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Adeline Avril, Gaëlle Tertrais

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Résistance

La Plastiqueuse à Bicyclette

Le 1er juin 1940, Jeanne Bohec décide de partir pour l'Angleterre. Elle n'a pas entendu le discours du général de Gaulle, mais tout la pousse instinctivement à refuser la défaite. Elle a tout juste 21 ans. Parmi les premières à s'engager dans le Corps féminin des Volontaires françaises, a être engagée par le BCRA et à être parachutée sur la France occupée, Jeanne Bohec est à n'en pas douter l'un des meilleurs exemples de ces femmes qui s'engagèrent corps et âme dans la bataille mais que l'histoire a trop longtemps laissées dans l'ombre. Experte en explosifs, instructrice dans sa Bretagne natale où elle forme les groupes de résistants à leur maniement, elle est à la manoeuvre lors du déclenchement du "? plan vert ? " (mai 1944) et encore au coeur de l'action lors des terribles combats du maquis Saint-Marcel (juin 1944). A bicyclette, elle parcourt la région sans relâche, n'hésitant pas à demander l'aide des camions de l'armée allemande quand la côte est trop rude ? ! Une aventure et un personnage exceptionnels. Jeanne Bohec est une résistante française, titulaire de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance. Après la guerre, elle reprend finalement le cours de sa carrière et devient professeur de mathématiques. Elle sort de son relatif anonymat en devenant maire-adjointe du 18e arrondissement parisien avant de s'éteindre le 11 janvier 2010.

02/2022

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Littérature française

Les hauts-fourneaux ne repoussent pas

Les gars partent au travail dans le noir, reviennent chez eux dans le noir. La plupart à bicyclette. Roue dans la roue, chacun suit la lumière de l'autre. Qu'il vente ou qu'il pleuve, la file des ouvriers s'étire par paquets sur le chemin de l'usine. Plus nombreux qu'au tour de France, ils viennent de partout, des villages avoisinants, des cités ouvrières, parfois ils font plus de vingt bornes. Ils avancent sans forcer, en peloton, une cagoule ou un béret vissé sur la tête, le cassecroûte — une boite de sardines, un reste de repas dans la gamelle, une tablette de chocolat, du pain bien sûr et leur boisson — le tout calé dans le sac à dos. Les musettes de couleurs bougent au rythme des coups de pédales et des déhanchements. Les plus riches roulent à mobylette, raides comme la justice. Quelques-uns viennent à solex, emballés dans une pèlerine, ils pédalent dans la montée du canal, un faux plat à l'entrée de Talange, direction la rue de l'Usine. Les gars franchissent le portier, c'est là que mon père travaille. Dans "son usine". Elle ne lui appartient pas, bien sûr. Pour l'heure, ces usines, "nos" usines, si elles crachotent encore, crachotent de moins en moins, rongées par le cancer des fermetures. Et, peu à peu, l'évidence, douloureuse, se fait jour les hauts fourneaux ne repoussent pas !

09/2021

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Ouvrages généraux

La longue reconstruction de la France. A la recherche de la République moderne

Dévastée par la guerre, la France de 1944 doit entièrement se reconstruire. Déchirée par quatre années d'autocratisme, elle aspire à un renouveau démocratique. Un double défi, alors que le pays s'apprête à mener deux nouvelles guerres, en Indochine puis en Algérie, et à connaître deux changements de régime. Ce qu'Herrick Chapman appelle la "longue reconstruction" de la France se prolonge jusqu'à la fin de la décolonisation. Le terme même de reconstruction sert de mot d'ordre aux politiques publiques jusqu'au début des années 1960. Il est utilisé aussi bien à gauche par un Pierre Mendès France désireux de rénover l'économie qu'à droite par un Michel Debré soucieux de mener à terme l'oeuvre amorcée par le général de Gaulle. Durant ces trois décennies, plus tumultueuses que glorieuses, le nouvel Etat français, fer de lance de la modernisation, s'infiltre dans toutes les aires de la vie économique et sociale. Loin de se résorber, les tensions entre les transformations imposées d'en-haut par l'élite technocratique et la demande de démocratie des citoyens de base s'institutionnalisent. Elles instillent dans la vie politique française un esprit de contestation toujours actuel. Cet ouvrage de l'historien américain Herrick Chapman, spécialiste de la France et professeur à l'Université de New York, est initialement paru en 2018 chez Harvard University Press, sous le titre France's Long Reconstruction. Traduit de l'anglais (américain) par Odile Demange.

09/2021

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Drôme

La Drôme des années 60. Evènements et vie quotidienne des Drômoises et des Drômois

Après le succès du livre : " La Drôme des années 50 ", Mémoire de la Drôme publie la suite de cette collection : " la Drôme des années 60 ". Un véritable retour sur le quotidien des Drômois et les évènements survenus dans le département pendant cette décennie. Dans une première partie thématique illustrée de plus de 100 photos issues de notre fonds iconographique, nous revivons avec émotion notre propre jeunesse ou nous découvrons avec curiosité, étonnement ou envie, le passé si proche de nos parents ou grands-parents. Parmi ces thèmes : le gigantisme des travaux d'infrastructure pour répondre à l'explosion économique et démographique ; le dualisme entre des modes de production, de consommation et de vie qui se " modernisent " et ceux qui restent attachés aux traditions ; la fureur de vivre des baby boomers décomplexés et épris de liberté... La deuxième partie du livre est évènementielle et est écrite par Claude Didier, ancien journaliste, qui puise ses sources dans la presse quotidienne de l'époque. Il nous relate, année après année, des évènements heureux, dramatiques, drôles, curieux pour lesquels nous avons sélectionné près de 250 photos d'accompagnement. Claude Didier nous raconte avec détails et références les chamboulements de la morphologie de Valence, Romans, Montélimar... , la venue du Général de Gaulle dans notre département... , des faits divers ; il nous dresse des portraits de drômois connus ou méconnus. " La Drôme des années 60 " est un ouvrage attrayant et éducatif que Mémoire de la Drôme a le grand plaisir d'éditer.

04/2022

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résistances, sauvetages

Ils ont choisi la mort plutôt que le déshonneur

Ils s'appellent Bertrand, Justin, Berty, Maurice, Pierre, Jean, Henri, René-Georges, Godefroy, François. Aviateurs, marins, soldats, combattants de la France Libre, résistants, tous refusent la défaite et l'occupation de leur pays, certains dès juin 1940. Aux heures les plus sombres de l'Histoire, animés par les mêmes valeurs de liberté et d'indépendance, ils vont faire le choix du sacrifice plutôt que du déshonneur. Bertrand de Saussine, ne voulant pas rendre à l'ennemi le sous-marin qu'il commande, l'envoie lui-même au fond de l'eau. François Delimal, étudiant arrêté par la Gestapo, avale une capsule de cyanure pour ne pas parler sous la torture. Pierre Wallerand, piégé sur une plage du Nord avec ses hommes la nuit de Noël 1943, se jette à la mer dans l'espoir de les sauver. Ces figures au destin et au courage exemplaires ont toutes renoncé à leur avenir au nom de leurs convictions. Mourir pour l'honneur, quelle plus noble attitude ? Certains, faits Compagnons de la Libération par le général de Gaulle, de leur vivant ou à titre posthume, sont passés à la postérité. D'autres sont tombés dans l'oubli. Il est temps de raconter leur parcours. Grâce à des archives privées et des documents inédits, Stéphane Simonnet retrace avec émotion le sort tragique et héroïque de onze combattants, hommes et femme, morts pour la France et leurs idéaux.

02/2023

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Revues Poésie

Femmes de parole N° 1 : Voix visibles

"Femmes de parole" est une revue poétique et interculturelle internationale publiant trois numéros par année, basée à Laval, au Québec. Chaque numéro présente une section "Passerelles" où deux duos d'autrices du Québec, jumelés à deux duos d'ailleurs, offrent des poèmes de leur cru ainsi que des textes explorant la trace de l'écriture d'une autrice que chacune a choisie dans la sienne. Une deuxième section intitulée "Echos et résonance" regroupe des textes de femmes et d'hommes qui rendent hommage à une poète décédée, sous forme de commentaires ou de textes inspirés par l'oeuvre de celle-ci. Dans ce premier numéro intitulé "voix visibles", les duos viennent de la France et du Québec et la poète Louky Bersianik est mise à l'honneur. Mais aussi, puisque la poésie n'est pas déconnectée du monde où elle voit le jour, il n'a pas pu être passé sous silence les féminicides qui ont frappé le Québec. Ont apporté leur contribution à ce premier numéro outre la directrice-fondatrice Nancy R. Lange : Cécile Ouhmani, Brigitte Gyr, Marie-Hélène Montpetit, Nicole Brossard, Sophie Brassart, Hélène Fresnel, Maëlle Dupon, Claudine Bertrand, Annie Molin-Vasseur, Louky Bersianik & Claire Varin (correspondances), Gaëtan Dostie, France Théoret, Annie Landreville, Aimée Dandois-Paradis, Olderin Salmeron, Anna Louise E. Fontaine, Catrine Godin, Marguerite Morin, Angelina Guo, Marco Geoffroy, Stéphane Despatie, Corinne Chevarier, Geneviève-Anaïs Proulx, Mireille Cliche, Duckens Charitable et Fabrice Koffy.

09/2021

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Histoire régionale

Une histoire de la Corse française. Depuis sampiero corso à nos jours

Comment définir le lien de la Corse avec la France et quel est son fil conducteur ? Pourquoi ces deux entités si disparates ont-elles uni leurs destinées alors que, culturellement parlant, la Corse était plus proche de l'Italie ? L'union entre la France et la Corse commence par le mariage forcé du traité de Versailles de 1768. Peu après, Bonaparte intègre la Corse à l'administration française. Le mariage forcé se transforme en mariage d'amour sous Napoléon III, qui entretient une relation personnelle avec l'île. Cette union perdure jusqu'à de Gaulle, dernier chef d'Etat admiré en Corse. La fin de l'Empire colonial et de l'Algérie française, où tant de Corses sont impliqués, marque les débuts d'une prise de distance avec la France. A la fin des années 1950, les insulaires se sentent délaissés tant leur région reste sous-développée. Durant les années 1970, un nationalisme aux multiples facettes prospère dans les esprits. Après des années de violence et de nombreuses réformes, la Corse acquiert un statut d'autonomie tandis que les nationalistes accèdent au pouvoir institutionnel en 2015. Si le leitmotiv de l'indépendance est loin d'avoir disparu, surtout parmi les jeunes, aucun projet crédible n'a été proposé à ce jour. Dans cet essai enlevé, Paul-François Paoli n'écrit pas l'histoire de la Corse française mais bien "une" histoire de la Corse française. Une histoire indéniablement subjective mais qui se veut aussi impartiale que possible.

10/2023

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Arts et traditions populaires

Les années mémoire 1970

L'Occident continue à vivre à l'heure des "Trente Glorieuses" mais les signes de frustrations sont palpables. La contestation prend des formes diverses : multiplication des mouvements féministes (MLF) et face à une jeunesse qui manifeste, inquiète pour son avenir, les pouvoirs publics promulguent la loi "anti-casseurs". Le grand événement de cette année 70 reste la mort du général de Gaulle mais l'année est également riche en événements géopolitiques : l'ouverture du projet européen, la consternation et le doute dans le monde arabe avec la mort du président égyptien Nasser, la guerre du Viêt-Nam qui s'étend aux pays voisins... La nature se montre également cruelle : cyclone au Bangladesh et catastrophes en France à Val d'Isère où 39 adolescents sont ensevelis. Bref, en 1970, les nouvelles dramatiques ou joyeuses s'immiscent au coeur des foyers grâce à la télévision : les feuilletons se multiplient, les vedettes de la chanson occupent le Hit-Parade (Michel Sardou, Barbara, Joe Dassin...), le cinéma réunit Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans le film Borsalino. En 1970, la France pleure aussi Bourvil et Louis Mariano, la jeunesse fait face à la séparation des Beatles et succombe à la mode hippie et l'équipe de football du Brésil sacre le roi "Pelé". La conquête de l'espace se poursuit : les géants de l'industrie aéronautique fondent Airbus, le Concorde fait la fierté de la France et ... loin de l'Europe, en Californie, la révolution informatique commence !

09/2023

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Militaire

L'épopée du Normandie-Niémen. Des français libres sur le front de l'est 1942-1945

La France au combat qui, dans les heures les plus sombres de l'Occupation, retrouve le chemin de la victoire, c'est aussi celle incarnée par une petite escadrille de chasse opérant sans relâche dans le ciel du front de l'Est. L'escadrille Normandie, devenue régiment Normandie-Niémen, est la plus titrée de tous les temps et reste pourtant méconnue en France. Qui se souvient des combats livrés par ce régiment contre les Allemands sur les territoires de Russie, de Biélorussie, de Lituanie et de Prusse-Orientale ? Qui se souvient des 99 pilotes qui ont formé ses rangs ? De leurs 869 combats aériens, de leurs 273 victoires confirmées et de leurs destinées ? Qui sait comment ils ont été formés ? Comment ils ont combattu dans des conditions climatiques souvent extrêmes ? L'histoire du Normandie-Niémen, avant d'être une épopée militaire, est une formidable aventure humaine : une poignée de volontaires français, pilotes et mécaniciens, premiers ralliés au général de Gaulle ou plus tard venus d'Afrique du Nord, luttant contre le nazisme. Ces hommes ont écrit ensemble une des plus belles pages de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la fin du conflit en mai 1945. Grâce à près d'une centaine de photos et de documents d'archives, Stéphane Simonnet revient sur l'histoire de ces combattants qui, faut-il le rappeler, constituèrent la seule force alliée venue se battre au côté de l'Armée rouge contre le nazisme et pour la libération de l'Europe.

10/2023

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Histoire de France

Souvenirs de guerre d'un "tirailleur sénégalais"

Tandis qu'après la débâcle de la "drôle de guerre", en juin 1940, tonne de Londres l'appel historique du général de Gaulle, l'élève-médecin de Dakar, Joseph Issoufou Conombo, est incorporé comme "Tirailleur Sénégalais" dans l'armée coloniale française, sous les ordres des fidèles du maréchal Pétain. Ainsi, il est mêlé directement et sans le vouloir à l'Histoire de France et jeté à l'avant-scène de l'Histoire du monde. ..."Les colonisés libèrent les colonisateurs" !! Expérience singulière s'il en fut ! Mais l'homme noir dominé est à même de comprendre l'homme blanc envahi. Il fait honneur à sa race par sa bravoure, sa loyauté et son dévouement qu'il met au service de la défense des valeurs fondamentales de l'homme. "De l'A.O.F. aux bords du Rhin", en passant par l'Afrique du Nord puis la Corse, le débarquement de Provence, les batailles de la boucle du Doubs, d'Alsace, la campagne "Rhin-Danube", c'est à Tübingen en Allemagne que se terminera pour notre tirailleur la grande épopée. De retour à la vie civile en 1945, il garde au fond de son coeur cette devise de la France : liberté-égalité-fraternité. La résistante Claude Gerard, saluant l'auteur de ce récit autobiographique, écrit en décembre 1988 : "(...) il y a beaucoup à faire encore pour que l'histoire accorde aux tirailleurs africains la place à laquelle ils ont droit."

01/1989

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Littérature française

Sixties. Cinéroman

Dans ces mémoires d'un jeune homme dérangé, Robert Belleret livre un itinéraire d'adolescent glandouilleur, fauché, timide mais exalté, tout au long des années soixante. De l'entrée au lycée à l'embauche dans un journal, en passant par la case caserne et les boulots de gratte-papier indocile, Sixties se lit comme un roman de formation. Le music-hall, le Livre de poche et le septième art ayant constitué les universités de l'auteur, Aznavour, Hemingway, Godard, Bébel et B.B., les Beatles et les Stones, Léaud et Léo et tant d'autres "maîtres" figurent au générique de ce cinéroman constamment irrigué par le cinoche - celui qu'on regarde avec les yeux et celui qu'on se fait dans sa tête. Sans jamais se donner le beau rôle dans ses tribulations d'acteur anonyme - virées entre copains, amitiés fondatrices, élans amoureux chaotiques, premiers baisers, errances banlieusardes et voyages au bout du monde -, Belleret est aussi le témoin attentif de l'ère des ruptures où de Gaulle et les deux K (Khrouchtchev et Kennedy) dominent le paysage. Il brosse ainsi la chronique, juste, drôle et trépidante d'une époque - du yé-yé triomphant à la grande chanson française, du dernier flot des westerns à la Nouvelle vague, du rock à la pop, des scoubidous aux minijupes, de la sale guerre d'Algérie au joli mois de mai - dont l'image n'est pas près de se ternir.

03/2004

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Correspondance

Lettres à Pierre Benoit

Dès les années 1920, Paul Morand a compté pour ami Pierre Benoit, l'illustre auteur de L'Atlantide. De nombreux points communs les rapprochent : le goût du voyage, la passion de l'aventure, une conception de l'art littéraire romanesque où domine la figure féminine. A partir des années 1930, le rapprochement se marque davantage : Paul Morand songe à entrer à l'Académie française, où l'influence de Pierre Benoit est grande. Puis, après la longue interruption de la guerre et de l'après-guerre, les lettres reprennent et s'intensifient dans les années 1950, quand Paul Morand est pris par une idée fixe : être admis dans l'illustre compagnie pour retrouver son prestige perdu après ses années passées à travailler pour le régime de Vichy. On le voit manoeuvrer pour atteindre son but qui se solde par un échec retentissant en 1958 avec le retour au pouvoir de son plus ferme ennemi, Charles de Gaulle. Contre toute attente, la fin du livre découvre un autre Paul Morand, sensible à la maladie de l'épouse de son ami et prenant part à son deuil ... Comme l'écrit Gabriel Jardin, cet ensemble inédit, fresque tragi-comique de la vie littéraire de l'après-guerre, est l'occasion, au gré des lettres de Paul Morand, de découvrir la "preuve d'une amitié qui dévoile un peu plus la part sensible d'un homme qui, il est vrai, n'aimait pas se livrer sinon indirectement par ses livres".

09/2021

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Histoire de France

LA VEME REPUBLIQUE. Naissance et mort

Comme les autres Républiques, la Cinquième a perdu dans les épreuves sa cohérence et son identité. Son fondateur avait une ambition : restaurer la volonté et la légitimité politiques, placer à la tête de l'Etat un chef qui retrouve dans une relation intime avec le peuple la mission universelle de la France. Il voulait concilier ce qui passe pour exclusif et contradictoire : la représentation d'une société divisée, l'incarnation d'une nation unifiée sans laquelle rien de grand ne peut se faire. C'est le sens et l'originalité de son projet, que les juristes ont toujours eu du mal à désigner : la Constitution, telle qu'il la voulait, était le contrat, inclassable parce qu'inédit, que le chef concluait avec un peuple imparfait. Un tel régime ne pouvait fonctionner que sous le signe de l'extraordinaire. Après le règlement de la question algérienne, il a fallu transiger, composer : les successeurs du général de Gaulle ont revendiqué des pouvoirs que le fondateur lui-même dédaignait. Et dans cette recherche sans mesure, c'est le projet des origines qui s'est abîmé. La Ve République n'est plus aujourd'hui le beau régime, moderne, loué de toutes parts, qui avait assuré la stabilité des institutions. Prise dans les contraintes du quotidien, elle paraît condamnée à fonctionner de manière chaotique, au gré des concordances et des discordances de majorités. Sous d'autres formes, elle a retrouvé les travers de la IVe République.

09/1999

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ouvrages généraux

Les 12 procès oubliés de Nuremberg (1946-1949). Plongée dans l'impossible dénazification de l'Allemagne

Treize et non pas un procès à Nuremberg, celui de 1945-1946 ! Les quelque 180 accusés des douze procès étalés de 1946 à 1949, tous hauts dignitaires nazis, en charge de tâches essentielles, ont beaucoup appris aux Américains sur le fonctionnement du Reich nazi. Un régime, très largement soutenu par la population, avec des systèmes répressifs multiples, une politique de purification raciale, des dysfonctionnements structurels de l'économie, une collaboration de l'armée aux massacres ethniques, un rôle majeur des industriels (et banquiers) dans le soutien constant à Hitler, une absence totale de déontologie d'une partie du corps médical allemand, une place centrale de la SS dans l'Etat... Chaque procès est décrit avec ses débats et ses verdicts, et s'attache donc à un pan de la société allemande. Systématiquement, on focalise sur un ou plusieurs accusés, particulièrement révélateurs, avec un suivi précis des confessions voire des aveux. Ainsi se dévoile la réalité concrète d'une société brutale et dictatoriale conçue par Hitler et les quelques hommes qui avaient sa confiance. Les deux chapitres finaux démontrent combien la dénazification de l'Allemagne s'est avérée complexe et lacunaire. Philippe Valode a dirigé plusieurs maisons d'édition et a également travaillé dans la presse. Il est l'auteur de très nombreux livres d'histoire, parmi lesquels Karl Dönitz (Editions du Rocher, 2021), De Gaulle (L'Archipel, 2020), La Ve République (L'Archipel, 2014) et L'histoire de France en 2 000 dates (Acropole, 2011).

04/2023

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Littérature française

Journal de 5 à 7. 1967-1983

René Fallet était un écrivain populaire et populiste. Son oeuvre fait partie de notre patrimoine : Banlieue sud-est, Les pas perdus, Le triporteur, Paris au mois d'août, le Beaujolais nouveau est arrivé, La soupe aux choux. Nombre de ses livres ont été adaptés au cinéma et avec succès. Né à Villeneuve-St-Georges en 1927, il fut marqué par la mort précoce de son père, cheminot communiste, renversé par un camion, devant ses yeux. De la terre paternelle, l'Allier, il fera une de ses géographies littéraires avec Paris. Ce journal inédit couvre les années 1962-1983. C'est un journal sentimental et littéraire où Fallet y exprime son amour de la littérature (Rimbaud, Maupassant, Jules Renard, Hemingway), du vélo, du Paris d'avant la vitrification et la destruction des Halles. On y voit un piéton de Paris aimant à la fois l'oisiveté mais travaillant d'arrache-pied pour devenir un écrivain et vivre de sa plume, un homme aimant les femmes mais aussi l'amitié, les bars à la Doisneau, les parties de rigolades et de pêche. C'est le journal d'un anarchiste détestant l'ordre, la politique, de Gaulle, Pompidou, Giscard, choisissant toujours le camp de l'humour et des francs-Tireurs. C'est le journal de l'amitié, celle qui le lie à Georges Brassens, l'ami de trente ans, qui apparaît ici sous un jour inédit.

10/2021

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Actualité et médias

Jacques Chirac, une vie

"J'ai rencontré Jacques Chirac pour la première fois en 1972 et je l'ai ensuite suivi de près pendant quatre décennies, mais je ne suis pas sûr d'avoir percé sa vérité, tant elle a toujours couru vite. De Jacques Chirac, on a dit tout et son contraire. Qu'il était faible et autoritaire, populiste et technocrate, versatile et cabochard, ignare et cultivé ou encore qu'il y avait du bon Samaritain chez ce maître de l'assassinat politique. C'est beaucoup pour un seul homme, mais il aura été, tout au long de sa carrière, un personnage gigogne, gaulliste, bonapartiste, libéral, étatiste et radical-socialiste selon les ans. Jacques Chirac restera un cas dans l'Histoire de France. Une incongruité et un record de longévité. Membre du gouvernement sous de Gaulle puis Pompidou pendant sept ans, il fut ensuite Premier ministre sous Giscard et Mitterrand, soit quatre ans en tout, avant de présider le pays douze ans durant. A force de vivre en concubinage avec la République, Jacques Chirac a fini, dans une de ses dernières transfigurations, par se confondre avec elle, l'histoire de cet homme devenant l'Histoire de France, pour le meilleur et pour le pire. C'est ce destin que j'ai voulu raconter après avoir suivi pas à pas ce personnage noué et mystérieux qui, tout au long de sa vie, n'a jamais été celui que l'on croyait". Franz-Olivier Giesbert.

01/2016

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Histoire de France

Journal d'une lycéenne sous l'Occupation. Toulouse 1943-1945

"En 1944, j'avais 17 ans, dit Aline, et le sentiment de vivre au coeur de l'Histoire, avec un grand H. Je comprenais que nous vivions une période exceptionnelle et qu'il fallait noter ces souvenirs". N'est-ce pas ce qu'on appelle l'histoire vivante ? En effet, comment ne pas écrire un journal sous l'Occupation quand on a 17 ans ? Comment ne pas raconter la vie comme elle vient, quand on est élève au lycée Saint-Sernin de Toulouse et future enseignante ? Aline décrit les aléas du ravitaillement, les collectes pour sinistrés, les vols de vêtements, elle parle d'une cousine de son père déportée à Ravensbrück, des bombardements, des sorties au théâtre, au cinéma... C'est aussi cela la guerre. Erudite, la pétillante lycéenne se nourrit de Montaigne et d'Hugo, remparts contre la morosité d'une époque où les pourfendeurs de l'esprit laïc tiennent le haut du pavé. Puis, comme les violettes annoncent le printemps, la liberté vivace reprend ses droits. Sa plume témoigne alors des combats du faubourg, de la libération de la ville et de l'arrivée du général de Gaulle au Capitole. Le regard qu'Aline porte sur son journal - 70 ans après sa rédaction - en éclaire la compréhension et nous invite à une lecture subtile de l'histoire de Toulouse. Thierry Crouzet et Frédéric Vivas "accompagnent" ce journal intime et mettent en évidence les problématiques d'hier qui questionnent celles d'aujourd'hui.

04/2013

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Littérature française

Le lait de l'oranger

Une enfant de huit ans qui engage le combat contre l'institutrice qui la traite de "sale Juive" ou de "sale bicote". Une écolière qui ne se soumet pas au culte rendu à Pétain dans les écoles, du temps de Vichy. Une adolescente qui se révolte contre le Dieu des Juifs, parce qu'il n'accorde pas leur place aux femmes. Une jeune avocate qui refuse de prêter le serment traditionnel, parce qu'elle le juge trop servile... Parcours d'une rebelle, qui permet de retrouver les moments forts d'une vie marquée par des combats difficiles, voire dangereux. Défense des militants du F. L. N. pendant la guerre d'Algérie, ce qui lui vaut d'être arrêtée par les militaires putschistes. Procès de Bobigny sur l'avortement, cause des femmes, Gisèle Halimi ébauche ici une nouvelle réflexion sur le féminisme, née de la tendresse et des contradictions d'"une jeune mère indigne" à l'épreuve d'"un couple impossible". Bien des hommes et des femmes célèbres traversent cette histoire passionnée. Coty, de Gaulle, Giscard, Mitterrand, Chirac, Simone Veil, Bourguiba ou encore Camus, Sartre, Simone de Beauvoir... Peints souvent avec amitié, quoique toujours sans complaisance et parfois d'une plume acérée. Mais, sans doute, pour cette actrice et témoin privilégiée de quelques événements importants de notre époque, le vrai grand homme a-t-il été Edouard, cette figure paternelle à laquelle elle revient toujours, par-delà la vie et la mort, et qu'elle appelle "le magicien".

06/2021

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Sciences politiques

Au coeur de l'Etat. Une histoire du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (XIXe-XXIe siècles)

Conseil de Défense, cellule de crise, services de renseignement, cyberdéfense, protection du secret, sécurité nationale, intelligence économique : à une époque où les crises s'enchaînent, ces mots saturent aujourd'hui l'espace médiatique. Pourtant, ils concernent tous des missions, passées ou présentes, d'un organisme interministériel méconnu du grand public : le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale. Placé sous la tutelle du Premier ministre, le SGDSN est le fruit d'une histoire qui débute à la fin du XIXe siècle, avec la mise en place du ministère des Armées et de l'état-major des Armées, et l'élaboration du concept de défense nationale. Tour à tour état-major et secrétariat général, le SGDSN incarne plus d'un siècle de relations politico-militaires de la France, où se mêlent enjeux de pouvoirs, réformes des institutions républicaines, organisation de l'Etat face à la guerre totale, puis face aux menaces de toutes natures. On y croise ainsi des figures illustres comme Charles de Gaulle, Alphonse Juin, Pierre Mendès-France, Michel Debré, Michel Rocard, et d'autres moins connues, comme Adolphe Messimy, les généraux Bernard Serrigny, Michel Fourquet et Roger Rhenter ou les préfets Jean Mons et Rémy Pautrat. S'appuyant sur des sources inédites et des travaux de recherche, cet ouvrage constitue la première histoire du SGDSN. Structuré en cinq parties chronologiques, il propose un récit au long cours ponctué d'éclairages sur des sujets précis.

06/2023

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Résistance

L'espérance est un risque. Sur les traces des résistants chrétiens 1939-1945

Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés. On a souvent souligné les compromissions avec Pétain et le régime de Vichy des chefs des Eglises, à raison, mais sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié, surtout, que de nombreux prêtres, pasteurs, religieux, religieuses et une multitude de simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains ont agi sur le devant de l'Histoire - de Gaulle et Leclerc, au premier chef -, la plupart dans un secret absolu. De la Corrèze jusqu'à Yad Vashem à Jérusalem, cette enquête de terrain, très documentée et nourrie des confidences de survivants, met l'accent sur ces femmes et ces hommes qui se sont engagés, parfois sacrifiés, pour la liberté, leur patrie mais aussi avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité. Au nom d'un idéal qui guidait leur vie, ils se sont battus pour que leurs contemporains vivent la leur. Ils n'ont pas toujours combattu au nom de leur foi, mais celle-ci les a pétris, a été constitutive de leur vision du monde et les a soutenus à travers les épreuves. Ces grands témoins peuvent éclairer de leur halo de lumière nos chemins cabossés

04/2021

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Recueils de chansons

L'histoire en chantant

Jean-Noël Jeanneney, chansonnier ? Deux fois ministre, ancien président de la BNF et de Radio France, le grand historien des idées politiques et des mentalités commence une nouvelle carrière... dans le sillon musical de Brassens, Barbara, Jacques Brel et Alain Souchon. Voici réunis pour la première fois les textes de ses chansons où l'on croisera, entre autres, la girafe offerte en 1827 par Méhémet Ali au roi Charles X, le socialiste utopiste Charles Fourier, le président Félix Faure élu sur un malentendu en pleine affaire Dreyfus... Textes en résonance avec la grande histoire mais aussi textes personnels, tour à tour nostalgiques et primesautiers, cocasses, tendres, rebelles, rêveurs, amoureux... Un Jean-Noël Jeanneney en goguette qui brise l'armure et fait vibrer sa lyre pour le plus grand bonheur du compositeur Antoine Sahler, auteur des partitions musicales. Et puisqu'une telle lecture ne peut se faire qu'en musique, un système de QR code permet d'écouter, au fil des pages, les différents morceaux interprétés par François Marthouret et Sylvia Bergé, avec Chloé Girodon au violoncelle et Antoine Sahler au piano. C'est aussi à un dialogue entre histoire et chanson française qu'invite Jean-Noël Jeanneney dans le mini essai qui ouvre le volume, réflexion iconoclaste sur la gloire de Béranger et sa postérité. On y découvrira De Gaulle citer " Ne pleurez pas Milord " de Piaf, Pompidou invoquer les " Cactus " de Dutronc, Emmanuel Macron pleurer la mort de Johnny Hallyday...

10/2023

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Histoire de France

La France libre fut africaine

"Avec quelle rage l'antigaullisme s'acharne à propager la légende de "la résistance de Londres" ! Aux uns comme aux autres, j'oppose la vérité : la France libre fut africaine". Voilà ce que soutenait fort justement Jacques Soustelle, ethnologue tôt rallié à l'homme du 18 juin. Car à l'automne 1940, le Royaume-Uni n'apportait à la France libre ni combattants, ni matières premières, ni territoires. Le domaine du général de Gaulle s'étendait alors de la frontière tchado-libyenne au fleuve Congo. Sans ces territoires, quelle crédibilité, quelle reconnaissance internationale, quel argument pouvait-il invoquer contre Vichy qui se targuait de la "fidélité" de l'Empire ? Alors que la geste des combattants levés en Afrique du Nord et de l'Ouest comme les hauts faits de la résistance intérieure sont aujourd'hui bien connus, le sort de l'Afrique équatoriale française et du Cameroun, bastions gaullistes de la première heure, est demeuré injustement ignoré. Ce livre entend, pour la première fois, porter le regard sur ces territoires appelés à soutenir de leurs hommes et de leurs richesses l'étendard de la croix de Lorraine. La résistance à l'Allemagne nazie, à l'Italie fasciste et au régime de Vichy ne fut pas seulement portée en métropole par les héros de l'armée des ombres ; elle fut aussi, dès le mois d'août 1940, une odyssée africaine dont cet ouvrage, fondé sur des archives inédites, entend retracer le cours.

03/2014

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Histoire de France

Vichy ou dissidence. Béville (Albert) : une carrière d'administrateur colonial de Pétain à Dakar - La parole est aux documents

Les documents témoignent et transmettent une histoire encore peu connue. Vichy : le gouvernement du maréchal Pétain collabore avec Hitler et les troupes d'occupation allemandes à partir de juillet 1940. Au ministère des Colonies, un fonctionnaire originaire de Guadeloupe travaille à la Direction Politique : Béville (Albert). Il s'inscrit en juin 1941 pour suivre l'enseignement de l'Ecole des cadres d'Uriage "rattachée à sa manière à la révolution nationale", observe Robert O Paxton, et il demeure au service du Maréchal jusqu'en août 1944. Puis il sert en Afrique comme administrateur colonial au Dahomey et en Côte d'Ivoire, où il est commandant de cercle (Katiola, Agboville et Man). Dissidence : des hommes et des femmes originaires de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique, font un autre choix que Béville (Albert). Ils décident de combattre les Nazis et de rallier les Forces alliées (anglaises & USA) ou de se rendre à Londres où siègent les Français libres du général Charles De Gaulle. Deux choix : Vichy ou Dissidence ? Guadeloupe, Guyane et Martinique n'ont pas oublié leurs enfants qui les ont quittées pour lutter avec les troupes alliées sur terre, sur mer, dans les airs ou dans les services secrets entre 1940 et 1944. Les documents révèlent une liste de ces combattants, dont certains, comme Paul Valentino, s'engagèrent dès 1940 et 1941, au moment où en France, à Vichy, sévissaient le culte de Pétain et la dictature allemande.

09/2013

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Humour

Pierre Dac. Mon maitre 63

Si Pierre Dac (1893-1975) n'avait pas existé, une certaine forme d'humour resterait à inventer : l'humour loufoque. Ses innombrables admirateurs n'ont pas oublié ses sketches débités d'une voix monocorde ni ses Pensées, dont l'une des plus célèbres demeure : « Celui qui est parti de zéro pour n'arriver à rien dans l'existence n'a de merci à dire à personne. » Mais qui connaît l'homme caché derrière le masque imperturbable du comique ? Humoriste, Pierre Dac était aussi un homme fragile, angoissé, que la vie a peu épargné et qui a vécu presque toutes les grandes heures du siècle. Héros de la Première Guerre mondiale, il commence après l'armistice une carrière de chansonnier, participe à la naissance de la radio moderne, crée un hebdomadaire intitulé L'Os à moelle, rejoint de Gaulle à Londres en 1943 pour mettre sa verve au service de ces « Français [qui] parlent aux Français ». Après la guerre, il rencontre Francis Blanche, son fils spirituel, et imagine avec lui le fameux feuilleton radiophonique Signé Furax qui fit rire des millions d'auditeurs tout au long de ses 1 034 épisodes. Aujourd'hui encore, près de quarante ans après sa mort, Pierre Dac demeure le maître incontesté de nombreux humoristes, affirmation à laquelle, de son vivant, il avait l'habitude de répondre : « Je ne suis pas votre maître. Étant donné ma hauteur, je suis votre maître soixante-trois. »

12/2013

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Histoire de France

L'agonie de la IVe République. 13 mai 1958

La tragédie algérienne a été la malédiction de la IVe République. C'est à Alger, le 13 mai 1958, que s'enclenche l'engrenage qui finira par emporter ce régime issu d'une guerre et défait par une autre. Son agonie n'aura duré que trois semaines. Ce livre met au jour les protagonistes, les paroles, les arrière-pensées, les enjeux, les intrigues, les flottements, les audaces et les lâchetés qui rythment l'embrasement de ces quelques semaines haletantes. Il retrace la chaîne des événements et des affrontements, qui s'étend de l'insurrection d'Alger au retour du général de Gaulle au pouvoir. Il sonde, ce faisant, la profondeur des dissensions qui déchirent les Français jusqu'à menacer le tissu national. Michel Winock s'interroge sur l'incurable vulnérabilité d'une République, créatrice pourtant, en maints domaines, d'un véritable «miracle français». Ce n'est pas seulement à l'épreuve du conflit algérien que se meurt la IVe, c'est aussi en raison des tares intrinsèques d'un système politique réduit à l'impuissance et, par là même, discrédité. Les faiblesses de ce régime, honni par l'élite militaire, entraînent l'intervention de l'armée dans la vie politique, pour la première fois depuis plus d'un siècle : c'est sous la menace des armes que se décidera l'issue de la crise, par le recours, une fois encore, à un homme providentiel.

01/2013

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Littérature française

Tigre en papier

C'est l'histoire d'un type qui raconte à la fille de son meilleur ami, mort depuis longtemps, ce que fut leur jeunesse à l'époque presque fabuleuse - la fin des années 60 - où l'on croyait dur comme fer à la Révolution. Internet n'existait pas, ni le TGV ni les portables ni le câble ni les walkman ni les répondeurs. Les pavillons de Baltard ouvraient encore leurs parapluies au-dessus du ventre de Paris, la télé était en noir et blanc, le président Pompe allait succéder à de Gaulle. Au Vietnam la " guerre du peuple " défaisait la puissance américaine, les impérialistes étaient des tigres en papier, la Chine était rouge pour l'éternité, le Che plus grand mort que vivant. L'Internationale serait le genre humain. C'était dans la nuit des temps... Voici donc la vie très horrifique de Martin et de son ami Treize, et du reste de la bande, Fichaoui-dit-Julot, Reureu l'Hirsute, Momo-Mange-serrures, Judith et Chloé, Roger le Belge, tous les autres, les saints et les balances, les castagneurs et les pleutres, les rebelles et les fayots, avec leurs faits et prouesses épouvantables... Il y a dans cette histoire du grotesque mais aussi de la poésie brute, la bêtise y côtoie beaucoup de romantisme, on peut appeler ça comme ça. La scène, le récit, se passe la nuit, dans une voiture qui tourne inlassablement sur les périphs, comme une navette spatiale satellisée autour de Paris. Moteur !

08/2002

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Littérature française

Les nuits blondes

Fais-moi une promesse, ma petite fille, ne tombe jamais amoureuse. Aimer, c'est donner à quelqu'un le pouvoir de te tuer. Regarde ce que je suis devenue : une perdrix dans un tableau de chasse. Quels visages inconnus Annabelle Berger découvrira-t-elle en reconstituant le puzzle de son histoire familiale ? En 1962, dans un village de bord de mer, alors que la France est tiraillée entre Yvonne de Gaulle et Brigitte Bardot, ce sont les femmes qui mènent la danse. Chez Gina Coiffure, tenu par les soeurs Berger, Annabelle et Claire, on se presse pour une mise en pli, une couleur, une choucroute triomphante, et parce qu'on sait qu'on ne perdra pas une miette du spectacle navrant de Nana, cette jolie dingue qu'on envie et qu'on craint, cette petite soeur qui ne tient qu'à un fil. Alors quand Claire, le garde-fou, quitte Cotillac pour Paris, le fragile équilibre explose. Sur sept jours, du 4 au 11 août 1962, Les nuits blondes jouent du secret de famille pour faire revivre non pas Marilyn Monroe, mais Norma Jeane Baker, âme jumelle d'Annabelle. On dissimule ce qu'on est dans les caves, les placards, les lettres, les journaux intimes et les rêves. Tout, mais pas la vérité. Sauf celle de la plus célèbre des blondes. Et puis celle des femmes qui vont aux noces comme on va à l'abattoir et tuent par amour.

04/2010

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Sports

Amoureux foot

Sa vie est une fête, un tourbillon dans lequel la célèbre voix de France Inter, France Info et France Bleu nous entraîne, sur plus d'un demi-siècle de passions, de rencontres et d'histoires extraordinaires : de la mythique finale des Verts de Saint-Etienne perdue à Glasgow, mais pour qui il a organisé une descente des Champs-Elysées de vainqueurs réunissant cent mille personnes, jusqu'à la table familiale du général de Gaulle dont l'auteur est le petit-neveu. Jacques Vendroux est l'un des plus célèbres journalistes sportifs français qui accompagne tous les grands événements depuis 50 ans. De ses débuts en 1966, en tant que "journaliste stagiaire pistonné de la Ve République" drivé par Raymond Marcillac, fameux présentateur de l'ORTF, Robert Chapatte, Roger Couderc ou Léon Zitrone, jusqu'à ses responsabilités de Directeur des Sports à Radio France, Jacques Vendroux explore pour nous les coulisses du sport, avec cet humour qui le caractérise : tantôt léger comme une caresse, tantôt rude comme un tacle ! Il a accepté pour la première fois d'évoquer ses moments difficiles, dont la catastrophe de Furiani en 1992 lorsque la tribune s'écroule quelques secondes avant de prendre l'antenne, le stade du Heysel et les attentats du 13 novembre au Stade de France. Mais aussi ses amitiés indéfectibles avec Thierry Roland, Jean-Michel Larqué, Michel Platini, Serge Blanco, le couple Chirac, son affection quasi filiale avec ses collaborateurs des sports.

04/2016

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Critique littéraire

Ecrire ses mémoires au XXe siècle. Déclin et renouveau

Le canon classique des Mémoires, élaboré au fil de cinq siècles, n'est pas loin d'apparaître aujourd'hui comme vidé de sa substance. Jugés partiels et partiaux au regard des méthodes de l'histoire critique, les Mémoires ont subi en outre la rude concurrence d'un modèle narratif auquel ils avaient en grande partie donné naissance, l'autobiographie. De cette double perte de légitimité a résulté une véritable crise du genre. Pourtant, la tradition littéraire des Mémoires a perduré tout au long du XX ? siècle et n'a même jamais été aussi florissante et polymorphe : ces récits font toujours preuve d'une indéniable vitalité jusqu'à constituer encore la majeure partie des écrits à la première personne. Comment expliquer ce paradoxe ? En dépit de l'élargissement et de la dispersion du genre, ils continuent d'être l'une des deux grandes formes de récit de soi, à côté de l'autobiographie : le parcours d'un individu dans sa dimension publique et collective, acteur et témoin d'une histoire mémorable qu'il contribue à reconfigurer. En témoignent d'illustres mémorialistes : Charles de Gaulle, André Malraux, Simone de Beauvoir. L'enquête explore donc ce vaste corpus jusqu'ici largement négligé par la critique, en reconsidérant la place et la valeur qui lui sont accordées à une époque submergée par la montée en puissance des mémoires collectives et par l'abondance des travaux historiques sur le passé récent.

10/2008

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Droit

Machiavel en démocratie. Mécanique du pouvoir

Machiavel a-t-il raison, a-t-il tort ? Le premier il a décrit, non sans complaisance, la mécanique du pouvoir des temps passés : la lutte pour sa conquête, l'affrontement des ambitions égoïstes. Mais de la finalité du pouvoir il ne parle guère, comme si sa possession était un but en soi. La démocratie a-t-elle changé tout cela ? Démocratie ou dictature, la fin demeure la même : l'appropriation du pouvoir par tous les moyens, aussi longtemps que possible. Mais quand règne la démocratie, le Politique ne peut plus s'inspirer des Lénine, Staline, Hitler, Mao, il ne cherche plus à faire peur, mais à plaire, à communiquer, à entraîner à soi le peuple en utilisant toutes les armes de la séduction, tels Blair, Clinton ou Mitterrand. Si l'esprit de domination l'inspire toujours, les moyens employés ne sont plus les mêmes. Reste qu'observer la réalité ne dispense pas de souhaiter qu'elle soit autre. Se référer à des convictions morales fait sourire les cyniques, mais en démocratie le pouvoir ne peut pas être une fin en soi. Le conquérir, pour y puiser les satisfactions et les exaltations de l'instant, ou bien pour compter dans l'Histoire longtemps après sa mort : les deux ne vont pas nécessairement de pair. Cependant cela arrive, comme l'ont montré Roosevelt, de Gaulle, Kohl et d'autres. Edouard Balladur décrit le mode d'emploi de la politique au XXe, siècle avec une lucidité teintée d'amusement.

01/2006