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Prosper Guéranger, Madame Swetchine

Extraits

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Philosophie

Le corps et ses raisons

A l'heure où nous achevons ces lignes, la pandémie qui ravage le monde nous rappelle, si besoin était, deux puissantes réalités auxquelles les Anciens avaient prêté toute leur attention au point d'en faire des piliers de leur sagesse : pas plus que la maladie n'affecte le corps seul, mais touche à l'être tout entier, aux sentiments, aux relations humaines, aux institutions, à la politique, la médecine ne se limite aux seuls faits du corps : c'est, elle aussi, une discipline du sens et il ne fait aucun doute que la même actualité nous enjoint à comprendre cette formule dans sa double acception. C'est une discipline qui doit considérer le sens et doit y ramener quand tout rend fou. Jean Starobinski pratiqua et étudia la médecine comme une discipline du sens. Le corps a-t-il une histoire ? Madame Bovary avait-elle de la fièvre ? Pourquoi Molière se moque-t-il des médecins ? Les psychiatres soviétiques ont-ils révolutionné l'approche des maladies nerveuses ? Et encore : d'où vient la semence ? Le stress est-il une maladie ? Telles sont quelques-unes des questions étonnantes que Jean Starobinski affronte dans ses enquêtes d'histoire de la médecine. L'historien se penche sur les disciplines qui ont tenté de cerner les " raisons du corps " : il y a le corps des médecins, celui des philosophes, celui des écrivains, celui des peintres. Tous ces régimes de rationalité contribuent à la connaissance du corps qui ne cesse de déborder la raison et de s'y dérober. Le corps a ses raisons. Martin Rueff

11/2020

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Science-fiction

Sans l'ombre d'un doute

"Les filles étaient très lunatiques toutes les deux. Elles tenaient ça de leur père. Un jour, elles s'entendaient à merveille, mais l'autre, elles auraient pu s'entre-tuer. D'où connais-tu mes filles, Elisabeth ? - Elisa, madame, mais appelez-moi Liz. En fait, mon histoire à moi aussi est très compliquée. Mon frère durant son enfance faisait énormément de rêves. Il était très discret et réservé. Il vivait dans sa bulle, c'est le cas de le dire, mais moi, pour être honnête, ça me faisait flipper. Alors je n'étais jamais là pour lui quand il le fallait. Les larmes me montent aux yeux. Je bois un peu de thé glacé puis je reprends : - Il est mort il y a un mois et, depuis ce jour, j'ai des hallucinations, et encore plus fou que cela puisse paraître, je vois vos filles. L'une apparaissant le visage ensanglanté avec un couteau à la main. Un long silence non négligeable s'immisce dans notre conversation. " Sans l'ombre d'un doute est un dédale et, comme tout dédale qui se respecte, il recèle entre ses pages un monstre. Ou plutôt des monstres que le lecteur, dans les pas de Liz, approche de plus en plus dangereusement au fil de sa lecture. Grâce aux méandres que forment les chapitres et les points de vue adoptés, D. Y. Sellem esquisse un ouvrage qui emprunte tout autant au thriller qu'au fantastique ou à l'horreur, et nous aspire dans une enquête vertigineuse, aux confins de l'imaginable.

02/2018

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Littérature française

Total burn-out : comment réussir son échec

" - Je sens beaucoup d'agacement et d'abattement en vous, je sens la colère et l'insatisfaction et j'en suis très attristée, j'aimerais tellement voir votre prince, Docteur, et je n'entends que votre crapaud... - Comment ??? De quoi me parlez-vous ??? Simon est interpellé par la réflexion ironique de cette patiente un peu folle. - Oui, oui, c'est vrai, il y a un prince si beau qui sommeille en vous, ne le savez- vous pas ? C'est pourquoi, même si je ne suis qu'une vieille femme ridée, j'aimerais le réveiller d'un doux baiser. - Ah oui ?? Et la princesse, elle est où ??? Ecoutez Madame, je ne comprends rien à ce que vous me dites et j'ai d'autres choses plus importantes à faire que d'écouter vos histoires de contes pour enfants ! [...] Ah bon...oui, oui, d'accord, j'ai bien entendu. C'est une belle vision des choses, mais elle est un peu simpliste et idéaliste, je ne suis pas un roi, je n'ai pas de château et la princesse se fait attendre. Simon rigole tout seul, fier de ce qu'il vient de dire, les autres se détournent, gênés pour la pauvre femme. Pourtant Ernestine continue à sourire. Simon se dit que cette vieille femme n'a effectivement plus toute sa tête, lui parler comme cela à lui, le Docteur Simon, est assez surprenant et sans gêne, tout de même ! - Je crois que votre Prince m'a entendue Docteur, laissez lui la parole. "

09/2016

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Linguistique

La langue française dans le monde 2019-2022. Edition 2022

"Nos ancêtres les Malinkés, les Peuls, les Kongos... " C'est ainsi que commencent (ou devraient commencer ! ) les leçons d'histoire de la majorité des écoliers qui fréquentent, dans le monde, les écoles où l'enseignement est dispensé en français. En effet, comme le confirme la présente édition de La Langue française dans le monde - cinquième du genre - la majorité des locuteurs de français et de ceux qui acquièrent leurs premiers savoirs en français résident sur le continent africain. Si la langue française voyage depuis quelques siècles et que ses pérégrinations l'ont conduite des terres européennes aux Amériques, à la Caraïbe, au Maghreb, dans l'océan Indien, en Afrique subsaharienne, au Levant et même en Asie, c'est bien en Afrique qu'elle a été adoptée par le plus grand nombre d'individus. C'est au coeur de ces différentes francophonies que nous plonge cette série d'enquêtes et d'analyses basées sur des recherches universitaires, des statistiques, des entretiens et des témoignages propres à rendre compte de la présence et de l'usage du français dans la grande diversité des contextes sociolinguistiques au sein desquels il s'épanouit. Cette cartographie ne manque pas de relever au passage les enjeux et les défis auxquels la langue française est confrontée, comme ceux que la Secrétaire générale de la Francophonie, madame Louise Mushikiwabo, a évoqués dans l'entretien qu'elle a accordé aux auteurs, en déclarant : "Cette langue commune doit se débarrasser de son caractère élitiste et devenir plus accessible".

03/2022

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Esotérisme

Saint-Germain, le maître du temps

C'est vers 1743 que le comte de Saint-Germain décida de s'établir en France. Le roi Louis XV lui montra continuellement une faveur grandissante. Il lui demanda même d'installer un laboratoire à Versailles et un autre à Trianon, où il jouait volontiers à l'alchimiste. Ces jeux innocents masquaient une collaboration étroite et sérieuse. On sait que le roi doublait son service d'ambassades officielles d'un autre service composé d'agents mi-espions, mi-ambassadeurs, chargés de missions secrètes qui n'en rendaient compte qu'à lui seul. Saint-Germain joua ce rôle auprès de Sa Majesté. Le récit que nous proposons au lecteur va nous permettre de suivre ce personnage énigmatique en France, en Allema­gne et en Russie ; curieusement, son arrivée coïncide avec la mort de la francophile Elisabeth, tandis que Pierre III, son successeur, rappelle ses troupes d'Allemagne et s'allie avec Frédéric II. Précisons toutefois que la plupart des anecdotes citées dans ce livre sont exactes et conformes à la façon dont les mémorialistes de l'époque les ont rapportées. Ainsi, Gérard Letailleur a consulté les mémoires de la princesse Daschkoff, du chevalier d'Eon, de madame du Barry, de la comtesse Gavaline, de Catherine II la "Grande" et de bien d'autres... Il imaginé ce récit en restant en permanence dans la logique des éléments en sa possession. Il est certain que lorsque l'on tente de pénétrer le mystère d'un complot ayant provoqué un coup d'Etat, on ne peut guère s'appuyer sur des certitudes.

09/2019

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Littérature française

La mare d'Auteuil (quatre histoires)

Que peut-il arriver à une jeune femme d'aujourd'hui qui vit dans le pays de Madame Bovary ? La première de ces quatre histoires, Normandie, nous le révèle. Ailleurs, c'est une "éducation sentimentale" qui attend un jeune assistant de la radio, celui qui dit Je parle tout seul, alors qu'avec toute une troupe il participe à l'enregistrement d'une émission sur la vie de Scott Fitzgerald. Amours et drames sont au rendez-vous, dans la réalité comme dans la fiction. Bien souvent, les paroles désenchantées de Scott et de Zelda vont sonner trop vraies aux oreilles des comédiens et des techniciens. Les amours du poète rapporte le dialogue doux-amer d'un vieux poète avec une étudiante qui a entrepris de lui consacrer une thèse. Sa vie, son art, ses sources, les femmes qu'il a aimées, son idée de la poésie sont passés en revue, pour cette thèse qui ne sera jamais terminée. Car l'étudiante, elle aussi, a ses amours. Et La mare d'Auteuil ? Le lecteur se souvient peut-être que, dans le roman de George Du Maurier, c'est au bord de cette pièce d'eau que Peter Ibbetson rencontre la petite Mimsey qui partagera à jamais son amour, de façon magique. Antoine Porteau, toute sa vie bafoué par une femme, va trouver le geste fou et sublime qui le rend digne de son grand modèle. Quatre histoires qui nous disent, en passant, que la vie n'échappe pas à la littérature.

04/1988

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Littérature française

La canne de Virginia

Ils sont deux personnages, principalement, à raconter leurs deniers jours auprès de Virginia, romancière de son état, artiste reconnue mais hélas découragée de vivre. Deux témoins qui la voient s'engloutir tandis que les bombes allemandes s'abattent sans relâche et que la pluie tombe obstinément sur cette campagne anglaise, en mars 1941. Leonard, le mari, qui n'en peut plus de survivre, a brûlé les pages de sa Bible, et il remonte obsessionnellement le fil de sa mémoire, pour contempler l'instant où s'est présentée à lui, au bord de la rivière, la canne de Virginia plantée dans la boue. Louise, la domestique, fait cuire la soupe au jour le jour, s'alarme du délabrement de " Madame ", rumine son propre veuvage et confie ses peines à une bouteille de cognac. Et puis, çà et là, d'autres voix se mêlent à leurs vains soliloques : fragments du journal de Virginia, comptes-rendus de visites du médecin. Plus lointain, plus irréel encore : le murmure de l'Ouse... Impressionniste et fiévreux, ce roman est écrit dans la langue de l'émotion, face à l'insoutenable désespoir, à l'incompréhensible silence de Dieu dans l'apocalypse... Portée par la polyphonie des témoignages, mais troublée par la dissonance des perceptions, la vérité poétique de ces journées sombres est avant tout de nature subjective, c'est-à-dire au-delà de toute démarche documentaire. C'est bien pourquoi presque tout ici est de pure fiction, si ce n'est quelques bribes de journal, des lieux et dates, des prénoms... Et bien sûr : la canne.

08/1998

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XVIIe siècle

Les Gercourt, maîtres relieurs. Tome 1, 1631

1631. Au décès de son père, Joachim Gercourt, 17 ans, est recueilli par son oncle, maître relieur à Paris. Très rapidement, le garçon se passionne pour son nouveau métier et devient compagnon. Sa rencontre avec une femme de lettres, Marie de Gournay, le convainc de bâtir son Grand Oeuvre (pour obtenir la maîtrise) sur un vieil exemplaire des Essais de Montaigne. Dans sa nouvelle vie, Joachim croise la jolie Noémie, une jeune voisine dont il tombe amoureux, mais il ne parvient pas à se déclarer. Le 30 mai de la même année, les Renaudot, en grand secret, préparent le n°1 de la Gazette (décidée par Richelieu). Joachim et son oncle sont conviés à la nuit où les trois cents premiers exemplaires vont être imprimés. Joachim découvre que le libraire, Michel Blageart, invité lui aussi, n'est autre que le père de Noémie et que celui-ci a l'intention de marier sa fille à un militaire ! Tiraillé entre sa fratrie orpheline (six cadets) laissée à Picqpuce avec leur mère, ses échanges passionnants avec Madame de Gournay, son amour pour Noémie, le travail à l'atelier de reliure et la réalisation de son Grand CEuvre, Joachim va-t-il réussir à tout mener de front ? Les Gercourt, maîtres relieurs est le premier roman d'une passionnante saga qui retrace, à travers une famille, l'histoire du livre depuis le XVIIe siècle : ses différents métiers (relieurs, libraires, imprimeurs, etc.), son commerce, ses personnalités, ses jalousies et rivalités, ses rapports ambivalents et parfois houleux avec l'Etat.

05/2021

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Cuisine bio, diététique, équil

Ma petite cuisine anti-gaspi

Et si cuisiner sans rien jeter était le départ vers une nouvelle vie plus simple et plus respectueuse de notre planète ? Lutter contre le gaspillage alimentaire, diminuer ses déchets, manger sainement... voici quelques-unes des préoccupations que nous sommes de plus en plus nombreux à partager. La cuisine anti-gaspi s'inscrit dans cet élan citoyen en proposant d'utiliser au mieux un produit, de l'exploiter au maximum et, surtout, de ne pas jeter ce qu'on a acheté en apprenant à sublimer nos restes ou en trouvant de nouvelles idées pour tout cuisiner, des fanes de légumes aux fruits abîmés. La cuisine anti-gaspi, c'est consommer moins, mais c'est aussi consommer mieux : les économies réalisées en achetant moins sont réinvesties en achetant mieux - avec des produits savoureux et locaux. La cuisine anti-gaspi, c'est aussi et surtout une cuisine simple, accessible, celle de monsieur et madame Tout-le-monde, une cuisine de bon sens et du quotidien, où l'on apprend à se débrouiller avec trois fois rien, même quand on n'est pas très doué en cuisine ! Ce véritable guide pratique, qui fourmille d'astuces, livre les indispensables de la cuisine pour changer nos habitudes tout en augmentant notre plaisir de déguster... Pourquoi ne pas transformer vos restes de pot-au-feu en soupe de cappelletti ou en gratin ? Et ne jetez plus vos fruits abîmés, transformez-les en une savoureuse confiture au micro-ondes ! Avec 80 recettes simples et gourmandes pour le quotidien.

05/2021

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Littérature française

Le ragondin

Quand il se réveilla le lendemain matin il eut des difficultés à sortir de son sac de couchage ; sa tête lui faisait horriblement mal, le sang lui battait les tempes et les grincements des ressorts du lit de camp dressé pour la circonstance lui arrachèrent une grimace, réaction ordinaire d'un lendemain de cuite. Il essaya de se rappeler l'enchaînement des événements. La veille, le coup de sonnette, madame Dupuy, les bières, et sa tête qui heurtait le coin du bureau. Puis plus rien. Instinctivement il se frotta le crâne et senti bien une bosse qui n'existait pas auparavant. Que s'était-il passé ensuite ? Il n'arrivait pas à retrouver le moindre élément. Elle était peut-être encore là, il n'osait y penser. Pourtant il lui fallait bien vérifier. Il sortit du minuscule réduit qui lui servait de chambre et ouvrit avec mille précautions la porte du bureau. Tout semblait à peu près en ordre ; seuls, les canettes vides et les deux verres, témoins muets de la visite de la veille, lui confirmèrent qu'il n'avait pas rêvé. Il lava rapidement les verres et jeta les bouteilles dans un sac qu'il déposerait dans une poubelle extérieure. Personne ici n'avait besoin de connaître ses consommations... Qu'était-elle devenue ? Sommairement lavé il sortit, descendit le perron et se glissa au milieu des engins qui encombraient les pelouses entre les grilles et la façade depuis qu'ils s'attaquaient au futur parking. Tout en bas, près de la statue, il remarqua que la terre avait été récemment remuée.

03/2013

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Chanson française

En studio avec Bashung

Une enquête passionnante avec des témoignages inédits, un album avec une iconographie rare, une façon originale d'aborder l'oeuvre musicale d'un artiste : voici, dans la lignée du Gainsbook, En studio avec Bashung. Plus de dix ans après sa mort, Alain Bashung s'est imposé comme une figure incontestée de la chanson française. Pourtant, enchaînant les collaborations avec différents paroliers (Boris Bergman, Serge Gainsbourg, Jean Fauque, Gérard Manset ou Gaëtan Roussel, entre autres), l'artiste a mis du temps à creuser son sillon et à affirmer sa voix si singulière, entre variété, rock, country et new wave, alliance presque contre nature de l'efficacité commerciale et de l'expérimentation surréaliste. De Roman-Photo (1977) à Bleu Pétrole (2009), en passant par les succès de " Gaby oh Gaby " (1980), " Vertige de l'amour " (1981), " S. O. S Amor " (1984), " Madame Rêve " (1991) ou " La Nuit je mens " (1998), Christophe Conte nous emmène à l'endroit même de la création, en studio où un Bashung intranquille réfléchit, cherche, confrontant les versions, alternant les moments de doute et les instants de grâce, et atteignant au sublime. Chaque chapitre raconte la parution d'un album, révèle les témoignages des plus proches collaborateurs et restitue, grâce à la timeline, le contexte et les événements qui ont nourri l'écriture de l'album suivant. Au-delà de tous les secrets de fabrication, le livre propose des photos et des documents inédits. Une chronologie exhaustive de l'oeuvre de Bashung, un index et un lexique viendront compléter l'ensemble.

10/2022

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Romans policiers

Le meurtre de Clara

Unique, une reprise originale, entre absurde et étrange, un polar merveilleux qui vous rappellera l'univers et romantique du créateur de Casse-Noisette et le Roi des Souris : Hoffmann. A LA CROISEE DES UNIVERS Avec Le Meurtre d'Alice, Kobayashi nous proposait une version thriller de la folie du Monde des Merveilles. Un monde du rêve qui propulse les personnages japonais du roman dans le monde de Lewis Carroll. Après avoir élucidé la série de tragédies autour d'Alice, Ken Imori, le personnage principal, qui prend les traits de Bill le lézard dans le monde onirique, se retrouve face à une nouvelle énigme : qui est cette nouvelle étudiante qui semble le connaître ? Et pourquoi lui demande-t-elle de l'aider ? Lettres anonymes, accident de voiture, piège, disparition, et faux-semblants... Bill sera-t-il à la hauteur de cette nouvelle aventure ? LA MECANIQUE INVERSEE DE L'UNIVERS INQUIETANT D'HOFFMANN Après un monde où l'on marche sur la tête, Yasumi KOBAYASHI plante le décor d'un monde où l'on trafique les cerveaux : des automates, des être mi-mécaniques, mi-enchantés sont mêlés au mystère de Clara. Les personnages d'Hoffmann sont repris avec précision, du Casse-Noisette à Madame de Scudéry, transformée en enquêtrice hors pair. Le marchand de sable et le personnage du savant fou semblent avoir inspiré Kobayashi, qui réserve à Bill d'autres tourments que son ignorance de lézard amnésique. L'ensemble de l'oeuvre de Yasumi KOBAYASHI a reçu en 2021 la distinction posthume du Grand prix d'excellence SF japonaise.

12/2022

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Littérature française

Le contrat de mariage

" Monsieur de Manerville le père était un bon gentil- homme normand bien connu du maréchal de Richelieu, qui lui fit épouser une des plus riches héritières de Bordeaux dans le temps où le vieux duc y alla trôner en sa qualité de gouverneur de Guyenne. Le Normand vendit les terres qu'il possédait en Bessin et se fit Gascon, séduit par la beauté du château de Lanstrac, délicieux séjour qui appartenait à sa femme. Dans les derniers jours du règne de Louis XV, il acheta la charge de major des Gardes de la Porte, et vécut jusqu'en 1813, après avoir fort heureusement traversé la révolution. Voici comment. Il alla vers la fin de l'année 1790 à la Martinique, où sa femme avait des intérêts, et confia la gestion de ses biens de Gascogne à un honnête clerc de notaire, appelé Mathias, qui donnait alors dans les idées nouvelles. A son retour, le comte de Manerville trouva ses propriétés intactes et profitablement gérées. Ce savoir-faire était un fruit produit par la greffe du Gascon sur le Normand. Madame de Manerville mourut en 1810. Instruit de l'importance des intérêts par les dissipations de sa jeunesse et, comme beaucoup de vieillards, leur accordant plus de place qu'ils n'en ont dans la vie, monsieur de Manerville de- vint progressivement économe, avare et ladre. Sans songer que l'avarice des pères prépare la prodigalité des enfants, il ne donna presque rien à son fils, encore que ce fût un fils unique... ".

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Généralités

Egéries et conseillers de l'ombre. Dans le secret des princes

Dans le théâtre politique, conseillers de l'ombre, égéries et mentors travaillent dans le secret et se tiennent derrière les puissants. Charles Zorgbibe leur consacre quatorze portraits qui les placent en pleine lumière. Qui sont-ils, ces conseillers de l'ombre qui tirent les ficelles et façonnent des destins ? De l'extravagant Jean-Baptiste Cloots, baron prussien et porte-parole de la Révolution française, à Chamfort, la "tête la plus électrique" que Mirabeau ait jamais connue, en passant par Barras, le "vicomte jacobin" , Louise de Prusse, l'héroïne romantique qui défia Napoléon ou Adélaïde d'Orléans, "l'esprit gardien" de Louis-Philippe et jusqu'à Madame de Staël qui imposa Talleyrand, leurs noms sont familiers. Mais combien de ces existences demeurent teintées de mystère ? Comme celle de Louis-Nathaniel Rossel, parti rallier la Commune de Paris, ou de T. E. Lawrence, agent britannique au Caire et stratège de la révolte arabe. Ou encore de Michel Jobert, Pierre Lazareff, Georges Mandel ou William Hechler, le chapelain anglican qui voulait reconstruire le temple de Jérusalem. Qu'ils assurent l'éducation des princes ou qu'ils chuchotent à leur oreille, voici les mentors, égéries et conseillers de l'ombre dévoilés par cette magistrale galerie de portraits qui nous invite dans les coulisses de l'histoire. Ancien professeur à la Sorbonne, recteur de l'académie d'Aix-Marseille et doyen de la faculté de droit de Paris-Sud, Charles Zorgbibe a publié de nombreux ouvrages dont Talleyrand, Les Eminences grises et dernièrement Entre despotisme et démocratie aux Editions du Cerf.

04/2024

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Littérature française

L'évangile du nouveau monde

Le soir d'un dimanche de Pâques, un nouveau-né est déposé dans le jardin de monsieur et madame Ballandra, horticulteurs passionnés qui créent les plus belles roses du monde. Pascal est très beau, le teint brun, les yeux gris vert pareils à la mer qui entoure le pays. Mais d'où vient-il ? N'est-il pas l'enfant d'un dieu ? La rumeur porte cette nouvelle et de nombreux signes vont l'amplifier tout au long de sa vie. Mais que doit-on faire si l'on est vraiment le fils d'un Dieu ? Peut-on changer le destin des hommes, les prendre par la main pour adoucir les haines et rendre le monde plus juste ? De voyages en voyages, de communautés en communautés, Pascal va partir à la quête de ses origines pour comprendre le sens de sa mission. Que révélera cet Evangile du Nouveau Monde sur la nature des hommes et la place des dieux ? Derrière sa beauté, sa vivacité, son humour, sa puissance, l'oeuvre de Maryse Condé est une oeuvre de combats. Inégalités, racisme, condition des femmes, liberté... chacun de ses romans illustre ses convictions, sa souffrance de voir l'Homme douloureusement englué dans ses éternelles contradictions. Fragilisée par la maladie elle a dicté puis corrigé son livre à la voix elle a construit L'Evangile du Nouveau Monde comme son dernier appel à la prise de conscience de notre destinée. Sa lucidité est aussi impitoyable que sa conviction : la fraternité et l'amour restent nos forces les plus extraordinaires et les plus salvatrices.

09/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Lalandiana. Volume 4, Voyage de Hollande (1774)

Jérôme Lalande craignait le mal de mer. C'est pourquoi il refusa de se joindre à l'une quelconque des nombreuses expéditions (à l'organisation desquelles il avait activement participé) destinées à étudier le passage de Vénus devant le Soleil (en 1761 et 1769), en vue de déterminer la parallaxe de ce dernier (d'où sa distance). Il ne reste pas moins qu'il fut un voyageur impénitent sur notre continent. Ce fut d'abord, il était encore très jeune, son voyage à Berlin : c'est là qu'il observa la Lune (concurremment à son collègue et ami l'abbé de La Caille qui, lui, observait au cap de Bonne-Espérance). Il s'agissait de déterminer la parallaxe de la Lune. En Angleterre Lalande fit deux voyages dont l'un est relaté dans les lettres à Madame du Piéry (voir Lalaniana 1). Son voyage en Italie est amplement décrit dans son ouvrage très détaillé sur le périple qu'il effectua dans la péninsule. Enfin l'on sait que son voyage à Gotha sur l'invitation de son ami von Zach se transforma en quelque sorte en un véritable colloque international autour de lui. Le voyage de Lalande en Hollande n'a pas bénéficié d'autant de célébrité, mais l'astronome a laissé un Journal de voyage passionnant dans un petit carnet, très simple et d'une écriture rapide, qui est conservé à la bibliothèque de l'Institut de France. C'est ce Journal que nous avons déchiffré, analysé, édité et commenté, dans le présent volume.

09/2019

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Histoire régionale

L'invention des Pyrénées

Si pour tout voyageur venant du nord, les Monts Pyrénées furent durablement perçus comme une barrière infranchissable, ils ne constituèrent jamais un obstacle pour les peuples autochtones. Non seulement ils surent contenir la féodalité sur les piémonts mais aussi se jouer des lentes constructions étatiques et trouver les accommodements nécessaires à la vie pastorale entre les vallées des deux versants. Jusqu'à ce que la centralisation et l'uniformisation administratives déstabilisent le système agropastoral traditionnel aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais déjà ces monts, "affreux" sous la plume de Marguerite de Navarre, de Madame de Maintenon ou encore de Louvois, bénéficient d'un renversement du regard. Avec l'esprit des Lumières incarné par Ramond de Carbonnières et surtout avec le Romantisme, leur spectacle atteint au sublime et élève l'âme. L'effet de mode pousse alors aristocratie et bourgeoisie européennes vers les Pyrénées. Pau devient "ville anglaise" et Biarritz, "ville espagnole" . L'effet conjugué du thermalisme, de la villégiature hivernale et de la pratique des bains de mer offre le cadre d'une convivialité mondaine dans l'entre-soi. Puis vient le temps des "ascensionnistes" découvrant les sommets, relayés par les "vrais montagnards" . Les Pyrénées actuelles, vidées d'une partie de leur substance humaine à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, profondément transformées par leurs équipements hydroélectriques, le développement des sports d'hiver, la création d'un Parc national et les multiples - et nouvelles - formes de tourisme sont largement devenues un espace récréatif pour les urbains. Ce qui renforce la vivacité des débats sur l'usage de ce "territoire d'exception" .

06/2023

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Littérature française

La comédie humaine. La grande Bretèche

"Ah ! madame, répliqua le docteur, j'ai des histoires terribles dans mon répertoire ; mais chaque récit a son heure dans une conversation, selon ce joli mot rapporté par Chamfort et dit au duc de Fronsac : Il y a dix bouteilles de vin de Champagne entre ta saillie et le moment où nous sommes. Mais il est deux heures du matin, et l'histoire de Rosine nous a préparées, dit la maîtresse de la maison. Dites, monsieur Bianchon ! ... demanda-t-on de tous côtés. A un geste du complaisant docteur, le silence régna. A une centaine de pas environ de Vendôme, sur les bords du Loir, dit-il, il se trouve une vieille maison brune, surmontée de toits très-élevés, et si complétement isolée qu'il n'existe à l'entour ni tannerie puante ni méchante auberge, comme vous en voyez aux abords de presque toutes les petites villes. Devant ce logis est un jardin donnant sur la rivière, et où les buis, autrefois ras qui dessinaient les allées, croissent maintenant à leur fantaisie. Quelques saules, nés dans le Loir, ont rapidement poussé comme la haie de clôture, et cachent à demi la maison. Les plantes que nous appelons mauvaises décorent de leur belle végétation le talus de la rive. Les arbres fruitiers, négligés depuis dix ans, ne produisent plus de récolte, et leurs rejetons forment des taillis. Les espaliers ressemblent à des charmilles. Les sentiers, sablés jadis, sont remplis de pourpier ; mais, à vrai dire, il n'y a plus trace de sentier... ".

02/2023

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Littérature française

La dépossession

"La guerre battait son plein de massacres, de ratonnades, de fusillades et de guillotinages matinaux que Madame Albert, l'épouse de M. Albert, dénonçait violemment ; elle qui avait perdu son mari, une dizaine d'années plus tôt ! Cette même guerre obscène qui avait teint mon enfance de cette couleur lugubre, celle du malheur". Nous sommes dans l'Algérie des années 1950, encore meurtrie par les purges antisémites perpétrées par le régime de Vichy. La guerre d'indépendance plonge le pays dans le sang et la violence. Témoin direct de ce naufrage, le narrateur revient sur son enfance à Constantine. Souvenirs terribles où les troupes françaises paradent et tuent, où l'ombre de son père, patriarche implacable, ne le quitte jamais. Miné par une obésité maladive, écumant les rues de la ville avec son copain Kamel, et cherchant l'amour auprès d'une fille de colon, c'est dans le cabinet d'expert-comptable de son oncle que le jeune Rachid trouve le salut. Deux tableaux y sont accrochés. L'un a été peint par Albert Marquet, ami de Matisse, qui aime l'Algérie pour sa lumière, sa culture et son peuple. Deux tableaux envoûtants, sublimes, qui, chacun à sa manière, contiennent la mémoire du Maghreb. Dans ces pages pleines de couleurs et de drame, Rachid Boudjedra nous livre l'histoire d'une dépossession : la destruction de l'atelier d'Albert Marquet métaphorise celle d'un pays mutilé par la colonisation mais qui se cherche, par la langue, par la poésie des mots et des sens.

10/2017

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Littérature française

La société

Off, un homme sans qualité, scénariste de son état, violemment bousculé par ses producteurs comme tout créateur qui a vendu son âme au diable de l'image, vit avec sa femme et ses enfants jusqu'au jour où. Une tragédie, que le lecteur découvre peu à peu dans des pages terribles. Cet homme est tombé hors de sa vie, hors de son monde, hors de "la société" : "Une société protégeant ses poubelles mérite d'être renversée par ses éboueurs"... Le voilà menant une existence recroquevillée dans les 12 mètres carrés de ce qui fut le garage à vélo de son immeuble, survivant de ses reliquats de droits d'auteur, et cherchant à rompre l'isolement. Désespérément seul, il n'est plus lui-même. Ne se trompe-t-il pas d'enterrement lorsque le serveur du bar du coin le charge de conduire l'une des voitures suiveuses du corbillard de Monsieur Alfred ? Croit-il tromper longtemps Madame Berthe, chargée par une agence immobilière de faire visiter des biens de luxe à ce prétendu millionnaire ? Et quand il croise l'ombre de ce qu'il fut par la grâce de cet "homme chenu" qui tient un magasin de couleurs et lui offre, au nom du passé, ses cahiers et crayons fétiches, la générosité ne fait que souligner l'impuissance où il est échoué. "Est artiste celui qui ne s'aime que dans la pratique de son art, obligé pour se supporter de remplir le vide alentour : un survivant".Seul en ce monde, Off est une manière de Bartleby contemporain, attachant, invisible, universel.

10/2014

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Fantasy

Alex Stern Tome 2 : Jusqu'en enfer

Richesse. Pouvoir. Meurtre. Magie. Alex Stern est de retour et elle va entraîner l'Ivy League directement en enfer. Ouvrir un portail vers l'enfer pour aller y voler une âme. Un plan relativement simple... mais encore faut-il pouvoir en revenir. Alex " Galaxy " Stern est déterminée à faire sortir Darlington du purgatoire, même si cela doit lui coûter son avenir à Léthé et à Yale. Ne pouvant compter sur l'aide de la Neuvième Maison qui lui a formellement interdit toute opération de sauvetage, elle rassemble avec Dawes une équipe d'alliés douteux. Ensemble, ils enfreignent toutes les règles afin de dévoiler les secrets les mieux gardés des sociétés. Mais ils jouent avec des forces qui échappent à leur contrôle. Lorsque des professeurs commencent à mourir les uns après les autres, Alex comprend qu'une entité obscure est à l'oeuvre à New Haven. Si elle veut survivre, elle devra affronter les monstres de son passé et les ténèbres qui se sont installées au sein de l'université... "Tout comme La Neuvième Maison, Jusqu'en enfer dépeint un Yale tourbillonnant de magie tour à tour frivole, enrichissante, insouciante, amusante et très sombre. La beauté de ce roman réside dans le fait que, malgré toute sa noirceur, l'émerveillement demeure. ' - New York Times "Hantée par des fantômes et armée de nerfs solides, Alex Stern est une héroïne pour l'éternité. On en veut plus, s'il vous plaît, Madame Bardugo. ' - Joe Hill, auteur et scénariste best-seller de Locke & Key

07/2023

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Pléiades

Romanciers libertins du XVIIIe siècle. Tome 2

"On est dédommagé de la perte de son innocence par celle de ses préjugés" écrit Diderot. A l'heure des Lumières, la sexualité est détentrice de vérité et objet d'expérimentation. Les romanciers libertins, quoi qu'il en coûte, disent tout. Tome I : Romans d'éducation, contes, dialogues, les genres sont divers et agrémentés de récits enchâssés, de fantaisies orientales et autres stratégies narratives à destination de lecteurs, et de lectrices, qui pourraient être tentés de confondre fiction et réalité. Rassemblés dans le premier volume, douze textes de la première moitié du siècle s'éloignent autant de la vertu qu'ils connurent le succès. C'est à ce titre qu'ils constituent des classiques de la littérature libertine, souvent clandestine. Ils pourront être ici découverts dans leur version originale, pour autant qu'on a pu démêler les aventures illégales de leur première édition. Ils sont accompagnés, naturellement, de leurs gravures "libres". Tome II : En cette fin de siècle, la réalité se brouille, et le roman libertin enregistre ce dérèglement, à travers celui de l'imagination. Inceste, homosexualité, zoophilie, sodomie, tout se dit, tout s'écrit. En 1771, le Dictionnaire de Trévoux entérinera cette définition du libertin : "Ce terme s'applique à ceux qui prennent trop de liberté, qui haïssent toute sorte de sujétion et de contrainte, et qui se laissent aller au penchant qui les porte au plaisir". Rien d'étonnant alors que le romancier libertin dise le désordre du monde, ni que l'époque révolutionnaire trouve en lui un porte-parole. Dialogues, contes, romans d'initiation, mémoires fictifs et pamphlets : le roman libertin se fait protéiforme pour dénoncer les règles, les conventions, la turpitude des Grands. Les onze textes de la seconde moitié du XVIII ? siècle reproduits ici d'après leur édition originale, et accompagnés de leurs gravures "explicites", permettront de redécouvrir une littérature souvent négligée, mais dans laquelle Stendhal voyait "l'essence de la volupté".

11/2005

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Récits de voyage

Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808

L'édition critique du Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808, publié en 1822 à Paris par Amédée Chaumette des Faussés (1782-1841), secrétaire du consulat de France à Travnik en Bosnie (1807-1808), a été réalisée dans le cadre du Programme de recherche Proteus, qui naît d'une collaboration en oeuvre depuis 2017 entre l'équipe de recherche ICD-Université de Tours et le Département de Langues et littératures romanes de l'Université de Ljubljana. Ce texte, trop rarement cité dans les notices bibliographiques sur les Balkans, a suscité un grand intérêt au XIXe siècle, où il a inspiré La guzla (1827) de Prosper Mérimée. Un siècle plus tard, l'image d'Amédée Chaumette des Faussés s'est figée dans notre imaginaire romanesque, telle que l'a évoquée le prix Nobel Ivo Andric dans son roman, la Chronique de Travnik (1945). Le diplomate alors âgé de 24 ans, assis à son bureau à côté de ses bougies, feuilletant ses papiers, se profile comme un jeune homme bavard, chargé de renseigner ses supérieurs sur le commerce dans les bourgades de Bosnie. La réécriture romanesque d'Andric instaure un clivage entre le personnage littéraire et le jeune chancelier du consulat de France à Travnik, dont le Voyage en Bosnie révèle le savoir-faire administratif, la connaissance de la géographie politique, de l'histoire militaire, comme les peurs et les fantasmes : ceux-là mêmes qui peuplaient l'imaginaire des diplomates en poste aux confins de l' "Europe civilisée" pendant les guerres napoléoniennes. Nous essayerons de dévoiler aussi bien les procédés argumentatifs auxquels Chaumette a recours dans le Voyage en Bosnie que ses repères intellectuels ancrés dans la pensée des Lumières. Dans la lignée des travaux d'Alberto Fortis, auteur du Viaggio in Dalmazia (1772), ce texte témoigne d'un intérêt ouvert sur l'étude de la culture, de la langue, des moeurs de peuples qui ont habité les régions entre l'Adriatique et les Balkans au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. L'identification des sources exploitées par le jeune secrétaire du consulat de Travnik permet de suivre un itinéraire au sein des idées promues par l'Encyclopédie, notamment la diffusion dans les Balkans de la littérature géographique, des statistiques et des traités des Lumières françaises et vénitiennes.

05/2023

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Sociologie

Pourquoi les coréens abandonnent leurs enfants ?

Qu'ont en commun la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, le gagnant de l'e?mission Top Chef 2011, Pierre Sang Boyer, et le pre?sident du groupe e?cologiste au Se?nat, Jean-Vincent Place? ? Ils sont ne?s a? 11 000 kilome?tres de la France, en Core?e du Sud. Ils sont les symboles d'un phe?nome?ne de?mographique ine?dit : l'exportation par un pays de centaines de milliers de be?be?s. Cette visibilite? des adopte?s core?ens en France, mais aussi en Europe et aux E?tats-Unis, est nouvelle, car l'exode des be?be?s core?ens a de?bute? dans les anne?es 1960, pour atteindre son apoge?e dans les anne?es 1980. Aujourd'hui, les plus a?ge?s sont donc a? l'heure des responsabilite?s, dans la culture, l'entreprise ou le gouvernement. Franc?ais bien su?r, mais di e?rents, venus d'ailleurs. Certains d'entre eux font le voyage dans l'autre sens. Ils partent a? la de?couverte de leurs racines, retrouvent parfois leur famille biologique. Et tentent de comprendre ce qui a pousse? les Core?ens, et ce qui les pousse aujourd'hui encore, a? abandonner leurs enfants a? l'e?tranger. Certes, le pays est sorti exsangue de la guerre avec le Nord, mais l'abandon des be?be?s s'est acce?le?re? avec le de?veloppement e?conomique. Il se poursuit en masse, dans un pays pourtant devenu l'un des plus prospe?res au monde. Pourquoi les Core?ens abandonnent leurs enfants ? explique comment ce phe?nome?ne unique au monde est ne? et pourquoi il perdure.

11/2019

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Gestion

Les entrepreneurs atypiques. Ils ont franchi tous les obstacles pour réussir

Avez-vous déjà entendu parler de Madam C. J. Walker, la fille d'esclave devenue reine des cosmétiques en pleine période de ségrégation aux Etats-Unis ? Ou d'Oprah Winfrey, née dans la pauvreté et qui a bâti un empire médiatique ? Ou encore de Liu Chuanzhi, créateur de Lenovo,qui s'est lancé dans l'informatique en Chine alors que le pays sortait à peine de l'économie planifiée ? Tous ces entrepreneurs sont moins célèbres que Thomas Edison, Henry Ford, Steve Jobs ou Bill Gates. Mais ils ont su dépasser les obstacles imposés par la société du fait de leur origine sociale, de leur couleur de peau, de leur sexe ou de leurs opinions politiques. Chacun des entrepreneurs présentés ici est parvenu à surmonter toutes les difficultés pour réussir, preuve que l'aventure entrepreneuriale est ouverte à tous ! Après le succès du premier tome Les entrepreneurs de légende, Sylvain Bersinger a choisi d'éclairer les trajectoires moins évidentes d'entrepreneurs atypiques qui ont su défier tous les pronostics et bâtir d'immenses empires.

03/2019

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Histoire de l'art

Artistes et artisans dans les Etats de Savoie au Moyen Age. De l'or au bout des doigts

Cet ouvrage est l'aboutissement d'un projet du réseau "Art médiéval dans les Alpes", consacré aux artistes et artisans qui ont produit les objets et les oeuvres conservés sur le territoire des anciens Etats de Savoie. Leur statut n'est pas homogène : fournir la cour ou répondre à des commandes d'envergure dans une aire géographique étendue ne concerne pas l'ensemble de ces producteurs d'oeuvres. Comprendre leur place dans la société médiévale des Etats de Savoie et analyser les techniques qu'ils ont employées sont les axes de recherche retenus pour cette étude, intitulée De l'or au bout des doigts. Elle se traduit par ce livre, qui accompagne des projets d'exposition et de mise en valeur des collections médiévales des institutions participantes : Musée d'histoire du Valais de Sion, Musée d'art et d'histoire de Genève, Surintendance des activités et des Biens culturels de la Région autonome Vallée d'Aoste, Museo del Tesoro della Cattedrale d'Aoste, Palazzo Madama, Museo Civico d'Arte Antica de Turin, Museo Diocesano de Suse, Musée-Château d'Annecy et Musée savoisien de Chambéry.

02/2021

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Littérature française

Autour d'Albert Cohen

Ce livre, composé par un témoin privilégié, ne prétend pas apporter de jugement définitif sur Albert Cohen. Il n'entend pas davantage redresser tel point de vue critique, nourrir un débat ou un autre. C'est affaire de littérature. Il est seulement apparu, à l'auteur de ces pages comme à de nombreux lecteurs de l'oeuvre, que, faute d'une information détaillée et vérifiée, la situation d'Albert Cohen de 1920 à la fin des années quarante et de celles qu'il nommait "les femmes de ma vie" avait donné lieu à des affirmations hâtives, voire, dans certains cas, à une occultation aussi grave qu'injuste. C'est donc, textes et documents à l'appui , que Madame Albert Cohen propose ce dossier où, pour la première fois, apparaissent les figures de celles qui ont accompagné l'écrivain de Paroles juives à Mangeclous, le directeur de La Revue juive ou le juriste au service de la cause des Réfugiés. On y verra trois femmes, qui eurent en commun une fin tragique, dans la relation qu'elles entretinrent avec l'homme et avec le créateur : Elisabeth Brocher, sa première épouse, Yvonne Imer, "La mère de Solal", et sa deuxième épouse, Marianne Goss ; ainsi que, à la fin des années trente, le rôle joué par une adolescente complice, Myriam Champigny, la fille unique d'Albert Cohen. Lui-même demeure un méconnu de renom tant on ignore son oeuvre humanitaire ou, pour des raisons qui n'appellent pas de commentaires, l'importance des quelques compagnes qui, modèles ou non de son oeuvre, lui ont d'abord permis d'être lui-même.

01/1990

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Critique littéraire

La tentation de l'impossible. Victor Hugo et Les Misérables

Après l'étude mémorable consacrée naguère à Madame Bovary dans L'orgie perpétuelle (1978), Mario Vargas Llosa renoue avec les grands essais littéraires, en se tournant vers le dernier éclat du romantisme, Les Misérables de Victor Hugo. S'appuyant sur une citation de Lamartine qui voyait dans ce roman " la tentation de l'impossible ", un danger contre la raison, l'écrivain péruvien découvre pour nous " une de ces œuvres qui ont incité le plus d'hommes à désirer un monde plus juste et plus beau ". Tout au long de ces pages, il se penche non seulement sur les titans que sont l'ex-bagnard Jean Valjean et son irréductible ennemi le policier Javert, mais aussi sur Cosette et les abominables Thénardier, sur le pur Gavroche et sur tous les autres personnages dont foisonne ce grand théâtre universel qu'est le roman de Victor Hugo. Ce dernier, " divin sténographe ", " Victor Hugo Océan ", tel qu'il aimait se présenter lui-même, est naturellement au centre de l'attention de Mario Vargas Llosa qui examine ici son cas avec un regard non seulement critique mais aussi amusé et désinvolte, non dépourvu d'humour. Et il nous fait comprendre comment ce grand créateur lance avec son roman un véritable défi à la Création car lui aussi, Victor Hugo, finit par nous montrer que " la vie réelle est petite et misérable en comparaison de la splendide réalité forgée par les fictions abouties, où la beauté des mots, l'élégance de la construction et l'efficacité des techniques font que même ce qui est le plus laid, le plus bas et le plus vil resplendit comme une réussite artistique ".

05/2008

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Littérature étrangère

L'art d'être aimée et autres nouvelles

Au risque de sa vie, Ophélie cache Hamlet dans une mansarde à Varsovie pendant les cinq années de guerre ; après ce long huis clos d'une passion dévorante, quels rôles leur fera jouer l'ironie grinçante du destin dans la Pologne d'après-guerre (L'art d'être aimée) ?Comment décider de la culpabilité d'un général nazi dans le génocide, qu'il a tenté d'éviter, d'une population placée sous son autorité ? Quel a été ensuite son rapport à la folie méthodique du nazisme ? C'est ce que tente de découvrir un reporter américain dans un face-à-face sans merci (L'interview de Ballmeyer). Comment, de son côté, une ex-avocate du barreau de Varsovie, exilée depuis trente ans à Paris, vit-elle le souvenir de sa participation en toute bonne foi aux procès truqués de la Pologne stalinienne ? Est-ce un revenant de son passé, porteur d'étonnantes révélations, qui pourra enfin départager à ses yeux l'innocence et la culpabilité qu'elle a jadis tant mêlées (L'art de la conversation) ?Une jeune émigrée d'avant Solidarité, établie à New York, vient interviewer un grand metteur en scène de théâtre polonais en tournée à Paris : deux générations s'affrontent, confrontent leurs visions de la vie et du passé, leurs relations au visage multiple de la Pologne. L'un après l'autre, les masques tombent, jusqu'aux vérités ultimes (Madame King). Un écrivain célèbre, enfin, règle parodiquement ses comptes avec son public, son oeuvre et lui-même, dans un discours de jubilé d'une drôlerie implacable, trop délirant pour ne pas être l'écho d'une inquiétante réalité (De vous à moi).

12/1993

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Histoire de France

Le tribunal de la terreur

Du 17 août 1792 au 31 mai 1795, la salle des Libertés, au coeur du Palais de Justice de Paris, résonna du plus tragique des épisodes de la Révolution française. Sous l'autorité de l'Accusateur public, le tristement célèbre Fouquier-Tinville, le Tribunal révolutionnaire envoya à l'échafaud plus de 2 500 personnes. En s'appuyant sur les actes des procès, les journaux d'époque et les dossiers inédits de certains accusés, Emmanuel Pierrat livre le récit terrifiant de ces années de guerre civile. Sous sa plume, audience après audience, prennent vie les partisans d'un retour à la paix, les tenants d'une justice implacable, mais aussi les "traîtres" . Marie-Antoinette, Danton, Olympe de Gouges, Philippe Egalité, Madame Roland, Camille Desmoulins, Jean-Pierre Brissot, Saint-Just, Robespierre. Nombreux sont ceux qui sont passés du rang de juge au box des accusés. En plongeant au coeur de la machine judiciaire révolutionnaire, Emmanuel Pierrat dresse le portrait de ce Tribunal de la Terreur, miroir d'un pays "qui ne se réforme pas" mais se juge lui-même avec ardeur. Emmanuel Pierrat est avocat au barreau de Paris, ancien membre du Conseil national des Barreaux, ancien membre du Conseil de l'Ordre et écrivain. Il est également conservateur du musée du Barreau de Paris. Il est l'auteur de plus d'une centaine d'ouvrages juridiques, de romans, de livres sur l'art, etc. Il a notamment publié, chez Albin Michel, Les Francs-Maçons sous l'Occupation, entre Résistance et Collaboration (2016), chez First, La France des vaincus passe à la barre (2018), ou encore, chez Calmann-Lévy, Les Secrets de l'affaire "J'accuse ! ... " (2019).

05/2019