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Lucie Mougenot

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Philosophie

Soliloques

Seul avec lui-même, sur les rives du Danube, au cours d'une de ses expéditions contre les peuplades qui assiègent son empire. Marc Aurèle rédige en grec, le soir venu, dans sa tente de commandement, l'ordre du jour qu'il s'intime à lui-même, composant ainsi, à l'aube du grand affrontement entre le polythéisme païen et les monothéismes juif et chrétien, ce bréviaire personnel de morale, qui ne laisse pas de nous interroger. L'empereur Marc Aurèle fut le dernier des grands stoïciens. Après le temps des philosophes, vint celui des martyrs, qui furent les premiers Témoins d'une foi nouvelle, mais aussi les derniers vrais " chrétiens ". Emportés par l'enthousiasme dans le sillage du Rédempteur crucifié qui leur avait ouvert la voie du jardin des Supplices et bousculant, au mépris de leur vie misérable, l'ordre établi par Rome, ils s'étaient élancés vers les amphithéâtres, où ils avaient fait les frais du lever de rideau sur la Cité de Dieu. La morale de Marc Aurèle, délivrée de tout enthousiasme fanatique, nous parvient aujourd'hui comme le fruit d'une passion calme et non feinte au service du bien public. Dans ses Soliloques, où " les dieux " vaquent en silence, on découvre que la " piété " n'était pas un vain mot pour ce moraliste païen, lucide et sincère, qui écrivait, pour sa propre gouverne : " Ce qui n'est pas utile à la ruche n'est pas non plus utile à l'abeille ".

05/1998

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Histoire de France

Joseph Gallieni. Le vrai vainqueur de la Marne

Celui que Lyautey au Tonkin appelle le "Monsieur d'ici", et que la France a élevé à la dignité de maréchal à titre posthume, consacra toute sa vie (1849-1916) à son pays. Saint-cyrien, combattant de 1870, il était à Bazeilles, il participe durant trente ans à l'expansion coloniale française. Explorateur et conquérant au Soudan, pacificateur au Tonkin, gouverneur de Madagascar durant neuf ans, ce grand travailleur poursuit parallèlement une activité littéraire importante. Il rapporte dans plusieurs ouvrages son activité outre-mer. De retour en France, membre du Conseil supérieur de la guerre il est destiné en cas de conflit à commander une armée. Tiré de sa retraite en août 1914, il devient le légendaire défenseur de Paris, décidé à remplir "son mandat jusqu'au bout". Lucide, il voit la faille du dispositif allemand et pousse Joffre, son ancien subordonné à Madagascar, à déclencher la bataille qui donnera la victoire de la Marne. Ayant accepté par devoir les fonctions de ministre de la Guerre, il envisage de modifier le Haut Commandement englué dans des offensives stériles et sanglantes. La maladie ne le lui permet pas. Il meurt en mars 1916. D'une vie privée sans défauts, soldat rigoureux et d'une honnêteté exemplaire, il était, selon les propos d'un homme politique, "la Vertu sous les armes". Il laisse la marque d'un grand professionnel et d'un ardent patriote dont le parcours mérite d'être découvert.

11/2016

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Littérature étrangère

La fureur de la langouste

Tino a onze ans. Il vit à Buenos Aires avec sa mère, son père, sa soeur, Bruno le garde du corps et Irma la bonne paraguayenne, dans une maison bourgeoise cossue, sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Car sa famille n’est pas comme les autres : son père, Razzani – dont le plat préféré est la langouste au jerez –, est un des hommes les plus puissants du pays. Ce qui inquiète Maia, une amie d’école avec laquelle Tino entretient un jeu amoureux. Jusqu’au jour où Razzani fait les gros titres de la presse et que le père de celle-ci, présentateur de l’émission « Le chasseur », l’invite et tente de le démolir en direct. Tout s’effondre autour de Tino : et s’il ne connaissait pas son père ? Qui est cet inconnu qui l’a élevé ? Pourquoi tous ces mensonges ? Et quand l’homme le plus recherché du pays prend la fuite, c’est toute sa famille qui s’effrite : la soeur, anorexique et sous antidépresseurs, la mère, qui refuse de voir la réalité en face et Tino qui fait l’expérience de la disgrâce.Lucía Puenzo nous entraîne au coeur de la société argentine malade en chroniquant avec une grande subtilité la chute d’un homme puissant, à travers la voix d’un fils meurtri et innocent. De situations cocasses en instants tragiques, elle explore la perte des valeurs dans un monde où la seule réalité reste la possibilité de la violence.

05/2012

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Histoire de France

Sociologie de la communauté de Port-Royal. Histoire, économie

Port-Royal fut-il le centre d'une cabale jansniste ? ou le point de ralliement de parlementaires dus par l'mergence d'un tat centralis ? Depuis les polmiques jsuites des annes 1650 jusqu' l'interprtation post-marxiste de Lucien Goldman en 1959, le rle du monastre dans l'histoire franaise a t dbattu avec une grande ardeur idologique, mais peu d'attention au fait historique. Ce livre considre le monastre de la perspective de l'historien sociologue et cherche les rponses ces questions dans les archives des notaires. Une enqute dtaille sur le recrutement du monastre montre son tonnante croissance l'poque prcisment de la premire association avec le jansnisme. Les nouvelles religieuses venaient d'un groupe social de plus en plus puissant pas ncessairement les groupes que dcrit Goldman et leurs familles et amis formaient un rseau trs serr autour du couvent qui lui-mme constituait une source effective d'influence. La socit de Port-Royal ainsi forme tait lie par des relations familiales, des affinits intellectuelles, et une interdpendance financire non moins importante. Considr d'un point de vue sculier et social, Port-Royal se prsente comme bien plus qu'un simple couvent soutenant un idal religieux. C'tait le centre d'un groupe social spcial que ce livre dcrit de faon prcise partir de la liste de toutes les religieuses du couvent et poursuit travers le milieu, les relations et les interconnections de leurs familles et amis, directeurs, confesseurs, dfenseurs et idologues.

01/1999

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Décoration

La caricature contre Napoléon

La caricature est-elle une " chaire publique de diffamation " ? La Convention, pressée par ses adversaires, l'affirmait, et Napoléon Bonaparte, bon connaisseur en matière de propagande, prenait la peine de s'insurger officiellement auprès des autorités britanniques contre la diffusion en France de ces armes corrosives. Mais au-delà du témoignage, virulent et subversif, la satire imagée royaliste, née du redoutable creuset anglais, se prépare à devenir un art majeur, dans l'ombre de la clandestinité. En élève douée, la caricature française s'invente un langage et une culture qui lui sont propres. En gerbes colorées et incisives, elle invective un public rompu aux nouveaux supports politiques de la récente Révolution. Elle fustige un pouvoir personnel au moment décisif où s'affirme une société aux légitimités inédites. Témoin lucide et truculent de son temps, elle en est aussi le produit, par ses représentations symboliques du politique. Par sa vision du corps social, elle reflète les valeurs et les interdits d'une société en pleine évolution. Images anglaises, images françaises. Quel contraste entre les deux visages de l'Empereur ! Différence à la mesure des antagonismes qui séparent les deux pays. Et cet aspect méconnu de l'opposition à Napoléon confirme enfin l'existence d'une légende noire longtemps éclipsée par l'hagiographie romantique du solitaire de Longwood ! L'illustration de ce livre - 196 estampes dont 96 en couleurs - n'avait jamais encore été rassemblée.

03/1985

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Littérature française

Tram 83

Tous les soirs au Tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d'Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays prête à en découdre sur des musiques inouïes, réunie là dans l'espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer. Lucien, tout juste débarqué de l'Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s'accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve sans s'en rendre compte coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d'une fille aux seins-grosses-tomates. Il émeut ces dames ! Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, n'en déplaise au ridicule Général dissident, il n'y a qu'une chose qui compte: régner sur le Tram 83 et s'attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute. Premier roman éminemment poétique et nerveux, Tram 83 est une incroyable plongée dans la langue et l'énergie d'un pays réinventé, un raz-de-marée halluciné et drôle où dans chaque phrase cogne une féroce envie de vivre. Bienvenue ailleurs.

08/2014

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Littérature française

Un après-midi plutôt gai

Mariette Condroyer a l'art de vous plonger dans l'insolite avant même que l'on s'en aperçoive. Le plus souvent, des drames se nouent dans un strict tête-à-tête. Deux personnages s'affrontent. Quelquefois les moments de la vie se dédoublent, et les rôles s'inversent. Il y a toujours un autre qui mène sans merci le jeu jusqu'au bout. Un enfant se dit "otage", mais qui est le geôlier ? Quel est ce passager qui monte dans la voiture de Ludovic, une nuit, et ne veut plus le quitter ? Un écrivain et son secrétaire... L'un s'attachera cruellement aux pas de l'autre... Il arrive que l'amour soit fou et la mort joyeuse... Et Lucia, "oiseau de passage", se trouve dans l'étrange situation d'être une invitée dans sa propre maison... auprès de ceux qu'elle a abandonnés autrefois. D'un côté le quotidien, l'insignifiant, de l'autre l'irrémédiable, le pathétique... Un acteur ne veut plus jouer et ne sait que répéter "Embrassez Fellini pour moi"... et Monsieur Lulu, l'écrivain, pousse la conscience professionnelle si loin qu'il en meurt... Ces nouvelles dérangent. Elles nous font entrer dans un monde légèrement décalé par rapport à celui qui nous est familier, et de l'acceptation de l'insolite naît l'impression de malaise, un monde pourtant proche de nous et qui ferait peur s'il n'y avait le plaisir de la lecture.

02/1993

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Littérature étrangère

Bienvenue en Amérique

Ellen vient d'avoir onze ans. Elle a prié Dieu pour que son père meure, elle a souhaité de tout son coeur qu'il disparaisse et qu'il cesse de venir à la maison. Ses parents étaient divorcés mais les visites de son père alcoolique, colérique, se faisaient de plus en plus menaçantes. Avant cela pourtant, la famille avait été heureuse, sa mère était l'une des comédiennes les plus célèbres de Suède. Puis son père avait changé et elle avait commencé à prier. Son père est mort. " C'est de ma faute " avait-elle immédiatement pensé, son souhait le plus cher s'était réalisé. Depuis ce jour elle ne parle plus. Personne n'entend le son de sa voix, elle s'est murée dans le silence. Son frère s'enferme lui aussi - dans sa chambre dont il cloue la porte pour que personne n'entre - alors que sa mère répète à longueur de journée que leur famille est lumineuse. Comme pour faire revivre un passé glorieux, lorsque sa fille venait assister à ses spectacles et qu'elle l'applaudissait quand elle déclamait sur scène : " Bienvenue en Amérique " . Enfermés dans la tête de la jeune narratrice muette, nous assistons fascinés et impuissants au drame familial. Linda Boström Knausgård installe une atmosphère étrangement sombre et lucide, qui confère toute sa force au texte. Elle donne surtout vie à une enfant dévastée par la culpabilité qui parvient, malgré tout, à trouver un refuge dans ses souvenirs les plus lumineux...

02/2018

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Sociologie

Sociologie du dragueur. Le livre sur l'amour et la femme

Il paraît difficile d'écrire un livre sérieux sur une pratique jugée immorale, minable et très éloignée de la pensée : la drague. Pourtant l'auteur n'hésite pas à analyser ce sujet à risques ; à étudier l'amour et la femme à travers les yeux du dragueur. Pourquoi, quand, où et comment drague-t-on ? Tous ces aspects de la drague sont abordés dans ce livre. Refusant l'apologie de la femme des discours officiels et la misogynie, Alain Soral mêle pensée et concret, désir et technique pour pénétrer le mystère de la femme réelle ; cette inconnue que le " serial lover " traque sans relâche dans la rue. Dans un style clair et concis maniant intelligence, subversion et humour, il porte un regard lucide sur une pratique sociale qui, à travers la femme, embrasse la société tout entière. D'où une critique acerbe du féminisme quand il veut ériger la femme en mouvement politique. Critique qui vaut aussi pour la social-démocratie qui nous harcèle d'images de femmes, et feint d'encenser la féminité pour nous pousser à la consommation. Mais Sociologie du dragueur c'est d'abord la réponse à deux questions essentielles : l'Amour, et comment faire pour l'obtenir ? Sociologie du dragueur est l'ouvrage qui a fait connaître Alain Soral au grand public. Il a depuis publié Vers la féminisation ?, La Vie d'un vaurien, jusqu'où va-t-on descendre ?, Socrate à Saint-Tropez et Misères du désir...

11/2004

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Littérature française

Les atticistes

Né en 1930, Amédée Lucien Astrafolli va devenir, très jeune, une figure originale des lettres françaises. Il s’illustre dans la défense de l’atticisme (idéal littéraire et linguistique qui se réfère à l’élégance, au goût de la juste mesure et à la sobriété des grands écrivains attiques), face aux assauts des « asianistes », ces barbares prêts à brader les attraits raffinés de la rhétorique classique contre une illusion de modernité. Face à lui, Astrafolli va trouver une jeune sémiologue féministe et révolutionnaire, Marie-Albane de Courtembat, pasionaria des barricades soixante-huitardes, avec qui il va croiser le fer. Un troisième personnage, Julien Tertre, plus jeune que les deux précédents, va s’interposer entre ces deux passionnés : il représente une génération éprise de concret, désireuse de rendre compte de choses plus essentielles à partir de la réalité, tâche pour laquelle les outils du cinéma lui paraissent mieux adaptés que ceux de la littérature… Eugène Green brosse le tableau d’un demi-siècle de luttes idéologiques, de parti pris parfois fumeux, de querelles intellectuelles ou mondaines, dont la jeunesse actuelle tend à se défaire. On retrouve ici les préoccupations d’un écrivain toujours à contre-courant : amour presque mystique de la langue française (venant d’un natif de Barbarie, cela ne manque pas d’être touchant), recherche de l’épure et de la dimension spirituelle dans l’art… Un roman satirique, brillant, inclassable.

10/2012

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Littérature française

La maison au point de l'aube. Edition

L'été qui précède son départ pour la capitale où il va commencer ses études, Erick passe ses vacances au bord de la mer. Séduit par Sven, un beau Suédois avec lequel il ne tarde pas à faire connaissance, il doit constater que ce dernier refuse de répondre à ses désirs, bien qu'il sache parfaitement ce qu'il en est : Sven est marié et père de famille. Au cours de cet été, Erick va se lier d'amitié avec quelques personnes remarquables qui forment comme une société secrète, animée d'un esprit particulier : la maison de Lucile et Martin est le centre de cette communauté d'esprits qui ont adopté le "callionisme", de l'adjectif grec qui signifie "plus beau, meilleur". Peu à peu initié à ce qui est d'abord moins une philosophie qu'une attitude générale envers la vie et le monde, Erick va parcourir de rencontre en rencontre un chemin initiatique qui le mènera vers la pleine acceptation de lui-même. Alors que la France contemporaine cède à la détestation de soi et semble ne travailler qu'à sa propre perte, les amis qui serviront de guides à Erick lui permettront d'éviter les pièges, et de connaître à travers son amour pour Peer, un jeune homme atteint du sida, une révélation qui engage tout le sens de la vie humaine. On referme ce livre gorgé d'émotion avec la certitude qu'il contient les plus riches ferments d'espoir pour l'avenir.

06/2020

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Histoire internationale

Propos intimes et politiques. Tome 1, Juillet 1941-mars 1942

A défaut d'avoir écrit ses Mémoires, Hitler a légué une série de textes consacrés à sa personne privée et politique. Edités pour la première fois dans une traduction fidèle, ces Propos se composent des notes prises entre 1941 et 1944 au quartier général du Führer, dans un cadre informel mêlant amis intimes et proches collaborateurs. Les harangues consacrées à l'expansion du Reich y sont ponctuées de récits de jeunesse, de considérations personnelles sur l'art, la culture, les femmes. La traduction de François Delpla jette un éclairage nouveau sur ce recueil. Les notes compilées ne font pas qu'égrener les laïus délirants d'un dictateur mégalomane. Elles participent de la matrice idéologique du Troisième Reich, prolongeant Mein Kampf en un véritable traité de philosophie despotique. Le Führer y construit sa légende, disséquée à chaque page par le commentaire historique qui met à nu l'imposture intellectuelle du "Mal" nazi. Parfois lucide, Hitler contrefait souvent la réalité à dessein. Mais il laisse aussi entrevoir ses égarements, ses obsessions et ses marottes. Ce premier tome couvre la période de juillet 1941 à mars 1942. Durant ces mois décisifs, la guerre devient mondiale. Le conflit s'engage sur le front de l'Est, l'allié japonais multiplie ses frappes, les Etats-Unis sortent de leur isolationnisme. Encore férocement optimiste, la parole hitlérienne se rassure et se conforte dans son projet impérialiste, en même temps qu'elle organise dans l'ombre la "Solution finale".

01/2016

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Littérature française

L'enterrement et autres proses brèves (1963-1994)

L'ouvrage que nous proposons au lecteur rassemble les "proses brèves" retrouvées que Mohammed Khaïr-Eddine avait publiées de son vivant dans différents périodiques : de 1966, date de la publication de L'Enterrement - première nouvelle qui marqua son entrée réelle en littérature, et qui obtint le Prix de la nouvelle maghrébine créé alors par la revue Preuves - à 1995, soit peu de temps avant sa mort, où il mit le point final au dernier texte de ce recueil, Testament d'un moribond. Jusque-là dispersées, rédigées en diverses circonstances, ces "proses brèves" aux tons et formes variés, s'enracinent dans le terroir matriciel qu'est pour Mohammed Khaïr-Eddine le Sud marocain : le Pays chleuh, lieu de l'enfance du poète, de l'enracinement des ancêtres, avec ses légendes et ses mythes, ses traditions immémoriales, ses croyances magico-religieuses, ses soleils éclatants, ses montagnes abruptes de granit rose, ses hautes roches dénudées, ses torrents impétueux, ses hommes rudes, sa faune de reptiles et d'insectes venimeux, sa flore d'épineux... Elles se nourrissent du même coup du "souffle suprême de l'Atlas". Ce souffle constant des cimes "qui maintient en état l'influx vital ", régénérateur du socle tectonique ancestral. On y trouve avec bonheur ce regard lucide et décapant qui stimule et éveille la conscience, cette sensibilité extrême d'une âme habitée par la Terre comme toujours préoccupée des menaces qui pèsent sur les fragiles équilibres de la nature.

08/2010

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Romans historiques

Oser et brûler

Ce roman qui s'inspire de la vie extraordinaire d'Auguste de Sallmard, comte de Montfort, capitaine au régiment de Bourbon-Dragons et grand libertin, comble les vides de sa biographie. Après la disparition tragique d'une femme passionnément aimée, l'homme d'armes devient moine, puis abbé, en 1788, de la riche abbaye de Sept-Fons. Il fréquente alors Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, le duc de Penthièvre, la duchesse de Chartres et la princesse de Lamballe. Arrive la Révolution, qui n'épargne pas l'abbaye. Après quelques errements, l'abbé Bernard s'engage en 1792 dans les hussards de la République, sous un faux nom. Il participe à des campagnes pendant deux années puis obtient son congé et regagne son Dauphiné natal. Il écrit alors une autobiographie, malheureusement disparue. En 1800, il adresse au Premier Consul une demande d'emploi, qui reste sans réponse. Il récidive immédiatement après la proclamation de l'Empire sans plus de succès. Suivent alors des années dont on ne sait rien. En 1816, il fait publier un livre ésotérique sur la fin du monde. Il meurt en 1823, dans une mansarde du centre de Paris. A l'heure où l'on commémore la bataille de Waterloo et la chute de Napoléon, ce roman d'authentiques aventures porte un regard tout à la fois lucide et généreux sur le passage douloureux du XVIIIe au XIXe siècle.

06/2015

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Religion

Je crois en un seul bapteme essai sur bapteme et confirmation

Le présent livre pose la question : Que signifiait le baptême pour Simone Weil, Bergson, pour Augustin, ou Saul de Tarse ? Cette interrogation permettra de mesurer la gravité et de comprendre la signification du sacrement de la vie nouvelle. Au moment où le rituel nouveau du baptême s'efforce de mieux éveiller l'esprit à ce qui est essentiel dans l'approche de Dieu et dans le démarche de l'homme, où se multiplient les baptêmes d'adultes qui se décident dans la maturité de leur option, il importait de montrer que la baptême était l'initiation à la vie chrétienne. Tout au long de ces pages, le lecteur découvre toutes les dimensions du baptême et les implications de la foi pour le chrétien. Ecrit dans la langue d'aujourd'hui, intelligible à tous, sans concession sur le fond doctrinal, Le Baptême du P. Hamman se présente comme un catéchisme d'adultes, où l'homme ou le chrétien qui interroge trouve une réponse franche, lucide, exigeante. Il y prend conscience "d'un mystère insondable dont nous ne pouvons saisir quelque chose" que dans la mesure où nous le vivons quotidiennement dans la joie de notre découverte et la fraternité des hommes. A. Hamman, franciscain, professeur de théologie et de patristique à Rome et au Canada, est consulteur du Conseil de Liturgie, à Rome. Conseiller théologique à Pax Romana. Il a publié de nombreux ouvrages théologiques et religieux dont les Prières des premiers chrétiens, traduit en six langues.

04/1997

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Faits de société

L'Homme est l'avenir de la femme. Autopsie du féminisme contemporain

Depuis la parution du Deuxième Sexe et les années de militantisme flamboyant qui suivirent, l'image de la femme oscille aujourd'hui entre la victime forcément innocente et la figure héroïque prête à renouveler la politique, l'entreprise, et l'humanité dans son ensemble. Que s'est-il donc passé ? Notre époque peine à penser conjointement l'égalité et la différence. La démocratie, qui établit l'égalité tout en favorisant les revendications identitaires, complique les rapports hommes-femmes, et ignore la possibilité de jouer la différence sur le mode du plaisir et du jeu. D'autant que les évolutions de la science d'un côté, du capitalisme de l'autre ont radicalement modifié la donne : les femmes, autrefois victimes de leur corps, maîtrisent à présent la procréation et se retrouvent parallèlement enfermées au sein d'un système de maternage commercial. À l'ancienne morale contraignante s'est substituée une vulgate psy qui ne l'est pas moins, et l'émancipation rêvée s'est abîmée en injonction d'être une mère parfaite et en liberté de consommer sans fin... Il est urgent de renouer avec la tradition française unique des rapports entre hommes et femmes pacifiés et complémentaires, humanistes en somme - c'est-à-dire fondés sur une haute idée de l'humanité et de son destin. C'est ce à quoi nous invite ce livre, état des lieux iconoclaste et lucide, plaidoyer pour un féminisme humaniste.

01/2008

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Littérature française

La chute de Tanger

Tanger 1955. A l'âge de vingt ans le narrateur Robert Vitry regagne sa ville natale qu'il avait quittée tout enfant avec son père, mort entre-temps à Paris : il y est réclamé d'urgence par sa mère qui a besoin de lui pour administrer leur immense fortune. Car la révolution nationaliste éclate en plein coeur de la cité du faste mondain international et de l'affreuse misère du peuple, l'atmosphère étant souillée par le vice, la prostitution et le jeu mais dominée par la splendeur baroque des plus riches émigrés du monde parmi lesquels Barbara, l'Américaine dont le yacht est ancré au large de la côte. Nourri par ses souvenirs heureux de petit garçon, Robert Vitry entreprend l'exploration d'une ville en fureur que les milliardaires fuient les uns après les autres. Il se lie d'amitié avec Paolo le jeune révolutionnaire qui se fait tuer lors d'un attentat. Et c'est à travers le regard extraordinairement lucide de Robert que se compose ainsi, progressivement, l'authentique roman d'une ville en perdition. Un jour, le peuple des exilés s'aperçoit avec frayeur que le yacht de Barbara a déserté le port. Certains organisent alors leur départ. Mais beaucoup vont rester, continuant à parler du vent, des attentats, des arrivées ou des départs. Le narrateur, lui, s'en va à jamais. Il n'a été qu'un témoin, le temps d'un été.

05/1984

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Littérature étrangère

Ecrits de combat. Suivis de Charles Dickens

Bien connu pour ses romans salués comme des classiques, 1984 et La Ferme des animaux, George Orwell est aussi un essayiste hors pair. Dans ces textes d'intervention s'expriment toute son attention et toute son humanité. Le présent volume recueille quelques-unes de ses plus importantes contributions de 1931 à 1946 : "Une pendaison", "Comment j'ai tué un éléphant", "Au fond de la mine", "Souvenirs de la guerre d'Espagne", "L'esprit du sport", "Pourquoi j'écris", "Comment meurent les pauvres". On y trouvera aussi une évocation de Marrakech, ainsi qu'un essai capital consacré à Charles Dickens, un de ses modèles littéraires qui l'inspire également dans le champ politique et social. Comme le rappelle dans sa préface Lucien d'Azay, Orwell "se range toujours, quelles que soient les circonstances, du côté des laissés-pour-compte, des indigents et des êtres vulnérables : prolétaires, ouvriers, mineurs de fond, paysans, clochards, colonisés, immigrés, forçats, fugitifs, victimes de préjugés racistes, proscrits, excommuniés, réfugiés politiques, malades, infirmes, orphelins, veuves, femmes battues ou mises au ban de la société, etc." Orwell fut un écrivain engagé dans son temps. Sa capacité de vision continue d'inspirer notre présent et notre avenir. Nul doute que ce précieux recueil rassemblant ses essais les plus pertinents contribuera à éclairer sa pensée large et démocratique, interprétée par les esprits les plus divers en un temps empreint de profondes interrogations. Plus que jamais la présence d'Orwell s'inscrit dans le débat contemporain.

01/2021

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Poches Littérature internation

Haute enfance

A quarante ans, Kasch l'héritier est de retour dans sa ville natale, avec une seule obsession : se suicider, maintenant qu'il a écrit les quelques livres qu'il avait cru devoir écrire et qui ne l'ont mené qu'à un désespoir plus profond, celui de n'avoir pas su s'abstenir. En attendant de se pendre à sa poutre de chêne apparente, il hante les parkings, épie les ébats des jeunes amoureux. Jusqu'au jour où il délivre, des mais d'une bande de petits malfrats, une adolescente de quatorze ans, Laney. Et c'est, au pays de Haute Enfance, la rencontre du Solitaire qui " aimerait mieux pas " et de la sauvageonne, de l'intellectuel raté et de la " Lilith des champs ". Un cantique de la perversion. Linda Lê. Il y a, d'abord, la formidable galerie de personnages dessinés par Joyce Carol Oates : Laney, l'adolescente trop lucide et qui souffre de la pauvreté comme de l'isolement ; Arlène Hurley, la femme perpétuellement abandonnée par ses amants ; Vale le frère de Laney, aspiré par les charmes obscurs de la délinquance ; Earl Tuller, l'homme brutal qui meurtrit et saccage ; et, pour finir, Kasch, l'intellectuel en rupture de ban, qui devient l'ami-père-amant de Laney. Il y a aussi le rêve fou de recréer, au cœur de la modernité, une minuscule enclave de passé. Il y a, enfin, l'émotion que suscite un texte au lyrisme contenu.

10/2009

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Histoire internationale

Au coeur du Troisième Reich

Les mémoires d'Albert Speer sont un document exceptionnel à plus d'un titre : témoignage d'un des plus hauts dignitaires nazis, il relate en détail le fonctionnement de l'appareil d'Etat vu de l'intérieur, avec le mélange de rationalité bureaucratique et de soumission à l'arbitraire du chef qui le caractérise. Comment les décisions se prennent-elles, à quel niveau, comment sont-elles appliquées ? Mais c'est aussi l'itinéraire d'un homme brillant, architecte de talent, qui est rapidement séduit personnellement par Hitler et qui va progressivement mettre son intelligence et ses compétences au service de la machine de guerre nazie et d'une idéologie totalitaire. Ce n'est que dans les tous derniers mois du régime que ses yeux se dessillent et qu'il manifeste quelques velléités d'indépendance : il aura auparavant, comme ministre de l'armement, organisé la production d'armes et de munitions avec une efficacité redoutable, n'hésitant pas à mettre en oeuvre le travail forcé des prisonniers de guerre, de ceux des camps de concentration et des recrues du travail obligatoire. Ce livre lucide ne cherche ni à justifier, ni à amoindrir la responsabilité de l'auteur qui affirme : " je n'ai pas seulement voulu raconter, mais aussi comprendre ". Rapportant le nazisme à une perversion de la logique technicienne de notre époque il nous livre aussi une interrogation sur l'énigme de l'aveuglement et de la servitude volontaire.

04/2011

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Histoire de France

La Fin du monde antique et le début du Moyen âge

La Fin du monde antique et le début du Moyen Age fut un succès lors de sa parution en 1927. On avait traité jusqu'alors soit de l'empire romain, soit du Moyen Age en scindant les deux époques à la mort de Théodose. Pionnier du concept d'Antiquité tardive, Ferdinand Lot est le premier à consacrer un travail d'ensemble à l'histoire romaine entre le IIIe et le Ve siècle et à affirmer que " le Moyen Age ne peut se comprendre si l'on ne remonte pas au Bas Empire ". Se dégageant du carcan de l'histoire événementielle, il met l'accent sur l'analyse économique et sociale. En ce domaine aussi, Ferdinand Lot innove, deux ans avant la fondation des Annales, la revue de Marc Bloch et Lucien Febvre. Mais il n'oublie pas seulement les faits matériels et les institutions : son véritable objet d'études est l'âme humaine. " Si les apports de l'archéologie ces dernières décennies ont bien changé nos connaissances des temps barbares, Ferdinand Lot reste d'actualité lorsqu'il écrit : " Il est impossible de comprendre quoi que ce soit à l'histoire contemporaine si on ne sait rien de la dislocation du monde ancien, rein du nouveau peuplement de l'Europe du IVe au Xe siècle... " Une bonne raison de se féliciter de la réédition de ce classique que maîtres et étudiants ont lu et relu.

04/1989

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Ouvrages généraux

Strindberg platonicien

Strindberg platonicien ? Le titre a de quoi intriguer. Le rapport à Platon est le plus souvent occulté par ceux, plus manifestes, qu'il entretint avec Schopenhauer et Nietzsche et qui ont fait l'objet de nombreuses études. Strindberg cependant le répète à de nombreuses reprises : nous vivons non seulement dans un monde de représentations mais dans "un monde de représentations de représentations" (Un livre bleu) qui témoignent de la perversion originaire à un monde vrai dont il ne nous reste que des réminiscences fulgurantes. La célèbre pièce Un Songe donnera à la mise en scène de la caverne par Platon un sens particulier : l'homme est le prisonnier d'un monde d'images dont la production reste pour lui une énigme que le philosophe-dramaturge ramène à la condition d'une perception originellement faussée : tout se passe comme si l'oeil prisonnier de la caverne orbitale était condamné à voir les choses à l'envers dans sa "chambre obscure" . Vivant dans un monde de signes ambigus et de faux-semblants à la trame si serrée que toute issue semble elle-même une image dans le décor, l'homme devient le prisonnier qui deviendra le somnambule dont il décrit lui-même les figures et leur évolution dans le temps : d'abord irréfléchi puis de plus en plus lucide et réfléchi pour déboucher sur une sagesse tissée par le chagrin et la résignation vers la fin de sa vie.

11/2022

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Littérature étrangère

Mauricio ou les élections sentimentales

Après des années d'absence, Mauricio, dentiste idéaliste et sans caractère, revient vivre à Barcelone. Une rencontre fortuite l'amène à participer à la campagne électorale du parti socialiste et à nouer une relation amoureuse avec deux femmes : Clotilde, féministe, radicale, qui se donne pour ambition de réussir dans le monde pragmatique des affaires et des tribunaux, et Porritos, militante dans un quartier ouvrier, qui n'écoute que ses sentiments et ses convictions. Entre les deux, le cœur de Mauricio balance. En même temps qu'il découvre avec Clotilde les restaurants branchés de Barcelone, fréquente la nouvelle génération fière de sa réussite sociale et esquisse des projets de mariage, il se sent de plus en plus attiré par Porritos dont le destin tragique éveille en lui des sentiments confus et obscurs. Personnage à part entière de ce roman tendu sur le fil subtil d'une histoire sentimentale, la ville des prodiges " est ici le retable d'une société qui assiste à la fin de ses utopies et à la perte de ses illusions, où quelques-uns assument jusqu'au bout leur engagement d'antan et d'autres troquent, avec ou sans états d'âme, un idéal solidaire pour leur désir égoïste de prospérité. Lucide et caustique, magistral et efficace, Eduardo Mendoza dresse le constat moral et idéologique d'un pays qui pourrait être le nôtre, et démontre une fois de plus qu'il est une des très grandes voix de la littérature contemporaine.

09/2007

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Littérature étrangère

Le silence des eaux

Sur fond de splendeurs tropicales, d'eaux profondes, d'oiseaux bariolés et de vestiges mayas, quatre destins s'entrecroisent dans les forêts du Guatemala. Ernesto, un ancien officier porteur de lourds secrets sur la lutte contre la guérilla, ignore qu'il court à sa perte lorsqu'il décide d'y passer le week-end avec la séduisante Emilia. Celle-ci lui offre un amour qu'elle croit pouvoir maîtriser. Pourtant, pas plus que Lucien Leigh, le vieil écrivain anglais riche d'expériences et de voyages, ils n'échapperont à la violence d'un monde dont la beauté cache souvent les souvenirs d'un passé perverti par le mensonge. Pedro Moran, le fier lieutenant d'infanterie, voudrait voir disparaître ces traces devenues trop encombrantes. Il n'hésitera pas sur les moyens de parvenir à ses fins, car il sait qu'au Guatemala, en temps de paix comme en temps de guerre, un militaire se doit toujours d'être efficace. Dans ce roman noir en trompe l'oeil, aux pistes qui s'enlisent, Rodrigo Rey Rosa manie avec adresse les fils d'une intrigue saisissante. Il a le secret de ces notations délicates qui peignent par petites touches l'état d'esprit des protagonistes et suggèrent toujours plus qu'elles ne disent ; il est maître dans l'art de laisser venir les événements à pas de velours et dans l'art d'amener un dénouement terrible sans cris.

01/2000

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Littérature érotique et sentim

Ressort cassé

"Jusqu'ici, le nom de Marguerite Coppin figurait uniquement dans quelques anthologies de poétesses féminines, associé à des poèmes mièvres, célébrant l'effacement naturel des femmes. On savait aussi que la dame avait été suspectée d'atteinte aux "bonnes moeurs" pour Le Troisième sexe, roman publié sans nom d'auteur, par un éditeur sulfureux. Pour les lecteurs des poèmes, la chose était pour le moins inattendue. Le procureur suspecte Marguerite Coppin, dans Le Troisième sexe, de faire l'éloge des amours saphiques, mais pire encore, de décrire un monde où la ligne qui marque la différence indubitable entre les sexes s'inscrit en pointillés. Le roman mérite donc de retenir l'attention de ceux qui s'intéressent aux indécisions du genre. J'ai choisi de republier le roman qui vient un an avant l'ouvrage incriminé et qui en donne la clef. Ressort cassé est un livre en deux parties : là, une jeune fille séduit son institutrice ; ici, à peine plus âgée, elle analyse la situation des femmes avec une rare lucidité et un cynisme qu'on peut qualifier de politique. Si l'instruction est un handicap pour une femme sans fortune, son corps est son unique capital. Seule consolation : être toujours, à la fois, l'enjeu et la joueuse. Ressort cassé est, à n'en pas douter, un roman féministe et Marguerite Coppin une femme à deux visages. Reste aux chercheurs/euses à les révéler et à les articuler", Mirande Lucien.

12/2011

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Religion

La jument décillée. Cris féminins et regards lucides sur Dieu et les femmes

Ci-dessous, une photo de classe : une école en Algérie en 1953. Vingt-trois fillettes, presque toutes "du pays", sauf une petite blonde, à gauche, faisant pendant à la maîtresse à droite. En première couverture : les symboles religieux des trois monothéismes, juif, chrétien, musulman. Au centre une chaîne et son pendentif : une "main de Fatma", symbolisant la femme en Islam. Au-dessus, un sous-titre pour expliquer le propos. Mais qui donc est cette jument ? C'est celle que chevauchait la jeune Germaine Tillion qui, envoyée en mission à la découverte des habitants des Aurès et de leurs traditions, dialogue avec sa monture et lui apprend à "décrypter" les mécanismes de sa propre société. Elle nous représente nous tous, qui avons gardé les yeux cousus, comme les faucons de dressage dont on ne décousait les paupières qu'au moment de les lancer vers le ciel. M.-F. Houdan. nous révèle ainsi toutes les les clefs que nous apporte l'ethnologie pour une meilleure compréhension de notre monde. A partir de monologues féminins, elle mêle ses réflexions à celles de nombreux chercheurs pour tenter de comprendre : les croyances, l'origine des religions, leur utilisation, la pression sociale... Elle nous aide ainsi à déceler la place à laquelle le Dieu unique des monothéismes a assigné les femmes et la raison des violences contemporaines qui s'expriment en son nom. Une vision lucide et humaine sur des problèmes d'une grande actualité.

11/2019

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Littérature française

Les Allumettes suédoise suivi de Les sucettes à la menthe et Les noisettes sauvages

"Il avait eu l'idée des Allumettes suédoises à New York, qu'il avait visité durant l'été 1968, en découvrant les enfants dans les rues de Little Italy s'arrosant avec l'eau des bouches d'incendie. Il s'était rappelé soudain ses propres jeux d'enfant, rue Labat, à Montmartre et toutes les figures de ce quartier où il avait grandi. De retour à son hôtel, il a commencé à écrire son histoire, sous le pseudonyme pudique d'Olivier, en hommage à Oliver Twist de Charles Dickens. Sous sa plume ont ressuscité les pentes du Montmartre des années 1930, et avec elles les rues vivantes, les gens assis sur les pas-de-porte, les bandes d'enfants jouant dans les caniveaux, Lucien le sans-filiste, Bougras le vieil anar, Gastounet l'ancien combattant, Mac le mauvais garçon, Mado la Princesse, la grosse Albertine et tant d'autres commère, tant d'êtres qu'il a fait revivre et se croiser dans ces pages sous le regard vif, émerveillé, parfois mélancolique, d'un écrivain resté un enfant, comme l'avait d'emblée perçu Albert Camus quand il nota : "Il y a chez Robert Sabatier une belle enfance jusque dans les adultes"" . Francis Esménard A l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain et poète Robert Sabatier, les trois romans qui composent Les Allumettes suédoises sont réunis pour la première fois en un seul volume. Un chef-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir.

09/2023

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Sociologie

Mes années folles. Révolte et nihilisme du peuple adolescent après Mai 68

" Les années folles qui ont suivi Mai 68 donnent lieu à des interprétations qui oscillent entre la nostalgie et le rejet. L'état d'esprit de l'époque, les Trente Glorieuses, n'avait rien de dépressif, il était au contraire transgressif et jubilatoire. C'est peut-être cela qu'il est difficile de comprendre pour les nouvelles générations qui vivent dans un présent anxiogène et ont une vision catastrophique de l'avenir. J'avais 20 ans, j'étais étudiant à Caen et j'ai vécu intensément ces années avec d'autres, en croyant que tout était possible, y compris nos rêves les plus fous. Ce récit ne se situe pas en surplomb de l'histoire, mais décrit de l'intérieur des rencontres, des lectures et des violences. L'amour fou y côtoie le militantisme, les idées se mêlent aux passions dans un milieu contestataire et gauchiste en pleine ébullition. Telle est mon hypothèse : Mai 68 n'est pas seulement un remake dérisoire des révolutions passées auxquelles il se réfère, sa singularité tient à une "révolution culturelle' qui a bouleversé le tissu éducatif et sociétal. Les plus enragés d'entre nous entendaient renverser toutes les valeurs en y trouvant un plaisir certain. C'est en ce sens qu'il me paraît fondé de parler de "révolte'et de "nihilisme' du peuple adolescent. " Dans ce livre vivant et lucide, Jean-Pierre Le Goff explore une époque qui a entraîné un glissement anthropologique dont nous continuons de subir les effets.

09/2023

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Espace

Les saccageurs de l'espace. Débris, exploitation, militarisation : comment faire pour sauver notre bien commun

La révolution du " New Space ", célébrée pour avoir remis l'aventure spatiale au goût du jour après des décennies d'errement, c'est avant tout de nouveaux principes empruntés du Far West en vertu de la devise du " premier arrivé, premier servi ". C'est une puissance publique à la traîne, peinant à imposer ses règles face à des entrepreneurs sans scrupules. Ce sont des satellites déployés par dizaines de milliers en orbite basse, au mépris des risques de saturation et de collisions entre objets spatiaux ou d'une dégradation des conditions d'observation du ciel. C'est une glorification du tourisme spatial, lubie absurde dans le contexte de crise généralisée que nous connaissons. C'est une escalade à l'armement d'un nouveau genre, qui n'est pas pour apaiser les tensions sur Terre. Ce sont enfin des fantasmes d'exploitation de ressources extra-atmosphériques, n'ayant d'autre effet que de détourner notre regard de l'urgence de prendre soin de notre planète. Autrefois perçue comme une noble entreprise, l'aventure spatiale se démocratise et laisse la place aux ambitions les plus voraces et décomplexées, celles-là mêmes qui ont provoqué tant de dégâts à la surface de la Terre. Qui sont les nouveaux saccageurs de l'espace mus par des intérêts essentiellement personnels ? Le livre de Raphaël Chevrier offre un panorama complet des problématiques liées à l'exploration spatiale aujourd'hui.

10/2023

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Littérature érotique et sentim

Quand on s'y attend le moins

Sa grand-mère cartomancienne le lui a toujours dit : c'est quand on s'y attend le moins que les rêves se réalisent et que l'amour nous tombe dessus. La blague ! Car à trente-six ans, des rêves, Penelope n'en a réalisé aucun... Attachée de presse chez Pimpax, multinationale reine de la serviette hygiénique, le jour ; grand reporter en point G et rédactrice de tests érotiques, la nuit ; Penelope doit être lucide : le Pulitzer, c'est pas pour demain. Et côté coeur, c'est pire. Elle qui rêve d'amour avec un grand "A" doit se contenter de rares escapades sexuelles avec un petit "s". Jusqu'au jour où elle renverse le beau Alberto avec son vélo et lui casse une jambe. C'est sûr : cet homme lui est destiné ! En plus, ça tombe bien, elle connaît Urgences par coeur et les fractures n'ont plus de secret pour elle ! Un mois plus tard, le prince charmant se représente... chez Pimpax, qu'il doit sauver de la faillite. Mais quelque chose cloche : le bellâtre se fait appeler Riccardo Galanti et ne semble pas se souvenir de son assaillante. Pourquoi cette nouvelle identité ? Quels secrets cache cet homme trop beau pour être honnête ? Encombrée d'une maladresse qui n'a d'égale que son grand sens de l'aventure, Penelope se lance dans une enquête de tous les dangers, aussi loufoque que risquée...

02/2017