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Critique littéraire

Les aveux du roman. Le XIXe siècle entre Ancien Régime et Révolution

C'est dans le roman qu'on peut lire, plus encore et autrement que dans l'histoire, le long et difficile dialogue entre deux humanités que la Révolution française a séparées : celle, aristocratique, de la civilité, du goût, du commerce des esprits, des mœurs et des manières ; celle, démocratique, qui devait les congédier au nom de l'égalité. Mais c'est dans le roman aussi que la Révolution peine à imposer les principes égalitaires. Car il n'y a pas, en littérature, de table rase. Le roman en France reste attaché par mille et un fils à la société que la Révolution a détruite ; il ne cesse de les renouer et de les tisser à sa manière : le monde évanoui se perpétue dans les Lettres. Mona Ozouf a voulu le retrouver en relisant quelques romans qui jalonnent le XIXe siècle, de Germaine de Staël à Anatole France, en passant par Balzac, Stendhal, George Sand, Hugo, Barbey d'Aurevilly, Flaubert, Zola. Au fil de ses lectures, elle repère ce que l'Ancien Régime a légué à la France moderne. Elle raconte les espoirs et les illusions qu'il continue à nourrir. Elle met en lumière ce que le travail de la démocratie comporte de vitalité, de promesses, de réussites individuelles ; mais aussi ce qu'il recèle de banalité, d'uniformité, parfois de désenchantement. La longue négociation que retrace cet essai entre Ancien Régime et Révolution s'achève sur un compromis, que bientôt l'affaire Dreyfus paraîtra dénoncer, sans pour autant parvenir à en altérer les termes.

03/2004

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Critique littéraire

Les aveux du roman. Le dix-neuvième siècle entre Ancien Régime et Révolution

C'est dans le roman qu'on peut lire, plus encore et autrement que dans l'histoire, le long et difficile dialogue entre deux humanités que la Révolution française a séparées : celle, aristocratique, de la civilité, du goût, du commerce des esprits, des mœurs et des manières; celle, démocratique, qui devait les congédier au nom de l'égalité. Mais c'est dans le roman aussi que la Révolution peine à imposer les principes égalitaires. Car il n'y a pas, en littérature, de table rase. Le roman en France reste attaché par mille et un fils à la société que la Révolution a détruite; il ne cesse de les renouer et de les tisser à sa manière : le monde évanoui se perpétue dans les Lettres. Mona Ozouf a voulu le retrouver en relisant quelques romans qui jalonnent le XIXe siècle, de Germaine de Staël à Anatole France, en passant par Balzac, Stendhal, George Sand, Hugo, Barbey d'Aurevilly, Flaubert, Zola. Au fil de ses lectures, elle repère ce que l'Ancien Régime a légué à la France moderne. Elle raconte les espoirs et les illusions qu'il continue à nourrir. Elle met en lumière ce que le travail de la démocratie comporte de vitalité, de promesses, de réussites individuelles; mais aussi ce qu'il recèle de banalité, d'uniformité, parfois de désenchantement. La longue négociation que retrace cet essai entre Ancien Régime et Révolution s'achève sur un compromis, que bientôt l'affaire Dreyfus paraîtra dénoncer, sans pour autant parvenir à en altérer les termes.

09/2001

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Littérature française

David et Olivier

Olivier a huit ans et demi. Il mène auprès de sa mère, Virginie, la belle mercière, une vie insouciante et joyeuse. Il joue dans la rue avec ses copains Loulou, Capdeverre, Elie, Tricot, Jack Schlack, tant d'autres, qui s'opposent à leurs éternels ennemis, ceux de la rue Bachelet, comme Anatole Pot à Colle, Grain de Sel ou le môme Tartine. L'aventure commence pour Olivier avec la rencontre de David, le fils de M. Zober, le tailleur établi depuis peu rue Labat avec sa femme, Esther, et sa fille aînée, Giselle. Si différents, David et Olivier seront bientôt unis par des secrets, des jeux, des projets, mille riens qui les rendent inséparables. Chacun fait découvrir à l'autre son univers. Olivier offre à son ami la présence de Montmartre, sa féerie, ses émerveillements, son spectacle permanent. David lui fait connaître les siens, leurs coutumes, leur manière d'être, de vivre et de croire, et cet oncle Samuel qui étonne Olivier parce qu'il est allé en Amérique. En cette année 1930, les gens vivent autant dans la rue que dans les logements étroits. C'est leur jardin, leur cour de récréation. On retrouve des personnages rencontrés dans Les Allumettes suédoises : Bougras, Mado, Mac, Mme Hague, Gastounet, Lucien, des groupes d'adultes, des foules d'enfants, et Virginie dans tout son éclat, la fidèle Mme Rosenthal, son amie, tout un peuple gouailleur, turbulent et tendre, avec ses habitudes, son langage, son courage, et la musique des rues, le parfum d'une époque où il fait bon vivre.

05/1986

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Critique littéraire

Questions de littérature et de langue française

Ce livre est construit autour de cinq contributions traitant des aspects littéraires et linguistiques que les enseignants de la Formation doctorale ELLIC ont abordés dans leurs séminaires au titre des années universitaires 2014-2016. Dans un premier volet, trois contributions littéraires portent essentiellement sur la poésie. Tout d'abord Orner Massoumou analyse la poétique des formes et du genre poétique à partir du recueil Retour amont de René Char dans le contexte de reconfiguration de la poésie contemporaine. Ensuite, Antoine Yila s'intéresse à "la poésie de la sémantique" dans trois recueils de poèmes de Tchicaya U tam'si. Il étudie la double assomption du poète et de l'oeuvre dans le sens où les mots sont un langage qui éclot et procède par ouverture et fermeture métaphoriques. Enfin Kouadio Antoine Adou s'intéresse aussi à la poésie. Il aborde l'esthétique de l'angoisse dans les Confidences de Michel Gbagbo. Par une lecture sociopoétique, il indique que les revers économiques et sociaux ivoiriens fondent la création poétique du poète. Le second volet enregistre deux contributions sur la langue française. D'un côté, Anatole Mbanga étudie la relation norme-écart dans la pratique du français chez les jeunes Congolais. Les défauts de prononciation, les discordances dans le discours rapporté construisent une particularité d'usage. De l'autre côté, Maxime Z. Somé pose la question de l'enseignement des variétés locales du français. S'inspirant de la réalité burkinabè, il évoque la difficulté de penser un enseignement des variétés locales en raison du basilectal et du multilinguisme.

12/2015

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 16, Critique littéraire et critique d'art

L'amour de la littérature et celui des arts sont consubstantiels, on le savait depuis longtemps, à la culture, à la vie intime de Jaurès. Mais l'ampleur, la continuité, voire le professionnalisme de son œuvre en ce domaine apparaîtront à beaucoup comme une révélation. Dans l'ordre intellectuel, Jaurès ne fut pas seulement philosophe et historien. Il fut aussi critique littéraire et critique d'art. Ce volume des Œuvres le met en lumière en rompant avec l'ordre chronologique selon lequel est organisée cette édition. Les textes de Jaurès sont regroupés en quatre massifs. Au départ, des extraits du Cours de philosophie professé à Albi, en 1882-1883 : ils sont consacrés à l'esthétique. Puis un ensemble d'articles et d'études écrits entre 1887 et 1898 : ils sont centrés sur le rapport au politique. Vient alors l'événement : un corpus de 87 articles donnés à La Dépêche entre 1893 et 1898, sous la signature " Le Liseur ". Cette " quinzaine littéraire ", longtemps oubliée, lui permet de présenter, aux côtés d'écrivains méridionaux comme Armand Silvestre ou Eugène Le Roy, l'avant-garde parisienne de son temps, de Verlaine et Mallarmé à Léon Bloy et Huysmans : c'est la " jeunesse littéraire ". Enfin on a réuni des conférences culturelles, prononcées de l'affaire Dreyfus à 1914 : l'art et le socialisme, Zola, Anatole France ; c'est le temps du " lutteur contemplatif ", le temps aussi où Jaurès s'adresse aux instituteurs à travers la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur.

01/2000

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Géopolitique

Un monde sans guerre. Histoire, politique et résolution des conflits

Entre guerre et paix Histoire et politique des conflits dans le monde... Notre monde n'a jamais été aussi dangereux. Nous pensions être sortis de la guerre froide par le haut, et imaginions ne plus avoir à craindre de nouveaux conflits armés... mais la guerre n'est ni un objet lointain, ni un objet du passé. Si l'on en croit l'"horloge de la fin du monde" créée en 1947 entre autres par Einstein, et mise à jour chaque année, nous serions désormais, et pour la première fois, à moins de 100 secondes seulement de minuit, l'heure de l'apocalypse. La course effrénée aux armements, la hausse généralisée des budgets militaires, le non-respect des traités de non-prolifération, la diffusion de robots tueurs ainsi que la montée du nationalisme rendent l'humanité plus fragile aujourd'hui que jamais. Or, si nous pouvons probablement survivre aux attaques terroristes et aux pandémies, nous serions particulièrement vulnérables face à une guerre mondiale utilisant des armes nucléaires. Pourtant, la menace d'une telle guerre est bien réelle : dans de nombreux pays, un seul dirigeant a le pouvoir de la déclencher. Après avoir dressé le portrait de notre monde chaotique, Sundeep Waslekar propose de mettre en oeuvre un contrat social mondial pour que la paix ne soit pas simplement un état de non-guerre. Car la paix relève d'un choix : nous pouvons nous y engager collectivement, et le monde sans guerre vaincra. Préface de Bertrand Badie Traduction de l'anglais par Anatole Muchnik

09/2023

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Récits de voyage

Carnets de la Strandja. 1989-2019 d'un mur l'autre

Il y a, à la périphérie de l'Europe, une frontière démantelée, jetée au rebut de l'histoire, puis érigée à nouveau. Jadis, elle était surtout destinée à empêcher ceux qui ne croyaient pas à l'avenir radieux du communisme de se faire la belle ; aujourd'hui, elle est censée empêcher les migrants d'Asie et d'Afrique de se rendre dans l'eldorado occidental. Trente ans après la chute du mur de Berlin, l'ancien Rideau de fer est devenu la frontière sud de l'Union européenne. La Strandja, ces monts arides aux confins de l'Europe, à cheval entre la Bulgarie et la Turquie, est le théâtre de cette curieuse facétie de l'histoire. Au volant d'une vieille Subaru Forester, l'auteur nous emmène sur cette frontière balayée par les vents d'Anatolie. On y découvre, au fil de ses rencontres, des personnages attachants, lumineux, mais aussi particulièrement inquiétants, à l'instar de ces chasseurs de migrants et miliciens nationalistes. Comme souvent dans les Balkans, les histoires se télescopent à l'infini et le voyage devient beaucoup plus personnel et intime, sur les traces d'une jeunesse perdue dans les dernières années de la Guerre froide.

05/2019

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Littérature étrangère

Une histoire d'île Tome 2 : La tempête des gazelles

L'Île Fourmi, sur la mer Egée, est un îlot paradisiaque, mais désert depuis que la population grecque en a été chassée après la Première Guerre mondiale. Peu à peu, de nouveaux arrivants débarquent, groupes bigarrés venus de tous les coins de l'ancien Empire ottoman. Tous ces migrants portent en eux le goût pour l'aventure, mais aussi les traumatismes et les cauchemars engendrés par les conflits armés. Chacun d'eux tente de recréer une patrie sur ce morceau de terre, tandis que des millions de fugitifs errent encore à travers l'Anatolie. Le roman s'ouvre sur l'arrivée d'un inconnu à la recherche de Poyraz Musa et qui semble vouloir le tuer. Au fil du texte, de nombreux personnages apparaissent, de toutes origines et confessions, formant une véritable arche de Noé d'une humanité rescapée. Ils apprendront à se connaître, et formeront peu à peu, dans un irrépressible besoin de fraternité, une sorte de conjuration amenée à subir de dures épreuves. La tempête des gazelles, récit limpide et d'une beauté sereine, révèle une fois encore le regard pénétrant que Yachar Kemal porte sur l'histoire du XXe siècle et le cour des êtres humains.

11/2010

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Policiers

Le fruit sanglant du hasard

Comment réussissaient-ils, les autres, à rester en paix avec eux-mêmes ? Les Charles, Roberto, Max ? Comment se débrouillaient-ils avec leur argent, leur épouse, leurs maîtresses ? Savaient-ils encore que c'était grâce à lui s'ils nageaient dans le bonheur ? Ces crapules avaient tout oublié ! Comme on oublie plus facilement la main tendue à celle qui vous gifle. Bien sûr, admettait-il, lui aussi en était une, de crapule. A cette différence, fondamentale à ses yeux, que sa crapulerie s'accomplissait avec la conviction du travail bien fait, sans gloire ni mérite. Les autres en tiraient profit avec une désinvolture qui frisait l'insolence. C'est ainsi qu'un matin d'avril, Victor Anatoly décide de faire une bonne blague à ses amis. Oh, rien de vraiment cruel. Juste un tour de passe-passe destiné à brouiller les cartes, à modifier leur vision des choses, à planter l'effroi comme un tison au coeur de leur moelleuse existence. Mais pour ce faire, il a besoin de son fils. Et celui-ci, bien au-delà de ses espérances, va l'aider à accomplir sa démoniaque entreprise...

10/2013

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Histoire internationale

Le Voyage d'Orient. Espion en Turquie

Un jour de février 1432, Bertrandon de La Broquère, premier écuyer tranchant du duc de Bourgogne Philippe le Bon, quitte la ville de Gand pour accomplir - officiellement - le pèlerinage de Jérusalem. Mais arrivé en Terre sainte, il se consacre au véritable objet de sa mission : le renseignement. Afin de reconnaître la route pour servir aux derniers rêves de croisade des Occidentaux, il se lance dans un voyage que tous lui promettent fatal. Vêtu " à la turque ", il ralliera la Bourgogne à partir de Damas en passant par l'Anatolie, Constantinople et les Balkans. Une périlleuse traversée des mondes turcs en plein essor, durant laquelle il livre dans des notes prises sur le vif des observations incroyablement colorées. Des campements turcomans, de Constantinople en ruine, de la cour du Gand Turc ou des villes danubiennes sur le pied de guerre, Bertrandon rapporte, incognito, un quotidien palpable, foisonnant de vivants portraits. Par sa relation d'espionnage, mue par une authentique curiosité renforcée d'un solide esprit d'aventure, il nous conduit comme aucun autre sur les chemins de l'Orient méditerranéen au seuil de sa modernité.

03/2010

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Science-fiction

Liens d'Ombre

"Liens d'Ombre" est le second chapitre du voyage initiatique qu'a entamé Aslan-le-Taciturne dans le précédent livre "Le Visage Effacé. Redevenu Macis, le prénom que son père arménien lui donna à sa naissance, il va devoir accomplir une mission semée d'embuches et de dangers, loin du hameau de la Louve. Ce périple le mènera jusqu'à une mystérieuse cité ensevelie en Anatolie qui appartenait jadis aux Filles de la Grande Mère. Parvenu à la croisée des chemins, Macis aura à décider par lui-même quelle voie il va suivre. Mais qu'est-ce que le libre arbitre face aux forces qui gouvernent le destin des hommes. N'est-il qu'un jouet entre les mains de la rusée Séléna et des membres de sa famille ? Choisira-t-il l'amour qu'il porte à une belle guerrière-faucon ? Succombera-t-il à la tentation de puissance que lui offre une créature de l'au-delà ? Oubliera-t-il sa promesse sacrée de retrouver sa soeur et sa mère ? Les épreuves auxquelles sera soumis Macis l'ébranleront jusque dans ses fondements.

06/2022

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Romans historiques (poches)

La quête

1072 : à Manzikert, aux portes de l'Anatolie, les chrétiens viennent de subir une terrible défaite face aux musulmans. Déjà divisée depuis le grand schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes, la chrétienté est plus menacée que jamais. Dans ce contexte troublé, Vallon, un mercenaire franc, et Hero, un érudit venu d'Italie, gagnent le nord de l'Angleterre, porteurs d'une demande de rançon adressée à un seigneur normand dont le fils a été fait prisonnier par les musulmans à Manzikert. Le prix à payer pour sa liberté : quatre faucons blancs d'une espèce très rare, que Vallon et Hero devront aller chercher en Norvège. Pour les deux hommes, c'est le début d'un périple de près d'un an à travers des continents dévastés par la guerre et la misère, qui va d'abord les mener au Groenland puis en Russie, enfin à Constantinople. Mais, derrière cette mission en apparence anodine, se cache un enjeu d'une tout autre importance, lié à l'Evangile perdu de saint Thomas, dont les secrets, s'ils venaient à être révélés, pourraient ébranler à jamais le monde chrétien.

08/2014

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Histoire internationale

Au chevet de la Turquie. Quarante jours de guerre

Des guerres oubliées... Les guerres des Balkans... Pourtant, juste à la veille du premier conflit mondial, elles ont été une épreuve redoutable et ont eu un impact certain dans le déclin de l'Empire ottoman. Les guerres des Balkans sonnent le glas d'un Empire déjà confronté à une véritable poudrière dans la région. En octobre 1912, les peuples des Balkans se soulèvent contre la domination ottomane. La Grèce, la Bulgarie, la Serbie et le Monténégro entrent en guerre contre la Sublime Porte, espérant acquérir leur indépendance. L'Empire ottoman, gouverné depuis peu par les Jeunes-Turcs, dépassé, n'est pas à même d'y faire face et s'enlise. De batailles sanglantes en défaites cuisantes, Stéphane Lauzanne livre le témoignage rare d'un reporter de guerre. De rencontres de hauts dirigeants ottomans, comme le ministre des Affaires étrangères Noradounghian Gabriel, d'origine arménienne, en découvertes des champs de batailles, c'est toute l'ampleur d'une véritable catastrophe et d'un exode massif vers Istanbul et en Anatolie qui nous sont alors révélés. Le journaliste, en fin observateur des événements, témoigne des difficultés d'un Empire à gouverner des deux côtés du Bosphore.

04/2014

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Histoire ancienne

Telipinu, le dieu au marécage. Essai sur les mythes fondateurs du royaume hittite

La civilisation hittite est la plus ancienne civilisation indo-européenne connue aujourd'hui. Elle a pour cadre l'Anatolie du 21 millénaire av. J.-C. Cette civilisation, encore peu connue du public français, a joué pourtant un rôle déterminant dans le développement des sciences humaines au cours des cent dernières années. Aujourd'hui, Michel Mazoyer, enseignant de langues anciennes à Paris 1, nous propose de nous faire découvrir, à travers la mythologie, le dieu Télipinu, une divinité importante du panthéon hittite. L'auteur renouvelle en grande partie les interprétations retenues jusqu'à présent, concernant ce dieu ; il démontre que le dieu Télipinu n'est pas seulement un dieu agraire, mais aussi un dieu fondateur, et que les mythes où ce dieu apparaît constituent les étapes de la fondation du royaume hittite. Enfin cédant au comparatisme l'auteur établit de nombreux parallèles suggestifs entre le Télipinu fondateur et Appolon archégète qui susciteront l'intérêt des comparatistes. Ce livre toujours d'une grande clarté intéressera autant un public désireux de s'initier aux arcanes d'une civilisation parfois oubliée qu'un public plus spécialisé s'intéressant à l'histoire des religions et à la grammaire des langues indo-européenne.

03/2003

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Histoire internationale

La route d'hiver. Iakoutie, 1922-1923

A Saint-Pétersbourg, les bolcheviks ont déjà gagné la guerre civile. Mais en Sibérie, à l'extrême est de la Russie, les Iakoutes résistent et tentent un dernier assaut contre l'Armée rouge. En 1922, le général Anatoli Pepeliaïev, poète à ses heures, défenseur de la justice et de la liberté, rassemble les soldats dispersés de l'Armée blanche et met sur pied un détachement de volontaires pour soutenir l'insurrection iakoute. Face à lui se dresse un commandant de l'Armée rouge, Ivan Strod, anarchiste et futur écrivain à succès. Lui aussi est une figure énigmatique de la révolution de 1917. Les deux hommes, guidés par des idéaux très proches, sont devenus ennemis par la force du destin. Dans cet épisode méconnu de la guerre civile russe, Youzefovitch dépeint les passions humaines : l'amour et la souffrance individuelle qui se cachent derrière les idéologies, la soif de justice, mais aussi l'ambivalence des personnages, tout à la fois oppresseurs et victimes. Au coeur du récit, la rivalité tragique des deux héros, dans les neiges de Sibérie, se révèle comme une captivante histoire de vie, d'amour et de mort.

03/2020

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Littérature française

La majesté est ottomane

"La beauté est circassienne, la richesse est française, mais la majesté est ottomane." Ces mots de Yasar résonneront longtemps. Ayse a seize ans lorsqu'elle croise, dans la vallée des pigeons en Cappadoce, ce jeune homme énigmatique, poète et fantasque. Cette rencontre la marquera à jamais. Dans cette société rurale, patriarcale d'Anatolie, c'est lui qui lui ouvrira les yeux sur sa condition de femme. Lui qui changera son regard sur la magnificence de cette terre tant de fois foulée mais jamais vraiment regardée. Mais son destin est ailleurs. Ayse, tisserande hors pair, a une valeur réelle sur le marché des noces. Déjà on se presse pour lui demander sa main. Le mariage sera arrangé entre ses parents et ceux d'Ahmet, falot, indifférent et sans consistance. Une nouvelle vie attend Ayse. Une vie de cohabitation avec son mari et ses beaux-parents, une vie de soumission, de sacrifice et de deuil. Ayse porte en elle une force et une pugnacité telles que l'adversité n'aura pas raison d'elle. Cette histoire est un chant d'amour à une terre millénaire, à un pays fier et à ses femmes courageuses.

01/2020

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Littérature française

Le Goût des Oursins

Automne 2014, Istanbul. Autour d'un plat d'oursins en compagnie de ses deux colocataires turques, Mona sent ressurgir les questions qui la taraudent à propos de son père. Qui est-il ? Se trouve-t-il dans ce pays ? Mars 1984, Anatolie orientale. Marie, Bretonne engagée dans la cause kurde, se retrouve au sein du foyer de l'homme dont elle est tombée amoureuse, un ­combattant kurde. Au fil d'une narration en deux temps, Mona, venue des côtes armoricaines jusqu'en Turquie, marche sur les traces de sa mère, Marie, dans une quête intime. Son but est de découvrir l'identité de son père et de comprendre l'histoire de sa famille aux multiples origines, toujours inextricablement mêlée au militantisme et à la Turquie. Ce récit, qui nous plonge au coeur de la société turque en proie à un régime autoritaire, est également une peinture subtile des relations entre Mona et ses amies istanbuliotes, trois jeunes femmes aux personnalités et aux combats différents. Il s'agit de l'un des premiers romans évoquant les liens qui unissent Kurdes et Bretons sur les plans politique et identitaire.

07/2018

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Déportation

Les français de Mauthausen. Par-delà la foule de leurs noms

10 mai 1945, Mauthausen. Maurice, Jean, Louis, Max, Stanislas, Jacques et leurs camarades posent avec leur chef de Block Maurice Billotte devant l'objectif de Lambros Anatoli Pavlovitch. Voilà cinq jours que les soldats américains ont ouvert les portes de la forteresse granitique franchies par près de neuf mille Français depuis 1940. Des milliers d'hommes, des centaines de femmes - autant de parcours, toujours singuliers, souvent collectifs - dont les destins ont été brisés ou à jamais bouleversés par l'expérience concentrationnaire. Qui sont-ils ? Pourquoi eux ? Pourquoi ce camp, particulier à bien des égards ? Quel a été l'impact de l'événement sur les rescapés ? Quels ont été leurs combats une fois la liberté retrouvée ? Pour retracer leurs histoires, Adeline Lee a consulté des milliers de documents. Dans le vaste champ d'études des victimes de la Seconde Guerre mondiale, cette lecture croisant les archives de la répression, celles des camps de concentration et celles de l'administration française après la guerre - sans oublier la littérature des rescapés eux-mêmes - apporte des éclairages nouveaux sur le système concentrationnaire nazi. Préface de Thomas Fontaine, directeur du Musée de la Résistance nationale

04/2021

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Littérature turque

Yaban

Depuis la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale, Istanbul et une partie de l'Anatolie sont occupés par les Alliés. Les Grecs, débarqués à Izmir le 15 mai 1919, progressent vers le centre de la Turquie. Les Turcs, menés par Mustafa Kemal Atatürk, s'organisent pour créer une armée nationale. En 1921, Ahmet Celâl, Istanbuliote démobilisé suite à ses blessures, se retire dans un village anatolien. Le jeune officier place ses espoirs dans le mouvement de la résistance de Mustafa Kemal, laïque et moderne. Mais dans ce coin reculé, ses idéaux ne rencontrent aucun écho. Il se heurte à l'incompréhension des paysans, dont les priorités sont ailleurs. Celâl tente d'éveiller la communauté aux enjeux de la guerre, en vain, elle est comme "pétrifiée à un point fixe de l'histoire" . L'intellectuel remplit au jour le jour son journal de ses observations et désillusions. Jusqu'au bout, il restera "yaban" , étranger. Publié en 1932, l'ouvrage a également été traduit en allemand et en italien. "Yaban" est le chef-d'oeuvre le plus lu de la littérature Turque.

10/2022

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Arménie

1915, le génocide des Arméniens

Les spécialistes Gérard Chaliand et Yves Ternon présentent une synthèse documentée et mise à jour sur le Génocide arménien de 1915. Un livre de référence, par deux des meilleurs spécialistes Reconnu après une longue lutte de procédure par la sous-commission des Droits de l'homme des Nations unies en 1986 et par le Conseil de l'Europe l'année suivante, et plus récemment par le président américain Joe Biden, le génocide des Arméniens (1915) est toujours nié par l'Etat turc. Cet ouvrage éclaire et met en perspective la déportation et les massacres en masse des populations arméniennes d'Anatolie exécutées durant la Première Guerre mondiale par le gouvernement jeune turc. Le cheminement qui a ramené l'attention sur ce génocide et sa reconnaissance par diverses instances internationales est également décrit et analysé. Enfin, Gérard Chaliand et Yves Témoin, en marge de leurs contributions respectives, ont rassemblé un choix de documents et d'archives allemandes, américaines et britanniques qui établissent les faits et décrivent l'assassinat d'une nation. Première édition : Complexe, 2006. Une postface inédite fait le point sur les avancées historiographiques et diplomatiques au cours des quinze dernières années.

04/2022

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Proche-Orient

L'empire assyrien. Histoire d'une grande civilisation de l'Antiquité

Le premier grand empire de l'Antiquité enfin révélé ! L'Empire assyrien est le premier empire universel connu de l'Antiquité. A son apogée, son territoire s'étend de l'Iran occidental à la mer Méditerranée, de l'Anatolie au nord du désert syro-arabique. Mais la roche Tarpéienne, comme on le sait, est proche du Capitole : le royaume disparaît brusquement en 610 avant J. -C. (après seulement trois siècles d'existence) et tombe bien vite dans l'oubli. Reprenant le fil de l'histoire, Josette Elayi entreprend une vaste enquête sur cette puissance oubliée. La Bible disait du peuple assyrien qu'il était féroce et sans culture. Mais les découvertes faites depuis le XIXe siècle témoignent, au contraire, d'une culture fastueuse et éclairée : en effet, ce sont les Assyriens qui les premiers fondent de grandes bibliothèques, des parcs botaniques et zoologiques, et qui entreprennent des réformes sociales et religieuses. Se fondant sur les dernières découvertes, Josette Elayi lève le voile sur l'une des plus grandes civilisations de l'Antiquité et revient sur les événements majeurs qui ont marqué son histoire. Un ouvrage essentiel sur le Proche-Orient des VIIIe et VIIe siècles avant notre ère.

02/2024

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Dictionnaire français

Pleins feux sur nos dictionnaires en 2500 citations et 700 auteurs du XVIe au XXIe siècle

Pleins feux sur nos dictionnaires, ce sont 2500 citations consacrées aux dictionnaires, 2000 articles recueillant les réflexions surprenantes, drôles, insolentes, profondes, pétillantes de plus de 700 personnalités, écrivains, savants, humoristes, journalistes, lexicographes, chanteurs s'exprimant sur le sujet... Avec en fin d'ouvrage un index permettant par exemple de savoir ce que Racine, Brassens, Baudelaire, Tahar Ben Jelloun, Paul McCartney, Woody Allen, Georges Feydeau, l'Académie française, Pierre Larousse, Paul Robert, ont pensé des dictionnaires. Parmi ces milliers de citations : "Je ne me voyais pas trop entrer pour l'apéro un dico à la main. Dans mon milieu, ce n'est pas très bien vu les livres. Un peu ça va, mais sans exagérer." Marie-Sabine Roger, 2008. "L'homme qui apprendrait par coeur un dictionnaire finirait par y trouver du plaisir." Gustave Flaubert, 1858. "L'achat d'un dictionnaire Larousse et l'acquisition d'une armoire à glace signifiaient un avènement à la bourgeoisie." Anatole de Monzie, 1938. "Il y a des heures où il faut chercher tous ses mots dans le dictionnaire." Jules Renard, 1900. "Je dors avec le dictionnaire, fidèle accompagnateur qui est à la fois la table et le procureur." Bruno Dewaele, champion du monde d'orthographe, 2014. "Un jeudi du printemps dernier, la compagnie que j'ai le plaisir de représenter cet automne a fait entrer un mot nouveau dans son dictionnaire : le mot convivance", Florence Delay, de l'Académie française, 2001."Les dictionnaires se copient les uns sur les autres, c'est les mêmes mots !" Jean-Marie Gouriot, Brèves de comptoirs, 2007. "Une chose est sûre, le dictionnaire n'a pas dit son dernier mot." Jérôme Robert, 2017.

03/2018

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BD tout public

Alex, Eurêka et l'inspecteur Lestaque 4 - A l'assaut du mystère !

Cette intégrale contient 3 couvertures et 2 annonces du journal COURS VAILLANTS en bonus. - Episode 7 : LA BOITE A MUSIQUE 30 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1960 ALEX, EUREKA et LESTAQUE partent en vacances dans les Pyrénées, rejoindre le Père d'ALEX qui travaille sur un four solaire. En arrivant, ils achètent une boîte à musique souvenir, qui devait servir de signal de reconnaissance à une bande de louches individus. Tandis que LESTAQUE et Monsieur LOUBIET sont pris pour des complices et embarqués dans une dangereuse aventure, ALEX et EUREKA retrouvent PERROT et GROSMAILLE, qu'ils ont déjà affrontés dans " LE TROMPETTISTE DU STRASBOURG-PARIS "... - Episode 8 : LE TRESOR DU ROY 30 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1960-1961 Nos 3 héros sont en vacances en Gascogne dans le château du TOUR DE TAILLE, ayant appartenu aux ancêtres d'EUREKA. Malgré la présence de 2 mystérieux malfrats, nos amis découvrent dans un passage secret, un ancien parchemin où interviennent les 3 mousquetaires, une cassette remplie de pièces d'or et de diamants, un certain ANATOLE SOSTENE DU TOUR DE TAILLE et un certain Baron de... LESTAC ! - Episode 9 : SILENCE ! ON TOURNE ! 30 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1961 Par le plus grand des hasards, EUREKA se retrouve propulsé vedette d'un film avec Gilbert BECAUD, ce qui ne plait pas du tout à l'impresario MAQUETTI qui comptait placer un de ses poulains... Ce dernier va donc faire enlever notre héros et le remplacer par un sosie, malgré la présence de LESTAQUE, chargé de la sécurité du tournage...

01/2018

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Historique

Des Vivants. Le réseau du musée de l'Homme, 1940-42

CorpsCNL – Eté 1940 : la France est occupée. Certains pourtant refusent la fatalité : à Paris, au coeur du musée de l'Homme, quelques ethnologues se réunissent, bientôt rejoints par des gens de tous horizons - avocats, religieuses ou garagistes. Autour de Boris Vildé, d'Anatole Lewitsky, d'Yvonne Oddon, ces visionnaires posent les bases de la lutte qui mènera à la Libération : évasions de prisonniers, passages vers l'Angleterre ou la zone libre, et publication d'un journal clandestin, Résistance.

Mais ces insoumis de la première heure seront bientôt trahis, dénoncés à la Gestapo et, pour beaucoup d'entre eux, exécutés. Avec Des Vivants, Raphaël Meltz et Louise Moaty proposent un scénario d'une grande richesse et d'une profonde intégrité : aucun dialogue n'a été inventé, les paroles prononcées par les personnages sont les leurs. Au terme d'une vaste plongée dans d'innombrables documents d'époque - mémoires, lettres, témoignages, entretiens, journaux... - ils composent ce récit en s'effaçant derrière la sincérité et la force de ces voix disparues. Simon Roussin, grâce à une mise en scène subtile et un dessin d'une grande maîtrise, redonne vie à ces fragments d'Histoire, déployant avec justesse tout leur souffle romanesque.

Ensemble, ils composent une fresque puissante, rigoureuse et émouvante. Surgi très tôt, trop vite détruit, le réseau du musée de l'Homme est peu à peu sorti de la mémoire collective. Cet album hors normes, à la fois enquête historique, roman de guerre et épopée grandiose, rend ainsi hommage à des hommes et des femmes emportés un jour par cette injonction formidable : résister. Une folle audace autant qu'une évidence ; l'unique moyen, au-delà de tout, de rester vivants.

10/2021

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Littérature française

Le Condottière

C’est à la réalisation d’un faux Condottière, le célèbre tableau du Louvre, peint par Antonello da Messina en 1475, que s’est voué depuis des mois le héros de ce livre. Gaspard Winckler est un peintre faussaire. Maître de ses techniques, il n’est pourtant qu’un simple exécutant d’un commanditaire, Anatole Madera. Comme dans un bon polar, dès la première page du livre, Winckler assassine Madera. Ce roman enquête sur les mobiles de ce meurtre dont l’une des raisons sera l’échec du faussaire à rivaliser avec le peintre de la Renaissance. La question du faux en peinture parcourt toute l’œuvre de Perec, et le personnage de fiction, nommé Gaspard Winckler, apparaît aussi dans La Vie mode d’emploi et dans W ou le souvenir d’enfance. Quant au dernier roman publié du vivant de Perec, Un cabinet d’amateur (1979, "La Librairie du XXIe siècle"), il a pour sous-titre "Histoire d’un tableau". Du Condottière, Georges Perec a dit : il est le "premier roman abouti que je parvins à écrire". Dans sa préface, Claude Burgelin, rappelle qu’après le double refus, du Seuil et de Gallimard, de publier ce roman, Perec écrivait le 4 décembre 1960, à un ami : "Le laisse où il est, pour l’instant du moins. Le reprendrai dans dix ans, époque où ça donnera un chef- d’œuvre ou bien attendrai dans ma tombe qu’un exégète fidèle le retrouve dans une vieille malle…" Plus d’un demi-siècle après, on va pouvoir enfin découvrir ce roman de jeunesse de Georges Perec, égaré puis retrouvé "dans une vieille malle".

02/2012

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Critique littéraire

Le Roman de la bibliothèque

Depuis longtemps, la critique s'intéresse aux lieux les plus fréquentés par les personnages de roman : salons, salles à manger, boudoirs, alcôves. Elle a oublié les bibliothèques que de riches particuliers ont la chance de posséder. C'est là pourtant que, du XVIIIe au XXe siècle, les romanciers nous conduisent très souvent. Mais ce n'est pas seulement pour nous convaincre du bienfait des retraites studieuses. Les "librairies", comme disait encore Montaigne, sont aussi des lieux de beauté, décorés avec goût par les esthètes (Oscar Wilde, Henry James). Elles sont aussi des aimants du désir, car chacun sait bien qu'elles contiennent des secrets, des livres interdits, convoités par les enfants. Plus surprenant, de Stendhal à Musil ou à Nabokov, elles offrent un refuge aux amants qui vivent entre leurs murs des expériences singulières. Elles abritent toutes sortes d'initiations (Cendrars, Green, Sartre, Murakami). Apparemment éloignées de l'histoire, elles entendent près de leurs murs le grondement de ses vagues, comme le disent en des termes variés Pirandello, Drieu La Rochelle, ou encore Heimito von Doderer. Autre enjeu : celui de l'ordre, vocation philosophique de toute bibliothèque qui se respecte. Chez Stifter, les tribulations de l'individu s'arrêtent à ses portes. Mais le désordre a souvent le dernier mot, même chez Anatole France. Pourquoi ne pas l'accepter, et chercher un art de vivre au milieu des livres et des choses, ce qu'ont tenté, d'une façon burlesque, Bouvard et Pécuchet, mais aussi, sur un mode poétique, Nodier ou Nerval ? Autant de thèmes dont se nourrit la rêverie savante que l'auteur, lui-même amateur de belles reliures, nous livre au cours de six chapitres étincelants.

09/2014

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Beaux arts

Antonio de La Gandara. Gentilhomme-peintre de la Belle Epoque (1861-1917)

Né d'un père mexicain et d'une mère anglaise, Antonio de La Gandara suit les cours de l'Ecole des beaux-arts et rejoint les classes de Gérôme et de Cabanel en 1878 à l'âge de 16 ans. En 1882, il expose au Salon des Artistes Français où il reçoit sa première médaille. C'est en 1885 qu'il fait la connaissance du comte Robert de Montesquiou et de son ami Gabriel Yturri. Séduit par les oeuvres de l'artiste, inspirées de celles de Goya, Ribot et Vélasquez, Robert de Montesquiou s'active à faire connaître le jeune peintre auprès de l'aristocratie dont il devient un des artistes favoris. Peintre mondain couvert d'honneurs, La Gandara est un familier de la comtesse de Noailles, d'Anatole France, d'Henri de Régnier, de Gabriele D'Annunzio, de Maurice Barrès, mais aussi de Debussy, Saint-Saëns et Satie. Grâce à son frère Edouard, membre de la troupe de Sarah Bernhardt, il pénètre l'intimité du monde du théâtre et de l'Opéra, dont il fréquente les "étoiles". Ce sont ces différentes figures qui peuplent son oeuvre, au point d'en faire un témoignage exceptionnel de la vie artistique et mondaine de la toute fin du XIXe siècle, le monde de Marcel Proust, qu'il a également croisé. S'il est un témoin privilégié de la Belle Epoque, le talent de La Gandara s'exprime aussi dans les nombreuses représentations de jardins, notamment du parc de Versailles, dont il aime représenter les statues et les allées, se délassant ainsi de longues séances de pose avec une clientèle parfois capricieuse.

11/2018

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Divers

J'aimerais avoir le temps de dessiner les vaches

Architecte et maman d'un petit Anatole qui a presque 1 an, Charlotte a 36 ans et vit avec Tristan entre le Perche et Paris où elle travaille. Depuis longtemps déjà mais de manière sporadique, Charlotte pratique le genre de la chronique illustrée, de l'autobiographie dessinée. Elle y raconte avec spontanéité son quotidien, ses enthousiasmes, ses déconvenues... Comme pour Simone de Beauvoir qui a toujours eu recours au journal intime dès lors qu'on la condamnait à l'exil ou à chaque nouvelle rupture dans sa vie (Sylvie Le Bon de Beauvoir in Cahiers de jeunesse 1926-1930, Simone de Beauvoir, Gallimard), c'est peut-être l'annonce du Président Macron, le dimanche 15 mars 2020, sur la mise en place d'un confinement général du pays trente-six heures plus tard qui a déclenché chez la jeune femme l'envie, le besoin de démarrer un nouveau carnet. Elle décide alors de garder une trace de cette période étrange en dessinant une nouvelle fois, chaque jour, son quotidien. A travers cette cinquantaine de planches colorées, et au-delà du confinement, Charlotte nous donne à voir, à lire et à rire la vie d'une femme, architecte indépendante et jeune maman. Résolument moderne, Charlotte incarne l'image de la trentenaire d'aujourd'hui : une néo-rurale connectée, sensible aux questions environnementales et dont le rôle de mère et de femme met parfois à l'épreuve ses convictions féministes. Ce roman graphique drôle et léger, teinté d'incertitudes, fera écho au confinement de bon nombre d'entre nous, mais il est surtout un clin d'oeil à la vie des femmes et des mères d'aujourd'hui.

04/2021

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Littérature française

Noces kurdes

" Noces Kurdes " est le récit poignant et poétique d'un jeune Kurde déséquilibré, violent et ambigu qui raconte à celle qu'il aime son passé dans la Turquie profonde qu'il a fuie : entre l'horreur du racisme anti Kurde quotidien, -qui va parfois jusqu'à la mort-, de la guerre, mais de la guerre vue des deux côtés, -Erdal ayant été au départ engagé de force dans l'armée régulière-... et les mœurs barbares des villages isolés du centre du pays où on égorge encore pour une amourette et où les hommes se combattent à mort pour l'" honneur ", on se trouve envoûté par cette histoire pleine de bruit et de fureur, d'épouvante et de poésie. La misère des paysans, la violence des exactions de l'armée dans l'Est, la condition des femmes, la torture dans les prisons militaires... on passe de Gorki à Yol ; des Loups Gris à la Résistance armée ; des montagnes d'Anatolie aux bas-fonds d'Istanbul... Et cela se joue, hélas, au présent. Sur fond d'une belle et terrible histoire d'amour et de passion. L'histoire ressemble par moment à un roman policier. Sans conclusion cependant: le mystère demeure et demeurera toujours.

01/2005

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Littérature étrangère

Hemingway et la pluie des oiseaux morts

A peine rentré d'une période de réserve dans l'armée, Tal Chani reçoit un appel de l'Agence Juive qui l'invite à participer à un Festival de la culture israélienne. Il n'a qu'une envie, retourner à sa vie civile, à son travail dans la publicité, à son premier roman qui vient de paraître, mais il finit par se laisser convaincre. Après tout, la manifestation à laquelle il doit participer a lieu à Dniestrograd, sa ville natale. Car Tal Chani n'a pas toujours été israélien : avant le tourbillon de Tel Aviv, il a connu les vexations et la misère des Juifs en Union Soviétique, du temps où il s'appelait Anatoli Schneidermann. Tal sait que tout retour en arrière est impossible, mais il a néanmoins le sentiment de rentrer à la maison. Les souvenirs affluent avant même l'atterrissage en Ukraine. Boris Zaidman aborde bien entendu la question de l'immigration russe en Israël, mais son roman est aussi une évocation puissante de l'expérience de double identité que connaît tout être humain amené à changer radicalement de vie, de langue ou de pays. Porté d'un bout à l'autre par un sens du comique et du dérisoire hors du commun, il est une réussite incontestable.

02/2008