Recherche

Samuel Ganes

Extraits

ActuaLitté

Généralités

L'enrôlement des animaux durant les guerres

Les commémorations successives des tués pour la France pendant les deux guerres du XXe siècle ont oublié de parler des 11 millions d'animaux morts lors de la Grande Guerre. Durant les guerres, les animaux ont payé un lourd tribut : un nombre incroyable de chevaux, d'ânes, de mulets ont été réquisitionnés ; 100 000 chiens et 200 000 pigeons, de 1914-1918, ont porté, tiré, guetté, secouru, informé et ont vécu un enfer, tout comme les soldats qu'ils accompagnaient. Le pigeon Cher Ami a ainsi sauvé la vie de 194 soldats en octobre 1918. Pendant la IIe Guerre mondiale, l'ours Wojtek (1942-1963), adopté par l'armée polonaise, a aidé à transporter les munitions lors de la bataille de Monte Cassino. Cet ours aimait boire de la bière et fumer des cigarettes avec les soldats. Déjà, dans l'Antiquité, les animaux sont présents sur les scènes de guerres comme destriers ou ressources inépuisables qui fournissent laine, cuir, chair, cornes... Qu'ils aient été à deux ou quatre pattes, à nageoires, qu'ils aient eu des poils, des plumes ou des écailles, ils ont servi les hommes dans leurs guerres et surtout pour la paix qu'ils préfèrent. Car les animaux ne sont pas guerriers, même s'ils se battent ponctuellement pour un territoire ou obtenir les faveurs d'une femelle. Les animaux ont partagé nos vies depuis toujours pour le meilleur et pour le pire ; ils ont supporté notre folie meurtrière. Leurs efforts, leurs vies n'ont jamais été épargnées.

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

La fille de personne

Consacrée aux bibliothèques à l'épreuve du feu, la thèse de Luce Notte, étudiante berlinoise orpheline de père, la conduit à l'été 1912 à Prague, où elle prend un poste de jeune fille au pair chez les Kafka afin d'assurer ses études. Le jeune Franz n'a alors encore rien publié, il se morfond dans une compagnie d'assurances et se cache de son père pour écrire ce qui deviendra Le Verdict. Quarante ans plus tard, installée comme libraire à Paris, Luce va épouser la solitude de Sadegh Hedayat, écrivain iranien rejeté par sa famille et exilé en raison de la censure qui le frappe en son pays après la parution de La Chouette aveugle. C'est ainsi, à la faveur de "coïncidences supérieures", qu'elle croise les destins contrariés de ces deux écrivains gagnés par la tentation du suicide et de la destruction de leurs textes. Mais la puissance de rêve de la lectrice passionnée qu'elle est l'emporte sur l'oubli. Luce favorisera le difficile accomplissement de l'oeuvre pour l'un, s'efforcera d'éviter son anéantissement pour l'autre — Hedayat brûlant ses textes dans ses derniers jours —, inspirant Franz et Sadegh pour tenter de sauver ce qui peut l'être de ce terrible bûcher des vanités. En retour, il lui sera fait don d'un legs inestimable, deux inédits des maîtres, qui lui confèrent enfin à elle, la fille de Personne, une identité. Tout entier dédié à la muse, sa beauté et sa cruauté, La Fille de Personne est le roman du père, de celui que l'on se cherche ou que l'on s'invente. Mais c'est avant tout une célébration du vertige de la lecture face à l'oeuvre au noir qui nourrit tout écrivain.

03/2020

ActuaLitté

Histoire internationale

Rwanda, racisme et génocide. L'idéologie hamitique

La catastrophe extrême a été le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, accompagné du massacre de Hutu considérés comme traîtres à leur "sang". Les efforts de reconstruction sont visibles, parfois même spectaculaires. Mais, depuis vingt ans, les violences dérivées n'ont pas cessé dans la région, notamment dans l'Est du Congo. L'objet de ce livre se situe dans une longue durée, jusqu'au temps présent, mais surtout en amont de la crise des années 1990, afin de mettre au jour la construction de l'idéologie distinguant les "vrais Africains" des "faux nègres", ceux qu'on a appelés les Hamites depuis les années 1860 dans la littérature spécialisée de l'époque. Ce schéma racial est né dans le même creuset intellectuel que celui opposant Aryens et Sémites, c'est-à-dire le fantasme qui a embrasé l'Europe dans les années 1930-1940. Le génocide des Tutsi n'a pas été improvisé en fonction d'une conjoncture. Il n'était pas non plus une fatalité inscrite dans les gènes de la population rwandaise : ce n'est pas un objet ethnographique. Il est le produit, très moderne, d'une option politique extrémiste, jouant ouvertement du racisme comme arme de contrôle du pouvoir. Les médias qui en ont été les vecteurs efficaces l'attestent sans ambages. Mais cette mise en condition de tout un pays aurait été impossible sans l'inscription durable dans la culture de la région des Grands lacs d'une idéologie intrinsèquement raciste, discriminant, sous les étiquettes hutu et tutsi, des autochtones et des envahisseurs, une majorité naturelle et une minorité perverse, le "vrai peuple" rwandais et une race de "féodaux". Les auteurs ont travaillé depuis des années sur ce chapitre durablement méconnu de l'histoire de l'Afrique, qui est à la fois celui d'une anthropologie devenue folle et celui de manipulations politiques de diverses provenances.

09/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Henri II

La vie d'Henri II mêle dans un tourbillon de passion et d'aventures la vengeance, la gloire et l'amour. Humilié par Charles Quint dans les prisons d'Espagne, Henri, devenu roi, prend sa revanche. De l'Ecosse au Brésil ses marins écument les mers. Ses généraux, Montmorency, Guise, Brissac mènent des campagnes victorieuses de l'Italie aux frontières des Pays-Bas. Allié des papes, des princes luthériens et des Turcs, il gagne à la France les Trois-Evêchés lorrains, Boulogne et Calais. Ronsard et la Pléiade célèbrent ses triomphes qui donnent lieu à de superbes fêtes. De merveilleux palais surgissent, construits et décorés par les plus grands, Lescot, de Lorme, Goujon. Le roi réforme les finances, la justice et l'administration : il fonde les institutions de la France moderne. Ces trophées sont autant de gages amoureux qu'Henri dépose aux pieds de sa dame, Diane de Poitiers. Dans l'ombre, la reine Catherine de Médicis attend son heure. Peuplée de femmes galantes et de favoris ambitieux, la cour de France ressemble à l'Olympe antique. Cependant l'agitation monte dans le pays. Révolte fiscale et opposition religieuse sont réprimées dans le sang. L'Espagne tente un assaut final. Comme dans une tragédie, le sort du pays se joue dans une bataille et celui du roi dans un tournoi. Historien érudit et conteur de talent, Ivan CLOULAS, conservateur en chef aux Archives nationales, révèle dans ce livre un règne méconnu dont l'importance a été considérable. Comme dans ses ouvrages précédents, Catherine de Médicis et Laurent le Magnifique, il fait une large place aux hommes et aux femmes de ce temps. Leurs témoignages multiples permettent d'esquisser le visage d'Henri II en même temps que celui de la France profonde.

01/1997

ActuaLitté

Sciences politiques

El Nino de Hollywood. Comment les Etats-Unis et le Salvador ont créé le gang le plus dangereux du monde

Quelle est la relation entre le gouvernement de Ronald Reagan et un membre d'un gang en Amérique centrale qui a assassiné plus de 50 personnes ? Quel est le lien entre la Californie et le fait que le Salvador soit le pays le plus meurtrier au monde ? Comment un groupe d'immigrés à Los Angeles - fans absolus de heavy metal - est devenu l'embryon du gang le plus dangereux de monde ? Dans ce document poignant de réalité, les frères Óscar et Juan José Martínez - l'un reporter, l'autre anthropologue - racontent la vie de Miguel Ángel Tobar, dit El Nino de Hollywood, un tueur sanguinaire appartenant au seul gang faisant partie de la liste noire du département du Trésor aux Etats-Unis, la Mara Salvatrucha 13. Cette histoire brutale du Nino de Hollywood permet surtout aux auteurs de livrer les dynamiques sous-jacentes du phénomène des gangs aux Etats-Unis et en Amérique centrale, et de montrer comment des processus globaux construisent une infinité d'histoires microscopiques qui ont, elles, des conséquences bien réelles. Entre thriller, récit documentaire et enquête historique, les auteurs nous plongent au coeur des ténèbres - peuplées de mysticisme, codes d'honneur, tatouages et trahisons - pour essayer de déchiffrer les racines d'une violence qui semblerait inexplicable mais qui ne l'est pas. Des mauvaises décisions, des décisions stupides ont été prises et personne ne semble avoir conscience des erreurs. La fin d'une guerre n'est pas nécessairement le début de la paix. A travers des scènes d'une réalité féroce, nourries par des centaines d'heures d'interviews et de terrain, les frères Martínez font honneur à la terrible réponse qu'ils ont donné au Nino de Hollywood lorsque celui-ci leur a demandé pourquoi ils s'intéressaient à lui : " Parce que, malheureusement, nous croyons que ton histoire est plus importante que ta vie... "

02/2020

ActuaLitté

Histoire internationale

Voyage en Europe. De Charlemagne à nos jours

Notre histoire est européenne S'arrêter face au trône de Charlemagne, dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, pour rêver d'un empire qui fonda l'Europe. Se promener dans les rues de Nuremberg, de Bruges, de Gênes pour raconter la résurrection des villes et l'invention de l'économie, au Moyen Age. Arpenter les falaises de Sagres, au sud du Portugal, pour imaginer le prince Henri le Navigateur guettant à l'horizon le retour des caravelles. Retrouver, en Pologne, le chanoine Copernic, qui chamboula notre rapport à l'univers. Chercher, dans les couloirs de Westminster, l'âme du parlementarisme et dans la salle du Jeu de Paume à Versailles celle de la Révolution française. Profiter d'une promenade d'un bout du continent à l'autre, pour explorer son passé. En ce début de XXIe siècle, les passions nationales flambent de nouveau. Nombre d'Européens n'imaginent plus l'avenir que dans le repli alors que notre histoire est indissociable de celle du continent. Un Espagnol et un Polonais, un Allemand et un Français ont en commun le Moyen Age et ses châteaux, la Renaissance, les Lumières, les bouleversements consécutifs à la Révolution française, la révolution industrielle, les deux guerres mondiales. C'est une évidence, et elle est oubliée. Le but de cette promenade est de lui redonner force et vie. François Reynaert est journaliste et écrivain. Le premier livre d'histoire qu'il a publié, Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises (2010), est devenu un best-seller. Avec La Grande Histoire du monde arabe (2013), puis La Grande Histoire du monde (2016, prix des lecteurs Essais 2018 du Livre de Poche), l'auteur continue d'inciter le lecteur à changer de regard sur le passé.

01/2019

ActuaLitté

Couple, famille

Pour une enfance heureuse. Repenser l'éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau

Qu'est-ce qui favorise le bon développement de l'être humain ? Les progrès réalisés ces dix dernières années dans la connaissance du cerveau affectif de l'enfant sont considérables et nous permettent de mieux répondre à cette question. Ces découvertes modifient complètement notre compréhension de l'enfant et nos idées préconçues sur une bonne éducation : une relation " idéale " avec l'enfant, bienveillante, respectueuse, empathique, aimante est la condition fondamentale, cruciale, pour permettre à son cerveau d'évoluer favorablement, de manière optimale, non seulement pour déployer toutes ses facultés affectives mais aussi toutes ses possibilités intellectuelles, et ce pour la vie entière. Le développement des cellules neuronales, leur migration, leur différenciation débutent in utero, et continuent à se dérouler principalement après la naissance. Nos relations, nos expériences déterminent quels circuits et quelles connexions cérébrales vont persister. L'apprentissage, les soins parentaux, les interactions affectives et sociales ont donc des effets profonds sur les structures et les circuits cérébraux ainsi que sur l'expression de certains gènes. Ceci retentira de façon déterminante sur le comportement social de l'enfant, notamment sa capacité à surmonter le stress, à vivre ses émotions et à exprimer son affectivité. Il est temps de réfléchir sur l'éducation donnée en famille et à l'école, de la repenser entièrement, car bien des formes de violence, de comportements destructeurs, de troubles cognitifs, dépressifs ou anxieux de l'adulte trouvent leur origine dans le développement cérébral façonné par les expériences des premières années de la vie. Ces révélations révolutionnaires sont illustrées de cas cliniques concrets. Ils apportent des conseils essentiels pour les parents, des réponses adaptées aux situations conflictuelles, pour soutenir pleinement les capacités affectives et relationnelles de leurs enfants et ainsi celles des adultes qu'ils deviendront...

02/2014

ActuaLitté

Livres 3 ans et +

3 histoires de Noël

Trois histoires, trois univers, et trois fêtes de Noël hors du commun ! - Kipetou et Kiveurien Les deux lutins Kiveurien et Kipetou sont voisins. Le jour où il commence à neiger, Kipetou invite Kiveurien à s'abriter dans son gros champignon. Kiveurien, malgré le froid, refuse. Il ne veut pas qu'on l'aide, il ne veut pas décorer le champignon de Kipetou, il refuse tout. Mais lorsque Kipetou arrive avec un livre et commence son histoire, Kiveurien écoute. Ce lutin arrivera-t-il à faire fondre le coeur de glace de Kiveurien ? Ecrit par Agnès de Lestrade et illustré par Sébastien Mourrain - Qui conduira le traîneau du Père Noël ? Le jour où le Père Noël décide de distribuer ses jouets pour la première fois, un problème se présente : il n'a pas d'animaux pour tirer son traîneau. Bien décidé, il poste des annonces dans le monde entier, et des animaux de toutes sortes viennent l'aider. Oiseaux, kangourous, éléphants... aucun ne réussit à tirer correctement le traîneau. Le Père Noël commence à perdre espoir, et le 24 arrive bientôt ! Ecrit par Elsa Devernois et illustré par Kiko - Ce petit sapin-là... C'est l'histoire d'un petit sapin qui n'était pas assez grand pour voir au-delà de la forêt. Les autres sapins parlent sans arrêt du monde extérieur, des montagnes, du village et de ses maisons, et le petit sapin rêve. Malgré le temps qui passe, il n'est jamais assez grand pour dépasser les autres. Un jour un bûcheron entre dans la forêt et choisit de l'emmener. Le petit sapin découvre enfin ce monde qu'on lui a toujours décrit... Ecrit par Nadine Brun-Cosme et illustré par Christine Davenier

09/2019

ActuaLitté

Littérature française

Shanti, de Pondichéry à Sarcelles

Une régalade de portraits de femmes plonge le lecteur dans le quotidien multi-culturel, haut en couleurs, de la communauté indienne de Pondichéry installée en France. Shanti va faire un mariage arrangé ? Ah, quel tourment pour Agnès et Camélia qui oeuvrent au sein d'une association culturelle franco-indienne en France ! Parée de son plus beau sari, Soundéri se réjouit d'aller aux fiançailles d'une amie et présente à son mari sa petite communauté. Janine Akka n'arrive pas à passer son permis et se désespère. Encouragée par son jeune frère qui la soutient, au contraire de son mari, Akka essaye de garder confiance. Petite furie Caroline vient d'avoir ses premières menstruations et rejette la fête de jeune fille. Enfermée dans sa chambre, elle refuse de manger. Tant pis pour ses parents si leur chouchou meurt ! Jayashri est déprimée par sa vie de mère de famille. Mélanie, sa belle-fille beur, lui apporte un peu de réconfort. Clotilde, alerte grand-mère, prépare la fête des défunts. Elle se plonge dans ses souvenirs avec sa propre amatchi et veut réaliser un kôlam créatif. Sous son côté bon chic - bon genre, Joëlle a une addiction à laquelle elle s'adonne en cachette. Lors d'une soirée branchée désastreuse où pas un garçon ne la fait danser, elle rencontre la sympathique Isabelle, qui comme elle ne parle pas tamoul et n'est jamais allée au Lycée Français de Pondy. Cécile, lycéenne, veut faire l'amour et en a ras-le-bol de sa mère, sévère gardienne de la virginité et de ses frères qui mènent leur vie à leur guise. La p'tite Brenda s'est perdue dans la ville et Wally le Malien, vient l'aider. Les destins se croisent à travers la vie associative.

10/2015

ActuaLitté

Beaux arts

Chastel et l'Italie 1947-1990. Lettres choisies et annotées

Couvrant près de quarante ans, la correspondance échangée entre André Chastel (1952-1990) et de nombreux historiens de l'art, historiens, philologues et artistes italiens témoigne de la richesse des relations nouées avec l'Italie dès l'immédiat après-guerre. Glanés dans les archives Chastel de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art à Paris ainsi que dans celles de ses correspondants en Italie, ces écrits évoluent, passant petit à petit de simples courriers administratifs à de véritables débats scientifiques, allant même jusqu'à offrir des témoignages d'amitié vraie entretenue avec Roberto Longhi, Giuliano Briganti, Sergio Bettini ou Enrico Castelnuovo. Ils documentent tout autant l'engagement de Chastel en faveur d'un renouveau de l'histoire de l'art en France que l'intérêt porté parallèlement aux approches méthodologiques de ses collègues italiens, de Roberto Longhi à Bernard Berenson, en passant par Carlo Ludovico Ragghianti, Eugenio Garin et Sergio Bettini. Ils nous renseignent également sur la réception de ses travaux en Italie, comme dans le cas de son Art italien (Paris, Larousse, 1956), traduit et publié dès 1957 grâce à Roberto Longhi. S'y manifeste également son engagement pour la défense du patrimoine, notamment dans le cadre de sa participation au rayonnement du "Centro internazionale di studi di architettura Andrea Palladio " de Vicence. Bien au-delà du milieu des historiens de l'art, ce "dialogue" de Chastel avec l'Italie invite aussi les personnalités les plus en vue de l'époque, tels Mario Praz, Vittore Branca, Italo Calvino et Federico Fellini, et révèle, dans les lettres adressées aux peintres Massimo Campigli et Zoran Music ou au photographe Milton Gendel, des aspects inédits des réflexions de Chastel.

03/2020

ActuaLitté

Sociologie

La société immédiate

La communication a connu deux révolutions: celle née de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg en 1456 - qui a mis des siècles à concerner le grand public et fut longtemps au service exclusif des élites, véhiculant d'abord des connaissances et des idées -, et la révolution numérique que nous vivons aujourd'hui, foudroyante, sans contrôle, et qui est surtout un moyen de divertissement et de satisfaction rapide des désirs. Dans cet essai percutant, Pascal Josèphe nous démontre que la révolution numérique contient en germe la ruine de la notion de projet, qui suppose la médiation du temps, et lui substitue le culte de l'immédiateté. La technologie et l'économie raccourcissent en effet le délai entre l'expression des besoins ou des désirs et leur satisfaction. En résulte une discordance des temps, c'est-à-dire une désynchronisation des temps individuel et social qui fait exploser les rythmes fondant la vie en collectivité. Soumis comme nous le sommes au bombardement incessant des sollicitations externes, nous ne disposons plus des outils référentiels permettant de faire des choix: ni certitudes (religion, idéologie politique), ni lieu, ni temps pour échanger avec les autres. Et Internet? objectera-t-on. Comble du paradoxe: plus la communication généralisée est exaltée dans notre société postmoderne, moins sa fonction médiatrice est prise en compte. Nous sommes gavés d'information et affamés de sens. Comment dès lors résister aux innombrables tentations dont nous sommes l'objet? L'avènement de l'ère de l'immédiateté ne risque-t-il pas de nous ramener à des temps "anté-civilisés"? s'interroge Pascal Josèphe. "Je veux, je prends", "Je mise, je gagne", "J'ai envie, je consomme". En d'autres termes, n'est-elle pas en train de réveiller la bête qui sommeille en nous et que dix mille ans de civilisation avaient domestiquée?

01/2008

ActuaLitté

Policiers

Alibis N° 60, automne 2016 : Spécial "Personnages récurrents"

LES FICTIONS : « Fragile comme des empreintes dans la neige  », de Richard Ste-Marie  ; «  Le Faux-cils  », de Johanne Seymour  ; « La Ruée vers l'or  », d'André Jacques  ; «  La Tête de violon  », de Jean Lemieux  ; «  La Burqa de fer  », de Jean-Jacques Pelletier. L'ARTICLE : « Conversation avec Norbert Spehner », de Philippe Turgeon. Avec « Fragile comme des empreintes sur la neige », Richard Ste-Marie convie le lecteur à une rencontre exclusive entre ses deux personnages fétiches : Hämmerli, le tueur à gages amateur d'opéra et Pagliaro, sergent-détective qui se démarque de tous les clichés du policier habituel. Quant à elle, Johanne Seymour propose une enquête de Kate McDougall qui trouve un indice bien particulier… « Le Faux cils » lui donnera beaucoup de fil à retordre ! L'islam est sans nul doute l'un des sujets brûlants de l'actualité mondiale. Jean-Jacques Pelletier s'y attaque avec « La Burqa de fer ». Gonzague Théberge, enquêteur à la retraite, tombe sur un cadavre au cours de sa promenade quotidienne. Tout semble pointer vers un meurtre aux motivations racistes… sinon pourquoi le corps serait-il enfermé dans une burqa de fer ? « La Tête de violon » de Jean Lemieux met en scène André Surprenant, sergent-enquêteur pour la Sûreté du Québec, qui doit remonter aux origines d'un violon pour comprendre les motivations d'un crime. Finalement, nous assistons à une conversation entre le lieutenant-détective Lucien Latendresse et l'antiquaire Alexandre Jobin qui mène à la résolution d'un crime dans « La Ruée vers l'or » d'André Jacques. Les lecteurs sont choyés : le numéro 60 d'Alibis contient une entrevue exclusive avec Norbert Spehner, spécialiste du roman policier et critique régulier dans plusieurs médias. De nombreuses critiques de romans viennent clore ce soixantième numéro.

03/2017

ActuaLitté

Notions

L'éthique qu'il nous faut

"Nul ne peut être contre la vertu. ". . Reste à savoir, toutefois, ce qu'est la vertu ! Les "justiciers" du 21e siècle semblent le savoir. Débordant de confiance et brandissant leurs convictions, ils n'hésitent pas à nous faire la morale. Lorsqu'ils prennent la parole dans les médias, ils emploient un langage catégorique qui ne laisse aucune place à la discussion. Ils prétendent ainsi nous instruire quant à la manière dont nous devrions mener nos existences. Mais que savent-ils vraiment, ces justiciers, eux qui s'adressent à nous comme si aucun mystère ne planait sur la nature du bien et sur celle de nos obligations morales. Et si nous ne sommes pas d'accord ? Si nous leur résistons ? Si nous leur posons des questions ? Certains voudrons discuter, mais les plus radicaux voudront, par la violence des paroles ou des gestes, par l'humiliation, l'intimidation, la censure, le harcèlement et les appels au bannissement, nous faire rentrer dans le rang - leur rang. Mais depuis quand la conviction et la force sont-elles gages de vérité ? Nous avons besoin d'une éthique qui va au-delà des intuitions, des intérêts particuliers et de la politique identitaire. Il nous faut une éthique ouverte, mais rigoureuse et soucieuse de la logique et des faits, qui s'interroge tant sur la nature réelle du bien que sur la valeur objective et intrinsèque des choix qui s'offrent à nous. Cette éthique doit nous permettre de faire le tri dans le chaos des opinions publiques. Elle doit nous permettre de résoudre les problèmes engendrés par le pluralisme libéral. Et si l'auteur de cet essai a vu juste, c'est en Grèce antique que nous trouverons cette éthique.

11/2022

ActuaLitté

Beaux arts

De la construction à l'architecture. Les structures en portiques

Dans cet ouvrage novateur d'histoire des formes, l'architecture est expliquée par les impératifs de la construction, schémas, photos et dessins à l'appui. Les édifices dont le système constructif est celui de structures en portiques figurent de longue date dans presque toutes les familles d'ouvrages : l'une, très courante, est celle des marchés de plein air et des manifestations éphémères. Une autre s'incarne dans les installations traditionnelles de production (ateliers d'artisans, petites fabriques, entrepôts ou bâtiments agricoles). Le monde de l'industrie et du commerce a engendré des manufactures et des marchés couverts, des serres et des halles d'exposition et aussi les bâtiments de transport - gares et aéroports - qui furent précédés par... les caravansérails. Le sport ne fait pas exception avec ses stades ou, plus modestement, les salles fermées et les piscines municipales. Du côté de l'enseignement, écoles, collèges, lycées et universités ont également adopté les structures en portiques, quoique plus tardivement Après les immeubles de bureaux, les logements y viennent aussi à la faveur de panneaux d'habillage capables de gérer naturellement l'énergie, même si l'antériorité des colombages en avait ouvert la porte. Dans le domaine des ouvrages conçus pour traverser les siècles, là où les châteaux et palais n'avaient guère adopté les portiques que pour leurs galeries et leurs loggias, la plupart des édifices religieux témoignent de ce système constructif : temples de l'Antiquité et temples en bois des pays d'Asie, cathédrales et mosquées. On a qualifié cette architecture de transparente, de légère - au sens esthétique du mot - laissant voir du dedans vers le dehors et inversement, car les murs se sont évidés pour laisser entrer la lumière, la nature puis la ville, et les planchers sont devenus acteurs essentiels de la stabilité des bâtiments.

04/2016

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

De Staline à Hitler. Mémoires d'un ambassadeur (1936-1939)

Robert Coulondre (1885-1959) fut l'ambassadeur de France qui a signifié à Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères allemand, la déclaration de guerre de la France le 3 septembre 1939. Mais Coulondre n'a pas seulement été en poste à Berlin. Il a en effet réalisé la passe de deux des totalitarismes, représentant auparavant la France à Moscou, de 1936 à 1938. Vox clamantis in deserto, il a alerté en vain Paris sur la nécessité de maintenir des liens étroits avec l'URSS de Staline afin d'empêcher sa lente dérive vers l'ogre nazi. Juste avant la déflagration, un ambassadeur s'est donc retrouvé aux deux endroits les plus explosifs de l'Europe, à la fois témoin impuissant et acteur privilégié, placé au carrefour des équilibres et des manigances dans un climat de déréliction qui préside toujours aux grandes catastrophes. Cinq ans après la fin de la guerre, ce Cassandre aux gants beurre frais prit une plume brillante pour égrener de son point de vue le compte à rebours fatidique, de 1936 à 1939. Sans se donner le beau rôle, sans non plus verser dans le règlement de comptes, il nous fait revivre chaque moment où la France a foncé dans le mur. Il raconte aussi avec un luxe de détails étonnants la chape de plomb de la Russie stalinienne, dont il dresse le portrait des dirigeants avec un rare bonheur d'écriture. Il décrit enfin longuement Hitler, qu'il rencontra à plusieurs reprises. On connaissait les Mémoires de son prédécesseur à Berlin, André François-Poncet. On avait oublié ce De Staline à Hitler, leur complément indispensable. Le principal témoignage hexagonal qui permet de comprendre comment Hitler et Staline se tombèrent dans les bras. En voici la première édition critique, annotée et préfacée de main de maître par François-Guillaume Lorrain.

02/2021

ActuaLitté

Linguistique

Autobiographies de chercheur.se.s, lecteur.ice.s, scripteur.ice.s

Dès la fin des années 1990, une génération de didacticiens de la littérature, soucieux de la subjectivité des élèves entreprend d'interroger l'expérience vécue des lecteurs, experts ou apprentis. Depuis l'intérêt porté aux auto-biographies de lecteurs de Pierre Dumayet, Annie François, Agnès Desarthe... , l'objectif est de dépasser les postures prescriptives afin de cerner les processus en jeu dans le rapport du lecteur aux textes littéraires. Cette ambition portée en premier lieu par Gérard Langlade, Annie Rouxel, Marie-José Fourtanier, Jean-François Massol, ne cède rien aux exigences de la recherche en littérature. On note d'ailleurs qu'au gré des décennies d'engagement en didactique, chacun de ces chercheurs s'est fortement impliqué en littérature : Jean-François Massol est reconnu en tant que spécialiste de Roger Martin du Gard, Annie Rouxel a notam-ment travaillé sur Gide, sur l'Oulipo, Marie-José Fourtanier sur les littératures francophones... Mais ces pionniers en didactique de la littérature n'oublient jamais leur but : contribuer au renouvellement de l'enseignement du français, déverrouiller les prati-ques sclérosantes, interpeller la créativité des élèves et des enseignants, défendre les Lettres et les arts partout où leur transmission passerait pour secondaire ou désuète. Aussi, le volume que nous entreprenons dans une tonalité ouvertement amicale, ne se cantonne pas à sa fonction d'hommage : il tente de contribuer à une connais-sance toujours accrue des rouages de la lecture, de l'écriture et de la didactique de la littérature dans une démarche empirique et l'expérience du faire. Nous proposons aux contributeurs qui se reconnaissent dans les travaux menés depuis Grenoble, Toulouse, Rennes, ou qui ont partagé une partie du chemin, de s'emparer à leur manière, non sans plaisir, du protocole des autobiographies de lecteur, de scripteur auquel nous ajoutons celui de chercheur.

02/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Entretien avec Jean Mabire, conteur des guerres et de la mer

Jean Mabire fut un journaliste et un écrivain, mais aussi un soldat et un militant. En 1995, Francis Bergeron a réalisé une interview fleuve de l'auteur de la fameuse trilogie sur l'histoire des SS français, auteur également de livres cultes pour toute une génération : Commando de chasse, Drieu parmi nous, Les Paras perdus. Le texte de cette rencontre était resté inédit pendant près de 20 ans. Pourtant cet entretien constitue l'amorce passionnante d'une autobiographie, un retour en arrière, qui éclaire toute l'oeuvre de celui que Didier Patte, président du Mouvement normand, et beaucoup de ses amis appelaient affectueusement Mait'Jean ; il nous aide à comprendre ce que celui-ci nous a apporté. C'est le "chantre de tous les braves", comme l'explique l'historien Eric Lefèvre, et coauteur de certains de ses livres. "Il voulait célébrer la grande aventure, les prouesses guerrières, sous n'importe quel drapeau." Jean Mabire est aussi le chantre des aventures maritimes. Et, sur les pas de La Varende, un passionné de sa Normandie. "Nous ne changerons pas le monde, il ne faut pas se faire d'illusion, mais le monde ne nous changera pas." Auteur de plus d'une centaine de livres, dont certains eurent un énorme succès de vente, et de milliers d'articles, préfaces et participations à des ouvrages collectifs, Jean Mabire restera enfin comme l'une des figures majeures du politiquement incorrect des années 60 à l'an 2000. Ses essais et ses ouvrages d'histoire contemporaine sont d'ores et déjà recherchés, collectionnés, réédités, gages de la pérennité d'une vision historique, de l'influence de celui qui fut et restera un conteur et un transmetteur de premier plan, mais aussi et peut-être d'abord un maître à vivre.

01/2015

ActuaLitté

Immigration

L'école de l'exil. Tribulations méditerranéennes. Tribulations méditerranéennes

Ce livre est un appel, a la non désespérance. La foi en l'avenir, en l'humain, est une source permanente de réussite et de joie. L'émigration n'est pas une humiliation définitive, même si elle l'est en son début. Elle est une régression définitive, pour le pays qui met les siens sur les routes. Ayant vécu cette réalité dans des conditions peu "chaleureuses" , une fois intégrée, il m'a paru indispensable d'aller vers les plus fracassés de l'émigration : les enfants, les élèves. . Vivre et réussir avec eux a été un privilège inoubliable Ce livre est un parcours en allers-retours, de vécus imposés par les aléas de l'Histoire, des changements de régimes, du statuts de minorité dans des pays agités. . France coloniale d'opérette à Gabès, petite ville de garnison en lisière du Sahara. France salvatrice, (Tunisie du nord), offrant culture et connaissances à profusion, faisant de nous de bons petits français. Adolescence en recherche d'identité et séjour idéologique au kibboutz collectiviste des années 50 ; riche expérience de totale responsabilité, très loin des parents ; la terre, le désert, l'insécurité, le partage absolu. Retour en Tunisie indépendante des années 60, et triste découverte des refus et remises en questions. Il nous faut partir, plus de place pour nous, la minorité refusée. . Avoir vécu sans papiers sur le territoire national permet, dès une identité retrouvée, d'aider avec passion et "expérience" au parcours pédagogique d'enfants vivant la même tragédie. Puis, la découverte de la Grèce du nord, celle des colonels, la "Hunta" , le peuple grec ses luttes, ses révoltes, son courage, ses musiques, ses poètes, le partage intégral des années durant. Quelle identité est donc la mienne ? Ce récit aidera peut être à la saisir, ou à comprendre le refus d'en avoir une seule, car, "méditerranéenne" ...

09/2023

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Voyage babylonien

" Un grand seigneur est tombé dans des difficultés conformes à l'air du temps et se trouve contraint d'abandonner son train de maison habituel. Avec deux compagnons, qui ne sont pas mieux lotis que lui, il mène la vie d'un pauvre diable, passe par un grand nombre de villes, dont nous ne nommerons que Bagdad, Constantinople et Pans, pour signaler l'ampleur de leurs efforts et des résistances auxquelles ils se heurtent. En chemin, ils rencontrent bien des obstacles, liés à l'amour, à la boisson, au mensonge, auxquels ils n'avaient été exposés jusqu'ici ni de près ni de loin. Lentement, juché sur les épaules des deux autres, le grand seigneur réussit à prendre pied. La paix dans l'âme, il tient. Lui qui ne s'était pas soumis volontairement aux fatigues du voyage, il doit à la fin reconnaître qu'il fut long, mais que cela valait la peine. Accessoirement, c'est l'histoire d'un Adam qui rencontre beaucoup d'Eves, mais non le péché, et qui a du mal à quitter le paradis. Accessoirement, l'histoire d'un tyran qui se croit pareil à Dieu, se trouve précipité dans les plaisirs et les misères de notre existence, et c'est son ascension à la pauvre humanité ". C est ainsi qu'Alfred Döblin résume son Voyage babylonien, grand livre comique qui se veut une suite de choses burlesques, gaies, graves, ironiques, etc. La question que pose ce texte est la suivante : comment survivre dans un monde où l'inhumanité triomphe, sans être tenté par la fuite et sans devenir cynique. D'une verve exceptionnelle, le roman révèle, à travers cette immense et jouissive déambulation, le goût des chemins de traverse, de la légèreté et de la dérision, et surtout une liberté totale d'invention.

10/2007

ActuaLitté

Thrillers

Le bourg

- A qui faudra-t-il l'adresser ? - Il ne faudra pas la poster. - Qu'est-ce que j'en fais alors ? Voulez-vous la remettre en main propre ? - Non, je voudrais que celle à qui cette lettre s'adresse se reconnaisse. Je voudrais qu'en la lisant, elle réalise petit à petit que cette femme à qui je parle, c'est elle. Qu'elle parcoure ce chemin du doute vers la certitude. Alors, je sais qu'elle sera émue. Si je lui adresse cette lettre par la poste, ou si je lui remets directement, elle n'éprouvera pas l'apparition lente, et douce j'espère, de cet amour inconnu que je veux lui révéler. Il faut laisser aux sentiments le temps de cheminer. Alors ce que je vous demande, c'est d'écrire cette lettre, oui, mais de l'afficher. Que tout le monde puisse la voir, la lire. Peut-être cette femme sera-t-elle parmi les gens qui la liront. On ne sait pas. Cette incertitude me convient bien. - Mais même si elle la lit, comment serait-elle sûre d'être celle dont vous parlez ? - Elle se reconnaitra. Et puis le doute où elle resterait me convient bien aussi. " J'étais devenu pour quelques temps l'écrivain public de ce gros village qu'ils appelaient "le bourg" pour bien afficher leur différence. Des lettres comme celles que mon visiteur me demandait d'écrire, il y en a eu. Souvent belles et émouvantes. Mais il y a eu les autres, quand ils se sont mis à dénoncer, à parler du passé de ce bourg, du village mort, du grand charnier... Il a fallu que je parte très vite. Que je m'enfuie en fait. Ils avaient gardé dans leur gènes que les étrangers, on pouvait bien les tuer.

11/2021

ActuaLitté

Essais

Ecrits sur l'image

Ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, Alain Bergala est critique de cinéma mais aussi un enseignant, pédagogue et grand spécialiste de l'image fixe. Il a écrit de nombreux textes critiques sur la photographie depuis 1976. L'objectif de cet ouvrage est de rassembler et de rendre accessible à nouveau, une sélection de textes importants parus dans les Cahiers du Cinéma et les Cahiers de la photographie de 1976 à 2020 choisis par l'auteur lui-même avec la complicité d'Agnès Sire. Alain Bergala a créé notamment la collection Ecrit sur l'image aux Cahiers du Cinéma associant un écrivain à un photographe. Parmi les contributions les plus marquantes, elle a donné lieu au premier ouvrage de Sophie Calle, Suite vénitienne, en 1983. Alain Bergala a écrit de nombreux textes pour cette collection tels que Les absences du photographe (1984) à propos de Raymond Depardon, véritable tournant dans l'histoire du médium photographique. L'ouvrage comprendra également d'autres contributions parues dans plusieurs revues et monographies sur des photographes contemporains depuis les années 1980 jusqu'à aujourd'hui parmi lesquels Marie Bovo, Robert Frank, William Klein, Sergio Larrain, Bernard Plossu, Denis Roche, Weegee... Ces textes seront répartis selon trois axes thématiques : l'image absente, l'acte photographique et la relation au modèle, ainsi que les liens entre photographie et cinéma. Cette dernière partie sera principalement constituée d'entretiens à bâtons rompus avec des cinéastes notamment un long et remarquable échange avec Wim Wenders, ainsi qu'une sélection d'essais sur plusieurs réalisateurs dont Abbas Kiarostami. Son approche du médium photographique à travers les prismes de l'image fixe et de l'image mouvement, ouvre sur des points de vue inédits. Avec l'éclairage des connaissances actuelles, ces écrits soulèvent de nombreuses questions qui résonnent encore aujourd'hui fortement dans la pratique des photographes contemporains.

10/2021

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

Ecrire les plantes. Une approche interdiscipinaire

Cet ouvrage est issu d'un projet collectif mené par onze chercheur.e.s de huit disciplines différentes autour de l'écriture des plantes durant un peu plus d'une année. Son objectif principal est la recherche d'une meilleure valorisation du rôle des plantes dans une perspective interdisciplinaire, au travers d'un procédé, celui de l'écriture - ici entendu dans un sens large comme méthode consistant à fixer un message ou une information sur un support. Alors que la littérature écrit dans un sens premier, d'autres arts le font par recours à divers supports (objets plastiques, tableaux, partitions, etc.). Les chercheur.e.s en sciences naturelles écrivent des traités sur la diversité végétale, inscrivent des informations dans les gènes des plantes grâce au génie génétique ou des théories sur les milieux. Le droit, quant à lui, écrit le régime juridique des plantes, l'économie des théories ou des outils relatifs à leur production, leur distribution, leur échange ou leur consommation et l'histoire des récits relatifs à leur utilisation ou leur évolution parle passé. Partant du constat que la façon de penser les plantes est parfois trop étriquée, leur démarche a été d'engager un dialogue, le plus fécond possible, autour de l'écriture des plantes en vue d'éprouver leurs convictions et de tenter de faire évoluer la façon qu'a chacune de leur discipline de les conceptualiser. Pour ce faire, une méthode originale a été mise en place : chaque membre de l'équipe ayant contribué à l'ouvrage a rédigé une page sur l'écriture des plantes dans sa spécialité. Deux d'entre eux en proposent une synthèse faisant ressortir les principales lignes de force et des pistes de réflexion. Chaque chapitre reprend l'ensemble de ces travaux, illustré par une oeuvre d'art spécialement créée par Aurélie Michel.

08/2021

ActuaLitté

Pères de l'Eglise

Cpe 167 l'eveque

La différence entre les Pères et les Docteurs de l'Eglise n'apparaît pas toujours clairement, d'autant que certains Pères de l'Eglise en sont aussi les Docteurs, comme Athanase d'Alexandrie, Ambroise de Milan, Augustin, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem, Ephrem de Nisibe, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Grégoire de Narek. Désormais, Irénée de Lyon vient les rejoindre. Si les Pères et les Docteurs de l'Eglise se caractérisent par la sainteté de leur vie et la solidité de leur théologie, les Pères de l'Eglise, qui ont été reconnus comme tels par leur communauté, se situent uniquement dans les premiers siècles, alors que les Docteurs sont choisis par le Magistère dans toute l'histoire du christianisme. Ce titre de Docteur est relativement récent, il remonte à Boniface VIII qui l'a attribué en 1295 à Grégoire le Grand. Un Docteur de l'Eglise se caractérise souvent par le progrès doctrinal qu'il a contribué à réaliser. Pour Irénée de Lyon, son apport est clairement identifié, c'est l'Unité. Aussi tous les auteurs de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise étudient-ils l'un ou l'autre aspect de l'unité dans l'oeuvre de l'évêque de Lyon. Après en avoir donné une vision d'ensemble, Agnès Bastit présente les aspects théologiques de l'unité chez Irénée, puis Sylvain Detoc montre comment les différents charismes contribuent à l'unité du corps qu'est l'Eglise, avant que Marie-Laure Chaieb envisage le sacrement de l'unité qu'est l'eucharistie et que Bruno Hayet précise la place de l'unité dans les textes d'Irénée choisis pour l'Office des lectures dans la Liturgie des heures.

10/2022

ActuaLitté

Allemagne

La RDA après la RDA. Les Allemands de l'Est racontent

Trente ans après la réunification officielle des deux Allemagne le 3 octobre 1990, ce livre propose une histoire de la transition entre deux sociétés. Avec le recul du temps - qui permet de dépasser le seul symbole de liberté qu'a pu représenter la chute du Mur -, les auteures dressent un état des lieux de la situation sociale, culturelle et économique de l'Allemagne de l'Est basé sur les recherches les plus récentes et, surtout, sur les témoignages de celles et ceux qui ont vécu en RDA. Elles explorent les traces de la RDA perceptibles dans le quotidien des Allemands de l'Est aujourd'hui, dans les types de solidarité, dans la conception du travail, de la famille, dans la place donnée à l'art ou encore dans le vote, toujours très différent entre l'Est et l'Ouest. Cette histoire vivante, incarnée et différente de l'image de la RDA diffusée dans les manuels d'histoire ou dans les médias, montre que la RDA continue de vivre dans les mémoires. Elle reste dans certains domaines une référence pour ceux qui l'ont connue - sans pour autant être un objet de nostalgie. Ce livre offre une perspective inédite et apporte une pierre majeure à la connaissance de la société est-allemande contemporaine. A travers la mémoire de la RDA, c'est un autre modèle d'organisation sociale qui est présenté ici, dont l'actualité est de plus en plus frappante. Elisa Goudin-Steinmann est maître de conférences en civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne Nouvelle, elle a dirigé et participé à plusieurs ouvrages sur l'Allemagne et la RDA. Chercheuse en histoire contemporaine à l'université Friedrich-Schiller de Iéna, Agnès Arp travaille sur la RDA, la période de la " transformation " et l'histoire orale, elle est l'auteure de plusieurs ouvrages.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Orient-Express Tome 2

A nouveau réunis dans un train de luxe qui emmène cette fois vedettes de cinéma, artistes, journalistes et stars du Tout-Paris d'aujourd'hui jusqu'à Istamboul, où aura lieu la première mondiale du film qu'on a tiré des souvenirs de Paul de Morley, l'ambassadeur et Lise retrouvent des visages et des souvenirs qui sont ceux de la nostalgie et de l'aventure. De l'intrépide Isabelle Stroumza, perdue dans un train bloqué par la neige en Roumanie, à Natalia, la ballerine brisée, ce sont autant de regards farouches ou désespérés qui passent devant nous, au gré des haltes et des paysages. Et tandis que ce train de luxe roule lui-même vers d'autres aventures - quel mystère, encore, au bout du voyage ? - les destins se nouent. Celui d'Irène, la femme laide, qui aime à Vienne jusqu'au crime, et celui de Sonia, la Berlinoise de vingt ans qui va refuser l'ordre nazi. A leurs côtés, beaucoup d'autres, déchirantes ou ironiques : Bianca et Massimo, les jumeaux pâles d'une Venise noire ; Margareth, guide trop zélée d'un écrivain français égaré dans l'Allemagne en guerre ; ou Carla, fille d'une chanteuse illustre qu'on retrouve à Vienne, à mendier dans les ruines. Comme Orient-Express I, c'est toute la nostalgie d'un temps révolu que Pierre-Jean Remy raconte avec délices au rythme de ces trains légendaires eux aussi disparus qui allaient de Sofia à Berlin et de Vienne à Venise. Et plus encore peut-être qu'Orient-Express I, Orient-Express II est un livre magique où l'aventure et l'amour finissent toujours par se retrouver dans de miraculeuses descriptions de palais baroques, de gares perdues, de foules déchaînées et de trains de luxe qui nous entraînent très loin sur les chemins du rêve et de l'évasion.

06/1984

ActuaLitté

Jeux

Immersion N° 7, mai 2023 : Adolescences japonaises

Persuadés que le jeu vidéo sera l'art majeur du XXIème siècle, Immersion a l'ambition de faire émerger une vraie pensée critique sur le sujet. Histoire de l'art, sociologie, philosophie : chacun de nos articles est une proposition intellectuelle et graphique à part entière. A l'occasion de ce numéro 7, nous avons complètement repensé la revue afin de proposer à nos lecteurs et lectrices une expérience plus innovante. Une nouvelle maquette qui replace l'imagerie vidéoludique au coeur de la création contemporaine et numérique. Chez Immersion, nous sommes mus par la volonté de ne pas nous contenter de célébrer le jeu vidéo, mais de le questionner et d'en déconstruire les représentations. Pour cela, nous nous attachons à explorer les grands enjeux socioculturels et esthétiques qui traversent la création vidéoludique, au sein d'une revue à la fois accessible et d'une grande rigueur intellectuelle. Publication de référence sur le sujet, Immersion est un objet unique dans le paysage éditorial européen qui s'adresse donc autant aux passionnés qu'à celles et ceux qui souhaitent découvrir comment les jeux vidéo influencent la société et les pratiques artistiques contemporaines. Au sommaire : - Victor Moisan - Un monde sans adultes - Pierre Lovati - J-RPG et système éducatif - Julie le Baron - Interview avec Dan Salvato, créateur de Doki Doki Literature Club - Carin Klonowski et Alix Desaubliaux - Teenagers with baggage - Angelo Careri - Touhou, les fleurs de feu - Clémence Leleu - Interview avec Agnès Giard, anthropologue spécialiste du Japon - Guillaume Grandjean - Pokémon, l'enfant et la mort - Jérôme Dittmar - Haruka, grandir à l'ombre de Yakuzas - Angelo Careri - Interview avec Christophe Galati, créateur de Save me Mr Tako - Virginie Nebbia - Shin Megami Tensei, le voyage intérieur Portraits : Shigesato Itoi, Junko Kawano, Ikumi Nakamura

05/2023

ActuaLitté

Littérature française

Le Voyage du Condottière. Vers Venise, Fiorenza, Sienne la bien-aimée

Parmi les grands voyageurs de la littérature, André Suarès occupe une place originale. Ce n'est pas pour se distraire qu'il parcourt l'Italie, de Florence à Venise et à Sienne en passant par Milan, Gênes et nombre de petites villes : il s'y engage avec toute son âme. Le Condottiere, c'est lui, un "homme pour qui la plus haute puissance n'a jamais été que la possession et l'exercice du plus bel amour" . "On ne voyage, dit-il encore, que pour faire une conquête ou pour être conquis (...) Le Condottiere rêve d'être conquis en conquérant". Maître d'une haute culture, contemplant les oeuvres de Fra Angelico, Léonard de Vinci, Botticelli, Michel-Ange, Giotto, Dante, Piero della Francesca, Véronèse, Monteverdi ou Titien, il ne s'arrête jamais à l'objet pur et simple ou au pittoresque : de tout il essaie de tirer une leçon spirituelle, il cherche l'homme lui-même. Il prend parti, et souvent avec injustice. Mais ses nombreux parti pris n'empêchent pas sa passion d'être lucide. Naturellement, son Italie de prédilection n'est pas celle de l'Antiquité, mais la terre fiévreuse et colorée du Moyen Age, l'Italie des mystiques, des princes sanglants et des politiques perfides, qui sont à leur manière ses "professeurs d'énergie" . Les lignes qu'il consacre à Botticelli disent peut-être la plus pure leçon de son voyage : "Délice d'une telle réserve, d'une ardeur si continue ! Ici la passion murmure : Eloigne-toi au rêve qu'elle appelle ; ici, les personnes humaines peuvent s'avancer dans la vie : elles sont enveloppées de leur propre mystère, comme les dieux, et voilées comme eux, de leur perfection, quand ils voyagent sur la terre. ". .

11/2023

ActuaLitté

Histoire ancienne

Survivants. Pourquoi nous sommes les seuls humains sur terre

L'Afrique passe aujourd'hui pour le berceau de nos premiers ancêtres humains ; est-elle également le lieu originel de notre espèce Homo sapiens et de ce qui lui est propre : le langage, l'art, la technologie complexe ? L'hypothèse de cette double sortie d'Afrique, d'abord étayée par les restes fossiles, se nourrit des données archéologiques et génétiques, y compris, depuis peu, l'ADN des fossiles néandertaliens. L'événement essentiel, le passage du crâne à une forme moderne, est assurément advenu en Afrique il y a quelque 150 000 ans, mais les facteurs qui le sous-tendent demeurent pour la plupart inconnus. La "modernité" est un composite dont les éléments sont apparus à divers moments et en divers lieux, et qui se sont ensuite progressivement assemblés pour prendre la forme que nous lui reconnaissons aujourd'hui. La prééminence de l'Afrique tient donc à son étendue géographique et à la taille de ses populations humaines, qui ont offert davantage d'occasions aux variations morphologiques et comportementales, ainsi qu'au développement et à la préservation des innovations, plus qu'à une voie évolutive spécifique à ce continent. Quelles sont les causes et les modalités de la dispersion des hommes modernes hors d'Afrique ? Sont-ils une espèce distincte des populations archaïques tels les Néandertaliens au point que les contacts avec ces derniers seraient cause de leur extinction ? Les caractères archaïques rencontrés dans les fossiles et les gènes des hommes modernes hors d'Afrique sont-ils le signe d'une hybridation ? La question de nos origines et de l'évolution récente dévoile la force qu'ont exercée la démographie, la dérive génétique et la sélection culturelle. L'évolution aurait pu emprunter quantité d'autres chemins, qui auraient conduit à l'absence d'humanité. En la matière, la différence est parfois étroite entre échec et succès.

03/2014

ActuaLitté

Science-fiction

Symfonia. Tome 2, L'orchestre de l'Atome

La Symfonia : entité puissante et mystérieuse à l'origine de tous les phénomènes surnaturels de notre monde. Réfutée par la Science, méconnue du grand public, elle attise cependant la curiosité et la convoitise d'une poignée d'hommes pour le meilleur, aussi bien que pour le pire. Ainsi, en Allemagne, l'organisation Dragon Rouge, spécialisée dans le recrutement et l'utilisation de tueurs à gages très particuliers. On y rencontre Pacôme Sycomore, vampire mélancolique et tyrannisé par ses pulsions, ou Ange d'Orypan, sirène à la beauté diabolique et à l'intelligence acérée. En échange d'un droit d'asile et de protection, ils exécutent les cibles qu'on leur désigne afin de s'en nourrir, semant ainsi la terreur dans le pays et rivalisant de sauvagerie dans leurs crimes. A des lieues de là, dans les profondeurs de la forêt de Brocéliande, le professeur Henri Tubert rêve d'une société où les êtres surnaturels et les individus normaux se côtoieraient en toute harmonie. Dans ce but il a fondé l'Institut Evnôm, établissement où l'on peut croiser la sorcière Alice Sycomore, soeur cadette de Pacôme dont elle a été brutalement séparée, le télépathe Joseph Lognes, autre connaissance du vampire avec lequel il conserve une connexion mentale fortuite, ainsi que l'enchanteresse Olympe Chevallier, qui apprend à maîtriser ses pouvoirs souvent incontrôlables dans l'espoir de bientôt réintégrer la société ordinaire. Pour l'heure, Dragon Rouge et Evnôm ignorent chacun l'existence de l'autre, se croyant protégés par leur anonymat. Mais une force nouvelle vient d'entrer en action, et ces deux univers si opposés semblent soudain destinés à se rencontrer, au risque de modifier le cours de l'Histoire.

06/2013

ActuaLitté

Policiers

El Bronx

Isaac Sidel, personnage emblématique de l’univers de Jerome Charyn, est revenu après une période d’absence romanesque. On l’avait connu inspecteur puis commissaire de police ; une irrésistible ascension l’a propulsé maire de New York, presque malgré lui. Il rêve de sortir les enfants des quartiers pauvres de l’engrenage de la violence et du crack pour les ramener sur les bancs de l’école grâce à « Merlin », un programme de développement éducatif.Dans l’immédiat, il doit résoudre le problème des Yankees, les joueurs de base-ball du Bronx ; ils se sont mis en grève, ce qui menace de faire exploser le quartier qui n’a pas besoin de ça. En effet, avec la pauvreté grandissante, des gangs et des flics ripoux s’y affrontent. Cette guerre sanglante est chroniquée par Angel, alias Aliocha, un gamin latino qui peint des fresques extraordinaires en hommage à ses potes tombés sur le champ de bataille. Il signe d’un « A » caractéristique, et Isaac, frappé par la beauté de ces œuvres, voudrait bien mettre la main sur lui pour en faire son joker dans son combat contre la violence et l’illettrisme. Mais même pour l’ancien commissaire, il devient de plus en plus difficile de distinguer amis et ennemis dans la jungle urbaine…Roman virtuose, kaléidoscopique, El Bronx est un conte à la noirceur teintée d’un humour souvent féroce. Il a pour cadre un quartier que l’auteur n’a cessé de radiographier au fil de ses métamorphoses. Avec ce mélange de réalisme et de merveilleux si caractéristique de son style, Charyn nous offre une vision désenchantée de l’Amérique, où les frontières entre le bien et le mal sont de plus en plus floues et où le seul salut pourrait venir de l’art et de l’éducation.

02/2012