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Histoire de l'Eglise

Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde

La vieille Europe, la chrétienté, est-elle en train de mourir après avoir rempli sa mission d'ensemencer le monde du christianisme ? On peut s'interroger sur la nécessité d'un tel pessimisme. Dans un espace géographique occidental limité, le catholicisme "romain" a su participer au développement d'une civilisation originale : unité de l'Europe, primauté de la paix et limitation de la guerre, laïcité, droits de l'Homme, égalité femmes-hommes, condamnation de l'esclavage, souci de l'enseignement, possibilité de la science, notamment, en sont les fruits. Par l'action conjointe et souvent conflictuelle de deux acteurs - l'Eglise et l'Etat -, les énergies ainsi libérées ont permis à l'Europe chrétienne d'acquérir, à l'époque moderne, une supériorité technique qui l'a conduite à dominer le monde et à prétendre y imposer sa civilisation. Mais l'Occident se trouve désormais au banc des accusés. A l'extérieur, on conteste son hégémonie, invoquant des griefs présents et passés. A l'intérieur, les uns, surenchérissant sur le monde, exigent qu'il fasse repentance de ce qu'il a été - conquérant, dominateur, homogénéisateur... tandis que d'autres, nostalgiques de la "chrétienté" , lui font grief de ce qu'il ne serait plus assez "chrétien" . A l'heure du doute, Jean-François Chemain livre ici une réflexion puissante et originale sur les apports civilisationnels du christianisme et la légitimité de leur devenir. Diplômé de l'IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit, Jean-François Chemain enseigne dans plusieurs établissements supérieurs catholiques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages.

05/2023

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Penser l'écologie

Antidote

C'est peu dire que le sort de la nature préoccupe nos contemporains. Chaque jour les médias claironnent à qui veut l'entendre que le monde va à sa perte. Les ressources diminuent, le climat se réchauffe, les glaciers reculent, la banquise fond... L'homme a dévasté son environnement, la rengaine est connue. Du coup, c'est la terreur dans les chaumières. L'apocalypse annoncée d'ici 2100 - inéluctable selon certains - engendre évidemment découragement, dépression et mal-être, ainsi qu'un sentiment de culpabilité. La venue récente d'une épidémie, signe avant-coureur de maux nouveaux, apparaît presque comme une punition du ciel. On se croirait dans une tragédie d'Eschyle, avec un meurtre à expier, celui de la nature, vieille dame dont on propage une conception frileuse. Au-delà des faits qui ne sont pas contestables (limitation des ressources, impact anthropique sur le climat), on doit faire la part de la réalité et des fantasmes. Il y a peu, on avait de la nature (le mot vient de natter, naître) une autre idée : fondée non pas sur la rareté mais sur l'abondance, non pas sur l'épuisement mais sur la puissance, non pas sur l'économie mais sur le don et la dépense — bref, la vision d'une certaine prodigalité. Ces idées étaient-elles fausses ? S'appuyant sur la philosophie (Spinoza, Leibniz, Nietzsche et même Bataille), ainsi que sur la science - la physique -, le présent texte entend remettre en mémoire quelques aspects de l'univers qui semblent avoir échappé aux défenseurs de l'idéal ascétique et aux nouveaux prophètes de la fin du monde.

09/2021

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Aménagement du territoire

Réaliser la Terre. Prise en charge du vivant et contrat territorial

Prisonnières de conceptions binaires, opposant l'intérêt particulier à l'intérêt général, le local au global, la vérité scientifique à la volonté politique, la nature à l'humanité, les approches écologiques tiennent difficilement leurs promesses. La simplicité des diagnostics qui en résultent se paie au prix fort : en éludant la variété et la complexité des situations concrètes, elles aboutissent souvent à des solutions impraticables et entretiennent un climat de désespoir. Il faut oser l'immersion dans les débats et processus internationaux relatifs à la biodiversité et au changement climatique pour réaliser que la manière de poser les problèmes gomme des dimensions essentielles. Oser l'écoute active des différents protagonistes d'un espace spécifique, comme le plateau de Saclay ou la Haute-Bigorre, pour révéler l'envie d'agir et la possibilité de leviers de changement systémique. Exposées dans l'ouvrage, ces analyses successives ouvrent sur de nouvelles perspectives afin de surmonter la crise écologique. Certes, les humains ont détruit, mais ils se montrent aussi capables de prendre soin de la vie. Conçu comme "espace ou niveau méso de coordination entre acteurs en vue d'objectifs partagés ou d'un projet commun" , le territorial - et non le territoire - constitue un levier de changement décisif pour une prise en charge effective du vivant. Dès lors, l'enjeu ne se réduit pas à une limitation des impacts et des usages ; il s'agit surtout de stimuler des processus de régénération et même d'augmentation de la qualité du vivant en facilitant la mise en synergies d'actions locales, territoriales et globales, par l'entremise de contrats multiéchelles et multiacteurs. La somme de ces contrats : un projet qui pourrait se nommer Terre.

03/2021

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Histoire internationale

L'année 2003 dans Le Monde. Les principaux événements en France et à l'étranger

Trop souvent, lorsqu'il est question de l'état de la planète, on songe aux guerres et conflits, à la politique plutôt qu'à l'écologie. 2003 nous oblige à ne plus oublier cette dernière dimension°: tremblement de terre dévastateur en Iran ; des inondations, une canicule exceptionnelle et meurtrière doublée de sécheresse en France - les catastrophes naturelles et écologiques n'ont pas manqué, alors que piétinaient les discussions internationales sur la limitation des émissions de gaz. Pour ce qui est des guerres, celle conduite avec succès par la coalition anglo-américaine pour renverser le régime de Saddam Hussein en Irak a dominé toutes les autres crises, moins encore par sa rapidité d'exécution militaire que par l'impréparation politique avérée du rétablissement de la paix. La lutte internationale contre le terrorisme a permis de justifier des alliances avec des régimes hier encore jugés peu fréquentables, ou permis à certaines dictatures de mener une terrible répression, à Cuba notamment, dans une relative indifférence des gouvernements et des opinions. En France, l'obsession du rétablissement des comptes publics dans le cadre de la monnaie unique européenne a conduit à des coupes claires dans les allocations chômage, alors que le pays, à la traîne de la reprise, détruisait plus d'emplois qu'il n'en créait. Cette chronologie inédite a été établie par Maryvonne Roche et Jean-Claude Grimal, avec la collaboration du service Documentation du Monde. L'année dans Le Monde est un outil indispensable pour tous ceux qui, par curiosité ou nécessité universitaire, souhaitent se remémorer les faits essentiels de l'Histoire en train de se faire.

03/2004

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Ethique

Mourir sur ordonnance. Ou être accompagné jusqu'au bout ?

En France, la convention citoyenne s'est prononcée en faveur de la mise en place d'une "aide active à mourir" , ouvrant la voie à une possible assistance médicale permettant d'abréger la vie de malades qui le demanderaient. La mort, devenue taboue dans notre société, s'est médicalisée et sécularisée, positionnant ainsi les questions de la fin de vie au coeur des débats. Pourtant, c'est le "mal mourir" qui fait peur : seul, dans des souffrances physiques et psychiques non contrôlées, dans une agonie qui n'en finit pas... Soins palliatifs, sédation profonde, euthanasie, limitation et arrêt des traitements... De quoi parle-t-on exactement ? Qu'est-il possible de faire aujourd'hui en France, quels sont les autres modèles ? Peut-on anticiper son décès, le choisir, le maîtriser ? Dans cet ouvrage bouleversant, le Dr Lefebvre des Noëttes aborde les problématiques existentielles, éthiques, philosophiques, médicales et sociétales liées à la mort. En dépassant les clivages du "pour" ou "contre" l'euthanasie, elle ouvre en douceur la voie d'un accompagnement dans des conditions dignes, en maintenant les liens d'humanité jusqu'au bout. Le docteur Véronique Lefebvre des Noëttes, spécialisée en psychiatrie du sujet âgé, est aussi docteur en philosophie pratique et éthique médicale. Elle accompagne depuis plus de trente-cinq ans, avec tendresse et passion, les patients d'un des plus grands hôpitaux de gériatrie de France. Elle a reçu le prix Littré-Paul Fleury 2020 pour son premier livre aux éditions du Rocher, Que faire face à Alzheimer ? , et a également publié Vieillir n'est pas un crime (2021) et La force de la caresse (2022).

04/2023

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Sciences historiques

Le discret langage du pouvoir. Les mentions de chancellerie du Moyen Age au XVIIe siècle

Pour faire face à une production d'écrits toujours croissante, les chancelleries et les services administratifs médiévaux et modernes ont pris l'habitude d'apposer sur leurs actes des notes destinées à faciliter et à contrôler le déroulement de leur travail. Qualifiées par les historiens de "mentions de chancellerie" ou de "mentions hors teneur", ces notes sont souvent discrètes, cantonnées aux marges des actes, voire cachées lors du scellage ; très brèves, parfois sibyllines, elles peuvent de surcroît être cryptées. Autant de caractéristiques qui ont freiné leur étude, alors même qu'elles incarnent une technique scripturaire essentielle pour les chancelleries. En menant une analyse comparée à l'échelle de l'Occident, le présent ouvrage entend restituer leur rôle dans toute sa complexité. Sont ici examinées les modalités de leur utilisation par divers bureaux d'écriture, en particulier leur mise en forme textuelle et visuelle. Cet examen met en lumière de fréquentes imitations d'une chancellerie à l'autre, qui assurent le succès de cette technique auprès de multiples administrations à travers l'Europe. Cette étude de la diffusion des mentions s'accompagne enfin d'une réflexion sur leur réception par les destinataires des actes qui les portent : conduits à s'interroger sur le sens et l'utilité de ces notes, leurs lecteurs sont bien souvent contraints d'adopter les cadres de pensée des administrations émettrices, ce qui contribue à leur intégration dans les Etats de la fin du Moyen Age et de la première modernité. Simultanément, ces mentions étayent l'efficacité des actes où elles sont apposées, contribuant ainsi à légitimer ces écrits et les autorités qui les ont produits. Pour toutes ces raisons, elles sont au coeur d'enjeux juridiques et politiques majeurs.

09/2019

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Sociologie

Refus de soins ou de traitements en RDC. Un droit à être déraisonnable

"Nul ne peut être admis ou maintenu contre son gré dans un établissement ou une institution de santé" ou encore "Le malade peut quitter à tout moment un établissement ou une institution de santé" . Tel est, par cette circonlocution, l'objet de ce livre. Un thème aussi complexe que la santé elle-même, car il s'agit là de l'autonomie décisionnelle des patients vis-à-vis de soins de santé qu'ils peuvent bénéficier ; autonomie, du reste, influencée par plusieurs paramètres tant endogènes qu'exogènes. Ce refus de soins ou de traitement apparaît comme un rejeton du principe de l'autonomie de la personne humaine, qui bat en brèche, le soubassement même de la médecine reposant sur le principe de bienfaisance au point de mettre en embarras le personnel de santé quant au choix entre la déontologie, l'éthique médicale ou l'autonomie de la personne humaine. Du point de vue juridique, comment apprécier le refus des soins qui émane du patient, du professionnel de santé ou d'un tiers en RDC ? Est-ce une liberté dans la mesure où il implique une capacité d'autodétermination ou une autonomie individuelle ? Est-ce aussi un droit au refus des soins ? Quel serait le support normatif de ce droit ? Ce droit serait-il déraisonnable ? Est-il susceptible de limitation ? Est-ce que le refus de soins ou de traitement peut-il être compatible avec l'éthique africaine qui repose en partie sur ce postulat que pose MUYENGO MULOMBE : "En Afrique-Noire, la vie est un don. Quand elle s'annonce, on l'attend. Et lorsqu'elle arrive, on l'accueille. Quand elle s'incline, on la redresse. Et lorsqu'elle s'en va, on l'accompagne" ? Telles sont les quelques questions de droit et d'éthique qui transparaissent dans le filigrane des réflexions de cet ouvrage.

03/2023

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Droit constitutionnel

Droit constitutionnel. Théorie générale

Ce manuel est destiné aux étudiants de première année de licence en droit ou d'AES et aux élèves des Instituts d'études politiques ainsi qu'aux candidats aux concours de la fonction publique. Souvent défini comme procédant de la norme fondamentale appelée Constitution mais aussi, plus classiquement, comme " l'ensemble des règles et institutions grâce auxquelles s'établit, s'exerce et se transmet le pouvoir politique dans l'Etat " (Marcel Prélot), le droit constitutionnel régit les autorités politiques suprêmes et règle les relations établies entre gouvernants et gouvernés. Circonscrit à l'étude de la théorie générale du droit constitutionnel, cet ouvrage, à partir de l'expérience française, traite dans une première partie du cadre général de l'organisation du pouvoir politique : l'Etat constitutionnel. Dans une seconde partie, il envisage les voies et moyens qui sont, de nos jours, considérés comme la condition nécessaire - bien que non suffisante - d'un gouvernement légitime combinant limitation du pouvoir des gouvernants et participation au pouvoir des gouvernés. Pas plus que les précédentes, et bien qu'enrichie et complétée, cette troisième édition ne prétend pas à l'exhaustivité, mais elle n'entend pas davantage exclure la discussion de certaines idées reçues ou dans l'air du temps : celles, notamment, qui, accouchées par la modernité tardive, sont devenues le catéchisme des postmodernes. Michel Clapié, agrégé de droit public, est professeur à l'Université de Montpellier. Il a publié chez le même éditeur Droit constitutionnel - La Ve république (2022) et il est l'auteur d'un Manuel d'institutions européennes (Flammarion, coll. " Champs-Université ", 3e éd. 2010). Il enseigne le droit constitutionnel, les relations internationales - en privilégiant une approche historique et géopolitique - et le droit des institutions européennes à la Faculté de droit et de science politique de Montpellier.

07/2023

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Histoire internationale

La Mongolie en quête d'indépendance. Une utilisation stratégique du développement minier

La Mongolie est connue pour ses steppes et pour les rêves d'évasion et de voyage qu'elle peut susciter. Connue également sous le nom de "pays de l'éternel ciel bleu", la Mongolie cache pourtant derrière sa torpeur apparente d'immenses défis. La transition démocratique entamée au début des années 1990 a renforcé la singularité de ce pays isolé au coeur de l'Asie. Enclavée entre deux grandes puissances que sont la Chine et la Russie, l'histoire mongole rappelle que la conquête et la préservation de son indépendance nationale ont toujours été délicates. De ce fait, il existe sous le ciel bleu une peur diffuse mais profondément ancrée, celle d'une possible disparition de la Mongolie indépendante ou d'une limitation de sa souveraineté. Ce sentiment induit chez les autorités mongoles une idée particulière de l'indépendance et des moyens à utiliser pour la préserver. Pour parvenir à ses fins, la Mongolie peut néanmoins s'appuyer sur une richesse majeure, celle que constitue le développement minier qui porte l'exponentielle croissance économique que connaît actuellement le pays. Outre la richesse que ce secteur si particulier peut générer, il constitue également le coeur de la politique stratégique mise en place par les autorités mongoles. La Mongolie va donc devoir gérer habilement ce processus et éviter les nombreuses embûches qui se trouveront sur son parcours si elle veut s'assurer d'un développement économique harmonieux et d'une position stratégique renforcée. Le développement minier n'est cependant pas une composante naturelle pour une population qui entretient des liens extrêmement forts avec son environnement. L'ambition de cet ouvrage est d'éclairer cette stratégie d'indépendance particulière imaginée par la Mongolie.

12/2012

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Histoire internationale

LAS CASAS UNE POLITIQUE DE L'HUMANITE. L'Homme et l'Empire de la foi

L'objectif de ce livre n'est pas de proposer une nouvelle biographie de Las Casas (1484-1566), mais de comprendre comment l'ancien évêque du Chiapas a pu défendre les droits des Indiens dans les limites de l'idéologie catholique espagnole alors que celle-ci légitimait la conquête de l'Amérique. Il ne s'agit pas de résoudre cette contradiction interne au catholicisme en privilégiant unilatéralement la nature ou la foi comme ont tendance à le faire les lecteurs laïques ou chrétiens, mais de comprendre l'unité parfois conflictuelle de ces deux aspects à partir de l'équivoque structurelle du christianisme. Comprendre l'humanisme de Las Casas, c'est analyser la logique du conflit qui l'oppose à ses adversaires, ainsi que la reprise de cette logique au sein de sa propre position. En effet, Las Casas doit toujours contrecarrer les effets théocratiques et antihumanistes de ses présupposés. Comment défendre la souveraineté des peuples indiens et celle de l'empire espagnol sur les Indes ? Comment rationaliser l'idolâtrie, jusque dans le sacrifice humain, tout en luttant pour la conversion des idolâtres ? Comment défendre la valeur des civilisations indiennes face à l'universalisme chrétien au moment où l'Europe fait preuve de sa " supériorité " en étendant sa domination sur le monde ? Ces contradictions ne doivent pas seulement être analysées comme une limitation de l'humanisme lascasien et comme une preuve de la force de l'idéologie catholique et de sa capacité à développer et à intégrer - jusqu'à un certain point - cette critique. Elles sont aussi une condition de l'humanisme de Las Casas dans la mesure où celui-ci se révèle capable de les tenir grâce à une argumentation rigoureuse et audacieuse.

07/1998

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Sciences historiques

Documents diplomatiques français 1971. Tome 1 (1er janvier - 30 juin)

Au cours du premier semestre de l'année 1971, de multiples négociations accaparent l'attention de la diplomatie française, qu'elle en soit partie prenante ou qu'elle les observe avec circonspection. C'est le cas des entretiens bilatéraux américano-soviétiques sur la limitation des armements nucléaires qui se tiennent à Helsinki et à Vienne ; les préliminaires d'une conférence européenne sur la sécurité et la coopération en Europe ; les négociations sur la réduction équilibrée des forces (auxquelles Paris refuse de participer, prétextant du fait qu'elle s'est retirée de l'organisation intégrée de l'OTAN) ; enfin les négociations liées à la question du statut de Berlin. A celles-ci, s'ajoute le dossier de l'élargissement de la CEE : favorable à l'adhésion de la Grande-Bretagne, la France attend qu'elle modère ses exigences en matière de mesures transitoires. Mais les négociations avec l'Algérie, qui remet en cause les relations pétrolières franco-algériennes avec sa décision de la nationalisation, sont bien plus ardues et conduisent à une dégradation des rapports entre les deux pays. L'Afrique noire fait l'objet de toutes les attentions du président Pompidou, qui y effectue un voyage du 3 au 13 février 1971, marquant ainsi l'importance qu'il attache à maintenir des rapports privilégiés avec les pays africains, même si le président de la République insiste sur l'adaptation et le développement de la politique de coopération. Les négociations pour la paix au Vietnam se poursuivent à Paris. Le Quai d'Orsay ne peut que constater la prolongation du conflit vietnamien et son extension au Cambodge où, depuis le coup de force de mars 1970, la diplomatie française hésite entre le soutien au prince Sihanouk réfugié à Pékin et les relations avec le gouvernement Lon Nol qui l'a chassé du pouvoir.

11/2015

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Critique

Obsolescence programmee. perspectives culturelles

Le terme " obsolescence programmée " se réfère, dans le domaine économique, à un ensemble de procédés qui visent a réduire la durée de vie d'un produit afin d'encourager son remplacement Cette pratique a des effets bien concrets tels que des téléphones de plus en plus rapidement inopérants, des imprimantes qui bloquent après un certain nombre de copies, des collants qui filent en un rien de temps. La limitation artificielle imposée au cycle de vie des biens affecte donc notre quotidien de manière très directe. Il est dès lors grand temps que les sciences humaines se saisissent de ce phénomène. C'est à cette tâche que s'attellent les auteurs et autrices des dix chapitres qui composent le présent ouvrage. Depuis le début des années 2000, l'obsolescence programmée, initialement circonscrite au domaine de la conception et de la vente des biens, a suscité l'attention des pouvoirs publia et d'associations qui ont cherché à protéger les consommateurs des surcoûts induits par cette pratique commerciale. Elle a aussi suscité l'intérêt de la recherche, qui jusque-là s'est surtout penchée sur ses causes, ses modalités et ses effets économiques et écologiques. Cet ouvrage examine l'obsolescence programmée en tant qu'idée et à partir du discours qui l'entoure, dont il retrace les origines et les présupposés. Les auteurs et autrices analysent par ailleurs les conséquences de cette pratique pour l'étude des médias et des objets techniques. Enfin, ils et elles pensent l'obsolescence en tant qu'outil théorique, particulièrement dans le domaine des études littéraires. Pour développer ces axes d'analyse, plusieurs disciplines sont mises à contribution : architecture, histoire des médias et des technologies, histoire de fan et histoire de la littérature. Ce recueil contribue à élargir les perspectives critiques sur l'obsolescence programmée à ses implications culturelles.

04/2022

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Sciences historiques

La culture des apparences. Une histoire du vêtement (XVIIe-XVIIIe siècle)

Comment les Français et les Françaises s'habillaient-ils aux XVIIe et XVIIIe siècles, à Paris et en province, en ville et à la campagne ? Comment choisissaient-ils les tissus et les couleurs de leurs vêtements, leurs modèles et leurs formes ? Beaucoup plus qu'aujourd'hui, les manières de se vêtir sous l'Ancien Régime traduisent l'influence des codes sociaux, des impératifs moraux et religieux dans la vie quotidienne. Les conventions vestimentaires soulignent la hiérarchie des apparences : chacun doit paraître ce qu'il est. Mais chacun peut aussi paraître ce qu'il veut, et dès le XVIIe siècle, le jeu des modes, la montée de la civilisation urbaine entraînent l'effritement des signes vestimentaires. Signe distinctif, le vêtement est objet de nécessité. De la production des tissus à la confection des vêtements et à leur entretien, toute une économie se met en place, à la fois cause et conséquence des transformations de l'habillement. L'étude des techniques de fabrication et des circuits de diffusion _ achat, vol, imitation _ montre l'ingéniosité des libertés humaines et l'effet du changement dans une société stable, voire bloquée. Paris devient le centre d'un vaste commerce des habits de luxe. Le vêtement est encore objet de désir. Le tissu est un langage et ses agencements, le jeu des dévoilements et de dissimulation d'une robe, les ampleurs et les resserrements d'un costume illustrent l'évolution des moeurs, de la pudeur, de l'hygiène, de l'imaginaire. Le vêtement, comme le livre, diffuse et multiplie des informations sans cesse croissantes et tous, peu à peu, apprennent à le maîtriser. Ainsi se joue avant la Révolution une transformation capitale pour les sociétés occidentales. L'histoire des apparences enregistre tous les conflits politiques, religieux, sociaux de l'ancien monde, permettant de comprendre les logiques de l'avenir, celles des sociétés de consommation. Daniel Roche est professeur à l'Université de Paris I et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les Lumières et sur l'histoire de la société, notamment Le Peuple de Paris et Les Républicains des Lettres.

09/1989

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Beaux arts

Le bouclier d'Achille. Un tableau qui bouge

Le récit de la fabrication du bouclier d'Achille par Héphaistos au chant XVIII de l'Iliade est un texte mystérieux et fascinant. Le poète y présente le dieu forgeron créant de ses mains, pour figurer sur le bouclier, des hommes, des animaux, des végétaux et même des dieux, à la fois faits de métal et vivants, c'est-à-dire bougeant, agissant et parlant, dans des scènes de guerre et de paix, de vie urbaine et de vie agricole, le tout dans un cadre qui reproduit le cosmos tout entier. De l'Antiquité à nos jours, cet épisode de l'épopée n'a cessé de susciter l'ironie ou l'admiration et de faire naître débats et interrogations, si bien que le bouclier d'Achille apparaît comme l'une des inventions les plus fécondes de la littérature occidentale. Pour les théoriciens antiques et leurs successeurs, les vers consacrés au bouclier formaient l'un des piliers de l'ut pictura poesis et fournissaient le modèle à la fois originel et accompli de l'ekphrasis (ou description "vivante") d'une oeuvre d'art. Aux XVIIIe et XIXe siècles - Vasari faisant figure de pionnier - le passage a été utilisé comme document pour l'histoire des arts et comme preuve de la précocité des artistes grecs dans l'imitation parfaite de la réalité, celle qui donne l'illusion de la vie. En sens inverse, le bouclier a fait l'objet de diverses hypothèses de restitution où l'on voit la disposition des scènes et le style des figures évoluer avec la progressive redécouverte de l'art grec archaïque. Au XXe siècle, on a souvent vu dans l'épisode du bouclier un prétexte permettant au poète de délivrer à ses contemporains un message de sagesse et de pacifisme, fort utile aussi pour notre époque, tandis que certains critiques interprétaient sa fabrication comme une métaphore du chant poétique. Et si le bouclier d'Achille n'était ni une oeuvre d'art extraordinaire - la première qui serait apparue dans la littérature - ni une pure construction verbale? S'il s'agissait d'un dispositif de magie protectrice? Avec Héphaistos le dieu-sorcier, l'Iliade mettrait alors en scène les très anciennes accointances de l'art et de la magie.

04/2010

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Théâtre

La scène aux ados. Tome 14

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados et de Tous en scène regroupent 80 pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume propose : Ou/Est, Daniela Ginevro - Dans un pays lointain, un pays aride où le soleil brûle quiconque s'y expose et où l'eau est rare et précieuse, un mur interdit à tout un peuple l'accès à la mer. Se perpétue ainsi, depuis la nuit des temps, un interminable conflit entre les habitants de l'Ouest et de l'Est. Au pied du mur, les jeunes infortunés et les jeunes armés s'affrontent, prisonniers du poids de leur propre histoire. Le jour du meurtre dans la vie de Thomas Sawyer et Huckleberry Finn, Thomas Depryck - Huckle et Tom assistent par hasard au meurtre du docteur Robinson par Joe l'Indien. Ce dernier accuse Muff Potter, trop ivre pour se rappeler quoi que ce soit. A Saint Petersburg, Missouri, chacun a son avis sur l'affaire... Une fable drôle et dérangeante qui s'inspire de Marc Twain pour mettre en lumière les faiblesses humaines. Le féminisme expliqué aux parents (et à l'auteur de la pièce), Luc Malghem - Révolution au collège Olympe de Gouges qui doit s'ouvrir à la mixité : alors que les premiers garçons sont attendus, profs et élèves se préparent, animées par des sentiments contrastés. Certaines pensent progrès, d'autres rétorquent régression, reprise du pouvoir patriarcal… C'est que le collège Olympe de Gouges se veut et se vit féministe… Tim & Tom, Louise Emö - A un arrêt de bus, Tim et Tom attendent… le bus, mais également des réponses à leurs questions. Questions qu'ils sont bien décidés à poser à leur star de père, objectif de leur voyage. Une quête initiatique, ponctuée de rencontres loufoques et éclairantes, et rythmée par un slam enflammé. Un texte interrogeant de manière sensible le rapport d'imitation à l'idole, la star, le père.

04/2017

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Religion

Chrétien, image du Christ ! Comment subsister en Lui ?

Dans sa formulation, cette thèse de théologie spirituelle vise un objectif : trouver 1 une piste d'accomplissement de la vocation chrétienne, celle d'une vie permanente dans le Christ. Pour répondre à un tel idéal, la piste a été cherchée à partir d'un axe théologique et méthodologique cher à l'Eglise-Famille de Dieu en Afrique, l'inculturation. La réflexion menée permet de retenir d'emblée un concept africain de l'ethnie des Moose au Burkina Faso, le Sigre qui s'illustre comme une méthode, mieux, un chemin d'identification à une Personne Aînée ou Ancêtre, Jésus-Christ. Le contexte d'émergence de ce concept décrit en première partie révèle en même temps la culture et la philosophie d'un peuple épris d'intégrité dans son identité et permet de rentrer dans la compréhension du sens et de la signification de l'hypothèse de cette thèse : le Sigre. La deuxième partie est la reconsidération de la problématique essentielle de la vie chrétienne, vie en image du Christ. Le Sigre, appréhendé comme vie en conformité avec l'Auteur de qui on détient l'être et la vie, vient s'illustrer dans le champ chrétien comme une pédagogie pour rejoindre Celui par qui le chrétien détient le mouvement, l'être et la vie : le Christ. Le Sigre advient comme l'horizon régulateur, l'effectuation de la vie idéale, la lampe pour retrouver les traces précédentes. La troisième partie évolue dans la thèse du Sigre comme esprit et vie en image du Christ. Le Sigre dit désormais la manière propre du chrétien dans sa suite de Jésus-Christ. Il s'affirme en spiritualité de l'imitation, école par excellence de sagesse africaine, parce que de fidélité et de responsabilité. Par l'idée du Sigre, l'Eglise d'Afrique et le chrétien africain découvrent une spiritualité chrétienne africaine comme une piste de réponse aux questions quotidiennes éminemment spirituelles : comment être, comment faire, comment vivre parce que chrétien ? Le Sigre, une caractéristique de l'école de spiritualité chrétienne africaine ? En tout cas, il assume un langage chrétien africain : le Christ est le Sigre du chrétien. Dans cet impératif de reflet, l'un (le Christ) comme l'autre (le chrétien) doit retrouver son image.

04/2010

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Religion

Histoire des filles de la charité XVIIe-XVIIIe siècle. La rue pour cloître

    Les Filles de la Charité sont aujourd’hui la principale congrégation féminine hospitalière et enseignante avec vingt mille sœurs dans près de cent pays. Des clairs-obscurs de la photographie des années 1950 aux jubilatoires cornettes au vent des 2 CV de Louis de Funès, de la piété chatoyante des deux millions de fidèles qui défilent chaque année dans la chapelle de la médaille miraculeuse rue du Bac aux iconoclastes défilés de mode qui réinventent leur coiffe, qui ne connaît les célèbres sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ?    Leur histoire n’a pourtant jamais été écrite. L’ouverture des archives privées de la Compagnie, croisées avec les archives publiques, a enfin permis d’y remédier.    Fruit d’un travail de plusieurs années, ce premier volume court de la fondation par Vincent de Paul et Louise de Marillac d’une confrérie de bonnes filles au service des pauvres, nourrie par la spiritualité de l’imitation de Jésus-Christ propre à l’« École française », à la suppression des sœurs par la Révolution. Au croisement de l’histoire des femmes et de l’histoire religieuse, cette étude montre combien les Filles de la Charité contribuent à la reconnaissance d’un statut inédit et ambigu dans la société post-tridentine : ni religieuses ni mariées, mais « séculières ». Assurément, la Compagnie a offert un cadre favorable à bien des femmes trempées pour des destins hors normes, conduisant de petites paysannes à la Cour, des cœurs intrépides en Pologne, des âmes généreuses au « martyre de la charité » dans des villes décimées par la peste.    À l’heure du 350e anniversaire de la mort des fondateurs (1660), cet ouvrage permet de redécouvrir la figure méconnue de Louise de Marillac et met en lumière une œuvre constamment replacée dans son contexte religieux, social et politique. Essai d’histoire totale d’une congrégation religieuse, il éclaire ainsi l’histoire de l’ancienne France, de ses splendeurs aussi bien que de ses misères.    Matthieu Brejon de Lavergnée est agrégé et docteur en histoire. Ancien pensionnaire de la Fondation Thiers, il s’attache à une histoire de la philanthropie en Europe.

04/2011

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Romans, témoignages & Co

Show devant

Mikey est un entrepreneur-né, petit-fils d'un self made man, qu'il voudrait tant rendre fier. Mais gérer ses affaires depuis le garage de la maison familiale, qui sert aussi de buanderie, n'est pas chose facile... Surtout quand on doit faire ses devoirs pour le collège, ignorer une petite-soeur extrêmement pénible et faire face à un crush ! Après la destruction par une tempête de sa première entreprise (une boutique de bonbons en carton) et la faillite de sa deuxième affaire (une école pour apprendre à jouer au croquet), Mikey est à la recherche d'une idée à succès et rentable. Aussi, lorsque Julian, un garçon de son collège, se présente dans le bureau/garage de Mikey car il recherche un agent artistique pour promouvoir son numéro d'ado drag queen, Mikey n'hésite pas un instant : il lui fait de suite signer un contrat. Avec un tel client dans son carnet d'adresses, Mikey entrevoit immédiatement le potentiel de cette activité et se lance à la recherche de talents émergents en organisant un casting au collège. Il recrute Stuart, un garçon en fauteuil roulant qui a des talents d'imitation de super-héros ; Charvi, qui interprète les rêves ; Sadie, une fillette dont le chien aveugle à trois pattes, nommé Fifi, fait des tours ; et Brad, un as des blagues et des vannes. Mikey est bien décidé de faire de cette entreprise un succès. Et il met toute son énergie pour ce faire. Mais il se heurte à des difficultés au collège : d'une part, rien n'est prévu pour les entrepreneurs comme lui au collège pour lui permettre de mener ses affaires pendant les heures de cours ; d'autre part, les brutes du collège ne cessent d'ennuyer Mikey et ses protégés, sous prétexte que ce sont "des monstres" ; et enfin, Mikey, qui n'a dit qu'à ses parents, sa soeur Lyla et à ses deux meilleurs amis, Trey et Dinesh, qu'il pense être gay, est totalement bouleversé par l'arrivée d'un nouvel élève, Colton, qui aide Julian pour sa chorégraphie de drag queen...

05/2022

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Histoire internationale

HISTOIRE DU JAPON 1868-1945

La compréhension du Japon contemporain s'appuie sur la connaissance des années essentielles qui ont précédé la Première Guerre mondiale. On a voulu mieux lier la " révolution Meiji " au destin historique du pays et à son entrée fracassante dans l'histoire du monde. Contraint d'inventer un syncrétisme propre à assurer la survie de son identité tout en lui permettant de prétendre à l'égalité avec l'Occident, le Japon impose à ce dernier une réussite gênante. En effet, non seulement il se taille un empire en Asie, mais il conquiert l'alliance anglaise et bat les Russes en 1905. En 1914, il choisit par intérêt bien compris le camp de l'entente pour mieux effacer l'Allemagne du champ asiatique. Du coup, Meiji, qui s'acheminait contre toute attente vers une sorte de parlementarisme - les fondateurs ne le souhaitaient guère -, évolue après la guerre vers un régime encore plus national et encore plus militaire. Pas de contradiction pourtant avec les idéaux et les principes qui ont animé la restauration de 1868. Mais la dérive martiale et agressive s'accélère et s'exacerbe au rythme des crises qui secouent le monde et l'archipel : volonté américaine de domination du Pacifique ; crise économique des années 30 ; incertitude politique des gouvernements en place ; besoins nationaux propres, tant du point de vue démographique que du point de vue économique. Dans son originalité le Japon offre une vision asiatique de ces problèmes. Son ambition, trop précoce, échoue dans la folle guerre du Pacifique. Les 77 ans d'histoire qui s'écoulent entre 1868 et 1945 ont tracé tous les profils de la grande puissance d'aujourd'hui : les formes de la vie politique, très largement inspirées de la vie traditionnelle des clans originels ; les fondements de la puissance économique, bâtis sur la connivence des besoins de l'État et des intérêts des entrepreneurs ; l'originalité de la question sociale, tout en proposant la palette complète des luttes idéologiques, n'a pas permis d'aboutir à une remise en cause fondamentale de la tradition nationale ; la spécificité des expressions culturelles qui font encore du Japon un mystère entretenu pour l'Occidental. Au point, paradoxe, de devenir lui-même le modèle, lui qui avait fondé tout le pari de sa survie sur l'imitation du " barbare ".

11/1999

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Littérature française

Les paysans. Tome 1

J. -J. Rousseau mit en tête de la Nouvelle-Héloïse : "J'ai vu les moeurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres". Ne puis-je pas vous dire, à l'imitation de ce grand écrivain : J'étudie la marche de mon époque, et je publie cet ouvrage. Le but de cette Etude, d'une effrayante vérité, tant que la société voudra faire de la philanthropie un principe, au lieu de la prendre pour un accident, est de mettre en relief les principales figures d'un peuple oublié par tant de plumes à la poursuite de sujets nouveaux. Cet oubli n'est peut-être que de la prudence, par un temps où le peuple hérite de tous les courtisans de la royauté. On a fait de la poésie avec les criminels, on s'est apitoyé sur les bourreaux, on a presque déifié le prolétaire ! Des sectes se sont émues et crient par toutes leurs plumes : Levez-vous, travailleurs, comme on a dit au tiers état : Lève-toi ! On voit bien qu'aucun de ces Erostrates n'a eu le courage d'aller au fond des campagnes étudier la conspiration permanente de ceux que nous appelons encore les faibles, contre ceux qui se croient les forts, du paysan contre le riche... Il s'agit ici d'éclairer, non pas le législateur d'aujourd'hui, mais celui de demain. Au milieu du vertige démocratique auquel s'adonnent tant d'écrivains aveugles, n'est-il pas urgent de peindre enfin ce paysan qui rend le Code inapplicable, en faisant arriver la propriété à quelque chose qui est et qui n'est pas ? Vous allez voir cet infatigable sapeur, ce rongeur qui morcelle et divise le sol, le partage, et coupe un arpent de terre en cent morceaux, convié toujours à ce festin par une petite bourgeoisie qui fait de lui, tout à la fois, son auxiliaire et sa proie. Cet élément insocial créé par la révolution absorbera quelque jour la bourgeoisie comme la bourgeoisie a dévoré la noblesse. S'élevant au-dessus de la loi par sa propre petitesse, ce Robespierre à une tête et à vingt millions de bras, travaille sans jamais s'arrêter, tapi dans toutes les communes, intronisé au conseil municipal, armé en garde national dans tous les cantons de France, par l'an 1830, qui ne s'est pas souvenu que Napoléon a préféré les chances de son malheur à l'armement des masses.

02/2023

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Littérature française

Les paysans. Tome 2

J. -J. Rousseau mit en tête de la Nouvelle-Héloïse : "J'ai vu les moeurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres". Ne puis-je pas vous dire, à l'imitation de ce grand écrivain : J'étudie la marche de mon époque, et je publie cet ouvrage. Le but de cette Etude, d'une effrayante vérité, tant que la société voudra faire de la philanthropie un principe, au lieu de la prendre pour un accident, est de mettre en relief les principales figures d'un peuple oublié par tant de plumes à la poursuite de sujets nouveaux. Cet oubli n'est peut-être que de la prudence, par un temps où le peuple hérite de tous les courtisans de la royauté. On a fait de la poésie avec les criminels, on s'est apitoyé sur les bourreaux, on a presque déifié le prolétaire ! Des sectes se sont émues et crient par toutes leurs plumes : Levez-vous, travailleurs, comme on a dit au tiers état : Lève-toi ! On voit bien qu'aucun de ces Erostrates n'a eu le courage d'aller au fond des campagnes étudier la conspiration permanente de ceux que nous appelons encore les faibles, contre ceux qui se croient les forts, du paysan contre le riche... Il s'agit ici d'éclairer, non pas le législateur d'aujourd'hui, mais celui de demain. Au milieu du vertige démocratique auquel s'adonnent tant d'écrivains aveugles, n'est-il pas urgent de peindre enfin ce paysan qui rend le Code inapplicable, en faisant arriver la propriété à quelque chose qui est et qui n'est pas ? Vous allez voir cet infatigable sapeur, ce rongeur qui morcelle et divise le sol, le partage, et coupe un arpent de terre en cent morceaux, convié toujours à ce festin par une petite bourgeoisie qui fait de lui, tout à la fois, son auxiliaire et sa proie. Cet élément insocial créé par la révolution absorbera quelque jour la bourgeoisie comme la bourgeoisie a dévoré la noblesse. S'élevant au-dessus de la loi par sa propre petitesse, ce Robespierre à une tête et à vingt millions de bras, travaille sans jamais s'arrêter, tapi dans toutes les communes, intronisé au conseil municipal, armé en garde national dans tous les cantons de France, par l'an 1830, qui ne s'est pas souvenu que Napoléon a préféré les chances de son malheur à l'armement des masses.

02/2023

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Droit

Droit constitutionnel et institutions politiques. 5e édition revue et augmentée

CE MANUEL DE DROIT CONSTITUTIONNEL couvre l'ensemble du programme de première année en faculté de droit ou à Sciences Po. En quarante chapitres courts, vivants, nourris de nombreuses données facilement lisibles par de multiples tableaux et graphiques, il offre un outil indispensable à ceux qui entrent dans l'enseignement supérieur. Au-delà, il traite de la démocratie, de notre histoire, de la France d'aujourd'hui d'une façon originale. L'horizon s'élargit avec l'examen de grands pays trop méconnus, tels l'Inde, le Japon ou la Chine. Il propose donc un moyen sans équivalent d'enrichir sa culture juridique et politique. La démocratie moderne est vue dans sa double composante, gouvernante et délibérante. Un récit animé rend compte de l'étonnante histoire constitutionnelle de la France. Sont analysés en contrepoint les systèmes politiques d'une dizaine d'autres démocraties, ce qui permet de proposer un modèle d'explication du fonctionnement du pouvoir. La seconde moitié de l'ouvrage analyse l'originalité du pouvoir politique en France. Son attribution, ni à l'américaine ni à l'européenne, mais dans un curieux mélange des deux. Son exercice, cas unique de " présidentialisme démocratique ". Sa limitation, interne, par la distinction entre les pouvoirs qui se renforce, externe, par la démocratie locale ou le développement de l'Union européenne. La présente édition, revue et augmentée, intègre les développements les plus récents dans le vaste ensemble des pays étudiés et en France. Olivier Duhamel. Professeur émérite à Sciences Po, où il a enseigné pendant 25 ans le cours fondamental d'institutions politiques. Publiciste, éditorialiste sur Europe 1, il codirige la revue Pouvoirs et préside la Fondation Nationale des Sciences Politiques. Guillaume Tusseau. Professeur de droit public à l'Ecole de droit de Sciences Po, est membre de l'Institut universitaire de France et ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature ; ses recherches et ses enseignements portent sur le droit constitutionnel, le droit comparé et la théorie du droit.

10/2019

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Histoire internationale

Mémoires. Tome 3, Les années de renouveau

Henry Kissinger est certainement le diplomate américain le plus célèbre de son siècle et, à ce titre, l'une des grandes figures de l'histoire contemporaine. Très attendu, ce troisième et dernier tome des Mémoires s'ouvre sur la démission de Richard Nixon, victime de la crise du Watergate, le 9 août 1974, et court jusqu'à la fin de l'administration Ford, vice-président devenu président des Etats-Unis jusqu'à l'entrée en fonctions de Jimmy Carter en janvier 1977. Pendant toute cette période, Henry Kissinger continue d'exercer ses responsabilités de secrétaire d'Etat. L'expérience accumulée dans les couloirs de la Maison-Blanche fait de lui l'homme fort de la nouvelle administration. l'époque est féconde en secousses politiques. Il y a d'abord les turbulences consécutives à la défaite au Vietnam : le Congrès affirme ses prétentions dans la conduite des affaires étrangères face à une administration qui assiste, impuissante, au démantèlement de ses services de renseignement. C'est aussi la crise de Chypre, puis les débuts de la guerre au Liban. Mais ces années voient également l'amorce d'une politique de paix au Moyen-Orient, avec la rencontre entre Sadate et Yizhak Rabin, le sommet de Vladivostok, au cours duquel un pas décisif est franchi vers la limitation des armements nucléaires, le dialogue avec la Chine, la reconnaissance progressive de la règle de la majorité en Afrique australe. Ainsi s'amorce le renouveau américain. Avec un rare talent pédagogique et le sens de l'histoire qu'on lui connaît, Henry Kissinger s'attache à lire, à la lumière de ces événements, les conflits et les situations politiques les plus brûlants d'aujourd'hui. Mais c'est avant tout en écrivain que ce témoin privilégié raconte et brosse les portraits de Richard Nixon, Gerald Ford, Valéry Giscard d'Estaing, Mao, Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Brejnev, et avec eux bien d'autres hommes d'Etat. Voici la conclusion magistrale d'une œuvre exceptionnelle.

10/2000

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Poésie

Les Orientales. Les Feuilles d'automne

"Fêtes de la lumière - de la lune, à dire le vrai, plus que du soleil - et fêtes des mots sonores, des rythmes dansants, Les Orientales sont, assurément, l'oeuvre d'un "homme de fantaisie et de caprice" : c'est ainsi que la préface définit le poète. Cette préface, où, à un an de distance, on retrouve, avec plaisir, le ton fier et allègre de la Préface de Cromwell, revendique, elle aussi, la liberté dans l'art, et donc le droit à la fantaisie, au caprice et à la poésie inutile. Mais il n'est de liberté que totale et, plus profondément, c'est le droit de tout dire que Hugo réclame, ici, pour la poésie. Aucune limitation : tout relève de la poésie, nul domaine ne lui reste interdit et Hugo proclame magnifiquement : "L'espace et le temps sont au poète". Aussi bien le génie est-il un coursier qui traverse "tous les champs du possible", et le poème de Mazeppa, qui décrit sa course à travers les déserts, les monts, les mers, les comètes et les planètes, signifie, dirait-on, que la poésie du monde extérieur est destinée à s'épanouir en poésie cosmique. Hugo a voulu que cette immense ouverture ne manquât pas aux Orientales. On prendra plaisir et amusement à faire retentir les rimes et les rythmes des Orientales ; Hugo n'est-il pas, comme le disait Barrès, "le maître des mots" ? On le sait et, assurément, on s'est trop borné à ne savoir que cela. Que donc, après les éblouissements et les fanfares des Orientales, on prête l'oreille aux Feuilles d'automne, sans se laisser arrêter par leur aspect vieilli. On y percevra les "mille voix" de la poésie et la plus rare, peut-être, la musique de la vie quotidienne qui sourd de vers proches de la prose. En vérité, un regard attentif, ici, dans Les Orientales et Les Feuilles d'automne, découvrira tous les aspects et tous les pouvoirs de la poésie". Pierre Albouy

02/2016

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Droit constitutionnel

Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et Etat de droit

Selon la formule de Raymond Carré de Malberg, "l'Etat dedroit" suppose "que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur". Il s'agit d'un "système de limitation, non seulement des autorités administratives, mais aussi du Corps Législatif. [...] Pour que l'Etat de droit se trouve réalisé, il est, en effet, indispensable que les citoyens soient armés d'une action en justice, qui leur permette d'attaquer les actes étatiques vicieux qui léseraient leur droit individuel". Mais ce n'est que récemment, à la suite de la loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 que cette procédure fut effectivement mise en place. Désormais, l'article 61-1 de la Constitution du 4 octobre 1958 instituant la Ve République prévoit que "[l]orsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil constitutionnel peut 'être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d'Etat ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé". Précisé par la loi organique n° 2009-1523 du 10 décembre 2009, l'article 61-1 renforce alors le rôle du Conseil constitutionnel dans le paysage démocratique franco-européen. Comme l'ont relevé Jean-Marc Sauvé et Bernard Stirn, "avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), la primauté des droits et des libertés garantis par la Constitution se trouve plus effectivement assurée. Cette procédure a ouvert le prétoire du Conseil constitutionnel au citoyen et elle a considérablement renforcé le rôle de celui-ci en tant que protecteur des libertés et des droits fondamentaux. Cette procédure apporte donc une contribution majeure à l'approfondissement de l'Etat de droit". Après plus de dix années de mise en oeuvre, un bilan d'étape s'impose pour mesurer l'incidence de la QPC sur l'évolution du système juridique français.

06/2021

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Pédagogie

Une expérience de formation aux Antilles. L'aventure du CEDIF (1965-2000)

Au tournant des années 1960, le monde connaît de grands changements dont le moindre n'est pas celui de la décolonisation. Après l'Asie, les peuples d'Afrique accèdent à l'indépendance. Plus largement, les femmes et les hommes aspirent à prendre davantage en main leur destin. Les sociétés antillaises sont particulièrement parties prenantes de ce mouvement. A côté d'une prise de parole plus libre, se fait sentir le besoin de débats, d'informations et de formation. C'est dans ce contexte, qu'à l'initiative de personnalités martiniquaises (enseignants, médecins, travailleurs sociaux et médico-sociaux) est créé le Centre d'études, de documentation, d'information familiale et de formation, bien connu sous le nom de CEDIF. Face à des questions nouvelles comme celle de la limitation des naissances, les couples et les familles ont besoin de formation. L'article 2 des statuts du CEDIF décrit l'un de ses objectifs comme celui "d'aider les familles de la Martinique à résoudre les problèmes psychologiques et sociaux susceptibles de nuire soit à l'harmonie du foyer, soit à l'éducation des enfants". A partir de 1965, le CEDIF travaillera dans trois directions : la formation à la connaissance de soi et à la relation aux autres ; la conscientisation et la responsabilisation qui entraînent une nouvelle conception de la relation d'aide ; les questions autour de l'éducation à la vie et à la sexualité ; les techniques de dynamique de groupe et de conduite de réunions. Il interviendra au sein d'institutions, comme l'Education nationale, les associations sociales et médicales, et même l'Eglise catholique. De nombreuses personnes formées par le CEDIF poursuivent aujourd'hui les mêmes objectifs, en dépit de la disparition de l'association CEDIF en 2000. A travers les documents qui relatent les activités du CEDIF, le lecteur pourra retrouver, avec cet ouvrage, l'esprit et la méthode d'un organisme qui a marqué la Martinique et la Guadeloupe et dont les lignes de force sont toujours d'actualité.

10/2014

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Histoire internationale

Histoire des populations de l'Europe. Tome 2, La révolution démographique, 1750-1914

De 1750 à 1914, la population du Vieux Continent a été multipliée par trois : à la veille de la Première Guerre mondiale, un homme sur quatre était un Européen. On a d'abord parlé de " transition démographique ", comme s'il s'agissait du passage d'un état stable à un autre, mais l'ampleur de l'événement et son caractère déstabilisateur ont invité à retenir le concept de " révolution démographique " proposé en 1934 par Adolphe Landry. Le recul de la mortalité a joué un rôle fondamental, mais cette victoire n'a été que partiellement et surtout tardivement l'œuvre des médecins, même si l'on tient compte des effets indiscutables de la vaccination de Jenner (1796-1798). Les progrès de l'hygiène, l'amélioration de l'environnement et les variations climatiques semblent, jusqu'à l'innovation pastorienne, plus déterminante encore. L'essor fut différentiel et ses effets contradictoires. L'industrialisation et l'urbanisation ont certes permis, ici ou là, une certaine libération du mariage et ainsi contribué directement à la croissance, mais la plupart des Européens sont restés des paysans attachés au mariage tardif qui demeura un trait distinctif. La densification suscita dans les campagnes beaucoup de souffrances ; elle fut également la cause des milliers de morts de la grande famine d'Irlande, de l'exode de 50 millions d'habitants hors d'Europe, sans compter tous ceux qui sont venus peupler les villes en pleine croissance. Ce prodigieux essor semble se briser en 1914. A y regarder de plus près, on s'aperçoit pourtant qu'avant même l'épreuve sanglante du conflit, des signes avant-coureurs de freinage étaient perceptibles, du moins à l'ouest. Bien avant tous les autres Européens, les Français avaient adopté des comportements contraceptifs, mais la limitation volontaire des naissances avait commencé à se généraliser à la fin du XIXe siècle. Croissance puis découverte de la contraception apparaissent comme des traits successifs et unifiants des comportements démographiques européens, mais les décalages et les différences de rythme invitent à explorer la diversité des situations.

07/1998

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Musique, danse

L'Art de la mise en scène. Essai d'esthétique théâtrale : émotions, médiations, réception(s)

Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de ""metteur en scène"". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un ""prophète malgré lui de la mise en scène moderne"", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : ""Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [... ] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux""".

11/2022

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Théâtre - Essais

L'art de la mise en scène. Essai d'esthétique théâtrale

Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de "metteur en scène". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un "prophète malgré lui de la mise en scène moderne", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : "Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [... ] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux".

03/2021

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Religion

Du libre-arbitre et de la liberté. Recherches sur le libre-arbitre et la liberté

Tous, nous proclamons notre amour de la liberté. Si celle-ci est comprise comme capacité d'initiative, comment un chrétien ne serait pas profondément d'accord ? Sur ce point, l'esprit moderne est vraiment l'héritier du christianisme. En effet, pour la tradition chrétienne, la liberté nous est accordée pour que nous puissions coopérer à la réalisation de son dessein bienveillant. Dieu nous a créés pour nous rassembler autour de son Fils bien aimé et nous faire partager sa béatitude. Il nous a donné une capacité d'initiative afin que nous prenions notre part de responsabilité dans la construction de ce monde nouveau. Mais quand dans notre culture, la liberté semble être à elle-même sa propre fin, l'intelligence de la foi s'en trouve déstabilisée. On voit alors naître un conflit entre ceux qui sont influencés par l'approche moderne et ceux qui se veulent fidèles à la tradition. Nous en faisons chaque jour l'expérience, sous le mot liberté nous ne mettons pas tous la même chose. C'est pour comprendre ce malaise et y faire face que cet ouvrage a été rédigé. L'approche historique montre que la notion de libre-arbitre est aussi ancienne que le christianisme et n'a jamais cessé de faire l'objet de recherches et de débats. En même temps, cette approche suggère une perception plus profonde de la réalité que veut désigner l'expression libre-arbitre, que la Bible désigne à travers le symbole du coeur et que nous, modernes, nous nommons à juste titre capacité d'initiative. Cette perception permet un nouveau regard sur la morale, trop souvent décrite comme limitation de la liberté alors qu'elle devrait, comme la grâce, être comprise comme ce qui contribue à la croissance de la capacité d'initiative. Dans cet ouvrage, le père Laurent Sentis précise et justifie la conception de la liberté qu'il avait esquissée dans ses travaux précédents : Saint Thomas d'Aquin et le mal, et De l'utilité des vertus. Il propose ainsi le troisième tome d'une trilogie consacrée à l'anthropologie chrétienne.

11/2019