Recherche

Heckle Freux

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Le nibbio ou La médiation des imaginaires

Le nibbio est le petit faucon ou aigle qui, d'après une tradition souvent reprise, se serait posé sur la bouche du petit Léonard de Vinci dans son berceau installé dans le jardin et, des plumes de sa queue, lui aurait entrouvert la bouche. Ce récit aurait si fort frappé l'imagination du grand peintre et savant que par la suite il aurait inconsciemment cédé dans son oeuvre de créateur formel et d'inventeur "scientifique" à l'obsession que représentait pour lui l'image de l'oiseau de proie : d'après Freud, notamment, on retrouverait dans la plupart des grandes toiles de Vinci, camouflée par les plis des vêtements des personnages ou inscrite dans le paysage, la mystérieuse figure. A partir d'une telle connection qui sait joindre les impondérables, Salah Stétié, établit sa propre toile d'araignée afin d'imaginer, à travers les siècles et les cultures, depuis les premiers textes sacrés jusqu'à la fusée Ariane, les liens qui se sont tissés entre la religion, la poésie, la philosophie, l'art et la science pour parvenir à formuler l'espace. Cette même démarche de pensée, mêlant l'intuition la plus aiguë à l'érudition la plus vaste, se retrouve dans l'ensemble des essais - sur la notion de "gouffre", sur les rapports entre la langue orale et la langue écrite, sur l'identité poétique dans son conflit avec l'Histoire, sur la spécificité de chaque langue, etc. - où l'on voit se répondre, d'un millénaire à l'autre et d'un continent à l'autre, véritable "médiation des imaginaires" qui montre à l'évidence la plénitude et la complétude des hommes, de grands thèmes et de grands témoins.

03/1993

ActuaLitté

Essais

Je sais bien, mais quand même...

Au milieu des années 60, Octave Mannoni écrit un article dans lequel il précise sa réflexion psychanalytique sur le fonctionnement de la croyance et celui du déni, conceptualisés rapidement par Freud mais considérés comme des thèmes marginaux en psychanalyse. Il va décortiquer l'expression si banalement employée "Je sais bien, mais quand même... " , la placer au centre des problématiques propres à la Verleugnung ("déni de réalité") et l'illustrer par des exemples passionnants tirés de l'ethnologie ou de la littérature : le récit d'un rite initiatique chez les Indiens Hopi ou encore celui d'un extrait des Mémoires de Casanova dans lequel le célèbre séducteur est saisi de superstition un soir de gros orage. D'une grande clarté, la prose vive et non dénuée d'humour d'Octave Mannoni avance avec précision dans les sinuosités du concept. Octave Mannoni (1999-1989) était psychanalyste. Cet esprit libre, passionné de poésie et de botanique, enseigna durant 30 ans, en Martinique et à Madagascar, la philosophie et la littérature jusqu'à sa rencontre avec Lacan, fin 1945, qui l'installe en écriture. Il n'aura de cesse de s'appuyer sur sa connaissance fine de l'ethnologie, de la philosophie et de la littérature pour étoffer sa pratique psychanalytique. Ses principaux écrits ont été publiés au Seuil, principalement dans la collection Le Champ freudien dont Clefs pour l'imaginaire ou l'Autre Scène et Ca n'empêche pas d'exister. Sophie Mendelsohn exerce la psychanalyse à Paris. Elle est à l'initiative de la constitution du Collectif de Pantin, qui réunit psy, philosophes et anthropologues autour de l'incidence de la race en psychanalyse. Elle a récemment coécrit avec Livio Boni La Vie psychique du racisme (La Découverte, 2021).

05/2022

ActuaLitté

Psychologie clinique

Le psychologue. Pour une clinique du sujet en institution

Les psychologues cliniciens qui exercent en institution voient leurs pratiques et leurs références théoriques mises en question par les exigences de l'époque soit la gestion, l'évaluation et la marchandisation des prestations, qu'elles soient sociales, sanitaires, éducatives, thérapeutiques ou psychologiques. Cette confrontation n'est pas sans effets sur le quotidien d'une pratique clinique, particulièrement lorsqu'elle s'oriente à partir de la psychanalyse. Celle-ci, depuis Freud nous invite, non sans raisons probantes, à renoncer à vouloir soigner à tout prix et à tracer la voie d'une éthique nouvelle qui permet d'envisager le symptôme non plus comme un trouble à éradiquer mais comme une source d'enseignements salutaires voire salvateurs pour le sujet souffrant, quel que soit son âge. Aussi cette confrontation au discours contemporain vient-elle interroger, sur le plan déontologique, l'aptitude du clinicien à ne pas s'y soumettre totalement ; sur le plan éthique, elle renvoie à une certaine conception du sujet, de ses rapports à l'autre et à l'objet, des conditions de possibilité de sa formation et, si nécessaire, de sa restauration ; et d'un point de vue épistémologique cette confrontation questionne la place et la validité de la psychanalyse en tant que théorie de référence dans les pratiques cliniques actuelles des psychologues en institution et dans leur formation. Les psychologues cliniciens et enseignants-chercheurs engagés dans le cursus de formation universitaire des psychologues cliniciens de demain ainsi que dans la recherche portant sur toutes les problématiques humaines, subjectives et relationnelles, qui touchent à la profession, membres de la Composante Recherche en Psychopathologie Clinique / Clinique du Lien et de Création Subjective [EA 4050], souhaitent, avec d'autres, à travers cet ouvrage, ouvrir des pistes de travail et de recherche pour la prise en compte du sujet souffrant, par une singularité de l'écoute qui fait la spécificité d'un métier.

05/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Harmonia caelestis

" Combien de fois le vagabond, assis au creux des vieux saules conteurs, a-t-il vu en rêve mon vieux père saupoudrant de sel, blanc comme neige, la grand-route qui s'étendait à l'infini devant lui, à seule fin de conduire Marie-Thérèse, même en plein cœur de l'été, de Vienne à Kismarton sur son traîneau moscovite attelé à des rennes ! Combien de fois le voyageur transdanubien, déjà prédisposé à la rêvasserie, a-t-il écarquillé les yeux en se retournant lorsque le cocher lui dévoilait, d'un claquement de fouet, de féeriques châteaux ; de gigantesques parcs sommeillant sous les caresses du soleil ; des lacs ondoyant à l'infini dans l'argent, où sautillait parfois un poisson rouge ; des réserves de chasse d'où les biches risquaient un regard craintif, comme dans les livres d'images... et le cocher de grommeler sous sa moustache rougeassante : Cela aussi appartient à, ici apparaissait le nom de mon père. " Le destin de sa propre famille, une des plus anciennes et plus puissantes d'Europe, sert ici de canevas à Péter Esterhazy pour un imposant projet romanesque. Dans une première partie fourmillant d'anecdotes tour à tour drôles ou graves - qui reprennent les morceaux réels ou fictifs d'une histoire familiale qui se confond avec l'Histoire d'un empire - il crée un puzzle fascinant, un abrégé de toutes les passions humaines. La seconde partie se présente comme un récit biographique et autobiographique retraçant l'histoire des Esterhazy depuis la prise de pouvoir par les communistes en 1919. Le ton du livre est iconoclaste, drôle, insolent, mais l'enjeu du romancier est clairement lisible : retrouver son identité sous le poids de l'Histoire, en l'occurrence celle de ses ancêtres et de son pays.

12/2001

ActuaLitté

Histoire des mentalités

Premières conséquences de la guerre. Transformation mentale des peuples

En sociologue engagé, le pionnier de la psychologie des foules, Gustave Le Bon (1841-1931) se penche dans cet ouvrage méconnu sur les conséquences socio-culturelles de la Première Guerre mondiale et tente d'évaluer leur influence sur le mode de vie des sociétés européennes. Impuissant il ne peut que constater l'échec des projets démocratiques européens, ou des utopies pacifistes. Avec la guerre, les foules "embrigadées" (on reconnaît à travers ce terme le penseur critique, pionnier de la psychologie des masses) finissent par renoncer à l'exercice démocratique. Les peuples s'affrontent mais les valeurs et les idéaux s'effondrent devant la montée d'un militarisme en Europe. Les écrits de cet éminent sociologue furent en leur temps une référence pour de nombreux théoriciens (Durkheim, Freud, Arendt...) mais méritent une redécouverte. Ce volumineux ouvrage est au nombre de ces derniers. Gustave Le Bon, né le 7 mai 1841 à Nogent-le-Rotrou et mort le 13 décembre 1931 à Marnes-la-Coquette, est un médecin, anthropologue, psychologue social et sociologue français. " La sombre catastrophe dont l'Europe est le théâtre n'atteint pas seulement l'existence matérielles des peuples, mas encore leurs pensées. Beaucoup d'illusions tenues pour des certitudes s'évanouissent. Des théories, jadis sans prestige, deviennent des vérités éclatantes. Le bloc des traditions se désagrège. D'antiques assises de la vie sociale s'effondrent. Tout a changé ou va changer. . Ebloui par le rayonnement d'une civilisation brillante et l'accumulation de découvertes améliorant chaque jour sa vie, l'homme moderne se croyait définitivement soustrait aux destructions des âges de barbarie. Les moeurs semblaient adoucies pour toujours. Le droit international se stabilisait. Le pacifisme devenait un dogme".

09/2011

ActuaLitté

Revues de psychanalyse

Savoirs et clinique N° 30 : Envies d'enfants. La complexite psychanalytique chez l'enfant

L'envie apparaît tôt dans la psychanalyse lorsque Freud met l'envie du pénis (penisneid) de la petite fille, préliminaire à sa future envie d'enfant, au centre du complexe de castration féminin. Il sera contesté d'abord par ses élèves femmes, comme Karen Horney qui considère que l'envie concerne les deux sexes, puis critiqué par les féministes. Pour Melanie Klein, l'envie est articulée à la pulsion de mort et ronge d'emblée le rapport du bébé à sa mère : il veut détruire les " mauvais objets " qu'elle possède et lui voler les " bons ". Lacan, qui l'a lue, met l'envie au coeur du complexe fraternel qu'il articule au Stade du miroir dès les années 30. S'appuyant sur un passage de Saint Augustin qui se remémore son invidia de son petit frère au sein de sa nourrice (" il ne parlait pas encore et déjà il contemplait, pâle, d'un regard amer son frère de lait "), Lacan évoque la rivalité et l'agressivité liées à l'identification imaginaire qui constitue le moi, et forge le terme de " jalouissance " pour exprimer la haine qui vise la jouissance de l'autre, dont le sujet s'estime privé. Il en différencie la jalousie, plus sociale, où le sujet redoute d'être dépossédé de son objet par un tiers. Si l'envie et la jalousie sont au coeur de la clinique quotidienne de l'enfant et de l'adulte, elles peuvent aussi conduire au crime. Différentes analyses de cas et d'oeuvres littéraires ou cinématographiques déclineront les variations de l'envie des enfants et leur articulation avec l'envie de leurs parents. A côté du dossier " Envies d'enfants " qui donne son titre à ce numéro, figurent des compte-rendu de livres ou de films actuels, un entretien avec un artiste, une présentation clinique et des articles sur d'autres thèmes.

11/2023

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Généalogie de la liberté

La question de la liberté est à la fois fondamentale et posée en des termes qui la rendent insoluble : comment penser une action libre si l'on admet que les phénomènes sont soumis à la causalité ? En analysant l'émergence du concept de libre arbitre, Olivier Boulnois propose une autre généalogie de la morale. Sous un problème en apparence évident (la liberté de la volonté, née de l'idée de responsabilité, et la difficulté de penser cette liberté dans un monde régi par des rapports de cause à effet), l'auteur débusque une série de questions correspondant aux différents sens de la liberté : la liberté à l'égard d'une contrainte n'est pas la liberté à l'égard des causes extérieures ou internes ; elle peut viser la liberté d'agir, mais aussi la liberté de choisir entre plusieurs options et la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir. Les approches classiques et modernes (celles d'Aristote, d'Augustin, de Descartes ou de Leibniz) sont confrontées aux pensées critiques des XIXe-XXe siècles (de Nietzsche à Freud et Wittgenstein). D'une liberté à l'autre, les questions ne sont pas les mêmes - ainsi, Aristote élabore une théorie cohérente de l'action sans poser la question de la liberté. Il fallait faire apparaître l'" impensé " des théories du libre arbitre pour poser correctement la question, et espérer la résoudre. Olivier Boulnois est spécialiste de la philosophie médiévale et de l'histoire de la pensée occidentale. Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, il a publié une dizaine d'ouvrages dont, au Seuil, Au-delà de l'image. Une archéologie du visuel au Moyen Age. Il a reçu en 2008 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

11/2021

ActuaLitté

Notions

La naissance de la psychanalyse .... à Montréal

Si la psychanalyse est née en 1896, dans les lettres de Sigmund Freud à Wilhelm Fliess, la psychanalyse québécoise, elle, est née dans les années 1940. La réédition de ce troisième numéro de la revue Frayages, publié en 1987, lui permet de retrouver le fil de sa propre enfance, de son roman familial, de ses conflits et de ses refoulements, ce qui lui donne peut-être la chance de se remettre en question et de renaître. Composé d'entretiens et de courts essais, ce texte précieux, devenu presque introuvable, passionnera quiconque s'intéresse à l'histoire sociale, religieuse, intellectuelle, littéraire et artistique du Québec et à la nécessité, pour chaque époque, pour chaque génération, de préserver le feu sacré malgré les différents visages du pouvoir. Un livre à considérer parmi les classiques de la pensée québécoise - puisqu'elle existe. "Dans chaque cas, dans chaque cure, toute la psychanalyse est à réinventer". François Péraldi "Le patient au service de la psychanalyse, alors que ce devrait être l'inverse, c'est grave du point de vue thérapeutique". Michel Dansereau " La naissance de la psychanalyse... à Montréal fait partie des cinq livres que je sauverais si ma maison, ma bibliothèque, passaient au feu. Je me suis identifié à cette bande d'esprits libres et marginaux, prêtres, philosophes, psychiatres, psychologues, peintres automatistes, poètes exploréens - ma gang de BMX non conformiste - qui ont fondé la psychanalyse québécoise avant d'en être exclus par son institutionnalisation". Nicolas Lévesque, dans sa préface au présent ouvrage Avec des textes de Jean Bossé, Gabrielle Clerk, Bruno Cormier, Michel Dansereau, Josette Garon, Mireille Lafortune, Yvan Lamonde, Claude Lévesque, André Lussier, Jacques Mauger, Lise Monette, François Péraldi et Jean-Yves Roy.

01/2023

ActuaLitté

Actualité et médias

Larry et moi. Comment BlackRock nous aime, nous surveille et nous détruit

La Préface interdite Le livre d'Heike Buchter à paraître le 12 novembre chez Massot Editions, BlackRock - Ces financiers qui s'emparent de notre argent, raconte la montée en puissance du fonds d'investissement américain qui possède des parts dans des milliers de sociétés dans le monde. En France, BlackRock a des billes dans presque toutes les sociétés du CAC 40. Expliquer la finance est un exercice fastidieux qui demande d'abord de la comprendre. Le bouquin d'Heike Buchter nous fait approcher la mécanique interne de BlackRock et fait - en creux - le portrait de son boss : le mystérieux Larry Fink. Si on me demande aujourd'hui qui de Donald Trump, XiJingPing, Vladimir Poutine, Mark Zukerberg ou Larry Fink, est l'homme le plus puissant du monde ? Sans aucune hésitation je pointe Larry. Larry a plus d'influence sur nos vies que nos parents. Savez-vous que BlackRock possède 6, 3% de Total, 6, 5% de Sanofi, 6, 4% de Publicis, 5, 9% de Danone, 6% de Schneider, 5% de BNP Paribas, 2, 74% de Peugeot, 1, 9% de LVMH, 4, 97% de Pernod Ricard ? Que BlackRock conseille la BCE, Airbus, Exxon, JP Morgan, Apple, la Grèce, l'Etat allemand ou la Commission Européenne ? Savez-vous que des représentants de la firme dont le siège est à New York, vote aux assemblées générales de 17000 sociétés dans le monde ? Et qu'elle possède une intelligence artificielle appelée Aladdin, née de la paranoïa maladive de Larry Fink sur la gestion du risque ? Mais pour survivre, BlackRock a besoin d'argent et de nouveaux espaces. On a ainsi retrouvé Larry en début d'année 2020 à l'Elysée chez Emmanuel Macron pour pousser au vote de la réforme des retraites... Accrochez-vous.

10/2020

ActuaLitté

Actualité et médias

Antipathies

Antipathies est un livre d'humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l'agacent, l'inquiètent, voire l'indignent. Constatant qu'il existe dans la société française un vaste ensemble d'opinions marécageuses, de mensonges, d'approximations, de niaiseries et de méchancetés, l'auteur s'amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu'un seul dieu, le bon sens, et qu'encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d'un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d'être agité par les deux sentiments qui, depuis l'enfance, ne l'ont pas quitté : l'indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l'évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L'homme qui excita l'antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d'un président. Comme quoi il n'y a aucune raison d'imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !

10/2014

ActuaLitté

Essais

Père...où es-tu ? Actes du colloque organisé par le Collège des humanités

Qu'est-ce que le père ? Le spermatozoïde ? Le géniteur ? Le personnage qui inscrit un enfant à l'état civil ? Celui qui prodigue ses soins et transmet ses valeurs sans même être père biologique ou père légal ? Pour Freud, le père était un Totem. Mais, en 1953, Lacan fait un pas décisif en introduisant le signifiant du Nom-du-Père pour souligner sa valeur symbolique et introduire une fonction. De sorte que le père ne tient son existence que du langage, ce qui transcende le père de la réalité... lequel est comme tel désigné par la mère ! S'écartant du mythe, Lacan, solidement appuyé sur la linguistique, s'oriente alors vers la structure. Mais, découvrant que la métaphore ne peut rendre entièrement compte de ce qu'est le père, il en vient à pluraliser le Nom- du -Père, tirant le père du côté de l'exception, le père au un par un... Quelques 60 ans plus tard, le constat annoncé s'impose désormais : l'horizontalité des réseaux s'est substituée à la verticalité de la hiérarchie, dans la grammaire et l'écriture comme dans la loi du genre, la différence est mise à mal. La science s'en est mêlée : il est possible d'avoir un enfant sans père. Nos liens se délitent, nos discours sont convenus, les "éléments de langage" sont des viatiques. Une opinion bien-pensante déferle et se montre chaque jour plus puissante, plus tyrannique. Les institutions en sont contaminées car c'est l'air du temps. Le policier n'est plus craint et le juge substitue souvent la morale au droit. Tels sont les effets de "l'évaporation du père" , du père qui nomme et qui dit non !

11/2023

ActuaLitté

Littérature française

Tangos anisés sur plancher de verres

Quel genre d’auteur suis-je ? Une femme avec un métier d’homme qui vient de passer les quinze dernières années au cœur des fibres et des écailles mortifères puisque spécialisée dans le domaine de l’amiante et du plomb dans le bâtiment. Le fil conducteur entre mon métier et l’écriture c’est bien entendu la construction. À la place du béton, des briques et des pierres j’ai assemblé des ouvrages en empilant les mots dans des domaines imaginaires très différents, trop longtemps réservés à ma seule lecture. Aujourd’hui je me sens prête à les partager, les laisser émerger de leurs terres de solitude pour qu’enfin ils puissent rencontrer leur public. Quel est le point commun entre le tango et l’alcool ? Ils nous font danser tous les deux mais évidemment de manière extrêmement différente. Le premier est l’expression de la sensualité, de l’union entre les corps. Il prend sa source au creux des reins, remonte lentement le long de la colonne vertébrale, vibre dans la poitrine pour finir en plein cœur en y dispersant ses multiples éclats émotionnels. Le chemin du second peut se montrer aussi élégant si la danse initiée reste tout en légèreté. Il commence son mouvement sur le bout de la langue pour descendre délicatement vers le ventre avant de remonter jusqu’au cerveau pour y déposer ses baisers euphoriques. Mais attention si le tempo s’accélère et devient plus brutal avec une consommation conséquente, il montre toute sa puissance en plantant impitoyablement ses échardes dans chaque neurone faisant de votre cervelle une rivière au lit aride qui, quelques heures plus tard, chargée de l’orage de la nuit, vous laissera un goût amer au fond de la gorge et une formidable gueule de bois.

08/2018

ActuaLitté

Littérature française

La comédie humaine. Maître Cornélius

" En 1479, le jour de la Toussaint, au moment où cette histoire commença, les vêpres finissaient à la cathédrale de Tours. L'archevêque Hélie de Bourdeilles se levait de son siége pour donner lui-même la bénédiction aux fidèles. Le sermon avait duré longtemps, la nuit était venue pendant l'office, et l'obscurité la plus profonde régnait dans certaines parties de cette belle église dont les deux tours n'étaient pas encore achevées. Cependant bon nombre de cierges brûlaient en l'honneur des saints sur les porte-cires triangulaires destinés à recevoir ces pieuses offrandes dont le mérite ou la signification n'ont jamais été suffisamment expliqués. Les luminaires de chaque autel et tous les candélabres du choeur étaient allumés. Inégalement semées à travers la forêt de piliers et d'arcades qui soutient les trois nefs de la cathédrale, ces masses de lumière éclairaient à peine l'immense vaisseau, car en projetant les fortes ombres des colonnes à travers les galeries de l'édifice, elles y produisaient mille fantaisies que rehaussaient encore les ténèbres dans lesquelles étaient ensevelis les cintres, les voussures et les chapelles latérales, déjà si sombres en plein jour. La foule offrait des effets non moins pittoresques. Certaines figures se dessinaient si vaguement dans le clair-obscur, qu'on pouvait les prendre pour des fantômes ; tandis que plusieurs autres, frappées par des lueurs éparses, attiraient l'attention comme les têtes principales d'un tableau. Les statues semblaient animées, et les hommes paraissaient pétrifiés. Cà et là, des yeux brillaient dans le creux des piliers, la pierre jetait des regards, les marbres parlaient, les voûtes répétaient des soupirs, l'édifice entier était doué de vie. L'existence des peuples n'a pas de scènes plus solennelles ni de moments plus majestueux... ".

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Des âmes simples

Au coeur de la nuit pyrénéenne, un appel. "Mon père, vous me reconnaissez ? - Oui. - Vous savez que je n'ai pas la foi ? - Oui, je sais. - Mon père, ce que je vis ce soir est tellement dur que je ne vois pas qui je pourrais appeler sinon vous, à cause de votre foi. " Frère Pierre enfile sa bure. Le sommeil étire sa peau. Il descend jusqu'à la voiture. Les vitres sont recouvertes d'une fine pellicule de gel qu'il balaie à l'eau chaude. Et Pierre s'enfonce dans la nuit. Il vient répondre à l'appel. Depuis cinquante ans, Frère Pierre est le curé de la vallée d'Aspe. Le berceau d'âmes en perdition. Frère Pierre les connaît toutes, il les baptise, les écoute, les met en terre. Les croyants et les moins croyants. Parce qu'aux confins de cette France rurale, "on ne peut plus faire comme si les gens avaient la foi. " Pour Frère Pierre, cela importe peu. Jour et nuit, son portable sonne. Il accourt. Ce roman décrit le quotidien d'un homme qui tient seul ici par sa foi. C'est une oreille tendue vers ces âmes de l'obscurité qui s'accrochent au flanc de la montagne et chez qui jaillissent tantôt des éclairs. Une plongée au coeur des vies minuscules, ses désespoirs, ses doutes. Auprès des bergers et des bêtes, des paumés et des vagabonds célestes, l'histoire de la vallée dessine en creux l'histoire de chaque homme. Pierre Adrian s'est imprégné de cette lumière d'opale, s'est mis à l'écoute de ce guide de l'intérieur. Il a posé son regard sur "la ténèbre" des êtres et la désespérance d'une époque, sans oublier jamais que "la nuit comme le jour illumine".

01/2017

ActuaLitté

Immigration

La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane

Ils s'appellent Mourad, Samira, Karim, ou bien Sandrine et Vincent. Ils sont nés et ont grandi partout en France, la plupart sont diplômés de l'enseignement supérieur, mais ils ont décidé de s'installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal ou Bruxelles... Discriminés sur le marché de l'emploi et stigmatisés pour leur religion, leurs noms ou leurs origines, ces Français de culture ou de confession musulmane trouvent à l'étranger l'ascension sociale qui leur était refusée en France. Ils y trouvent aussi le "droit à l'indifférence" qui leur permet de se sentir simplement français. Appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1000 personnes et sur 140 entretiens approfondis, cette enquête sociologique sans précédent met au jour pour la première fois un phénomène qui travaille la société française à bas bruit. En interrogeant ces élites minoritaires, elle détaille leur formation, comment elles se sentent et sont perçues comme musulmanes, les raisons de leur départ, le choix des destinations, l'expérience de l'installation et de la vie à l'étranger, le regard qu'elles portent sur la France, leurs perspectives de retour... Ce n'est pas seulement une fuite des cerveaux que l'ouvrage documente : se révèlent en creux les effets délétères de l'islamophobie qui, vus d'ailleurs, semblent bel et bien constituer une exception française. Olivier Esteves est professeur des universités (université de Lille), spécialiste du monde anglophone, de l'ethnicité et de l'immigration. Alice Picard est enseignante agrégée de sciences économiques et sociales et chercheuse associée au laboratoire Arènes (UMR 6051). Julien Talpin est directeur de recherche au CNRS (Ceraps, université de Lille), spécialiste du racisme et de l'engagement dans les quartiers populaires.

04/2024

ActuaLitté

Littérature

Le palimpseste mémoriel. Entendre la mémoire au fil des modernismes

Cet essai pose la question de la lisibilité de la mémoire comme palimpseste. Portant sur des textes, traductions, écritures filmiques et musicales qui se situent entre modernisme woolfien et pensée de la modernité, il trace le travail de la mémoire comme révélation d'un reste que la lecture fait advenir. Se souvenir avec et pour les textes, écrire, écouter, voir, traduire ce passé qui surgit à contretemps au fil des modernismes. Cet essai pose la question de la lisibilité de la mémoire comme palimpseste. Portant sur des textes, traductions, écritures filmiques et musicales qui se situent entre modernisme woolfien et pensée de la modernité, il trace le travail de la mémoire comme révélation d'un reste que la lecture fait advenir. De quoi le modernisme est-il ici le nom pour qu'il faille l'écrire au pluriel et que, de Virginia Woolf à Luchino Visconti, de Walter Benjamin à Amos Oz, de Katherine Mansfield à Anthony Minghella, de Sigmund Freud à Pablo Neruda, se trace un retour, s'entende une même condition ? De quoi les modernismes, pluriels et pourtant un, nous approchent-ils qu'il faille cette qualité d'écoute, cette attention mémorielle ? De chapitre en chapitre, de roman en film, de symphonie en poème, l'immémorial et ce dont il est la réminiscence nous revient et s'altère pour dire ce que traque la lecture d'un estrangement. L'intertextualité anachronique reconduit cet exil intérieur, cette mise en fuite du sens, la saisit au moment même où le sens s'inaugure, à contre-sens. Car le modernisme s'entend ici comme la condition négative d'une pensée qui s'invente dans un présent toujours vacillant. Telle une " arrière-langue " en attente de son inscription au présent, sa promesse paradoxale est celle d'une lisibilité renouvelée : être palimpseste mémoriel.

04/2024

ActuaLitté

Littérature Allemande

Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen

Le titre et le sous-titre — "Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen" — montrent bien dans quelle perspective Stefan Zweig a écrit cette autobiographie. C'est moins l'auteur lui-même qui est au premier plan des souvenirs que le "Monde" vers lequel se porte son regard devenu nostalgique sous l'effet des forces destructrices à l'oeuvre en 1939-1941, époque où il rédige ce livre. Une première partie est consacrée à l'évocation de la Vienne et de la monarchie austro-hongroise du tournant du siècle, vue par les yeux d'un jeune bourgeois juif ayant édifié sa personnalité dans cet univers de sécurité matérielle et de foisonnement culturel. Vient ensuite le récit d'un itinéraire spirituel placé sous le signe du cosmopolitisme et de l'utopie d'une fraternité des esprits sur lesquels se constitue un pacifisme qui ne sera jamais abandonné. La dernière partie s'achève sur l'expérience ultime de l'auteur : les persécutions nazies, le brasier de la Seconde Guerre mondiale, l'exil au Brésil où il se suicidera avec sa femme un jour de 1942, juste après avoir posté le manuscrit du "Monde d'hier" à son éditeur. Les chapitres sont ordonnés chronologiquement mais forment chacun une unité, une sorte d'essai indépendant brossant le tableau d'une période ou d'un phénomène majeur. le récit est émaillé de portraits d'écrivains amis (Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Henri Barbusse, Emile Verhaeren, Theodor Herzl, Paul Valéry, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler,...) et de récits de voyages (Paris des impressionnistes, Berlin des années 20, Russie de l'après-révolution). Stefan Zweig n'a sans doute pas la pénétration et la vision politique d'autres auteurs sur la même époque mais la séduction qu'exercent sa finesse d'écriture et ses descriptions permet de comprendre le succès dont bénéficie toujours ce livre.

01/2023

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Le siècle des stars. 40 portraits d'icônes hollywoodiennes

Portraits de 40 étoiles emblématiques qui ont fait Hollywood. De Charlie Chaplin à Leonardo DiCaprio, nombre d'acteurs ont été non seulement d'immenses vedettes, mais aussi des figures emblématiques dont la vie et les interprétations ont défrayé la chronique et marqué l'imaginaire. La star illumine et attire le public avant de demeurer dans la mémoire collective, astres furtifs ou monuments marquant plusieurs générations de cinéphiles à l'instar de Marlon Brando, John Wayne, Elizabeth Taylor, Jane Fonda ou plus récemment George Clooney et Meryl Streep. Beaucoup ont été en pointe dans les grands combats politiques et sociétaux du " siècle d'Hollywood " (1920-2020), de la lutte contre le racisme au féminisme en passant naturellement par le récit critique ou héroïque des guerres (mondiales, Vietnam) et la défense des minorités. Le présent ouvrage raconte avec un rare bonheur d'écriture leurs vies privées et publiques tout en faisant une large part à leur travail d'acteur proprement dit, ce que l'on nomme la persona qui leur confère leur aura singulière. L'ensemble forme une véritable histoire du cinéma racontée à travers des portraits biographiques riches en anecdotes, portés par un journaliste historien d'envergure. Il offre en creux une chronique de la célébrité, voulue et magnifiée par le 7e art, avant que la disparition des " monstres sacrés " et le triomphe des superproductions déshumanisées n'interrogent sur sa pérennité. Sont notamment et successivement croqués : Greta Garbo, Clark Gable, Humphrey Bogart, John Wayne, Ava Gardner, Kirk Douglas, James Dean, Marilyn Monroe, Paul Newman, Faye Dunaway, Clint Eastwood, Dustin Hoffman, Jack Nicholson, Robert De Niro, Tom Cruise, Denzel Washington, Nicole Kidman... et bien d'autres. Un livre où le bonheur de lecture va de pair avec la richesse de l'information.

05/2023

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Recueil de tracts. 69 histoires cataphiles

Hé ! Quelqu'un a laissé un papier par terre ! C'est un tract, me répondit mon guide, qui m'emmenait pour la première fois dans les "catacombes" de Paris. Je découvris une feuille de papier ramollie par l'humidité ambiante, comportant un dessin. D'autres comportaient des histoires, chacun dessinait ou écrivait ce qu'il voulait, sans norme ni contrainte. C'était cela, un tract. Je m'y suis mis aussi, découvrant le plaisir de se laisser aller à écrire ce qui me passait par la tête. C'était ma première descente. La première d'une longue série d'explorations d'anciennes carrières souterraines, à Paris, en banlieue, en province. Calcaire, gypse, craie : chaque roche offre des sensations différentes, de l'ambiance chaleureuse au sentiment d'être en harmonie avec le monde minéral. Chaque cataphile vit les carrières à sa façon : l'exploration, les copains, la fête, l'exutoire, la fuite, le jardin secret... Mais nous finissons un jour ou l'autre par y faire une rencontre inattendue qui, simultanément, confirme et remet en cause ce que nous connaissions déjà. Car, tout au bout d'une galerie, assis au creux de la roche dans une obscurité totale et un silence parfait quasi inexistants en surface, nous nous rendons compte que c'est aussi nous-même que nous sommes venus chercher. Claustrophile est l'auteur d'environ 150 tracts dont le plus important a conduit à la publication du roman "la fille des carrières". Les autres sont restés des tracts diffusés dans le milieu cataphile. Le présent recueil est une sélection de 69 d'entre eux, les plus représentatifs. La fille de Novembre, Charlotte, Unlimited girl, Volute, Mélanie, Alicia, Léa, Margaux et bien d'autres vous guideront dans un voyage onirique teinté d'émotions que ces lieux magiques arrivent à créer si intensément.

06/2022

ActuaLitté

Autres

L'art du Comprendre N° 26/2022 : La découverte moderne de la pulsion

La pulsion a durablement mis l'être humain au défi de la comprendre. Concept-frontière entre le biologique et le mental, la pulsion demeura longtemps la chasse gardée des psychanalystes qui fixèrent les règles pour l'interpréter. Mais à l'heure où les sciences cognitives bouleversent notre connaissance de l'homme et du cerveau, avons-nous, aujourd'hui, quelque chose de neuf à apprendre de cette notion, vieille de plus de deux siècles ? C'est avec la naissance du vitalisme et du romantisme que l'idée d'un monde travaillé par des forces souterraines émergea sur la scène de la culture européenne. L'interprétation des liens de l'homme à soi, à autrui et au monde en sera radicalement changée. Ce soupçon d'une vie inconsciente et pulsionnelle s'est poursuivi, malgré l'obstruction de divers positivismes. Schopenhauer, Nietzsche, Freud et leurs épigones (Adler, Scheler, Binswanger, Marcuse...) en témoignent. En effet, comme ces penseurs des profondeurs entendent le révéler, la science ne peut abolir la pulsion. Ainsi, elle en proviendrait elle-même généalogiquement, puisqu'elle traduirait la "volonté de connaissance" ou la "pulsion d'emprise" de l'homme sur la nature. Or aujourd'hui, force est de constater que sur l'humanité née des révolutions technoscientifiques et productivistes, planent de mortels diagnostics, établis tant sur une écosphère ébranlée, que sur la virtualité d'effroyables accidents techniques. A l'heure du péril, n'est-il pas alors impérieux d'éclairer à nouveaux frais l'activité productive des pulsions, leur positivité et leur négativité? Tel est l'objet de ce nouveau numéro de L'Art du Comprendre où philosophes, anthropologues et analystes sont conviés à croiser leurs regards pour élucider les liens originels, mais problématiques, entre pulsion et condition de l'homme moderne.

06/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les incendiaires

" Le roman de R. O. Kwon est une mèche à combustion lente. Lire son texte revient à suivre la flamme qui se rapproche inexorablement de ce qu'elle va faire sauter - les personnages, l'intrigue et, en dernier lieu, le lecteur. " Viet Thanh Nguyen, auteur du Sympathisant Phoebe et Will se rencontrent dans une prestigieuse université. Elle, d'origine coréenne, est une fille solaire qui va de fête en fête mais se reproche en secret la mort de sa mère.
Lui, étudiant en théologie, a perdu la foi et galère pour aider la sienne, endettée et malade. La perte est au coeur de leurs vies respectives, mais une chose est sûre : Will aime Phoebe. Rattrapée par le chagrin et la culpabilité, la jeune femme perd pied et intègre un groupe fondé par un homme aussi énigmatique que son passé est trouble. Et quand ses membres commencent à s'investir de façon de plus en plus violente dans la lutte anti-IVG, Will doit se battre contre un fanatisme qu'il croyait avoir laissé derrière lui...
Un premier roman explosif qui nous parle de passion et de manipulation, de tragédie intime et de quête de soi. Avec ses personnages qui se brûlent les ailes à la flamme de leur propre désir, R. O. Kwon explore les méandres de la dérive extrémiste, nourrie par la perte de ce qui nous est cher. " Dans une prose éblouissante, R. O. Kwon sonde la frontière entre foi et fanatisme, passion et violence, rationnel et inexplicable.
" Celeste Ng, auteure de La Saison des feux et de Tout ce qu'on ne s'est jamais dit

01/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

La Palestine expliquée à tout le monde

C’est un destin exceptionnel que celui de la Palestine : elle est à la fois le centre du monde et le pays impossible, perdu, recouvert par un autre, qui perd son nom, est occupé, dont l’existence même reste incertaine. Centre du monde, la Palestine l’est à double titre : berceau des trois monothéismes universels, elle est sous les feux de son actualité violente, depuis plus de soixante ans, depuis que la création de l’État d’Israël en 1948 l’a vue comme "une terre sans peuple pour un peuple sans terre". L’histoire de la Palestine contemporaine se souvient de celle des "gens de Terre sainte" mais commence avec "son problème". Et chacun peut sentir plus ou moins confusément que l’équilibre du monde joue là, sur ces quelques milliers de kilomètres carrés à l’Orient de la Méditerranée. À ceux qui disent ne rien y comprendre, à ceux qui trouvent trop compliqué le "conflit israélo- palestinien", Elias Sanbar voudrait répondre en restituant la continuité d’une histoire, depuis le mandat britannique à partir de 1917 jusqu’à aujourd’hui, que tant de commentaires ont souvent faussée ou étouffée. La Palestine, c’est l’histoire d’un pays absent que les Palestiniens ont emporté dans leur exil. C’est aussi le long combat qu’il leur a fallu mener pour retrouver un nom, une visibilité, une existence enfin. La Palestine d’Elias Sanbar est polychrome, terre de pluralité, des origines et des croyances. À ses yeux, la vouloir monochrome, c’est-à-dire exclusivement juive ou exclusivement musulmane, serait l’anéantir définitivement.

10/2013

ActuaLitté

Littérature française

Dans la route

Des travaux sont engagés, pendant un long été, sur une route départementale, pour y aménager un rond-point. La narratrice y assiste en voisine, dans ce lieu-dit appelé Fontaine-de- Jarrier, un hameau où tout le monde se connaît. Il y a Sasso, vieux râleur malheureux, et la Thomas, veuve, née en Tunisie mais d’origine italienne, ou encore la veuve V, déjà partie depuis longtemps mais dont les traces perdurent. Il y a aussi Reine, celle qui tient le restaurant un peu plus loin, et Gaby, à la fois midinette et romantique. Mais il y a surtout la route, lieu de passage autrefois bien fréquenté, dans cet endroit frontalier, près de Nice, longtemps tiraillé entre la France et le Royaume de Sardaigne, et dont l’histoire est riche en anecdotes, comme celle de ces brigands qui voulurent détrousser quelques nobles dans leur diligence, se faisant bientôt rattraper par la police et condamnés à mourir dans des conditions atroces. Une route aujourd’hui encore mortelle, quand on y roule à tombeau ouvert. Une route où se sont déposés tant de pas et de destins, avec son lot de contrebandiers, de révolutionnaires et de paysans, les accidentés célèbres ou anonymes, les ouvriers qui creusent en 1782 sur ordre du roi et ceux du chantier actuel avec leurs énormes machines qui ont toutes un prénom comme on nomme un animal domestique. Les saisons s’abattent sur cette forêt de signes, feux provisoires, tracés jaunes, panneaux de signalisation jusqu’à ce que l’asphalte luisant soit étalé : le récit peut se terminer, le calme le calme est revenu.

02/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

Message à la noblesse

Traversant l'Allemagne en voiture pour assister aux funérailles de son père, une jeune femme, Augusta, fait un retour sur le passé, sur les liens qui l'ont unie à cet homme qu'elle appelle C. A. et dont la soeur prétend qu'elle a causé la mort. C'est dans le château entouré d'un immense domaine et envahi, après la guerre, par la famille et par les réfugiés venus d'Allemgane de l'Est qu'Augusta a passé son enfance parmi les gouvernantes et les domestiques, intendants, valets, servantes, qui cirent les bottes, alimentent les feux de bûches, traversent la cour en portant les plats préparés dans le bâtiment des cuisines. Les enfants prennent leurs repas à part. Quand ils rencontrent leur père dans un couloir, ils n'ont pas le droit de lui adresser la parole. Aristocrate autoritaire, C. A. n'est cependant pas hostile au progrès. Il modernise l'exploitation, remplace les chevaux par des tracteurs. Augusta fera des études universitaires. À Berlin, elle se lie avec les milieux gauchistes, ce qui provoquera la rupture avec son père. Ce conflit de générations pourrait sembler banal s'il n'y avait dans le ton de ce roman, à la fois haletant et passionné, dans l'analyse en profondeur des rapports entre deux êtres dont l'un ne se montre parfois compréhensif que pour mieux assurer sa domination et l'autre cherche vainement à se faire entendre, un accent particulier fait de révolte incessante et de lucidité, de nostalgie et de désespoir qui lui donne sa vérité propre : conflit de générations sans doute, mais aussi une belle histoire, celle d'un amour malheureux.

03/1980

ActuaLitté

Littérature française

Un abécédaire

De son vivant "auteur notoirement méconnu", comme il aimait lui-même à se présenter, Alexandre Vialatte (1901-1971) vit pourtant, année après année, le cercle de ses lecteurs s’agrandir, et sa gloire posthume ne cesse de prospérer. Méconnu, Vialatte le demeure cependant encore du grand public. L’explication tient peut-être à la richesse et à la profusion de son oeuvre, dont témoignent les chroniques prodigieuses qu’il a livrées pendant vingt ans au journal La Montagne. Une richesse et une profusion qui peuvent également provoquer chez ceux qui souhaiteraient la découvrir un léger sentiment de vertige au moment de sauter le pas… Une autre raison explique le déficit de notoriété dont continue de souffrir l’auteur des Fruits du Congo : sa personnalité. D’un tempérament discret, peu porté sur les mondanités, ce graphomane, forçat des lettres, consacrait la majeure partie de son temps et de son énergie à l’écriture, laissant à d’autres le soin de s’exposer sous les feux de la rampe. "Un abécédaire" vient opportunément lever le voile à la fois sur l’oeuvre et sur l’homme et réparer ainsi une forme d’injustice. De l’Auvergne d’où il était originaire à Kafka qu’il traduisit, de l’hippopotame qu’il chérissait à l’Homme, motif d’inspiration inépuisable, en passant par Napoléon, Sempé ou le western, cet abécédaire, qui puise à toutes les sources de l’oeuvre (chroniques, romans, correspondance…) propose une manière ludique de faire connaissance avec l’univers à nul autre pareil de Vialatte et révèle en filigrane le portrait sensible d’un auteur désormais culte.

10/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

Le village en flammes. Histoire véridique de Pierre Vaux, instituteur et bagnard

Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte instaure l'Empire, qu'il fera approuver par le plébiscite du 2 décembre 1852. A Longepierre, petit village de Saône-et-Loire, aux limites de la Côte-d'Or et du Jura, l'opinion se partage entre riches et pauvres, notables et petites gens, partisans de l'Empire et républicains. Le drame éclate dans la nuit du 2 au 3 mars 1851. Le tocsin éveille les habitants. Le cri : "Au feu ! ", particulièrement redouté dans les campagnes, résonne. Ce n'est que le premier incendie. Il y en aura beaucoup d'autres qui, en sept années, détruiront 70 des 114 habitations composant l'agglomération. Ces feux sont d'origine criminelle. Les notables désignent le coupable : leur ennemi politique, Pierre Vaux, un "rouge ". A travers cet homme, le pouvoir utilisant une magistrature aux ordres, va tenter de jeter l'opprobre sur toute une famille professionnelle, celle des instituteurs, dont 20 000 vont payer cher leur dévouement à la République et leur foi dans la liberté. Le village en flammes est le récit véridique de la tragédie dont Longepierre et son maître d'école furent victimes. Il retrace la lutte opiniâtre de quelques hommes intègres pour faire éclater la vérité et réhabiliter un homme exceptionnel qui, dans les plus grands malheurs, sut garder sa dignité. La justice finit par triompher, mais bien trop tard, et au prix de quelles souffrances ! Sur cette affaire qui passionna la France et suscita les passions, cet ouvrage apporte des documents inédits, accablants pour les autorités judiciaires de l'époque.

09/1993

ActuaLitté

Théâtre

Le théâtre amateur. Guide pratique

La magie du théâtre est probablement aussi ancienne que l'homme lui-même. Avant de transformer le réel, on demande au rêve sa représentation. Le sorcier originel était un acteur. facteur, aujourd'hui, est toujours un sorcier. Mais pour arriver à la perfection du spectacle, il faut longuement s'y préparer, pour soi et pour les autres. Dans cette nouvelle édition de son guide pour Le théâtre amateur, - Maurice Chevaly - lui-même acteur, metteur en scène et auteur d'ouvrages théoriques sur le théâtre - ne cache rien du long chemin initiatique qui mène à la scène : les origines du jeu dramatique et ses différents genres (revues, récitations chorales, expression dramatique mimée, parlée et chantée, farces, fables, monologues), l'éducation corporelle et la gymnastique du comédien (décontraction, éducation rythmique, expression corporelle pour le théâtre et le cinéma : marche, tenue en scène, expressions physionomiques, port du masque) et surtout les trois grandes techniques culturelles : la relaxation, l'improvisation muette et parlée (nombreux thèmes à développer) et la diction, qui aboutissent enfin à la représentation scénique. Tous ces apports, toujours illustrés par de nombreux exercices individuels ou collectifs, sont adaptés aux troupes de théâtre, notamment les troupes d'amateurs et les troupes jeunes, au théâtre à l'école ou à l'air libre (colonies de vacances, veillées et feux de camp) et aux ateliers artistiques. Sans oublier les incontournables périphériques que sont les décors, les costumes, le maquillage, la musique de scène et les bruitages. Des bibliographies thématiques et une approche du répertoire des pièces pour les enfants, les jeunes et les adultes, complètent harmonieusement un ouvrage indispensable sur tous les terrains de l'expression théâtrale.

04/2019

ActuaLitté

Littérature française

La fille aux cheveux châtains

" La fille aux cheveux châtains " est un roman qui traite de la question de l'albinisme. Les albinos sont l'objet de curiosité, mais au-delà de cette curiosité, il y a une sorte de méfiance mêlée parfois de dédain, de préjugés et de croyances allant du meilleur au pire. Tantôt perçus comme des êtres aux capacités surnaturels, tantôt pointés du doigt comme des êtres maléfiques proches du démon, les albinos, les rouquins ou les roux sont à la lisière sinon au coeur du mystère. Phil et Cathy sont les deux principaux personnages du roman et leur relation amoureuse est comme un grand écran sur lequel se projettent les tares d'une société partagée entre modernité et traditions, entre Dieu et les dieux, entre religion dite révélée et pratiques occultes. Ce roman est aussi un pamphlet jeté à la face d'une humanité de plus en plus cruelle, où violer un albinos " régénère " et rend plus puissant ; égorger un albinos est le crime sacrificiel qui élève au rang de demi-dieu. Phil et Cathy vivront un amour presque fusionnel mais un amour persécuté par les hommes et les démons. Entre deux feux, les deux tourtereaux se battront contre le visible et l'invisible dans un univers ou la notion de foi n'est pas liée à une appartenance à une religion mais plutôt à des croyances. Tant que les albinos seront vus comme des êtres étranges, pire, étrangers, ce roman sonnera comme un tocsin pour rappeler que dans nos veines, il y a du sang qui coule et que le souffle de vie est le même en chacun de nous.

10/2020

ActuaLitté

Littérature francophone

Dans l'ombre des souvenirs

"... Paul, est-ce vrai ce qui nous arrive ? Nous revoir ainsi au bout de nos vies... J'ai peine encore à y croire. Et pourtant, au bout de l'allée, c'est bien toi que j'ai vu venir vers moi. Non, pas vers moi. Vers personne à vrai dire. Tu marchais. Tu avançais. Peu importait vers qui tes pas te menaient ; qui était au bout du chemin ; qui te regardait : il n'y avait plus personne vers qui tu allais... Je l'ai compris au premier face à face de ces étranges retrouvailles : elle était en toi la grande faucheuse ! Pas celle qui coupe les vies d'un coup tranchant, mais celle qui, sournoisement, glane une à une les pensées et les souvenirs, les emmêle, les met en gerbe pour en faire de grands feux. Jusqu'à laisser se calciner doucement tout ce qui fit une vie ; jusqu'à faire "champ brûlé" de tout le passé de celui qu'elle étreint". (p. 9) Et ce sont les traces de ce passé-là que Lucie, la narratrice, ne veut pas voir disparaître tout à fait. Avec elle, vont ressurgir l'Histoire et les histoires dramatiques qui ont marqué sa jeunesse liée à celle de ce Paul qu'elle vient de retrouver, atteint de la maladie d'Alzheimer : leur amour né dans cette guerre 1940-45, les déchirures qui suivirent dans de l'après-guerre, et puis sa quête pour retrouver l'enfant qui lui fut enlevé dès sa naissance dans l'une de ces "Fontaines de Vie" ou Lebensborn, ces maternités nazies conçues pour générer des êtres de race pure...

09/2021

ActuaLitté

Romance et érotique LGBT

Mission à haut risque Tome 1 : Duo improbable

Tout le monde sait que Prophet - ancien Navy SEAL et espion de la CIA, emmerdeur invétéré - travaille seul et ne pense qu'aux problèmes qu'il peut causer. Mais son patron, Phil Butler d'Extreme Escapes, LTD, vient de lui attribuer non seulement un nouveau partenaire, mais aussi une affaire hantée par les fantômes de son passé. Soudain, il doit les affronter tous les deux de front. Tom Boudreaux - agent du FBI et shérif raté qui croit totalement à la malchance - se demande pourquoi le directeur d'une entreprise privée lui offre un emploi. Pourtant, il est déterminé à réussir, cette fois-ci, bien qu'il soit associé à Prophet, l'agent le plus efficace, le plus meurtrier et le plus ennuyeux de la LTD, et même si cette affaire fait ressurgir son propre passé douloureux. Ensemble, Prophet et Tom doivent trouver un moyen de faire tomber des tueurs dans l'univers des combats en cage souterrains tout en luttant contre leur attirance dangereuse. Et, quand ils se retrouvent pris entre deux feux, ces deux solitaires sont obligés de se faire confiance et de travailler main dans la main pour échapper à leurs fantômes... ou en payer le prix. #Thriller #Enquête #Policiers #CombatDeCage #Rivalité #Tension #Sexy #Sombre --- "OMG, c'est tellement B. O. N. C'est incroyablement intelligent, chaud et tellement intense. Je suis accro". - Ingie (Goodreads) "Mais qu'est-ce que je viens de lire ? ! Je suis époustouflé par ce livre... Mon cerveau a grillé sous l'intensité et le plaisir que je viens de ressentir dans cette histoire INCROYABLE ! " - M (Goodreads) "C'était un livre génial ! C'était une histoire intense, fascinante, torride et déchirante". - Gina (Goodreds)

03/2023