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Lucie Mougenot

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Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

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Réussite personnelle

Enfin 40 ans ! Les super pouvoirs de la femme quadra

Armelle Vautrot a vécu, avec son entrée dans la quarantaine, des bouleversements considérables qui lui ont fait comprendre à quel point ce cap était aussi l'entrée dans une nouvelle vie. Elle a repris des études, changé de région, de métier, de philosophie de vie. Elle a acquis de l'empowerment et a été en mesure de le partager avec d'autres femmes. Elle s'est demandé alors quels " super pouvoirs " apportait la quarantaine et en a conclu que cette dizaine était celle de la transition, des injonctions à la libération. Elle a analysé cela à travers des études, des statistiques, des ouvrages de neurosciences, de psychologie, de philosophie puisque sa formation est pluridisciplinaire et lui offre toutes ces ressources. Elle a voulu être factuelle pour ne pas réduire son ouvrage à son expérience personnelle, encore moins à son ressenti. Mais c'est une évidence : la quarantaine au féminin a bien des particularités et elle a tenté de les démontrer. Pour cela, elle a structuré l'ouvrage en 5 parties pour commencer par ce qui construit la femme avant cette dizaine (la famille, les besoins des autres, la réussite scolaire, les attentes de la société) puis elle a voulu montrer comment s'en émanciper, par le corps et par l'esprit, pour construire cette nouvelle moitié de vie, avec les autres, mais pas au service des autres. Elle a été lucide sur les souffrances, elle n'a pas cherché à faire un ouvrage " bisounours ", mais elle a souhaité vraiment donner de l'élan aux femmes en milieu de vie, comme elle le fait avec ses patientes, ou avec ses proches, de manière rationnelle et factuelle, avec psychologie, mais aussi avec optimisme et humour

11/2021

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Littérature Allemande

L'affaire Maurizius

Leonard Maurizius, dont la femme a été retrouvée assassinée, est arrêté, jugé et condamné à perpétuité. Dix-huit ans plus tard, l'innocence de Maurizius éclate... Jakob Wassermann, auteur allemand le plus traduit au monde dans l'entre-deux-guerres, livre le récit d'une célèbre erreur judiciaire aux allures de tragédie grecque. " Un chef-d'oeuvre à la fois lucide et furieusement romantique " Le Monde Berlin, 1923. Otto Leonard Maurizius, homme de lettres élégant et frivole, a été condamné à la détention à vie pour meurtre et croupit depuis dix-huit ans dans une prison de Berlin. Le jugement a été prononcé sur réquisitoire du procureur Andergast, au terme d'un procès tumultueux. Or, pour Etzel Andergast, seize ans, fils de ce dernier, la culpabilité de Maurizius est loin d'être établie et reposait sur un faux témoignage. Tournant le dos à sa famille et à ses valeurs traditionalistes, Etzel, féru de justice et d'absolu, traque le parjure - un militant nationaliste - qui se cache sous une fausse identité et qu'il lui faudra convaincre de revenir sur son serment pour rejuger cette affaire classée et étouffée. L'Affaire Maurizius (1928) témoigne des questions qui hantent l'oeuvre de Wassermann : la quête de justice et l'affirmation d'une double identité presque toujours suspecte. " Ce roman est fondé sur une célèbre erreur judiciaire qui, comme notre affaire Sacco et Vanzetti, a eu des répercussions dans le monde entier. Avec la pénétration ample et profonde qui le caractérise, Wassermann élève ce thème à un niveau qui lui donne la grandeur d'une tragédie grecque... J'ai réfléchi sur L'Affaire Maurizius plus, je crois, que sur aucun autre livre que j'ai lu... Il me hante comme le Sphinx hantait les hommes d'autrefois. " (Henry Miller, extrait de la postface)

04/2023

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Littérature coréenne

Si j'avais ton visage

Kyuri, une femme d'une éblouissante beauté, occupe enfin l'emploi de ses rêves dans un bar à hôtesses de Séoul, un établissement haut de gamme où elle pousse les hommes à consommer de l'alcool. Bien qu'elle se targue d'une approche froide et lucide de l'existence, elle risque son gagne-pain sur un coup de tête. Miho, sa colocataire, une talentueuse artiste élevée à l'orphelinat, a décroché une bourse pour étudier à New York. Rentrée en Corée, elle est prise dans une relation fragile avec l'héritier de l'une des plus grandes entreprises du pays. Au même étage de leur immeuble vit Ara, une coiffeuse qui ne pense qu'à deux choses : l'un des membres d'un groupe star de K-Pop auquel elle voue un culte obsessionnel, et sa meilleure amie qui économise pour s'offrir des opérations de chirurgie plastique et ainsi accéder à une vie meilleure. A l'étage au-dessous, Wonna, une jeune mariée, essaie de concevoir un enfant qu'elle et son mari n'ont pas les moyens d'entretenir tant le climat économique de la Corée est brutal. Entremêlées, leurs histoires forment un conte à la fois étrange et universel, dans lequel l'amitié offre un dernier refuge. "Une évocation puissante et intrigante de la société sud-coréenne, qui semblerait accablante sans ses héroïnes, surprenantes de compassion et de bravoure. Au fond, Si seulement j'étais toi parle des femmes, de leur pouvoir, leur esprit et leur résilience - et du réconfort de l'amitié. " The Washington Post "Magnifique... Avec un regard implacable, Frances Cha s'attaque aux conséquences les plus sombres des inégalités de genre d'aujourd'hui. " Booklist "Un conte captivant sur le poids des traumatismes enfouis, les inégalités économiques et le pouvoir guérisseur de l'amitié... Un premier roman puissant. " People

01/2023

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Littérature française

Aux sources du fleuve d'argent

Dans la Province du Paraguay, au début du XVIIe siècle, Lucas a grandi auprès d'un père vaniteux et lâche, auquel tout l'oppose. Devenu adulte, il voudrait concilier le double héritage que son père, espagnol de Séville, et sa mère, servante indienne, lui ont laissé. Mais révolté par la cupidité et la violence des uns, la cruauté atavique des autres, il part à la recherche d'une vie meilleure qu'il ne voit possible que dans les régions les plus désertiques de l'Amérique Méridionale. Baptisé "Lucas Santiago" et vénéré comme un nouveau messie par les Indiens de la réduction d'Altos, sa quête le conduit d'abord sur le Rio Parana en compagnie du Comte de Najera, conquistador visionnaire dont le projet politique rejoint en fait celui de Lucas. Par un détour qui n'est qu'apparent, sa recherche obstinée d'un monde plus juste et surtout plus vrai se poursuit à travers l'océan jusqu'à Séville. Il y rencontre la jeune Lucia di Venezia dont l'amour bouleversera sa vie. D'autant plus violemment que pour Lucas, l'amour véritable se situe hors du temps : il est à la fois momentané et éternel. La mission qu'il s'est fixée l'obligeant à regagner l'Amérique, il retourne dans la Province, tient sa promesse, entraîne avec lui les plus humbles et remonte le cours du Rio Parana jusqu'au lieu inconnu de sa source, où il fonde la communauté de Bello Monte. Roman des grands espaces, Aux Sources du Fleuve d'Argent est aussi celui d'une vie intérieure, hors du temps. Dans ses précédents ouvrages, Jacques Bressler s'attache à des personnages ou à des événements que la grande Histoire néglige parfois. Aux Sources du Fleuve d'Argent est son premier roman.

03/2014

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Philosophie

Réflexions sur l'autorité et sa crise

Publiées en 1921, les Réflexions sont nées de l'exigence de comprendre d'un point de vue philosophique et politique la crise profonde qui secoue la société européenne après la Première Guerre mondiale. A la lumière de l'enseignement de Vico, l'autorité est pour Capograssi le moment où le monde humain prend naissance, le principe qui donne consistance à l'action de l'individu et légitimité à l'Etat. L'autorité n'agit dans la société comme ferment d'unification que dans la mesure où elle est le résultat de l'activité libre et spontanée des individus et des forces sociales : elle se distingue du système de contraintes qui aboutit au pouvoir de l'Etat. Sa tâche essentielle est de rendre chacun égal à lui même : elle consiste donc à mettre chacun dans les conditions d'être pleinement homme. En ce sens, l'autorité a pour devoir de faire justice, en rendant à chacun le sien. Disparaît ainsi l'alternative traditionnelle entre autorité et égalité, ainsi qu'entre autorité et liberté. En 1921, Capograssi annonce que le "mal obscur" de la société contemporaine est la "nouvelle tyrannie", l'Etat comme fait, l'Etat comme force, l'Etat autoritaire, qui est en réalité la négation de l'autorité. L'analyse de la genèse et de l'essence du totalitarisme, celle des situations humaines, économiques et sociales et des positions éthiques concourant à donner à la crise une solution totalitaire qui s'emparera tragiquement de l'Europe, font des Réflexions un livre étonnamment lucide et prophétique. Ses avancées demeurent décisives pour comprendre sans la dénaturer l'articulation de l'autorité et de la liberté, de l'autorité et de l'égalité, et pour envisager avec rigueur le concept de "crise".

11/2013

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Littérature étrangère

Les aventures d'Elizabeth à Rügen

L'île de Rügen, en mer Baltique, au large de la Poméranie : falaises de craie, forêts de hêtres et de pins, étangs et lacs, stations balnéaires sans prétention. C'est là qu'Elizabeth quittant mari et enfants, a décidé de passer quelques jours en compagnie de sa fidèle femme chambre, Gertrud, avec sa victoria, son cocher, ses peignoirs et son carton à chapeaux. Mais sa solitude est bien troublée par la rencontre est bien vite troublée par la rencontre de l'insupportable épouse d'un évêque anglais - toutefois accompagnée de son fils "charmant de sa personne" - mais aussi d'une cousine depuis longtemps perdue de vue, dont la vie conjugale est fort troublée. Décidément les îles ne sont pas toujours des havres de calme propices à la solitude. Ainsi ce livre qui avait pour ambition d'être un petit guide de voyage, devient vite un récit plein de rebondissements qui témoignent du sens de l'ironie ainsi que de l'humour tendre et lucide qui sont la marque d'Elizabeth von Arnim. Cousine de la romancière Katherine Mansfield, Elizabeth von Arnim (1866-1941), est née Mary "May" Annette Beauchamp en Australie. Elle reçoit une éducation européenne avant d'entamer un grand tour à travers l'Europe, au cours duquel elle rencontre le comte Henning August von Arnim-Schlagenthin, un aristocrate prussien, cousin du poète romantique Achim von Arnim. Après quelques années passées à Berlin, elle découvre le domaine familial de Nassenheide et décide de s'y installer. En 1898, elle publie anonymement son premier ouvrage, Elizabeth et son jardin allemand, véritable événement littéraire de la fin du siècle. À la mort de son époux, elle s'installe en Suisse et entretient pendant un temps une liaison tapageuse avec l'écrivain H. G. Wells avant un remariage malheureux avec Lord John Russel.

04/2014

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Beaux arts

Architectures modernes. L'émergence d'un patrimoine

Comment assigner une valeur à l'architecture du XXe siècle ? Comment identifier et estimer la potée culturelle des édifices du mouvement moderne ? Comment lutter contre la perte inexorable des témoignages architecturaux des mouvements modernes ? Comment le temps et la mémoire agissent-il sur les processus de patrimonialisation ? L'architecture d'après-guerre est-elle trop récente pour être reconnue comme patrimoine ? Quels critères définir pour sélectionner, classer, organiser, lier et inventorier les édifices, sites, ensembles urbains, villes et paysages fruits d'un siècle durant lequel la modernisation des approches sociales, esthétiques et techniques a transformé la vie quotidienne ? Comment atteindre une vision commune et un ensemble de savoir-faire et les bonnes pratiques adaptés à la conservation des oeuvres du XXe siècle ? Et enfin, quels sont les leviers efficaces pour sensibiliser le public à la sauvegarde du patrimoine moderne ? Les auteurs de cet ouvrage se sont attachés à répondre à ces questions à travers un large spectre d'analyses approfondies sur le contexte d'émergence local et international du patrimoine architectural du XXe siècle. Les dix-huit essais qui le composent dressent un état des lieux précis des actions, programmes de recherche et d'enseignement mis en place depuis la fin des années 1980 par des institutions privées, publiques et universitaires à travers le monde autour de la question du patrimoine moderne. Dévoilant les avancées successives qui ont permis d'intégrer de nouveaux discours et dialectiques bouleversant profondément la vision canonique du patrimoine moderne, ils révèlent aussi, par ricochet, combien les enseignements nés de ses déplacements tectoniques et de l'ouverture à de nouveaux territoires patrimoniaux permettent aujourd'hui de mener une réflexion lucide et sélective sur la mise en place de processus de patrimonialisation adaptés à l'héritage du siècle passé.

06/2012

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Histoire internationale

Carnet de bord d'un enseignant... libre. Le vécu d'un demi-siècle par-delà le Pacte Scolaire et le Concile Vatican II

Au terme de sa vie professionnelle, tout entière passée au service de l'enseignement (belge francophone), l'auteur tente de proposer à la fois, se référant à ce qu'il a vu et vécu, un bilan introspectif et un regard prospectif : il a consacré un bon demi-siècle à l'école et il a fréquenté les trois réseaux belges d'enseignement (la communale, le collège catholique et l'université d'Etat). La guerre scolaire suivie du pacte scolaire de 1958-1959, le concile Vatican II, mai 1968, la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans, l'abaissement de la majorité légale à 18 ans, l'apparition de la pilule, de la légalisation de l'I.V.G., tels sont quelques-uns des jalons, déconcertants parfois, qui ont été plantés sur sa route et qui ont suscité en lui, à chaque étape de sa vie, des réactions en sens divers. Lorsqu'il était au collège, il dénonçait déjà, sans être entendu, les dérives qu'avait illustrées Henry de Montherlant dans La Ville dont le prince est un enfant. Et il n'a pas été étonné du tsunami qu'ont déclenché les révélations de la commission chargée d'enquêter sur la pédophilie (2010). Il a pu constater aussi jusqu'à quel point la notion de "spécificité idéologique" s'est étiolée au cours des ans. Et il n'a pu que se réjouir de la décléricalisation libératrice du réseau dans lequel il a fait sa carrière. Pas de règlement de compte toutefois. Plutôt un essai d'analyse lucide et critique de ce que l'auteur a vécu de l'intérieur, en essayant de faire la part de la grandeur et de la servitude du métier d'enseignant... libre. Ce « récit de vie » se veut témoignage. Puisse-t-il aider ceux qui cherchent à faire évoluer la cause de l'éducation des jeunes...

01/2012

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Actualité et médias

Rompre. Le cri des "indignés"

Pour s'engager dans l'action, il faut d'abord prendre conscience. Le fonctionnement du monde se nourrit de notre consentement. Tout comme nous nous habituons insensiblement à l'inacceptable…Jusqu'à l'irruption soudaine des formes diverses de l'indignation. Ne serait-il pas temps de retirer notre consentement et d'agir dès maintenant pour construire cet "autre monde possible" ? Voilà ce à quoi tente de répondre Dominique Boisvert dans ce livre. Comment en vient-on à prendre conscience que la rupture devient plus que nécessaire avec l'état du monde dans lequel nous vivons ? Quelles sont les causes de notre soumission et de notre consentement ? Quelles sont les sources du pouvoir et comment s'articule notre adhésion (in)volontaire au discours dominant ? Prendre conscience, puis décider de rompre. Voilà l'amorce. A partir de là, comment opérer concrètement cette rupture ? Pour nous aider à y voir plus clair, Dominique Boisvert passe en revue une série de thèmes et d'institutions à travers lesquels il est possible d'appréhender de nouveaux rapports au monde : argent, vitesse, propriété, guerre, individualisme, compétition, (sur)consommation, travail, technologie…Ne craignant pas d'en appeler à l'utopie, l'auteur n'en demeure pas moins lucide en relevant les écueils qui ne manqueront pas de se présenter. Mais espérant par-dessus tout, il montre que plusieurs expériences d'hier et d'aujourd'hui permettent de dessiner les contours de la voie à suivre et constituent les fondations sur lesquelles bâtir. Que faire pour ne pas désespérer ? A cette question existentielle, Dominique Boisvert insuffle une bonne dose d'optimisme et de détermination. Il donne ainsi corps au cri que tentent de faire entendre les "indignés". Parce que la rupture est aussi le premier pas nécessaire vers une ouverture.

03/2013

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Critique littéraire

Edmond Vermeil, le germaniste (1878-1964). Du Languedocien à l'Européen

Destin singulier que celui d'Edmond Vermeil. Petit écolier, dans les années 1880, d'un village languedocien, il va devenir l'un des pères fondateurs de la germanistique française. Des maîtres disponibles et bienveillants s'employèrent à combler les lacunes d'un système scolaire déficient et à rendre possible l'accès à un cursus universitaire. Agrégé, c'est la chaire des Etudes germaniques que Vermeil reçoit, d'abord à Strasbourg, puis, dès 1933, à la Sorbonne. Sur les pas de son maître Charles Andler, il pratique sa discipline comme une "science de l'Allemagne" incluant, au-delà du cadre étroit de la philologie, une analyse politique lucide et critique. Dominant parfaitement la culture allemande, il agit, dans les années suivant la guerre de 14-18, pour un rapprochement franco-allemand. Mais il perçoit et dénonce très tôt la perversion de l'idéologie nazie et sa menace sur la paix en Europe. Entré en Résistance, il est privé de sa chaire. A Londres, il va jouer un rôle de conseiller auprès des Alliés pour un programme d'éradication du nazisme. A la Libération, il récupère sa chaire à la Sorbonne où il aura pour élèves Alfred Grosser, Robert Minder, Joseph Rovan. Auteur de nombreux ouvrages, Edmond Vermeil a communiqué sa vision de l'Allemagne à plusieurs générations de Français de l'entre-deux-guerres. A la lumière du texte inédit de ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse, sont analysées les influences et les circonstances qui marquèrent de leur empreinte un parcours exemplaire dans un contexte historique particulièrement sombre et douloureux. Les auteurs des deux pays, revisitant ses écrits, apportent leurs réflexions sur les deux peuples, français et allemand, leurs relations, leur rapprochement et l'avenir que l'on peut en attendre.

05/2012

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Philosophie

La doctrine des moeurs

Piraterie éditoriale ou métamorphose d'un trésor iconographique, voici qu'en 1646 paraît chez le libraire et graveur Pierre Daret une Doctrine des moeurs tirée de la philosophie des Stoïques représentée en cent tableaux et expliquée en cent discours qui vient de loin : des Flandres, exactement. Car les " cent tableaux " annoncés par son titre se contentent de reproduire à l'identique les planches d'un des livres illustrés les plus célèbres du XVIle siècle flamand : les Quinti Horatii Flacci emblemata (1607) du peintre anversois Otto Van Veen. Flairant un beau coup éditorial, Daret les a fait compléter par des images nouvelles dues à Eustache Le Sueur et Charles Errard, en chargeant un romancier à succès, Marin de Gomberville, d'expliquer le tout " en cent discours ". L'astucieux commentateur a réorganisé l'ouvrage emblématique en un " livre-galerie " dans l'esprit de l'ancien Philostrate, destiné au jeune Louis XIV métamorphosé en destinataire privilégié de cette école des images d'esprit stoïcien. Ouvrage de luxe, volume d'apparat déguisé en promenade de méditation morale, ce défilé d'images, de citations et de commentaires chargés d'édifier l'âme et de la guider aux carrefours de sa destinée humaine ajoute sa pierre à la muraille que la France de la raison lucide et de la monarchie solaire dresse contre les ténèbres de la mélancolie enveloppant l'Europe baroque de son manteau ombreux. Entre les lumineux Principes de la philosophie de Descartes (1644-1647) et le sombre Paradis perdu de Milton (1667), La Doctrine des moeurs (1646) illustre de ses images pondérées, ordonnées et architecturées la réaction française à l'angoisse d'un monde qui va sortir pantelant de la guerre de Trente ans en 1648.

06/2010

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BD tout public

Mon oeil !

Louise, jeune trentenaire, découvre un "manuel d'éducation domestique à l'usage des jeunes filles", datant de 1960, qui lui fait dresser les cheveux sur la tête. Perplexe et révoltée, elle décide de partir en quête d'informations sur les femmes qui ont marqué l'Histoire. Elle s'adresse à une sorte d'oracle moderne qui distribue des tickets de projection ayant le pouvoir de faire revenir des personnages du passé pour les interroger. A travers le témoignage de femmes engagées dans une lutte difficile pour obtenir les mêmes droits que les hommes, mais aussi à travers des points de vue masculins plutôt machistes, Louise constate que les choses n'ont pas beaucoup évolué dans une société où la consommation est élevée au rang de religion. Louise décide alors qu'il est grand temps que les femmes changent leur image. Entraînant avec elle un groupe d'amis sensibles à sa cause, devenue commune, Louise passe à l'action. Le groupe fera alors l'expérience d'une gestion nouvelle du quotidien, génératrice d'un comportement non plus centré sur la consommation et l'achat de biens matériels mais sur la création de liens à travers une liberté reconquise. Drôle et incisif. Critique de la société de consommation et de la condition féminine. Avec un dessin dans la mouvance du dessin de presse, l'auteure présente à ses amis, les personnages féminins et masculins qui ont fait l'Histoire et en profite pour épingler quelques personnalités médiatiques actuelles telles qu'Eric Zemmour. Lucide, pertinent, dynamique, Mon oeil arrive juste pour le centenaire de la journée du 8 mars. Florentine Rey a 34 ans. "Mon oeil" est son troisième ouvrage. Ses deux premiers romans ont été publiés aux Editions Michalon, en 2006 et 2007.

03/2010

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Littérature française

Les Soleils des indépendances ; Monnè, outrages et défis ; En attendant le vote des bêtes sauvages ; Allah n'est pas obligé ; Quand on refuse on dit non ; Le Diseur de vérité

Par sa manière iconoclaste d'interroger la condition nouvelle de l'homme africain au lendemain de la décolonisation, l'oeuvre atypique d'Ahmadou Kourouma peut se lire comme une vaste et patiente entreprise de démystification. Elle se déploie sur plusieurs décennies, et se décline en une variété de thèmes dont cet opus offre une belle vision d'ensemble. Les Soleils des indépendances (1970) décrivent les profonds bouleversements que subit la République de la côte des ébènes depuis son accession à l'indépendance; On y suit le destin de Fama, prince déchu qui respecte malgré tout la tradition des anciens. Dans Monnè, outrages et défis (1990), c'est le roi Djigui Keita qui devient malgré lui le complice des envahisseurs et conduit son peuple à la monnè (outrage en malinké) de la colonisation. En attendant le vote des bêtes sauvages (1998) nous livre le portrait ubuesque d'un dictateur, tandis que, dans Allah n'est pas obligé (2000), Birahima, un enfant-soldat du Libéria, raconte comment il est obligé de tuer pour survivre, avant de réapparaître dans Quand on refuse on dit non (2004). Figure ici également l'unique et sulfureuse pièce de théâtre de l'écrivain, Le Diseur de vérité (1998). Qu'il s'agisse de l'échec des élites politiques, de la question de l'identité d'un continent tiraillé entre tradition et modernité, de la place de la femme dans des sociétés en mutation ou encore de la cruauté de régimes prêts à enrôler leurs propres enfants dans de sanglantes guerres fratricides, toutes ces oeuvres témoignent du génie lucide d'un auteur dont l'imaginaire puissant n'a cessé d'explorer et d'interroger les méandres de l'histoire tout en dénonçant les travers, les mensonges et les faux-semblants.

10/2010

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Histoire de France

Louis XVI

Homme d'Etat malgré lui, prince de la tradition, aveuglé par les Lumières qui le détournent toujours vers le passé, Louis XVI apparaît bien comme le roi " empêché " de son siècle. Inhibé par une éducation castratrice, c'est un souverain dont on a brisé les ressorts de la personnalité qui préside aux destinées du royaume de France, alors qu'il a tout juste vingt ans. Jusqu'aux prémices de la Révolution, ce souverain " honnête homme " se passionne pour les sciences, rêve de voyages outre-mer, forge quelques serrures, tout en gouvernant, à regret, ses Etats. Entouré de ministres remarquables, il décourage leurs initiatives par une indécision maladive. N'ayant aucune confiance en lui-même, il se défie de tous, et surtout de ses conseillers les plus dévoués dont il ne peut supporter l'écrasante personnalité, car il se montre toujours jaloux du pouvoir qu'il ne parvient pourtant pas à exercer. Marie-Antoinette l'intimide, ses frères l'inquiètent et il redoute la Cour avec son étiquette immuable. Alors, il chasse et chasse encore pour sublimer ses frustrations. Ce monarque, qui n'eut jamais la passion du pouvoir et qui assista impuissant au déclenchement de la Révolution a soulevé bien des polémiques. La culpabilité collective qui pesa longtemps sur les Français l'a figé dans une imagerie révolutionnaire ou saint-sulpicienne dont les contours semblent inexorablement dessinés par les bois de la guillotine. A la veille du bicentenaire de la Révolution, cette biographie, aussi vivante que savante, aussi documentée que sereine, renvoie dos à dos les détracteurs systématiques et les admirateurs inconditionnels de Louis XVI. Elle met pour la première fois en pleine lumière une image cohérente et lucide du dernier roi de l'Ancien Régime.

11/2007

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Psychologie, psychanalyse

Votre enfant est-il intellectuellement doué ? Traité sur la précocité intellectuelle

Pourquoi un enfant curieux de tout, rapide dans sa compréhension et ne demandant qu'à défier les difficultés, devient-il source de problèmes dans le système scolaire français ? Dès la maternelle, Sidney semble présenter, aux dires de ses enseignants, des troubles comportementaux. Il perturbe la classe par son incessante agitation et par ses kyrielles de questions qui de surcroît ne portent pas sur des sujets prévus au programme... bref, il dérange. Des tests passés chez un psychologue déterminent un important décalage positif par rapport à la moyenne intellectuelle des enfants de son âge. Forts d'avoir décelé la raison de la conduite déroutante de leur enfant, ses parents sollicitent une demande de dérogation pour le passage anticipé en CP sur recommandation du responsable d'un département de psychologie parisien. Le refus catégorique de l'Education Nationale de reconnaître la particularité de l'enfant d'une part, et l'ennui croissant de celui-ci d'autre part, entraînent ses parents vers six années d'interrogations et de recherches, au cours desquelles ils découvrent que d'autres enfants et leur famille vivent des situations pratiquement similaires. Elsa Goiame-d'Eaubonne raconte le parcours difficile qu'elle a traversé avec son fils mais relate également des dizaines de témoignages de parents d'enfants intellectuellement doués dans son ouvrage préfacé par Jean-Charles Terrassier, psychologue de notoriété internationale, spécialiste depuis près de trente ans de la précocité intellectuelle et président de la Fédération de l'Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces. Par une synthèse claire et lucide, ce livre situe l'école et l'enfant intellectuellement doué dans son contexte actuel. Il donne également des conseils pour entretenir le capital santé tout en améliorant l'efficience intellectuelle et rassemble une pléiade de références utiles dans les pages de son guide pratique.

12/1997

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Romans de terroir

Le jeune amour

" Pour une certaine raison, il est assez content. Il a un béguin, qui lui tient chaud au cœur, bien que peu avouable. Il aime une femme mariée. rêve d'elle toutes les nuits et ne l'oublie pas le jour. Certains soirs, il songe à sa belle et à la mort. Les Russes ont la bombe atomique depuis un an, la guerre vient d'éclater en Corée. Elle risque de devenir mondiale et de s'achever sous un déluge de feu qui n'épargnera personne. Il se dit, et il n'est pas le seul, qu'il aimerait bien connaître l'amour avant d'être changé en fumée. " 1950, Saint-Veillant, Dordogne. Gil Jallas, beau garçon de dix-sept ans, a l'esprit et les sens aiguisés. Il rêve d'entrer à l'université et de devenir un grand écrivain. Las, la réalité n'est pas un rêve. En guise d'écriture, sitôt décrochée la première partie de son bac, c'est à celle de la perception qu'il va devoir s'atteler. Plongé au cœur des rumeurs et des secrets inavouables du bourg qu'attise encore la mémoire de la guerre toute proche, le futur romancier met au jour les vérités humaines pas toujours reluisantes. La découverte des femmes, les belles comme les moins belles, se révèle le plus sûr remède pour oublier les noirs et les gris de l'existence... Se retournant sur une longue vie de romancier, Michel Jeury nous offre là un roman d'initiation autant qu'un roman de mémoire, habité encore par la fraîcheur de sa propre jeunesse. Un hymne tendre et lucide aux enchantements de la vie malgré l'éternelle et terrible folie des hommes.

04/2006

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Critique littéraire

Ma vie

A neuf ans, Marcel Reich-Ranicki quitte la Pologne pour Berlin. En guise d'adieu, sa maîtresse d'école lui dit : " Tu pars, mon fils, pour le pays de la culture. " Mais aux yeux du jeune Marcel, le " pays de la culture " comporte bien des zones d'ombre. Ce sentiment ambivalent le poursuivra toute sa vie : le bonheur qu'il doit à la littérature, à la musique et au théâtre allemands semble indissociable de la barbarie. En 1938, jeune bachelier, Reich-Ranicki subit, le sort de nombreux juifs. Chassé d'Allemagne, il est enfermé avec les siens dans le ghetto de Varsovie où il connaît les pires humiliations : " Nous avons sans cesse tenté d'oublier notre malheur et de refouler notre peur. La poésie était notre asile, la musique notre refuge. " Avec sa femme, Tosia, il survit à l'enfer, par hasard et de manière dramatique : ils parviennent in extremis à s'échapper. Marxiste dans la Pologne d'après-guerre, Reich-Ranicki est le témoin accablé du sort réservé par les vainqueurs communistes aux juifs ayant survécu à l'Holocauste. De retour en Allemagne, en 1958, il devient critique pour l'hebdomadaire Die Zeit, et fait rapidement autorité dans le monde des lettres. En dépit de cette notoriété, il se sentira toujours en marge, éternel étranger. Des écrivains du " Groupe 47 " aux milieux journalistiques, de Bertolt Brecht à Anna Seghers, en passant par Elias Canetti, Thomas Mann, Böll, Frisch, Grass et bien d'autres, Reich-Ranicki esquisse un tableau haut en couleur de la vie littéraire allemande. Cette autobiographie révèle un critique lucide, un conteur de tempérament et un témoin incorruptible du siècle : Ma vie est à la fois un récit d'apprentissage, une chronique, un essai littéraire, une fresque sociale et une confession privée.

03/2001

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Sciences politiques

Sauver la Tunisie

Que reste-t-il de la Révolution tunisienne, déclenchée le 14 janvier 2011 sous le regard étonné et admiratif du monde entier ? Un pays traversant une crise dramatique, à la fois économique, sociale et politique. Un modèle de société mis en péril par la montée de l'obscurantisme et des actes de violence sans précédent. Une nation exceptionnelle, fondée sur une terre à la tradition millénaire de tolérance et d'harmonie, aujourd'hui menacée dans son identité même. Oui, il est urgent de sauver la Tunisie. La confiscation de la Révolution par les islamistes a sonné le glas des revendications de démocratie portées par un peuple en liesse. Puissamment soutenu par des financements et des réseaux étrangers, Ennahda, le parti islamiste, s'est hissé au pouvoir grâce à son art du double langage. Aujourd'hui, il dévoile ses véritables intentions et met en place un régime bafouant libertés fondamentales, droits de la femme et institutions démocratiques. Acteur engagé de la société civile, Lotfi Maktouf dresse ici un portrait lucide, complet et parfaitement informé de son pays et propose la voie d'une possible reconquête de la Révolution par les citoyens. Diplômé des universités de Tunis, de la Sorbonne et de Harvard, avocat et membre du barreau de New York, Lotfi Maktouf a exercé pendant plusieurs années à Wall Street avant de servir en qualité de conseiller principal au FMI. De retour en Europe en 1990, il allie ses métiers de conseil en finance internationale et ses activités de mécénat dans les domaines de l'éducation, des métiers d'art et de la protection des océans. Au lendemain de la Révolution tunisienne, il a créé l'association Almadanya afin de promouvoir le développement et l'éducation dans son pays. L'intégralité des droits d'auteur est reversée à l'association Almadanya.

06/2013

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Littérature française

Le festival n'aura pas lieu

Lucien Fabas est envoyé en reportage en 1952 sur le tournage de Mogambo, au Kenya, où il côtoie John Ford, Clark Gable, Ava Gardner et Grace Kelly. Il y rencontre la soeur d'Ava Gardner, Bappie, avec laquelle s'ébauche une liaison qui durera toute leur vie... On retrouve Fabas à partir de 1954, secrétaire général du Festival de Cannes. Il tente d'amadouer les terribles chroniqueuses hollywoodiennes qui boycottent le Festival, puis assiste à Madrid à une rixe entre les toreros vedettes Ordonez et Dominguin pour les beaux yeux d'Ava Gardner. Nouvel épisode romanesque : l'édition 1968 du Festival, troublée et finalement annulée en raison de la révolte des jeunes cinéastes menés par Truffaut et Godard. Passent Louis Malle, Lelouch, Polanski, Welles, Fritz Lang, la Begum... Fabas tente de sauver l'entreprise, en vain, et finit par aller se reposer dans sa propriété en Suisse, où de Gaulle, cousin de Madame Fabas, vient se ressourcer avant de regagner Paris et d'affronter la crise de 1968. La relation intermittente et compliquée avec Bappie se poursuit, tandis que Fabas chasse avec constance les films et les stars dont il doit alimenter le festival ressuscité. En 1972 vient le temps des honneurs, puis celui du retrait. Le roman s'achève à Londres, où vit Bappie, sur l'amorce d'un nouveau départ dans la vie. Un roman à la fois mythologique et mélancolique sur le Festival de Cannes, par l'homme qui en fut le Délégué Général durant 24 ans et le Président durant 12 ans. Gilles Jacob a savamment tissé des morceaux de bravoure purement romanesques et des épisodes inspirés par la vie de son prédécesseur Robert Fabre Le Bret, auquel il prête certains de ses propres sentiments nostalgiques.

04/2015

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Sciences politiques

Le livre de la paix

QUIBDÔ, 2007. Dans une explosion de couleurs, le cortège de la Ruta Pacifzca entre dans la ville de Quibd6. Ce rassemblement féministe et antimilitariste traverse chaque année la Colombie. Par sa présence insolite au milieu des femmes, un paysan attire l'attention d'une journaliste et lui livre une tragique et émouvante histoire. TEL-AVIV, 2005. Yitzhak a perdu sa femme dans un attentat suicide. Son jeune fils se meurt, rongé par une maladie dont seule une greffe pourrait le sauver. Yitzhak est donc devenu un homme sombre, sans espoir pour lui-même ni pour les hommes. Jusqu'à sa rencontre avec un improbable donneur. VARSOVIE, 1968. Le gouvernement polonais tente d'empêcher le ralliement des ouvriers à la révolte des étudiants. Adam, l'un des leaders du mouvement, tombe éperdument amoureux d'Anna, employée dans une usine de textile. Mais leur idylle est menacée lorsque le jeune homme est contraint de fuir les autorités, et de trouver une planque. ARTOIS, 1917 Voilà deux jours que Théodore et Lucien sont prisonniers de l'ennui, de l'attente et de la peur : seul un maigre no man's land sépare leur tranchée des positions ennemies. La guerre n'en fnit pas et les ordres de l'état-major se durci sent. Ils sont tristes et las. Et puis, soudain, un soldat allemand s'approche et leur offre des cigares. La Croix-Rouge vous présente, à l'aube du siècle, 21 nouvelles inspirées de faits véritables pour parler de la paix. L'association rend également hommage à l'initiative de Chantal Bernard qui, sa vie durant, a recueilli auprès des plus grandes personnalités du monde artistique, politique et religieux, un témoignage de paix.

10/2009

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Histoire de France

Ces français qui ont collaboré avec le IIIe Reich

La poignée de mains de Montoire, le 24 octobre 1940, entre le maréchal Philippe Pétain et le chancelier du IIIe Reich Adolf Hitler, est le symbole d'une collaboration qui s'annonce entre un pays vaincu et son vainqueur. Dans son discours aux Français du 30 octobre 1940, le chef de l'Etat français emploie lui-même le terme de collaboration : "J'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espoirs [... ]. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe [... ]. Cette collaboration doit être sincère". Par ce discours, les bases d'un rapprochement politique entre les deux pays sont bien jetées. Dès lors, certains pousseront très loin leur collaborationnisme avec les nazis, au point d'avoir du sang sur les mains. Ce livre trace le portrait des plus significatifs d'entre eux : hauts ou modestes fonctionnaires, militaires (Raoul Dagostini, Joseph Darnand, René Bousquet...), responsables politiques et économiques (Jacques Doriot, Philippe Henriot dit le "Goebbels" français...), artistes, écrivains, journalistes (Robert Brasillach, Ferdinand Céline, Alphonse de Châteaubriant, Lucien Rebatet...), et voyous (Henri Lafont, André Francis dit "Gueule-Tordue" , Maurice Solnlen...) se mettent, pour beaucoup, au service de l'occupant. Un ouvrage passionnant qui s'intéresse aux individualités afin de comprendre comment ces hommes ont glissé, basculé dans la collaboration. Un travail d'enquête minutieux, s'appuyant sur de nombreux documents d'archives. Surnommé "le détective de l'histoire" , Jean-Paul Lefebvre-Filleau, ancien colonel de gendarmerie, diplômé de l'université en droit, criminologie et théologie, a publié une vingtaine d'ouvrages, dont le dernier, La Franc-maçonnerie au coeur de la République, de 1870 à nos jours, réédité aux éditions De Borée en 2016.

01/2017

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Sports

Ma soeur Touria, première aviatrice du monde arabe

Dans les anne?es cinquante, le Maroc e?tait encore sous protectorat franc?ais. Touria Chaoui, jeune fille issue de la bourgeoisie de Fe?s, s'est distingue?e par sa passion pour l'aviation. Malgre? les obstacles et la re?ticence des autorite?s a? admettre qu'une jeune fille marocaine puisse acce?der a? une formation de pilote, Touria, appuye?e par son pe?re journaliste et e?crivain, fut inscrite a? l'e?cole d'aviation de Tit-Mellil. Elle de?crocha brillamment, le 17 octobre 1951, son brevet de pilotage de?livre? par l'arme?e de l'air franc?aise. Elle avait tout juste seize ans. L'e?ve?nement a une porte?e historique qui fut relate?e par la presse internationale. Touria e?tait la plus jeune pilote mondiale et la premie?re aviatrice du monde arabe. A? cette e?poque, le Maroc revendiquait son inde?pendance. Les autorite?s franc?aises avaient exile? le roi Mohammed V. La re?sistance marocaine s'e?tait organise?e. Touria devenait un symbole de militantisme et d'e?mancipation de la femme marocaine. Elle fut assassine?e au volant de sa voiture le jeudi 1er mars 1956, veille de l'inde?pendance du Maroc. La pre?sence franc?aise n'avait plus aucune raison de l'e?liminer, le Maroc ayant acquis sa souverainete?. La question reste pose?e : "Qui fut le commanditaire de cette la?che exe?cution ? " Touria venait d'avoir vingt ans. Ce crime est toujours non e?lucide?. Son jeune fre?re unique, qui avait onze ans, ayant assiste? a? sa mort, a de?cide? de lui rendre hommage a? travers ce livre.

07/2018

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Récits de voyage

Promenade à Xian

Anne Philipe est revenue en Chine. C'était la quatrième fois. Elle y avait vécu un an en 1946, avant la Révolution. En 1948, elle avait traversé en caravane le Sin Kiang, jusqu'à l'Inde. En 1957, au moment des "Cent Fleurs", elle y était retournée avec Gérard Philipe. Elle l'a visitée de nouveau, au mois de mai 1980. Cette fois elle a découvert la Chine d'après la Révolution culturelle, d'après Mao, d'après Chou En-lai. Attentive aux êtres, mais aussi aux paysages, aux oeuvres d'art, attachée au présent et sensible au passé, elle a préféré le journal quotidien à toute autre forme de récit. Elle transmet ainsi de la façon la plus immédiate ce qu'elle a vu et entendu. Souvent, elle s'en rendait compte, ses interlocuteurs lui récitaient une leçon. Mais parfois ils parlaient à coeur ouvert. Et, sans cesse, la voyageuse française passait de l'admiration à l'inquiétude. Parmi les mille petits faits qu'Anne Philipe a rapportés et livre à notre imagination : des gens qui font la queue pour acheter Monte-Cristo, d'Alexandre Dumas ; les chauffeurs de taxi qui, entre deux courses, suivent les leçons d'anglais à la radio ; les fouilles et la forêt des stèles, à Xian ; les mauvais garçons de Shangai qui vendent des montres suisses à la sauvette ; le silence des campagnes où il n'y a plus d'oiseaux ; et pas davantage de chats ou de chiens, sauf celui du prince Sihanouk. Enfin, c'est un témoignage infiniment précieux et terrible que ce que racontent à Anne Philipe des amis d'autrefois, des acteurs et écrivains rescapés de la Révolution culturelle. Modeste mais précise, bienveillante mais lucide, Anne Philipe, en fin de compte, nous apprend beaucoup.

09/1980

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Littérature française

Un Amateur en sentiments

Agé de soixante-quinze ans, l'écrivain américain Philip Fowler, depuis longtemps retiré dans sa maison de Grasse, écrit ses Mémoires. Sa vie comme son oeuvre, il le sait, sont désormais derrière lui. Mais a-t-il seulement vécu ? Telle est l'ultime question d'un homme lucide et fatigué qui, aux portes de la mort, se penche sur le mystère d'une existence tout entière vouée à la création. Il raconte sa naissance au début du siècle sur les bords du Mississippi, sa mère Irina d'origine italienne, son père homme à femmes et fin causeur, une jeunesse solitaire que les livres et de fugitives silhouettes féminines ne parviennent à combler tout à fait. Peu à peu, il recompose le puzzle des rencontres : son cousin Livio, qui incarne si brillamment cette vie immédiate pour laquelle il se sent trop peu doué, l'amitié d'un champion d'échecs et les figures d'artistes auxquels s'identifie sa vocation. Mais peut-on trouver dans l'art la clef des sentiments humains ? Après la guerre, Philip Fowler épouse Victoire, une actrice dont la jeunesse et la beauté offrent une dernière fois à l'écrivain la tentation du bonheur. Au terme d'une nuit tragique, sur les hauteurs de Verano, Philip Fowler ira au bout de son destin, reconnaissant en Livio son propre double, mais un double heureux, insouciant, réussi, en regard duquel l'écrivain célébré pense avoir raté son existence. L'entreprise de ses Mémoires sera le minutieux acte de courage du vieil artiste pour comprendre les mécanismes qui l'ont conduit à la solitude. Mais nulle amertume dans cet apprentissage de la désillusion : il se borne à serrer de près sa vérité, avec une élégance à la Henry James dans la maîtrise de la patience, de la douceur et de l'honnêteté.

12/1987

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Musique, danse

ARRAU PARLE. Conversations

"Il y a deux ans, Claudio Arrau fêtait à la fois ses quatre-vingts ans et ses soixante-quinze ans de carrière avec un marathon pianistique sans précédent : les Beethoven les plus scabreux et les Liszt les plus lourds en une même soirée. Il y a un secret derrière cette énergie enthousiaste, et cette jouvence. La même année, des entretiens conduits par le journaliste new-yorkais Joseph Horowitz paraissaient en Amérique et livraient une partie du secret. Arrau parlait. Ce livre est d'abord et de toute façon celui d'un témoin majeur de notre siècle : né au Chili, mais formé à Berlin depuis ses huit ans, Arrau a vécu en Européen, en artiste, en témoin partial, passionné et lucide le fabuleux foisonnement culturel de la république de Weimar, stoppé par la montée du nazisme. Il a confronté ses blocages d'enfant prodige transplanté, couvé, devenu adulte et déchu de son auréole, à cette arme spirituelle neuve, la psychanalyse. C'est un homme guéri, mais qui regarde en face ses démons, qui nous parle. Comment s'étant conquis lui-même, il a dû conquérir l'Amérique, alors vendue aux virtuoses secs qui semblaient marcher à l'électricité ; comment il s'accommode depuis trois quarts de siècle de ce piano au bout de ses doigts qui n'est pour lui que comme un membre de plus ; comment l'angoisse, la peur de perdre se sont transmuées pour lui en jubilation tellurique, en joie de jouer et, presque, de jouir : au-delà de tout le paysage culturel qui s'anime, qu'on aurait pu croire austère, ce qui saisit le lecteur de ces entretiens c'est, conquise, ascétique et rayonnante, inattendue et salubre, une moderne (et très antique) morale du plaisir". André Tubeuf.

10/1985

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Critique littéraire

Agapè. De l'amour dans le patrimoine littéraire

Pour appréhender l'Amour vrai dans la littérature, il faut revenir à une dichotomie qui permettra de préciser sa définition et qui se traduit par l'opposition entre Agapè et Eros. Agapè, entité divine et antinomique à la force du désir et à l'appétit de l'objet convoité par Eros, se développe, au cours de l'histoire a des textes, dans les multiples formes de recherche et d'expression de l'Amour vrai. Au cours des siècles, le fondement de cet amour reste inamovible, mais doit se répandre, à punir de l'être aimant, entre les prochains, sur l'humanité. L'être désintéressé peut posséder et garder ses vertus. Cet ouvrage raconte l'humain qui, habité par un amour hors du commun, réinvente à chaque instant son amour (de Medjnoun et Léda à Julien Sorel ou Lucien Leuwen). La difficile tension entre deux principes de l'amour, qui les oppose également dans leur formulation et représentation littéraires, se résout par l'écriture et la transcription physique (Stendhal, Aragon, Pascal Quignard, Khaïr-Eddine) d'une conception extatique de l'amour, comme violentant les inclinations innées, comme ignorant les distances naturelles (Louise Colet, Karen Blixen, Vctoria Camps, Irène Némirovsky, Marguerite Yourcenar, Assis Djebar, Anna Gavalda, Suzanne Lilar, Annie Ernaux, Rachida Yacoubi, Catherine Millet). L'expression de (Amour vrai, à travers ses déclinaisons dans les aeuvres humaines, s'harmoniserait donc dans les rapports de la nature a de la grâce. Il s'agit de passa hors de soi par l'amour mais aussi par l'intelligence. Brûler du désir de communiquer et d'écrire, voilà ce que l'amour jaillissant laisse en héritage au patrimoine littéraire mondial. Le livre d'un amoureux nous intéressera toujours par son énergie et par la forme a k lieu du dire de l'amour.

03/2019

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Musique, danse

Clifford Brown. Le roman d'un enfant sage

Bien des musiciens de jazz, parmi les plus célèbres, ont mené une vie de bâton de chaise, où figuraient en bonne place l'alcool, les drogues, les comportements asociaux et les frasques sexuelles. D'aucuns en ont conclu que leur génie ne pouvait s'épanouir que grâce à ces excès ou à ces dérives. Ce livre les étonnera. Il trace le portrait d'un garçon qui - fils respectueux de parents extrêmement méritants, puis musicien plein de raison, lucide, appliqué, déférent à l'égard de ses aînés, discipliné dans sa vie comme dans son art - n'en devint pas moins l'un des improvisateurs les plus flamboyants et les plus féconds de sa génération. De surcroît, " ce mouton à cinq pattes, cet enfant sage dans la cour des enfants terribles " a bel et bien existé. " Il s'appelait Clifford Benjamin Brown. Il jouait de la trompette, et il en jouait mieux, beaucoup mieux, follement mieux que la plupart des fous. " Est-ce d'avoir trouvé la mort à vingt-cinq ans, dans un accident de voiture, qui lui a conféré après coup l'aura d'un ange foudroyé ? Fascinés par sa quête tranquille de la perfection et cette façon, tout aussi sereine, qu'il avait de viser l'inaccessible, les créateurs majuscules auxquels il s'est un jour ou l'autre mesuré (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Fats Navarro, Sonny Rollins, Art Blakey, Max Roach...) ont tous vu en lui, de son vivant déjà, quelqu'un d'un peu miraculeux. Alain Gerber raconte ici l'histoire de " Brownie ", ses rencontres et ses traverses. Mais aussi, à sa manière habituelle faite d'intime compréhension, il décrit une entreprise esthétique sans pareille et saisit la musique du trompettiste dans le mouvement qui lui confère sa grâce et la rend aussi actuelle aujourd'hui qu'à l'époque où on la découvrait.

03/2001

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Histoire de France

Le journal des moissons sanglantes (août-septembre 1914). La bataille de Proyart-Framerville-Rosières

Août 1914. Les blés ont été coupés mais pas encore rentrés. Adrienne Dumeige, une jeune Amiénoise qui vient d'obtenir son brevet supérieur d'institutrice se repose dans un calme village du Santerre. Comment peut-elle imaginer que les rumeurs de guerre qui se font entendre au loin, du côté de Sarajevo, vont s'amplifier et devenir, en quelques semaines, un roulement de tonnerre dans le nord de la France ? En maniant une gerbe d'avoine, elle constate que ses mains sont tâchées de sang ; étrange présage de cette sanglante moisson de jeunes hommes qui fauchés par dizaines de milliers répandront leur sang sur les récoltes abandonnées. Après la violation de la frontière belge par les armées allemandes, le 5e Régiment de Dragons, parti de Compiègne, marche sur Liège avec le Corps de Cavalerie que commande le général Sordet, pendant que le gros des troupes françaises se bat en Alsace. Mais les Alliés ont gravement sous-estimé l'importance des forces allemandes qui, après avoir pris Liège, se déversent sur la Belgique et, progressant rapidement, envahissent la France. Les voilà à Cambrai puis à Péronne. Dans son village, la jeune institutrice a vécu le départ des hommes pour l'armée, l'angoisse de l'attente, le passage des réfugiés. Le 5e Dragons, menant des actions retardatrices, se bat, recule sans cesse, arrive dans le Santerre. La jeune femme et les dragons vont se rencontrer dans le tumulte de la bataille de Proyart-Framerville, le 29 août, affrontement violent mais oublié, à la veille de la bataille de la Marne. A Rosières en Santerre, Adrienne recueille des blessés, les cache, les soigne. Son courage, naturel et lucide, force l'admiration de tous. Photos, cartes postales anciennes, documents d'époque. Préfaces : Michel Talon, Ministère de la Défense ; et Colonel Hubert Laudier.

07/2010

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Critique littéraire

Journal intégral 1953-1986. Edition collector

Publié pour la première fois dans sa version intégrale, le Journal de Matthieu Galey, amputé lors de sa parution de ses passages les plus sulfureux, traverse, de 1953 à 1986, plus de trente années de vie littéraire, mondaine et politique. Observateur passionné et désenchanté d'une comédie parisienne qu'il est amené à beaucoup fréquenter, par curiosité autant que par nécessité professionnelle, Matthieu Galey, journaliste et écrivain, a tenu en secret ce journal savoureux, dans lequel il est aussi beaucoup question de ses amours homosexuelles. Chaque soir il relatait dans le même temps ses échanges et ses rencontres avec les personnalités du Tout-Paris. Membre du comité de lecture des éditions Grasset à partir de 1962, Galey fut aussi le témoin privilégié des combinaisons qui gouvernaient en secret la composition des jurys des grands prix, en particulier du Goncourt, et le choix de leurs lauréats. Le regard acéré et la plume incisive, il se fait le démystificateur de la faune littéraire, de ses jeux, de ses rites, de ses moeurs, et chaque dîner ou cocktail qu'il relate devient une scène de genre, un moment de comédie humaine souvent irrésistible. L'ironie et la férocité avec lesquelles il manie l'art du portrait l'imposent aujourd'hui comme un maître du genre, disciple en cela de Francois Mauriac dont il écrit : "J'aime cette morsure de chaque phrase. Quel appétit pour déchirer ! " Aux approches de la cinquantaine, Matthieu Galey se découvrit atteint d'une maladie alors incurable qui l'emporta à l'âge de 52 ans et fit de lui quasiment le chroniqueur de sa propre disparition, aussi lucide vis-à-vis de lui-même qu'il le fut envers ses contemporains.

04/2019