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Greg Rucka

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Sciences politiques

La Restitution. Région - Sénat

Le 31 mars 1992, à 3 heures du matin, Maurice Schumann proclama une femme écologiste inconnue présidente de la Région Nord-Pas-de-Calais. La rédaction du quotidien régional titra "Est-ce bien raisonnable ? " Aujourd'hui, après un mandat de présidente de Région et deux mandats de sénatrice, Marie-Christine Blandin dévoile les coulisses des institutions et nous propose de répondre nous-mêmes à la question. "Ce que j'ai appris revient de droit aux gens qui payent ce que mettent en oeuvre les élus, qui votent pour choisir un sens à l'évolution de notre société et qui, au gré des projets réalisés, voient leurs conditions de vie s'altérer ou s'améliorer... A l'heure où les médias offrent des bribes de plus en plus brèves, et donc de plus en plus caricaturales des débats politiques et de la vie des institutions, je veux montrer que l'activité politique est à la portée de tous et qu'avec bon sens et travail, chacun peut exercer un mandat d'élu". La Restitution éclaire autant qu'elle interroge les cheminements parfois tortueux de l'élaboration des décisions politiques et des lois. A la Région, les dossiers abordés plongent dans la réalité de dossiers sombres : amiante dans les lycées, chômage massif, Metaleurop... ou plus lumineux : le film Germinal, les relations Nord-Sud... On croise Mitterrand, Pasqua, les ténors socialistes et autres, Aubry, Mauroy, Delebarre, Percheron, Borloo... Au Sénat, nous entrons dans l'office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques lorsqu'il se penche sur le risque épidémique, le principe de précaution, les OGM ou les pesticides ; nous assistons aux travaux de la commission culture, éducation et communication. Conflit des intermittents, Grenelle de l'Environnement, loi sur les lanceurs d'alerte... Telle une souris (verte) en observation, nous voyons comment s'élaborent des lois et comment s'influencent les décisions dans ce récit dense, aux vives anecdotes. Un récit passionnant et une restitution nécessaire : l'histoire n'est pas finie.

04/2021

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Littérature étrangère

Notes marginales et Bénéfices du doute

En 1995, Jonathan Coe se faisait connaître en France par son ambitieux et cinglant Testament à l'anglaise . Quelque vingt années plus tard, ce recueil composé d'essais et d'entretiens datant de 1995 à 2013 met en lumière le cheminement artistique de l'écrivain britannique au gré de ses coups de coeur littéraires, cinématographiques et musicaux, mais aussi de ses réflexions sur les travers de l'Angleterre contemporaine, les paradoxes de la satire ou encore ses propres pratiques d'écriture. Comme il l'explique dans sa note au lecteur : "J'ai pris le parti de diviser ce recueil en deux : la première moitié consiste principalement en de courts essais chacun consacré à un artiste en particulier, écrivain, musicien, réalisateur ; la seconde comprend des textes autobiographiques, auxquels s'ajoutent quelques réflexions politiques ainsi que des considérations générales sur la littérature et parfois sur ce que j'écris à titre personnel. Ayant ainsi distribué les textes, je me suis aperçu que mes deux moitiés avaient chacune un caractère spécifique. Souvent, pour ne pas dire presque toujours, les figures dont il est question dans la première trouvent leur place hors des courants dominants et du canon ; elles ont été marginalisées par leur sexe, leur esthétique, par un tempérament un peu problématique, voire (du point de vue britannique) pour avoir eu le seul mauvais goût d'écrire dans une autre langue que l'anglais. D'où ces "notes marginales". Dans la seconde partie, je me suis rendu compte qu'un autre thème émergeait : l'importance du doute dans mon écriture, son potentiel libérateur et inhibant à la fois, que l'on verra culminer dans la conférence sur Tolkien. D'où, "bénéfices du doute"." Ce volume propose ainsi le portrait d'un écrivain à multiples facettes, d'un artiste curieux, porté par des passions éclectiques, touchant de modestie et de sincérité, conscient que toute forme d'art est affaire de dosage et d'équilibre.

10/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Haro sur les parlements (1787-1790). Anthologie critique de pamphlets contre les parlements d'Ancien Régime

Ni genre mineur, ni part sombre des Lumières, la littérature pamphlétaire a longtemps souffert d'un discrédit et d'une négligence historiographiques tandis qu'elle a pourtant fait l'opinion et l'événement. Instruments formidables de la liberté d'expression, les pamphlets sont le journalisme politique mais aussi la mauvaise toi par excellence et la dénonciation, moteur le plus créateur de toute révolution. A la veille du grand ébranlement de 1789, cet art de commenter, d'expliquer et de diffamer s'est mis au service d'une actualité soudainement accélérée. Le pouvoir royal qui depuis des décennies avait stipendié des plumes afin de saper les prétentions législatives des parlements jusqu'à les anéantir provisoirement lors de la Révolution du chancelier Maupeou (1770-1774), a poursuivi son oeuvre à partir de ses dernières tentatives de réformes entre 1787 et 1788. Sa contribution absolutiste à inscrire le monde parlementaire sur le tableau noir des impérities chroniques de la société politique s'est vue dépassée par la recomposition extraordinaire de l'automne 1788 puis par le basculement fatal de mai-juillet 1789. Parangon d'une fiction d'un régime monarchique partageur de la puissance souveraine et donc exempt de toute accusation de despotisme, les parlements ont été les premières victimes expiatoires de la Révolution. Cette anthologie critique et dynamique de vingt-cinq pamphlets rend compte de l'acharnement médiatique dont ont été victimes les cours souveraines et leurs magistrats, de Paris et de province. Elle nous entraîne au coeur de l'histoire des institutions politiques et judiciaires de l'Ancien Régime au gré des fluctuations idéologiques entre 1787 et 1791 ; elle nous plonge au coeur d'un véritable folklore politique aux références foisonnantes qui représentaient la culture des auteurs et par conséquent l'apprentissage de celle des lecteurs. Haro sur les parlements ! C'est enfin une histoire inédite de la fin des parlements dont la légende noire suppose nombre d'interrogations sur ce que l'on peut appeler "le parlementarisme d'Ancien Régime", une sorte de maladie infantile de l'absolutisme français.

04/2012

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Stratégie d'entreprise

Il n’y a pas d’entreprise qui gagne dans un monde qui perd. Au-delà de la RSE

Pourquoi faut-il devenir une entreprise full-RSE ? Parce que vous n'avez plus le choix ! Les réalités physiques transforment de gré ou de force l'économie et la société. La RSE "à la papa", c'est fini. L'incrémental, l'optimisation, la communication, insuffisants ! C'est tout le logiciel de l'entreprise qu'il va falloir changer. Comment y parvenir ? En repensant la RSE et son traitement, en touchant l'ADN et le coeur du système, en s'attaquant à la notion de performance aujourd'hui dépassée. Si une majorité de grands patrons ont en tête la "neutralité carbone" d'ici à 2050, les entreprises commencent seulement à mesurer la complexité des réponses à apporter aux défis du développement durable : systèmes de mesure, process, opérations, adaptation de l'offre, modèles de planification et de décision, orientation des flux financiers, comptabilité, adaptation des compétences... Cela nécessite de tout changer en même temps. Qui est prêt ? Pas grand monde ! Peu d'entreprises sont, par exemple, capables de quantifier avec précision leurs émissions, alors même qu'elles sont nombreuses à déclarer vouloir les réduire. Face à de tels enjeux, le concept de RSE est clairement questionné. Il faut se demander ce qu'il restera prochainement de " volontaire " dans la RSE. C'est tout le logiciel de l'entreprise qu'il va falloir changer pour passer du business and society au business in society. Pour se transformer, il faut agir sur les bons leviers : appréhender différemment la notion de performance, refonder le modèle d'affaire, engager les conseils d'administration et les collaborateurs. Six clés sont détaillées dans l'ouvrage, avec de nombreux exemples, pour basculer vers l'entreprise full-RSE. Si les discours apocalyptiques n'ont pas lieu d'être, il n'est toutefois plus temps de tergiverser. Il n'y a pas d'entreprise qui gagne dans un monde qui perd, et celles qui n'ont pas encore pris en compte le changement de paradigme à l'oeuvre pourraient bientôt ne plus être là pour en parler.

10/2023

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Histoire de France

Peindre en leur âme des fantômes. Image et éducation militante pendant les guerres de Religion

Ce livre s'interroge sur les techniques de mobilisation de la jeunesse pendant les guerres de Religion et sur leur efficacité. On sait que les enfants ont été impliqués dans les violences pour contribuer à la justification des actes des adultes. Mais on s'est peu intéressé à l'école durant ces conflits. Comment enseigne-t-on pendant les guerres de Religion ? Comment la pédagogie est-elle mise au service de la mobilisation de la jeunesse ? Un ensemble de documents exceptionnels, des recueils de compositions des élèves du collège des jésuites à Paris, datant des années 1590 et 1592, permet de suivre une tentative d'inscrire durablement dans la mémoire des jeunes catholiques les motifs de la détestation de l'ennemi, afin de former de futurs acteurs intransigeants du monde. Ces exercices ont fait l'objet d'expositions ouvertes au public et accompagnées de performances musicales et théâtrales. On y retrouve les efforts des jésuites pour convertir la culture humaniste, dans ses formes les plus séduisantes, en armes de combat pour la foi. Mais on y voit aussi les échos d'une vaste circulation de textes et d'images polémiques, que les partis - protestants, catholiques ou "politiques" - s'échangent et adaptent au gré des besoins. Pour apprendre à reconnaître et à haïr l'ennemi, intérieur et extérieur, les enfants sont invités à composer devinettes, emblèmes et hiéroglyphes. Le patient travail de chiffrement et déchiffrement fonctionne comme un exercice de méditation sur les motifs de la haine. Le pouvoir des énigmes est donc moins de convaincre d'éventuels contradicteurs que de dessiner une communauté et de renforcer l'identité politique et religieuse des enfants qui les composent. Alors qu'après la victoire d'Henri IV, les ennemis des jésuites ont vivement dénoncé leur enseignement pernicieux, que peut-on dire de l'efficacité de cette pédagogie ? En suivant le destin d'un certain nombre d'élèves, et en tentant des rapprochements avec des situations plus contemporaines, on cherche à comprendre ce qui reste d'une éducation militante.

03/2018

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Littérature française

Son odeur après la pluie

C'est une histoire d'amour, de vie et de mort. Sur quel autre trépied la littérature danse-t-elle depuis des siècles ? Dans Son odeur après la pluie, ce trépied, de surcroît, est instable car il unit deux êtres n'appartenant pas à la même espèce : un homme et son chien. Un bouvier bernois qui, en même temps qu'il grandit, prend, dans tous les sens du terme, une place toujours plus essentielle dans la vie du narrateur. Ubac, c'est son nom (la recherche du juste nom est à elle seule une aventure), n'est pas le personnage central de ce livre, Cédric Sapin-Defour, son maître, encore moins. D'ailleurs, il ne veut pas qu'on le considère comme un maître. Le héros, c'est leur lien. Ce lien unique, évident et, pour qui l'a exploré, surpassant tellement d'autres relations. Ce lien illisible et inutile pour ceux à qui la compagnie des chiens n'évoque rien. Au gré de treize années de vie commune, le lecteur est invité à tanguer entre la conviction des uns et l'incompréhension voire la répulsion des autres ; mais nul besoin d'être un homme à chiens pour être pris par cette histoire car si pareil échange est inimitable, il est tout autant universel. Certaines pages, Ubac pue le chien, les suivantes, on oublie qu'il en est un et l'on observe ces deux êtres s'aimant tout simplement. C'est bien d'amour dont il est question. Un amour incertain, sans réponse mais qui, se passant de mots, nous tient en haleine. C'est bien de vie dont il est question. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu'il s'agit de retenir. C'est bien de mort dont il est question. Cette chose dont on ne voudrait pas mais qui donne à l'existence toute sa substance. Et ce fichu manque. Ces griffes que l'on croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue.

03/2023

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Sciences historiques

Mon demi-siècle (1812-1862)

Pierre Jônain a le saintongeais et le français pour langues maternelles. Bachelier à 16 ans, licencié en droit à 19 ans, puis professeur de langues : anglais, latin, grec, il reste fidèle néanmoins à ses origines paysannes et populaires. Toute sa vie, son plaisir est de revenir à Maillé et de se promener dans les bois qu'il a parcourus depuis qu'il sait marcher, Plus qu'un simple enseignant, cet " homme de lettres ", selon son acte de décès, est poète et reçoit de Victor Hugo des encouragements à persévérer. Il est aussi le premier à structurer le saintongeais en publiant en 1869 le Dictionnaire du patois saintongeais qui est en chantier depuis 1850. Pour ce bilingue de jeunesse, il s'agit de la " langue des pères " et par conséquent d'un patrimoine à conserver. En 1876, Pierre Jônain publie à l'imprimerie du Phare littéraire de Royan : Jhoset et Suzanne ou les saisons saintongeaises, inspirées par Jean Vanderquant, le bon " çhuré " de Virollet qui a fait serment à la constitution. Musicien, botaniste, traducteur des auteurs grecs et latins, historien et poète à ses heures, il a laissé par ailleurs une oeuvre très diverse. Ami du journaliste et éditeur Victor Billaud, il est président d'honneur en 1877 de l'Académie des Muses Santones créées par ce dernier et il écrit, à la fin de sa vie, de nombreux articles dans la Gazette des Bains de Mer. Républicain fervent, ce qui lui valut quelques ennuis lors de la révolution de 1830 et après le coup d'Etat de 1851 fomenté par Napoléon III, il était aussi un protestant libéral. L'intérêt de la publication de Mon demi-siècle 1812-1862 est de montrer comment l'idéal des Républicains, qui présidait au commencement de la Révolution de 1789, n'est pas mort, bien au contraire. Cette période historique est un bouillonnement de réflexions de toutes les idéologies sociales et politiques naissantes en France et partout sur la planète. Il en dresse un inventaire rigoureux et passionnant. Cependant Jônain reste déiste et ne suit pas Proudon, totalement antireligieux, ni la Ligue des Justes qui commandera à Karl Marx le manifeste du parti communiste (février 1848). Il cherche en effet une voie qui sera reprise bien plus tard par des personnalités comme Marc Sangnier. En somme, en ce début de XIXe siècle, Pierre Jônain est ce gentilhomme rêvé par le bordelais Michel de Montaigne. Ce qui fait toute son actualité aujourd'hui.

03/2020

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Histoire ancienne

Cités de Carie. Harpasa, Bargasa, Orthosia dans l'Antiquité

La Carie est une des régions les mieux connues de l'Asie Mineure antique. Cela vaut aussi bien pour la zone côtière et occidentale, de Mylasa et Labraunda à Iasos et Stratonicée, de Cnide à la Pérée rhodienne, que pour la partie la plus orientale, du plateau de Tabai à Aphrodisias. La Carie centrale est en revanche très peu présente dans les travaux scientifiques à la fois parce que les auteurs anciens n'ont guère eu l'occasion d'y porter attention, que les inscriptions y sont peu nombreuses et que de ce fait les érudits modernes y ont consacré peu de pages. C'est cette lacune que le présent ouvrage vise à combler. Durant quinze ans, une équipe turco-française réunie autour des deux éditeurs s'est donné pour tâche d'étudier le secteur du Moyen Méandre et plus spécifiquement trois sites : Harpasa, Bargasa, Orthosia, choisis en raison de l'importance et de l'intérêt des vestiges apparents. La prise en compte de toutes les informations disponibles (archéologie, épigraphie, numismatique) permet de faire revivre trois cités de modèle grec en mettant en valeur aussi bien les ressemblances, par les lieux emblématiques que sont l'agora, le théâtre, les temples, que les spécificités : mise en place d'un urbanisme adapté aux conditions de la topographie mais aussi monuments moins fréquemment attestés (bouleuterion, kaisareion). Tout l'essentiel de ce qui est présenté ici était à ce jour inédit. L'histoire régionale n'a de sens que si elle s'inscrit dans la longue durée : le volume couvre une période qui débute à l'aube de l'époque classique et court jusqu'à la fin de l'Empire byzantin, sans s'interdire dans le cas d'Harpasa d'aller même bien au delà. Les résultats de l'étude de terrain constituent le corps même de l'ouvrage mais il a paru indispensable de les remettre en situation autour de quelques questions générales : l'élément fédérateur des trois cités est le bassin du Méandre ; quel est historiquement le rôle de ce grand axe de pénétration vers le centre de l'Anatolie, quelles relations la région considérée dans cette étude entretient-elle avec les pouvoirs régionaux ou extérieurs ? Enfin, et ce point sous-tend tout l'ensemble de notre propos, appartient-elle réellement à la Carie et, si la réponse est positive, à partir de quelle époque ? Bien des points restent encore à élucider mais des hypothèses nouvelles peuvent être avancées et une zone jusque là quasi vierge s'inscrit désormais dans la réflexion archéologique et historique sur l'Anatolie.

01/2011

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Revues

Europe N° 1133-1134, septembre-octobre 2023 : Al Andalus

De la conquête omeyyade de l'Hispanie wisigothique au début du VIIIe siècle à la prise de Grenade par les Rois Catholiques en 1492, la longue histoire d'Al-Andalus est d'une riche et tumultueuse complexité. Elle n'a cessé de susciter des interprétations contrastées, d'émouvoir des coeurs, de focaliser des débats, d'inspirer des poètes et d'engendrer des mythes. Aussi tourmentée soit-elle, cette histoire nous fascine par son caractère d'exception. Exception que ces territoires ibériques où l'on vit, pendant plus de sept siècles, fleurir les Arts, les échanges culturels partagés par trois monothéismes. Sept siècles durant, des hommes et des femmes se sont parlé, ont travaillé en commun, ont échangé sur tous les thèmes, philosophie, poésie, médecine, mathématiques, alors que partout ailleurs, à la même époque, ils se seraient voués des haines mortelles. Cette forme de coexistence, aussi forcée fût-elle, aura eu des conséquences immenses. Ce n'est pas seulement la péninsule Ibérique et par contrecoup le Maghreb qui en furent enrichis, mais toute l'Europe. L'Hispanie devenue Al-Andalus donna naissance à une culture originale, faite d'héritages croisés entre monde arabe, latin, juif et grec. Diversifiant les angles d'approche, les thématiques et les éclairages, ce numéro d'Europe en offre un captivant panorama et nous convie à la rencontre d'un Al-Andalus pluriel. Il fait large place aussi à ce qu'il est advenu de différents protagonistes après la fin du règne musulman, qu'il s'agisse du destin des Morisques ou de celui des Marranes. Les débats autour d'Al-Andalus trouvent également des échos très actuels dans ce volume, en particulier à propos des conceptions contrastées qu'historiens et écrivains espagnols se font d'al-Andalus, chacun à sa manière et selon ses convictions et sa vision de l'histoire de l'Espagne. Enfin, une dernière section se penche sur les retentissements d'al-Andalus dans la littérature mondiale, depuis Hugo et Rilke jusqu'à Lorca, Aragon et Mahmoud Darwich. Al-Andalus, fait rare dans l'Histoire, aura sans doute fourni le plus grand démenti à la néfaste affirmation de Rudyard Kipling : " L'Orient est l'Orient, l'Occident est l'Occident et, jamais, ces deux mondes ne parviendront à se comprendre ". Contributeurs : Kadhim Jihad Hassan, Gilbert Sinoué, Emmanuelle Tixier du Mesnil, Gabriel Martinez-Gros, Pierre Lory, Floréal Sanagustin, Ali Benmakhlouf, José Miguel Puerta Vílchez, Manuela Cortés García, Marie-Andrée Gouttenoire, Álvaro Abela Villar, Natalia Muchnik, Emilie Picherot, Silvia Di Donato, María Jesús Viguera, José Antonio González Alcantud, Luis Miguel Canada, Manuel Feria, Anne Duprat, Christina Civantos, Rima Sleiman.

08/2023

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Maroc

Pistes du Maroc Tome 11. Le Jebel Sagho

Le nouveau guide de Jacques Gandini vient de paraître. Avec Hoceine Ahalfi, ils ont exploré par le menu le jebel Sagho, cette magnifique région très sauvage du Sud Maroc, aux paysages époustouflants située à l'est de Ouarzazate et au sud de la vallée de l'oued Dadès. Interrompue par la crise sanitaire, la publication de ce onzième volume de la collection "Pistes du Maroc" rassemble 59 itinéraires totalisant 2500 kilomètres et 1100 waypoints. Le djebel Sagho est le prolongement oriental de l'Anti-Atlas, une montagne volcanique avec mamelons granitiques, orgues basaltiques, chaos de schistes noirs, de grès roses... aux portes du Sahara. A perte de vue de grands espaces sauvages, arides. Une terre désolée faite pour le DPM solitaire. Et à mille lieues à la ronde, le silence pour seul compagnon. Une plénitude absolue et l'envie de prendre la piste. Des plates étendues aux monts vallonnés, des reliefs aiguisés aux canyons abrupts : la nature pure, originelle. Le caractère est fort, rustique mais le coeur est doux. Les couleurs tendres et suaves. Ocre, rose, brun, violet, le nuancier s'étire dans un dégradé de pastels chatoyants accompagné parfois d'une chaleur écrasante. Eldorado au coeur du désert, rares sont les oasis ; modestes taches verdoyantes dans l'infiniment grand, c'est elles qui rappellent que nous sommes sur le sol africain. Le charme sauvage du Sagho tient à sa géologie exceptionnelle : hautes falaises et pitons abrupts, d'escarpements tabulaires et de profonds canyons au milieu desquels circulent des caravanes de chameaux et de mulets. Lorsqu'on arrive sur ces immenses plateaux, l'horizon lunaire est si vaste, que naît l'envie d'aller partout à la fois pour voir si ailleurs, c'est vraiment aussi beau ! Le Sagho surprend aussi par la richesse de ses lumières : limpides comme celles du Sahara tout proche, ou parfois en demi-teinte, comme dans la vallée du Dadès voisine. Le Sagho c'est aussi le Maroc des derniers nomades berbères, descendants des anciens seigneurs Aït Atta. A l'automne, après avoir quitté les neiges du Haut Atlas, ils installent leurs tentes de laine sombre sur les pentes du jebel jusqu'au printemps. Ils ne savent ni lire ni écrire, mais se dirigent avec certitude au milieu des montagnes de l'Atlas et du désert marocain. Dans le Sagho, ils ont construit des maisons de pierre crue, creusé des puits, planté des amandiers, cultivé le blé, l'orge et divers légumes. D'autres ont constitué des troupeaux de chèvres et de moutons, des caravanes de dromadaires. Sédentaires en majorité aujourd'hui, semi-nomades ou nomades...

07/2022

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Littérature française (poches)

Histoire véritable et autres fictions

La fiction apparaît chez Montesquieu comme un véritable mode de pensée, ou même d'expérimentation : libéré de toute entrave, parfois même sans que la publication soit envisagée de manière précise (elle pouvait connaître, comme pour l'Histoire véritable, des obstacles redoutables), il peut grâce à elle aborder tous les sujets, envisager frontalement les questions les plus ardues, tout en laissant intact le plaisir d'écrire et de lire. Tout écrit peut donc être investi d'une profondeur philosophique, et inversement la philosophie ne se concoit pas chez lui autrement que comme un exercice où l'esprit s'aiguise au contact des mots. C'est une pensée complexe, ondoyante, qui jamais ne se contente des apparences et encore moins des idées reçues, qui cherche toujours un nouveau moyen d'aborder le réel, de rendre compte de l'inexplicable, de saisir ce qui paraît rebelle à toute raison. Et pour cela, rien ne vaut l'imagination et la fantaisie qui se déploient dans le roman, le conte, l'apologue, la lettre, le dialogue, la fiction antique, le poème prétendument imité du grec, toutes ces formes diverses et voisines que l'on trouve rassemblées ici : opuscules qui, sauf exception, ne furent pas publiés de son vivant, brèves compositions conservées dans les Pensées en attendant un sort meilleur, ou extraits de plus vastes ensembles (comme les contes insérés dans les Lettres persanes), auxquels les éditeurs donnent ici leur pleine valeur. Cette formule, on l'a reconnue : c'est celle du "conte philosophique", qu'il faut se garder d'identifier avec la production du seul Voltaire. Ainsi s'impose le modèle d'une écriture "totale", qui permet d'incorporer dans la même trame, comme le fait le chef d'œuvre du genre, l'Histoire véritable, la satire sociale et les considérations morales comme la réflexion politique et philosophique, le tout sur un ton allègre qui permet de détourner en les pastichant toutes les règles du genre. Comme les personnages éponymes des fictions antiques, le héros ou anti-héros est revenu de tout. Son expérience est celle de toute une humanité, conçue dans sa plus grande diversité. Dans une France où, en 1737, sous l'influence des autorités religieuses, le pouvoir n'a pas trouvé d'autre moyen pour restaurer la morale publique que d'interdire les romans, Montesquieu défend l'idée qu'on y trouve au contraire le meilleur moyen de rendre meilleurs l'individu et la société. Toujours soucieux de rendre compte du réel, Montesquieu sait que la fiction devient alors le meilleur moyen d'agir sur le monde.

01/2012

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Histoire internationale

Iran. Le choc des ambitions

Depuis quatre mille ans, l'histoire de l'Iran est en dents de scie. Des hauts et des bas. L'unique hyperpuissance mondiale au temps des Grands Rois, Cyrus, Darius et leurs descendants, s'est effondrée sous les coups de boutoir d'Alexandre le Grand, puis s'est relevée de manière spectaculaire quelques décennies plus tard et a partagé pendant presque un millénaire la domination d'une grande partie du monde avec Rome. Puis vinrent l'invasion arabe, l'islamisation brutale, " les deux siècles de silence ", une résistance nationale pour préserver l'identité du pays, les hordes mongoles et, enfin, la reconstruction de l'Empire perse au début du XVIe siècle. Ce livre, d'une écriture limpide, basé sur une documentation colossale, commence dans la nuit du 19 au 20 juin 1747 avec l'assassinat de Nader (" le dernier conquérant asiatique ") qui marque la fin des ambitions impériales de l'Iran, et se termine avec la mort du dernier Shah, Mohammad Réza Pahlavi. C'est l'histoire de toutes les tentatives de modernisation de l'Iran, l'explication de sa situation actuelle, les grandes crises que ce pays a connues durant plus, de deux siècles. Un véritable roman de l'Histoire où le moindre détail est fondé sur des documents et témoignages irréfutables, avec une galerie de portraits des plus étonnants. Les derniers chapitres sont consacrés à une analyse détaillée mais claire de la révolution islamique, de l'islamisme radical qui menace le monde, et dénoncent, sans ambages et preuves à l'appui, ceux qui en sont responsables. L'Iran devait payer le prix de ses " ambitions intolérables ". " Mon pays constitue la clef géographique de tout le Moyen-Orient... Si jamais - Dieu nous en préserve - l'Iran devait s'effondrer, tout le Moyen-Orient et le sous-continent indien s'effondreraient en même temps... ", avait prédit le dernier Shah. L'Histoire lui donnera raison, tandis que l'Occident se trouve à présent confronté aux ambitions nucléaires militaires d'un régime islamique totalitaire et rétrograde encouragé, préparé, soutenu et placé par ce même Occident un quart de siècle auparavant ! " Quand on a dompté le conquérant grec, triomphé des armées romaines, assimilé la puissance arabe, survécu au Mongol, contenu l'Empire ottoman, puis les hordes afghanes et indiennes, et, cas presque unique dans les annales contemporaines, desserré l'étreinte de l'Armée rouge sur toute une province pratiquement perdue, que peut-on craindre de l'avenir ? " se demandait le dernier Shah, allié et ami du " monde libre ". " La trahison d'un ami ", eut probablement répondu un sage tel que Confucius...

05/2005

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Beaux arts

L'Art au XIXe siècle

- Ce "guide des arts" offre un panorama détaillé de l'histoire de l'art. Conformément à l'esprit de la collection, cette synthèse habile fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie. Entre tradition et modernité, le XIXe siècle est celui d'un monde en pleine mutation, marqué par la révolution industrielle et les innovations qui l'accompagnent. On citera l'invention des transports ferroviaires, qui modifie radicalement les conditions du voyage, et donc celles des peintres voyageurs, ou, dans le domaine des arts, la naissance de la photographie, qui change absolument le regard des peintres. Des néoclassiques, qui prônent la beauté idéale dont l'art grec et romain est le modèle parfait, aux romantiques, qui revendiquent le caractère unique de chaque oeuvre et la nécessité pour l'artiste d'exprimer des sentiments individuels, la période est traversée de grands courants analysés dans la première partie (les mots clés). Y figurent tous ceux qui préfigurent les grands bouleversements du XXe siècle. Les impressionnistes, fascinés par la lumière, ouvrent la voie aux avant-gardes : pointillisme, symbolisme, mouvement Arts and Crafts, nabis, scapigliatura, divisionnisme, jusqu'à la Sécession. Entre-temps, les nazaréens auront tenté de réformer radicalement l'art dans une orientation spirituelle et patriotique, suivis par les puristes, qui s'inspireront d'Ingres pour se tourner vers les artistes "primitifs" afin de redécouvrir la véritable essence de l'art et son authentique mission éthique et religieuse. Quant aux réalistes, ils entendent montrer la réalité dans laquelle ils vivent, mais aussi exprimer clairement leur position sur les événements et les personnages qu'ils représentent. Cet éclatement des tendances et des intentions est bien le signe de sociétés en pleine transformation. Une telle multiplicité de courants est indissociablement liée à une géographie et à des lieux précis, présentés en deuxième partie dans l'ouvrage. C'est à un voyage dans le temps et dans l'espace que convie ce nouveau "guide des arts" . La première partie, "Les mots clefs" , plante le décor conceptuel du siècle traité ; la seconde partie, "Les lieux" , définit l'espace géographique et renseigne sur les sphères d'influence ; la dernière partie, "Les artistes" , examine dans le détail quelques soixante artistes et illustre la diversité des styles de l'époque. La "fiche signalétique" enrichit chaque article d'informations complémentaires. Un panorama détaillé du XIXe siècle conformément à l'esprit de la collection, qui fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie.

09/2005

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Littérature française

Admirable. L'histoire de la dernière femme ridée sur Terre

" Vous êtes, ça ne va pas vous plaire, la dernière femme ridée sur terre. " Depuis des années Sophie Fontanel explore des sujets liés à la féminité, et cherche la voie d'un dialogue apaisé entre femmes et hommes. Avec Capitale de la douceur, son dernier ouvrage, elle abordait la question du viol dans un roman en vers. Aujourd'hui, elle poursuit sa recherche d'une forme d'écriture poétique adaptée à sa réflexion et propose à ses lecteurs un conte, solaire, moderne, sur le rapport que nous entretenons avec l'âge et l'image : et si dans un avenir proche les hommes avaient inventé un produit empêchant aux signes de l'âge de se manifester ? et si une femme avait échappé à ce traitement ? Que produirait sa découverte ? et qu'aurait-elle à apporter finalement à cette humanité transformée ? Partie I : comment un homme a découvert la dernière femme ridée sur terre (sur une île en Grèce). Partie II : comment la dernière femme ridée sur terre a retrouvé le monde. (On vient la chercher, on se demande quoi faire avec elle. On la cache. On décide de la montrer. Et elle découvre la réalité nouvelle du monde.) Partie III : comment la dernière femme ridée sur terre a sauvé le monde. (Elle est de nouveau devant les gens et elle doit parler. Elle cherche comment les sortir de cette fatalité. On comprend pourquoi elle a choisi de vivre dans une cabane perdue. Elle trouve comment aider ces gens à se re-rider.) " J'ai regardé venir mes rides, écouté toutes les sornettes. Et aussi, les vérités. J'ai croisé les peurs de chacun, de chacune, compris l'urgente nécessité, au lieu de combler les rides, de combler en nous des lacunes, des monstres qu'on se fait de tout, d'une peur pas facile à résoudre mais passionnante à amadouer. J'ai regardé les filtres jugés utiles sur un visage de vingt ans. Observé des personnes condamnées à lutter pour ressembler à une image du passé. Etabli la folie du monde. Et je n'ai pas fait un pamphlet, pas un essai : j'ai fait un conte. J'ai revu The Big Lebowski et je l'ai doté d'une soeur. J'ai revu Zorba le Grec et j'ai savouré son bonheur. D'une graine de gaité, j'ai fait pousser une héroïne. Et puis j'ai vu un grand amour et j'en ai tapissé le livre. Bienvenue à vous dans le coeur de La dernière femme ridée sur terre. " S. F.

09/2023

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Récits de voyage

De Dakar à Paris. Un voyage à petites foulées

Partir de Dakar au rythme des foulées, aller jusqu'à Paris, en passant par Saint-Louis du Sénégal, Nouakchott, Tétouan, Tanger, Barcelone, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Angers, Saumur, Tour, Orléans, Etampes et Montreuil ; se déplacer au gré des rencontres : tel était l'objectif de Dakar Paris. Pourquoi Dakar ? La capitale sénégalaise demeure une cité singulière, une péninsule superbe et la terre africaine la plus à l'ouest du continent. Une cité tournée vers le grand large où chaque année, des milliers de Sénégalais montent sur des pirogues à destination de la lointaine Europe, devenue si difficile d'accès par les voies légales. Même si ses papiers sont en règle, Pierre Cherruau a choisi des chemins de traverse pour raconter ce continent qu'il avait l'habitude de sillonner comme reporter. C'est à pied qu'il a longé l'Atlantique. Il ne s'agissait pas de réaliser une prouesse physique ou sportive, il voulait donner la parole aux Africains pour comprendre pourquoi tant d'entre eux rêvent de partir à tout prix, même au péril de leur vie, tandis que d'autres veulent croire à l'avenir de leur continent. À travers ce périple, Pierre Cherruau a pris le pouls de l'Afrique, a écouté les colères de ses habitants, leurs enthousiasmes et leurs passions pour la terre rouge, couleur de latérite, qui les a vus naître. Ce voyage est aussi personnel à plus d'un titre. La course est l'occasion de renouer en esprit avec un père parti trop tôt, cet autre Pierre Cherruau, journaliste et écrivain, disparu avant d'avoir eu le temps d'écrire tous les livres rêvés. Un père qui en initiant son fils à la course, sur les rives de la Garonne lui a donné le goût de la liberté. Et puis, ses liens avec l'Afrique sont familiaux : sa femme est Sénégalaise et ses enfants, des héritiers de la culture nomade des peuls. Dakar Paris est aussi un moment d'égarement volontaire, un « temps volé », où le professionnel de l'information cesse enfin d'être pressé et connecté, où il échappe à la frénésie de l'actualité. Il renoue avec ce qui fait l'essence de ce métier : les hommes et les imprévus.

03/2013

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Droit

Guide pratique du contrôle des hospitalisations psychiatriques sans consentement par le juge

Chaque année en France, 80000 personnes environ sont hospitalisées pour des troubles mentaux dans un établissement de santé autorisé en psychiatrie. Si le plus souvent l'hospitalisation est décidée librement par le patient, il reste qu'une proportion non négligeable (20 % environ) sont hospitalisés contre leur gré (hospitalisation sous contrainte) sur décision du préfet, du maire ou le plus souvent du directeur de l'établissement de santé d'accueil. Ces décisions d'hospitalisation sans consentement qui sont privatives de liberté font l'objet depuis l'entrée en vigueur de la loi du 5 juillet 2011 qui a profondément réformé le régime des conditions d'hospitalisation des personnes atteintes de troubles mentaux d'un contrôle de la part du juge des libertés et de la détention. Ce contrôle, qui est obligatoire et systématique, est destiné à renforcer les garanties et les droits fondamentaux des malades hospitalisés contre leur volonté et privés de leurs libertés individuelles. L'ouvrage Cet ouvrage présente ce nouveau dispositif de contrôle sur le plan juridique mais surtout dans ses aspects pratiques tels qu'ils se manifestent au quotidien pour les professionnels en charge de sa mise en oeuvre. Les principales et les plus fréquentes irrégularités (vice de forme, vice de procédure, incompétence, non respect des exigences légales ou réglementaires, non respect des droits et garanties des personnes hospitalisés, etc...) qui peuvent entacher d'illégalité les différentes mesures d'hospitalisation y sont listées, détaillées et explicitées. Il présente les règles de forme et de fond que ces mesures doivent respecter depuis l'admission des patients et pendant la poursuite de leur hospitalisation afin de prévenir les risques d'irrégularité susceptibles de générer des contentieux et d'entrainer la mainlevée des mesures contrôlées. Enfin, ce recueil, illustré par de nombreuses références jurisprudentielles et cas pratiques, propose des réponses aux nombreuses questions que soulève la pratique quotidienne de cette procédure complexe. Le publie Les professionnels des établissements de santé autorisés en psychiatrie (directeur, psychiatre, personnel administratif, cadre de santé), les personnels des agences régionales de santé, des tribunaux de grande instance (greffier, JLD, procureur) en charge de l'organisation et du bon déroulement de cette procédure ainsi que les avocats qui assistent ou représentent les patients lors des audiences de contrôle.

01/2019

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Faits de société

Par les liens forcés du mariage. La mécanique insidieuse des mariages forcés

Les mariages forcés sont toujours une réalité, ils ont simplement pris un autre visage, celui de la manipulation mentale. Des millions de jeunes filles continuent chaque année d'être liées à un homme contre leur gré au nom de la tradition, de la pauvreté ou d'une image figée du rôle de l'épouse. Pratique très ancienne, considérée aujourd'hui comme une atteinte aux droits de l'homme par les Nations unies, le mariage forcé est le mariage d'une personne contre sa volonté, le plus souvent avant l'âge de 18 ans. Il ne doit pas être confondu avec le mariage arrangé, pour lequel les familles proposent des partenaires aux futurs époux qui ont la possibilité de dire non. Environ 700 millions de femmes et 150 millions d'hommes mariés dans le monde l'ont été de force avant leur majorité, selon des estimations de l'ONU. L'auteur de ce livre, femme politique, a elle aussi, enfant, nourri de beaux rêves, comme des millions de filles de son âge. Imaginer faire de belles études, devenir avocate, vivre une vie amoureuse avec un homme qui partagerait sa vie, avoir des enfants. Mais non ! Tous ces rêves seront brisés par des traditions archaïques qu'elle désapprouve, au grand dam de ses parents. Ces derniers ne souhaitent qu'une chose : voir leur fille mariée. Elle a dû arrêter ses études pourtant brillantes et se marier avec l'homme de leur choix afin de ne pas faire jaser l'entourage et surtout de ne pas ternir l'honneur de la famille. Prise dans le piège de ce mariage forcé, épuisée par des manipulations familiales incessantes et culpabilisantes, elle va de guerre lasse s'y soumettre, rassurée par la promesse de retourner au lycée et de passer son bac. Mais bien évidemment, c'est un mensonge. Elle ne passera pas son bac. Au-delà d'un témoignage étayé à l'écriture brûlante, ce livre dresse un constat, celui de la persistance de ce modèle archaïque qui a quitté sa phase de violence physique pour entrer dans celui terrifiant et sournois de la manipulation mentale.

02/2019

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Sciences historiques

De la Lorraine allemande à la Moselle française. Le retour à la France 1918-1919

Le 11 novembre 1918, l'armistice de Rethondes met fin à la Première Guerre mondiale. Pour les habitants de l'Alsace-Lorraine, cette date est aussi la fin d'une annexion d'un demi-siècle au Reich allemand, et d'une période de quatre années (1914-1918) d'oppression, de restrictions, de privations et d'humiliations. La délivrance de novembre, concrétisée par l'entrée des troupes françaises dans les villes et les villages, est saluée par des manifestations d'enthousiasme, qui culminent à Metz les 19 novembre et 8 décembre 1918. Passée l'euphorie de la victoire, il s'agit pour la France de réintégrer les "provinces recouvrées", et d'y installer l'administration et la législation françaises. A Metz et en Moselle, les représentants de Clemenceau, le commissaire de la République Léon Mirman en tête, ont mission de mener une assimilation nette et rapide. Mais la tâche est délicate, car on ne passe pas brutalement d'une souveraineté à une autre, et on ne gomme pas d'une signature ministérielle cinquante ans d'une histoire passée sous tutelle étrangère, durant laquelle se sont forgés un particularisme et un mode de vie que la population tient à ne pas voir disparaître contre son gré. Les autorités françaises, à trop vouloir faire bien et vite, ont commis des erreurs qui ont abouti, dès la fin de 1918, à un désenchantement, à des désillusions et à un mécontentement, créant ce qué l'on a appelé "le malaise alsacien-lorrain". L'objet de cet ouvrage, publié à l'occasion du centenaire du retour de la Moselle à la France, est d'aider le lecteur à décrypter cette période, comprise entre la fin de 1918 et celle de 1919, au cours de laquelle la population mosellane, après avoir cru à une délivrance joyeuse et sans ombre, a douté quelques mois durant des intentions de la République et des sentiments de la France. Si un siècle est passé, avec d'autres déchirures et d'autres bouleversements, l'histoire de la Moselle et son identité en ont conservé quelques traces !

06/2018

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BD tout public

Des croutes au coin des yeux Intégrale tomes 1 et 2 : Toutes les croutes aux coins des yeux

Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, dans lequel Tanx fait front aux vicissitudes du quotidien, avec humour et colère. Il regroupe 11 ans de strips journalier d'une autrice réfléchissant sur sa condition sociale. Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. Elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série (en deux volumes, parus en 2016 et 2017) : Des croûtes aux coins des yeux. Ce nouvel opus, subtilement intitulé Toutes les croûtes aux coins des yeux, regroupe l'intégrale de ces deux volumes précédents dans une nouvelle édition cartonée, constituant ainsi son édition définitive. Ca cause beaucoup des vicissitudes de la survie financière, d'engagement politique, du rapport aux autres, des angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales qui se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. L'autrice aborde aussi les questions sur son travail : le style, le dessin, la bande dessinée et l'introspection, les changements de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi l'actualité : Nous revisitons à sa lecture les années 2005 à 2016. Toutes les croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite "chevalier des Arts et Lettres" par le ministère de la culture. En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.

11/2018

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Régionalisme

Mangées. Une histoire des mères lyonnaises

Mangées. "Qu'elles aient basculé dans le luxe, façon Brazier, ou soient restées fidèles à une cuisine plus économe, les mères avaient nourri la ville entière. On passait de l'une à l'autre comme on change de chemise, se régalant ici d'une tarte légère à la praline, là d'un saint-marcellin crémeux ou d'une salade de cochonnailles. Souvent du solide, parfois de l'aérien. Toujours des produits frais. Pas de congélateur et quelquefois (chez les anciennes) pas de frigo. Elles formaient à elles seules une famille méconnue, hétéroclite et laborieuse, dessinant une géographie sociale de la ville, déroulant un siècle d'histoire. Elles avaient façonné les quartiers, les avaient bercés, accompagnés." C'est avec la mère Brazier qu'Etienne Augoyard commence son feuilleton sur les mères cuisinières pour Le Progrès de Lyon. Jamais à court d'informations ni d'envolées lyriques, le journaliste a bien l'intention de tout révéler sur celle à qui le Michelin attribua, dès 1933, trois étoiles pour ses deux restaurants. Mais Monica Jaget, sa camarade photographe, ne l'entend pas de cette oreille : ils n'ont que dix jours pour boucler leur série d'articles... On comprend vite que le livre de Catherine Simon fonctionnera comme le "making of" de leur enquête. Au gré de leurs investigations - et de leurs querelles -, s'écrit sous nos yeux la vie de ces femmes de tête et de pouvoir, pionnières en matière de cuisine, mais aussi, sans le dire, d'émancipation féminine. Ces filles de ferme, travailleuses acharnées à qui rien n'a été offert, ont témoigné d'une volonté de fer pour ouvrir leurs propres restaurants, à une époque où elles n'étaient pas censées disposer seules d'un compte en banque ni gérer un commerce. Sur les traces des mères les plus célèbres - de La Génie à Marie - Thé Mora, en passant par Eugénie Brazier, Léa Bidaut ou Paule Castaing -, le récit nous invite à un voyage étonnant, à la fois historique et gastronomique, dans Lyon et ses environs. Grâce au passionnant travail de Catherine Simon, les mères lyonnaises redeviennent ce qu'elles étaient : des femmes d'exception, à qui le monde de la restauration doit un chapitre essentiel de son histoire.

02/2018

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Littérature française

Léawald

A la première page, Léa repêche le corps d'un vieil homme qui vient de se noyer dans une piscine parisienne où elle a ses habitudes. A la fin, seule, elle pousse péniblement un cercueil en zinc dans une allée du cimetière de Montmartre. Léa est une sorte de moderne Antigone, héroïne d'un roman dystopique qui se développe en courtes scènes minimalistes, empruntant quelque chose de l'esthétique funèbre d'un Enki Bilal. D'ailleurs, Léa s'appelle en réalité Lejla, elle est d'origine bosniaque, sa mère a quitté Sarajevo enceinte d'elle au début du siège. Et, précisément, dans ce futur qu'on devine assez proche, Paris est en état de guerre, coupée en deux ; des forces insurgées occupent la rive droite, le gouvernement tient la rive gauche, une mission internationale déployée le long de la Seine. Chaos, ruines, snipers. Léa, conductrice pour la mission internationale, accepte un contrat risqué : se rendre dans une fourgonnette sur la rive droite pour aller restituer un cercueil contenant la dépouille d'une figure de l'opposition dont on ne lui a pas précisé l'identité. En échange, elle pourra ensuite quitter Paris. Mais rien ne se passe comme prévu. D'abord, il y a cette gamine de treize ans qu'elle recueille à moitié contre son gré, déterminée à passer de l'autre côté où sont ses parents. Puis, dès la Seine franchie, l'affaire tourne mal. Les autorités qui étaient censées la protéger sont aux abonnés absents. Le cessez-le-feu a volé en éclats. On lui fait comprendre que la livraison du mort n'a plus aucune importance et qu'elle devrait plutôt songer à sauver sa peau. Mais Léa choisit une autre voie, décide de rester dans le camp "ennemi" et de prendre en charge jusqu'au bout les deux êtres qui lui ont été confiés - la gamine et le mort inconnu. Léawald présente une traversée acharnée, jusqu'au-boutiste d'une Paris nocturne, en guerre et à peine reconnaissable, où tout est possible, la violence autant que la solidarité, jusqu'au lever du jour quand Léa découvre, dans la rumeur d'une ville qui se réveille, un sentiment d'appartenance nouveau et inattendu au monde et à elle-même.

02/2022

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Littérature française

Voyage biographique

Voyage Biographique est un livre sur l'enfance car on parle mal de l'enfance. C'est normal, l'adulte est aussi suffisant qu'il est dépourvu. Amateur de genèse, de germination, de culture en somme. On ficelle le temps comme un rôti du dimanche. Il y a des familles pour aimer cela. On s'ennuie mais c'est la tradition. Le Voyage, lui, largue les amarres. On file à l'aventure, d'île en île. L'enfant, c'est Ulysse, déjà roi et en attente du roi qu'il sera, le voilà en proie aux sortilèges, dieux et affidés. Pour le suivre, il faut une écriture qui file nez en l'air, qui flaire, qui marque l'arrêt, une écriture-chienne...Les personnages, les lieux et les objets de ce roman s'animent dans le flux d'un texte qui sourd et dévale comme un ruisseau. C'est En passant par les chiens, En passant par les filles, Par la mort et par la vie que Jojo, Dani, Marie, Monique, l'oncle, la blonde, la grand-mère, la mère..., perlent du Voyage comme des pierres alchimistes au hasard des condensations et dispersions du récit. Celui-ci palpe, jette et retient les événements dans une chronologie insaisissable au gré d'une forme itérative et différenciée qui résonne aux variations émotives de l'enfance, les fait naître ou les amplifie. Ainsi, les représentations de la vie, le biographique, relèvent ici d'une forme de dissolution de l'habituelle dichotomie entre l'auteur du livre, la voix qui raconte et les personnages qui s'animent. Au lieu d'être convoqués dans la circularité d'un récit qui constitue la topologie la plis fréquemment utilisée, chaque point de ce Voyage est en contact avec tous les autres, comme dans le réseau distribué de l'Internet. Voyage biographique confirme la rigueur et la puissance d'innovation de Joël Roussiez tout au long d'une écriture qui file, une écriture-chienne comme on l'a dit. Un livre qui apporte une contribution admirable à la question du récit qui marque profondément notre époque.

02/2010

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Littérature française

Un si beau parterre de pétunias

Dans ce nouveau recueil, Annie Saumont continue son exploration implacable et tendre de l’âme humaine. Sa méthode ne varie jamais. Au gré de faits divers ou d’anecdotes glanés ici et là, Annie Saumont construit de brefs récits envoûtants dont les personnages, enfants mal-aimés, délinquants en puissance, criminels involontaires, couples adultères ou rongés par l’ennui, solitaires en quête de l’âme soeur, forment un tableau sombre et poignant de l’humanité. Brimés par l’existence, acculés au désastre, tous les anti-héros d’Annie Saumont sont pourtant bien debout, capables de conter leur infortune avec une désarmante franchise, comme si chacun n’était que le spectateur étonné de son propre destin. Par-delà le choix de sujets graves traités sur un ton désinvolte, l’originalité du travail d’Annie Saumont réside dans l’invention d’un style unique, à la fois minimaliste, oralisé, et d’une minutie extrême, grâce auquel les thèmes les plus difficiles deviennent soudain limpides, voire enfantins. Dans chacun de ses récits, Annie Saumont confirme le vieil adage populaire selon lequel "le diable gît dans les détails". En partant d’un geste, d’une parole, de la présence ou de l’absence d’un objet, elle parvient à mettre en lumière la logique inconsciente d’un personnage. Opposée à tout jugement sur les êtres dont elle transcrit le désarroi, Annie Saumont montre comment le hasard des circonstances, apparemment insignifiant, peut précipiter la chute d’un individu. Maîtresse dans l’art de créer un suspense captivant sur une quantité réduite de pages, Annie Saumont n’hésite pas à laisser le lecteur combler les blancs de ses récits. Mais ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est bousculer la grammaire, tordre la syntaxe, bannir les virgules quand elles freinent le rythme de la narration, faire fi des négations, se régaler d’anglicismes ou du langage des rues, et oser l’insolence de ne pas toujours finir ses phrases. Certes, Annie Saumont est une rebelle, mais qui connaît la méticulosité de son travail sait aussi que, dans ses textes, chaque mot n’a qu’une seule place possible : celle qu’il occupe.

04/2013

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Littérature étrangère

Le palmier de Palerme

" Le Palmier de Palerme ". Dans une longue lettre adressée à son fils, Gioacchino Martinez se confesse. C'est le dernier acte d'une lutte que l'écrivain sicilien a menée en vain toute sa vie, se soldant par sa défaite et l'abandon de la plume. La déflagration qui déchire soudainement l'air, l'attentat dans lequel un juge et son escorte trouvent la mort sous ses yeux consacreront définitivement son silence. Ainsi s'achève un récit douloureux et amer qui, au-delà de l'autobiographie, évoque l'Histoire, celle de la Sicile et de l'Italie, de l'après-guerre à nos jours : car les fautes et les remords qui rongent l'écrivain, les imprécations qu'il lance contre la société qui l'entoure concernent toute une génération, tout un pays. Comme dans un jeu de miroirs, les déplacements d'une ville et d'une époque à l'autre se multiplient et se répondent au gré des souvenirs de Chino : Paris, Milan et Palerme, la violence de la guerre et celle de la mafia, le sentiment de culpabilité pour un parricide présumé et l'incompréhension qui mine les rapports avec son propre fils, son amour pour Lucia, profond et inextinguible, annihilé par la folie, le palmier de son enfance misérablement abattu par la spéculation mafieuse, l'image du justicier au manteau noir dans un film de son enfance et la figure du juge assassiné. Ces cauchemars de l'Histoire, civile et privée, se transforment en poésie qui, dans le dialogue qu'elle entretient avec la grande littérature, rallume sur la page quelques lueurs d'espoir. Vincenzo Consolo, né en 1933 en Sicile, vit depuis trente ans à Milan. Mais toute son œuvre est imprégnée de souvenirs siciliens. " Le Sourire du marin inconnu " le consacra, il y a maintenant vingt ans, comme l'un des plus grands écrivains italiens de son époque. On lui doit également " La Blessure d'avril ", " Lunaria ", " Le Retable ", " Les Pierres de Pantalica ", " D'une maison l'autre la nuit durant " (avec lequel il obtint le prestigieux prix Strega) et " Ruine immortelle ". En 1994 l'Union latine lui a octroyé le Prix international de littératures romanes pour l'ensemble de son œuvre.

08/2000

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Histoire de France

Pillages sur ordonnances. Aryanisation et restitution des banques en France, 1940-1953

Dépouiller les Juifs, c'est tout ensemble les humilier, les priver de toute protection en les appauvrissant ou en les réduisant à la misère et, dans le cas des banques et des banquiers, satisfaire à un fantasme aussi vieux que l'antisémitisme (la supposée toute-puissance de la finance juive et les imaginaires complots tramés par ses détenteurs pour détruire les nations). Corollaire et complément des deux statuts des Juifs promulgués par Vichy, l'" aryanisation " constitue en France comme ailleurs une étape nécessaire de la Shoah. Les nazis avaient mis au point dans le Reich puis dans l'Autriche de l'Anschluss des procédures destinées à faire passer les entreprises juives, en particulier les banques, dans des mains " aryennes ". Dès les premiers mois de l'occupation en France, les autorités allemandes, secondées - à l'occasion devancées - par le très zélé Commissariat général aux questions juives, voulurent mettre cette expérience à profit, et il se trouva bien entendu des candidats à foison pour assurer l'" administration provisoire " des biens saisis. Si l'opération, en dépit de drames multiples, ne fut pas une réussite totale, c'est surtout parce que les pesanteurs bureaucratiques, la division du territoire en plusieurs zones, parfois la riposte adroite de quelques victimes firent traîner certains dossiers jusqu'à la Libération (les restitutions, qui sont ici analysées pour la première fois, prirent elles aussi des années...). Appuyant sa démarche sur une enquête orale étendue et surtout sur le dépouillement d'innombrables dossiers refermés depuis des décennies et dispersés au gré des circonstances et des administrations, Jean-Marc Dreyfus donne à cette question toute la place historique qu'elle mérite. Avec finesse et précision, il scrute aussi bien les destinées de grandes maisons devenues de véritables légendes comme Rothschild ou Lazard que celles d'humbles établissements d'Alsace ou de Moselle. Il n'a garde d'oublier que derrière des noms illustres ou obscurs se dissimulent des hommes de chair et de sang : quelques privilégiés ont connu l'exil, tous les autres ou presque ont subi l'exclusion, certains sont entrés en résistance, beaucoup ont été déportés pour ne pas revenir. La passion antisémite ne fait pas de différence entre pauvres et riches.

04/2003

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Histoire de la population

Identités subies, identités intégrées. Les Grecs dans l'Europe du nord-ouest (XVe-XVIe siècles)

La chute de Constantinople (29 mai 1453) marque traditionnellement la fin du monde byzantin dont les ressortissants auraient été rejetés par le pouvoir ottoman, contraints de fuir vers l'Occident. Cette idée comporte plusieurs erreurs, la principale étant que les Grecs n'ont pas attendu la prise de la Ville pour tenter de trouver un refuge à l'ouest et qu'ils ne se sont pas limités à la péninsule italienne. Si ce territoire est traversé par des migrants grecs dès le XIVe siècle, le nord de l'Europe est également touché à partir du début du XVe siècle. Malgré une augmentation des Grecs en Occident au milieu du siècle, ce mouvement migratoire doit être envisagé dans le temps long et sur un espace étendu qui englobe l'Angleterre, la France, les Etats bourguignons et même au-delà - l'Ecosse et la Scandinavie sont concernées. A partir d'une historiographie trop souvent centrée sur la Méditerranée et de sources occidentales éparses et collectées au gré des circonstances et sans vision d'ensemble, ce livre propose un travail sur des groupes humains confrontés à une remise en cause de leur mode de vie, contraints de recréer des liens entre eux et surtout avec les populations occidentales qui les accueillent. Pour ce faire, toutes les stratégies sont bonnes, depuis la mise en place de circuits de collectes de dons pour les plus pressés, jusqu'à l'édification de stratégies d'alliances avec les membres des aristocraties occidentales pour les plus tenaces. Le cas des Grecs en Occident offre également la possibilité de réfléchir à ce que sont les identités. En effet, les sources évoquent les différentes images déjà convenues accolées aux Grecs - le médecin, le marchand, le lettré... ou le voleur. Ces fictions sont des récits créés afin de permettre dialogue et compréhension - du moins formellement - entre les migrants et les populations qui les accueillent. Ces groupes de Grecs sont représentatifs de la manière dont l'étranger est perçu et catégorisé dans une partie de l'Europe occidentale peu habituée au départ à côtoyer des populations originaires de Méditerranée orientale.

02/2023

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Thèmes photo

André Kertész in Corsica. Edition bilingue français-corse

L'oeuvre immense d'André Kertész (1894-1985) s'est constituée au gré de travaux de commandes et c'est à l'une d'elle que cet ouvrage se consacre : un reportage sur la Corse commandé par la prestigieuse revue Art et Médecine (parution : décembre 1933) accompagnée des textes de Abel Bonnard de l'Académie française, Paul Morand et André Thérive,). Le 12 ou le 13 mai 1933, il s'embarque pour la Corse, dans ses bagages, il emmène trois appareils : un Rolleiflex, un appareil 6x9 cm (folding) et une petite chambre 9x12 cm. Un carnet de prises de vue, reproduit dans l'ouvrage, permet de préciser les étapes du photographe sur l'île de Beauté du 14 au 20 mai. Il entame son circuit par le golfe de la Liscia, avant de terminer sa journée à Piana où son regard est attiré par les hommes assis à l'ombre de l'église. Le lendemain, après avoir déambulé dans les rues de Calvi, il visite l'île Rousse et Belgodère, dont il photographie le cimetière. Au soir, il prend une chambre à l'hôtel du Mouflon d'Or à Zonza, d'où il se rend à Porto-Vecchio avant de faire étape à Bonifacio. Il termine son périple à Ajaccio avant de rembarquer pour le continent. Comme à son habitude, il n'a pas photographié la Corse comme une destination de villégiature, mais les paysages et des moments de la vie quotidienne des habitants de l'île. En cinq ou six jours, cheminant en automobile sur des routes rocailleuses, il a réuni une petite centaine d'images (toutes reproduites dans le livre) alternant paysages et scènes de la vie quotidienne. Au-delà de son talent, cette série, par le nombre de lieux visités, montre l'implication professionnelle de Kertész. Certaines images du reportage sur la Corse vont alors connaître une nouvelle actualité et devenir emblématiques du travail de Kertész, notamment la photographie du chevet de l'église de Piana que Kertész intégrera dans son livre rétrospectif Soixante ans de photographies publié aux éditions du Chêne en 1972.

01/2023

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Littérature française

Le collège Salvador Toutankhamon

Le collège Salvador Toutankhamon est en plein déclin : conflits internes, effectifs en baisse, principal alcoolique... Mais surtout, scandale absolu : Eugène, un professeur de mathématiques rabaisse ses élèves et leur parle de l'Enfer au lieu de leur enseigner sa discipline. C'en est trop pour l'Institution, qui impose à Eugène une procédure de contrôle. Excédés, certains parents se livrent à des violences débridées. Mais la rencontre de quelques personnes fuyant la violence annonce déjà le renouveau. Dans cet univers instable de collégiens, de parents, de personnels éducatifs et de marginaux, les destins de chacun se fertilisent ou se dégradent au gré de leur entrechoc. Un rien, comme le clinamen d'Epicure, les fait dévier de leur trajectoire, provoquant des effets conséquents ou non, heureux ou malheureux. Ce petit rien qui change la vie peut être déclenché par d'infimes événements, dans des circonstances baroques, inattendues et insignifiantes : un regard de chien, une vue imprenable sur l'Enfer, les mains d'une secrétaire, un livre trouvé dans une poubelle, trois mots d'encouragement... Nous tomberons, bien sûr, que ce soit droit ou de travers. Pourtant, contre toute attente, le petit groupe d'initiés relève ce défi de l'inexorable, inventant des ébauches de solution sans autre outil que la simple réflexion. Il ne s'agit pas de restaurer le passé, mais d'envisager qu'il soit un jour possible que l'impossible devienne possible. C'est l'espérance. Jean Pierre Bourgeois retrace son amour pour l'écriture en trois colonnes qui sont autant de coups de foudre. La première fut la découverte de Chateaubriand. Cette passion le rendit lauréat dès les années 60 du Concours National de la Résistance. Maits voici que dans le brouillard de la dernière année de lycée une nouvelle colonne apparaît : la rencontre avec un professeur de philosophie. Il en fit même son métier. Mais très vite un stage en Ecole Normale fut l'occasion d'un troisième coup de foudre : la façon unique pour chaque normalien de se représenter et de vivre sa formation le fascinait. Il y consacra une thèse. Mais la vie est un circuit : plus on s'éloigne d'une colonne, plus on s'en rapproche. Il retrouve aujourd'hui la littérature.

07/2021

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Biographies

L'énigme Jean Marquès-Rivière

Cet ouvrage se présente comme la première enquête sur l'auteur Jean Marquès-Rivière (1903-2000) qui fut un acteur de premier plan de la franc-maçonnerie (puis son pourfendeur zélé au sein du Service des Sociétés Secrètes), mais aussi un diffuseur de la pensée théosophique, du spiritisme, de la fraternité des Polaires, du bouddhisme, de la magie tibétaine et de nombreuses expressions liées à l'enseignement du Yoga. Son parcours spirituel très dense et ses engagements politiques extrêmes mettront en lumière la complexité d'un homme, au parcours personnel ponctué de trahisons et de reniements successifs. Qui était-il réellement ? Un esprit bicéphale, capable du meilleur comme du pire. De l'aimable conférencier de la rue Copernic au collaborateur vénéneux, cet "esprit épris de curiosité" du départ, tourné résolument vers la culture asiatique, attiré par les secrets d'une époque ouverte aux mondes fantasmés de l'ésotérisme, sera ensuite bousculé puis emporté par la guerre, au gré d'une expression martiale qu'il ira nourrir de son antimaçonnisme obsessionnel et de son admiration pour Hitler. Une fracture idéologique correspondant à la France occupée dans laquelle il se compromettra en s'incarnant en fanatique, jusqu'à sa condamnation à mort par contumace vécue comme une injustice, sorte de damnation indélébile. Cette biographie ne relève pas de l'hagiographie, ni à contrario d'un essai à charge, elle s'efforce de mettre en lumière des éléments historiques souvent inédits, sans pour autant chercher à le dédouaner de ses actes. Son existence se conjugua au pluriel, derrière une multiplicité de personnalités imbriquées les unes aux autres. L'approche chronologique retenue dans cet essai s'appuie notamment sur de nombreux articles de presse, permettant de l'esquisser au fil d'une actualité française dans laquelle son statut ne cessera d'évoluer, passant de la "une des gazettes" à la disparition totale. C'est dans ce vide, cette sorte d'évanouissement temporel qu'il me fallait m'aventurer, pour découvrir un homme complexe se dissimulant derrière une douzaine de pseudonymes, comme autant de vies secrètes aujourd'hui dévoilées.

09/2021