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Fortune carrée

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Economie

Bitcoin et protocoles à blockchain. Comprendre l'avènement de la seconde ère numérique

La première idée que risque de rencontrer quiconque souhaite se faire en quelques heures une opinion sur ce qui se trame autour du bitcoin et de la blockchain, c'est que le premier est un gadget sans grand avenir et sans autre présent qu'un usage spéculatif quand ce n'est pas criminel, mais que la seconde, "la technologie qui fait fonctionner bitcoin", serait une révolution de nature à tout "disrupter", promettant ruine aux attardés et fortunes aux plus malins. Il ne s'agit pas dans cet ouvrage de renverser cette idée pour la remettre dans le bon sens, mais de dissiper certaines erreurs grossières à ce sujet. Limitant les explications techniques au minimum vraiment nécessaire à celui qui doit comprendre à quoi la révolution des échanges décentralisés et des protocoles à blockchain peut lui servir concrètement, les auteurs de ce livre, tous trois associés à un cabinet de conseil, proposent aux lecteurs un instrument pour les aider à répertorier les choix possibles. Il s'agit aussi de retracer, au-delà des premiers retours d'expériences plutôt négatifs, comment l'écosystème gagne ces derniers temps en maturité, d'un point de vue réglementaire, économique mais aussi en termes techniques. En portant l'attention sur les fondamentaux : les protocoles développés, leurs cohérences aux objectifs du business model et aux contraintes de la réalité. Quelles perspectives ouvrent l'existence d'objets numériques non copiables mais programmables, des programmes auto-exécutables intelligibles par les machines et non révocables par les humains, de plateformes d'échanges décentralisés ignorant les frontières politiques, d'identités partielles ou révocables distinctes des identités légales jusqu'ici attribuées par les autorités souveraines nationales ? C'est aussi à ces questions, et à bien d'autres, que répond cet ouvrage.

06/2019

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Littérature française

Mes années cabossées (1945-1957)

Dans Ma drôle de guerre à 18 ans et dans Gen Paul à Montmartre, Chantal Le Bobinnec avait raconté son passé tumultueux. Mais demeurait une zone d'ombre entre son retour d'Allemagne en 1945 et sa rencontre, dans les années 1950, avec le peintre Gen Paul et sa bande. Après les années de l'Occupation et de la guerre, voici les années grises, années de pénurie où la France a froid et faim. Cabossée par la vie, n'ayant ni métier ni relations, Chantal tente de survivre. Les petits boulots vont se succéder, rebutants, mal payés : laveuse et peigneuse de queues de cheval, manutentionnaire en tout genre... S'y ajoutent un climat de jalousie entre employées, mais aussi les privautés que s'arrogent patrons et contremaîtres. Se loger n'est pas simple non plus. C'est souvent une chambre d'hôtel au confort spartiate. Quant à la nourriture, c'est une idée fixe à une époque où les tickets de rationnement ont toujours cours. Les loisirs se réduisent à une séance de cinéma où l'on cherche un semblant d'intimité. Mais les galants sont rares, peu fortunés, les liaisons fugaces et sans lendemain : Marcel, baptisé " Gros Nounours ", " le Grizzli ", Michel, un homosexuel, Lucien, Ramon... Dans une telle situation, comment bâtir un projet de vie, élever un enfant ? D'où la peur des grossesses intempestives qu'on doit assumer tant bien que mal. Pourtant, tout n'est pas désespéré et Chantal, forgée aux épreuves, reste incorrigiblement optimiste. Pour éclairer son quotidien monotone, elle apprend la guitare, rencontre Alexandre Lagoya et Ida Prestli et, par leur entremise, découvre Le Lapin agile, et bientôt Gen Paul. Montmartre, dès lors, est son oxygène, son refuge, dont elle donne, au final, quelques savoureux tableaux.

06/2014

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Beaux arts

La Défense passe à l'attaque. Itinéraire d'un bâtisseur

La vie de Christian Pellerin est une épopée digne des meilleures fictions : la réussite la plus éblouissante y voisine avec des échecs retentissants, la vie privée vient se mêler à la vie professionnelle, les déchaînements médiatiques font écho à des instructions judiciaires en cascade. Le combat commence très jeune. Christian Pellerin se construit en s'opposant à un père violent qui le rejette. Etudiant à l'ESSEC, il lui faut vendre le week-end des appartements afin de poursuivre ses études. Ensuite, les choses s'accélèrent : A 25 ans il monte sa propre entreprise, construit appartements puis bureaux par centaines et, dès la fin des années 70, contribue par ses idées et son énergie à la relance du quartier de La Défense, alors en panne. A 35 ans, il figure parmi les plus grosses fortunes de France. Puis c'est la chute. Crise économique, mévente des bureaux, série de mises en examen, campagne médiatique, acharnement de la justice, et jusqu'à sa propre épouse qui déclenche contre lui une série d'actions toutes plus insidieuses les unes que les autres. Tout s'achèvera par des non-lieux, mais l'homme est à terre. Pas pour longtemps. Bientôt il recommence à entreprendre, construire, aménager, créer la ville, humaniser les bureaux. Celui qui fut proche de Raymond Barre comme de François Mitterrand mérite donc bien le titre qui lui fut donné au temps de sa splendeur : pour toujours il restera "le roi de La Défense". Son livre fourmille d'anecdotes sur l'art de construire et la déchéance actuelle des villes, le rôle des politiques et de l'administration, la mort d'un métier au profit des "bétonneurs". En conservant le même enthousiasme, Christian Pellerin nous fait revivre un des épisodes les plus flamboyants et méconnus des "Trente Glorieuses" : l'épopée l'immobilière d'une France qui croyait alors en son avenir.

10/2014

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Sciences historiques

Femmes d'exception, femmes d'influence. Une histoire des courtisanes au XIXe siècle

Puissante figure de l'imaginaire, la courtisane est une actrice essentielle de l'histoire du XIXe siècle. Le Paris de cette époque, en pleine croissance, offre un cadre idéal à ces femmes, dont la journée s'organise autour des cafés, restaurants, bals, casinos, courses hippiques, promenades au Bois et, à la belle saison, des escapades en Normandie ou sur la Côte d'Azur. Financées par des clients richissimes issus de la noblesse, de la haute bourgeoisie, des milieux d'affaires et de la presse. elles parviennent à amasser des fortunes considérables et vivent avec une liberté et une indépendance exceptionnelles dans un XIXe siècle qui cantonne encore 1a plupart des femmes à la maternité, à des tâches domestiques ou à des positions subalternes. Comment ces prostituées "insoumises", grisettes, lorettes ou filles passées par des maisons closes sont-elles devenues des courtisanes millionnaires, des femmes d'influence et de pouvoir qui ont dominé leur époque ? Issues le plus souvent de milieux pauvres ou travaillant dans le monde artistique du théâtre, de la danse ou du café-concert, comment ont-elles opéré leur métamorphose pour devenir des icônes de leur génération, des femmes qui envahissent la presse et les images de leur temps ? Intelligentes et audacieuses, libres dans leur art de vivre, leur manière de s'habiller ou de se maquiller mais aussi de voyager de par le monde ou de tenir salon à leur guise, elles apparaissent comme des pionnières en matière d'émancipation et de droits de la femme. A travers le parcours des plus célèbres horizontales du XIXe siècle, Catherine Authier nous ouvre les portes de ce monde mystérieux dans un ouvrage abondamment illustré et fourmillant d'anecdotes. Elle fait revivre avec bonheur ce mythe qui continue encore à fasciner notre société moderne.

10/2015

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Histoire de France

Une juvénile fureur. Bonnier de la Chapelle, l'assassin de l'amiral Darlan

Le garçon qui tua l'amiral Darlan L'amiral Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy, haut-commissaire de la France en Afrique, est assassiné à Alger, le 24 décembre 1942, par Fernand Bonnier de la Chapelle, fusillé le surlendemain. Le nom du meurtrier se retrouve au détour de tous les ouvrages traitant des événements de la Seconde Guerre mondiale. Il est le prototype de l'illustre inconnu qui, agent supposé inconscient d'un complot qui le dépasse, entre abruptement dans l'Histoire pour en sortir aussitôt. De fait, que sait-on de lui ? Il avait 20 ans. On dit qu'il aurait appartenu aux Chantiers de la jeunesse ou aux Corps francs d'Afrique. On répète qu'il était royaliste - sa particule semble corroborer ces opinions monarchistes. Seulement, Fernand Bonnier de la Chapelle n'appartenait plus aux Chantiers de la jeunesse et il n'a jamais fait partie des Corps francs d'Afrique. Sa particule n'est qu'un leurre et " dans ses veines, écrira son père, ne coulait que le sang rouge des vrais républicains ". Issu d'une famille aventureuse, mais éduqué au sein d'une bourgeoisie fortunée et progressiste, Fernand Bonnier de la Chapelle n'eut, à partir de la défaite de 1940, qu'un rêve : partir en Angleterre pour se battre et faire quelque chose de grand. Un rêve sans cesse empêché qui devait le conduire à rencontrer tout autrement sa destinée, la veille de Noël 1942. A l'aide d'archives totalement inédites, Bénédicte Vergez-Chaignon, tenant son public en haleine de bout en bout, retrace pour la première fois le parcours de celui dont le général de Gaulle écrivit qu'il avait agi soulevé par une " juvénile fureur ".

09/2019

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Religion

L'histoire de toute ma vie. Autobiographie d'un potier d'étain calviniste du XVIIe siècle

Né à Obernai (Alsace), en 1596, dans une famille d’artisans aisée et en vue, Augustin Güntzer est éduqué dans la confession calviniste. À 19 ans, après un apprentissage chez son père, potier d’étain, il entreprend à pied un premier voyage de compagnon. Pendant quatre ans, il parcourt l’Allemagne et l’Italie, poussant jusqu’à Sienne et Rome où il découvre les moeurs des «papistes ». Un second voyage d’un an et demi le conduit en Lettonie, au Danemark, en Angleterre et en France. Ces pérégrinations l’exposent à la faim et au froid, aux bonnes et aux mauvaises rencontres. À son retour, refusant d’abjurer sa foi, il quitte Obernai, se fixe à Colmar où il épouse une veuve fortunée de l’élite protestante. Mais la guerre de Trente Ans fait rage, Colmar est pris par les impériaux, catholiques, et seul l’exil sauve les protestants de la conversion. Augustin Güntzer émigre alors à Strasbourg, où il se débat dans les difficultés matérielles, s’engage comme artilleur et voit mourir sa femme et son fils. Une fois Colmar repris par les armées protestantes, il s’y réinstalle, mais souffre du cantonnement des soldats dans sa maison, du manque de pain, des violences faites à ses filles et du mépris de ses congénères luthériens. À bout de forces, il se réfugie à Bâle, où il survit comme confiseur et marchand ambulant. Supplicié par des maux physiques qui se succèdent depuis l’enfance, il endure de surcroît l’effondrement de ses biens, de son statut social et de ses réseaux de parentèle pour n’avoir jamais renoncé à sa foi, ferment de son existence. Il écrit alors l’histoire de sa vie, où il rend compte à ses enfants de ces déclins et proclame son indéfectible croyance.

06/2010

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Economie (essai)

Inégalités. Ressorts de la croissance des entreprises et de l'emploi

Depuis le début des années 2000, quelques dizaines d'économistes ont prétendu démontrer que les inégalités de revenus et de fortunes n'ont jamais été aussi fortes dans les pays occidentaux. Ils en concluent qu'il faut mettre un terme à cette situation en taxant davantage les plus riches. Ces thèses déferlent sur l'homme de la rue, répercutées par d'innombrables caisses de résonance dans les écoles et les universités, les médias, les associations, les syndicats. Mais elles ne sont pas nouvelles. Sous un habillage pseudo-scientifique, elles reformulent des analyses déjà développées par Marx au xixe siècle, ce qui permet à un idéologue tel que Thomas Piketty de se présenter comme son successeur. Malgré leurs faiblesses et leurs incohérences, les thèses des Piketty et autres continuent d'intimider les décideurs et les politiciens. C'est à eux, notamment, que le présent livre est destiné. Il ne se borne pas à dénoncer les manipulations statistiques qui biaisent l'analyse des inégalités. Plus fondamentalement, il démontre la vraie nature de celles-ci, liées à un double phénomène : d'un côté, l'arrivée dans les pays riches de cohortes d'immigrants qui viennent gonfler le nombre des pauvres ; de l'autre, le mouvement incessant des myriades d'entrepreneurs qui prennent des risques, innovent et, pour une partie d'entre eux, deviennent riches, mais en créant les emplois et les conditions de la prospérité générale. Ce livre est la dernière oeuvre de Bernard Zimmern (1930-2020), inventeur d'une technologie révolutionnaire de fabrication des compresseurs, infatigable innovateur, entrepreneur, créateur et animateur de think tanks tels que l'iFRAP, promoteur d'idées et de propositions dans le débat public. Pour le rédiger, il s'est appuyé sur les travaux de l'Institut de recherche pour la démographie des entreprises (IRDEME), organisme créé en 2005 à son initiative.

03/2023

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Empire colonial

L'histoire vraie des Français d'Algérie (1830-1962)

Après la conquête de cette terre d'Afrique qui n'avait pas encore de nom en 1830, on a présenté le peuplement aux Français comme une chance unique de quitter la misère, qui sévissait dans l'Hexagone, et aussi comme une fabuleuse aventure humaine. Cent trente-deux ans plus tard, ils revenaient d'où ils étaient partis, par bateaux entiers, déracinés, accablés de reproches. En métropole en jugeait leur accent vulgaire, on disait qu'ils avaient mal traité les Algériens, les exploitant parait-il sans vergogne, amassant des fortunes... Rétorquer qu'ils avaient contribué à faire passer la société arabo-berbère du Moyen Age à la modernité ne leur servait à rien : on les rendait responsables d'une guerre, qu'ils avaient de surcroît perdue. La vérité, bien sûr, n'est pas aussi abrute. Raphaël Delpard, qui a combattu en Algérie, rendu à la vie civile, a tenté de comprendre, de réunir les faits, non pas au niveau de l'examen politique, mais à celui de l'homme de la rue. Il expose, sans langue de bois ni favoritisme pour aucune des communautés, les errances, les craintes, les erreurs, les malentendus ; il met en lumière l'abandon de Paris, que l'Algérie n'a vraiment jamais intéressée ; les manipulations et les mensonges d'une classe politique qui, après la fin de l'Indochine, trouva avec le conflit franco-algérien, le discours satisfaisant son ego, devenant de facto le porte-parole d'une prétendue misère, qu'elle n'a pourtant pas rencontrée. L'Histoire vraie des Français d'Algérie : une page d'histoire, d'amour et de larmes, entre deux grands peuples qui ne se sont pas encore remis de leur rendez-vous manqué.

09/2021

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Carrière et réussite

Découvrez Le Secret De La Richesse Illimitée

De tous temps, il est incontestable que les humains ont décidé, que le sexe et l'argent gouvernent le monde. Mais, le rêve de la plupart des gens est de s'enrichir, si possible de façon illimitée. Tout simplement, parce que, contrairement à la doctrine sociale de l'église qui rappelle à tort aux naïfs et à ses ouailles ceci " Gardez-vous de toute avidité. " Pourtant, si vous êtes pauvre, Dieu n'y est pour rien. Puisque, ceux qui connaissent la véritable signification du fameux veau d'Or de la bible, reconnaîtront qu'il s'agit du secret bien gardé de l'adoration de l'argent. C'est pourquoi, dès l'enfance, il est important pour les parents d'enseigner les rudiments de l'argent à leurs enfants. Que vous soyez conscient ou non, sachez que vous êtes sur cette planète pour vivre dans l'abondance. Par conséquent, vous devez disposer tout l'argent qui vous est nécessaire pour vivre heureux et libre. La pauvreté est une maladie mentale guérissable, afin de ne plus vous contentez des miettes, et d'accéder comme ceux que vous admirez aujourd'hui, à la richesse illimitée. C'est très important parce que tout être humain a le droit d'être riche ! Peu de personnes sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche. Nombreux sont ceux qui sont partis de rien, et possèdent aujourd'hui les plus grosses fortunes du monde. Ces personnes ont simplement utilisé un plan infaillible révélé dans ce livre, et applicable par tous : l'énergie des autres (EDA), l'argent des autres (ADA), ainsi que la puissance de la publicité ! Afin que votre vie ne soit plus un long souci d'argent, lisez dès aujourd'hui ce livre, mettez progressivement dans votre vie ses conseils, découvrez que l'impossible est possible, et devenez-vous aussi infailliblement Riche !

09/2023

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Historique

La Buse Tome 1 : La chasse au trésor

Entre mythe et réalité, qui n'a jamais rêvé de retrouver le trésor des pirates ? En 1714, la guerre de Succession d'Espagne prend fin et une période de paix semble s'installer pour de plusieurs années. De nombreux corsaires désappointés se retrouvent subitement sans employeur. Olivier Levasseur est de ceux-là. L'homme né à Calais à la fin du XVIIe et issu d'une famille qu'on dit bourgeoise. Levasseur n'avait jamais caché son ambition d'appartenir au grand corps, mais faute de titre de noblesse, il ne pourra qu'y rêver. On connaît peu de choses des campagnes corsaires menées par Levasseur, par contre, il est évident que l'homme a finalement renoncé à rentrer au port à l'heure de la paix signée pour embarquer dans l'aventure de la piraterie. Levasseur aurait dû être un pirate comme tant d'autres, courant les mers et vivant de larcins, de rapines et autres maraudages. Mais au mois d'avril 1721, l'étrange mélange d'audace et de chance, va permettre au pirate qui porte le surnom de La Buse, de rentrer dans l'histoire. Olivier Levasseur s'empare avec une aisance déconcertante du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Hélas, mille fois hélas, l'aventure se termine mal pour le pirate. La retraite anticipée qu'il avait choisi de prendre ne le mettra pas à l'abris des rancunes. A l'été 1730, parce qu'il a refusé le pardon du Roi qui lui imposait de restituer les fortunes prises, Levasseur est arrêté et conduit à l'échafaud. Dans une dernière forfanterie, notre homme criera à la foule qui était venue voir son agonie annoncée : " Mon trésor à qui saura le prendre ! ". Le mythe était né !

11/2022

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Historique

La Buse Tome 2 : Pour l'éternité

Entre mythe et réalité, qui n'a jamais rêvé de retrouver le trésor des pirates ? En 1714, la guerre de Succession d'Espagne prend fin et une période de paix semble s'installer pour de plusieurs années. De nombreux corsaires désappointés se retrouvent subitement sans employeur. Olivier Levasseur est de ceux-là. L'homme né à Calais à la fin du XVIIe et issu d'une famille qu'on dit bourgeoise. Levasseur n'avait jamais caché son ambition d'appartenir au grand corps, mais faute de titre de noblesse, il ne pourra qu'en rêver. On connaît peu de choses des campagnes corsaires menées par Levasseur, par contre, il est évident que l'homme a finalement renoncé à rentrer au port à l'heure de la paix signée pour embarquer dans l'aventure de la piraterie. Levasseur aurait dû être un pirate comme tant d'autres, courant les mers et vivant de larcins, de rapines et autres maraudages. Mais au mois d'avril 1721, l'étrange mélange d'audace et de chance, va permettre au pirate qui porte le surnom de La Buse, d'entrer dans l'Histoire. Olivier Levasseur s'empare avec une aisance déconcertante du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Hélas, mille fois hélas, l'aventure se termine mal pour le pirate. La retraite anticipée qu'il avait choisi de prendre ne le mettra pas à l'abri des rancunes. A l'été 1730, parce qu'il a refusé le pardon du roi qui lui imposait de restituer les fortunes prises, Levasseur est arrêté et conduit à l'échafaud. Dans une dernière forfanterie, notre homme criera à la foule qui était venue voir son agonie annoncée : " Mon trésor à qui saura le prendre ! ". Le mythe était né !

11/2023

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Economie

Les hauts revenus en France au XXe siècle. Inégalités et redistributions, 1901-1998

La question des inégalités est au coeur de la vie politique française. On a dit et écrit tout et son contraire sur ce sujet. La somme proposée ici sera, sans conteste, l'ouvrage de référence sur la question. Ce livre dresse le tableau d'un siècle d'inégalités. Il montre que, contrairement à une idée reçue, l'inégalité des salaires et restée sensiblement la même en France tout au long du XXe siècle : le pouvoir d'achat a été multiplié par 5, mais la hiérarchie n'a pratiquement pas changé. L'inégalité totale des revenus a fortement diminué au cours des années 1914-1945, mais cette baisse est due pour l'essentiel aux chocs subis par les revenus du capital (destructions, inflation, crise des années 1930), et non pas à un processus économique "naturel". La concentration des fortunes et des revenus du capital n'a par la suite jamais retrouvé le niveau astronomique qui était le sien à la veille de la Première Guerre mondiale, ce qui semble s'expliquer par l'impact de l'impôt progressif sur l'accumulation et la reconstitution de patrimoines importants. En l'absence de ces chocs et de l'impôt progressif, il est probable que la France n'aurait pas quitté de sitôt le sommet inégalitaire du début du siècle. Thomas Piketty, qui se fonde notamment sur une exploitation systématique de sources fiscales permettant de couvrir l'ensemble du siècle (déclarations de revenus, de salaires et de successions), analyse également comment les perceptions de ces inégalités ont évolué de 1901 à 1998 ("fin des rentiers", "montée des cadres", etc.). La question des inégalités apparaît alors comme une véritable grille de lecture de l'histoire générale de la France au XXe siècle.

10/2014

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Sciences historiques

La gloire et le jeu. Des hommes et des chevaux (1766-1866)

A la fin de l'hiver 1766, devant la cour réunie, à la plaine des Sablons transformée en hippodrome, le duc de Brancas défie, par cheval interposé, un gentleman anglais. C'est le début des courses en France. Car le duc, bien que battu, ne renonce pas. Avec une poignée d'aristocrates fortunés qui partagent son goût du jeu et son amour de la gloire, il va se battre pour introduire en France des chevaux rigoureusement sélectionnés depuis des générations par les éleveurs anglais et que l'on appellera " pur sang ". Bientôt, à Vincennes comme à Fontainebleau, les privilégiés se pressent pour admirer des chevaux dont la généalogie est à l'image de ceux qui les élèvent et les possèdent. Un temps, le cheval de sang, symbole de la noblesse, est rejeté sous la Révolution. Mais Bonaparte, qui a découvert en Egypte le cheval arabe, comprend vite son importance dans la guerre de mouvement et de vitesse. Devenu empereur, il établit officiellement les courses françaises. Il veut faire mieux que les Anglais et encourage la production nationale d'élite. Les régimes se succèdent tandis que sont créées les institutions qui organisent les courses, notamment le Jockey Club, l'un des temples du jeu et des élégances de la vie parisienne. Pour les uns, ces courses ne sont que faste et ostentation. Pour d'autres, elles devraient être une " question d'utilité publique, de richesse et de prospérité nationale ". Mais désormais des spectateurs de plus en plus nombreux viennent tenter leur chance pour quelques sous sur les hippodromes. Les formidables succès de Monarque, l'un des plus beaux chevaux du XIXe siècle, et de Gladiateur, dont la renommée dépasse les frontières, ouvrent des perspectives à toutes les spéculations... Nicole de Blomac, qui a été éleveur pendant trente ans, est diplômée de l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

03/1991

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Histoire internationale

L'Amérique des prédateurs

Charles H. Ferguson, qui a électrisé le monde entier avec son documentaire oscarisé, Inside Job, explique à présent comment une élite prédatrice s'est emparée des États-Unis et met au jour les réseaux d'influence académiques, financiers et politiques ayant facilité la montée en puissance des prédateurs. Au cours des dernières décennies, les États-Unis ont subi une transformation socio économique parmi les plus radicales de leur histoire. - La finance est devenue la principale industrie américaine, alors que le secteur secondaire a pour ainsi dire disparu, même dans le domaine de la haute technologie. - Le secteur financier s'est laissé de plus en plus corrompre ; les fraudes généralisées à l'origine de la bulle immobilières restant impunies. - La part des recettes fiscales dans le PIB n'a jamais été aussi faible depuis soixante ans ; les réductions d'impôts bénéficient surtout aux nantis et aux compagnies qui engrangent le plus de profits. - Le plus choquant, c'est que les Etats-Unis, qui ont longtemps offert de fabuleuses opportunités de réussite aux ambitieux sans le sou, sont devenus l'une des sociétés les plus inégalitaires et injustes au monde. Ferguson montre comment, depuis Reagan, l'élite fortunée a pris en otage les deux principaux partis politiques. L'administration Clinton a démantelé les instances de régulation qui protégeaient l'homme de la rue des financiers rapaces. Bush a sapé les revenus de l'État par ses indécentes réductions d'impôts conçues pour les nantis. Obama a laissé les criminels de la finance n'en faire qu'à leur tête. Ce livre détaille, à travers de multiples interviews, les crimes - il n'y a pas d'autre mot - commis lors de cette quête effrénée à l'enrichissement qui a conduit à la crise financière. Enfin, il propose des mesures concrètes pour faire cesser ces déséquilibres.

01/2013

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Actualité et médias

9-2, le clan du président

Les présidents de la République ont toujours eu un fief. Si Jacques Chirac a longtemps régné sur la ville de Paris, Nicolas Sarkozy, lui, a choisi la banlieue. Mais pas n'importe laquelle : les Hauts-de-Seine, où se croisent grandes fortunes et "nouveaux riches" de la politique. Sans le 9-2, le président ne serait rien. C'est là qu'il a commencé sa carrière politique : maire de Neuilly à 28 ans, député de Neuilly-Puteaux à 34 ans, président du conseil général à 49 ans... C'est là qu'il a appris le métier avec son "parrain" corse, Charles Pasqua, l'ancien homme fort du département. Il y compte ses amis les plus fidèles, mais aussi les plus encombrants : le couple Balkany à Levallois-Perret, le couple Aeschlimann à Asnières, la famille Ceccaldi-Raynaud à Puteaux, dont les frasques familiales et judiciaires défraient la chronique locale. On y trouve de fidèles alliés aussi, comme l'ex-UDF André Santini, maire d'Issy-les-Moulineaux, dont les bonnes blagues cachent des pratiques locales beaucoup moins drôles. Dans nombre de ces communes tenues par les amis du président se pratiquent, à grande échelle, le clientélisme et le muselage de l'opposition. Entre leurs mains, les logements sociaux deviennent une arme politique redoutable. Nicolas Sarkozy continue par ailleurs de suivre de près le pharaonique projet immobilier de relance du quartier d'affaires de la Défense, qu'il a amorcé en 2006 et qui ravit ses amis promoteurs et grands patrons... ainsi que le nouveau boss du département, Patrick Devedjian. Une plongée inédite au cœur de la droite "bling-bling", qui détient le pouvoir et l'argent dans le département le plus riche de France : le 9-2, où règne le clan du président...

02/2008

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Littérature française

Les Ours et le collier de la princesse. Histoire d'une famille de montagnards au pays du Mont-Blanc (1920-1960)

Une histoire extraordinaire nous conduit du 19e au 21e siècle, en suivant les pas d'une famille de montagnards du Pays du Mont-Blanc. C'est la vie rude de l'alpage, au sommet de tout, sur les hauteurs de Megève, sans route, ni électricité, ni téléphone durant les trois mois d'été avec les troupeaux et les enfants en bas âge. Ces générations de paysans, heureux d'accomplir leur tâche, aimaient la terre et leur vie de liberté. La nature faisait vivre la famille. Dans les fermes, la fenaison, la moisson, la batteuse, rythmaient les saisons. Les longues processions des rogations sollicitaient le Ciel pour donner des récoltes abondantes. L'hiver venant, les enfants en galoches foulaient la neige pour rejoindre l'école du village, en bandes joyeuses. Puis la guerre arriva, les conscrits furent enrôlés, le STO devint obligatoire...alors les montagnards refusèrent et devinrent réfractaires. Prisonniers, ils s'évadèrent. Les enfants des villes trouvèrent refuge et nourriture dans les fermes. Au village des juifs furent dénoncés et raflés, des règlements de compte aboutirent à des drames. Puis la vie reprit son cours et tout changea. De riches banquiers impulsèrent une dynamique touristique de haut standing au Mont d'Arbois. Les princesses et artistes se montraient sur les pistes. L'argent des riches villégiateurs apporta une manne nouvelle. Les rapports entre citadins fortunés et paysans vivant en partie en autarcie, créèrent un choc de civilisation déclenchant un bouleversement de la vie locale. Le cheval de labour transporta les skieurs en traîneaux, le paysan devint moniteur de ski, le commerçant construisit un hôtel... Tout au long de ce récit, le lecteur pourra vivre avec intensité ces histoires qui ont marqué la vie des montagnards.

04/2014

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Histoire internationale

Economie de l'Algérie coloniale 1830-1954

La violence des événements qui se sont succédés en Algérie de 1830 à 1962 et liés à la colonisation française ont conduit, le plus souvent, à ne traiter de cette histoire que sous les angles militaire et politique. Ce livre couvre le champ économique qui manquait. Il offre de longues séries statistiques qui mettent un point définitif à beaucoup de questions ayant suscité polémiques et discussions. Certes, loin d'être un champ d'investissement économique, l'Algérie, fut, pendant cinquante ans, un champ de guerre. L'objectif premier des armées d'invasion fut d'abord de conquérir des territoires. Ce trait majeur va déterminer décisivement la nature de la colonisation : elle naît terrienne et le demeurera. Au bout de 130 ans d'occupation française, l'économie coloniale demeure essentiellement agricole et exportatrice de produits agricoles. La minorité infime qui prospère ne réinvestit pas ses profits localement dans l'industrie mais accumule des fortunes qui ont fait la légende de ces quelques 6.400 très grands propriétaires colons -- à la date de 1954, occultant la situation pécuniaire ordinaire du million d'autres Européens employés et ouvriers. Si le discours apologétique ordinaire glorifie les oeuvres de la colonisation, il oublie que routes, travaux publics, ports, extraction minière, agriculture, etc., n'ont pu exister que grâce à la force de travail des Algériens, parfois mobilisés gratuitement sous forme de corvée à laquelle un Code de l'Indigénat les a soumis pendant longtemps. Ainsi a pu apparaître cette économie qui, contrairement à ce qu'affirment certains révisionnistes d'aujourd'hui, a été, en réalité, incapable ne serait-ce que de nourrir la population, et qui a abouti au bout de 130 ans à faire de l'Algérie, encore coloniale, un pays importateur, non seulement de produits industriels, mais simplement de vivres.

11/2018

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Littérature française

Pierres noires. Les Classes moyennes du Salut

Dans le deuxième roman de Joseph Malègue, Pierres noires : Les Classes moyennes du Salut, réalise une "fresque historique" de l'installation de la IIIe République : laïcité, déclin des notables liés à la Monarchie, l'Eglise, l'Empire, montée d'une classe nouvelle qui les supplante dans une ville d'Auvergne imaginaire, emblématique d'une mutation de la France toute entière. Malègue observe le déclin de cette classe sociale à laquelle sa famille petite-bourgeoise était liée avec le sens proustien du temps qui passe et la distance du sociologue, sans regret ni révolte. Il se préoccupe surtout du drame spirituel des "classes moyennes du Salut" . Soit les chrétiens attachés à l'évangile, mais peu désireux de lui sacrifier, le cas échéant, leur bonheur terrestre. Comme dans Augustin ou le Maître est là, Malègue s'y rapproche encore plus de Proust par l'abondance de ce qu'il enregistre, décrit puis dissèque longuement et finement : beauté de la féminité, mais aussi divisions sociales implacables, fortunes détruites, mariages ratés, suicides illustrant la fin des notables catholiques. Pierres noires est considéré par les critiques comme supérieur à son premier roman (Augustin). Les "pierres noires" sont les pierres volcaniques d'Auvergne et du Cantal avec lesquelles sont construites de nombreuses maisons de ces régions. Les "Classes moyennes du Salut" sont les chrétiens médiocres (où Malègue se situait lui-même), non "classes moyennes de la sainteté" . Joseph Malègue (1876-1940) est considéré comme le "Proust catholique" . Ecrivain lu avec ferveur par le pape Paul VI qui voit en lui le "conteur de l'histoire de l'âme" , et par le pape François comme le grand romancier moderne des "classes moyennes de la sainteté" . Préface de José Fontaine

04/2018

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Croissance, crise

Demain il sera trop tard

La réalité est désormais là : on a cru en la croissance heureuse, elle ne l'est pas ; on a cru en la terre inépuisable, elle ne l'est pas ; on a cru que tout problème avait sa solution par une apologie de la technique et de la science, mais celles-ci ne peuvent résoudre l'ensemble des problèmes liés à l'essence même de l'humain. A trop vouloir accumuler, le capitalisme industriel puis financier ne connaît que le court terme et a oublié que le vivant n'était qu'une étape dans l'histoire de la planète. Il a tout saccagé : faune et flore, océans et terres, noyant la terre sous des tonnes d'immondices. Nous sommes donc bien devant une crise systémique. Inutile de mettre en avant tel ou tel aspect de cette crise : elle est totale et signe la fin d'un cycle, celui du capitalisme hyperproductif, destructeur et incapable de se transformer. Peu importe le respect du vivant pourvu que l'on dégage des profits et des fortunes sans cesse plus ostentatoires. Il faut produire et toujours persuader de consommer. Aussi, est-il encore temps d'inventer un nouveau modèle de développement basé sur une autre façon de consommer, de produire, d'échanger dans la sobriété et la proximité ? Quelle part peut prendre l'économie sociale et solidaire dans une nécessaire érosion du néolibéralisme ? Depuis deux siècles, les entreprises de ce secteur prouvent que l'on peut contribuer au bien commun en refusant la loi du marché. C'est à ces questions que Jean Gatel, ancien ministre de l'ESS, tente de répondre. Argumenté d'analyses récentes sur l'état du monde et de propositions concrètes, cet essai rend hommage à celles et ceux qui tentent d'alerte, d'informer, de résister avant qu'il ne soit trop tard.

10/2022

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Littérature anglo-saxonne

Le plus gros jeu. Une chronique éblouissante sur Las Vegas et ses joueurs de poker

Envoyé du New Yorker, le poète Al Alvarez se rend à Las Vegas pour faire un reportage sur le Championnat mondial de poker de 1981. Las Vegas est alors l'une des villes les plus extravagantes des Etats-Unis, une ville qui n'a qu'une promesse : votre vie peut changer d'une seconde à l'autre... si vous avez de la chance. Des millions de gens venus du monde entier jouent aux tables de poker, mais une poignée à peine se risque aux plus grosses tables. Les fortunes changent de main, le poker devient alors un sport extrême. Les joueurs sont tout autant aveuglés par le romantisme des grandes pertes que des grandes victoires, ou, comme l'explique l'un d'entre eux : "Notre poker est un art, les autres se contentent de tirer sur une cible mais nous, notre cible est vivante, et elle riposte". Dans ce livre, considéré comme "le meilleur jamais écrit sur le poker" et traduit pour la première fois en français, l'auteur, joueur lui-même, décrit avec finesse et humour l'élite du poker professionnel. Un hommage au hasard et au risque, une réflexion brillante sur l'argent et le capitalisme, et une lecture délicieuse qui rappelle que "le sexe, c'est bien, mais le poker, ça dure plus longtemps" . Al Alvarez (1929-2019) était un poète, critique littéraire (The Observer, The New Yorker) et professeur d'université anglais qui décide de tout quitter pour écrire des essais sur les sujets qui le passionnent et qui l'obsèdent : l'escalade, le poker, le suicide, le divorce, la poésie, la nage quotidienne dans un lac... Ses livres ont reçu de nombreux éloges et eu un excellent accueil critique et public dans le monde anglophone.

04/2023

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Sociologie

Le capital algorithmique. Accumulation, pouvoir et résistance à l'ère de l'intelligence artificielle

Alors que tout semble s'accélérer dans nos vies hyperconnectées, la séparation du monde "réel" et du virtuel apparaît de plus en plus caduque. Pour Jonathan Durand Folco et Jonathan Martineau, les changements techniques en cours sont tels que nous sommes entrés dans un nouveau stade du capitalisme : le capital algorithmique. En vingt thèses critiques, ils montrent comment la valorisation des données massives et le déploiement rapide de l'intelligence artificielle s'accompagnent de mutations socioéconomiques et politiques majeures. A la fois dynamique d'accumulation, rapport social et forme inédite de pouvoir basé sur les algorithmes, il s'agit d'une réalité multidimensionnelle qui bouleverse déjà profondément nos vies. Le capital algorithmique permet de relier des phénomènes aussi variés que l'essor des GAFAM, l'extraction de métaux rares, la fragmentation de nos emplois du temps hyperconnectés, les fortunes des Bezos, Musk et Zuckerberg, les tensions américano-chinoises autour de Huawei et TikTok, la prolifération des écrans, le télétravail, Alexa, les cryptomonnaies, les conflits militaires au Congo, les assassinats politiques ciblés par drones, la crise climatique, la pénurie de semi-conducteurs, l'industrie des influenceurs, l'idéologie des "risques existentiels" , la livraison en 24 heures... Forger une théorie critique des algorithmes et de l'intelligence artificielle devient urgent et nécessaire pour comprendre les multiples ramifications de la logique algorithmique, ses dispositifs et sa dimension idéologi¬que, mais aussi pour débusquer les relations de pouvoir liées aux nouvelles technologies et comprendre l'économie politique qui les produit. La révolution industrielle a jadis propulsé l'empire du capital au XIXe siècle : les algorithmes et l'intelligence artificielle pourraient avoir le même impact au XXIe siècle. Une thèse ambitieuse qui permet de saisir l'ampleur des transformations et des mutations en cours.

11/2023

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Criminalité

L'Affaire Lebovici. Autopsie d'une époque

Genèse d'un " cold case " ou le récit du crime impuni d'un grand nom du cinéma français, Gérard Lebovici raconté dans son intimité. Une enquête sur l'enquête, sur les pas des policiers du 36 quai des Orfèvres. Retour sur les années 80, ses sphères d'influence, ses figures emblématiques dont l'écrivain Guy Debord. 5 mars 1984. L'impresario des plus grandes stars du cinéma français a rendez-vous avec un tueur qu'il connaît très probablement, mais dont il ignore le dessein. Deux jours plus tard, son cadavre est retrouvé dans un parking de l'avenue Foch. Gérard Lebovici, l'ami de Belmondo, Deneuve, Truffaut, se croyait à l'abri. Intouchable. Il s'en remettait à sa baraka légendaire qui avait fait de sa vie une époustouflante réussite, que tant jalousait. Aujourd'hui, ce crime reste un crime sans criminel connu et identifié. Un meurtre sans meurtrier. Une affaire non résolue, un " cold-case ". Formule qui rime au 36 quai des Orfèvres avec échec. Quarante ans plus tard, le mystère persiste. Sa mort est apparue d'autant plus mystérieuse que les pistes suivies par la Crim' creusaient des univers bien étrangers - a priori - à ceux du cinéma mais aussi à ceux de l'édition auxquels était lié Lebovici : le grand banditisme (avec François Besse, le complice de Jacques Mesrine), l'espionnage, l'ultra gauche avec l'écrivain théoricien Guy Debord, qui sera un temps suspecté, le monde du jeu et celui du blanchiment. Le tout, dans un contexte de guerre larvée entre l'Elysée et le mythique 36 Quai des Orfèvres... Pour la première fois, une enquête sur l'enquête, racontée de l'intérieur, avec des éléments inédits dont le portrait intime d'un homme de passion(s) et la peinture d'une ultra gauche mondaine et fortunée.

02/2024

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Romans historiques

La tulipe d'or

A travers l'histoire de la belle Francesca Visser et de ses soeurs, c'est toute la Hollande du XVIIe siècle qui revit. Intrigues, mêlées diplomatiques, passions dévastatrices... Un roman d'amour et aventures, placé sous le signe de l'art de Vermeer. Une histoire d'amour dans l'univers du peintre Vermeer Le père de Francesca est un peintre connu d'Amsterdam... ainsi qu'un joueur invétéré. Ses paris inconsidérés plongent la famille dans la crise. Par chance, grâce à l'enseignement qu'elle a reçu dans l'atelier de son père, Francesca peut partir étudier auprès de Johannes Vermeer, le maître de Delft. Mais, une fois arrivée auprès du célèbre peintre, elle découvre les règles instaurées par son père : elle doit notamment renoncer à son amitié avec Pieter van Doorne, un marchand de tulipes ! Alors que le talent de Francesca éclot, la " folie de la tulipe " gagne le pays et, bientôt, des fortunes considérables se construisent sur cette culture. Ce qui aurait dû être une bénédiction pour Pieter révèle l'ampleur de la trahison du père de Francesca. Alors que les deux amants comprennent l'origine des obstacles semés sur leur route, le père de la jeune femme est déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'elle se soumette à l'avenir que sa famille a tracé pour elle. A travers l'histoire de la belle Francesca Visser et de ses soeurs, c'est toute la Hollande du XVIIe siècle qui revit. Intrigues, mêlées diplomatiques, passions dévastatrices... Un roman d'amour et aventures, placé sous le signe de l'art. Première édition, Presses de la Cité, 1993. " Une narration riche et d'une grande profondeur. " Goodreads

09/2023

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Romans policiers

Le cercle de pierres. Une enquête de Washington Poe

Washington Poe ne voulait pas reprendre du service. Après une " erreur " qui lui a coûté son poste de sergent-détective, Poe s'était retiré à la campagne. Mais un tueur en série en a décidé autrement. Il mutile ses victimes et les brûle au centre d'un cercle de menhirs. Sur l'une d'elle, il a gravé le nom de Washington Poe. . . Un suspense couronné du Gold Dagger Award. Premier volet d'une nouvelle série policière, un roman lauréat du Gold Dagger décerné par la Crime Writers' Association Nord-Ouest de l'Angleterre. Dans la région sauvage de Lake District, au milieu de cercles de menhirs, un tueur mutile et met le feu à des hommes fortunés âgés de 60 à 70 ans. Aucun lien entre les victimes, aucun indice, jusqu'au jour où l'assassin grave sur le torse de l'une d'elles le nom de Washington Poe. . . Contraint par sa supérieure Stephanie Flynn de reprendre du service, l'inspecteur, mis à pied pour une " erreur " ayant entraîné la mort d'un pédophile, doit faire équipe avec Tilly Bradshaw, une geek surdouée mais socialement inadaptée. Également épaulé par son ami d'enfance, le policier Kylian Reid, Washington Poe suit une piste qui le conduit quelque vingt-cinq ans en arrière. . . Peu à peu les motivations du tueur se dessinent. Poe comprend aussi qu'il a été manipulé, mais, surtout, qu'il y a bien pire que de mourir immolé ! À lui de choisir désormais comment justice doit être rendue. . . " Une enquête palpitante et effrénée. " The Times " L'entrée en matière parfaite d'une nouvelle série qui s'annonce géniale. " Mick Herron " Sombre, percutant et captivant. " Peter James " Un page turner haletant. " The Sun

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Littérature anglo-saxonne

Voyages d'une vie. Heures anglaises, Heures italiennes, La Scène américaine

Henry James, le plus grand romancier américain de son époque, a durant toute sa vie voyagé en Europe comme dans son pays natal, pour promener "un désir aux yeux ouverts", désir de noter tout ce qui pouvait alimenter ses sensations, son érudition, son inspiration et ses fictions. Il a rassemblé ses notations considérables dans de mémorables essais et récits de voyage. Sous le titre de Voyages d'une vie se trouvent ici regroupés trois grands volumes : Heures anglaises (1905), Heures italiennes (1909) et La Scène américaine (1907). Heures anglaises et Heures italiennes sont des recueils de textes écrits au fil du temps, avec d'admirables variations d'humeur au gré des époques. Les "livres d'heures" étaient, à la fin du Moyen Age, des manuels de dévotion privée ornés d'enluminures. Or c'est bien une dévotion que James éprouve pour ses deux pays de prédilection : l'Angleterre, qu'en quelque sorte il a épousée, et l'Italie, qui est comme sa maîtresse idéale. Dans les Heures italiennes, il célèbre la "bienheureuse péninsule" sous ses aspects et dans ses profondeurs les plus intimes, les plus ardents, et aussi les plus sensuels. La Scène américaine est le fruit d'un périple d'une douzaine de mois qu'accomplit James en Amérique à partir d'août 1904 après plus d'une vingtaine d'années d'absence, ou plutôt, comme il l'écrit, d'"absentéisme". Il avait quitté un New York encore quasiment provincial. Il y découvre le surgissement des gratte-ciel, les flots d'immigrés de toutes origines, les constitutions de fortunes colossales, bref, l'explosion du XXe siècle et les prémices de la future domination planétaire des Etats-Unis. Ici comme en d'autres lieux, la perspicacité du regard de l'écrivain a quelque chose de prémonitoire, et par là d'intemporellement actuel.

02/2020

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Histoire des idées politiques

Le cens de l'Etat. Comprendre la crise du politique par la modernité fiscale

Depuis 2019, l'impôt sur le revenu des Français est prélevé à la source. Ce qui pourrait passer pour une réforme mineure d'ordre pratique marque en fait l'aboutissement d'une longue évolution de la théorie de l'impôt débouchant sur une doctrine contraire aux principes mêmes qui le légitiment. Cette relecture raisonnée de l'évolution de l'impôt en France dans ses théories, ses modalités et son acceptation populaire, conduit le lecteur des origines mythiques de l'impôt-sacrifice au sein des sociétés tribales à l'impôt instrument de gouvernance en passant par l'impôt servitude des seigneurs féodaux, l'impôt-échange des libéraux révolutionnaires et l'impôt-solidarité des économistes de l'État providence. L'auteur s'y propose de pointer dans des réformes telles que l'introduction d'un impôt sur les grandes fortunes, le prélèvement à la source ou les procédures de saisie sur salaire, la profondeur des mutations sociales qui en découlent et la manière dont elles redéfinissent le rapport entre le citoyen et l'État. Détaillant comment l'économie a imposé dans la pratique du pouvoir et la théorie du droit sa rationalité statistique, il dresse le saisissant portrait d'une époque où le consentement est mort, les droits fondamentaux bafoués et la responsabilité politique vidée. Une telle entreprise globale de rationalisation de la société ne saurait alors accoucher que d'agents économiques à l'amoralité glaçante. Cette réflexion de grande ampleur s'achève sur une critique approfondie de l'allocation universelle, présentée comme fausse solution au problème politique et moral auquel la société doit aujourd'hui faire face. A ce leurre, une alternative audacieuse est suggérée : le retour d'une société de la responsabilité individuelle et de l'honneur, où l'impôt volontaire se présente comme vecteur fondamental de toute distinction sociale et moteur démocratique d'empathie entre les citoyens.

05/2022

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Cinéma

Zoom arrière N° 1/2019 : Les films de Brian de Palma

Entamée dès le milieu des années 1960, la carrière de Brian De Palma est bornée par plusieurs titres devenus des classiques, entourés d’autres moins reconnus et parfois moins réussis, mais toujours personnels et tous destinés à célébrer les plaisirs de l’Image tout en en désignant les pièges. Qu’il ait été considéré comme un petit épigone hitchcockien ou au contraire comme un maître de la désillusion cinématographique, le réalisateur s’est bâti une réputation d’incontournable. Faisant à ses débuts un usage indépendant et contestataire du cinéma, avec des comédies chaotiques et engagées, il œuvra par la suite de manière plus subversive au sein de la production américaine en compagnie de ses camarades du « Nouvel Hollywood », signant une série de thrillers qui fit en une dizaine d’années sa gloire auprès des cinéphiles (Phantom of the Paradise, Carrie, Pulsions, Blow Out, Scarface…). Ayant gagné sa position, il put ensuite prendre les commandes de productions confortables, diriger des stars et bénéficier de succès critiques et publics d’envergure (Les Incorruptibles, L’Impasse, Mission : Impossible…) entre quelques échecs, tout en continuant à préserver sa conception singulière de la mise en scène et ses inclinaisons thématiques. Mais concevant un cinéma anti-hollywoodien par bien des aspects, il finit par se tourner de plus en plus, à partir des années 2000 et Femme fatale, vers l’étranger pour produire ses films. Revisiter cette filmographie riche de 29 longs métrages, c’est retrouver des figures de style reconnaissables entre toutes, du split-screen au travelling circulaire, aussi bien que des préoccupations d’auteur persistantes, de la tentation irrépressible du voyeurisme à l’incessant débusquage de la fausseté des images. Eternels retours qui font de Brian De Palma un cinéaste de l’obsession. Volontiers provocateur et amoureux éperdu de la Forme, il n’hésite pas à étaler au grand jour et à chaque occasion ses idées fixes. En résulte un cinéma tout sauf discret mais souvent étourdissant et dénonçant parfois dans le même temps cet étourdissement. Un cinéma n’ayant rien d’innocent, lesté de la conscience d’arriver « après ». D’où son caractère ultra-référentiel, qu’il était inévitable de souligner dans ces pages, en commençant par l’influence primordiale d’Alfred Hitchcock et en continuant avec d’autres parentés peut-être moins évidentes. Au fil de la filmographie, il fallait tenter de démêler l’écheveau régulièrement complexifié par l’accumulation de miroirs réfléchissants, d’effets saisissants et de sortilèges trompeurs. A ces tâches s’est attelé le collectif Zoom Arrière, constitué d’une dizaine de contributeurs de sensibilités cinéphiles diverses.

04/2019

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Russie

Alexandra Kollontaï. La Walkyrie de la Révolution

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue. Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils. Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue. Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les " icones " médiatiques du XXe siècle. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline. Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées. Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

11/2021

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Essais psychiatrie

VST N° 151, 3e trimestre 2021 : La santé mentale

Dossier la santé mentale. Introduction : Jean-Pierre Martin, Daniel Terral, Rozenn Caris. Y aurait-il des "sous-malades" ? Entretien avec Marie Bonnafé. Quatre pistes pour le printemps. Paul Bretécher. La présentation de malade, dispositif pour penser et transmettre la clinique en psychiatrie Muriel Sacchelli. Squatter les friches. Eric Bogaert. "Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores" Patrick Faugeras. Savoir de patient/savoir de soignant. Blandine Ponet, Héloïse Koenig. Prendre soin des enfants dans un secteur de pédopsychiatrie publique, Edmond Perrier, Yves Carrez. Un radeau Florian Hubert. Oser réinventer sans cesse son métier (ou tout l'art de soigner sans en avoir l'air, pas une mince affaire... ! ) Laétitia Le Tallec. Mise en place d'une permanence d'accueil et d'écoute psy pour les personnes exilées en errance à Paris et en Ile-de-France, Adèle Lenormand, Paul Alauzy, Louis Barda — Schizophrénie et radicalisation : de quoi parle-t-on ? Jean-François Rey, Pierre Delion. A savoir : Quelle intimité pour les personnes en situation de précarité ? Une intimité mise à mal par les conditions de vie... Priscille Mathias. Clé d'accès à mes droits, un projet numérique d'émancipation sociale. David Ryboloviecz, Pascal Gascoin. Praticable : Bravin et Ses enfants Carla Bartoloni Eloy. La proximité au service de l'errance chloe Cheynel. Portrait de famille Nathalie Legardinier. Passé-présent : Une mosaïque d'interventions sociales Patrick Macquaire. Former-formation "Ca laisse beaucoup de traces..." Patricia Vallet, avec Lucas Bouqueau, Maude Charpentier, Cordélia Colon et Mélanie Garcia. Accueil des femmes en demande d'asile et formation en travail social Emmanuelle Mikang. Parole.s de professionnels : Et vos 18 ans, c'était comment ? Audrey Bauerlé. Les mots du milieu : Rappeler le cadre François Chokeaun et Laurent Rigaud. Livres et revues. Dossier La santé mentale. La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées parle Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire. Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sa précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer Dossier coordonné par Jean-Pierre Martin, Daniel Terral.

10/2021

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Littérature française

Donne-moi des fils ou je meurs

Laure et Antoine s'aiment depuis la fac et suivent ensemble l'itinéraire tracé des couples heureux et bien lotis. Il est journaliste, elle travaille dans un cabinet de conseil, ils viennent d'acheter un appartement à Paris. Il a perdu son père jeune, comme elle sa mère, mais ils sont entourés par une famille nombreuse qui se réunit chaque été à Saint-Lunaire, dans la propriété de Laure, pour s'aimer, rire et se détendre. Tout bascule quand l'étape suivante de ce parcours leur est soudain barrée : avoir un enfant. Leur premier bébé meurt à trois mois in utero, le deuxième, quelques mois mois plus tard, au même âge, in utero encore, et sans explication. La toile commence à se déchirer : Laure s'enferme dans le silence, la culpabilité, l'incompréhension ; Antoine dans le travail. L'été à Saint-Lunaire, personne ne parle ; dans la maison du bonheur, les drames ne sont pas invités. Pourtant le couple tient, s'accroche pour avancer. Mais au troisième décès, à plus de quatre mois de grossesse, les analyses désignent une coupable : Laure. Elle apprend qu'elle est porteuse d'une maladie génétique et qu'elle n'a que peu de chances d'avoir un enfant en bonne santé. Le rideau tombe et Laure se retrouve seule face à elle-même, incapable de faire le deuil de son désir d'être mère. Alors commence un parcours du combattant bien loin de l'horizon de bonheur espéré. Inspirée de sa propre vie, Maud Jan-Ailleret déroule ici l'histoire d'une femme face à son corps et à son impuissance. Sans fard, elle raconte à travers le destin de sa narratrice une expérience que tant de femmes aujourd'hui endurent souvent sans en parler : les examens cliniques répétés, les curetages, bilans sanguins et autres analyses, la honte sociale face aux autres, celles ayant réussi à devenir mères, les familles heureuses qu'on envie, le malaise des proches autour, le couple qui s'étiole et la mort qui revient. Elle dit l'isolement et l'obsession folle, mais aussi le courage et la foi qu'elle ira puiser en elle et dans son couple pour se relever. Car malgré la douleur, c'est un texte aussi puissant que lumineux que l'auteur signe ici ; la formidable histoire d'amour d'un couple que le sort frappe sans abattre, le portrait d'une mère empêchée mais non moins femme, qui fera triompher la vie.

05/2019