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Ethnologie

Des hommes malades des animaux

Les crises sanitaires liées aux maladies animales transmissibles aux humains se sont multipliées ces dernières années : "vache folle", "grippe aviaire", "grippe porcine"... Elles révèlent des transformations à la fois de nos rapports aux animaux et des dispositifs sanitaires qui leur sont appliqués : abattage, vaccination ou surveillance. Ces crises soulèvent des questions morales qui obligent à puiser dans des registres traditionnels : droits des animaux, équilibre entre l'homme et la nature, cycles de réincarnations... Dans ce volume, des anthropologues analysent les modalités par lesquelles des maladies animales bouleversent des collectifs d'humains et de non-humains. Un premier groupe d'articles porte sur la "grippe aviaire", maladie animale la plus emblématique des dix dernières années. De la biosécurité appliquée aux fermes de volailles et aux réserves d'oiseaux sauvages, jusqu'aux inquiétudes des consommateurs de viande et des militants animalistes, c'est tout un ensemble de relations qui se trouve éclairé par le spectre d'une pandémie possible. Un second groupe d'articles porte sur des maladies animales plus anciennes, qui concernent d'autres espèces animales et d'autres zones culturelles : arthropodes en Afrique de l'Est, rennes de Sibérie, chiens de compagnie au Brésil, brebis de transhumance dans les Cévennes, etc. Le volume se clôt par un article inédit de Claude Lévi-Strauss, qui inscrit l'analyse de la maladie dans une réflexion générale sur l'humanité.

05/2012

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Psychologie, psychanalyse

Le noeud symbolique

Qu'il soit religieux, artistique, littéraire ou simplement culturel, le symbole occupe une place essentielle au cœur de l'expérience humaine. Signe d'une réalité qui dépasse l'objet immédiat, élaboration du langage qui ouvre à une dimension plus large, la figure symbolique est constitutive de la spécificité humaine. Pour l'anthropologie contemporaine, elle constitue comme un nœud ou un carrefour. Elle demande d'unir ce que celle-ci a souvent opposé : l'agir et l'être, le don d'une alliance et l'assimilation à un monde, la formation d'un lien social et la participation à un mode d'être. Après les analyses qui ont développé une approche exclusivement éthique, voire ethnologique, du symbolique traditionnel, le temps est venu d'en esquisser une approche plus ouverte, plus compréhensive, sans pourtant avoir à restaurer une quelconque doctrine des archétypes. Passant par l'étude de quelques théories qui se sont imposées au cours du dernier demi-siècle, comme celles de M. Eliade et de C. Lévi-Strauss, l'ouvrage cherche à différencier l'innovation apportée par les symboles aussi bien des structures de la culture que des actes du discours, comme à distinguer un vrai symbole d'un symbole vrai. Bien qu'elle ne traite pas expressément de leurs usages religieux, cette philosophie des symboles contribue à en discerner les conditions, les exigences et les limites.

08/1998

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Actualité et médias

Un homme d'action. De l'hôpital à la politique

La grippe A ? «Une grippette !» ; les frasques de Strauss-Kahn ?»Tout le monde savait !» ; Sarkozy ? «Une revanche à tout prix !». Depuis des années Bernard Debré distille les petites phrases assassines. Mais parler franc n'empêche pas un retour distancié sur plus de soixante années d'une vie trépidante. Petit-fils de Robert Debré, créateur de l'Unicef, fils de Michel Debré, Premier ministre rédacteur de la Constitution, frère jumeau de Jean-Louis, l'actuel président du Conseil constitutionnel, Bernard Debré raconte sa famille. Une enfance et une adolescence presque ordinaires entre un père intransigeant mais attentionné et une mère tendrement aimée. Ses études de médecine, ses premiers pas en politique, ses missions humanitaires, ses nombreux voyages en tant que ministre de la Coopération et chirurgien mêlent vision politique et anecdotes colorées. A travers une galerie de portraits savoureuse, Mitterrand - dont il participera à l'intervention chirurgicale à deux reprises - en florentin sympathique, Chirac amical et manipulateur, Juppé en surprenant calculateur, Sarkozy en enjôleur prêt à tout pour garder reprendre ? - le pouvoir, nul n'échappe au scalpel aiguisé de ce médecin épris de politique. De celui qui exaspère autant qu'il séduit il reste l'image d'un homme d'action, humain et sensible, profondément attaché à sa famille et fidèle à ses engagements, quoi qu'il lui en coûte.

10/2015

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Résistance

"Imbéciles, c'est pour vous que je meurs !...". Valentin Feldman (1909-1942)

Le 27 juillet 1942, ce cri est lancé par le philosophe et résistant Valentin Feldman aux soldats allemands qui s'apprêtent à le fusiller. Si le mot est devenu célèbre, on en a oublié son inventeur. Né à Saint-Pétersbourg, réfugié en France après la révolution russe, Feldman est un élève brillant, qui décroche la première place de l'épreuve de philosophie au Concours général en 1927. Neuf ans plus tard, il publie le seul essai paru de son vivant, L'Esthétique française contemporaine. Ses proches se nomment alors Claude Levi-Strauss, jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Georges Politzer. Confronté aux enjeux intellectuels et politiques de son temps (antifascisme, soutiens au Front populaire et à l'Espagne républicaine, etc.), le jeune homme s'engage volontairement en 1939 sous l'uniforme français. Stationnant à Rethel, il entame son Journal de guerre, un document irremplaçable sur l'effondrement de mai-juin 1940. Français d'adoption, juif et communiste, Valentin Feldman est de ceux qui s'engagent immédiatement contre l'occupant nazi. Nommé professeur à Dieppe, il lance un journal clandestin, L'Avenir normand. Rattrapé par le statut des juifs de Vichy, il est exclu de l'enseignement à l'été 1941 et bascule dans ta clandestinité. Arrêté en février 1942 après un sabotage, il est mis à l'isolement, torturé puis condamné à mort par un tribunal militaire allemand.

03/2021

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Autres

Violence des dieux, violence de l'homme. René Girard, notre contemporain

Boucs émissaires, violences sacrificielles, désir mimétique, autant de thèmes que René Girard (1923-2015) n'a cessé d'explorer et qui sont devenus des ressources essentielles pour notre compréhension des sociétés. L'anthropologie mimétique, dont il a posé les bases, a en effet eu des échos multiples dans les sciences humaines et les religions. Avec ce livre, Bernard Perret, entreprend une présentation éloquente de ce vaste chantier théorique. Il éclaire notamment la fonction et la signification de la violence dans les rapports humains, des origines à nos jours, tout en explorant les liens et les différences entre la pensée de Girard et celle d'autres grands auteurs du xxe siècle (Lacan, Lévi-Strauss, Mauss ...). Le lien particulier de Girard aux Ecritures juives et chrétiennes, le sens à la fois novateur et controversé qu'il donne à la passion et à la mort du Christ, ne sont pas éludés, tout comme sa vision apocalyptique du politique. En exposant la cohérence profonde et la fécondité d'une pensée majeure de notre temps, ce livre permet de ressaisir tous les débats passionnants auxquels elle a donné et donne toujours lieu. Bernard Perret est un ingénieur et socio-économiste français. Membre du comité de rédaction Esprit, il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Penser la foi chrétienne après René Girard, Ad Solem, 2018 ; Pour une raison écologique, Flammarion, 2011.

04/2023

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Machiavel

Discours sur la première décade de Tite-Live

"Les Discours sont une oeuvre d'un intérêt exceptionnel. C'est en celle-ci plus encore que dans Le Prince qu'on peut trouver la marque d'une fondation de la pensée politique moderne, la matière privilégiée d'une réflexion sur l'histoire et la politique". Claude Lefort, extrait de la préface. Ecrits entre 1513 et 1519, les Discours se présentent, extérieurement, comme un commentaire de Tite-Live. Ils sont l'oeuvre la plus puissante de Machiavel et tirent leur force d'une pensée qui, ayant comme point de départ l'intérêt de l'Etat, en analyse ses tenants : le prince, le peuple, les institutions, les lois, l'éducation et la religion. Leo Strauss, un des grands philosophes politiques de notre temps, faisait remarquer qu'une des originalités de Machiavel avait été de définir la politique à partir des situations extrêmes, contrairement aux Anciens qui préconisaient de le faire en fonction des situations normales, en fonction du bien souvent possible et non du mal parfois nécessaire. Les temps que nous traversons n'étant malheureusement pas exempts de situations extrêmes, il ne faut pas écarter la lecture de Machiavel et son intérêt pour des circonstances historiques concrètes. Autrement dit, comme l'exposait Raymond Aron, ne pas s'écarter de ce qui reste, peut-être pour Machiavel, en tout cas pour nous, essentiel, c'est-à-dire les cas de conscience.

04/2022

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Revues

Meeting N° 14 : L'aventure géographique

Claude Lévi-Strauss écrivait il y a soixante ans que le voyage était déjà fini - jugement très excessif sans doute aux yeux des anthropologues et archéologues d'aujourd'hui qui découvrent encore des peuplades inconnues et des civilisations englouties. Quant à la littérature de l'Europe, qui depuis toujours se nourrit de l'ailleurs et de l'étranger, s'en va voir là-bas, comment en ce siècle est-elle confrontée à l'apparition de nouvelles barrières dressées devant-l'arrivée des migrants, la question n'est pas nouvelle, et Hugo déjà depuis son exil s'élevait contre les frontières ; "Etranger ? Que signifie ce mot ? Quoi, sur ce rocher j'ai moins de droits que dans ce champ ? Quoi, j'ai passé ce fleuve, ce sentier, cette barrière, cette ligne bleue ou rouge visible seulement sur vos cartes, et les arbres, les fleurs, le soleil ne me connaissent plus ? Quelle ineptie de prétendre que je suis moins homme sur un point de la terre que sur l'autre !" Comment vivons-nous, écrivains français, polonais ou italiens, ce terrible déséquilibre, nos si faciles aller-retour partout sur la planète, quand l'aller simple est interdit à tant d'autres ? L'aventure géographique nous est-elle interdite ou, au contraire, devons-nous plus encore continuer d'aller voir là-bas ?

11/2016

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Arendt

Le souci du monde. Dialogue entre Hannah Arendt et quelques-uns de ses contemporains

Le présent ouvrage fait dialoguer H. Arendt avec plusieurs de ses contemporains : outre M. Heidegger, T. W. Adorno, M. Buber, P. Celan, M. Horkheimer, K. Jaspers, H. Jonas, V. Klemperer, P. Levi, E. Levinas, G. Steiner, G. Stern-Anders, L. Strauss, E. Voegelin. Au sortir de deux guerres mondiales, et alors que planait la nouvelle menace d'une guerre atomique, tous eurent souci du nouveau visage que devait présenter le monde. La Raison s'étant muée en faculté destructrice et la politique semblant avoir perdu de vue sa finalité, la tâche de penser les fondements d'une nouvelle science du politique apte à résister aux forces du nihilisme s'imposait. Le retour à la religion, l'ouverture de l'âme sur un principe transcendant, garant de l'ordre, serait-il le remède ? Ne fallait-il pas plutôt réhabiliter la vertu de prudence, en prenant soin des nouveaux-venus ? Pouvions-nous encore nous fier à l'éducation libérale pour engendrer ces homines novi susceptibles de guider les citoyens de la vie politique à la vie philosophique, d'assurer le va et vient entre pensée et action, seul garant du salut du monde ? Les civilisations étant elles-mêmes périssables, quels poètes à venir seront capables d'assurer la permanence et la grâce du monde, de l'immortaliser en faisant son éloge, de s'opposer à tout ce qui est source de malheur ?

05/2023

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12 ans et +

Conte d'aujourd'hui

L'histoire se déroule au 21e siècle. Un groupe de jeunes adolescents d'un village du Lugdunum, lassés des revendications sociales des parents pour une meilleure organisation de la société, leur incompréhension concernant l'existence, des êtres différents à cohabiter, ils décident de trouver la solution en s'amusant aux jeux de rôle, dans un château hanté. Là-bas, ils découvrent un parchemin grâce au petit Simon Strauss un esprit fantôme qui y est maintenu depuis la Seconde Guerre mondiale. Dès lors vont s'enchainer une succession d'évènements et mythes historiques où se mêlent incursions dans les sphères temporelles où les sciences occultes et sciences exactes côtoient le mystique, l'animisme et la magie noire. La quête de la foi est plus prépondérante que jamais, car reposant sur le fondement des lois qui régissent la démocratie et une entité naturelle et supérieure, ce que les habitants du village de l'espoir aiment à mettre en avant pour solutionner les problèmes de notre époque ; le manuscrit laissé par les ancêtres qui ont rompu leurs voeux en commettant l'irréparable autrefois et qui recherchent le salut jusqu'aujourd'hui en laissant des indices à leurs descendants tout au long des siècles,.Mais, leurs rivaux ne faisaient pas autant preuves de magnanimité et d'altruisme notamment un certain comte de Roumanie qui guette dans l'ombre.

06/2019

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Non classé

Entrez, les artistes !

Nos combats se râpent perpétuellement sur des sols endurcis de résistances. L'histoire est là pour nous l'enseigner. Il faudrait l'ignorer pour rester vivant et la connaître pour rester entier. Tenir ce fil du non-sens de notre humanité. (...) Avec l'Art et la parole, il se fait du temps humain, dialogue du sensible, celui-là même qui nous tire hors de nos geôles faites de strass, de peurs, de résistances, de bêtise et de haine. Cet écrit pose en continu la question de la place de la parole, de l'écoute, de l'art, de l'imaginaire, leur rôle indispensable de médiation et d'humanisation. Tenter de faire advenir l'autre comme artiste de lui-même. Il est là question d'éducation bien au-delà des apprentissages, de l'école maternelle, d'une traversée de son histoire, de son évolution, de ses dérives politico-économiques, sociétales, éducatives. Promenade épistolaire sur des terrains d'histoires d'enfants, d'adultes.

01/2020

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Théâtre

Sing my Life

Entre un travail mal rémunéré et une vie de famille épuisante, le quotidien de Sonia, Brigitte et Caroline est teinté de précarité : perspectives de délocalisation, menaces de licenciement, réduction des salaires et accroissement des cadences, tout est centré sur la productivité et la rentabilité. L'ambiance est à la morosité, surtout quand il apparaît que les patrons préparent un mauvais coup. Danièle, la patronne du bistrot où elles se retrouvent chaque midi, va bousculer tout ce petit monde en inscrivant Sonia à un concours de chant faisant fureur sur les petits écrans. Un monde plein de promesses s'ouvre à elle et le rêve d'un futur meilleur semble être à portée de voix. Sidérurgie et divertissement populaire, les deux univers se rencontrent, mais celui des strass et paillettes est-il vraiment plus humain, plus valorisant ? Après Les bonnes intentions, Cathy Min Jung propose un récit émouvant et humain sur fond de fermeture d'usine et d'espoir d'une vie meilleure.

09/2017

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Littérature érotique et sentim

A corps perdu

Les démons du PAF : cette émission de télé-réalité porte bien son nom ! Les candidats qui y participent sont extravagants, bizarres et un peu cinglés... Tous sauf la sage Cathy qui est là parce qu'elle veut vraiment montrer ses talents de chanteuse pour décrocher un contrat. La jeune femme ne se sent pas à sa place dans ce monde artificiel de strass et de paillettes. Et c'est justement son naturel qui séduit Benjamin, le producteur de l'émission. Il est fou d'elle mais ne peut pas se permettre de montrer ses sentiments. Une relation avec une candidate mettrait fin à sa carrière. Pour éviter toute tentation, Benjamin est odieux avec la jeune femme qui le trouve effectivement détestable... mais terriblement attirant. Plus ils font des efforts pour s'éloigner, plus leurs coeurs s'embrasent. A leurs risques et périls... Devant les caméras, les sentiments ne sont pas toujours factices !

09/2018

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Seinen/Homme

Manchuria Opium Squad Tome 13

La conquête monde par l'opium X ! C'est avec ce nouvel objectif qui dépasse de loin les frontière de la Mandchourie que la bande d'Isamu pose le pied dans Shanghai, la ville merveille. Mais derrière une façade de strass et de lumières se cache un monde de ténèbres et de noirceur. Sans perdre de temps, les fumeries d'opium de la Hong Bang, le cartel mafieux qui tient les rennes de la ville, sont prises pour cibles et changent de main. Cela augure du bon pour les affaires de notre petite équipe mais pour combien de temps ? Car la maîtresse de la Hong Bang, qui contrôle Shanghai depuis son palais d'ombre, ainsi quel le tyran à la tête de la Garde municipale, qui n'hésite pas à torturer le peuple pour "la prospérité de la nation", ne voient pas du meilleur oeil l'arrivée de ce nouvel opium... Le chaos s'empare de Shanghai, la cosmopolite !

04/2024

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Musique, danse

Mozart, le visiteur

En 100 courts chapitres pénétrants, André Tubeuf revient ici sur son compositeur fétiche. Car, nous explique-t-il, il y un miracle Mozart, permanent, et qui à chaque fois recommence. Et sous ce miracle se tient un mystère, celui de la bonté de Mozart, de sa charité, " du bien qu'il nous fait, quand il nous adresse ces messagers que sont ses personnages de théâtre ". Il sera donc question des opéras. Mais aussi des Concerto pour piano. Ou des Quintettes. Mozart leur infuse ce que Richard Strauss appelle " la mélodie de l'âme humaine ", jamais entendue ailleurs... Oui, l'affirme Tubeuf, Mozart est bien cet Ange de Rilke, ce " Visiteur " qui laisse vivre en nous les plus belles des musiques, celles qui nous aiment et nous consolent. Grâce à ce nouvel essai, Mozart n'a jamais été aussi haut dans nos coeurs. Ni si proche. "Un Mozart de plus ? Pour qui, et pourquoi ? Tout ce que nous avons besoin de savoir de lui a été rassemblé, communiqué, et souvent bien dit. Moi-même j'ai essayé voici presque trente dans un " Mozart, chemins et chants " que certes je ne renie pas, et qui devrait me suffire. Mais l'angle... Si un angle vraiment neuf se présente, et qui oblige à voir autrement, alors le paysage, les perspectives changent et un Mozart apparaît ; non pas un autre, mais vu d'ailleurs, vu autrement." André Tubeuf

05/2019

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Sociologie

Histoire du structuralisme. Tome 1, Le champ du signe 1945-1966

La grande période structuraliste, qui prend son essor après la Seconde Guerre mondiale, fut celle des maîtres penseurs. Elle a instauré un nouveau regard posé sur une modernité désenchantée en privilégiant à la fois le caractère inconscient des phénomènes sociaux et le signe aux dépens du sens. De Claude Lévi-Strauss et Roman Jakobson à Michel Foucault, de Louis Althusser et Georges Dumézil à Roland Barthes, en passant par Jacques Lacan ou Jacques Derrida, François Dosse en retrace ici les enjeux théoriques, institutionnels et existentiels. Il distingue deux grandes périodes : celle de la montée vers cet apogée que fut l'année 1966, objet de ce premier tome, et celle du déclin, à partir de 1967, dans le second. Mais cette histoire n'est pas celle d'idées désincarnées. Elle est l'histoire de toute une génération intellectuelle, dont l'auteur a recueilli les témoignages en interrogeant plus d'une centaine d'acteurs des diverses disciplines des sciences humaines. Ce passionnant voyage au coeur du structuralisme permet de suivre les cheminements intellectuels des grandes figures de l'époque, et de leurs nombreux disciples. Il offre ainsi au lecteur un très utile guide intellectuel pour se repérer dans l'extraordinaire foisonnement pluridisciplinaire de ces années-là et pour comprendre, au-delà de l'échec du programme structuraliste, le rôle que continuent à jouer ces travaux dans le processus de recomposition des sciences humaines et sociales toujours en cours depuis lors.

10/2012

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Philosophie

Que faire de Carl Schmitt ?

L'affaire est entendue, et Karl Jaspers l'a résumée : Carl Schmitt fait partie avec Heidegger de "ces professeurs [... ] qui ont tenté de prendre intellectuellement la tête du mouvement national-socialiste" . Depuis lors, nonobstant, des contradicteurs distingués - Strauss, Löwith, Peterson, Kojève, Blumenberg, Habermas, Derrida... - ont discuté âprement ses thèses, souvent pour les rejeter, comme il en va avec tous les classiques intéressants, de Platon à Wittgenstein. Aussi l'heure est-elle venue de "partir de Carl Schmitt" , au double sens de reformuler des questions essentielles à partir de certains de ses travaux et de lui donner congé lorsqu'il ne nous aide plus à penser. Certains de ses concepts (le nomos de la terre, la constitution comme décision "existentielle" ...) ou des concepts sur lesquels il a apposé son empreinte (le pouvoir constituant, l'Etat de droit "bourgeois") éclairent différemment des questions telles que le rapport entre décision et rationalité ; l'enracinement des normes juridiques dans les institutions ; le statut de l'ordre constitutionnel et ses présuppositions ; les effets pervers du retour de la morale en politique internationale (droits de l'homme et démocratie forment-ils le couple uni que l'opinion dominante nous décrit ? ). Mais cette fécondité se heurte à une limite fondamentale : Schmitt est plus efficace pour penser des ruptures et des instaurations que pour décrire le fonctionnement normal de l'ordre juridique établi. A jamais, il demeure un penseur du dissentiment.

11/2011

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Littérature Allemande

La marche de Radetzky

Plus qu’un roman historique, La Marche de Radetsky est avant tout celui d’une famille. Chroniqueur du quotidien par excellence, Roth s'attache à illustrer l’inéluctable désagrégation de l’Autriche-Hongrie à travers la destinée de trois générations de von Trotta, trois hommes distants et pourtant attachants. Le premier, héros de la bataille de Solferino où il sauva la vie du jeune empereur François-Joseph (ce qui lui valut l’anoblissement de sa lignée d’humble origine slovène et qui lia à jamais le destin de sa famille à celui de la Maison Habsbourg), son fils devenu préfet de l’Empire, et son petit-fils, officier de l'armée impériale qui vivra les derniers soubresauts du règne et les premiers jours de la Première Guerre mondiale. La lente décomposition de la société autrichienne et de l’ordre de cet empire cosmopolite qu’évoque avec mélancolie Joseph Roth, s’accompagne de la disparition d’un univers pluriculturel étonnant où mondes slave et germanique, judaïsme et catholicisme coexistaient. Ainsi, le leitmotiv musical du roman, la Marche de Radetsky, marche militaire aux accents joyeux composée par Johann Strauss père en l’honneur du maréchal Radetsky von Radetz entré triomphalement dans Milan en mars 1848 après l’écrasement de l’insurrection italienne en Lombardie-Vénétie, devient sous la plume de l’auteur autrichien une marche funèbre qui scande l’inexorable déclin de la monarchie austro-hongroise.

05/2013

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Critique littéraire

Discours de réception à l'Académie francaise et réponse de Jean-Christophe Rufin

"Mesdames et Messieurs de l'Académie, Quand on a le privilège d'être reçu au sein d'une famille comme la vôtre, on n'arrive pas les mains vides. Et si on est l'invité levantin que je suis, on arrive même les bras chargés. Par gratitude envers la France comme envers le Liban, j'apporterai avec moi tout ce que mes deux patries m'ont donné : mes origines, mes langues, mon accent, mes convictions, mes doutes, et plus que tout peut-être mes rêves d'harmonie, de progrès et de coexistence. Ces rêves sont aujourd'hui malmenés. Un mur s'élève en Méditerranée entre les univers culturels dont je me réclame. Ce mur, je n'ai pas l'intention de l'enjamber pour passer d'une rive à l'autre. Ce mur de la détestation entre Européens et Africains, entre Occident et Islam, entre Juifs et Arabes, mon ambition est de le saper, et de contribuer à le démolir. Telle a toujours été ma raison de vivre, ma raison d'écrire, et je la poursuivrai au sein de votre Compagnie. Sous l'ombre protectrice de nos aînés. Sous le regard lucide de Claude Lévi-Strauss". Ce volume reprend le discours de réception à l'Académie française d'Amin Maalouf, prononcé le 14 juin 2012, suivi de la réponse de Monsieur Jean-Christophe Rufin. Comme le veut la tradition, ces deux textes sont suivis du discours de remise de l'épée, prononcé par Jean d'Ormesson.

10/2014

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Ethnologie et anthropologie

Daniel Fabre, l'arpenteur des écarts. Actes du colloque de Toulouse, février 2017

Directeur d'études à l'EHESS, Daniel Fabre (1947-2016) est une figure marquante de l'anthropologie française. Fondateur, avec le préhistorien Jean Guilaine, du Centre d'anthropologie des sociétés rurales, il a structuré la recherche et l'enseignement de l'anthropologie à Toulouse par les nombreux séminaires qu'il y a donné jusqu'à la fin des années 1990. Les textes ici réunis rappellent et prolongent sous forme d'hommage les différents chantiers qu'il avait ouverts dans la première partie de sa carrière et qui ont largement marqué et distingué la manière "toulousaine" de faire de l'anthropologie. Manière "ancrée" dans le monde occitan en premier lieu, puisque Fabre s'est inscrit dans le sillage des anthropologies autochtones qui visaient à combattre le colonialisme intellectuel intérieur et à mieux préciser les caractéristiques des communautés du Sud. Ce fut la porte d'entrée pour le développement d'une anthropologie de l'Europe qui fut marquée du double sceau de l'anthropologie historique d'une part et de l'anthropologie du symbolique d'autre part, adaptant à la matière européenne les démarches éprouvées ailleurs par Claude Lévi-Strauss. C'est à partir de ces cadres généraux que Daniel Fabre élabora d'importantes questions de recherche qui ne cessèrent dès lors de l'animer : le problème des passages à l'âge d'homme dans les sociétés européennes, les enjeux de l'écriture comme acte social et symbolique, et les contours d'une anthropologie de et avec la littérature.

07/2021

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Sociologie

Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité

Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux Etats-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique pour les recherches sur le genre, aussi bien que les études gaies et lesbiennes, est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui manifestent à la marge le dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle soumet à la question les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Michel Foucault, Sigmund Freud, Jacques Lacan et Claude Lévi-Strauss, mais aussi Simone de Beauvoir, Luce Irigaray, Julia Kristeva et Monique Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies.

11/2006

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Sciences politiques

Comment peut-on être Français ? Ecrits 1971-2011 sur l'immigration, le racisme et l'identité nationale

Si de nombreux universitaires et politologues ont souhaité la réunion en un seul volume des articles et des interventions de Jean Daniel sur le populisme xénophobe dans sa forme lepéniste, c'est parce que l'un des premiers il eut l'intuition anticipatrice de ce qui se déroule aujourd'hui en France et dans tous les pays européens. A savoir l'émergence d'un phénomène de rejet irréductible au racisme exterminateur des nazis, ou à l'hostilité traditionnelle de l'extrême droite française aux étrangers. Il s'agit d'une réaction instinctive à ce qui apparaît comme une menace pour l'identité nationale. En fidèle disciple de Lévi-Strauss, Jean Daniel estime que toute irruption massive et homogène d'une population dans une société provoque des allergies d'auto-défense et des crispations de protection. Le lepénisme est dangereux, non pas tant parce qu'il exprime une barbarie ancienne, que parce qu'il exploite et exaspère les craintes d'une population qui se croit agressée. Jean Daniel avec une obstination inlassable demande que l'on ne se trompe pas dans le choix des armes pour combattre cette forme d'extrémisme qu'il faut d'abord comprendre. Il démontre qu'il faut tenir compte du fleuve des allergies normales pour en détourner le courant. Si nos sociétés sont condamnées au multiculturalisme, elles doivent se préparer à le rendre conciliable avec l'attachement à une identité française qu'il convient de re-définir et ré-enraciner avec force.

01/2012

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Sociologie

Logique de la création. Sur l'Université, la vie intellectuelle et les conditions de l'innovation

Quels sont les conditions, les moments et les lieux qui favorisent l’innovation intellectuelle?Pour répondre à ces questions essentielles, Geoffroy de Lagasnerie retraverse l’histoire des idées et des institutions au cours des années 1950-1980. Il réinterprète les œuvres et les trajectoires de Foucault, Bourdieu, Deleuze, Derrida, mais aussi Sartre et Lévi-Strauss, et discute les grandes théories qui ont cherché à comprendre les mécanismes de la création artistique, littéraire ou scientifique. Il montre ainsi comment l’invention surgit presque toujours en dehors de l’Université ou dans ses marges, au terme de démarches qui s’attachent à brouiller les frontières disciplinaires, à déjouer les normes et les pratiques académiques. Penser, c’est nécessairement s’affranchir de l’image de la recherche que l’Université tend à imposer.À l’heure où un consensus s’installe pour défendre le champ académique contre tout ce qui menacerait son autonomie, Geoffroy de Lagasnerie s’inquiète de l’uniformisation de la vie intellectuelle qu’entraîne ce repli sur soi. À rebours d’une telle tendance, il appelle à élaborer une nouvelle politique des savoirs ouverte à la pluralité, aux hérésies, et donc à l’arrivée de l’inédit.Geoffroy de Lagasnerie est sociologue. Il est chargé de cours à l’université Paris I – Panthéon Sorbonne. Il est l’auteur de L’Empire de l’Université. Sur Bourdieu, les intellectuels et le journalisme (Amsterdam, 2007).

01/2011

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Musique, danse

Karol Szymanowski

Karol Szymanowski (1882-1937) ne jouit pas encore de la notoriété de certains de ses contemporains comme Bartok, Stravinsky ou Prokofiev, alors que, de son vivant, en particulier entre les deux guerres, il était une des grandes figures de l'Europe musicale, notamment en France (où son ballet Harnasie fut chorégraphié par Serge Lifar), et que plusieurs de ses partitions ont franchi l'Atlantique. Il incarna toujours une certaine forme de modernité, en s'engageant clans la mouvance de Richard Strauss, en assimilant la nouveauté incarnée, à des titres différents, par Debussy, Scriabine ou Stravinsky et en adoptant la posture d'un compositeur " national " qui apportait du sang frais à une musique polonaise paralysée par l'ombre de Chopin. Cette modernité, alliée à un romantisme invétéré, se heurta au conservatisme forcené d'une grande partie de la critique polonaise, notamment quand il dirigea le Conservatoire puis l'Académie de musique de Varsovie. Davis sa quête d'horizons musicaux inconnus, Szymanowski bénéficia de l'amitié de grands musiciens, ses frères en musique : ainsi eut-il ses pianistes, avec son cousin Harry Neuhaus et Arthur Rubinstein, son violoniste, avec Pawel Kochanski, son chef d'orchestre, avec Grzegorz Fitelberg, sans parler de sa sœur Stanislawa, qui fut " sa " voix. Sans eux, eut-il été Szymanowski ? Parler de lui, c'est également parler d'eux qui, d'une certaine façon, contribuèrent à faire de cet artiste, qui vécut la tourmente de son Europe, l'un des grands compositeurs du XXe siècle.

09/2008

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Littérature française

Tropicale tristesse

Un soir, sur un coup de tête, Jeanne Beaulieu décide de tout plaquer et de partir. Ce sera l'Amazonie, l'aventure... Mais pas forcément celle qu'elle imaginait. Est-ce bien raisonnable, tout ça ? Boire un jus de tomate à bord d'un avion après le crash du vol Rio-Paris, passe encore. Partir en Amazonie à la recherche d'un Indien que l'on a vu un soir à la télévision, sûrement pas. Mais Jeanne Beaulieu voyagera d'une drôle de manière, Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss dans une main, des histoires d'amour inachevées dans l'autre. Prendre la route, traverser les forêts, écouter des mélodies d'oiseaux, remonter l'Amazone ou le Guadalquivir, croiser Frida Kahlo et Don Quichotte. Où sommes-nous quand nous sommes quelque part ? Elle n'y peut rien, Jeanne Beaulieu se raconte des histoires qui la conduisent vers ses envies et ses fantômes, vers cet Indien qui lui échappe, vers le regard et les mains bien réelles d'un homme qu'elle n'oubliera jamais. Jeanne n'est pas dupe. Les voyages exotiques n'existent pas. Au Brésil ou partout ailleurs, s'aventurer à la recherche de soi ranime les douleurs de l'enfance, fait naître des désirs inouïs et dresse devant soi des miroirs. Jeanne est une héroïne paradoxale de roman d'aventures qui aimerait voir se refléter sur l'eau tranquille le visage d'une femme libre.

08/2022

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Critique

La conquête du vide. Une histoire de l'antiréférence dans la littérature et les sciences humaines 1945-2000

De la rencontre new-yorkaise entre Roman Jakobson et Claude Lévi-Strauss (années 1940) marquant le début de l'aventure structurale jusqu'aux derniers travaux des postmodernes nord-américains (années 1990) en passant par le Nouveau Roman, le textualisme de Philippe Sollers et l'oeuvre de Roland Barthes, la culture occidentale fut soumise à ce qu'il faut bien nommer le diktat de l'antiréférence. L'idée que l'art n'avait rien en commun avec la vie, que la littérature ne parlait que de la littérature, que l'humanisme européen avait vécu et que le réel était une chimère, en tout cas, un concept discutable, cette violente contestation de tous les principes sur lesquels avait reposé jusqu'alors la civilisation du Vieux Continent conduisit in fine à l'affaissement - sinon à la disparition - de l'idéal de la connaissance objective et de la vérité. L'histoire de l'antiréférence, c'est l'histoire de cette mort annoncée. Du rôle que l'art de l'avant-garde et le rêve de la révolution prolétarienne y jouèrent. Du curieux mélange de science et de poésie qui fut son moteur et qui, à la place du vrai et du concret, installa l'opinion et l'indéterminé. L'histoire de l'antiréférence c'est aussi, d'une certaine manière, celle de la haine de soi qui nous a menés là où nous en sommes aujourd'hui.

03/2022

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Critique littéraire

Le carnet de 1908

Madame Straus avait offert à Marcel Proust cinq petits agendas qu'elle avait achetés chez Kirby Beard, près de l'Opéra. Ils ont servi de carnet de notes à l'écrivain et ils sont aujourd'hui détenus par la Bibliothèque Nationale. Ils nous renseignent sur la genèse de A la recherche du Temps perdu. Dans celui des années 1908-1910, Proust scrute sa vie et se pose des questions : "Faut-il en faire un roman, une étude philosophique ?" Ou encore : "Suis-je romancier ?" Il marque le moment où "s'éclairaient soudain" ces tâtonnements, et où il se décide à raconter dans son roman le but de sa vie et ses réflexions sur l'art. Il note certaines idées importantes ou même des phrases qui prendront place textuellement dans la Recherche. L'histoire de l'amour de Marcel avec Albertine est contenue dans une note : "dans la 2 ? partie du roman, la jeune fille sera ruinée, je l'entretiendrai sans chercher à la posséder par impuissance du bonheur". Des fac-similés donnent une idée de l'aspect original des agendas.

09/1976

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Littérature française

Trouville au temps des Belles et de leurs belles demeures

Des femmes vont insuffler une âme à Trouville en achetant ou faisant construire leurs demeures : la comtesse d'Hautpoul, Geneviève Straus, Réjane, la marquise de Montebello, Elisabeth Mesnage, les pensionnaires d'une certaine ville à la lanterne rouge, voilà pour le XIXe siècle. Et c'est Françoise Sagan qui éclairera le milieu du siècle dernier avec son charme irrésistible. " Il est des lieux où souffle l'esprit", a écrit Maurice Barrès. Nous façonnons tous nos habitations avec ce que nous sommes. Et quand les personnalités qui les créent sont originales, nous voyons leur reflet dans l'agencement des intérieurs, des parcs ou des jardins. Une fois de plus, dans ces sept textes consacrés à la ville, Mireille Grosjean met sa plume au service de portraits sensibles, impressionnistes, où le bonheur n'est jamais loin des larmes. Ce ne sont pas des nouvelles fictives, puisque ses modèles ont laissé une empreinte durable dans l'Histoire ; mais leur vie fut suffisamment riche et romanesque pour essayer de la rebroder en petites touches élégantes – à leur ressemblance.

09/2018

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Musique, danse

Kérosène

J'aurais pu me borner à vivre heureuse et imiter le bonheur de mes parents. C'aurait été simple. Très simple. Il suffisait de se suffire. Mais, éternelle insatisfaite, je n'ai pas voulu d'une vie simple. Ou d'une simple vie. Non, il fallait que ça cogne, que ça brûle. J'ai eu besoin de strass, de paillettes. De trash, de failles, de fêtes. J'ai toujours pensé que si l'on ne brille pas, on s'éteint... Je ne veux plus briller, mais exister. Et exister, c'est tout l'inverse. C'est être éclairée de l'intérieur. J'ai livré un combat à l'aveugle, puisque mes démons n'avaient pas de forme. Il a fallu les trouver, les nommer, accepter leur présence. Et puis j'ai fabriqué du ciel au milieu des ténèbres. Et ça m'a rendue fière. Alors j'ai continué. J'ai eu envie d'écrire. Et j'ai eu envie de vivre. Il va bien falloir expliquer pourquoi... Et c'est justement ça, Kerosene.

10/2019

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Littérature étrangère

Les nocturnes de Broadway

Le Broadway de Damon Runyon n'est pas celui du strass et des sunlights. Surnommé "les Quarante", entre la 40e et la 50e Rue à New York, ce quartier est celui des bars et des tripots clandestins, des clubs comme le Hot Box et des boîtes de nuit, des champs de courses et des salles de jeux, peuplés de gangsters, truands, bookmakers, prostituées et autres "poules". Dans ce recueil, Runyon en explore la face nocturne à travers les personnages pittoresques d'Angie le Boeuf, Max le Youpin, Petit Pou, Dolorès la Brune, Kid la Pastille, Samuel les Panards et tant d'autres, occupés à régler leurs petites affaires, d'argent ou de sexe, selon un code d'honneur implicite... Ecrites entre 1929 et 1937, ces petites comédies humoristiques savoureuses révèlent le monde de la pègre sous un jour cocasse et réjouissant. Damon Runyon décrit avec minutie un univers très coloré, dont les protagonistes s'expriment dans un argot imagé. Ce livre, débordant d'humour et de drôlerie, immortalise le Broadway des années trente et quarante.

01/1986

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Littérature française

Le printemps des martyrs

« Je veux que tu intègres notre cercle ; que tu fasses savoir à ces jeunes que la vie c'est autre chose. Il ne s'agit ni de pacotille, ni de strass, ni de paillettes. Je veux que tu en sauves quelques-uns afin qu'ils apprennent à aller à l'essentiel. Je ne te demande pas de sauver la planète. Si une ou deux personnes s'en sortent, ce sera une avancée formidable dans ce monde de personnes empruntées. » Ce vœu formulé par Prisca, dont la vie s'en va lentement, comment Charles pourra-t-il le réaliser ? Et que transmettre aux élites africaines qui paraissent imperméables ? Avec ses personnages emblématiques et révélateurs de certains problèmes et inégalités de l'Afrique, « Le Printemps des martyrs » n'est pourtant pas un roman qui parle opposition, lutte, combat... Bien plutôt, il s'agit d'une œuvre qui prône un dépassement des conflits, la reconnaissance, l'unité, la réconciliation, conditions sine qua non du développement de tout un continent. Et F. Mben Lissouck de signer ainsi une œuvre tout en espérances.

03/2015