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Bruno Coppens

Extraits

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Beaux arts

Noir. Histoire d'une couleur

Longtemps, en Occident, le noir a été considéré comme une couleur à part entière, et même comme un pôle fort de tous les systèmes de la couleur. Mais son histoire change au début de l'époque moderne : l'invention de l'imprimerie, la diffusion de l'image gravée et la Réforme protestante lui donnent, comme au blanc, un statut particulier. Quelques décennies plus tard, en découvrant le spectre, Newton met sur le devant de la scène un nouvel ordre des couleurs au sein duquel il n'y a désormais plus de place ni pour le noir, ni pour le blanc : pendant presque trois siècles, ce ne seront plus des couleurs. Toutefois, dans le courant du XXe siècle, l'art d'abord, la société ensuite, la science enfin redonnent progressivement au noir son statut de couleur véritable. C'est à cette longue histoire du noir dans les sociétés européennes qu'est consacré le livre de Michel Pastoureau. L'accent est mis autant sur les pratiques sociales de la couleur (lexiques, teintures, vêtements, emblèmes) que sur ses enjeux proprement artistiques. Une attention particulière est portée à la symbolique ambivalente du noir, tantôt pris en bonne part (fertilité, humilité, dignité, autorité), tantôt en mauvaise (tristesse, deuil, péché, enfer, mort). Et comme il n'est guère possible de parler d'une couleur isolément, cette histoire culturelle du noir est aussi, partiellement, celle du blanc (avec lequel le noir n'a pas toujours fait couple), du gris, du brun, du violet et même du bleu.

10/2008

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Critique littéraire

L'écriture génocidaire. L'antisémitisme, en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001

Existe-t-il un style antisémite, qui, au-delà des thèmes traditionnels de la judéophobie, caractériserait l'écriture et le discours ? En décortiquant les textes, depuis la Belle Époque et l'affaire Dreyfus jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001 en passant par l'avant-guerre et la collaboration, on découvre un fil conducteur, une " doxa " diffusée et popularisée par la littérature, la caricature, les discours idéologiques, et qui est caractérisée par des constantes stylistiques. À la charnière des XIXe et XXe siècles, Charles Maurras, Léon Daudet, mais aussi Emile Zola et Octave Mirbeau ont, volontairement ou non, déjà doté l'antisémitisme de marqueurs et de dénoteurs stylistiques. Mais c'est bien sûr Céline qui, dans ses romans comme dans ses pamphlets, a réalisé la synthèse des antisémitismes de droite et de gauche en popularisant un style particulier, exclamatif, populiste, argotique qui se voulait aux antipodes du style proustien, " fleuri, alambiqué, oriental " : en un mot, juif. Les ravages du style célinien, qui passait le message génocidaire comme en contrebande, se sont fait sentir jusque bien après la guerre, bien que bridés par la loi et l'absence de talent, sous la plume de négationnistes comme Paul Rassinier et Roger Garaudy, ou de " rouge-brun " tels que Jean-Edern Hallier et Marc-Edouard Nabe. Et de constater qu'aujourd'hui encore, le discours antisioniste, qui a achevé sa mondialisation, fait des Juifs, comme soixante ans auparavant et pour de tout autres raisons, dans un tout autre contexte, des cibles potentielles, où qu'ils se trouvent dans le monde.

04/2005

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Romance sexy

Witch Games

Elle a trouvé l'amour et elle fera tout pour ne pas le perdre... au risque de trahir son clan. Ne jamais tomber amoureuse. Jusqu'à aujourd'hui, Freïa avait toujours réussi à respecter cette règle. Pour ça, il lui suffisait de se limiter à des histoires sans lendemain et, accessoirement, d'effacer la mémoire de ses conquêtes. C'est d'ailleurs exactement ce qui était prévu avec Lionel, ce brun ténébreux aux allures de mauvais garçon qui l'a secourue dans le métro alors qu'elle faisait un malaise. Si elle avait su que son sortilège d'amnésie ne fonctionnerait pas sur lui, elle n'aurait jamais pris le risque de le revoir, et encore moins de passer la nuit entre ses bras tatoués... Or, il y a pire que de tomber amoureuse : tomber amoureuse d'un humain. Cela reviendrait à trahir ses soeurcières, ses parents... et son destin. Car, pour la survie de sa lignée, Freïa est déjà promise à un puissant sorcier. "Cette histoire a tout pour plaire : une romance fantastique, une héroïne féministe, une touche d'astrologie, un soupçon de sorcellerie, le tout saupoudré de rebondissents... Je recommande ! " Lectrice Amazon A propos de l'autrice Créatrice du compte Astrolya, comptant plus de 250 000 followers, Shana Lyès est aujourd'hui l'une des astrologues les plus suivies en France et en Belgique. Avec Witch Games, sa première romance publiée chez &H, elle invite ses lectrices à plonger dans un univers peuplé de sorcières et, bien sûr, d'amour.

09/2023

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Littérature française

La nommée Libermann. Une aventurière européenne (1892-1937)

Esther, ma mère, nous montrait parfois quelques menus objets ayant appartenu à cette grand-mère que l’on avait pas connue : un fin poudrier en or laqué noir ; deux montres de sac en argent s’enfermant dans leur étui, recouvert de cuir brun pour l’une et de minuscules débris de coquille d’œuf pour l’autre ; une "rivière de diamants" – de simples pierres du Rhin montées sur argent ; deux petites "broches noeud" en or blanc serties de brillants, destinées à orner l’extrémité des bretelles des robes. Le seul bijou hérité de sa mère qu’Esther portait fréquemment était un bracelet manchette russe ou oriental en argent, orné de cabochons filigranés et d’un merveilleux fermoir marqueté de pierres vertes transparentes. "J’adorais ma mère", glissait immanquablement Esther quand elle évoquait son enfance ou son adolescence. Éléonore était une ravissante petite femme, menue mais faite au tour, un tanagra... un tanagra... ; elle avait un charme, un "je ne sais quoi", qui séduisait tous ceux qui la côtoyaient ; elle était très élégante, elle portait des chapeaux cloches qu’elle inclinait sur le côté ; elle fumait des cigarettes russes dont elle parfumait légèrement le long filtre en carton ; elle traînait ses filles dans les musées, les théâtres et les salles de concert ; elle était audacieuse, capable de surmonter des obstacles apparemment insurmontables ; elle aimait ses enfants avec une exceptionnelle passion ; elle était révoltée, tout la révoltait... Elle disait être née à Kiev en 1892. C’était une aventurière. Et un rat d’hôtel...

06/2023

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Vins et savoirs

Les couleurs du vin. Une palette exquise

Lors de la dégustation d'un vin, la vue est le premier sens sollicité. La robe d'un vin mérite d'être examinée sous toutes les coutures : en priorité la couleur dont la palette de teintes est d'une étonnante diversité, mais aussi la brillance, la limpidité, la fluidité et l'effervescence éventuelle. La couleur d'un vin dépend des polyphénols initialement présents dans le raisin et qui varient selon le cépage, le terroir d'origine, la maturité des raisins et le millésime. En outre, la couleur évolue pendant la vinification, l'élevage et le vieillissement en cave. Un excès de lumière peut l'altérer, ce qui justifie l'emploi de bouteilles en verre teinté pour la conservation. Comment caractériser la couleur d'un vin ? La classique description sémantique, aussi évocatrice soit-elle, est insuffisante tandis que la comparaison à un nuancier offre une approche déjà plus rationnelle. Les oenologues, quant à eux, privilégient les méthodes quantitatives (spectrophotométrie et colorimétrie). La palette de couleurs ne se limite pas aux nuances des vins blancs, rouges et rosés. Nombre de vins arborent des couleurs surprenantes : orange, acajou, brun, et même quasiment noir. Les processus de vinification et les conditions de vieillissement leur sont spécifiques. Et qu'en est-il des "vins bleus" ? Lors d'une dégustation, la perception de la couleur a une influence sur les perceptions olfactive et gustative qui s'ensuivent. Sans compter que nos expériences personnelles antérieures, notre éducation et notre culture conditionnent "l'attente" que la vision colorée préalable a produite.

05/2023

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Littérature française

La délégation norvégienne

Isolés en pleine forêt, sept chasseurs et chasseuses prisonniers de la neige vont tenter de survivre et de lutter contre la folie qui les guette. Survient le drame. Un drame dont le lecteur se rendra complice... malgré lui. Est-ce l'alcool en carafon, le cuir brun, le mobilier vieux chêne, le feu qui crépite dans la cheminée ? Ce climat anglais où l'on s'assassine en grignotant des scones et en buvant du thé ? Il lui semble que chaque chose est bien à sa place, que chaque personne autour de cette table est un peu trop racée pour être honnête. S'appelle-t-on Ethel Brakefield dans la vie ? Ou même Lucas Cranach ? Un relais de chasse absent de tous les guides spécialisés. Cinq hommes, deux femmes, qui viennent des quatre coins de l'Europe et ne se connaissent pas. Sept chasseurs pris par la neige, qui doivent se défendre du froid, de la faim, de la paranoïa qui les guettent. Prisonniers ? D'une île à la rigueur, mais d'une forêt ? Ils le sont pourtant, serrés par les arbres, piégés par la neige. L'un d'eux commence à douter : et s'ils n'étaient pas victimes du hasard ? Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné. Il sent, dans son dos, le souffle d'une intelligence. Et sait que le piège ne demande qu'à se refermer. Belfond ressuscite ce roman oulipien à souhait, épuisé depuis longtemps. Janvier 2008 : Premier prix littéraire des hebdos en région

10/2023

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Littérature française

Rue de l'Ile-aux-Plaisirs

Depuis près de quinze ans Evelyne Hugues n'avait donné un texte aux Editions Tirésias, enfin la voilà de nouveau sous les lumières de la littérature avec un livre de haute facture entre polar, errance, passion et déchéance humaine. Les faits se passent à Auxerre, Yonne dans la Bourgogne. Mais le lieu du mystère a peu d'importance et n'est qu'anecdotique. Deux hommes, chacun à la quête de l'impossible, vivent avec passion le choix de leur destin, et le plus en vue sera le plus vorace loin des contingences, de la raison, de sa notabilité provinciale et de sa réussite sociale. Une femme est retrouvée morte près d'une berge où coule une rivière... L'un des protagonistes Antoine, brillant musicien, sous l'emprise de sa mère ; veut effacer de sa mémoire un événement, une émotion insupportable, à la limite improbable, une réalité inexécutable ? Il se fera pratiquer une lobotomie. L'autre le professeur Ponthuy, homme de cet art, accepte de trancher ce qu'Antoine dit vouloir oublier. Quel est donc ce chirurgien capable d'une telle prouesse ? Mais Antoine sera-t-il délivré, errant dans les méandres de sa mémoire amputée, jusqu'où ira-t-il ? Que va-t-il découvrir ? Et cette jeune femme Lucile, qui l'a assassinée ? Et qui est ce jeune homme brun à qui l'homme roux glissa une grosse enveloppe et qui s'empara de sa jeune bouche qui résista puis s'abandonna... A vous de le découvrir.

11/2014

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Actualité politique France

Le cas Zemmour. Comment en est-on arrivé là ?

Eric Zemmour, un homme doublement condamné par la justice pour discrimination raciale et haine religieuse, un polémiste qui révise l'histoire de France pour la faire coller à ses obsessions, un provocateur qui multiplie les sorties de nature raciste, sexiste, homophobe, est donc candidat à l'élection présidentielle de 2022. Au-delà de l'indignation ou de l'effroi légitimes qu'il suscite, une question s'impose : comment en est-on arrivé là? Noël Mamère et Patrick Farbiaz, déjà auteurs en 2014 d'un vigoureux Contre Zemmour, ont décidé de revenir sur "le cas Zemmour" à partir de cette question et de celles qui en découlent : sur quel terreau Eric Zemmour a-t-il prospéré? De qui sert-il les intérêts ? Comment son ascension a-t-elle été facilitée ? De quelle manière son discours déteint-il sur l'ensemble de la parole politique ? Son pari de la réunion des droites peut-il réussir ? N'est-il qu'un feu de paille ou l'expression d'une régression inquiétante ? Eric Zemmour arrive à un moment où le fond de l'air n'a jamais été aussi brun, comme l'expliquent les auteurs. Des premières révolutions conservatrices au trumpisme, ils décortiquent les inspirations du candidat d'extrême droite. A ce bric-à-brac idéologique, ils opposent un récit fondé sur le partage et le vivant, le commun et la solidarité, pensé à la fois comme un manuel de résistance et un antidote à ce projet mortifère qui plongerait la France dans le chaos.

01/2022

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Revues

Otrante N° 50, automne 2021 : Valeurs du romantisme noir

Il y a exactement deux siècles, en 1821, Charles Nodier inventait l'appellation "genre frénétique" pour désigner la face sombre du romantisme, sa part d'horreur et d'excès, et il fustigeait l'immoralité du genre tout en reconnaissant les séductions sulfureuses que celui-ci exerce sur le lecteur. Alors que la critique du XXe siècle, des surréalistes à Annie Le Brun et Jean-Luc Steinmetz, a retourné la condamnation moralisatrice du XIXe siècle en faisant l'éloge de la portée subversive de ces oeuvres qui structurent leurs intrigues autour du conflit entre le bien et le mal, il est temps d'adopter une approche dépassionnée des morales du romantisme noir. Si les oeuvres noires, comme on le leur a parfois reproché, se caractérisent par leur manichéisme, celui-ci peut prendre des formes variées. Les romans valorisant la vertu et l'innocence de l'héroïne s'opposent ainsi aux récits sadiens faisant goûter au lecteur les délices vertigineuses de la cruauté. Dès l'époque romantique se multiplient les oeuvres ambivalentes, qui, infusant l'ironie dans le modèle du roman noir, rendent plus incertaine la frontière entre bien et mal. Quelles sont les valeurs défendues dans ces fictions ? Les variations morales dessinent-elles une évolution historique ? Sont-elles corrélées à des tendances esthétiques particulières ? Les études réunies ici proposent quelques réponses à ces questions, à travers l'analyse de l'axiologie du romantisme noir de Ducray-Duminil à Gaston Leroux, en passant par Nodier, George Sand, Balzac ou Pétrus Borel.

12/2021

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Guides gastronomiques

Les 101 mots du chocolat, a l'usage de tous

Le chocolat, "ce beau brun au bel amer" selon l'expression consacrée de Robert Linxe fait vibrer la plupart d'entre nous depuis la plus tendre enfance. Dans ce recueil, sans photographies, ni illustrations, ni recettes, les mots suffisent à faire naître l'envie irrépressible d'aller s'en croquer un... deux ou cinq carrés ou de piocher avec avidité dans ce petit ballotin laissé là comme par hasard. Des textes à dévorer à l'envi pour découvrir les émotions que suscite cette bouchée aromatique et vivante. On le hume, on le caresse, on le casse, on le travaille, on le sculpte, on l'associe, on le dédaigne parfois comme pour tester sa volonté, puis on le laisse nous séduire, librement, sans contrainte quel que soit son habit d'apparat. On l'aime noir ou au lait, parfois blond et même blanc. Brut, en bonbons ou cuisiné, il est une source de plaisir infini. Souvent savouré, parfois croqué à musse-pot, 101 contributeurs se sont prêtés au jeu des mots pour le seul chocolat. Des chocolatiers, des pâtissiers, des cuisiniers mais aussi des médecins prêts à sonder cette passion charnelle, des athlètes, des journalistes, des artistes de tous horizons, des hommes de religion, tous se sont livrés avec générosité et gourmandise. Ici pas de limite, tout est permis en termes de plaisir et de partage chocolaté. Un peu, beaucoup, passionnément, parfois même pas du tout... il n'est pas un, mais des chocolats, car le meilleur est celui qu'on préfère !

10/2023

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Littérature française

L'évangile du nouveau monde

Le soir d'un dimanche de Pâques, un nouveau-né est déposé dans le jardin de monsieur et madame Ballandra, horticulteurs passionnés qui créent les plus belles roses du monde. Pascal est très beau, le teint brun, les yeux gris vert pareils à la mer qui entoure le pays. Mais d'où vient-il ? N'est-il pas l'enfant d'un dieu ? La rumeur porte cette nouvelle et de nombreux signes vont l'amplifier tout au long de sa vie. Mais que doit-on faire si l'on est vraiment le fils d'un Dieu ? Peut-on changer le destin des hommes, les prendre par la main pour adoucir les haines et rendre le monde plus juste ? De voyages en voyages, de communautés en communautés, Pascal va partir à la quête de ses origines pour comprendre le sens de sa mission. Que révélera cet Evangile du Nouveau Monde sur la nature des hommes et la place des dieux ? Derrière sa beauté, sa vivacité, son humour, sa puissance, l'oeuvre de Maryse Condé est une oeuvre de combats. Inégalités, racisme, condition des femmes, liberté... chacun de ses romans illustre ses convictions, sa souffrance de voir l'Homme douloureusement englué dans ses éternelles contradictions. Fragilisée par la maladie elle a dicté puis corrigé son livre à la voix elle a construit L'Evangile du Nouveau Monde comme son dernier appel à la prise de conscience de notre destinée. Sa lucidité est aussi impitoyable que sa conviction : la fraternité et l'amour restent nos forces les plus extraordinaires et les plus salvatrices.

09/2021

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Littérature étrangère

Docteur Sax

Docteur Sax, c'est l'histoire d'un jeune garçon qui s'éveille à la vie dans une ville ouvrière grise et morne de la Nouvelle-Angleterre. C'est l'histoire de Jack Duluoz, canadien français comme Jack Kerouac lui-même, qui grandit sous les porches obscurs et parmi les immeubles bruns de Lowell, Massachusetts. Et avant tout, c'est l'aventure empreinte de mystère et de terreur vécue avec intensité par un adolescent. Toujours tapie dans un repli de l'âme de Jack, se trouve l'ombre du Docteur Sax, avec sa cape qui flotte au vent et son chapeau mou dissimulant à demi un regard chargé de haine. Il fait partie d'une horde de fantômes, de monstres et de démons qui peuplent ce monde fantastique. Souvenir et rêve se mêlent dans un univers démentiel qui occupe une place grandissante dans l'esprit de Jack jusqu'au point de s'imposer avec une violence effroyable dans une véritable vision d'apocalypse. Mais la réincarnation du mal sera finalement anéantie et, avec elle, les fantômes et les démons qui hantaient l'âme du héros. Un critique américain, J. Donald Adams, a dit de Kerouac qu'«il était capable de décrire le monde de l'expérience physique beaucoup mieux que quiconque depuis Hemingway». La description des odeurs, des bruits dans la petite ville de Lowell est parfois empreinte d'une telle fantaisie bouffonne qu'elle témoigne d'une invention verbale inépuisable. L'auteur a transcrit des passages entiers en canadien français, ce patois savoureux que parlent Jack et ses parents ainsi que la joyeuse bande qui gravite autour d'eux et dont la verve truculente anime des scènes d'une vigueur rabelaisienne.

11/1962

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Histoire de France

Joséphine Baker. Du music hall au Panthéon

2 octobre 1925, sur la scène du théâtre des Champs-Elysées, le public, venu en nombre, découvre Joséphine Baker dans La Revue nègre. Elle a 19 ans, c'est un triomphe. Elle danse le charleston, vêtue de sa seule peau brune, portant sa nudité comme une panthère noire sa fourrure. En 1931, elle chante J'ai deux amours. Une star internationale est née. Gérard Bonal, dans une approche personnelle et presque sentimentale, liée à ses souvenirs d'enfance, livre un portrait par touches de la "Vénus noire" . Il nous entraîne sur ses traces, de l'enfance pauvre à Saint-Louis, Missouri, jusqu'à la lutte pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King. On embarque avec elle en 1925 sur le paquebot qui l'emmène vers l'Europe, dans un voyage qu'elle espère sans retour, pour fuir la misère et la ségrégation. On l'escorte dans le Paris nocturne des Années folles, celui des théâtres de music-hall, le Casino de Paris, les Folies Bergère, des night-clubs de Pigalle, au bras de ses amants, Georges Simenon ou Giuseppe Abatino, dit Pepito, son impresario et mentor pendant dix ans. Dès 1941, l'icône des Années folles rejoint les services secrets de la France libre. Militant inlassablement pour la fraternité universelle, elle adoptera après la guerre douze enfants venus du monde entier, sa fameuse "tribu arc-en-ciel" , qu'elle installera dans le château des Milandes, en Dordogne. A sa mort, le 12 avril 1975, une vague d'émotion submerge le pays, des funérailles nationales sont décrétées. Aujourd'hui, la petite danseuse de Saint-Louis qui a conquis Paris en une soirée sera la première femme noire à reposer au Panthéon.

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Poésie

La nuit ne finira jamais

Dans sa poésie, Denis Emorine incarne la Voix prophétique d'une inspiration souvent ancrée à l'Est. Il est le petit frère des très grandes Marina Tsvetaeva et Anna Akhmatova. Cette inspiration, à la fois française et russe, est unique. "La mort vient de l'Est" , leitmotiv douloureux, traverse ses livres, dessinant une sorte de pèlerinage, de chemin de croix même, véritable labyrinthe hallucinatoire dans lequel la mort exhibe le filigrane d'un passé vécu par Emorine - parfois par procuration - comme une torture. Selon moi - j'ignore s'il s'agit d'un compliment - Denis est un écrivain russe de langue française d'une grande sensibilité. L'amour et la mort s'affrontent dans son coeur en un combat destructeur. Le passé rejoint le présent, la fiction la réalité, l'Histoire est toujours tragique. De cette lutte fatale, il ne sortira jamais vainqueur, le Nitchevo ((? ??? ? ? ), qui alourdit ses épaules l'en empêche. Ce combat est celui de Sisyphe : la marque du conflit déchirant entre l'esprit latin et l'atavisme slave d'un écrivain singulier dont l'exil (vécu comme tel) dans sa langue maternelle est un véritable stigmate, gravé dans sa chair. Qui d'autre prolongerait un vers de Marina Tsvetaeva par un poème-requiem ? Qui parlerait de "la Russie qui palpite en nous/au creux de la paume" ? Ou du "train de la mort /qui caracole vers l'Est" , allusion pudique à la déportation ? J'envie les femmes, toujours associées à la mort, célébrées par le poète. Egéries dont la fascination irrigue ce recueil ; sans oublier une "jeune femme brune aux yeux bleus" qui n'est autre que la mère du poète. Cette évocation m'a mis les larmes aux yeux parce que son fantôme imprégnera l'âme de son fils à jamais... Igor Zourine

10/2019

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Couple, famille

Dîners en ville, mode d'emploi. L'art de se passer les plats

"Je hais les dîners, je n'y vais jamais" , assure Jean d'Ormesson, un des invités les plus courus de Paris. C'est un classique : grands dirigeants ou artistes en vue, tous se défendent d'en être. Quand on veut torpiller un adversaire, on lui reproche de trop les fréquenter. "Alain Juppé, c'est la politique des dîners en ville" , a dit Henri Guaino. Dîner en ville, ce serait dîner utile. Alors les dîners en ville, ce sont ceux des autres, les nôtres seraient de simples "dîners de copains" . Ne pas dîner fait partie des règles des dîneurs. Non sans humour, cet ouvrage recense les codes non écrits des dîners parisiens (ne pas dîner avec des gens avec qui on pourrait déjeuner, ne pas parler business même si on est là pour ça, mélanger "un peu tout le monde" à sa table...), les faux-pas des débutants (inviter des gens qui font le même métier, apporter du vin...) et les formules magiques ("appelle-le de ma part" , "ça ne sort pas de cette table... "). Moitié anthropologie divertissante, moitié guide pratique, Diners en ville s'appuie sur une soixantaine d'entretiens (dîneurs en vue, sociologues, observateurs étrangers...) et sur des reconstitutions de dîners mémorables - de celui où Carla Bruni rencontra Nicolas Sarkozy à ceux qui jalonnèrent l'ascension d'un Emmanuel Macron qui "ne mangeait jamais seul" . On y croise cet auteur de best-sellers qui comptabilise le nombre de couverts qu'il sert chaque saison ou cet escroc sorti de prison resté un invité très prisé. On en retient que la clé d'un dîner réussi est une question de réseau, pas d'assiette. Et que si les codes ont changé, le dîner en ville est loin d'être une pratique vieillotte et dépassée.

10/2017

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Animaux, nature

Algues des côtes bretonnes

Qui connait le nom de la toute première algue que l'on rencontre tout en haut de l'estran, près des lichens ? Qui sait faire la différence entre un fucus et une laminaire ? La dulse et le pioka ? Qui imagine que la dictyote est une algue brune alors que sa couleur approche le jaune-vert ? Et que la voleuse d'huîtres est une algue et non une personne soupçonnée de larcins dans les parcs ostréicoles ? Pas grand monde, tant l'univers des algues nous est étranger et largement méconnu, même si, petit à petit, elles s'immiscent dans notre alimentation, nos crèmes solaires, nos compléments alimentaires ou les croquettes de nos chats. Cet ouvrage va vous donner envie de mieux connaître ces végétaux fascinants déjà présents sur notre planète il y a 3,7 milliards d'années, d'aller à leur rencontre sur le terrain et de vous familiariser, peu à peu, avec cette flore abondamment présente sous nos pieds, tout au long des 2700 kilomètres de côtes du littoral breton. De grands noms de la gastronomie bretonne nous font l'honneur de partager avec nous une de leurs recettes, comme une invitation à introduire les algues dans nos assiettes, une invitation au voyage. Et, ce végétal sera peut-être l'aliment de demain, tant ses qualités nutritives sont grandes ? Après s'être penché sur l'importance prise depuis longtemps par les algues en Bretagne, cet ouvrage nous dévoile, dans un langage qu'il veut accessible à tous, 50 espèces communes des côtes bretonnes facilement reconnaissables : 22 brunes, 24 rouges et 4 vertes. Alors, laissez-vous donc conduire par Jean-Pierre Nicolas et Loïc Tréhin dans le monde fabuleux des algues bretonnes !

06/2018

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Littérature française

Les souffles de Moussans

L'Histoire recouvre toujours de son ombre les histoires plus obscures de tous ceux qui ont vécu, souffert, aimé. L'oubli ne pourra pas les gommer. Le Cahier Jaune, sauvé d'un "déménagement pas comme les autres", fait remonter à la mémoire la vie de ces souffleurs de verre, rythmée par la Réveillée et le temps des Fours Morts. En 1871, lors de la Commune, Paris est à feu et à sang, ravagé par la guerre civile, la violence et la faim. Des échos terribles parviennent aux Verreries de Moussans qui vivent d'autres drames : la naissance d'un enfant de trop, la révolte d'une épouse meurtrie, l'abnégation d'une aïeule, et l'initiation progressive d'une petite fille à l'esprit de sacrifice... Tandis qu'un vent de liberté venu de la capitale pousse les femmes à prendre conscience d'elles-mêmes et à se battre, l'action féministe prend corps. Autant qu'un passé lointain ce roman révèle le présent ; il semble jaillir de soi dans le flot des souvenirs. L'écriture ouvre des perspectives. Elle dit le déchirement des passions... Amoureuse, révolutionnaire, spirituelle... Les pensées s'affrontent : nihilistes et terroristes, mystiques. Mais, au-delà d'une dérive manichéenne, la constance de la nature… Elle se déploie souverainement en faisant éclater la beauté de ses palettes de couleurs. Terre promise ou Paradis perdu ? Discrétion, débordements et sentiments forts habitent les personnages : Marie et Gaspard, Brune et Julie, Marion et Aliocha...et ceux, historiques, de deux anarchistes russes, Bakounine et Netchaïev. Y a-t-il un fil rouge qui les relie ? A travers une fresque lumineuse de miroirs sans fin Les Souffles de Moussans esquissent des réponses et ne cessent de soulever des problèmes actuels brûlants.

05/2018

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Littérature érotique et sentim

Par les liens du mariage. Tome 1, Le marié de substitution

Megan Vandemeer comptait vraiment parler à ses parents de sa rupture avec son fiancé, mais voilà qu'un mois et demi plus tard, elle se retrouve dans l'avion pour assister à son propre mariage. Après avoir repoussé le moment le plus longtemps possible, il est l'heure pour elle d'avouer la vérité : une perspective terrifiante, puisqu'elle sait déjà que c'est à elle que sa mère en voudra, au lieu de blâmer son ex insensible et infidèle. Après quelques verres et deux cachets contre le mal des transports, Megan se retrouve en train de déballer toute son histoire au bel étranger assis à côté d'elle dans l'avion. Josh McMillan décide de s'en remettre au destin et monte dans un avion à destination de Kansas City pour une dernière tentative désespérée de sauver son entreprise. Une solution inattendue lui apparaît sous la forme d'une belle femme brune assise à côté de lui. Elle a beau sembler un peu timbrée, son honnêteté, sa franchise et son humour ne manquent pas de le charmer. Ainsi, lorsqu'elle s'évanouit juste avant l'atterrissage, Josh l'aide à descendre : une action qui mène à un malentendu d'ampleur colossale, puisque les parents de Megan le prennent pour son fiancé. Mais lorsque Josh réalise que cette histoire pourrait lui permettre de sauver son affaire, il décide de jouer le jeu et d'aider Megan en même temps. Tout ce qu'il a besoin de faire, c'est de mettre en scène une rupture assez crédible pour apaiser la mère de celle-ci. Josh n'est donc qu'un fiancé de substitution, mais plus Megan et lui passent de temps ensemble, plus leur relation semble réelle... et moins ils ont envie d'y mettre fin. Une belle histoire d'amour peut-elle naître d'une imposture ?

06/2018

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Théâtre - Pièces

Deux amis. Suivi de Toi

Deux amis : c'est un couple Stanislas Nordey et Charles Berling vivant ensemble et travaillant ensemble qui remontent comme l'avait fait Antoine Vitez avec les quatre Molière (Le Misanthrope, L'Ecole des femmes, Tartuffe et Dom Juan) de la manière que l'avaient fait eux-mêmes Molière et Vitez avec une table deux chaises et un bâton. Pendant la répétition et les questions de préparation du travail Stanislas lit comme cela nous arrivera à tous sur le portable de Charles un sms qu'il n'aurait pas dû lire. A partir de là c'est l'explosion ultra-violente en direct et en temps réel d'un couple d'artistes. Toi : Depuis de nombreuses années je veux travailler avec Valeria Bruni Tedeschi. Quand elle était à Nanterre à l'école de Patrice Chéreau j'étais à Chaillot à l'école d'Antoine Vitez. Je la voyais de loin. Je voulais travailler avec elle. Et puis il y a eu Rêve d'automne de Chéreau au Théâtre de la Ville. C'était clair que je voulais travailler avec elle. Et puis ses films aussi. Tous ses films. Et le dernier revu dans un avion en rentrant du Mexique m'a fait me dire elle est comme une soeur pour les histoires qu'elle écrit et que j'écris. Alors on s'est vus et on a décidé de faire cela : je vais écrire une déclaration d'amour d'une fille pour sa mère. Sa mère est sa vraie mère. Marisa Borini. Elle est celle qui joue du piano sur un grand Bosendorfer entre les silences de sa fille. C'est à elle que les mots sont destinés. Et c'est Valeria qui les vit.

06/2021

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Beaux arts

Jacqueline Delubac, le choix de la modernité : Rodin, Lam, Picasso, Bacon

En insistant sur l'audace des choix de Jacqueline Delubac, l'exposition et l'ouvrage qui l'accompagne présentent à la fois la comédienne, la femme "la plus élégante de Paris", mais aussi et surtout l'amatrice d'art qui, en 1997, légua trente-huit oeuvres de première importance au musée des Beaux-Arts de Lyon, sa ville natale. Jacqueline Delubac (1907-1997) gagne Paris dans les années 1920, où sa carrière théâtrale débute en 1931 avec une pièce de Sacha Guitry. Devenue la troisième épouse de l'auteur en 1935, elle emménage dans son hôtel particulier, au milieu des oeuvres de Rodin, Degas, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard... Au fil de ses rôles, les spectateurs sont conquis par cette brune piquante, au jeu moderne "à l'américaine", qui incarne l'élégance à la scène comme à la ville. Séparée de Sacha Guitry en 1939, la comédienne entreprend aussitôt de constituer sa propre collection d'oeuvres d'art. En pleine guerre, elle revend à cette fin les bijoux qu'il lui avait offerts et achète L'Atelier aux raisins, peint par Dufy deux ans auparavant. Après avoir interprété vingt-sept rôles au théâtre et joué dans vingt-cinq films, Jacqueline Delubac interrompt sa carrière au début des années 1950 et devient une figure du Tout- Paris. Avec son nouveau compagnon, le diamantaire arménien Myran Eknayan, propriétaire du fragment central du Déjeuner sur l'herbe de Monet (musée d'Orsay), elle vit désormais pleinement sa passion pour la peinture. Cet ouvrage montre toute la richesse de la ersonnalité de Jacqueline Delubac : le personnage public comme "la part secrète", la femme d'avant-garde qui réunit des tableaux de Lam, Braque, Picasso ou Bacon, aux sujets parfois violents, souvent troublants.

11/2014

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Photographes

Fräulein. Edition français-anglais-allemand

Avant même que l'expression ne soit inventée, Ellen von Unwerth était déjà un top-model, autant dire qu'elle maîtrise l'art de photographier les belles femmes. Aujourd'hui parmi les photographes de mode les plus originaux et les plus célèbres, elle rend hommage aux femmes les plus séduisantes dans Fräulein. Dans cette célébration des icônes féminines les plus sexy de notre époque, vous retrouverez Claudia Schiffer, Kate Moss, Vanessa Paradis, Britney Spears, Eva Mendes, Lindsay Lohan, Dita von Teese, Adriana Lima, Carla Bruni, Eva Green, Christina Aguilera, Monica Bellucci et bien d'autres encore. Alternant parfaitement couleur et noir et blanc impeccable, les photos d'Unwerth sont un régal de sensualité, de féminité, de romantisme, de fétichisme, d'humour kitsch, de décadence et de joie de vivre. Qu'elles soient nues, parées de lingerie ou d'un sourire éclatant, ses modèles ne sont jamais considérées comme des objets. Certaines dévoilent des fantasmes intimes, d'autres se montrent plus réservées, comme si le lecteur les surprenait dans leur intimité. Jamais mode et fantasmes n'ont formé de mélange aussi séduisant. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

10/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Tu craqueras avant moi

Il est un solitaire endurci et ne croit plus en rien ; elle voit la vie en rose et a suffisamment d'optimisme pour deux ! Tout ce que demande Adam, c'est qu'on lui fiche la paix. Après tout, ce n'est quand même pas sa faute si le pressing s'est trompé en lui donnant cet affreux pull jaune à la place de son costume ! Comment aurait-il pu deviner que sa propriétaire, une petite brune excentrique aux yeux noisette, se pointerait chez lui pour le récupérer ? Il a bien cru qu'elle allait se mettre à pleurer quand il lui a avoué l'avoir jeté dans une benne. Soit c'est une tarée, soit ce pull avait une réelle valeur sentimentale à ses yeux... En temps normal, Adam se serait empressé d'oublier cette visite et de reprendre le cours de son existence ; il s'est toujours donné pour règle de ne pas s'impliquer dans la vie des autres. Mais, cette fois-ci, il décide de faire une exception. Peut-être pour se donner bonne conscience, ou parce que le regard pétillant de cette fille a réveillé quelque chose en lui... "Nous sommes loin de découvrir un conte de fée mais plutôt une rencontre du hasard qui conduit à une romance moderne et dans l'air du temps". La Malle aux livres "La plume est fluide et addictive" . Bookpassionaddict "Un bon moment à passer au travers de ces pages" Alice Neverland A propos de l'autrice Normande d'adoption, Julie Jodts a deux passions dans la vie : l'écriture et la boxe anglaise. Dystopie, thriller ou romance, elle aime changer d'univers, mais dans chacun d'eux vous passerez du rire aux larmes d'une page à l'autre !

07/2021

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Histoire de France

Quand la Grande Guerre s'invite à Brive, 1914-1917. Histoire de deux hôpitaux de l'arrière

Brive, dimanche 30 août 1914 : la population attend, fébrile, l'arrivée de "ses" premiers blessés de guerre. "Un spectacle à la fois pénible et grandiose" l'attend. Brive entrevoit les premiers indices du drame qui se joue déjà sur le front. Les hôpitaux corréziens accueillent des soldats martyrisés par l'armement moderne de cette première guerre de masse industrielle. Très vite on s'organise pour porter assistance à ces hôtes exceptionnels nimbés de prestige. Une vague de générosité les enveloppe. Elle ne sera pas de trop pour pallier aux insuffisances initiales d'un service de santé qui entame le conflit avec une doctrine de prise en charge erronée. A l'orée de la guerre, un dépôt de blessés s'installe dans la caserne Brune. Rapidement prise de court, la structure ne doit son salut qu'au soutien de la population civile. Au début de l'année 1915, un nouvel hôpital est aménagé dans le collège Cabanis. Son installation n'est pas exempte de rebondissements malgré l'élan de solidarité locale dont elle fait l'objet. Bien desservie, Brive fait partie intégrante du vaste dispositif d'hospitalisation militaire de l'intérieur qui se construit et évolue au fil de la guerre. L'intrusion soudaine des blessés et des hôpitaux affecte la vie quotidienne de la population civile. La générosité spontanée des premiers temps se trouve peu à peu confrontée au prolongement imprévu de la guerre. La situation s'éternise, l'endurance charitable locale s'étiole... Les archives du fonds 1914-1918 du Service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées, du centre de documentation du musée du service de santé ainsi que la presse locale corrézienne ont permis de reconstituer l'histoire des hôpitaux militaires temporaires qui ont fonctionné à Brive et dans ses environs pendant la Grande Guerre.

10/2014

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Littérature française

Un soir de téléthon

« ... les danseuses froufroutantes descendirent joyeusement vers la salle. Elles oscillaient leur corps de liane au rythme syncopé de la musique. La meneuse de revue apparut, scintillante, au centre de ce bouquet multicolore. Jaillissant de ce jardin enchanteur, une apparition bien réelle se posa juste devant la table des mousquetaires. Longue et brune, la jeune femme consuma de son regard de braise les bretteurs du dimanche. Sa bouche bien dessinée s'arrondissait comme un fruit mûr à cueillir sans attendre, et son corps flexible ondulait tel un serpent prêt à se projeter sur sa proie. La musique orientale distillée en mineure transportait les spectateurs dans un palais princier ottoman. La danseuse s'approcha encore plus près. Le Président se leva, s'inclina poliment comme s'il voulait la délivrer du sérail. Elle lui répondit par un clin d'œil engageant. Conquis par la beauté de cette apparition, André était sous le charme de la séductrice. Lui, le héros du jour allait-il perdre ce combat de nuit ? » S'inspirant d'une pratique interdite : le duel à l'épée, le cinquième roman de Bernard Marché rompt avec les précédents ouvrages de cape et d'épée, spécialités du maître d'escrime. Tel un romancier moderne, l'auteur fait évoluer les personnages de cette saga à travers les événements historiques de la deuxième moitié du vingtième siècle. Des années trente à nos jours, les acteurs principaux de cette péripétie récente sont ainsi confrontés à des conflits humains ou à des épreuves sentimentales à travers plusieurs continents. Que ce soit lors d'un duel, le débarquement en Normandie ou la chasse aux anciens nazis, l'adrénaline distillée par la plume du narrateur projette le héros en première ligne face au danger. Un régal pour les lecteurs de tous âges.

11/2015

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Cuisine

Les cuisiniers de la République française. Les meilleures recettes

Elysée, Matignon, ministères, ambassades, préfectures : à la table des institutions se jouent les épisodes décisifs de la vie politique du pays. Les plats qui y sont servis expriment toute la diversité de la gastronomie française. Leurs recettes peuvent être reprises par tous les gourmets. En voici un florilège, sélectionné par Guillaume Gomez, chef de l'Elysée. Aux côtés de Guillaume Gomez, des convives de choix évoquent l'importance des tables de la République : la ministre et journaliste Roselyne Bachelot ; le géographe, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, Jean-Robert Pitte ; l'ambassadeur, co-directeur du Paris food forum, Philippe Faure. Dans la capitale comme en Province et à l'étranger, des femmes et des hommes accueillent et restaurent les hôtes et les représentants de la France. Tous ont le souci de pérenniser le patrimoine culinaire de leur pays et de défendre la réputation de sa gastronomie comme celle de leurs différents métiers. L'association Les Cuisiniers de la République française a été créée en 2011 sous le haut patronage du président de la République, du ministère de la Culture et du ministère de l'Agriculture. A travers les concours culinaires qu'elle organise, les chefs membres s'assurent de la transmission d'un héritage tout en découvrant les talents de demain. Très démocratiquement, quelques-uns d'entre eux nous font partager cinquante de leurs recettes signatures, servies à l'Elysée, à Matignon, au Quai d'Orsay, aux ministères des Finances, des Outre-mer et de l'Agriculture, dans les ambassades de France à Rome, au Caire et au Canada, au consulat de France à New York, dans les préfectures des régions Bretagne et Alsace, et à la préfecture des Yvelines. Le livre est enrichi d'une préface de Brigitte Macron et d'une contribution de Carla Bruni-Sarkozy et de Valérie Trierweiler.

11/2019

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Contes et nouvelles

Le chant de l'Ours. Epopée vespe - Entre lacs et forêts de Carélie

Il était une fois un orphelin appelé Vir qui, en grandissant, avait oublié le visage de sa mère. Elevé par sa tante Anni qui n'avait pas eu d'enfant, il tomba amoureux d'Aïra, la belle étrangère aux cheveux noirs et aux yeux bruns. La nuit, cette dernière était hantée par les troupeaux de rennes de son père sâme et par le sort tragique de sa famille. Mais la tante Anni connaissait bien la forêt et elle avait un jour embrassé le grand maître des bois. Douce guérisseuse, elle prit sous son aile protectrice Aïra, qui donna naissance à trois enfants. Les deux fils se marièrent jeunes, mais Tal'oï, la fille, semblait poursuivie par le destinée tragique de ses ancêtres... - En terre vepse, l'eau voit comme un miroir et l'ours a tout dans sa mémoire. Maître de la forêt et des hommes, il se fait le conteur des faits oubliés et prédicteur des temps à venir. Entre bêtes et hommes, Maître Ours livre ses enseignements pour répandre l'harmonie entre le monde et ses créatures. Ecoutez, bonnes gens, comme cette langue brille et caresse les oreilles. Laissez-vous conter l'épopée de Virantaz, saga venue du fond des temps, qui, telle un récit mythologique, vous emporte sur une terre riche, aux lacs poissonneux et où le vent s'enivre du parfum des sapins. Le premier livre pour le grand public d'une auteur vepse, représentant un peuple de quelques milliers de locuteurs seulement. Une création sur le modèle des épopées traditionnelles traduite déuà dans de nombreuses langues. Un témoignage des traditions orales d'un peuple finno-ougrien de Carélie (région des lacs Ladoga, Onéga et Béloïé.

05/2021

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Littérature française

Les filles de la pocharde. Tome 1

L'orphelinat de Sainte-Marie, à Vouvray, est un grand bâtiment carré, de construction récente, affectant au-dehors l'aspect d'un couvent. Les fenêtres des dortoirs, qui donnent sur la campagne, sont haut percées, mais ne sont point garnies de grilles. Les ateliers, le réfectoire et les salles d'étude donnent sur une cour intérieure divisée par une grille ; la moitié de la cour est réservée aux orphelines jusqu'à l'âge de quinze ans ; l'autre moitié aux orphelines de quinze à vingt ans. L'établissement est dirigé par des soeurs de Saint-Vincent-de- Paul. C'était à l'orphelinat de Vouvray que Claire et Louise, deux gentilles fillettes, l'une aux yeux bruns, l'autre aux yeux bleus, avaient été envoyées après la condamnation de leur mère, après l'envoi de leur père dans une maison d'aliénés. Elles avaient bien pleuré, les petites, lorsqu'elles s'étaient trouvées seules. Mais leur père, lorsqu'il les regardait dans sa folie, avait des yeux si terribles qu'il leur faisait peur. Elles se réfugiaient alors au fond de la chambre, tremblantes, les mains dans les mains, serrées l'une contre l'autre. Quand on avait enlevé leur père, elles n'avaient rien dit, mais lorsqu'elles ne virent plus, autour d'elles, que des visages étrangers, elles se mirent à sangloter et à réclamer leur mère. - Maman ! Je veux qu'on me rende maman ! ... A l'orphelinat, les soeurs leur avaient donné quelques jouets. Peu à peu, les souvenirs s'étaient atténués dans ces jeunes cerveaux, prêts aux impressions nouvelles... Les jours, les mois, les années apportèrent un voile sur leurs pensées... Le fantôme de la mère, comparable à un beau lis, disparut.

02/2023

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Littérature française

Les filles de la pocharde. Tome 2

L'orphelinat de Sainte-Marie, à Vouvray, est un grand bâtiment carré, de construction récente, affectant au-dehors l'aspect d'un couvent. Les fenêtres des dortoirs, qui donnent sur la campagne, sont haut percées, mais ne sont point garnies de grilles. Les ateliers, le réfectoire et les salles d'étude donnent sur une cour intérieure divisée par une grille ; la moitié de la cour est réservée aux orphelines jusqu'à l'âge de quinze ans ; l'autre moitié aux orphelines de quinze à vingt ans. L'établissement est dirigé par des soeurs de Saint-Vincent-de- Paul. C'était à l'orphelinat de Vouvray que Claire et Louise, deux gentilles fillettes, l'une aux yeux bruns, l'autre aux yeux bleus, avaient été envoyées après la condamnation de leur mère, après l'envoi de leur père dans une maison d'aliénés. Elles avaient bien pleuré, les petites, lorsqu'elles s'étaient trouvées seules. Mais leur père, lorsqu'il les regardait dans sa folie, avait des yeux si terribles qu'il leur faisait peur. Elles se réfugiaient alors au fond de la chambre, tremblantes, les mains dans les mains, serrées l'une contre l'autre. Quand on avait enlevé leur père, elles n'avaient rien dit, mais lorsqu'elles ne virent plus, autour d'elles, que des visages étrangers, elles se mirent à sangloter et à réclamer leur mère. - Maman ! Je veux qu'on me rende maman ! ... A l'orphelinat, les soeurs leur avaient donné quelques jouets. Peu à peu, les souvenirs s'étaient atténués dans ces jeunes cerveaux, prêts aux impressions nouvelles... Les jours, les mois, les années apportèrent un voile sur leurs pensées... Le fantôme de la mère, comparable à un beau lis, disparut.

02/2023

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Psychologie, psychanalyse

VST N° 148, 4e trimestre 2020 : Travailler avec des familles

Introduction Rozenn Caris, CaninoManaquin- Evolution des représentations de la famille et soutien à la parentalité Gérard Neyrand - Du bébé à la famille Elisabeth Darchls, Paola Aburto Brom - La présence des enfants : un impensé du virage ambulatoire de la psychiatrie adulte Hélène Davtlan, Eliane Collombet, Khadija Maach Dol Lucchese - Accompagner, c'est "faire avec" pour "amener vers" Alexis Potiron - Etre adolescent et polyhandicapé Sylvie Sacchi - Arrière-atavisme I Lucie Juiiot - Jeunes aidants, un temps de répit Amarantha Bourgeois - "Ici c'est chez moi I" Récit d'une rencontre familiale à domicile François chobeaux - "Quand on aime, on ne compte pas". Sortir l'aide du champ du naturel et de l'amour pour interroger ce qu'aider implique Chantal Bruno - Familles... honnies, omises, requises... 7 Ou les formes du déni en psychiatrie - Catherine Skiredj-Hahn - "Apprendre à écouter, ça te retourne, ça te transforme" Rencontre do Djemila Colin et Carino Maraquin - La forêt de mon père. A la lisière de la famille, la folie,., et les enfants oubliés Dominique Bosnard A savoir Le délire scientiste : un déni de notre humanité Danielle Lévy - Le secteur médico-social dans les paradoxes du changement Jean-Yves Le Capitaine - Le fantôme du traumatisme Stéphanie Germani. Praticable Adolescence en exil Chiot) Cheynel - L'animation socio-sportive : de la Palestine aux "quartiers" Philippe Segrestan. Ici et ailleurs enfants de migrants dans les institutions de soins de la société française Fatima Kob, isam Idris FORMER-FORMATION Vers une définition de l'éducateur comme "expert" Valentine Prouvez. Parole.s En quête diagnostique Mireille Battut. Livres et revues. Travailler avec des familles Comment parler de la famille désormais, ou plutôt des familles ? A côté de la configuration classique - couple de parents avec un ou deux enfants -, la famille est aussi recomposée, décomposée, homoparentale, monoparentale... les modalités du lien a l'enfant se diversifient avec la procréation médicalement assistée, de plus en plus courante, l'adoption, mais également la question de la GPA. Comment se joue alors la parentalité ? Et le développement de l'enfant ? Quels liens entre parentalité, filiation, engendrement ? Comment les familles sont-elles appréhendées par les professionnels qui vont travailler "avec" elles : parents en situation de handicap, familles en difficulté, parentalités h soutenir, parents e associer aux projets et au soin, prise en compte des fratries ou des aidants, dans le respect de leurs droits t Ce dossier a tente de dégager quelques enjeux concernant le travail avec les familles, qui reste un sujet majeur dans les Institutions aujourd'hui.

01/2021

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Ouvrages généraux

Shakespeare et les philosophes

Comment les philosophes ont-ils reçu et lu Shakespeare ? L'ont-ils ignoré? Comment les textes et le théâtre de Shakespeare affectent-ils la philosophie, la transforment-ils ? L'obligent-ils à se déplacer, à se réinventer ? L'altèrent-ils ou l'affolent-ils ? Quels usages des philosophes les textes et le théâtre shakespeariens font-ils ? Qu'arrive-t-il à Platon, Aristote, aux Stoïciens, Thomas d'Aquin, Erasme, Machiavel, Montaigne, Giordano Bruno, mais aussi à Paul dans ce théâtre ? Quels sont les usages, la présence et l'importance de Shakespeare à partir du romantisme chez Hegel, Schelling, Marx, Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Heidegger, Wittgenstein, Deleuze, Derrida, Levinas, Lyotard, et d'autres ? Quels sont les philosophes cités dans l'oeuvre de Shakespeare, répétés, déformés, altérés, contredits, récusés, moqués ? Au-delà de la question de l'influence de la philosophie sur Shakespeare, il s'agira de réfléchir à la modalité et au régime de la présence de la philosophie dans le texte et sur la scène shakespearienne. Que produit la philosophie dans ces textes de théâtre ? Comment l'écriture théâtrale de Shakespeare met-elle en scène les philosophes et quels rôles leur fait-elle jouer ? Le présent livre se tiendra loin d'une longue tradition de la philosophie qui a manifesté pour le théâtre un certain mépris. Cette tradition a été sans doute inaugurée par l'expulsion des poètes de la Cité, au livre X de la République de Platon. Occupés à inventer une théorie de l'invisible pour éclairer le monde depuis une outre-scène et à appuyer la trajectoire du monde sur une transcendance, les philosophes ont été nombreux à éprouver et élaborer, par rivalité avec le théâtre, un mépris philosophique pour l'éclat du spectacle, pour le jeu masqué et mensonger des comédiens. Ces philosophes ont subordonné le théâtre à la scène philosophique, en l'assignant à une structure de la représentation limitée, dans laquelle la scène est inféodée, soumise au texte écrit et à son auteur, auteur qui possède le sens et sait ce que parler sur scène veut dire, parce qu'il occupe une position hors scène. Ouvrage collectif sous la direction d'Isabelle Alfandary (Professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle) et Marc Goldschmit (Directeur de Programme au Collège International de Philosophie). Avec les contributions d'Isabelle Alfandary, Carlo Cappa, Line Cottegnies, Hélène Garello, Marc Goldschmit, Dominique Goy-Blanquet, Catherine Lisak, Ronan Ludot-Vlasak, Jean Maurel, Anne-Marie Miller-Blaise, Axel Nesme, Daniel Sibony, Gise`le Venet.

02/2023