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Moka, Nancy Peña

Extraits

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Histoire internationale

Histoire des Apaches. La fantastique épopée du peuple de Géronimo (1520-1981)

Pour la première fois de ce côté-ci de l'Atlantique, voici l'histoire organique d'un groupe indien d'Amérique du Nord, les Apaches, tant décriés, avilis et trahis dans leur vérité sur l'instigation des "médias" américains de la fin du siècle dernier. Or, les Apaches furent avant tout un peuple qui, quatre siècles durant, mena son combat contre les conquérants espagnols (1520-1821), mexicains (1821-1846) puis américains. Une étonnante épopée par laquelle, ni tout à fait coupables, ni tout à fait innocents, ils répondirent aux exactions de leurs adversaires, engagés dans l'exécution de la "solution finale" : De ce temps et de ces luttes sans merci, la légende a retenu les noms des plus célèbres de leurs chefs : Mangus Colorado, Cochise, Victorio, Nana, Geronimo. Ils revivent ici, en situation dans leur groupe respectif, dans un récit qui dépasse la seule chronique événementielle pour, d'une part, décrire un mode de vie, et, d'autre part, analyser les tenants et les aboutissants de la politique indienne des gouvernements successifs de Madrid, de Mexico et de Washington. L'auteur expose notamment les aspects de la politique de "désindianisation" systématiquement mise en rouvre par Washington au préjudice des tribus ruinées jusqu'à l'entrée a la Maison Blanche de Franklin D. Roosevelt (1933) . Il souligne enfin les efforts des présidents Kennedy et Nixon pour une "réindianisation" qui subit aujourd'hui les effets de la politique de Ronald Reagan. Mais on en sont, de nos jours, les Apaches des réserves d'Arizona, par exemple, à San Carlos et à Fort Apache ? Destiné a un large public, l'ouvrage adopte le ton du récit épique qui est mouvement, dynamisme et couleurs. Très ouvertement parfois, la narration se réclame du découpage cinématographique. Le drame devient alors présent et vivant. Au total, un livre 'plein de bruit et de fureur" restituant sa vérité à un peuple qui recherche fièrement les voies d'une "cohabitation" difficile avec la société dominante et sa culture.

05/1992

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Psychologie, psychanalyse

Anomalies et perversions sexuelles

Magnus Hirschfeld tient une place particulière, au tournant des XIXe et XXe siècles, parmi les grands noms de la sexologie. Simultanément scientifique et homme d'action, il créa en 1897 (soutenu par Tolstoï, Zola, Einstein, Buber, Rilke, Hess, T. Mann, Krafft-Ebing, Freud - qui le tenait en grande estime - et, au total, plus de 6000 personnalités ! ) le Comité Humanitaire Scientifique pour l'abolition du "paragraphe 175" du Code pénal. Ce dernier condamnait dans tout le Deutsch Reich, depuis Bismarck, les relations sexuelles entre hommes adultes consentants (Hirschfeld était lui-même homosexuel). Sa pétition fut rejetée par le Reichstag en 1898 (le § 175 ne fut définitivement aboli qu'en 1994). En 1919, il fonda à Berlin un Institut de Sexologie qui servit de modèle mondial, visité par de nombreuses personnalités (dont Nehru), et qui lui valut, aux Etats-Unis, le titre journalistique d'"Einstein du sexe" ! Humaniste militant, il lutta en faveur de la décriminalisation de l'avortement, de la protection maternelle et de... l'autorisation du mariage des institutrices et des servantes. L'acharnement des nazis (qui en firent l'emblème de "l'éternel juif criminel"), l'autodafé en 1933 de ses archives et de la grande bibliothèque de son Institut (qui contenait les oeuvres de B. Brecht, de S. Zweig, et de tant d'autres), les tentatives de meurtre dont il avait souvent fait l'objet, le contraignirent à s'exiler en France où il mourut subitement à Nice, le jour de son soixante-septième anniversaire. Il laissait partiellement inachevé son dernier livre dont l'essentiel était prêt pour l'impression. Cet ouvrage - ici réédité - fut complété (d'après les notes qu'il avait laissées) par des collaborateurs dévoués de l'Institut, partageant son exil mais restés anonymes, estimant qu'ils ne faisaient que sauvegarder son oeuvre. D'abord facile, par son style clair et dénué d'artifices, ce livre n'appartient pas qu'à l'histoire. Il reste actuel, tant pour les spécialistes des Sciences Humaines et de la Psychiatrie que pour le grand public.

01/2008

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Développement personnel

Ba duan jin : qigong dynamique

Antoine Ly, de son nom chinois Li Chuan Zherg, est né en 1946, à Phnom Penh, au Cambodge Quatrième d'une fratrie de dix enfants, Eduque San les préceptes dune famille chinoise trait-gonelle, Il suivit une scolarité studieuse et multilingue : en dialecte chaozhou, sa langue maternelle à l'école primaire chinoise en chinois mandarin, en cantonnais et en langue khmère, au collège et au lycée, puis en français, à l'école jésuite, sans oublier l'anglais des cours du soir. Il étudia aussi la littérature de son pays d'option dans une pagode auges d'un moine bouddhiste, ainsi que les lettres chinoises auprès de son grand-onde Devenu adolescent, Il aida son père, gui tenait un commerce de thé. Jusqu'à son départ en 1970 de la capitale cambodgienne pour l'université de Taipeh (National Taiwan Normal University), à Taiwan, avant le déferlement meurtrier des Khmères rouges de 1975 qui dispersa sa famille aux quatre coins du monde Depuis son instalaban en France. en 1977, Antoine Ly, qui débuta dans les arts martiaux de te en 1972 avec Maitre Deng Shihat professeur d'éducation physique spécialisé dans les arts martiaux, retourne régulièrement à Taiwan pour avoir l'honneur de servir une tasse de thé a son maitre ! En 1990, il éurvit un premier ouvrage, "L'art du Tai Ji Quan, le Dao et le Qi", pan ; aux éditions Lierre & Coudrier, qui posa en termes clairs, vivants et précis, les bases de l'initiation à l'art du non-agir actif. Avec "Qigorg dynamique", ! auteur propose une explication détaillée d'une forme ancienne de Qigong, qui permet avec la pratique de forger une structure corporelle favorable au travail de ! énergie interne, le Qi. Une trentaine d'années de pratique assidue des arts de ter inspire à l'auteur la réflexion suivante : "Le confucianisme, nécessaire pour ordonna sa vie, n'est pourtant pas une fin en soi. Ses précieux enseignements se fondent progressivement dans ceux infinis, du taoisme".

10/2019

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Droit

Justice et oubli. France-Rwanda

S'interroger sur l'oubli et le droit permet de réinterroger sous un autre angle l'Etat et sa Justice dans leur rôle de gardiens de la mémoire judiciaire, de questionner les usages et mésusages, et d'examiner les fonctions politiques et sociales de la conservation mémorielle du crime et du criminel. Dans un contexte particulièrement ambigu, où le droit à l'oubli sonne comme une revendication de plus en plus entendue, où les juridictions européennes sanctionnent les pays, comme la France, pour une collecte trop minutieuse et une conservation trop longue des passés judiciaires, mais aussi dans un contexte où l'Etat, mu par une dynamique qui lui est propre, cherche davantage à tracer, à suivre, à se souvenir, pour mieux poursuivre et contrôler, il n'est pas anodin de poser un regard rétrospectif sur cette dialectique mémoire/oubli dans le champ pénal pour mieux envisager sa construction et, partant, ses effets et ses fonctions à travers le temps. Peut-être avons-nous oublié les vertus d'un oubli que les Anciens savaient à l'occasion manier pour écarter les effets mortifères d'une mémoire infinie. A la croisée des regards (juridiques, historiques, anthropologiques, psychologiques et éthiques), l'oubli se déploie dans toutes ses dimensions sociales, politiques et judiciaires pour mieux mettre en valeur, par des études de cas et des réflexions au long cours, les ressorts d'un oubli pacificateur ou objet de luttes. Une large place est ainsi accordée aux pratiques de pardon et d'oubli au Rwanda, comme pour mieux signifier la permanente ressource qu'il offre. Enrichi des investigations menées dans le cadre d'une mission au Rwanda par des membres de l'Association française pour l'histoire de la justice, où rescapés et acteurs de la mémoire ont ; été écoutés, ce dossier se veut avant tout un questionnement scientifique de ce qui semble aller de soi : les vertus politiques de l'oubli judiciaire.

10/2017

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Philosophie

Théories et institutions pénales . Cours au Collège de France (1971-1972)

«Ce qui caractérise l'acte de justice, ce n'est pas le recours à un tribunal et à des juges ; ce n'est pas l'intervention des magistrats (même s'ils devaient être de simples médiateurs ou arbitres). Ce qui caractérise l'acte juridique, le processus ou la procédure au sens large, c'est le développement réglé d'un litige. Et dans ce développement, l'intervention des juges, leur avis ou leur décision n'est jamais qu'un épisode. C'est la manière dont on s'affronte, la manière dont on lutte qui définit l'ordre juridique. La règle et la lutte, la règle dans la lutte, c'est cela le juridique.» Michel Foucault Théories et Institutions pénales est le titre donné par Michel Foucault au cours qu'il prononce au Collège de France de novembre 1971 à mars 1972. Dans ces leçons, Michel Foucault théorise, pour la première fois, la question du pouvoir qui va l'occuper jusqu'à la rédaction de Surveiller et Punir (1975) et au-delà, d'abord à travers la relation minutieuse de la répression par Richelieu de la révolte des Nu-pieds (1639-1640), puis en montrant comment le dispositif de pouvoir élaboré à cette occasion par la monarchie rompt avec l'économie des institutions juridiques et judiciaires du Moyen Age et ouvre sur un «appareil judiciaire d'Etat», un «système répressif» dont la fonction va se centrer sur l'enfermement de ceux qui défient son ordre. Michel Foucault systématise l'approche d'une histoire de la vérité à partir de l'étude des «matrices juridico-politiques», étude qu'il avait commencée dans le cours de l'année précédente (Leçons sur la volonté de savoir), et qui est au coeur de la notion de «relation de savoir-pouvoir». Ce cours développe sa théorie de la justice et du droit pénal. La parution de ce volume marque la fin de la publication de la série des Cours de Michel Foucault au Collège de France (dont le premier volume a été publié en 1997).

05/2015

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Critique littéraire

Devenir Beauvoir. La force de la volonté

Un jour de 1927, Simone de Beauvoir eut avec son père une vive discussion sur ce qu'" aimer " voulait dire. A une époque où les femmes étaient censées n'avoir d'autre aspiration que le mariage et la maternité, la jeune Simone, à 19 ans, s'abreuvait de philosophie. Par " aimer ", son père entendait " services rendus, affection, reconnaissance ". Simone soutenait de son côté que l'amour ne saurait se réduire à de la gratitude, à quelque chose que l'on doit à quelqu'un en échange de ce qu'il a fait pour nous. " Que de gens, nota-t-elle le lendemain dans son journal, n'ont jamais connu l'amour. " De fait, Simone de Beauvoir allait incarner, pour elle et pour les générations futures, une nouvelle conception de l'amour et une nouvelle approche de l'existence des femmes. Le couple mythique qu'elle forma avec Jean-Paul Sartre, " l'ami incomparable de sa pensée ", devait pourtant éclipser sa propre carrière de philosophe. Considérée comme sa disciple, on ignora longtemps le travail à quatre mains qu'elle mena avec lui, le caractère original de sa pensée et de ses positions. Or, il est difficile de comprendre la révolution du Deuxième Sexe en ne leur rendant pas justice. Certes, Beauvoir eut une vie épique : elle croisa la route de Picasso et Giacometti, Joséphine Baker, Louis Armstrong et Miles Davis, ainsi que d'un nombre exceptionnel de personnalités littéraires, philosophiques et féministes du XXe siècle. Mais sans la philosophie, Simone de Beauvoir ne serait pas devenue " Simone de Beauvoir ", ce qui est notable pour deux raisons très importantes : parce qu'il est temps d'en finir avec le mythe de Beauvoir disciple de Sartre ; et parce que leurs désaccords et leurs discussions constituent l'un des vecteurs essentiels qui lui permirent de devenir elle-même. D'après Virginia Woolf, " il y a certaines histoires que chaque génération doit raconter à nouveau ". Ce que révèlent les journaux et la correspondance de Beauvoir redessine les contours de sa biographie.

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Empire

Caligula

Peut-on présenter la vie de Caligula en tenant la légende noire à distance ? L'image du troisième empereur romain, qui régna après Auguste et Tibère, est déterminée par le sombre portrait de tyran psychopathe et fantasque qu'en fit Suétone, au siècle suivant. Mais à se faire uniquement l'écho des écrivains antiques, le risque est de répéter une construction intellectuelle en partie indépendante des faits. Nicolas Tran mène une enquête politique vivante et documentée sur ce personnage fascinant de l'histoire romaine. Le jeune Caligula fut modelé par son appartenance à la Maison d'Auguste, une famille érigée en structure de gouvernement et traversée par de violentes intrigues. S'il s'acquitta de son rôle d'empereur avec application, il imposa aussi un style qui foulait aux pieds les intérêts de l'aristocratie. Or le prince n'était légitime que s'il exerçait le pouvoir avec mesure et en respectant les traditions. Les officiers qui l'assassinèrent se représentaient comme le bras armé des citoyens. Caligula fut le troisième empereur romain, à la suite d'Auguste et de Tibère, et régna de 37 à 41. Une présentation objective du personnage est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains romains livrèrent à la postérité. Fils d'une petite-fille d'Auguste et d'un général promis à devenir empereur, le jeune Caligula subit une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l'élimination de sa mère et de ses frères aînés. A la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l'âge de 25 ans. Après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente. En réalité, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l'aristocratie romaine avant d'être assassiné par des officiers de la garde impériale.

02/2021

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Histoire internationale

Des racines dans la pierre

Ravagé par un génocide, convoité par des voisins puissants et prédateurs, mis en coupe réglée par une nomenklatura corrompue, asphyxié par un régime néoféodal, le Cambodge est un pays martyr. Nul ne le sait mieux que Sam Rainsy. Né dans une famille patricienne de Phnom Penh proche du roi Norodom Sihanouk, le jeune Rainsy connaît l'opulence, puis la déchéance lorsque son père, un homme politique de premier plan, est brutalement limogé et doit passer dans la clandestinité avant de finir assassiné. Réfugiés à Paris, les Sam vont se résigner à une vie d'immigrés pauvres. Mais jamais ils ne perdront l'espoir ni la dignité. Élève surdoué, Rainsy fera des études brillantes qui lui permettront de devenir un financier de haut vol, spécialiste des fusions-acquisitions dans l'industrie du luxe... Mais comment se contenter de gagner de l'argent et d'en faire gagner quand son pays s'enfonce dans la barbarie aux mains d'un régime qui pratique le meurtre de masse? De l'action humanitaire à Paris en faveur des victimes des Khmers rouges aux campagnes électorales sur le terrain après la chute du régime communiste, Rainsy et sa femme Saumura se lancent dans l'action politique, reprenant ainsi le flambeau de leurs pères respectifs, cosignataires des accords de Genève sur l'Indochine en 1954. Pour ce couple de Cambodgiens occidentalisés, le retour au pays est rude. Ministre de l'Économie du premier gouvernement de l'après-guerre, Sam Rainsy met de l'ordre dans les finances de l'État, combat la corruption, ce qui lui vaut un soutien populaire mais aussi de solides inimitiés. Il passe alors dans l'opposition et crée un parti démocrate et libéral, le PSR, une provocation que ne lui pardonnent pas ses adversaires. Il est la cible de plusieurs attentats qui tuent nombre de ses partisans. Aux agressions, Rainsy oppose un pacifisme d'essence bouddhique et maintient le cap, impavide et inébranlable, à l'image de ces arbres qui poussent dans la pierre des temples d'Angkor.

05/2008

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Famille

Droit de la famille. Edition 2022-2023

Le Mémento présente le droit de la famille dans toutes ses composantes le couple, les enfants, les majeurs protégés, les obligations alimentaires ainsi que la gestion et la transmission du patrimoine familial via notamment les successions, les libéralités, les assurances-vie, l'usage d'une SCI ou d'un démembrement de propriété. Transversal, cet ouvrage expose pour chaque thème les règles civiles, y compris le droit international privé, leurs implications patrimoniales et fiscales ainsi que la protection sociale de chacun selon son statut, Mais il propose aussi les options et aménagements appropriés à chaque situation. Des dossiers complètent ces développements, tels que le droit pénal de la famille, l'organisation patrimoniale des familles recomposées ou la procréation médicalement assistée. Exhaustif, avec de nombreux exemples et des tableaux synoptiques ou comparatifs, il est résolument pratique et opérationnel. Cette édition est riche de nouveautés importantes parmi lesquelles, on peut citer : des cas pratiques liquidatifs pour les trois principaux régimes matrimoniaux ; matière de filiation, la réforme de l'adoption, les nouvelles règles pour les enfants nés d'une PMA et le revirement imposé parla loi en matière de GPA ; la procédure simplifiée de changement de nom et de choix de nom d'usage ; l'automatisation de l'intermédiation financière des CAF pour le paiement des contributions à l'entretien et l'éducation des enfants ; des tableaux récapitulatifs des majorités requises en indivision selon le type d'acte ; les règles de fonctionnement des sociétés civiles familiales clarifiées et simplifiées ; des enrichissements en matière de violences familiales et d'ordonnances de protection ; de nouveaux développements sur les mandataires judiciaires à la protection des majeurs ; à l'international, les apports du règlement Bruxelles II ter en matière de responsabilité parentale et de divorce sans juge. Conçu pour les notaires, avocats, experts-comptables, CGP et autres praticiens, le Mémento Droit de la famille leur permet de conseiller au mieux leurs clients.

05/2022

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Littérature Italienne

Deux vies

Un hommage poignant à deux grandes figures de la littérature italienne, décédées prématurément, une ode à l'amitié et à la littérature " Nous vivons deux vies, toutes deux destinées à s'achever : la première, la vie physique, est faite de sang et de souffle ; la seconde se déroule dans la tête de ceux qui nous ont aimés. Et quand la dernière personne qui nous a connus meurt à son tour, eh bien, nous nous dissolvons vraiment, nous nous évaporons, et la grande et interminable fête du Néant où les aiguillons de l'absence ne sont plus en mesure de piquer qui que ce soit peut commencer. " Pour combler le vide qu'ont laissé dans son existence ses deux amis, les écrivains Pia Pera et Rocco Carbone, disparus tous deux prématurément à un intervalle de quelques années, Emanuele Trevi entreprend de leur redonner vie à travers l'écriture. D'un côté, Rocco, homme obstiné dont l'oeuvre et l'existence ont pris forme dans une souffrance permanente et tortueuse, jusqu'à sa mort dans un accident de la route déconcertant. De l'autre, Pia, timide et sensible effrontée qui embrassait la vie jusqu'à ce qu'une maladie dégénérative finisse par l'emporter. Entre les deux, Emanuele, l'ami et écrivain qui, dans un style limpide, relate les débuts de leur amitié dans la Rome des années quatre-vingt et brosse le portrait d'êtres complexes et attachants, fragiles et brillants, aux prises avec les tourments et les joies de la création, le succès et l'échec, ainsi que leurs démons personnels. Emanuele Trevi réussit à s'élever du particulier à l'universel et nous offre une ode à l'amitié, une réflexion sur la maturité, le deuil et le pouvoir de l'écriture, capable de transformer des êtres aimés en personnages de roman au point de brouiller les frontières entre l'illusion et la réalité.

01/2023

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Poésie

Journal inédit suivi de Beauté de ce monde (Poèmes 1940-46). 2e édition revue et augmentée

En 1933, Ilarie Voronca, figure phare du constructivisme roumain, poète et théoricien de l'intégralisme, s'installe à Paris. En France, il n'est plus le chantre individuel, son moi s'épanouit dans toutes les voix : "Je veux me mêler à cette foule. Je partage sa vie". Voronca devient le poète anonyme, de la foule et toujours le visionnaire de l'invisible. Mais l'apparente euphorie qui émane de sa création comme de sa personnalité cache bien mal l'angoisse qui le ronge souterrainement. A Paris, au soir du 4 avril 1946 : Ilarie Voronca s'enferme dans la cuisine de son appartement, à Paris. Il calfeutre portes et fenêtres, absorbe un tube de somnifères et arrache le tuyau à gaz. Ilarie Voronca est enterré au cimetière Parisien de Bobigny-Pantin. Bien des mystères demeuraient autour de sa disparition, comme de sa dernière année de vie. Ces mystères sont en grande partie levés, grâce au Journal inédit du poète ; lequel avait été confié en 1946 par sa femme, Colomba, à Sasa Pana, qui, poète, critique et directeur de la revue "Unu", fut l'ami et la plaque tournante de l'avant-garde roumaine. C'est dans les archives de ce dernier que le tapuscrit du journal a été retrouvé en 2016. Sa publication est un évènement considérable, qui éclaire d'un jour nouveau la dernière année de vie d'Ilarie Voronca. Dans la deuxième partie du livre sont rassemblés des témoignages et études de Tristan Tzara, Stéphane Lupasco, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Cassou, Jean Follain, Claude Sernet, Eugène Ionesco, Yves Martin, Alain Simon ou Guy Chambelland : "Je place ILARIE VORONCA, poète de notre contradiction humaine-poétique, poète de l'émotion et de la féerie, tout simplement à côté des plus grands". La troisième partie rassemble, sous le titre "Beauté de ce monde", l'intégrale de l'oeuvre poétique, depuis longtemps épuisée à l'exception d un titre, d'Ilarie Voronca, de "Beauté de ce monde" (1940) aux ultimes "poèmes inédits" de 1946. Christophe DAUPHIN

06/2020

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Histoire internationale

ENFERMEMENT, PRISON ET CHATIMENTS EN AFRIQUE. Du 19ème siècle à nos jours

A la fin du XIXe siècle, sauf à l'intérieur de quelques garnisons et forts de traite européens de la côte, les prisons étaient inconnues en Afrique. Aujourd'hui, les Etats africains utilisent massivement le système pénitentiaire légué par les colonisateurs. Comme le rappellent chaque jour les prisons surpeuplées du Rwanda, la nuit carcérale étend désormais son ombre sur l'ensemble des sociétés au sud du Sahara. Dès les premières années de la conquête coloniale, la prison joua un rôle central dans le contrôle de la population. Des bâtiments temporaires aidèrent à contraindre et à soumettre les Africains au travail forcé et à l'impôt obligatoire, remplacés bientôt par un maillage serré de prisons permanentes, partie intégrante du décor colonial et de ses techniques répressives. Aujourd'hui, ce réseau architectural n'a été ni détruit ni remplacé, et fournit la majeure partie des bâtisses utilisées par le régime pénal des Etats contemporains. Mais la prison fait partie d'un ensemble plus vaste. Les gouvernements coloniaux dotèrent leurs territoires d'institutions destinées à connaître, comprendre et surtout quadriller les espaces et les hommes qui persistaient à leur échapper. Ces outils intellectuels et matériels - cartes ethniques, routes, villages regroupés, asiles, camps de travail - enfermèrent peu à peu l'Afrique dans une nouvelle forme d'espace politique, dont les paysages actuels sont les héritiers directs. Ce basculement séculaire d'une Afrique ouverte à une Afrique fermée contient de précieuses leçons sur l'efficacité des modèles de gouvernement occidentaux à envahir d'autres aires culturelles, sur la capacité des hommes ordinaires à refuser ou à manipuler les systèmes imposés de l'extérieur, ainsi que sur le destin de l'autorité en Afrique, et de ses Etats. Cet ouvrage présente pour la première fois l'histoire sociale, culturelle et politique des arsenaux répressifs apparus en Afrique, depuis la capture des esclaves au XIXe siècle jusqu'aux prisons du génocide rwandais, en passant par les asiles d'aliénés coloniaux, les camps de réfugiés, et les réponses des prisonniers à leurs bourreaux.

11/1999

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Histoire internationale

Etat, économie et société coloniale à Madagascar. De la fin du XIXe siècle aux années 1940

Madagascar est secoué par des crises politiques récurrentes depuis plus de 40 ans. Cette instabilité traduit un problème de gouvernance qui n’a rien de conjoncturel, mais qui résulte du fossé qui s’est constamment creusé depuis deux siècles entre les populations et les oligarchies successives qui ont monopolisé le pouvoir et les richesses du pays. De ce point de vue, l’État royal du XIXe siècle, l’Etat colonial du XXe puis l’État post-colonial ont été en continuité. L’ère coloniale (1895-1960) a été un moment essentiel dans cette évolution. Elle a mis en place en effet un Etat autoritaire et bureaucratique dont le modèle s’inspirait beaucoup plus de celui de la France d’Ancien Régime que de l’État moderne capable de mettre en oeuvre un processus de développement. L’administrateur est bien l’héritier de l’Intendant royal de police, justice, finances, et ses moyens au service de la « mise en valeur » se résument au recours à différentes formes de travail forcé (Prestations, réquisition, travail pénal) qui pèsent d’autant plus lourdement que, assez contradictoirement, le pouvoir se lance dans des entreprises de modernisation avec des moyens archaïques, et que la croissance économique est fortement freinée par les contraintes du pacte colonial. Facteur aggravant, le Fanjakana frantsay, le gouvernement des Français, a dû assumer le fardeau d’une société coloniale déjà largement constituée à la veille de la conquête française, et dont celle-ci a consolidé les cloisonnements, les mentalités et des comportements hérités de l’âge de l’esclavage et du mercantilisme. Une oligarchie coloniale et un petit colonat surtout créole ont pu ainsi, malgré leur faible dynamisme économique, peser d’un poids très lourd dans le sens d’une accentuation de la contrainte sur les populations. L’insurrection de 1947 devait montrer que le fossé entre le Fanjakana, les gens du pouvoir, et la masse de la population était plus profond que jamais.

04/2014

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Avocats

Petit traité d'argumentation judiciaire et de plaidoirie. Edition 2022-2023

Quels sont les mécanismes de l'argumentation judiciaire et les étapes de sa construction ? Comment la disposer et l'énoncer de façon persuasive ? Comment l'articuler avec les attentes médiatiques ou même, les prémices d'une justice prédictive ? Cette neuvième édition analyse les mécanismes de l'argumentation judiciaire, les étapes de sa construction et les règles de son énoncé dans la plaidoirie. Une synthèse est ainsi élaborée entre les fondements juridiques de l'argumentation judiciaire et les solutions que la rhétorique a dégagées. Des résumés situés en début de chapitre permettent d'en faciliter la compréhension et l'acquisition. Des extraits de plaidoiries de plus de 170 procès tirés des jurisprudences européenne et internationale illustrent le propos. Une première partie, consacrée à l'argumentation judiciaire, dresse d'abord une typologie des arguments selon leur matière, leur forme logique et la nature des relations qu'ils posent. Sont ensuite abordées les étapes de la construction de l'argumentation judiciaire : détermination de l'objectif, analyse d'un dossier, synthèse argumentative, qualification et interprétation. Une deuxième partie, consacrée à la plaidoirie, expose la prise en compte de l'auditoire dans l'énoncé de l'argumentation, la disposition du discours judiciaire et ses principales étapes. Y sont rappelés les principes d'organisation de chacune de ces parties et ceux de l'énonciation de l'argumentation à l'audience. L'application des règles traditionnelles de la rhétorique à la visioconférence est abordée. Est aussi traitée la liberté de parole de l'avocat dans les prétoires et dans les médias, classiques ou en ligne. Ce livre, particulièrement destiné aux futurs avocats, les éclaire sur la manière de construire et de prononcer une argumentation judiciaire efficace, tout en respectant les principes déontologiques de la profession. L'auteur, François Martineau est avocat, associé gérant du cabinet Lussan. Ancien secrétaire de la Conférence, il a enseigné en France (EFB, ENM) et à l'étranger. Il a été expert auprès du Conseil de l'Europe. Il exerce le droit des affaires et plus particulièrement le droit pénal des affaires.

12/2021

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Histoire internationale

Le Tribunal des vaincus. Un Nuremberg pour le Rwanda ?

En 1994, au lendemain du génocide perpétré au Rwanda, l'ONU décide d'en poursuivre et d'en juger les principaux auteurs. Elle crée le Tribunal pénal international pour le Rwanda, établi à Arusha, en Tanzanie. Sur les pas du tribunal pour l'ex-Yougoslavie, il suscite d'énormes espoirs. On parle d'un nouveau Nuremberg. Le début des procès est laborieux. Puis, sous l'impulsion de Louise Arbour, de spectaculaires arrestations ont lieu et les premiers aveux des génocidaires tombent. L'objectif du procureur canadien est de resserrer les poursuites autour des plus importants responsables du génocide - dans le droit fil de ce qui avait été réalisé à Nuremberg. Mais le grand projet s'enlise dans la procédure, tandis que la politique prend le pas sur le droit, au prix d'un double renoncement. Il n'y aura pas d'enquête sur l'attentat contre l'avion du président rwandais, événement déclencheur du génocide. Il n'y aura aucune mise en accusation pour les crimes commis par ceux qui sont sortis vainqueurs de la guerre civile. Ainsi, les deux dossiers les plus politiquement sensibles sont écartés. Après dix années d'existence, le tribunal d'Arusha, né d'un acte de contrition, démontre qu'il peut y avoir une justice plus partiale et moins courageuse que celle des vainqueurs. Thierry Cruvellier, observateur assidu et minutieux de ces procès, en fait le récit, édifiant et implacable, en s'affranchissant des passions qui entourent cette page noire de l'histoire de l'humanité. A la lecture de ce livre, qui restitue l'exceptionnelle confrontation avec leurs juges d'hommes accusés du " crime des crimes ", on ne peut douter un instant qu'il soit nécessaire de persévérer dans la poursuite et le jugement des auteurs de crimes contre l'humanité, où qu'ils se trouvent. Mais pour ce faire, il faudra tirer les leçons d'Arusha.

04/2006

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Terrorisme

Juger le terrorisme. Regards croisés de la criminologie, du droit et de l'histoire

Comment juger l'horreur ? Comment juger l'abomination ? Quel sort peut-on envisager pour les auteurs de ces crimes ? 30-33 : procès de Jésus de Nazareth. 1793 : la France définit le concept politique de la Terreur. 1800 : attentat de la rue Saint-Nicaise contre Bonaparte. 1893 : les "lois scélérates" contre l'anarchisme provoquent la controverse. 1970 : l'Europe met en place un arsenal juridique pour faire face à la menace terroriste. 1986 : la France tente une insertion dans son code pénal. 1990 : le terme s'applique au religieux. Des dizaines de milliers de victimes, de morts, de blessés ont été recensés dans le monde depuis deux siècles. Depuis 2012, les attentats terroristes en France ont causé la mort de 273 personnes et fait de nombreux blessés. Par ailleurs, 75 attentats ont été déjoués. Du procès Jésus aux sections spéciales, de la cour de sûreté de l'Etat aux juridictions spécialisées, Alain Bauer, Gilles Ferragu et Alexis Deprau croisent leurs regards sur les facteurs de l'évolution de la justice et sa faculté à juger des terrorismes. Trois prismes : le crime, le droit, l'histoire. Un livre décisif. Professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers et aux universités de Shanghai, New York et Pékin, Alain Bauer est l'auteur de nombreux ouvrages sur la criminalité, la guerre ou le renseignement dont l'ABC de la criminologie, aux Editions du Cerf. Docteur en droit de la sécurité et de la défense, titulaire du CAPA, juriste dans une institution publique, essayiste, contributeur pour des revues spécialisées en sécurité et défense, Alexis Deprau est l'auteur du Droit face à la terreur aux Editions du Cerf. Gilles Ferragu, ancien membre de l'Ecole française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-Nanterre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Histoire du terrorisme et Otages, une histoire.

04/2024

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Critique

Dictionnaire amoureux de Flaubert

Loin des idées reçues et des poncifs sur Flaubert, Régis Jauffret nous invite à découvrir sa vie et son oeuvre et des aspects méconnus de sa personnalité : l'homme tonitruant et hâbleur qui se cachait derrière un des écrivains incontournables des lettres françaises. "Depuis longtemps la postérité s'est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd'hui qu'il mena toujours une vie d'ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l'écrasait de sa personnalité, que sa mère était possessive jusqu'à l'empêcher de se marier, de fonder une famille, bref, de quitter le nid. Nous verrons dans cet ouvrage à quel point ces poncifs sont controuvés. En outre, je me permets à plusieurs reprises d'évoquer le Flaubert tonitruant, hâbleur et par certains aspects assez grotesque qu'évoquent à l'occasion ses contemporains. Ce n'est certes pas pour l'accabler, au contraire cette facette de sa personnalité me semble presque attendrissante et fait de lui un commensale des pantins que nous sommes. Et puis, que voulez-vous, j'ai toujours préféré les humains aux dieux. Si je fus humble dans ma tâche - sans humilité, la littérature se fane au fur et à mesure de son apparition sur le papier, l'écran, le papyrus - je n'ai pas hésité à faire preuve d'une grande familiarité envers le maître. J'ai passé près de cinq années en sa compagnie, il est devenu pour moi une sorte de camarade d'outre-tombe. Un ami que j'ai pris souvent dans mes bras, malgré son corps fumeux de fantôme et avec lequel je me suis régulièrement disputé jusqu'à la fâcherie. Néanmoins, je n'ai jamais poussé le ridicule jusqu'à me prendre pour lui car je suis assez occupé à me croire vaniteusement moi-même et à finir mon oeuvre à laquelle je tiens davantage qu'à celle de notre Gustave. Je devrais m'abstenir de proférer pareil blasphème. A force de sincérité les romanciers se montrent mufles".

05/2023

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Nietzsche

Lettres de Franziska Nietzsche à Franz Overbeck. Précédées des Billets de la folie

La mère de Nietzsche, Franziska Nietzsche raconte dans une correpondance, pour la première fois traduite en français, les dernières années de la vie de son fils qui sombre peu à peu dans la folie. Le 3 janvier 1889, à 44 ans, Friedrich Nietzsche est victime d'un effondrement mental à Turin. Avant d'être pris en charge par son ami Franz Overbeck, il envoie nombre de billets délirants, souvent signés " Dionysos " ou " Le Crucifié ", au pape et à diverses têtes couronnées d'Europe. Il est alors enfermé plusieurs mois dans un asile psychia - trique à Iéna avant que sa mère, Franziska Nietzsche, l'accueille chez elle à Naumbourg et prenne soin de lui jusqu'à sa propre mort en 1897. Ce livre compile les " billets de la folie " et, pour la première fois en français, les lettres que Franziska Nietzsche adressa à Franz Overbeck. Celles-ci décrivent de l'intérieur les dernières années de la vie du philosophe, qui tombe progressivement dans un état végétatif. Franziska raconte avec simplicité et émotion son combat pour en obtenir la garde. Elle évoque sa certitude, vite déçue, de voir son fils guérir, mais aussi les petites joies du quotidien de " Fritz " - ses promenades, ses plaisanteries, le plaisir qu'il éprouve à écouter de la musique ou à ce qu'on lui fasse la lecture. En parallèle, la renommée de Nietzsche croît. Les admirateurs en pèlerinage à Naumbourg se succèdent, les demandes de traduction et de contrats affluent, tandis que se profile la figure menaçante et intéressée de sa soeur, Elisabeth Förster-Nietzsche. Franziska se voit, pour un temps, attribuer la tutelle juridique de son oeuvre même si, dévote et peu lettrée, elle avoue n'y rien comprendre, voire la désap - prouver. Comme le précisait Stefan Zweig lors de la parution de cet ouvrage dans sa version originale en 1937, " c'est précisément celle qui comprenait peut-être le moins ses oeuvres, la pieuse, la recluse, l'ignorante mère, qui a - miracle de la force de l'amour - le mieux décrit sa nature. "

11/2023

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Romans noirs

Tock

En centre de détention, Anaïs Tocsin écrit son journal. Elle raconte la taule. Elle raconte son amour mort. Elle raconte son enfance, le suicide de son père, sa mère toujours vivante, mais si loin de la vie. Elle raconte sa jeunesse fauchée et la sentence qui l'attend. Elle raconte sa vérité loin de ce que les médias peuvent en dire. Tock, c'est une histoire d'amour. Une histoire d'enfants dans un monde d'adultes. Tock, c'est une histoire de flingues, d'envie de liberté, d'argent rêvé, et puis de mort et d'emprisonnement. Il y a cette fille de vingt et un ans. Cette fille rousse qui s'appelle Anaïs Tocsin, mais que l'on surnomme " Tock " depuis l'âge de ses dix ans, depuis qu'elle a arraché à l'aide de ses dents, un morceau d'oreille à un gamin qui voulait la tondre à cause de sa couleur de cheveux identique aux sorcières que l'on brûle au bûcher. " Tock " pour toquée, tarée. Anaïs Tocsin, une fille unique qui vit à la campagne avec ses parents. Jusqu'au jour, où son père se pend dans son garage. Jusqu'au jour, où sa mère se met à boire et tombe malade. Alors " Tock " s'en va. Quand elle rencontre Ramon, elle sait que c'est sa plus grande et unique histoire d'amour, parce qu'un astrologue le lui a prédit, et qu'il ne se trompe jamais. Mais en fait de rêve, il y aura de petits braquages minables, des nuits passées à dormir dans des voitures, de la nourriture manquante, une course folle à la sortie d'une bijouterie et une voiture de police au bout de la rue. Tock, c'est l'histoire de Ramon qui tue un flic avant de se faire descendre à son tour. Une histoire dont Anaïs Tocsin n'arrive pas à s'échapper.

03/2024

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Littérature française

Au bout du monde

Dans Au bout du monde, l'auteur s'attache à décrire une micro-société dans ce "penn ar bed" qu'il connaît bien durant la Première Guerre mondiale. Le roman se déroule à Toul-Douar, hameau situé sur la côte du Bas-Léon, entre Le Conquet et Lampaul-Plouarzel, face à Molène et Ouessant. Il montre l'importance de la mer pour des agriculteurs souvent aussi marins, pilleurs d'épaves ou goémoniers. Tout comme les îles du Ponant, Toul-Douar reçoit de plein fouet la violence des vents de mer. Certes, le village de Kergroas, dont il dépend, n'est pas menacé d'engloutissement, et ses habitants tirent essentiellement leurs ressources de la terre. Toul-Douar symbolise parfaitement ce contraste entre deux genres de vie radicalement opposés : déjà, certains jeunes font leur service militaire dans l'armée de terre (ce qui serait presque impensable dans les îles ou les ports) ; en revanche, la mer, au même titre que les travaux de champs, gouverne la vie sociale et l'emporte notamment sur l'effort de scolarisation. La petite communauté villageoise se soude automatiquement dès qu'elle se sent attaquée de l'extérieur : elle considère l'océan et ce qu'il charrie comme sa propriété et se heurte à la vigilance des douaniers. L'ostracisme envers les "étrangers" perdure, par douaniers interposés. Le réflexe de solidarité fonctionne toujours comme une soupape de sécurité et efface les divisions internes. On le retrouve ici : la lutte pour prendre de vitesse la mer et les douaniers quand La Princesse s'échoue amène l'insertion de l'institutrice Geneviève Bars dans la population du hameau. Tacitement, mais efficacement, les habitants de Toul-Douar s'accordent pour piller l'épave et répartir le butin : la mer régule véritablement les fluctuations des relations sociales, elle constitue le dénominateur commun des multiples individualités, elle agit comme un creuset où se refond périodiquement la conscience collective... (extrait de l'Introduction, d'Eric Auphan, président de l'Association des Amis d'Henri Queffélec).

06/2019

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Economie

Les lois naturelles de l'ordre social

Magistrat au présidial d'Orléans, Guillaume-François Le Trosne (1728- 1780) est à la fois le disciple de Robert Joseph Pothier, le plus éminent jurisconsulte de son temps, et de François Quesnay, le chef de file du mouvement physiocratique. Ce double héritage fait de lui un auteur remarquable et unique du siècle des Lumières. Sa vie durant, il s'évertue à lier le droit et l'économie politique dans une science totale de la société qui développerait les lois naturelles de l'ordre social. Cette édition aspire à éclairer son oeuvre d'un jour nouveau en rassemblant trois de ses textes les plus importants publiés en 1777 — De l'ordre social, composé de onze discours, dans lequel il développe ses principales opinions économiques, politiques et juridiques, comme la liberté du conunerce, la mise en place d'un impôt territorial unique ou l'établissement d'une hiérarchie normative à prédominance jusnaturaliste ; - De l'intérêt social, par rapport à la valeur, d la circulation, à l'industrie et au commerce intérieur et extérieur, son ouvrage le plus théorique en matière d'économie politique où il répond aux critiques formulées à l'encontre de la physiocratie par son ami, l'abbé de Condillac, dans son livre Le commerce et le gouvernement, considérés relativement l'un à l'autre, publié en 1776 ; — ses Vues sur la justice criminelle, opuscule dans lequel il apporte un volet pénal à la physiocratie en détaillant ses propositions en ce qui concerne la législation criminelle et l'administration de la justice. Outre la version intégrale de ces textes, ce volume intègre, pour la première fois, l'ensemble des préfaces et des notes issues des différentes rééditions. Il comprend également des annonces de presse, des extraits de correspondance, une présentation, une chronologie et des notes entièrement nouvelles. Redécouvrir l'oeuvre de Le Trosne permet en définitive de mieux comprendre les grands débats intellectuels qui agitent le XVIIIe siècle et de puiser aux sources d'une pensée économique fondée sur la liberté.

09/2019

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 3

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados regroupent une centaine de pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume vous propose : Chambre noire (Laurent Contamin) – Le jour de ses 18 ans, la "bande des 10" attend Fabien dans sa chambre d'étudiant pour lui faire une surprise. Mais c'est Laetitia, une jeune fille inconnue, qui arrive. Tous croyaient connaître Fabien ; ce qu'ils vont découvrir ce soir-là va leur prouver qu'ils se trompaient. Le Ministère des intérieurs (Stanislas Cotton) – "Quand on pense avec ses pieds on a du jus de chaussette dans la tête." Le ton est donné. Les habitants d'un immeuble de banlieue, concierges compris, attendent la visite du Ministère des intérieurs. Pas de quoi pavoiser dans ce bout de territoire où la violence a remplacé le rêve. La cathédrale (Régis Duqué) – Un groupe d'adolescents a décidé de grimper sur le toit d'une cathédrale. Par défi. Sans autre objectif que de ses créer des émotions fortes, de jouer avec le vertige, de s'élever au-dessus des règles et des habitudes... Mais cette aventure n'est pas sans risque : certains n'en sortiront pas indemnes. Le sacrifice des anges (Françoise Gerbaulet) – 14 jeunes participent à un jeu télévisé, "Le sacrifice des anges", dans une ancienne usine de charcuterie. Le vainqueur sera "sacrifié" dans l'antre de la Staraque... Au-delà de la parodie, cette pièce brasse des thèmes au coeur des préoccupations des jeunes d'aujourd'hui. La robe de Gulnara (Isabelle Hubert) – Des réfugiés vivent misérablement dans des wagons désaffectés. Tout commence par une catastrophe : la jeune Mika fait une tache de goudron sur la robe de mariée de sa soeur. Après bien des péripéties, elle trouvera le moyen de réparer. Mais à quel prix... Ca y est, je pleure (Pierre Lorquet) – Un groupe de jeunes dans un parc. Un dealer de jeux vidéo vend une mystérieuse image à Emile. A peine l'a-t-il regardée qu'il fond en larme. La curiosité des autres est piquée au vif, mais Emile ne peut ni ne veut montrer cette image aux effets désastreux sur ceux qui la voient.

11/2019

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Daymolition raconte le rap français. Daymolition raconte le rap français

10 ans de rap français Si le nom - du détournement de celui de l'hébergeur de vidéo Dailymotion - n'est connu que des amateurs de rap ou des professionnels de l'industrie, tout le monde a déjà croisé une vidéo produite par Lucas 'Styck' Maggiori et Richard 'Screetch' Bismuth. Fondé en 2008 sous la forme d'un site internet, Daymolition perd certes son " . fr " en 2014 en migrant sur YouTube, mais il confirme son statut de référence dans un monde du rap qui participe à faire remonter la pente de la crise du disque. Que cela soit par l'intermédiaire des plus de 6000 freestyles postés sur sa chaine, ou via les quelques 200 vidéoclips d'artistes majeurs - de Gims à Gazo, en passant par Vald, Dadju, Jul, ou bien Mac Tyer - ce qui est devenu un collectif de réalisateurs incontournable a ainsi marqué de sa patte plus d'une décennie de rap français. Et ce n'est pas un hasard si, en 2016, c'est en compagnie de Daymolition que Sofiane sort d'une quasi-décennie d'échecs avec sa série de titres clippés #JeSuisPasséChezSo, avant de s'associer à eux pour la production de l'émission " Rentre dans le Cercle ", deux disques de platine et un blocage d'autoroute plus tard (" Toka "). Comme une évidence, c'est aussi à Daymolition que Franck Gastambide fait appel pour le casting et la direction artistique de Validé (Canal+), dont la saison met en scène Apash (Hatik), un jeune rappeur déterminé à " percer ", dans ce qui restera la première fiction abordant l'univers du rap en France. Rythmé par des entretiens inédits avec les acteurs ayant croisé la route de Daymolition, l'ouvrage alterne entre narration et focus thématiques à la croisée de trois histoires. Celle de ses fondateurs, qui se sont liés d'amitié autour de leur amour du rap et de leur envie d'entreprendre. Celle du rap parisien, et, plus précisément, celui du 9ème arrondissement, devenu épicentre du game à l'explosion de leur amis de la Sexion d'Assaut. Mais aussi plus globalement celle de l'industrie musicale en France, de la crise du disque à l'euphorie du streaming. Outre les captures des vidéoclips réalisés par Daymolition, l'ouvrage est illustré de nombreuses photos inédites venant donner corps à une trajectoire aussi atypique qu'emblématique de l'histoire récente du rap français.

11/2023

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Photographes

Nicholas Nixon. Une infime distance

Ce livre est le seul du photographe disponible en français et paraîtra à l'occasion de l'exposition au Château d'eau, à Toulouse. Nicholas Nixon (né en 1947 à Détroit) est un artiste américain connu pour ses portraits en noir et blanc et ses photographies documentaires de grand format. Il a notamment photographié la vie rurale du Sud des Etats-Unis, les écoliers de Boston, les hommes et les femmes ordinaires et simples, mais aussi ceux des maisons de retraite, les aveugles ou encore les malades du SIDA. Son travail le plus célèbre est celui qu'il a engagé en 1975 en photographiant sa femme et ses trois soeurs, à raison d'une image par an. Cette série, The Brown Sisters, montre à la fois l'endurance du photographe mais également l'effet du temps sur la famille, le domaine favoris de Nixon. Ce travail est entré dans toutes les plus grandes collections muséales du monde et notamment au MoMA de New York et à la Maison européenne de la photographie, à Paris. En 1975, année de la création des Brown Sisters, Nixon entame sa série Industrial Landscapes qui porte à la vue de tous ces paysages urbains altérés par l'homme. Fortement influencé par le travail d'Edward Weston et de Walker Evans, qui sont la raison pour laquelle il a commencé à utiliser des appareils photo grand format, Nixon conserve cette esthétique singulière d'une photographie de grande dimension qui le place comme l'un des grands photographes américains de notre époque. Photographe américain en grand format, Nicholas Nixon explore des sujets intimes pour de créer un lien unique avec le regardeur. Des paysages industriels à ses portraits de familles rurales du Sud, Nixon développe cette connexion qui le caractérise depuis plus de 45 ans. Cet ouvrage monographique s'attache à revisiter l'oeuvre de cet artiste renommé en proposant une vision transversale de son travail sous le prisme de l'intimité poétique. Le noyau dur du livre sera évidemment l'emblématique série des Brown Sisters, ces 4 soeurs qu'il photographie depuis plus de 45 ans et qui constituera le cahier central, réunis en entier pour la première fois dans une monographie. Autour de ce corpus viennent s'organiser les différents portraits et paysages qui permettent de découvrir un travail riche qui s'étend sur toute une vie.

11/2021

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Critique littéraire

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique du Nord

Des femmes écrivent l’Afrique – L’Afrique du Nord comprend plus d’une centaine de textes en neufs langues différentes, provenant de six pays de la région – d’Algérie, d’Égypte, de Mauritanie, du Maroc, du Soudan et de Tunisie. Les morceaux choisis pour cette anthologie, qu’ils soient de source orale ou écrite, traversent plusieurs millénaires et appartiennent à des genres divers, allant d’une proposition de mariage d’une Reine de l’Égypte ancienne aux discours de femmes modernes, militant pour de nouvelles lois relatives au mariage et à la famille. Des femmes écrivains, telles que Leila Abou Zeid, Amina Arfaoui, Salwa Bakr, Assia Djebar, Nawal El Saadawi et Fatima Mernissi explorent des thèmes tels que l’amour, le mariage, la polygamie, le voile, le combat pour la libération nationale et le droit au travail. Cet ouvrage est le dernier volume d’une série majeure, Des femmes écrivent l’Afrique, publiée d’abord en anglais auprès de la Feminist Press at the City University of New York, puis en version française aux éditions Karthala : L’Afrique de l’Ouest et le Sahel parut en 2007, à Paris, L’Afrique australe en 2008 et L’Afrique de l’Est en 2010. Ce quatrième volume de la série, consacré aux dits et aux écrits des femmes de L’Afrique du Nord, fut codirigé par des chercheurs, spécialistes de la région dont ils sont originaires, et jouissant tous d’une réputation internationale. Fatima Sadiqi, reconnue aux États-Unis pour ses travaux de recherche, et ayant à ce titre bénéficié des prestigieuses Fulbright Scholarship et Harvard Fellowship, est affiliée à l’Université de Fès, au Maroc. Elle est l’auteur de cinq ouvrages et en édita plus d’une dizaine. Amira Nowaira est professeur de littérature anglaise à l’Université d’Alexandrie, en Égypte. Dans ses travaux de publication, elle s’adonne autant à l’écriture créative qu’aux études critiques ou à la traduction en et de l’arabe. Azza El Kholy enseigne à l’Université d’Alexandrie et dirige l’Institut des Études pour la Paix. Moha Ennaji dirige les études arabes à l’Université de Rutgers, aux États-Unis, ainsi que le programme doctoral d’études de genre à l’Université de Fès. Il est l’auteur de sept livres et en dirigea une quinzaine

02/2013

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Maintenance

Le grand livre de la maintenance. Concepts, démarches, méthodes, outils et techniques

La mondialisation a étendu son influence sur tous les pans de l'économie. Dans ce foisonnement de défis et de contraintes, la maintenance n'est pas restée figée. Elle s'est développée, elle aussi, au fil des ans, pour accompagner la mutation du monde industriel. Véritable guide conçu par un expert de la maintenance, cet ouvrage passe en revue : - Les concepts généraux (défaillances, FMD, coûts directs et indirects, LCC, objectifs...). - Les opérations, niveaux et formes de maintenance (corrective, de routine, systématique, conditionnelle, prévisionnelle dont la prévisionnelle 4. 0). - Les formes connexes (maintenances améliorative, conceptuelle et d'acquisition). - Les démarches de maintenance (RCA, TPM, JIT et Kanban, Lean, Kaizen, Six Sigma, management des risques). - Les méthodes et outils (analyse fonctionnelle, AMDEC, diagnostic, conditionnement, couture ou agrafage métallique, démontage, alignement d'arbres, SMED, 5S, Poka yoke, VSM, DMAIC, analyse PM et méthode MAXER). - Les techniques de contrôle et d'analyse non destructifs pour les maintenances conditionnelles et prévisionnelles (analyse d'huile, analyse vibratoire, méthode des ondes de choc, thermographie, méthodes thermiques, méthode visuelles, détection de fuites, ressuage, magnétoscopie, ultrasons, Rayons X et Gamma, techniques de mesurage d'épaisseur, stroboscopie). Ce livre a été conçu afin d'être exploitable aussi bien par les professionnels de la maintenance que par les dirigeants, les enseignants ou les étudiants. Il aborde la plupart des démarches, méthodes et techniques liées directement ou indirectement à la maintenance en consacrant une large place aux descriptions de mise en oeuvre accompagnées des outils et documents. A acquérir et à consulter pour "mettre de l'huile dans les rouages" de votre maintenance et en assurer la performance ! Driss Bouami Docteur d'Etat en Sciences Mécaniques de l'Université de Technologie de Compiègne, Ingénieur en Génie Mécanique de l'Ecole Mohammadia d'Ingénieurs de Rabat et détenteur d'un Certificat de Spécialisation en Sciences des Matériaux de l'Ecole Centrale de Paris. Professeur, Directeur de recherche et consultant principalement en Maintenance mais aussi en Qualité, Lean Management et Sécurité. Auteur de plus de 170 publications et communications dans les domaines précités. Ex. Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques de Fès, Ex. Directeur de l'Ecole Mohammadia d'Ingénieurs de Rabat et Ex. Directeur de l'Office Marocain des oeuvres Sociales pour les étudiants. Actuellement directeur général de l'Ecole Marocaine d'ingénierie de Rabat (Maroc).

01/2023

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Littérature anglo-saxonne

Les Ailes de la colombe

Cette nouvelle traduction des Ailes de la colombe, après celle des Ambassadeurs (Le Bruit du temps, 2010) et de La Coupe d'or (Le Seuil, 2013) complète et achève la trilogie des grands romans de la dernière période de Henry James enfin retraduits par Jean Pavans. Dans la préface qu'il rédige pour l'édition dite de New York de ses oeuvres, sept ans après la parution du livre en 1902, James déclare : "Je ne peux guère me souvenir d'une époque où la situation sur laquelle repose principalement cette fiction longuement développée n'a pas été vivement présente en moi. L'idée, réduite à son essence, est celle d'une jeune personne consciente de posséder une grande capacité de vivre, mais précocement frappée et condamnée, condamnée à mourir après un court répit, alors qu'elle est amoureuse du monde ; en étant de plus au courant de cette condamnation et en désirant passionnément "éprouver" avant sa disparition autant de fines vibrations que possible, pour obtenir ainsi, même briève- ment et sporadiquement, le sentiment d'avoir vécu". Dans ses carnets, James est plus explicite : ce sentiment d'avoir vécu, "ne peut-être bien entendu que la possibilité d'aimer et d'être aimée" . Dans cette nouvelle variation sur un thème qui l'a obsédé toute sa vie (l'écrivain n'est-il pas par essence condamné à manquer sa vie, étant condamné à ne la vivre qu'à travers les livres), l'innocente colombe (Milly, une riche héritière) triomphera du sordide complot ourdi contre elle par un couple d'amants désargentés. Densher, le jeune homme qui devait la séduire pour s'emparer de sa fortune, sera converti à l'amour véritable, il préférera la mémoire de la morte à la présence de Kate, son amante. Ce que Les Ailes de la colombe mettent en scène, écrit Mona Ozouf, c'est "la victoire du sentiment amoureux sur l'artifice" , du "sentiment désintéressé sur le monde de la transaction" mais surtout la victoire "de l'invisible sur le visible" . "Les semaines que passe Densher à Venise, en tête à tête avec Milly, merveilleusement décrites ou plutôt suggérées par James comme suspendues hors de toute réalité, hors du temps, hors de tout mensonge avéré, mais aussi de toute vérité offerte, sont dans le roman comme une parenthèse utopique" . Comme le dit Densher lui-même, il se passe, entre Milly et lui, "quelque chose de trop beau pour être décrit" .

11/2020

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Actualité médiatique internati

L'empire de la douleur. L'histoire cachée de la dynastie des Sackler

Patrick Radden Keefe révèle les secrets explosifs des Sackler, richissime famille américaine, responsable d'un des pires scandales sanitaires de l'histoire, et dresse au passage un tableau saisissant de la collusion entre capitalisme sauvage, lobbyisme effréné et système de santé défaillant. On la connaît peu mais la famille Sackler est pourtant l'une des plus puissantes des Etats-Unis. Son nom apparaît dans les salles du Louvre ou du Moma, sur les murs d'Harvard ou d'Oxford. Qui sont ces généreux mécènes toujours enclins à soutenir les Arts et les Sciences ? Longtemps les Sackler ont cultivé le flou autour de l'origine de la fortune familiale. C'est pourtant lors de ce qui aurait pu n'être qu'une banale conciliation de divorce que la future ex-épouse d'un des frères Sackler, s'estimant lésée, va rendre public le secret le mieux gardé de la famille : ses liens avec le laboratoire pharmaceutique Purdue. Patrick Radden Keefe remonte alors le temps pour retracer toute l'histoire de cette famille. Histoire qui démarre au début du vingtième siècle, quand trois frères issus d'une famille juive désargentée de Brooklyn, Raymond, Mortimer et leur aîné, Arthur, entreprennent de bâtir un empire tentaculaire autour des médicaments. Jamais à court d'idées et de méthodes retorses pour assurer leur succès, les Sackler réalisent un premier exploit financier en participant à la commercialisation du Valium. Mais c'est l'acquisition d'un petit laboratoire nommé Purdue et la fabrication d'un antidouleur présenté comme révolutionnaire, l'OxyContin, qui va asseoir leur fortune et leur permettre, au gré de larges dons aux musées et aux universités les plus prestigieux, de se créer une réputation. Pourtant, la mine d'or est un poison : l'OxyContin provoque une dépendance que Purdue refuse de reconnaître, malgré les alertes des médecins qui voient leurs patients sombrer dans l'addiction et succomber à des overdoses. Entre 1990 et 2010, on estimera à 500. 000 le nombre de victimes par overdose à cet opioïde aux Etats-Unis, soit la première cause de mortalité chez les 18-30 ans. Il faudra toute la ténacité de militants et de journalistes pour faire éclater le scandale et aujourd'hui encore, les Sackler continuent de nier toute implication et toute connaissance de la dangerosité de leur produit...

09/2023

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Art contemporain

Felix Gonzalez-Torres Roni Horn

En 1990, Felix Gonzalez-Torres découvre l'exposition personnelle de Roni Horn au MOCA (Los Angeles), et plus particulièrement Gold Field (1982), une oeuvre aujourd'hui mythique ? : un tapis rectangulaire, posé au sol, réalisé avec des feuilles d'or. Profondément marqué par la simplicité, la force et la beauté de cette oeuvre, Felix Gonzalez-Torres rencontre finalement Roni Horn en 1993 et partage avec elle l'impact bouleversant que son oeuvre a produit sur lui. Quelques jours après cette rencontre, elle lui envoie un carré d'or comme signe d'amitié naissante. En réponse, Felix Gonzalez-Torres réalise Untitled (Placebo-Landscape-for Roni) (1993), un déversement de bonbons emballés dans du cellophane doré qui sont pour lui "? un nouveau paysage, un horizon possible, un lieu de repos et de beauté absolue. ? " A son tour, Roni Horn répond avec Gold Mats, Paired - for Ross and Felix (1994-1995), deux feuilles d'or placées l'une au-dessus de l'autre. Leur amitié est scellée. Dans la continuité de cet échange créatif, nourri pendant plusieurs années et brutalement suspendu avec la mort de Felix Gonzalez-Torres, l'exposition de la Bourse de Commerce est rendue possible grâce à l'implication et à la complicité exceptionnelles de Roni Horn. Entre installations, photographies et sculptures, le dialogue des deux artistes se perpétue à travers une série d'oeuvres à la beauté fragile et à l'extrême puissance émotionnelle, tout en miroir et en lumière, avec la conviction que "? l'acte de regarder chacun de ces objets est transfiguré par le genre, la race, la classe social et la sexualité? " (Felix Gonzalez-Torres). Au coeur de leur travail, et dans cette exposition en particulier, il s'agit donc de saisir le caractère "? intermédiaire ? " de l'existence, la dimension d'entre-deux, prise dans cette tension entre présence fragile et irréductible disparition. Le dialogue entre les oeuvres de Roni Horn et de Felix Gonzalez-Torres s'ancre dans le balancement entre ces deux polarités, entre vie et mort, entre le public et le privé, le personnel et le social, "? entre la peur de la perte et la joie d'aimer, de croître, de changer, de devenir toujours plus... ? " (Felix Gonzalez-Torres interviewé par Tim Rollins, in Felix Gonzalez-Torres, New York, A. R. T. Press, 1993).

05/2022

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Littérature étrangère

Histoire de la colonne infâme

L'oeuvre d'essayiste de Manzoni est un peu moins connue, mais sa Storia della colonna infame (Histoire de la colonne infâme), qui fait l'objet de ce projet de nouvelle traduction, est cependant elle aussi couramment (quoique moins systématiquement) étudiée à l'école, à l'instar de L'affaire Calas de Voltaire, texte avec lequel celui-ci a quelque parenté. La "colonne infâme" du titre désigne un monument qui fut édifié, par la volonté des juges, pour commémorer le procès (mené à grand renfort de terrifiants supplices), la condamnation et l'exécution, en 1630 à Milan, de plusieurs hommes accusés d'avoir propagé délibérément la peste par des "onctions pestifères" , c'est-à-dire en barbouillant les murs d'un certain quartier d'une substance empoisonnée, supposément mortifère. Cet atroce fait divers avait déjà inspiré à Pietro Verri, un représentant milanais de la philosophie des Lumières versant italien, un texte mémorable, Observations sur la torture, paru en 1769 (retraduit en français en 1992 et publié par les Editions Viviane Hamy), où l'auteur dresse un réquisitoire inflexible contre cette pratique intolérable. En 1764, un autre philosophe, Cesare Beccaria , avait publié Dei delitti e delle pene (dont il existe, sous le titre Des délits et des peines, plusieurs éditions françaises récentes), un magnifique petit essai, très en avance sur son temps, contre la torture et la peine de mort. C'est dans ce contexte intellectuel que se situe l'Histoire de la colonne infâme. Mais, tandis que Verri et Beccaria publient leurs essais à une époque où la torture est encore en vigueur dans nombre de pays et régions d'Europe, et notamment à Milan , quand le texte de Manzoni paraît, en 1840, elle a été abolie - du moins officiellement - à peu près partout. L'intention de Manzoni n'est donc pas tout à fait la même que celle qui animait ses devanciers, lesquels visaient avant tout à démontrer le caractère exécrable et inutile de la torture et à la voir disparaître des codes de procédure. Pour Manzoni, cependant, il s'agit d'abord, sans doute, de consolider dans les esprits l'usage récent de ne plus mettre à la question les prévenus. On sait combien les progrès de ce genre sont fragiles et peuvent être abandonnés au détour de l'histoire ; quant à la torture, notamment, il serait naïf ou de mauvaise foi de prétendre qu'elle n'appartient qu'au passé lointain et aux civilisations archaïques. Sous des formes diverses, qui disent rarement leur nom, la torture demeure une réalité contemporaine, y compris dans nos démocraties avancées. On peut, d'autre part, supposer que Manzoni entend oeuvrer à son tour à l'amélioration, toujours possible, de la justice humaine : même sous une législation imparfaite, sinon coupable, les juges gardent la faculté de juger honnêtement. Mais, plus encore, il s'agit pour Manzoni de soulever une question générale, à la fois philosophique et politique : celle de la liberté de choix des individus, mise en regard de ce qu'on pourrait appeler, dans un anachronisme calculé, les conditionnements socio-historiques. Pour Verri, tous les juristes et criminalistes du passé sont coupables d'avoir toléré, cautionné et même encouragé la torture. Dès lors, les juges qui condamnèrent les supposés propagateurs de peste commirent, certes, une affreuse erreur judiciaire, mais dont la responsabilité incombe à la science juridique dans son ensemble, au système pénal en tant que tel - et même à l'état général de la connaissance et de la culture propres à leur temps. La faute des juges en tant qu'individus se dissout ou en tout cas s'estompe dans la mauvaiseté des lois et dans la cruauté à quoi conduirait invinciblement l'ignorance. La faute des juges n'est pas tant personnelle que collective, et indissociable d'une époque dont Verri - et avec lui tous les philosophes des Lumières italiennes - appelle le dépassement. Verri, en d'autres termes, travaille à éclairer son temps, pour le réformer dans le sens de la raison et de ce qu'on appellerait aujourd'hui les droits de l'homme . C'est sur cette question de la responsabilité des juges que Manzoni croise le fer avec son illustre prédécesseur. Dans l'Histoire de la colonne infâme, il s'attache à montrer que, même en des temps d'ignorance et dans un système pénal qui prévoit qu'on puisse infliger à un accusé - y compris en amont de la certitude de sa culpabilité - des sévices atroces, les juges conservaient la possibilité, la liberté morale de ne pas le faire. Aussi, reprenant en main les textes des juristes que Verri cite pour les accabler, Manzoni s'efforce-t-il de montrer que tous, bien que n'étant pas opposés par principe à la torture, recommandaient cependant de n'en user qu'avec discernement et modération, et jamais pour obtenir des aveux. Manzoni entend ainsi rendre justice aux criminalistes du passé, que Verri blâme selon lui injustement, au prix d'incompréhensions voire de distorsions des textes qu'il produit pour preuves de sa thèse. Mais il veut surtout convaincre que les juges qui, en 1630, firent torturer et exécuter ces malheureux, puis firent construire un monument en leur éternel déshonneur, disposaient, dans les traités juridiques de référence de leur époque, d'éléments qui leur auraient permis, qui auraient dû leur permettre de juger dignement. Selon Manzoni, si la torture était régulièrement en vigueur dans les affaires criminelles, et couramment pratiquée dès la phase d'instruction du procès, cela n'imposait pourtant pas à des esprits éclairés et probes d'y recourir. Les juges sont donc comptables à titre personnel de leur jugement, qui s'apparente à un crime. Manzoni défend ainsi l'idée que, de tout temps, jusque dans le pire des systèmes politico-juridiques, les individus conservent une part d'autonomie, la faculté de s'affranchir des préjugés de leur époque, et de se comporter selon ce qui est juste et bon. Ce qui est en jeu, implicitement, c'est donc aussi la question, ancienne et débattue depuis des siècles dans la théologie chrétienne, du libre arbitre. Mais tout autant, si l'on veut, avant l'heure, sa version plus moderne, celle du déterminisme - social, historique, politique, culturel. Sommes-nous libres de nos actions, de nos décisions, de nos pensées ? Ou sommes-nous si profondément (et inconsciemment) modelés par notre temps, par notre culture, par nos institutions, que nos "choix" ne sont, au vrai, que les conséquences inéluctables de ces divers conditionnements ? Pour l'écrivain italien, récuser l'idée que, malgré les aberrations de leur temps, malgré les vices de la forma mentis du monde auquel ils appartenaient, les juges de 1630 auraient pu juger justement reviendrait à admettre, ni plus ni moins, l'impossibilité générale et affreuse d'espérer que des hommes qui commettent un crime abominable puissent jamais agir différemment ; cela obligerait, en somme, à reconnaître que les pires scélérats ne peuvent aucunement, par principe, être tenus pour responsables de leurs forfaits : "Si, dans un ensemble de faits atroces commis par l'homme contre l'homme, nous croyons voir un effet des temps et des circonstances, nous éprouvons, en même temps que de l'horreur et de la compassion, un découragement, une sorte de désespérance. Il nous semble voir la nature humaine poussée invinciblement au mal par des facteurs indépendants de sa volonté, et comme enchaînée dans un rêve pervers et fébrile, dont elle n'a nul moyen de se déprendre, dont elle ne peut pas même se rendre compte". La question demeure d'une parfaite actualité. Il n'est que de songer aux polémiques qui ont entouré telles tentatives d'explication d'attentats terroristes récents en France. En réponse aux sociologues qui tentaient de comprendre ces actes dans un tableau causal complexe, des personnages politiques de premier plan objectèrent qu'expliquer, c'était déjà justifier. Plus que jamais, il nous semble au contraire requis, pour inconfortable que cela puisse être, d'enquêter inlassablement sur les raisons de la violence. L'Histoire de la colonne infâme nous est une invitation à ne pas refermer trop vite le questionnement sur les racines du mal.