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Chris Gooch

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Culture d'entreprise

La grande impatience. Les entreprises face à la transformation de l'engagement

Les entreprises n'échappent pas aux mouvements du monde ; plus que jamais, elles en sont au centre. Recherche de sens et d'autonomie, crise de l'engagement, montée de l'individualisme, rejet des hiérarchies sclérosées... Elles font face à une mutation du travail sans précédent. Dans le même temps, leur impact sur la marche du monde est au centre de l'attention. L'entre-soi, les inégalités ne sont plus tolérées. Le temps ne cesse de s'accélérer et les sociétés de se fragmenter. L'impatience grandit, le repli et la défiance aussi. Le confort des communautés de pensées apparaît comme un refuge, le langage s'aplatit, le débat disparaît et les idées se simplifient. Tout nous pousse à réclamer à corps et à cris une transformation qui ne va jamais assez vite, assez loin, assez fort. Les entreprises peinent à répondre à ces attentes. Face à l'incertitude grandissante, elles aussi sont tentées de se réfugier dans la facilité des modèles connus. Dans ce monde en tension, il est désormais temps de dépasser la sidération, le prêt-à-penser et les velléités de grand soir pour définir les pistes qui nous permettront d'accompagner les changements en marche. Partant des impasses dans lesquelles nous sommes tentés de nous enfermer, Pascale Giet s'appuie sur son expérience pour explorer les équilibres qui président à de nouvelles formes d'engagement au sein des entreprises.

04/2023

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Littérature française

Adieu les anges...

Petit Pierre a presque neuf ans. Sa vie aux Coudriers, en pays cognaçais, entre son oncle Armand, sa tante Charlotte et Pierre, le vieux domestique, est douillette. On mange à sa faim, on parle de la vie, de la mort et de la vigne pendant la veillée, une fois la table débarrassée et la goutte servie. Et tous les soirs, on écoute Radio Londres. Car on est en 1944, et c'est la guerre. Son fracas parvient assourdi à la ferme, dont la vie est rythmée par les saisons dans ce coin protégé de Charente où Petit Pierre a été mis en sécurité par ses parents. Au village, Armand le républicain, le vieux curé, le père Élysée au savoir ancestral et l'instituteur, Monsieur Griffarin, dessinent les contours d'une société pieuse mais point dévote, conservatrice mais pas obscurantiste, recroquevillée sur son bonheur et pourtant attentive aux bruits de bottes et aux cris des victimes, là-bas, dans l'" autre monde ". Et Petit Pierre a ses copains : Momo, Bubu et Boutrit, et Marie, avec ses grands yeux bleus et ses boucles blondes, qui lui inspire un émoi qu'il hésite à s'avouer, car " Dieu est partout, voit tout, entend tout ", y compris ses pensées les plus secrètes. Et même si les anges veillent, Petit Pierre, en ces temps de bruit et de fureur, va devoir faire l'apprentissage de la vie...

10/2004

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Science-fiction

Bifrost N° 44 : Joëlle Wintrebert

Hellas touche ses yeux, incrédule, terrifié de les trouver aussi secs que le corps de Lyse. Penché sur sa femme, il voudrait pleurer, pleurer encore, arroser de ses larmes les seins, les épaules, le visage flétris de son amour perdu, mais il demeure immobile, courbé, une pietà de plâtre, stérile, tari. J'ai peur. Le goût du sang vient sur sa langue et il s'aperçoit que ses dents ont scellé ses lèvres. Il n'a plus de bouche. Il ne veut plus avoir de bouche. Il doit réfréner les cris qui montent en lui. Il les mord avant qu'ils ne sortent. Tais-toi, tais-toi, ou tu embrasseras la révolte et l'horrible folie te prendra, comme elle a déjà pris tes amis. Il est vain de menacer le dieu impie qui vole toute l'eau de leurs femmes. Dieu d'eau. Qui donne la vie, la mort et la folie. Lyse, ne me laisse pas seul sur la rive, seul devant l'Autre, tout seul à décider de vivre ou de mourir. Il soulève le corps dont il a tant aimé la souplesse et qui n'est plus que brindilles cassantes. Les bras de Lyse se ferment sur sa taille, ses yeux engloutis le fixent, sa bouche craquelée s'ouvre et, au fond de la cavité obscure, il voit la langue de sa femme bouger tel un animal prisonnier. Deux mots chuintent, forcés contre le palais asséché : " Emmène-moi. " Joëlle Wintrebert - Hydra

10/2006

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Musique, danse

Fun House. Les années Rock&Folk

On est loin ici d'une musique hippisante, des mots peace and love : c'est plutôt WAR ; musique en révolte qui appelle à la guerre contre l'ordre établi, à la profanation d'une morale. Musique perverse, à l'image du chanteur, Iggy, qui descend dans le public pour se livrer à une agression physique caractérisée, de type sado-masochiste. Martèlement sans fin de la batterie, cris étranglés de saxophone, rugissement des amplis saturés – une sorte de tornade rouge, une lave incandescente qui déverse un flot ininterrompu de décibels. La rock'n'roll music retrouve des équivalences de l'esthétique free jazz : au cri pur et tranchant du saxophone répondent la saturation des amplis, le larsen, la réverbération. Paul Alessandrini, dès son arrivée à Rock&Folk en 1969, témoigne tant de la sortie de Fun House des Stooges que de la rencontre au sommet entre Pink Floyd et Frank Zappa lors du festival d'Amougies. A la pointe des débats qui agitent le monde du rock dans les années soixante-dix, il va traquer en esthète les nouvelles tendances musicales, interviewant Robert Fripp, les New York Dolls, Can ou Bob Marley. De l'héritage du Velvet aux prémices du punk dans le New York de 1976, des volutes de Tangerine Dream aux figures de David Bowie ou de Kraftwerk, c'est une décennie fertile qui s'écrit dans une langue subtile et visionnaire, au long d'articles devenus historiques.

01/2015

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Résistance

Vous n'aurez pas les enfants

L'histoire du plus grand sauvetage d'enfants juifs entrepris en France, dans un camp, pendant la Seconde Guerre mondiale. 26 août 1942. Pour répondre aux exigences des nazis, le gouvernement de Vichy ordonne la rafle des juifs étrangers dans la région de Lyon. Au petit matin, ils sont 1 016 à être arrêtés et rassemblés dans un camp de " triage " à Vénissieux. Nuit du 28 au 29 août 1942. Des membres d'oeuvres sociales présents dans l'enceinte réussissent à convaincre les parents d'abandonner leurs enfants et de les confier à une association, l'Amitié chrétienne, seule façon de les sauver de la déportation. Malgré les cris, les pleurs, les tentatives de suicide des mères, 108 enfants vont être séparés de leurs parents et exfiltrés du camp. de leur côté, 545 adultes sont conduits en autocar par les gendarmes à la gare de Saint-Priest, direction Drancy, puis Auschwitz où la grande majorité d'entre eux sera gazée. Dans les heures qui suivent, la police lance une chasse pour retrouver ces enfants cachés dans un ancien couvent. Mais dans des tracts, la résistance prévient : " Vous n'aurez pas les enfants. " L'histoire inédite du plus grand sauvetage d'enfants juifs entrepris en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Une incroyable chaîne de solidarité d'hommes et de femmes qui, sous la protection du cardinal Gerlier, primat des Gaules, avaient compris que ces enfants étaient promis à la mort.

10/2021

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Littérature française

Anges félées

Il y a Nathy, il y a Sofia, il y a Magali et Ibrahima, et d'autres fêlures qui barrent nos regards, qui rasent les murs, traînent dans les rues et y projettent sans le savoir, sans le vouloir, incidemment, leurs récits visibles ou invisibles. Anges. Fêlées. De passage. Parmi nous. Elles/Ils sont comme des ombres de poussière, à Marseille ou sur les bords du Djoliba, ici et ailleurs. Dans les perditions qui délimitent les ruelles et les vies. Près des frontières identitaires qui ne se nomment pas. Dans les colères. Dans les cris rentrés. Dans les espérances et les désillusions. Et la bête qui s'installe. Dans l'esprit. Comme une folie, une vague ombreuse que personne ne voit venir, une dépression, une tempête sourde dans une société qui s'empresse de tout lisser, de tout effacer. Comment arriver à faire ressentir, comprendre ce que l'autre éprouve ? Ne serait-ce qu'un moment ? La sensation de prononcer pour l'autre des mots inaudibles. Il faut donc juste se taire et partir ? Nathy, Sofia, Magali, puis Ibrahima, et les autres, tenu(e)s au sol par on ne sait quel fil... elles/ils essaient tous de partir, mais la bête joue, on ne part pas comme ça, il faut subir la violence d'être d'ici et de là-bas, on ne s'arrache pas d'une terre quand on n'a pas de racines.

10/2016

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Littérature étrangère

Bronx amer. Treize nouvelles

Longtemps je n'ai pas pu retourner dans le Bronx. C'était dans mon crâne comme un cri strident, ou une blessure que m'aurait recousue quelque chirurgien fou et dont je n'osais pas retirer un seul point. C'était un pays dépourvu de tout, un monde sans livres, sans librairies, sans musées, où les pères rentraient à pas pesants de la crémerie ou de l'usine à chaussures où ils étaient employés, les épaules ployant sous une monumentale tristesse, où les mères comptaient le moindre sou chez le boucher, alors que leurs enfants, tous instruments du désordre, garçons comme filles, volaient, mordaient, brimaient à tort et à travers... Et voilà qu'aujourd'hui, au fil de treize nouvelles, Jerome Charyn revient dans ce "Bronx amer" où il est né et où il dit avoir tout appris à la dure école de la rue. Très jeune, il y a connu les guerres de gangs, mafiosi, albanais ou cubains et fréquenté des escrocs et des voyous qu'un gamin pouvait trouver magnifiques, des femmes faciles mais si séduisantes, des truands sympathiques - bref les personnages qui hantent tous ses romans. Mais désormais, le ton s'est durci, la tonalité est plus sombre, "j'entends des cris de guerre au loin", nous dit-il. Ce qui par contre n'a pas changé, c'est ce style inimitable, syncopé, "jazzy" - bref la merveilleuse musique de Jerome Charyn.

09/2014

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Généralités médicales

Médecin, un autre monde

La vie, la relation humaine, la maladie, la mort, les conflits et les guerres. Happé par l'appel de l'autre et le retour à la chirurgie, Réginald Moreels témoigne avec sincérité des instants les plus marquants de sa vie professionnelle. Il parcourt ses expériences médico-chirurgicales et humaines avec Médecins Sans Frontières, son école de vie dans différents points du globe, l'Angola, le Cambodge, le gazage des Kurdes à Halabja, la balle qui l'a presque tué à Sarajevo.... Il décrit avec passion ses cris de conscience devant une euthanasie pratiquée à Ostende, où il a aussi exercé la chirurgie pendant près de deux décennies, vivant parmi son foyer, son épouse et 4 enfants. Il nous fait vivre le procès médical qu'il eut à traverser, et partage ses points de vue à propos de la bioéthique, ses limites et ses transgressions dans nos pays riches. Eternellement révolté, il dénonce la fadeur, la bêtise, la lâcheté, la haine et la violence. L'essai est comme un voyage à travers un espace sans frontières et sans tabous, imprégné du sens de la responsabilité, du respect et de l'importance de la relation à l'autre. Sa philosophie de vie est personnaliste. Ce livre est également l'expression de la gratitude de l'auteur envers celle qui lui a permis de devenir médecin et celle qui l'a accompagné dans sa vie atypique.

11/2012

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Religion

Les Lettres. Tome 2, Lettres aux rois, aux reines et aux responsables politiques

Dans ce deuxième recueil ont été rassemblées les lettres que Catherine de Sienne a adressées aux souverains de son époque - depuis le roi de France, Charles V, jusqu'à la célèbre reine Jeanne de Naples - ainsi qu'aux responsables politiques de plusieurs cités italiennes, à des personnes privées, comme son disciple Nicolas Soderini, qui y avaient leurs rôles, et à l'un ou l'autre " chef de guerre ", comme le célèbre et cruel condottiere anglais John Hawkwood. Les grandes causes ecclésiales et politiques que Catherine défendit avec ténacité et liberté traversent ces lettres : en premier lieu, la paix et, par la suite, tout ce qui peut y contribuer, le retour à Rome du pape, la proclamation d'une croisade, la réforme de l'Eglise, l'exercice de la justice. Dans chaque lettre, elle invite son interlocuteur à prendre ses responsabilités et l'ensemble de cette correspondance offre une " doctrine sociale " simple et sûre, utile pour tous ceux qui, dans l'Eglise ou dans la société, ont à gouverner. Si Catherine se révèle une grande messagère de la paix qui n'a mesuré ni sa voix ni son temps pour oeuvrer contre la guerre, pour agir en ambassadrice (entre Florence et la papauté, par exemple), elle se montre aussi, après 1378 et le début du grand schisme, meurtrie et vulnérable, impuissante malgré ses démarches et ses cris, devant cette division qui traverse toute la chrétienté européenne et qui déchire son coeur.

01/2010

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Religion

Ecartez de nous la tentation de haine. Journal, poèmes et lettres (1941-1946)

Ni un roman, ni un essai, ni une chronique... Couvrant la période de 1941 à 1946 voici le journal authentique et les poèmes écrits par une jeune étudiante française de famille juive et chrétienne, à Paris et en Normandie. De dix-sept à vingt-deux ans, elle a écrit ces pages qui font écho à ses activités, à ses émotions, à celles de ses amis, et qui témoignent de sa foi pendant la Seconde Guerre mondiale. Cachant jusqu'en 1942 les aspects les plus noirs de l'Occupation - parce qu'elle a peur - elle se contente de relater le plus calmement possible les petits faits de sa vie quotidienne (un exposé d'histoire à préparer pour la Sorbonne, la police allemande dans le métro, la cueillette des mûres dans un chemin forestier...). Jusqu'en 1942, Dieu paraît absent et l'angoisse est cachée. Mais dès que l'étreinte et l'horreur de l'Occupation nazie s'amplifient, Dieu devient le premier interlocuteur. Les cris et les silences étouffés deviennent des flammes dans des pages presque mystiques. Au lendemain de son baptême dans la nuit de Noël 1943, elle quitte Paris sous une fausse identité, et c'est près de Nemours, travaillant dans une maison-refuge d'enfants de la banlieue parisienne bombardée, qu'elle verra les premiers tanks du débarquement et dansera avec les soldats américains. Enfin, en 1945, elle tente un retour à une vie qui ne pourra plus jamais ressembler à celle d'avant-guerre.

06/2011

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Musique, danse

Mémoires d'un oiseau rebelle

Née dans le Bronx, de mère portoricaine et de père grec, l'enfance de Julia Migenes est bercée de cris et de violences. C'est vers la danse et la musique que Julia se tourne alors, pour fuir un quotidien difficile et assurer la subsistance de sa famille. Sa vie est bouleversée par cet apprentissage précoce, qui révèle un talent fulgurant. Elle obtient vite une bourse, puis un rôle dans une comédie musicale et part faire une tournée dans tout le pays. De cours de danse en cours de chant, jusqu'à ses premiers engagements, elle finit par décrocher le rôle de Maria dans West Side Story. Julia démarre alors une grande carrière, entre opéra et variétés, entre chant et danse, dans une pluralité des genres sans cesse revendiquée. Soprano de renom, elle incarne grâce au réalisateur Francesco Rosi une inoubliable Carmen et personnifie la Salomé longtemps cherchée par Maurice Béjart. Sa ténacité, son goût de la scène et son amour pour la musique la transporteront du Bronx au Volksoper de Vienne ; de Paris, Berlin ou Londres au Metropolitan Opera de New York. Cette autobiographie, vue par Julia comme une conversation avec ce public qu'elle aime tant, est empreinte d'une réelle sincérité et d'un humour haut en couleur. Mémoires d'un oiseau rebelle ravira les amateurs d'opéra, de danse et d'art qui se sentiront accueillis dans le cercle intime et professionnel d'une des plus grandes chanteuses contemporaines.

04/2006

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Littérature étrangère

Des gens sans importance

A la gare c'était la cohue et l'agitation. Une queue se forma devant la caisse. Le hall résonnait de cris et de pleurs de nourrissons... " Regardez-moi cette foule. Comment peut-on acheter son billet ? Des tas de mômes, carrément. Là-bas, il y a une vieille peau, avec un bébé elle aussi. Pouah ! Il y en a un qui s'est laissé tenter, faut être dingue ! -Aujourd'hui on n'y regarde pas. -Prends un bébé, mon bonhomme, tu pourras passer devant, fit une bonne femme, propriétaire de deux nourrissons. -Ah, bordel... Je suis bien obligé. Combien que ça coûte ? -C'est partout le même prix, quatre mille... " Panteleïmon Romanov est un des rares écrivains russes à avoir créé une gamme aussi étendue de perceptions et de sentiments. Il manie avec une étonnante perfection différents styles d'écriture : parfois on croit reconnaître Anton Tchekhov dans ses descriptions de la nature, des amours impossibles, parfois l'humour grinçant de Mikhaïl Zochtchenko dans les petites scènes de la vie quotidienne, à la gare, dans une file d'attente, devant une boutique vide... Les nouvelles de Panteleïmon Romanov, " Chroniques de la Russie des années vingt ", drôles ou tragiques, mais à l'ironie toujours mordante et à l'humour dévastateur, sont unies par le même thème : l'ambiance des années vingt en Russie. Elles reflètent l 'époque du " communisme de guerre " et celle de la NEP (Nouvelle Economie Politique).

03/2005

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Beaux arts

Moirignot. Aimer, créer, rêver

Edmond Moirignot (1913-2002) appartient à cette famille de sculpteurs d'après-guerre qui renouvelèrent la sculpture figurative pour exprimer plus pleinement l'homme et son drame. Alberto Giacometti força au paroxysme le tragique moderne. Germaine Richier pénétra le fantastique et traqua un invisible troublant. Mais Moirignot ne céda jamais au spectre de la nuit, il s'obstinait à sauver la lumière. Son œuvre affirme la foi dans l'être qui pense et qui aime. Elle proclame la conscience nécessaire du sacré. Pas de cris, pas de violence, un grand calme, un silence, une réflexion pour soi, une introspection et qui participe à la noblesse possible de l'homme. L'âme est son centre de gravité et chaque sculpture, dé ce fait, crée autour d'elle son espace infini. Elle est méditation, et qui n'est pas sans une certaine mélancolie, celle de tout être honnête dès qu'il s'interroge sur le temps, la vie, le monde tel qu'il est et le néant. Elle s'élève contre le non-sens et repousse la nuit. Elle refuse la vulgarité, l'exploitation, la dénaturation de l'homme. Pas de renoncements, pas d'asservissements pas d'avilissements... l'homme debout. Tenir quoiqu'il en coûte de désespérances, de déchirements, de souffrances... les êtres sont si fragiles ! Elle est du fond des âges et de notre époque. Elle apaise notre soif d'amour et d'infini, et l'attise en même temps. La vie, l'œuvre, le catalogue raisonné.

09/2006

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Critique littéraire

De l'arbre au labyrinthe

De l'Antiquité classique à nos jours, de multiples philosophies du signe et de l'interprétation se sont succédé, parfois alternatives, parfois complémentaires, sensibles à des questions très différentes, et reflétant leur époque. Au cours des dernières décennies, l'auteur a écrit de nombreux essais sur le sujet, dont il présente ici une sélection. Cela va d'une vaste recherche (qui s'ouvre avec Aristote et se clôt sur l'intelligence artificielle) sur deux représentations de notre connaissance, explicitées par les modèles de l'arbre et du labyrinthe, à deux études qui retracent l'histoire de la métaphore, en passant par un essai sur la façon dont, au Moyen Age, on classait l'aboiement du chien et les autres cris d'animaux, ou par la relecture du commentaire chaotique de l'Apocalypse qu'a livrée Beatus de Liebana. On y découvre également une étude sur les techniques médiévales de falsification, une digression sur l'histoire de l'ars combinatoria de Lullo à Pic de la Mirandole, un texte sur la recherche séculaire d'une langue parfaite, un autre sur la sémiotique implicite des Fiancés, pour en arriver à une série d'études sur Kant, Peirce, Croce, les théories sémantiques de Bréal et à une comparaison polémique avec la pensée " faible ". La somme d'une vie d'étude de l'histoire de la philosophie et de la sémiotique par un des plus grands spécialistes.

10/2010

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Littérature française (poches)

Mayorquinas. Avec 1 DVD

" Ainsi que son titre l'indique, Mayorquinas a été écrit dans l'île de Majorque durant un séjour de cinq mois. C'est au bord d'une cala déserte que ma femme et moi avons fait la connaissance d'une île, très différente de celle où se pressent le touristes, et des vents, des tempêtes, des pluies de commencement du monde, des cris qui emplissent les forêts de pins. L'angoisse nous gagnait parfois dans l'isolement sur cette côte où nous étions absolument seuls, dans une maison sans électricité, sans eau autre que celle d'une citerne, sans moyen de chauffage que les troncs que j'allais scier dans la forêt. Où étions-nous, dans quel monde de la Genèse où Dieu était à la fois présent et absent de toutes parts ? C'est cet envahissement de la nature, ses sortilèges, ce qu'elle peut avoir de magique, d'éblouissant, d'effrayant, qui forme la première partie de ce livre. La deuxième, écrite en même temps et du même élan, concerne les réflexions qui m'ont été inspirées par mon éloignement, mon détachement des hommes qui me paraissaient, du bord de cette cala, vivre dans un univers sans communication avec celui dans lequel j'étais plongé (c'est le mot). C'est pourquoi il m'a été permis de parler d'eux avec une si entière liberté et une telle franchise, sans autre envie que d'exprimer ce que je croyais être la vérité. "

04/2016

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Tourisme étranger

Lisbonne. L'appel du large... Edition bilingue français-portugais

"J'aime Lisbonne, le vieux-Lisbonne, celui de l'Alfama, du Chiado, de la Baixa ou du Bairro Alto. J'aime ses immeubles décrépis, ses ruelles, ses venelles, ses impasses, ses escaliers, ses places, ses belvédères qui nous amènent à la contemplation du Tage... J'aime ses petites boutiques où dans une demie pénombre, l'épicier d'un autre âge, le crayon à l'oreille, vous accueille avec son sourire et vous propose ses dernières trouvailles. J'aime cette lumière particulière de Lisbonne, ce mélange de Méditerranée et d'Atlantique... Et puis au détour d'une venelle, des cris, des gens qui protestent qui s'invectivent s'interpellent... des vieux dans la rue à l'ombre des façades et des bougainvilliers, des chiens qui errent comme moi et parsèment la chaussée d'excréments. On se penche aux miradors, surplombant la ville et le Tage, comme au bastingage d'un paquebot amarré à l'Europe, hésitant entre attente et appareillage... Lisbonne qui monte et qui descend, Lisbonne qui part et qui ne part pas. On lève aussi la tête... des draps et des serviettes aux fenêtres, des arbres de travers sur des terrasses de guingois, les poulies des cordes à linge grinçant au vent et dans ce labyrinthe d'ombres et de lumières, les rails de la ligne 28, de ce tramway crissant et bringuebalant qui vous mène droit au terminus de nulle part... " Bernard Cornu

10/2019

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Littérature française

La Mauresque

Le 19 juin 1927, un tremblement de terre secoue à Cuba la ville de Santiago. Le narrateur est sur le point de naître : on transporte dans la rue le lit où sa mère, dite la Mauresque, accouchera de son fils au milieu de l'affolement et des cris. Un début de vie aussi exaltant ne peut annoncer que la plus riche, la plus pittoresque et la plus bariolée des enfances. Ainsi apprend-on que la Mauresque, espagnole d'origine, est devenue la concubine d'un puissant sénateur cubain, qui la délaissera ensuite pour d'autres queridas (bien-aimées). Mais la vitalité de cette superbe femme est telle qu'elle saura élever son fils dans la passion de la joie, de la liberté, de l'indépendance, malgré les pires vicissitudes politiques et sociales. La dictature de Machado suivie de sa chute, l'exil à La Havane n'entameront en rien l'humour du narrateur qui semble exister comme un prolongement toujours charnel de sa mère. La mémoire de celle-ci devient la sienne propre. Deux vies en une, tel est le spectacle de leur intimité en compagnie des deux servantes Senta et Dulce María : grouillement lumineux des fêtes, danses de possession, chants de sorcellerie, et surtout initiation sexuelle du jeune homme. Le récit, qui se termine en 1940, est comme le prélude encore heureux mais déjà dramatiquement bouleversé des événements qu'on sait, à travers une réalité qui se fait roman et un roman qui se fait réalité.

04/1982

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Littérature française

Making of

Vous êtes au cinéma. Sur l'écran, un homme et une femme font l'amour. La lumière est magnifique, le cadre parfait. Un long mouvement de travelling, à peine perceptible, fixe l'instant. Ils s'aiment, c'est sûr ! Mais que s'est-il passé une heure avant et une heure après sur le plateau ? Ca, heureusement, assis dans votre fauteuil, vous ne le saurez jamais ! C'est ce qu'on appelle la magie du cinéma... Un ancien taulard qui s'improvise acteur et s'obstine à ne pas dire son texte, son remplaçant retrouvé nu accroché à un arbre dans le maquis corse en train de manger des gambas, un assistant séquestré dans le coffre d'une voiture, une actrice qui se prend une mandale au moment le plus chaud d'une scène d'amour, et Corso, le réalisateur, qui entre tendresse et exaspération envers son équipe tente désespérement de maîtriser ce chaos... Avec Making of, Xavier Durringer nous fait passer de l'autre côté du miroir et nous dévoile les coulisses rocambolesques d'un tournage déjanté. Il y a des voitures cassées, un restaurant de Calvi braqué, il y a des pleurs et des cris, des négociations secrètes, des tractations interminables... Et une incroyable histoire d'amour digne des meilleures comédies romantiques américaines. Vous pensez que tout ceci n'est que pure fiction ? Un roman drôle et sensible, une déclaration d'amour au septième art.

08/2017

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Droit pénal

Les pièges du consentement. Pour une redéfinition pénale du consentement sexuel

"La présomption de consentement est une fiction légale et culturelle qui dispense celui qui initie un contact sexuel de s'assurer du consentement effectif voire du désir de l'autre." metoo, #balancetonporc, #Iwas, #metooinceste... le monde entier bruisse des cris de révolte des victimes de violences sexuelles. De ces femmes et de ces enfants que l'on a dit consentantes : toutes celles et ceux dont l'agresseur a pu soutenir qu'il croyait en leur assentiment parce que non, "je ne l'ai pas forcée" et parce que oui, elle était d'accord puisqu'elle "n'a pas réagi", "ne s'est pas débattue", "a partagé le secret", "est revenue", "ne s'est pas enfuie"... Autant d'arguments au coeur de la stratégie de défense classique des agresseurs, ancrée dans la croyance tenace selon laquelle les violences sexuelles sont, au pire, des jeux qui ont mal tourné. "Que vaut le consentement des femmes dans un contexte de domination structurelle ? " demande Catherine Le Magueresse. Admise devant les tribunaux sans être explicitement énoncée dans le Code pénal, la présomption de consentement déplace la charge de la preuve sur les victimes. Or, présumer qu'elles étaient d'accord, n'est-ce pas admettre, en droit, le principe de leur disponibilité sexuelle ? Ce livre propose de réfléchir à une redéfinition du consentement sexuel qui au lieu de justifier l'asservissement garantirait enfin la liberté de choix.

03/2021

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Faits de société

La guerre du son

L'OMS prévoit un milliard de sourds sur Terre en 2050. Une partie de ceux-ci seront victimes d'une véritable Guerre du Son entre producteurs de disques, salles de concerts, équipementiers de discothèques, stations de radio, sonorisateurs et fabricants de baladeurs stéréo. A moins que la législation s'en mêle. Mais vouloir baisser le son, n'est-ce pas s'attaquer à l'une des dernières libertés ? La guerre au son trop amplifié est-elle une nouvelle croisade hygiéniste au storytelling débarrassé de toute nuance ? L'idée développée par ce livre n'est certainement pas de prendre à la légère les aspects de santé publique que posent les dangers du "boucan". Il est certain que le volume auquel on s'expose le temps d'un album de musique, d'une émission de radio, d'un concert, d'une nuit en discothèque ou d'un film au cinéma a considérablement augmenté depuis les années 1970-1980. Ce qui n'est pas sans présenter des risques, qui vont de l'acouphène temporaire à la surdité. Préférant l'humour et la distance aux cris alarmistes, ce livre retrace les grandes lignes de cette Guerre du Son et de l'évolution possible des législations émergentes, dont l'auteur n'hésite pas à se moquer. Il donne également la parole à une poignée de victimes, quelques artistes et DJ's dont le métier est rendu très compliqué depuis l'un ou l'autre accident sonore.

06/2017

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Poésie

La Ballade des hommes-nuages

Michèle Finck poursuit l'élaboration d'une oeuvre à nulle autre pareille, où l'autobiographie tient une place essentielle et s'exprime d'emblée dans une polyphonie des formes d'expression artistique, musique mais aussi peinture et cinéma. Sur un piano de paille, son précédent recueil, se concluait sur ces derniers vers : "Poésie dire ce que c'est : la condition humaine. / La musique est l'autre face de la mort. / Sa face terrestre". C'est une autre face de l'humaine condition qui est au centre de ce nouveau livre : la maladie mentale, envisagée non de manière abstraite, mais à travers la figure de l'homme aimé. Un parmi tant d'autres "hommes nuages" enfermés dans la maladie : "Pitié pour les hommes-nuages / Qui combattent effroi aux frontières / De la folie" Ce livre n'est pas un recueil de poésie comme on l'entend. Il est d'un seul tenant, d'une seule coulée brûlante de douleur et de tendresse. Et dans le même temps totalement maîtrisé, construit avec un soin obsessionnel : "Etre poète, écrit-elle / Passer vie / A chercher / Mot qui manque. / Pas pour le mot. / Pour la guérison. / Pour l'amour. / Pour sauver l'autre". Les précédents livres de Michèle étaient des tombeaux, peuplés de pleurs et de cris, celui-ci est un chant d'amour et d'un paradoxal bonheur : "Sans toi homme-nuage / C'est la vie / Sans la vie" . "Homme-nuage / Femme-nuage : /Nous" .

01/2022

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Contes et nouvelles

Dérapages inattendus

Occupé à creuser une fosse pour enterrer son labrador dans le jardin de sa propriété, Grégoire découvre des ossements humains... Victime d'une appendicite aiguë, Mathilde ne peut embarquer dans le car qui devait l'emmener en vacances. Peu après, celui-ci s'embrase sur l'autoroute et aucun des passagers ne survit à la catastrophe... Pour Tom et Sabine, qui ont déniché la maison de leurs rêves au coeur d'une forêt provinciale, le cauchemar débute le soir où leur curieuse voisine traverse leur jardin de façon étrange... En vacances dans un hôtel de la côte pour quelques jours avec son mari, Delphine ne supporte plus les cris de jouissance continus, provenant de la chambre d'à côté, qui l'empêchent de fermer l'oeil... Le jour où il apprend que son meilleur ami est atteint d'un cancer, Jean-François, dégoûté par les revers successifs de sa propre vie, décide qu'il est temps pour lui de reprendre les choses en mains et de passer à l'action... Rien ne prédestinait Philippa à rencontrer Liam. Et pourtant, il aura suffi d'un simple message sur Twitter pour que la passion naisse. Mais rien ne se déroule jamais comme on l'imagine... Dérapages inattendus : une évocation étonnante, au travers de six nouvelles haletantes, du monde imparfait dans lequel nous évoluons. Soyez sur vos gardes car, décidément, la vie de chacun peut, à tout moment, basculer irrémédiablement.

06/2017

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Science-fiction

Brutal Deluxe

Une plongée en apnée dans un futur pas si lointain, quand toutes les tendances du monde actuel se seront cristallisées en un avenir radieux pour certains et cauchemardesque pour d'autres. Un texte sans concessions, aussi brutal, ambitieux et désespéré que son titre le laisse à penser. "La chair se presse contre la chair, les muscles contre les os, ça craque, ça casse. Il y a du sang qui gicle. Les spectateurs poussent des cris d'orfraie, mais c'est pour le folklore parce qu'en réalité, ils s'amusent de ces pitreries gores. C'est pour de faux, après tout. Les protège-dents volent, les mâchoires claquent, les doigts forment des angles compliqués. De temps à autre, un attaquant se prend un défenseur en pleine face et semble exploser au contact, tombe en arrière, tout le monde dans le stade ou via l'Interface Sonore Intégrée (ISI) a entendu les côtes se briser, peut-être un organe vital imploser, et le mec ne bouge plus, la tronche éparpillée sur le revêtement métallique. Les arbitres comptent jusqu'à dix, il reste au sol, la civière automatisée vient le ramasser et l'évacuer du terrain, direction la corbeille. Game over pour lui. Sur la rangée de sièges tête haute, la visière correspondante se relève. Le numéro six des Brutal Deluxe déconnecte les coaxiaux de leurs supports, se débarrasse du circuit de refroidissement, se lève et se dirige vers les vestiaires, tête basse, penaud".

09/2021

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Littérature sud-américaine

Pour en finir avec le jugement de Dieu

En novembre 1947, Artaud enregistre pour la Radiodiffusion française, une émission intitulée Pour en finir avec le jugement de dieu. Le texte écrit pour l'occasion est lu par Roger Blin, Maria Casarès, Paule Thévenin et Artaud lui-même. L'auteur enregistre après coup un certain nombre de cris de diverses intensite ? s, des bruitages, et improvise un accompagnement musical a` plusieurs de ses scansions au moyen d'instruments de percussion et de xylophones. L'e ? mission doit e^tre diffuse ? e le 2 fe ? vrier 1948. Alerte ? par la presse qui se re ? jouit du scandale a` venir, Wladimir Porche ? , directeur ge ? ne ? ral de la Radiodiffusion franc ? aise, interdit la diffusion au dernier moment, le 1er fe ? vrier. Malgré le soutien d'un comité de journalistes, d'artistes, d'e ? crivains, de musiciens (parmi lesquels Max-Pol Fouchet, Raymond Queneau, Pierre Herbart, Roger Vitrac, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean-Louis Barrault, Louis Jouvet, Jean Cocteau, Rene ? Clair, Paul E ? luard, Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Georges Auric, Rene ? Char, Adrienne Monnier...), l'émission n'est pas diffusée. Le texte paraît quelques mois plus tard, au printemps 1948, à titre posthume, aux éditions K, dirigées par Alain Gheerbrant. Avec le texte de l'émission, nous reproduisons le Théâtre de la Cruauté, des Lettres à propos de Pour en finir avec le jugement de dieu et les Etats préparatoires de Pour en finir avec le jugement de dieu.

04/2022

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Romans historiques

Les dames de Rome

"Rome, une ville rouge qui cuit à l'étouffée dans ses vieilles murailles, une ville étranglée entre ses collines surmontées de temples raides. ". . Rome la rouge, Rome la sanglante, a vaincu. Lorsque Séléné, la fille de Cléopâtre et de Marc Antoine, y pénètre, enchaînée à son jumeau lors du Triomphe d'Octave, elle n'entend que les hurlements de la foule, les cris des prisonniers qu'on traîne, les mugissements des bêtes qu'on immole. Bientôt seule survivante des "enfants d'Alexandrie" , la petite captive, qu'on a confiée à Octavie, la soeur du nouveau maître, va vivre son adolescence auprès des nombreux enfants que la "première dame" de Rome élève avec intelligence et tendresse dans sa maison du Palatin. Tandis qu'Octave Auguste impose au monde sa puissance, contraignant les uns au suicide, les autres à la soumission, déjouant complots et conjurations, tandis qu'il fait et défait les mariages des enfants de son clan comme on joue avec des pions, Séléné s'imprègne peu à peu de cette culture romaine qu'elle rejetait. Mais, en secret, la jeune orpheline refuse d'oublier sa mère, la reine d'Egypte, et rêve de vengeance Avec un talent singulier pour rendre la vie aux siècles passés, Françoise Chandernagor poursuit l'évocation du destin de Séléné, la princesse mélancolique des Enfants d'Alexandrie. Entre splendeur et cruauté, une fresque puissante qui nous emporte dans un monde disparu.

02/2012

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Littérature française

Belle-Rose

Il y avait, vers l'an 1663, à quelques centaines de pas de Saint-Omer, une maisonnette assez bien bâtie, dont la porte s'ouvrait sur le grand chemin de Paris. Une haie vive d'aubépine et de sureau entourait un jardin où l'on voyait pêle-mêle des fleurs, des chèvres et des enfants. Une demi-douzaine de poules avec leurs poussins caquetaient dans un coin entre les choux et les fraisiers ; deux ou trois ruches, groupées sous des pêchers, tournaient vers le soleil leurs cônes odorants, tout bourdonnants d'abeilles, et çà et là, sur les branches de gros poiriers chargés de fruits, roucoulait quelque beau ramier qui battait de l'aile autour de sa compagne. La maisonnette avait un aspect frais et souriant qui réjouissait le coeur ; la vigne vierge et le houblon tapissaient ses murs ; sept ou huit fenêtres per- cées irrégulièrement, et toutes grandes ouvertes au midi, semblaient regar- der la campagne avec bonhomie ; un mince filet de fumée tremblait au bout de la cheminée, où pendaient les tiges flexibles des pariétaires, et à quelque heure du jour que l'on passât devant la maisonnette, on y entendait des cris joyeux d'enfants mêlés au chant du coq. Parmi ces enfants qui venaient là de tous les coins du faubourg, il y en avait trois qui appartenaient à Guillaume Grinedal, le maître du logis : Jacques, Claudine et Pierre.

03/2024

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Littérature érotique et sentim

Lupercales

La légende de nos deux bas-ventres, la légende de nos anus, la légende de nos sens, la légende de nos oreilles et de nos bouches et de nos langues et de nos mains et de nos doigts, la légende de Cyprin et Sperme, la légende de nos épidermes et poils, la légende de nos position, la légende de nos rires et cris et hurlements et brames, la légende du rut et du coït, la légende de nos onanismes échangés, la légende de la fente et de la queue, la légende de Luperca Paillardin et de Lupercus Couillardin, la légende de nos matinales et vespérales et nocturnales, la légende de Volupté, la légende de nos désirs et de nos jouira : la légende des sexes. Le texte des Lupercales se réapproprie le mythe et le transforme en conte érotique joyeux, où, se fouettant les sens, deux entités mi-divines mi-humaines, Luperca et Lupercus, hantant la légendaire forêt de Brocéliande, élaborent leur propre légende d'un amour courtois érotique. Aucune frontière ne sépare le mythe, le conte et la légende. Célébrer le corps érotique sur le ton de la joie et de l'enthousiasme, à contre-poil de la tendance actuelle à le mélancoliser, sinon à l'assombrir voire à le couvrir d'un vocabulaire grossier, ordurier ou outrancièrement cru ; célébrer le corps joyeux et la langue du désir et le désir de la langue fut la ligne de conduite de l'écriture de ce texte.

02/2019

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Histoire ancienne

Scribes. Les artisans du texte de l’Egypte ancienne (1550-1000)

Les Egyptiens ont-ils inventé la bureaucratie ? Difficile de répondre tant le rituel, les réseaux de patronage et l'oralité devaient jouer un rôle au moins aussi important que les procédures formelles écrites. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'au Nouvel Empire, entre 1500 et 1070 avant Jésus-Christ, l'Egypte prend les dimensions d'un empire. De la Nubie à la Syrie, les ressources à exploiter et à administrer sont immenses. Ce n'est donc pas un hasard si cette époque est aussi celle d'une révolution du statut de l'écrit. Dépositaires du contrôle institutionnel des activités, les scribes occupent le devant de la scène et forment un monde social avec ses valeurs et son discours propres. Pour dresser l'histoire intégrale de ce milieu et de ces hommes, Chloé Ragazzoli a recours à des sources - archéologiques et textuelles - encore largement inexploitées : les florilèges, ces manuscrits de miscellanées où les scribes faisaient montre de leurs compétences et de leurs savoirs lettrés. Au ras du manuscrit, suivant la main du scribe, l'enquête commence par la manière même d'écrire, à l'encre, sur papyrus, où la variation et la compilation de mémoire jouent un grand rôle. Les scribes s'approprient l'archive lettrée de leur temps et jouent de mille variations pour produire de nouveaux genres littéraires qui nous font voir tant le scribe dissipé que le maître couvert d'honneurs. Le tableau dépeint est celui d'une élite intermédiaire qui seule est à même de mettre en branle et de faire fonctionner la machine politique et étatique. En un mot : comment un savoir lettré tient un empire, et plus encore, sa mémoire.

11/2019

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Religion

Commentaire sur les psaumes. Tome 3, (Psaumes 62-66), Edition bilingue français-latin

Les Psaumes 62 à 66, commentés par Hilaire de Poitiers vers 360, appartiennent à la deuxième cinquantaine des Psaumes (51 à 100) qui, selon l'auteur, fait accéder l'âme, une fois la conversion réalisée et le baptême reçu, à la pratique de la justice. Sur le chemin du bonheur en Dieu tracé par l'Esprit dans les Psaumes, cette deuxième étape est destinée à faire entrer dans le royaume du Fils, avant le passage dans le royaume du Père que célèbrera la troisième cinquantaine (101 à 150). A la suite des commentaires des Psaumes 51 à 61 (SC 565), ces traités portent vers l'achèvement de la réflexion sur l'acquisition des vertus. Le Psaume 62 témoigne de la prière du psalmiste qui s'éveille et crie sa soif de Dieu. Le Psaume 63 montre que cette prière se fait dans la confiance en Dieu qui arrache l'homme à ses ennemis. Le Psaume 64 chante avec lyrisme "le rassemblement des nations païennes qui s'apprêtent à louer le Seigneur" ; le Psaume 65 attribue cette jubilation à ceux qui sont passés par l'eau et le feu, en sortant vainqueurs des épreuves, tandis que le Psaume 66 fait chanter la miséricorde divine par les prophètes et les apôtres. Tout en s'inspirant d'Origène, de manière originale Hilaire fait, au coeur de la crise arienne, découvrir la divinité du Christ dans la lettre des Psaumes. Echo de la prédication de l'évêque de Poitiers, ces traités partagent aussi, à l'évidence, sa profonde expérience personnelle. Ils sont pour la première fois intégralement traduits en français.

08/2019

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Décoration

La lumière des siècles. L'art et l'histoire dans les vitraux de Bretagne

La Bretagne historique conserve un exceptionnel maillage d'églises et de chapelles ; saints bretons et pardons figurent ainsi en bonne place dans leurs vitraux. Ce serait néanmoins une erreur de réduire l'art du vitrail aux seules représentations de la foi chrétienne et de la religion populaire. Les sanctuaires renferment des trésors qui relèvent à la fois de l'art et de l'histoire. Depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, les vitraux illustrent les heures de gloire et les drames de la société. Ils jouent avec les lumières et les couleurs pour refléter un temps à la fois profane et sacré. Cet art met en scène le faste des princes et les merveilles accomplies par les saints magiciens, la quête du Graal et le mystère des Templiers, la Passion du Christ et les passions humaines, la liesse des mariages et la croyance dans l'au-delà. Il célèbre les faits d'armes accomplis pendant les guerres (celles de Cent Ans, de la Ligue, de 1870, 1914-1918...) ou, plus tôt encore, relate les invasions vikings et les luttes incessantes des Bretons contre les Francs. Les vitraux commémorent les massacres de la Révolution, les naufrages et les épidémies. Ils célèbrent les moissons, les pêches miraculeuses et les expéditions lointaines. C'est toute l'histoire de la Bretagne qui est ainsi conservée dans les verrières, fenêtres lumineuses sur le passé et véritables invitations à la légende... Bernard Rio nous ouvre les yeux sur un trésor inédit et un spectacle hors du commun. Il propose au lecteur une immersion dans deux mille ans d'histoire bretonne.

12/2020