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Actualité médiatique internati

Une vision du monde

Hubert Védrine, conseiller diplomatique, porte-parole et Secrétaire général de l'Elysée, puis ministre des Affaires étrangères, sous les présidences Mitterrand et Chirac, à l'orée du XXIe siècle, est reconnu en France et dans le monde comme l'un des meilleurs experts de la géopolitique et des relations internationales. Hubert Védrine est reconnu comme l'un des meilleurs experts de la géopolitique et des relations internationales. Le regard qu'il porte sur ces domaines s'est nourri de son ouverture sur le monde stimulée dès sa jeunesse, de son goût des autres cultures et d'une curiosité intellectuelle inlassable. Riche de ces expériences, Hubert Védrine n'a cessé d'analyser les mutations successives qui façonnent l'Histoire. Il a toujours veillé à établir un diagnostic réel des nouvelles données géopolitiques, en soutenant qu'il faut impérativement se replacer dans la longue durée pour mieux appréhender les grands enjeux de notre temps. En d'autres mots, il nous invite à regarder le monde tel qu'il est, et non tel qu'on souhaiterait qu'il soit. Il dresse, entre autres constats, celui que l'Europe ne possède plus la dynamique de ses débuts, ni ne peut réaliser l'utopie d'un fédéralisme réduisant la souveraineté nationale. Ces observations ne sont pas pour autant un aveu de renoncement. Hubert Védrine démontre au contraire comment le réalisme, dans l'approche des événements, permet de fonder des ambitions sur les bases les plus solides, qui tiennent compte à la fois des forces fécondes et de la nature des résistances. Ce volume, qui rassemble ses textes majeurs, offre une référence essentielle pour nous aider à mieux appréhender les rapports entre les peuples et les Etats.

02/2022

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Histoire de France

Le règne de Louis XIV

Entre la France et Louis XIV, la rencontre fut exceptionnelle. Ce lien a nimbé le monarque d'immenses attentes aux yeux de ses sujets. Certaines furent remplies, d'autres non, et les épreuves ne manquèrent pas. Ensemble, monarque et sujets de tous rangs connurent la gloire et l'adversité, faisant, bon gré mal gré, du royaume agrandi la plus forte puissance du temps, première sur terre et même sur mer, quelques années durant, ce que Napoléon lui-même ne put renouveler. Lorsque Louis XIV s'éteignit, au matin du premier septembre 1715, il laissait une France différente, mieux protégée, mais essoufflée et endettée, des impatiences de toutes sortes et une autorité royale portée si haut qu'il allait falloir la stabiliser à un moindre niveau pour lui éviter de se rompre. C'est cette histoire que nous raconte Olivier Chaline, pas seulement depuis la Cour et le pouvoir central, mais écrite depuis les provinces, anciennes comme nouvelles, les colonies et les autres Etats européens. Pour rendre compréhensible un tel foisonnement d'hommes, de dates, de batailles, de chefs-d'oeuvre, de lieux et de pays, l'auteur pose des questions simples : qui fut Louis XIV ? Comment exerça-t-il son métier de roi ? Que voulut-il faire ? De quels moyens disposa-t-il ? Quels résultats obtint-il ? Au fil de ce livre surgissent la personnalité exceptionnelle du roi et l'emprise grandissante de son Etat. Mais ce qui apparaît aussi, c'est que les Français surent à la fois en tirer profit, s'en protéger autant que possible, voire opposer des résistances. Nous avons oublié à quel point le règne de Louis XIV fut divers et souple - à mille lieues de l'absolutisme roide que nous imaginons.

11/2014

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Poches Littérature internation

Voyage babylonien

" Un grand seigneur est tombé dans des difficultés conformes à l'air du temps et se trouve contraint d'abandonner son train de maison habituel. Avec deux compagnons, qui ne sont pas mieux lotis que lui, il mène la vie d'un pauvre diable, passe par un grand nombre de villes, dont nous ne nommerons que Bagdad, Constantinople et Pans, pour signaler l'ampleur de leurs efforts et des résistances auxquelles ils se heurtent. En chemin, ils rencontrent bien des obstacles, liés à l'amour, à la boisson, au mensonge, auxquels ils n'avaient été exposés jusqu'ici ni de près ni de loin. Lentement, juché sur les épaules des deux autres, le grand seigneur réussit à prendre pied. La paix dans l'âme, il tient. Lui qui ne s'était pas soumis volontairement aux fatigues du voyage, il doit à la fin reconnaître qu'il fut long, mais que cela valait la peine. Accessoirement, c'est l'histoire d'un Adam qui rencontre beaucoup d'Eves, mais non le péché, et qui a du mal à quitter le paradis. Accessoirement, l'histoire d'un tyran qui se croit pareil à Dieu, se trouve précipité dans les plaisirs et les misères de notre existence, et c'est son ascension à la pauvre humanité ". C est ainsi qu'Alfred Döblin résume son Voyage babylonien, grand livre comique qui se veut une suite de choses burlesques, gaies, graves, ironiques, etc. La question que pose ce texte est la suivante : comment survivre dans un monde où l'inhumanité triomphe, sans être tenté par la fuite et sans devenir cynique. D'une verve exceptionnelle, le roman révèle, à travers cette immense et jouissive déambulation, le goût des chemins de traverse, de la légèreté et de la dérision, et surtout une liberté totale d'invention.

10/2007

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Non classé

L'autopsie - De l’autocratie à la médiocratie

La lecture politique de l'Afrique ces dernières années laisse planer de gros nuages sombres sur la jeune démocratie amorcée il y a à peine quelques trois décennies. En effet, ayant ouvert l'espoir selon lequel le processus de démocratisation du continent est irréversiblement engagé et tourné vers un avenir radieux. C'est au gros désarroi de tous que l'on observe des doutes sur cet avenir au regard des évènements qui ont cours de plus en plus sur le continent. Au lieu que ces évènements soient utiles pour bâtir l'Afrique, ils la déconstruisent pour toucher les fondements de son émergence. Tout cela soulève des inquiétudes quant à l'avenir et surtout des interrogations sur les héritiers, cette nouvelle génération de leaders d'une toute autre race pour remplacer la vieille garde qui se caractérise par les heures de l'émancipation du continent face à sa volonté indépendantiste. Cette génération ayant une addiction pour la violence et la guérilla donc des guerres fratricides comme moyen d'expression ouvre une parenthèse que l'auteur présente dans cette analyse qu'il a nommé "L'autopsie" dans laquelle il s'emploie à présenter la situation générale sur le continent en faisant recours à certaines illustrations dont celle de la Côte d'Ivoire où la démocratie semble se définir dans la réalisation d'un retour au monopartisme étatique avec un zest de népotisme et de clientélisme parce qu'il faut gagner vaille que vaille les futures échéances électorales face à quoi des résistances se révèlent. L'urgence des choses requiert une invitation des lecteurs pour une prise de conscience sur la fragilité de la démocratie dans nos pays et sur le continent tout en alertant l'opinion sur les dangers et ce que pourrait être l'avenir de l'Afrique.

11/2019

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Littérature française

On l'appelait Maïco. Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Marie-Claude Vaillant-Couturier, dite Maïco, est la fille gâtée de Lucien Vogel, éditeur d'avant-garde, et d'Yvonne de Brunhoff, soeur du créateur de Babar. Adolescente à l'aube des années 30, Maïco danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise Aragon, Picasso, Gide, Malraux, bien d'autres... Apprentie peintre à Berlin en pleine montée du nazisme, elle en revient métamorphosée et se tourne vers la photo. Elle fréquente alors les jeunes Capa, Cartier-Bresson, Gerda Taro, qui, comme elle, voient en l'URSS le seul rempart contre le nazisme. En 1933, son reportage clandestin au camp de Dachau est un scoop mondial. Elle rencontre alors Paul-Vaillant Couturier, rédacteur en chef de L'Humanité, leader communiste et prophète vénéré des " lendemains qui chantent " . Coup de foudre absolu. L'amour et la politique ne feront désormais qu'un. A la mort de Paul, en 1937, la jeune veuve de 25 ans incarne les espoirs du héros du Front Populaire. Résistante de la première heure, déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück, son courage est inébranlable. Libérée par l'Armée Rouge, elle choisit de rester auprès des mourants et afin que " le monde sache l'horreur concentrationnaire " . Seule femme à témoigner au procès de Nuremberg, Maïco avance sans faillir vers Göring et les accusés nazis, devant une assistance saisie par un " effroi sacré " , selon Joseph Kessel. Les images de sa déposition implacable font le tour du monde. " Regardez-moi, car à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers de morts qui vous regardent, par ma voix ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent " . Devenue député, elle fera voter à l'Assemblée Nationale l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, sans jamais renier son dévouement à l'URSS et sa foi en l'idéologie stalinienne.

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Indiens

L'Amérique du Nord. De Bluefish à Sitting Bull, 25 000 av. notre ère-XIXe siècle

D'environ 25 000 avant notre ère, jusqu'à la "ruée vers l'ouest" et aux guerres indiennes du XIXe siècle, Jean-Michel Sallmann expose comment des centaines de nations indiennes, aux langues, coutumes et croyances extrêmement diversifiées, ont habité un territoire immense, allant du Nouveau-Mexique à la Sibérie en passant par les grandes plaines et la vallée du Mississippi. Très rapidement, des petites bandes familiales de chasseurs-cueilleurs s'y répandirent et s'y adaptèrent quelles que pussent être les difficultés dues au climat ou au relief. Si certaines populations perpétuèrent le mode de vie nomade, d'autres se sédentarisèrent avec les débuts de l'agriculture et édifièrent des villages. Dès la fin du premier millénaire avant notre ère, les échanges se firent également plus denses, même sur la longue distance, faisant soupçonner des relations de chaque côté du Pacifique et, vers l'an mil, des premiers contacts avec les Européens via le Groenland. L'arrivée des colons espagnols, français et anglais au XVIe siècle bouleversa cependant la vie des populations d'Amérique. Si une forme de collaboration se mit en place en quelques endroits, notamment entre les Indiens du Nord et les coureurs des bois, les résistances armées indiennes - incarnées entre autres par Gros Ours, Geronimo ou encore Sitting Bull - furent d'emblée tenaces. Souvent réduites en servitude, chassées de leurs terres, acculturées de force ou encore victimes d'épidémies, les tribus connurent finalement un déclin démographique considérable, quand elles ne disparurent pas entièrement. A l'appui de l'archéologie, notamment expérimentale, associée à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, et d'une bibliographie internationale, l'auteur retrace plus de 25 000 ans d'une histoire amérindienne, illustrée d'une centaine de documents iconographiques et d'une vingtaine de cartes inédites.

11/2022

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Littérature française

Les enfants de septembre

Ce roman inédit de Jean-René Huguenin, Les Enfants de septembre, est une véritable révélation. Ce roman met en scène trois jeunes garçons : Philippe, fils de bourgeois (c'est aussi le nom de famille qu'il porte avec dégoût) dont le père s'est compromis dans la Collaboration ; Nicolas, fils d'une très modeste famille juive dont les parents sont emmenés sous ses yeux par la Gestapo et qu'il ne reverra jamais ; Bertrand, issu d'un milieu bourgeois lui aussi mais dont le père chirurgien tente d'aider les juifs persécutés et de calmer les positions inverses de sa femme. Trois jeunes gens, trois adultes, dans les remous de l'histoire, que la vie fait se rencontrer, qu'elle sépare et réunit à nouveau. Leurs trajectoires disent la vulnérabilité du jeune âge face aux désastres des événements ou à la lâcheté des hommes, puis le long cheminement, fait de douleurs diverses jamais guéries, de résistances et de désillusions, d'amertume et de renoncements, vers l'âge adulte. Jean-René Huguenin notait dans sa préparation à ce roman : " Au fond, le thème général est le vieillissement : orgueil et violence d'une jeunesse farouche, exagérée, l'inévitable déception sentimentale suivie de la non moins inévitable erreur sentimentale : le mariage. De là l'ennui, la mauvaise conscience du confort, parallèle à un certain dessèchement. " Tous les thèmes chers à l'auteur sont présents, les paysages - la ville, la mer - y servent encore d'écrins. La lucidité de Jean-René Huguenin sur la nature humaine, celle de l'âge adulte surtout, est quasi chirurgicale : hypocrite, lâche, misérable en somme, au regard des ambitions de la jeunesse, exaltée, toute-puissante dans la certitude d'atteindre ses idéaux, mais que la société va réduire à ce qu'elle est elle-même, médiocre et limitée, comme un inéluctable naufrage.

09/2023

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Science-fiction

Les 84 marches

Le collectivisme efface les tracas personnels. La pensée unique édulcore le drame. Le virus tue la polémique. La dictature répond aux consciences. Tous les grands problèmes de la société d'avant ont été résolus en 84 mesures politiques phares, mises en action les unes après les autres par celui qui était au pouvoir, et à l'origine démocratiquement élu, quand l'infernal complot a pris corps. Il est devenu le Guide Suprême et il est accompagné non par un gouvernement comme nous le définissions jusqu'ici, mais par un directoire qui s'est construit sur les ruines de la République. Ils ont ainsi bâti la dictature la plus complète et la plus sordide que l'humanité ait connue jusqu'à ce jour. En 84 inhumanités. Progressivement mises en place. Utilisant une pandémie mondiale pour venir à bout de toutes les résistances et se servant de l'écologie pour justifier la consignation des populations. Jeune homme, j'avais lu Orwell et Huxley. J'avais frémi, mais pensé naïvement que ces auteurs qui avaient vu en leur temps l'humanité basculer dans le fascisme et la dictature, dans le communisme et dans l'horreur d'un monde malade, appartenaient à un autre temps. J'avais pensé que l'humanité avait progressé, que la vie avait fait leçon. Mais, en voyant où nous en sommes, en cet hiver 2026, perdus dans la nuit des nuits du monde, j'ai compris que j'avais eu tort. Ma femme, mon fils et moi-même, nous sommes condamnés à mort à court terme, sans jugement et sans n'avoir commis d'autre délit que d'avoir survécu. Comme ceux de notre village. Et j'aimerais vous raconter notre histoire, si toutefois un jour, vous découvrez par hasard cet écrit.

11/2021

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Régionalisme

Luttes sociales et politiques à Villefranche et dans le Beaujolais. 1re partie, 1789-1914

Luttes sociales et politiques à Villefranche et dans le Beaujolais - 1ère partie : 1789-1914. Pendant des siècles, le peuple n'a pas eu d'histoire. Cela signifie qu'il n'a pas laissé de traces suffisantes pour faire le récit de ses souffrances, de ses espérances ou de ses revendications. Les chroniqueurs - issus des élites - par ignorance, mépris ou crainte n'en donnant qu'une image déformée ou diaphane. Autant dire que la mission que se sont assignée les Amis de la société populaire : retracer le passé des travailleurs de Villefranche et du Beaujolais est un véritable défi. Ils n'ont pu le relever que par un dépouillement scrupuleux des fonds d'archives publiques, une lecture assidue et critique de la presse régionale et une exploitation optimale des trop rares papiers laissés par les acteurs des luttes du passé. Ce travail leur permet de faire le récit des combats incertains, des explosions de désespoir mais aussi de formes plus organisées de résistances qui ont mené - à travers bien des vicissitudes - le peuple caladois vers une forme d'émancipation ; depuis la Révolution française jusqu'à la guerre de 1914. Lucien Béatrix, Jean Large, Serge Laurent et Michel Lebail ont associé la rigueur de la recherche historique à leurs convictions de militants pour proposer un texte riche en analyses et réflexions. Leur espoir avoué est que ce travail entre pleinement en résonance avec les débats contemporains. Luttes sociales et politiques à Villefranche et dans le Beaujolais Tome 1 - Lucien Béatrix, Jean Large, Serge Laurent et Michel Lebail - 23 ? - Editions du Poutan. Entretien avec Serge Laurent l'un des auteurs du livre, "Luttes Sociales et Politiques à Villefranche et dans le Beaujolais" (1789-1914), de Lucien Béatrix, Jean Large, Serge Laurent et Michel Lebail. Paru aux Editions du Poutan. Sur RADIO CALADE

09/2013

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Esotérisme

La destinée de la France. Essai sur une astrologie des civilisations

Les pays se déterminent par leur géographie et les nations par leur histoire. A travers une déambulation singulière dans l'histoire de France à la recherche des consciences lumineuses qui ont jalonné son évolution, se dégagent les grands moments fondateurs et une direction : la destinée de la France. Sont explorés, jusque dans les racines symboliques, les événements qui la fondèrent progressivement comme nation, avec l'aide des grands éclaireurs de l'histoire et de la conscience. Grâce à la symbolique et à la loi des cycles que révèle l'astrologie, se dévoilent les étapes d'évolution depuis la préhistoire avec des périodes fulgurantes et courtes d'avancée, comme lors de la Révolution, des plateaux d'apparente stagnation qui favorisent l'incubation, comme à la Renaissance, et des périodes de régression qui permettent l'intégration. Nous vivons actuellement un palier analogique à celui de la Renaissance, mais d'une portée bien plus considérable puisque débute l'ère du Verseau. Les Lumières, à travers des esprits avancés, éveillent la France à son véritable rôle d'éclaireur des Nations qui se manifeste dans la Révolution et s'exprime à travers la Déclaration des droits de l'homme. Malgré des régressions monarchiques, les Républiques successives et les Grandes Guerres parachèvent un destin résolument européen, à travers les convulsions d'une ère des Poissons finissante, avec ses sombres périodes de recul et de renoncement, mais aussi ses glorieuses résistances, pour s'éveiller enfin aux promesses d'universalité de l'ère du Verseau débutante. De Gaulle et de grandes figures portent haut et loin la flamme de la liberté. Alors que l'humanité s'égare dans la tempête économique, de nouvelles valeurs de civilisation, plus humaines et intégratrices de toutes les formes de vie, sont ardemment attendues pour guider le vaisseau vers le port. Qui les incarnera ?

10/2013

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Histoire de France

Chefferie coloniale et égalitarisme diola. Les difficultés de la politique indigène de la France en Basse-Casamance (Sénégal), 1828-1923

Chefferie coloniale et égalitarisme diola : cet intitulé résume à lui seul l'antagonisme entre le système colonial français et une société africaine réfractaire à toute forme d'autorité imposée et permanente. S'appuyant sur une étude minutieuse du milieu et une reconstruction de l'histoire précoloniale, l'auteur met en lumière la singularité d'une organisation diola fondée sur le respect des devoirs et interdits dictés par la religion ancestrale, le pouvoir collégial des anciens et une solidarité clanique. Enfermé dans son ethnocentrisme et ses préjugés racistes, le conquérant français jugera les peuples forestiers de Casamance comme des "sauvages" se complaisant dans l'anarchie. A la recherche de chefs dans un monde sans chef, les autorités coloniales seront amenées à conclure des traités fictifs avec de simples villageois ou des rois-prêtres diola sans trône. Puis viendra le recours aux intermédiaires étrangers : guerriers wolof ou peul, colporteurs ou marabouts manding promus "chefs de province". Par leurs exactions, ceux-ci pousseront les populations à la révolte, compromettant la "pacification" française. Les "féticheurs" diola, désignés comme les meneurs des résistances paysannes à l'emprise administrative, deviendront la cible d'une impitoyable répression. Il faudra attendre la démilitarisation de la Basse-Casamance, après la Première Guerre mondiale, pour que soit institué un commandement indigène, reposant sur un découpage territorial en cantons épousant le morcellement des pays diola et sur la nomination de chefs autochtones. Bien qu'éloignée dans le temps, cette expérience coloniale n'en demeure pas moins riche en enseignements et offre, aujourd'hui encore, matière à réflexion : obstacle majeur à l'implantation d'une chefferie administrative, le fort particularisme diola semble tout autant entraver l'intégration de la Casamance à la nation sénégalaise contemporaine, comme en atteste la crise identitaire et politique qui sévit dans cette région depuis trois décennies.

01/2013

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Sciences historiques

La Révolution des auteurs. Naissance de la propriété intellectuelle (1773-1815)

Auteur et argent font ménage difficile. Au premier ne revient que l'honneur, jusqu'à ce que madame Du Deffand écrive à Voltaire : " Savez-vous, monsieur, ce qui me prouve la supériorité de votre esprit et ce qui fait de vous un grand philosophe ? C'est que vous êtes devenu riche. " Ce changement de mentalités doit beaucoup au théâtre, seul lieu, au XVIIIe siècle, de controverse possible au sein d'un régime qui ne le permet pas. La Révolution des auteurs est en marche. L'idée de les associer à la fortune de leurs œuvres fait son chemin ; le triomphe du Mariage de Figaro la fait éclater au grand jour. Beaumarchais, investi porte-parole, se bat contre les comédiens et contribue à ce que les Etats-Généraux dramatiques provoqués par la censure du Charles IX de Chénier établissent une véritable Constitution des auteurs. Brillant disciple de Voltaire, il fonde, avec Nicolas-Etienne Framery, la première Société d'auteurs, douée d'une double dimension : la défense de ses membres et, grâce à un bureau de perception, l'administration de leur répertoire. Cette naissance ne se poursuit pas sans douleur. La crise politique qui sévit dans le pays perturbe la vie économique et culturelle, favorisant les divisions et les résistances. L'esprit de système de Bonaparte le conduira à légiférer en tous domaines. Les germes d'une protection internationale des créateurs sont semés : Montalivet formule le concept de l'assimilation de l'auteur étranger à l'auteur national, fondement de la Convention de Berne. Ainsi voit le jour et se renforce la revendication au droit à la propriété intellectuelle - reconnu comme droit fondamental de l'homme depuis 1948 -, plus que jamais d'actualité à l'heure où les biens culturels incarnent, par l'industrie et le commerce qu'ils engendrent, un instrument stratégique au cœur des échanges internationaux.

02/2002

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Psychologie, psychanalyse

Le droit à la vraie vie. Les personnes vivant avec un handicap prennent la parole

La force de ce livre est assurément son projet : écouter et donner la parole aux personnes vivant avec un handicap pour avancer ensemble vers une société accueillante et bienveillante qui reconnaît leurs capacités et qui valorise l'expertise de leur différence. Avec une sincérité émouvante, les personnes vivant avec un handicap nous font partager leurs quotidiens, leurs difficultés, leurs idées et nous amènent à réfléchir sur leur vie, mais aussi sur nous et sur la façon dont nous construisons la société. En plus de ces témoignages, cet ouvrage nous entraîne dans des dialogues fructueux qui ne masquent ni les problèmes, ni les résistances de tous ordres à travers des entretiens de personnalités du monde sanitaire, du médico-social, de l'entreprise et du monde politique. L'auteur nous invite à travers ce livre à créer les conditions pour favoriser l'écoute directe et à mettre en place des organisations permettant à la personne vivant avec un handicap d'être actrice de sa vie. Le handicap n'en finit pas de faire en France l'objet d'annonces politiques, de plans, de dispositifs, de lois et de décrets, de nouveaux concepts... sans que rien, ou si peu, ne change dans la vraie vie des personnes. La racine du mal est profonde et les milliards d'euros dépensés chaque année n'y peuvent rien. Tous ces efforts ne font que renvoyer les personnes vers des dispositifs qui, pour être plus ouverts et plus adaptés, n'en sont pas moins spécialisés et enfermants que les asiles d'autrefois. Il faut une véritable révolution culturelle qui débouche sur l'accueil bienveillant et évident des personnes dans la vie quotidienne. Cet ouvrage examine la nécessité de ce changement dans tous les aspects de la vie avec un handicap.

07/2020

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Montagne

La philosophie du Mont Blanc. De l'alpinisme à l'économie immatérielle

Au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'il surgit dans un paysage où nul ne l'avait jamais repéré, si ce n'est, vaguement, comme " montagne Maudite ", le mont Blanc symbolise un nouveau regard porté sur la nature, celui de la science, si différent du regard religieux qui tendait à diaboliser le relief. Le XIXe siècle amplifie cette réhabilitation. Les écrivains romantiques se pressent à Chamonix et dans l'Oberland bernois érigés en temples de la nature. L'alpinisme fascine. On y voit la synthèse du progrès scientifique, du sentiment esthétique et de l'exploit individuel. Ainsi, sur les pentes du mont Blanc, naît une épopée positive, vérifiable, qui délivre le sentiment épique des mythes chevaleresques. Jeune, rationnelle, pacifique, sportive, l'aventure alpine découvre expérimentalement le cadre conceptuel qui inspirera le nouvel olympisme. Premiers héros " démocratiques ", les grands alpinistes victoriens - Whimper, Croz, Mummery... - préfigurent les stars du sport moderne. Dans une civilisation hantée par la violence et le sacré, cette apparition d'un enthousiasme ludique et profane suscite d'inévitables résistances. Séduisant, dynamique, médiatique, le " laboratoire alpin " promeut une vision décontractée du temps libre qui heurte ceux qui associent l'oisiveté à une faute qu'il faut racheter par la pénitence ou transcender par la guerre. A la fin du me siècle, quand la fièvre nationaliste fragilise la paix européenne, les imprécations fusent contre les Alpes " dégradées " par une mode " superficielle " et " cosmopolite ". Ce premier procès cristallise déjà les éloges et les anathèmes qui vont rythmer l'ascension irrésistible des loisirs de plein air dans le monde contemporain. Rompant avec les chroniques traditionnelles de l'aventure alpine, La Philosophie du mont Blanc restitue les Alpes parmi les " lieux de mémoire " qui ont façonné la civilisation.

02/2000

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Philosophie

Le chemin Walter Benjamin. Souvenirs 1940-1941

Le chemin Walter Benjamin n'est pas qu'une métaphore. C'est une réalité : un itinéraire de randonnée pyrénéen qui, en Catalogne, mène de Banyuls-sur-mer à Portbou, de France en Espagne. Son point d'arrivée est le petit cimetière suspendu au-dessus de la Méditerranée où Walter Benjamin fut inhumé, après sa mort le 26 septembre 1940. Création de l'artiste israélien Dani Karavan, le mémorial qui lui rend hommage plonge dans la mer, à l'endroit précis d'un incessant tourbillon. Il s'intitule " Passages ", en écho à l'oeuvre de l'intellectuel juif allemand qui s'est donné la mort à Portbou après avoir emprunté ce chemin pour traverser la frontière afin d'échapper à l'Europe national-socialiste. Ce sont les souvenirs de Lisa Fittko qui ont permis la renaissance de ce chemin de liberté. Résistante allemande au nazisme, elle fut en 1940- 1941, avec son mari Hans, l'âme d'un réseau clandestin organisant, depuis Banyuls, l'échappée en Espagne des persécutés par ce sentier que Walter Benjamin fut le premier à emprunter à ses côtés. Salué en Allemagne par le Grand Prix du livre politique lors de sa première parution, en 1985, son récit rappelle que les frontières sont faites pour être traversées et les exilés pour être accueillis. Artisan de cette réédition, Edwy Plenel dit l'actualité de ce Chemin Walter Benjamin comme l'on convoquerait un souvenir à l'instant du péril : " Ce livre n'érige pas un monument, ni ne commémore ou célèbre : c'est un acte d'engagement. Sa temporalité n'est pas celle d'un passé révolu, mais d'un passé plein d'à présent. " Prix spécial Walter Benjamin 2020

09/2020

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Science-fiction

Tresses. Souvenirs du narratocène

Tresses - Souvenirs du narratocène de Leo Henry est un roman fantastique basé sur les travaux du scientifique Hervé Le Guyader (spécialiste de la biologie moléculaire) en particulier, sur l'érosion de la biodiversité montrant que le rythme de l'évolution est aujourd'hui largement dépassé par celui du réchauffement planétaire. Autrement dit, vers l'extinction des espèces - y compris l'humain. C'est à partir de ce constat que Léo Henry a élaboré les thèmes de sa fiction inspirés cette fois par une pensée résistante et spéculative comme lieu de fabrication de possibles à l'ère des catastrophes annoncées. Dans ce livre, trois branches de l'humanité survivent aux bouleversement climatiques : l'une a quitté la Terre, la seconde s'est enfermée dans des environnements contrôlés (les Serres), la dernière, plus mystérieusement encore, a réorganisé tout son rapport au vivant. Cette dernière branche, fragile et isolée, consacre presque toute son énergie à la transmission et la production de récits rapportées par la narratrice - les fameuses tresses -, dont elle témoigne dans des correspondances qui prennent acte de la prochaine démultiplication des formes de vies humaines... Ces correspondances - retrouvées dans les fosses mémorielles de la Terre par une post-humanité après que la Catastrophe provoquée par l'Anthropocene ait rayé l'humanité de la Terre -, datent des alentours de l'an zéro et sont considérées comme l'un des derniers témoignages écrits de l'homo sapiens en tant qu'espèce humaine unique. Le principe de la collection des Contes illustrés pour adultes inclut, à côté de l'écrivain et du scientifique, la participation d'un artiste réalisant un certain nombre d'illustrations qui circuleront dans le cours du récit. Denis Vierge illustre ce conte.

09/2019

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Théâtre

Max Reinhardt. L'avènement du metteur en scène

Considéré comme l’un des grands metteurs en scène du XXe siècle, Max Reinhardt est pourtant relativement méconnu en France. Le présent ouvrage s’emploie à combler cette lacune en retraçant les différentes étapes de son parcours, depuis les débuts en Autriche-Hongrie jusqu’à la direction du Deutsches Theater à Berlin. L’étude en contexte permet de mettre au jour les modalités de cette ascension fulgurante, l’originalité de la démarche et l’adéquation simultanée aux conditions spécifiques de la société de son temps. Dans un paysage marqué par les bouleversements radicaux propres à la modernité, Max Reinhardt trace des voies inédites pour le théâtre, oeuvrant pour son ambition artistique tout en intégrant systématiquement les apports de la technique et les nouveaux modes de gestion, de production et de diffusion empruntés au monde industriel. L’ouverture du cadre de la création à partir de 1909-1910 correspond de la même façon à la volonté d’adapter un programme esthétique exigeant, fondé sur le renouvellement de la tradition et l’intégration des innovations dramatiques et scéniques, au phénomène nouveau de la masse. Pépinière de talents et laboratoire expérimental, le Deutsches Theater devient sous sa direction un haut-lieu de la modernité artistique en même temps qu’un poste avancé dans la construction d’un empire théâtral sans précédent dans l’histoire. Arrêtée provisoirement à 1920 alors que Max Reinhardt se retire pour un temps de Berlin et se concentre sur le développement du festival de Salzbourg, l’analyse montre les multiples résistances et freins à ses propositions, tant en provenance du monde artistique et des représentants d’un théâtre du texte, que de la société de son temps, marquée par l’antisémitisme et la montée du nationalisme.

03/2017

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Psychologie, psychanalyse

SEMINAIRE DE PSYCHANALYSE D'ENFANTS. Tome 2

Le second volume de ce Séminaire extraordinairement vivant rassemble les éléments d'une éthique de la psychanalyse d'enfants. Françoise Dolto n'a cessé, durant son enseignement, de recentrer toutes les questions qu'on voit psychothérapeutes et analystes lui poser, vers cette exigence: respecter l'enfant comme sujet. Cette exigence oriente toute la clinique: repérer la place du sujet dans son dire, qu'il parle juste ou "pas vrai", écouter où "ça parle" de lui dans son symptôme, dans le discours de ses parents, voire dans la cacophonie généalogique. Ne jamais céder aux refoulements, aux résistances de ceux qui traitent l'enfant comme objet partiel ou objet transitionnel, quand ce n'est pas tout simplement comme déchet. Chacun sait que, par son expérience, Françoise Dolto a fait reculer les limites de la clinique en psychanalyse d'enfants. On verra avec quelle sûreté ou quelle audace analytique elle "accroche" le désir d'un enfant dans sa demande ou son symptôme; ne serait-ce qu'en lisant, dans le regard d'une petite psychotique, l'émotion sexuelle qui prive celle-ci de ses jambes; ou en reconnaissant, dans la phobie du pointu qui terrorise un jeune schizophrène, le souvenir de la menace de mort qui pesa sur lui, dans le ventre de sa mère. En psychanalyse, il n'y a que des cas, dit souvent Françoise Dolto, et elle en présente ici de mémorables. En faire la somme ne saurait donner un tout. Mais c'est par les voies qui donnent accès à tel d'entre eux que chacun peut découvrir, dans le saisissement, ce qu'est l'ouverture à l'inconscient. C'est en cela que, de toute évidence, l'expérience de Françoise Dolto est un enseignement.

11/1985

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Philosophie

Le courage des gouvernés. Michel Foucault, Hannah Arendt

En ces temps marqués par la grande désillusion des citoyens face au politique, alors même que l'action collective est plus que jamais nécessaire, n'est-il pas urgent de réactualiser la notion de courage ? Mais comment penser ce courage loin de l'image d'une posture héroïque, apanage exclusif des puissants et des natures exceptionnelles, représentation à laquelle nous l'avons trop souvent cantonné ? En ces temps marqués par la grande désillusion des citoyens face au politique, alors même que l'action collective est plus que jamais nécessaire, n'est-il pas urgent de réactualiser la notion de courage ? Mais comment penser ce courage loin de l'image d'une posture héroïque, apanage exclusif des puissants et des natures exceptionnelles, représentation à laquelle nous l'avons trop souvent cantonné ? Ce courage des citoyens, cette vertu des gouvernés, Thomas Skorucak la met en scène dans des procès emblématiques où s'affrontent l'autorité et la vérité. Procès de Socrate et Galilée où le vrai s'est progressivement imposé comme source unique de l'autorité. Procès des criminels nazis où est patente la difficulté à s'affirmer face au pouvoir de sujétion de la vérité et à la démultiplication des régimes d'obéissance. Comment dès lors élaborer une forme de courage qui serait une élaboration quotidienne et patiente de soi par soi, résistante à l'emprise du pouvoir sur notre conduite ? La question n'a rien de rhétorique. Michel Foucault et Hannah Arendt ouvrent la voie, revenant tous deux à l'Antiquité et à la figure tutélaire de Socrate. Ils permettent de penser un courage sans référence à aucune transcendance, comme fidélité à soi-même, ou comme stylistique de l'existence. Une tentative de désassujettissement, dont l'actualité n'est pas à démontrer.

03/2019

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Littérature française

Scandale de la vérité. Essais, pamphlets, articles et témoignages

On ne présente pas Bemanos, on l'a lu, on le lit. Soixante-dix ans après sa mort, il apparaît plus que jamais dans sa totale singularité. Bernanos n'est pas seulement un écrivain impressionnant, il est aussi un mélange étonnant d'individualité irréductible et d'engagement à la fois constant et inclassable : aucun parti politique, aucune idéologie, aucune droite ni aucune gauche n'ont pu récupérer à leur profit les essais et pamphlets de cet admirateur d'un autre "irrécupérable" : Léon Bloy. Catholique flamboyant, Bernanos n'hésite pas, bien que royaliste de coeur, à soutenir les républicains pendant la guerre d'Espagne, ni, bien que nationaliste, à s'exiler au Brésil lorsque certains "nationaux" prennent le pouvoir en profitant de la victoire allemande de 1940. Il voit alors en Charles de Gaulle un "prédestiné" et se rallie à la cause résistante qu'il incarne. Ce volume rassemble ses essais majeurs et un grand nombre de ses articles politiques, historiques ou littéraires, témoignages directs de l'histoire universelle vécue par l'écrivain. A côté de textes devenus des classiques, comme Les Grands Cimetières sous la lune ou Le Chemin de la Croix-des-Ames, on trouvera ici des oeuvres fondamentales, comme Nous autres Français ou La France contre les robots, ainsi que des chefs-d'oeuvre rares mais indispensables à la compréhension de l'itinéraire de Bernanos : son Saint Dominique ou son magnifique essai sur Jeanne d'Arc, Jeanne relapse et sainte. Lire ou relire Bernanos n'a jamais cessé d'être nécessaire et l'est peut-être plus encore aujourd'hui où ses maîtres mots et principes directeurs, "révolte de l'esprit" et "scandale de la vérité", sont les meilleures répliques au poids des conformismes et à l'inertie des consciences.

01/2019

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Géopolitique

La Chine, hégémon asiatique ?

La Chine affirme sa puissance économique, militaire, diplomatique et culturelle. Mais est-elle en train de devenir un hégémon asiatique ? Les capacités grandissantes de Pékin s'accompagnent d'un effort de s'engager sur les questions régionales et internationales avec plus de détermination et dans une multitude de domaines. On pense ainsi à la montée en puissance des forces armées et le problème que cela pose pour les voisins de la Chine ; mais aussi aux investissements massifs contenus dans le cadre de la Belt & Road Initiative (BRI) qui incarne la volonté de Pékin d'être l'acteur incontournable de la mondialisation des échanges ; et sur le plan culturel, la Chine cherche à recréer un espace asiatique dont elle se définit comme le centre. Le rapport de force, très déséquilibré, avec les autres pays asiatiques fait légitimement craindre la formation d'un hégémon asiatique. Pour autant, cette notion occidentale est-elle adaptée pour comprendre le lien que Pékin cherche à tisser avec ses voisins, dans ce qui est présenté selon les cas comme un nouvel asiatisme ou comme la remise à jour du Tianxia, concept ancien qui légitimise le rôle central de la Chine ? L'objectif de ce livre est précisément de montrer les limites de cette approche dans le cas chinois, d'abord en raison des intentions de Pékin, mais aussi en prenant en compte les perceptions et réactions à la présence chinoise, qui se traduisent par des positionnements pragmatiques et de nombreuses résistances dans les pays d'Asie : l'Asie du Nord-est, l'Asie du Sud-est et l'Asie centrale, qui sont ici traités de manière équilibrée. Cet ouvrage propose donc un angle nouveau sur la question de l'hégémon chinois, en privilégiant les perceptions locales.

03/2023

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Histoire urbaine

Paris quand même. Edition

Qu'est devenue, que devient l'ex "capitale du XIXème siècle" que Walter Benjamin sut reconnaître dans Paris ? N'est-elle plus qu'une ville-musée, doublée d'une ville de pouvoir d'où le peuple est exclu et où les traces de ce qu'elle fut disparaissent ou sont marchandées ? Il y a de ça, hélas, et malgré de nombreuses résistances très inégalement réparties entre les quartiers, la cote d'alerte est souvent dépassée : dans des zones entières la ville ne se reconnaît plus. A l'âge des destructions systématiques a succédé une autre forme d'intervention, plus subtile mais tout aussi efficace, qui consiste à modifier la texture et les contenus de pans entiers de l'être urbain. Au centre presque exact de Paris se trouvait un magasin, La Samaritaine, dont le slogan était qu'on pouvait tout y trouver. Or aujourd'hui ce magasin n'a pas été détruit mais il est transformé en un énorme cartel de marques de luxe doublé d'un hôtel où les chambres les moins chères sont à 1150 euros la nuit. Ce n'est là que l'exemple le plus criant d'une liquidation scandaleuse au terme de laquelle ne resteraient plus de Paris que des souvenirs littéraires. Or la force de cette ville a toujours été de savoir conserver en son sein, fut-ce de façon secrète, non seulement les traces de ce qu'elle a traversé, mais aussi les signes de ce qu'elle a suscité comme espérance. Conçu, à l'instar de ceux d'Eric Hazan, comme une promenade, le livre de Jean-Christophe Bailly se propose de donner un état des lieux, en mêlant à la protestation contre les opérations immobilières du capitalisme le plus éhonté l'évocation de glissades heureusement encore possibles, mais menacées.

09/2022

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Algérie

Autogestion en Algérie. Une autre révolution? (1963-1965)

On l'ignore souvent, mais dès la fin de la guerre d'indépendance, un million d'hectares et 500 entreprises sont délaissés par leurs propriétaires coloniaux. Spontanément, paysans et travailleurs occupent ces biens sans maîtres. Reconnaissant officiellement cette situation, le gouvernement Ben Bella promulgue, le 23 ? mars 1963, un décret ? : la gestion des biens déclarés vacants - ainsi que celle des biens "? anormalement exploités ? " - sera assurée par les travailleurs. Le 30 ? mars, un nouveau décret fait explicitement référence à "l'organisation et la gestion des entreprises en autogestion" . Autogestion ? : le mot est lancé, officialisé, avec de nouvelles structures ? : assemblée générale des travailleurs, conseil des travailleurs, comité de gestion, directeur, conseil communal d'animation de l'autogestion. Le Bureau national des biens vacants devient Bureau national d'animation du secteur socialiste sous la responsabilité de Mohammed Harbi, qui mobilise militants et chercheurs, algériens et français. Les résistances sont fortes : l'armée accapare une bonne partie du secteur agricole mis hors autogestion ? ; dans beaucoup d'entreprises et de terres le pouvoir des travailleurs est confisqué par une nouvelle bourgeoisie qui entend accaparer la révolution à son profit. Après le coup d'Etat de Houari Boumedienne en 1965, seule demeurera le vocabulaire socialiste sans réalité pratique. Dans ce recueil qu'il introduit, présente et annote, Mohammed Harbi a sélectionné une série de ses propres écrits, de textes et de documents, pour beaucoup inédits, et des enquêtes de terrain qu'il a dirigées dans les fermes et usines autogérées. Alors que l'on commémore, en mars ? 2022, les 60 ans des accords d'Evian et de l'indépendance de l'Algérie, alors que le Hirak réclame une nouvelle révolution, ce livre vient rappeler l'histoire de l'autogestion algérienne, mise sous le boisseau par les autorités.

04/2022

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XXe siècle

Taizé, une parabole d'unité. Histoire de la communauté des origines au concile de jeunes

Chapitre important de l'histoire du XXe siècle religieux européen, l'itinéraire de la communauté de Taizé a croisé les différents événements qui ont marqué la recherche de l'unité des chrétiens divisés et l'histoire de nombreuses églises du continent entre la Seconde Guerre mondiale et la chute du rideau de fer. Première communauté cénobitique masculine née sur terrain réformé, vite devenue point de rencontre d'une sorte d'église oecuménique en gestation, Taizé a interpellé les chrétiens et les églises en des lieux et en des temps différents. Observatoire original des événements caractéristiques de la soif d'unité qui a fait irruption parmi les chrétiens au coeur du XXe siècle, Taizé attendait encore un nécessaire effort d'historicisation. Ce volume essaie de répondre à cette exigence grâce à l'étude d'une très riche documentation inédite, conservée à Taizé et en beaucoup d'autres archives européennes. Ce travail est le fruit d'une recherche de nombreuses années, consacrée aux premières décennies de l'histoire de la communauté fondée par Roger Schutz : depuis les premiers projets communautaires partagés avec quelques amis au lendemain du déclenchement de la guerre, jusqu'à l'annonce, au printemps de 1970, d'un "état conciliaire" tout à fait inédit pour sortir de l'impasse où se trouvait l'oecuménisme après les promesses du début des années 60. Les origines, l'évolution, l'accueil et les résistances rencontrées par cette création communautaire originale constituent donc l'objet de ce volume. Cette ouvrage entend donc suivre, reconstruire et documenter l'"itinérante" de Taizé entre les différentes réalités ecclésiales ainsi que le dynamisme déployé par cette communauté au long des différentes lignes de fracture de l'histoire du XXe siècle.

04/2021

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Essais médicaux

Microbes sans frontières

Ce livre est une somme concernant les microbes - virus et bactéries - et les moyens de les combattre qui ont été développés au cours de l'histoire de la médecine moderne, principalement à partir du début du xixe siècle. Le contexte politique, sanitaire et social de la naissance de la santé publique appuyée sur la rationalité scientifique a permis une amélioration spectaculaire de la santé des individus et des populations et une augmentation rapide de l'espérance de vie. Mais les maladies infectieuses n'ont pas disparu : la pandémie de Covid l'a douloureusement rappelé et a mis à l'épreuve les systèmes de santé publique et de recherche biomédicale, en France et dans le monde. En 50 chapitres vifs et précis, Philippe Sansonetti aborde la question des antibiotiques et des vaccins, puis, tirant les leçons des deux siècles passés et des pandémies récentes, se consacre à des anticipations concernant l'avenir. Pour comprendre la réalité des résistances aux antibiotiques et ses mécanismes, pour connaître le fonctionnement des vaccins et les nouvelles possibilités ouvertes par l'ARN messager, pour juger objectivement des résultats de la vaccination et de ce qu'il en est des risques et des raisons de la défiance, ce livre fait le point des savoirs et des faits les plus actuels. C'est aussi un état des lieux sans concessions du système de santé français, ses forces et ses faiblesses - pourquoi n'y a-t-il pas eu de vaccin français contre le Covid ? -, et un travail de référence, précieux par sa couverture très complète des problèmes auxquels nous avons été confrontés et des réponses que nous leur avons apportées. Précieux également parce qu'il nous donne les moyens d'anticiper les défis de l'avenir et de nous y préparer.

02/2024

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BD jeunesse

Irena Tome 1 : Le ghetto

L'histoire vraie d'une héroïne oubliée 1940, l'armée nazie a envahi la Pologne. A Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier entouré de murs. Quiconque tente de s'en échapper est abattu sans sommation ; les seuls qui peuvent y entrer sont les membres du département d'aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours apporter vivres et soutien à ceux qui sont enfermés dans cet enfer et qui souffrent de maladies et de malnutrition. Ici, tout le monde la connait, les enfants l'adorent. Car Irena est un modèle de courage : elle n'hésite pas à tenir tête aux gardiens, à faire toujours plus que ce qu'autorise l'occupant nazi. Le jour où, sur son lit de mort, une jeune mère lui confie la vie de son fils, Irena se met en tête de sortir clandestinement les orphelins du ghetto. Pour que l'innocence soit épargnée de la barbarie, elle doit être prête à risquer sa vie. Décédée en 2008, déclarée Juste parmi les nations en 1965, Irena Sendlerowa, résistante et militante polonaise, fut l'une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre Mondiale, sauvant près de 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Et pourtant elle est oubliée des livres d'Histoire... C'est en lisant par hasard un article sur elle que Jean-David Morvan a eu le déclic : sa vie devait être racontée. Avec Séverine Tréfouël et David Evrard, il retrace sur cinq albums le combat humaniste de cette " mère des enfants de l'Holocauste". Porté par un dessin d'une grande sensibilité, Irena réussit le tour de force de parler sans lourdeur d'un sujet fort, poignant et profondément actuel... Toucher, émouvoir, parler d'hier pour raconter aujourd'hui...

01/2017

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Ouvrages généraux

Histoire de la Haute-Volta de 1897 à 1947. Création, dislocation et reconstitution

Cet ouvrage explore cinquante années de ce que l'on pourrait qualifier de "Première Haute-Volta" . Cinquante ans d'une histoire complexe, celle d'un jeune Etat né de la colonisation française en Afrique, qui s'achève alors - avec la région Niger- Volta, créée en 1897, et la signature de la convention franco-anglaise, qui fixe sur la Volta Noire la frontière du futur Burkina Faso. Or, la Haute-Volta recouvre des espaces territoriaux aux identités ethniques affirmées : la région du Gourma, occupée par une mission venant du Dahomey en 1897, la région de l'Ouest (1897), les pays Mossi (1896), Gourounsi (1896) et du Yatenga (1895), occupés à partir du Soudan. C'est cette histoire complexe qui est ici finement explorée : le récit des conquêtes, de l'organisation et de la réorganisation administrative souvent itérative de l'empire colonial français d'Afrique de l'Ouest, dans lequel la Haute-Volta occupait une position centrale. Mais aussi la politique coloniale et son évolution, de l'assimilation avec son corollaire, l'administration directe, au système d'association appliqué au lendemain de la Première Guerre mondiale. Puis les résistances, sous ses différentes formes, dont les plus violentes, entre 1913 et 1916, guerres coloniales souvent qualifiées de révoltes, qui constituèrent sans doute l'acte de naissance de la colonie de Haute-Volta. Enfin le processus de l'exploitation économique, au travers du plan Sarraut de mise en valeur coloniale reposant sur le régime de l'indigénat, jusqu'au démembrement du pays, réservoir de main-d'oeuvre convoitée par les colonies voisines. Un regard est porté sur les questions littéraires, ethnographiques et artistiques de la colonisation française de la Haute-Volta, et sur la coalition des forces en vue de sa reconstitution en 1947.

03/2024

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Histoire de France

Les ennemis complémentaire. Guerre d'Algérie

1954-1962 : la guerre d'Algérie blesse en profondeur deux populations, la française et l'algérienne. Germaine Tillion, ethnologue spécialiste de l'Algérie mais aussi ancienne résistante, ne peut rester indifférente à tant de souffrances et à un tel gâchis. Mais, à la différence de ce qui s'était produit en 1940, ses sympathies vont maintenant aux deux côtés, or elle ne veut renoncer ni à son amour de la patrie ni à son amour de la justice. Ce ne sont pas le bien et le mal qui s'affrontent, mais deux ennemis complémentaires : le terrorisme des uns justifie la torture des autres, la torture et les exécutions capitales rendent licites les attentats. Que faire ? Tenter d'arrêter cet engrenage infernal en s'efforçant de comprendre l'origine du mal, en intervenant de toutes ses (faibles) forces pour sauver des vies humaines. Publié pour la première fois en 1960, alors que la guerre n'est pas encore terminée, cet ouvrage est considérablement enrichi dans sa nouvelle édition : il a plus que doublé de volume. A la suite d'une histoire succincte de la guerre, où se rejoignent l'enquête érudite et le témoignage personnel haletant, vient un ensemble bouleversant de documents de l'époque : récit des rencontres avec le responsable des attentats d'Alger, dénonciations virulentes de la torture, plaidoyers contre la peine de mort, réponse cinglante à une attaque de Simone de Beauvoir, correspondance abondante avec le général de Gaulle, interventions pour faire libérer de prison aussi bien les anciens " porteurs de valise " du FLN que les anciens factieux de l'OAS - car Germaine Tillion sait rester " impitoyable pour le crime, pitoyable pour le criminel ". Un livre d'une actualité brûlante à notre époque où d'autres terrorismes se trouvent engagés dans un mortel face à face.

04/2005

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Littérature étrangère

Histoire des rois de Norvège. Tome 1, Des origines mythiques de la dynastie à la bataille de Svold

Œuvre la plus puissante que nous ait léguée le Moyen Age scandinave, l'Histoire des rois de Norvège fut rédigée vers 1230 par l'auteur de l'Edda, le poète et historien islandais Snorri Sturluson. Elle retrace la vie des fondateurs du royaume de Norvège depuis les origines mythiques de leur dynastie jusqu'à la bataille de Ré en 1177. L'auteur s'est arrêté principalement sur l'époque tumultueuse des IXe-XIe siècles qui vit les Norvégiens tout à la fois se livrer à des raids contre l'Europe occidentale, avant de s'implanter durablement dans plusieurs régions de la Grande-Bretagne et de l'Empire franc ; coloniser îles et archipels de l'Atlantique nord ; se doter progressivement d'un Etat unitaire, après les victoires remportées par Harald à la Belle Chevelure vers la fin du IXe siècle ; puis se rallier, non sans de farouches résistances, à la religion chrétienne que leur imposèrent par le fer et par le feu deux rois évangélisateurs, Olaf Fils Tryggvi, à l'extrême fin du Xe siècle, et Olaf le Gros, qui trouva la mort à la bataille de Stiklestad en 1030 et passa à la passa à la postérité sous le nom de saint Olaf. Reposant sur une vaste connaissance des sources orales et écrites qui conservaient le souvenir des actes d'éclat accomplis par les souverains de Norvège, ce sommet de l'historiographie norroise qu'est l'ouvrage de Snorri Sturluson se distingue également par la méthode critique et par l'exceptionnel talent littéraire de l'auteur. Le présent volume constitue la première partie de l'Histoire des rois de Norvège, œuvre qui n'avait jamais été publiée dans son intégralité en langue française. La traduction est accompagnée de nombreuses notes explicatives, de cartes géographiques, de tableaux généalogiques et de plusieurs documents iconographiques.

04/2000