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Histoire de France

Des origines du premier duché d'Aquitaine

Grégoire de Tours nous apprend que Clovis, par sa victoire de Vouillé en 507, conquit toute la Gaule méridionale (moins la Septimanie) et nous savons, par des témoignages certains, qu'au commencement du VIIe siècle cette vaste région était encore au pouvoir des Mérovingiens. Dans les premières années du VIIIe siècle, vers 718, les chroniqueurs nous montrent ce même pays constitué en un duché indépendant, le duché d'Aquitaine. Comment cela s'est-il fait ? Les témoins du viie siècle n'en disent à peu près rien. Il faut évidemment, pour relier les rares indications qu'ils nous fournissent, recourir aux hypothèses. M. Fauriel, l'historien de la Gaule méridionale, assigne deux causes à cette obscure révolution : L'existence en Aquitaine, dès le commencement du VIIe siècle, d'une véritable dynastie de ducs nationaux. Malheureusement tout ce qui concerne cette dynastie n'a d'autre fondement que la charte d'Alaon ; or, depuis la célèbre dissertation de M Rabanis, la charte d'Alaon est bannie de l'histoire. "La lutte des Aquitains contre les Francs", c'est-à-dire la lutte des races, l'effort continu, "national", d'une race conquise contre une race conquérante. Cette explication suppose dans la Gaule méridionale, au VIIe siècle, un esprit national que nous n'y apercevons pas. La question reste donc à peu près entière. Nous avons essayé dans cette étude, — en rassemblant tous les indices qui nous restent, en les examinant de près, en y ajoutant aussi quelques conjectures, — sinon de résoudre complètement le problème, du moins de le circonscrire, de réduire la part d'inconnu qu'il renferme... (Avant-propos de l'édition originale de 1881.

10/2019

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Sciences historiques

La Provence à travers les siècles. Tome I, Géographie ancienne ; Premiers peuples

"L'histoire de la Provence a été écrite plusieurs fois, et elle a même donné lieu à des travaux aussi importants que variés ; mais elle ne l'a pas été récemment. Or, chaque époque a le devoir d'écrire l'histoire et de l'augmenter de toutes les conquêtes nouvelles. Tout nous incitait donc à écrire l'histoire de cette Provence, notre petite patrie, dont le territoire semble aujourd'hui ne comprendre que le pays s'étendant de la Durance à la mer, mais qui, nul ne peut le contester, a embrassé autrefois tout le sud-est de ce qui devait être la France, c'est-à-dire toutes les terres auxquelles la Méditerranée fait, avec le Rhône et les Alpes, une incomparable ceinture. Quand nous disions tantôt que l'histoire de la Provence n'a pas été écrite récemment, nous avons voulu dire qu'elle ne l'a pas été d'une façon suivie et méthodique. Au fait, qu'avons-nous voulu sinon vulgariser, mettre, ce qui était enfermé dans des milliers d'ouvrages, à la portée de tous, à la portée surtout de ceux qui n'ont ni les connaissances nécessaires, ni le loisir, ni la commodité de lire tant de livres. Notre oeuvre aura-t-elle une vie durable ? Nous l'espérons, convaincu cependant, comme nous l'avons dit, que l'histoire contemporaine ne peut être l'histoire définitive, chaque siècle tirant de son sein un résultat nouveau. Mais, quoi qu'il arrive de ces pages, nous nous réjouirons de les avoir écrites..." (extrait de l'Introduction, édition originale de 1908.

10/2019

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Comptabilité

J'évalue mon entreprise. Une méthode : le modèle Valentin, avec 1 CD-ROM

Ce nouveau livre de Gilles Lecointre aborde la question évoquée par tous les dirigeants de PME à un moment ou à un autre de leur " double vie " de patron et de propriétaire : " Mais, que vaut vraiment mon entreprise sur le marché ? ". Face aux nombreuses réponses théoriques (essentiellement financières), qui suscitent en général difficultés de compréhension et scepticisme, Gilles Lecointre propose de revenir à trois principes de bon sens : - confronter la théorie à la réalité ; - ne pas se contenter de l'étude des bilans, en observant ce qu'il y a " derrière " les comptes (sinon comment expliquer que deux bilans exactement identiques ne donnent jamais la même valeur de vente ?) ; - redonner la maîtrise de l'évaluation aux dirigeants eux-mêmes qui doivent être capables d'argumenter la valeur de ce qui constitue souvent l'essentiel de leur patrimoine. Partant de là, l'auteur vous propose un modèle d'estimation, simple, concret, fondé sur l'observation de transactions réelles. Intitulé VALENTIN (comme valeur entrepreneuriale, ou cote d'amour des PME), ce modèle vous permet, à l'aide du CD joint, de calculer avec précision la valeur probable de votre entreprise sur le marché. L'originalité de cette approche réside dans l'intégration de la notion de " fonds de commerce ", seule capable de mettre en évidence la valeur qualitative, ce que l'auteur appelle aussi les racines, le " génome " de l'entreprise. Cette notion est rendue très accessible par la simplicité des critères proposés et leur appréciation sous la forme d'une notation de 0 à 20. Ainsi cet ouvrage constitue-t-il un outil immédiatement utilisable pour comprendre et mesurer la valeur " marchande " de son entreprise.

10/2004

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Théâtre

Le théâtre et le sacré

Dans la tradition occidentale, depuis à tout le moins que les citoyens d'Athènes ont pris place sur les gradins de Dionysos pour assister, sous l'hallucinant patronage du dieu du vin et de la scène, aux premiers festivals dramatiques, le théâtre a partie liée avec le sacré. Mais de l'Antiquité à nos jours l'art du spectacle s'est métamorphosé; et l'on se convainc désormais que le sacré n'est pas non plus une notion immuable et éternelle. De sorte que ce n'est pas seulement le mode de nouage de l'un à l'autre qui s'est transformé, mais aussi la nature même des brins dont l'entrecroisement fournit le thème de ce recueil. Conscients qu'il y aurait maladresse, sinon sacrilège, à trancher trop hâtivement le noeud gordien, les chercheurs du groupe Théâtres, Langages, Sociétés de l'Université d'Avignon et des Pays du Vaucluse ont préféré suivre le trajet sinueux des deux fils pour comprendre comment ils s'entrelacent. A chaque époque, en chaque lieu différemment. Car selon que le sacré se définit dans ou contre le religieux, face à un domaine profane affirmé comme tel ou en son absence, selon que le théâtre est institution culturelle ou spectable laïc, le dessin qu'ils forment en se combinant varie. De continuités en ruptures, d'innovations en retours aux sources ou resémantisations, le lecteur est conduit des temps anciens à la plus actuelle modernité et convié à s'interroger : n'est-ce pas d'utiliser ces très inquiétants matériaux, le corps humain, la voix humaine, que le théâtre acquiert cette connivence jamais formulée semblablement mais sans cesse réaffirmée avec le sacré?

12/1996

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Beaux arts

Souvenirs d'un voyage dans le Maroc

Un manuscrit de Delacroix, conservé depuis la mort de l'artiste dans les papiers de son ami intime et exécuteur testamentaire Achille Piron, vendu en décembre 1997 par ses descendants et acquis à cette occasion par la Bibliothèque nationale de France, vient d'être complété, en novembre 1998, par un autre manuscrit, conservé dans une collection privée, identifié grâce au musée des Beaux-Arts de Tours et qui porte le titre même imaginé par Delacroix : Souvenirs d'un voyage dans le Maroc. Ces deux fragments miraculeusement réunis se complètent donc pour former un ensemble incomparable et tout à fait fondamental pour la connaissance de plus grand peintre-écrivain du XIXe siècle. L'édition critique ici proposée, où toutes les variantes sont répertoriées à la fin du texte, permettra de saisir par l'exemple cet aspect de la création littéraire chez l'artiste. Delacroix n'a jamais raconté en continu son voyage de 1832 en Afrique du Nord, sinon fragmentairement dans des lettres à ses amis et des carnets qu'il emporta sur place où, au jour le jour, le texte se mêle étroitement à l'image. Ici, dix ou douze ans après cette expérience décisive, il se la remémore, d'ailleurs à partir de cette documentation primitive, dont on retrouve par endroits la trace directe. Si les faits évoqués sont aussi connus par d'autres sources, c'est leur mise en relation qui s'avère passionnante. Mais au-delà d'un irremplaçable témoignage, ce texte révèle en réalité des pans entiers de la personnalité intime de Delacroix, de ses idées politiques à sa conception de l'oeuvre d'art.

02/1999

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Psychologie, psychanalyse

LE COUPLE : SA VIE, SA MORT. La structuration du couple humain

A partir du matériel apporté par différentes approches, et notamment des thérapies du couple, cette étude clinique des processus de structuration du couple humain souligne l'importance d'une confrontation entre plusieurs éclairages qui ne se superposent pas toujours. Le premier, inspiré de la compréhension psychanalytique, étudie les processus inconscients individuels; le second, relevant d'une compréhension systémique et des modèles cybernétiques, considère le couple comme un ensemble structuré; un troisième met en parallèle le couple avec d'autres groupes sociaux et institutions. Chacun de ces aperçus est à la fois partiel et nécessaire. Puis l'ouvrage aborde, d'un point de vue avant tout psychanalytique, et notamment kleinien, la structuration initiale du couple à partir du choix caractéristique du partenaire, étayé non seulement sur le désir, mais aussi sur les processus défensifs inconscients. Ce choix spécifie les couples susceptibles d'affronter les crises, structurés implicitement en fonction d'une certaine durée, et les distingue d'autres formes d'unions passagères liées plus exclusivement à la satisfaction. On est aussi conduit à envisager les phénomènes de crise comme fondamentaux, sinon constitutifs - autant que l'idéalisation initiale. Ainsi apparaît le travail psychique du deuil indispensable et préalable au renouvellement des liens qu'il conditionne. Dans ce cadre, sont étudiées différentes évolutions maturatives, avec les tentatives d'aménagement de la distance entre partenaires et de remodelage structurel imposé par le retour du refoulé. Derrière les diverses fonctions sociales, procréatives, économiques remplies par le couple, se manifeste une véritable fonction psychique: le couple permet le renforcement des structures défensives du Sujet et sa lutte contre la mort et la dépression.

03/1997

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Théâtre

Eugène Labiche ou la gaieté critique

Parmi les nombreux auteurs de vaudeville du XIXe siècle, Eugène Labiche (1815-1888) est l'un des plus remarquables en raison de l'importance de sa production (174 pièces) et des succès obtenus. Près de quarante ans après l'ouvrage de Philippe Soupault et plus de trente ans après la dernière thèse universitaire le concernant il était nécessaire qu'un historien procède à une relecture de l'œuvre de Labiche en utilisant les avancées de l'historiographie contemporaine. Ainsi, dans une perspective résolument moderne d'histoire culturelle, l'auteur a " découvert " à travers une analyse de contenu que les grands " personnages " du théâtre de Labiche étaient autant des institutions ou des groupes sociaux-tels le mariage, l'alimentation, la domesticité, Paris ou le duel- que des individus, bourgeois et rentiers. Par ailleurs Labiche manifeste une ambiguïté évidente sur la question politique et sociale et sur la question morale. Sous les textes se cache une critique acerbe du système démocratique et s'inscrit un attachement aux valeurs conservatrices sinon réactionnaires. En revanche Labiche accorde aux femmes une fonction nettement moins dévalorisée que cela n'a été analysé jusqu'à présent et il transige largement avec les préceptes moraux de l'époque. De nombreux personnages ont des défauts marqués (mensonge, égoïsme, hypocrisie, lâcheté) ; apparaît même clairement la tentation du crime. Beaucoup de pièces laissent perdurer in fine des situations " objectivement " injustes ou amorales. Enfin une lecture plus métaphorique fait émerger une large mise en valeur de la sexualité, sujet tabou de la conscience sociale du XIXe siècle. Labiche est plus contestataire et amoral que l'opinion traditionnelle ne l'admet.

01/2003

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Philosophie

A la rencontre d'Albert Camus. Le dur chemin de la liberté

Albert Camus a quitté, jeune, la scène de ce monde depuis trente ans, laissant néanmoins une oeuvre littéraire dont le prix Nobel soulignait l'importance, en 1957. Est-elle encore lue ou tombée dans l'oubli ? Le propos de l'auteur est de fournir quelques clefs de lecture à ceux qui abordent l'étude de la pensée et de l'oeuvre de Camus. Avec d'autres intellectuels, Camus a exercé une influence sur son temps, mais il plaçait le souci de sa popularité, sinon de son audience, bien après celui de l'honnêteté de dire ce qu'il pensait. L'Homme révolté, en particulier, est le témoin de cette honnêteté quand il dénonçait le communisme totalitaire, sans ambages certes, mais aussi sans faire de l'anticommunisme primaire. Les récents craquements survenus à l'Est lui donnent largement raison, 40 ans après. Et ceux qui, à l'époque, l'avaient violemment attaqué, pourraient aujourd'hui lui rendre les armes. Est-il souhaitable, en fin de compte, que les intellectuels aient de l'influence sur la société de leur temps ? Camus aurait sans doute répondu oui, mais à la condition que ce ne soit jamais en dehors des droits de l'homme, pour garantir le respect de tout homme et l'aider sur "le dur chemin de la liberté" . Joseph HERMET s'est toujours intéressé à l'oeuvre d'Albert Camus depuis la publication de L'Etranger, et en particulier de 1972 où vit le jour, en Sorbonne, sa thèse de doctorat (3e cycle) consacrée à Camus, à 1976 où il publiait Albert Camus et le christianisme . - L'espérance en procès, préfacé par Jean-Marie Domenach, livre déjà prophétique.

01/1990

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Littérature française

Le fils du satrape. Récit

Avec sa famille, Léon Tarassoff a fui la Russie déchirée par la révolution bolchevique. Dans le Paris de 1920, il découvre et s'invente à la fois une existence nouvelle. Elève au lycée Pasteur, le jeune émigré apprend la France à travers les livres et les usages. Mais chaque soir, en rentrant à la maison, il replonge avec les siens dans le pays d'avant, celui de ses origines sinon de ses regrets. Son père se débrouille, tant bien que mal, pour gagner quatre sous. Sa mère reprise les vêtements de chacun. Quant à son frère Alexandre, dit Choura, le " scientifique ", et à sa sœur Olga, la danseuse de ballet, la France des adultes leur appartient déjà. Léon retrouve aussi son ami Nikita, et dans la famille de celui-ci, prospère et extravagante, il s'initie à un autre genre de folie : une mère aux ambitions d'écrivain, un père pas très franc du collier, une belle-sœur aux goûts adultères qui lui enseigne les charmes du fox-trot... Pour s'amuser, les deux compères décident d'écrire un roman d'aventures palpitant et sanguinaire. Les mots portent Léon vers la Russie tragique qu'il a connue dans l'exode, mais aussi vers la France, où l'attendent des visages fascinants, des images voluptueuses, des projets mirifiques, la vie de demain sans doute. Comment acheter un livre quand il est cette vie même, avec tous ses contrastes ? Ainsi Troyat, qu'on devine souriant derrière ces pages, tour à tour émouvantes et joyeuses, nous confie-t-il les secrets d'une enfance perdue à jamais.

03/1998

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Littérature française

Le reliquaire

"Le privilège de notre mémoire, c'est sa faiblesse, son infidélité, cette fausseté qui nous permet, en un passé formé à notre image, de vivre selon notre coeur". Cette phrase est écrite par le romancier à la recherche de ce passé que, très jeune, il avait voulu construire et qu'il ne peut désormais que sécréter sous la forme d'une narration. A dix-huit ans, c'est par un meurtre que le narrateur a inauguré sa vie d'homme. Cet acte, par lequel a disparu une très jeune fille, Elia, concluait une expérience que l'on jugera insensée, d'une innocence et d'une pureté inconcevables ici-bas, une passion dont les effets gardent l'inéluctable rigueur des tragédies antiques. Le Reliquaire est une aventure de la mémoire au cours de laquelle un homme, en proie aux événements qui l'ont constitué et le harcèlent, se débat pour sauver son passé et le justifier en composant son livre. Il s'agit d'un plaidoyer humble à la fois et hautain, d'une enquête minutieuse et partiale grâce à laquelle le romancier entend forcer sinon l'approbation, du moins l'amitié du lecteur. Le chagrin de l'adolescent, la douleur de l'adulte, l'orgueil, et l'absolue fidélité pour Elia, composent une figure, celle de l'écrivain, qui pourrait se durcir dans le désespoir mais trouve, grâce à l'écriture, la maîtrise de soi qui justifie l'exergue du livre, empruntée au duc de Saint-Simon : "Dans cette terrible affliction, rien de bas, rien de petit, rien d'indécent. On voyait un homme hors de soi, qui s'extorquait une surface unie, et qui y succombait".

10/1964

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Droit

Etre directeur de prison. Regards croisés entre la Belgique et le Canada

Si les ouvrages sur les prisons ne manquent pas, l'échange de deux amis directeurs de prison - l'un belge et l'autre canadien - sur leurs expériences est original à plus d'un titre. Ils n'adoptent pas la posture d'une confession mais livrent une réflexion constructive basée sur des constats graves et urgents. C'est de la souffrance pénitentiaire dont ils témoignent mais aussi d'une volonté de sortir le monde carcéral des ornières, des solutions à la mode et de l'habitude ou de l'indifférence. Alors que tout sépare ces deux directeurs - les pays, leurs histoires et personnalités, la période de direction - ils dénoncent les lacunes importantes d'une même voix tout en proposant des adaptations légales et réglementaires, faisant une place importante aux droits de la personne détenue, aux attentes du personnel de surveillance pénitentiaire. Leur posture n'est ni larmoyante ni revancharde mais celle de théoriciens/praticiens qui plaident pour une prison plus humaine et de dernier recours. S'il est légitime qu'un jeune puisse être attiré par la fonction complexe de directeur de prison, les auteurs insistent sur l'importance de la connaissance de soi et de sa résistance face au stress ou aux conflits. Ils pensent qu'un directeur ne peut pas se contenter d'être le gardien de la loi car, en paraphrasant Michel Crozier, la prison ne se gouverne pas par décret ! Le respect des personnes importe autant, sinon davantage, que l'application de la loi. Au risque de contrarier certains responsables, les techniques de gestion ne doivent pas devenir des outils privilégiés qui ne servent finalement qu'à entretenir l'illusion de l'ordre.

07/2011

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Histoire de France

Le genre humain N° 52 : Pour une microhistoire de la Shoah

L’observation de la destruction des Juifs d’Europe à la loupe permet de penser le processus de mise à mort autrement, d’éclairer différemment les relations entre victimes et bourreaux, de replacer les comportements individuels dans leurs environnements sociaux pour conférer à ceux-ci une valeur explicative propre, de renouveler l’histoire de la Shoah. Ce volume aborde l’histoire des persécutions antisémites et de la Shoah à partir d’un angle local. Cette démarche micro-historienne parcourt l’ensemble de cette livraison du Genre humain. Ainsi, il ne s’agit pas uniquement d’identifier et de compter parmi les victimes combien ont été spoliés, cachés, arrêtés ou déportés, mais encore de savoir qui ils étaient et en quoi ils se distinguaient (ou non) de ceux qui ne l’ont pas été. Procédant ainsi, on se donne les moyens de comparer des trajectoires individuelles ou familiales sinon laissées à leur singularité, mais également de dépasser les jugements psychologiques quant aux comportements et actions des personnes observées. Les choix effectués ne sont plus pensés comme des décisions morales censément effectuées en toute connaissance de cause, ni évalués au prisme des catégories de jugement des historien(ne)s ou de ses lecteur(rice)s, mais rapportés au contexte familial, social, économique ou répressif dans lequel ils prennent place. Le changement d’échelle mené de la sorte permet ainsi de rompre avec la seule logique individuelle et nominale, avantage considérable lorsqu’on traite de questions controversées et enjeux de mémoire. Il éclaire d’un jour nouveau la place du « moi » dans sa relation avec l’écriture historienne.

09/2012

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Sciences historiques

La Provence à travers les siècles. Tome 2, La domination romaine - Civilisation chrétienne

"L'histoire de la Provence a été écrite plusieurs fois, et elle a même donné lieu à des travaux aussi importants que variés. mais elle ne l'a pas été récemment. Or, chaque époque a le devoir d'écrire l'histoire et de l'augmenter de toutes les conquêtes nouvelles. Tout nous incitait donc à écrire l'histoire de cette Provence, notre petite patrie, dont le territoire semble aujourd'hui ne comprendre que le pays s'étendant de la Durance à la mer, mais qui, nul ne peut le contester, a embrassé autrefois tout le sud-est de ce qui devait être la France, c'est-à-dire toutes les terres auxquelles la Méditerranée fait, avec le Rhône et les Alpes, une incomparable ceinture. Quand nous disions tantôt que l'histoire de la Provence n'a pas été écrite récemment, nous avons voulu dire qu'elle ne l'a pas été d'une façon suivie et méthodique. Au fait, qu'avons-nous voulu sinon vulgariser, mettre, ce qui était enfermé dans des milliers d'ouvrages, à la portée de tous, à la portée surtout de ceux qui n'ont ni les connaissances nécessaires, ni le loisir, ni la commodité de lire tant de livres. Notre oeuvre aura-t-elle une vie durable ? Nous l'espérons, convaincu cependant, comme nous l'avons dit, que l'histoire contemporaine ne peut être l'histoire définitive, chaque siècle tirant de son sein un résultat nouveau. Mais, quoi qu'il arrive de ces pages, nous nous réjouirons de les avoir écrites..." (extrait de l'Introduction, édition originale de 1908.

12/2019

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Histoire de France

X Bis. Un juif à l'Ecole polytechnique, mémoires 1939-1945

Etre un élève juif à la prestigieuse Ecole polytechnique en 1941, l'un des cinq ayant passé la barre des 3 % du numerus clausus imposé aux " Israélites ", n'allait pas sans poser de problèmes à l'administration, soucieuse de respecter tout à la fois la stricte méritocratie qui faisait la réputation de l'école et la lettre, sinon l'esprit, des lois antijuives de Vichy. Bernard Lévi, sortant du lycée et des prépas la tête pleine de Virgile et de Verlaine et qui se trouve avoir deux grands rabbins de France dans son ascendance, va se retrouver " élève bis ", c'est-à-dire intégré à la vie de l'Ecole mais mis en marge des classements, comme si ses résultats ne comptaient pas. Ce traitement de défaveur suscite peu de réaction de la part de ses camarades de promotion : il le rapproche de certains d'entre eux, mais pour la plupart c'est l'indifférence. Son diplôme en poche, Bernard Lévi rejoint la Résistance. C'est sans uniforme qu'il combat alors l'ennemi, puis sous la tenue de midship qu'il traque ensuite les sous-marins allemands. Son récit, où se mêlent humour et émotion, reconstitue grâce à des correspondances et à l'agenda d'un camarade de sa promotion une époque où l'un de ses condisciples " français israélite " était ainsi décrit par le général dirigeant l'école : " Type sémite caractérisé au physique comme sans doute au moral. Ne peut être considéré comme une recrue de classe pour les services de l'Etat "... Le livre est dédié aux polytechniciens de sa promotion, juifs ou non, qui sont morts pour la France en 1944 et 1945.

04/2005

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Littérature française

La nuit de San Remo

Janvier 1967, Festival de San Remo. Ce pourrait être une simple idylle entre Dalida, déjà une star, et ce ténébreux à la voix troublante quand il chante « Ciao, amore, ciao ». Sauf qu’on trouve Luigi Tenco mort d'une balle dans la tête, dans sa chambre de l'Hôtel Savoy. Un suicide d'après les enquê-teurs. Mais on n'a jamais retrouvé trace du projectile. Pour-quoi avoir ramené la dépouille de Tenco de la morgue au Savoy où les policiers l'avaient redéposé dans sa chambre et dans son propre sang "comme ils l'avaient trouvé », sur le dos, au pied de son lit ? Dalida a-t-elle assisté à la scène macabre ? Etaient-ils vraiment amants ? Ou les acteurs con-sentants d'une « picture story » orchestrée par la presse ? Pourquoi Dalida quitte-t-elle San Remo dans la nuit, au terme d'un interrogatoire sommaire ? Que craignait-elle ? Comment expliquer son absence aux obsèques de Tenco dont elle avait porté le deuil en France? Et que faisait sur les lieux son ancien mari et impresario, Lucien Morisse qui se suicidera trois ans plus tard, à Paris, avec un Walther PPK, une arme identique à celle de Tenco ? Fallait-il y voir un signe ?Des années plus tard, le narrateur interroge les lieux et les rares témoins de cette tragédie qui le renvoie à l'Italie puritaine des années soixante. Mais surtout à ses propres fan-tômes ? « Qu’est-ce que la gloire ? Sinon l’autre face de la persécution ? »Un roman-vrai. Des destins qui s'entrecroisent. Et Dalida, à contre-jour de sa légende.

02/2012

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Sciences politiques

Alternatives Sud : Multinationales, en finir avec l'impunité

Un traité régulant les activités des entreprises transnationales en matière de droits humains est en cours de négociation au sein de l'ONU. Alors que se multiplient les mesures nationales imposant un "devoir de vigilance" contraignant aux entreprises, une directive européenne allant dans le même sens est discutée. Autant de signes de la volonté des Etats, sous la pression des mouvements sociaux, de (re)prendre quelque peu le contrôle. La remise en question du pouvoir de l'acteur économique le plus puissant de la globalisation néolibérale marque-t-elle une nouvelle phase de l'ordre mondial ?? Au cours de ces dernières années, l'impact et l'impunité des grandes entreprises devenait plus visible, tout comme leurs violations des droits humains, sociaux, économiques et environnementaux. Leur image auprès du grand public du Nord s'est largement détériorée. Leur prétendue autorégulation est apparue pour ce qu'elle est, un mythe. Mais les multinationales ne continuent pas moins de bénéficier de politiques publiques accommodantes, voire complices, et d'une architecture économique mondiale à leur avantage, sinon à leur service, tandis que les organisations sociales, plus encore dans les pays du Sud, n'ont toujours pas un véritable accès à la justice. Au-delà du contrôle des acteurs économiques, l'enjeu est la priorité aux droits humains par rapport au commerce et le renversement de l'asymétrie des pouvoirs. Or, dans les faits, cette dernière se maintient à travers un ensemble de dispositifs véhiculant l'influence des bailleurs de fonds en matière de politique économique et budgétaire, au détriment de la souveraineté des pays concernés et des investissements publics considérables qu'exigent la lutte contre les inégalités et la catastrophe environnementale.

01/2023

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Algérie

La question kabyle dans le nationalisme algérien 1949-1962. Comment la crise de 1949 est devenue la crise "berbériste"

Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l'indépendance de leur pays. L'un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite "berbériste" de 191,9, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L'autre, connu mais sous-analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l'ALN, pendant la guerre d'indépendance. L'étude n'oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950-1954), carrément négligée jusqu'ici et en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l'échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l'émergence d'un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle : celle de la gestion de "l'ethnicité" par le nationalisme radical algérien, en de ça et au-delà de la guerre d'indépendance. L'auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes. Avec une préface d'Omar Cartier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre la voie à de nouveaux débats. il constitue une contribution originale à l'histoire politique de l'Algérie, notamment par l'attention portée aux questions régionales dans l'ensemble algérien.

02/2021

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Littérature française

La fille aux cheveux châtains

" La fille aux cheveux châtains " est un roman qui traite de la question de l'albinisme. Les albinos sont l'objet de curiosité, mais au-delà de cette curiosité, il y a une sorte de méfiance mêlée parfois de dédain, de préjugés et de croyances allant du meilleur au pire. Tantôt perçus comme des êtres aux capacités surnaturels, tantôt pointés du doigt comme des êtres maléfiques proches du démon, les albinos, les rouquins ou les roux sont à la lisière sinon au coeur du mystère. Phil et Cathy sont les deux principaux personnages du roman et leur relation amoureuse est comme un grand écran sur lequel se projettent les tares d'une société partagée entre modernité et traditions, entre Dieu et les dieux, entre religion dite révélée et pratiques occultes. Ce roman est aussi un pamphlet jeté à la face d'une humanité de plus en plus cruelle, où violer un albinos " régénère " et rend plus puissant ; égorger un albinos est le crime sacrificiel qui élève au rang de demi-dieu. Phil et Cathy vivront un amour presque fusionnel mais un amour persécuté par les hommes et les démons. Entre deux feux, les deux tourtereaux se battront contre le visible et l'invisible dans un univers ou la notion de foi n'est pas liée à une appartenance à une religion mais plutôt à des croyances. Tant que les albinos seront vus comme des êtres étranges, pire, étrangers, ce roman sonnera comme un tocsin pour rappeler que dans nos veines, il y a du sang qui coule et que le souffle de vie est le même en chacun de nous.

10/2020

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Sciences politiques

Une guerre perdue. La France au Sahel

François Hollande avait annoncé que la France n'interviendrait pas au Mali. L'objectif était seulement d'appuyer une éventuelle opération de paix des Nations-Unis pour rétablir l'ordre à Bamako où des mutins avaient pris le pouvoir. Un mois plus tard l'armée française intervient. L'auteur, chercheur, spécialiste des questions africaines et du djihadisme, écoute les partisans de l'opération Serval, les discours, les déclarations d'intention qui balaient toute critique, tout scepticisme. Or pour Marc-Antoine de Montclos il y a tout de suite un risque de retour aux grandes heures de la Françafrique, un risque d'enlisement, un danger extrême pour une ancienne puissance coloniale à se substituer à l'Etat et à l'armée maliens. Il suit tout le déroulement de l'opération depuis 2013 : l'intervention aurait dû être courte, elle s'éternise et avec des effets dévastateurs. Les fondements de l'intervention au Mali font débat. Le récit officiel veut que, le 7 janvier 2013, des pickups chargés de djihadistes se soient ébranlés en direction de Konna. On sait que les combattants viennent du Nord du Mali où ils se sont emparés de Tombouctou, Gao et Kidal quelques mois plus tôt. Il faut agir, dit-on, sinon Bamako pourrait tomber et puis Niamey, Ouagadougou, Nouakchott... Tout le " Sahélistan " serait aux mains des fous de Dieu. La France est la seule à intervenir. Pour quel bilan ? Les mouvances djihadistes ont proliféré et étendu leurs actions, les violences intercommunautaires se sont multipliées, le banditisme. Que doit faire l'armée française ? Rester en vain sans améliorer la situation ? Se retirer pour se dédouaner de toute responsabilité dans les événements en cours ?

01/2020

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Beaux arts

Livre de poissons

Il est certains ouvrages qui sont des mondes à part entière. Le Livre des poissons (Visboeck, en néerlandais) d'Adriaen Coenen (1514-1587) fait partie de l'espèce. Après avoir vécu toute son existence de la mer, comme pécheur, puis comme commissaire-priseur à la criée de Scheveningen, Adriaen Coenen, à l'âge de 63 ans, entreprend la création, entre 1577 et 1580, de son Livre de poissons, une oeuvre unique, au sens plein du terme, exceptionnelle, où chaque page laisse découvrir des spectacles étonnants où se côtoient images et textes augmentés de bandes et de cartouches réalisés à l'aquarelle comme autant de décors colorés à même de mettre en valeur les merveilleuses planches qu'ils encadrent. Au total, le volume comptera quelque 410 pages. Sans jamais s'enfermer dans le cadre strict de l'activité de la pêche, il fait place également à bien d'autres curiosités, comme des dragons, des animaux exotiques, des phénomènes naturels et des miracles. En outre, par la qualité de ses détails, l'ouvrage demeure pour les recherches modernes une source inépuisable d'informations sur les activités de la pêche et ses conditions au xvie siècle, au Nord de l'Europe. De la vie d'Adriaen Coenen, nous ne connaissons que peu, sinon qu'il fréquenta l'école élémentaire, eut deux épouses dont la seconde lui donnera un fils. Enfin, l'histoire rapporte aussi qu'Adriaen Coenen n'était sans doute pas sans ignorer la valeur de son ouvrage puisqu'il fit en sorte de pouvoir l'exposer à la foire annuelle de la ville, accompagné de sa collection de poissons séchés : ouvrage alors consultable moyennant quelques pièces de monnaie.

06/2020

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Politiques sociales

Leçons de droit de la protection sociale

A l'heure de son 75e anniversaire, la Sécurité sociale connaît bien des vicissitudes qui ne sont pas sans rapport avec les tempêtes essuyées dans notre pays ces dix dernières années, comme la crise financière de 2007-2008, les mouvements sociaux des "gilets jaunes" en 2018-2019 et plus récemment, la pandémie liée à la Covid-19. Dans le même temps, les mutations rencontrées par notre société, en raison notamment d'une accélération de la mondialisation et d'une augmentation des technologies de l'information et de la communication, en sus d'une démographie particulièrement défavorable, obligent à réviser les contours d'un système de protection sociale vieillissant, parvenu au bout de sa logique. Certains enjeux se précisent et des réformes sont entamées (retraites, dépenses de santé, dépendance, politiques et prestations familiales, etc.). Ces dernières invitent à un important "débat de société" dans la mesure où les systèmes sociaux contribuent non seulement à augmenter le pouvoir d'achat des assurés sociaux, mais aussi à affecter de façon concomitante l'économie générale du pays et des entreprises, en pesant par exemple par des prélèvements obligatoires en même temps qu'en termes de dépenses publiques. Or, le système de protection sociale participe du "contrat social" qui cimente notre société. Dès lors, une certaine prudence s'impose au risque, sinon, de voir le corps social se crisper et rejeter certains des changements proposés par les dirigeants. En dix leçons, cet ouvrage appréhende de façon simple mais précise l'ensemble des enjeux et thématiques qui font la richesse du droit de la protection sociale d'aujourd'hui. Sans leur maîtrise il paraît difficile d'imaginer l'organisation qui devra être la sienne demain.

02/2021

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Notions

Initiation à la philosophie

Cette initiation a la philosophie s'adresse a tous ceux qui ressentent comme un manque la disparition de la culture philosophique classique. Elle est destinée, bien sûr, aux lycéens et aux étudiants, mais elle a aussi vocation à nourrir la réflexion des lecteurs curieux d'un savoir dont l'approche est malaisée et la vulgarisation impossible. Cet ouvrage ne prétend pas remplacer un enseignement philosophique original : il propose des informations claires et méthodiques sur les fondements de la philosophie, son histoire et ses principaux concepts. Elles permettront au lecteur de trouver, sinon des réponses aux grands problèmes épistémologiques, logiques, moraux ou métaphysiques, du moins le moyen de les mieux cerner et comprendre. La première partie de ce livre présente la philosophie occidentale classique, depuis sa naissance, en Grèce, avec les présocratiques (Vie siècle avant J-C), jusqu'au XXe siècle, en passant par Socrate, Platon, Aristote, les stoïciens, les épicuriens, la philosophie médiévale, Descartes, Spinoza, Leibniz, les empiristes anglais, Kant, Schopenhauer, Hegel, Nietzsche, etc. La seconde partie aborde les problèmes fondamentaux et les concepts les plus généraux de la philosophie : l'être, le connaître, l'agir, qui sont à la base de la philosophie de la connaissance, de la métaphysique, de la morale, de l'esthétique et de la vie. Ces problèmes sont posés en termes contemporains, dans le cadre des grandes divisions classiques, et par référence aux systèmes de pensée qui ont marqué le XXe siècle : ceux de Husserl, Heidegger, Russell, Wittgenstein, Bachelard, Sartre, Lévi-Strauss. La philosophie, dit Platon, "est un beau risque à courir" ; ce livre à la modeste ambition de conduire le lecteur au bord de ce risque.

09/2022

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Littérature française

Anthologie des écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus

Publié pour la première fois en 1995, Les écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus est une passionnante anthologie réalisée et préfacée par Charles Dantzig. Elle rassemble, du XVIe siècle au XXe siècle, des témoignages de première main rarement, sinon jamais reproduits jusque-là sur trente-sept des plus grands auteurs de notre littérature. Voici Claude Binet, ami de Ronsard, évoquant la séduction qu'exerçait l'auteur des Sonnets pour Hélène sur le roi Charles IX. Au XVIIe siècle, c'est Marie de Gournay, la " fille d'alliance " de Montaigne, qui est racontée par le mémorialiste le plus spirituel de son temps, Tallemant des Réaux, et Molière par La Grange, le secrétaire de sa troupe, tandis que Charles Perrault parle avec sagacité et affection de La Fontaine. Au XVIIIe siècle, Rousseau est portraituré de manière inattendue par Bernardin de Saint-Pierre, l'auteur de Paul et Virginie. Un siècle plus tard, Mérimée raconte son ami Stendhal avec sa vivacité habituelle ; Victor Hugo se remémore les derniers jours de Chateaubriand, à qui il avait tant voulu ressembler ; les Goncourt, pourtant si méchants dessinent un Flaubert à la fois attendri et admiratif. Au XIXe siècle, c'est au tour de Maurice Sachs de se remémorer Jean Cocteau, sa séduction et son talent. Quant à Serge Doubrovsky, il met en scène sa rencontre avec un Jean-Paul Sartre épuisé et malade, mais à l'intelligence aussi vive que toujours : " Je m'arrête, j'attends. [... ] La tremblote a disparu par enchantement. L'oeil terne se rallume, lance des éclairs. " Qui connaît mieux les écrivains que les écrivains ? Le complément indispensable du Dictionnaire égoïste de la littérature française.

09/2021

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Histoire internationale

Une passion marocaine

Du Maroc nous croyions tous savoir. Et si, en vérité nous en ignorions l'essentiel ? Dans une première partie, intitulée Le Maroc visible, Henry Bonnier retrace le règne de Mohammed VI depuis son accession au trône en 1999. Années cruciales, toutes consacrées au statut de la femme, aux droits de l'homme, à la lutte contre la corruption et couronnées par une nouvelle Constitution qui a permis à ce royaume d'échapper au supposé " printemps arabe ". Dans Le Maroc invisible, l'auteur révèle, entre autres mystères, les origines du peuple berbère. Celles-ci expliquent que Tariq le Berbère ait été appelé au secours de l'Andalousie. Il est vrai que ce peuple a bénéficié, tout au long de son histoire, de " signes prophétiques ". Telle est l'exception marocaine. Enfin, dans le Maroc secret, Henry Bonnier se dévoile et, dans une douloureuse confession, évoque tout ce qui l'attache à ce pays qu'il tient pour sa seconde patrie et envers lequel il éprouve une véritable passion. Telle est cette approche mystique qui conduit le lecteur de révélations en étonnements au fil d'une histoire légendaire où les âmes comptent autant, sinon plus, que les faits. Grand Prix de la critique de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre, Henry Bonnier est sans doute l'un des plus fins connaisseurs du Maroc. Ami d'enfance de Hassan II, devenu son éditeur avec Le Défi, membre du Conseil d'administration de la Fondation Esprit de Fès qui gère le Festival des musiques sacrées du monde, il n'a cessé, sa vie durant, de parcourir cette terre bénie qu'est le Maroc.

01/2015

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Animaux, nature

Le chien, de vous à lui ! Tome 2. Comprendre et éduquer son chien ; La méthode salivaire ; Réglementations et obligations

Fort de ses connaissances et de son expérience acquise au long de son parcours professionnel et de sa pratique quotidienne, Eric a mis au point sa Méthode Eric Tramson© par la communication salivaire. Cette technique d'éducation canine est totalement nouvelle et originale et elle remporte désormais un large suffrage aussi bien auprès des particuliers que des professionnels, en France comme à l'étranger. Elle est unique au monde et sans violence envers le chien. Il a voulu la partager avec vous au travers cet ouvrage en deux tomes intitulé "?Le chien, de vous à lui ! ?" qui s'adresse à tous. Et parce que "?nul n'est censé ignorer la loi?", Eric a tenu à consacrer un chapitre à la législation en vigueur en France et dans quelques pays européens concernant les chiens et les professions animalières. De nombreux vides ou anomalies y persistant encore actuellement, il propose plusieurs solutions pour remédier à cet état des choses. "Le chien, de vous à lui ! – Tome?2" évoque également, étayé par de nombreux témoignages de propriétaires comme de vétérinaires, les cas particuliers de chiens dits mordeurs ou agressifs auprès desquels l'expert canin est intervenu, appliquant sa méthode salivaire avec succès, et qui, grâce à lui, ont pu échapper à l'euthanasie. En apportant aux particuliers et aux professionnels toutes les informations qui leur sont nécessaires sinon indispensables, cet ouvrage très complet a pour objectif de leur donner confiance, d'améliorer leur relation avec le chien et d'apporter protection et bien-être à cet animal, afin que soient évitées certaines erreurs fatales dues souvent à de multiples méconnaissances.

12/2019

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Musiques du monde

LA TRÒBA VOL.6 ANONIMES. LA TRÒBA VOL.6 ANONIMES 2023

LA TRÒBA, vol. 6, grande anthologie chantée des troubadours consacrée aux troubadours anonymes. Livre avec 2 CDs. Enregistré en l'abbaye de Fontfroide, octobre 2022, par Troubadours Art Ensemble - Direction Gérard Zuchetto Dans les chansonniers médiévaux qui font état de centaines de chansons, dont les 248 d'attribution nominative conservées avec la ligne mélodique du premier couplet, que nous avons déjà enregistrées dans leur intégralité, se trouvent des chansons dites "anonymes". Leur origine troubadouresque ne peut être certifiée. Ces chants et fragments sont disposés au hasard des brefs de parchemin qui furent eux-mêmes copiés, recopiés, puis assemblés en livres de chants. Ces témoignages des sans-noms, au nombre de trente-deux, sont d'un intérêt inégal mais ils représentent un autre trobar, sinon une autre vision de la chanson médiévale occitane. Et c'est en les chantant que nous pouvons en apprécier la valeur artistique. CANT / CHANT / VOICE Sandra Hurtado Ròs - Béatrice Pary - Antoni Madueno - Josep Benet ; Cédric Crespin - Léo Richomme - Gérard Zuchetto INSTRUMENTS Léo Richomme : oud, ney - Cédric Crespin : rebec, vièle - André Rochard : oud, vièle, ney, guiterne - Patrice Villaumé : tympanon, vielle à roue ténor - Bertrand Bayle : guiterne, citole - Laurence Fraisse : flûtes - Christophe Montet : percussions ; Véronique Condesse : harpe - Denyse Dowling : flûtes - Mathieu Rossi : tarota, veuze - Pascal Jaussaud : boha - Jérôme Viollet : percussions - Jean Pierre Dubuquoy : rebec, vièle - Patrice Brient : psaltérion - Guy Robert : oud, harpe, organetto. Gerard Zuchetto : chant et direction musicale, restitution des textes et traductions Sources : Robert Lafont, Ismaël de la Cuesta : Las Cançons dels Trobadors, IEO, Tolosa, 1979. Gerard Zuchetto : La Tròba, l'invention lyrique des troubadours XIIe-XIIIe siècles, Tròba Vox, Montséret, 2017.

02/2023

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Sociologie du travail

Génération farniente. Pourquoi tant de Français ont perdu le goût du travail

Y-a-t-il une " génération paresse " ? Pourquoi les jeunes ont-ils perdu le goût du travail ? Peut-on durablement moins travailler que nos voisins européens ? Un essai polémique, à contre-courant de la " bien-pensance ", qui s'inscrit dans les débats houleux sur la réforme des retraites. Retrouver le goût de l'effort et le sens de la solidarité Y-a-t-il une " génération paresse " ? Qu'est-ce qui motive les partisans du travail à la carte : recharger ses droits et pointer à Pôle emploi ? Sont-ils nombreux ou est-ce un phénomène marginal ? La " nouvelle " gauche, incarnée par la médiatique Sandrine Rousseau, défend le " droit à la paresse " dans le sillage de Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx, auteur d'un essai iconoclaste à une époque où, le travail dans la mine ou à l'usine, s'apparentait à un enfer. Mais, dans une société solidaire, s'épargner équivaut à voler les " bosseurs " au profit des " feignants ". Mythe de l'actionnaire roi, recherche de la facilité et du bonheur immédiat, politiques publiques... Pascal Perri décrypte le rapport défiant, sinon frondeur, de la société française au travail. L'aptitude au travail et la bonne santé de notre pays sont plus que jamais menacés ! Pourtant, l'Histoire l'a bien montré : le progrès social a toujours pour origine le travail. Pour sortir de la crise actuelle, les Français doivent-ils accepter de travailler plus ? Et l'Etat d'engager sans tarder une réforme globale qui permettra à notre économie de reprendre de la hauteur ? Telle est la thèse défendue dans cet essai vigoureux.

09/2023

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Littérature francophone

Où dans le ciel ?

Dimanche matin. Il fait beau. Un matin de printemps. Un échafaudage. A quoi sert un échafaudage, sinon à prendre de la hauteur ? Est-ce pour cette raison que Pierre s'y retrouve ce matin, au sommet ? En équilibre, pour y dérouler le fil de sa vie "saccadée, démolie, sauvée, espérée, détestée, attaquée, vermoulue, repeinte, rouillée, abattue, noyée, brûlée". Pierre a quitté l'école trop tôt, trop malheureux d'y n'être pas à sa place. La suite logique le conduit à l'usine, sur un échafaudage... c'est-à-dire au bas de l'échelle. Mais au fil du temps, les rencontres de hasard (mais s'agit-il vraiment de hasard ? ) ouvriront à Pierre des univers ignorés. Le plus bouleversant sans doute, l'amitié de Jean ; le plus déterminant sans doute, la bibliothèque de Max. Et le monde des livres. "Avec des livres sous la main, demain sera toujours beau, même si le livre te fait pleurer". Si Pierre porte à lui seul toute la mélancolie du monde, la perte inconsolable de l'ami perdu, il découvre, dans sa recherche d'aujourd'hui, une richesse insoupçonnée, un ciel de grands espaces semblables à ceux du Colorado. Daniel Adam emporte le lecteur dans un voyage, immobile comme la précarité de l'échafaudage l'impose, ou agité par le parcours d'une vie en quête d'absolu. Dans une écriture toute en nuances où se mêlent la tragédie la plus odieuse et la trivialité de l'oppression quotidienne à l'ironie subtile et la poésie des simples. Une vie ordinaire d'un homme ordinaire ? Toute une humanité.

09/2021

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Revues

XVIIe siècle N° 292, juillet 2021 : Les académies avant l'Académie. L'essor des sociétés savantes en France avant la fondation de l'Académie des sciences

Le panorama intellectuel français de la première moitié du XVIIe siècle est marqué par l'essor d'un grand nombre d'académies scientifiques qui renouvellent l'expérience des académies renaissantes tout en annonçant, sinon en préparant, l'avènement de l'Académie des Sciences en 1666. La création de l'Académie des frères Dupuy (académie putéane) en 1617 est suivie par celle de plusieurs cénacles savants, dont, parmi les plus célèbres, celui de Mersenne (1635), l'Académie Bourdelot (1637 ou 1642), l'Académie Le Pailleur (1648) et l'Académie de Montmor (vers 1653), mais aussi par les conférences du Bureau d'Adresse de Théophraste Renaudot (1632-1644) et par la ? l'apparition éphémère de l'Académie Thévenot en 1664. Il s'agit d'un phénomène fort complexe dont on a depuis longtemps signalé la portée et l'intérêt. Il convient néanmoins de se demander si la création de l'Académie royale marque une rupture dans les pratiques et dans les thématiques envisagées par rapport aux interactions des groupes qui l'ont précédée ou bien si elle hérite de l'expérience de ces sociétés savantes informelles. Répondre à cette question, qui constitue le fil directeur des études rassemblées dans ce numéro, impose de revenir sur trois caractères marquants des sociétés savantes françaises de la première moitié du XVIIe siècle. Cette reconstitution de la vie des "académies avant l'Académie" constitue un remarquable défi pour les historiens des sciences et des idées, qui, tout en permettant de préciser le panorama de la vie intellectuelle de la première modernité, sollicite aussi une réflexion sur la méthodologie des modalités d'enquête historique et sur la plasticité de certaines catégories critiques.

08/2021

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Ethnologie et anthropologie

L'aube des mythes

On sait bien peu de choses sur la façon dont nos ancêtres préhistoriques concevaient la mort. Le faible nombre de sépultures paléolithiques attestées, la difficulté à interpréter les vestiges exhumés ou à attribuer l'enterrement et le traitement réservé aux corps à des rituels funéraires ne permettent guère d'en inférer des représentations. Pourtant, les humains qui nous ont précédés devaient avoir des croyances à propos de l'Au-delà. Leur refuser de s'être interrogés sur cette perspective, au même titre que nous le faisons, reviendrait à oublier notre appartenance commune à une même espèce. Mais comment combler les lacunes de l'archéologie ? Après Cosmogonies, qui avait démontré la robustesse des méthodes phylomythologiques pour reconstituer les mythes du passé en retraçant la généalogie de ceux qui nous sont connus, Julien d'Huy s'attelle ici à répondre à des questions fondamentales : à quoi les premiers Homo sapiens attribuaient-ils leur finitude ? Dans leur esprit, l'humanité était-elle mortelle dès l'origine et, sinon, comment l'est-elle devenue ? Sous quelles formes se figuraient-ils leur dernière demeure et le chemin qui y menait ? Croyaient-ils en une vie après la mort et à la possibilité de revenir de l'autre monde ? Comment envisageaient-ils les relations entre les morts et les vivants ? C'est dans ce voyage fascinant, véritable archéologie de la psyché, que nous entraîne l'auteur, en montrant la force avec laquelle certains mythes hérités de nos lointains devanciers continuent de nous influencer dans l'art, la philosophie, la religion, voire la science, sécrétant toujours un puissant imaginaire autour de notre questionnement ultime.

09/2023