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Littérature française

Pensées simples Tome 2 : La carte de l'empire

La carte de l'empire est un nouveau volume de Pensées simples (le premier a été publié dans la collection "Blanche" en 2011). Les réflexions, notes de lectures, souvenirs et anecdotes qu'il rassemble au gré de trois sections pourraient passer pour disparates aux yeux d'un lecteur distrait. Un principe d'ensemble en émerge néanmoins peu à peu, qui est justement la négation de tout principe d'ensemble. Pour Macé il n'existe pas d'origine, ni de l'homme, ni des langues, ni de la culture. Tout est affaire de glissements, de déplacements d'un pays à un autre, d'un sens à un autre, d'un son à l'autre, etc (Un point de vue qu'il étaye de très beaux exemples, puisés dans 1'oeuvre de Rabelais, dans l'histoire du Japon, connue dans Lévi-Strauss). Pas plus qu'il n'y a d'origine, il n'y a pour lui de centre (le présent manuscrit d'ailleurs n'en a pas). Macé s'exerce à regarder le monde, non depuis l'Europe, mais depuis le Japon, ou l'Afrique. Il met face à face les grands totalitarismes du XXe siècle quand on a l'habitude de les opposer. Il juxtapose les regards de cinéastes aussi différents qu'Ozu et Michael Cimino. Et quand il parle de littérature, il récuse le roman et sa domination, affirmant : "La poésie m'a sauvé la mise." Ces fragments opèrent entre eux et forment un discours de plus en plus net et pénétrant. Un livre en forme de cabinet de curiosités, patiemment composé par un écrivain flâneur et érudit. au goût et au regard très sûrs.

04/2014

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Philosophie

Ce que social veut dire. Tome 2, Les pathologies de la raison

Le tome I de Ce que social veut dire (2013), centré sur "Le déchirement du social", dégage, par le biais notamment d'une confrontation avec la tradition de la philosophie sociale (Sartre, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu, Boltanski et Thévenot), le modèle du conflit mis en oeuvre par la théorie de la "lutte pour la reconnaissance". Mais se pose alors le problème de la justification normative de ce modèle. Deux possibilités s'offrent, qui ont longtemps paru s'exclure mutuellement : soit la valeur normative des luttes pour la reconnaissance est appréciée selon ce qu'elles apportent à la réalisation d'une "vie bonne" parmi les membres de la société ; soit leur rôle normatif se mesure à leur contribution à l'instauration de la «justice» sociale dans la société. Dans le premier cas, c'est la réalisation individuelle de soi qui constitue le critère normatif, et, dans le deuxième, la répartition équitable des libertés individuelles entre tous les membres de la société. Renouant avec la tradition de la Théorie critique, Honneth se confronte ici avec Adorno, Benjamin, Neumann, Mitscherlich, Wellmer, mais aussi la psychanalyse et la théorie de la justice ; il établit qu'à la différence d'autres terminologies morales qui peuvent être mobilisées pour juger de l'état normatif des sociétés - que ce soient les concepts "d'aliénation" ou de "réification" d'un côté, de "discrimination" ou "d'exploitation" de l'autre, mais qui ne relèvent que de la philosophie sociale ou de la philosophie politique -, la lutte pour la reconnaissance est à la fois l'indicateur d'une pathologie sociale et l'indice d'une injustice.

01/2015

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Littérature française

Wanderweg

Quand a-t-il commencé et comment, ce "malaise dans la civilisation" ? Pourquoi un peuple qui chantait Mozart a-t-il un jour entonné l'hymne nazi ? Cette question douloureuse, Bruno Arnhein, compositeur et chef d'orchestre de génie, ne cesse de se la poser. Mais quelle réponse peut apporter un musicien, l'exact contemporain de Richard Strauss, né sujet de Louis II de Bavière, mort citoyen de l'Allemagne d'Adenauer ? Quel est le sens de cette barbarie, de cette décadence ? Quel est le sens de sa vie et de son oeuvre ? En 1943, l'Allemagne semble avoir définitivement basculé dans l'horreur. Bruno Arnhein, la Contessina sa femme et ses deux petits-enfants, Alice et Arno, Juifs par leur mère et donc Juifs selon la loi hitlérienne, sont assignés à résidence dans leur villa du lac de Constance, surveillée sans relâche par la Gestapo. Pourtant, bravant tous les dangers, les quatre enfants du musicien, son gendre, ses belles-filles vont se réunir à la villa pour une ultime, une déchirante fête le jour de ses soixante-quinze ans. Friedrich, qui a choisi l'exil et la résistance au nazisme, sa femme Sarah, mourante, Siegfried, devenu au contraire dignitaire nazi, sa femme Ursula ; Dorabella, épouse du prince Casalfeltre ; la fantasque et héroïque Pamina. Quel sera leur sort après ces difficiles retrouvailles ? Au lecteur de s'aventurer à travers ce roman à la fois roman d'amour et roman d'apprentissage, fresque historique et histoire d'une famille, réflexion sur la politique et la culture qui est aussi ou avant tout, une randonnée, une flânerie romantique, un Wanderweg.

12/1986

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Ethnologie

Le partage des savoirs. Discours historique et discours ethnologique

Pour l'Europe civilisée, le Nouveau monde est un autre monde : les moeurs paraissent sauvages, la religion absente, l'esprit dégradé. Les peuples sont sans écriture, sans archives ni Etats. Ils échappent donc à l'histoire sous toutes ses formes, morale, civiles et politique. Les peuples à écriture relevant en toute noblesse du territoire de l'historien, ceux qu'on appelle sauvages seront l'objet propre des ethnologues. Tel est le partage originel des savoirs. Un partage jamais assuré, dont Michèle Duchet retrace les avatars chez quelques grands auteurs. Ainsi Lafitau intègre les Américains dans l'histoire en les comparant aux hommes des " premiers temps ", mais il les en exclut du fait de leur apparent immobilisme. Voltaire passe le sauvage aux profits et pertes d'une histoire universelle des progrès de l'esprit humain. Malthus fonde le principe de population sur l'étude de toutes les sociétés, sauvages ou civilisées. Cornélius de Pauw ne voit dans les Indiens que des hommes dont la complexion altérée et le génie borné arrêtent le progrès. Hegel conçoit des peuples sans histoire et les rejette du côté de la nature. Lewis Morgan, par l'étude des systèmes de parenté, fait de l'ethnologie une science et retrace l'histoire de l'humanité primitive. A sa suite, Engels intègre le non-historique à l'histoire et défend l'unité fondamentale du genre humain. Claude Lévi-Strauss refuse pour sa part l'idée d'une histoire cumulative et se veut fidèle à Jean-Jacques Rousseau en distinguant les sociétés froides sans écriture, mais productrices de mythes. Un partage qui n'échappe certes pas à l'histoire... d'où la complexité de ses effets.

02/1985

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Philosophie

Philosophie de la politique

Ce texte correspond au discours de réception du professeur Angel Sanchez de la Torre à la Royale Académie espagnole de législation et de jurisprudence, Section de Philosophie du droit. D'une longueur inhabituelle (plus de 250 p. en langue esp.), ces développements sont aussi d'une extrême densité d'érudition et d'une subtile acuité d'analyse. L'A. avoue avoir exposé là les résultats de plus de vingt années d'intenses recherches, ce que vérifie la variété de ses registres documentaires : dans l'ordre historique et linguistique comme dans l'ordre de la philosophie juridico-politique, il s'agit sans doute là de la synthèse la plus richement informée, qui permet de mieux saisir la portée d'approches déjà connues de Finley à Strauss, Vernant ou Cl. Mossé. Mais bien au-delà des curiosités d'une enquête située, la portée plus générale de ce livre n'échappera pas au lecteur. Sans reprendre les vieux débats, abordés sur le mode littéraire ou dialectique, de Kafka à Arendt, et que véhiculent encore tant de " criticiens " de la " démocratie ", l'A. philosophe et sociologue, porte ici un diagnostic renouvelé sur les structures permanentes du phénomène tyrannique. Il s'est employé à élaborer une sorte de portrait de la tyrannie d'où ressort un type psycho-comportemental assez caractérisé pour être tristement reconnaissable à travers certaines mœurs qui n'ont guère changé, quand les références juridiques et institutionnelles de complaisance et la rhétorique vide du politique servent de paravent au moins avouable des mobiles du pouvoir : à la destruction narcissique de l'altérité au nom du " lien social ".

12/1999

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Beaux arts

André Masson. De Marseille à l'exil américain

Cet ouvrage, consacré à André Masson, rend hommage au journaliste américain Varian Fry, qui, en 1941 permit à de nombreux artistes et intellectuels de quitter l’Europe et le régime de Vichy pour les Etats-Unis. Sur le chemin de l’exil, André Masson rejoint à Marseille les surréalistes hébergés à la villa Air Bel. Par la suite, en route pour l’Amérique, il retrouve Claude Levi-Strauss, Wifredo Lam et André Breton lors d’une escale de trois semaines à La Martinique. Son exploration de l’île s’avéra être une expérience fondatrice. Antille, titre d’une peinture, d’un dessin et d’un poème, devient alors l’emblème d’une conscience aiguë des forces telluriques du monde, des hommes et de la nature. Arrivé à New Preston, Masson développe une œuvre libre, multiple, qui influencera Pollock et les expressionnistes américains. Surréaliste mais rétif à l’orthodoxie, il investit profondément l’univers mythique de La Martinique et des indiens d’Amérique. Il développe, au-delà de l’écriture automatique, une richesse graphique servie par un éventail de techniques ; encre, crayon, fusain, gouache, pastel ; toutes, lui permettent d’exprimer les forces cosmiques et érotiques d’un monde profondément tragique. Soixante oeuvres, provenant principalement des collections de la famille d’André Masson et du musée Cantini de Marseille sont associées pour montrer toute la richesse de cette période. La séquence commence avec Massacreet s’achève avec La Fable des origines. Nous suivons André Masson dans un exil où la nature devient allégorie de l’affrontement mortel des hommes ; seul, l’homme fait face au monde : quarante-quatre dessins et seize peintures nous le démontrent magistralement.

11/2015

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Littérature française

Romans

S'il débute comme critique aux Cahiers du cinéma et réalise son premier film à l'époque de la Nouvelle Vague, c'est en tant qu'écrivain que François Weyergans se fait connaître avec Le Pitre en 1973, un récit virtuose et drolatique d'une psychanalyse, où il s'emploie à déjouer les codes de la littérature. En trente ans et une quinzaine de romans, il façonne une galerie de personnages d'un genre unique, autour desquels se tissent et s'entremêlent angoisses, aventures amoureuses et érotiques, souvenirs de jeunesse empreints d'humour et d'affection mais mâtinés d'un regard critique envers la famille et son héritage. François Weyergraf, Eric Wein, Marc Strauss, chacun écrivain et chacun confronté aux tourments de la création, se posent en doubles exacerbés de Weyergans qui, en faisant le récit de leur vie, dépeint une part de la sienne. D'autres héros surgissent d'un imaginaire insoupçonné : Macaire le Copte, moine de l'Egypte ancienne, Jules, nourrisson encore dans le ventre de sa mère, Melchior Marmont, producteur mythique de films... et montrent tout le talent de Weyergans, récompensé entre autres par le prix Renaudot en 1992 et le prix Goncourt en 2005, à jongler entre différents univers, à recourir à des écritures multiples. En réunissant sept romans majeurs, cette édition Quarto propose d'embrasser une oeuvre singulière et de porter un nouvel éclairage sur un écrivain anticonformiste qui, dans une mise en abyme unique, a érigé un pont entre sa vie et celle de ses héros. Et de plonger, pour mieux le découvrir, dans son univers, ses fantaisies et ses obsessions.

04/2023

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Ethnologie et anthropologie

Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques

Disciple d'Emile Durkheim, co-fondateur de l'Institut d'Ethnologie, principal rédacteur de "L'Année sociologique", Marcel Mauss est considéré comme l'un des pères de l'anthropologie sociale. Toute son oeuvre tend à unir sous une même interprétation les phénomènes sociaux et les phénomènes religieux. Parmi les premiers il a démontré que, dans les sociétés primitives comme dans la nôtre, le champ du Sacré est celui où l'on trouve les expressions les plus explicites et en même temps les plus symboliques et transcendantes du tissu psychosociologique d'un groupe. C'est dans son "Essai sur le don" que sa notion de "fait social total" revêt sa forme la plus élaborée. Il y traite notamment du concept de "mana" , c'est-à-dire d'une force qui contient le Sacré et qui est pour lui présente dans toutes les formes archaïques de don et d'échange. Que ce soit dans le processus d'accumulation et de destruction de biens (le potlatch des populations indigènes d'Amérique du Nord) ou dans les échanges de dons de l'aire polynésienne (le kula décrit par Bronislaw Malinowski), il s'agit d'identifier "quelle force présente dans l'objet donné pousse le donateur à le rendre" . Cette force n'est pas une valeur matérielle ni économique, elle est en elle-même la raison d'être de l'échange fondamental qui se fait avec les esprits des morts et des dieux. Outre son apport incontournable aux sciences sociales, l'"Essai sur le don" influencera nombre d'intellectuels et d'écrivains comme entre autres Claude Lévi-Strauss, Roger Caillois, Georges Bataille,...

12/2023

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Philosophie

Le Juif de savoir

" Entre le nom juif et le savoir, on a longtemps supposé que se nouait une relation privilégiée. Sous sa forme moderne, cette croyance est apparue au XIXe siècle, dans le monde de la langue allemande ; elle a duré jusqu'à la moitié du XXe siècle. Durant cette période naît la figure du juif de savoir, qui suscita l'admiration, puis la haine, jusqu'à se fracasser sur le réel de l'extermination. De Cassirer à Leo Strauss, de Hannah Arendt à Scholem, la figure du juif de savoir fascine et repousse encore de nos jours. Quelque chose de grave s'y joue quant au nom juif ; quelque chose de grave s'y joue aussi quant au savoir. Pour le juif de savoir en effet, ce n'est pas n'importe quel savoir qui le requiert, mais bien le savoir moderne, tel que Michel Foucault l'a disposé. Au croisement de Hannah Arendt et de Foucault, l'examen du Juif de savoir amène à rouvrir quelques chemins oubliés dans les espaces de la culture européenne. Destins individuels, tragédies des langues, fin du savoir moderne, vacillations du nom juif, le parcours traverse de sombres régions. On y suivra la grandeur et la disparition du Juif de savoir. On finira par s'interroger : qu'est-il advenu grâce à lui ? Qu'a-t-on perdu avec lui ? Qu'adviendra-t-il après lui ? La réponse ne se fait pas attendre. Ce qui est advenu par le Juif de savoir, ce qui advient et adviendra sans lui, c'est, encore et toujours, la rencontre, inlassablement recommencée et inlassablement ratée, du nom juif et de l'Europe. "

10/2006

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Ethnologie

Le Grand Océan. L'espace et le temps du Pacifique

Temps et espace se renouvellent au sein du plus vieux, du plus grand, du plus profond des océans de la planète. A l'initiative de Serge Dunis, une équipe homogène de chercheurs présente ici le Pacifique sous l'angle fédérateur de la culture polynésienne dont la naissance est intimement liée à l'exploration et au peuplement du tiers liquide du globe. La première partie, Installation, fournit les récentes données scientifiques de la géologie et de l'archéologie : Alain Bonneville dévoile le volcanisme sous-marin et Christophe Sand, fort de sa découverte de deux poteries intactes à Lapita, balise les 3 000 ans fondateurs de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna : Mélanésie insulaire et Polynésie occidentale des pionniers du grand large. Dépassant les sommets du Triangle polynésien : Hawaï, Nouvelle-Zélande et Pâques, la deuxième partie, Contacts, prolonge le voyage pré-européen jusqu'en Amérique du Sud avec Serge Dunis, retrouve les navigateurs des Lumières dans le sillage d'Odile Gannier, évalue le choc des cultures grâce à Christine Pérez, Serge Tcherkézoff et Claude Delmas. Les résurgences culturelles fleurissent en troisième partie où le maître d'astres et de navigation Ben Finney en personne se penche sur la renaissance des pirogues au long cours. Marie-Noël Capogna loue l'ubiquité du tahitien, Simone Grand celle des tradipraticiens, Flora Devatine conte l'histoire traditionnelle des noms. Armand Hage et Léopold Musiyan ferment la fresque amérindienne de la reconquête de l'espace et du temps. De l'Australasie aux Amériques se boucle ainsi le vaste cercle pacifique dont l'originalité inspire l'anthropologie française depuis Mauss et Lévi-Strauss. Sept des quatorze contributions sont signées des membres de l'Equipe de Recherche du Professeur Serge Dunis, l'A (" prises de pêche " en tahitien) : Institut des Anglicistes, Américanistes, Antiquisants et Anthropologues, de l'Université de la Polynésie française.

02/2004

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Littérature étrangère

Les Mythes et leur expression au XIXe siècle dans le monde hispanique et ibéro-américain. [colloque, mai 1984

L'ensemble des textes qui forment cet ouvrage est le résultat d'un colloque organisé en mai 1984 par le Centre d'Etudes Ibériques et Ibéro-américaines du XIXe siècle de l'Université de Lille III sur le sujet suivant : La Littérature, les Arts et l'Histoire comme véhicules du mythe, en Espagne et en Amérique latine au XIXe siècle. La réflexion ainsi orientée a donné lieu à vingt études, neuf pour l'Espagne et dix pour l'Amérique Latine, plus une communication en collaboration et de nature métisse puisque le thème est américain (celui de la conquête) mais le support espagnol (la revue madrilène La Espana Moderna). Le sujet proposé n'avait été assorti d'aucune objection normative. Le mythe est, certes, une notion ambiguë dont le procès n'est plus à faire, mais il avait paru aux organisateurs quil n'était guère séant de corseter les communicants dans les rets d'une définition unitaire : ni séant, ni souhaitable d'ailleurs. Mircea Eliade, Levi-Strauss, Malinowski, ont plus d'une fois inspiré des méthodes d'approches. D'autres fois, on partageait une définition moyenne du mythe, celle, minimale, qui en fait une superstructure, une construction imaginaire mais signifiante. De toute façon, il semble bien ressortir de ce concert de réflexions sur le mythe et sur les formes qui le véhiculent au XIXe siècle des deux côtés de l'Océan que, selon la formulation chère à Malinowski et son école, ce phénomène foisonnant prend essentiellemnt les allures d'un reflet utilitaire de l'oganisation sociale, d'un effet de signification, d'une sorte de rétroviseur -l'image n'est pas de nous- qui restitue dans ses lignes essentielles les aspirations et les complexes d'une société en un lieu et en un temps déterminés.

05/1995

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Philosophie

Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un " mal aimé " de l'université française, c'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68, c'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. ('est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales, avec des penseurs comme Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jacques Lacan, John R. Searle ou Jürgen Habermas, ainsi que plusieurs affaires qui débordèrent largement les cercles académiques, dont les plus fameuses concernèrent Heidegger et Paul de Man. ('est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Policiers

Le pays oublié du temps

Nouvelle-Guinée. 1936. Le Dr Delorme, Robert Ballancourt et leur guide, Kaïngara, remontent le fleuve Sepik. Ils se rendent dans un village paptni pour acheter des têtes surmodelées, ces crânes de vaincus ou d'ancêtres censés conserver l'esprit des défunts... Marseille, soixante-dix ans plus tard. Le commandant de police Michel de Palma, alias le Baron, découvre le corps du Dr Delorme, assassiné. Le vieil homme est assis dans son bureau, le visage affublé d'un masque. Devant lui, Totem et Tabou de Freud est ouvert à la page 213. Masques, statuettes et flûtes d'Océanie emplissent la villa, mais un crâne d'ancêtre a été volé... Un gros livre retient l'attention du Baron : le journal de bord de la Marie-Jeanne, goélette sur laquelle, en 1936, le Dr Delorme et Robert Ballancourt embarquèrent pour rejoindre la Papouasie... Tandis que le meurtrier du Dr Delorme continue de frapper dans le milieu des ethnologues et des marchands d'arts premiers, les questions se multiplient. Le Baron doit-il faire face à une série de règlements de comptes dans le monde du trafic des biens culturels ? A-t-il affaire à un tueur maniaque ? Michel de Palma, envoûté par le récit de l'expédition de la Marie-Jeanne et par les aventures des deux explorateurs, acquiert la conviction que l'explication des meurtres se trouve dans les textes de Freud et de Claude Lévi-Strauss mais aussi, quelque part, sur les rives du fleuve Sepik... Pour la cinquième fois, Xavier-Marie Bonnot met en scène son personnage fétiche : Michel de Palma, le flic atypique, proche de la retraite et grand amateur d'opéra. Le Pays oublié du temps est un polar ambitieux, avec du souffle et une intrigue au cordeau.

02/2011

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Critique littéraire

Politiques linguistiques en Méditerranée

La Méditerranée, ce continent liquide, qui regroupe une pluralité de civilisations, a été le témoin de multiples exemples de politique linguistique. Les actes d'un colloque sur ce thème sont réunis ici pour mettre en perspective diverses tentatives d'orientation des langues dans leur évolution naturelle, sans perdre de vue l'attitude des pouvoirs publics face aux langues minoritaires, pratiques parfois séculaires : épuration, rénovation, assimilation, revalorisation... Après une réflexion générale sur le statut et les enjeux des langues de la Méditerranée (Louis-Jean Calvet), le point de vue historique et actuel du français est abordé (Sylvain Auroux, Geneviève Zarate, Aviv Amit). C'est l'ensemble de l'espace méditerranéen qui est au coeur de nos travaux à travers des études de cas originales. Sont évoquées ainsi les langues du "Nord" et les langues du "Sud", ainsi que la diversité des expériences des langues orientales (Jacob Landau, Il-Il Malibert-Yatziv, Esther Borochovsky Bar-Aba, Yishaï Neuman, Cyril Aslanov sur l'hébreu ; Tahsin Yücel, Cybèle Berk, Johann Strauss et Michel Bozdémir sur le turc), et occidentales (Isabella Palumbo-Fossati Casa sur l'italien, Line Amselem sur l'espagnol, Henri Tonnet sur le grec, Rexhep Ismajli sur l'albanais et de Thomas Scende sur les langues d'Europe balkanique...) sans oublier deux traversées insulaires (avec la contribution d'Alexander Borg sur Malta et celle de Matthias Kappler sur Chypre). L'arabisation y est, bien entendu analysée, dans toute sa complexité linguistique, politique, culturelle et identitaire grâce aux contributions de Joseph Dichy, Mohamed Benrabaly et Ahmed Boukouss. L'audience internationale de ce colloque a démontré l'intérêt de la communauté scientifique francophone pour les travaux présentés par des chercheurs des pays riverains de la Méditerranée qui livrent ici au lecteur, les fruits de leurs rencontres à l'Université de Tel-Aviv, tenues en novembre 2008.

02/2019

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Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

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Ethnologie

Le Rameau d'Or. Tome 1, Le roi magicien dans la société primitive ; Tabou et les périls de l'âme

Le Rameau d'Or est certainement l'oeuvre la plus célèbre de la littérature ethnologique mondiale. C'est en 1880 que James George Frazer entreprend cette gigantesque fresque des mythes et des rites de l'humanité ; publié entre 1911 et 1915 en Grande-Bretagne sous sa forme définitive en douze volumes, Le Rameau d'Or paraît en traduction française entre 1925 et 1935 : c'est cette traduction intégrale, depuis longtemps introuvable, que la présente édition remet enfin à la disposition du lecteur français. Véritable "encyclopédie des faits religieux", selon l'expression de l'un des fondateurs de l'anthropologie française, Marcel Mauss, Le Rameau d'Or marque un moment capital de la réflexion ethnologique, dans la mesure où Frazer non seulement ordonne une masse énorme de faits recueillis par les ethnologues, les historiens des religions et les spécialistes du folklore, mais encore traite ces matériaux à l'aide des outils conceptuels élaborés au long du XIXe siècle par ses devanciers. Les notions de culture primitive, de totem, de tabou, de prohibition de l'inceste, d'exogamie, entre autres, permettent à l'auteur du Rameau d'Or de proposer des interprétations cohérentes pour des institutions et des représentations qui, par-delà leur apparente bizarrerie et au travers de leur extrême diversité, acquièrent de ce fait une signification. Avec Le Rameau d'Or, Frazer fonde véritablement l'anthropologie religieuse et ouvre la voie à ce qui deviendra l'analyse des mythes. Eoeuvre de Frazer aura un retentissement considérable, à la mesure de l'ambition du projet de son auteur. Elle sera aussi passionnément discutée, critiquée par des savants comme Malinowski, Radcliffe-Brown, Evans-Pritchard, Lévi-Strauss ou Leach, pour ne citer que quelques grands noms qui, tous, ont reconnu l'importance de leur illustre devancier : c'est dire que Le Rameau d'Or est une oeuvre toujours actuelle.

07/1998

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Sociologie

Ainsi fait-on mourir un monde. L'extinction des sociétés paysannes

Dans la continuité de ses ouvrages, Philippe Dubourg parachève son diagnostic sur l'évolution de la société post moderne à partir de son négatif, les sociétés paysannes perdues. L'historien et philosophe Marcel Gauchet continue de lui apporter sa caution dans un long entretien qui clôt l'essai. Le maire landais retraité de lettres s'engage dans une interprétation anthropologique de la lente disparition des sociétés paysannes. L'inconscient occidental de nature colonialiste qui impose depuis de nombreuses décennies à nos pays blasés de modernité matérialiste son modèle de société de nantis, puis dans un deuxième temps à toute la planète, éradique en même temps la matrice de notre humanisme, les invariants de nos rapports au monde. Nos sociétés en rupture de civilisation comprennent-elles qu'elles ne pourront vivre éternellement sur leur rythme épuisant pour l'ensemble des conditions de vie, en se jetant comme elles le font dans les bras de l'injuste mondialisation capitaliste, de son libéralisme financiarisé, de ses élites déconnectées, de sa technocratie urbaine ? "Est-ce cela que l'être humain attend de la vie ?". (Marcel Gauchet) A une étude ethnographique et historique de la société rurale traditionnelle d'avant 1914 (en pays landais), succède une vision sans concession d'une évolution aboutissant à une concentration métropolitaine des richesses et des pouvoirs, et, par contrecoup, à de multiples désertifications de nos territoires, la Réforme territoriale venant accentuer dramatiquement les déséquilibres. Le processus est sans nul doute catastrophiquement transposable à l'échelle de la planète. De nombreux penseurs viennent corroborer l'analyse : depuis des décennies, ils tiennent le rôle de "lanceurs d'alerte", en héritiers de Claude Lévi-Strauss. L'essai se place délibérément dans sa filiation.

09/2017

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Histoire des idées politiques

Les grands discours à l’Unesco de 1945 à nos jours

A l'heure où l'UNESCO, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, célèbre son 75e anniversaire, il est particulièrement intéressant de rendre accessibles au public les textes des grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l'ONU. En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l'UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d'Etat ; et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l'homme. Ce livre illustré qui pour la première fois. présente. retranscrit et analyse les plus importants discours prononcés dans le cadre de UNESCO en 75 ans d'existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix qui ont été tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier partageant l'esprit humaniste de cette institution internationale. De Julian Huxley à Amadou Hampàté Bà, de Maria Montessori à Simone Veil, de Claude Lévi-Strauss à Indira Gandhi ils ont tous contribué à donner un retentissement mondial au message de cette Organisation. Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l'histoire des relations internationales et l'histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires ainsi qu'aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d'histoire et de culture littéraire, scientifique et politique qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.

02/2021

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Jung

C. G. Jung en France. Rencontres, passions et controverses

En France, la réputation du psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875-1961) semble, depuis plusieurs décennies, fortement marquée du sceau de l'ambivalence. Bien que souvent ignorés au sein des facultés de psychologie et honnis par de nombreux critiques, les ouvrages de l'ancien collaborateur et rival de Sigmund Freud n'ont paradoxalement jamais été aussi présents sur les étals des libraires qu'actuellement. Signe que l'oeuvre de cette figure majeure de l'histoire de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la psychothérapie, continue de faire l'objet, plus de soixante ans après sa mort, d'interprétations conflictuelles et passionnées. Fruit d'une vaste enquête archivistique, C. G. Jung en France analyse de façon vivante et érudite les multiples voies de circulation empruntées par la psychologie analytique, de même que les différents modes d'appropriation et critiques dont celle-ci a pu faire l'objet tout au long du XXe siècle. Redonnant vie aux nombreux débats suscités par cette doctrine complexe, parfois déroutante et controversée, cette enquête captivante traverse des domaines aussi variés que les sciences du psychisme (Flournoy, Binet, Janet, Lacan, Dolto, Ey), la philosophie (Bergson, Bachelard, Deleuze), l'anthropologie (Lévi-Strauss, Durand), la théologie (Teilhard de Chardin, Beirnaert), l'orientalisme (Guénon, Massignon, Corbin), l'histoire (Dupront, Le Goff), ou le champ artistique et littéraire (Valéry, Cocteau, Simenon, Hergé), tout en rendant compte de la structuration progressive d'un mouvement autochtone se réclamant de sa théorie de l'inconscient, conçu comme un puissant réservoir de créativité. A rebours du freudo-centrisme dominant le plus souvent l'historiographie du genre, ce livre, qui regorge d'une foule d'informations inédites, jette en somme une lumière originale sur des pans refoulés ou encore méconnus de l'histoire sociale, culturelle et intellectuelle de la France contemporaine.

10/2021

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Philosophie

D'une cité l'autre. Essai sur la politique platonicienne, de la République aux Lois

Platon est-il sérieux ? Au sortir de la République, on s'interroge. Si oui, Popper a raison : voici l'ancêtre du totalitarisme. Si non, doit-on admettre, avec L. Strauss, que le vrai sérieux, chez ce disciple en ironie de Socrate, est de ne pas se prendre au sérieux ? La République ne serait-elle décidément qu'une utopie impossible, destinée à montrer la nécessité d'en rabattre pour qui se débat dans les limites de la politique réelle ? Il y a au moins un indice de bon sens : si Platon avait jugé la République pleinement satisfaisante, il n'aurait pas écrit les Lois. L'histoire a voulu que, durablement, seule la première retienne vraiment l'attention, les Lois, testament politique inachevé, restant une manière de continent oublié. S'inscrivant dans le mouvement actuel de réexploration de ces dernières, le présent ouvrage resitue la pensée politique de Platon dans le seul contexte pertinent, celui d'une évolution qui, d'une cité l'autre, épouse le profond changement de perspective opéré par le platonisme tardif. Intégrant les apports du Politique ou du Timée, Christophe Rogue en propose une interprétation novatrice et féconde. Il nous montre un Platon étonnamment " moderne ", qui découvre l'importance de l'histoire et en formalise la notion, s'alarme du désordre économique, et conçoit une cité à la fois ancrée dans le réel et fidèle au projet d'origine. Une cité confrontée aux interrogations mêmes que rencontre notre temps rendre la loi légitime et la faire aimer, subordonner l'économie à la politique, construire un ordre à l'épreuve du temps. Dans cette cité réconciliée avec l'humain, Platon trouvera matière à un dépassement des approches qui a nourri la modernité politique, d'Aristote aux théories du contrat.

01/2006

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Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

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Philosophie

Ce que social veut dire. Tome 1, Le déchirement du social

Ce que social veut dire est un ouvrage en deux tomes, destiné au seul lecteur français. Il entend permettre à ce dernier de comprendre, à travers quelque vingt-cinq textes échelonnés sur vingt ans, l'évolution théorique d'Axel Honneth, représentant de la troisième génération de l'École de Francfort. Le premier volume (Le déchirement du social) rassemble les contributions dans lesquelles Honneth, à travers la confrontation avec des auteurs classiques (Kant, Fichte, Hegel) ou contemporains et la philosophie sociale (Sartre, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu, Boltanski et Thévenot), précise les caractères constitutifs de la "lutte" sociale pour la "reconnaissance". Le second (Les pathologies de la raison, à paraître) appliquera la théorie de la reconnaissance au vaste domaine du diagnostic des injustices et des pathologies sociales (confrontations avec Adorno, Benjamin, Neumann, Mitscherlich, Wellmer, mais aussi la psychanalyse et la théorie de la justice). Ces deux aspects de l'évolution théorique, éclairer les causes des conflits sociaux et étudier comment ils peuvent être justifiés et jugés sur le plan normatif, sont ici distingués en deux volumes pour un souci de lecture, bien qu'ils se soient toujours chevauchés et mutuellement fécondés, dans un projet global très précis : rapporter toute vie sociale au désir des sujets de valoir aux yeux de leurs semblables comme des personnes à la fois dignes de considération et dotées d'une individualité unique. Ce qui exige que nous comprenions toujours les régulations centrales de la vie sociale comme des ordres de la reconnaissance, mais aussi comme la manifestation sociale d'un devoir-être moral. Prises ensemble, ces deux idées signifient également que la sociologie et la philosophie pratique ne peuvent s'exercer indépendamment l'une de l'autre.

11/2013

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Musique, danse

Jean Sibelius

Jean Sibelius (1865-1957) bénéficie actuellement de la faveur qui s'attache aux grands symphonistes de la fin du XIXe et du XXe siècle : Bruckner, Mahler... L'ouvrage de Marc Vignal, le premier de cette envergure consacré en français au compositeur finlandais, traite de sa vie et de son œuvre, et, point essentiel, de sa place dans le XXe siècle musical, jusque-là peu abordée dans les ouvrages de référence. De nombreux compositeurs, et particulièrement des représentants de la musique française la plus récente, s'intéressent fortement à sa production. Musicien universel, Sibelius n'en est pas moins un musicien national ; il fut certainement, dans les milieux internationaux " cultivés ", le plus célèbre des Finlandais. Il est donc capital pour le comprendre de retracer le passé de la Finlande. Une grande place est ainsi accordée aux interférences entre la vie et l'œuvre de Sibelius et l'histoire politique et culturelle agitée de sa patrie, à laquelle certaines pièces (Karelia, Scènes historiques, Finlandia) font directement référence. La biographie détaillée s'appuie sur des documents de première main et tient compte des découvertes les plus récentes. L'étude de l'œuvre (qui comprend sept symphonies, quelque dix poèmes symphoniques, des musiques de scène et des mélodies) insiste sur les partitions majeures, qui bénéficient d'analyses approfondies soulignant l'originalité de l'écriture de Sibelius. Une attention particulière est réservée à ses rapports avec ses contemporains et successeurs (Mahler, Debussy, Strauss, Schönberg). Mettant en relief les contradictions et les doutes du personnage mais aussi la conscience qu'il avait de son propre génie, cette étude s'interroge sur les trente années de silence musical qu'a vécues le compositeur après la publication de son poème symphonique Tapiola (1926), hymne cataclysmique à la forêt nordique sur lequel se clôt sa carrière créatrice.

09/2004

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Critique littéraire

Partis pris. Littérature, esthétique, politique

Cet ouvrage embrasse les multiples aspects de l'oeuvre de Marc Fumaroli et permet d'en apprécier toute la force et l'originalité. Critique littéraire, critique d'art, observateur de la vie publique, Fumaroli se montre ici tour à tour admiratif, mordant, léger ou solennel, attaché avant toute chose à un libre exercice de l'intelligence dans tous ses domaines de prédilection. Le grand lecteur qu'il est nous entraîne dans une traversée éblouissante de la littérature classique, de ses racines antiques à la période contemporaine. Ces exercices d'admiration témoignent de ce que toute littérature a vocation à nous offrir : une forme de bonheur et d'accomplissement personnel. S'il s'intéresse aux auteurs de son temps, Marc Fumaroli ne cache pas sa nostalgie du Grand Siècle, ni l'attrait qu'exerce sur lui le temps des Lumières, deux époques majeures façonnées par les génies conjugués de la grandeur, de l'imagination et de la sensibilité. Fumaroli inscrit sa vision de la création littéraire dans le sillage de ceux qui sont restés ses maîtres et inspirateurs : La Fontaine, Voltaire et Chateaubriand. C'est à cette aune qu'il apprécie l'oeuvre de contemporains estimés comme Jean d'Ormesson, Claude Lévi-Strauss ou René Girard. La seconde partie de ce volume rassemble ses différentes interventions dans le débat public. Le polémiste plaide avec vigueur pour la sauvegarde des humanités face à l'excès des spécialités. Il rappelle l'enjeu fondamental de toute politique éducative : d'abord former des êtres libres. Il affirme ses préférences esthétiques et se livre à une critique décapante des dérives de l'art contemporain comme de l'emprise idéologique de l'"Etat culturel". Autant de partis pris qui sont chez Marc Fumaroli la marque d'un intellectuel et esthète passionné et exigeant, porté par une éclatante indépendance d'esprit.

01/2019

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Ethnologie

La vie en double. Ethnologie, voyage, écriture

À travers l’itinéraire singulier de son auteur, cette autobiographie intellectuelle, qui débute à la fin des années 50, à l’époque de la guerre d’Algérie et se poursuit jusqu’à nos jours, étudie le mouvement irrésistible qui fit passer toute une génération de l’ère de la colonisation à celle de la globalisation. C’est la réflexion d’un ethnologue qui, s’interrogeant sur lui-même et sur les autres, essaie de justifier et de prolonger l’affirmation de Lévi-Strauss selon laquelle l’ethnologie est, au même titre que la musique ou les mathématiques, l’une des rares activités humaines qui réponde à une vocation.C’est aussi une réflexion sur l’acte d’écriture, présenté comme indissociable de l’activité d’ethnologue mais ne s’y réduisant pas, de même qu’il ne se réduit à aucun des genres qui y recourent.Cet ouvrage fait le bilan d’un demi-siècle de recherche, réaffirmant la nécessité d’une anthropologie critique, l’importance de l’écriture pour créer de nouvelles formes de narrativité et tenter ainsi d’échapper au nouveau « cauchemar mythique » qui nous guette si nous nous laissons séduire par les sirènes du global et des médias, l’idéologie du présent et de la transparence.L’ethnologue, ici, raconte donc à grands traits certains épisodes de sa vie intellectuelle. À ses yeux, l’essentiel tient dans trois nécessités étroitement complémentaires : celles de ne pas renoncer à la pensée du temps, de ne pas ignorer la relation et d’écrire pour être lu.Marc Augé est l’auteur en collection Manuels/Payot de Pour une anthropologie de la mobilité et en collection Petite Bibliothèque Rivages, de L’Impossible voyage (PBR nº214), Les Formes de l’oubli (PBR nº333), La Communauté illusoire (PBR nº 669) et Éloge de la bicyclette (PBR nº685)

03/2011

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Ouvrages généraux

Avec Marcel Detienne

Ce livre n'est pas une biographie scientifique de Marcel Detienne (1935-2019) — enfin, il l'est sans l'être vraiment. Ce n'est pas non plus l'éloge du fils brillant et tumultueux de Jean-Pierre Vernant ou d'un des hellénistes, philologues et anthropologues de la Grèce ancienne les plus reconnus dans le monde. Il faudrait ajouter Claude Lévi-Strauss, Michel de Certeau et Georges Dumézil. Son ami Philippe Sollers, aussi. Le havre de paix qu'il avait trouvé à l'Ecole pratique des hautes études, à Paris, venant de sa Belgique problématique. L'ostracisme qu'il a connu, enfin, des rives italiennes à celles des Etats-Unis. Tout ceci fait de lui un sujet infiniment incertain. Il s'agit plutôt d'un essai subjectif, écrit à partir de nombreuses archives inédites, suivi d'une annexe de lettres. Il s'agit surtout de sonder un homme au plus profond, la manière dont un être se laisse marginaliser, pour aller au bout de lui-même. Ce livre est le fruit d'une visite que l'auteur a rendue à Detienne, quelques semaines avant sa mort, et d'une volonté de l'écrire après l'avoir vu. Vincent Genin a voulu rester un moment avec Marcel. Lire son oeuvre, celle du structuraliste au coeur de la Grèce, du camarade des dieux (Dionysos, Apollon), de l'intellectuel qui doute, puis l'enfant de la guerre inquiet devant une Grèce étant la valeur-or des nationalismes. Tentative de cerner un être, ses moteurs, ses errances, sans doute. Une autre manière d'envisager l'histoire des sciences humaines ? Peut-être. Une plongée en apnée dans la tête, la main et l'oeil de Marcel Detienne, certainement.

04/2021

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Derrida

Donner le temps. Tome 2

" Donner, est-ce possible ? ". C'est la question que pose Jacques Derrida dans Donner le temps. 1. La fausse monnaie (1991). Un don ne peut jamais s'annoncer comme tel. Dès lors qu'il engage dans le cercle de l'échange économique et de la dette, le don semble s'annuler dans l'équivalence symbolique qui l'aura toujours réduit à l'objet d'un calcul, d'une ruse qui prétend donner généreusement mais non sans attendre quelque récompense en retour. Un don, s'il y en a, ne peut jamais se faire présent, c'est-à-dire qu'il ne peut jamais se présenter ni pour le donataire ni pour le donateur. Pour donner - si une telle chose est possible - il faudrait, peut-être, renoncer au présent. Indiqué comme un premier tome, Donner le temps en promettait clairement un second à venir. Le présent volume fournit les éléments de cette pièce manquante en donnant à lire les neuf dernières séances du séminaire donné par Jacques Derrida à l'Ecole normale supérieure en 1978-1979 sous le titre "Donner - le temps". Après être passé par des lectures de Baudelaire, Mauss, Benveniste, Lévi-Strauss et Lacan, Jacques Derrida tourne son attention vers la présence subtile mais décisive du don chez Heidegger, lisant des textes qui sont parmi les plus riches et les plus énigmatiques de son corpus, dont L'Origine de l'oeuvre d'art, La Chose, Etre et Temps et, surtout, Temps et Etre. Suivant la trace de l'expression allemande "es gibt" ("il y a", plus littéralement "ça donne") dans la pensée heideggérienne, Derrida donne à penser quelque "chose" qui n'est pas (une chose) mais qu'il y a, ainsi qu'un donner encore plus originaire que le temps et l'être.

04/2021

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Littérature française

Claude François à Manhattan. Et si c'était vrai ?

Raymond Tolédano, docteur en biologie moléculaire, effectue une mission scientifique d'une année à New York, accompagné par Hélène Trénoz, sa compagne. Au cours d'un cocktail au consulat de France, il rencontre un homme qui l'émeut bizarrement. Pourquoi ? Raymond se rend compte plus tard qu'il n'est autre que Claude François, son ami d'enfance du lycée français du Caire, qui vit depuis vingt ans en Amérique, sous un nom d'emprunt, et un look d'intellectuel branché ! Claude François, que les Américains appellent Frankie, n'est pas mort : profondément blessé d'être peu apprécié par la presse d'opinion et par l'élite intellectuelle, l'idole des jeunes quitte brusquement la gloire, les paillettes et le strass et réalise ses deux rêves de jeunesse : écrire des romans et vivre en Amérique. Sa rencontre avec son ancien camarade de classe ouvre une brèche dans ses défenses. Il est aussi irrésistiblement attiré par Hélène, la grande blonde aux yeux verts ! Quant à Raymond Tolédano, c'est un "fou de politique", l'homme qui sait tout, qui raisonne jour et nuit, et qui en parle sans cesse ! Cette année-là à Manhattan, les trois personnages vont vivre les péripéties d'une singulière aventure !

03/2014

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Ouvrages généraux

Le devenir-autre de l'existence. Etude sur la phénoménologie contemporaine en France

Le devenir-autre de l'existence est une étude phénoménologique à la fois systématique et historique. En prenant pour fil conducteur un problème systématique, celui de l'événementialité de l'apparaître et de la subjectivité, elle confronte cinq représentants majeurs de la phénoménologie contemporaine française : Henri Maldiney, Claude Romano, Jean-Luc Marion, Renaud Barbaras et Marc Richir. L'étude entre dans la phénoménologie avec Edmund Husserl avant de présenter plusieurs concepts-clés forgés par les deux générations de philosophes post-husserliens qui jalonnent la voie menant à la phénoménologie contemporaine (Martin Heidegger, Jean-Paul Sartre, Erwin Straus, Maurice Merleau-Ponty, Jan Pato ka, Emmanuel Lévinas). Puis elle se focalise sur la phénoménologie de l'événement de Maldiney et de Romano qui envisagent l'existant et le monde dans leur coappartenance : l'événement est considéré avant tout comme co-naissance du sujet et du monde. Or, puisque l'existence qui devient-autre est nécessairement une existence finie radicalement séparée de la transcendance métaphysique du monde, on est conduit à intégrer à la discussion trois d'autres philosophes : d'abord Marion dont l'adonné est conçu comme limite de la donation, puis Barbaras et Richir qui thématisent les couches les plus archaïques de la subjectivité au sein d'une métaphysique.

01/2023