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Eugène Leroy. Autoportrait

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Beaux arts

Rembrandt. Tout l'oeuvre peint

Rembrandt - Un virtuose de la narration et de l'interprétation des passions humaines. Il n'est guère d'artiste sur lequel on ait davantage écrit et spéculé que sur Rembrandt Harmensz. van Rijn (1606-1669). Un déluge de publications se consacre à l'improbable histoire du fils d'un meunier de Leyde qui devint un maître célébré et admiré. Rembrandt grandit dans un pays jeune qui, malgré une guerre d'indépendance politique et religieuse, connut un épanouissement économique et culturel que l'on qualifie aujourd'hui de Siècle d'or néerlandais. 310 ans après sa mort, l'intérêt suscité par ses oeuvres ne faiblit pas : des expositions spectaculaires attirent des millions de visiteurs du monde entier et ses oeuvres atteignent des prix records. L'oeuvre de Rembrandt est non seulement extraordinairement vaste, mais aussi particulièrement divers : Rembrandt ne s'est pas cantonné dans un genre précis, mais a expérimenté sa vie durant toutes sortes de techniques, matériaux, couleurs et sujets. Une extrême concentration sur les détails picturaux y côtoie un renoncement aux aspects secondaires, une peinture détailliste une facture esquissée, des accents de couleur vifs une subtile quasi-monochromie, tandis qu'une touche en pleine pâte vient servir une imitation perfectionnée de la réalité - tous ces aspects ont subjugué ses collègues peintres aussi bien que les amateurs d'art. Pendant ses 20 dernières années d'activité, Rembrandt développe son légendaire style tardif, caractérisé par une facture sommaire et une apparente nonchalance. Les peintures de jeunesse parfois chargées d'émotion cèdent la place à des compositions dans lesquelles une intimité apaisée devient le thème central de son oeuvre. Rembrandt, dans le même temps, continue de s'intéresser aux effets de la lumière ainsi qu'à la représentation des forces et des faiblesses humaines. La vie et l'oeuvre de Rembrandt étaient très étroitement liés, ce dont témoignent ses nombreux autoportraits - aucun peintre avant lui ne s'était aussi souvent représenté et seul un petit nombre d'artistes le firent après lui. Le thème principal de l'introduction du présent volume est la vie de Rembrandt au service de son art. En même temps, le mythe qui s'est formé autour de sa personne est relativisé à la lumière d'un éclairage critique. Les entrées du catalogue livrent une synthèse de l'état de la recherche, sachant que l'accent n'a pas été mis sur la problématique de l'attribution. Le cas échéant, de nouvelles datations et de nouveaux titres de tableaux sont donnés. Les 330 peintures sont souvent reproduites au format original et présentées sous forme de pages dépliantes, les nombreux détails permettent de se tendre compte de la virtuosité technique de Rembrandt.

08/2019

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Pléiades

Mémoires. Tome 1

"Une journée où je n'écris pas a un goût de cendres" , disait-elle. Simone de Beauvoir (1908-1986) fut philosophe, romancière, théoricienne du féminisme, militante anticolonialiste, elle fut la moitié du "couple existentialiste" (et mythique) qu'elle forma avec Sartre, et elle fut aussi, bien sûr, une des grandes mémorialistes de notre temps. Lécriture de soi a toujours été présente dans sa vie. Dès ses dix-huit ans, elle tint un journal intime. Elle continua sa vie durant, par intermittence. C'est la volonté de raconter son amie d'enfance, Zaza, et la douleur liée à sa disparition qui font se concrétiser son désir autobiographique. Commencées en 1956, les Mémoires d'une jeune fille rangée paraissent en 1958. Ce livre allait devenir le premier volume d'une vaste et ambitieuse entreprise mémoriale. Pourtant, à l'origine, il devait se suffire à lui-même : Simone de Beauvoir y avait assouvi son ambition de "totalité" . Mais il amorça un processus d'écriture qui allait se déployer sur un quart de siècle. "On ne peut jamais se connaître mais seulement se raconter". Des Mémoires à La Cérémonie des adieux (1981), six ouvrages couvrent pratiquement toute l'existence de Beauvoir, de sa naissance à la mort de Sartre en avril 1980. S'y succèdent toutes les modalités du récit de soi. L'autobiographie dans Mémoires d'une jeune fille rangée, où elle retrace la conquête de son autonomie et fait revivre son désir d'adolescente : "devenir un écrivain célèbre" . Les mémoires, récit d'une vie dans sa condition historique, avec La Force de l'âge (1960), qui suit le parcours du "Castor" de 1929 à 1944 - dix années de liberté et de bonheur brisées par la guerre, et par la prise de conscience d'une sorte d'aveuglement -, puis La Force des choses (1963), où le passé remémoré finit par rejoindre le moment de la rédaction et où l'écriture de soi rallie l'écriture du monde. L'autoportrait, dans Tout compte fait (1972), où la stricte chronologie le cède au thématique. Le témoignage enfin, dans La Cérémonie des adieux, où Beauvoir évoque les dix dernières années de la vie de Sartre. Au centre, Une mort très douce (1964), court et admirable récit consacré à la maladie et à la disparition de sa mère. L'oeuvre mémoriale de Simone de Beauvoir ne cessa d'enlacer l'Histoire. "Répertoire des rêves d'une génération" , embrassant la presque totalité du XXe siècle, elle fut souvent lue comme un document, un précieux témoignage sur une époque. "Ses souvenirs sont les nôtres, disait François Nourissier ; en parlant d'elle, Simone de Beauvoir nous parle de nous". Le temps est sans doute venu de la lire autrement, comme une oeuvre littéraire. On a parfois reproché à Beauvoir sa sèche précision, la monotonie de son style ou bien encore une écriture trop "intellectuelle" . C'était ne pas voir que ce style, recherché par elle, relevait de la mise à distance du monde et de la volonté de faire entendre sa propre voix, vivante.

05/2018

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Pléiades

Oeuvres

Ils ne sont pas légion, les écrivains auteurs d'un livre devenu plus célèbre qu'eux, si célèbre, à vrai dire, qu'il rayonne bien au-delà du cercle de ses lecteurs et touche des personnes qui, sans jamais l'avoir ouvert, en connaissent la trame et en utilisent les mots-clefs. De ce club fermé d'écrivains George Orwell est, aux côtés de Swift (qu'il a lu de près), un membre éminent. Le regard porté sur son oeuvre en a été profondément modifié. Ses deux derniers romans, La Ferme des animaux et plus encore Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, ont en quelque sorte requalifié ses écrits antérieurs, hissant leur auteur au rang de classique anglais du XXe siècle, sans pour autant mettre fi n aux débats : l'éventail des jugements portés sur Orwell demeure grand ouvert, et il va du dédain à l'idolâtrie. Sans tomber dans aucune de ces extrémités, il faut reconnaître la cohérence de l'oeuvre, tout entière fondée sur une ambition : "faire de l'écriture politique un art véritable". "Un homme à la colère généreuse", "une intelligence libre", "le genre que haïssent également toutes les orthodoxies malodorantes qui s'affrontent aujourd'hui pour la possession de nos âmes" : ces traits empruntés à son portrait de Dickens dessinent l'autoportrait d'Orwell. Dans ses articles, ses essais, ses récits-reportages, ses romans mêmes, celui-ci fait partager ses convictions et ses refus. Ses écrits se nourrissent de ses engagements personnels, de sa démission d'un poste de fonctionnaire de la Police impériale des Indes (En Birmanie), de son intérêt pour la condition des indigents des deux côtés de la Manche (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou pour le sort des mineurs du Yorkshire (Wigan Pier au bout du chemin), de son séjour dans l'Espagne en guerre (Hommage à la Catalogne) et de sa guérilla incessante contre les mensonges et les crimes staliniens. Mais ce sont donc ses deux derniers romans qui ont fait sa gloire ; l'allégorie animalière et la dystopie déguisée en farce tragique forment une sorte de diptyque dont la cible est la barbarie du totalitarisme. Il reste que Mil neuf cent quatre-vingt-quatre occupe une place à part parmi les dystopies, si tant est que le livre ait réellement à voir avec ce genre. C'est que la puissance des scènes et des images inventées par Orwell demeure sans égale, qu'il s'agisse de l'affiche géante du Grand Frère, de l'oeil toujours ouvert du télécran, des minutes de Haine, et surtout, et avant toute chose, de cette langue, le néoparle (newspeak), créée pour éradiquer les pensées "hérétiques", autant dire toute pensée. Elle est véritablement au coeur du roman, et au centre des enjeux de sa traduction française. Comme tous les textes inscrits au sommaire de ce volume, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est proposé ici dans une nouvelle version, fidèle au style à la fois vif et rugueux de son auteur. L'ensemble, tous genres confondus, se lit comme l'almanach d'un quart de siècle de bruit et de fureur rédigé par un écrivain qui a toujours...

10/2020

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Critique Poésie

Baudelaire, la modernité mélancolique

Cet ouvrage célèbre le bicentenaire de la naissance du poète et explore son oeuvre sous l'angle de l'expérience mélancolique. Epreuves corrigées de la première édition des Fleurs du mal, manuscrit autographe de Mon coeur mis à nu, estampes de Meyron, autoportrait ou encore portraits par Nadar invitent à une immersion dans l'univers du poète. Après un essai introductif d'Antoine Compagnon portant sur Baudelaire et la modernité, le prologue, présenté par Jean-Marc Chatelain, partira du rapport privilégié que Baudelaire entretenait avec la figure d'Hamlet, son double allégorique, pour explorer la mélancolie baudelairienne jusqu'à son point le plus intime. 3 axes sont proposés : l'exil et l'errance ; le souvenir et les fantômes du passé ; la déchirure mélancolique du moi. L'exil et l'errance La première partie du catalogue est consacrée au sentiment d'exil, qui constitue la donnée initiale du destin de poète de Baudelaire, vivant mal la séparation avec sa mère et atteint de " la grande Maladie de l'horreur du Domicile ". André Guyaux évoque notamment le voyage que Baudelaire effectue en 1841 aux îles Maurice et Bourbon, auquel le contraint son beau-père, le général Aupick, qui entend l'éloigner de la capitale pour lui faire passer le goût de la littérature. Jean-Marc Chatelain retrace ensuite l'histoire éditoriale des Fleurs du mal jusqu'à leur publication en 1857, à partir des épreuves corrigées par Baudelaire (dont le recueil est conservé à la Réserve des livres rares). Les fantômes de la vie antérieure Rémi Brague, dans son essai, éclaire le rapport singulier qu'entretenait Baudelaire avec le langage de l'image, lui qui se donnait pour double tâche de glorifier " le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion) " et le " vagabondage ". L'image répond fondamentalement, chez Baudelaire, à un mode de présence spectral. Ainsi en est-il des " fantômes parisiens " à la suite des démolitions orchestrées par le préfet Haussmann. Valérie Sueur, dans son essai, montre les correspondances entre les vers de l'un (notamment les " Tableaux parisiens ") et les estampes de l'autre, tel le Stryge. La déchirure mélancolique du moi Jean-Claude Mathieu, dans l'essai de la troisième et dernière partie, revient sur tous les thèmes forts du catalogue. Dans ses poèmes, Baudelaire, attentif à la vie triviale des faubourgs boueux et des rues encombrées, prend soin des " ruines ", plus bouleversantes que le nouveau Paris, des " Petites Vieilles " chétives... Dans l'oeuvre de Baudelaire comme dans sa vie, la mélancolie prend différentes formes, celle du dandysme d'une part, qui fait l'objet de l'essai d'Andrea Schellino ; celle de l'ironie de l'autre, du rire et de la caricature, qu'expose Julien Dimerman. Dans l'épilogue " Baudelaire en son miroir ", Sylvie Aubenas présentes les principaux portraits photographiques du poète comme des images diffractées de lui-même qui témoignent à leur manière de l'impossible coïncidence avec soi-même, telle que Courbet la décrit en 1848 : " Je ne sais comment aboutir au portrait de Baudelaire, tous les jours il change de figure. "

10/2021

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Pléiades

Mémoires. Tome 2

"Une journée où je n'écris pas a un goût de cendres" , disait-elle. Simone de Beauvoir (1908-1986) fut philosophe, romancière, théoricienne du féminisme, militante anticolonialiste, elle fut la moitié du "couple existentialiste" (et mythique) qu'elle forma avec Sartre, et elle fut aussi, bien sûr, une des grandes mémorialistes de notre temps. Lécriture de soi a toujours été présente dans sa vie. Dès ses dix-huit ans, elle tint un journal intime. Elle continua sa vie durant, par intermittence. C'est la volonté de raconter son amie d'enfance, Zaza, et la douleur liée à sa disparition qui font se concrétiser son désir autobiographique. Commencées en 1956, les Mémoires d'une jeune fille rangée paraissent en 1958. Ce livre allait devenir le premier volume d'une vaste et ambitieuse entreprise mémoriale. Pourtant, à l'origine, il devait se suffire à lui-même : Simone de Beauvoir y avait assouvi son ambition de "totalité" . Mais il amorça un processus d'écriture qui allait se déployer sur un quart de siècle. "On ne peut jamais se connaître mais seulement se raconter". Des Mémoires à La Cérémonie des adieux (1981), six ouvrages couvrent pratiquement toute l'existence de Beauvoir, de sa naissance à la mort de Sartre en avril 1980. S'y succèdent toutes les modalités du récit de soi. L'autobiographie dans Mémoires d'une jeune fille rangée, où elle retrace la conquête de son autonomie et fait revivre son désir d'adolescente : "devenir un écrivain célèbre" . Les mémoires, récit d'une vie dans sa condition historique, avec La Force de l'âge (1960), qui suit le parcours du "Castor" de 1929 à 1944 - dix années de liberté et de bonheur brisées par la guerre, et par la prise de conscience d'une sorte d'aveuglement -, puis La Force des choses (1963), où le passé remémoré finit par rejoindre le moment de la rédaction et où l'écriture de soi rallie l'écriture du monde. L'autoportrait, dans Tout compte fait (1972), où la stricte chronologie le cède au thématique. Le témoignage enfin, dans La Cérémonie des adieux, où Beauvoir évoque les dix dernières années de la vie de Sartre. Au centre, Une mort très douce (1964), court et admirable récit consacré à la maladie et à la disparition de sa mère. L'oeuvre mémoriale de Simone de Beauvoir ne cessa d'enlacer l'Histoire. "Répertoire des rêves d'une génération" , embrassant la presque totalité du XXe siècle, elle fut souvent lue comme un document, un précieux témoignage sur une époque. "Ses souvenirs sont les nôtres, disait François Nourissier ; en parlant d'elle, Simone de Beauvoir nous parle de nous". Le temps est sans doute venu de la lire autrement, comme une oeuvre littéraire. On a parfois reproché à Beauvoir sa sèche précision, la monotonie de son style ou bien encore une écriture trop "intellectuelle" . C'était ne pas voir que ce style, recherché par elle, relevait de la mise à distance du monde et de la volonté de faire entendre sa propre voix, vivante.

05/2018

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Littérature française

Grumeau & Hubris

Grumeau / Hubris (Alain Rivière & Post face François de Coninck, Roland Hélié, Jean-Yves Jouannais) Profil d'une oeuvre : "Ce coin est atroce... " . On dit souvent que la première phrase d'un roman est importante. Mais pas plus, en fait, que la dernière. "Ce coin est atroce... " . Ainsi débute "Grumeau" d'Alain Rivière. Une attaque à la hussarde avec un jugement définitif, lapidaire. Et puis après avoir déroulé quelques milliers de phrases, quelques centaines de pages, on tient normalement un roman. Oui, mais voilà, au vingt-et-unième folio du livre, tombe une ultime réplique : "D'accord Grumeau, ça, je vois très bien". Point final. On pourrait alors penser à certaines nouvelles énigmatiques de Carver, ou bien à l'évocation d'une atmosphère, d'une situation, dans la veine de Sam Shepard. On pourrait, mais tel n'est pas le cas de "Grumeau" . Il s'agit bel et bien d'une histoire sans fin, d'un roman inachevé, à l'instar des projets littéraires esquissés dans "Hubris" , inachevé comme cet autoportrait d'Alain Rivière figurant en couverture, où l'auteur investit le profil de l'ancêtre Atget photographié par Berenice Abbott. On y perçoit une sorte de fatigue, pas vraiment du découragement, peut-être une forme de désillusion, celle qui renvoie aux promesses non tenues, aux projets avortés... un ego ravalé. Et pourtant "un homme de profil est à moitié sauvé. " Peintre - écrivain - cinéaste - photographe, Alain Rivière revendique cette part de négativité, mais il s'en sert, comme dans un bras de fer, pour la renverser, laisser entrevoir une ouverture, une justification beaucoup plus positive que l'impossibilité du "Je préférerais ne pas / I would prefer not to" . "Les mots ne viennent pas facilement. " Il s'agit donc de forcer le destin, de travailler comme une âme damnée, ou un âne bâté (s'agissant des auteurs de la série Hubris), de revenir sur ses brouillons, ses esquisses... de ne pas lésiner sur les biffures, les ratures. Gommer, estomper, épurer, essayer de trouver le mot juste pour que le texte produise - au delà des métaphores - réellement des images. Il y a probablement une part d'orgueil, mais aussi de déraison ou de dérision, dans cette démarche ; une façon de ne pas se prendre au sérieux, sans céder sur le métier. Facétieux et rigoureux. Une part de lucidité également : "Je savais qu'on se trompe rarement quand on perçoit la fin d'une histoire. C'est même, souvent, qu'elle est déjà finie depuis longtemps. " Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, comme dans ses clichés, Alain Rivière est une sorte de Buster Keaton, de clown blanc, une ombre croisée depuis quelques années, dans un petit village de la Riviera française ; une présence discrète figurant à la terrasse d'un bar sur le quai du port - "happy smoker" et amateur de Ricard à la tombée du soir. C'est un "sorbelien1" , qui au fil de nos rencontre hivernales, s'est laissé convaincre de faire de ses ébauches polymorphes, un corpus, un livre à son image : déconcertant.

09/2018

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Philosophie

Manuscrits de Bernau sur la conscience du temps (1917-1918)

L'existence des " Manuscrits de Bernau " de Husserl sur la conscience intime du temps fut révélée pour la première fois publiquement par Heidegger, en 1928 dans sa préface aux célèbres Leçons sur la phénoménologie de la conscience intime du temps. Ces Manuscrits, écrits par Husserl à Bernau (Forêt Noire) en 1917/18, sur la base d'une compilation faite par Edith Stein, sont restés inédits du vivant du philosophe, bien qu'ils aient été confiés, dans les années trente, à Eugen Fink en vue de la publication. Pour plusieurs raisons, dont la complexité des textes n'est pas la moindre, Fink n'en vient pas à bout, et après la guerre, y renonça. Husserl considérait en effet ces manuscrits comme son " ouvrage principal " qui, restés dans les cartons des Archives de Louvain, sont entrés dans la légende pour le milieu des phénoménologues , puisqu'ils étaient censés contenir les clés de l'oeuvre entière. Il aura fallu le travail persévérant de Rudolf Bernet et Dieter Lohmar pour que l'ouvrage (une sélection parmi la masse des manuscrits) paraisse enfin, en 2001, dans la collection des Husserliana. Cette édition critique est celle qui est publiée ici en traduction française. L'importance considérable de ces textes tient à ce qu'ils constituent proprement l'acte de naissance de la phénoménologie génétique, et conduisent par là à réexaminer et relativiser les analyses structurales et statiques auxquelles on a trop souvent réduit la phénoménologie, en en faussant l'" esprit ", en la figeant dans une scolastique. Car les " Manuscrits de Bernau " sont avant tout un exercice aigu du sens critique, de la pensée aux prises avec des problématiques aporétiques, de l'art de pratiquer des distinctions nuancées jusqu'au plus subtil, de la rencontre de choses essentiellement mobiles, bref, de la pratique de la philosophie telle qu'elle doit se donner à entendre aujourd'hui.

11/2010

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Histoire de France

Jours de guerre au village. Années noires, années vertes en Auvergne et Margeride, 1939-1950

Dans une très vaste forêt, le mont Mouchet contient et abrite deux lieux tout proches : les ruines d'une maison forestière, ultime réduit des maquis d'Auvergne en 1944, et à quelques encablures, le sous-bois fangeux où, le 19 juin 1767, dit-on, fut abattue la Bête du Gévaudan. La superposition géographique de ces deux drames a de quoi intriguer. Ici, à deux siècles de distance, la peur, la violence, la souffrance. La nature en folie (l'animal cannibale, incontrôlable), puis la société en folie (la barbarie guerrière). " A petits pneus prudents, me voici prenant de l'altitude, traversant de longs pâturages en pente douce, fils barbelés, montbéliardes, blocs de granit épars sur les landes. Quelques rares panneaux indiquent des noms de fermes : Le Gasquet, Tombevie... Je gagne le Mémorial. Juste à côté s'est installé un bar-restaurant : gardien de la mémoire des combattants ou de celle des victimes de la Bête ? Serpentant en forêt, une petite route circonscrit très exactement le mont Mouchet. A plusieurs croisements, des routes indiquent la direction de communes situées en contrebas, sinistrées par la guerre : Pinols, Paulhac-en-Margeride, Chanteloube - chantent mais mordent les loups ! Je le savais bien sûr, la réalité fut plus nuancée. Mais si la réalité fut autre que je la rêvais - sans être dupe -, elle ne fut pas tout autre. Et c'est à mettre très précisément l'accent sur la coexistence, la cohabitation, la brève rencontre des sauvés et des sauveurs, leurs perceptions réciproques, sur le vis-à-vis de deux cultures, que je m'emploierai. " Cette région a abrité des migrations enfantines, le séjour des petits Marseillais, par exemple. Ici on a aussi sauvé des Juifs. Et cette histoire, Martin de La Soudière l'écrit. Pour cela, " Il prend le temps d'aller à la rencontre des hameaux et des gens, conjuguant les techniques éprouvées de son métier d'ethnologue et une attention, une patience, une manière d'être là et de ne pas en être - intrus et familier à la fois -, qui donnent à son regard et à son écriture une marque immédiatement reconnaissable. " (Patrice Cabanel, postface). " Dans les pages de Martin de la Soudière, se déploie une histoire buissonnière, nouvelle, originale, aérée aux vents des montagnes, un long périple, temporel et spatial, qui vagabonde et rebondit de villages en hameaux, à travers ces espaces rudes et ruraux de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal, mieux dénommés Margeride, Aubrac, Monts d'Auvergne ou Combraille. " (Eugène Martres, préface).

07/2011

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Gestion

Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France. Tome 3, Le temps des pionniers (1830-1880), des jalons d'existence

" Voyage au cœur du patronat ". Tel eût pu être le titre de ce troisième tome consacré à l'histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise de la révolution industrielle à nos jours. Par delà sa genèse (évoquée au tome précédent " Naissance du patronat "), le monde de l'entreprise et des entrepreneurs se révèle au terme d'étapes d'existence - jeunesse et apprentissage, mariage, maturité et passage du flambeau - mais également de rites et de rythmes, reflets de la vie de chaque jour. L'auteur a tenté d'effectuer une plongée dans l'intimité de vies d'hommes et de femmes, dans l'ambiance d'ateliers, de bureaux, d'usines, de demeures étroites ou généreuses que révèlent les régions d'entreprises. Au détour des chemins, la France des entreprises apparaît multiforme, foisonnante et complexe. La forge campagnarde et l'usine gigantesque ont peu de points communs : les patronats divergent, par la nature des industries auxquelles ils s'adonnent, l'inégalité de leur puissance économique, l'infinie variété des contrées où ils sont implantés. Les styles de vie en sont affectés : Eugène Schneider ne vivra pas à la manière des Méquillet-Noblot. Dans le cadre, admirable parfois, des campagnes françaises, ou dans l'austère environnement des cités usinières, les familles d'entreprise vivent le temps du quotidien, parfois de l'insolite. Dans le banal, comme dans l'exceptionnel, la trame des jours révèle l'essence des êtres, la réalité d'un milieu. L'Histoire, par pulsions espacées, fait irruption au sein de ces lignées révélant également ces familles à elles-mêmes. A trois reprises au moins, la terre tremble pour la société française : en 1830, en 1848, en 1870-71, des secousses d'une exceptionnelle magnitude modifient les systèmes politiques, amputent le territoire national, obèrent le Futur et font trembler les rangs du monde des entreprises. Il faut revivre ces visites de l'Histoire pour prolonger l'analyse du milieu. En définitive, l'époque pionnière pour ces fondateurs ne fut pas un temps inconditionnellement paisible ; que l'on revive les soubresauts de la conjoncture politique ou sociale, que l'on évoque la maladie qui frappe, parfois sans distinction de classe, que l'on perçoive la faillite qui atteint l'entreprise, ronge la confiance, démantèle les destins, une constante se fait jour: le monde de l'entreprise et des chefs d'entreprise au temps des pionniers ne bénéficia pas d'une protection particulière contre l'adversité. L' " Enrichissez-vous " n'occulta jamais la souffrance ni la mort.

04/2003

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Musique, danse

Le colporteur ou L’Enfant du bûcheron. Conducteur A3 Orchestre

Deuxième des trois ouvrages lyriques que produisit Onslow, Le Colporteur ou L'Enfant du bûcheron, composé en 1826, fut représenté pour la première fois au ­théâtre de l'Opéra-Comique le 22 novembre 1827. Le livret d'Eugène de Planard (1783-1853), librettiste célèbre qui collabora avec des compositeurs tels que Boieldieu, Auber ou Halévy, narre l'aventure, au sein d'une Russie imaginaire, d'un jeune prince héritier du tsar nommé Alexis. Ayant échappé au massacre de la famille royale par un brigand qui convoite le trône, il est confié à un bûcheron sans que son identité ne lui soit révélée. Quelques années passent durant lesquelles il est recherché par un sbire de l'usurpateur déguisé en colporteur, qui sera in fine lui-même poignardé. Alexis parvient ainsi à renverser le traître et à recouvrer son statut royal ; il monte sur le trône et épouse une batelière dont il était épris depuis longtemps. La critique du Colporteur se montra divisée : une partie loua la transparence de l'orchestre, tandis que l'autre le trouvait trop lourd. Certains firent l'éloge de la sophistication du langage d'Onslow que d'autres jugeaient manquer de simplicité. Le livret, rocambo­lesque, fut apparenté au genre du mélodrame. La réaction du public fut quant à elle plus unanime : "Les connaisseurs étaient enchantés ; les simples amateurs avouaient tout haut leur plaisir ; le succès est d'autant moins équivoque qu'il est allé toujours croissant. A la troisième représentation, il n'y avait pas dans la salle une seule place vacante" , rapporte le Journal des débats. L'opéra fut représenté 34 fois entre 1827 et 1830 à Paris, nombre laissant transparaître un réel engouement. Il rayonna également largement au-delà de la capitale et fut donné dans diverses autres villes de France ainsi qu'à Londres, Bruxelles, Prague ou Copenhague. Il connut notamment un remarquable succès en Allemagne. Le livret fut traduit en anglais, en allemand et en danois. Cette vogue resta néanmoins éphémère - comme ce fut le cas pour une majeure partie du répertoire ­lyrique de l'époque - et l'oeuvre cessa d'être donnée quelques années plus tard ; son ouverture resta en revanche programmée longtemps et fréquemment. Notons que certains airs extraits de l'opéra firent l'objet de transcriptions pour divers effectifs qui sont aujourd'hui encore jouées et enregistrées (Entr'acte et Marche pour piano solo de Friedrich Kalkbrenner, Introduction et Rondo pour piano et flûte de Friedrich Kuhlau, etc.).

10/2018

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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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Edition

L'édition au XIXe titre siècle : acteurs, territoires, spécialités. Histoire et civilisation du livre, vol. XVIII

Sommaire / Contents - L'édition au XIXe siècle : acteurs, territoires, spécialités - J. -D. MELLOT, J. -C. GESLOT, "Editeurs et édition au XIXe siècle : un nouveau souffle historiographique ? " - Recensement et identification des gens du livre - F. BARBIER, "L'éditeur en pays allemands : la Saxe à l'époque moderne (milieu du XVIe - début du XIXe siècle)" ; J. -D. MELLOT, N. AGUIRRE, "Prosopographies d'éditeurs : apports et perspectives d'une entreprise pionnière, le Répertoire d'imprimeurs / libraires (vers 1470 - vers 1830) de la Bibliothèque nationale de France" ; M. -C. BOUJU, "Le Maitron des ouvriers du livre et du papier : enjeux, méthodologie et perspectives" ; F. VALLOTTON, "Cartographier le monde du livre en Suisse : outils, besoins et nouvelles attentes à l'ère numérique" ; W. KIRSOP, "L'Australie et l'Océanie" ; M. M. DEAECTO, "Les gens du livre au Brésil : outils, approches et perspectives de recherche" - Edition et territoires - P. SOREL, "L'édition en Bretagne au XIXe siècle" ; V. ALBERTI, "L'apport des archives privées à la connaissance des éditeurs corses au XIXe siècle" ; G. FEYEL, "De l'édition locale au service de l'édition parisienne. L'imprimerie Durand à Chartres (1822-1914)" ; V. SARRAZIN, "Pourquoi et comment se faire éditeur ? Les Degouy à Saumur, 1797-1830" ; L. GRANJA, "Les Garnier à Paris et à Rio de Janeiro : être éditeur en France ou en Amérique Latine ? " ; A. PEÑAS RUIZ, "Mujer, francesa e independiente en el comercio madrileno de libros del siglo XIX : el caso de Clémentine Denné Schmitz" - Spécialités éditoriales - C. de COURREGES D'AGNOS, "L'édition militaire au travers de deux portraits : les maisons Corréard (Paris) et Verronnais (Metz)" ; F. BERTRAN DE BALANDA (? ), "Robert "Emile" Babeuf et le Nain tricolore. Anamorphoses de l'opposition libérale dans les débuts de la Seconde Restauration" ; A. de BREMOND D'ARS, "Devenir éditeur à Paris sous la Restauration : l'itinéraire d'Eugène Renduel" ; D. LERCH, "L'éditeur lithographique Engelmann à Paris (XIXe et XXe siècles)" ; M. SABLONNIERE, "Pour un recensement des éditeurs de musique en France au XIXe siècle : les "marges" de l'édition musicale" - Etudes d'histoire du livre - J. -B. KRUMENACKER, "Un imprimeur lyonnais inconnu de la fin du XVe siècle : Jean Du Jardin" ; A. LEVY, J. K. FARGE, "Un unicum parisien à Toronto : l'Abbreviatio exponibilium de Gaspar Lax (1521)" , M. -D. LECLERC, "Lire et écrire dans l'almanach : François Domergue lecteur du Messager boiteux de Strasbourg (1847-1878)" ; F. WAQUET, ""Une petite affaire française qui ne reposait pas sur le profit... ". Les Cours de droit, éditeur de polycopiés" ; Y. BITTY, "La bibliothèque religieuse imaginaire de l'israélite français au XIXe siècle" - Livres, travaux et rencontres - Livres reçus 2021-2022.

12/2022

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Beaux arts

Monet au Havre. Les années décisives

Cet ouvrage se propose de faire le point sur les années de jeunesse de Monet au Havre, de 1845, année de l'installation de la famille, à 1874, année de la première exposition impressionniste à Paris, et de la dernière grande série de marines exécutée dans le port. C'est durant ces trente ans décisifs que le jeune homme, né en 1840, effectue ses premiers pas artistiques. Il remplit ses carnets de dessins sur le motif, croque les notables havrais, s'essaie au paysage en compagnie d'Eugène Boudin, s'imprègne de la leçon des maîtres, partageant son temps, à partir de 1859, entre la ville de son enfance, ses voyages, et Paris où il approfondit sa formation artistique et rencontre les futurs impressionnistes. Monet croise aussi au Havre les photographes en quête de sujets pittoresques ou propres à défier une technique qui évolue très vite. Leurs photographies constituent un vivier de motifs qui émaillent l'oeuvre du peintre. Abondamment reproduites dans l'ouvrage, elles mènent le lecteur sur les sites choisis par l'artiste : des paysages sauvages de la pointe de la Hève à Sainte-Adresse, ce "bout du monde" prisé des Havrais, en passant par les régates de voiles animant la rade, pour finir au coeur du grand port industriel du Havre. Elles sont la clé, en outre, de certains chefs-d'oeuvre de Monet qui font l'objet d'analyses approfondies, tels La Terrasse à Sainte-Adresse de 1867 ou Impression, soleil levant et Le Port du Havre, effet de nuit de 1872. C'est également au Havre que Monet trouve les premiers soutiens à sa vocation, dans le milieu familial et auprès des collectionneurs locaux, notamment, les Gaudibert, qui lui achètent ses premiers tableaux, ainsi que, plus tardivement, les membres fondateurs du Cercle de l'Art moderne. Le jeune artiste séduit également par l'entremise de ses amis les peintres Boudin et Courbet qui seront également pourvoyeurs de nouveaux mécènes. Une équipe de chercheurs internationaux, réunis par Géraldine Lefebvre, fait le point sur ces années décisives. Documents inédits à l'appui, ils passent au crible le milieu familial, la vie havraise et son incidence sur Monet, les conditions de sa première formation artistique, les sites peints, les influences à l'oeuvre dans la peinture du jeune peintre, l'évolution de sa technique, les premiers mécènes. Une chronologie, des cartes, un arbre généalogique et des extraits de correspondance apportent une documentation essentielle, souvent inédite, à la compréhension du peintre et de son parcours.

10/2016

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Beaux arts

Figures du siècle de Louis XIV. Portraits gravés de Robert Nanteuil (v. 1623-1678)

Dessinateur et graveur au burin, Robert Nanteuil est l'un des portraitistes les plus recherchés du siècle de Louis XIV. Après quelques gravures de jeunesse consacrées à des sujets religieux (dont un extraordinaire Moïse d'après Philippe de Champaigne), Nanteuil se spécialise dans l'art du portrait. Apprécié des puissants, il dessine au pastel et grave sur cuivre les traits des plus grands personnages de son temps. Très apprécié de Louis XIV dont il réalise onze portraits différents, il devient dessinateur et graveur du roi en 1657. Grâce au duc d'Aumale (1822-1897), donateur de Chantilly à l'Institut de France, le musée Condé de Chantilly possède une collection exceptionnelle d'oeuvres de l'artiste, plus de 360 épreuves gravées en taille-douce et un chef-d'oeuvre de l'art du pastel, le Portrait de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), gravé en 1676 par Nanteuil lui-même en frontispice de la thèse de Jean-Baptiste Legrand. Le tout-puissant surintendant des Bâtiments, Contrôleur général des Finances, originaire de Reims comme Nanteuil, avait fait graver son portrait au moins six fois par son compatriote, celui-ci étant le dernier, deux ans avant la mort de Nanteuil en 1678. Le duc d'Aumale avait acquis ce portrait exceptionnel en 1876, en Angleterre, de Lord Gower, duc de Sutherland, avec la collection d'Alexandre Lenoir (1762-839), alors que les gravures proviennent pour l'essentiel de la vente après décès en mai 1854 à Paris d'Armand Bertin (1801-1854), le rédacteur en chef du Journal des Débats. Le duc d'Aumale écrit le 3 mai 1854 : "Quoique je ne veuille pas me mettre à collectionner les estampes et que je ne les recherche que par occasion et pour certaines spécialités, je suis très séduit cependant par cette admirable collection de Nanteuil et par son caractère historique". En effet, parmi les personnages dont Nanteuil grava les traits, figure toute la famille royale : la collection de Chantilly comprend une quinzaine de portraits de Louis XIV, la reine Anne d'Autriche, le Grand Dauphin, Philippe d'Orléans, frère unique du roi, etc. Le ministre Louvois est présent ; Jules Mazarin également avec une vingtaine d'épreuves dont une magnifique représentation du cardinal-ministre assis dans sa galerie de tableaux. Le Grand Condé et son cousin Turenne figurent avec leurs attributs guerriers, ainsi que la duchesse de Longueville, soeur du Grand Condé. On y trouve la noblesse de robe, les parlementaires (Mathieu Molé, Pierre Séguier, Denis Talon...), les écrivains (Bossuet, Ménage). Au total, l'oeuvre gravé de Nanteuil comprend plus de 240 portraits des membres de la cour et des dignitaires du royaume. Il grava onze fois le portrait de Louis XIV, deux fois celui d'Anne d'Autriche, quatorze fois celui de Mazarin, dix fois celui de Louvois, six fois celui de Colbert. Il fit aussi le portrait de la reine Christine de Suède. Gérard Edelinck a gravé l'autoportrait dessiné par l'artiste. Grand collectionneur, impressionné par la technique époustouflante de Nanteuil, le duc d'Aumale a acquis plusieurs états différents d'une même gravure, provenant parfois de grands collectionneurs (Pierre Mariette au xviie siècle, Alcide Donnadieu au xixe siècle). D'une simplicité classique, d'une grande sobriété, au-delà du rendu précis des traits d'un visage, les portraits de Nanteuil révèlent la personnalité et les traits de caractère du modèle. Souvent de grandes dimensions, d'une technique d'un brio exceptionnel, ces gravures au burin sont à l'apogée de la gravure de portrait en France.

11/2019

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Critique littéraire

La Passion des jongleurs

Par-delà l'inadéquation fatale du calembour (Anne n'a pas souffert de son texte), se rejoignent lumineux, dans le faisceau sémique de Passio, les filaments reliant l'éditrice à son manuscrit : se passionnant pour son travail, se consacrant au vieux manuscrit devenu son manuscrit, Anne y apportait la patience, le dévouement, la fidélité qui ne se trouvent qu'aux grandes passions de la vie. Le fil de la sienne fut brutalement coupé le 21 mars 1980 dans un accident de voiture, au moment même où elle livrait à l'impression la présente édition et étude de La Passion des jongleurs, fruit de patientes années de recherches personnelles complétées de retouches récoltées auprès de spécialistes devenus collègues, amis, admirateurs. Un beau livre, sans doute. Mais aucun ouvrage, on le sait trop bien, ne comble le vide que laisse la disparition d'un être qu'on aime et qu'on admire -pas même un livre comme celui-ci, dans lequel l'auteur a mis tant d'elle-même : enthousiasme, verve, son appétit de savoir (aussi prodigieux que son désir de donner à savoir), clarté, précision, finesse à l'égal de son dévouement total à sa mission, véritable vocation qu'on reconnaît aux convictions esthético-morales incompromettables qui constituaient, chez Anne Perry, une authentique conscience d'érudite. Je me plais à imaginer l'accueil qu'aurait fait une Eugénie Droz, une Grace Frank, à cette contribution d'Anne Perry à leur domaine, à l'histoire du théâtre médiéval français. Et je les vois concourir, non peut-être sans une certaine sévère solennité, à saluer au seuil d'une brillante carrière cette étincelante doctoresse de 28 ans... Nous donnons le texte d'Anne Perry tel qu'elle l'a laissé, sans interventions éditoriales d'aucune sorte. Ce texte reproduit, avec de légères modifications proposées par M. Graham A. Runnalls, celui de la thèse de Ph. D. faite par Anne Joubert Amari Perry sous ma direction et soutenue à Emory University en 1978.

09/1981

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Napoléon

Napoléon III. La modernité inachevée

Un portrait renouvelé de celui qui fut à la fois le premier président de la République et le dernier monarque à avoir régné sur la France. Victime de sa légende noire, Napoléon III a longtemps été le plus méconnu et le plus mal-aimé de nos souverains. Tout juste cent cinquante ans après sa mort, l'ouvrage de Thierry Lentz revient sur cette période décisive de 1848 à 1870, où la France entre véritablement dans la modernité. A l'aide de sources inédites, conservées à la BnF et aux Archives nationales, en s'appuyant sur les mémoires de militaires et de ministers ainsi que sur les riches archives de la famille impériale, il brosse un portrait à rebrousse-poil de l'empereur, évoquant tour à tour son enfance marquée par l'exil et la défaite de son oncle Napoléon Ier, sa jeunesse aventureuse, l'élaboration de sa pensée politique, sa marche vers le pouvoir, son bilan intérieur et sa politique étrangère. L'ouvrage est servi par une iconographie somptueuse, mettant en avant quelques-uns des trésors du patrimoine national, tels les manuscrits de Victor Hugo, d'Emile Zola, les sublimes gravures du Monde illustré ou les premières photographies de Gustave Le Gray ou de Disdéri, qui donnent à voir les visages de l'impératrice Eugénie, du prince impérial et des autres acteurs du règne. Ces oeuvres, dont certaines proviennent des collections privées de Napoléon III ou de son entourage, témoignent des expositions universelles, des grands travaux parisiens du préfet Haussmann, des voyages et des fêtes officielles, mais aussi des conflits majeurs du règne, comme la guerre de Crimée et l'expédition du Mexique, sans oublier la défaite de Sedan et l'exil de la famille impériale. Tout l'art de Thierry Lentz, biographe chevronné et spécialiste incontesté des Bonaparte, consiste à faire dialoguer un texte solidement documenté avec des images rares, en offrant, en neuf chapitres parfaitement équilibrés, un panorama complet et synthétique du règne de Napoléon III, revenant sur ses réussites aussi bien que sur ses échecs.

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Romans historiques

Un jour nouveau se lève sur les grandes plaines

Une fresque romanesque brillante où souffle le vent de l'Histoire. A travers le destin d'une jeune Française partie en mission d'évangélisation en territoire indien, ce roman nous emporte dans les Grandes Plaines de l'Amérique, celle des pionniers en quête d'une vie meilleure, à l'aube de la Guerre de Sécession. Issue d'une famille de bourgeois étriqués et rejetée par sa mère, Eugénie de Choisel prend le voile à 20 ans autant par vocation que par soif d'ailleurs, et devient soeur Judith. Grâce àson parrain le père Fournerie, elle réalise son rêve en l'accompagnant en mission d'évangélisation dans l'Ouest américain. Alors qu'elle embarque pour le Nouveau Monde, elle rencontre, parmi le flot des migrants fuyant la misère, Julian Eckermann, un Allemand qui éveille en elle des sentiments nouveaux et interdits. Lui-même est attiré par cette jeune femme à la beauté lumineuse. Arrivée à La Nouvelle-Orléans, la novice se heurte brutalement au monde esclavagiste et vit les premiers soubresauts de la guerre de Sécession. A Saint-Louis, elle croise de nouveau la route de Julian Eckermann. Sa foi et sa force de caractère l'aident à garder la tête froide devant cet homme qui la trouble tant. Une fois de plus, leurs routes se séparent. Au printemps 1861, les missionnaires s'installent au Kansas, en territoire Osage, où la religieuse est en charge de la scolarisation des enfants. Mais des raids de miliciens sécessionnistes plongent les missionnaires au coeur de la guerre qui vient d'éclater. Soeur Judith ne sort pas indemne de ce conflit qui lui enlève son parrain. S'estimant abandonnée de Dieu, elle rejette sa foi avec violence et s'engage comme aide-soignante dans les troupes confédérées d'Ulysse Grant. Contre toute attente, elle retrouve Julian Eckermann lors de la sanglante bataille de Vicksburg qui mettra un terme à la guerre de Sécession. La jeune femme sera-t-elle capable, cette fois, d'écouter son coeur ?

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Sciences historiques

Panthéonistas. Elles pour nous, nous pour elles

Depuis la Révolution française, les panthéonisations ont suscité réflexions, débats et polémiques. Qui mérite réellement de la nation ? Pour ce choix cornélien très politique, la patrie s'est montrée, depuis deux cents ans, parcimonieuse. A ce jour, soixante-quinze grands hommes ont été distingués individuellement. Parmi eux quatre femmes, l'une, Madame Berthelot, accompagne son mari, l'autre, Marie Curie, est accompagnée de son époux, quant à Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, elles sont accompagnées de deux cavaliers au principe de la parité. Ce sursaut de mixité est louable mais sonne en fuite constante quand trois femmes sont honorées pour soixante-et-onze hommes. Rendre visibles en nombre les femmes d'exception est nécessaire à notre société pour battre en brèche l'idée, cultivée à l'envi, d'une pénurie de candidates. Il est temps, à défaut de réussir à ouvrir en grand les portes de bronze, de faire rayonner au plus haut les noms de celles ayant contribué au développement des valeurs de la république et de la démocratie. Parmi elles, Geneviève, Héloïse, Christine de Pizan, Marguerite de Navarre, Olympe de Gouges, Manon Roland, Sophie Germain, Eugénie Niboyet, Flora Tristan, George Sand, Jeanne Deroin, Marguerite Boucicaut, Rachel, Julie-Victoire Daubié, Maria Deraismes, Louise Michel, Madeleine Bres, Sophie Lumina, Sarah Bernhardt, Hubertine Auclert, Séverine, Marguerite Durand, Louise Weiss, Rose Valland, Paulette Nardal, Joséphine Baker, Maryse Hilsz, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo et Silvia Monfort montrent la voie par leur engagement dans la vie artistique, politique ou sociale. En quête de liberté et d'égalité, elles sont des prétendantes de taille. Ces pages, loin d'être exhaustives, sont un univers de possibles proposés aux bonnes volontés. Suscitons réflexion, curiosité et fierté. Il restera aux plus audacieux à prendre la plume et à envoyer un bulletin à nos représentants afin de solliciter que les noms des Panthéonistas soient gravés en lettres d'or sur les murs extérieurs du trop lisse Panthéon. A vous de voter !

03/2017

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Critique littéraire

Memoranda

Les Lettres à Trebutien, assurément l'une des plus belles corresondances du XIXe siècle, avaient été très tôt envisagées par Barbey lui-même comme devant faire l'objet d'une publication. Il n'était pas loin d'y voir son chef-d'oeuvre. Outre l'information incomparable qu'elles nous offrent sur le travail au jour le jour du critique et du romancier, ses fréquentations, ses opinions, goûts et dégoûts, ses luttes pour s'imposer, ses ambitions et ses doutes, sa vie sentimentale, ses projets, elles nous régalent d'une fête de style d'autant plus opulente que, toutes censures levées et dans le déshabillé de l'intime, l'épistolier s'ébroue en parfaite liberté. Ton, geste, Barbey à chaque phrase surgit intégral, de pied en cap, et nous "fait présence" intensément, comme disait sa chère Eugénie de Guérin. A quoi s'ajoute un fascinant document psychologique sur une amitié flamboyante, mais très complexe et vite déséquilibrée : un exilé solaire (ou se voulant tel) et conquérant se répand en protestations d'affection hyperboliques cachant mal qu'il exploite un partenaire taillable et corvéable à merci, voué à contempler de loin, avec des sentiments mêlés d'admiration sincère et d'inavouable jalousie, la trajectoire astrale à laquelle il a beaucoup contribué, tout en sachant qu'il n'existera que par les rayons qu'elle aura fait tomber sur lui. Et la postérité a confirmé ces craintes : Trebutien, dont les réponses sont perdues, n'est plus pour nous aujourd'hui que le destinataire muet des lettres de Barbey. C'est injuste assurément, car cet orientaliste et médiéviste érudit, sans parler de ses exceptionnelles qualités de dévouement, méritait d'exister par lui-même, mais tel était son destin : être le clair de lune de plus brillant que lui. Ces nouvelles lettres où sont abordés de nombreux sujets importants comme la pulbication de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, les morts de Béranger et de Custine, ne sont pas moins intenses que celles déjà connues, mais permettent d'approfondir cette relation complexe.

01/2016

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Monographies

Château Rosa Bonheur. By Thomery

Cette monographie riche de nombreuses illustrations et photographies présente l'exceptionnelle demeure de Rosa Bonheur, la plus brillante et célèbre peintre du XIXème siècle. A Thomery, aux confins de la forêt de Fontainebleau, l'artiste s'y est installée en 1860 grâce au produit de son art. Ce "château" pourvu d'un grand parc abritera jusqu'à sa mort les très nombreux animaux qui lui servaient de modèles, vit passer l'impératrice Eugénie, Buffalo Bill etc. Labellisé "Maison des illustres", cette belle demeure conserve abrite encore aujourd'hui ses collections et son atelier. Le Château Rosa Bonheur, la demeure d'une artiste exceptionnelleRosa Bonheur appartient à la catégorie des femmes d'élite. Elle une des rares femmes à avoir percé dans le monde de la peinture au XIXème siècle. Née à Bordeaux dans une famille d'artistes, elle devient parisienne dès ses 7 ans et commence à vire de son art dès l'âge de 14 ans. Et à l'occasion d'un salon, sa virtuosité fut remarquée et rapidement sa renommée grandit en France et dans les pays anglo-saxons. C'est grâce au produit de son travail qu'elle put acquérir le château de By, à Thomery dès 1860 alors qu'elle n'a que 38 ans. Elle y restera jusqu'à sa mort en 1899. Le livre permet de découvrir l'origine de cette propriété avant de présenter son hôte illustre qui en devint propriétaire. La vie au château s'égrène ainsi avec ses joies et ses peines au milieu d'une ménagerie considérable. Rosa y vit avec ses chiens mais aussi de nombreux animaux sauvages qui lui servent de modèles. Ce livre est à la fois une monographie et un guide accessible à tous. Richement illustré, il donne à voir et à comprendre pour découvrir le lieu où Rosa Bonheur déploya ses exceptionnelles qualités de peintre pendant 40 ans. Des chapitres courts sont largement enrichis d'images et de cadres didactiques abordant un thème précis.

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Second Empire

Napoléon III. La modernité inachevée, 1 CD audio MP3

Un portrait renouvelé de celui qui fut à la fois le premier président de la République et le dernier monarque à avoir régné sur la France. Victime de sa légende noire, Napoléon III a longtemps été le plus méconnu et le plus mal-aimé de nos souverains. Tout juste cent cinquante ans après sa mort, l'ouvrage de Thierry Lentz revient sur cette période décisive de 1848 à 1870, où la France entre véritablement dans la modernité. A l'aide de sources inédites, conservées à la BnF et aux Archives nationales, en s'appuyant sur les mémoires de militaires et de ministers ainsi que sur les riches archives de la famille impériale, il brosse un portrait à rebrousse-poil de l'empereur, évoquant tour à tour son enfance marquée par l'exil et la défaite de son oncle Napoléon Ier, sa jeunesse aventureuse, l'élaboration de sa pensée politique, sa marche vers le pouvoir, son bilan intérieur et sa politique étrangère. L'ouvrage est servi par une iconographie somptueuse, mettant en avant quelques-uns des trésors du patrimoine national, tels les manuscrits de Victor Hugo, d'Emile Zola, les sublimes gravures du Monde illustré ou les premières photographies de Gustave Le Gray ou de Disdéri, qui donnent à voir les visages de l'impératrice Eugénie, du prince impérial et des autres acteurs du règne. Ces oeuvres, dont certaines proviennent des collections privées de Napoléon III ou de son entourage, témoignent des expositions universelles, des grands travaux parisiens du préfet Haussmann, des voyages et des fêtes officielles, mais aussi des conflits majeurs du règne, comme la guerre de Crimée et l'expédition du Mexique, sans oublier la défaite de Sedan et l'exil de la famille impériale. Tout l'art de Thierry Lentz, biographe chevronné et spécialiste incontesté des Bonaparte, consiste à faire dialoguer un texte solidement documenté avec des images rares, en offrant, en neuf chapitres parfaitement équilibrés, un panorama complet et synthétique du règne de Napoléon III, revenant sur ses réussites aussi bien que sur ses échecs.

01/2024

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Littérature française

Chef [EDITION EN GROS CARACTERES

Les Promesses, trois étoiles au Guide et une clientèle venue de Singapour, Dubaï ou San Francisco. Un succès retentissant confirmé par le sacre du patron, Paul Renoir, 62 ans, tout juste élu "meilleur chef du monde" par ses pairs. Jusqu'à ce lundi matin, où l'on découvre son corps et le fusil de chasse avec lequel il a mis fin à ses jours. Stupeur. Le monde de la gastronomie est en deuil. Pourquoi ce cuisinier exceptionnel a-t-il choisi d'en finir ? Juste avant sa mort, une équipe de Netflix était venue tourner un portrait de Renoir. Souvenirs de famille, origine de sa vocation, étapes de son ascension : son récit cache peut-être le secret de son suicide. A moins qu'il ne faille le chercher dans la bataille qui fait rage autour de son héritage. Entre sa veuve, Natalia, le sous-chef Christophe, son fils Mathias et Albinoni, le concurrent sans scrupule, les tensions s'exacerbent. Confrontés au décès soudain de l'ogre, prétendants au trône, conspirations et joute des egos vont se révéler. Chef, c'est aussi l'histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Paul a tout appris de sa grand-mère, une amie d'Eugénie Brazier, l'emblématique "mère lyonnaise" . Les femmes ont inventé la gastronomie, avant que les hommes ne se l'approprient et ne la rendent célèbre. Aux côtés des Bocuse, Loiseau ou Ducasse, Paul Renoir accompagne la naissance de la Nouvelle Cuisine dans les années 1970, prémisses à la starisation actuelle des chefs. Premier grand roman consacré à la cuisine française, Chef peint l'exigence d'un monde macho, violent, où la drogue, l'alcool et le sexe sont souvent les seuls moyens de tenir. En contrepoint, il donne à voir la complicité des brigades et la conscience d'exercer un métier d'artisan et de passion. Un livre de chair et de sang et le portrait d'hommes simples, acharnés à réinventer la magie, la beauté, l'excellence.

03/2022

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Grands textes illustrés

Les Fables de La Fontaine illustrées par les plus grands artistes

Cet ouvrage inédit présente une sélection de fables, parmi les plus remarquables de Jean de La Fontaine, illustrées par les plus grands artistes. De François Chauveau, le premier illustrateur des Fables à Picasso, aux illustrateurs emblématiques que sont Benjamin Rabier et Gustave Doré ou Grandville, ce recueil met également en regard de grands artistes contemporains avec ces textes classiques. La rencontre dans ce livre de Picasso et de La Fontaine est un moment privilégié. Un jeu de correspondances qui montre et souligne l'immense richesse de cette oeuvre unique, qui constitue un pan entier de notre patrimoine. Une édition exceptionnelle.

05/2021

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Contes et nouvelles

Le Novelliste #07. Après la fin

Imaginer, anticiper, se représenter ce qu'il peut bien y avoir après est un des ressorts fondamentaux de l'être humain, dont l'appétit de découverte se nourrit autant de curiosité que d'imagination. Mais comment envisager l'après de ce qui, a priori, est une fin ? Les réponses n'ont jamais manqué en littérature, qu'il s'agisse d'explorer l'au-delà de la vie, des sociétés, ou des relations humaines. C'est autour de quelques-unes de ces représentations, sans prétendre épuiser le sujet, que s'est élaboré ce septième numéro du Novelliste. Au sommaire : Après la fin, blabla liminaire de Leo Dhayer Horizon, nouvelle de Didier Lesaffre, illustrée par Jacek Malczewski J'étais là avant le soleil, nouvelle de Philippe Cousin, illustrée par l'auteur L'Oil, nouvelle d'Yves Letort, illustrée par Céline Brun-Picard L'Ile, nouvelle de Nina Allan, traduite par Bernard Sigaud, illustrée par TheHardLab Inventaire après déménagement, Portfolio, texte de Fay Ballard traduit par Bernard Sigaud, illustré par une série de dessins de l'autrice Historiettes de Philippe Cousin, Claude Ecken, Thomas Geha, Frédéric Holic, Yves Letort Les salauds ont toujours tort, nouvelle de C. M. Deiana, illustrée par Charles Frederick William Mielatz Portrait d'un inconnu, nouvelle d'Anne Richter, illustrée par Albrecht Dürer Jeremiah, nouvelle de Jessica Amanda Salmonson, traduite par Leo Dhayer, illustrée par une toile d'un artiste anonyme La Madone aux sept glaives, nouvelle de Vernon Lee, traduite par Eugene Lee-Hamilton, illustrée par Alejandro Carnicero Un ex-voto dans le goût espagnol, article de Sophie Geoffroy Mes exuvies, Parenthèse, nouvelle de Louise Pleth Funérailles secondaires, nouvelle de Didier Pemerle, illustrée par Andrea Mantegna A corps et à cris, nouvelle de Joel Lane, traduite par Jean-Daniel Brèque, illustrée par Léo Kennel Le mausolée de tous les arts, nouvelle de Pascal Malosse, illustrée par Fritz von Uhde L'au-delà, nouvelle d'E. F. Benson, traduite par H. Frichet, illustrée par Howard Giles L'au-delà, y croire... ou pas, article d'H. G. Wells, traduit par Pierre-Paul Durastanti, illustré par Georges Roux Faut-il réveiller les endormis ? nouvelle de Jean-Baptiste Cabaud, illustrée par Jacques Gautier d'Agoty Stairway 2, nouvelle d'Alex Nikolavitch, illustrée par Léo Kennel Les passagers, nouvelle de Laurent Pheulpin, illustrée par une photo d'époque Morituri, nouvelle de Philippe Caza, illustrée par l'auteur Coloniser le cosmos, article d'Iwan Rhys Morus, traduit par Clément Martin, illustré par des documents d'époque Voyage en d'autres mondes (4/4), roman à suivre de John Jacob Astor, traduit par Marie Dronsart, illustré par Dan Beard Comme une image : Légende fugace du roi des rats, trois nouvelles courtes de Léo Kennel, Noé Gaillard te Sandrine Scardigli, sur un dessin ancien Clap de fin : Interiors (Skull) (1944), dessin de Pavel Tchelitchew

11/2023

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Sports

La fabuleuse histoire des lions indomptables. De Samuel Mbappé Léppé à Samuel Eto'o

Créée en 1960, l'équipe nationale de football du Cameroun, les Lions indomptables dès son premier match officiel, fît sensation en battant la Somalie par 9 buts à 0. Ce fut le début d'une longue histoire, riche en émotions diverses, qui apportera de la joie, du plaisir, de l'extase, du brio technique et de la plénitude, mais aussi de la tristesse, de la déception, et le sentiment d'impuissance et de gâchis. Ce qui fait des Lions indomptables du Cameroun, l'une des équipes nationales les plus connues dans le monde. Après plus de cinquante ans d'histoire, c'est aujourd'hui six participations à la Coupe du Monde avec un quart de finale en Italie en 1990, 16 participations à la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations dont quatre victoires sur six finales, une victoire en Coupe Afro-asiatique, une finale de Coupe des Confédérations FIFA et une médaille d'or aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Pourtant, indomptable, le ministre Félix Tonye Mbock qui a entrepris de rebaptiser ainsi la sélection en 1973 ne s'imaginait certainement pas qu'elle le deviendrait un jour. Que ce soit la première génération, des Samuel Mbappé Léppé, Eugène Njo Léa suivi par la génération des années 1970 des Jean-Pierre Tokoto, Michel Kaham, Jean Manga Onguéné, que ce soit la génération des années 1980 des Roger Milla, Joseph Antoine Bell, Thomas Nkono, celle des années 1990, avec les Stephen Tataw, Thomas Libih, Kana Biyik, Omam Biyik, ou la génération des années 2000 des Rigobert Song, Gérémi Njitap, Marc-Vivien Foé, Patrick Mboma, Samuel Eto'o, ces cinq générations successives auront contribué à la reconnaissance mondiale du Cameroun comme grande nation de football et à la perpétuation du rituel de l'identité collective au Cameroun. Pour l'auteur, il était important de rendre hommage à tous les acteurs qui ont écrit cette histoire, mais aussi de reconstruire un parcours permettant aux plus jeunes et aux générations futures de comprendre pourquoi les Lions indomptables représentent tant pour l'identité collective du Cameroun. Il lui a fallu plusieurs années de fouille dans les archives et les documents épars sur l'histoire des Lions indomptables. Au final, c'est un ouvrage inédit qui retrace l'histoire des Lions indomptables, en un seul document, illustrée par près de 200 images, aussi rares les unes que les autres, ainsi que des annexes comportant les feuilles de matchs depuis 1960, les noms des joueurs ayant revêtu le maillot à la tête du lion, les résultats des matchs, même amicaux, les listes des entraîneurs, des présidents de la fédération camerounaise de football et des ministres des sports.

05/2014

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Témoins

Ma longue métamorphose. De l'état clérical à la condition laïque

"La sortie de mon errance dans la vie cléricale s'est produite lorsque j'ai choisi de rejoindre la vie commune", écrit Pierre Lebonnois (1943-2020). Depuis longtemps, la figure de l'homme qui quitte l'état clérical est connue et discutée. Mais, face à ce qui est devenu un phénomène massif depuis les années 1970, les interprétations continuent de diverger. Le catholique de la tradition idéalise toujours la figure du prêtre, en l'assimilant au culte et à la paroisse. Son statut, saturé de sacré, est à conserver, faute de quoi le christianisme court à sa perte. Pour le catholique entré dans une nouvelle compréhension de la foi, c'est une conduite considérée comme normale qu'un homme souvent entré jeune dans la prêtrise, avec l'obligation d'un célibat à vie, se remette en question. Ma longue métamorphose se présente comme le récit autobiographique d'une vie passée pour une grande part dans ce XXe siècle qui a bouleversé tant de choses. Pierre Lebonnois y revisite son histoire personnelle et professionnelle, avec les images de la chrysalide et de la métamorphose qui ponctuent la naissance et l'existence de tout vivant. Comment passer d'un état, où l'on est séparé de la vie ordinaire des gens par un surmoi religieux, à la redécouverte de son moi humain qui vous met sur un pied d'égalité avec les autres ? Le lecteur pourra y retrouver la démarche de Marcel Légaut, avec son insistance à ce que l'on parte de l'humain, et celle d'Eugen Drewermann, prêtre allemand devenu psychanalyste dont les écrits innovants furent condamnés par la hiérarchie catholique au début des années 1990. Cet ouvrage nous livre aussi les intuitions et les espérances de Pierre Lebonnois sur l'avenir de la société et, en particulier, sur celui des chrétiens. Il pourra intéresser toute personne en recherche d'humanité et de sincérité dans ses choix d'existence personnels et collectifs.

04/2021

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Régionalisme

Mangées. Une histoire des mères lyonnaises

Mangées. "Qu'elles aient basculé dans le luxe, façon Brazier, ou soient restées fidèles à une cuisine plus économe, les mères avaient nourri la ville entière. On passait de l'une à l'autre comme on change de chemise, se régalant ici d'une tarte légère à la praline, là d'un saint-marcellin crémeux ou d'une salade de cochonnailles. Souvent du solide, parfois de l'aérien. Toujours des produits frais. Pas de congélateur et quelquefois (chez les anciennes) pas de frigo. Elles formaient à elles seules une famille méconnue, hétéroclite et laborieuse, dessinant une géographie sociale de la ville, déroulant un siècle d'histoire. Elles avaient façonné les quartiers, les avaient bercés, accompagnés." C'est avec la mère Brazier qu'Etienne Augoyard commence son feuilleton sur les mères cuisinières pour Le Progrès de Lyon. Jamais à court d'informations ni d'envolées lyriques, le journaliste a bien l'intention de tout révéler sur celle à qui le Michelin attribua, dès 1933, trois étoiles pour ses deux restaurants. Mais Monica Jaget, sa camarade photographe, ne l'entend pas de cette oreille : ils n'ont que dix jours pour boucler leur série d'articles... On comprend vite que le livre de Catherine Simon fonctionnera comme le "making of" de leur enquête. Au gré de leurs investigations - et de leurs querelles -, s'écrit sous nos yeux la vie de ces femmes de tête et de pouvoir, pionnières en matière de cuisine, mais aussi, sans le dire, d'émancipation féminine. Ces filles de ferme, travailleuses acharnées à qui rien n'a été offert, ont témoigné d'une volonté de fer pour ouvrir leurs propres restaurants, à une époque où elles n'étaient pas censées disposer seules d'un compte en banque ni gérer un commerce. Sur les traces des mères les plus célèbres - de La Génie à Marie - Thé Mora, en passant par Eugénie Brazier, Léa Bidaut ou Paule Castaing -, le récit nous invite à un voyage étonnant, à la fois historique et gastronomique, dans Lyon et ses environs. Grâce au passionnant travail de Catherine Simon, les mères lyonnaises redeviennent ce qu'elles étaient : des femmes d'exception, à qui le monde de la restauration doit un chapitre essentiel de son histoire.

02/2018

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Récits de voyage

Voyage aux Pyrénées

Dès 1830, une frénésie de voyage s'empare des Européens. Il s'agit de découvrir le vaste monde, aussi de rentrer au contact de la nature dans ce qu'elle a de plus singulière. Les Pyrénées, avec leurs sommets, leurs ours et leurs mystères, s'inscrivent parfaitement dans cette singularité romantique. C'est aussi au dix-neuvième siècle que l'époque "des eaux" bat son plein. Les médecins vous y envoient avec constance. De vieux aristocrates surannés côtoient d'épais bourgeois fatigués : sur le coteau passe un berger dans des ruissellements de laine et de lumière. Cela sous l'oeil acerbe des écrivains. Que fait un écrivain en voyage ? Il écrit. Il écrit des textes sur cette nature qui le fascine, sur cette société qui l'ennuie, sur ces bergers qu'il admire ou méprise. Se succèdent ainsi des pages souvent fraîches et enthousiastes, d'autres fois sombres et contrastées comme un orage sur le pic du Midi. 192 pages de vent du sud et de petits matins pétris de brume. Une qualité littéraire sans égale. Un pur bonheur.

06/2012

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Littérature française

Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante

Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante / par Brillat-Savarin. Suivi de La gastronomie / par Berchoux. L'art de dîner en ville / par Colnet Date de l'édition originale : 1867 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021

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Technologie

Guide du marin, résumé des connaissances les plus utiles aux marins. Tome 1

Guide du marin : résumé des connaissances les plus utiles aux marins. Tome 1 / par MM. de Kerhallet,... de Fréminville,... Boutroux,... Terquem,... Ch. Laboulaye,... ; ouvrage illustré de 300 gravures,... par MM. Jacobs et Carré,... Date de l'édition originale : 1863 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021