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Littérature française

Romans et voyages. Tome 1

Impossible de parler de Barrès sans susciter des réactions passionnées. " Condottiere de salon " ou " maître de liberté " ? Compliments et insultes s'équilibrent. Les uns fustigent son " dilettantisme satisfait ", sa " grandiloquence effrénée ". Les autres assurent qu'" il a connu la grandeur de vivre " et s'enivrent de la " prodigieuse musique ", de la " musique de perdition " de son style. Le Roman de l'énergie nationale est tantôt qualifié de " pièce de musée ", tantôt de " document politique et social incomparable ". Les Déracinés ? " Ouvrage raboteux, abstrait, désolément réactionnaire ", selon certains critiques. " Un livre d'aujourd'hui ", affirment d'autres. Quelle conclusion tirer de ces jugements contradictoires, tous émis par d'éminents contemporains ? Que Barrès " nous concerne encore avec son génie et sa sottise ", comme le dit l'un d'eux, qu'il est " invisible et présent " à la fois, que son influence est immense quoique diffuse, et sa descendance nombreuse : Aragon et Malraux, Proust et Gide, Giraudoux et Giono, Mauriac, Montherlant et Jouhandeau ont subi son ascendant. Et combien d'autres ! Voici les grands textes de l'un des fondateurs de la littérature du XXe siècle. La présente édition des Romans et Voyages comporte deux volumes. Le premier contient : Le Culte du moi : Sous l'oeil des Barbares - Un homme libre - Le Jardin de Bérénice ; L'Ennemi des lois ; Du sang, de la volupté et de la mort ; Le Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés - L'Appel au soldat - Leurs figures. Le second contiendra : Amori et dolori sacrum ; Les Amitiés françaises ; Les Bastions de l'Est : Au service de l'Allemagne - Colette Baudoche ; Le Voyage de Sparte ; Greco ou le Secret de Tolède ; La Colline inspirée ; Un jardin sur l'Oronte ; Le Mystère en pleine lumière.

02/2014

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Philosophie

L'abstraction matérielle. L'argent au-delà de la morale et de l'économie

En période troublée, le fondement de la politique consiste à décider entre la guerre et la paix, entre la mort et la vie. En période apaisée, cela consiste à décider de la création et de la distribution de l'argent. Décider des effets qu'on en escompte (la liberté individuelle ou l'aliénation du plus grand nombre) ou que l'on cherche à empêcher (la misère, des inégalités indécentes, la sécession des plus riches) ; décider de ce qui, dans la vie sociale, mérite d'être monétisé et de ce qui doit au contraire en être protégé ; décider de ce qui doit être cédé à la libre initiative de chacun et de ce qui doit en être prélevé par la puissance publique ou la pression sociale pour être ensuite redistribué suivant des modalités et des fins elles-mêmes à délibérer collectivement. Ce livre, issu des regards et des impasses croisés de l'économie et de la philosophie, cherche à montrer que l'argent est d'essence politique. Ce qui signifie au moins deux choses. D'abord qu'il n'y a pas là de vérité strictement morale ni strictement économique : il n'existe pas de bon rapport personnel à l'argent et pas davantage de science exacte de la monnaie - ni de la création monétaire, ni du juste prix, ni de sa juste répartition. Et ensuite que l'argent est avant tout politique en tant qu'il noue l'intime et le public, les pulsions et le froid calcul, les corps et les fantasmes, en bref le plus matériel et le plus abstrait. L'argent est une abstraction matérielle, un signe vide mais commun surgi du tréfonds de nos corps jouissants et qui détermine l'existence du plus grand nombre tant qu'il n'est pas pensé et pris en charge sans relâche par l'ensemble d'une communauté politique.

01/2012

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Critique littéraire

Correspondance indiscrète

Notre époque est marquée par une grande liberté des moeurs. La permissivité sexuelle est aujourd'hui quasiment totale. Mais quelle position les écrivains ont-ils intérêt à adopter ? Doivent-ils tout dire de leur vie sexuelle s'ils parlent à la première personne, ou de la vie sexuelle de leurs personnages s'ils écrivent un roman ? Supprimer, compte tenu de l'abolition des interdits religieux et moraux, toute limite dans l'expression littéraire du sexe ? L'ouvre y gagne-t-elle, ou au contraire court-elle le risque de s'affaiblir, démunie de la poésie du secret ? Dire crûment les choses est-il profitable ou nuisible à la réussite artistique ? Faut-il regretter l'époque des allusions, des métaphores, des périphrases, ou se féliciter que la pudibonderie et l'hypocrisie soient démasquées et la franchise possible ? Tel était le thème d'une rencontre en Suisse entre écrivains, au mois de février dernier, où deux romanciers qui ne se connaissaient pas, très éloignés l'un de l'autre par l'âge et le tempérament, se sont liés d'amitié et, insatisfaits des résultats du colloque, ont décidé de le prolonger sous forme d'un échange de lettres. Ce moyen évite le ton docte, abstrait et linéaire d'un essai. Il permet les dérapages, les sorties de route, les confidences. Le ton est libre et primesautier. Ces deux écrivains ne discutent pas seulement du problème posé, ils se laissent aller à raconter des épisodes de leur vie, souvent des épisodes intimes. Ils échangent aussi leurs opinions sur les livres, les films, les tableaux qui ont influé sur leur sensualité. La révolution apportée par Internet dans les pratiques de l'amour est largement évoquée.

02/2016

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Beaux arts

Histoire de l'architecture de Java

L'architecture javanaise est née des conditions physiques et climatiques de l'Ile. Lorsque l'homme a abandonné les grottes qu'il ne pouvait mieux aménager, il a créé des abris qui le protégeaient des intempéries, lui apportant ainsi un milieu rassurant dans une nature hostile. C'était un premier pas vers une mise en ordre de l'univers et, de là, vers une expression de l'imaginaire. L'architecture est un art abstrait dont la force de suggestion est très grande, le spectateur ou l'utilisateur participe à la création de l'oeuvre en lui donnant sa propre interprétation. Introduction Première Partie - Les contraintes I : Les contraintes économiques II : Les contraintes techniques III : Les contraintes du projet architectural IV : Le décor architectural V : Les contraintes du chantier Deuxième Partie - Les structures I : L'architecture hindouiste du VIIIe au début du IXe siècle II : L'architecture bouddhique du VIIIe au début du IXe siècle III : L'architecture hindouiste de 830 à la fin du IXe siècle IV : L'architecture bouddhique de 830 à la fin du IXe siècle V : L'architecture domestique des VIIIe et IXe siècles VI : L'architecture religieuse du Xe au XIIe siècle VII : L'architecture religieuse au XIIIe siècle VIII : L'architecture religieuse au XIVe siècle IX : Palais et maisons aux XIIIe et XIVe siècles X : L'architecture au XVe siècle XI : Les mosquées, par le Dr. Hasan Muarif Ambary XII : L'architecture coloniale, par le Dr. Yulianto Soemaljo Conclusion Planches et photographies Annexe I : Le vocabulaire architectural dans l'épigraphie indo-javanaise, par le Dr. Machi Suadi Annexe II : Chronologie des principaux monuments Bibliographie Index Table des figures dans le texte Table des planches Table des photographies

01/1993

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Economie

Comment va l'Économie concrètement ?

Comment va l'économie très concrètement aujourd'hui ? Avec la profonde crise de ces dernières années, nombre de personnes bien éloignées jusqu'alors des considérations économiques se posent aujourd'hui cette question. Mais comment analyser et comprendre l'évolution de la conjoncture économique de manière à la fois pratique et concrète sans être obligé de se plonger dans les lourds manuels d'économie ? La méthode adoptée ici est basée sur trois démarches principales : - Privilégier le concret : En partant du principe qu'un graphique en dit souvent plus qu'un long discours, même pour un profane ou un débutant, on a cherché à aborder l'économie de la façon la plus concrète possible en privilégiant les données chiffrées des grands indicateurs. La théorie a été réduite à un seul chapitre abstrait, le plus court possible, ou à des encarts bien repérables que l'allergique pourra aisément sauter. - Situer la période actuelle dans son contexte historique : La conjoncture actuelle s'inscrit nécessairement dans l'histoire. Il n'est pas possible de juger de la situation présente si on ne la relie pas au passé. . On a donc fait remonter les grands indicateurs le plus loin possible à savoir plus de 140 ans (1870) pour quelques grandes données et plus de 120 ans (1890) pour les autres indicateurs. - Enfin il faut ajouter une troisième démarche qui est celle de la comparaison. Pour mieux com-prendre la conjoncture Française on a comparé systématiquement l'évolution économique de la France à celle des Etats-Unis Au siècle d'Internet chacun peut désormais suivre au mois le mois l'évolution de beaucoup d'indicateurs économiques comme peuvent le faire les économistes professionnels. Encore faut-il avoir un outil permettant de les choisir d'abord de les interpréter ensuite. C'est le but de cet ouvrage.

04/2014

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Paramédical

Soins palliatifs. Accompagner pour vivre

Qui oserait affirmer que la question existentielle de la fin de vie - notre livre parle du terme de la vie - ne le regarde pas ? Parents, amis, collègues de travail, tous ou presque tous, nous avons malheureusement fait face d'une façon ou d'une autre à la réalité de la mort. Pourtant, certains courants postmodernes se cristallisent laissant croire à une vie sans mort, à une vie terrestre éternelle, permise par le transhumanisme. S'épanouissant dans le terreau d'un matérialisme décomplexé, ces mirages obligent nos sociétés et nos cultures à se questionner avec une certaine urgence sur la manière de vivre la mort, sur l'art d'accompagner ceux qui y font face... Et si cet accompagnement constituait une thérapie pour une société et une culture en mal de vivre ? On y donne, mais on y reçoit... Notre ouvrage présente donc l'accompagnement comme une science : la science de l'accompagnement. Tout simplement parce que celle-ci a ses principes qui se justifient par la concrétude d'une anthropologie ouverte. D'une anthropologie "à coeur ouvert", osons-nous développer... Dès lors, c'est l'ensemble du livre que se voit uni fié par une vision anthropologique aconfessionnelle à dimension universelle. Après avoir articulé et justifié la science de l'accompagnement, une telle anthropologie vitaliste suggère coup sur coup une spiritualité "à taille humaine", une "médecine palliative" distincte de celle gériatrique, une science palliative riche de ses deux piliers : le tissu social des bénévoles et le vécu de l'interdisciplinarité. L'un pour porter, l'autre pour structurer. Ce livre n'est pas abstrait, il est profondément concret et accessible puisqu'il part du coeur pour rejoindre les coeurs et foisonne de témoignages vécus, tous plus bouleversants les uns que les autres.

10/2017

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Littérature française

Encore une nuit sans rêve

Christophe Bregaint fréquente les réseaux sociaux. On a pu l'y voir publier des citations de Cioran ou encore de Schopenhauer. Ce n'est donc guère surprenant que ce recueil fasse songer à une fresque au fusain, déployant des nuances de gris et se risquant jusqu'au noir le plus profond. "Un homme / A été // Jeté / Dehors // Hors / De / Sa quiétude" peut-on lire en ouverture de l'ouvrage. Le ton est donné. Cette inquiétude fondamentale, constitutive de l'être pensant qui utilise son cerveau autrement qu'au spectacle de la société du même nom, trame les poèmes en blocs denses. On remarquera dans ces premières lignes, une mise à distance de l'auteur, une pudeur formalisée par "Un homme" ; les poèmes suivants useront de la deuxième personne du singulier : "tu" plutôt que "je", renforçant par ailleurs le sentiment d'autoscopie que l'on a en lisant ces textes. En effet, Christophe Bregaint se penche (douloureusement) sur son existence, "Tu refais l'inventaire / D'une vie / Foutoir", en fait un bilan sans concessions "Avec le phrasé / Des / égarés". L'auteur du livre "Route de nuit" (éditions de la Dragonne) a l'oeil sur le rétroviseur "Tu parles / D'un avant // Abstrait" et cela instillera parfois dans son compte-rendu poétique des questions tant sur le passé que sur l'avenir, "Depuis / Que tu as croisé / Des vents contraires // Qu'est devenu / L'Ancien monde" ou bien "Vers / Quelle / Lumière désaffectée / Vas-tu". Ecriture de l'incertitude, de l'amertume, le plus souvent en images abstraites qui ajoutent à la dépersonnalisation ; le concret du quotidien n'est pas nommé, nul objet, nulle cigarette dont il est pourtant un grand consommateur, point de rues ni de bistrots, les paysages sont ceux des mots "Aux abords de / Nulle part".

10/2016

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Monographies

Joan Mitchell

Une rétrospective complète explorant l'oeuvre d'une artiste incandescente, révélant les façons dont Mitchell a élargi la peinture au-delà de l'expressionnisme abstrait ainsi que des contextes transatlantiques qui l'ont façonnée Joan Mitchell (1925-1992) était intrépide dans son expérimentation, créant des oeuvres d'une beauté, d'une force et d'une intensité émotionnelle sans précédent. Ce magnifique livre dévoile l'histoire d'un maître artistique du plus haut niveau, révélant les façons dont elle a développé la peinture abstraite et éclairant les contextes transatlantiques qui l'ont façonnée. Des illustrations somptueuses couvrent tout l'arc de sa pratique artistique, de ses peintures new-yorkaises exceptionnelles du début des années 1950 aux majestueuses compositions composites qu'elle a réalisées en France plus tard dans sa carrière. Des oeuvres emblématiques sont représentées ici avec des peintures rarement vues, des oeuvres sur papier, des carnets de croquis d'artiste et des photographies de la vie, du cercle social et de l'environnement de Mitchell. Présentant des textes savants, des essais approfondis et des réponses artistiques et littéraires, ce livre est organisé en dix chapitres chronologiques. Chaque chapitre se concentre sur une suite de peintures étroitement liées, éclairant un paysage intérieur changeant coloré par l'expérience, la sensation, la mémoire et un sens profond du lieu. Présentant des recherches révolutionnaires et une variété de perspectives sur son art, sa vie et ses liens avec la poésie et la musique, ce volume sans précédent est une référence essentielle pour les admirateurs de Mitchell et ceux qui découvrent tout juste son travail. Sarah Roberts est conservatrice de la peinture et de la sculpture de la Fondation Andrew W. Mellon au San Francisco Museum of Modern Art. Katy Siegel est conservatrice principale de la programmation et de la recherche au Baltimore Museum of Art et Eugene V.

10/2022

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Ecrits sur l'art

Gr En-k-rE

Après un premier livre de photographies en couleur Un regard à fleur de graine où se côtoient des portraits d'hommes, de femmes de chair et coiffes de végétaux vivants, ici, s'offre un nouvel espace "transversé" entre l'humain et le règne végétal dédié au dessin, au graphisme. Trois protagonistes, l'un, le vivant inventé par la Terre GREN (graine), le second, l'abstrait inventé par l'homme K-RE (carré/code), le troisième, l'imaginaire inventé par la musique (mots/nomination), dansent, se multiplient, se battent, s'aiment, se réfléchissent dans l'espace des pages, où la graine (la Terre), libérée du K-RE (code), se devine, se "divine germante" . Lors du "bouillonnement créatif du dessin" , sont apparus, entre autres, l'univers du sculpteur cybernétique Nicolas Schöffer, les oeuvres numériques de Santiago Torres, d'Antoine Schmitt, les oeuvres cinétiques d'Elias Crespin, le peintre René Magritte, l'oeuvre musicale de Pierre Henri, John Cage, la mémoire de discussions métaphysiques avec l'artiste Eléonore de Lavandeyra Schöffer, les biotechnologies, puis la forêt... A partir de ces expériences, ma libre interprétation poétique de l'ingéniosité d'un langage scientifique a inventé et composé la musique des mots selon l'appel des dessins, sonnant et dissonant leurs formes, leurs textures, leurs vies vibrantes dans le fil du livre. Puis est venu le temps du regard, tourner les pages, écrire le "film" encore et encore jusqu'à l'instant d'harmonie, de liberté enfin trouvée. La lectrice, le lecteur, pourront se laisser aller à écouter le son des mots, déclamer leurs syllabes en haute et basse voix, créer de nouveaux espaces visuels et sonores, improviser en La ou en Sol et pourquoi pas, jouer en GREN-K-RE Excellent voyage ! Le voyage ? Si c'était se laisser chercher par l'invisible ?

03/2021

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Musicologie

Chaosphonies. Du jazz à la noise, le sacre du chaos

Billie Holiday, Miles Davis, Jimi Hendrix, le Velvet Underground, le MC5, Lee Scratch Perry et le dub, Suicide, Throbbing Gristle, Coil, Sonic Youth, Swans, Tom Waits, les musiciens free, les artistes postpunk et noise, le rock psychédélique, le doom, une certaine techno... Tous agents du Chaos. Tous adorateurs du Chaos. Depuis que le jazz est entré par effraction dans la psyché de l'Occident, la musique célèbre ses retrouvailles extatiques avec la part impure du son. L'expérience musicale en a été chamboulée de fond en comble. Après deux mille ans de déférence quasi religieuse pour l'ordre abstrait (le solfège et ses nombres), on s'est mis en quête d'une matière sonore que l'esprit ne pourrait pas saisir : ce Chaos qui dans notre univers rationaliste fait peut-être bien figure de paradis perdu. Le mystère du Son est devenu, plus que la beauté de son organisation, le vrai miracle de la musique. Ce livre raconte comment, dès les années 1920, l'emploi de plus en plus libéré de la percussion et du "mauvais chant" débarrassé des contraintes du lyrique ont préparé le terrain à un usage "chaosphonique" des transformations du son permises par la technologie : les musiciens issus du blues puis du rock ont alors appris à jouer du studio comme d'un instrument d'entropie plutôt que d'en faire une simple chambre d'enregistrement. Il interroge ensuite les significations de ce nouvel appétit pour ces matières libérées des vieilles règles de la musicalité. Faire du "boucan" ou jouer avec les arcanes du Son a bien eu pendant un temps des résonances politiques. C'est de nos jours devenu, peut-être plus profondément, une manière de repenser notre relation au monde, de laisser la nature coloniser la culture, l'opposé d'un laisser-aller – une ascèse de la liberté, la contrainte absolue du singulier.

03/2024

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Rwanda

Quand l'histoire s'écrit à la machette. Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter

"Que le sang sèche vite en entrant dans l'Histoire", chantait Ferrat. Veillons à ce que la mémoire du massacre des Tutsi ne s'assèche pas à son tour... Pour résister à l'oubli, à l'indifférence, écoutons ceux qui ont "traversé la nuit" : les témoins directs, pour qui le mot "génocide" n'a rien d'abstrait. Après avoir retracé le long chemin qui mena au désastre, l'ouvrage s'ouvre à la factualité brutale, aux récits des survivants. Ils ont tous côtoyé une horreur sans pareille : les insultes, le bruit des coups et des armes, les hurlements de douleur, l'humiliation des viols répétés, la confrontation à la mort... Des scènes souvent racontées avec une effroyable précision. La parole est ensuite cédée à certains "figurants" de cette tragédie. Ils étaient Casques bleus, chef de l'équipe du CICR, journaliste. Leurs observations, leurs réflexions affinent notre compréhension de ce qui s'est joué d'un bout à l'autre du pays, en ce sinistre printemps 1994, et elles donnent un autre visage au désespoir. Après les témoignages écrits, place aux photos et caricatures, les voix les plus puissantes qui se levaient alors, car non tamisées par le filtre de la parole. Vient enfin le temps d'après. "La vie après le génocide, ce que je peux en dire, c'est que je n'ai plus jamais ri", confesse une orpheline. Chez tous les rescapés, ces trois mois de terreur ont laissé des traces indélébiles. D'autres, par leur activité professionnelle - journaliste, juge d'instruction, historienne ou militant de la mémoire - y ont également été confrontés. Le choc fut immense, le génocide a percuté leur vie et les accompagne désormais, eux aussi, au quotidien. Puisse ce recueil irriguer notre mémoire, faire barrage à l'oubli.

04/2024

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Beaux arts

Signes sans paroles. Cent siècles d'art rupestre en Europe occidentale

Les chefs-d'oeuvre d'art pariétal ou d'art mobilier des civilisations chasseresses du Paléolithique supérieur, après avoir étonné les premiers préhistoriens, continuent à susciter l'engouement et l'intérêt des chercheurs modernes et l'admiration du public éclairé. Nombre de travaux scientifiques ou de vulgarisation leur ont été consacrés. L'étude des manifestations artistiques qui ont succédé à cet art quaternaire fait, à côté, figure de parent pauvre. Art qualifié de "barbare" par les uns, d"`énigmatique" par les autres, abstrait certes, au point qu'on hésite à employer à son propos le terme d'"art", il faut reconnaître qu'il est d'une approche difficile pour nos mentalités modernes. Difficile à dater, difficile à interpréter, il a été trop souvent abandonné par les archéologues sérieux aux élucubrations délirantes de certains auteurs. Il est resté, d'autre part, à peu près ignoré du grand public. Ce livre se propose de réhabiliter ces manifestations culturelles, élaborées par les premières communautés pastorales et agricoles de notre vieille Europe et de faire apparaître, au-delà de cet héritage peint ou gravé, un peu de l'âme humaine et de ses éternelles inquiétudes face au poids de la vie, face à la mort et au problème de la destinée. Il est également fort intéressant de montrer que cet art fut, pendant des millénaires, une forme d'expression plus logique qu'il n'y paraît, une démarche tâtonnante vers un mode d'expression plus parfait : l'écriture. Jean Abélanet, conservateurdu musée de préhistoire de Tautavel, l'un des meilleurs spécialistes de l'art rupestre, est connu pour ses travaux en Roussillon et au Mont-Bégo. Loin d'observer la froideur de certains préhistoriens, il pousse ses observations jusqu'à l'interprétation et fait parler pour nous ces pierres chargées de signes et pourtant muettes.

04/1986

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Pédagogie

Enseigner et apprendre les sciences. Recherches et pratiques

L'enseignement des sciences est l'objet de nombreuses critiques : trop abstrait, trop difficile, élitiste, inadapté aux nouveaux publics scolaires... Il s'agit pourtant d'un enseignement dont la valeur éducative est indéniable : il stimule le développement intellectuel des enfants et des adolescents ; il contribue à former des citoyens avertis et responsables, capables de prendre part aux grands débats de société (OGM, gestion des ressources de la planète, choix énergétiques, etc.) ; et enfin, il est la base de l'accès à de très nombreuses professions dans les secteurs les plus variés (agriculture, artisanat, économie, environnement, industrie, santé...). Sur quelles bases organiser cet enseignement pour qu'il soit accessible à tous les élèves ? Quels objectifs poursuivre ? Quelles sont les activités appropriées ? Quelles sont les stratégies pédagogiques ? Comment évaluer leur impact sur les élèves ? Cet ouvrage collectif s'appuie sur plus de deux décennies de travaux de recherche, conduits par le Laboratoire Interuniversitaire de Recherche sur l'Enseignement des Sciences et des Techniques (LIREST), pionnier en France des recherches sur l'enseignement des sciences et des techniques au collège et au lycée. Il restitue l'origine des questionnements, les choix stratégiques effectués quant aux questions traitées, et offre un bilan des apports de la recherche, tant du point de vue de la compréhension des processus en jeu que des propositions pour l'enseignement. Alternant des interviews de personnalités fortement impliquées dans la rénovation de l'enseignement et la recherche, la présentation d'outils, des synthèses de travaux sur des sujets essentiels comme la résolution de problème, la modélisation ou la mesure, il témoigne de manière vivante de l'évolution des idées en matière d'éducation scientifique. Premier ouvrage en langue française réunissant une somme aussi considérable de travaux, il constitue un outil indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à l'éducation scientifique et technique.

07/2005

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Sculpteurs

Denis Monfleur. Peuples de Pierre

Première exposition personnelle d'envergure consacrée en France à Denis Monfleur, "Peuples de pierre" présente une centaine d'oeuvres de l'artiste. Denis Monfleur est l'un des rares sculpteurs de sa génération à perpétuer la tradition ancestrale de la taille directe et à se confronter aux pierres les plus dures. Son travail s'inscrit dans une tradition séculaire de la sculpture, de l'art roman à Giacometti en passant par Michel-Ange, Picasso ou encore Dubuffet. L'exposition "Peuples de pierre" donne à voir l'intérêt de l'artiste pour la figure humaine qui, par son aspect mi-figuratif mi-abstrait - traits du visages absents ou à peine esquissés -, accède à une dimension universelle et intemporelle. Son oeuvre est loin des effets de mode et des catégories esthétiques usuelles avec une dimension spirituelle que l'on retrouve dans plusieurs oeuvres (Christ, Anges, Prophètes, Moines). Autodidacte et actif depuis la fin des années quatre-vingt, Denis Monfleur se partage entre son atelier de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et celui de son Périgord natal. Après avoir débuté comme praticien de José Subira-Puig et Marcel van Thienen, il développe une approche personnelle. A l'exception d'une oeuvre de jeunesse utilisant encore le bronze et le bois (Kafka, 1983), la plupart des oeuvres exposées s'échelonnent de 2010 à 2023, années marquées par son entrée à la galerie Claude Bernard à Paris. Il s'agit d'une étape charnière dans la carrière de l'artiste qui élargit alors son vocabulaire plastique par l'utilisation de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux comme le granit, le basalte ou encore la diorite. Il explore aussi les riches possibilités de la polychromie, avec un travail poussé sur les patines et développe une technique inédite d'émaillage de lave volcanique. Les titres de ses oeuvres sont volontairement évocateurs et convoquent l'histoire antique, la mythologie, l'humour, l'histoire de l'art, notamment à travers l'hommage à des artistes iconiques, comme Delacroix ou encore Picasso.

06/2023

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Philosophie

Hegel penseur du droit

Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et " engagée " de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la " scientificité " d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la " fin des idéologies " ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le " droit étatique ", mais aussi du droit privé (" abstrait "), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension " systématique " et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.

02/2004

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Théâtre

Mademoiselle Clairon, comédienne du roi

Paris, 1735. Une gamine de douze ans rêve en voyant, de sa mansarde, une belle comédienne répéter un rôle dans le salon d'en face. Cet instant fixe son destin. La jeune Claire Leris, bientôt devenue Clairon, s'initie à la scène, à la danse, au chant. Elle apprend en province, de Rouen à Lille, à concilier succès et plaisirs avec les hautes protections, indispensables à une débutante sans défense et sans le sou. A vingt ans, elle débute à la Comédie-Française dans Phèdre. Sa voix profonde envoûte le parterre, son rayonnement sensuel fait dire à un spectateur : " On gagne à l'examiner un plaisir que les autres sens seraient jaloux de partager avec la vue. " Bien des ducs et des princes, les Richelieu, les Choiseul seront du partage, avec quelques amants de cœur dont le comte de Valbelle, l'homme de sa vie. Mais sa passion et sa liberté passeront avant tout. Clairon s'abstrait des amours et des cabales pour étudier. Elle approfondit ses personnages, simplifie le costume, revient à une diction naturelle. Diderot lui donne raison. Voltaire la querelle, il voudrait voir déclamer ses vers avec plus de " pompe ". La tragédienne est bientôt emprisonnée pour avoir résisté aux caprices des " gentilshommes de la Chambre ", les tyrans de la Comédie-Française. Profondément croyante, elle quittera la scène en pleine gloire, lorsque ni l'Eglise ni le Roi n'accepteront de relever les comédiens de l'excommunication qui les menace. Elle quittera la France pour régner sur " l'Europe des lumières ". Le margrave de Bayreuth et d'Ansbach, prince tolérant, l'autorisera même à recréer en terre protestante une communauté catholique. De retour d'exil, sous la Révolution, elle fera une dernière conquête, le mari - délaissé - de Mme de Staël. Dans cette biographie très documentée, Jacques Jaubert, ancien courriériste dramatique et littéraire, retrace la vie de Mlle Clairon, qui a attendu la fin d'un siècle tumultueux pour quitter la scène, octogénaire, le 29 janvier 1803. Il y a deux cents ans.

01/2003

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Mathématiques

Calcul intégral. Avec aide-mémoire + ressources numériques, 2e édition revue et augmentée

Ainsi, enseignants et étudiants auront accès à des animations GeoGebra, un outil ergonomique très pratique pour présenter un concept abstrait de façon visuelle et concrète. Le manuel conserve la même structure et, au-delà des algorithmes à appliquer, l'auteur met l'accent sur le sens à donner aux calculs effectués. Cette approche met en évidence la richesse transversale des mathématiques, utilisées dans des domaines tels que la physique, la psychologie, la biologie et l'économie. - Structure des chapitres bien établie : introduction, sommaire, objectifs d'apprentissage - Mots clés définis en marge et réunis dans un glossaire - Nombreux exercices pour valider la capacité d'appliquer des formules - Grande variété de problèmes concrets tirés des sciences de la nature et des sciences humaines - Nombreux outils de révision : résumés, listes des mots clés, réseaux de concepts, aide-mémoire, tableaux synthèses. Multimédia NOUVEAUTE : des animations GeoGebra interactives pour visualiser les concepts, accessibles sur appareil mobile à l'aide de codes QR dans le livre. Edition en ligne : l'intégralité du manuel accessible sur ordinateur et tablette. MonLab xL : propulsée par une technologie avancée d'analyse des données, cette plateforme d'exercices procure un accompagnement sur mesure à chacun de vos étudiants. Elle contient plus de 600 exercices avec données aléatoires et solutions détaillées. Pour l'enseignant : - Des planifications d'enseignement - Les corrigés des cahiers d'exercices - Des exercices supplémentaires et leurs solutions, en format Word - Une banque de questions d'examen, par chapitre, en format Word - Les corrigés des laboratoires Maple, des exercices récapitulatifs et de révision - Des plans de cours en format Word et des séquences d'utilisation du manuel en format PDF - Des modèles d'examen et leurs corrigés. Pour l'étudiant : - Des cahiers d'exercices, en format PDF - Des documents de référence : la chronologie du calcul différentiel et intégral, une feuille de formules, des adresses Internet utiles et un aide-mémoire - Des rappels des notions essentielles - Des documents pour les laboratoires Maple - Des planifications d'étude.

01/2019

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Beaux arts

L'Orient des peintres. Du rêve à la lumière, Edition bilingue français-anglais

Catalogue officiel de l'exposition L'Orient des peintres, du rêve à la lumière du 7 mars au 21 juillet 2019. Riche d'une soixantaine de chefs-d'oeuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées d'Europe et des Etats-Unis (musée du Louvre, musée d'Orsay, musée des Augustins de Toulouse, la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich, la collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Rijksmuseum d'Amsterdam, le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown), cette manifestation entend révéler à travers ce voyage un nouveau regard sur cette peinture. Portés par le souffle de la conquête napoléonienne, les peintres européens ont fantasmé l'Orient avant de vérifier leur rêve dans le voyage. Pourtant, ce dernier ne fait pas disparaître un fantasme indissociable de la figure féminine, celle de l'odalisque, ou femme de harem, et continue de nourrir les peintres, d'Ingres et Delacroix aux premières heures de l'art moderne. "L'atelier du voyage" apporte cependant une connaissance de l'architecture et des arts décoratifs qui infléchissent progressivement une pratique classique vers une géométrisation et conduit à la recherche d'une harmonie entre corps humain et ornement abstrait, de Gérôme et Landelle à Vallotton, Migonney, Bernard ou même Matisse. D'autre part, l'expérience du paysage, des scènes de la vie quotidienne en plein air, nourrit de nouvelles pratiques et précipite l'émancipation de la couleur. Dans l'éblouissement de la lumière d'Orient et face à des spectacles inconnus, le peintre invente de nouvelles manières de peindre. Des paysages de Fromentin ou de Lazerges aux prémices de l'art moderne, des Impressionnistes et Néo-Impressionnistes aux Fauves, à Kandinsky et à Klee, la couleur se libère peu à peu de l'exactitude photographique. La naissance de l'abstraction ainsi passe par l'Orient : l'exposition sera alors l'occasion de découvrir certains aspects moins connus de l'art moderne à sa naissance.

03/2019

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Professions médico-sociales

Religion, spiritualité, laïcité et soin. Les infirmières face à des questions humaines essentielles

Les rapports des infirmières avec le phénomène religieux sont complexes et cette complexité relève aussi bien de l'histoire que du contexte actuel, dans un pays sécularisé où, pour beaucoup, la religion est devenue un concept abstrait, voire obsolète et presque exotique. Les infirmières considèrent pourtant que le caractère holistique de leur prise en charge est une des spécificités de leur profession et constitue même une valeur centrale. Il s'avère cependant que ce qui a trait à la religion, au sacré ou à la spiritualité des patients est souvent insuffisamment pris en compte, ou suscite des difficultés parmi les équipes. Ce livre vise à soutenir les professionnels dans l'abord de ces questions en déconstruisant des représentations et en levant des motifs d'incompréhension ou de gêne. Une approche historique des religions est ainsi proposée, en lien avec les concepts liés de laïcité – un concept souvent mal compris – et de spiritualité, sans oublier les aspects culturels. Les rapports des infirmières avec la religion et le sacré sont aussi étudiés au travers de l'histoire des pratiques, des écrits existants ou de la façon dont ces concepts sont enseignés. Les résultats d'une enquête de terrain menée par l'auteur montreront comment le phénomène religieux est concrètement perçu et géré par les infirmières. Enfin, les questions en lien avec les religions, le sacré, la spiritualité ou la laïcité n'étant pas suffisamment présentes dans la formation initiale en soins infirmiers, l'auteur montre la nécessité de séquences pédagogiques transversales sur les faits religieux, en insistant sur le caractère unique de chaque situation. Il s'agit ainsi de préparer les futurs professionnels à mieux accompagner les patients individuellement, prendre soin du besoin de croire faisant partie intégrante du travail du soin. Si la singularité et l'abord holistique des personnes sont des principes fondamentaux des soins infirmiers, ce besoin ne peut pas être négligé car il intervient sur la façon de vivre, de percevoir sa santé et donc sa maladie.

02/2024

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Littérature française

De l'injustice

Chacun a pu l'éprouver : dans telle situation banale (arbi­traire d'une décision, fermeture d'une usine qui ne rapporte pas assez à ses propriétaires, punition sans raison etc...), ou limite (des enfants juifs parqués devant un commissariat pour être envoyés vers les camps de la mort, le corps inanimé d'un enfant sur une plage méditerranéenne...) le sentiment d'injus­tice n'a pas besoin de la connaissance du droit : il exprime, pour un sujet, l'impression d'un effondrement de la Loi. Cer­tains y voient la source de la démagogie. C'est lui qui soulève les multitudes qui font les révolutions. A l'écart des abstrac­tions gestionnaires qui l'ignorent, il signe ce sentiment d'hu­manité que porte la raison sensible. Exprime-t-il un sens inné de la justice ? Ou bien est-il premier, réagissant à un dommage subi et ouvrant un conflit social et politique en vue de déclarer des droits qui changent le système établi ? Tel est l'enjeu de cette exploration philosophique et littéraire, dans le temps, de manifestations et théorisations de l'injustice et du senti­ment d'injustice. L'actualité des réformes néolibérales nous le rappelle : le sentiment d'injustice fait le partage entre deux mondes, celui de la gestion financière et de la concurrence et celui de la "raison sensible" , des droits garantis pour ceux qui subissent l'arbitraire de la domination, donc celui de l'éman­cipation. Depuis 1997 le Groupe d'Etude du Matérialisme Rationnel (GEMR) réunit philosophes, historiens, littéraires etc. , pour tra­vailler sur des questions de philosophie politique liées à la démo­cratie. Il a publié notamment, sous la direction d'Yves Vargas, De la puissance du peuple (4 volumes aux Editions du Temps des Cerises). Le présent livre est le fruit d'un séminaire qui s'est déroulé du­rant cinq ans. Ouvrage publié avec le concours de la Fondation Gabriel Péri.

12/2019

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Beaux arts

Comment regarder l'art au XXe siècle. L'art contemporain

Second volume de la collection consacré à l'art du XXe siècle, ce guide s'attache aux démarches artistiques de la deuxième moitié du siècle. L'art contemporain y est exploré selon un axe historique et conceptuel : décennie après décennie, les tendances sont analysées, les mouvements, esthétiques et techniques sont décrits. Sont ensuite examinés les foyers artistiques, sous un angle géographique mais aussi dans un sens plus large (marché de l'art, foires, musées, internet). Pour plus de soixante artistes, chaque parcours est présenté par une notice biographique détaillée et une ou plusieurs reproductions d'oeuvres. Deux index complètent l'ensemble. Dès les années 1950, l'expérimentation artistique se déplace nettement vers les Etats-Unis, avec l'expressionnisme abstrait (De Kooning), l'action painting (Pollock), ou encore le color-field painting (Rothko). Les années 1960 confirmeront le continent américain comme creuset de la création et centre d'un florissant marché de l'art. L'époque est à la contestation, politique comme artistique : le pop art s'épanouit, tandis que naissent l'art conceptuel, l'art cinétique, le happening ou le land art, qui sont autant de tentatives pour les artistes de s'affranchir des limites fixées à leur champ d'expression. Aux néo-dadaïstes Rauschenberg, Johns, Dine, répondent en Europe le nouveau réalisme (Klein), les improbables machines de Tinguely, ou les emballages de Christo. L'hyperréalisme est au coeur de la décennie 1970. L'art corporel, l'actionnisme, la vidéo (Beuys, Gilbert & George, Paik) marquent un retrait de la peinture, qui revient en force dans les années 1980, par les Européens : Schnabel, Baselitz, Kruger, Munoz, Lavier, des artistes témoins de leur temps, qui évoquent par exemple la pandémie du sida. Le siècle se referme sur une dernière décennie, où les artistes occidentaux renouent avec des cultures moins aliénées par le marché de l'art et où la photographie reprend une place de choix dans la création (Cindy Sherman, Nan Goldin, Jeff Wall). Tout au long de ce demi-siècle, la profusion des expressions, leur violence parfois ou leur radicalité sont le reflet d'un monde en pleine mutation.

04/2017

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Philosophie

La raison des choses. Essai sur la philosophie de Wang Fuzhi (1619-1692)

Wang Fuzhi est l'un des plus éminents philosophes chinois. L'ouvrage s'efforce d'en restituer la pensée à l'usage des lecteurs occidentaux. Wang Fuzhi récuse le langage, créateur de divisions artificielles, impuissantes à rendre compte de l'extrême complexité du monde ; il refuse d'isoler l'abstrait du concret, admet l'idée de mécanismes communs à des phénomènes sans rapport aucun les uns avec les autres ; ordre et hasard ne sont pas pour lui contradictoires, car tout ordre inclut d'infinies variations de détail. Il n'est pas à la recherche du permanent et du stable par-delà le changeant, mais affirme au contraire la transformation incessante et la relativité de toutes choses. Il n'y a pas de matière brute, mais deux énergies dont la sensibilité suffit au fonctionnement de l'univers. Produit de leurs assemblages et dissociations inéluctables, le monde ne cesse de se renouveler. Pas d'absolu au sens où nous l'entendons, pas d'Etre en soi. C'est dire à quel point cette pensée s'éloigne de ce que notre tradition reconnaît comme " philosophie ". Mais n'est-ce pas l'occasion d'élargir notre idée de la " philosophie " ? L'homme ne pouvant supprimer des désirs qui sont communs à tout ce qui vit, la morale, selon Wang Fuzhi, ne peut être fondée que sur une réciprocité sans laquelle aucune société ne pourrait subsister. Notre moi n'est d'ailleurs que le produit infime et fugitif de l'activité incessante de l'énergie universelle. Parce qu'elles développent des sentiments intéressés et la croyance au surnaturel, les religions de salut sont immorales. Athée, Wang Fuzhi serait-il en fin de compte plus religieux que les croyants ? Loin de représenter une pensée chinoise atemporelle, il ne saurait être isolé de son époque. Dans sa haine des Mandchous, il entend préserver la civilisation chinoise de leur corruption. Mais la particularité de ses engagements ne rend que plus expressive sa vision de la tradition dont il se veut le défenseur. Ainsi est-ce une introduction exceptionnellement claire et maîtrisée à un univers intellectuel éloigné du nôtre que nous offre Jacques Gernet.

03/2005

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 45, Mars 2006 : L'Europe du rire

L'homme qui porte un regard trop lucide sur toutes les perspectives d'une situation limite n'a sans doute d'autre issue que le désespoir. Seul celui qui, avec un oeil émoussé, prend cette situation uniquement comme l'un des aspects de la vie quotidienne, est en mesure de lutter contre elle. Kenzaburô Ôé. La pensée scientifique n'est ni tragique ni comique. D'où son arrogance à faire croire qu'elle peut faire basculer toute limite, même celle de la mort. A l'opposé, jamais on ne pourrait concevoir l'aventure romanesque sans la morale tragi-comique. Takis Théodoropoulos. Gustave Flaubert et Ion Luca Caragiale, qu'une génération sépare, ont eu, face à la révolution, une attitude plutôt ironique qu'enthousiaste. Montés, malgré eux, dans la locomotive du progrès qui roulait sur les rails du XIXe siècle, ils ne se sont pas laissés enivrer par la vitesse. Au contraire, ils ont alerté les esprits quant à la direction adoptée. Adrian Mihalache. J'arrive à distinguer dans l'abstrait l'humour de l'ironie, du comique, de l'esprit, et du burlesque. Mais au bout du sixième jour Dieu créa le portable et se reposa. Fernando Arrabal. Plus encore qu'une cause ou qu'une stratégie, l'humour est un sens - une réalité diffuse, aptitude et intuition, connaissance et existence mêlées, façon tout à la fois de comprendre le monde et de l'exprimer. Dominique Noguez. Juan Carlos Onetti, lui, superbement indifférent aux diktats théoriques, n'a jamais proclamé son obsession de " modernité ". [¿] Il nous parle au plus près, à hauteur de ce que nous sommes, bien malgré nous, devenus : des êtres post-Hiroshima, post-Auschwitz et post-lendemains qui chantent. Jean-Pierre Cescosse. Pour les grands marchands de la planète qui contrôlent nos existences, le clivage n'existe pas : la racaille et la non-racaille se retrouveront toujours dans les grandes surfaces à pousser des caddies. Christian Cogné. L'homme dépourvu d'humour, et nous en connaissons tous quelques-uns, surtout ceux d'entre nous qui travaillent pour l'université, représente la mort. Keith Botsford.

03/2006

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Critique littéraire

L'APPRENTISSAGE DU ROMAN

Ce livre est l'édition critique du journal intime de Benjamin Jordane, ou plus précisément des pages de ce journal consacrées à ses relations avec Pierre-Alain Delancourt, le grand auteur qui l'a guidé dans son apprentissage. Benjamin Jordane a vingt ans, à la fin des années soixante, lorsqu'il écrit à P.-A. Delancourt, l'auteur de L'Indiscret, de Cavalier seul, de Mirage des sources, pour lui faire part de son admiration passionnée. Leur rencontre à Paris est bientôt suivie de nombreux séjours dans la maison de campagne de l'écrivain, de conversations à bâtons rompus sur la levée qui domine la Loire ou devant la cheminée des Charmes, Anecdotes biographiques et commentaires de lectures cèdent progressivement la place à des échanges plus exigeants sur les thèmes communs aux livres de l'écrivain et à la vie de son lecteur : rapports du langage et de la réalité qui le ruine, de la fabulation immédiate et de la fiction réfléchie qui nous en libère, de l'œuvre et de la biographie qu'elle invalide ou qu'elle anticipe. Mais ces conversations n'ont jamais rien d'abstrait ni de doctoral, ce sont souvent des digressions à partir des événements les plus ordinaires de la vie quotidienne. Au fil du temps, le jeune amateur découvre la genèse d'une œuvre rare et toute une vie littéraire plus secrète mais moins intellectuelle qu'il ne l'imaginait. Comme Benjamin a magnifié l'auteur de l'œuvre qu'il admire, et même le silence dans lequel Delancourt est resté muré pendant des années avant de revenir à la littérature, il doit se délivrer de ses illusions. Non pas tuer le père quand il n'est plus conforme à l'image enfantine du saint ou du héros, mais se déprendre d'un modèle idéal de l'Auteur et de l'Œuvre. Il apprend le travail du deuil et de la langue. Il entend à la fin, dans la Bibliothèque, le dialogue animé des mortels et des maîtres auquel il ne pourra jamais participer s'il ne transforme pas son journal en roman.

02/1993

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Pédagogie

Mettre en place un jardin pédagogique. Aux cycles 2 et 3

Pourquoi le jardin a-t-il un rôle primordial à jouer dans l'école aujourd'hui ? Depuis plusieurs années, les directives de l'Education nationale prônent l'éducation au développement durable et la formation d'élèves éco-citoyens, mais paradoxalement, les élèves sont souvent coupés de la nature : ils vivent en ville et leurs cours sont recouvertes de bitume. Ce projet de jardin, qui peut être facilement mené dans une école située en ville, combine plusieurs objectifs pédagogiques : - découvrir la nature - accompagner ou soutenir l'apprentissage du langage (oral, écrit, lu) - intégrer les élèves d'horizon différents Il est un moyen d'apprendre autrement en s'appuyant sur la curiosité naturelle des enfants, leur goût de l'exploration, leur capacité d'apprentissage, leur sensibilité à la beauté. De plus, il facilite les apprentissages en articulant concret et abstrait (l'odeur d'une fleur) et en associant le geste et la parole ("je plante une graine" , "je fais une bouture"). Cette démarche pédagogique qui s'articule autour d'activités liées à la nature et ancrées dans le réel, permet non seulement la construction des savoirs de l'enfant mais également la construction de sa personne. Elle le responsabilise, le guide vers l'autonomie et lui fait prendre conscience de son rôle d'éco-citoyen. L'organisation de l'ouvrage Partie 1 : Les principes et les objectifs pédagogiques Partie 2 : La mise en oeuvre dans l'école 1. L'automne 2. L'hiver 3. Le printemps 4. L'été Pour chaque saison sont proposés 4 Ateliers qui comportent 3 séances : observer, questionner, créer. - Le versant végétal (étude du sol et des plantes) - Le versant animal (étude des animaux et de leur rôle) - Le versant humain (étude des gestes et de leur impact) - Pour aller plus loin (interdisciplinarité et interculture) Une séance s'organise en 2 temps : un temps dehors, suivi d'un temps en classe où les élèves rendent comptent de leurs observations, actions, récoltes... grâce à un travail personnel réalisé à partir de photofiches. Les ressources à télécharger - une proposition de programmation annuelle - 48 photofiches pour le cycle 2 - 48 photofiches pour le cycle 3.

03/2021

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Contes et nouvelles

L'hélice du temps et les lettres à Perséphone

L'agriculteur Garébaldi est un cas social dans son petit village de Dordogne. L'énergumène ne fait rien comme les autres. Il ne fréquente ni les chasseurs, ni le club de foot. Il n'est pas marié et, comble de l'étrange, il construit des petits temples dédiés aux planètes dans son jardin. Garébaldi dérange ! Il dérange d'autant plus que ses terres agricoles intéressent au plus au point le maire et ses associés. Alors, quand une des filles du village leur apprend que Garébaldi se prendrait pour le chien de la Déesse Venus, ils décident de le faire "?interner?" en psychiatrie afin de pouvoir récupérer ses terres incognito et réaliser leur projet de spéculation immobilière. Et Garébaldi est bien en réalité un homme "?dissocié?" mais pas vraiment comme le sont les fous et les schizophrènes. C'est plutôt qu'en lui-même il a laissé de la place pour l'étrange, pour l'abstrait, pour l'incompréhensible ou l'incommensurable. Comme il aime le dire à qui veut bien l'entendre, les vrais païens ont toujours le cul coincé entre deux chaises. L'authentique polythéisme n'est pas un culte, une religion, ni même une philosophie. C'est une foutue putain de négociation où la charité, toujours scrupuleusement ordonnée, commence nécessairement par soi-même. Incompris, raillés, brutalisés, marginalisés, ces "ancêtres" du commerce équitable propagent pourtant une bonne nouvelle. Le génie polythéiste n'a jamais disparu. Il est toujours là, dans nos villes, nos villages et nos institutions, mais invisible, déguisé et masqué. Revivons et redécouvrons ce génie dans cette petite saga où ce premier roman plante seulement le décor. Un décor indispensable où la folie ordinaire est malheureusement notre seule possibilité d'accès à la transcendance. Redécouvrons ce qui ne peut pas mourir et n'a pas besoin de ressusciter par magie religieuse ou délire scientifique. Découvrons une autre mythologie, incarnée et contemporaine où ni Venus ni Mercure ne sont les "petits" de Jupiter. Une mythologie où la peur, l'amour, la tristesse et la colère ne sauraient se soumettre au pouvoir d'un mental totalitaire.

03/2021

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Mathématiques pour l'informati

Metaphysique du nombre huit

Amoureux du monde des causes et fidèle à l'approche paramathématique de ses précédents ouvrages, P. ROBERT D'ALREBA continue de prospecter le domaine abstrait des Archétypes, des Schèmes, des Idées et des Nombres-énergies-fonctions d'où procèdent les Lois qui régissent le Cosmos et l'Humain. Nombres-énergies-fonctions qui scellent la véracité et l'authenticité de l'Enseignement des Maîtres de Sagesse. En cheminant ainsi la Voie en quête de clés ignorées ou perdues, on explore le Nombre Huit dans tous ses états d'âme. Après avoir vérifié que l'Echiquier était d'abord, et avant tout, une figuration de l'atome, l'auteur met en parallèle l'Ogdoade hermopolitaine de lA' ntique Egypte, le Taïjitu (Tao) de la Chine ancestrale et la Tétractys pythagoricienne pour vérifier, à travers leur Enseignement respectif, la véracité des fondements de l'Echicosophie. Dans cette vision numérale, où le Nombre informe l'Etre, le Huit protéiforme semble bien être le Nombre, spécifique de l'Humain. De sorte qu'à l'image de ce dernier, et en fonction de leur devenir propre, tous les Huit sont également tous très différents les uns des autres. Dès lors, on ne saurait les regarder comme des clones. Car, s'il en existe, il est vrai, de semblables, parce qu'impubères, encore enfants, il en est d'adultes, de masculins ou de féminins, ou même d'androgynes, qui, en pleine conscience, accomplissent leur fonction cosmique au Service du Grand Etre. Plus rare encore, il est des Huit entièrement Eveillés. Ces êtres "Réalisés" représentent ce que la Tradition nomme parfois des Bouddhas ! Statut, le plus évolué de ceux qui honorent et méritent ce titre, envié des plus grands, de "Seigneur Huit" . Titulature promise aux plus Hauts Initiés, celle de Thot lui-même, Dieu du Comput du Temps, Seigneur de la Lune, Fils de l'Ogdoade hermopolitaine et Neter de la Sagesse, de la Parole Créatrice, de l'Ecriture et des Nombres... C'est à la rencontre de ces "mutants" mystérieux, que nous sommes tous potentiellement, en Essence et en Vérité, que nous invite le présent livre.

06/2023

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Pascal

Les Provinciales. Lettres écrites par Louis de Montalte à un provinciam de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces pères

"Les Provinciales ou les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères" est un ensemble de dix-huit lettres publiées sous le pseudonyme de Louis de Montalte par Blaise Pascal entre janvier 1656 et mars 1657. Composées de manière indépendante, sans dessein préétabli, ces lettres constituent cependant un ensemble unitaire puisqu'elles sont toutes consacrées au même sujet : la défense de Port-Royal. "Les Provinciales" voient le jour en 1655 lorsque le théologien janséniste Antoine Arnauld, menacé de censure à la Sorbonne mais soucieux de porter devant le grand public le débat qui oppose les jansénistes à leurs adversaires, prie son jeune ami Blaise Pascal d'écrire pour sa défense. Celui-ci, nouvellement entré en religion, utilise alors son génie des mathématiques pour composer son raisonnement et pousser à la perfection l'art de persuader. Choisissant d'employer la fiction - un Parisien informe par lettres un ami vivant en province des disputes de la Sorbonne et du procès d'Arnauld - il entre dans le vaste débat intellectuel et moral du milieu du XVIIe siècle entre jansénistes et jésuites. Dans un style agréable accessible au lecteur non érudit, il défend non seulement les thèses jansénistes, en particulier sur la question théologique de la Grâce, mais attaque directement aussi la casuistique de la Compagnie de Jésus avec une argumentation imparable, usant aussi bien d'ironie que d'indignation, d'allégresse polémique que de verve comique. La conduite de son raisonnement se fonde sur une vision toute géométrique de l'univers où l'abstrait s'unit au concret. Pascal y exprime pleinement son don de styliser la réalité, de la traduire en figures simples et saisissantes. La distinction des divers ordres de réalité, chair, esprit, charité, nature, grâce, gloire, se rattache déjà à certaines de ses futures recherches. Il fonde en outre sa dialectique sur le jeu des citations, qui sont autant de faits aisément constatables. Malgré une mise à l'index, l'oeuvre connaît un grand succès et porte un coup sévère aux Jésuites. Elle est aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature française.

05/2023

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Graphisme

Back Office n5 : Changer de dimension

Back Office est une revue annuelle consacrée au design graphique et aux pratiques numériques. Elle explore les processus de création en jeu dans la diversité des médias et des pratiques numériques contemporaines. En traitant de thématiques telles que le rapport code/forme, les enjeux des outils de création ou la perméabilité des médias, elle constitue un espace de réflexion inédit dans ces domaines. Bilingue français/anglais, Back Office est pensée comme une interface permettant la réception d'une culture numérique majoritairement anglosaxonne dans l'espace francophone, par des commandes à des auteurs étrangers et par des traductions inédites. Le cinquième numéro s'intéresse à la place grandissante des technologies 3D dans les productions de design graphique. Issues des champs du cinéma et du jeu vidéo, ces dernières n'ont en effet jamais été autant accessibles, que ce soit grâce à l'augmentation des capacités de calcul, à la démocratisation des logiciels libres ou des environnements de création "? temps réel ? ". Souvent photoréaliste, la 3D est souvent réduite à imiter la photographie et peine à proposer un langage visuel qui lui soit propre - alors qu'il reste tant à inventer. De même, si la 3D est aujourd'hui fréquemment réinvestie par les designers pour enrichir un support 2D tel qu'une affiche ou un site Web, il s'agit la plupart du temps d'un réemploi - naïf, kitsch, passéiste, ou sans recul critique - du vocabulaire formel propre aux moteurs de rendu. En parallèle de la démocratisation grandissante des casques de réalité virtuelle, l'émergence des technologies de 3D "? temps réel ? " au sein des pages Web favorise des objets graphiques associant lecture à l'écran, interface fonctionnelle et image de synthèse, qui vont à l'encontre du paradigme traditionnel "? fenêtres/menus/défilement vertical/liens hypertextes ? ". Dès lors, quels en sont les effets sur le lecteur en termes culturels, cognitifs ou sensibles ?? Quels rapports entretiennent image et texte dans un environnement simulé, qu'il soit figuratif ou abstrait ?? Comment interroger et mettre en perspective ces techniques dans une histoire élargie du design graphique ?? Ce numéro tente de proposer diverses pistes de réponses à ces questions à travers des entretiens et articles illustrés de nombreux exemples issus de jeux vidéos, d'interfaces ou de films (Tron, Mario Kart, etc.). Back Office est coéditée par les Editions B42 et Fork éditions.

06/2023

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Beaux arts

La Coulure. Histoires de la peinture en mouvement (XIe-XXIe siècles)

Il aura fallu attendre l'expressionisme abstrait des peintres américains pour revoir apparaître la coulure dans les images. Cy Twombly, Brice Marden, Morris Louis, en libérant le geste pictural des entraves dictées par les règles du passé, ont donné libre cours, sous des formes à chaque fois diverses et singulières, aux écoulements de peinture. Jackson Pollock en a même fait un motif spécifique avec lequel son style a par la suite été décrit. Le fameux dripping avec lequel il procède à l'invention de ses compositions n'est rien d'autre que ces "écoulements" de peinture industrielle sur la toile disposée à même le sol. Mais auparavant, dans la peinture classique, la coulure, bien que plus discrète, a également joué un rôle de tout premier ordre. Certains peintres de renom (Michel-Ange, Tintoret, Lucas Cranach, Caravage) ont su tirer parti de la force dynamique et expressive de ces coulures de peinture dans quelques-unes de leurs toiles afin de révéler le caractère unique de leur invention et de rappeler la nature liquide du médium qu'ils travaillent. Les coulures permettent de dire la rapidité d'exécution incomparable de ces artistes et leur ingenium inimitable. En même temps cette dimension physique de l'épanchement de la matière picturale est ainsi radicalisée dans des thèmes iconographiques qui l'incarnent par excellence comme les larmes ou le sang des blessures du Christ, des saints et martyrs. Ce livre entend redonner une visibilité à ces coulures qui apparaissent, avec plus ou moins de force, résultat d'une volonté déclarée de l'artiste ou simple accident survenu lors de la réalisation de l'oeuvre, et qui dévoilent ce qu'il en est d'une "poétique" de l'art. La coulure en laissant toujours visible dans l'image finie la liquidité originaire de la peinture, en demeurant le témoin des gestes qui ont donné naissance à ces compositions, invite à une archéologie de la peinture où nos a priori critiques sont sans cesse inquiétés par la rencontre avec cette matière vivante et mobile. Le livre se compose de fragments, parfois reliés les uns aux autres de manière continue, parfois éloignés les uns des autres, afin de suivre le plus précisément possible le cheminement incontrôlable de ces écoulements de peinture qui confrontent sans cesse notre volonté de savoir à sa propre source d'inquiétude.

04/2015