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Victor Modeste

Extraits

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Ethnologie

Okoubaka. Nouvelles d'un monde

Dans leur vol erratique, j'accompagnais les grues auxquelles les désordres de la guerre avaient fait perdre leurs repères. Je ne sais si elles ont enfin retrouvé leur voie, mais, avec elles, le moment d'un rêve, il me semble continuer à vagabonder, glanant ici et là quelque souvenir pouvant donner un sens à l'aventure où je m'étais engagé. Okoubaka, l'arbre mangeur de forêts, aurait-il jeté un sort aux planteurs de cacayoers qui l'ont privé de son milieu de vie ? Kliu, le tigre, a-t-il survécu au chasseur dont il s'était fait un ami ? S'il reste, à l'écart des grandes routes maritimes, des îles au passé préservé, ne tarderont-elles pas à être dépouillées de leurs secrets par des aventuriers inconscients ? Dans une langue poétique, fleurie, au style très original, l'auteur nous livre un bouquet de nouvelles quasi fantastiques dont l'humour corrosif tempéré de tendresse rappelle irrésistiblement certaines histoires de Jack London, dont le récit de sa croisière sur le Snark, aux îles Salomon, ainsi que le chef-d'oeuvre de Victor Segalen consacré à la Polynésie, Les Immémoriaux. En effet, si chacun des récits présentés ici relève bien de la fiction littéraire, tous leurs ingrédients et contextes sont authentiques, puisés à la source de l'expérience de l'auteur, en France durant la guerre et, surtout, lors de ses séjours ethnographiques et botaniques au coeur des ultimes univers forestiers demeurés libres, en Afrique, à Madagascar, à Vanuatu, en Nouvelle-Calédonie, à Sumatra, et sur les hauts plateaux du Vietnam.

04/2012

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Sciences historiques

L'arbre de la vie. Le passé recomposé du colonel Rakotonirainy Alphonse

En 1960, Madagascar venait d'avoir son indépendance et devait se doter d'une nouvelle armée. Le lieutenant Alphonse Rakotonirainy, saint-cyrien de la promotion du maréchal Bugeaud, fut invité à rentrer à Madagascar pour rejoindre cette nouvelle armée, alors qu'il était au front à la frontière algéro-tunisienne avec l'armée française. Avec d'autres saint-cyriens, ils définiront les bases et les objectifs de cette armée malgache. Quinze ans plus tard, le 30 juillet 1976, sur les ondes de la radiotélévision malgache, par la voix de Didier Ratsiraka, président de la République démocratique de Madagascar, les Malgaches apprenaient stupéfaits le "crash" d'un hélicoptère Alouette III dans lequel périrent ses sept passagers : le colonel Joël Rakotomalala, Premier ministre, Pierre Rajaonah, ministre du Développement rural et de la Réforme agraire, le lieutenant-colonel Alphonse Rakotonirainy, chef de l'Etat-Major général de la Défense nationale et des Forces armées populaires, le commandant Martin Rampanana, directeur de cabinet militaire du Premier ministre, le sous-lieutenant Todisoa Angelson-Marie, pilote de l'hélicoptère, l'adjudant-chef Fernand Ndriamananto, mécanicien de l'hélicoptère, et monsieur Victor Raymond Randriantsoa, caméraman de la Télévision malagasy. Les "accidents ", décès et disparitions suspects de personnalités sont nombreux durant cette période. Trop nombreux tout d'un coup pour qu'on ne pense plus à des hasards, les rumeurs circulant alors sans jamais être démenties ou dénoncées. Les causes de cet "accident" n'ont jamais été élucidées : aucun rapport publié. Et c'est d'ailleurs ce qui est le plus troublant, ce silence...

09/2019

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Sciences politiques

La République incarnée. De Léon Gambetta à Emmanuel Macron

Lorsque Emmanuel Macron est devenu président de la République, on a beaucoup parlé d'une réappropriation de la fonction, tant il a paru incarner la République en restaurant l'autorité et la distance que le général de Gaulle avait insufflées à la plus haute magistrature de l'Etat. C'est que, depuis un siècle et demi, se pose la question centrale de la confrontation entre notre idéal démocratique et la nécessité de personnaliser le pouvoir. Les référents en la matière sont les trois héros fondateurs de la Troisième République, Adolphe Thiers le rassembleur, Léon Gambetta le chef patriote et Victor Hugo le prophète de l'universel. C'est à partir de leur histoire que l'auteur tire le fil de l'incarnation républicaine jusqu'à nos jours. Quelles traces ont-ils laissées dans la symbolique de cette incarnation ? Comment la marche du temps a-t-elle digéré ces repères collectifs et modifié cette symbolique ? Quels sont les personnages qui se sont hissés au cours du XXe siècle à la hauteur de ces modèles ? Quelle a été l'empreinte du général de Gaulle sur cette histoire, et comment ses successeurs se sont-ils adaptés à la légende gaullienne ? Une personne peut-elle encore aujourd'hui prétendre incarner la République aux yeux de tous dans une société de l'individualisme exacerbé et du multiculturalisme ? Telles sont les questions auxquelles répond ce livre. A travers une galerie de portraits parfois déroutants ou inattendus, c'est l'histoire politique de la France républicaine qui prend forme et visage.

01/2019

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Actualité et médias

Le portrait du président

Cinq ans après son accession au pouvoir suprême, François Mitterrand demeure une énigme : attaqué à droite comme homme de gauche, à gauche comme homme de droite, a-t-il réalisé les transformations qu'il souhaitait pour la France ou s'est-il contenté de gérer l'inévitable ? A-t-il résolu, cherche-t-il seulement à résoudre ses contradictions ? Est-il victime de son habileté ?... La devise de Pierre Mendès France était claire : "Gouverner, c'est choisir". Celle de François Mitterrand serait-elle simplement : "Gouverner, c'est doser" ? Sur son bureau à l'Elysée, le président garde trois photos : celles de Victor Hugo, de Jean Jaurès et de Georges Clemenceau. Trois symboles : le romantisme républicain, le socialisme, le sens de l'Etat, qui manifestent clairement l'image que François Mitterrand veut laisser dans l'histoire. Mais en fait son action semble souvent allier les contraires : pragmatisme et maximalisme idéologique, archaïsme et modernisme. Le dessein de ce républicain de gauche est clair : "Une gauche apte au gouvernement, un parti socialiste large et solide qui ait vocation à l'alternance". Quel que soit le jugement que l'on porte sur lui, il faut reconnaître que cet homme d'Etat, homme de mouvement, restera comme l'instrument d'une mutation de la société française. Relevant les propos et les actes du président de la République, contant, analysant sans complaisance ni parti pris, Jean-Marie Colombani nous dresse de celui-ci un portrait passionnant, où l'esprit critique n'exclut pas la sympathie.

10/1985

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Animaux, nature

Les monstres marins. Edition revue et augmentée

On pourrait croire qu'au XXIe siècle, il ne reste guère de découvertes d'importance à faire sur notre vieille planète : à l'ère du satellite et de l'internet, quel mystère de taille pourrait subsister ? Nous sommes même tentés de rire de l'incroyable ignorance de nos prédécesseurs… Et pourtant ! La surface de la Lune nous est plus familière que les profondeurs de nos océans, qui couvrent pourtant les deux tiers du globe terrestre… La preuve ? Nous n'en savons guère plus sur le calmar géant, le kraken de la légende, qu'à l'époque où l'ouvrage que nous rééditons a été publié ; les premières images de cet animal mythique ont été filmées seulement en 2013, alors que les scientifiques en soupçonnaient l'existence depuis le XVIIe siècle ! Aujourd'hui comme hier, les régions inconnues de la « planète mer » et leurs plus spectaculaires habitants nous fascinent. C'est pourquoi nous donnons une nouvelle édition de ce bel ouvrage d'Armand Landrin, ami de Jules Ferry et fervent défenseur de l'éducation populaire, paru en 1877. Il nous entraîne, de la légende à la science, dans le sillage de ces créatures mystérieuses, qui ont inspiré Alexandre Dumas, Jules Verne ou Victor Hugo. Nous avons ajouté aux textes, images et notes originales, une iconographie complémentaire pour mieux faire découvrir ces animaux étonnants, des notes pour actualiser connaissances et faits, et faire le point sur l'avenir d'espèces parfois menacées ; le tout faisant de la présente édition un livre de chevet digne du capitaine Némo.

11/2014

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Critique littéraire

Petit manuel de littérature d'outre-tombe. Anthologie des tables tournantes

Ecrivains, n'ayez plus peur de mourir ! Nos meilleurs médiums sauront vous tirer les vers du nez (pour les poètes) ou vous aider à achever un roman brutalement interrompu par la mort. La production littéraire des tables tournantes, abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle (l'âge d'or du spiritisme) et la première du XXe, est totalement passée inaperçue des spécialistes de la littérature. Cette injustice est aujourd'hui réparée grâce à ce manuel qui séduira l'enseignant à court de sujets de dissertation, et l'étudiant en mal de citations inédites. Qu'on en juge : Voltaire renie de sa tombe les combats menés durant sa vie ! Victor Hugo fait virevolter les guéridons en expert : Eschyle, Anacréon, Socrate, ou encore Shakespeare sont conviés parle maître en exil pour y écrire des œuvres... typiquement hugoliennes ! De Musset, ces quelques vers - " Me voici revenu. Pourtant j'avais, Madame/Juré sur mes grands dieux de ne jamais rimer. C'est un triste métier que de faire imprimer/Les œuvres d'un auteur réduit à l'état d'âme " - écrits en 1865, soit huit ans après la mort du poète, témoignent de son sens aigu de la situation. Oscar Wilde, lui, semble regretter sa vie terrestre : " La mort est la plus ennuyeuse expérience de la vie, si l'on excepte le mariage et les dîners avec un maître d'école. " Quant à Mark Twain, il profite de ses loisirs éternels pour écrire un nouveau roman, Jap Herron, qu'il dictera à la médium Lola V. Hays.

03/2008

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Littérature française

Un héros de passage

Né dans un petit village du Puy-de-Dôme, Alexandre est fasciné par l'épopée napoléonienne. Ses rêves d'enfant l'aident à oublier que sa mère est morte au loin et qu'il est presque seul au monde. A neuf ans, il part sur les routes de France, avec l'envie de conquérir Paris, les femmes et la gloire. Il a tout, pour, y parvenir : le charme, l'ambition, la jeunesse et la chance... Mais, au seuil des plus grandes espérances, dans le tourbillon des fêtes, des duels et des renversements de régime, Alexandre se brûlera les ailes. Passionné, épris d'absolu, hanté par le souvenir de son enfance et la quête d'un père qui l'a abandonné, il perdra tragiquement jusqu'à ses dernières illusions. Patrick Poivre d'Arvor décrit en peintre sensible et précis, une époque qu'il a toujours adorée, et un jeune homme qui lui ressemble peut-être. Il mêle les passions du temps et les hommes qui l'ont, illustré : Victor Hugo, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Emile de Girardin... Comme eux, il aime les coups d'éclat, les caractères qui se forgent dans l'adversité et l'analyse des sentiments amoureux. On se souvient avec émotion de ses deux hommages à sa fille disparue, Lettres à l'absente et Elle n'était pas d'ici. Avec ce Héros de passage, le grand roman qu'il portait en lui depuis des années, il se révèle être un écrivain au souffle profond, dans la lignée de ses maîtres littéraires, les grands romantiques du XIXe siècle.

12/1996

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Histoire de France

Louis Napoléon le Grand

Napoléon III est, sûrement, le plus mal aimé des chefs d'Etat de la France et le Second Empire le plus mal connu de ses régimes. Et pourtant, de 1848 à 1870 se crée la France contemporaine. S'il inaugure son règne par un coup d'Etat, Louis Napoléon Bonaparte, aussitôt, rétablit le suffrage universel banni par la Deuxième République agonisante. Et, à la différence de son oncle, il sera le champion du progrès social (droit à l'instruction pour les filles, droit de réunion. droit de grève...), autant que de la prospérité économique : il étend le réseau de chemin de fer, développe l'industrie, favorise la recherche scientifique et protège Pasteur, modernise les villes dont pas une qui ne porte, aujourd'hui, les traces éclatantes de l'urbanisme nouveau. Avec le Second Empire. le rayonnement de la France est à son apogée. La gloire militaire ne manque pas : Alma, Magenta, Solferino... L'Italie lui doit son unité et le Mexique sa liberté. L'empire colonial est déjà largement constitué. Mais il y aura Sedan. Le désastre. On ne pardonne ni les mauvais débuts ni les défaites ! En historien autant qu'en politique, Philippe Séguin brosse, ici, un portrait sans fard du très grand homme d'Etat que fut Napoléon III. S'inscrivant dans une courte lignée de chercheurs d'origine essentiellement anglo-saxonne, il s'attache à rétablir les faits. Et c'est avec fougue et générosité que, contre Victor Hugo, l'irréductible ennemi de l'empereur, il le proclame Louis Napoléon le Grand.

10/1990

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Bénélux

L'Amigo et Bruxelles / D'une prison à un hôtel mythique. 1522 - 2022

La prison de l'Amigo a intimement suivi le cours de l'histoire de la ville de Bruxelles. Née de la coutume féodale des "vroente" , ces maisons aï¬ermées pour l'occasion par le Seigneur de la ville ; elle prendra en 1522 son adresse définitive, rue de l'Amigo, derrière l'Hôtel de Ville. Maison de détention le temps du procès du prévenu, elle verra au sein de ses cellules des hérétiques, des opposants politiques, des vagabonds, des artistes et d'illustres détenus. Vidocq s'en évade fin 1795. Sur la table de sa cellule, Paul Verlaine y écrira une lettre à Victor Hugo en juillet 1873 avant son transfert pour la maison d'arrêt des Petits-Carmes. Karl Marx et sa femme Jenny y seront détenus en 1848 avant d'être expulsés de Belgique. Détruite peu avant 1930, son emplacement accueillera en 1958 le nouvel écrin que l'on connaît de nos jours : un palace bruxellois afin d'y recevoir les célébrités et les plus grands de ce monde, en plein coeur du centre historique de la ville. De quoi voir leurs yeux briller de 5 étoiles... Sur base d'archives, cet ouvrage décrypte les faits historiques et aborde le parcours si particulier de cette ancienne prison. Celle dont on dira qu'il faut y avoir passé une nuit pour devenir un bourgeois de Bruxelles ! Le récit convie également le lecteur à un tête-à-tête avec un héritage fascinant, dont l'année 2022 marque les 500 ans.

11/2022

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Beauté du monde

Grand Nord. Un voyage dans le cercle arctique

Direction le Grand Nord pour un voyage inoubliable entre le 60°N et le 90°N... Partons au bout du monde, dans le Grand Nord, entre le 60e et le 90e degré de latitude, dans la nature unique de l'Arctique avec des photographies d'une beauté à couper le souffle. Le voyage commence au 60° N, avec ses paysages de toundra et de fjords, et se termine au 90° N au Pôle Nord, et ses paysages de glace d'un bleu profond, ses icebergs, sa banquise et ses glaciers. Nous traversons de nombreux pays, régions et villes, en remontant vers le Grand Nord, que ce soit Anchorage en Alaska, la baie d'Hudson, les îles Féroé, pour remonter petit à petit en passant par les parcs nationaux islandais, les îles Lofoten, le Cap Nord en Norvège, le Spitzberg, le détroit de Baffin, la mer de Kara en Russie, le Groenland... Des pages historiques reviennent sur les moments importants du cercle polaire arctique en commençant par la ruée vers l'or en Alaska en 1896, la mythique route maritime du passage du Nord-Ouest, la conquête du Pôle Nord, la vie des Inuits, sans oublier les premières expéditions polaires avec les explorateurs Peary, Amundsen, Jean-Baptiste Charcot et Paul-Emile Victor. Des pages thématiques présentent également la faune que l'on peut rencontrer dans ces contrées sauvages, comme les pingouins, mais aussi les ours polaires, les morses, le loup arctique, le renard des neiges ou encore les phoques barbus.

09/2023

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Généralités

30 destins d'aventuriers

Ils ont voyagé, exploré, navigué, survolé... Ils ont vécu des vies frôlant le danger mais sont souvent devenus des symboles de courage et de ténacité. Les baroudeuses et les audacieux réunis dans cet album ont choisi un parcours de l'extrême qui va ravir les enfants en quête d'aventures ! Du désert du Sahara aux confins de l'Asie en survolant les pôles, nombreux sont celles et ceux qui ont opté pour une existence parfois risquée, mais toujours passionnée ! Certains ont battu des records, d'autres ont sauvé des animaux ou ouvert la voie à des découvertes scientifiques phénoménales, mais toutes les héroïnes et héros de cet album ont pour point commun d'avoir suivi leur rêve d'enfant. De Jessica Watson, qui s'est lancé à 16 ans dans un tour du monde à la voile en solitaire, à Aliénor le Gouvello, qui a traversé l'Australie à cheval en 2015, ou encore Jane Goodall, partie vivre dans la jungle pour observer les chimpanzés, les personnages féminins de cet album n'ont rien à envier aux périples vécus en ballon, à selle de dromadaire ou au pied des volcans par Jean-Louis Etienne, Wilfred Thesiger, Haroun Tazieff ou Paul-Emile Victor. Autant de destins et d'expériences pour découvrir le monde et explorer la planète à travers les yeux de figures inoubliables qui se sont lancé dans l'aventure à corps perdu. En convoquant moments historiques et grands espaces, voici 30 portraits pour les 8/12 ans avides de sensations fortes !

10/2023

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Troisième République

L'année Clemenceau N° 4-5/2020-2021

L'Année Clemenceau 4-5 / 2020-2021 Défis sanitaires, enjeux politiques Depuis 2019, la France et le monde sont victimes d'une pandémie provoquée par un virus jusqu'alors inconnu, nommé Covid-19. Celle-ci suscita un long confinement à l'ampleur inédite. Afin de mieux affirmer l'originalité historique du phénomène, un retour au passé s'imposait. Tel est le propos central de ce double numéro de L'Année Clemenceau, intitulé " Défis sanitaires, enjeux politiques ", qui se penche sur l'épidémie de choléra de 1884 et sur celle de grippe en 1918-1919. Deux graves crises sanitaires que l'ancien médecin Clemenceau sut affronter ; deux graves crises qui posèrent à la République des questions similaires à celles auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui. Editorial Jean-Noël Jeanneney Inédits & Insolite - Lettre à la cantatrice Anna Judic - Lettre à Louise Michel Recherches clemencistes - L'épidémie de choléra de 1884 à Toulon et dans le Sud-Est, Bertrand Mafart - Clemenceau et l'épidémie de choléra de 1884, Samuël Tomei - Crise sanitaire et question sociale ou L'éthique du " prendre soin " chez Georges Clemenceau, Sylvie Brodziak - L'épidémie de grippe en 1918-1919, Sylvie Brodziak - La chasse comme art du déconfinement chez Georges Clemenceau, François-Xavier Allonneau - Clemenceau et l'art de la harangue, Georges Wormser Bibliographie et notes de lecture Au fil de 2020 et 2021 - Clemenceau et les médias pendant le confinement, mars-avril 2020, Sylvie Brodziak - Il y a cent ans, Clemenceau à Singapour, Matthieu Séguéla - Victor Hugo et Georges Clemenceau, Marie-Laure Prévost Actualités

11/2021

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Littérature française

Le Chemin de Buenos Aires

Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Albert Londres. En 1926, l'auteur de "Marseille, porte du Sud", s'intéresse aux réseaux de prostitution et en particulier au sujet très sensible à l'époque de la "traite des blanches", à savoir l'émigration plus ou moins forcée vers l'Argentine de jeunes femmes françaises pauvres tombées sous la coupe de proxénètes. Après avoir recueilli des renseignements dans le milieu des souteneurs et des recruteurs parisiens, le grand reporter embarque pour Bilbao, Buenos Aires et Montevideo. Sur place, de trottoirs en maisons closes, il mène une passionnante enquête de terrain sur la piste des "Franchuchas" malgré l'hostilité de la pègre locale avec ses maquereaux, trafiquants, rastaquouères et canailles en tous genres, tels Vacabana le Maure ou Victor le Victorieux. Il décrit avec minutie les mécanismes et relations de complicité ou d'intérêts bien compris entre tous les membres de ces réseaux de prostitution, notamment entre les filles et leurs protecteurs, ainsi que les diverses communautés impliquées, comme par exemple la puissante "Zwi Migdal", une organisation de proxénètes juifs qui prostitue pour sa part les femmes juives polonaises. "Le Chemin de Buenos Aires", sous-titré "La traite des blanches", est l'une des enquêtes les plus humanistes et les plus engagées d'Albert Londres qui, le premier avec ce livre-reportage, n'hésite pas souligner la responsabilité collective du phénomène et à mettre en cause le système social patriarcal et machiste qui l'engendre et en tire profit.

12/2022

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Littérature française

Barthélemy Cellier, un nouveau Claude Gueux et une victime de l'homophobie avant la lettre. L'exécution à Riom, le 16 juin 1866, de Barthélemy Cellier, par un témoin oculire 1866

La lettre qui se trouve à l'origine de ce livre présente la particularité de décrire une exécution capitale qui eut lieu à Riom en 1866. Mais son intérêt s'étend au-delà puisque ces cinq pages nous permettent d'entrevoir un pan de la vie du dénommé Jean Planchard et de lire le nom d'hommes et de femmes qui faisaient partie de son cercle amical et relationnel. Tandis que le liseur classique centrera uniquement son attention sur l'exécution elle-même, le lecteur plus sensible prêtera également une oreille attentive ou plutôt des yeux exercés aux autres aspects que procure ce texte. Le destin du condamné de Riom, Barthélemy Cellier, fait songer à celui d'un personnage que Victor Hugo décrit dans l'une de ses nouvelles, "Claude Gueux", sur lequel je m'attarderai. Je présenterai le texte de la lettre de Jean Planchard et j'évoquerai ce personnage à travers les éléments qui figurent dans ce courrier. Puis j'exposerai les grandes lignes du procès, en m'excusant par avance des manques, des inexactitudes voire des erreurs commises. En effet, je ne me suis pas référé aux archives, d'ailleurs consultables, mais me suis contenté de lire le compte-rendu du procès et de compulser les quelques ouvrages et les assez nombreux journaux qui l'évoquent. J'expliquerai ensuite en quoi l'homosexualité du condamné a pu lui nuire gravement et infléchir le procès en sa défaveur. Enfin, ma personnalité s'exprimera librement en l'espace de quelques lignes qui feront office de conclusion.

06/2021

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Littérature Allemande

Imago

Adoptant un rythme lent et une attitude méditative, Carl Spitteler évoque ici l'histoire en partie autobiographique d'un amour non partagé. Victor, poète qui n'a pas encore donné toute la mesure de son talent, retourne à son village natal avec le seul espoir que la femme qu'il aime daigne jeter les yeux sur lui. Entre-temps, celle-ci, une femme toute ordinaire, s'est mariée et a eu un enfant. Elle n'est qu'une banale bourgeoise mère de famille engoncée dans les conventions sociales de son village. Il écrit alors ses confidences à une amie. En réalité, entre lui et celle qu'il a élevée en image céleste, il n'y a jamais eu qu'une simple rencontre fortuite. La femme sublimée et son incarnation dans le réel lui apparaissent comme les aspects divers d'une seule et même créature qui règne sur sa pensée. Il réalise que son amour inconditionnel n'est qu'une chimère, une image d'amour, une "Imago". Mais en quittant le village, il rencontre Imago dans toute sa splendeur, comprenant que celle-ci est en réalité la femme archétypale que son imagination créatrice lui accorde et qu'il n'abandonnera jamais. "Imago", qui a valu à Spitteler le prix Nobel de littérature en 1919, a eu une grande importance pour la recherche psychanalytique dans la part qu'elle accorde à la lutte entre le rêve et la réalité. Carl Gustav Jung s'en inspira pour élaborer son concept d'Imago et Sigmund Freud reprit le nom pour sa revue de psychanalyse.

05/2023

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Littérature française

La veuve Lucas s'est assise

A la Martinique, dans un petit monde de noirs et de mulâtres. Celle que l'on appelle d'abord la métisse, puis la petite Lucas, puis la mère Lucas, enfin la veuve Lucas, est femme de ménage chez un marchand de boissons. Dans l'entrepôt, elle croise un jeune noir. C'est le coup de foudre. La mulâtresse en tombe malade. Elle finit par aller débusquer ce garçon jusque dans le bar-dancing qu'il tient avec son père. Elle n'en reviendra pas. Désormais, elle et Lucas ne font qu'un. Cent quatorze kilos à eux deux, dit Lucas. Autour des protagonistes de ce roman d'amour vit toute une humanité, avec ses drames et ses comédies. Le grand-père Pa'Victor, qui a eu neuf filles et dont la maison grouille de petits-enfants dont on ignore la filiation exacte. Tante Mie, absente au monde et qui n'existe que par la sensualité qui la lie à son mari. Zacharie, simple d'esprit à la gentillesse inépuisable, et tous les copains de Lucas, en particulier Balthazar, qui est amoureux de la mulâtresse, et donc profondément malheureux. On trouve aussi une peste, la cousine Emeline, frigide, ambitieuse, grotesque, et qui finit par empoisonner l'amour entre Lucas et la métisse. Il y a beaucoup d'art dans ce roman, mais avant tout on est pris à la gorge par un portrait de femme, absolue et irréductible dans l'amour qui occupe en entier chaque instant de sa vie.

03/1989

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Deuxième République

Le coup d'Etat du 2 décembre 1851

" Le coup fut monstrueux et terrassa Paris. " (Victor Hugo.) Un choc dont la France n'est pas tout à fait remise. Ce fut, comme dans un roman d'aventures, l'opération " Rubicon ". Elle partit de l'Elysée - rive droite - pour fondre sur le Palais-Bourbon - rive gauche. En quelques heures, le président Bonaparte annihila l'Assemblée nationale : les députés de gauche comme ceux du parti de l'ordre furent également frappés. Tout le monde s'y attendait, et pourtant la plupart furent surpris. Comment le neveu de l'Empereur, réputé falot et nimbé de mystères, aurait-il osé ? Il osa pourtant faire son Brumaire à lui. Paris fut rapidement subjugué. En revanche, une partie de la paysannerie, attachée à la République démocratique et sociale, surtout dans le Centre et le Midi, opposa une résistance inattendue, parfois très vive, ce qui permit au pouvoir de se poser en sauveur de la société. Un Etat autoritaire prit alors en main la réorganisation d'une nation traversée de profondes fractures pour la préserver d'elle-même et ouvrir le temps des " miracles économiques ". La République, elle, n'oublia pas la violence faite alors aux institutions et en tira une leçon politique et morale, qui dure encore : rester vigilant face aux tentations autoritaires et aux menaces contre les libertés, que symbolise toujours " le 2 décembre " de Louis Bonaparte. Une démarche neuve, rigoureuse et alerte, qui inscrit l'événement dans la durée et l'appréhende dans tout l'espace national, au plus près de la population comme des principaux acteurs, à partir de sources souvent inexploitées.

09/2023

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Littérature française

Œuvres complètes (Tome 8-Histoires vraies - La Vie dangereuse - D'Oultremer à Indigo). 8 Histoires vraies - La Vie dangereuse - D'Oultremer à Indigo

"Après le poète, le romancier, l'essayiste, le voyageur - il faut parler du conteur". Le conseil de Cendrars à Jacques-Henry Lévesque n'a rien perdu de son actualité : redécouvrons le conteur des "histoires vraies" qui ne se lasse pas d'inventorier la diversité du monde et d'en célébrer les beautés, tout en débusquant à chaque pas la part du mystère. Comme un reporter ? Mais alors à la façon d'un Victor Hugo glanant des Choses vues en visionnaire autant qu'en observateur. Pas d'histoire vraiment vraie qui ne révèle la présence de ce qui se dérobe : un passage secret qui conduit dans la Banque d'Angleterre, l'énigme d'une fleur de l'Orénoque, les ombres qui hantent une propriété délaissée du Brésil, l'abîme sans fond des passions amoureuses sous tous les climats. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars (1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Au cours de la seconde moitié des années trente, Cendrars écrit régulièrement dans la grande presse, surtout dans Paris-Soir. Avec ses reportages, il publie des nouvelles au ton singulier, les "histoires vraies" qu'il recueille dans trois volumes : Histoires vraies (1937), La Vie dangereuse (1938) et D'Oultremer à Indigo (1940), réunis ici pour la première fois.

10/2023

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Littérature française

Les Rêveries du promeneur solitaire

Après les "Confessions" et "Rousseau juge de Jean-Jacques", le philosophe rédige entre 1776 et 1778 ces "Rêveries d'un promeneur solitaire" avant de finir ses jours chez René-Louis de Girardin au château d'Ermenonville. Ebauchées au jour le jour sur des cartes à jouer avant d'être composées et structurées en dix "promenades" - la dernière restant inachevée -, elles ne furent publiées de façon posthume qu'en 1782, à Genève, par trois amis de l'auteur. Les dix "Rêveries" sont autant d'introspections après un épisode intensément paranoïaque et solitaire de la vie de J. -J. Rousseau. Autobiographiques, elles relatent les principaux moments de son existence sur terre, entre autres son séjour heureux au lac de Bienne, ses travaux botaniques, ses rencontres marquantes, l'abandon de ses enfants, tout en méditant sur des questions philosophiques fondamentales : l'être, la souffrance, la mort, l'amour, le bonheur, la nature, la morale, la religion, la société, la misanthropie,... Pressentant sa mort prochaine, l'auteur du "Contrat social" et de la "Nouvelle Héloïse" y médite sur la vie en se promenant, en herborisant et en contemplant la nature, ne trouvant que dans la rêverie sa seule consolation efficace. Véritable chant intérieur, "Les Rêveries du promeneur solitaire" ont influencé de nombreux grands penseurs et écrivains, de Goethe à Chateaubriand en passant par Victor Hugo, George Sand, Lamartine et tous les poètes romantiques. De toutes les oeuvres de Jean-Jacques Rousseau, c'est sans doute celle qui reste aujourd'hui la plus proche de nous.

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Histoire de France

Voyages et lectures

"Je partage votre admiration pour Louis Veuillot", écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du "plus grand journaliste du XIXe siècle" (selon Thibaudet). Car Veuillot n'est pas seulement l'ami de Pie IX, l'adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III... Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C'est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie... Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir... Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur... On n'a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu'à l'appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

10/2013

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Histoire de France

Les bateaux de l'espoir. Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise

Les bateaux de l'espoir Vichy, les réfugiés et la filière martiniquaise Entre la débâcle de mai-juin 1940 et la fin de l'année 1941, quelque 5 000 hommes, femmes et enfants gagnèrent la Martinique depuis Marseille à bord de cargos, échappant ainsi à l'Europe embrasée. Certains étaient juifs, d'autres républicains espagnols ou socialistes antinazis. Parmi eux, le révolutionnaire Victor Serge, le cinéaste Jacques Rémy ou la romancière Anna Seghers. L'épisode est peu connu, et pourtant cette filière se révéla être une formidable voie de secours. Fort de plus de vingt années de recherches en France, en Allemagne, en République Tchèque, en Amérique du Nord et aux Antilles, dans des archives publiques ou familiales, Eric Jennings raconte cette aventure exceptionnelle. S'intéressant aux questions liées aux migrations et aux luttes anticoloniales, l'auteur examine cette voie d'exil, contemple la traversée, l'arrivée à Fort-de-France et le ré-internement de la majorité des voyageurs par des autorités coloniales inquiètes de cet afflux de migrants. Il retrace également des rencontres, notamment entre des réfugiés et les chantres de la négritude, comme Aimé Césaire. Il explore enfin la clôture de cette route de secours, en insistant sur le rôle des autorités américaines. L'arrivée de réfugiés aux noms à consonance allemande avait fini par alarmer Washington... Les craintes d'aujourd'hui autour d'une potentielle cinquième colonne parmi une masse de réfugiés - et les terribles conséquences de ces craintes sur des opérations de secours - n'ont donc rien de nouveau.

09/2020

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Sports

Le rugby expliqué à mon fils. Ou L'art de rester lié

A la veille d'un grand match de rugby que Gareth s'apprête à jouer comme demi de mêlée et capitaine de l'équipe, son fils Dimitri, âgé de sept ans, lui révèle, au moment de se coucher, qu'il a peur que ses parents se séparent. Face à cette angoisse, Gareth n'a pas d'autre choix que d'ouvrir le dialogue pour tenter de le rassurer. C'est alors qu'il parle de son sport, des valeurs fondamentales qui le rendent unique à ses yeux. Insistant sur le sens du collectif, de l'engagement, du combat, de la discipline et du respect, Gareth, le temps d'une nuit, plus rêvée que réelle, joue le match de sa vie auprès de Dimitri en lui révélant ce que le rugby a d'essentiel et de précieux dans l'art de rester lié. Exprimant son ressentiment à l'égard d'une société divisée où chacun cherche la victoire isolément, et au centre de laquelle les familles apparaissent décimées par la guerre du profit et de l'individualisme, le salut du père passe par l'amour de ce jeu et par le message d'espoir, transmis à son fils, d'une humanité basée sur le lien et la solidarité. Ecrit avec des mots simples, faisant sienne cette phrase de Victor Hugo : "La naïveté est le visage de la vérité", ce dialogue s'adresse aussi bien aux adultes qu'aux enfants pratiquant ou s'intéressant au rugby. Une manière également d'entrer dans le questionnement philosophique...

06/2012

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Histoire de France

Louis XI

De Montaigne à Stendhal, de Montesquieu à Voltaire, en passant par Victor Hugo, Walter Scott ou Lavisse, la réputation de Louis XI traversa longtemps les siècles flanquée d'une légende noire. La caricature qu'on nous a longtemps imposée était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, enfermant ses ennemis dans d'étroites cages de fer, ou se promenant déguisé dans les rues pour savoir ce qu'on racontait sur lui, celle d'un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, Louis XI fut l'un des grands hommes d'Etat français. L'un des fondateurs de l'unité et de l'indépendance du royaume, qui moyennant un demi-million d'écus et économisant ainsi bien du sang, des guerres et des larmes, mit fin à la guerre de Cent Ans pour léguer à son fils Charles VIII un pays pacifié, vidé de ses querelles féodales. Quand meurt Louis XI, en 1483 à l'âge de 60 ans, Machiavel a 14 ans, et pourtant on jurerait parfois que le souverain avait lu le penseur florentin. Il y a du Richelieu, du Mazarin avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. "Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?", s'interroge Favier.

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Histoire de France

L'honneur de Saint-Arnaud

Ce livre conte la très édifiante histoire d'un maréchal de France, de son vivant couvert d'honneurs : pour Sainte-Beuve, " sa moralité essentielle " était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât effréné du lucre furent les seuls ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, " Ce général avait les états de service d'un chacal."Achille de Saint-Arnaud construit sa carrière sur la conquête de l'Algérie. Après la prise de Constantine, il se vante : " Je me sentais un peu boucher. " Avec d'autres généraux, il applique la stratégie de la terre brûlée pour affamer les populations, et les " enfumades " pour exterminer tous les habitants de villages algériens dans des grottes. Lors du coup d'Etat du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Il meurt emporté par une diarrhée incoercible au lendemain de la bataille de l'Alma, chef d'une expédition contre la Russie qui visait - déjà - à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.Mais cette chronique n'est pas une simple biographie. C'est un pan de la face noire de l'histoire de France du XIXème siècle qui se découvre. Une fresque où figurent les souverains de l'époque, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny, des généraux, Bugeaud, Cavaignac, Changarnier, d'illustres penseurs, Louis Veuillot, Alexis de Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre algérienne, la grande et implacable figure de l'émir Abd el-Kader." Un livre cruel, terrible, assassin. " Edwy Plenel.

02/2012

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Religion

La cause de Dieu

La Cause de Dieu ? Voilà qui suscite immédiatement la question : quel Dieu ? Car les confusions et les malentendus s'entassent sur ce «phonème-à-tout-faire». Le Dieu de monsieur Falloux, qui s'honorait d'être un «catholique mondain», n'a aucune parenté avec le Dieu de Victor Hugo et de Robespierre. Et il y a même, certainement, un athéisme salubre. Si je me réfère à Robespierre, c'est parce que dans son journal Le Défenseur, il s'écriait en juin 1792 : «O Dieu puissant, cette cause est la tienne !» C'est en ce sens que je dis. moi aussi, La Cause de Dieu, un Dieu dont l'autre nom est Justice. Justice et Amour ? Amour, quel mot difficile, ambigu, captieux ! Et que l'on ose à peine prononcer quand des milliers d'enfants innocents meurent, chaque jour, de faim. «Qu'est-ce que fait votre Dieu pendant ce temps-là ?», demandait Hugo le croyant. Et pourtant ! Ce que l'on devine au plus secret de chaque coeur humain, et qui est le contact avec la plus profonde identité de notre être, autrement dit avec Dieu, c'est bien un amour... Surgit là l'énorme et insoluble problème du mal. Alors oui, tant pis ! La Cause de Dieu, en ce double sens d'une passion de la justice et d'une espérance désespérée mais invincible dans la réalité vivante, et cachée, d'un Dieu-Amour. Henri Guillemin En ces temps troublés de religions dévoyées, il est précieux de relire cet essai, nécessaire et lucide.

03/2015

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Histoire de France

Toussaint Louverture

L'épopée de Toussaint Louverture commence par une révolte d'esclaves à Saint-Domingue en 1791 et culmine avec la proclamation du premier Etat noir indépendant de l'histoire en 1804. Après l'abolition de l'esclavage par la Révolution française en 1794, Toussaint devient le principal personnage politique et militaire de la colonie et prend le titre de "gouverneur général à vie" en 1801. Profondément attaché aux valeurs républicaines d'égalité et de fraternité, il lutte farouchement contre toute tentative de réimposer l'esclavage à Saint-Domingue. Doté d'un sens politique exceptionnel et d'une endurance à toute épreuve, Toussaint s'appuie aussi bien sur la population noire et l'armée que sur l'élite blanche et l'Eglise catholique. Jusqu'à sa chute face aux troupes envoyées par Bonaparte, qui saluera les qualités de ce rival hors du commun. Puisant dans de nombreuses archives inédites — et notamment dans la correspondance de Toussaint —, Sudhir Hazareesingh retrace chaque étape de cette vie extraordinaire, des victoires contre les troupes françaises, espagnoles et britanniques à la promulgation d'une Constitution autonome, en passant par des stratégies diplomatiques innovantes. On y découvre un visionnaire intrépide qui s'inspire des idéaux des Lumières et des traditions révolutionnaires et spirituelles de Saint-Domingue. Guerrier, législateur, chef providentiel, martyr : Toussaint est devenu une légende pour des générations entières. Premier "modèle noirs", il a inspiré Victor Schoelcher, le militant antiesclavagiste Frederick Douglass et les plus grandes contestations du colonialisme, dont le mouvement de la négritude porté par Aimé Césaire.

09/2020

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Littérature française

La Sainte Farce

La Sainte Farce c'est l'aventure éternelle du théâtre de jeunes acteurs comme le couple Clélia-Touraine, un vieillard noble et cabot (Dupin, directeur de la troupe), un auteur sans succès (le pittoresque Victor-Napoléon Alexandre), une gitane impétueuse, un enfant, Rico, une actrice ratée, un titi, un paysan... , chacun vivant avec la nostalgie d'un âge d'or du théâtre qu'il voudrait ressusciter. La ferveur est maintenue par l'extraordinaire présence d'Argamasilla, dit l'Espagnol, personnage de la démesure qui vit en misanthrope dans un vieux wagon sur un terrain vague. Avec les moyens du bord, ils décident de partir à la conquête des villages. Après un Paris fantasmagorique, c'est la campagne française qui sert de toile de fond à leurs exploits. On assiste à la naissance d'un théâtre, et, en même temps, à la transformation des personnages, au drame de l'acteur-né aux prises avec ses multiples personnalités. A travers mille aventures, mille tableaux colorés, des colères d'Argamasilla aux amours de Touraine et de Clélia, des roueries de la gitane aux inquiétudes de Dupin, des grandeurs et décadences d'Alexandre à la fraîcheur sauvage de Rico, le lecteur est convié à un voyage en pays théâtral où la fantaisie même s'accompagne de profondeur. Il y retrouvera dans un fourmillement d'idées, de faits, de vues sur le théâtre et ses comédies, cette atmosphère originale, faite de verve et de chaleur, qui fait le prix des romans de Robert Sabatier.

09/1960

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Sciences politiques

Nous ferons la grève générale. Jules Le Gall, les anarchistes et l'anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne

Dans la Bretagne de la première moitié du XXe siècle, les anarchistes ont pu créer à Brest et Lorient de véritables enclaves libertaires. Jules Le Gall, militant ouvrier à l'arsenal de Brest, en est devenu la figure la plus connue. Anarchiste, il veut renverser l'ordre bourgeois ; syndicaliste, il veut faire la grève générale pour fonder la république sociale. Avec le groupe libertaire brestois il va construire une Maison du Peuple, un lieu de revendication et de culture. Pacifiste convaincu et militant internationaliste, il défend le droit d'asile pour les anarchistes espagnols Durruti et Ascaso, et combat pour que les anarchistes américains Sacco et Vanzetti ne soient pas exécutés. Il accueille à Brest les militants pourchassés, l'ukrainien Nestor Makhno comme l'italien Pio Turroni. Avec Sébastien Faure et Louis Lecoin, il se bat aux côtés des anarchistes pendant la guerre d'Espagne. Parmi ses engagements, la franc-maçonnerie sera l'un des plus profonds. Dénoncé en 1941 et déporté à Buchenwald pour "franc-maçonnerie et activités antiallemandes", il y décède. Après la guerre il sera effacé de la mémoire ouvrière. C'est une histoire de solidarité et d'amitié, celui d'un cercle d'amis qui prend vie ici : Victor Pengam, le syndicaliste, promoteur du cinéma militant et des "pupilles" de la CGT, Paul Gourmelon, l'organisateur syndical, René Martin et René Lochu, les militants anarchistes, et tous les amis de la Maison du Peuple. C'est aussi une histoire des ouvriers brestois, un contrepoint nécessaire à l'histoire militaire du grand port de guerre français.

03/2019

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Histoire de France

La Plume et l'Acier. Les écrivains-combattants de la Grande Guerre tombés au champ d'honneur - 562 noms inscrits au Panthéon

Si parmi les écrivains-combattants de la Grande Guerre, Charles Péguy, Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier, Victor Segalen, ou encore Ernest Psichari, sont entrés dans la postérité, combien d'autres en revanche sont demeurés injustement oubliés, méconnus, voire inconnus. Et pourtant ! Une vaste anthologie leur a été consacrée en 1924, et le marbre de la mémoire, fixé au Panthéon depuis 1927, représente le symbole même de la reconnaissance officielle. 130 ont reçu la Légion d'honneur, la Croix de guerre et la mention " Mort pour la France ". Mais depuis, malgré d'éminents travaux sur la Grande Guerre, pour ce qui les concerne, l'oubli a fait son oeuvre ! Si beaucoup d'entre eux sont nés à Paris, tous les autres départements français peuvent s'honorer d'avoir vu naître l'un des leurs. Beaucoup sont issus de prestigieuses institutions, civiles et militaires, et ont ouvré dans les domaines des Lettres, de l'Histoire, des Sciences, des Arts, du Journalisme... Ace titre, ils ont laissé des romans, des poèmes et diverses contributions de grande valeur. Afin que ne se constitue pas une " bibliothèque de l'oubli ", l'auteur, par un minutieux travail de recherche bibliographique, se propose de remettre en lumière ces 562 écrivains-combattants. Que l'on soit homme de lettres, historien, scientifique, juriste, universitaire, ou simple lecteur, désireux d'étendre le champ de ses connaissances, cet ouvrage est une somme indispensable, destinée à restituer un pan méconnu de l'histoire littéraire française, dans une perspective mémorielle et culturelle.

12/2018

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Littérature française

Poupe

On connaît le vers de Lamartine : "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Le père du narrateur est mort. Il l'appelait Poupe. C'était un sacré bonhomme avec un sacré caractère. Une force de la nature. Un héros de western. Origine italienne. Il aimait, entre autres, les belles carrosseries, la bonne chair et les parties de tennis avec son fils, qui lui offre, dans ce roman, le plus beau des tombeaux : "Mon père si dur. Mon père si doux. Mon père, ce héros si dur au regard si doux". A la mort de Poupe, un monde s'écroule, va disparaître. Avec des mots serrés comme une gorge nouée, ce texte du souvenir mêle grande histoire et petites histoires intimes. On croise Céline et Alphonse Boudard, Louis Nucéra et Jean Daniel. La bande-son marie Charles Trenet, Verdi et Tino Rossi. Au cinéma : Rio Bravo. On voyage aussi, du Sud à la Normandie en passant par la capitale. Cérésa s'adresse à tous. Il nous touche. Poupe, de son nuage, peut être fier de son fils. Le roman lu d'une traite, on pense aux mots d'Henri Calet : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes". Journaliste et écrivain, François Cérésa dirige le mensuel Service littéraire après avoir été de longues années rédacteur en chef du Nouvel Observateur. Il a publié une vingtaine de romans, aussi bien historiques qu'intimistes. Il a imaginé une suite aux Misérables de Victor Hugo, qui fut un grand succès populaire. Nombre de ses ouvrages, par ailleurs, ont été primés.

09/2016