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Hôtel Mahrajane

Extraits

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Littérature française

Le buveur de temps. Romans & récits intimes

"Il y a du bonheur à voir rassemblés les livres que l'on a écrits tout au long de sa vie. Ce bonheur se double de la sensation d'un privilège quand il s'agit d'une collection prestigieuse et familière. Etre en "Bouquins", c'est un concept. Une occasion de s'interroger, aussi. Est-ce que je suis vraiment en "Bouquins" ? Et est-ce que je suis vraiment en bouquins ? Même sans majuscule, le s est de rigueur, puisqu'il y aura en l'occurrence deux "Bouquins", celui-ci qui regroupe mes romans et textes intimes, et un second qui sera celui des textes courts. C'est l'occasion aussi de saluer la chance, qui m'aura permis de poursuivre aussi longtemps un chemin d'écriture, et de rencontrer des éditeurs et des lecteurs. Chance amusée de peser un peu lourd dans les mains, après tant de volumes si minces. Mais quoi, à défaut de se laisser aller à l'embonpoint, c'est bon de pouvoir peser cela, de pouvoir se dire oui, ma vie avait peut-être ce sens-là. Etre en bouquins. Le Buveur de temps. C'est le titre d'un de mes premiers romans, et cela pourrait être aussi la définition d'une attitude et d'un regard qui valent pour tout ce que j'aurai fait. Il ne s'agit pas de prétendre à quelque mainmise sur le temps, mais d'une tendance plutôt constante à essayer de l'apprivoiser, voire à le déguster quand il se peut." Philippe Delerm. Ce volume contient : La Cinquième Saison ; Un été pour mémoire ; Le Buveur de temps ; Autumn ; Les Amoureux de l'Hôtel de Ville ; Mister Mouse ou la Métaphysique du terrier ; Sundborn ou les Jours de lumière ; Monsieur Spitzweg : Il avait plu tout le dimanche, Monsieur Spitzweg s'échappe, Quelque chose en lui de Bartleby ; Le Portique ; La Bulle de Tiepolo ; Elle marchait sur un fil ; Entrées libres ; Le Miroir de ma mère ; A Garonne ; Ecrire est une enfance ; Journal d'un homme heureux.

09/2020

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Littérature française

Blue Bay Palace

" J'ai alors giflé son visage d'ange. Si j'avais eu une pierre, un bâton, n'importe quoi, je l'aurais massacré jusqu'à ce qu'il ne soit qu'une bouillie de chair, je crois. Mais je n'avais que mes mains pour dire ma colère et mes yeux pour fusiller. Il ne l'a pas vue venir cette gifle et sa tête s'est retournée comme celle d'une marionnette et il a reculé. J'ai senti la brûlure sur ma paume et j'ai abattu ma main encore, mais cette fois, il a esquivé. J'ai bondi sur lui. Je me rappelle que mon corps avait soudain pris la souplesse d'un félin, que je criais comme un animal parce qu'une main froide me broyait le cœur jusqu'à ce qu'il explose. Après, je ne sais plus très bien. J'ai comme ça, des accès de rage où le sang m'aveugle et ce bruit là, qui tonne dans ma tête. Le soleil bouge, je suis avec lui sous le banian géant et nous sommes assis sur des racines. Je n'ai plus chaud, je ne suis plus en colère... Il commence à parler tout bas. Tellement bas que sa voix couvre à peine le flux indolent des vagues et je dois m'approcher pour entendre. Il hausse les épaules de temps en temps, secoue la tête. Ses mains sont serrées l'une contre l'autre... Maya, commence-t-il, Maya, mon amour... " Entre mer et soleil, images immaculées pour touristes et venelles crasseuses pour indigènes, entre raison et folie, Maya, dix-neuf ans, poursuit l'amour. Elle vit à Blue Bay, village pauvre bordé d'un côté par l'océan et de l'autre par un hôtel de grand luxe. Quand son amour lui échappera, elle ira au bout de son cœur, de son corps et de son pays.

12/2003

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Actualité et médias

Le Matignon de Jospin

" Une Américaine à Matignon, le pari était audacieux. Quand, en juin 1997, la gauche plurielle a remporté les élections législatives nées de la dissolution décidée par Jacques Chirac, tout le monde se demandait si cette troisième cohabitation allait durer. Deux années et demie plus tard, Lionel Jospin est toujours Premier ministre et au faîte des sondages. Journaliste ayant déjà vu les travers, les dérapages et les succès de tant d'hommes politiques, j'ai eu envie de comprendre ce " qui faisait courir " Lionel Jospin, et d'aller voir sur le terrain, comment les hommes du chef du Gouvernement et lui-même vivent et travaillent. Ma démarche a surpris Matignon, mais on y a joué franc jeu. Et l'on m'a laissée plonger dans les coulisses du pouvoir. A toutes les questions que les Français se posent, j'ai voulu répondre, observant les rouages, les hommes et les événements survenus au 57, rue de Varenne avec mon regard d'Américaine. La fameuse méthode Jospin existe-t-elle et sur quoi est-elle fondée ? Comment l'hôtel Matignon, centre névralgique des décisions politiques, est-il organisé ? Qui sont les conseillers politiques qui y travaillent et sont-ils des éminences grises ? Et la machine Matignon elle-même, comment fonctionne-t-elle ? Des cuisines au service du courrier, des archives au Secrétariat Général du Gouvernement, des soutes du bâtiment à son histoire - comment se comportèrent les prédécesseurs de Lionel Jospin ? -, j'ai tout passé en revue. Afin de m'immerger et de raconter en détail les moments forts, à la fois graves et parfois cocasses, d'une page de l'histoire en train de s'écrire. Riche d'anecdotes sur les administrations passées ou présentes, d'éclairages exclusifs sur des moments clefs tels que la gestion du conflit du Kosovo ou le " paillotegate " corse, ainsi que de portraits fouillés des hommes et des femmes qui composent ce cabinet, cet ouvrage dévoile pour la première fois un Matignon méconnu, tendance gauche plurielle. "

09/1999

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Policiers

Lagos lady

"Quoi qu'il arrive, ne sortez jamais seul et surtout pas la nuit. " Guy Collins, journaliste britannique médiocre, chargé de couvrir des élections potentiellement violentes, aurait mieux fait d'écouter son chauffeur de taxi. Mais quand le concierge de l'hôtel lui assure que tout se passera bien, que le bar sera rempli de blancs, il décide d'aller boire un verre. Pas de chance, une émeute éclate avant même qu'il finisse son cognac et, trahi par sa curiosité et son goût du scoop, il tombe sur un crime atroce : une prostituée aux seins coupés. Embarqué par une police assez peu portée sur la subtilité, il est bouclé dans une cellule en attendant de savoir ce que le sort lui réserve. Le sort en l'occurrence se présente en la personne d'Amaka, une magnifique (et mystérieuse) Nigériane impeccablement vêtue, qui, le prenant pour un reporter de la BBC, le tire des griffes du commissaire et lui demande d'enquêter sur ces assassinats, et de témoigner. Mais notre journaliste n'a pas l'étoffe des héros ; entraîné dans cette sombre histoire de juju (sorcellerie), il se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère, et c'est la belle Amaka, protectrice des prostituées, femme d'action, enquêtrice de choc, qui mène la danse. Lagos est parfaitement taillée pour le noir : flics corrompus et violents, têtes brûlées aux dents longues et notables pervers se croisent dans les boîtes de nuit interlopes, les soirées mondaines, les bordels. Et la jungle n'est jamais loin. Dans une ville chaotique, constamment embouteillée, les riches font tinter des verres à champagne dans les résidences sous haute surveillance de Victoria Island pendant que les pauvres s'entretuent à l'arme lourde dans les bas-quartiers. Drôle et parfaitement efficace, ce polar survolté plonge au coeur de la ville africaine à la vitesse d'un tir de kalachnikov, porté par une énergie urbaine bouillonnante, dans un Nigéria qui n'est jamais très loin de Tarantino.

03/2016

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Beaux arts

L'hôpital en France. Histoire & architecture, 2e édition

Comment est-on passé de la salle commune à la chambre individuelle ? Comment l'hôpital, d'abord hospice, est devenu établissement de soins ? Pourquoi l'hôpital "aériste" et le sanatorium (deux cas où l'on a cru pouvoir guérir par l'architecture) ont continué de se construire après la péremption de leur théorie fondatrice ? Quelle est l'histoire des maternités, des lazarets, des asiles d'aliénés ? Autant de réponses à découvrir dans le voyage architectural auquel invite cet ouvrage, seconde édition mise à jour du volume publié en 2012. Jusqu'au siècle des Lumières, l'hôpital, lieu de charité chrétienne et d'exclusion sociale, est aussi le premier outil d'une politique sanitaire balbutiante. L'incendie de l'hôtel-Dieu de Paris, en 1772, est le catalyseur d'une double réflexion sur la prise en charge des démunis et sur les réponses architecturales accordées à une première médicalisation de l'hôpital. Ainsi, architectes et médecins poursuivent tout au long du XIXe siècle la même chimère : une architecture en mesure de soigner le corps et l'esprit. L'hygiénisme impose alors durablement le plan en " double peigne " puis le système du pavillon isolé tandis que les découvertes de Pasteur tardent à faire valoir leur logique. Inversement, dans l'Entre-deux-guerres, ce sont les données économiques, sociales et architecturales qui précèdent la révolution de l'antibiothérapie pour donner naissance à l'hôpital-bloc. Les Trente Glorieuses appliquent à l'institution leur politique centralisatrice, prescriptrice de modèles fonctionnels. Désormais, les maîtres mots sont désormais humanisation et insertion urbaine. Explorer l'histoire des hôpitaux en France revient à cheminer auprès du pèlerin, de l'indigent, du marginal, du déviant, du fou, de l'enfant abandonné, du vieillard, de l'infirme, du malade, aujourd'hui du patient. C'est surtout découvrir, présents dans toutes nos villes, des bâtiments d'exception. La première édition a reçu la médaille d'or de la Société française d'histoire des hôpitaux en 2014.

12/2016

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Critique littéraire

Grammaire temporelle des récits

Si un ami vous disait : "Le jour où j'étais malade, tu feras venir le médecin", vous auriez sans aucun doute le sentiment qu'il use d'un bien étrange jargon. Pourtant, des énoncés de ce genre se rencontrent sous la plume d'écrivains bien connus, comme A. Dumas, P. Féval, J. Verne, etc., et il y a fort à parier que vous en avez lu de semblables sans y prendre garde, même si vous êtes puriste. Le présent ouvrage se propose de rendre compte de ces curieux exemples à partir d'une réflexion sur la nature des textes de fiction. Contrairement à ce qu'on est spontanément enclin à penser, il n'y a pas que l'histoire qui est fictive dans un roman, il y a aussi le processus narratif lui-même et ses protagonistes ; les auteurs du siècle dernier ont exploité cette donnée pour créer, en marge de l'histoire proprement dite, une fiction secondaire dans laquelle le narrateur et le lecteur sont décrits comme les contemporains et les témoins directs des événements narrés. Dans leurs romans, le site temporel du processus narratif n'est pas fixe : il est identifié tantôt à la date de publication du livre - et, dans ce cas, l'histoire est appréhendée rétrospectivement -, tantôt à l'époque où se déroulent les faits racontés, qui sont alors saisis au moment même où ils surviennent. Il en résulte de spectaculaires changements de perspective exprimés par des énoncés - comme par exemple celui-ci : "Le soir même du jour où Chicot partait pour la Navarre, nous retrouverons dans la grande chambre de l'hôtel de Guise [...] ce petit jeune homme que [...]" (A. Dumas) - qui semblent constituer un défi aux règles de la grammaire. Le présent ouvrage s'adresse évidemment à tous ceux qui s'intéressent à la fiction et aux techniques narratives, mais aussi aux linguistes, qui trouveront dans les exemples cités ample matière à réflexion.

02/1990

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Littérature française (poches)

Rosie Carpe

Le septième roman de Marie NDiaye ne commence pas par le début, non, les premières pages racontent l'arrivée de Rosie Carpe à la Guadeloupe où elle vient rejoindre son frère Lazare qui ne l'attend pas, elle est enceinte, enceinte de personne, sans le sou, malheureuse, malheureuse et lavée d'avoir laissé le malheur passé sur la rive ancienne de l'Atlantique. C'est déjà le commencement de la fin. Lazare n'est pas là, il est ailleurs, dans de mauvais coups, défait, il a envoyé Lagrand les chercher à l'aéroport. Lagrand est peut-être le premier personnage noir de Marie NDiaye, tous livres confondus. Il est également le seul personnage clair de ce livre, le seul innocent, donc le seul impardonnable. L'histoire commence plus tard, vers la page 50, à Brive-la-Gaillarde, une ville jaune avec un magnolia inoubliable dans la cour, le seul souvenir commun de Rosie et Lazare Carpe. Là-bas, ils avaient des parents et un avenir. Les parents et l'avenir ont fini par se désintéresser d'eux. Rosie travaille dans un hôtel, s'y fait engrosser, endure, espère et désespère, boit. Part. Arrive. Rosie vit à côté de son nom. En Guadeloupe, la vie empire, on laisse mourir, on tue, on s'accouple et on se désaccouple au partage des générations, on salit, on se salit, on a peur, on a peur de sa peur, on transgresse d'aveugles et invisibles tabous. On respire trop fort ou trop faible, on transpire. Le livre ne tient pas dans ses rebondissements, même s'il y tient. Le livre existe parce que Marie NDiaye l'a écrit, parce qu'elle y réussit à l'extrême ce qu'elle conduit depuis toujours : écrire dangereusement, écrire au comble de la modestie et de l'exigence, écrire au risque de soi-même. Le septième roman de Marie NDiaye ne finit pas avec sa fin, il dure longtemps après qu'on l'a refermé. Jean-Baptiste Harang, Libération.

09/2009

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Critique littéraire

Correspondance. 1902-1913

Lorsque Rainer Maria Rilke naît à Prague en 1875, Rodin a déjà trente-cinq ans. Fort de ses premiers succès, il est en passe de s'imposer, en quelques décennies, comme l'un des sculpteurs les plus talentueux et innovants de son époque. De son côté, le jeune Rilke se destine tôt à l'écriture, et publie dès 1896 ses premiers recueils de poèmes. Peu après avoir découvert l'oeuvre de Rodin, notamment grâce à son épouse, la sculptrice Clara Westhoff, il reçoit la commande d'un livre sur l'artiste et se rend à Paris pour le rencontrer. Pour la première fois rassemblée, cette correspondance retrace, de 1902 à 1913, la relation entre deux hommes a priori dissemblables : le jeune poète désargenté maîtrisant encore mal la langue française et le sculpteur au faîte de son art et de sa gloire, à la tête d'une véritable entreprise chargée de la diffusion de son oeuvre. Rilke donne du "Maître" à Rodin et analyse son oeuvre dans de longues lettres, tandis que les réponses du sculpteur sont lapidaires, sans pourtant dissimuler son affection pour le jeune poète. De 1905 à 1906, Rodin engage Rilke comme secrétaire et l'héberge à Meudon. Une brouille survient, puis se dissipe. Ils renoueront des rapports soutenus entre 1908 et 1911, à l'hôtel Biron, futur musée Rodin, que Clara Westhoff fait découvrir à son mari. Le poète a beaucoup publié, il est reconnu - ils sont désormais sur un pied d'égalité. Considéré en Allemagne comme le "gardien à la porte rodinienne" , Rilke affirmera plus tard que c'est grâce à Rodin que Paris aura longtemps été le seul point d'attache dans sa vie de déraciné. Cette correspondance dessine un échange émouvant, à la croisée des générations, des disciplines artistiques, des langues et des cultures, entre deux personnalités hors du commun, et témoigne, avant l'heure, d'un véritable esprit européen.

11/2018

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Littérature étrangère

Tu ne tueras point

"Cher Luke, J'ai quelque chose d'énorme à te demander. Je sais que c'est épouvantable, mais je crois que je vais être mère et j'ai peur. Pourraisje rester ici un petit moment ? Je ne me mettrai pas entre tes pattes. Je le promets. [...] Je t'ai dit que j'étais plus vieille parce que j'aimerais bien. Ce serait mieux si je l'étais. Je ne me suis jamais sentie jeune. Jamais. [...] J'irai bientôt voir un docteur. La personne de qui il est, c'est la dernière personne de qui il devrait être. Je préférerais ne jamais le dire. A la campagne, les choses deviennent très obscures. J'aimerais vivre en ville, parce que si tu hurles quelqu'un peut t'entendre. J'aimerais aller à la campagne, bien sûr, pour l'air frais et les rafales de vent. J'irai à l'hôtel de toute façon et, quand tu liras ceci, ne sois pas gêné si tu peux pas me recevoir ici. On sera toujours amis. Mary" Mary n'est qu'une petite fille lorsque son père la viole pour la première fois, au milieu des tourbières. Quand, après des années de violences répétées, elle tombe enceinte, une voisine compréhensive accepte de l'accompagner en Angleterre pour avorter. Mais tout se sait à la campagne et le drame de Mary, relayé par une meute de conservateurs intégristes, devient vite un scandale national. L'Irlande entière se révolte, hurle au crime et réussit à rattraper la jeune fille. Les redresseurs de torts catholiques sont prêts aux dernières extrémités pour qu'elle garde son bébé, son propre père n'est pas le dernier à clamer publiquement son indignation. La violence physique et verbale qu'Edna O'Brien met ici en oeuvre, dans une Irlande rurale et rétrograde qu'elle a bien connue, trouve son pendant dans le vibrant portrait d'une très jeune femme silencieuse et secrète, d'une bouleversante densité.

04/2018

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Littérature française

Le capitaine richard. Tome 1

A dix-huit lieues à peu près de Munich, que le Guide en Allemagne de MM. Richard et Quetin désigne comme une des villes les plus élevées non seulement de la Bavière, mais encore de l'Europe ; à neuf lieues d'Augsbourg, fameuse par la diète où Mélanchthon rédigea, en 1530, la formule de la loi luthérienne ; à vingt-deux lieues de Ratisbonne, qui, dans les salles obscures de son hôtel de ville, vit, de 1662 à 1806, se tenir les Etats de l'Empire germanique, s'élève, pareille à une sentinelle avancée, dominant le cours du Danube, la petite ville de Donauwoerth. Quatre routes aboutissent à l'ancienne cité où Louis le Sévère, sur un injuste soupçon d'infidélité, fit décapiter la malheureuse Marie de Brabant : deux qui viennent de Stuttgart, c'est-à-dire de France, celles de Nordlingen et de Dillingen, et deux qui viennent d'Autriche, celles d'Augsbourg et d'Aichach. Les deux premières suivent la rive gauche du Danube ; les deux autres, situées sur la rive droite du fleuve, le franchissent, en arrivant à Donauwoerth, sur un simple pont de bois. Aujourd'hui qu'un chemin de fer passe à Donauwoerth et que les steamers descendent le Danube d'Ulm à la mer Noire, la ville a repris quelque importance et affecte une certaine vie ; mais il n'en était point ainsi vers le commencement de ce siècle. Et, cependant, la vieille cité libre qui, dans les temps ordinaires, semblait un temple élevé à la déesse Solitude et au dieu Silence, présentait, le 17 avril 1809, un spectacle tellement inusité pour ses deux mille cinq cents habitants, qu'à l'exception des enfants au berceau et des vieillards paralytiques qui, les uns par leur faiblesse et les autres par leur infirmité, étaient forcés de tenir la maison, toute la population encombrait ses rues et ses places, et particulièrement la rue à laquelle aboutissent les deux routes venant de Stuttgart et la place du Château.

02/2023

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Policier-Espionnage

Les aventures de Blake et Mortimer Tome 10 : L'affaire du collier. Version Journal Tintin

Olrik qui défraye la chronique des faits divers et se transforme tour à tour en passe muraille et en gentleman cambrioleur, voilà qui ne laisse pas d'étonner Blake et Mortimer ! Ces derniers se sont rendus à Paris pour une confrontation avec leur vieil ennemi au Palais de Justice. Mais le colonel, par un magistral tour de passe-passe et l'utilisation d'un complice extérieur, réussit à fausser compagnie à ses geôliers avant d'arriver au Palais. L'histoire ferait presque sourire nos deux Anglais, si le colonel ne les mettait au défi de l'arrêter avant qu'il ne commette quelque forfait. Or les feux de l'actualité sont alors braqués sur une affaire que d'aucun dans l'opinion publique française n'hésite pas à qualifier "d'Etat". Sir Williamson, un richissime collectionneur britannique, se propose de faire cadeau à la reine Elisabeth du collier de Marie-Antoinette, celui-là même qui fut à l'origine d'un retentissant scandale qui, à la fin de l'ancien régime, préluda à la révolution. Le prestigieux bijou doit être présenté à l'issue d'une réception que donne Sir Williamson chez le joaillier Duranton. C'est ce moment que choisit Olrik pour refaire surface et subtiliser le collier, au nez et à la barbe de Blake et Mortimer, eux aussi invités à la fête. Mais quelle curieuse stratégie pousse donc Olrik à informer par téléphone tous les journaux de son forfait ? Pour quelle raison harcèle-t-il le pauvre Duranton, déjà bien éprouvé par la disparition du bijou dans son hôtel particulier ? Pour le savoir, nos deux héros devront mener une enquête dans les rues et les sous-sols de la capitale, parcourant les catacombes, allant de filature en course-poursuite à la recherche du repaire d'Olrik et de ses sbires. Une aventure policière rocambolesque au parfum de mystère qu'on n'appellera désormais plus autrement que "la deuxième affaire du collier" !

12/2022

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Histoire de France

Le royaume juif de Rouen ressuscité

En 1976, des travaux de pavage dans la cour du Palais de Justice de Rouen mettent à jour les vestiges de deux monuments hébraïques des XIe-XIIe. siècles. L'un, aujourd'hui connu comme "la Maison Sublime", aurait abrité une académie rabbinique, l'autre un bain rituel. Deux autres monuments sont découverts dans les années 60, dont l'hôtel particulier du chef de la communauté juive. Ces vestiges, auxquels il faut ajouter une synagogue médiévale détruite à la fin du XIXe siècle, font de Rouen l'un des hauts-lieux de l'archéologie juive en Europe. Ces découvertes sont venues confirmer l'existence d'une communauté médiévale puissante et influente, arrivée en Normandie avec le colonisateur romain et qui a vécu là, mais aussi en Angleterre, jusqu'à l'expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel. A partir du XVIe siècle, une communauté se reforme, constituée de "nouveaux chrétiens" chassés d'Espagne et du Portugal, puis de rapatriés d'Alsace-Lorraine et du Maghreb, de persécutés fuyant les dictatures communistes et fascistes. Cette communauté a connu, durant la dernière guerre, le plus terrible des holocaustes. Jacques-Sylvain Klein nous raconte l'histoire foisonnante du judaïsme normand sur près de mille ans. Il nous éclaire sur le rôle considérable du "royaume juif de Rouen" au Moyen Age, sur ses relations avec la chrétienté et avec les grands foyers du judaïsme européen et oriental. Il nous fait découvrir l'exceptionnel rayonnement de l'Ecole de Rouen, dont les maîtres ont nourri les premières éditions imprimées du Talmud. L'auteur nous conte aussi la rude bataille menée, pendant dix ans, par l'association La Maison Sublime de Rouen, dont il est le délégué, pour sauvegarder ce monument historique, le plus ancien édifice hébraïque conservé en France. Une bataille qui se termine, en 2018, avec la restauration de l'édifice et sa réouverture au public.

01/2019

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Monographies

Avec le dessin

Premier ouvrage consacré au travail de dessin du designer Pierre Charpin, ce livre réunit une sélection de près de 120 oeuvres tirées de différentes séries réalisées entre 2005 et 2022. Si le dessin est une discipline artistique, il constitue également une étape majeure dans la pratique du design. Or, Pierre Charpin ne l'a jamais considéré comme une simple étape du processus de production d'un objet, mais bel et bien comme une pratique à part entière, traduisant la relation singulière que le designer entretient plus largement avec la forme. En lien direct avec ses intuitions et pensées, le dessin est perçu comme un moyen immédiat, intuitif et naturel de faire émerger une forme qui n'existe pas encore. A la différence du dessin appliqué, le dessin en tant que tel ne sert plus à représenter de forme ; il est lui-même forme. Les oeuvres montrées dans cet ouvrage se distinguent à la fois par la variété des techniques utilisées - crayons de couleurs, graphite, stylo, feutre, plume, craie grasse, craie sèche, encre de Chine, encre colorée - mais aussi par la permanence de certains motifs comme les lignes et les boucles, les rubans ou les arabesques, les dessins noirs ou colorés, réalisés par série, représentant souvent des formes élémentaires. Ces dessins ne nourrissent aucun objectifs pragmatiques ni économiques prédéfinis, et ne sont pas entrevus ni évalués par leur auteur au regard de l'aptitude et de la compétence mise en oeuvre pour leur exécution. Ils gagnent au contraire à être évalués par la justesse de l'énergie motrice à l'oeuvre et par cet acte de vie qui se déploie par lui même et pour lui même en leur sein. Le travail de Pierre Charpin fait l'objet d'une exposition à l'Hôtel des Arts à Toulon dans le cadre d'une programmation de la Villa Noailles du 5 mars au 30 avril 2022. En partenariat avec la Villa Noailles.

08/2022

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BD tout public

Les Aphrodites Tome 1 : Intrigante Agathe

Ecrit en 1793, Les Aphrodites est, à l’origine, un de ces romans « qu'on ne lit que d'une main » dont l’univers est une joyeuse débauche. En un siècle où les sociétés secrètes abondent, il fut un groupe de libertins, près de Paris, qu'on nommait "Les Aphrodites". L'auteur y place l'intrigue de son marivaudage et décrit ses contemporains en véritable humaniste: les hommes sont juge?s sur leur calibre et leurs performances, les femmes sur leurs qualités et leur expérience. Libertin donc, mais surtout hédoniste car Nerciat est aux antipodes de la morgue du marquis de Sade. Le Chevalier vient retrouver Mme Durut, sa marraine en matière de plaisir, à l'hôtel de rencontre pour nobles dont elle est l'intendante. Les retrouvailles, après quatre années, sont fougueuses. Comme la Duchesse se morfond dans l'attente du comte, en retard au rendez-vous donné, Mme Durut lui propose, après les services d'un jeune "jockey", de rencontrer le Chevalier qu'elle fait passer pour son neveu. Le retardataire sera de son côté retenu comme il se doit, à son arrivée, par l'adorable Célestine, une fringuante espiègle, à laquelle il ne saura résister. La Duchesse reprend ses esprits et oubliant soudain le plaisir obtenu avec celui qu'elle tient encore pour un roturier, crie au viol et menace de suicide. Mme Durut venue défendre son champion, est suivie par le Comte jaloux qui aussitôt exige des réparations. Elle doit alors leur révéler la condition d'un Chevalier déjà prêt à en découdre. Célestine vient enfin s'ajouter au tableau pour apaiser les passions, en rappelant au Comte ses propres incartades. Les cinq personnages se retrouvent autour d’un dîner de réconciliation qui tourne vite à la bacchanale. On l’aura compris, Les Aphrodites est une sorte de vaudeville, une histoire de placards où la langue fine du 18e siècle est mise en valeur par le dessin de grande qualité d’Emmanuel Murzeau.

01/2011

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Littérature française

Les exilés

En prenant pour sujet l'aide bénévole qu'apportent certains citoyens à de jeunes migrants isolés, Maïa Kanaan-Macaux nous livre un roman fort, engagé et bouleversant sur l'errance et la reconstruction de deux êtres dévastés par leurs trajectoires intimes. A la suite d'un drame qui remet en cause son existence, Isabelle abandonne son mari, son métier d'enseignante et ses élèves. Dans son errance, elle rencontre un jeune migrant guinéen de quinze ans pour lequel elle se prend d'affection. Logée dans le même hôtel social que le garçon, Isabelle retrouve le plaisir de transmettre et commence par enseigner à Ibrahim les rudiments du français. Elève motivé, mais toujours sur ses gardes, l'adolescent raconte peu à peu son histoire. Contraint par la misère à traverser le désert, puis la Méditerranée, cet enfant d'agriculteur doit trouver de quoi financer les médicaments indispensables à la survie de son père. Son voyage est jalonné des pires expériences qu'un adolescent puisse vivre : la violence et la cupidité des réseaux de passeurs, la mort de certains de ses compagnons et enfin l'enfer administratif des autorités françaises. Alors qu'Ibrahim peine à se faire reconnaître, malgré l'aide d'Isabelle, comme mineur isolé, ils font la connaissance de Jean, un oléiculteur de la région, qui remarque immédiatement le talent du garçon pour soigner les arbres. Entre ces personnages solitaires, une relation d'amitié, de respect et de solidarité se noue, jusqu'à ce que Ibrahim atteigne la majorité et qu'à nouveau son statut soit fragilisé. Construit sous la forme de chapitres alternés croisant les voix d'Isabelle et de Ibrahim, Les Exilés est avant tout un roman poignant sur la magie des rencontres et la reconstruction des êtres blessés par la vie, un témoignage magnifique de la capacité des individus à retrouver du sens à leur vie, quand tout espoir semblait les avoir abandonnés.

03/2022

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Littérature française

Les sources de l'ancien état civil parisien : répertoire critique (Éd.1898)

1871. Alors que la Commune fait rage à Paris, l'Hôtel de Ville, la préfecture de police et le Palais de justice prennent feu. Tout l'état civil parisien antérieur à 1860 - soit huit millions d'actes du XVIe au XIXe siècle ! - part en fumée. Une catastrophe pour tous les Parisiens et leurs descendants. Dès l'année suivante, il est entrepris de " reconstituer " l'état civil disparu mais l'opération, interrompue faute de crédits, ne permet de pallier qu'un tiers des lacunes, et souvent les plus récentes (i. e. postérieures à 1820). Faut-il en conclure que toute recherche généalogique à Paris est condamnée ? Evidemment non. Une multitude d'archives de toute nature sont à notre disposition pour contourner cet obstacle majeur. Mais encore s'agit-il d'en avoir connaissance... C'est précisément l'objet de cet ouvrage que de nous les faire découvrir. Son auteur, Marius Barroux, qui n'est autre que l'archiviste-adjoint de la Seine, nous livre en 1898 un guide incontournable pour entreprendre des recherches généalogiques à Paris, à travers son " répertoire critique " des sources de l'ancien état civil parisien. Il y dresse, par le menu détail, un inventaire complet de chaque source et de son étendue, son contenu, son lieu de conservation et son intérêt. Registres de catholicité, registres d'ordres religieux et hospitaliers, archives de l'enregistrement, fonds Andriveau, fonds Laborde, manuscrits français de la Bibliothèque nationale de France, procès-verbaux d'apposition de scellés, journaux anciens, archives des pompes funèbres et des cimetières, épitaphiers et obituaires, papiers de famille, publications généalogiques... Tout y est merveilleusement décrit avec la précision et la nuance caractéristiques des experts. Ce guide intemporel constitue une véritable pépite pour les chercheurs et les généalogistes ! Préface de Tony Neulat. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1898 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

03/2023

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Musique, danse

Jack Teagarden. Pluie d'étoiles sur l'Alabama

" Le 15 janvier 1964, Weldon Leo Teagarden meurt d'une crise cardiaque dans une chambre d'hôtel de La Nouvelle-Orléans où, comme toujours, il ne faisait que passer... Personne n'était là. Personne, sinon peut-être les ombres familières engendrées par les ombres anonymes, ces ombres sans mystère qui s'allongent quand le soleil descend... " Mais avant d'en arriver là, quelle route, quelles pistes entremêlées avait-il empruntées, celui que de prestigieux musiciens, à commencer par Louis Armstrong, ont considéré comme l'un des plus singuliers trombonistes du jazz classique, voir comme le plus irremplaçable de tous ? Sa vie fut une histoire blanche cousue de fil noir, à partir du moment où, très tôt dans son enfance, dans la petite ville de western texan où il avait vu le jour, il rencontra le gospel que des nomades de la misère et de la foi, éternelles " personnes déplacées " par leur négritude, promenaient de campement en campement. Plus tard, quelque part du côté de Houston, ce serait le blues qu'il trouverait sur sa route. Le blues sous la forme, raconte Alain Gerber, d'une " ombre bleue qui s'échappe d'une Bessie Smith égorgée du dedans par sa chanson ". Après quoi, " M. T ", comme on le surnommait, fut à jamais un transfuge béatement égaré entre les couleurs de peau, les communautés, les styles de jazz, la tradition et le futurisme. Écartelé, aussi, entre les rodomontades et les renoncements, l'angoisse et la frivolité, entre les défis et les dérobades, une formidable propension à la nonchalance et de formidables aptitudes à se surpasser. Jusqu'au jour où, pour citer encore l'auteur de cet ouvrage, il rejoindra " l'ombre que fait le silence quand il retombe ". " Si Alain Gerber est aujourd'hui notre plus précieux conteur de jazz, c'est parce qu'il sait faire vivre tous ces jeux d'ombres et de lumières qui font la vie des musiciens poètes. Lui aussi est un faiseur de pluie d'étoiles sur l'Alabama. " Gilles Anquetil

01/2003

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Littérature française

Le capitaine richard. Tome 2

A dix-huit lieues à peu près de Munich, que le Guide en Allemagne de MM. Richard et Quetin désigne comme une des villes les plus élevées non seulement de la Bavière, mais encore de l'Europe ; à neuf lieues d'Augsbourg, fameuse par la diète où Mélanchthon rédigea, en 1530, la formule de la loi luthérienne ; à vingt-deux lieues de Ratisbonne, qui, dans les salles obscures de son hôtel de ville, vit, de 1662 à 1806, se tenir les Etats de l'Empire germanique, s'élève, pareille à une sentinelle avancée, dominant le cours du Danube, la petite ville de Donauwoerth. Quatre routes aboutissent à l'ancienne cité où Louis le Sévère, sur un injuste soupçon d'infidélité, fit décapiter la malheureuse Marie de Brabant : deux qui viennent de Stuttgart, c'est-à-dire de France, celles de Nordlingen et de Dillingen, et deux qui viennent d'Autriche, celles d'Augsbourg et d'Aichach. Les deux premières suivent la rive gauche du Danube ; les deux autres, situées sur la rive droite du fleuve, le franchissent, en arrivant à Donauwoerth, sur un simple pont de bois. Aujourd'hui qu'un chemin de fer passe à Donauwoerth et que les steamers descendent le Danube d'Ulm à la mer Noire, la ville a repris quelque importance et affecte une certaine vie ; mais il n'en était point ainsi vers le commencement de ce siècle. Et, cependant, la vieille cité libre qui, dans les temps ordinaires, semblait un temple élevé à la déesse Solitude et au dieu Silence, présentait, le 17 avril 1809, un spectacle tellement inusité pour ses deux mille cinq cents habitants, qu'à l'exception des enfants au berceau et des vieillards paralytiques qui, les uns par leur faiblesse et les autres par leur infirmité, étaient forcés de tenir la maison, toute la population encombrait ses rues et ses places, et particulièrement la rue à laquelle aboutissent les deux routes venant de Stuttgart et la place du Château.

02/2023

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Littérature française

Une vieille histoire. Nouvelle version

Sous le titre, ces mots : "nouvelle version". Que veulent-ils donc dire ? "Nouvelle" renvoie, de toute évidence, à une autre version, "originale". Mais quel écart veut-on ainsi marquer ? Le "nouveau" livre efface-t-il le "premier", qui n'en serait dès lors qu'une partie, ou une tentative manquée, incomplète ? Si l'écriture d'un livre est une expérience, la publication y met un terme, définitif. Or, pour une fois - la parution, en 2012, d'un récit en deux chapitres sous le titre Une vieille histoire -, cela n'a pas été le cas. Pourquoi, je ne sais pas ; toujours est-il qu'un jour j'ai constaté que le texte, comme un revenant, continuait mystérieusement à produire. Il a donc fallu recommencer à écrire, comme s'il n'y avait pas eu de livre. Curieuse expérience. Plutôt qu'une continuité, un changement de plan. Demeure le dispositif : à chaque chapitre, sept maintenant, un narrateur sort d'une piscine, se change, et se met à courir dans un couloir gris. Il découvre des portes, qui s'ouvrent sur des territoires (la maison, la chambre d'hôtel, le studio, un espace plus large, une ville ou une zone sauvage), lieux où se jouent et se rejouent, à l'infini, les rapports humains les plus essentiels (la famille, le couple, la solitude, le groupe, la guerre). Ces territoires parcourus, ces rapports épuisés, la course s'achève : dans la piscine, cela va de soi. Puis, tout recommence. Pareil, mais pas tout à fait. Or sept, ce n'est pas juste deux plus cinq. La trame, qui tisse entre eux la chaîne des territoires et des rapports humains, se densifie, se ramifie. Les données les plus fondamentales (le genre, l'âge même du ou des narrateur/s) deviennent instables, elles prolifèrent, mutent, puis se répètent sous une forme chaque fois renouvelée, altérée. La course, stérile au départ, devient recherche, mais de quoi ? D'une percée, peut-être, sans doute impossible, ou alors la plus fugace qui soit, mais d'autant plus nécessaire. J. L.

03/2018

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Histoire du sport

"Mon slip était trop petit"

Un superbe éloge de la mauvaise foi dans le sport. C'est une évidence, les perdants sont plus nombreux que les gagnants. En football, un seul champion du monde pour 31 battus, une seule gagnante à Roland-Garros ou Wimbledon pour 127 malheureuses. Au coeur de cette masse sportive à la mine défaite, on distingue deux catégories : celle des vaincus qui reconnaissent avec humilité la supériorité de l'adversaire. Et l'autre, celle des mauvais perdants, qui brandit le déni comme un étendard et la mauvaise foi comme un bouclier. Car le mauvais perdant ne s'avoue jamais battu ! Devant l'évidence et la sanction du résultat, il refuse de renoncer à sa certitude d'être le meilleur. L'esprit chagrin, le corps brûlant de déception et, il faut bien le dire, la raison en berne, le mauvais perdant balance parfois tout et n'importe quoi. Au mieux de sa (mé)forme, il nous emmène sur un drôle de terrain : s'il a échoué, juré craché, il n'est pas responsable. C'est le cheval, trop court sur pattes pour ses jambes trop longues ; c'est le ramasseur de balle, trop lent ; la nourriture empoisonnée, la pluie qui tombe, le vent qui souffle, l'herbe trop haute ou le gazon trop sec ; c'est le ballon, trop bondissant ; c'est la génétique qui l'a fait trop chétif ; c'est les fantômes qui hantent les chambres d'hôtel, les grenouilles qui font du bruit ; les chaussettes trop rêches, un slip trop petit... La mauvaise foi est internationale, elle touche les vedettes (Antoine Griezmann, José Mourinho, Renaud Lavillenie, Deontay Wilder...), et concerne tous les sports, du football au cricket, en passant par le tennis, la boxe, le billard ou le lancer de fléchettes. Une fois n'est pas coutume, saluons donc les laissés-pour-compte de la gloire, les cocus de la compétition, les battus d'un souffle ou les vaincus à plate couture, les malchanceux et les mal en point.

10/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

Curves Rock - Tome 1. C'est la guerre

Amis depuis toujours ou non, tous les coups sont permis pour tenter de séduire la nouvelle qui fait chavirer leur coeur. Jusqu'où seront-ils prêts à à aller pour la séduire en premier ? Stones, fraîchement diplomée d'un master en tourisme, commence un nouveau travail de concierge dans un hôtel de luxe qui vient d'ouvrir ses portes. Au vu de ses compétences, les deux directeurs - l'un épris du meilleur ami bi de la jeune femme, Jake ; l'autre tentant ouvertement de la séduire - lui proposent un second poste à hautes responsabilités impliquant de passer la majorité de son temps avec eux. Stones, qui n'a pas l'habitude qu'on la remarque, se retrouve alors malgré elle au coeur d'un triangle amoureux : Jaxson, son boss aux talents cachés, et Dan, son collègue concierge, se lancent dans un combat de coqs pour tenter de séduire la belle. Lequel des deux mâles parviendra à lui voler son coeur ? Jaxson, grâce à sa double casquette de boss et leader d'un célèbre groupe de rock, ou Dan, riche héritier qui tente d'échapper à l'Empire technologique de son père ? Dans ce premier roman, Amy Nightbird manie à la perfection l'art du suspense et garde les lecteurs en haleine jusqu'à la dernière ligne. A PROPOS DE L'AUTEURE Après avoir exploré une partie du monde, Amy Nightbird a décidé de se poser dans une petite ville de Belgique quand elle a trouvé quelqu'un d'aussi singulier et original qu'elle. Elle a fait de sa passion pour le voyage un métier. Habitante de la planète rock, elle aime passer des heures à écouter Biffy Clyro, Metallica, Fall out Boy et tant d'autres artistes, parfois avec son petit rockeur de presque trois ans. Amy prend plaisir à raconter l'histoire de personnages cultivant leurs différences et failles, toujours avec une part d'ombre et une touche d'humour.

05/2021

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Sports

Carnets taurins. Chroniques inédites, souvenirs et gourmandises : 20 ans de périple tauromachique

L'importance de Jacques Durand, et ce pour quoi on ne le remerciera jamais assez, c'est d'avoir installé dans la langue française les questions fondamentales de la tauromachie. Ce qu'il nous a amené, à nous qui ne sommes ni toreros, ni éleveurs, ni écrivains, juste des badeurs acharnés, c'est une langue qui traduise enfin la joie et la grandeur des émotions que nous ressentons dans les arènes. En s'appuyant sur deux principes: les histoires, petites et grandes, qu'il va pêcher dans les fonds de mémoire, et qu'il conte avec un talent précieux, et sa capacité magique à faire passer, dans la langue même, le grand souffle du mystère taurin. Des histoires, il y en a plein les pages - comme on dit plein les yeux - de ce livre qui salue les vingt années de la route des toros suivie passionnément, mais tranquillement, par Jacques Durand. Au fond, ce n'est pas un album, c'est le fond des poches de Jacques qui nous est ici entrouvert: ses photos, ses notes d'hôtel ou de restaurant, toute la petite quincaillerie du souvenir superbement mise en page et où se découvre en prime le courrier des lecteurs de Libération, haineux ou drôle, les collections de billets, de rencontres, le petit bout de toile jaune de la doublure de la dernière muleta de José Tomas avant sa retirada, offert par Zocato, ou un parte medical de l'infirmerie de l'arène de Cordoue... C'est un livre magnifique, qui résonne des fureurs, des joies et des peines, des fumées, des frôlements de la soie des capes de paseo, des odeurs de viande rôtie, des vins, rouges de Rioja, ou blancs de Sanlucar, de l'odeur âcre des rendez-vous ratés. Ou pas. C'est un chant pour la route des toros, celle qui s'ouvre à nouveau devant nous, chaque fois, dans les étés qui commencent.

12/2008

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Romans, témoignages & Co

Lettres à une Idol. Une romance K-pop

Quand l'amour s'écrit en toutes lettres : Une correspondance entre une star de la K-pop et l'un de ses fans va lui redonner goût à la vie après un accident sur scène. Ancienne star du groupe de K-pop 5Monsters, Yeongi alias Smoke s'est lancé avec succès dans une carrière solo lorsqu'une chute en plein concert le force à une longue convalescence. Isolé - il ne voit guère que son agent Chung -, Smoke menace de sombrer dans la dépression. Heureusement, il tombe par hasard sur une lettre de fan - un certain Min-ho, étudiant en art et président d'un fan club de 5Monsters - qui lui remet du baume au coeur et lui fait remonter la pente. Les deux entament alors une longue correspondance, jusqu'au jour où Smoke surprend une conversation téléphonique de son agent qui semble indiquer que Min-ho est payé par Chung. Blessé par cette trahison, Smoke manque faire une surdose médicamenteuse et est sauvé par Chung. Min-ho s'étonnant par lettre du silence de la star, Smoke décide sur un coup de tête d'aller le voir chez lui, bravant d'éventuels paparazzi. La rencontre est électrique et les deux garçons échangent un baiser avant que Min-ho ne profite de la présence de son héros pour l'immortaliser en croquis. Regonflé à bloc et déplâtré, Smoke se prépare d'arrache-pied à remonter sur scène, et notamment pour un duo avec Starlight, jeune star montante de la K-pop dont s'occupe également Chung. Sa relation avec Min-ho et les jeunes femmes que sa mère veut lui présenter dans l'optique d'un mariage arrangé ont fait mûrir Smoke qui peut enfin penser à son après-carrière. Après un ultime quiproquo où Min-ho apprend dans un magazine populaire la rumeur que Smoke va se marier, il prend son courage à deux mains et un train pour Busan. Avec la complicité de Chung, il retrouve Smoke sur la plage de l'hôtel et ils se confessent enfin leurs sentiments réciproques.

09/2023

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Littérature française

Le rire de Laura

Laura a fui Paris pour Strasbourg, sa ville natale, mais c'est dans un hôtel qu'elle se réfugie avec Martin, son fils, qui a failli mourir, un suicide manqué ? Pendant trois jours, Laura, dans un tête-à-tête de plus en plus tendu avec Martin, essaie de le comprendre, de se comprendre, de comprendre. Quatre destins se révèlent à nous, étroitement imbriqués dans un même conflit ; jusqu'où l'amour fou, l'utopie, l'exigence humaine, peuvent-ils aller sans devenir refus de la vie ? Destin de Laura, si absorbée par son amour exclusif pour Théo, son mari, qu'elle n'a pas vu grandir et changer ses enfants... Destin de Théo, brillant chirurgien et séducteur comblé, à la fois rebuté et hanté par le goût d'absolu de Laura... De Martin qui, après son baccalauréat, a quitté le domicile familial et s'est installé chez son professeur, Marc-André. Destin enfin de ce dernier, un utopiste qui, à travers des engagements politiques, a toujours poursuivi le même rêve, et qui a encouragé Martin à s'installer dans sa vieille baraque du XVIe arrondissement avec d'autres jeunes gens pour y créer une communauté. Mais le rêve suivra d'autres voies, Martin se révélera un meneur d'hommes, un "manager" impitoyable qui sèmera inconsciemment le malheur autour de lui : la jeune Ophélie et Marc-André en seront les victimes. A Strasbourg, trois jours durant, Laura, face à un Martin tantôt buté, tantôt complice, dévide l'écheveau de ces destins, tandis qu'à Paris Théo découvre, à la faveur d'un drame, qu'il n'a jamais cessé d'être attiré, tel un aimant, par Laura. Laura qui apprend enfin, au cours de sa dernière nuit à Strasbourg, à prendre son parti de l'ambiguïté de la vie, dans un rire libérateur, un rire qui est une acceptation en même temps qu'un déchirement, un rire tragique et exultant comme le cri qui précède une naissance.

12/1985

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Littérature française

Albert savarus. La comedie humaine

" Un des quelques salons où se produisait l'archevêque de Besançon sous la Restauration, et celui qu'il affectionnait était celui de madame la baronne de Watteville. Un mot sur cette dame, le personnage féminin le plus considérable peut-être de Besançon. Monsieur de Watteville, petit-neveu du fameux Watteville, le plus heureux et le plus illustre des meurtriers et des renégats dont les aventures extraordinaires sont beaucoup trop historiques pour être racontées, était aussi tranquille que son grand-oncle fut turbulent. Après avoir vécu dans la Comté comme un cloporte dans la fente d'une boiserie, il avait épousé l'héritière de la célèbre famille de Rupt. Mademoiselle de Rupt réunit vingt mille francs de rentes en terre aux dix mille francs de rentes en biens-fonds du baron de Watteville. L'écusson du gentilhomme suisse, les Watteville sont de Suisse, fut mis en abîme sur le vieil écusson des de Rupt. Ce mariage, décidé depuis 1802, se fit en 1815, après la seconde restauration. Trois ans après la naissance d'une fille qui fut nommée Philomène, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs suc- cessions liquidées. On vendit alors la maison de monsieur de Watteville pour s'établir rue de la Préfecture, dans le bel hôtel de Rupt dont le vaste jardin s'étend vers la rue du Perron. Madame Watteville, jeune fille dévote, fut encore plus dévote après son mariage. Elle est une des reines de la sainte confrérie qui donne à la haute société de Besançon un air sombre et des façons prudes en harmonie avec le caractère de cette ville. De là le nom de Philomène imposé à sa fille, née en 1817, au moment où le culte de cette sainte ou de ce saint, car dans les commencements on ne savait à quel sexe appartenait ce squelette, devenait une sorte de folie religieuse en Italie, et un étendard pour l'Ordre des Jésuites. . ".

02/2023

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Littérature française

Un grand homme a paris

" Ni Lucien, ni madame de Bargeton, ni Gentil, ni Albertine, la femme de chambre, ne parlèrent jamais des événements de ce voyage ; mais il est à croire que la présence continuelle des gens le rendit fort maussade pour un amoureux qui s'attendait à tous les plaisirs d'un enlèvement. Lucien, qui allait en poste pour la première fois de sa vie, fut très-ébahi de voir semer sur la route d'Angoulême à Paris presque toute la somme qu'il destinait à sa vie d'une année. Comme les hommes qui unissent les grâces de l'enfance à la force du talent, il eut le tort d'exprimer ses naïfs étonnements à l'aspect des choses nouvelles pour lui. Un homme doit bien étudier une femme avant de lui laisser voir ses émotions et ses pensées comme elles se produisent. Une maîtresse aussi tendre que grande sourit aux enfantillages et les comprend ; mais pour peu qu'elle ait de la vanité, elle ne pardonne pas à son amant de s'être montré enfant, vain ou petit. Beaucoup de femmes portent une si grande exagération dans leur culte, qu'elles veulent toujours trouver un dieu dans leur idole ; tandis que celles qui aiment un homme pour lui-même avant de l'aimer pour elles, adorent ses petitesses autant que ses grandeurs. Lucien n'avait pas encore deviné que chez madame de Bargeton l'amour était greffé sur l'orgueil. Il eut le tort de ne pas s'expliquer certains sourires qui échappèrent à Louise durant ce voyage, quand, au lieu de les contenir, il se laissait aller à ses gentillesses de jeune rat sorti de son trou. Les voyageurs débarquèrent à l'hôtel du Gaillard-Bois, rue de l'Echelle, avant le jour. Les deux amants étaient si fatigués l'un et l'autre, qu'avant tout Louise voulut se coucher et se coucha, non sans avoir ordonné à Lucien de demander une chambre au-dessus de l'appartement qu'elle prit. Lucien dormit jusqu'à quatre heures du soir... ".

02/2023

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Montagne

L'Alpe N° 103, hiver 2023 : Architectures. De l'utopie à la réalité

Pionniers, utopiques, farfelus, iconiques, ces grands projets d'architecture qui ont changé la face des Alpes... . Ou qui auraient pu la changer ! Trop souvent résumée au seul chalet traditionnel, l'architecture des Alpes est depuis longtemps protéiforme. Laboratoire architectural, l'arc alpin a vu naître de nombreux projets pionniers, principalement dans les domaines touristique (palaces, sanatoriums, stations de ski), industriel (barrages) et dans celui des transports (téléphériques). Aujourd'hui, le défi à relever est immense pour répondre aux nouvelles contraintes environnementales et aux mutations démographiques. Dans ce numéro, L'Alpe va s'arrêter sur quelques projets architecturaux, en s'interrogeant sur le rôle de l'architecture dans le développement d'un territoire. Au sommaire : - De l'utilité de l'utopie. Et si les contre-modèles proposés par l'utopie aidaient à imaginer la montagne de demain ? - Grenoble. Retour sur trois utopies architecturales qui auraient pu métamorphoser la ville. - La conquête prométhéenne de la montagne par la construction de lignes ferroviaires, téléphériques et viaducs. - Respirez ! A la fin du XIXe siècle, les sanatoriums d'altitude poussent à toute vitesse dans les Alpes. L'architecture même de ces établissements est pensée selon une vision idéalisée du bon air de la montagne. - Dans la lignée des palaces de la riviera lémanique, la ville de Bulle, en Gruyère, se vit elle aussi dotée de son Grand Hôtel moderne. Mais ce rêve s'est rapidement évanoui... - Pour une architecture insurrectionnelle. Les projets de Chanéac tentent de redonner une place aux individus dans la fabrication de leur cadre de vie. - Portfolio. Le photographe allemand Patrick Lambertz s'est emparé d'un stéréotype de l'architecture suisse, le chalet, pour en faire un inventaire à sa manière. - Style "pastiche" , régionalisme, modernisme : le "rêve blanc" et ses modes architecturales. - L'architecture écoresponsable : l'utopie du présent ? Manifeste pour un habitat durable. - Et un village renaît de ses cendres... Les exemples de Paraloup, d'Ostana ou de Campofei montrent comment la rénovation architecturale a permis la régénération de certaines régions des Alpes du Sud.

12/2023

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Cuisine provençale

Une vie frottée d'ail. La cuisine provençale d’hier et de demain

Surnommé le pape de la cuisine provençale ou le Pagnol de la cuisine française, Gui Gedda, né à Marseille en 1932, a marqué de son empreinte la restauration méridionale avec ses trois établissements de Bormes-les-Mimosas. Sa vie de cuisinier, enracinée dans l'histoire familiale, fut marquée par de nombreux voyages et, surtout, par le goût des autres et de la transmission. A l'âge de dix-sept ans, alors en apprentissage dans un hôtel-restaurant de la Canebière, il se mit à écrire les recettes ensoleillées de sa grand-mère pour lutter contre le "cafard monstre" qui le gagnait, le soir, après le service : sa famille lui manquait et les appellations gastronomiques françaises, telle la volaille demi-deuil, laissaient dubitatif le jeune homme habitué aux dénominations chantantes de la Provence. Il devint au fil des décennies un auteur prolifique, accomplissant un extraordinaire travail de codification de la cuisine provençale traditionnelle à travers une quinzaine d'ouvrages où s'entremêlent récits et recettes hauts en saveur. Ce nouveau témoignage, qui compte près de 500 préparations et des dizaines d'anecdotes, ne fait pas exception. Une vie frottée d'ail livre les secrets de la bouillabaisse, des pieds et paquets, de la soupe au pistou, de la ratatouille ou des petits farcis, tout en révélant les dons d'un conteur dont l'humour, la faconde et la sensibilité pétillent de page en page. On y croise aussi bien Marius Morard, Jean-Baptiste Reboul ou Marie Mauron que Yul Brynner, les gardes du corps du président Pompidou, Abel Ferrara ou Jean Seberg. Si Gui Gedda défend bec et ongles la cuisine régionale, dans un combat avant tout sémantique et patrimonial, il demeure un (p)artisan sincère de l'ouverture méditerranéenne qui a permis à la Provence d'accueillir à bras ouverts la tomate, l'aubergine et tant de produits venus d'ailleurs. La cuisine provençale reste plus que jamais vivante.

06/2024

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Policiers historiques

Une enquête berlinoise Tome 3 : Goldstein

Berlin 1931 : La crise économique se transforme en crise bancaire, les affrontements entre les SA et les communistes sont de plus en plus violents, la lutte pour le pouvoir fait rage dans la pègre, et Gereon Rath est chargé de filer un gangster américain de passage à Berlin : Abraham "Abe" Goldstein. Mais ce qui devait être une simple faveur pour le FBI se transforme en une course mortelle. Tout commence au KaDeWe. Alex, et Benny, deux voleurs occasionnels sans abri, se laissent enfermer dans le luxueux temple de la consommation de la ville pour y dérober des bijoux. Mais le vol tourne mal. Alex parvient à s'échapper de justesse, mais assiste à la chute mortelle de Benny - poussé du toit par un policier. A partir de là, elle est pourchassée. Rath, quant à lui, s'ennuie à son poste d'observation à l'hôtel Excelsior, où Goldstein a pris ses quartiers. Personne ne se doute que le gangster se déplace depuis longtemps librement dans la ville et qu'il s'y est procuré une arme. Pendant ce temps, le chef de la pègre Johann Marlow oblige Rath à mener une enquête privée : Hugo le rouge, chef du club de boxe Berolina et partenaire en affaires de Marlow, a disparu. Gereon Rath se retrouve rapidement au milieu d'une guerre des gangs. Et puis il y a Charlotte Ritter, sa fiancée, qui a commencé son stage juridique préparatoire au tribunal d'instance de Lichtenberg. Lorsqu'elle laisse s'échapper une jeune conductrice clandestine lors d'un interrogatoire, son enquête et celle de Gereon se rejoignent soudain. Goldstein dresse le panorama d'une ville déchirée sur la voie du fascisme avec, au milieu de tout cela, la collision de deux mondes : le monde des gangsters américains et celui des nazis qui se renforcent à Berlin. Né en 1962 près de Cologne, passionné d'histoire, Volker Kutscher a été journaliste avant de se tourner vers le roman policier. Les enquêtes du commissaire Rath sont traduites dans une vingtaine de pays.

02/2024

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Théâtre

L' Impresario de Smyrne. Adapté par Agathé Mélinand

Un hôtel, à Venise aux lendemains du carnaval. Le brouillard fume sur la lagune. Lucrezia, jeune chanteuse florentine "qui ne connaît pas grand-chose à la musique" - c'est elle qui le dit - est arrivée la veille. Elle dort encore même si "l'odeur du canal la dérange" . Carluccio le castrat cherche un nouveau contrat. L'argent manque. Il y a des agents, des impresarios, des protecteurs. On apprend qu'un Turc-marchand a été convaincu par ses amis de ramener à Smyrne le mieux de ce qui se fait sur la scène vénitienne et qu'il n'y connaît rien. Qui sera engagé ? Madame Tognina, soprano d'expérience est chez elle avec le ténor, son amant. La compagnie les retrouve. Il y a un poète accommodant qui ne travaille pas dans le génie, une petite chanteuse bolognaise, l'impresario, l'agent. La Florentine et le castrat les rejoignent. Ils sont tous à fond pour le projet turc. Chaude ambiance. Qui sera la prima donna ? Le Turc méprise les castrats. Ce sont gens de sérail. Lui, il aime les filles et la musique gaie. Les artistes défilent entre exigences démentes et fausses modesties. Qui sera la Prima donna ? Au moment de signer les contrats, les artistes s'écharpent, les salaires augmentent. On prévoit de partir à soixante-dix, en Turquie. Dans la lumière froide du matin du grand départ pour l'Orient, les filles sont venues avec leur mère ou leur chien. Il y a même un perroquet. Le castrat est botté et joue de la cravache. On attend le Turc qui ne vient pas, il s'est embarqué à la première heure. Il a laissé de l'argent en dédit. La troupe l'utilisera pour autoproduire son prochain spectacle. A partir de L'Impresario de Smyrne (1759) et du Théâtre Comique (1750) de Carlo Goldoni Traduction et adaptation Agathe Mélinand Mise en scène et costumes Laurent Pelly

10/2023