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Anatole

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Littérature étrangère

Anatolin

Le destin de son frère aîné, disparu pendant la guerre bien avant sa naissance, n'est pas le seul mystère que le narrateur d'Anatolie doit élucider. L'origine des parents, tous deux issus des minorités allemandes en Europe centrale, est également entourée de silence et de points d'interrogation. Se rendre dans le village ukrainien d'où vient le père, puis dans ce village polonais qui porte le nom étrange d'Anatolin et où est née la mère. semble alors au narrateur la bonne solution pour aller au bout de ses incertitudes. Mais ces deux voyages ne lui apprennent strictement rien... Dans un récit parfois burlesque et toujours teinté d'une ironie subtile, Treichel met non seulement à mal une certaine mode des " pèlerinages " sur les lieux de naissance de nos familles et, à travers eux, la mystification des origines qui participe à toute construction identitaire, mais il pousse aussi très loin le jeu entre fiction et réalité. Roman à suspense, brillant et divertissant, Anatolin forme une sorte de trilogie romanesque avec Le disparu (Folio, 2007) et Vol humain (Du monde entier, 2007), et confirme le grand talent de Hans-Ulrich Treichel comme écrivain de la mélancolie et du doute.

04/2010

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Littérature étrangère

Le livre des chuchotements

"Je suis vieux, et toi, tu es un enfant. Mais, regarde, le sang est aussi vivant chez toi que chez moi. C'est ça, l'amour de la vie". Ainsi parle grand-père Garabet, figure tutélaire qui incarne toute la sagesse et la mémoire des Arméniens de Varujan Vosganian. Le Livre des chuchotements s'ouvre sur une rue arménienne de Focsani, à l'est de la Roumanie. Dans l'odeur du café fraîchement torréfié, un enfant écoute passionnément les récits des adultes réunis sous l'abricotier. C'est une chronique pleine de couleurs, de senteurs, de poésie, mais qui rappelle aussi la dure réalité qu'ont vécue plusieurs générations d'Arméniens ballottés par les exils : des plateaux de l'Anatolie aux terribles cercles de la mort dans le désert de Deir-ez-Zor, de Constantinople à la Roumanie des années 196o. Avec le talent d'un conteur oriental, Varujan Vosganian reconstitue la vie de ses parents, aïeux et voisins arméniens, leur donnant ainsi un supplément d'être. Le Livre des chuchotements est sans doute un des textes roumains les plus forts publiés après la chute du communisme ; et probablement la plus précieuse reconquête de la mémoire et de l'histoire moderne des Arméniens.

03/2013

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Turquie

Turquie. Edition 2021-2022. Avec 1 Plan détachable

La Turquie est un pays d'une extrême richesse, dont l'histoire puise ses racines dans la rencontre entre l'Occident et l'Orient. Paysages steppiques d'Anatolie, crique baignée d'une eau cristalline, finesse des minarets et hospitalité légendaire. Dans Le Routard Turquie, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir le pays à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - 4 itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - Des activités (randonner dans les paysages bibliques de Cappadoce ou déguster des baklavas dans le Bazar égyptien d'Istanbul), des visites (le palais de Topkap ou Sainte-Sophie), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - Plus de 60 cartes et un plan détachable avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - Et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir la Turquie hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis bientôt 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

06/2021

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Religion

Hirondelle d'Allah. Une cornette en mission au pays des sultans

Ouvrage historique, Hirondelle d'Allah se lit comme un roman. Il contient un Journal tenu par Louise, une Suissesse qui vécut dans l'Empire ottoman. Ce document authentique, légèrement adapté, n'avait jamais été édité jusqu'ici. Il décrit la vie quotidienne et les difficultés d'une communauté de Filles de la Charité dans une ville d'Anatolie durant la Première Guerre mondiale, puis au début du conflit entre Grecs et Turcs. Hirondelle d'Allah est aussi une biographie. La demoiselle de Neuchâtel quitta tout pour entrer en religion. D'aspect fragile sous sa grande cornette, comment devint-elle une héroïne ? Quelques éléments de l'histoire familiale et communautaire apportent un éclairage psychologique car en Soeur Louise se condensent d'autres héros et héroïnes restés anonymes. Dans cette fresque politique et religieuse, solidement documentée, tout est véridique à l'exception de quelques petits trous ravaudés par l'imagination. L'ouvrage s'attarde sur les personnalités attachantes de trois grands Saints de France qui inspirèrent notre héroïne, Vincent de Paul, Louise de Marillac et Catherine Labouré. Il permet aussi de faire plus ample connaissance avec la Turquie, pays fascinant au passé prodigieux, au développement fulgurant. Mais Hirondelle d'Allah est d'abord et avant tout un témoignage de foi et de courage.

01/2014

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Histoire de la philosophie des

La naissance de la pensée scientifique. Anaximandre de Milet

Anaximandre, né voici vingt-six siècles dans la cité grecque de Milet en Anatolie, était le disciple de Thalès. Moins connu que son illustre prédécesseur, il est pourtant à l'origine de l'immense bouleversement conceptuel qui donna naissance à la science. De l'observation perspicace du mouvement des étoiles, il tira la conclusion que la Terre ne repose sur aucun support solide, colonnes ou tortue, comme toutes les civilisations l'avaient cru jusqu'alors. Pour Anaximandre, et pour l'humanité à venir, la Terre "flotte" dans le ciel. Le premier, il chercha les causes des phénomènes naturels non pas dans les caprices des dieux, mais dans la nature elle-même. Plus important encore, il initia le processus de révolte savante qui est la démarche de la science : construire sur le savoir acquis, mais remettre toute vérité en doute. Un des grands physiciens de notre temps, Carlo Rovelli, propose dans ce livre une réflexion sur la pensée scientifique et une lecture originale de la nature de cette pensée. Il en éclaire l'irréductible originalité, sa capacité de redessiner sans cesse l'image du monde, à l'oeuvre chez Anaximandre comme chez Newton, chez Einstein et jusqu'à la gravité quantique.

09/2023

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Théâtre

Théâtre public n°249. (Re)Play it again

"Re-enacter" , mais aussi reprendre, recréer, reconvoquer, ré-inventer... (Re)play. Si les arts de la scène se plaisent à affirmer leur dimension d'arts du "pur" présent, ils peuvent aussi mettre en oeuvre de singuliers agencements de temporalités. C'est ainsi le cas du reenactment (reconstitution ? ré-activation ? ) : participant de l'économie culturelle et de la circulation des connaissances comme de la constitution d'un répertoire de formes performancielles qui entendaient à l'origine échapper complètement à toute logique de conservation, cette actualisation du passé par le corps en action interroge les régimes d'historicité et de temporalité. C'est aussi le cas, plus largement, de nombreux autres "re-" que peut mettre en oeuvre le théâtre, suscitant alors d'autres formes d'agentivité, et des jeux divers entre mémoire et oubli, référentialité et actualité, passé, présent et futur... C'est sur l'interrogation de telles perturbations scéniques de la conception d'un temps linéaire que ce dossier de Théâtre/Public se penche, par des études tant globales que sur des pratiques particulières (Milo Rau, Takao Kawaguchi, Anatoli Vassiliev et Valérie Dréville...), comme par la convocation d'expériences d'artistes (Gerard Byrne, Laetitia Delafontaine et Grégory Niel, la compagnie Dodescaden...).

10/2023

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Montagne

L'hiver en Himalaya. L'ultime défi

Le sauvetage spectaculaire d'Elisabeth Revol au Nanga Parbat, 8 125 mètres, en janvier 2018, a mis en lumière une discipline méconnue : l'himalayisme hivernal. Qui sont les alpinistes voués à cette quête suprême ? Quelles sont leurs motivations pour affronter des conditions inhumaines ? Quelle est l'histoire de cette pratique extrême de la montagne ? Spécialistes des faits de société, Emilie Brouze et Bérénice Rocfort-Giovanni ont enquêté sur cet univers insensé. Leur livre s'adresse à ceux que l'engagement de ces conquérants de l'inutile subjugue et interpelle. Elles se sont entretenues avec Krzysztof Wielicki et Leszek Cichy, premiers vainqueurs d'un "8000" en hiver, l'Everest, en 1980, au sein d'une expédition nationale polonaise. Les Polonais sont restés les héros de l'hiver himalayen jusqu'à la chute du mur de Berlin. Depuis, rares sont les grimpeurs à se risquer en Himalaya durant la saison hostile. Les drames, en revanche, ont été nombreux. Entre autres, Anatoli Boukreev, Jean-Christophe Lafaille, Tomasz Mackiewicz, trois personnalités tourmentées, ne sont pas revenus. Le témoignage de l'Italien Simone Moro, l'une des figures actuelles de la geste hivernale, est éloquent. Tout comme sont passionnants les échanges des auteures avec Elisabeth Revol et ses sauveteurs, Denis Urubko et Adam Bielecki, inlassables "guerriers des glaces".

02/2020

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Littérature étrangère

Leïla, fille de Gomorrhe

Istanbul danse avec l'ennemi. C'est l'occupation après la Grande Guerre. Dans un Empire ottoman démantelé, ne subsiste que ce lambeau. Et bien que détestés, les occupants alliés - anglais, français, italiens - fascinent. Accumulant conquêtes et prestige, la belle Leïla mène une vie mondaine tumultueuse. Entre le capitaine Jackson Read et son fiancé Necdet, son coeur hésite. Se brûlant les ailes au contact d'un Occident dévoyé, Leïla devient alors la proie idéale d'une époque trouble. De soirées en rencontres, de débauches en désillusions, les destins se croisent : Madame Jimson, Nermin, Marlow, Miss Moore, Azize Hanim... Autant de personnages qui s'enivrent de bonheurs futiles et opportunistes. Mais qu'adviendra-t-il d'eux ? De ces Turcs, de ces Anglais, de ces Français que l'histoire oblige à se côtoyer ? À travers le souvenir de Sodome et Gomorrhe purifiées par le feu, l'espoir subsiste pourtant. Au loin, en Anatolie, des Turcs se battent pour la Libération. Sauvera-t-on Istanbul ? Que deviendra-t-elle ? Seul roman paru sur la capitale ottomane occupée, Leïla, fille de Gomorrhe est, au-delà de la fiction, un récit singulier sur les bouleversements de cette ville jusqu'ici inexplorés. Et un habile prétexte à la critique de sociétés vouées aux plaisirs faciles, embourbées dans leurs contradictions...

04/2010

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Poches Littérature internation

Des oiseaux sans ailes

" Ceux qui sont restés ici se sont souvent demandé pourquoi Ibrahim était devenu fou. Je suis le seul à le savoir, mais j'ai toujours été tenu au silence, parce qu'il m'a supplié de respecter son chagrin, ou, comme il a dit aussi, d'avoir pitié de sa culpabilité. A présent, il me semble que nul ne serait trahi si la vérité était enfin connue. Il y a eu chez nous tant de sang répandu que ce ne peut pas être très grave si je finis par raconter le malheur qui a frappé Philothéi, douce, chrétienne, futile et belle... " A Eskibahtché, paisible village d'Anatolie, Grecs, Turcs, orthodoxes et musulmans vivent en paix depuis des siècles. Mais les grandes puissances s'entre-déchirent et bientôt, Ibrahim. Philothéi et tant d'autres sont emportés dans la tourmente. Brisés par la chute de l'Empire ottoman et l'émergence de la nouvelle nation turque, les habitants d'Eskibahtché subissent la violence et la folie des hommes, déplacés pour beaucoup vers une terre dont ils ignorent tout... Louis de Bernières excelle à mêler le tragique individuel aux tourments de l'Histoire et signe un puissant récit épique et sensible sur la fin de l'Empire ottoman.

02/2008

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BD tout public

Manolis

A travers l'itinéraire du petit Manolis, chassé de son village de Vourla, dans la région de Smyrne (Izmir aujourd'hui), réfugié dans une famille d'accueil à Nauplie, retrouvant sa famille en Crète pour finalement émigrer en France, ce roman graphique évoque l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire grecque du XXe siècle, connu sous le nom de "Grande catastrophe". Le conflit gréco-turc, qui fait suite à la Première Guerre mondiale, débouche à l 'automne 1922 sur la défaite des troupes grecques face à l'armée conduite par Mustafa Kémal. Les conséquences humaines de cet événement - massacre et expulsion des populations chrétiennes d'Anatolie - vont faire basculer le destin du père d'Allain Glykos. Cette mémoire douloureuse est au coeur de ce roman graphique, qui montre les souffrances endurées par les populations sans jamais s'y appesantir. La personnalité de Manolis, petit garçon courageux, généreux, avide de connaissances et désireux de découvrir le monde, illumine le récit. Au fil du livre, il perdra peu à peu sa naïveté initiale, écoutant les conversations des adultes qui rendent compte de la complexité de la situation. Une chronologie et une carte complètent le récit et donnent les repères historiques essentiels.

05/2013

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Turquie

Au pays du raki. Le vin et l'alcool de l'Empire ottoman à la Turquie d'Erdogan (XIVe-XXIe siècle) - Suivi d'un épilogue "Boire dans la Turquie d'Erdogan"

On croit souvent qu'en terre d'islam, l'alcool se serait heurté au mur infranchissable de l'interdit religieux. Comme si le Coran - qui prohibe le vin ici-bas, mais le promet dans l'au-delà -avait réglé la question une fois pour toutes. Comment comprendre, alors, la promotion du raki, dont la production est attestée dès le XVIe siècle, au rang de "boisson nationale" dans la Turquie moderne ? Ou le goût parfois immodéré du sultan Mahmud II pour le champagne ? En réalité, dans une longue durée rythmée par l'alternance de périodes de prohibition et de libéralisation, vins et autres boissons alcoolisées n'ont cessé d'être consommés dans l'immense espace multiconfessionnel de l'Empire ottoman. C'est cette histoire discrète, histoire des marges et de la transgression, mais aussi de véritables "cultures du boire", qui se trouve ici révélée. Des tavernes interlopes d'Istanbul aux libations secrètes des en passant par les vignobles de Thrace ou d'Anatolie, des rituels soufis aux éclats de la poésie bachique, des indignations plus ou moins feintes des religieux aux hésitations du pouvoir - jusque dans la Turquie actuelle -, l'alcool devient le précipité d'une vaste histoire sociale, culturelle et politique. Epilogue de Nicolas Elias et Jean-François Pérouse, "Boire dans la Turquie d'Erdogan ".

03/2021

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Poches Littérature internation

Neige

Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, une petite ville provinciale endormie d'Anatolie. Pour le compte d'un journal d'Istanbul, il part enquêter sur plusieurs cas de suicide de jeunes femmes portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipek, ancienne camarade de faculté fraîchement divorcée. A peine arrivé dans la ville de Kars, en pleine effervescence en raison des prochaines élections, il est l'objet de diverses sollicitudes : le chef de la police locale, la soeur d'Ipek, l'islamiste radical Lazuli vivant dans la clandestinité, ou l'acteur républicain Sunay, tous essaient de le rallier à leur cause. Mais ka avance, comme dans un rêve, voyant tout à travers le filtre de son inspiration poétique retrouvée, stimulée par sa passion grandissante pour Ipek, et le voile de neige qui couvre la ville. Jusqu'au soir où une représentation théâtrale se transforme en putsch militaire et tourne au carnage. Un extraordinaire roman à suspense qui, jouant habilement avec des sujets politiques très contemporains, comme l'identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux, surprend par ce ton poétique et nostalgique qui, telle la neige, nimbe chaque page.

04/2007

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Histoire et Philosophiesophie

La naissance de la pensée scientifique. Anaximandre de Milet

Anaximandre, né voici vingt-six siècles dans la cité grecque de Milet en Anatolie, était le disciple de Thalès. Moins connu que son illustre prédécesseur, il est pourtant à l'origine de l'immense bouleversement conceptuel qui donna naissance à la science. De l'observation perspicace du mouvement des étoiles, il tira la conclusion que la Terre ne repose sur aucun support solide, colonnes ou tortue, comme toutes les civilisations l'avaient cru jusqu'alors. Pour Anaximandre, et pour l'humanité à venir, la Terre "flotte" dans le ciel. Le premier, il chercha les causes des phénomènes naturels non pas dans les caprices des dieux, mais dans la nature elle-même. Plus important encore, il initia le processus de révolte savante qui est la démarche de la science : construire sur le savoir acquis, mais remettre toute vérité en doute. Un des grands physiciens de notre temps, Carlo Rovelli, propose dans ce livre une réflexion sur la pensée scientifique et une lecture originale de la nature de cette pensée. Il en éclaire l'irréductible originalité, sa capacité de redessiner sans cesse l'image du monde, à l'oeuvre chez Anaximandre comme chez Newton, chez Einstein et jusqu'à la gravité quantique.

07/2020

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Beaux arts

Vies remarquables de Vivant Denon

IL y a une énigme Vivant Denon. Cet homme qui traversa tout le XVIII siècle, au point d'en être, pour Anatole France, l'expression par excellence, a gardé un étonnant silence sur lui-même. Tour à tour diplomate, joli coeur, espion, courtisan, aventurier, graveur, personnage officiel, collectionneur, il est une figure de la cour de Louis XV et de Louis XVI, de la République, du Directoire, du Consulat et de l'Empire, il s'impose dans l'expédition d'Egypte, dirige la politique culturelle de Napoléon et se trouve à l'origine du musée du Louvre. Il écrit quelques textes, invariablement sujets à des querelles d'attribution, et disparaît des mémoires, apprécié des seuls connaisseurs, pour resurgir soudain, et avec quelle force, dans quelques livres récents. L'étrange parcours (et peut-être le silence) de Dominique Vivant Denon ne manque pas cependant d'exciter très tôt la curiosité; et gravitent, dès le XVIIIe siècle, autour de cette figure secrète, témoignages et hypothèses, évocations et tentatives biographiques. C'est la majeure partie de ces reliquiae, d'une qualité littéraire souvent remarquable, que l'on s'est proposé de recueillir ici, rassemblant les fragments d'une biographie par définition lacunaire. S'esquisse ainsi l'image d'un personnage hors du commun, dont il ne nous reste que quelques éclats réfractés dans le regard de spectateurs subjugués. Graveur de grand talent remarquable collectionneur et amateur d'art écrivain occasionnel, Dominique Vivan Denon (1747-1825) fut tour à tour diplomate et artiste, avant de suivre Bonaparte en Egypte. Directeur des musées de 1802 à 1815, il finit ses jours au milieu de ses collections, qu'il avait réuni dans un appartement du quai Voltaire.

10/1998

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Littérature française

Souvenirs de la Belle Epoque

Quand Madeleine Yeatman (1873-1955) a rédigé ces pages, elle cherchait à revivre les années heureuses d'une vie privilégiée. Née à Boulogne-sur-Mer où son père dirigeait la Banque Adam fondée par l'arrière-grand-père, elle restitue sa vie de petite fille choyée au sein d'une famille cultivée, décrivant la Côte d'Opale avec tendresse et amusement. Très tôt, elle vit les mois d'hiver à Paris avec ses parents, fréquentant les salons littéraires, artistiques et musicaux de la Belle Epoque. Tandis que sa mère s'intéresse aux peintres admis au Salon, son père visite les galeries présentant les artistes novateurs et invite Renoir à passer un mois chez lui, à Boulogne, pour faire les portraits de ses deux plus jeunes filles, dont le sien (illustration de couverture). Ayant épousé Léon Yeatman, fils d'un journaliste américain exilé à Paris, avocat, fort apprécié dans les salons les plus courus et déjà certain du génie de son ami Marcel Proust, elle rejoint le petit cercle entourant l'écrivain. Celui-ci s'invite volontiers chez eux en voisin, en pleine nuit, pour de longues conversations. Chez Mme de Caillavet, elle se lie avec Anatole France, assiste à la récitation par Anna de Noailles de son Hymne au soleil en présence de Jaurès qui ne dédaignait pas de fréquenter la bonne société. Elle invite Reynaldo Hahn à chanter chez elle ses mélodies, demande à son amie Marie Laurencin de faire le portrait de sa fille Sylvie. Avec drôlerie, d'une plume alerte, lucide et indulgente à la fois, elle brosse des portraits libres, souvent agrémentées d'anecdotes amusantes, des personnalités fréquentées pendant ces brillantes années. Ces souvenirs nous restituent le mode de vie disparu d'une société encore présente aujourd'hui par ses écrits, ses oeuvres, ses pensées et qui n'a pas cessé de faire rêver.

12/2018

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Histoire de France

L'autre épreuve. Souvenirs hétérodoxes de captivité 1916-1919

Au lendemain de la Grande Guerre, un jeune normalien, agrégé d'anglais, présente ses souvenirs de captivité outre-Rhin où il a été détenu en camp et forteresse de 1916 au début de 1919. Rien de bien original, dira-t-on, en cette époque où le dégoût des atrocités provoquées par l'impérialisme prussien fonde une tradition héroïque vouant à tout jamais " les boches " aux gémonies, et où tout est prétexte pour jeter le discrédit sur une nation condamnée à l'opprobre général : " l'Allemagne paiera ! ". tel est alors le leitmotiv. Et pourtant, dans le sillage d'Anatole France, et anticipant Julien Benda (La trahison des clercs/1927), et Jean Renoir (La grande illusion/1937), Georges Connes (1890-1974) se refuse à faire chorus à la débauche de haine qui s'est emparée de la France. Il ose dans son ouvrage affirmer que les Allemands " sont des hommes et ont une âme " et, sans pour autant ménager " l'ennemi ", il cherche, en humaniste soucieux de l'avenir, à le comprendre. Rien de surprenant dès lors à ce que, en dépit d'une rare clairvoyance qui le situe dans la meilleure tradition des Barbusse, Remarque, Latzko ou encore Heinrich Mann, son manuscrit ait été refusé par sept éditeurs. Pacifiste convaincu, Georges Connes ne cessera dès lors de militer pour une réconciliation franco-allemande, tout au moins jusqu'à l'arrivée au pouvoir des nazis, et salis se laisser séduire dans les années 30/44 par les sirènes de la collaboration. Professeur de littérature anglaise et américaine à la Faculté des Lettres de Dijon, il rejoindra précocement la Résistance et sera même à la Libération choisi comme maire de la ville où il accueillera le général de Gaulle avec comme premier adjoint le chanoine Kir.

04/2001

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Monographies

Gaston Chaissac

Improvisateur de génie, Gaston Chaissac (1910-1964) a créé une des oeuvres les plus singulières de son époque. Fils de cordonnier, il est initié à la peinture par Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss, rencontrés par hasard à Paris, en 1937. Encouragé dans cette voie, il invente très rapidement un alphabet pictural qu'il va faire évoluer tout au long de sa vie. Au cours de ces années cruciales, dans un Paris en pleine mutation, Chaissac assimile l'essentiel du contexte artistique d'alors et se forge une vaste culture. Prolifique, ludique, et polymorphe, sa production visuelle aborde tous les genres. L'étourdissant dessinateur qu'il est dès ses débuts exerce sa verve aussi bien dans le domaine de la peinture et du collage, que celui des objets récupérés, métamorphosés avec autant de faconde que de délicatesse, composant un monde paradoxal, à la fois théâtral et confidentiel. Au plasticien se superpose en même temps l'écrivain, dans une activité en miroir, qui révèle un prodigieux épistolier et un poète hors norme. Des milliers de lettres envoyées pendant plus de vingt ans tous azimuts, vont lui permettre aussi de tisser des liens avec grand nombre de ses contemporains (Albert Gleizes, André Bloc, Raymond Queneau, Jean Paulhan, Anatole Jakovsky, André Lhote, Jean Dubuffet, ...) tout en restant volontairement en marge depuis le bocage vendéen qu'il ne quittera jamais. Ce monument épistolaire unique en son genre fascine par l'aisance des jugements, la pertinence des points de vue et la lucidité avec laquelle celui qui se disait "peintre rustique moderne" , joue de son besoin paradoxal de distance et de proximité. Cette première monographie, en forme de portrait, met volontairement à égalité le peintre et l'écrivain, et dessine l'aventure de Gaston Chaissac comme l'une des mutations les plus représentatives que la modernité a connue au siècle dernier.

11/2022

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Histoire de France

Mémoires inédits

Les mémoires de la princesse Mathilde, très partiellement publiés en 1927 dans la Revue des Deux Mondes, ont été censurés par les Bonaparte : ils avaient découvert que la nièce de Napoléon (elle est la fille du roi Jérôme) avait pris la plume, non seulement pour raconter sa jeunesse insolite à Rome et à Florence, mais aussi pour dévoiler par le menu détail les secrets les mieux gardés de la famille. Avec esprit et un sens du cocasse qui n'appartenait qu'à elle, elle brosse des portraits plein de piquant des siens, entre la chute du Premier Empire et la veille du Second. Si sa mère Catherine, fille et soeur des rois de Wurtemberg, avait peu de goût pour elle (une fille ! ), elle s'est trouvé d'autres modèles féminins, Hortense de Beauharnais, Julie Clary et surtout sa cousine Charlotte Bonaparte (fille de Joseph) dont elle dévoile les amours clandestines avec un prince polonais, lui aussi exilé. Elle n'épargne ni son père le roi Jérôme, dont elle dresse le tableau des conquêtes jusqu'à sa propre nièce, ni son cousin et fiancé, le futur Napoléon III, et moins encore son grand-oncle le cardinal Fesch. Ce texte récemment redécouvert révèle une femme de tête et de coeur qui s'est forgée une identité envers et contre tout, avec pour seule sauvegarde la fierté d'appartenir à la famille de l'Empereur et une passion pour la culture. Fuyant l'ambiance morne de la cour de Stuttgart, elle accepte la main d'un prince russe, Anatole Demidoff, imaginant y gagner une certaine indépendance et la possibilité de réaliser enfin son rêve, connaître Paris, ce Paris dont elle deviendra la Notre-Dame-des-arts. Un livre passionnant qui servira à réécrire l'histoire de la famille Bonaparte.

05/2019

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Genres et mouvements

Rencontre d'un excentrique et d'une parodie sur une table de dissection

A l'enseigne de la célèbre formule de Maldoror, parodiée à juste titre pour l'occasion, Daniel Sangsue revient sur deux de ses spécialités : le récit excentrique et la parodie, qu'il croise au fil de dix essais portant principalement sur la littérature du XIXe siècle. L'excentrique, c'est Nerval, étudié au prisme de son récit fantaisiste phare Les Faux Saulniers, de ses canards et autres mystifications, de ses récits de voyage humoristiques et au soleil noir de ses livres rêvés et infaisables. L'excentricité, c'est aussi, dérivé de Tristram Shandy, le filon de l'essayisme sternien, suivi dans une série de récits qui procèdent par "digressions opinionatives" et vont de Vie et opinions du Chat Murr d'Hoffmann aux Opinions de Jérôme Coignard d'Anatole France. Quant à la parodie, l'auteur la présente à travers le théâtre, la presse satirique et les cercles fumistes du XIXe siècle, avant de s'intéresser à quelques nouvelles formes qu'elle investit au XXe et XXIe siècle : bande dessinée, cinéma, télévision, Internet... Le pastiche est ensuite abordé dans ses rapports avec la parodie et dans ces manifestations originales que sont les supercheries des auteurs supposés et les écrits spirites, de même que les vieux-coppées produits par les zutistes. Enfin quatre auteurs font l'objet d'un éclairage particulier : Dumas, qui parodie sa propre pièce, Henri III et sa cour, dans La Cour du roi Pétaud ; Maupassant, tenté par la parodie, qui en joue avec le cadre de ses récits et dans une chronique d'anti-voyage ; Rimbaud, qui la pratique à outrance avec un effet pharmakon, et Robert Caze, petit naturaliste qui passe quelques chefs-d'oeuvre de la littérature occidentale à la moulinette désidéalisante de ses parodies D'après les maîtres.

10/2021

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Sociologie

Quand la raison faillit perdre l'esprit. La rationalité mise à l'épreuve de la Guerre froide

Aux Etats-Unis, au plus fort de la Guerre froide, un nouveau projet visant à redéfinir la rationalité suscita l'intérêt d'intellectuels brillants, de politiciens influents, de fondations fortunées et des hauts cercles de l'armée. En s'appuyant sur les sciences humaines (psychologie, sociologie, sciences politiques ou économiques), ces différents acteurs s'engagèrent dans une campagne intellectuelle visant à comprendre ce que la «rationalité» devrait être et de quelle manière elle pourrait être investie. Quand la raison faillit perdre l'esprit remet en scène ceux qui jouèrent un rôle clef dans ce programme (Herbert Simon, Oskar Morgenstern, Herman Kahn, Anatol Rapoport, Thomas Schelling et bien d'autres encore), ainsi que les institutions qui les appuyèrent - la RAND Corporation, le Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences, la Cowles Commission for Research and Economics, le Council on Foreign Relations. Ces décideurs exploitèrent cette vision de la rationalité (optimisation, rationalité algorithmique et mécanique) dans leur quête de compréhension de phénomènes aussi divers que l'économie des transactions, l'évolution biologique, les élections politiques, les relations internationales ou la stratégie militaire. En plongeant le lecteur dans le climat intellectuel de la Guerre froide, cet ouvrage expose ce qu'être «rationnel» signifiait dans un monde au bord du précipice nucléaire.

05/2015

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Beaux arts

Les Phéniciens. L'expansion phénicienne Carthage

"L'Univers des Formes", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'œuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien. Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles, marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte. Le texte d'origine d'André Parrot, Maurice H.Chéhab et Sabatino Moscati, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Françoise Briquel-Chatonnet, directrice de recherche au CNRS.

10/2007

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Littérature française

Petite, je disais que je voulais me marier avec toi

Quand, chaque matin, tu te levais sans rechigner pour te coucher, chaque nuit, sans soupirer, tu te brisais ; tu perdais les étincelles qui avaient forgé tes rêves. Et ce, dans l'espoir que tes enfants puissent atteindre un environnement social qui t'était inaccessible. Tu t'acharnais à vouloir leur bâtir la vie que tu aurais désiré avoir. Tu te donnais du mal pour leur offrir une éducation différente de celle qui avait été la tienne, au moyen d'un travail qui t'asservissait. Tu sais, je déteste l'argent qui t'a dominé. Je le hais davantage depuis que j'en ai. A présent que je me trouve là où tu as toujours souhaité que je sois, l'existence est devenue d'un ennui ! La petite bourgeoisie est un milieu fastidieux, oui. J'aurais aimé que tu le saches. Voici le portrait d'un père, émigré kurde venu s'établir dans les corons belges. Des champs de coton d'Anatolie, aux chantiers de construction en Europe, en passant par la petite épicerie familiale et les vacances au pays, les souvenirs de ce père et de sa fille se confondent et se répondent. D'une émotion rare, qui séduit par son élégance, sa pudeur et sa noblesse, Petite, je disais que je voulais me marier avec toi parvient à personnifier la bonté et donner chair à la dignité.

08/2022

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Récits de voyage

L'usage du monde. Genève, juin 1953, Khyber Pass, décembre 1954

A l'été 1953, un jeune homme de vingt-quatre ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d'histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis. Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature dite de voyage", L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard et à compte d'auteur la première fois avant de devenir un classique. Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la "littérature", Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.

03/2014

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Littérature étrangère

Lâlé la blanche

Lire Omer Seyfettin est un choc. Le choc de la guerre et des bouleversements liés à l'agonie de l'Empire Ottoman. Choc de l'ancien qui se meurt sans que n'émerge le neuf. Choc des mots qui, pour la première fois en Turquie, plongent dans le grand bain de la prose et de ce réel tissé d'atrocités, de violences, trempé de couleurs, de sons et d'émotions intenses. Jeune nouvelliste, Omer Seyfettin nous entraîne avec lui dans la matière traumatique et fascinante des Balkans, de l'Anatolie du début du XXe siècle. Il meurt à 36 ans, terrassé par le diabète et l'histoire. Si elle n'a pas raison de la maladie, son incroyable énergie littéraire produit des anticorps face à l'anéantissement promis alors aux Turcs et à la Turquie. Omer Seyfettin n'écrit pas pour vivre mais pour survivre. Il secoue le joug de la vieille langue ottomane et y fait entrer par effraction la nouveauté et la violence du monde. Il taille dans les mots comme le réel taille dans la vie. Son ambition ? Donner une langue et une identité à son peuple, les fondements d'une nation, ce berceau du progrès. Ecrivain révolutionnaire, ce grand lecteur de Maupassant pose de solides fondations à la littérature moderne turque. Un formidable témoignage sur le destin de ce pays.

02/2014

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Littérature étrangère

Les aventures du capitaine Alatriste Tome 6 : Corsaires du Levant

En ce mois de mai 1627, le capitaine Alatriste et Inigo Balboa, qui a maintenant dix-sept ans, naviguent toutes voiles dehors sur la Mulâtre, une galère espagnole servant d'escorte à des navires marchands. Ils sont à la poursuite d'une galiote barbaresque. Le capitaine donne ses ordres et le comite, fouet à la main, " dessine un pourpoint de rouges coquelicots " sur le dos des rameurs. L'abordage est sanglant et plante le décor historique de ce sixième tome des Aventures du capitaine Alatriste : la turbulente frontière méditerranéenne, croisement de races, de langues et de vieilles haines. Parce qu'ils doivent gagner leur vie, le capitaine et son page feront escale à Oran, où les troupes espagnoles soumettent sans pitié les populations maures, à Malte, à Naples, où règnent des ruffians en tous genres, et surtout, ils livreront de mémorables combats navals dont le plus spectaculaire est celui que la Mulâtre engage, sur les côtes d'Anatolie, contre cinq galères turques en un, bataille digne de celle de Lépante. Mais, dans cette reconstitution historique magnifique et cruelle, la bataille majeure est celle que livre Arturo Pérez-Reverte avec le langage. En redonnant à la langue de Cervantes une extraordinaire modernité, l'auteur a doté les récits de la vie d'Alatriste d'une langue qui leur est propre et élève la série au rang de grande littérature.

04/2008

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Sciences politiques

Sortie de crise. Kippour 1973, Vietnam 1975

En présentant les transcriptions inédites de ses conversations téléphoniques pendant deux crises majeures - la guerre du Kippour, en 1973, et la fin de la guerre du Vietnam, en 1975 -, Henry Kissinger nous invite dans les arcanes de la politique internationale, là où, pour le meilleur et pour le pire, s'élaborent les stratégies et se résolvent les conflits. Autant, lors de la guerre du Kippour, la "diplomatie du téléphone" fait merveille, autant les derniers jours du conflit vietnamien se soldent par une terrible tragédie. En 1973, surpris, en pleine affaire du Watergate, par l'attaque des Egyptiens et des Syriens contre Israël, Henry Kissinger tente de convaincre ses interlocuteurs - parmi lesquels Sadate, Golda Meir, Kurt Waldheim ou encore Anatoly Dobrynine, l'ambassadeur soviétique - du bien-fondé de sa politique. Tout en confirmant le soutien indéfectible des Etats-Unis à Israël, il s'agit d'éviter de remettre en selle l'URSS au Proche-Orient et de conduire l'Egypte à reprendre le chemin de la paix. Ce sera une réussite. En revanche, deux années plus tard, les dernières semaines de la présence américaine au Vietnam tournent au désastre. Malgré tous les efforts du Secrétaire d'Etat, la grande majorité des alliés des Américains à Saigon seront finalement abandonnés à leur terrible sort. Une leçon inoubliable de diplomatie et de gestion des sorties de crise.

05/2005

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Témoins

La marche et le sacré. Quelques pas vers l'éternité

Sébastien de Courtois est un marcheur au long cours. En arpentant les sentiers d'Anatolie et de Syrie, il comprit que rien ne pouvait remplacer la marche pour découvrir d'autres cultures, mais aussi pour faire une expérience spirituelle et même métaphysique. Amoureux de l'Orient, il nous livre un récit original qui tient à la fois d'une méditation en éveil et d'une réflexion sur la rupture avec le quotidien pour retrouver le sens du sacré. Cet essai-témoignage montre au lecteur qu'il est possible de s'échapper, de se mettre "à part" sans changer de vie, mais aussi de retrouver un ancrage sur la base de valeurs communes (dépaysement, beauté et construction personnelle). C'est donc une sorte de manifeste qui s'adresse à ceux qui veulent donner une perspective à leur marche : se souvenir, se recentrer, s'élever. AUTEUR Sébastien de Courtois, écrivain, est spécialiste des chrétiens d'Orient. Il anime et produit pour France Culture l'émission bimensuelle "Chrétiens d'Orient" . Il est l'auteur d'une quinzaine de livres, notamment Eloge du voyage : sur les traces d'Arthur Rimbaud (Nil Editions, 2013 ; Toison d'or du livre d'aventure), Un thé à Istanbul (Le Passeur, 2014), Lettres du Bosphore (Le Passeur, 2017 ; Prix France-Turquie) et L'ami des beaux jours (Stock, 2021). Il vit actuellement à Chypre.

04/2024

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Historique

Ataturk

Le "père des Turcs", héros de la Turquie moderne Le 15 octobre 1927, Mustafa Kemal, président de la République turque, entame un très long discours : le Nutuk. Il expose dans cette allocution qui dure près de six journées pleines son récit de la fondation de la Turquie moderne. Après la Première Guerre mondiale, Mustafa Kemal, alors militaire de carrière, refuse le dépeçage de l'Empire ottoman prévu par les Alliés au traité de Sèvres et mène une révolte contre le gouvernement d'Istanbul. Après sa victoire contre les Grecs à l'ouest de l'Anatolie puis l'abolition du sultanat ottoman par la Grande Assemblée nationale de Turquie, il proclame la République le 29 octobre 1923. Depuis Ankara, nouvelle capitale de la Turquie, Kemal impose alors des réformes fondamentales, basées sur l'indépendance et la laïcité, afin de bâtir une nation turque foncièrement homogène sur les ruines de l'Empire ottoman multiculturel. Marie Bardiaux-Vaïente et Andrea Meloni, s'appuyant sur les connaissances éclairées de l'historien François Georgeon, nous racontent comment un militaire nourri de culture occidentale et d'une énergie peu commune, Mustafa Kemal, permit à la Turquie d'entrer dans l'ère moderne. Un personnage autoritaire, désigné Atatürk ("le Turc-Père") par la Grande Assemblée, qui reste aujourd'hui encore la grande figure tutélaire de la Turquie autant que l'un des hommes politiques les plus remarquables de la période de l'entre-deux-guerres.

10/2023

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Littérature française

Alarga !

" Quand il émergeait, il avait rêvé d'une ville inconnue qui l'attendait, la même et pourtant djèrente selon qu'il pleuvait ou non. Son coeur lui soufflait d'y aller vite. Il sentait qu'il devait lui obéir et s'arracher au piège exquis de Gina, Gina qui s'était lavée, peignée, parfumée à l'eau de violette, prête à recommencer à faire joujou et se glissait dans le lit dévasté, se frottait à lui, vanné, qui la repoussait gentiment, les yeux au plafond, reparti dans sa chimère occidentale. De plus en plus souvent. " 1932, Turquie orientale. Erkan Démir est le seul héritier d'une grande famille turque. Il est beau, très aimé, son avenir est tout tracé : un jour, dans le respect de la tradition, il sera le maître sur ses terres d'Anatolie. Oui, mais... c'est oublier qu'Erkan est aussi un homme de désir. Entre Orient et Occident, le lecteur va vivre un drôle de voyage : défilé de personnages inoubliables, tous en quête de sexe et de liberté, tous fascinés par la vie rêvée d'Erkan. Mais pourquoi est-il parti ? Que cherchait-il si loin de sa terre natale ? La force et l'originalité de ce roman viennent de l'usage d'un ton nouveau servi par une écriture sans concession et par un sens admirable du récit. On pleure parfois, on rit beaucoup. Un vrai plaisir !

10/2009

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Littérature étrangère

D'Alep à Paris. Les pérégrinations d'un jeune Syrien au temps de Louis XIV

Hanna Dyâb, chrétien maronite d'Alep, fait le récit du voyage effectué dans sa jeunesse en compagnie du Français Paul Lucas, au début du XVIIIe siècle. Son texte en arabe nous est parvenu sous la forme d'un manuscrit unique, inédit à ce jour, conservé à la Bibliothèque vaticane. Le périple conduit l'auteur d'Alep à Tripoli, Saïda, Chypre, puis en Egypte, d'où il rejoint la Libye, puis Tunis. De là il passe à Livourne, Gênes et Marseille, avant de gagner Paris, où son séjour culmine avec sa réception à Versailles dans les appartements de Louis XIV. Sur le chemin du retour, il passe par Smyrne et Constantinople, d'où il rejoint Alep en traversant l'Anatolie en caravane. Conteur hors pair, Hanna Dyâb fut l'informateur d'Antoine Galland pour une douzaine de contes des Mille et Une Nuits, notamment Aladin et Ali Baba. Extrêmement vivant, son récit relate rencontres et conversations, déplacements en caravane, tempêtes et attaques de corsaires en mer. Il décrit précisément l'horloge astronomique de l'église Saint-Jean à Lyon, la vie sur les galères, le Grand Hiver de 1709, le supplice de la roue ou une représentation d'Atys de Lully à l'Opéra. Il entrecoupe son récit d'histoires plus ou moins légendaires, inspirées de vies de saints, de contes populaires, de faits divers. Le regard vif et original d'un «Oriental» sur le monde méditerranéen et la France au temps de Louis XIV.

06/2015