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Friedrich Gorenstein

Extraits

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Architecture

La fiction constructive

L'architecte allemand Friedrich Schinkel appréciait d'une architecture qu'elle ait "l'apparence de sa construction". Creusons cette idée simple : on touche immédiatement l'une des problématiques fondamentales de l'architecture. Art non mimétique, elle n'a effectivement qu'elle-même pour modèle. Comment donc l'architecture s'imite-t-elle, telle est la question à laquelle, à travers la notion de style notamment, de nombreux théoriciens ont essayé de répondre. L'hypothèse de ce livre prolonge très directement ce questionnement. Elle consiste à dire que l'architecture entretient avec son substrat matériel une relation singulière, qui procède à la fois de la connivence et de la défiance, et qui définit selon les périodes, selon les créateurs, autant de stratégies particulières en matière de projet. En dix chapitres thématiques, l'auteur circonscrit le sens de cette spécularité énigmatique entre architecture et construction. Le matériau, le chantier, l'ornement, le projet, le détail, l'histoire... autant d'éclairages qui permettent de distinguer dans cette superposition à la fois évidente et complexe des modes particuliers d'apparaître, et qui révèlent le caractère spécifique de l'esthétique architecturale. Pour autant, le style ou la beauté ne constituent pas des données positives. C'est toute l'ambiguïté de cet art : exprimer, voire afficher l'artifice par lequel l'architecture, au sens propre, se dresse, tout en masquant cette dépendance par trop triviale.

08/2023

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Religion

Paroles de Noël

Ce recueil invite à un parcours à travers plus de quatre siècles et demi de paroles de Noël protestantes : prédication, sermon, méditation ou extrait de sermonnaire (postille), les textes réunis dans ce volume partagent tous une intention commune : dire la Parole de Noël, la donner à entendre dans le contexte et la langue de leur époque. Le lecteur fera la connaissance de grandes figures du protestantisme. Certaines qu’il connaît déjà, et qu’il découvrira sous un jour moins convenu : les réformateurs Luther et Calvin, apprenant aux pasteurs à prêcher l’Evangile ou pris sur le vif à cet exercice difficile ; les grands théologiens des XIXe et XXe siècles Friedrich Schleiermacher, Karl Barth, Rudolf Bultmann, Gerhard Ebeling ou Eberhard Jungel, surpris dans la chaire de leur église de Berlin, dans la campagne argovienne ou la ville universitaire de Tubingen, dans l’aula de l’Université ou même dans le hall d’une villa patricienne de Berlin un soir de Noël en 1944. D’autres enfin dont il ignore peut-être jusqu’au nom, comme Jean Daillé, illustre pasteur et prédicateur du Grand Siècle français, ou comme ce Jean-Elie Bertrand, modeste prédicateur neuchâtelois qui n’est plus guère connu aujourd’hui que comme éditeur, mais dont les sermons ont une fraîcheur inattendue à la fin du XVIIIe siècle.

11/2013

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Philosophie

Protagoras

La culture grecque des sophistes avait pris naissance dans tous les instincts grecs ; elle faisait partie de la culture de l'époque de Périclès aussi nécessairement que Platon n'en faisait pas partie : elle a ses précurseurs en Héraclite, en Démocrite, dans les types scientifiques de l'ancienne philosophie [...]. Elle a fini par avoir raison : tout progrès de la connaissance psychologique ou morale a restitué les sophistes... Notre esprit d'aujourd'hui est au plus haut point celui d'Héraclite, de Démocrite et de Protagoras... Il suffit même de dire qu'elle est protagorique, parce que Protagoras résuma en lui les deux hommes, Héraclite et Démocrite. Friedrich Nietzsche. Le Protagoras est l'un des premiers dialogues socratiques. Tableau théâtral de la vie intellectuelle athénienne, il développe aussi une réflexion approfondie sur la vertu politique. Deux méthodes et deux conceptions s'affrontent. Celle des sophistes d'abord, représentée par Protagoras, où le brio, le lustre et la séduction du langage dominent, et dont les thèses épousent la pensée de l'époque. La dialectique ensuite, avec Socrate, où la rigueur du raisonnement et du questionnement enserre l'interlocuteur dans un épais réseau de contradictions, et qui suscite la quête d'un morale nouvelle fondée dans la connaissance. En annexe, un dossier reprend les fragments de l'œuvre de Protagoras et les témoignages qui s'y rapportent, également proposés dans une traduction nouvelle.

06/2006

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Histoire internationale

La bombe de Hitler. Histoire secrète des tentatives allemandes pour obtenir l'arme nucléaire

Le 6 août 1945, quand la première bombe atomique explose au-dessus de Hiroshima, les plus influents physiciens allemands, réunis autour de Werner Heisenberg et de Cari Friedrich von Weizsäcker, se défendent d'avoir jamais construit une telle arme, et prétendent même avoir veillé à partir de 1942 à ralentir la recherche nucléaire allemande. Soixante ans plus tard, l'historien berlinois Rainer Karlsch exhume la vérité. Des scientifiques ont bien travaillé, sous l'égide de la SS, à la construction d'un réacteur et à l'élaboration d'une minibombe A, qu'ils ont testée par deux fois avec succès, en 1944 et en 1945, causant la mort de plusieurs centaines de prisonniers. Mais en mars 1945, alors que Heinrich Himmler et Albert Speer comprennent que " l'arme miracle " de Hitler n'est pas assez aboutie pour pouvoir changer le cours de la guerre, l'avancée des Alliés met un terme à ces recherches. Ces révélations fracassantes apportées par Rainer Karlsch s'appuient sur des comptes rendus de recherches, des plans de constructions, des prises de vue aériennes, des journaux de scientifiques mais aussi d'espions russes et américains. L'auteur a en outre lui-même procédé à des mesures sur le terrain, identifiant avec précision les isotopes laissés par les deux explosions atomiques soixante ans auparavant.

10/2007

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Généralités

Histoire des utopies. 3000 de rêves pour changer le monde

- L'utopie est la " construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal ". - Un demi-millénaire après sa rédaction, Utopia de Thomas More continue de nourrir les luttes politiques. - Abolir les inégalités, la guerre ou la mort... Nous n'avons jamais été aussi utopistes qu'en parlant de demain. Repenser radicalement le monde, se convaincre qu'ailleurs, demain, ce sera mieux ! Ce sont là des ambitions intemporelles par excellence. Etudier les utopies, c'est montrer comment elles ont évolué pour refléter les préoccupations des différentes époques, mais aussi interroger les utopies contemporaines. Ce livre poursuit un objectif que d'aucuns qualifieront d'utopiste : donner au lecteur les clés pour déchiffrer les voies tissées entre Friedrich Hayek et les Meadows, Steven Pinker et Yves Cochet, en remontant jusqu'à Thomas More voire Hésiode. Le parcours commence avec Michèle Riot-Sarcey, grande historienne des utopies, qui explique en quoi la pensée utopique, bien qu'elle ait revêtu au fil du temps des costumes variés, est restée un laboratoire de l'émancipation ; et se termine avec l'essayiste Ariel Kyrou qui évoque le rôle immunitaire des dystopies. Dystopies ou utopies ? Sous ces procédés littéraires se glissera toujours la tension entre des présents/avenirs probables terrifiants, et des futurs meilleurs qu'il faudra faire advenir par la lutte politique.

01/2024

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Monographies

Awakening. L'éveil de la nature et du corps, Edition bilingue français-anglais

AWAKENING se consacre à la Nature et au Corps, comme une façon de célébrer le printemps en s'interrogeant sur ce que signifient à la fois la notion d' "éveil" et le concept de nature à l'heure de l'urgence climatique, de la pandémie-et désormais de la guerre. Contradictoires, puissants, ces enjeux se sont imposés très vite dans la société et la politique, à la fois anxiogènes et fédérateurs... mais qu'en est-il des artistes ? De Rousseau à Caspar David Friedrich ou Henry David Thoreau, artistes, philosophes et écrivains n'ont pas seulement reflété les préoccupations ou la sensibilité de leur temps, ils ont mis en forme, en mots ou en images, un rapport à la nature dont nous avons besoin pour nous définir et nous orienter. Entre le désir de fuir les villes, de renouer un lien plus authentique et respectueux avec la nature, le sentiment de culpabilité, la peur, le traumatisme des "lock down" , cette idée d'éveil, d' "Awakening" est une piste intéressante pour penser notre présent, la possibilité d'une renaissance à travers la création. AWAKENING est composé principalement de nouvelles créations artistiques qui reflètent quatre sections dédiées à la "Renaissance de la Nature" , aux "Néologismes de la Nature" , à la "Nature menacée" et à l' "Eveil du Corps" ...

04/2023

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libération, capitulations

Dunkerque, la dernière forteresse nazie (1944-1945)

Dunkerque est la ville française la plus longtemps occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, et une des dernières du IIIe Reich à capituler, après Berlin. A partir de septembre 1944, et huit mois durant, la cité portuaire a été transformée en véritable forteresse, dont Hitler ordonna qu'elle soit défendue coûte que coûte, jusqu'à la mort si nécessaire. Nourri par des archives inédites, cet ouvrage dévoile les dessous d'un siège où des centaines de civils français ont éprouvé la faim et la soif, avant d'être internés dans des camps sur ordre de l'occupant. C'est aussi l'épopée tragique et suicidaire d'une armée allemande coupée du Reich, déterminée à ne se rendre sous aucun prétexte. Les soldats de Dunkerque sont placés sous l'autorité d'un impitoyable vice-amiral, Friedrich Frisius, qui fait preuve d'un entêtement suicidaire et va même jusqu'à ordonner, en 1945, une ultime offensive, la dernière sur le territoire français de toute la guerre. Et de fait, alors que la plupart de la France est libérée, Dunkerque continue de résister, au grand dam du commandement américain. Voici le récit tragique et sanglant de cette aventure aussi folle que désespérée, dernier acte de la Seconde Guerre mondiale tombé dans l'oubli et qui constitue pourtant une tragédie française.

05/2023

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Comics Super-héros

What if ? Tome 3 : Classic

Posez-lui la question "Et si... ? " et le Gardien vous fera visiter des univers parallèles de plus en plus improbables, comme ce monde où règne l'anarchie à cause du Docteur Strange, Captain Marvel, Ghost Rider, Spider-Woman, Nova et Shang-Chi. Dans cet album également : les Howling Commandos sont la dernière ligne de défense de la Terre et Spider-Man se bat pour conquérir... l'Audimat ? Avec aussi les Fantastiques, Daredevil et Hellstorm. Sortie du troisième tome de cette série au doux parfum des années 70 au moment où Disney+ diffuse la saison 2 de What If ? Le multivers a le vent en poupe, et pour cause : les prochaines phases des films Marvel lui seront très largement consacrées !

02/2023

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Marx

Le travail, la nature et l'évolution de l'humanité. Une vision longue de l'histoire

D'ou est venue l'humanité ? Par quelle voie sommes-nous arrivés jusqu'ici ? Pourquoi est-ce même important ? Parce que sans comprendre comment le travail social a créé la société humaine, depuis nos ancêtres les plus éloignés, les travailleurs resteront prisonniers de l'époque capitaliste dans laquelle nous vivons. Sans savoir comment notre travail transforme la nature, comment il est le moteur qui pousse l'humanité de l'avant, nous ne pouvons pas voir au-delà de l'exploitation de classe, qui déforme chaque aspect de nos relations sociales, de nos idées et de nos valeurs. La dictature du capital n'a pas toujours existé. Elle n'a que quelques centaines d'années. Comme l'esclavage et le servage avant elle, la domination capitaliste a eu un début... et elle aura une fin. Seule la conquête révolutionnaire du pouvoir d'Etat par la classe ouvrière, consciente de sa position de classe et des conditions de son émancipation, peut ouvrir la voie à un avenir. Un avenir qui ne se base pas sur l'exploitation capitaliste, la dégradation de la nature, l'assujettissement des femmes, le racisme et la guerre. Un monde basé sur la solidarité humaine. Un mode socialiste. C'est ce qu'une vision longue de l'histoire nous aide à comprendre. 17 pages photos N&B et illustrations. Avec présentation des auteurs et index.

06/2022

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Littérature française

Ma part d'infini

"Non pas lire, mais dévorer les livres, en faire son souffle et son sang. Aimer, être à la hauteur de l'amour. Etre grisé par la musique de Bach qui a "un goût d'éternité". Contempler la beauté d'un tilleul, d'un ciel bleu, d'un paysage de Caspar David Friedrich. Avoir vécu avec Breton, Aragon, Bataille, Barthes, Bernard Noël, mais aussi avec tant d'écrivains et philosophes morts et pourtant si vivants. Avoir connu, grâce à eux et à sa compagne, Lola, sa "part d'infini". Jérôme Peignot a 94 ans. Ma part d'infini est le roman de sa vraie vie. Car il s'agit, dans ce dernier livre, de l'espérance d'une mort heureuse. Ce qui lui fait croire que sa mort sera heureuse, c'est notamment la beauté de la nature. Octobre, où "le ciel est d'un bleu très fin et le soleil radieux", où "le tilleul dans sa cour n'est plus que de l'or". Février, le plus joli mois de l'année, où il regarde le même tilleul, les branches nues, comme un dessin de Klee. "C'est la joie d'un arbre, l'hiver quasi vaincu, la mort ramenant à la vie". Jérôme Peignot est littéralement grisé - ce mot revient souvent dans son roman. Il dit : "ma part d'infini est là toute entière". Alors, que "demander de plus pour mourir"? ". Jacques Sojcher.

01/2021

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Histoire internationale

Histoire de Dresde. Souffrances et éternité

13 février 1945 : le centre de Dresde est réduit à une immense ruine par les bombardements alliés. En quelques heures, trente-cinq mille hommes périssent et des tas de pierres anonymes recouvrent des siècles d'une riche histoire culturelle. Car cette ville des bords de l'Elbe n'a cessé d'attirer de nombreux artistes, qu'ils soient peintres, compositeurs, écrivains ou architectes. Les musées de Dresde renferment des toiles vénitiennes, florentines et allemandes, de Canaletto à Emil Nolde. Jean Sébastien Bach, Chopin, Weber, Liszt, y ont écrit des oeuvres admirables et Wagner y a découvert l'inspiration. La Madone Sixtine de Raphaël, acquise par Dresde, fut aussi un talisman pour des auteurs comme Friedrich Nietzsche. Il fallait donc revenir sur l'histoire de cette ville étonnante qui devient, à la fin du XVe siècle, la capitale du duché de Saxe. Profitant des opulentes mines d'argent, les illustres princes saxons ont fait rayonner cette ville jusqu'à susciter l'intérêt des principales capitales européennes. Mais Dresde a succombé au péril du jeu politique. Elle s'est trompée d'allié en adhérant à la mégalomanie de Napoléon 1er, et a dû subir la revanche des souverains européens au XIXe siècle. C'est au XXe siècle que l'histoire de Dresde est la plus noire : du bombardement à l'occupation soviétique jusqu'au succès électoral du parti populiste droitier AfD, la trajectoire de cette ville unique n'a pas fini de nous surprendre.

05/2019

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Critique littéraire

Guillaume Tell. Résistant et citoyen du monde

Un nom si bref et si vibrant qu'il se fixe dans la mémoire comme la flèche dans la cible. Une apparition - à l'automne du Moyen Âge -, ou plutôt la fixation soudaine d'une image jusque-là errante. Un thème à la fois local et universel, bien plus complexe qu'il n'apparaît au premier regard. Une aventure poursuivie sur un demi-millénaire, portée par les poètes, les artistes, les hôtes de la Suisse, accueillie par les nations, diffusée au-delà des Océans, en dépit des perplexités, des réserves des érudits. Une méditation cent fois reprise sur l'imbrication des thèmes de la violence et de la liberté. Voilà ce que voudrait montrer ce livre qui propose aux lecteurs bien des itinéraires, européens d'abord mais aussi intercontinentaux, de Turquie en Chine et au Japon, des États-Unis au Paraguay, des Philippines à Cuba. Plaisir d'entendre s'exprimer à propos de Tell des hommes aussi différents que Chateaubriand et Victor Hugo, Ruskin et Petöfi, Tartarin de Tarascon et Mark Twain, Mazzini et Engels, Bakounine et Clemenceau, voire Trotzki, sans parler des champions de la Révolution française et, bien sûr, du poète au rôle déterminant, Friedrich Schiller, mis sur la piste par Goethe. L'apologie est sans cesse confrontée aux propos critiques et les voix du monde n'empêchent pas le débat interhelvétique de se poursuivre d'une génération à l'autre.

01/2005

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 1, Petits écrits

Kleist a trop souffert du mépris des classiques, et de Goethe en particulier, pour qu'on lui fasse la tragique injure de le ranger parmi eux. Il n'était nulle part chez lui, dans aucun courant littéraire, pas même le romantisme - destin qu'il a partagé avec Hölderlin. Ce premier volume des œuvres complètes de Kleist, qui vient compléter la correspondance publiée par Jean-Claude Schneider chez Gallimard, contient ce que l'on a coutume de rassembler sous le titre de Petits écrits ainsi que, pour la première fois, tous les poèmes. On trouvera dans ces textes, souvent publiés dans des revues et des journaux et dont la diversité ne doit pas cacher l'importance, des essais admirables, dont le célèbre Sur le théâtre de marionnettes mais aussi De l'élaboration progressive des idées par la parole, Considérations sur le cours du monde, De la réflexion, Impressions devant un paysage matin de Friedrich, etc. La phrase de Kleist, faite d'appels, de piétinements, d'élans avortés et repris, est souvent rebelle, et c'est dans les ramures tantôt torturées tantôt jaillissantes de cette écriture que la pensée prend son essor. Mouvement complexe que tente de rendre la présente traduction en suivant au plus près cette langue inimitable, entre glace et granit, envolées paniques et pointes d'humour. Car si Kleist fut un des plus grands écrivains de son époque, il ne fut jamais l'homme d'un seul style.

02/1999

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Histoire internationale

J'ai payé Hitler

Friedrich Thyssen (1873-1951) fut l'un des plus grands industriels allemands de son temps. Aujourd'hui encore, l'empire sidérurgique bâti par son père règne en France et partout dans le monde. Pourtant, ce témoignage de "Fritz" Thyssen rédigé en 1941 n'avait jusqu'ici jamais été publié en France. Dans ce document controversé, Thyssen raconte comment il a été séduit par Hitler dès 1923. Il le pense alors capable de redresser l'économie allemande mise à mal par le traité de Versailles, et va financer le parti nazi au point de devenir l'un des principaux responsables de son ascension. Mais après la "Nuit de cristal" en novembre 1938, Thyssen démissionne du Conseil d'Etat. Et en 1939, ses critiques de la politique économique du régime, qui subordonne tout au réarmement, lui valent d'être exclu du parti nazi. Ses biens sont confisqués. Thyssen s'enfuit pour la Suisse avant de gagner la France, où il dicte ses Mémoires à un journaliste américain, Emery Reves. Ce proche de Churchill les édite et les publie aux Etats-Unis à la fin de 1941 sous le titre I paid Hitler. Témoignant de son erreur mais aussi de celles des autres grands patrons de l'industrie, le nazi repenti souhaitait alerter le reste du monde sur les dangers de la guerre initiée par le Führer - avant le début des massacres de masse en 1941.

11/2019

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Sciences politiques

Le traducteur et le démiurge. Hermann Ewerbeck, un communiste allemand à Paris (1841-1860)

Médecin de formation et hégélien de conviction August Hermann Ewerbeck (1816-1860) fait partie des nombreux démocrates allemands qui, au début des années 1840, voient dans la France une alliée révolutionnaire nécessaire à la réalisation de leurs espérances politiques. Exilé à Paris en 1841, il devient membre dirigeant de la Ligue des Justes, société secrète communiste pour laquelle il assume des fonctions de théoricien et d'enseignant. Homme lige de Karl Marx et Friedrich Engels, proche d'Etienne Cabet et de Pierre-Joseph Proudon, familier de toutes les tendances du socialisme français, il joue durant près de dix ans un rôle considérable d'intermédiaire entre gauches française et allemande. C'est ce rôle longtemps méconnu que le présent livre s'efforce d'exhumer, en prenant pour fil conducteur l'activité polymorphe de traducteur d'Ewerbeck, auteur de sept ouvrages qui sont ici étudiés dans leur ensemble pour la première fois. A travers les premières traductions commentées de textes de FauerBach et Marx en français, le lecteur découvre une tentative pionnière d'importation de l'hégelianisme et du marxisme en France. Il suit pas à pas sa réception contrastée, signature d'un échec aussi fécond que fondateur. Essai d'histoire intellectuelle au croisement de la biographie, de l'histoire sociale de l'exil et de l'histoire des traductions, ce livre replace la figure d'Hermann Ewerbeck parmis les grands interprètes francophones de l'Allemagne du XIXe siècle.

07/2019

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Poésie

La Ballade du Vieux Marin et autres poèmes. Suivi d'extraits de l'Autobiographie littéraire, édition bilingue français-anglais

Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) est le plus romantique de tous les poètes romantiques. Mélange d'émotions et de réflexion, d'enthousiasme et de doutes, il est la contradiction faite homme. Il aime passionnément la Nature, dans sa version sauvage du Pays de Galles et des Lacs où il vit avec une parfaite sobriété écologique. Dans le même temps, cependant, il ne peut pas se passer de Londres, dont il aime fréquenter les cafés. Comme il a lu Rousseau et les philosophes du XVIIIe siècle, il porte en lui l'utopie d'une société meilleure. Mais comme il trouve que la Révolution française s'est pervertie, il part en 1798 pour l'Allemagne et l'université de Göttingen découvrir Kant, Schelling et Fichte. Ce faisant, il quitte la poésie pour la philosophie, abandonne femme et enfants pour une vie d'errance londonienne et d'accoutumance à l'opium. Il est le modèle de tous les Rimbaud à venir. Il compose un impérissable poème en sept chants La Ballade du Vieux Marin ainsi qu'une méditation orientale sur l'empereur mongol Kubla Khan, que toute l'Angleterre sait par coeur. Ce grand marcheur métaphysique, capable d'escalader les pics du Lake District de nuit, est probablement l'inconnu que l'on voit de dos dans les tableaux de Caspar David Friedrich rêver dans le soleil naissant au-dessus d'un océan de brume.

11/2007

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Musique, danse

Bons baisers de Bayreuth. Richard Wagner par ses lettres

Richard Wagner est l'auteur d'environ dix mille lettres adressées à des destinataires aussi différents que Louis II de Bavière, Johannes Brahms, Franz Liszt, Friedrich Nietzsche, Mathilde Wesendonck, Eliza Wille, ou à des amis moins connus tels que les Dresdois Röckel et Uhlig.Seule une petite partie de ce trésor était disponible en français : la correspondance avec Liszt, celle avec Louis II, des documents incomplets, dont les traductions avaient beaucoup vieilli.L'admirateur de Richard Wagner trouvera ici environ deux cents lettres que Christophe Looten a choisies et traduites, en totalité ou en partie, dans un français limpide et fidèle à la pensée de leur auteur. Chacune a été annotée et replacée dans son contexte biographique afin de permettre une lecture aussi aisée que celle d'un roman. Les nombreuses lettres inédites aident à comprendre la lente édification de Bayreuth, la scrupuleuse mise au point du drame musical, la réussite éclatante d'une vie d'artiste. On y découvre aussi bien le compositeur amoureux, le musicien allemand ignoré par la société parisienne du Second Empire, le réfugié politique, le prodigue fuyant toujours ses créanciers, mais aussi l'artiste comblé par le roi de Bavière, le refondateur du théâtre habile à s'entourer d'admirateurs dévoués à l'idéal qu'incarne sa musique, un Richard vivant, tour à tour léger et familier, séducteur, prophète, manipulateur ou courtisan : Wagner tel qu'en lui-même.

02/2013

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Critique

Lectrices et caetera

Elles auront passé une partie, plus ou moins longue et régulière, de leur vie à lire. Ils auront passé leur temps le nez dans des bouquins. 26 femmes : une nonne, une duchesse, une pauvre aveugle... Qu'ont-elles lu ? Comment ? Qu'en ont-elles tiré ? 26 hommes : un esclave, un autiste prodige, un conquistador... Quels volumes pour eux ? Quelle façon de les éplucher ? Pourquoi ? Existe-t-il une lecture masculine, tout en critique et en sérieux, et une lecture féminine, plus souple, plus légère, plus "en dehors" , comme le disait Louise Schweitzer, la grand-mère de Jean-Paul Sartre ? Les deux manières de bouquiner ne coexistent-elles pas en chaque personne ? C'est autour de ces questions que tourne le nouveau volume de l'Humanitatis Elementi de Michéa Jacobi. A chaque lettre de l'alphabet, l'auteur raconte, à sa manière brève et précise, la vie d'une lectrice et celle d'un lecteur. Denise Masson, traductrice du Coran accompagne Donato Manduzio, paysan des Pouilles s'éprenant sur le tard de l'Ancien Testament, Germaine Necker (Madame de Staël) s'oppose au terrible Friedrich Nietzsche, l'héroïque résistante Véra Obolensky, surnommée Princesse je-ne-sais-rien côtoie le pauvre Origène, eunuque par conviction. Les grands noms : Caton d'Utique, Woolf, Vargas Llosa rejoignent les anonymes, les pays et les siècles s'assemblent. Un nouveau fragment d'humanité se découvre. Les éternels amants du texte, femmes et hommes mêlés, lèvent la tête de leur livre.

04/2021

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Sociologie politique

Artisanat et combat. Actes de création et nouvelles militances

Qu'est-ce qu'il y a de commun entre le cinéma roc des Straub, les oeuvres foisonnantes de Dante, de Pasolini, de Pound et les voyages dramatiques des "refugiés" , la révolte des autonomes dans l'Italie des années 70, et plus bizarrement encore François d'Assise - non pas le Saint mais l'idiot -, ou les hérésiarques Margherita et Dolcino mis au bûcher en 1307 ? Aiguisés par la pensée vitale de Gilles Deleuze nous tentons de questionner, théorie et pratique, le rapport mystérieux qui lie l'art (isanat) au combat des plus opprimés des hommes : un rapport sans lequel toute résistance aux Pouvoirs ne pourra pas construire une libération de la Terre à l'heure de son saccage capitaliste planétaire. Car les cinq études qu'on présente ici (et qui demandent bien d'autres "cas") sont autant de cartes d'une géographie intensive (géologie) qui se dérobe à l'Histoire écrite par les vainqueurs. Ces cartes tracent un espace/temps (transhistoire) peuplé d'événements dont les personnages-Noms Propres deviennent eux-mêmes des événements : autant les "reconnus" , Baruch Spinoza, Karl Marx, Giacomo Leopardi, Friedrich Nietzsche ou plus près de nous Elio Vittorini, Franco Fortini, Félix Guattari, Jean-Luc Godard, Toni Negri... que les inconnus,... Khalid, Maya, Aida, Riaz... en lutte pour tout le monde. Ce sont nos "rencontres" , sans distinction : des heccéités de relations irréductibles à la "forme" dominante, subjective ou objective, philosophique, politique et existentielle.

04/2023

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Littérature française

Avant Godot

Stéphane Lambert creuse la relation qui peut s'établir entre deux créateurs de disciplines différentes, et nous dit comment un artiste parvient à éclairer sa voie grâce à ce que l'oeuvre d'un autre lui révèle. Octobre 1936. Samuel Beckett a trente ans. Il entreprend un étonnant voyage en Allemagne nazie afin de s'y confronter à l'art au moment même où le régime évacue des collections publiques les oeuvres dites dégénérées. Le 14 février 1937 à Dresde, il note laconiquement dans un carnet sa prédilection pour un petit tableau de Caspar David Friedrich, Deux hommes contemplant la lune, dont il dira plus tard qu'il est la source d'inspiration d'En attendant Godot. A partir de cet énigmatique et unique repère, Stéphane Lambert, comme dans ses précédents livres sur Nicolas de Staël ou Mark Rothko, creuse la relation qui peut s'établir entre deux créateurs de disciplines différentes, et nous dit comment un artiste parvient à éclairer sa voie grâce à ce que l'oeuvre d'un autre lui révèle. Au-delà de la création (qui n'est jamais qu'une métaphore de la vie), Stéphane Lambert explore la place déterminante de l'autre dans notre propre cheminement, et voit dans la rencontre la source d'une force qui nous permet d'outrepasser la paralysie du doute, et d'avancer. Son approche érudite, sensible, visionnaire est une réflexion sur la manière dont on devient soi grâce à l'autre.

10/2023

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Histoire de la pensée économiq

Pamphlets. Les 18 pamphlets de Frédéric Bastiat en texte intégral

Fréderic Bastiat est un des grands pionniers du libéralisme. Génie méconnu en France, ses écrits sont pourtant connus et reconnus aux Etats-Unis au même titre que ceux d'Alexis de Tocqueville. Farouchement opposé au protectionnisme, convaincu par le libre-échange et l'économie de marché, cet éminent économiste, grand penseur du XIXe siècle, est à l'origine de nombreuses théories libérales, théories qui ont inspiré de nombreux autres grands économistes (Friedrich Hayek, Pascal Salin...) et hommes politiques (Ronald Reagan, Margaret Thatcher...) Les Pamphlets de Bastiat (1801-1850) édités sour ce titre en 1850et complétés par le célèbre Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas excèdent en réalité le genre pamphlétaire convenu. Ce sont autant de brefs mais denses essais à visée pédagogique conjuguant critique de la spoliation impliquée par les projets étatistes et socialistes au moment de la révolution de 1848, et esquisse d'une théorie libérale de la justice sociale attachée à promouvoir la liberté individuelle dans les champs les plus variés de la vie économique et parfois bien au-delà : la solidarité, la fonction de l'argent, l'exercice du droit de propriété, l'enseignement, l'intervention de l'Etat, l'impôt, les rapports entre le droit et la loi... Déjà classiques outre-Atlantique, ces pamphlets incisifs et jubilatoires constituent un apport original à la théorie économique et posent les jalons d'une véritable théorie de la justice.

03/2022

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Sciences politiques

Un plagiat "scientifique" : le copié-collé de Marx. Victor Considerant, Le manifeste de la démocratie (1843) - Karl Marx, Le manifeste communiste (1848)

Le Manifeste communiste, paru anonymement en 1848 au nom du parti communiste allemand, a été revendiqué en 1872 par Karl Marx et Friedrich Engels. Il n'a pas cessé depuis lors d'être diffusé sous leurs deux noms, alors qu'en réalité Marx a été son seul rédacteur. Le marxologue Bert Andréas a recensé et analysé 544 éditions et traductions, publiées uniquement entre 1848 et 1918. Dans une Encyclopédie du socialisme, parue en 1912, il était affirmé qu'avec la Bible, c'est un des livres les plus répandus dans le monde. En revanche, son originalité a été mise en doute dès 1899 par le libertaire géorgien Vaarlam Tcherkessov, puis, en 1901, par le germaniste français Charles Andler dans son commentaire historique consacré à cet écrit. Depuis, la question est restée ouverte jusqu'à aujourd'hui. Aussi, la présente étude fait le point pour établir dans quelle mesure c'est effectivement un plagiat du Manifeste de la Démocratie au XIXe siècle de Victor Considerant, publié en 1843. Principal propagandiste du fouriérisme, ce penseur a été en outre l'inventeur, en juin 1848, de la représentation proportionnelle et le seul à voter pour le droit de vote des femmes. En s'appuyant également sur de nombreuses sources d'autres théoriciens de l'époque, l'auteur retrace la généalogie des idées économiques et sociales qui ont servi à rédiger, dans des circonstances troubles, ce texte usurpateur. Un tableau comparatif des emprunts figure en fin de volume. Une étude qui brise un tabou et dévoile un mensonge longtemps dissimulé.

12/2019

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Philosophie

Le sacrifice et l'envie. Le libéralisme aux prises avec la justice sociale

Individualisme libéral et justice sociale : c'est ce couple difficilement conciliable, véritable croix des sociétés démocratiques, qu'accompagne Jean-Pierre Dupuy au cours d'une exploration de la philosophie libérale d'inspiration économique, d'Adam Smith à John Rawls. A l'heure où la voie "socialiste" vers la justice semble fortement hypothéquéée, l'incapacité bien française à penser le marché dans ses dimensions morale et politique devient franchement préoccupante. Ce livre constitue une introduction critique à la tradition philosophique anglo-saxonne qui pense la société de marché comme ordre "spontané" ou "auto-organisé". C'est sur cet arrière-plan qu'elle pose le problème de la société juste et bonne, et cela de multiples façons. L'étude systématique à laquelle se livre Jean-Pierre Dupuy le conduit en particulier à proposer une interprétation originale de l'émancipation de l'économie par rapport à la morale dans l'œuvre d'Adam Smith, et à articuler sa lecture des théories libérales de la justice (économie normative, John Rawls, utilitarisme, libertarisme, Friedrich Hayek, Robert Nozick, etc.) autour des catégories maîtresses du sacrifice et de l'envie. Partout où c'est possible, les liens avec la tradition philosophique française sont mis en lumière. Progressivement se dégage la thèse de Jean-Pierre Dupuy : tout se passe comme si la tradition libérale considérée pensait la société marchande au plus près de sa décomposition toujours possible en foule panique. La société juste et bonne est celle qui contient (aux deux sens du mot) cette menace.

05/1996

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Beaux arts

L'Univers sans l'Homme

L'art a, de manière très spectaculaire, dépeint et décrit depuis deux siècles et demi les forces qui dépassent (et déclassent) l'être humain. Non plus les forces invisibles du divin mais les soulèvements de la nature, l'immensité du temps et de l'espace, les conséquences incontrôlables des avancées scientifiques sur le vivant. Oui, de nombreux artistes - et parmi les plus géniaux, de Turner à Pierre Huyghe et de Claude Monet à Stanley Kubrick - ont montré comment l'homme a senti lui échapper son sentiment de centralité dans le cosmos ; ils ont représenté cette crise essentielle en relativisant sa présence d'une part et en exprimant, d'autre part, les mystères enchantés ou les menaces cauchemardesque de l'univers dans lequel il se meut. Aussi ce livre, qui privilégie la peinture mais fraie aussi du côté de la sculpture ou du cinéma, donne-t-il à voir et comprendre des paysages édéniques et vierges, des beautés végétales et animales, la furie mortifère des éléments, le fantasme d'une civilisation complètement mécanisée, le saut dans l'abstraction, l'âme des choses ou encore l'anticipation de l'Apocalypse... En suivant un parcours chronologique de 1755 à nos jours, il raconte, de manière très accessibles les grands événements historiques (le séisme de Lisbonne, la bombe atomique, etc.), scientifiques (les découvertes de Darwin, la conquête spatiale), personnels (les drames de l'enfance de Friedrich, la crise mystique de De Chirico) qui ont conduit des artistes à montrer ce qu'est, selon la magnifique expression de Baudelaire, " l'univers sans l'homme " .

10/2016

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Musique, danse

Un siècle d'écrits réflexifs sur la composition musicale. Anthologie d'auto-analyses, de Janacek à nos jours

Depuis le XIXe siècle, les compositeurs s'expriment publiquement sur leur travail à travers une pluralité d'écrits (traités, ouvrages didactiques, préfaces aux partitions ou encore notes de programme) et de prises de parole (conférences, entretiens, master-classes). Il existe aussi des textes plus confidentiels, relevant parfois seulement de la sphère intime, dans lesquels il s'agit moins de démontrer ou de convaincre que de s'interroger : qu'ai-je fait ? Quel est mon processus de création ? Comment telle oeuvre, telle idée, a-t-elle pris le visage qui est désormais le sien ? Quels chemins s'offrent à moi ? Un siècle d'écrits réflexifs sur la composition musicale met en lumière une sélection de textes inédits, rares ou inaccessibles en langue française, tirés de journaux personnels, de contributions à des revues, d'entretiens avec des journalistes et des scientifiques, ou encore de travaux académiques. L'ouvrage rend ainsi visible une tradition qui s'est constituée au cours du XXe siècle et qui apparaît plus que jamais d'actualité au moment où nombre d'universités et d'écoles supérieures promeuvent des formes renouvelées de "recherche en art". Leos Janacek, Leonid Sabaneïev, Henry Cowell, Julius Bahle, Ernst Krenek, Hans Pfitzner, Arnold Schoenberg, Charles Koechlin, Pierre Schaeffer, Arthur Honegger, Michael Tippett, Elliott Carter, Franco Donatoni, Henri Pousseur, Luigi Dallapiccola, Bernard Parmegiani, Georges Aperghis, Gerald Bennett, Hans Werner Henze, John A. Sloboda, Roger Reynolds, Friedrich Goldmann, Philippe Leroux, Brian Ferneyhough, John Adams, Steve Reich, Robert Saxton, Jean-Luc Hervé, Jonathan Harvey, Robert H. P. Platz, Chaya Czernowin, Gérard Pesson, Luis Naón.

01/2019

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Décoration

Vu, lu !

Vu, Lu ! est une célébration de la lettre dessinée. Du Moyen-Age à aujourd'hui, des typographes, des illustrateurs, ont produit d'étonnants alphabets, chics, étranges ou parfois monstrueux. Entre calligrammes, pangrammes et autres réjouissances typographiques, Vu, Lu ! est une invitation à la redécouverte de la lettre en tant qu'image. Mais l'histoire de ce catalogue typographique est surprenante et mérite d'être narrée : Novembre 1944, Strasbourg est enfin libérée par les alliés. La reconstruction est en marche. Au titre des dommages de guerre, elle recevra des bons d'achat qui lui permettront d'acquérir, dans les années 70, le fonds Soennecken - une collection particulière de calligraphie qui avait appartenu à l'industriel allemand Friedrich Soennecken (fabricant de plumes et outils de bureau). Ce magnifiques fonds a dormi de longues années sur quelques étagères oubliées de la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg avant d'être remis en lumière par plusieurs projets initiés par la ville, dont celui d'éditer, avec la complicité des éditions 2024, un abécédaire. Sous la direction de Guillaume Dégé, celui-ci mêle des lettres récentes conçues et dessinées par dix illustrateurs talentueux : Guillaume Chauchat, Simon Thompson, Juliette Binet, Clara Markman, Christophe Jacquet, Joëlle Merizen, Clément Paurd et Marie Saarbach. Le livre s'accompagne d'un poster présentant sur une face un pangramme d'Anne-Margot Ramstein, sur l'autre une facétie de notre cher Léon Maret. Le tout a été offert à tous les élèves entrant en CP à Strasbourg en septembre 2013.

01/2014

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Littérature érotique et sentim

Lord Lyllian. Messes noires. Suivi de Jacques d'Adelswärd-Fersen et la figure d'Héliogabale

"Le succès de Jacques d'Adelswärd-Fersen (1880-1923) ne se dément pas. Les éditions originales ou anciennes de ses livres se vendent aujourd'hui à des prix remarquables. Je lui ai consacré en 1991 un dossier, enrichi en 1993, qui permet de comprendre dans quel contexte polémique son oeuvre s'est développée. On doit à Mirande Lucien d'avoir donné une image assez exacte d'Akademos, revue que Fersen a fondée en 1909 et soutenue toute l'année et qui peut à juste titre être considérée comme la première revue homosexuelle. Jean-Claude Féray a attiré notre attention sur son oeuvre littéraire aux éditions Quintes-feuilles. Alors qu'il vient de publier Jeunesse (1907), je suis heureux d'avoir enfin pu mettre la dernière main à cette réédition de Lord Lyllian (1905). Lord Lyllian est un roman à clefs où se rencontrent les sommités homosexuelles de la fin du XIXe : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Péladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp - et Fersen lui-même - ainsi que leurs égéries les actrices Ellen Terry et Sarah Bernhard. Les amateurs de ces personnages devenus de véritables icônes se réjouiront de la manière dont Adelswärd-Fersen les met en scène avec des dialogues très camp que Wilde n'aurait pas reniés et dans des poses mélodramatiques à souhait. J'espère que, comme moi, vous tomberez amoureux de Lord Lyllian, dans une nouvelle édition portée par d'éminents spécialistes respectivement de la littérature homosexuelle et de la littérature décadente, Jean-Claude Féray et Jean de Palacio", Patrick Cardon.

01/2011

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Littérature française

Dans la gueule de la baleine guerre

" Je rêve, Joseph, il ne me l'avait jamais encore confié, d'écrire un petit roman là-dessus quand la guerre sera finie, Albert et Jean ça s'intitulerait peut-être, mais comme la mort serre déjà sur nous le joyeux rictus de ses dents nues, je voudrais mourir avec ces images devant les yeux si... - Arrête de me rhétoriquouiller tes discours à la noix... mais ça a bien fini par t'arriver et tu seras désormais pour l'histoire (comme je le lirai sur la tombe de tes parents, gravé en lettres gothiques dorées - pauvre hommage d'impuissant amour, cet or, à celui qui est mort et que notre amour n'a pu sauver...) : Ihr Sohn Friedrich Emmanuel 1921 - 1944 in Russland gefallen " Le narrateur, vieillard au seuil de la mort, se souvient de sa guerre qu'il a vécue dans l'horreur, enrôlé dans l'armée allemande, avec deux jeunes gens de son âge. L'un d'eux a été tué par un éclat d'obus. C'était le plus raffiné des trois, qui tentait d'échapper à la dégradation humaine en pensant à Dürer et à son frère. Les deux survivants, prisonniers de guerre, vont tenter de poursuivre ce rêve de sublimation en se racontant, à partir d'un document de la Renaissance et de reproductions de tableaux, un roman. Et à présent, un demi-siècle plus tard, ce livre parlé, le vieil homme aimerait l'écrire, comme un gage de sa fidélité à ses compagnons.

08/2007

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Littérature étrangère

Susette Gontard, la Diotima de Hölderlin. Poèmes, lettres, témoignages

Au coeur de la vie et de l'ceuvre de Friedrich Hölderlin (177o-1843), du roman Hypérion à ses plus grands poèmes, se trouve la figure de celle qui s'impose comme l'incarnation même de sa poésie et qu'il surnomme Diotima, reprenant le nom de la mystérieuse prêtresse qui, dans le Banquet de Platon, enseigne à Socrate la nature de l'Amour. Elle s'appelait Susette Gontard, était l'épouse d'un riche banquier, Jacob Gontard, qui engagea en 5795 Hölderlin comme précepteur de son fils aîné. Entre le poète âgé de vingt-cinq ans et la jeune femme qui, mère de quatre enfants, n'a qu'un an de plus que lui, naît une passion réciproque. Excédé par la liaison trop visible entre sa femme et son serviteur, le banquier pousse ce dernier à démissionner. Dès lors, les deux amants continueront d'échanger des lettres et de s'apercevoir en secret. Hölderlin ne cessera jamais d'aimer Susette dont la mort à trente-trois ans n'est pas étrangère à la folie dans laquelle il sombre en 1806. Qui était Diotima ? Assez de lettres ont été conservées pour que nous puissions entendre sa voix. Les poèmes que Hölderlin lui a dédiés, publiés ici dans une nouvelle traduction, acquièrent un surcroît de sens de leur confrontation avec cette correspondance. Un ensemble de témoignages émanant de l'entourage achève de rendre ses traits véridiques à celle qui, aux yeux de la postérité, reste à jamais Diotima, une femme exceptionnelle, à la sensibilité vibrante.

06/2020