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Samuel Ganes

Extraits

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Droit

Les enjeux de la transmission entre générations. Du don pesant au dû vindicatif

Transmission de gènes et de biens, transmission d'une identité et de valeurs familiales, le législateur vient d'investir ou de remodeler ces objets de la transmission des parents aux enfants par les lois de 2001 sur les successions, de 2002 sur l'accès aux origines, sur la condition des malades, sur l'autorité parentale, de 2002 et 2003 sur le nom de famille. Grâce aux progrès de la biologie, l'enfant revendique un patrimoine génétique transparent (une filiation de naissance) et sain (à défaut il recourt contre ses auteurs). Et avec l'évolution des mœurs, les parents revendiquent l'égalité de leur sexe dans la transmission du nom et de l'éducation, et les enfants leur égalité successorale quelle que soit leur filiation juridique. Dès lors, les enjeux de cette transmission ne sont plus seulement au cour du droit de la famille mais aussi au centre du droit des personnes. Chaque individu revendique des droits fondamentaux, faisant naître des conflits inédits dans les familles, où les nouveaux équilibres à trouver entre vérité et volonté, liberté et égalité voire équité doivent aussi satisfaire la société toute entière pour nourrir sa culture (transmission des valeurs) et son économie (transmission des biens) et maintenir son bien-être (transmission de la filiation juridique). En philosophe du droit, Charles Coutel inaugure ces travaux en montrant qu'il est urgent de réaffirmer le rôle structurant du " paradoxe de la transmission " qui est de " transporter tout en transformant ", car son oubli par notre société est la cause de notre difficulté à penser la famille. La conclusion de Laurent Leveneur sépare le bon grain de l'ivraie, inventoriant de main de maître les difficultés non négligeables et les multiples intérêts de cette transmission dont l'auteur veut lui aussi nous faire prendre toute la mesure : " "Le mort saisit le vif"... Quelle formule !... On ne peut mieux illustrer l'importance de la transmission transgénérationnelle. Elle est au cœur de notre condition humaine, où la vie et la mort sont consubstantielles ".

07/2005

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Histoire de France

Les de Gaulle. Une famille française

On connaît Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l'héroïque et tendre nièce du Général, arrêtée à vingt-trois ans par les Allemands, déportée à Ravensbrück. Mais sait-on que la sœur aînée de Charles de Gaulle, " Tante Marie-Agnès ", fut, elle aussi, déportée, après avoir intimé aux Allemands qui venaient l'arrêter l'ordre d'attendre la fin du repas de famille ? Sait-on que Madeleine, la femme de Pierre de Gaulle, une féministe avant l'heure, franchit à trente-cinq ans les Pyrénées à pied avec cinq petits enfants pour échapper à la Gestapo ? La petite Anne, l'enfant " pas comme les autres ", nous révéla la tendresse enfouie du Général. Mais une autre petite Anne, blonde et ravissante, sut émouvoir en lui le grand-père. Charles, le petit-fils aîné, est devenu tristement célèbre en s'alliant à le Pen. Mais avant lui une armée de jeunes gens - cousins et neveux - s'étaient engagés à seize, dix-sept ans, dans la Résistance. Pendant soixante ans, tous ces héros, toutes ces héroïnes, souvent sans décoration, s'étaient tus. Pour la première fois, une quarantaine d'entre eux parlent. De leurs confidences, Christine Clerc a fait une saga souvent bouleversante, parfois très drôle. À travers ce récit apparaît un Charles de Gaulle différent, chef de famille attentif et soucieux de ses proches. Dans cette famille très française, parfois aisée, plus souvent fauchée, l'on méprisait l'argent, mais l'on cultivait l'amour de la patrie et une foi religieuse profonde. Tel le professeur Henri de Gaulle, le père du Général (qui fut dreyfusard), les parents ont toujours eu à cœur de transmettre à leurs enfants une solide culture mais aussi le sens du service et un esprit libre. C'est ce qui donne à cette fresque - où passent des soldats, des artistes, des politiques, des religieux, des séductrices et des croyantes passionnées, sa force singulière.

11/2000

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Critique littéraire

Ces belles en leur demeure

Forteresses féodales austères ou à demi-écroulées... manoirs enfouis dans la verdure... fastueuses demeures, contemporaines de la Renaissance ou des temps modernes... Les visiteurs passent, admirent, envient parfois les privilégiés ayant vécu dans ces logis romantiques ou baroques qui témoignent de l'Histoire et des histoires dont les murs ont été les témoins muets. Des Belles de toutes époques, qui ont donné une âme à ces lieux de plaisance, d'amours et d'intrigues. En historien, en conteur, Claude Mossé entraîne les lecteurs en quelques sites magiques où des femmes hors du commun ont écrit des pages de gloire, d'esprit, de politique ou de passion. En Drôme provençale, Madame de Sévigné hante les vastes pièces du château de Grignan où, chez sa fille, elle écrivait... Sur les rives de la Loire où, par groupes de trente ou quarante, les touristes parcourent les couloirs du château de Loches, le spectre de l'éblouissante Agnès Sorel retrouve celui de son bien-aimé Charles VII... À la Malmaison, près de Paris, Joséphine de Beauharnais, épouse de Bonaparte, mêla en de fastueuses réceptions intrigues politiques et protocole impérial... Dans le bocage berrichon, à Nohant, dont George Sand fit le sanctuaire romantique de toute la vie culturelle du XIXe siècle, on passe naturellement de la plume de Musset, au piano de Chopin, à la verve de Flaubert... À Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans la villa " Santo Sospir " où pas un pan de mur n'échappa au crayon de Jean Cocteau, Francine Weisweiller accueillit dans les années de l'après-guerre, tout ce que la France des arts comptait de gens de qualité ; Francis Poulenc y retrouva Jean Marais, François Truffaut, et beaucoup d'autres... Dans leur cadre, Claude Mossé fait revivre avec humour et précision la vie de ces femmes présentes dans la mémoire collective. Un livre qui, donne l'envie de voyager dans le temps et dans l'espace. Les belles et leur demeure alimentent nos rêves.

11/2005

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Histoire internationale

Cortés

"J'ai vécu les armes à la main. J'ai exposé ma personne à mille dangers, j'ai grandi le nom de mon roi, accru son domaine en plaçant sous son sceptre d'immenses royaumes de peuples étrangers que j'ai gagnés moi-même sans recevoir aucune aide, j'ai dû faire face aux obstacles des jaloux qui m'ont sucé le sang jusqu'à en crever comme des sangsues repues... Mais je n'avais pas plus tôt tourné le dos que vous me dépossédiez de tout ce que vous m'aviez donné." A l'automne de sa vie, le conquistador écrit son ressentiment à Charles Quint. Mais l'empereur ne lui répondra pas. C'est que l'homme qui conquiert l'empire des Aztèques en moins de deux ans, après avoir fait ses classes à Cuba et à Saint-Domingue, paraît vite suspect dans une Espagne à peine sortie du Moyen Age. Comment un hidalgo peut-il choisir l'Amérique des Indiens au point de vivre avec eux et d'épouser la belle Malinche, qui lui a appris à parler leur langue et lui a donné son fils aîné ? Les envieux ne se privent pas de rappeler que Cortés avait une épouse espagnole et que celle-ci, à peine débarquée, est morte mystérieusement du mal de madre. Plus grave, sa vision de la christianisation des Indiens n'est pas celle des inquisiteurs. En fait, Cortés, dès qu'il a le pouvoir en main, se bat pour mettre en place une société métisse et économiquement indépendante, qui est aux antipodes de la colonie que veut implanter la vieille Castille. Demi-dieu pour les uns, démon pour les autres, héros ou traître, Cortés porte un regard désabusé sur ses compatriotes. Vivant à la frontière de deux continents qui se rencontrent pour la première fois, il rêve d'être le roi d'un autre monde.

05/2008

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Histoire internationale

Les villes vivantes. Italie XIIIe-XVe siècle

Villes vivantes, villes de la Vénétie ou de la Lombardie, de la Toscane ou de l'Ombrie, villes médiévales... Florence et Venise, Bologne et Milan, Rome et Sienne, Pérouse et Trévise, les villes d'Italie animèrent une aventure d'une extraordinaire intensité: l'aventure d'agglomérations en mouvement, lancées à la conquête de leurs campagnes proches ou d'espaces économiques plus lointains, riches d'activités quotidiennes comme de leur implication dans les échanges internationaux. L'histoire de cités actives et peuplées, singulières et dominantes qui se construisirent et s'embellirent dans le bruit et la poussière des chantiers, dans les flux des hommes, des marchandises et des capitaux, dans l'action des élites qui les gouvernaient et le travail de tous ceux qui œuvraient au dégagement des rues ou à l'édification des premiers palais. Au temps de l'expansion économique et de la croissance démographique, dans les décennies du grand bond en avant de l'Italie, à l'heure ensuite des difficultés, des adaptations et des reconversions, ce furent, pour Venise, Pise, Gênes ou Pistoia, autant de défis à relever, de réponses à imaginer. Des défis synonymes d'approvisionnement en eau, de gestion des nuisances et des risques, de protection des métiers urbains, des réponses qui s'attachaient à la beauté des églises ou à la préservation de la cohésion sociale. De l'âge des communes au temps de la première Renaissance, Élisabeth Crouzet-Pavan analyse ici un fait urbain qui fut exceptionnel dans le paysage de l'Europe occidentale. En portant le regard sur les groupes sociaux et les individus, les espaces ou les monuments, elle dépeint comment, dans les crises et les conflits autant que l'harmonie mais au gré d'une dynamique toujours forte et d'une capacité d'invention, ces villes vécurent, villes réelles, villes rêvées, villes voulues, villes diverses, villes heureuses, villes malheureuses, villes vivantes... Des villes vivantes aussi parce que confrontées à bien des interrogations de la cité d'aujourd'hui...

04/2009

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Philosophie

Correspondance. Tome 4, Janvier 1880 - Décembre 1884

Le tome IV de la correspondance de Nietzsche couvre les années 1880-1884 : cinq années seulement, mais riches en crises et en métamorphoses. Désormais libre de toute attache universitaire, Nietzsche va connaître les plus douloureuses déceptions dans les rapports avec autrui, et les plus souveraines créations, avec Aurore, Le Gai Savoir et la figure nouvelle de Zarathoustra. A l'arrière-plan : lancinante, une douleur indéfinie, un mal-être physique et psychique permanent qui ne connaît que de rares rémissions(lors du "saint Janvier" de janvier 1882) ; des relations de plus en plus difficiles avec sa mère et sa soeur Elisabeth, et la quête souvent déçue d'un "lieu" propice à l'écriture, à Venise - auprès du compositeur Heinrich Köselitz, "Peter Gast", dont il admire et défend la musique -, à Gênes, dans l'anonymat d'un grand port, à Nice, ville un peu trop française, et, en Engadine, "présent inattendu", qu'il découvre alors, séjour fécond de ses étés. Dans cette errance un peu contrainte, entre Suisse et Italie, Nietzsche formule ses pensées les plus secrètes : son affinité avec Spinoza, le défi de l'éternel retour, l'annonce du surhomme, la critique du "dernier homme". Mais à qui confier ces perspectives nouvelles ? Vers quelle petite élite se tourner ? C'est le vieux rêve de Nietzsche. En mai 1882 a lieu la fatale rencontre avec Lou von Salomé à Rome, et se forme le projet naïf d'une "Trinité" avec le froid Paul Rée. Cet épisode bien documenté sera un échec désastreux, qui va conduire Nietzsche à rompre avec sa famille et ses amis wagnériens et le condamner à une solitude de plus en plus irrémédiable. Si les lettres qui témoignent de cet épisode pathétique révèlent les premiers craquements de sa personnalité, elles sont aussi d'une densité, d'une élégance d'écriture et d'une intensité humaine et intellectuelle qui en font sans conteste une des plus bouleversantes correspondances de largue allemande.

03/2015

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Littérature étrangère

Le périple de Xiang et autres nouvelles

Le Périple de Xiang s'ouvre sur une suite de douze textes qui relatent un voyage en bateau au Hunan durant l'hiver 1934, où l'auteur revient sur les lieux de son enfance et de son adolescence après une longue séparation. La peinture de cités fluviales et de paysages alterne avec la description, souvent teintée d'humour, de la vie des mariniers, des prostituées, des soldats, des trafiquants... tout un monde aujourd'hui disparu. On y découvre des figures pittoresques : aventuriers, chef de bande, opiomanes, notables ou officiers, dans une Chine dépourvue de tout repère, en proie à la violence, à la cruauté, à l'indifférence. Ce voyage est aussi une remontée dans le temps et dans l'histoire, où Shen Congwen évoque ses souvenirs en retraçant les événements qui ont meurtri la région, massacres, lutte entre les communistes et le Guomindang, rivalités des seigneurs de la guerre et de l'armée nationaliste. L'ouvrage se poursuit par quatre nouvelles et une ébauche de roman où l'auteur dépeint le peuple de son pays natal dans une prose poétique et pastorale. Après Baizi et A'jin (1928), dont l'intrigue et les personnages s'inspirent de légendes populaires, Le mari (1930) marque les débuts de la maturité. Sans jamais se poser en moraliste, il y brosse le portrait d'une prostituée victime d'un monde rural en pleine déliquescence. Sansan (1931) conte l'histoire d'une adolescente qui perd peu à peu son innocence au contact des gens de la ville, de la maladie et de la mort. Avec Qiaoxiu et Dongsheng (1947-48), enfin, il montre une campagne faussement paisible à la veille du cataclysme qui se prépare. Découragé par la victoire imminente du communisme, il y décrit le délabrement de l'ordre social, la montée en puissance des gangs de hors-la-loi et la réaction inappropriée de l'élite des propriétaires terriens.

11/2012

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Littérature française

L'allée du bout du monde

Beauté violente de la prose. Tout ce qu'on y reconnaît du monde, le nôtre : la nuit sauvage des villes, les gares quand on en a perdu le nom, les bords d'autoroute et ces discussions face à face quand le lendemain les yeux qu'on revoit n'ont plus de nom ni de visage. Comme dans le début du Bruit et la fureur, de Faulkner : un temps simultané, juxtaposé, où tout se chevauche. Et la littérature se saisit à bras le corps des lois du rêve et les contraint à la discipline narrative on est dans le réel, et pourtant pas. Tout est cohérent à échelle de la phrase qu'on lit, mais s'engouffre à nouveau dans le cauchemar dès qu'on tourne le virage paragraphe.Dans ce texte, les lois du rêve contraignent l'errance dans les villes, et le réel. On a échangé ses noms, on a enterré des souvenirs, on porte des amours impossibles, on croise des enterreurs de morts. C'est donc un fou qui voit, qui parle ? Ou bien, ces narrateurs, la prison et la violence, l'exil, les ont-ils condamnés à cette vision décalée, parce qu'eux voient juste, mais qu'ils ne comprennent pas ce qu'a fait d'eux le monde ? Qu'on le lise dans l'abandon, ce magnifique texte lyrique de Marie Cosnay. Qu'on le lise pour toutes ces histoires qui s'enchevêtrent, où on reconnaîtra vite les pistes. Laissons venir à nous la puissance de ces paysages à peine brossés, sitôt remplacés, tout est mobile, comme dans le rêve. Alors le monde qui nous entoure, celui de l'exclusion, celui des trafics, de l'argent et de la violence, se réorganise en lent décor derrière. Il y a les mules qu'on force à passer les douanes l'estomac chargé de cocaïne ou de diamants, et parfois la poche crève. Alors, dans la puissance de l'évocation, nous nous retrouvons nus à même le monde que nous préférons ne pas voir, le nôtre cependant.

07/2012

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Loisirs et jeux

Chi et la chasse au trésor

ESCAPE ! Sauras-tu t'échapper de ce livre ? A l'instar des "Escape Games" où l'objectif est de s'extirper d'un monde qui nous retient prisonnier, ce livre interactif offre au lecteur l'opportunité d'aider son héros préféré à s'échapper d'une situation périlleuse ou d'un danger ! Sans temps limite et ne nécessitant aucun matériel supplémentaire, l'aventure consiste ici à résoudre des énigmes adaptées à l'âge du lectorat pour avancer et, in fine, trouver l'une des sorties possibles. Qu'il s'agisse d'utiliser les bons objets, de décrypter un code ou encore de découvrir un passage secret, observation, déduction et esprit d'à-propos seront les meilleurs alliés des lecteurs et lectrices dans cette aventure non linéaire d'un nouveau genre. Chaque escape book est doté d'un tutoriel immersif qui plonge rapidement lecteurs dans les aventures de leurs héros. Une carte en couleur permet également de se repérer tout au long des recherches, et celles et ceux qui piétinent pourront même s'aider d'un carnet d'indices ! Ici, pas de solution clé en main mais au contraire une très grande liberté d'action avec juste ce qu'il faut de coups de pouce pour ne jamais rester bloqué. Escape ! Chi s'échappe du parc : Après l'appartement, Chi est ravie de découvrir le monde extérieur, avec son parc, ses jeux et... ses dangers. Parviendras-tu à l'aider à s'échapper de ce parc avant que la nuit tombe ? Ce seul livre te suffira pour t'amuser follement avec le plus mignon des chatons. Une aventure inédite à lire et à relire, à jouer seul ou à plusieurs ! Deux rabats avec : - Un plan détaillé pour te repérer - Des objets pour progresser dans l'histoire - Un carnet d'indices pour t'aider si tu es bloqué Difficulté : 1/3 Accessibilité : 3/3 Fidélité à l'univers : 3/3

11/2018

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Policiers

Corruption

QUAND TOUT LE SYSTEME EST POURRI AUTANT JOUER SELON SES PROPRES REGLES Denny Malone est le roi de Manhattan North, le leader charismatique de La Force, une unité d'élite qui fait la loi dans les rues de New York et n'hésite pas à se salir les mains pour combattre les gangs, les dealers et les trafiquants d'armes. Après dix-huit années de service, il est respecté et admiré de tous. Mais le jour où, après une descente, Malone et sa garde rapprochée planquent pour des millions de dollars de drogue, la ligne jaune est franchie. Le FBI le rattrape et va tout mettre en oeuvre pour le force à dénoncer ses coéquipiers. Dans le même temps, il devient une cible pour les mafieux et les politiques corrompus. Seulement, Malone connaît tous leurs secrets. Et tous, il peut les faire tomber... A travers une narration abrupte et remarquablement réaliste, faisant écho à l'oeuvre de Dennis Lehane comme aux films de Martin Scorsese, James Gray et Brian de Palma, Don Winslow livre un roman policier magistral, tableau étourdissant du crime organisé, actuellement en cours d'adaptation au cinéma par James Mangold (Copland). Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch DES CRITIQUES DITHYRAMBIQUES "On pense immanquablement aux films noirs comme "Serpico" ou "Le prince de New York" de Sidney Lumet ; on songe aux romans de Nick Tosches, aussi. Autant dire, au meilleur du genre". LIRE "Un monument". France Culture "Il y a longtemps qu'on n'avait pas lu un polar aussi magistral". Le Parisien "Un triomphe. Pensez au Parrain, mais avec des flics". Stephen King "Tendu, brutal, très atmosphérique, incroyablement ficelé et totalement inoubliable". James Ellroy "Un roman policier d'envergure shakespearienne, probablement l'un des meilleurs jamais écrits". Lee Child "Les fans du Parrain, de Mystic River, de Sur écoute, ou des Inflitrés vont adorer". Mark Rubinstein, Huffington Post

11/2018

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Histoire internationale

Réveiller l'archive d'une guerre coloniale. Photographies et écrits de Gaston Cherau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc (1911-1912)

En 1911, le romancier Gaston Chérau (1872-1937) est missionné par le quotidien Le Matin pour couvrir la guerre qui vient d'éclater entre l'Italie et l'Empire ottoman. Ce conflit pour le contrôle du territoire de l'actuelle Libye, qui précipita le déclenchement de la guerre dans les Balkans (1912) constituant ainsi les prémices de la Grande Guerre, vit s'affirmer l'utilisation de la photographie dans la presse. Cet ouvrage rassemble l'archive inédite de Gaston Chérau : plus de 200 photographies, une correspondance privée, des publications dans la presse et un récit littéraire tardif (1926). En participant à la construction collective du récit de guerre, le journaliste est tiraillé entre sa fonction de témoin et la manipulation des pouvoirs politiques, militaires et médiatiques. L'avènement de l'écrivain en reporter-photographe permet au Matin de conforter sa stratégie commerciale, construisant sa modernité sur la dimension visuelle de l'information. L'ensemble de ces documents constitue une source de premier plan pour comprendre le rôle contraint du correspondant de guerre, que l'historien Pierre Schill décrit et analyse dans la première partie du volume. La suite de l'ouvrage rend compte d'un croisement des regards contemporains à partir de l'archive réveillée. Deux expositions et plusieurs oeuvres ont contribué à lui donner une résonance publique. Les écrivains Jérôme Ferrari et Oliver Rohe ont publié un récit à quatre mains A fendre le coeur le plus dur ; le danseur et chorégraphe Emmanuel Eggermont a mis en scène un spectacle à partir des images ; la plasticienne Agnès Geoffray a travaillé sur la matérialité de l'archive. L'historien Quentin Deluermoz, l'écrivain et éditeur Mathieu Larnaudie, la critique d'art Smaranda Olcèse et l'historienne de l'art Caroline Recher, en analysant ces interprétations singulières, montrent comment le compagnonnage entre art et histoire a pu faire écho à la puissance expressive de ces archives visuelles.

10/2018

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Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 2, Des Lumières à la fin du XIXe siècle

Après le succès de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. Ouverte par les Lumières, la séquence qui fait l'objet de ce deuxième volume, dirigé par Alain Corbin, fournit un chapitre très riche de l'histoire des émotions. Dès le milieu du XVIIIe siècle se dessinent des attentes nouvelles. La notion d'" âme sensible " émerge peu à peu. C'est le temps du journal intime et celui de l'émerveillement face au paysage. Un " moi météorologique " se fait jour, sensible aux aléas des phénomènes naturels. Dans ce siècle de la Révolution et des révolutions, la colère, la terreur, l'indignation côtoient l'exaltation, la joie, la ferveur ou la mélancolie sur la scène politique. De nouveaux rituels les expriment et leur donnent corps. Des barricades aux champs de bataille, des grandes chasses aux catastrophes naturelles, du romantisme à l'impressionnisme, des émois de l'orgasme à la vénération de la Vierge Marie, de multiples gammes des émotions sont ici mises en lumière. A l'extrême fin du XIXe siècle, des savants commencent à mesurer l'expression des émotions. La psychologie, peu à peu, s'impose. Professeur émérite à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, pionnier de l'histoire des sensibilités dont il a inventé et exploré les nouveaux territoires, Alain Corbin est l'auteur de nombreux ouvrages. Il a dirigé au Seuil : Histoire du corps et Histoire de la virilité (avec G. Vigarello et J.-J. Courtine). Avec les contributions de : Olivier Bara, Serge Briffaud, Anne Carol, Alain Corbin, Guillaume Cuchet, Michel Delon, Emmanuel Fureix, Corinne Legoy, Judith Lyon-Caen, Charles-François Mathis, Guillaume Mazeau, Hervé Mazurel, Anouchka Vasak, Sylvain Venayre, Agnès Walch.

10/2016

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Suspense

The Cluster 6 heures

Melchior Barnes vient d'être nommé patron d'un groupe destiné à enquêter sur des dossiers sensibles qui concernent des personnalités publiques importantes. Qu'elles viennent du monde de la politique, du show-business ou même du monde des affaires et de la finance. Ce groupe, appelé à agir dans tout l'Hexagone, sera également amené, si nécessaire, à interagir avec des polices étrangères. C'est pour cette mobilité et pour son indépendance de travail qu'il a été nommé "The Cluster". Barnes, personnage un peu bourru, est un patron reconnu de la profession qui a fait ses armes au 36 quai des Orfèvres. Il a été nommé pour diriger ce groupe en totale autonomie, au grade de Commissaire général, le plus haut poste actif de la profession. Il a eu pour cela la liberté de s'entourer de personnages hors du commun qui sont à la fois complémentaires et ont tous une particularité différente qui fait d'eux des êtres d'exception. Bella Baker est hypermnésique et polyglotte. Sa paralysie des membres inférieurs ne l'empêche pas d'être un élément primordial dans la coordination du groupe. Jessica Barnes, une superbe afro-américaine née en France, est la reine des missions d'infiltration comme celles qui ont mis fin aux agissements des plus importants gangs de New York. Quant à Lance Tanaka, d'origine asiatique, c'est un geek qui impressionne par les moyens technologiques qu'il est en mesure d'apporter au groupe. Reste Andréas Martens, surnommé "Dutch" pour ses origines hollandaises. Il représente la précision même, apportée par son côté besogneux. Dans cette première mission, le "Cluster" va avoir affaire à des gens fortunés qui ne sont pas faciles à cerner. C'est Marc Roussel, brillant commercial dans l'aéronautique, qui va le premier en faire les frais. Le "Cluster" va-t-il être assez fort pour démêler cette première affaire hors norme, qui nous fait voyager de Nice à Punta Del Este ?

03/2021

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Architecture

Le visiteur no 27. 27

Le thème de ce numéro est la cité au XXIe siècle. Diverses questions autour de la démocratie et la citoyenneté, ont inspiré ce numéro du Visiteur, qui réunit des textes d'architectes, mais aussi de juristes, de philosophes, et d'écrivains. Le thème de ce numéro est la cité au XXIe siècle. La crise de la démocratie représentative nous conduit souvent à convoquer la notion de cité, comme s'il fallait rappeler les ori-gines de nos civilisations pour en conjurer les dérives. Cette notion qui associe l'ordre politique à l'ordre urbain, si elle a encore un sens, est mise à rude épreuve. Que devient-elle à l'ère des réseaux sociaux, de la mondialisation, de la financiarisation, de la surveil-lance numérique et de l'érosion des libertés ? Appartient-elle au passé ? Ou peut-elle encore définir un projet de société urbaine et démocratique à l'heure des métropoles surpeuplées et des direc-tives sécuritaires, auxquelles s'est ajoutée récemment la " distancia-tion sociale " imposée par la pandémie ? De quelle citoyenneté avons-nous pris le chemin, à notre insu, en laissant s'installer nos nouvelles habitudes (commande d'un objet qui sera livré le jour même ou le lendemain, au prix de déséqui-libres sociaux, écologiques et économiques ? Née avec le débat public dans l'agora, la cité peut-elle trouver aujourd'hui un espace démocratique où la parole de tous peut être entendue ? La plupart des lieux urbains imaginés au XXesiècle, qu'ils soient pro-gressistes ou historicistes, n'ont pas intégré un espace public pour la parole : il y manque quelque chose qui fait le citoyen. De quelle réalité politique et sociale ce manque est-il le symptôme ? L'intérêt général et la perspective à long terme sont-ils possibles dans les conditions actuelles ? Ces questions, et bien d'autres encore, ont inspiré ce numéro du Visiteur, qui réunit des textes d'architectes, mais aussi dejuristes, de philosophes, et d'écrivains.

04/2022

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Beaux arts

Le souffle des esprits. Art sacré du bassin de l'Ogôoué

A la différence de certaines régions d'Afrique qui ont vu l'établissement de grands royaumes, l'Ogooué, au Gabon, n'a jamais eu d'art de cour. Ici, l'art est toujours rituel : les objets sont destinés à des rites pratiqués au sein d'une société du type " anarchie familiale ", où le clan et le lignage prédominent sur toute autre firme d'organisation. Les objets religieux de la vallée de l'Ogooué, que nous classons aujourd'hui au titre d'oeuvres d'art, avaient une fonction au service de l'individu et de la communauté : entrer en communication avec le monde des esprits pour provoquer la guérison, déclencher la maternité, sortir vainqueur d'une bataille, provoquer la pluie... Ils permettaient un lien avec le monde invisible des divinités et esprits. Contrairement à l'interprétation et au contresens de nos premiers missionnaires, ces objets n'étaient pas vénérés pour eux-mêmes, mais du fait de la relation qu'ils permettaient d'établir avec les esprits et les mânes des ancêtres. Pour comprendre l'art de l'Ogooué, il faut connaître le monde dans lequel s'est. formée l'âme de ceux qui en sont à l'origine. Les croyances qui sous-tendent cet art religieux sont invisibles à l'observateur superficiel et, pourtant, elles font corps encore de nos jours avec la mentalité des individus. C'est pourquoi les textes et les légendes de cet ouvrage s'attachent à fournir une identité contextuelle aux objets avant de laisser parler les photographies (photos inédites d'objets principalement issus de collections privées, ainsi que photos inédites des archives des Pères du Saint-Esprit, du début du XXe s.) qui, par suggestion plus ou moins violente de la plastique, invitent à percevoir l'émotion, l'énergie, la beauté qui s'en dégagent. Aussi l'ambition de ce livre est-elle de présenter l'art du bassin de I'Ogooné dans le cadre culturel qui lui donne tout son sens.

04/2012

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Sculpteurs

Brancusi et ses muses

Brancusi apparait dans le monde de l'art comme un personnage singulier dont l'oeuvre impressionnait tant par la pureté des formes et la modernité que par une forme d'archaïsme difficile à caractériser. En révolutionnant la sculpture du XXe siècle, l'artiste roumain a ouvert un vaste débat sur l'art moderne qui reste toujours d'actualité, sa création étant le sujet de multiples études. Ainsi toute l'oeuvre de Brancusi a éte marquée par les figures des femmes qui ont accompagné chacune des étapes de sa vie. Elles font intégralement partie de sa création et de sa démarche d'artiste qui a toujours tenté de saisir l'essence même de leur personnalité. Très apprécié des femmes en général, séducteur mais ami fidèle, il exercait une espèce de magnétisme auprès de celles qui ont fréquenté son atelier, et inspiré sa sculpture, échangeant avec lui une abondante correspondance. Brancusi et ses muses explore la nature de cette inspiration évoquant ainsi amies, maîtresses, et mécènes comme la danseuse Suisse, Marthe Lebherz et la pianiste anglaise, Vera Moore. Margit Pogany, Léonie Ricou, Eileen Lane, la baronne Renée-Irana Frachon, Agnes E. Meyer and ses quatre filles Marina Chaliapin, Nancy Cunard, Beatrice Wood, Mina Loy, Lizica and Irina Codreanu ont toutes inspiré des oeuvres majeures de la sculpture moderne. C'est le sujet de cet ouvrage qui apporte un éclairage inédit sur le plus grand sculpteur du XXe siècle. Un tel ouvrage s'adresse autant aux spécialistes d'histoire de l'art qu' à un public plus large intéressé par la vie artistique en France au début du XXe siècle. Conservatrice honoraire au centre Georges Pompidou, Donia Lemny a assuré la publication des archives Brancusi ainsi que le commissariat de nombreuses expositions consacrées à l'artiste roumain, à l'Atelier Brancusi du musée. Elle a déjà publié Brancusi, la chose vraie, aux éditions Gourcuff Gradenigo

02/2023

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Enseignement primaire

Français CE2 Cléo. Cahier d'activités, Edition 2019

En complément de votre manuel de français CLEO CE2 édition 2019, utilisez ce cahier d'activités, conçu pour accompagner les élèves dans la maîtrise progressive du français (Compréhension, Lexique, Etude de la langue, Orthographe) ! Conforme aux ajustements de programmes 2018. Conformément aux orientations définies par les programmes en vigueur, CLEO organise les apprentissages au moyen de séances courtes et fréquentes d'observation, de manipulation et de réflexion sur le fonctionnement de la langue, favorisant l'appropriation des compétences sur le long terme. Le cahier d'activités CLEO français CE2 s'utilise en complément du manuel CLEO français CE2. Il facilite la mise en oeuvre des séances " pour commencer " et fournit des ateliers de production d'écrits supplémentaires. Les séances " pour commencer " interviennent au début de chaque séquence. Les activités proposées présentent une situation-problème visant à déclencher un questionnement chez les élèves ; première découverte de la notion, mais aussi préparation aux activités "Pour s'entraîner". Parmi les activités proposées dans le manuel élève dans le cadre de ces séances, certaines sont illustrées et doivent être complétées " en contexte " par l'élève (textes à trous, tableaux à remplir, phrases à relier ...). Elles sont donc reprises dans le cahier d'activités, support indiqué pour ce type d'exercice. Le cahier d'activités du manuel CLEO français CE2 propose également des ateliers de production d'écrits supplémentaires. Courts, nombreux et variés, ces ateliers permettent de répondre aux exigences des programmes du cycle 2 : " Quel que soit le niveau, la fréquence des situations d'écriture et la quantité des écrits produits, dans leur variété, sont gages de progrès. Les occasions d'écrire très nombreuses devraient faire de cette pratique l'ordinaire de l'écolier ". Ces ateliers peuvent être en lien direct avec un chapitre du manuel, ou à proposer en autonomie indépendamment des apprentissages en cours. Ils ont été conçus pour stimuler l'envie d'écrire et accompagner l'écriture elle-même.

05/2019

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Vins et savoirs

Ville et vin en France et en Europe. Du XVe siècle à nos jours

La question de la relation entre l'espace urbain et son arrière-pays viticole, si elle est présente ici par le biais de monographies comparées assez neuves, se pose essentiellement, depuis le XVe siècle, en termes de flux, de transports, de voies de communication et d'intermédiaires humains. Cette union apparaît d'ailleurs sous une multitude de formes, qu'elles soient économiques, avec le développement de maisons de courtage, d'entrepôts ou de chais ; politiques, avec l'établissement de taxes et de règles bien précises ; paysagères avec des édifices dédiés ; culturelles autour de fêtes, de foires ou d'expositions. Au-delà des échanges économiques immédiats et de l'exportation du vin par la voie maritime, dont le port de Bordeaux est emblématique, ce livre bien illustré montre toute la complexité et les dynamiques des liens qui unissent la ville au vin en France mais aussi en Europe sur le temps long. Si Bordeaux, Reims, Beaune, Lyon mais aussi Gênes, Porto ou Malaga semblent des cités marquées par une culture du vin entendue au sens le plus large possible, qu'en est-il d'Epernay, de Dijon, de Cognac mais aussi de Tokaj ou de Köszeg sans compter des plus petites villes des vignobles Rhénois ? Ce livre se propose ainsi d'offrir, à travers le temps et l'espace, un panorama presque complet d'exemples variés qui permettent de répondre à ces questions de construction et d'identité des systèmes économiques urbains et viticoles. Le changement constant d'échelles géographiques est important pour comprendre les mécanismes unissant les espaces urbains et viti-vinicoles. C'est en cela que ce livre dresse à partir des territoires français et européens, à des époques différentes, toute une série d'études de cas s'articulant autour de trois points importants : la relation entre la ville et son territoire viticole, la place du commerce du vin dans l'édification d'espaces spécifiques et enfin, le rôle du contrôle, de la norme et des identités culturelles.

05/2021

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Romans de terroir

Campomoro, la rocca, le taravo

Le site de Campomoro est fréquenté depuis au moins cinq mille ans. Indices rémanents et preuves tangibles l'attestent à travers les millénaires. Aux temps préhistoriques, les premières implantations humaines connues se concentrent sur la plate-forme de Capu di locu dominant la baie ; ce qui les place en sentinelle sur le Vallinco, probablement le golfe de l'ouest insulaire le plus anciennement pratiqué sur les itinéraires maritimes de la Sardaigne et de la péninsule Ibérique. L'Antiquité romaine privilégie la baie. Ses galères profitent, six siècles durant, de la sûreté et de la profondeur du mouillage qui sera dénommé Porto Elice. La grande nuit barbare couvre un demi-millénaire, pendant lequel la côte est une proie continuelle. Gênes finit par prendre le relais et y fortifie le promontoire dont le nom - Campomoro – supplantera à la fin du XVIe siècle l'appellation latine du "port". L'activité agropastorale connaît un notable essor dans l'arrière-pays. La province de La Rocca, alors politiquement influente dans l'Au-Delà-Des- Monts, rattache à son haut lieu, Fozzano, le territoire de Campomoro. Il faut attendre Napoléon III pour que le hameau échappe à la tutelle fozzanaise. Il fusionne avec la commune limitrophe de Belvédère pour créer une nouvelle entité administrative : Belvédère - Campomoro. Sans attendre et sans états d'âme, le nouveau venu devient par son poids démographique l'épicentre de la commune. Le développement des activités de pêche à la fin du XIXe siècle et l'explosion touristique de ces cinquante dernières années finiront de légitimer cette captation à la hussarde qui, à une ruade près, s'est opérée, les liens familiaux aidant, sans traumatisme apparent. Dans ces pages, il n'est question que de la vie des hommes et des femmes qui se sont attachés à cette terre et à ses criques labourées en tous sens et maintes fois dominées ou razziées. Leur destin est inséparable de celui des communautés des vallées du Taravo, de Baracci et du Rizzanesi qui confinent au Vallinco.

07/2017

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Sciences politiques

Une vie de flic

11 mai 2020. Le commissaire Visser-Bourdon prend son service et se demande à quoi va ressembler ce premier " jour d'après " . A 52 ans, dont trente de carrière dans la police, il n'aurait jamais imaginé devenir un jour l'un des gardiens de cette France confinée par nécessité. Il repense aux deux mois qui viennent de s'écouler, aux contrôles d'attestation parfois houleux, au dénuement des collègues sur la voie publique, sans gants ni masque. Aux nuits à essuyer des tirs de mortiers de feux d'artifice dans les cités de l'Essonne, au trafic de drogue qui se réorganise en livraison à domicile. Le commissaire a tenu le cap. C'est un homme de terrain, un pragmatique. C'est d'ailleurs ce qui a fait sa force quand il a géré la " Jungle " de Calais et ses 10 000 migrants. Toujours aux côtés de ses hommes, quitte à prendre des coups dans les moments difficiles, il est écouté et respecté. Patrick Visser-Bourdon, marié et père de trois enfants, est à la fois un homme de poigne et de dialogue, sans illusion et lucide, quelqu'un à qui on ne la fait pas, passé par l'antiterrorisme, les " stups " , le SRPJ de Versailles. Le commissaire sait que la vie est faite de zones de gris, à l'heure où chacun voudrait imposer ses certitudes. Bienvenue dans sa vie de flic. Patrick Visser-Bourdon est commissaire dans l'Essonne, en banlieue parisienne. Passé par le SRPJ de Versailles, l'antiterrorisme au 36 quai des Orfèvres et la brigade des stupéfiants, il a également été en poste à Calais pendant plus d'un an, où il a piloté le démantèlement de la Jungle fin 2016. Journaliste, Jean-Marie Godard est rédacteur en chef du pôle " sécurité globale " de l'agence AEF info, après avoir été reporter au bureau français de l'agence Associated Press, puis collaborateur des magazines Society et Marianne. Il est l'auteur de Paroles de flics (2018) et Bienvenue aux urgences (2019), aux Editions Fayard.

10/2020

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Genres et mouvements

Etoffes et littérature. Les étoffes dans la littérature au XIXe siècle

Le XIXe siècle voit se développer l'intérêt des écrivains pour les tissus d'ameublement, aussi bien dans la décoration de leurs demeures que dans l'écriture de leurs romans. Certains auteurs sont particulièrement investis dans le choix des tissus meublant leurs intérieurs : Honoré de Balzac, Victor Hugo, George Sand, Edmond et Jules de Goncourt, Emile Zola et Guy de Maupassant. A une époque où l'obsession de l'apparence et la recherche du confort s'amplifient, jusqu'à créer des pièces habillées du sol au plafond, les étoffes reflètent la manière dont les écrivains s'approprient leur univers intime. La décoration, voire la mise en scène comme chez Hugo ou les Goncourt, recouvre des dimensions multiples : sociale, professionnelle, économique, créative, esthétique, symbolique, sensuelle, psychologique. Avec la floraison des romans réalistes, les textiles décoratifs occupent une place importante au fil des pages, parmi les détails caractérisant les personnages, et constituent un langage à part entière. Les auteurs utilisent une grande diversité de tissus, dont les sonorités rythment le texte : la moire, le damas, le velours d'Utrecht ou de Gènes, le lampas, le brocart pour les plus évocateurs. Sous l'impulsion de la révolution industrielle, de nouveaux thèmes se déploient : le développement des manufactures, l'apparition des grands magasins, la transformation de l'économie et des métiers du textile. Le Cousin Pons, Bel-Ami, Au Bonheur des Dames, Nana, La Conquête de Plassans illustrent ces univers. A contre-courant, Chateaubriand était peu intéressé par les tissus d'ameublement pour ses demeures, mais utilisait le vocabulaire des étoffes pour tisser des métaphores en lien avec la nature, tandis qu'Atala et Les Martyrs furent transposés dans les toiles imprimées. Cet ouvrage invite à une réflexion sur le rapport de l'écrivain aux étoffes, tant dans la sphère privée que dans ses écrits. Il accompagne et prolonge une exposition consacrée aux textiles d'ameublement chez les écrivains et dans la littérature au XIXe siècle, présentée au Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - parc et maison de Chateaubriand, en partenariat avec la Maison Pierre Frey.

03/2022

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Rock

Pink Floyd

Revivez l'histoire du groupe phénomène pour les 50 ans de The Dark Side of the Moon. Il y a cinquante ans, le 1er mars 1973, sortait The Dark Side Of The Moon. Il y eut d'abord le choc de la pochette, ce prisme, ces couleurs de l'arc-en-ciel, ce fond noir mystérieux. Puis aussi et surtout le choc de la musique : dix chansons qui, mêlaient en un même élan créatif mélodies subtiles, climats planants, bruitages divers ; dix chansons de surcroit qui avaient été magnifiquement enregistrées. Le cinquantième anniversaire de The Dark Side Of The Moon, qui restera à jamais comme l'un des albums les plus importants de toute l'histoire de la musique, est l'occasion rêvée de braquer de nouveau les projecteurs sur le parcours, lui aussi exceptionnel, de Pink Floyd. Fondé au milieu des années 1960 par Syd Barrett, Roger Waters, Rick Wright et Nick Mason, le groupe a joué un rôle majeur dans l'émergence du mouvement psychédélique avec The Piper At The Gates Of Dawn en 1967. Puis, avec David Gilmour comme successeur de Syd Barrett, il a dominé le mouvement progressif durant toutes les années 1970 avec d'autres albums essentiels comme Atom Heart Mother, Meddle, Wish You Were Here et l'opéra rock The Wall, en plus bien sûr de The Dark Side Of The Moon. Abondamment illustré de photos rares ou incontournables, cet ouvrage revient dans le détail sur l'histoire de ce quartet hors norme, sur ses albums et ses concerts grandioses. Il privilégie la période Roger Waters, qui correspond assurément à l'âge d'or du groupe. Mais en quelque 280 pages, c'est aussi l'Angleterre des sixties et des seventies qui sont remises au jour, lorsque Londres était le haut lieu du psychédélisme, lorsque le punk et le disco se faisaient concurrence, lorsque Margaret Thatcher s'installait au 10 Downing Street. Les Beatles s'étaient séparés en 1970. Mais le rêve se poursuivait avec Pink Floyd...

10/2023

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Policiers historiques

Une enquête berlinoise Tome 3 : Goldstein

Berlin 1931 : La crise économique se transforme en crise bancaire, les affrontements entre les SA et les communistes sont de plus en plus violents, la lutte pour le pouvoir fait rage dans la pègre, et Gereon Rath est chargé de filer un gangster américain de passage à Berlin : Abraham "Abe" Goldstein. Mais ce qui devait être une simple faveur pour le FBI se transforme en une course mortelle. Tout commence au KaDeWe. Alex, et Benny, deux voleurs occasionnels sans abri, se laissent enfermer dans le luxueux temple de la consommation de la ville pour y dérober des bijoux. Mais le vol tourne mal. Alex parvient à s'échapper de justesse, mais assiste à la chute mortelle de Benny - poussé du toit par un policier. A partir de là, elle est pourchassée. Rath, quant à lui, s'ennuie à son poste d'observation à l'hôtel Excelsior, où Goldstein a pris ses quartiers. Personne ne se doute que le gangster se déplace depuis longtemps librement dans la ville et qu'il s'y est procuré une arme. Pendant ce temps, le chef de la pègre Johann Marlow oblige Rath à mener une enquête privée : Hugo le rouge, chef du club de boxe Berolina et partenaire en affaires de Marlow, a disparu. Gereon Rath se retrouve rapidement au milieu d'une guerre des gangs. Et puis il y a Charlotte Ritter, sa fiancée, qui a commencé son stage juridique préparatoire au tribunal d'instance de Lichtenberg. Lorsqu'elle laisse s'échapper une jeune conductrice clandestine lors d'un interrogatoire, son enquête et celle de Gereon se rejoignent soudain. Goldstein dresse le panorama d'une ville déchirée sur la voie du fascisme avec, au milieu de tout cela, la collision de deux mondes : le monde des gangsters américains et celui des nazis qui se renforcent à Berlin. Né en 1962 près de Cologne, passionné d'histoire, Volker Kutscher a été journaliste avant de se tourner vers le roman policier. Les enquêtes du commissaire Rath sont traduites dans une vingtaine de pays.

02/2024

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Psychologie, psychanalyse

La domination masculine n'existe pas

L'homme (avec un petit h et un pénis de taille variable) est une pourriture : c'est lui qui vole, viole, tape, tue, refuse de laver ses slips et préférerait crever plutôt que de vivre dans un monde où des bonniches ont le droit de devenir PDG. Voici la « version officielle » de notre histoire. L'histoire humaine est, dit-on, l'histoire d'une domination masculine, faite par et pour des hommes prêts à tout pour tenir les faibles femmes à leur botte. Sauf que cette histoire est fausse. Du moins en partie. Si les hommes ont le pouvoir, c'est parce que les femmes l'ont bien voulu, tout au long des 99,98 % de l'histoire de notre espèce. Et ces millions d'années qui nous ont vus devenir lentement ce que nous sommes, elles les ont passés à frétiller du derche au moindre indice de force, de puissance et de brutalité. Pourquoi ? Parce lorsque votre organisme renferme des ovaires et un utérus, que votre reproduction vous fait courir un danger vital aussi extrême qu'indispensable, et que vous vivez dans un environnement hostile, de tels attributs sont encore les meilleurs pour vous protéger, vous et le fruit de vos entrailles, et vous aider à transmettre vos gènes aux générations suivantes. En d'autres termes, il n'y a pas de domination masculine. Un tel système oppresseur, vertical et unilatéral n'existe pas. Ce qui existe, c'est une histoire évolutive qui aura poussé les deux sexes à des stratégies reproductives distinctes. En décortiquant les principaux territoires de la « domination masculine » – les inégalités scolaires et professionnelles, le harcèlement, les violences familiales et conjugales, le viol et les violences sexuelles, la culture de l'honneur, l'agressivité, la guerre et le terrorisme –, cet ouvrage non seulement les éclaire d'une lumière radicalement nouvelle dans notre paysage intellectuel, mais il permet surtout de mieux les comprendre et de les expliquer, quitte à risquer de saisir, au passage, que les femmes ne s'en sortent vraiment pas si mal…

10/2015

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Archéologie

Catalogue des ostraca hiératiques non littéraires de Deîr el-Médînéh. Tome 13,n°s 10406-10557

Le livre comprend la publication, la transcription et la traduction commentée de 151 ostraca hiératiques documentaires de l'époque ramesside provenant de Deîr el-Medîna. Ces documents appartiennent aux diverses catégories représentées par les ostraca provenant du site dans les domaines institutionnel et privé : livraison ou distribution d'objets et de denrées d'une part, ainsi que des journaux institutionnels ; mémoires de paiement d'objets ou de prestations, fragments de dépositions et de lettres d'autre part, pour ne citer que les catégories les plus marquantes. Cette treizième livraison du Catalogue des ostraca hiératiques non-littéraires de Deîr el-Médînéh comprend la publication (en photographie et fac-similé), la transcription et la traduction commentée de 151 ostraca. Cet ensemble est composé de documents appartenant aux différentes catégories représentées dans les précédents volumes du catalogue. Parmi les documents institutionnels, on rencontre ainsi des listes d'ouvriers, des documents relatifs à la livraison, à la réception et à la distribution de denrées ou de produits divers (dont les habituelles rations de grain), sans oublier des fragments de journaux. Au titre des documents privés, un grand nombre de textes concernent le paiement d'objets ou de prestations, mais on rencontre aussi des inventaires d'objets, des documents relatifs à la location d'ânes ou d'autres, enregistrant les contributions matérielles de groupes de personnes à des événements sociaux. Des documents de nature juridiques, comme des plaintes ou des dépositions devant la qenbet prennent également place dans cette catégorie, que complètent de nombreux fragments de lettres ou de messages. Le volume comprend enfin quelques documents ne trouvant leur place dans aucune des catégories habituelles ou trop peu nombreux pour former à eux seuls des catégories à part, notamment des ostraca portant des séries de chiffres.

11/2023

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Esotérisme

Druidéesse N° 7, octobre 2021 : Révèle ta lumière !

Ce Recueil DRUIDEESSE "Révèle ta lumière ! " est un assemblage de 3 rubriques : Recettes, Remèdes et Rituels, ponctué de rencontres faites par l'auteure, d'hommes et de femmes des bois, de guérisseuses. eurs, de chamanes d'ici et d'ailleurs... Marie Cochard y dévoile ses recettes réalisés à partir de plantes sauvages vernaculaires, ses remèdes "maison" pour apaiser les maux hivernaux, ses rituels pour s'harmoniser aux phases lunaires et à l'énergie saisonnière. L'ouvrage nous emmène dans une échappée belle aux confins des massifs montagneux de nos terres. Au fil de ses 116 pages, nous sommes invités à plonger dans les saveurs, les senteurs et les couleurs de la saison froide... En préambule de ces pérégrinations, des recettes gour- mandes végétales à expérimenter tels que : le potage de courge-olive à la cannelle, les frites de poires de terre, la confiture de châtaignes et des soins, remèdes guérisseurs, qui réchauffent le coeur et l'âme. Puis, sommes-nous incités à marcher "dans les pas de l'ours", pour rencontrer une fratrie de cueilleurs de baies-confituriers, un homme pratiquant l'asinothérapie (soit la thérapie au contact des ânes), avant de découvrir la sylvothérapie par l'auteure qui propose des "bains de forêts", pour nous laisser enfin rencontrer par l'Essence du sapin et laisser enfin résonner le son des chants et des tambours du peuple Diné (Navajos). Le voyage trouvera sa fin avec la rencontre d'un ermite, priant depuis les hauteurs pour l'Humanité. Inspiré d'une Terre sacrée et sublimement illustré, cet ouvrage est un baume pour le corps, le coeur et l'Esprit, qui nous emmène au fil des pages, à la découverte de savoirs ancestraux, de légendes et paroles sages, au contact d'une Nature authentique, vraie, qui nous guide à notre propre Nature véritable.

01/2023

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Linguistique

Une histoire du point de vue : de la narratologie à la linguistique. Tome 1

Sous le titre général de De la narratologie à la linguistique, l'auteur réédite ses trois premières études (1997-2004) sur le point de vue : Tome I, Une histoire du point de vue, Tome II, La Construction textuelle du point de vue, Tome III, Argumenter en racontant. Premier tome de la série, Une histoire du point de vue s'attaque au problème que pose la notion de PDV à l'enseignement scolaire dont elle est devenue un pont aux ânes alors qu'elle est d'un maniement particulièrement délicat. Les théorisations successives de la focalisation narrative sont à tel point tributaires de leurs contextes historico-théoriques d'émergence que leur critique épistémologique s'impose. L'ouvrage analyse les avatars du PDV chez les critiques (Pouillon, Blin, Magny, Rousset), les narratologues (Genette, Bal, Vitoux, Lintvelt), les linguistes (Danon-Boileau, Greimas, Fontanille), les herméneutes et théoriciens de la lecture (Ricoeur, Iser, Jauss, Eco, Jouve). De nombreuses interprétations purement métaphoriques du PDV s'expliquent par un fort déficit linguistique et contibuent à l'entretenir. Proposant la refondation de cette notion, l'auteur part des concepts de sujet de conscience ou d'énonciateur et de l'expression linguistique des perceptions plus ou moins nettement associées à des pensées représentées. "Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas." (Maupassant, incipit d'Une vie) : en contexte narratif de troisième personne, le PDV est lié à de nombreuses traces plus ou moins prégnantes de la subjectivité ou de l'activité cognitive d'un sujet de conscience, centre de perspective, quand bien même ce sujet ne parle pas, dès lors que le texte raconte en se mettant à sa place...

01/2023

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Littérature érotique et sentim

Le sang du vampire

Aidan Collins, le chef de la sécurité du Sire de Londres, a choisi l'inspecteur Gabriel Watkins de Scotland Yard, spécialisé dans les missions d'infiltrations, pour intégrer son équipe le temps d'un important sommet vampirique. Durant cette mission, Gabriel se sent de plus en plus intrigué par Aidan. Cet homme se révèle bien plus mystérieux qu'il y parait, attisant tout d'abord sa curiosité... puis son désir. Ensemble, ils affronteront un complot menaçant la sécurité du sommet. Parviendront-ils à empêcher le drame qui conduirait à une guerre entre les différents protectorats vampirique et qui mettrait en péril la paix de l'Europe entière ? Julien Fournier, journaliste et photographe pour un site d'informations, est envoyé couvrir les célébrations du cinquantenaire de l'Ascension du Sire de Paris, Armand Duvivier. Bien des années plus tôt, les deux hommes ont été amants mais leur relation s'est terminée tragiquement. Alors que la santé et la vie du vampire sont soudain menacées, Julien va-t-il parvenir à repousser les sentiments qui n'ont jamais totalement disparu ? Va-t-il pouvoir faire abstraction de leur passé commun pour aider Armand ? Une mystérieuse conspiration visant les humains de Rome, des machinations propres à faire basculer l'Europe dans une guerre fratricide, une plongée dans les secrets de l'ordre des alchimistes. C'est ce à quoi Samaël Veleno se retrouve confronté alors qu'il fait la rencontre d'Ezra Fontana, le seul homme capable de se soustraire à son hypnose vampirique. Ce qui a de quoi déconcerter lorsque l'on est un être unique au monde. Un incube. Une anomalie même pour la race vampire. Alors que la passion flambe au premier regard, ils devront accepter de composer avec cette attraction pour pouvoir contrer leurs ennemis. Epaulés par des alliés inattendus, c'est le sort de toutes les principautés vampiriques qui repose sur eux.

04/2018

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Ecrits sur l'art

Toucher la peinture comme la peinture vous touche. Ecrits et entretiens, 1970-1998

"J'emploie le mot "toucher" par rapport aux notions de "dedans" et de "dehors" et dans le sens où l'emploie Molière. Je voudrais toucher la peinture comme la peinture vous touche. "La toucher", je le dis comme on aime une femme. ? " Lire Leroy c'est d'abord l'entendre reprendre sans fin le récit d'une vie qui recommence pour ainsi dire avec chaque tableau, chaque interlocuteur, chaque souvenir, presque avec chaque mot prononcé. Une vie qui ne sera jamais compatible avec une biographie en bonne et due forme parce qu'elle est faite d'affects et d'émotions qui mêlent intimement le passé au présent. On ne peut parler de Leroy sans avoir à l'esprit les indications qu'il délivre dans un savant désordre, un ordre rebelle à tout programme et qui ne vaut que pour lui. Des déclarations souvent provocantes, non dénuées d'espièglerie, d'une humilité à la Rouault où s'exprime parfois par bouffées une émotion profonde liée au souvenir de personnes qui lui furent chères ou à l'urgence de ce qu'il ne peut exprimer. Leroy, quand il renonce à des développements où parfois il se perd tant ils éveillent contradiction et révolte, sait voir et faire voir avec intensité parce qu'il sait recevoir et donner. Il nous invite surtout, sans les contredire pour autant, à donner un sens plus précis à des termes qui viennent spontanément pour évoquer ses toiles, l'épaisseur, la lourdeur, l'accumulation - il préfère nous parler d'une "? respiration lumineuse ? ". Sa peinture serait donc cette langue de la réalité intérieure que l'on entend sans pouvoir la traduire, que l'on ressent sans pouvoir la définir, que l'on voit sans pouvoir la décrire. Une bonne partie de ses déclarations visent à récuser les termes critiques en usage qui concernent le style, la forme, le sujet et plus encore les notions auxquelles il a pu donner l'apparence d'une caution, la sensualité flamande d'un homme du Nord en particulier qui n'est pas ce que l'on croit. Avec vivacité, impatience, il corrige et il se corrige, cherchant à dire ce qui ne peut pas être dit et qui est pourtant là, à portée du regard. Difficile de ne pas voir en lui quelqu'un qui récuse sans façons la culture dominante de son temps, celle des sciences humaines. Celle qui a mis en cause la peinture et veut établir pour toutes choses une grille d'analyse et l'empire du concept. Sa vie est ailleurs, avec Montaigne, Rabelais, Rimbaud, avec Proust et Joyce, avec Villon ou Virgile plus encore que Platon, avec Thomas Bernhard, Molière et Shakespeare plus encore que Samuel Beckett.

03/2022

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Photographie

Trains de vies

Sur les lignes encombrées ou celles moins fréquentées, par-delà le vide des rails surgit une silhouette, apparaît un vélo, un bagage. Dans un univers de gares juxtaposant époques et styles, ce sont les êtres humains et leurs traces qui crèvent l'écran des photos de Stéphane Delpeyrat- Vincent. Elles sont peuplées de gens, et surtout d'attitudes. Attitudes de méditation, d'attente, de relâchement. Le "moyen de transport" , ce lieu où on ne se sait pas vu, et encore moins regardé, photographié ! Ou tout simplement où on se fiche d'être vu. On est en train de s'offrir un repos, en train de se faire beau pour le moment d'après, le lieu d'après. On sort du train pour s'en griller une vite fait. Surpris par la petite brise, on regarde le paysage autour de soi en se demandant : "Qui donc vit ici ? Comment vit-on ici ? " Par la fenêtre de son appareil, Stéphane Delpeyrat-Vincent rêve à ces questions et à d'autres : "Que font ces personnes assises à mes côtés ? Où vont-elles à cette heure ? Ontelles deux maisons, deux amoureux, deux boulots ? Comment arriventelles à leur destination finale, loin de la gare ? " En transition lui-même, Stéphane Delpeyrat-Vincent a profité de cet entre-deux pour recueillir les postures pompéiennes de ses semblables, courbés vers leurs portables ou emmitouflés dans leur intimité. Tout ce qui fait aujourd'hui un voyage en transports en commun est dans ce livre. La rassurante présence du "wagon-bar" , l'implication des grands-parents, les enfants qui veulent aller aux toilettes, le deuxième bureau, le salon de lecture, les rencontres de quai... Avec la patience, la tendresse et le lien pour fils conducteurs. Car si certains semblent réfugiés dans leur intériorité, ces passagers sont tous en relation avec un environnement et un équipement communs. Ce dont nous sommes témoins au fil des couloirs, quais et voitures - conversation fugace, bébé trimballé, visages de lendemain de fête... - se laisse ici contempler. De certains livres émane de la rumeur, du tumulte. Le livre de Stéphane Delpeyrat-Vincent est curieusement calme, et régénère par sa quiétude.

01/2020