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Littérature étrangère

Croisière

En choisissant en 1952 de donner une nouvelle traduction du premier roman de Virginia Woolf The Voyage Out, le grand poète et traducteur Armel Guerne (à qui l’on doit aussi une magistrale version française de Moby Dick) a souhaité donner à lire au plus large public ce texte fondateur de l’auteur de Mrs Dalloway. Car sous son aspect de satire sociale l’histoire de la jeune Rachel Vinrace est un véritable roman d’apprentissage aux accents autobiographiques évidents. Lorsqu’elle s’embarque pour l’Amérique du Sud sur le bateau de son père, Rachel n’imagine pas que ce voyage commencé sous des traits enchanteurs sera celui des illusions perdues. Certes Mr et Mrs Dalloway sont des passagers charmants, certes à l’arrivée en Argentine ce ne seront que bals, baisers et même l’amour. Mais sous la beauté que de noirceurs, les apparences vont vite se fissurer pour laisser la place aux thèmes favoris de l’auteur : désir de capter ce qui existe derrière les choses, une subtile proximité avec la mort. Rachel va tomber malade, se sentira immergée dans un puits d’eau visqueuse. Mais elle entendra aussi cette phrase «jamais deux êtres n’ont été aussi heureux que nous l’avons été». Cette phrase, c’est celle que l’auteur d’Une chambre à soi écrira à son mari Leonard Woolf à la veille de son suicide. EM Forster a, dès sa parution, salué Croisière comme «un roman qui n’a peur de rien».

03/2016

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Critique

Des voix acousmates en littérature

En proposant d'aborder les voix acousmates en littérature, l'ouvrage se consacre aux voix délaissées par la critique. Les voix acousmates désignent ce que l'on croit entendre, des "cas de fantômes sensoriels constitués par un son à source invisible" (Michel Chion). Le terme fait écho aux disciples débutants de Pythagore, nommés les Acousmatiques qui devaient rester derrière une tenture pour mieux écouter les leçons du maître. Ce livre propose des études de cas d'oeuvres majeures de la littérature française (Verne, Villiers de l'Isle-Adam, Duras...) et anglophone (Cather, Beckett, Hardy, Conrad...). Il aborde également les domaines de l'opéra, de la poésie sonore, du rire et convoque des approches poétiques, textuelles, narratologiques et psychanalytiques des acousmates en littérature. Cette forme de "vocalité secondaire" retrouvée chez Beckett et Duras intéresse des critiques récents comme Garrett Stewart ou Mladen Dolar, car cette "auraltérité" (Dolar) conditionne la poéticité des textes. Chaque partie du livre incarne à sa façon la présence-absence des voix dans l'écriture ou les arts qui transparaissent tour à tour sous une forme ténue (traces, restes, échos, graphie, voix off) ou modifiée (par des appareils enregistreurs, acousmachines ou phonographes). Qu'il s'agisse de formes discrètes ou plus sonores, il y a toujours un petit fantôme qui se glisse dans les fissures de la prose tel un grain de voix dans la machinerie du texte. Il en ressort un puissant pouvoir métamorphique et une insaisissable variété des acousmates. Les acousmates se révèlent ainsi porteurs d'une nouvelle esthétique à explorer.

07/2021

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Poésie

Depuis toujours le chant

Etrange titre que celui-là : ce chant qui depuis toujours se fait entendre, de qui est-il ? Qui chante, qui parle, qui se tait ? Le tutoiement du poème liminaire le laisse pressentir : " Depuis toujours ton silence / Ton souffle pourtant ne cesse / De courir parmi les prêles [...] // Depuis toujours le poème / Que ton vent écrit efface / Qu'ici veilleur je recueille " Gérard Bocholier aime considérer le poète comme un " veilleur ". C'est déjà sous le titre de Veille qu'il a publié en 2000 un recueil et c'est sous comme des " Chroniques du veilleur " qu'il publie ses notes de lecture. Le mot réapparaît dans le présent recueil : " Nous sommes de cette âme / Qui veillait sous la pierre / Et qui a tressailli / A la voix bien aimée ". Si le poète veille, c'est qu'il est entouré par la nuit, enfermé dans la pierre : et c'est parce qu'il sait que sa patience ne sera pas en vain. Il sait qu'une voix se fera entendre, qu'une parole s'élèvera. Cette voix qu'évoque ici un autre poème : " La voix plus profonde / Cachée dans un souffle / Sa courte visite / Inscrite à jamais ". Cachée toujours, en effet, cette voix : fidèle mais discrète. Secrète, même (et c'est le titre d'un recueil de 1995 : Secrète voix). Mais le poète sait la reconnaître : " Ta voix cherche en chaque épreuve / A toucher ma nuit d'un souffle / A glisser comme aux fissures / Un rayon de ta lumière. " Et, fuyant les clartés aveuglantes, son écriture sait mieux qu'aucune autre accueillir cette douce lumière

05/2019

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Théâtre

Le roi et le marabout. Défaite ou résurgence des idolâtries ? Avec 1 CD audio

Cette "tragédie" met en scène une Afrique tiraillée entre l'Orient et ses propres valeurs ancestrales. Elle a émergé en grande partie du récit épique des griots soninkés, en particulier Hamet Koité à qui l'auteur rend un vibrant hommage. Pour le volet historique, il s'est référé aux écrits d'Amadou Hampâté Bâ qui relatent la résistance historique méconnue des Ardo, du Macina à l'islamisation. Les textes de Joseph Ki-Zerbo ont également été consultés à ce sujet. Cette fiction autonome a été écrite à partir du texte originel qui met en scène deux hommes, deux acteurs malgré eux, d'une tragédie aux dimensions cornéliennes et pluriverselles. Un nouveau monde naît sous nos yeux dans la violence de l'accouchement difficile du métissage culturel. Après avoir été les meilleurs amis et alliés du monde, des fissures de plus en plus béantes se font jour entre les deux protagonistes. Mayel-Ammadi Thoubou Arbi-Malangal Barry, du village de Malangal, est un petit marabout frêle, froid, calculateur, entêté et persévérant qui veut convertir à l'islam les idolâtres et autres païens "sans religion révélée" du Macina par tous les moyens, y compris par le Jihad. En face de lui, Wouri-Boubou Ardo Galo Guéladam Hambodédjo Pathé Hammadi Yélé-Mayo Diallo, un homme fier d'être peul, courageux, rectiligne, honnête et loyal, dont le cordon ombilical est enterré au Macina et qui demeure irrémédiablement attaché aux valeurs de respect et de tolérance de toutes les cultures du monde, au même titre que celle transmise par ses ancêtres Ardo...

07/2015

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Iran

Iran. La jeunesse démocratique contre l'État prédateur

La mort de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, a provoqué en Iran une vague de contestation sans précédent, devenue depuis insurrection. Venu fissurer et souligner la déconnexion totale du régime avec sa société, ce mouvement de révolte a révélé l'illégitimité d'un Etat de non-droit et le refus de sa jeunesse à ployer sous son joug. Prisonnier d'une vision théocratique, anti-occidentale, antimoderne et antidémocratique, sans ancrage dans la réalité culturelle du pays, l'Iran gronde de griefs aussi politiques et économiques qu'écologiques. Sans compter, sur le plan anthropologique, cette "joie de vivre" que revendique le mouvement, en complète contradiction avec une conception mortifère de l'existence qui promeut le martyre comme idéal de vie. Cependant, en dépit de la répression massive qui s'abat sur la société iranienne depuis plus de quatre décennies, malgré la mainmise totale du régime sur les institutions et les médias, force est de reconnaître l'échec de la République islamique à embrigader et asservir la société, notamment la jeune génération. Eclairant le mouvement à la lumière d'une nouvelle subjectivité iranienne, de l'évolution de la République islamique et, enfin, de ses échecs, Farhad Khosrokhavar décrypte les particularités d'un mouvement où la jeunesse en particulier les femmes est à l'avant-garde. Une analyse critique et détaillée des composantes du système pour comprendre le paradoxe de l'Iran : une société de plus en plus sécularisée et un Etat de moins en moins en mesure d'en comprendre l'évolution.

01/2023

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Romans policiers

L'assassinat de Mark Zuckerberg

Dans les méandres d'un Paris contemporain, où l'éclat de la modernité se heurte à la sombre réalité de ses ruelles, "L'assassinat de Mark Zuckerberg" d'Alexandre Arditti offre une plongée vertigineuse au coeur d'une intrigue policière palpitante. Ce roman, tissant habilement suspense et critique sociale, nous emmène sur les traces d'un évènement qui secoue le monde : l'exécution en plein jour du célèbre PDG de Facebook Mark Zuckerberg, au sein d'une prestigieuse université parisienne. Alors que la nouvelle fait l'effet d'une bombe, révélant les fissures d'une société ébranlée par les scandales et la corruption, la police se lance dans une course contre la montre pour démêler les fils d'un complot qui semble impliquer bien plus que ce que l'on voit en surface. Pris dans la tourmente, le Commissaire Gerbier, figure emblématique de la persévérance et de l'intégrité. se trouve confronté à un suspect issu de la mystérieuse organisation Table Rase, plongeant dans un face-à-face tendu où la vérité semble aussi insaisissable que l'ombre d'un doute. Avec une plume acérée et une maîtrise exceptionnelle du suspense, l'auteur nous invite à une réflexion profonde sur notre époque, tiraillée entre le désir d'innovation et les périls de la déshumanisation. "L'assassinat de Mark Zuckerberg" n'est pas seulement un polar haletant ; c'est un miroir tendu vers notre société, une exploration des abysses de l'âme humaine et un questionnement sur les limites morales de notre quête incessante de progrès.

03/2024

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Roman d'amour, roman sentiment

The coldest winter

Ce n'est qu'après notre aventure d'une nuit que j'ai su qu'il m'était interdit de l'aimer... Une histoire dont le héros est prêt à tout pour la personne qu'il aime Lorsque j'ai rencontré Milo Corti, il était en plein dans sa période autodestructrice alors que j'entamais la mienne. Lors d'une soirée étudiante, quand nos chemins se sont croisés, nous n'avions en tête qu'une seule chose : passer un bon moment et oublier temporairement nos orages personnels. En nous séparant au matin je pensais ne jamais le revoir. Jusqu'au jour où, prenant mes fonctions de professeur stagiaire, je le trouvai assis juste en face de moi. Je me vis alors contrainte de côtoyer cette personne qui n'était pas censée être plus qu'un souvenir qui s'estompait. Plus nous passions de temps ensemble, plus il m'attirait. Lorsque son monde s'écroula je ne pus m'empêcher de me rapprocher de lui. J'avais toujours fait ce qui était bien. Pour la première fois de ma vie, j'eus envie de faire quelque chose de très mal. J'eus envie de tomber amoureuse de la seule personne qui était intouchable. Le problème lorsqu'on tombe amoureux d'une chose d'interdite ? Une fois la descente entamée il n'y a pas d'autre issue que s'écraser et partir en flammes. "The Coldest Winter a touché des fissures situées au plus profond de mon âme et au final m'a fait atteindre des sommets. " Crystal's Bookish Life

03/2024

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Littérature Espagnole

La famille

" Il n'y a pas de secrets dans cette famille ! " Sans tenir compte de l'avis de sa femme, un homme intransigeant élève leurs quatre enfants avec des valeurs laïques, en érigeant Gandhi comme modèle de rigueur morale. Malgré son apparence progressiste, cette famille de la classe moyenne n'est pourtant qu'un monde clos traversé de fissures. Pour survivre aux humiliations, Martina, Damián, Rosa et Aquilino sont obligés de se soumettre aux règles paternelles, celles du " Projet " . Récemment adoptée, Martina, sommée d'appeler son oncle et sa tante " papa " et " maman " , ne doit plus cadenasser son journal intime. Damián, adolescent en surpoids mis au régime, est obligé de participer aux collectes dans le quartier pour l'organisation caritative de son père. Rosa, désormais institutrice, comprend que l'origine de sa cleptomanie réside dans l'hypocrise de la transparence durant son enfance. Seul Aquilino, parvenu à faire changer ce prénom qui lui déplait, est assez rusé pour contourner l'autorité parentale. Mais si le fils cadet échappe à ce régime tyrannique, c'est en digne héritier, reproduisant inconsciemment les mêmes mécanismes de tromperie et de domination. Peut-on jamais échapper à sa famille ? Avec une précision étourdissante, Sara Mesa étudie les ravages d'une éducation - de ses blessures latentes aux révoltes contre sa perversité. Conçu comme un collage où passé, présent et futur s'entremêlent, La famille est un grand roman sur la construction de l'identité ainsi que les formes contemporaines du patriarcat. Une plongée vertigineuse dans l'ambiguïté et les faux-semblants. Traduit de l'espagnol par Delphine Valentin

04/2024

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Thrillers

Mort sur le Transsibérien. Une enquête d'Olga Pouchkine

UN "COZY MYSTERY" PALPITANT, MALICIEUX ET TOUCHANT AU COUR DE LA SIBERIE Bienvenue à Roslazny, un petit village assoupi de Sibérie, enseveli sous la neige, engourdi par le froid. Olga Pushkin est la garde-barrière du village. C'est elle, notamment, qui veille au bon déroulement du passage du majestueux Transsibérien, depuis la petite maison où elle vit seule avec son hérisson et son amour de la littérature. Car la littérature, c'est la grande affaire de la vie d'Olga ; et son rêve, c'est de rejoindre l'université de Tomsk - l'Oxford sibérien - et de quitter Roslazny où jamais rien ne se passe... Mais la chape de silence et de froid qui semble congeler le village va bientôt se fissurer : lettres anonymes et petits larcins vont réveiller la rumeur de l'existence d'une Baba Yaga, ces sorcières féroces qui se cacheraient dans les immensités gelées de la taïga russe. Et lorsqu'un touriste américain tombe du Transsibérien après avoir été égorgé, la bouche pleine de pièces de 10 roubles, l'angoisse s'empare de Roslazny. Un deuxième mort, et c'est la panique dans le village ; d'autant plus que l'inspecteur en charge de l'enquête, l'énigmatique et boudeur Vassily Marushkin, se retrouve emprisonné par son machiavélique supérieur, l'inspecteur-chef Babikov. Alors Olga va devoir mener elle-même l'enquête, d'abord pour disculper Vassily, puis pour comprendre qui sème ainsi le trouble à Roslazny. Mais le temps presse, et les pistes semblent se perdre dans la brume qui encercle le village...

11/2023

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Actualité et médias

Les grandes illusions. Enquête sur les soldats de la macronie

La République en marche, le mouvement lancé par Emmanuel Macron, avait pour objectif la rénovation complète de notre ystème politique, l'avènement d'une "démocratie plus représentative, responsable et efficace", fondée entre autres sur l'abolition des clivages droite-gauche. C'est ainsi qu'a vu le jour, en 2017, le groupe parlementaire le plus original et composite de l'histoire de la Ve République, largement issu de la société civile, sans réelle expérience ni enracinement idéologique : plus de 300 députés promettaient de "faire de la politique autrement". Moins de deux ans après l'élection d'Emmanuel Macron, que reste-t-il de ce présumé "nouveau monde" ? Le livre de Manon Rescan, qui suit le groupe En marche depuis son entrée à l'Assemblée nationale, est le fruit d'une longue et minutieuse enquête de terrain, de rencontres et d'échanges avec ces nouveaux élus dans leurs circonscriptions comme au palais Bourbon. L'auteur brosse leurs portraits, disparates et parfois insolites. Elle montre leurs excès d'improvisation et leurs difficultés croissantes à concilier leurs points de vue. Elle révèle les fissures, dissidences, jeux d'influence et rivalités qui ont très vite marqué cette aventure hors norme. Passé le temps des "grandes illusions" ressurgissent les pratiques de "l'ancien monde". Soumis à la tutelle du gouvernement et de l'Elysée, pris de court par la crise des "gilets jaunes", les soldats de la macronie sont aujourd'hui confrontés aux affaires, aux scandales et à l'impopularité grandissante du nouveau régime et de son chef. Quel avenir pour cette armée en proie aux doutes et aux divisions ?

02/2019

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Littérature étrangère

Un amant très vétilleux

"Ah, la beauté parfaite de cette forme arrondie ! Etait-ce un coude ? Etait-ce un svelte genou ? Etait-ce un élément de cette anatomie secrète que je n'aurais pu nommer ? Peu m'importait. (...) Cette petite parcelle de femme scintillait et frémissait sous l'effet de la main, et elle me semblait si parfaite, si immaculée dans son existence distincte que j'eusse souhaité connaître un sortilège qui l'eût placée en ma possession, afin de la garder comme un oiseau dans une cage ou un diamant dans un écrin." [Extrait du texte d'Alberto Manguel] Cinquante photographies affleurent la beauté parfaite... et s'offrent à nous comme une oeuvre commune qui réunit pour la première fois Alberto Manguel et Marc Deneyer. C'est autour de l'ouvrage Un amant très vétilleux (Actes Sud, 2005) du romancier et essayiste Alberto Manguel, que se construit cet ouvrage : la figure centrale est Anatole Vasenpeine, photographe amateur et employé des bains-douches dans un Poitier du début du XXe siècle. Contrairement à ce que croyait l'écrivain Alberto Manguel, toutes les photographies pictorialistes inédites d'Anatole Vasanpeine n'ont pas disparu dans l'incendie de sa maison. En effet, comme un trésor dont on peut considérer qu'il en est l'inventeur, Marc Deneyer a "retrouvé" miraculeusement depuis dix ans une cinquantaine d'oeuvres. Elles sont réunies pour la première fois dans cet ouvrage. Grâce à Marc Deneyer, s'offre à nous une vision fragmentée et charnelle du monde. Celle qu'Anatole Vasanpeine aurait captée à travers les fissures des portes des douches avec l'objectif de son appareil.

09/2015

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Littérature étrangère

Terre liquide

Ses parents viennent de mourir dans un accident de voiture. Désirant respecter leur dernière volonté d'être enterrés dans leur village natal, la jeune physicienne Ruth Schwarz entreprend les démarches nécessaires. Mais elle est bientôt confrontée à une série d'obstacles qu'on dirait surgis d'un cauchemar. Le village en question, Groß-Einland ? Il ne figure sur aucune carte, personne ne le connaît, c'est comme s'il n'existait pas. Quand elle finit par le trouver, à force d'acharnement et aidée par le hasard, elle découvre un lieu étrange, dissimulé dans la montagne, à la fois figé dans un passé féodal et terriblement mouvant, bâti sur une cavité gigantesque, une mine d'argent désaffectée qui, telle une bête souterraine, ne cesse d'ouvrir des fissures dans les rues, de fendre les murailles et de faire pencher les places vers son gouffre béant. Le sujet semble totalement tabou parmi les habitants. Les trous du sous-sol seraient-ils aussi des trous de mémoire dans lesquels on a coulé le béton du mensonge par omission ? Qu'a-t-on caché dans ces galeries souterraines, quel massacre a-t-il été perpétré dans ces lieux, et par qui ? La mystérieuse comtesse qui règne sur la bourgade embauche bientôt Ruth pour ses talents de physicienne, afin qu'elle prépare le colmatage du sol et des secrets. Mais comment arrêter la vérité quand elle sort enfin du puits ? A seulement trente ans, avec ce premier roman puissant et burlesque, Raphaela Edelbauer se livre à une exploration onirique et fantastique des souvenirs refoulés de l'Autriche, dans la lignée des plus grands auteurs du pays : Gustav Meyrink, Franz Kafka et Thomas Bernhard.

01/2021

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Littérature française

Les petits ruisseaux

Vous savez, quand une poterie est émaillée, on voit des éclats, des fissures, qui se séparent, se rejoignent, se ressoudent et forment ainsi un réseau. Toutes ces belles rencontres ont émaillé ma vie, chaque fois comme un éclat et organisent en moi le réseau qui a contribué à me construire. J'aurais pu vous raconter beaucoup d'autres histoires vraies de gens bêtes, méchants, snobs, ou désagréables ou bien bêtes, méchants, snobs et désagréables. Mais ça ne m'intéresse pas, je n'ai pas envie non plus de nuire à qui que ce soit. Ceux que je vous présente, ceux-là et beaucoup d'autres (vous peut-être, qui aujourd'hui me lisez) je les ai aimés et je les aime. Célèbres ou inconnus, puissants ou gens de peu, il n'y a pas de petits. Ce sont toutes et tous de Grandes Personnes. Je n'ai jamais cessé de me nourrir de vous. Je conte, je raconte, mais pas tout. J'écris, je décris... Toutes ces rencontres sont de petits ruisseaux qui nourrissent sans cesse la confluence... Après avoir écrit de nombreuses chansons pour des interprètes divers, des sketches et des pièces de théâtre, Hervé Féron est auteur de plusieurs ouvrages : Bienvenue en Palestine, publié en 2014, Un mur dans le désert en 2016, consacré à la vie pénible des Sahraouis dans un camp de réfugiés. En 2015, il réalise le documentaire Un mur dans le désert, avec la participation du comédien Pierre Richard. En 2019, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres. Après J'ai l'oreille qui siffle... quelqu'un pense à moi ? , il publie Les petits ruisseaux aux Editions Vérone.

09/2021

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Littérature française

Les îles du Hollandais

Thomas, dit " le Hollandais " parce qu'il se croit, comme le héros wagnérien, condamné à errer perpétuellement jusqu'à ce qu'un grand amour le délivre des sujétions de l'absolu, passe ses journées au café Flora à ruminer ses désastres et à revivre, de rêverie en rêverie, ses amours. Sa préoccupation essentielle se pose en ces termes : comment désormais remonter à la surface de la vie des autres ? Mais à cela il faut, bien sûr, un programme. Le voyage en Grèce, sept jours de genèse dans une île, servira de prétexte à une étrange quête : jour après jour se précisent les liens ambigus qui lient Thomas à son frère Malcolm, dit "l'Irlandais", son double réussi, l'homme fort qu'il envie et qu'il admire. Sur l'île, par le truchement des rencontres amoureuses (Daphné, Helena, et l'énigmatique "Dame de Marvara"), le doute augmente : qui est Thomas ? Qui est Malcolm ? Lequel sert donc de substitut à l'autre ? Cette question de l'identité et du nom, comme le thème du Hollandais, court, véritable vague lyrique, tout au long du roman. Elle introduit dans le récit d'imperceptibles fissures qui trouveront leur explication dans la troisième partie du livre, au large de la Bretagne, sur un îlot rocheux, l'île-aux-Cryptes. Les Iles du Hollandais emprunte tout à la fois au roman d'apprentissage et au voyage initiatique : au premier l'ampleur, au second le mystère. Aux deux, la recherche exaspérée d'une solution. Mais tôt ou tard, que les démons aient été tués ou pas, il faudra revenir sur terre. Même le Hollandais volant a dû se résoudre un jour à l'inévitable : redevenir mortel.

01/1993

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Littérature française

Contes et mystères d'une Inde éternelle

Après les Contes aux parfums d'une Inde sacrée, qui parsèment encore le monde, dans ce deuxième tome, vous ferez route avec Ganeshan qui découvrira les vertus d'un fruit issu de l'arbre de vie, vous vous laisserez prendre par la beauté cosmique de Pooja et de ses tilaks. Puis, à la croisée d'un chemin, en dégustant les ladoos gorgés de sirop de Jeevan comme ceux aux sésames à la compotée d'ananas de gingembre, vous pourrez vous parer du topi de Mayur et vous prémunir d'un mauvais esprit tout en humant les rizières de Basmati à Dehradun. Vous irez plus loin, plus haut encore dans le ciel avec le patang multicolore de Koyal pour tutoyer les étoiles mais pas seulement, et dans un autre monde, vous toucherez la vérité au pays des lotus sur les innocentes sans nom. L'Inde, au-delà du mythe, s'ouvre religieusement et expose ses reliques, ses mémoires à travers des récits de mahârâjas, de ranis, de nababs, d'arts comme le Bhârata-natyam, l'Odissi ou encore le Kalaripayat, tous uniques dans cette Inde pétrie de légendes aux multiples visages magnifiques et fissurés qui déboussolent l'Occident. Tournée vers l'avenir, l'Inde se dévoile pareil à son paon emblématique tout en préservant encore ses atours qui resteront à jamais une énigme dans l'esprit du genre humain mais peut-être pas dans celui d'un voyageur ou d'un pèlerin qui se laisse étreindre par cette terre ocre et spirituelle d'une Inde d'un jour, d'une Inde toujours, d'une Inde Eternelle.

10/2016

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Sociologie politique

Pouvoir et ne pas pouvoir. Discussions politiques et anthropologiques

Les personnes en situation de handicap affirment haut et fort pouvoir défendre elles-mêmes le respect de leurs droits. Les travailleuses et travailleurs sociaux parlent le langage de l'accompagnement des usagers et encouragent le déploiement du pouvoir d'agir. Les artistes disent et montrent pouvoir créer autrement depuis leurs fragilités et leurs fissures. Les mouvements féministes refusent de se faire dicter par d'autres comment pouvoir vivre, travailler et exister. Les dispositifs participatifs indiquent que " nous pouvons " réfléchir et agir ensemble. L'Etat cherche à montrer qu'il a du pouvoir, autant qu'il peut en donner, alors même que la démocratie subit de constants dévoiements. Comment comprendre ces reconfigurations autour de l'Etat, du management, des mouvements sociaux, de la participation citoyenne, de la culture, de la lutte contre les discriminations liées au genre ou de l'extension des capacités à des entités plus vastes (planète, technologies, etc.)? Que signifie pouvoir et ne pas pouvoir entendu ici sous la forme ordinaire des " je peux ", " nous pouvons ", " je ne peux pas "? Issu d'une conversation entre deux chercheurs et amis, Fabrizio Cantelli et Jean-Louis Genard, Pouvoir et ne pas pouvoir établit un dialogue entre sociologie, science politique et droit. L'ouvrage défend un optimisme des possibles en posant un regard critique sur les contradictions dans plusieurs domaines de l'action publique.Les auteurs éclairent une rupture qui cisèle en profondeur la modernité occidentale et laisse apparaître le passage déterminant d'une " anthropologie disjonctive " – dessinant une coupure nette entre personnes capables et personnes incapables – à une " anthropologie conjonctive " – dans laquelle les individus sont tour à tour fragiles, vulnérables tout autant que responsables et capables.

04/2024

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Technologies

Construire en pisé. Prescriptions de dimensionnement et de mise en oeuvre

Le pisé est une technique de construction qui permet de réaliser des parois en compactant de la terre humide entre des banches formant un coffrage. Ecologique, disponible localement, résistant aux épreuves du temps, matériau qui régule l'humidité, bon isolant phonique, résistant au feu, le pisé, issu de l'architecture vernaculaire, présente de nombreux avantages s'il est mis en oeuvre correctement. Cette technique n'étant pas encore normée, cet ouvrage fournit, en s'appuyant sur l'analyse des techniques traditionnelles et sur le développement plus récent de la connaissance scientifique, les prescriptions techniques permettant de mettre en oeuvre la terre crue. Suivant la chronologie d'une opération de construction, cet ouvrage en couleurs : - précise les différentes classes d'emploi du pisé en fonction des contraintes admissibles, du type d'ouvrage considéré (paroi porteuse ou non porteuse), de la catégorie d'importance du bâtiment (habitat individuel ou collectif, bâtiment tertiaire, ERP, etc.) et des contraintes géographiques du lieu d'implantation (sismicité, climat) ; - expose les principes de conception d'un ouvrage en pisé et fournit les éléments pour le dimensionner (épaisseur, longueur, hauteur et élancement) ; - détaille les dispositions constructives des éléments en pisé et leur liaison avec les autres éléments du bâtiment (soubassement, couverture et étanchéité, ouverture, isolation thermique, réseaux, etc.) ; - décrit les étapes de mise en oeuvre du pisé, depuis le choix des terres jusqu'à sa mise en place sur chantier ; - propose une méthode de contrôle du matériau et de sa mise en oeuvre afin d'assurer la qualité de production des éléments en pisé (prélèvement d'échantillon, analyse, essai et contrôle) ; - énumère les désordres courants des ouvrages en pisé (variations chromatiques et de densité, fissure, humidité, etc.) et les solutions permettant de les éviter ; - présente, en annexe, les principales caractéristiques du matériau (masse volumique, résistances mécaniques, conductivité thermique, perméabilité à la vapeur d'eau, etc.). Ce livre permet ainsi de construire et rénover un ouvrage en pisé et acquérir une maîtrise parfaite des chantiers de construction, de la préparation du matériau à la réception des ouvrages. Enrichi de nombreuses photographies et figures, il est destiné aux architectes, maîtres d'oeuvre, maîtres d'ouvrage et artisans soucieux de mettre à profit des savoir-faire qui ont déjà fait leurs preuves.

01/2021

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Actualité et médias

Anne Sinclair. Femme de tête, dame de coeur

« Belle », « ardente », « enfant gâtée », « grande professionnelle », « exaspérante »… Les qualificatifs et les épithètes ne manquaient pas dès qu’on évoquait Anne Sinclair, avant. De fait, avant le tremblement de terre du 14 mai 2011, tout souriait à l’ancienne star de TF1 : son mari, directeur général du Fonds monétaire international et favori des sondages en France, allait annoncer sa candidature à la présidentielle. Dans un an, c’était à l’Élysée qu’Anne et Dominique réuniraient peut-être leur belle et grande tribu familiale et amicale.jusque-là, l’existence d'Anne Sinclair avait plutôt ressemblé à un conte de fées pour enfant des Trente Glorieuses. Petite-fille d’un des plus grands marchands d’art de l’avant et l’après Seconde Guerre mondiale, fille d’un combattant de la France libre, elle a grandi dans le Paris bourgeois avant de concrétiser ses rêves d’adolescente. D’Europe Nº1 à France Inter en passant par TF1, avec ses émissions 7 sur 7 et Questions à domicile, la carrière d’Anne Sinclair a été récompensée par quatre Sept d’or et a fait d’elle une star. Ce livre est le récit d’une existence exceptionnelle, avec ses parts de lumière mais aussi celles, moins connues, d’ombre. Il s’agit d’une biographie autorisée mais non approuvée : si Anne Sinclair a consacré beaucoup de son temps aux auteurs et leur a ouvert les portes de sa famille ainsi que de ses amis, elle n’a eu aucun droit de regard sur le manuscrit avant sa publication. Le non-lieu prononcé à New York au bénéfice de DSK le 23 août, s’il lève l’hypothèque judiciaire, n’efface pas les cent jours de cauchemar qui ont ébranlé le monde d’Anne Sinclair, touché son cœur, fissuré ses sentiments et fait s’écrouler nombre d’ambitions sans pour autant la faire plier ni tomber. Car tout ce qui n’a pas tué la dame de cœur a renforcé la femme de tête. Elles se retrouvent aujourd’hui l’une face à l’autre afin de décider pour demain. Pour Anne Sinclair, peut-être le face-à-face le plus difficile de sa vie.

10/2011

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Littérature anglo-saxonne

Jérusalem

" Et si une ville était la somme de toutes les villes qu'elle a été depuis sa fondation, avec en prime, errant parmi ses ruelles, cachés sous les porches de ses églises, ivres morts ou défoncés derrière ses bars, les spectres inquiets ayant pris part à sa chute et son déclin ? Il semblerait que toute une humanité déchue se soit donné rendez-vous dans le monumental roman d'Alan Moore, dont le titre – Jérusalem – devrait suffire à convaincre le lecteur qu'il a pour décor un Northampton plus grand et moins quotidien que celui où vit l'auteur. Partant du principe que chaque vie est une entité immortelle, chaque instant humain, aussi humble soit-il, une partie vitale de l'existence, et chaque communauté une cité éternelle, Alan Moore a conçu un récit-monde où le moindre geste, la moindre pensée, laissent une trace vivante, une empreinte mobile que chacun peut percevoir à mesure que les temps semblent se convulser. Il transforme la ville de Northampton en creuset originel, dans lequel il plonge les brûlants destins de ses nombreux personnages. Qu'il s'agisse d'une artiste peintre sujette aux visions, de son frère par deux fois mort et ressuscité, d'un peintre de cathédrale qui voit les fresques s'animer et lui délivrer un puissant message, d'une métisse défoncée au crack qui parle à la braise de sa cigarette comme à un démon, d'un moine du IXe siècle chargé d'apporter une relique au " centre du monde ", d'un sans-abri errant dans les limbes de la ville, d'un esclave affranchi en quête de sainteté, d'un poète tari et dipsomane, tous sentent que sous la fine et fragile pellicule des choses, qui déjà se fissure, tremblent et se lèvent des foules d'entités. Des anges ? Des démons ? Roman de la démesure et du cruellement humain, Jérusalem est une expérience chamanique au coeur de nos mémoires et de nos aspirations. Entre la gloire et la boue coule une voix protéiforme, celle du barde Moore, au plus haut de son art." Claro

08/2017

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Littérature française

Les briques noires

Et si l'écriture était une forme d'introspection ? C'est peut-être ce que j'ai voulu réaliser en couchant ces lignes dans des moments de solitude et de recherche d'un autre avenir, d'un autre devenir. Créateur artistique j'ai gardé la main d'un artiste et une aspiration à la beauté dans des pages parfois douloureuses. Cette loi est inéluctable j'ai écrit avec sensibilité et sincérité. Ce n'est pas vraiment un mur de briques noires, mais plutôt une plaque sensible semblable à celle que l'on insérait dans les chambres photographiques. Les briques, éléments constitutifs de cet édifice littéraire, s'empilent une par une pour ne plus faire qu'un mur sombre où la lumière se perd. Chaque chapitre du livre est un épisode de l'existence d'Armand, un homme qui se livre. Réfugié dans son domaine, il analyse sa vie qui se fissure, se disloque, se construit aussi, évènements après évènement malgré une maladie orpheline qui le ronge. OUI Armand est en colère contre tous, un ami l'a trahi et sa voisine a fini par le haïr pour avoir dévoilé une partie de sa vie intime. Il a de la pitié pour Mô. Mais la religion et la politique chers amis ne l'intéressent vraiment pas. Le sexe, la question est posée…Plus jeune que son compagnon, Mô est frivole, libertine encore en activité professionnelle. Par son immaturité elle va porter la perturbation dans la vie du couple. Le Petit Mimi, c'est senti obligé de s'impliquer, afin d'apporter un peu de fraîcheur enfantine dans la narration de cette histoire de grands. Alternant flash-back et actualité sentimentale, on déroule dans LES BRIQUES NOIRES le fil d'émotions, de rencontres, de solitudes... Armand écrit : Dois-je me laisser, dès les premières lignes de ce roman, envahir par le sentiment étrange d'un ‘vieux' dix-cors ? Malgré mon caractère solitaire, je parcours mon « Domaine » tel le cervidé à la recherche de la Biche… Mes amours automnales sont passées depuis longtemps. Serait-ce la solitude, le délaissement qui pointent leur nez ? La saison n'est pas encore propice au brame ! Pourtant, le besoin de l'autre, sans vraiment l'avouer, m'interpelle…

09/2016

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Littérature érotique et sentim

A la dérive

Comment ne pas se noyer quand on a un boulet accroché au pied ? Le monde de Jake Moore est trop étroit et l'étouffe. Le moindre centime qu'il gagne en tant que soudeur lui sert à soigner son père mourant, un homme abusif et manipulateur, mais aussi la seule famille qui lui reste. Sur le plan amoureux, il n'est pas plus heureux : en raison d'une promesse faite à sa mère décédée, Jake résiste à son désir envers les hommes, alors même que cela le ronge de l'intérieur. Dallas Yates doit faire appel à des montagnes d'imagination pour percevoir les possibilités qu'offre le bâtiment Art déco délabré en périphérie de WeHo, mais ce qui le convainc de l'acquérir, c'est le sourire timide du beau soudeur qui travaille de l'autre côté de la rue. Avec douceur, Dallas décape les couches durcies qui étouffent l'âme de Jake, permettant à leur amitié de fleurir. Il est facile de craquer pour l'homme tendre et artistique qui se cache derrière la carapace fissurée de Jake, mais Dallas sait que rien entre eux ne sera envisageable tant que Jake n'apprendra pas à s'aimer lui-même. Quand le monde de Jake s'effondre et qu'il sombre au creux de la vague, il se sent partir à la dérive dans une vie qu'il n'a jamais voulu mener et c'est auprès de Dallas qu'il cherche du réconfort. Alors qu'il souhaiterait tant lui ouvrir son coeur, son passé le hante et Jake est certain de ne pas mériter l'amour que Dallas désespère de lui offrir. #Secondechance #Famille #MM #Comingout --- "J'ai vraiment apprécié ce livre, même s'il y avait des moments d'angoisse et d'émotion, il y avait assez de lumière pour équilibrer l'histoire". - Chris

01/2021

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Espagnol apprentissage

Anfractuosités de la fiction. Inscriptions du politique dans la littérature hispanophone contemporaine, Textes en français et en espagnol

Ce volume qui inaugure la collection SAXIFRAGES interroge et met en relation aussi bien les champs de la poétique, du politique et de l'éthique que le travail de la fiction. Car la fiction, à l'instar de la métaphore vive, désocculte les structures profondes de la réalité auxquelles nous sommes reliés en tant que mortels (Ricoeur) et élabore un système d'évidences sensibles qui donne à voir l'existence (Rancière).
Le constat d'un retour au réel - voire à une certaine forme de réalisme - dans la littérature contemporaine des dernières décennies réactualise ces réflexions et approches du travail de la fiction et des images en tant qu'objets esthétiques capables de faire sens et de réinventer notre imaginaire politique (DidiHuberman). Comment la littérature procède-t-elle lorsqu'elle n'est plus censée refléter comme le miroir stendhalien la réalité? Comment traiter le politique faufilé dans la fiction lorsqu'il ne s'agit plus de le représenter "simplement" ? Car lire le politique, en traquer les traces qui se glissent entre les failles et fissures d'un champ social ou artistique pour oeuvrer de l'intérieur en craquelant - comme le font les forces faibles des saxifrages - les systèmes clos et "parfaits" , c'est appréhender cette faculté de faire sens, de fictionner.
On trouvera réunies ici dix contributions de spécialistes français et étrangers dont la recherche et les travaux portent sur la littérature hispanophone contemporaine. Ils analysent les manières dont certains événements historiques, la violence, la mémoire, l'engagement se faufilent dans le dispositif narratif pour le singulariser politiquement. Ils explorent ces rapports sous des aspects les plus divers, dans une perspective interdisciplinaire, à la croisée de la littérature, la philosophie, le cinéma, l'histoire contemporaine.

01/2021

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Vie chrétienne

Résister au mensonge. Vivre en chrétiens dissidents

Après son brillant essai sur le "pari bénédictin" , Rod Dreher développe une réflexion aussi puissante que féconde autour du soft totalitarisme occidental. Pas d'interdiction officielle d'opinion, pas de déploiement d'un Etat policier, mais l'émergence insidieuse d'une tyrannie douce qui, sous l'égide d'un credo progressiste, annihile tout esprit critique et paralyse jusqu'au plus indépendant des libres penseurs. Qu'est-ce que le soft totalitarisme ? Comment l'homme moderne en vient-il à renoncer à sa liberté d'expression et aux lumières du bon sens ? Pourquoi l'Occident est-il gagné par le novlangue et la réécriture de l'histoire ? C'est en s'appuyant sur les précieux témoignages d'anciens dissidents des régimes communistes que le penseur américain répond aux interrogations de notre époque. Incisif et lucide, il place le chrétien devant le vertige des temps d'aujourd'hui et de demain et l'appelle à la foi profonde, à la résistance familiale, à la soif de la vérité, seules à même de fissurer les fantasmes d'une époque qui nous infantilise et nous noie dans les paradis artificiels. Aiguillé par l'exigence de vérité, cet essai magistral nous donne les moyens de résister au mensonge qui ronge et liquéfie l'âme. Né en 1967, Rod Dreher est journaliste pour le magazine The American Conservative. Il a collaboré auparavant au New York Times. Originaire d'une famille méthodiste, il se convertit au catholicisme en 1993 puis à l'orthodoxie en 2006. Son invitation à retrouver la tradition de philosophie morale aristotélicienne rencontre un puissant écho outre-Atlantique. Auteur du mémorable Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus, succès de librairie aux Etats-Unis comme en Europe, l'auteur récidive avec Résister au mensonge, Vivre en chrétiens dissidents.

04/2021

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Thèmes photo

Photos de classe. Corps au travail

Depuis le mouvement des Gilets Jaunes et avec la contestation de la réforme des retraites, le monde ouvrier a pris à nouveau corps sur les ronds-points et dans les manifestations. Au fil de rencontres établies au cours d'un reportage dans le monde syndical, Daniel Challe s'est attaché à produire une visibilité de la condition ouvrière et à questionner l'inégalité qui structure les représentations visuelles. Ces photographies, réalisées dans le cadre de la grande commande photojournalisme du ministère de la culture et de la communication Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire ? , pilotée par la Bibliothèque nationale de France, contribuent à rendre visible les catégories reléguées du monde social et à créer une iconographie des dominé·es. C'est la force de la photographie que de donner corps par le face-à-face et l'expérience de terrain à un docker, à une ouvrière de l'industrie automobile, de l'agroalimentaire, à un ouvrier de la construction navale, de la métallurgie. Il y a dans ces corps parfois usés par les tâches répétitives, par la perte de sens du travail ou le mépris patronal, une fierté de la lutte, du militantisme et des solidarités syndicales. Ce livre veut montrer la beauté d'une classe ouvrière vivante, joyeuse, qui n'a pas oublié le sens du combat, qui sait qu'elle détient les vrais savoirs des producteurs, qui ne sont pas ceux du management et de l'organisation capitaliste du travail. Fidèle à ce monde populaire qu'il écoute avec son regard et l'objectif acéré de son Leica, Daniel Challe voudrait contribuer à fissurer la belle unité des médias et de la presse qui passent sous silence la vraie vie de celles et ceux qui produisent et travaillent.

02/2024

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Sciences politiques

D'un communisme décolonial à la démocratie des communs. Octobre 1917-2017

Tous les passés n'ont pas le même avenir, peut-on dire avec Daniel Bensaïd : Octobre 1917 ne se laissera pas facilement enterrer. Son immense legs, qu'il faut actualiser, est d'avoir "osé" mettre à l'ordre du jour la remise en cause de l'ordre existant - sans recettes, et non sans tragiques erreurs, en se confrontant aux guerres et violences sociales des dominants, à l'échelle nationale et internationale. Or, cent ans plus tard, bien que l' "hypothèse communiste" semble écartée, bien des points communs nous rapprochent des enjeux d'Octobre. L'hypothèse menchevique selon laquelle il fallait attendre d'un développement capitaliste les progrès sociaux et démocratique préparant l'avènement du socialisme n'est plus défendue par quiconque, la social-démocratie ayant préféré basculer vers l'ordre néo-libéral. Le capitalisme s'est à nouveau mondialisé d'une façon encore plus organique que jamais rendant impensable la "construction du socialisme dans un seul pays", même si toutes les résistances doivent trouver un fort ancrage national. Une "troisième guerre mondiale" sociale, et désastreuses pour l'environnement, se déploie depuis les années 1980, excluant tout choix démocratique, comme l'avait exprimé le slogan de Margaret Thatcher TINA "There Is No Alternative". Le mouvement de résistance né notamment au Chiapas et organisé depuis les années 1990 dans de multiples réseaux contre cette nouvelle mondialisation a pu espérer "changer le monde sans prendre le pouvoir". Et il existe de multiples combats pour "fissurer" le capitalisme : des réseaux s'emparant des logiciels libres à ceux reliant les " villes rebelles ; des résistances impulsées par Via Campesina, à la Commune. On a aussi vu le retour de réponses étatistes ou "populistes de gauche" ainsi que l'appel de Hugo Chavez à penser un "socialisme du XXIe siècle".

03/2018

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Littérature française

Une bouche sans personne

Un comptable se réfugie la journée dans ses chiffres et la nuit dans un bar où il retrouve depuis dix ans les mêmes amis. Le visage protégé par une écharpe, on ne sait rien de son passé. Pourtant, un soir, il est obligé de se dévoiler. Tous découvrent qu'il a été défiguré. Par qui, par quoi? Il commence à raconter son histoire à ses amis et à quelques habitués présents ce soir-là. Il recommence le soir suivant. Et le soir d'après. Et encore. Chaque fois, les clients du café sont plus nombreux et écoutent son histoire comme s'ils assistaient à un véritable spectacle. Et, lui qui s'accrochait à ses habitudes pour mieux s'oublier, voit ses certitudes se fissurer et son quotidien se dérégler. Il jette un nouveau regard sur sa vie professionnelle et la vie de son immeuble qui semblent tout droit sortis de l'esprit fantasque de ce grand-père qui l'avait jusque-là si bien protégé du traumatisme de son enfance. Léger et aérien en apparence, ce roman déverrouille sans que l'on y prenne garde les portes de la mémoire. On y trouve les Beatles, la vie étroite d'un comptable enfermé dans son bureau, une jolie serveuse, un tunnel de sacs poubelle, des musiciens tziganes, une correspondance d'outre-tombe, un grand-père rêveur et des souvenirs que l'on chasse mais qui reviennent. Un livre sur l'amitié, sur l'histoire et ce que l'on décide d'en faire. Riche des échos de Vian, Gary ou Pérec, lorgnant vers le réalisme magique, le roman d'un homme qui se souvient et survit - et devient l'incarnation d'une nation qui survit aux traumatismes de l'Histoire.

08/2016

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Actualité médiatique France

La nation inachevée. La jeunesse face à l'école et la police

La démocratie est en crise, le pays se fissure et notre boussole politique s'est démagnétisée. Le diagnostic ne trompe pas : le débat public se crispe sur l'identité nationale, les valeurs républicaines et la laïcité tandis que la participation électorale décline... Tout indique que le processus de fabrication de la nation et des citoyens libres semble bloqué. Les causes désignées par les chaînes d'information en continu, qui abreuvent des pans entiers de la société ? la tyrannie des minorités ethniques ou religieuses, et la perte de l'autorité de l'Etat. Les solutions proposées par les mêmes ? Une école Troisième République où les maîtres inspirent le respect et une police renforcée, plus nombreuse et plus agressive dans les zones pauvres. Au-delà de l'emballement médiatique autour des faits-divers et de leur utilisation par des responsables politiques, quelle est la pertinence de ce diagnostic ? Dans cet essai charpenté et incisif, fruit d'une enquête scientifique et de travaux de recherche menés depuis dix ans, Sebastian Roché dessine un paysage et une réalité sociale bien plus complexes qu'on ne l'entend d'ordinaire. Oui, la question de l'identité collective et de la culture civique ont toute leur légitimité dans le débat - elles sont au fondement du fonctionnement des Etat-Nations- mais il ne faut pas oublier que la fabrique de la démocratie repose pour une large part sur la socialisation des enfants et l'éducation. Oui, les croyances dans les principes civiques et l'identité collectives sont bien affectées par les phénomènes migratoires et les pressions religieuses. Mais, loin de faciliter la cohésion sociale, les fonctionnements actuels de l'Ecole et de la Police creusent le sentiment de rejet et amplifient le malaise. L'instruction publique n'est pas la matrice des valeurs collectives, elle ne convainc que les gagnants de la compétition scolaire, laissant les perdants sur le bord de la route. Et la police, de son côté, par ses pratiques douteuses, comme les contrôles d'identité discriminatoires, et son impossible réforme face à un pouvoir faible, freine l'intégration des enfants des zones pauvres et des minorités ethniques... Au terme de ce constat en clair-obscur apparaît une question qui vient ébranler le fondement de nos institutions : Et si l'Etat tel que nous le connaissons était le poison et non l'antidote à la crise que nous traversons ?

01/2022

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Littérature française

Repères, personnalité, proximité

Récit plongeant dans la bravoure des hommes et des femmes choisis de l'Europe de l'Est, du Maghreb, des Antilles, de l'Afrique noire et de la France métropolitaine, qui se battent au quotidien pour leurs conditions contre les traditions. Dans un style accrochant, Richard Ossoma-Lesmois ne se perd pas dans un passé éloigné. Il n’erre pas indéfiniment à travers un environnement lointain, propre à l’imagination. Il entraîne dans un vécu facile à repérer, à reconnaître. Mélangeant témoignage romancé, évolution des sociétés contemporaines du fait de la proximité et du brassage des cultures. Notamment l’Afrique noire, le Maghreb, les Antilles, la France métropolitaine. L’auteur s’intéresse aux valeurs fondamentales de la famille, composante de la société, base de la construction de l’enfance et l’éducation de la jeunesse. Cette dernière catégorie constamment en quête de nouvelles tendances de réussite, s’expose aux échecs. Les difficultés rencontrées par les membres d’une famille recomposée  les mariages mixtes formés par les personnes venues d’horizons différents  les fissures qui s’y dessinent  la dureté de l’existence que connaissent les familles monoparentales. La solidarité, la nécessité de rappeler les principes communs du vivre ensemble, gages de paix et de sécurité pour tous. La prévention contre les dérives identitaires, les médiocrités ethniques. De son œuvre se note la valorisation accrue de la femme à tous points de vue. Tant, dans son rôle primordial au sein du premier espace de vie au monde, la famille, la société que son désir personnel de s’explorer. Autant des facteurs indispensables aux cohésions des sociétés. Quatre chapitres rapportant les pages des romans déjà publiés par Richard Ossoma-Lesmois. Sans revêtir de caractère analytique à l’œuvre réalisée jusque-là. Simplement, s’intéresser au fait que les périodes d’intervalles des publications des romans sont relativement rapprochées. Des faits prêtant aux recoupements propices à constituer une trame commune : un roman-témoignage. Enfin, quatre chapitres enrichis en compléments des récits originaux.

11/2019

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Poches Littérature internation

Le bureau des objets trouvés

Henry Neff, vingt-quatre ans, est muté au bureau des objets trouvés de la compagnie de chemins de fer. Henry ne veut pas faire carrière, il aime vivre en marge des exigences sociales et se satisfait du compagnonnage des objets égarés. Ils " stimulent l'imagination ", explique-t-il à ses collègues médusés. Certains de ses objets se voient tirés de l'exil par leur propriétaire. Ils deviennent alors de minuscules tranches de vie, prétextes à des saynètes pour lesquelles Henry joue le rôle de metteur en scène. Un jour, Henry rapporte sa sacoche à Fédor Lagutin. Mathématicien de haut niveau originaire de l'Oural, Fédor est invité à un colloque par l'université. Henry est charmé par l'allemand désuet de Fédor qui, de son côté, se laisse volontiers entraîner par l'affection débonnaire d'Henry. Cette amitié est la première intrusion de la réalité dans l'univers d'Henry. Fédor est issu d'une population de paisibles nomades, respectueux des autres et d'une scrupuleuse politesse. Quant aux mathématiques, elles ont érigé entre le quotidien et lui une barrière d'aimables relations intellectuelles. Comment pourrait-il comprendre ces motards qui le battent et l'insultent parce qu'il est russe ? Comment serait-il armé face aux propos racistes de ses voisins ? Fédor fuit l'Allemagne, laissant Henry en colère. Au travail, des fissures se forment dans la bulle imaginaire d'Henry : Paula, sa collègue, souffre d'aimer un mari qui la délaisse ; Albert, vieux garçon dévoué à son père, est menacé de chômage. Et Barbara, cette soeur qu'il a toujours considérée comme un pilier, est déchirée par la fuite de Fédor. Peu à peu Henry pressent que chaque être abrite une oasis. A l'image de ces propriétaires chérissant des objets anodins pour eux irremplaçables, Paula, Barbara, Fédor, Albert s'acharnent à maintenir l'espérance, la fidélité et l'amitié. Gardien des objets, Henry acceptera-t-il de comprendre qu'il peut – qu'il doit – être l'un de ces gardiens anonymes de la meilleure part de l'homme ?

04/2017

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Littérature française

La petite groie

Tandis que perdure l'éthique des années 40, coûte que coûte, né avec le "grand tournant" , Jérôme a un mal fou à se faire à l'école. Dans les hauts de son lycée, il s'y construit de secrètes fondations où celles de sa famille vont lentement se fissurer. De par la vitalité de ses semblables va éclore une énergie où, de classe en classe et de cours en cours, silencieux, mais bavard avec lui-même, le jeune garçon va découvrir ce qui n'a pas sa place à la maison. Entre d'autres cloisons, où il apprend sans suivre ce qu'on y enseigne, après ses errances et ses rêves, les rues où il court sont jalonnées d'imprévus : mais cette ville-là existe-t-elle vraiment ? Et il faut aller vite, la 11 est, sur ce point, déterminante mais brièvement, une 15 le sera davantage, mais insuffisante à réaliser l'inimaginable. Dans sa capacité à quitter la terre sur l'eau, l'hydravion comblera bientôt son rêve à vouloir explorer les cheminées. Un être de famille, ce curieux personnage qu'il n'a fait qu'entrevoir, est en réalité l'artisan de son essor... Au travers d'histoires familiales mêlées, Jérôme Prades-Eliot livre un roman contemporain dense et fort. Les Beaux-Arts et les groupes des graphistes auquel Jérôme Prades-Eliot a appartenu constituent l'essentiel de ses activités où la didactique universitaire n'en est que la conséquence. L'extrême plaisir à considérer la littérature dessinée ou écrite et, dans les conditions où nous prenons notre temps, la fragilité virtuelle de la première et le vécu de la seconde, la visualisation des deux créé la passion de lire. Dessinateur de centaine de choses au crayon, bic ou marker, au rêve de l'individualisation artisanale, à cette veine en voie d'anéantissement peut-être, au qualitatif, il a toujours donné la préférence au regard de ses rapports quantitatifs et monnayés.

07/2021