Recherche

Jarvin, Ottami

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Le temps retrouve. Tome 2

Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n'avait l'air que d'un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l'averse, une de ces demeures où chaque salon a l'air d'un cabinet de verdure, et où sur la tenture des chambres, les roses du jardin dans l'une, les oiseaux des arbres dans l'autre, vous ont rejoints et vous tiennent compagnie R isolés du moins R car c'étaient de vieilles tentures où chaque rose était assez séparée pour qu'on eût pu, si elle avait été vivante, la cueillir, chaque oiseau le mettre en cage et l'apprivoiser, sans rien de ces grandes décorations des chambres d'aujourd'hui où, sur un fond d'argent, tous les pommiers de Normandie sont venus se profiler en style japonais, pour halluciner les heures que vous passez au lit, toute la journée je la passais dans ma chambre qui donnait sur les belles verdures du parc et les lilas de l'entrée, sur les feuilles vertes des grands arbres au bord de l'eau, étincelants de soleil, et sur la forêt de Méséglise. Je ne regardais, en somme, tout cela avec plaisir que parce que je me disais : c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre, jusqu'au moment où dans le vaste tableau verdoyant je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, simplement parce qu'il était plus loin, le clocher de l'église de Combray, non pas une figuration de ce clocher, ce clocher lui-même qui, mettant ainsi sous mes yeux la distance des lieues et des années, était venu, au milieu de la lumineuse verdure et d'un tout autre ton, si sombre qu'il paraissait presque seulement dessiné, s'inscrire dans le carreau de ma fenêtre. Et si je sortais un moment de ma chambre, au bout du couloir j'apercevais, parce qu'il était orienté autrement, comme une bande d'écarlate, la tenture d'un petit salon qui n'était qu'une simple mousseline mais rouge, et prête à s'incendier si un rayon de soleil y donnait.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Le temps retrouve. Tome 1

Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n'avait l'air que d'un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l'averse, une de ces demeures où chaque salon a l'air d'un cabinet de verdure, et où sur la tenture des chambres, les roses du jardin dans l'une, les oiseaux des arbres dans l'autre, vous ont rejoints et vous tiennent compagnie R isolés du moins R car c'étaient de vieilles tentures où chaque rose était assez séparée pour qu'on eût pu, si elle avait été vivante, la cueillir, chaque oiseau le mettre en cage et l'apprivoiser, sans rien de ces grandes décorations des chambres d'aujourd'hui où, sur un fond d'argent, tous les pommiers de Normandie sont venus se profiler en style japonais, pour halluciner les heures que vous passez au lit, toute la journée je la passais dans ma chambre qui donnait sur les belles verdures du parc et les lilas de l'entrée, sur les feuilles vertes des grands arbres au bord de l'eau, étincelants de soleil, et sur la forêt de Méséglise. Je ne regardais, en somme, tout cela avec plaisir que parce que je me disais : c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre, jusqu'au moment où dans le vaste tableau verdoyant je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, simplement parce qu'il était plus loin, le clocher de l'église de Combray, non pas une figuration de ce clocher, ce clocher lui-même qui, mettant ainsi sous mes yeux la distance des lieues et des années, était venu, au milieu de la lumineuse verdure et d'un tout autre ton, si sombre qu'il paraissait presque seulement dessiné, s'inscrire dans le carreau de ma fenêtre. Et si je sortais un moment de ma chambre, au bout du couloir j'apercevais, parce qu'il était orienté autrement, comme une bande d'écarlate, la tenture d'un petit salon qui n'était qu'une simple mousseline mais rouge, et prête à s'incendier si un rayon de soleil y donnait.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Mamies Blues

Allison Michel alias Allilalu a débuté sa collection de vieilles dames juste après la mort de sa grand-mère. Elle s'est mise à les observer dans la rue, guettait en elles, dans leur forme voûtée et leur démarche incertaine, la silhouette de celle qu'elle avait perdue. Fantôme chéri, évaporé du tangible, elle fantasmait son retour dans chaque femme ronde, lente et chenue. Parfois, le miracle opérait un bref instant. Pendant quelques secondes, son esprit était trompé. Puis l'illusion s'évaporait et révélait la douloureuse méprise. A partir des photographies qu'elle a rassemblées, elle a sélectionné une vingtaine de spécimens pour sa collection et en a fait des aquarelles, à la manière d'une botaniste amoureuse de plantes exotiques et rares. Elle souhaitait que les autres voient ce qu'elle avait vu, amener de nouveaux visiteurs dans ce jardin d'automne, délicat et fragile. Ces dessins ont rencontré une curieuse résonance chez ceux qui les découvraient. Ils semblaient réveiller des souvenirs enfouis, suscitaient des confidences. Des proches se mirent à lui raconter des histoires de famille. Ils lui parlaient de leur grand-mère, de la façon dont elle les avait construits, impressionnés, inspirés ; la manière dont elles avaient aussi pu transgresser l'image de respectabilité qu'on associe si souvent aux vieilles dames. Les ombres de la rue prenaient vie, une histoire s'attachait à leurs pas menus et prudents, elles s'incarnaient soudain dans des existences tangibles. Sa collection s'est élargie : les êtres de papier ont été rejoints par des êtres de parole. Elle a découvert des femmes qui, toutes à leur façon, résistaient au moule de la vieillesse dans lequel on cherchait à les enfermer, uniformément. Les aquarelles et les histoires sont deux facettes d'un même sujet. Ils peuvent exister indépendamment les uns des autres mais, associés, ils s'entremêlent, se croisent et se répondent en une étrange harmonie. Peut-être retrouverez-vous un peu de votre grand-mère dans le détail d'une silhouette dessinée, dans une attitude ou un fragment des récits recueillis. Peut-être, ce livre suscitera-t-il des vocations d'apprentis botanistes qui donneront à ces vieilles dames l'attention que trop longtemps nous leur avons refusée.

03/2023

ActuaLitté

Décoration

La vie à l'air libre

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

ActuaLitté

Agriculture

Microfermes. Le maraîchage bio à échelle humaine

Pour bien vivre de sa production de légumes, un hectare suffit. La méthode de maraîchage bio-intensif sur petite surface, développée par Jean-Martin Fortier, permet de produire des légumes bios en quantité et en qualité, tout en respectant la biodiversité et le confort de vie de celles et ceux qui travaillent. Mais pour y parvenir, il ne s'agit pas seulement de faire pousser des légumes, il faut également savoir planifier, organiser ses cultures et être un bon gestionnaire au quotidien. Jean-Martin et huit maraîchers et maraîchères professionnels, qui appliquent sa méthode, donnent ici toutes les clés pour créer, gérer et rentabiliser sa microferme. On découvre leur parcours depuis l'acquisition d'un terrain jusqu'à la mise en vente des légumes récoltés, en détaillant le modèle économique, les investissements nécessaires, la planification culturale et la gestion d'équipe. Astuces et conseils sont également dévoilés, pour cultiver bio comme les pros ! Jean-Martin Fortier a mis au point une méthode de production bio-intensive pour petites surfaces. Son efficacité lui a valu un très grand succès, non seulement au Canada où il vit, mais également aux Etats-Unis et en Europe. Il a fondé l'Institut jardinier-maraîcher où il forme les futurs exploitants, dans l'idée de favoriser la transition agricole mondiale. Il est également l'auteur chez Delachaux et Niestlé de la collection Les guides du jardinier-maraîcher. Aurélie Sécheret est journaliste spécialisée dans la transition écologique et agricultrice urbaine engagée dans la lutte contre la précarité alimentaire. Elle développe des projets d'agriculture de proximité, au sein de l'association Veni Verdi, en créant avec les habitants des jardins partagés et maraîchers, des poulaillers, des haies comestibles et des vergers au coeur de quartiers populaires. Pierre Nessmann, issu d'une famille de maraîchers strasbourgeois, est diplômé de l'Ecole d'Horticulture de Genève (Suisse). Depuis plus de 40 ans, il partage son temps entre son métier de jardinier-paysagiste et ses activités de journaliste. Il est l'auteur chez Delachaux et Niestlé de Mon jardin s'adapte au changement climatique et du Potager de père en fils.

04/2023

ActuaLitté

Monographies

Maurice Denis, les chemins de la nature

Maurice Denis (1870-1943) est un artiste aux talents multiples, peintre et décorateur, théoricien, fondateur du groupe des Nabis et rénovateur de l'art sacré. Il a toujours vécu à Saint-Germain-en-Laye, dans l'ouest parisien, et aimé la Bretagne où il acquit une maison de vacances à Perros-Guirec, en Côtes d'Armor. Le thème de la Nature permet d'embrasser l'essentiel des sujets qui ont fait sa notoriété, des figures au jardin aux récits mythologiques, en passant par les forêts et paysages d'Italie et d'ailleurs. Le peintre n'a eu de cesse de recueillir des émotions de nature, qui participent de son bonheur de vivre. Les arbres constituent un motif récurrent dans sa peinture, qui suscite le dialogue permanent entre art et nature, matériel et spirituel. Ardent défenseur de l'environnement sur ses territoires d'élection, il nous invite à goûter les "chemins de la Nature" , titre de ce bel ouvrage truffé d'inédits, à paraître à l'occasion de l'exposition présentée au Domaine départemental de La Roche Jagu et au musée départemental Maurice Denis. Sommaire Les saisons dans l'oeuvre de Maurice Denis . La nature familière, les jardins et la forêt de Maurice Denis . Une nature habitée, les figures dans la nature . La nature pittoresque, Maurice Denis et le paysage . Sous les arbres . La nature captée, Maurice Denis sur le motif . Nature vivante, natures mortes Catalogue de l'exposition qui aura lieu au domaine de la Roche-Jagu (22) du 6 mai au 1er octobre 2023 et au Musée départemental Maurice Denis de St-Germain-en-Laye à l'automne 2023 Les auteurs Sylvie Patry, conservatrice générale du patrimoine, directrice de la conservation et des collections au musée d'Orsay et Isabelle Gaëtan, chargée d'études documentaires au musée d'Orsay Claire Denis, responsable du Catalogue raisonné Maurice Denis Fabienne Stahl, attachée de conservation du patrimoine, musée départemental Maurice Denis à St-Germain-en-Laye et Catalogue raisonné Maurice Denis Pierre Pinchon, maître de conférences en histoire de l'art contemporain, Aix-Marseille Université Pierre Wat, professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, historien de l'art et critique d'art Thierry Grillet, auteur, commissaire d'exposition

04/2023

ActuaLitté

Science-fiction

La Machine à explorer le temps. Un roman fantastique et de science-fiction d'Herbert George Wells

La Machine à explorer le temps (titre original : The Time Machine : An Invention) est un roman court de science-fiction, publié en 1895 par H. G. Wells (Royaume-Uni). Il est considéré comme un classique du genre sur le voyage dans le temps. L'histoire Londres, à l'extrême fin du xixe siècle. Dans la maison d'un savant, un groupe d'amis écoute celui qui prétend être le premier voyageur du temps narrer ses aventures. Le voyageur du temps commence son récit en décrivant le monde de l'an 802 701. La Terre est habitée par les Eloïs, descendants des hommes. Androgynes, simplets et doux, ils passent leur temps à jouer tels des enfants et à manger des fruits dans le grand jardin qu'est devenue la Terre. A la surface de celle-ci, ne subsiste plus aucune mauvaise herbe, ni aucune autre espèce animale. Le monde semble être devenu un paradis. Toutefois l'explorateur du temps ne tarde pas à se rendre compte que cette apparente harmonie cache un terrible secret. Des puits menant à des systèmes d'habitations souterraines sont répartis un peu partout, et un bruit de machine s'en échappe. C'est sous terre que vit une autre espèce, descendante aussi des hommes, les Morlocks (en), sortes de singes blancs aux yeux rouges ne supportant plus la lumière à force de vivre dans l'obscurité. La nuit, ils vont et viennent à la surface en remontant par les puits, pour enlever des Eloïs dont ils se nourrissent, devenus ainsi leur bétail à leur insu. En explorant l'un des "puits" qui conduisent aux habitations souterraines des Morlocks, il découvre la machinerie et l'industrie qui rend possible le paradis dans lequel vivent les Eloïs à la surface. Il en déduit alors que l'espèce humaine a évolué en deux espèces différentes : les classes fortunées sont devenues les Eloïs oisifs, et les classes laborieuses piétinées sont devenues les Morlocks, brutaux et craignant la lumière. L'explorateur descend sous terre affronter les Morlocks dans le but de retrouver sa machine disparue. Entre-temps, il se lie avec une Eloïe, Weena.

02/2023

ActuaLitté

Histoire de l'architecture

Expositions universelles. Le procès perdu de l’architecture moderne

En 1894, L'architecte belge Paul Hankar - un des trois pères de l'Art Nouveau, avec Victor Horta et Henry van de Velde - conçoit un projet de "Quartier moderne" pour l'Exposition universelle de 1897 à Bruxelles. Il le présentera également pour l'Exposition de 1900 à Paris. Dans une architecture de fer et de verre d'expression Art nouveau, Hankar et son complice, le décorateur Adolphe Crespin, imaginent une petite ville articulée autour d'une place publique bordée de magasins, d'hôtels et de restaurants, d'une salle d'exposition, d'une salle de théâtre ainsi que d'une salle de sports. Juste à côté, ils disposent des quartiers d'habitation constitués de petites maisons ouvrières avec jardin mais également de grandes villas, sans oublier, à la périphérie, une piscine, un gymnase et un vélodrome. On accède au quartier par une ligne de tram et un canal, alors qu'une centrale électrique assure son autonomie énergétique. En somme, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui un morceau de ville mixte et compacte. Le projet ne verra jamais le jour, ni à Bruxelles ni à Paris, mais donnera lieu à une intense polémique avec un projet "concurrent" de "Quartier XXe siècle" , une polémique qui débouchera sur un procès que Hankar et Crespin perdront. L'analyse détaillée des documents d'archives et de la presse de l'époque éclaire les enjeux des débats sur l'architecture dite moderne en ce XIXe siècle finissant, où les styles néo-historiques font florès. Ce siècle au sujet duquel Viollet-le-Duc demandait s'il était "condamné à finir sans avoir possédé une architecture à lui" . Ensuite, dans une seconde partie, l'auteur s'interroge sur les Expositions universelles d'une manière plus générale et sur la criante absence de l'architecture moderne en leur sein, ceci pouvant expliquer l'échec du projet d'Hankar et Crespin. Temples de l'accumulation des marchandises, lieux du spectacle de l'innovation mais aussi de la tradition, les Expositions universelles, ont concentré bon nombre des contradictions du XIXe siècle. Etaient-elles compatibles avec l'architecture moderne ? Et inversement ?

06/2022

ActuaLitté

Décoration

Les métamorphoses

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

ActuaLitté

Littérature française

Il faut beaucoup aimer les gens

A quoi tient la vie ? A nos liens invisibles. Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir. Nos existences se percutent en silence. Eddy, onze ans, découvre une SDF morte dans la rue. Piqué par la curiosité, il fourre dans sa poche un Photomaton qui traînait près d'elle, où deux personnes sourient. Vingt ans plus tard, alors qu'il vide l'appartement de son enfance, Eddy retombe sur ces photos volées. Pour rendre à son inconnue l'histoire qu'il lui a confisquée, il se lance dans une enquête, à la recherche de ceux qui l'ont aimée. Un roman profondément humain et lumineux. A propos de l'autrice Solène Bakowski vit à Paris. Elle a publié sept romans, dont Rue du Rendez-Vous (Plon, 2021, HarperCollins poche, 2022). Portés par une magie douce, ses livres sont une invitation sensible au rapprochement entre les êtres. "Une histoire pleine d'humanité, épicée par des personnages authentiques et touchants". Paris Match " Il faut beaucoup aimer les gens déroule des vies de débrouille, des vies dans l'ombre. L'écriture de Solène Bakowski leur insuffle une splendeur étonnante et les rend à la lumière. C'est clairement le livre le plus réussi de Solène, le plus abouti, le plus romanesque aussi. Il y a une implication supplémentaire, une vulnérabilité, quelque chose de très fort. " Michaël Mathieu, Librairie de Paris " Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. " Caroline Drapier, Librairie des Fables (Château-Thierry) " Un style fluide, très agréable à lire où l'écriture fait passer énormément d'émotions, des personnages attachants et touchants que l'on a vraiment l'impression de connaître comme des amis, et que nous sommes tristes de quitter. Profondément humain et altruiste, cela fait du bien dans notre monde actuel. " Laurence Canova, Librairie Canova " Une écriture poétique, juste, musicale, dramatiques, indélébiles, sont une nouvelle fois au Rendez-vous dans ce nouveau roman de Solène Bakowski. Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. C'est mon gros coup de coeur de l'été. " Caroline, Librairie Le jardin des fables " Quelle histoire, quelle inventivité. C'est plein de mystère, de magie, de bulles de bonheur. " Sandrine Dantard, Fnac Grenoble

05/2023

ActuaLitté

Poésie

Figures qui bougent un peu et autres poèmes

"Sacré est un poète du paysage, de l'espace naturel cultivé par l'homme, campagne poitevine ou américaine, mais tout autant jardin ou même espace urbain parisien. Cette saisie globale de l'espace se double d'une attention particulière au détail : l'oeil s'arrête sur le vert d'un pré ou "des coins de nature où l'autrefois se défait" ; ce peut être aussi un objet particulier, une "pomme troche" par exemple, qui va enclencher le processus de mémoire, l'évocation d'autres lieux, une réflexion sur le temps, ou le développement d'une résonance affective. Le poème de Sacré ne cesse d'établir des ponts, des relations dans l'espace et le temps : "un pied dans la Nouvelle Angleterre l'autre en Poitou". Le plus souvent, le mouvement de l'écriture va du dehors vers le dedans, de la réalité vers son impact interne sur la sensibilité du poète, créant ainsi un jeu complexe d'échos. En somme, Sacré peut varier la forme tant qu'il veut puisqu'il reste dans la même unité tonale de langue, la sienne : "des phrases comme une musique plutôt que du sens". La langue est poussée dans ses retranchements, ses limites, sans devenir obscure ou illisible. En cela, Sacré pourrait être un exemple de poète expérimental clair. S'il ne fait pas allégeance à une langue noble, ce n'est pas par désir de provocation gratuite mais parce que c'est une langue proche de celle qu'il parle et que parlent ceux dont il parle. Ceci posé, lisant, on mesure l'écart produit par l'élaboration du poème entre cette langue commune, sans grands mots, et la langue poétique finale, bien plus complexe dans ses plis et méandres que ne l'est le langage populaire ou paysan, tel qu'on l'entend ou l'imagine. Poésie incarnée. Elle accompagne la vie, la mort, les choses et leur cours, dans une forme de lyrisme personnel. Ce livre touche profondément le lecteur par la situation humaine qu'il évoque, la maladie et la mort d'un enfant, mais aussi par sa pudeur", Antoine Emaz.

01/2016

ActuaLitté

ouvrages généraux

L'exil des collabos. 1944-1989

Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire. Ils partent de France dans les wagons de l'ennemi. Leurs routes les conduisent à Sigmaringen, Baden Baden, Vienne, sur les bords du lac de Constance et dans toute l'Allemagne. Au milieu des ruines, fidèles à leurs idées, ils sauvent leur peau. Certains y parviennent, d'autres sont rattrapés par la justice, condamnés, exécutés. Les plus chanceux continuent encore : en Espagne, en Italie, et de l'autre côté de l'Atlantique, Argentine, Brésil, Canada où ils vivent en ruminant le passé. Ils font le tour du monde des collabos. Hôtels suisses, monastères italiens, auberges espagnoles, cafés de Buenos Aires... Dans ces lieux on croise, entre autres, Raymond Abellio devenu précepteur du fils de Jean Jardin, le nageur Jacques Cartonnet, l'académicien Abel Bonnard qui écrit pour La Vanguardia, le sinistre Darquier de Pellepoix qui finit près de Málaga, l'acteur Robert Le Vigan qui, après avoir suivi Céline, rejoint l'Argentine et vivote à Tandil. Le dernier de ces exilés, Paul Touvier, n'est arrêté qu'en 1989. A côté des grands noms de collabos apparaît toute une série de personnages sur lesquels l'histoire avait, jusqu'à présent, omis de se pencher : le garde du corps de Déat, Jacques Bourin, devenu fou ou feignant de l'être, le SS Robert Blanc, qui écrit des livres sur le protestantisme, le journaliste Axel de Holstein et sa maîtresse Geneviève du Boys, confortablement logés à Madrid, l'énigmatique René Bonnefoy, alias BR Bruss, journaliste de Laval devenu un maître de la science-fiction, etc. L'exil de cette troupe, véritables " gueules cassées " de la Collaboration, finit donc par une errance où, le plus souvent, ne transparaissent que le désordre de l'histoire et la course pathétique des vaincus.

03/2023

ActuaLitté

Essais généraux

Révolution bambou

Redécouvrez le bambou : un trésor philosophique, économique et écologique. Le bambou a plus d'une corde à son arc pour ne pas cesser de nous surprendre ! Depuis plus de 3 millions d'années, il habite notre planète. Il a vu naître l'écriture, la musique mais aussi l'habitat. En Asie, il est associé depuis toujours à la spiritualité et à une certaine philosophie de vie : la finesse de corps et d'esprit, la souplesse dans la droiture, l'éthique, la modestie, la permanence. On parle également de " diplomatie du bambou " dans les pays d'Asie qui cultivent cet art de se plier au gré du vent. Le bambou a beaucoup à nous enseigner aussi bien notre vie intime que dans nos relations familiales, sociales, géopolitiques. Apprenons à le regarder car il est aussi notre miroir. En effet, vous et moi ne voyons pas du tout le bambou de la même façon qu'un paysan laotien, qu'un peintre chinois, qu'un jardinier français, qu'un vannier japonais ou qu'un architecte thaïlandais. Chacun voit en lui des potentialités, une essence qui correspond à notre pratique, aux habitudes que l'on a entretenues avec lui. Certains y verront le panier, d'autres la maison, la touche zen dans le jardin, le manche d'un outil, ou encore l'âme du bambou pour les plus spirituels. Le bambou nous invite donc à déplacer notre regard, à sortir de notre vision anthropo-centrée et hyper-occidentalisée pour nous relier au Vivant, pour nous reconnecter à notre environnement, pour regarder autrement ce qui est sous nos yeux. Aujourd'hui, on le surnomme " l'or vert ", " la plante miraculeuse " car il permet de stocker le CO2 et de reforester rapidement des terrains mêmes dégradés du fait de sa croissance fulgurante. Le bambou est le matériau écologique de demain ! A la fois végétal et matériau façonné par l'homme, originaire d'Orient et ayant déjà conquis l'Occident depuis le XIXe siècle, le bambou nous apparaît comme une passerelle souple entre Nature et Culture, entre le moi et le monde, entre Est et Ouest. C'est pourquoi il est devenu une nécessité philosophique et environnementale.

04/2024

ActuaLitté

Littérature française

Les longs silences

En février 2014, à la suite d'un burn out, Cécile Portier entre pour trois semaines en clinique psychiatrique. Pendant ce temps de soins, elle éprouve le besoin de noter les sensations qui la traversent, d'écrire ce lieu et ceux qu'elle y rencontre. Elle enregistre par l'écriture le flux des conversations, des sons, de ses propres pensées (« La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »). Elle note le déroulement des heures et des gestes, le « temps qui passe en spirale, en entrelacs, en rond, en n'importe quelle forme qui ne soit ni droite ni orientée », les journées qui se répètent inexorablement, « des horaires pour tout : l'heure des repas, l'heure des médicaments, l'heure des activités, l'heure de fermeture du salon commun. Il y a des horaires pour tout qui font qu'on sait facilement sur quoi bute notre attente ». Les activités, les ateliers dessin, presse, et l'heure du goûter. « De nos vies nous ne voyons que les mécanismes ». Le sentiment d'étrangeté du lieu, le sentiment, même, d'en être étrangère, font place au constat que cette intimité non choisie est un partage. La description de l'endroit (sa terrasse, son jardin, le salon, les chambres), nous montre l'envers de ces « lieux de fatigue ». Elle n'a, à première vue, rien en commun avec ceux-là qui sont ici en même temps qu'elle, mais le seul fait d'avoir été défaillants les rapproche. Elle comprend que cette défaillance n'est pas que personnelle, qu'elle est l'écho, le symptôme peut-être, d'un fait social. « Dans ma chambre du pavillon, le lino est troué par endroits. Tout le monde a le droit d'avoir des failles ». Elle déjoue tous les poncifs du témoignage ou du récit d'expérience, et d'un trait vif, direct, précis, dénonce les mécanismes de notre quotidien. « Ecrire ici c'est repasser toujours par les mêmes points, oublier l'exigence d'avancer vers quelque part ». Cécile Portier enregistre au plus ras de ce qui se passe, du temps qui ne passe pas. Et toujours, ce refus de se laisser enfermer, jusque dans ce qu'on attend d'elle.

11/2015

ActuaLitté

Contes et nouvelles

L'hélice du temps et les lettres à Perséphone

L'agriculteur Garébaldi est un cas social dans son petit village de Dordogne. L'énergumène ne fait rien comme les autres. Il ne fréquente ni les chasseurs, ni le club de foot. Il n'est pas marié et, comble de l'étrange, il construit des petits temples dédiés aux planètes dans son jardin. Garébaldi dérange ! Il dérange d'autant plus que ses terres agricoles intéressent au plus au point le maire et ses associés. Alors, quand une des filles du village leur apprend que Garébaldi se prendrait pour le chien de la Déesse Venus, ils décident de le faire "?interner?" en psychiatrie afin de pouvoir récupérer ses terres incognito et réaliser leur projet de spéculation immobilière. Et Garébaldi est bien en réalité un homme "?dissocié?" mais pas vraiment comme le sont les fous et les schizophrènes. C'est plutôt qu'en lui-même il a laissé de la place pour l'étrange, pour l'abstrait, pour l'incompréhensible ou l'incommensurable. Comme il aime le dire à qui veut bien l'entendre, les vrais païens ont toujours le cul coincé entre deux chaises. L'authentique polythéisme n'est pas un culte, une religion, ni même une philosophie. C'est une foutue putain de négociation où la charité, toujours scrupuleusement ordonnée, commence nécessairement par soi-même. Incompris, raillés, brutalisés, marginalisés, ces "ancêtres" du commerce équitable propagent pourtant une bonne nouvelle. Le génie polythéiste n'a jamais disparu. Il est toujours là, dans nos villes, nos villages et nos institutions, mais invisible, déguisé et masqué. Revivons et redécouvrons ce génie dans cette petite saga où ce premier roman plante seulement le décor. Un décor indispensable où la folie ordinaire est malheureusement notre seule possibilité d'accès à la transcendance. Redécouvrons ce qui ne peut pas mourir et n'a pas besoin de ressusciter par magie religieuse ou délire scientifique. Découvrons une autre mythologie, incarnée et contemporaine où ni Venus ni Mercure ne sont les "petits" de Jupiter. Une mythologie où la peur, l'amour, la tristesse et la colère ne sauraient se soumettre au pouvoir d'un mental totalitaire.

03/2021

ActuaLitté

Science-fiction

Athanor. Le Cantique des Mondes

Athanor, le creuset de l'alchimiste. La Mort, née du vide, connaît le premier nombre et le dernier. Elle sait que l'énergie noire étire l'univers de façon exponentielle, qu'il va se déchirer et qu'alors, elle prononcera le dernier nombre. Or, la Mort ne veut pas mourir... Un univers au bord de la déchirure frôle le nôtre... Si un plus un font deux, un et un font trois... Et si ces univers se fondaient en un troisième ? Plus grand, plus fort ? Il faudrait y aller. Mais la Mort ne peut nous quitter... Un soir de décembre, au Jardin des Tuileries, elle rejoint un sculpteur dans une allée déserte. Son heure est proche, René ne le sait pas, dans le fond, il s'en fiche. La Mort l'aborde et lui propose une tasse chocolat Chez Angélina, non loin, au sein du velours et des dorures colchique. Entre deux gorgées exquises, elle lui annonce que son heure est venue, à moins qu'il n'accepte un marché... René se dit que mourir Chez Angelina gâcherait le goûter de tous ces m'as-tu-vu qui l'entourent, ce qui le tente sérieusement, mais la curiosité l'emporte : De quoi s'agit-il ? Fondre deux univers en un, le nôtre et celui qui nous frôle dans l'espoir que leur union les sauve. Il vous faudra toute votre raison, car j'ignore ce que vous trouverez de l'Autre Côté. Comment partirai-je ? Vous vous mettrez devant le miroir de votre salle de bain et plongerez les yeux dans les vôtres jusqu'à ce que les larmes vous viennent. Il la regarde et se rend compte qu'il ne peut la voir. Il n'existe aucun mot pour la décrire. Elle pose la main sur la sienne, se lève et s'en va. La Mort sait-elle que les univers sont créés par d'inconcevables Entités en harmonie avec le Néant ? Ces Entités enfantent les univers, le Néant les annihile quand ils arrivent à maturité. Les Entités, le Néant laisseront-ils se fondre deux univers en un et bouleverser l'ordre des choses, établi de toute éternité ? Cet ordre machinal a-t-il un sens ? Et René ? Il arrive que la loi de gravitation universelle élargisse son énoncé, que deux coeurs s'attirent en raison inversement proportionnelle au carré de leur distance, quels que soient les univers. A quel prix ?

06/2019

ActuaLitté

Livres 3 ans et +

Fanette et filipin n°1 ete 2013

SOMMAIRE : Raconte-moi une histoire Fanette et Filipin : La rencontre Histoire : L'Abricot doré Poème : Ardeurs d'été Conte : Le roi grenouille Enfants de la terre : Habiba Je fais avec mes mains La danse des lignes : les droites La couronne d'été Le mobile Oiseaux et papillons La cuisine des fées Je m'amuse Jeu des papillons et des abeilles Je découvre la nature Mon beau jardin : Le tournesol Le coin des parents La Naissance de Fanette et Filipin Le journal de Fanette et Filipin est un magazine alternatif drôle et plein de vie pour les enfants de 3 à 10 ans. Au rythme des saisons, il propose des histoires et des activités en lien avec la nature pour partager en famille beaucoup de joie et de créativité. Un magazine pour rêver et s'émerveiller A chaque saison, le journal de Fanette et Filipin propose de belles histoires basées sur des valeurs d'amitié, d'entraide, de confiance et de gratitude qui viennent nourrir l'imaginaire des enfants et ouvrent toutes grandes les portes du rêve. Les illustrations d'une qualité exceptionnelle, entièrement réalisées à la main par des illustratrices de talent, sont pleines de douceur, de couleurs et de poésie, pour rêver et s'émerveiller. Le monde est beau : vivons pleinement les quatre saisons Tous les trois mois, Fanette et Filipin emmènent vos enfants en balade dans la nature et leur proposent en plus des histoires : -Des bricolages amusants et faciles à réaliser dans des matériaux nobles et naturels pour développer le goût de faire et de créer avec ses mains. -Des recettes de cuisine végétarienne pour apprendre à se nourrir sainement. -Une rubrique vie des animaux et secrets des plantes. -Du dessin de forme, pour développer le centrage, la concentration, la motricité fine et la créativité. -Des fables, des poésies, des chansons de saison et des jeux rigolos. Le magazine jeunesse qui plaît autant aux enfants qu'à leurs parents ! Mais au fait, qui sont Fanette et Filipin ? Fanette est une petite fille intrépide qui vit au rythme des saisons et partage avec son ami Filipin, un drôle de lutin des bois, une amitié extraordinaire et émouvante. Leurs aventures rocambolesques les emmènent à la découverte des merveilles de la nature. Les récits sont drôles, émaillés de difficultés à surmonter. C'est avec bonheur que les enfants s'identifient à ces petits héros qu'ils retrouvent à chaque numéro.

05/2019

ActuaLitté

Esotérisme

L'au-delà en Afrique noire

S'il est un phénomène qui s'impose dans la réflexion contemporaine, c'est la possibilité de l'existence de la vie après la vie. Et toutes les religions rassurent : La vie ne s'arrête pas après la mort, mais elle se poursuit sur un autre plan. Et les ordres ésotériques contemporains en ont fait un des pivots de leurs enseignements. Le but d'Essoh Ngome est de voir si, pour ce qui est de la vision africaine du monde et des croyances de l'Afrique profonde, il y a une certaine idée de la vie dans l'au-delà, quel est l'avis de certains ordres ésotériques contemporains et si, dans ces divers cas, les textes religieux anciens et notamment égyptiens confirment cela. Cette étude se fera suivant les témoignages contemporains qui parlent de la vie après la vie, ce qui, il faut le dire, laisse perplexes bon nombre de savants sur la question. Les textes antiques abordent ce thème et donnant d'ailleurs des détails sur le périple du défunt dans l'au-delà. Ainsi pour prendre le cas de l'Egypte Ancienne par exemple, nous avons la sortie au jour, l'évolution du défunt parmi les vivants, ensuite la traversée d'un fleuve, l'arrivée dans une île, le tribunal d'Osiris, l'accession dans la barque du Dieu Rê, et enfin les champs Elysées ou paradis, lequel dans les religions dites révélées est en fait un jardin. Signalons que la confrontation des réalités africaines contemporaines et de l'Egyptologie montre que les Africains ont conservé beaucoup de bribes traduisant les origines lointaines de leur héritage. De plus, leur vécu nous permet d'entrevoir la manière dont les textes égyptiens devraient être perçus. Comme le signale un africain "un peuple a vécu pendant près de cent cinquante mille ans sur un même continent, ici l'Afrique, il se crée en son sein des liens de parenté extrêmement forts et en fait, une véritable identité de civilisation pour ne pas dire une très profonde parenté ethnoculturelle" . L'au-delà fascine ; pour les uns, il existe alors que pour les autres il n'existe pas. Et pourtant, c'est la mort qui nous permet de voir comment on vit. Le but ici n'est pas de dire qui a raison et qui a tort. Bonne lecture.

02/2014

ActuaLitté

Beaux arts

Monet. Une vie dans le paysage

Claude Monet, le plus connu, le plus aimé de tous les peintres, il semble au lecteur, à la fin de ce livre, qu’il ne le connaissait pas. Les débuts difficiles, le travail sur les motifs, les séries, le vieillard à la barbe blanche, le jardin de Giverny – on retrouvera tout cela ici, certes, mais forcé lumineusement au-delà du cliché, le long de 34 chapitres qui s’enchaînent comme autant de stances d’une expérience unique et bouleversante. Fruit d’un long travail de reconstruction, le livre suit le peintre pas à pas et parfois heure par heure, mais jamais ici la biographie n’a la distance équivoque d’un récit linéaire rétablissant les faits après coup : elle épouse les errements et les embardées de la vie, elle avance auprès du peintre dans ce paysage qu’il finira par trouer, basculant presque malgré lui au-delà du motif. Que le texte évoque “l’extraordinaire volonté qu’à Monet de maintenir l’informe”, qu’il retrace avec une minutie exemplaire le caractère épique des “campagnes de peintures” ou qu’il s’ouvre fraternellement à l’éternelle satisfaction d’un artiste bien conscient de chercher l’impossible, ce qui le conduit et l’éclaire, c’est avant tout le travail secret de l’œuvre, son mouvement anxieux, son tourment. Ainsi est-ce un Monet perpétuellement tendu – tous le contraire de la facilité et des bonheurs qu’on imagine – qui traverse ces pages. De Boudin à Jongkind, de Manet à Pissarro, de Renoir à Cézanne à Whistler ou Sargent, mais aussi des proches des marchands, de Mirbeau à Mallarmé, de Zola à Clémenceau, le livre fait bien sûr défiler tous ceux qui ont joué un rôle dans la vie de Monet. Témoins, ils ne sont là pourtant que pour éclairer d’un certain jour l’aventure au fond si solitaire du peintre des Cathédrales, des Meules ou des Nymphéas. Roman de formation, mais d’une formation sans fin recommencée où, de crise en crise, l’expérience ricoche, trébuche et s’exalte, ce livre donne accès à l’égarement même du procès créatif – et dans une proximité telle que, le temps d’une lecture, le lecteur pourra se redire ce que se disait Mallarmé : “Une chose dont je suis heureux, c’est de vivre à la même époque que Monet”.

03/2010

ActuaLitté

Poésie

Swifts. 2021

Construit en trois parties, comme Eparpillements (éd. isabelle sauvage, 2017), Swifts en est selon l'autrice le jumeau, mais aussi une suite, au sens musical, une variation sur les mêmes motifs, avec toujours cette même attention aux choses, à la nature, aux bêtes... Le mot anglais swift (en français martinet) dit à la perfection tout à la fois le vol, la trace, la promptitude, le son que produit dans l'air le passage de l'oiseau, mais aussi son sifflement strident si caractéristique - "leurs longs sifflets s'entrecroisent en filets / seul sillon à l'écoute / hauts fins filants" . Les swifts "volent au travers du corps" , restent constamment en vol, plongent mais ne se posent : ils ne pourraient plus repartir - "car je n'en ai pas tenu dans ma main / je sais que s'ils tombent ils ne sauraient se relever" . Comme les mots ? "la parole attendue ne vient pas / les mots tombent en avant de la bouche / par terre" . Mais "il existe une autre langue / que je ne parle pas / qui s'apprend / (je l'approche dans le vent)" . Il faudrait donc pouvoir se taire - "car si une parole sort / un silence doit souffrir" - ou "parler la langue des swifts" , "la langue de la chienne" , "la langue de la laie" , la langue des bêtes en somme, une langue qui s'apparenterait au silence, "un silence qui n'a pas peur du silence" , une langue du silence qui rassemblerait hommes et bêtes "tandis que la parole nous coupe" . La chienne, les sangliers, les swifts, le jardin aussi, disent tous ce silence, les gestes du silence, une langue du silence à opposer au silence du père, à cette langue paternelle devenue incompréhensible - "car que peut-on dire quand on ne parle pas la même langue / dans la même langue" . A la recherche de cette langue du silence, le texte de Camille Loivier avance par répétitions, reprises ou allitérations, se bat "avec le tourbillon qui écrit" pour finir par écrire le silence même, que ce silence demeure écrit et n'encombre plus la bouche, ne l'asphyxie plus - "ce qui occupe la bouche en sa cavité profonde / est un mot que l'on cherche et qui ne vient pas" . Dire enfin "(qu'écrire redonne vie et ne la retire pas)" et aussi, simplement, retrouver la "joie qu'apporte l'animal sauvage chaque fois qu'on le croise" .

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le livre de la pitié et de la mort. Un ouvrage sensible et émouvant de Pierre Loti pour évoquer le deuil et le souvenir des êtres chers

Pudique, Le livre de la pitié et de la mort est l'ouvrage le plus émouvant de Pierre Loti (1850-1923), qui sut trouver les mots justes pour évoquer le deuil et le souvenir d'êtres chers - humains ou animaux - et marquants. Deux textes magnifiques, parmi les plus célèbres de l'auteur de Pêcheur d'Islande, " Tante Claire nous quitte " et " Vie de deux chattes ", viennent éclairer notre rapport intime au " passé mort " et rappeler que Loti fut aussi un ardent défenseur de la condition animale. Ce que nous demandons à la littérature ne tient pas au loisir. Mais bien à notre rapport au monde. Nous n'en attendons pas leçon, mais nous lui demandons d'agrandir nos questions, de nous aider à être plus forts pour déchiffrer le réel. Et ce n'est pas, pour un auteur, le moindre défi. On connaît Loti pour ses romans : ils vieillissent. Mais ses carnets de voyage, et les récits par lesquels il se saisit à bras le corps d'un minuscule fragment de réel et nous l'offre, on a encore ce continent d'écriture devant nous. Le livre de la pitié et de la mort, central dans l'oeuvre de Loti, rassemble une série de textes autobiographiques ayant tous pour objet le rapport à la mort, ses rituels. Rien de morbide ni de glauque : ce que nous approchons, ce sont les maisons, ces deux chaises de jardin où les deux soeurs âgées vont s'asseoir tandis qu'on enterre le chat, mais qu'on retrouvera lorsque la tante Claire, une des deux soeurs, passera elle aussi. Si Loti aborde ce qui ne peut se décrire, c'est en toute connaissance de la leçon à prendre pour l'art des histoires : la présence et les visages, comme ces enfants malades de Pen-Bron (le cimetière en existe toujours), ou ces scènes de son quotidien d'officier naval (lire aussi cette exhumation de marins morts, dans mon Aimez-vous assez Loti ? ). L'écriture, depuis le XIXe siècle finissant d'où nous vient Loti, jusqu'à notre atelier contemporain, n'a cessé de se donner pour tâche l'immédiat présent. C'est ce qui fait la haute modernité de ce qui se joue ici sous ces textes, l'éclatement à quoi ils procèdent, dans l'ordre pourtant le plus élémentaire.

11/2022

ActuaLitté

Latin - Littérature

Les mots latins à travers les textes. D'Erasme à Cicéron

Un énième livre de vocabulaire latin ? A quels lecteurs nous adressons-nous ? A des amoureux du latin qui voudraient y revenir d'une façon renouvelée, comme à des latinistes des classes préparatoires et de l'enseignement supérieur. D'abord, en renouvelant le répertoire de la latinité, avec saint Augustin, Erasme, des auteurs de la Renaissance humaniste. Et selon une gamme de textes : à partir de courtes phrases d'Erasme, en passant par la forme brève de l'épigramme, puis des textes plus longs, mais avec très peu de ramifications, jusqu'à la prose un peu plus complexe de Cicéron et de Quintilien sur la rhétorique, pour aboutir enfin aux longues phrases arborescentes d'un historien, Tite-Live, ou de Cicéron philosophe. Cette prose latine ample intimide : notre ambition est d'aider à l'apprivoiser comme une dynamique ! Pour la première fois, on trouvera systématiquement une mise en mode paysage de la phrase : pour donner à voir la progression de la pensée, admirer la beauté de cette construction. On avance aussi dans un texte latin comme dans un roman policier : patience, rigueur, souplesse. Quant à l'acquisition du vocabulaire, au fronton de chaque texte est annoncé un programme lexical (" Se vêtir ", " Topographie : par monts et par vaux ", et, sortant des sentiers battus : " Couleurs : en blanc et noir ", " Export-import "). Ce programme est développé selon des démarches variées. A rebours de la plupart des manuels, ici " le " mot n'est jamais isolé : il entre dans des constellations, étymologiques, formelles, thématiques ; les mots ouvrent, par des arrêts sur image, sur la vie politique, religieuse, philosophique à Rome, mais aussi sur leur "héritage " en Occident. Pour chaque texte, on évite les accumulations stériles de mots traduits au fil de l'eau dans tant de manuels. Ici, le parti pris est d'apprendre intelligemment le vocabulaire : on " s'enracinera " dans les éléments invariants, en valorisant leur reconnaissance par tous les moyens, y compris graphiques ; à la suite de chaque texte, on trouvera une rubrique " Au jardin des racines ". Les textes eux-mêmes sont commentés sous telle ou telle facette dans de brèves notices. Pour en approfondir les enjeux, une courte bibliographie. Julien ALIBERT, agrégé de Lettres classiques, est professeur de classes préparatoires aux Grandes Ecoles au lycée Frédéric Mistral en Avignon. Patrice SOLER, agrégé de Lettres classiques, a été Inspecteur général des Lettres, après avoir été professeur de classes préparatoires aux Grandes Ecoles au lycée Louis-le-Grand.

11/2022

ActuaLitté

Maternelle Eveil

Multiniveau PS MS GS Oratio . Activités orales ritualisées

Oratio propose 17 activités ritualisées pour développer le langage oral. C'est un outil d'enseignement de l'oral pour des élèves actifs et acteurs de leurs apprentissages ! LE CONTENU DU COFFRET Le guide pédagogique Les principes de l'outil, les points d'appui théoriques et l'organisation préconisée, avec des conseils pour intégrer les outils numériques. Le déroulement pas à pas des activités orales ritualisées, avec les variantes PS/MS/GS et les repères pour l'évaluation. La présentation détaillée des thèmes et des cartes ressources, avec des pistes d'exploitation (situations problèmes, prolongements) et des outils pratiques (retranscription des audios, grille d'évaluation...). Les ressources à manipuler 312 cartes photos et 30 cartes élève pour mettre en place les activités de langage : 12 cartes-thème, 60 cartes-situation (5 par thème), 240 cartes-objet (20 par thème) augmentées avec un QR Code, 30 cartes élève identiques avec le recto en vert et le verso en rouge pour mener des activités collectives interactives. LA DEMARCHE 12 thèmes familiers : La cuisine (pièce de la maison) ; Fruits et légumes ; Marché et supermarché ; La salle de bains ; Les soins médicaux ; Prendre soin de soi ; Le jardin et la forêt ; La plage ; La montagne ; La chambre (pièce de la maison) ; Les activités extérieures ; Les activités intérieures. Les thèmes proposés représentent l'univers de vie des élèves. Ils se complètent et se croisent pour favoriser les liens et les enrichissements au sein des thèmes et entre les thèmes. Chaque famille thématique (L'alimentation ; Le corps et l'hygiène ; La nature ; Les loisirs) est déclinée en 3 thèmes pour permettre des variations d'une année sur l'autre. L'ordre d'utilisation est laissé au choix de l'enseignant en fonction de l'organisation de la classe, de la progression, d'un projet mené autour d'une famille thématique sur toute l'année, etc. 3 types d'activités progressives à chaque période Activités collectives de découverte : Compétences travaillées : décrire, contextualiser, catégoriser, faire des liens logiques, de causalité, émettre des hypothèses. Activités collectives d'approfondissement. : Compétences travaillées : écouter, questionner, répondre, argumenter, observer, mémoriser. Ateliers : Compétences travaillées : catégoriser, justifier, écouter, argumenter, décrire, observer, repérer, raconter, ordonner, inventer, questionner, répondre, résoudre un problème... TELECHARGEMENT GRATUIT => Les ressources numériques, les 312 cartes-photos à vidéoprojeter, les audios des 240 cartes-objet.

06/2023

ActuaLitté

Plantes d'intérieur, balcons

Noyaux & boutures

Découvrez LE guide pas à pas pour multiplier, faire germer graines, noyaux, pépins et rebuts végétaux et bouturer 50 jolies plantes d'intérieur, d'extérieur, aromatiques et comestibles pour un effet green déco, dans une démarche écolo, économique et de partage. A Fortes de leur expérience et savoir-faire, les auteures, Tiphaine Germain-Lacour et Olivia Brun, fondatrices de la start up Maison Bouture nous font partager leur sélection de plantes, leurs conseils pour amener boutures, graines, noyaux et pépins de toutes sortes à devenir de jolies plantes à planter en terre A ou à offrir. Toutes leurs astuces pro et faciles à mettre en pratique sont proposées pour éviter la déception d'un noyau d'avocat A désespérément lisse ou d'une tige de laurier rose ou de misère flapie dans son verre d'eauA et qui le restera une fois en terre. Avec cette garantie de succès que nous offre cet accompagnement, on a aussi le plaisir d'observer A la croissance de ses plantes les pieds dans l'eau, avec le développement de leurs racines visibles dans la transparence du contenant et de leur végétation en surfaceA ... Et une patate douce en germination, c'est vraiment très esthétiqueA et cela participe très avantageusement à la décoration d'un intérieur. C'est aussi l'occasion de développer son jardin ou ses jardinières à moindre coût, voire gratuitement, d'échanger avec ses voisins, ses amis, sa famille boutures et créer ainsi du lien social. Cela invite également à s'inscrire dans un démarche vertueuse, zéro déchet et de consommation responsable. Le livre se compose de 3 parties qui s'ouvrent sur des pas à pas qui expliquent de manière très détaillée et en imagesA , suivies d'une proposition de 50 plantes det les conseils spécifiques qui s'y attachent pour les entretenir et les replanter et les multiplier à nouveau : 1)lES TECHNIQUES Noyaux et pépins (avocat, pied d'ananas, endive, salade, pommes, noix, pomme de terreA . . etc Boutures en eau et en terre (plantes d'ntérieur et extérieur) hortensia, laurier, misère, impatience, piléa, oxalis Boutures en terre (buis, vivaces, etc) 2)LES BELLES COMESTIBLES aromatiques potagères fruitières 3)LES SEULEMENT BELLES cactées et succulentes plantes avec et sans fleurs d'extérieur plantes d'intérieur

09/2021

ActuaLitté

Poésie

Bestiaire

Les bestiaires sont ces manuscrits médiévaux qui décrivent des animaux, aussi bien réels qu'imaginaires, en les introduisant par des fables. Le Bestiaire chez Donika Kelly se décompose en une succession de poèmes d'amour attribués à la Chimère, au Pégase, au Centaure, au Stayre, à la Sirène, au Griffon... qui font pendant à une série d'autoportraits douloureux, et à la recherche d'une "alcôve" pour se réfugier loin des traumas de l'enfance. Donika Kelly mêle ainsi la chimère au biographique, le poème ne se dérobant jamais face à la dureté extrême du viol commis par le père, qui fait d'elle une chose qui "rompt avant qu'elle ne ploie" . Passer l'enfance, grandir, aimer, est la question centrale d'un livre qui passe par la transfiguration en grive, loir, ours, phoque... "quelle ménagerie nous sommes, ce que nous avons fait de nous-mêmes" demande l'auteure, au fil de poèmes qui évoquent l'enfance dans un quartier populaire de Los Angeles, le complexe de laideur et d'inadaptation de la petite fille noire face aux filles blanches ("qui écoutera chanter une poule brune ? "), qui paradoxalement sont belles quand elles sont bronzées, mais aussi les soirées dansantes du samedi soir, les jeux dans le jardin, et les tentatives de suicide. "Mais comment puis-je être une enfant ? " se demande Donika Kelly, elle dont l'enfance a été violée par celui-là même qui en était le garant : son père, et dont la mère n'est qu'une présence fantôme, amnésique et aveugle. Livre en forme d'autopsie vivante, à vif, du coeur, des côtes, des cartilages et du sang, qui étudie les mécanismes de culpabilité, de peur, et de sentiment d'échec qui pèsent sur les victimes et les accompagnent une fois adulte, dans des relations de couple difficiles, faites en partie de douleurs et de déchirures. Kelly se fait "archéologue tamisant le grain de [son] sang embrouillé" pour le séparer de l'ivraie du père, réapprendre à dormir les portes ouvertes, trouver enfin et douceur et amour. Le Bestiaire porte un pouvoir cathartique, imaginaire, qui ne se détourne pas de la dureté, mais convoque ailes, sabots, crinières, corps fantasmagoriques, car s'il faut bien porter son corps, et qu'il nous enferme, nous pouvons inventer des métamorphoses, fuir les voix serviles qui nous hantent, tout au bout de ce bestiaire fantasmé : soi-même.

10/2023

ActuaLitté

Sculpteurs

Les Lalanne à Trianon

Cet ouvrage constitue une occasion exceptionnelle de (re)découvrir certaines des oeuvres majeures du couple et l'impressionnante diversité des créations des Lalanne réalisées (sur une durée de) pendant cinquante années. Le Château de Versailles, avec la Galerie Mitterrand, présentait cette année les oeuvres des sculpteurs Claude et François-Xavier Lalanne dans un parcours allant du Petit Trianon au Hameau de la Reine en passant par le Jardin Anglais. L'exposition Les Lalanne à Trianon permettait alors de découvrir des sculptures animalières, poétiques et surréalistes mises en dialogue avec l'univers romantique du parc. Cet ouvrage constitue une occasion exceptionnelle de (re)découvrir certaines des oeuvres majeures du couple et l'impressionnante diversité des créations des Lalanne réalisées (sur une durée de) pendant cinquante années. Claude et François-Xavier Lalanne sont dorénavant célébrés dans le monde entier et fascinent les plus grands collectionneurs par leurs oeuvres inspirées par la nature. Elles sont faites d'associations ludiques, teintées d'humour et d'un charme unique. Les Lalanne ont poursuivi toute leur vie, et à travers leur oeuvre, un éloge à la nature en passant par l'évocation de sa faune et de sa flore avec les moyens de la sculpture. Claude est née en 1925 à Paris, France, et décédée le 10 avril 2019 à Ury, France. François-Xavier est né le 28 août 1927 à Agen, France et décédé le 7 décembre 2008 à Ury, France. Les Lalanne partagent le sentiment que l'oeuvre d'art peut avoir une fonction. Toute leur carrière est tendue par la volonté de restituer à la sculpture, trop longtemps sacralisée, une dimension familière, un éventuel usage. On la regarde mais on la touche aussi, on l'ouvre, on s'y assoit, on s'y allonge, on y mange, on la porte au cou : La nature, et plus particulièrement le monde animal, leur offre une infinité de formes reconnaissables par tous. Moutons, singes, rhinocéros, ânes, chameaux, crapauds, hippopotames etc. constituent un répertoire que les Lalanne soumettent aux contraintes de l'art décoratif avec beaucoup d'humour. Après une première exposition à la Galerie J à Paris en 1964, les Lalanne exposent leurs sculptures chez Alexandre Iolas à Paris, New York, Milan, Genève et Athènes de 1965 à 1979. Ils sont liés à la Galerie Mitterrand depuis le début des années 1990. Une rétrospective leur a été consacrée en 2010 aux Arts Décoratifs à Paris.

11/2021

ActuaLitté

Bibles

La parole de l'Eternel dans 3 autres langues du monde. Tome 1 - Edition fang-anglais-russe

Le livre nous invite à découvrir la Parole de l'Eternel Dieu des armées dans d'autres langues. Partant d'un néologisme Français " Adoungueley " tiré de la langue Fang du Gabon (Afrique centrale), l'auteur nous amène à saisir le concept chrétien du " Péché ". Parce qu'il s'agit d'une des plus grandes embrouilles de tous les temps. Nous comprenons ainsi que le fait d'Adoungueley caractérise l'action de mystifier royalement quelqu'un avec une habilité sophistiquée tout en lui faisant croire que l'on est en train de l'aider. C'est donc un acte de déstabilisation. C'est à dire l'inverse de ce qui est affiché au départ. En plus d'être une terrible transgression à l'égard de Dieu, nous arrivons à la conclusion que le Péché lui-même reste une enflure qui va condamner Monsieur Adam et Madame Eve. Mais aussi toutes les autres générations qui viendront après eux. L'auteur exhorte tous les Etres Humains à intégrer l'existence " d'Adoungueley " de l'ennemi de nos âmes qui a le chic de nous entraîner dans des abominations du " Péché ". Le livre donne aux liseurs de saisir comment ce changement radical avait plongé l'Humanité au coeur de la mort éternelle. Et de cette discorde d'éternité surviendra une séparation sèche entre tous les Humains et leur Dieu Créateur. Et dès lors que tous les Hommes, les Femmes et les Enfants admettront l'existence de ce paradigme de Péché, les choses rentreront dans l'ordre. Cette révolution spirituelle leur donnera le déclic de saisir autrement des concepts comme : La création, le jardin d'Eden, l'amour, la grâce, le salut, l'armure de l'Homme/Femme/Enfant de Dieu en Christ, l'onction, l'espérance et la matérialité de la résurrection. Ils auront ainsi la science et l'intelligence de les enlever de facto dans le champ habituel de la Religion. Car, la Bible nous remémore cette litanie d'opérations posées par l'Eternel Dieu des armées pour juste nous permettre de se reconnecter spirituellement avec lui. Toute cette analyse de l'auteur est présentée dans l'ouvrage avec des versets sélectionnés dans la langue Française. La cerise sur le gâteau, c'est que ceux qui parcourront ce premier volume auront l'agréable privilège de découvrir aussi ces mêmes paroles bibliques en Fang, en Anglais et en Russe.

09/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Industriels et banquiers français sous l'Occupation

L'ouverture des archives des années 1930 et 1940, en particulier les fonds français et allemands de l'instruction des procès des ministres de Vichy en Haute Cour, permet de répondre aujourd'hui formellement à la question que posait en 1999 l'ouvrage Industriels et banquiers sous l'Occupation. La collaboration économique avec le Reich et Vichy : la haute banque et la grande industrie furent-elles confrontées au vainqueur allemand brutalement installé à l'été 1940 ou accueillirent-elles avec empressement leur partenaire privilégié, pour amplifier une collaboration "continentale" et "européenne" établie de longue date ? L'hypothèse d'un lien organique entre la "collaboration économique" - ou la Collaboration tout court - d'avant-guerre et celle de l'Occupation reflète ce qu'Alexandre Jardin appelle dans sa préface "l'effarante réalité", celle qui pousse à "entrer en déni pour trouver l'existence plus respirable". La continuité des pratiques du grand capital financier entre Crise et Occupation est désormais démontrée : vente au Reich de tout ce qui pouvait être vendu, des matières premières aux produits fabriqués, fondation de cartels "européens" à direction allemande, cession des titres français - qualifiés de 1940 à 1944 d'"aryens" ou de "juifs" et associations de capitaux, avec éviction, depuis l'invasion, des "capitaux juifs". Les sources révèlent le rôle décisif joué par les grands lieutenants de la synarchie dans "l'état français" et dans l'économie, désormais exclusivement mise au service de la machine de guerre allemande : industriels et banquiers eux-mêmes, hauts fonctionnaires, permanents ou d'occasion, ils appliquèrent, avec l'aide de l'occupant, un plan drastique de hausse du profit, de concentration du capital et de baisse des salaires. Délégués à tous les ministères économiques, ils investirent aussi l'Intérieur, poste utile au combat contre les "indésirables" intérieurs, étrangers ou français, les ouvriers "meneurs" ou non, mais aussi les modestes concurrents économiques, juifs ou "aryens"Les archives désormais accessibles éclairent enfin les étapes du passage des élites financières de la Collaboration, souvent poursuivie jusqu'aux limites de l'été 1944, au ralliement général à la Pax Americana et au triomphe du statu quo socio-économique de la Libération. Si "effarants" qu'ils soient, ces fonds imposaient de refaire l'ouvrage de 1999. Sa nouvelle version est une obligation bienvenue, à l'heure où une nouvelle bourrasque systémique renoue avec l'ère de Crise et de guerre.

08/2013

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Pense à demain

En ce 15 août 1963, jour férié, Paris désert, Christine Lewenthal traîne au jardin du Luxembourg ; Antoine, un jeune projectionniste de ciné-club de banlieue, fonce en 2 CV sur les routes d'Ile-de-France vers la ferme de ses parents, au-dessus de laquelle se dresse la demeure ancestrale du Mesnil, une ruine perdue dans les ronces que visite à l'instant Alex, jeune historien affligé de strabisme et spécialiste des ostraca, qui a sauvé des flammes un document bouleversant. Au même moment, une étudiante allemande débarque à Paris, une autre jeune fille prépare son mariage et un pianiste de Kinvara, petit port d'Irlande, donne un concert à Prague... Ces jeunes gens, qui s'ignorent encore les uns les autres, sont de leur temps : une fois tournée la page des années noires, on construit des barres d'immeubles aux périphéries, on ouvre des supermarchés, et les paysans prennent le nom d'agriculteurs. Un mur divise l'Europe de l'Est et de l'Ouest, mais Martin Luther King marche en Alabama, Johnny Hallyday électrise ses fans place de la Nation. L'époque n'est pas romanesque, pas héroïque : elle est pragmatique, tout occupée à son présent euphorique, sa prospérité économique. Et le bidonville de Nanterre fait le plein. Dans les décombres incendiés d'un domaine, dans les ruines d'une guinguette perdue au fond d'un quartier populaire, sur les hauteurs de Zurich, dans les caves où croupissent les archives de l'infamie, apparaissent les fantômes hideux d'un passé qui ne passe pas... Mais qui "tourne la manivelle" de l'Histoire ? De quel sordide passé aux crapuleuses ramifications mêlant politique et affairisme les uns et les autres sont-ils comptables ? De quels terribles marécages - et parfois quels charniers - s'élèvent les existences ? Qui a pouvoir de désigner le visage du crime, d'absoudre sa face et d'abolir son image ? Comment naissent les histoires, sinon par leur fin, souvent ? Ainsi le présent est-il prescrit par hier, et demain, illisible, chiffré au passé, souvent très antérieur. Dernier volume d'un grand roman séculaire qui débute en 1913 avec Dans la main du diable, et se poursuit dans les années 1930 avec L'Enfant des ténèbres, Pense à demain couvre une période qui s'étend des années 1960 à septembre 2010 et clôt une trilogie romanesque d'une ampleur et d'une ambition rares dans le paysage littéraire français contemporain.

01/2012

ActuaLitté

Théâtre

Doña Rosita la célibataire, Le Petit Tréteau de don Cristobal et doña Rosita

" Non, madame. Pour moi, les fleurs sentent l'enfant mort ou le métier de nonne ou l'autel de l'église. Des choses tristes. Là où l'on trouve une orange ou un bon coing, que les roses du monde s'en aillent. Mais ici ! Des roses à droite, du basilic à gauche, des anémones, des sauges, des pétunias et ces fleurs d'aujourd'hui, très à la mode, les chrysanthèmes, décoiffés comme les têtes de petites tziganes. Qu'est-ce que j'ai envie de voir plantés au jardin un poirier, un bananier, un cerisier, un kaki ! " Avec Doña Rosita la célibataire et Le Petit Tréteau de don Cristóbal et doña Rosita, L'Arche inaugure une nouvelle édition du théâtre complet de Federico García Lorca. Comme on le sait, les traductions vivent et meurent avec leur temps. Il était urgent de tenter quelque chose de nouveau. Sur plus d'un plan, Doña Rosita est une pièce intéressante, bien qu'une lecture futile la fasse paraître assez lointaine : nous sommes à Grenade, à la fin du XIXe siècle, une fiancée qui attend désespérément son fiancé ne semble pas être un destin qui nous serait familier. En même temps, la pièce a bien un secret, car l'histoire de Rosita dépasse de loin la " simple " affaire d'un amour déçu. Elle dégage en effet deux perspectives : l'une individuelle et l'autre politique. La perspective politique réside dans la conscience moderne du temps, reflétant la fracture entre la réalité vécue (ici le désir ardent de Rosita) et l'horizon d'attente (le retour du fiancé). Les Lumières et la science moderne nous ont montré le chemin vers cette dichotomie, engendrant, en l'occurrence, amertume et frustration. Au moment où Lorca écrivait l'histoire de Rosita, un sorcier chamarré prétendait guérir les deux maux : le fascisme. Mais l'autre perspective, celle-ci biographique, complète bien cet aspect politique. Depuis sa plus tendre jeunesse, Lorca explore le sentiment d'abandon, de répression provinciale toujours présente chez lui. À 37 ans, lorsque les franquistes l'assassinent, sans procès, dans une carrière près de Grenade, l'amour épanoui, il ne l'a pas connu. Il aura attendu, lui aussi, toute sa vie. Cette Emma Bovary qu'il plaint, il l'a bien comprise.

05/2004