figures majeures de la critique de notre temps. Une extrême rigueur et une extrême liberté caractérisent à la fois ce contemporain capital. Clarté et profondeur vont l'amble chez lui et le signalent, en notre XXIe siècle, comme un homme des Lumières. Qu'il analyse les oeuvres de Rousseau ou de Diderot, la peinture de Tiepolo ou la musique de Mozart, les écrits de Montaigne ou de Benjamin Constant, mais tout aussi bien ceux de Jaccottet, de Bonnefoy ou de Celan, il privilégie une lecture qui, selon ses propres termes, "s'efforce simplement de déceler ladre ou le désordre interne des textes qu'elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l'écrivain s'organise". Tout en s'imposant à lui-même, et en attendant du lecteur d'avoir "la mémoire des contextes". Il faut le suivre dans ses analyses subtiles, ses aperçus ingénieux, ses approches parfois paradoxales. Se laisser gagner par cette ampleur, par cette hauteur de vue qui le caractérisent. Accepter d'être surpris et charmé par cette oeuvre dont son ami Yves Bonnefoy avait jadis trouvé le mot juste pour la définir : l'allégresse. Dès 1954, avec la publication de son premier livre, Littérature et sensation, Jean-Pierre Richard imposait une approche tout à fait nouvelle et originale dans le champ de la trinque littéraire. L'ouvrage fit d'emblée salué par Roland Barthes, qui voyait en lui "un livre heureux, c'est-à-dire brillant, juste, chaleureux et utile". Rehaussée par l'éclat d'un style d'une parfaite élégance, la critique se fait rapport sensible et sensuel à la littérature, aux textes, aux mots. Jean-Pierre Richard porte sur les ouvrages qu'il étudie un regard plein d'une empathie qui n'entrave jamais l'analyse, mais au contraire la suscite et la nourrit. Le critique se fait promeneur, herboriste ou explorateur. Il parcourt les oeuvres de Chateaubriand ou de Stendhal, de Mallarmé ou de Jacques Dupin, de Proust ou de Pierre Michon, de Reverdy ou de Pascal Quignard, tous sens aux aguets, attentif aux couleurs, aux odeurs, aux sonorités, à tout ce qui constitue leur atmosphère propre, traquant jusque dans le moindre détail ce qui les rend uniques et par conséquent précieuses.

04/2019

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Musique, danse

Jean-Louis Florentz et l'orgue. Tome 2, Une tétralogie pour l'orgue

L’orgue est, pour le compositeur français Jean-Louis Florentz (1947-2004), l’instrument privilégié à partir duquel un univers musical parmi les plus originaux de l’ère post-Messiaen a pu voir le jour. Les quatre œuvres qu’il destine à cet instrument jalonnent sa production symphonique et chorale comme autant de repères placés au cœur d’un œuvre dont la densité musicale n’a d’égale que la complexité sémantique. L’art de Jean-Louis Florentz est un creuset où trois mondes s’interpénètrent (la composition musicale, les sciences de la nature et le merveilleux) au sein d’une culture bicéphale (occidentale et africaine) en vue d’un objectif unique : la spiritualité. L’œuvre est, chez Jean-Louis Florentz, chargée au maximum. Images fortes, souvenirs d’impressions puissantes et d’expériences humaines vécues lors de ses voyages, accueil au sein d’un style très personnel de musiques extra-européennes et de sons d’origine animale, sens multiples superposés, structuration symbolique complexe ainsi que tout un imaginaire teinté de merveilleux venant enrichir une déjà riche expérience sensible sont comme comprimés au sein de l’œuvre, lui donnant une consistance la plus forte possible. Le premier volume, L’univers florentzien, explore les divers aspects d’une pensée complexe?: le rapport à l’orgue, l’expérience acquise lors des voyages d’études, l’intérêt pour l’acoustique animale, le rapport au religieux, les fondements du langage modal. Les procédés signifiants réunis par le compositeur sous l’expression poésie de « cire et or » sont détaillés et replacés dans leurs contextes respectifs. Enfin, un parcours de l’œuvre entier de Jean-Louis Florentz est brossé à partir de la production pour orgue, dévoilant ainsi un portrait de l’un des compositeurs les plus attachants de la fin du XXe?siècle. Le second volume, Une tétralogie pour l’orgue, analyse en profondeur chacune des quatre œuvres majeures que Jean-Louis Florentz a destinées à l’instrument à tuyaux?: Laudes (1985), Debout sur le soleil (1991), La Croix du Sud (2000) et le Prélude de L’Enfant noir (2002). Analyse musicale et herméneutique se conjuguent pour faire apparaître, au-delà de la cohérence extraordinaire de chaque œuvre, une relation entre le son et le sens que Jean-Louis Florentz place au cœur de son travail.

08/2018

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Musique, danse

Jean-Louis Florentz et l'orgue. Essai analytique et exégétique : L'univers florentzien et Une tétralogie pour l'orgue

L'orgue est, pour le compositeur français Jean-Louis Florentz (1947-2004), l'instrument privilégié à partir duquel un univers musical parmi les plus originaux de l'ère post-Messiaen a pu voir le jour. Les quatre oeuvres qu'il destine à cet instrument jalonnent sa production symphonique et chorale comme autant de repères placés au coeur d'un oeuvre dont la densité musicale n'a d'égale que la complexité sémantique. L'art de Jean-Louis Florentz est un creuset où trois mondes s'interpénètrent (la composition musicale, les sciences de la nature et le merveilleux) au sein d'une culture bicéphale (occidentale et africaine) en vue d'un objectif unique : la spiritualité. L'oeuvre est, chez Jean-Louis Florentz, chargée au maximum. Images fortes, souvenirs d'impressions puissantes et d'expériences humaines vécues lors de ses voyages, accueil au sein d'un style très personnel de musiques extra-européennes et de sons d'origine animale, sens multiples superposés, structuration symbolique complexe ainsi que tout un imaginaire teinté de merveilleux venant enrichir une déjà riche expérience sensible sont comme comprimés au sein de l'oeuvre, lui donnant une consistance la plus forte possible. Le premier volume, L'univers florentzien, explore les divers aspects d'une pensée complexe : le rapport à l'orgue, l'expérience acquise lors des voyages d'études, l'intérêt pour l'acoustique animale, le rapport au religieux, les fondements du langage modal. Les procédés signifiants réunis par le compositeur sous l'expression poésie de "cire et or" sont détaillés et replacés dans leurs contextes respectifs. Enfin, un parcours de l'oeuvre entier de Jean-Louis Florentz est brossé à partir de la production pour orgue, dévoilant ainsi un portrait de l'un des compositeurs les plus attachants de la fin du XXe?siècle. Le second volume, Une tétralogie pour l'orgue, analyse en profondeur chacune des quatre oeuvres majeures que Jean-Louis Florentz a destinées à l'instrument à tuyaux : Laudes (1985), Debout sur le soleil (1991), La Croix du Sud (2000) et le Prélude de L'Enfant noir (2002). Analyse musicale et herméneutique se conjuguent pour faire apparaître, au-delà de la cohérence extraordinaire de chaque oeuvre, une relation entre le son et le sens que Jean-Louis Florentz place au coeur de son travail.

08/2018

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12 ans et +

Les étoiles ensevelies

« Mieux qu'une "belle histoire", un livre vrai. » L'Humanité « Une très belle et très touchante histoire pleine de rêve et de poésie. » Télérama « Un "classique" de la littérature dite pour la jeunesse, […] qui a permis, depuis deux décennies, à des enfants immigrés de se sentir parfois mieux intégrés dans leur école ou leur collège. » La Liberté de l'Est Ayant perdu ses illusions en quittant l'Espagne pour travailler en Italie, Antonio Jover décide de rentrer chez lui, en Andalousie. À la frontière, lors de son passage en France, ses papiers lui sont dérobés. Presque sans argent, tenu d'éviter les contrôles policiers, Antonio doit se déplacer à pied et seulement à la nuit tombée. Un soir, sa route croise celle de Ludo, un jeune garçon de neuf ans qui a quitté sa maison depuis la veille sans prévenir personne. Antonio fuit son passé, Ludo cherche son avenir. Ces deux êtres vont se lier d'amitié, en espérant trouver cette fameuse étoile tombée du ciel qui exaucerait tous les vœux. À partir de 10 ans. « Une œuvre pudique et sensible qui a le mérite de traiter un sujet actuel, celui des travailleurs émigrés. » Télé 7 Jours, à propos de l'adaptation télévisée des Étoiles ensevelies. « Un roman plein de rudes sensibilités et de réalisme. » L'Est Républicain « La description de la situation en France des travailleurs étrangers est sans concession. » Le Monde « Les problèmes sociaux abordés d'une manière accessible au jeune public. » Télérama « Un récit remarquable. » L'Éclair des Pyrénées « Une belle histoire. » La Croix « Un des meilleurs spécialistes de la littérature pour adolescents. » France Soir « Un roman qui confirme, si besoin était, le grand talent de Pierre Pelot. » Loisirs Jeunes « Une œuvre particulièrement émouvante qui pourrait bien devenir un classique de la littérature pour enfants. » L'École des parents « Les rêves de ces deux êtres les réunissent pour quelques journées, quelques nuits, le souffle de l'amitié dû au talent d'un grand auteur ne peut que toucher et émouvoir le lecteur. » La Haute Marne Libérée « Une histoire qui marque point par point les réalités quotidiennes. » L'Est Républicain « L'homme et l'enfant sont merveilleusement campés : la rudesse tendre de l'un, la naïveté de l'autre, et l'auteur emploie une belle langue, sobre et colorée. » Livres Jeunes Aujourd'hui Adapté pour la télévision en 1974, par Pierre Cardinal.

02/2017

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Littérature anglo-saxonne

Sidérations

L'auteur de l'Arbre-Monde revient avec un roman magistral, qui questionne notre place dans l'Univers. "On y entre curieux, on en ressort bouleversé". Le Figaro Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astro-biologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu'il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni. Pour l'apaiser, ce dernier l'emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l'origine de la vie. Le retour à la " réalité " est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l'école à la suite d'une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner. Au mal-être et à la singularité de l'enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d'un roman de science- fiction. Par le biais de l'intelligence artificielle, Robin va s'entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions. Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants. Mettant en scène un père et son fils dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, Richard Powers signe un roman magistral, brillant d'intelligence et d'une rare force émotionnelle, questionnant notre place dans l'univers et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant. " On y entre curieux, on en ressort bouleversé. " Le Figaro " Immensément romanesque, radicalement original. " Les Inrocks " Un grand roman signé par l'un des écrivains que j'admire le plus aujourd'hui. " François Busnel, La Grande Librairie " Un émouvant roman écologiste et humaniste. Une fiction où l'intelligence et l'émotion s'unissent. " Télérama " Virtuose. Le lecteur retrouvera dans Sidérations la puissance visionnaire et l'imagination " sidérante " de l'auteur de l'Arbre-Monde. " L'Humanité " Magnifique et, bien sûr, sidérant. " Marie-Claire " Un poignant roman sur la fragilité de notre rapport au monde et l'amour paternel. Aussi brillant que touchant. " Ouest France " Un Petit prince du réchauffement climatique. " Philosophie Magazine " La gradation de l'intrigue est plus que bouleversante, et bien téméraire qui jurerait ne pas avoir versé quelques larmes. " Sud-Ouest Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Yves Pellegrin

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Fantasy

Le feu du Royaume

René-Samir mesure près de deux mètres mais il est beaucoup moins grand dans sa tête. Sa seule passion, c'est 'Isa (Jésus en arabe). Après une jeunesse défavorisée et une surprenante conversion, il rêve de devenir prêtre. "Curé racaille dans le neuf trois, c'est choc ! " s'enflamme-t-il. Mais pas si simple. Car malgré une foi aussi fervente que naïve, parfois dangereusement exaltée, René-Samir - qui tient tant à son premier prénom à cause de son récent baptême - est sans cesse recalé pour l'accession aux Ordres Sacrés. Rebuté par les études théologiques, soupçonné de "penchants désordonnés" , déstabilisé par un prêtre psy à la singulière thérapie... tactile, le garçon dépérit dans son séminaire francilien. Pour survivre, il décide alors d'appliquer son plan B : faire raconter sa vie par un écrivain privé, un sexagénaire marginal qui fut prêtre autrefois. Une lumineuse amitié les lie peu à peu tandis qu'ils partagent des goûts communs pour la musique, le cinéma, la gastronomie... et une passion intacte pour leur mystérieux et toujours fascinant "hôte intérieur" que le jeune dépressif appelle avec ferveur 'Isa mon Amour. L'amitié semble pouvoir accomplir des miracles. Mais la menace du terrible Vendredi Noir se précise...

Sans crier gare, quelque part entre La Mecque et le Vatican, ce LIVRE-OVNI intitulé Le feu du Royaume paraît aux Editions du Net le 23 mars 2023 – 1er jour du Ramadan – pour s’achever devant le parvis de N.-D. de Paris, l’avant-veille de Pâques… C’est intrigant, non ? Antinomique ! Et de quel bord est donc ce jeune auteur inconnu ? En tout cas, voilà un cri d’amour fou qui bouleverse, révolte, parfois fait rire aux larmes. Dans une tchatche sublimée par la Foi — une écriture neuve, haletante, pour tout dire incandescente que tout lecteur sensible et non-conformiste n’oubliera pas de sitôt !


R.-S. Helcim NILBEL est un primo-romancier trentenaire. Originaire de Kabylie, il vivote en France depuis une quinzaine d’années, entre petits boulots et rage d’écrire. Depuis qu’il a obtenu sa carte de séjour grâce à un vieil ami qui s’autoproclame « auteur-loser », il s’est fixé deux objectifs : décrocher un emploi d’agent de sécurité en CDI et progresser dans sa maîtrise du français écrit, cette belle langue qu’il a choisi d’honorer et de servir.    

03/2023

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Rwanda

Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018

L'artiste Natacha Nisic a assisté au procès en appel, en 2018 en France, des deux responsables du génocide des Tutsi dans la commune de Kabarondo, au Rwanda. Elle a dessiné et pris des notes lors des séances, saisi les échanges, postures et tensions et émotions. L'historienne Hélène Dumas nous donne des clés de compréhension des enjeux du procès dans un texte autonome. L'artiste Natacha Nisic a assisté au procès en appel, en 2018 en France, des deux responsables du génocide des Tutsi, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, dans la commune de Kabarondo, au Rwanda. Elle a dessiné et pris des notes lors des séances, saisi les échanges, ambiances, postures, comportements, tensions et émotions, et nous le transmet ainsi, sans prétention à l'exhaustivité ou à l'objectivité, dans une incomplétude opératoire. En parcourant ces images écrites, nous sommes à notre tour saisis. Ce procès est crucial par ce qu'il soulève comme enjeux d'histoire, de justice et de mémoire. Nous reproduisons 500 pages de carnets, avec la transcription des notes manuscrites qui offre une autre entrée possible dans l'ouvrage. L'historienne Hélène Dumas, également présente au procès et témoin en tant qu'experte, nous donne des clés de compréhension des enjeux du procès dans un texte autonome d'introduction. Hors du théâtre de la cour d'assises, ses propres notes ainsi que les sources issues des enregistrements tracent un autre chemin. Les carnets, comme restés dans la salle d'audience, en gardent la mémoire en leur âme et conscience. Cette écriture continue et contenue dans ces carnets forment oeuvre. Pour guider le lecteur, Hélène Dumas propose un index des noms, un glossaire et une chronologie. Ce livre s'inscrit donc entre le livre d'artiste et le livre d'histoire et constitue à la fois une interprétation sensible et esthétique et une approche scientifique de ce procès. C'est aussi un document d'histoire puissant : il s'agit d'un livre sur un génocide, sur un procès pour génocide, mais il s'inscrit aussi dans une réflexion sur les procès pour génocide en général. Par le prélèvement de l'artiste, par sa subjectivité, par l'engagement historienne d'Hélène Dumas, ce livre atteint notre sensibilité et nous fait nous questionner : nous avons des clés de lecture de ce génocide qui fait partie d'une histoire globale de la nation française et du monde

06/2023

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Littérature étrangère

Le grand cercle

"Le Grand Cercle", paru à New York en 1933 aux éditions Charles Scribner's Sons, deuxième roman de Conrad Aiken (1889-1973), était jusqu'alors inédit en français. Poète majeur d'une oeuvre considérable, nouvelliste sublime, critique... , également éditeur d'Emilie Dickinson, homme dont la discrétion fut exemplaire, poursuivant la résonance de son temps sans y être esclave, et dont l'influence fut décisive sur des oeuvres telle celle, répétons-le, de Malcolm Lowry qui, de ses propres mots, reconnut en lui "un père spirituel" , Aiken est cependant resté dans l'ombre. Ce roman se compose de quatre grands chapitres évoquant des mouvements musicaux quasi indépendants les uns des autres, notamment le deuxième chapitre, lequel entièrement entre parenthèses, en flash-back, revient sur l'adolescence d'Andy, là où tout se serait joué en effet... Par ailleurs, ce second chapitre n'est pas sans rappeler de par son approche sensible de l'enfance et de l'adolescence sa nouvelle : "Etrange clair de lune". Andy devenu Andrew Cather le Borgne, héros ou plutôt anti-héros moderne, porteur d'une culture classique, est à l'image de l'écrivain lui-même. Les références y sont plus européennes qu'américaines ; Melville, Poe, aux côtés de Shakespeare, Michel-Ange et Dante, comptent parmi les présences d'un univers qui ne craint pas les outrances, les ruptures de temps et de ton. Ajoutons à ces présences, celle de Freud qui lut "Le Grand Cercle" et en fut séduit au point de vouloir rencontrer son auteur. Ecrit dans une période difficile dans la vie de son auteur se considérant, non sans humour, lui-même "posthume" , suite à une tentative de suicide, ce roman peut être considéré comme l'expérience d'une remontée vers un renouveau de la vie calquée sur la déconvenue banale d'un couple : une tromperie. Dans une lettre datée du 24 octobre 1932 à un ami, en fin de la rédaction du Grand cercle, "son fidèle vieux cauchemar" tel qu'il le qualifiait encore dans cette même lettre, Conrad Aiken notait : "On ne change jamais sans un Acte ? Mais les mots sont des actes, les idées sont des actes, les sentiments sont des actes, les attitudes sont des actes ? " Ces questions tangentes, sans réponses, qui se veulent aussi affirmatives, semblent en ce roman côtoyer l'impossible. Un grand cercle se dessine...

10/2017

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Pédagogie

La circulation des modèles théoriques en didactique du français dans les pratiques enseignantes

Normal021falsefalsefalseFRJAX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }Cet ouvrage questionne les pratiques "réputées récurrentes" des enseignants en didactique du français. Il interroge la circulation et la transmission de ces pratiques dans les classes et les modèles didactiques qui permettraient de les décrire. Ce volume interroge la réalité des pratiques d'enseignants afin de comprendre comment ces pratiques peuvent être porteuses d'objets et de savoir-faire enseignés. Plusieurs exemples de ces pratiques (jogging d'écriture, la phrase du jour, le quart d'heure de lecture, la dictée à l'adulte, la lecture-découverte...) sont traités dans cet ouvrage. Ils sont mis en oeuvre dans des dispositifs variés, portent sur différents domaines de la didactique du français langue maternelle et à différents niveaux scolaires, de la maternelle au lycée. Son originalité consiste à porter un regard spécifique sur les pratiques d'enseignants "réputées récurrentes" dans les classes pour interroger les modèles d'intelligibilité sous-jacents qui pourraient en rendre compte. L'ouvrage permet ainsi de traiter une question particulièrement sensible dans l'enseignement et davantage encore pour l'entrée dans le métier. A la recherche de pratiques efficientes, on voit émerger les questions de "bonnes pratiques" , de la formation par le terrain, voire de l'auto-formation, ce qui accentue le rôle de la recherche pour interroger, d'une part la circulation et la transmission de ces pratiques dans les classes et d'autre part les modèles didactiques qui permettraient de les décrire, les analyser. C'est in fine la question de la formation qui se pose : la référence aux modèles est susceptible d'engager la réflexivité des enseignants et l'objectivation de leurs représentations sur ces pratiques.

03/2024

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Littérature anglo-saxonne

Journal d'une femme noire. Edition

"Journal d'une femme noire" de Kathleen Collins réunit 4 nouvelles emblématiques de l'autrice, des lettres, des mini fiction et des extraits de journaux. A travers ses fictions construites sur la relation à l'autre et à l'amour (filial ou pas), Kathleen Collins donne à entendre, avec élégance et sincérité, la vie d'une femme noire américaine dans une société récemment affranchie de ses lois racistes. L'émancipation, la liberté d'être, la conscience de soi en tant qu'individu, la relation à l'autre et à la création traversent ses écrits. Mais se dessinent, en filigrane, les réactions les plus infimes provoquées par une peau noire ou blanche et le poids de l'Histoire sur l'amour entre personnes à la couleur de peau différente. Ces textes ont été écrits, il y a 40 ans, et pourtant ils sont d'une actualité redoutable. On entend James Baldwin dans cette appréhension du racisme mais aussi Peter Farelly avec son film "Greenbook : sur les routes du sud". Le racisme ne s'exprime pas qu'à l'extrême droite, il existe aussi - et peut-être surtout- dés lors qu'un individu est confronté à la différence : chaque groupe de personnes avec des couleurs de peau différentes nourrit les mêmes appréhensions. Cette réalité humaine continue de traverser nos sociétés et alimente bien des discours politiques. Kathleen Collins aborde ce sujet, éminemment politique et intime, avec un style qui se réinvente sans cesse pour le traiter de la manière la plus sensible et la plus vivante qui soit : multiplication des points de vue, second degré, sincérité, technique d'écriture issue du cinéma et des arts des années 60... La poésie et la cinématographie des nouvelles trouvent un écho profond dans les extraits de journaux, les pensées et les lettres. Ce mélange de fiction et non fiction permet d'introduire l'oeuvre de cette autrice majeure au public francophone. Une oeuvre qui raisonne profondément avec les revendications identitaires qui traversent notre société. Nous avons une chance énorme de pouvoir lire Kathleen Collins et peut-être encore plus aujourd'hui où l'on réhabilite le travail des femme dans l'Histoire. En 2021 les Editions du Portrait publierons les nouvelles non publiés en 2020 Kathleen Collins est mise en avant par le Women Prize for fiction 2020.

06/2020

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Revues Poésie

L' ÉTRANGÈRE N°59. Revue de création et d’essai

Nous retrouvons dans ce numéro de L'étrangère des suite poétiques, celle Michael Palmer, poète américain contemporain dont l'importance fait l'objet d'une reconnaissance de plus en plus manifeste, lequel propose une suite chargée d'impressions centrées sur la lumière et ses ombres, déclinées sous ses multiples manifestations. Nous avons sollicité des textes de plusieurs jeunes auteurs(es) afin de rejoindre au plus près ce qui est vécu du monde tel qu'il s'offre de nos jours, pour dire à la fois son éclatement, afin de mieux faire entrer la poésie dans les débats auxquels nous ne pouvons pas nous dérober, laquelle transcende par l'articulation des différentes dimensions expressives sur lesquelles elle se fonde : de Mathieu Nuss à Adèle Nègre et Alexis Audren, de Myette Ronday à Denis Ferdinande et Guillaume Artous-Bouvet, ou encore ces poésies de Fanny Lambert et d'Isabel Guerrero. Cette dernière nous offre des textes qui sont ses toutes premières publications. Les héritages poétiques des uns et des autres, si différents soient-ils, marquent des convergences de sensibilités, une attention àl'époque et les figures sous lesquelles elle se décline. Une attention à l'inscription de la poésie, ou encore, en textes portés par une prose poétique, peut prendre la forme d'une pièce dramatique. C'est ce que nous propose ici Henri-Pierre Jeudy, confronté à la réalité rugueuse de la vie qui est aussi l'exigence de confronter la mort dont la parole ici donne lieu à un dialogue soutenu par cette volonté de vérité. Le volume de clôt avec un essai de Claude Le Manchec consacré au poète André du Bouchet, dans la perspective où celui-ci fut et est resté jusqu'à la fin de sa vie très proche et très sensible autant qu'attentif aux oeuvres d'Ossip Mandelstam comme de Varlam Chalamov, et de bien d'autres. Pierre-Yves Soucy : Ouverture : Retour sur le réel et sur ce qui se dérobe ; Michael Palmer : Mouvements ténus / Light Moves ; Henri-Pierre Jeudy : Palinodie ; Fanny Lambert : Rondements ; Alexis Audren : sauf le sauvage ; Isabel Guerrero : lucide wild ; Mathieu Nuss : Abois ; Adèle Nègre : Volées, feuillets très concrets, défets ; Denis Ferdinande : Divers plateaux ; Myette Ronday : Légers ressacs ; Guillaume Artous-Bouvet : Sel du sel (extrait) ; Claude Le Manchec : Le silence d'André du Bouchet.

10/2023

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Couple, famille

Ils ont osé les méthodes naturelles ! Une écologie de la sexualité pour un amour durable

Pourquoi présenter aujourd'hui ces 40 témoignages de couples expérimentant les méthodes naturelles de régulation des naissances ? De plus en plus de couples recherchent en effet une alternative à la pilule, "parce que la contraception chimique ou artificielle les a déçus, avec ses cortèges d'effets secondaires. "... Ils ont peu à peu choisi des moyens plus "naturels" , qui leur offrent une fiabilité et un épanouissement mutuel. Seuls des témoignages de couples sur leur intimité conjugale pouvaient rendre compte, au plus près, de leur quotidien, concernant leur sexualité et la venue ou non d'un enfant à l'existence. "Tout ce qui fait ma féminité est reconnu par mon conjoint. Cela a été super pour moi de découvrir que je pouvais connaître par moi-même, mois après mois, ma fertilité et aussi que je pouvais compter sur son amour pour respecter mon rythme. En effet, je ne croyais pas qu'il serait capable de m'attendre et j'ai été surprise d'observer le contraire. Nous sommes heureux que les méthodes naturelles nous permettent de respecter nos corps à tous les deux. Et je me rends compte que cela permet de développer dans la durée la relation de notre couple, car cela nous aide à la fois à un plus grand respect l'un de l'autre et à une meilleure communication entre nous". "Avec une belle audace, un jeune couple, Céline et Gaëtan Marion, se lance dans l'aventure de donner la parole à nombre de témoins dans le domaine sensible de la sexualité et de la régulation des naissances. "[... ] Rares sont les ouvrages qui offrent le témoignage de couples mariés exprimant la dépendance profonde de leurs corps dans l'amour conjugal. [... ] C'est tout un art de vivre en couple qui se cherche, un chemin de tendresse et de liberté véritable, que l'on veut découvrir et parcourir ensemble. Au fil de l'ouvrage, on touche l'humanité dans ce qu'elle a de beau, de grand et de vulnérable. Si les auteurs n'ont pas esquivé les difficultés de la vie conjugale, les épreuves, les errances, ils ont su souligner les joies humbles et simples vécues par ces témoins. Nous pouvons recevoir comme un cadeau chacune de ces histoires personnelles" Extrait de la préface de Mgr Philippe Barbarin.

10/2015

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Chanson française

Cali. "Je dois encore vivre"

Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, et à l'occasion de la parution de son nouvel album, David Desvérité revient sur le parcours de Cali, examinant ce qui a fait de lui cet artiste qui a su toucher toute une génération. Sa première biographie La sortie de son album L'Amour parfait en août 2003 assoit d'emblée Cali dans l'univers de la chanson française. Les confessions d'un homme sensible terrassé par la déception amoureuse sont en phase avec l'époque. Il est alors assimilé par la critique aux écorchés vifs dévoilant sans pudeur leurs faiblesses et leurs désillusions, à la manière de Miossec ou Dominique A. " C'est quand le bonheur ? " inonde les radios et se transforme en un hymne générationnel repris en choeur lors de concerts survoltés, tandis qu'" Elle m'a dit " illustre le parfait mélange entre un texte d'une grande tristesse et un refrain joyeux facile à mémoriser. L'album s'écoule à plus de 500 000 exemplaires ! Le chanteur de trente-cinq ans, qui a signé chez EMI, est nommé aux Victoires de la musique 2004 dans la catégorie Révélations. Meurtri par la disparition de sa mère alors qu'il n'a que six ans, Bruno Caliciuri n'aura en réalité jamais cessé de courir après l'amour et l'affection dont ce décès l'a privé. A l'adolescence, Cali comprend que la musique constitue la pierre angulaire de son existence. Suit une période durant laquelle il monte différents groupes, joue dans les bals, fait des concerts dans de petites salles parfois peu remplies, balisant avec constance son chemin vers le succès. La ferveur du public apaisera tant bien que mal la blessure consécutive au deuil maternel. Après avoir enregistré huit albums originaux, Cali est devenu un artiste majeur. Auteur de trois romans et d'un recueil de poèmes, acteur pour le théâtre et le cinéma, Bruno Caliciuri s'est aussi affirmé en dehors de la chanson. Parallèlement, ses nombreux engagements - hérités d'une famille à la conscience politique aiguë -, ses prises de position critiquées, parfois raillées, ont dévoilé une personnalité sincère et entière. Cali a un tempérament exacerbé, hypersensible, démonstratif. S'il confesse volontiers exercer ce métier parce qu'il est toujours en quête d'amour, son public le lui rend bien. Vingt ans après la sortie de L'Amour parfait, l'évidence de cette alchimie ne fait plus de doute.

01/2024

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Ecrits sur l'art

Profane N° 17, automne-hiver 2023 : Avis aux amateurs

EDITO : Part animale. "Bête" , quand on y pense, connaît un peu la même ambivalence que le nom et adjectif "amateur" . Bête : tout être animé hors de l'être humain / qui manque d'intelligence, de jugement. Amateur : personne qui aime, cultive, recherche par plaisir / qui manque de compétence, dilettante. Sans aller jusqu'à mener bataille pour requalifier et réhabiliter certains termes - mais pourquoi pas ? -, ce numéro a décidé de prendre les bêtes au sérieux. Chats, chiens, vaches, insectes se sont invités, ou plutôt faufilés dans ces pages, et nous montrent qu'il y a peut-être une autre manière d'investir le réel, de le saisir, de l'habiter. D'être sensible à sa beauté. La leur semble les guider, écoutons-la. Par exemple : des faucons pèlerins, des hirondelles, des oiseaux de nuit, et bien d'autres espèces encore, rendent grâce à la maison de Jacques et de Mariek (p. 32). Ils n'ont, nous dit leur hôte, jamais été si nombreux dans le coin, comme si par leur présence, par leur retour, ils témoignaient de l'importance d'un espace à protéger, reconnaissaient sa force, son âme. S'y sentant bien. Les animaux sont là, même quand ils ne le sont pas, toujours inscrits dans l'imaginaire des hommes - ceux qui ont décidé de continuer à rêver -, qui aiment à les représenter : bêtes en ciment dans les jardins spontanés (p. 78), en pigments dans des tableaux qui célèbrent la fugacité de la vie (p. 94), et même dans un salon sous forme de verroterie (p. 64)... Ailleurs, de robustes vaches et de sanguins chevaux font partie du chemin créatif d'un autre humain : ils prêtent avec patience leurs flancs à Lionel, qui, en dessinant à même leurs robes, fait éclore des mondes nouveaux (p. 108). Ici, c'est Emil, un chien touffu qui offre sympathiquement les poils de sa queue pour faire pinceau, et illustrer un sujet sur la possible figure de l'animal en tant qu'artiste (p. 54). On ne recule devant rien dans Profane, et en accordant aux bêtes un autre statut, même un court instant, en écoutant leurs signaux, voilà l'idée du geste créateur légèrement chahuté, mis à la portée de tout être vivant. Alors fêtons l'animal et saluons son mérite. Celui de nous supporter. Carine Soyer

05/2023

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Policiers

Chimaeris

Hommage aux femmes d'hier et d'aujourd'huiDes femmes, rien que des femmes, dépeintes dans toute l'étendue de leur beauté, de leur singularité, de leur désir, de leur jalousie, de leur colère.Voilà cette féminité presque universelle que nous raconte Mélanie Chappuis. Qu'elle nous décrit jusque dans les moindres détails, mettant sa plume acérée, parfois légère, parfois militante, parfois cynique au service de celles qu'elle appelle volontiers ses sours. Ce petit bonbon littéraire à la fois doux et piquant se dévore avec plaisir. et on en redemande !EXTRAITElle est alitée jusqu'au terme. Il ne faut pas que l'enfant arrive trop tôt. Elle attend. Ça passe plus lentement qu'elle ne le pensait. Elle se sent impuissante, inutile. Son fils tourne autour d'elle, il la réclame en pleurant, elle ne peut plus le porter ni le serrer dans ses bras, il faut se donner des bisous doux, lui dit-elle. Il ne comprend pas, il veut jouer, il veut courir, comme avant. Il finit par s'habituer, c'est fou ce qu'ils s'habituent vite. Il réclame son papa, elle s'en réjouit. Elle les entend depuis son lit, elle est soulagée mais elle a peur que son fils lui échappe, comme son mari. Pour son mari, il est trop tard, elle le sait. Mais son fils, il peut encore l'aimer comme elle est, même en baleine échouée. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUELes éditions Slatkine & Cie publient le livre Ô vous, sours humaines de l'auteure et journaliste Mélanie Chappuis - dont la plume est puissante et sensible. Mélanie Chappuis a un talent remarquable pour écrire l'intime, Ô vous, sours humaines est un bel hommage rendu aux femmes d'hier et aujourd'hui. - Danielle Legras, France CulturePuisque pour dépeindre ces femmes aux différents caractères et faire ressentir aux lecteurs de la sympathie ou de l'empathie envers elles, l'autrice utilise une écriture minutieuse, fragile et attentive aux détails ! Ô vous, sours humaines nous donne donc à voir l'ensemble d'une réalité brute et universelle, ainsi que ses côtés positifs et négatifs. À découvrir ! - Blog Lectures gourmandesÀ PROPOS DE L'AUTEURNée à Bonn, Mélanie Chappuis a passé son enfance entre l'Amérique latine et l'Afrique de l'Ouest. Elle vit actuellement à Genève.

02/2018

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Romans historiques

L'insoumise de l'île Bourbon

Hélène Deboisvilliers voit le jour en 1775 sur l'île Bourbon, au sein d'une famille de grands propriétaires terriens, producteurs de café. Elle aurait pu être heureuse si un drame n'avait pas accompagné sa naissance. Cet évènement l'amènera au croisement de deux mondes que tout oppose : celui des colons et celui des esclaves. Après une enfance tumultueuse passée à " La Providence ", entourée de sa grand-mère Mathilde, à qui elle voue une profonde affection, de sa nourrice Sélisse, et de son amie Mady, elle rencontre Raphaël, qui devient son précepteur. Il lui fait découvrir les écrivains du siècle des Lumières, en même temps que ses premiers émois amoureux. Elle se prend de passion pour ce mouvement intellectuel, et n'a de cesse de s'impliquer, pour éveiller les consciences, dans l'espoir que l'être humain soit davantage respecté. Mais son engagement est si grand, qu'elle sombre elle-même dans un profond désarroi. Un soutien inattendu lui permettra de retrouver un regain d'énergie et de combativité, pour voir le rêve de sa vie se réaliser. Hélène Deboisvilliers voit le jour en 1775 sur l'île Bourbon, au sein d'une famille de grands propriétaires terriens, producteurs de café. Elle aurait pu être heureuse si un drame n'avait pas accompagné sa naissance. Cet évènement l'amènera au croisement de deux mondes que tout oppose : celui des colons et celui des esclaves. Après une enfance tumultueuse passée à " La Providence ", entourée de sa grand-mère Mathilde, à qui elle voue une profonde affection, de sa nourrice Sélisse, et de son amie Mady, elle rencontre Raphaël, qui devient son précepteur. Il lui fait découvrir les écrivains du siècle des Lumières, en même temps que ses premiers émois amoureux. Elle se prend de passion pour ce mouvement intellectuel, et n'a de cesse de s'impliquer, pour éveiller les consciences, dans l'espoir que l'être humain soit davantage respecté. Mais son engagement est si grand, qu'elle sombre elle-même dans un profond désarroi. Un soutien inattendu lui permettra de retrouver un regain d'énergie et de combativité, pour voir le rêve de sa vie se réaliser. Un roman qui vous emporte sur l'île de La Réunion, pour vous faire découvrir sa culture, ses paysages, ses parfums, ses couleurs... mais aussi une partie de notre histoire. Un voyage émouvant qui vous invite à poser un regard sensible sur l'humanité.

12/2016

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Notions

La vie spectrale. Penser l'ère du métavers et des IA génératives

En à peine 18 mois, deux événements ont changé la face du monde : octobre 2021, Mark Zuckerberg annonce l'entrée de l'humanité dans le métavers ; fin 2022, le robot conversationnel, ChatGPT, système d'intelligence artificielle capable de rédiger des textes à notre place et appelé à se perfectionner, est mis en ligne. Si Internet nous a fait basculer dans une autre société, les champions de l'industrie du numérique nous promettent maintenant de vivre dans une nouvelle dimension. Mais laquelle ? Quand ? Quels en sont les raisons d'être ? Et l'horizon qui se profile ? Philosophe majeur, Eric Sadin répond en retraçant les évolutions technologiques, économiques et sociétales qui ont menés à la pixellisation croissante de nos existences et à ses conséquences. De l'apparition d'internet à l'introduction des smartphones dans notre quotidien, une première rupture a eu lieu. Mais la systématisation de leur usage a amorcé un autre mouvement, que la généralisation du télétravail aura renforcé. En déléguant un nombre exponentiel de nos activités et de nos prises de décision (le choix de l'itinéraire à emprunter, celui des articles que nous lisons, des amis que nous aurons) et en menant nos vies en ligne (travail, enseignement, médecine, achats, loisirs et interactions se font derrière nos écrans), nous nous sommes coupés de nos corps comme de nos facultés. Et ce au profit d'une industrie qui, par des systèmes omniscients, rythment et inclinent nos destinées. Les conséquences civilisationnelles et politiques sont innombrables : repliés sur nous-mêmes, coupés des autres et de leurs corps, nous ne vivons plus ensemble, dans le monde sensible. Un nouveau seuil a été franchi avec l'apparition de ChatGPT dont le rôle n'est plus de gérer nos tâches mais de créer en apprenant à se servir de nos facultés fondamentales : le propre de l'humain, le logos, est en passe d'être délégué à des machines. Bientôt, c'est la voix de ces robots qui nous guidera dans nos cavernes de pixels, à chaque étape de nos vies vouées à être sans trêve analysées, marchandisées, désincarnées. Face à cette rupture sans précédent, une philosophie s'impose pour comprendre et agir, la voici. La vie spectrale est autant une phénoménologie contemporaine que la pensée du monde qui vient. Un essai magistral et capital.

10/2023

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Critique littéraire

Correspondance (1890-1943)

Nul lecteur du Journal d'André Gide n'ignore le nom de Marcel Drouin (1871-1943) : il y est souvent cité avec ferveur et y apparaît comme l'un des plus anciens et intimes amis de l'auteur des Nourritures terrestres, avec Pierre Louÿs et Léon Blum, et avant même Paul Valéry, leurs amis communs. Gide a été immédiatement fasciné par les capacités intellectuelles de son ami normalien, futur professeur à qui d'abord tout réussit (major à Ulm, major à l'agrégation) et au contact duquel il se sent exalté et comme sublimé, si différent soit-il de lui-même. Drouin est aussi le seul philosophe du groupe des "pères fondateurs" de La NRF, où sa culture très diversifiée, sa connaissance de la civilisation allemande et la sûreté de son jugement vont faire autorité. Aux côtés et par l'intermédiaire de son ami et bientôt beau-frère André Gide - dont il va épouser en 1897 la cousine germaine Jeanne Rondeaux, soeur de sa propre femme Madeleine -, Marcel Drouin devient l'un des critiques littéraires importants de La Revue blanche, de L'Ermitage, puis de La NRF à ses débuts. Avec Gide, il échange alors de nombreuses lettres où s'affinent les stratégies éditoriales et s'expriment des jugements multiples qui permettent d'imaginer la richesse des très nombreux entretiens qu'ils ont ensemble, à chaque période de vacances à Cuverville, où s'élaborent des oeuvres travaillées ou corrigées en commun. Ainsi ces lettres nombreuses qui témoignent d'une amitié durable, malgré des hauts et des bas inévitables, sont traversées de questions hautement sensibles : la relation de l'écrivain à la réalité, l'affaire Dreyfus et l'antisémitisme, la liberté de moeurs et l'aveu d'homosexualité, la position des intellectuels face aux totalitarismes... Elles offrent également des vues émouvantes et souvent tendres sur la vie au jour le jour d'une famille singulière et chérie, dont Gide a dit à plusieurs reprises qu'elle n'était nullement visée par le fameux : "Familles je vous hais ! "

11/2019

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Sciences de la terre et de la

L'estuaire de la Gironde : un écosystème altéré ? Entre dynamique naturelle et pressions anthropiques

Les écosystèmes côtiers et littoraux, incluant les estuaires, occupent environ 6 % de la superficie des eaux marines mais figurent parmi les zones les plus productives de la planète. La forte concentration d'enjeux qui leur est associée témoigne de la richesse des services écosystémiques rendus par ces interfaces. Soumis au changement climatique et à d'importantes pressions anthropiques, ils figurent parmi les écosystèmes les plus sensibles au changement global. Alors que les pressions s'accroissent, la prise de conscience de l'intérêt de préserver les services écosystémiques a amené à considérer l'évolution durable des socio-écosystèmes estuariens. Les observations et les études menées sur l'estuaire de la Gironde, depuis de nombreuses décennies, ont permis le recueil d'une remarquable quantité de données et de connaissances. Cette richesse est à l'origine de cet ouvrage dont la démarche pluridisciplinaire permet le croisement des approches des sciences naturelles, des sciences humaines et sociales et des enjeux des acteurs de la société civile. Cette approche globale fait émerger l'idée qu'un système estuarien, notamment celui de la Gironde, unique en France, est un système complexe fragilisé, en perpétuelle évolution, montrant des modifications rapides de fonctionnement. Comprendre l'écosystème estuarien de la Gironde parait fondamental. Il est désormais indéniable qu'une société quelle qu'elle soit ne peut se développer durablement qu'en respectant la dynamique du milieu dans lequel elle vit. Comme l'a remarqué Stephen Hawking (physicien théoricien et cosmologiste) : même les fatalistes regardent la route avant de traverser ! Comment l'Homme pourra s'adapter aux modifications de cet environnement de contact terre/mer ? Quel est l'impact des sociétés humaines sur les espèces et sur le milieu ? Quelles modifications va engendrer le réchauffement accéléré du climat ? Quelles conséquences va entraîner la montée du niveau des mers ? Ces questions de plus en plus prégnantes dans notre esprit collectif constituent un des fondements du bilan réactualisé que représente cet ouvrage de synthèse richement illustré et accessible à tous.

01/2021

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019