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Anaïs Bergling

Extraits

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Littérature française

La version qui n'intéresse personne

Elle croyait qu'ici, à l'autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike et du fleuve Yukon, elle aurait le droit de vivre libre. De coucher avec qui elle veut, d'aimer qui elle veut, à visage découvert et sans honte. Mais la femme sans honte se déshonore - et contre la femme sans honneur, tous les coups sont permis. A dix-huit ans, Sacha et son meilleur ami Tom quittent Montréal sur le pouce et aboutissent à Dawson City, au Yukon, où ils trouvent enfin la communauté de punks, d'anars et de vagabonds dont ils rêvaient. Ils adoptent une chienne-louve, Luna, et s'installent sur la Sixième Avenue, dans une cabane sans électricité ni eau courante. De jobs d'été en hivers chômés, de nuits blanches en road trips, d'amantes en amants, des années joyeuses passent dans un monde immense. Mais quand Sacha tombe amoureuse d'un autre, Tom se sent trahi : Sacha n'est qu'une pute, une profiteuse qui mérite d'être punie. Il répand son fiel ; le village choisit son camp. Puis la pandémie frappe. En quarantaine dans une cabane isolée, seule avec un coloc dont elle doit repousser les avances pressantes, Sacha compte les jours, tandis que les Dawsonites confinés font son procès. La version qui n'intéresse personne, c'est l'histoire inouïe et cruelle d'une victime imparfaite qui, comme si c'était tout naturel, deviendra l'accusée. C'est le cri d'impuissance et de rage qu'elle adresse à celles et ceux qu'elle voyait comme son unique famille, afin que son humanité lui soit rendue. C'est son ultime tentative d'être comprise, crue, aimée.

09/2023

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De Gaulle

1968 auprès du Général de Gaulle

Ce récit d'une année passée au Palais de l'Elysée n'est pas un écrit d'historien. Il cherche simplement à raconter la vie auprès du Général de Gaulle au sein du Palais, à Colombey-les-deux-Eglises ou durant ses déplacements. L'année 1968, la dernière année pleine du Général à la tête de l'Etat est une année riche en événements. L'auteur était très jeune -vingt-deux ans. Sa fonction était celle de la sécurité sanitaire du chef de l'Etat, dans le cadre de mon service militaire, fonction partagée avec un autre médecin, internes des hôpitaux de Paris pour être présents 24 heures sur 24 ; 7 jours sur 7. Cette position donnait au médecin toute liberté ; Ils n'avaient aucune fonction politique ou économique. Le Général ainsi que "les gens de l'Elysée" conversaient librement avec eux. "J'avais perçu que le Général accordait sa confiance aux militaires et sa méfiance aux civils hormis les compagnons de la Libération. Les militaires étaient directs, parlaient franc et obéissaient quoi qu'il arrive. Les civils étaient compliqués dans leur raisonnement, parlaient un charabia de technocrates et ne faisaient pas ce qu'on leur demandait. De son expérience, il avait tiré cette règle. Les militaires étaient dans la confidence des options stratégiques, les civils surveillaient les Ministères dans la mise en action des décisions. Jacques Foccart avait une situation particulière, en dehors de ces deux mondes, s'occupant des opérations secrètes d'Etat. Militaires et civils ne faisaient pas bon ménage d'autant que le Général avait son franc parler avec les militaires et était plus dominant et décideur avec les civils. (...) L'année 68 "en direct" de l'Elysée, hors convenances protocolaires, racontée par un acteur direct en permanence sur le qui-vive et qui n'a pas la langue dans sa poche.

11/2021

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Prière et spiritualité

De l'inconscient familial à la deuxième naissance

Quand j'étais petit et que je ne parvenais pas marcher aussi vite que les adultes dans la neige, on me promenait sur une luge. J'étais installé, bien calé dans une caisse en bois. Sur cette caisse, on pouvait lire : "Attention danger, dynamite". C'était une caisse de TNT. Mes frères et soeurs, bien plus âgés que moi, m'appelaient en rigolant : "le bébé piégé" ! Enfant non désiré consciemment, ayant posé par ma venue au monde un énorme problème à mon clan familial, la chance m'a été donnée de comprendre, grâce au voyage que j'ai pu effectuer dans les méandres de mon inconscient familial, à quel point j'avais été désiré sur un plan inconscient. Ce voyage m'a assurément sauvé la vie. Contrairement à bon nombre de mes amis qui ont disparu prématurément, j'ai eu la chance de réaliser les bonnes rencontres au bon moment. Le but de ce livre est simplement de transmettre à mon tour ce qui m'a été donné. Pas de détour. L'idée est d'aller au coeur des choses. Après 20 ans de réflexions, de séjours dans le vivier parfois sombre mais toujours pétri d'humain des arbres généalogiques, mes compréhensions se sont étoffées et surtout ordonnées de telle manière qu'il m'a semblé opportun de les livrer dans cette nouvelle présentation. Les clefs vous sont transmises. A vous de les utiliser comme bon vous semble... Elever son niveau de conscience, en finir avec la dette vis-à-vis de son clan familial, gommer les excès de nos héritages, toutes ces étapes permettent de partir en quête d'une vie meilleure. Notre libre arbitre est actionné et notre deuxième naissance peut se dessiner.

10/2021

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Romans policiers

Et si je vous offrais des coups de pelle pour Noël ?. Comédie policière

Vous pensez avoir vécu un Noël pourri ? Je vous rassure, c'est de la gnognotte à côté du mien ! Si je devais décrire mon Noël en une phrase, je dirais que : "Mis à part l'attaque de zombies, rien ne nous a été épargné ! " . D'un point de vue folie, ma belle-famille bat tous les records et je suis bien consciente qu'en la matière, la compétition est relevée ! La situation était ubuesque... Enfin, ubuesque... Je suis gentille ! La plupart du temps, j'avais l'impression de vivre dans un livre de Stephen King ! Je vous raconte et vous vous ferez votre propre idée. Cela vous donnera des éléments de comparaison pour relativiser votre dinde qui a cramé, votre chien qui a dévoré les paquets et votre chat qui a fait tomber le sapin... Je suis certaine qu'à la fin de votre lecture, vous serez d'accord pour affirmer avec moi : "Chloé a vécu le pire Noël de l'année ! " . Au fait, Chloé, c'est moi ! Enchantée de faire votre connaissance ! Oui, je sais être polie... C'est moins vrai en situation de crise, mais j'essaie de me tenir la plupart du temps. Bref... Tout a commencé de la plus innocente des façons : ma belle-mère était lassée d'organiser chaque année les réjouissances de Noël et ma belle-soeur (une folle, adepte du mouvement GINKS... Vous ne connaissez pas ? Vous comprendrez plus tard ! )... Je disais donc, ma belle-soeur, Madame Parfaite, a proposé de nous accueillir dans sa grande maison de campagne pour les fêtes de Noël et... Accrochez-vous quelque part, ça va swinguer ! Entre comédie et enquête, suivez les réflexions de Chloé, une Miss Marple en herbe, qui ne voulait surtout pas se retrouver plongée dans ce drame shakespearien, où les coups de pelle volent bas !

10/2021

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Aquitaine

Docteur, un cheval vous attend. Mémoires d'un médecin du Pays Basque, 10e édition

Voici un témoignage exceptionnel, un livre très simple, beau comme une évidence. Composé d'une suite de "petits faits vrais" comme les appréciaient aussi bien Giono que Stendhal, il retrace quelques étapes de la vie d'un jeune médecin qui, en 1937, sous-lieutenant démobilisé, choisit pour y accomplir sa vocation une région de montagne reculée, la vallée de Saint-Etienne-de-Baïgorry, au Pays Basque. Les visites aux malades, les accouchements, l'assistance à ceux qui vont mourir de tuberculose, tout cela et beaucoup d'autres faits quotidiens, nous font découvrir un Pays Basque inconnu, à la vie rude et austère mais furieusement belle. "Il m'arrivait souvent, seul avec mon cheval, sur les hauteurs de la vallée, perdu dans le silence et le blanc de la neige, ou grillant de chaleur sous un soleil intense, de ressentir une sorte d'ivresse. J'avais subitement conscience de l'étendue de mon fief ; celui-ci ne s'arrêtait même pas aux crêtes, puisque j'allais de l'autre côté, jusqu'aux premières maisons d'Espagne. Je dépassais les limites naturelles de cet immense ravin qu'était la vallée des Aldudes. J'éprouvais en même temps le sentiment de ma responsabilité à l'égard de tous ces foyers qui me faisaient confiance et qui ressentaient une sécurité du fait de ma présence. Quels que soient l'heure, la distance ou le temps, ils savaient que je répondrais à leur appel et que je me battrais pour eux. Pendant sept ans, les plus durs du fait de la guerre civile en Espagne, puis de la guerre 39-45 sous l'occupation allemande, je fus le seul médecin de cette vallée de montagne. Quatre mille cinq cents habitants y vivaient, répartis en quatre villages et dispersés dans des maisons isolées...

06/2021

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Ecrits sur l'art

Les Nymphéas de Claude Monet. Une anthologie critique

" J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir ; je les cultivais sans songer à les peindre... Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle. ? " Ainsi Claude Monet (1840-1926), le pionnier de l'impressionnisme, explique-t-il l'origine de la plus longue et productive expérimentation picturale de sa carrière : les Nymphéas, qui représentent près de trente années de sa vie, et plus de deux cent cinquante oeuvres. Des premières toiles exposées en 1900 jusqu'à l'installation à l'Orangerie en 1927 de sa "? grande décoration ? ", c'est le regard porté par ses contemporains sur les Nymphéas et les processus créatifs du peintre que nous restitue cette anthologie. Journalistes, écrivains et collectionneurs tentent tous de décrire ces oeuvres inouïes, qui se dégagent peu à peu des règles communes de la représentation, et les confrontent parfois aux limites de leurs capacités descriptives : "? Peut-on même appeler cela des tableaux ?? ", s'interroge l'un d'entre eux. Certains privilégiés sont reçus dans l'atelier du maître, qui leur fait visiter son étourdissant jardin, et recueillent sa parole. Le "? pèlerinage à Giverny ? ", les entretiens accordés par le peintre et sa correspondance personnelle, pleine de doutes sur sa création, complètent et informent la réception par la critique de son grand oeuvre. Grâce à ce regroupement inédit de textes élogieux, critiques, poétiques, déconcertés ou encore violemment réprobateurs, c'est l'aventure au long cours du cycle des Nymphéas, ce renouvellement du paysage opéré par Monet tel un tournant majeur de la peinture moderne, qui est retracée ici. Anthologie établie par Emma Cauvin, Matthieu Léglise et Pierre Wat, historiens de l'art, spécialistes de la peinture des XIXe et XXe siècles.

05/2021

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Littérature française

Dinard. Essai d'autobiographie immobilière

"Je suis venu au monde à Dinard, dans le cours de l'année 1953, pendant la projection d'un film d'actualités - celles-ci légèrement différées - illustrant le couronnement de la reine d'Angleterre. Par un phénomène extrêmement rare, et que je ne m'efforcerai pas d'éclaircir, je suis né de ma grand-mère (ma mère, qui vivait alors au Congo, étant dans l'impossibilité de me donner le jour à Dinard), et âgé déjà de plusieurs années : peut-être trois ou quatre, j'en ai perdu le compte, et d'ailleurs je n'attache personnellement aucune importance à ces détails. En revanche, il n'est pas indifférent de savoir que le couronnement d'Elizabeth II fut le premier spectacle qui s'offrit à moi, dans cet état de nouveau-né - je me souviens encore, aussi nettement que si j'avais été présent sur les lieux de la cérémonie, des merveilleuses robes à balconnet que portaient en cette circonstance sinon la reine elle-même, du moins ses demoiselles de compagnie -, ou qu'en première partie du même programme figurait un documentaire sur "La vie dans les grands étangs" . Car toute mon enfance, et dans une moindre mesure les étapes ultérieures de mon existence, devait être placée sous le double signe d'une anglophilie malaisée - tant il y a de la difficulté à éprouver une prédilection pour cette nation qui de son côté nous méprise - et d'un goût prononcé, bien que non exclusif, pour la faune aquatique : les oiseaux en particulier, mais aussi les poissons - au cours de mes premières années, j'ai pêché plus de perches et de brochets, à la cuiller ou au vif (mais surtout au vif) que la plupart des hommes pendant toute la durée de leur vie -, les batraciens, et tout ce qui s'ensuit". Jean Rolin.

05/2012

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Ethnologie

Un manguier au Nigéria. Histoires du Borno

" Ce lac Tchad ressemblait à un vaste marécage. J'étais entouré de soldats nigérians et de pêcheurs locaux. J'avais mis une demi-journée pour me rendre de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, au lac. Un minibus, deux minibus, une mobylette et beaucoup de regards surpris plus tard, j'étais cet homme blanc au nom imprononçable qui s'était retrouvé devant un groupe de soldats dubitatifs. Je m'étais retrouvé sur les rives du lac Tchad pour comprendre la vision du monde des habitants de la région et m'intéressais particulièrement aux questions de territoire, d'espace et de frontières. Cette région du Borno aujourd'hui est connue dans le monde entier comme le berceau de Boko Haram. Personne ne peut oublier l'appel international #BringBackOurGirls pour libérer les 276 lycéennes capturées dans le village de Chibok le 14 avril 2014. L'Etat du Borno dont la devise bien ironique est " demeure de la paix " s'est retrouvé officiellement sur la ligne de front de la lutte contre le terrorisme islamique. Pourtant, l'histoire de la région du lac Tchad mérite bien plus qu'une simple liste des atrocités de Boko Haram. Pendant un millénaire, ses habitants ont contribué à la construction du Kanem-Borno l'un des Etats à la plus grande longévité en Afrique. Situé au croisement de plusieurs aires culturelles, le bassin du lac Tchad renferme un véritable patchwork de populations, langues et religions en particulier au Tchad et au Cameroun. Ce livre donne la parole aux Nigérians souvent caricaturés ou devenus de simples stéréotypes dans les médias occidentaux mais aussi nigérians. La victime, le pauvre, l'oublié d'un côté font face au barbu, au barbare, au terroriste d'autre part ", Vincent Hiribarren.

02/2019

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Poésie

Au mouvement venu

La poésie d'Amélie Margueritte retient d'emblée par le refus qu'elle manifeste d'une célébration immédiate du monde : "Mettre à distance ou/entre parenthèses/ le monde/ne change rien : Il est là". Mais ce refus initial n'est que suspens : tout au long du recueil, c'est bien ce "là" du monde qui apparaît pour lui-même dans une lumière à la fois douce et implacable. Non pas tant l'être ainsi du monde que son impossibilité d'être autre. Il y a une permanence et comme une stupeur du monde, puisqu'en lui "il n'existe aucun événement" ; il faut donc se rendre à l'évidence et rendre les armes : "je prolonge le monde tel que je l'ai trouvé". Ce mélange d'étonnement et de résignation donne alors aux choses un éclat singulier : celui de leur présence pure, déroutante, parfois drôle mais toujours quelque peu amortie par la distance. Cette distance est aussi celle d'une voix, proférée comme de nulle part, en une sorte d'exil fondamental : absence de lieu (" je n'avais pas lieu") qui est aussi bien absence de l'événement ("il ne m'est rien arrivé"). Voix qui est d'abord celle de l'enfance, dans laquelle baigne une partie du recueil, où règnent la banalité et l'étrangeté, l'étrangeté de la banalité. C'est de cette enfance que l'on ne cesse de sortir sans cesser d'y revenir, en une interrogation sur l'identité qui devient quête du lieu. Dès lors, le recueil tout entier se donne comme une lente initiation, fragmentaire et fragile, à la lumière de laquelle les situations, les corps, les animaux ou les oeuvres, en particulier picturales, accèdent à une beauté nue. Ce lieu est évidemment celui de la poésie même, où retentit ici une voix neuve.

11/2023

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Thrillers

Mémoires d'un expert psychiatre

L'INTELLIGENCE DU MAL Adam Jacuri est expert psychiatre auprès de la Cour d'appel de Lyon. Arrivant en fin de carrière, il décide de confier ses mémoires à Jessie Maure, auteure de thrillers. Alors qu'il prend la décision de se retirer définitivement du circuit en allant vivre sa retraite en Bretagne près de la forêt de Huelgoat, des disparitions inquiétantes vont commencer à affoler la population locale. Adam soupçonne un ancien patient et craint pour sa propre vie, mais la gendarmerie ne le prend pas au sérieux. Alors, quand les premiers corps sont découverts, il décide d'enquêter seul dans cette région vaste et mystérieuse. Alternant entre souvenirs criminels, maladies mentales, et conséquences personnelles et familiales d'un tel métier, ce thriller nous entraîne dans les coulisses des unités pour malades difficiles et dans les labyrinthes psychiques qu'un expert est censé parcourir. EXTRAIT " Je suis Adam. Clarice Starling, pour certains. Vous savez, la jeune stagiaire engagée pour interroger un prisonnier de Baltimore ayant commis de nombreux meurtres et actes de cannibalisme. Docteur Hannibal Lecter, pour d'autres. Justement ce fameux prisonnier-psychiatre incarnant l'intelligence du mal. Il faut croire que l'équipe de production du Silence des agneaux est passée à côté de quelque chose en m'évinçant du casting. Peut-être parce que j'avais trop de poils au menton pour jouer Clarice et pas assez de sang entre les dents pour la seconde option. Toujours est-il que je remercie le grand écran ! L'autre jour, l'un de mes amis m'a dit qu'il avait eu une révélation, qu'il avait enfin compris mon métier. Evidemment ! Il venait de visionner Mindhunter. Que ferions-nous sans la fiction ? Je vous le demande. Je suis le Docteur Jacuri. "

10/2023

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Première guerre mondiale

Les Martyrs de Verdun

Hiver 1939, mon grand-père repose son journal sur la table basse qui nous sépare, son visage reflète une sorte de lassitude et de colère contenue, que je ne lui connais pas. Lorsque je lui en demande la raison, il explose ; ses joues s'empourprent et ses mains se mettent à trembler. - Ils sont devenus fous ! Tout recommence ! Ils n'ont pas été capables de tirer les enseignements du conflit précédent. On avait dit "plus jamais ça", mais ils refont les mêmes erreurs. Je ne pensais pas devoir revivre ça. Si j'avais su, je me serais laisser crever à Verdun ! Lui, habituellement si calme et mesuré, est rouge de colère. Il crie presque, laissant éclater sa rage et sa haine à l'encontre des politiciens qui nous gouvernent. - Tu te trouvais à Verdun ? Tu ne m'en a jamais rien dit. Il plante ses yeux dans les miens, semblant fouiller mon cerveau. Son regard se fait plus intense et pénétrant, empli de gravité. - Oui, j'y étais, mais je ne l'ai jamais raconté à qui que ce soit. Personne ne m'aurait compris, ni même cru. Je vais te relater ce que j'ai vécu là-bas, mais ce sera la première et la dernière fois. Ne m'interromps pas ! Son regard se perd dans le vide, il voit à travers moi, au loin vers la Meuse, il y a vingt-trois ans... La réalité a-t-elle été si terrible qu'on le dit ? Ce récit est basé, notamment, sur des témoignages de poilus, et des courriers (passés à travers le filtre de la censure) ; ceux des hommes qui ont combattu à Verdun, sur la Somme, au Chemin des Dames ou ailleurs...

09/2023

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Illustration

Les Fables

"Une de mes plus tenaces ambitions d'éditeur avait été de publier les Fables de La Fontaine dignement illustrées. C'est au peintre russe Marc Chagall que je demandai l'illustration du livre. On ne comprit pas ce choix d'un peintre russe pour interpréter le plus français de nos poètes. Or c'est précisément en raison des sources orientales du fabuliste, que j'avais songé à un artiste à qui ses origines et sa culture rendaient familier ce prestigieux Orient. Mes espérances ne furent pas déçues : Chagall fit une centaine de gouaches éblouissantes" . Ambroise Vollard, Souvenirs d'un marchand de tableaux, Paris, 1937 Ainsi se souvient Ambroise Vollard, le célèbre marchand d'art qui, en 1926, confie à Marc Chagall ce projet. L'artiste réalise une centaine de gouaches en couleurs pour préparer le travail de gravure en noir et blanc, s'inspirant de sa culture russe et de la richesse des paysages français. Bien plus qu'un projet éditorial, cette commande est pour Marc Chagall un passeport vers la France, qui l'inscrit dans les pas des artistes et des écrivains français. Cet ouvrage célèbre ce dialogue entre deux artistes exceptionnels, La Fontaine, styliste éblouissant et moraliste de la nature humaine, et Marc Chagall, qui livre sa vision onirique et personnelle des Fables, nourrie par les paysages enneigés de Vitebsk et par un animisme hérité des traditions hassidiques d'Europe de l'Est, ponctuée des couleurs et des atmosphères de la Bretagne, de l'Auvergne et du Midi de la France. A travers une soixantaine de gouaches, accompagnées pour la première fois de leurs gravures, cet ouvrage grand format doté d'un jaspage rend hommage à cette rencontre originale. Il est complété d'une introduction qui relate la genèse et le sens de ce dialogue artistique.

09/2023

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Suspense romantique

Les bad boys de Woodbury Tome 2 : Se soumettre à ses désirs

Etudiant en médecine, Tobias Benton s'amende de sa vie passée. Il fait profil bas, ne discute pas et suit les règles. Pourtant, lorsque Ghost, son ami proche, disparaît, Tobias fait tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir des réponses, y compris utiliser le chantage pour recruter de la main-d'oeuvre. La dernière chose qu'il cherche, c'est une histoire d'amour. Sullivan Tate est un détective privé qui ne recule pas devant une petite effraction si cela lui permet de résoudre une affaire, cependant, quand Tobias le prend en flagrant délit, cela fait presque tout capoter. Leur collaboration précaire se complique encore lorsque Sullivan apprend que Tobias partage son intérêt pour le BDSM. Mélanger sexe et travail pourrait nuire à la carrière de Sullivan, mais le fait que Tobias se soumette à ses envies les plus sombres le rend presque irrésistible. Côte à côte, Tobias et Sullivan passent leurs journées en quête de vérité et leurs nuits à assouvir leurs fantasmes respectifs. Mais les réponses qu'ils cherchent sont plus dangereuses qu'ils ne le pensent et, très vite, ils se retrouvent à se battre, non plus seulement l'un pour l'autre, mais pour bien plus. #MM #BDSM #Mystère #Crime #Suspense " Avec ce livre, Sidney Bell est officiellement devenue un achat automatique pour moi. J'ai vraiment apprécié le premier tome de cette série, mais Les bad boys de Woodbury l'a fait exploser. " - Moony Eliver (Goodreads) " J'ai vraiment aimé le premier livre de cette série et j'avais donc de grands espoirs pour ce livre. Heureusement, il ne m'a pas déçue. " - Alisa (Goodreads) " La dynamique de l'histoire a très bien fonctionné pour moi, et j'ai absolument adoré Tobias et Sullivan. Ils avaient une alchimie absolument fabuleuse et l'interaction entre eux était merveilleuse. " - Grace (Goodreads)

05/2023

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Littérature étrangère

Les Américains à Vicence et autres nouvelles. 1952-1965

Bien qu'il ait été publié après la mort de Goffredo Parise, ce livre est l'aboutissement d'un projet de l'auteur : rassembler autour du récit "Les Américains à Vicence" – où l'arrivée des troupes de la SETAF prend l'aspect, cocasse et menaçant, d'une invasion d'extraterrestres – une constellation d'autres nouvelles plus ou moins de la même époque. Des nouvelles peuplées de personnages allègrement excentriques, dans lesquelles on retrouve aussi le Parise magique et surréaliste de L'Enfant mort et les comètes, "les yeux exposés aux premières impressions du monde comme devant une brise printanière, tiède et funèbre – écarquillés devant la vanité inconsolable qui se cache derrière n'importe quel mystère". Il suffit de penser aux visqueux et vicieux don Claudio, dont la soutane sent "l'encens, la crème après-rasage et une odeur que j'avais sentie près des cages des singes, pendant la foire" ; à Adelina, dont la vie s'étiole lentement dans le collège des Addolorate, entre de merveilleuses broderies et des "patiences" ; à Cleofe, qui erre dans la ville vêtue de joyeux haillons en offrant de la poudre urticante, des papillons en papier japon et de fausses taches d'encre ; à Teo, qui brûle d'amour pour une femme à laquelle il n'a jamais adressé la parole et qu'il finira par épouser, désormais vieille, pour l'abandonner peu de temps après – bref, à tous les tours que le destin peut jouer dans les petites villes de province. Des histoires à la fois tragiques et grotesques que Parise, pour reprendre encore les mots de Cesare Garboli, "fait surgir de la page d'une main légère, avec le rire de l'éternel enfant".

11/2019

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Théâtre - Pièces

De Henri à Jean William. Six courtes comédies

Au départ il y avait juste l'envie d'écrire un texte court à la suite d'une scène dont j'avais été le témoin. S'amuser du monde tel qu'il va. Cette pièce a été lue. Puis jouée. Et le public y a trouvé du plaisir. D'autres situations, d'autres observations, d'autres pièces sont venues s'ajouter à cette première expérience. Et plus j'avançais dans l'aventure de ces créations, plus je trouvais des raisons non seulement de la poursuivre mais aussi d'essayer de comprendre d'où venait la joie que j'y trouvais à chaque fois. Les pièces courtes ne sont pas des écrits au rabais. Le petit format n'est pas un genre mineur. Les plus grands en ont fait des chefs-d'oeuvre. Ici on ne tourne pas autour du pot. Pas de temps à perdre. Tout fait acte. Les personnages sont d'emblée en situation d'agir. Le public est capté à l'instant même. A l'origine de mes courtes comédies trois fois rien : un simple geste, une phrase peuvent être le point de départ d'une succession de causes et d'effets révélateurs de comportements singuliers. Il s'agit d'inventer à partir de l'ordinaire, de le rendre particulier. S'appuyer sur le familier pour en montrer l'étrangeté. Mes pièces sont des courtes fables, des sortes d'apologues comiques où les personnages expriment des contradictions. Au théâtre, le comique vient presque toujours de l'étrange insistance des protagonistes à se mettre eux-mêmes dans l'embarras. On rit de la manière avec laquelle ils s'emberlificotent dans leurs inconséquences. C'est cette absence de prise sur le réel qui me fascine et me pousse à l'écriture. (Alain Knapp)

11/2021

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Littérature française

Suburban Blues

" "Ma queue derrière toi, Négro de merde!" lui dis-je. Alors un Toubab, une face de craie, un cochon gratté, un Blanc à la con, jaillissant de nulle part, vient, suivi d'un Arabe, un Beur, un métèque à la gueule de chameau, prêter main-forte à l'ami singe. Ils sont ivres, eux aussi. Les aurais-je déjà vus, ces trois animaux? Je ne crois pas. Depuis le temps que je prends cette même petite rue, au même petit endroit, pour aller "pécho" au même petit coin, je connais presque tous les types intéressants ou bizarres du quartier. De ceux qui dealent à ceux qui chient dans les cages d'escalier. Le tiécar, comme on dit ici, devient pourri! Je me rappelle, maintenant: je le connais, le chameau. Il y a trois jours, il m'a traité d'intellectuel parce que j'avais laissé entendre, lors d'une discussion dans un café, que Jésus, Muhammad ou Moïse, n'étaient que des hommes. Et que, par conséquent, leur jugement, comme celui de tous les hommes sur terre, est sujet à caution. Dieu me parle, à moi aussi, car moi aussi je suis Son fils et Sa créature. Je reste une créature divine, jusque dans mes heures les plus infernales. " Suburban Blues est un roman dont la trame se déroule dans une certaine banlieue, celle onirique d'un jeune musicien cherchant le chemin de l'Onirium, cette terre où les rêves sont censés prendre corps pour un envol magistral. Servi par une écriture virtuose et inventive, Suburban Blues fait exploser tous les codes de la réalité sociale et dresse le portrait sauvage d'un monde où l'amour est le seul secours.

08/2005

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Littérature française

Passionnément... Je t'aime

" Toute petite déjà, je menais une double vie. La vraie vie, je ne la supportais pas. Je la voyais comme une mare de boue dans laquelle on se débat, avec des gens tout autour qui vous tendent la main. Mais ils sont toujours trop loin, même en semblant tout près, même quand ils vous effleurent des doigts. C'est affreux de se noyer quand même, avec quelqu'un qui vous touche et, pire encore peut-être qui vous aime. Bien terrorisée par les faits d'ici-bas, en particulier par l'amour, j'aurais pas survécu si j'avais pas mené une existence parallèle, dans un genre d'au-delà où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. " Ce livre est l'histoire d'une orpheline qui grandit hantée par la peur de perdre. Entre son frère Hector à qui elle porte une tendresse quasi incestueuse et sa grand-mère, Mamou, qui entretient la légende familiale, elle vit tournée vers le ciel où ses parents disparus incarnent la figure du Grand Amour, celui où l'on meurt main dans la main. C'est décidé : elle n'en vivra pas d'autres. L'héroïne mène une existence d'apparence normale, mais se réfugie dans les livres où elle continue de puiser son dédain pour les petites histoires sentimentales de la réalité. Jusqu'au jour où l'improbable rencontre d'un homme l'arrache à son indifférence et les entraîne tous deux dans une passion au bord de la folie et de la violence. Passionnément... Je t'aime est le roman d'un enfermement, aussi bien psychologique et volontaire que carcéral et subi. Il décrit une existence " hors la vie ", en marge de notre monde. C'est aussi un formidable texte sur le pouvoir à la fois créateur et dévastateur du sentiment amoureux.

06/2000

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Littérature française

Femme parmi d'autres

Marion : "J'étais une petite fille plus sensible que les autres. Accompagnée par mon ami imaginaire, la vie était douce. Nous passions des heures à jouer dans le jardin sur une couverture. Parfois ma maman s'asseyait dessus et je hurlais. Mais la plupart du temps elle avait l'air de comprendre et d'accepter. Je viens d'une famille où il y a beaucoup d'amour et une place pour chacun. Je suis l'aînée et j'ai toujours été la petite princesse. Lorsque le temps est venu d'aller à l'école, je me suis coupée de ce monde des rêves. Je ne me souviens plus pourquoi... " Claudine : "J'étais une femme qui vivait sa vie sans se poser trop de questions. J'avais un mari, deux enfants, un chien, une maison avec un jardin, des amis avec qui je partageais balades, apéros, sport, vacances et week-end en famille. C'est cette idée de posséder qui m'a petit à petit étouffée, trop de tout. La cuisine était remplie de vaisselle, de gadgets. A chaque saison des couleurs différentes, à chaque printemps des envies d'achats, à chaque Noël de nouvelles décorations de sapin et de fenêtres. Des acquisitions, des changements qui me nourrissaient, qui me remplissaient un certain temps. Jusqu'à ce que je ressente au fond de moi surgir ce doute à qui je laissais de plus en plus de place. J'étais prête à l'écouter et à le regarder en face. Est-ce que c'était cela ma vie ? " Deux biographies entremêlées. Une mère et une fille qui vous guident vers le soi véritable. Une histoire authentique pour tous ceux qui aspirent à briller dans leur différence.

01/2021

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Développement durable-Ecologie

Ivan Illich. L'homme qui a libéré l'avenir

Nul doute que, en nos temps troublés, les idées d'Ivan Illich vont prendre un nouveau relief. Il y eut deux avertissements solennels en 1970 pour dévoiler cette course folle entraînant l'humanité vers le pire : le rapport Meadows sur la dégradation extérieure de la planète, et celui d'Ivan Illich dénonçant la dégradation intérieure de notre civilisation. J'avais, moi-même, dans les années 70, été frappé par sa manière toute nouvelle de transgresser les idées reçues sur l'école, l'hôpital, les transports, pour mieux nous prévenir de leurs contre-effets, lesquels me sont apparus de plus en plus avérés. Alors que la société industrielle et consumériste avait trouvé son rythme, il fallait en effet quelque audace pour prévenir des effets pervers de la croissance et du pillage de la planète. On se souviendra aussi qu'on lui doit d'avoir prôné le mot " convivialité ", si peu usité à l'époque. Ce n'est donc que justice d'exhumer son oeuvre et son destin en consacrant à Ivan Illich ce récit biographique inédit. J'en suis d'autant plus heureux que l'occasion m'avait été donnée de permettre à mon ami Jean-Michel Djian, à l'époque rédacteur en chef du Monde de l'Education, de rencontrer l'auteur d'Une société sans école, en 1999, à Cuernavaca. Ensemble, nous avions, cette année-là et pour longtemps, créé le prix Le Monde de la recherche universitaire pour justement sortir des sentiers battus de la pensée et primer des thèses dépassant les clôtures disciplinaires. Nous devons, en effet, comprendre une fois pour toutes qu'il nous faut relier les savoirs et la connaissance pour penser une nouvelle voie, mais aussi abandonner le mythe de l'homme maître de son destin et de la nature pour, ensemble, l'explorer. Edgar Morin

09/2020

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Littérature française

Je suis toujours là

"Tout a commencé un mois de mars 1969. Avec une brutalité extrême J'étais en quatrième année de médecine. C'était exactement le matin du 3 mars 1969. Au lendemain d'un jour qui avait retenu toute mon attention: le Concorde, ce bel avion supersonique, avait fait son premier vol d'essai dans le ciel de Toulouse. En faisant ma toilette, ma main heurta une grosseur à la base de mon cou. A gauche. Indolore. Depuis quelques semaines, je me sentais fatiguée. Peut-être même un peu fiévreuse. Puis, je fis le rapprochement avec mes vêtements dans lesquels je flottais depuis quelques semaines. J'avais maigri. Mais, dans cette fin de ces années soixante, la mode, avec ses vêtements au plus près du corps, et ses minijupes, s'accommodait mal du moindre bourrelet. Deux, trois kilos de moins sans faire de régime, c'était bon à prendre. Et puis chaque étudiant en médecine ayant une propension facile à se découvrir toute nouvelle maladie apprise en cours, je n'ai pas voulu tomber dans ce panneau hypocondriaque" Ecrit à la première personne par un médecin, le professeur Gérard Tobelem, ce roman raconte de l'intérieur, avec réalisme, sans concession, ni pathos, le chemin semé d'épreuves que l'héroïne devra parcourir jusqu'à la guérison. Il fait le portrait d'une femme sensible, courageuse et volontaire, qui accepte sa maladie pour mieux la vaincre, un "portrait-mosaïque" de patients qu'il a soignés pendant sa carrière. En toile de fond, l'ambiance des années soixante, avec leurs soubresauts politiques et sociétaux, leur relative insouciance et leur confiance dans le progrès. Mais par-delà le témoignage sur le désarroi et la solitude du malade, ce roman interroge chacun d'entre nous, patient, médecin et entourage, sur son attitude face à la maladie et à celle des autres.

03/2012

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Littérature française

Bakou, derniers jours

En 2003, de retour d'Afghanistan, j'avais dû m'arrêter à Bakou, Azerbaïdjan. Je logeai dans un hôtel portant le nom, Apchéron, de la péninsule sur laquelle est construite la ville. J'écrivais alors Suite à l'hôtel Crystal un livre composé d'une quarantaine d'histoires se déroulant dans des chambres d'hôtels à travers le monde. Le nom de l'Apchéron, si proche de celui du fleuve des morts de la mythologie grecque, me suggéra l'idée d'y mettre en scène mon propre suicide. La notice biographique sur la couverture du livre mentionnait mes lieux et dates de naissance et de mort : Boulogne-Billancourt, 1947 - Bakou, 2009. Depuis 2004, j'étais donc mort en 2009 à Bakou, dans la chambre 1123 de l'hôtel Apchéron. À mesure que se rapprochait cette fatidique année 2009, les recommandations se faisaient plus pressantes : surtout, si par hasard tu es invité à Bakou en 2009, n'y va pas ! Ces amicales mises en garde firent évidemment naître en moi l'idée qu'au contraire je devais m'y rendre pour honorer une sorte de rendez-vous, et y demeurer assez longtemps pour laisser à la fiction de ma mort sur les bords de la Caspienne une chance raisonnable de se réaliser. Ce livre est en quelque sorte le journal de mon séjour dans la ville où j'étais supposé mourir. Portraits, choses vues, rêveries, lectures, notes de voyage, évocations de figures du passé, etc. Naturellement, il s'agissait d'un jeu, commençant par un jeu de mots, mais tout de même ce jeu donnait une certaine coloration à mes pensées, orientait jusqu'à un certain point mes imaginations et même mes regards.

02/2010

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Littérature française

Dar Baroud

Gabriel Loré, le héros de ce livre est mon père. Je vais raconter sa vie comme un roman car c'en est un, plein d'aventures. Comment raconter Gabriel ? Pendant vingt-quatre ans, j'ai vécu comme si je n'avais pas de père. Je me demande souvent comment j'ai pu accepter si longtemps de ne rien savoir sur lui, me contenter de l'image caricaturale d'un aventurier colonial vivant en Afrique, à milles lieues de ce qui m'était cher. A la fin du siècle dernier, il quitte Nîmes et débarque au Maroc. L'époque veut des bâtisseurs d'empires. Mon père sera toujours un nomade et le contraire d'un conquérant : quand Lyautey impose le Protectorat, Gabriel se retire dans la maison de Dar Baroud sur une terre qu'il n'a jamais voulu posséder. Combien de témoins ai-je dû retrouver pour le connaître et le reconnaître, reconstituer cet itinéraire à embardées incessantes : son frère le caïd Mahieddine, Riby Azuelos, négociant et banquier tangérois, et les trois femmes qui l'ont aimé puis l'ont perdu ? Dorothy préférait lutter contre l'esclavage, Sarah-Louise devait grandir un peu, et ma mère l'élever vaille que vaille en Espagne et me permettre d'accomplir à Paris ma vocation : je suis danseur. Ainsi, en avançant sur la route de Gabriel, je n'ai cessé de découvrir qu'elle était aussi loin que possible de la mienne. Alors au-delà de notre ressemblance physique - nous sommes blonds tous les deux -, qu'est-ce qui nous rend donc si proches ? Je sais maintenant que nous aimons les mêmes peaux et les mêmes ondes, que nous sommes pris des mêmes désirs et des mêmes tourments. Je sais qu'il aurait aimé Sarah-Louise comme je l'ai aimée, aussi fort. A notre façon à nous.

05/1993

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Littérature française

Signé Parpot

Monsieur le directeur, J'ai faim et froid, je n'ai pas d'argent, je suis logé très modestement dans un appartement et je n'arrive pas à me nourrir et à me vêtir, j'aime une fille qui s'appelle Claudine Courvoisier que j'ai rencontrée aux cours du CNAM en novembre 1990 et qui n'a pas voulu me fréquenter parce que je ne travaillais pas et que je n'avais pas d'argent. Je suis vierge et je n'ai jamais eu de rapports intimes avec les femmes, et malheureux maintenant, je ne veux plus jamais d'autres femmes car j'aime à la folie cette jeune fille Claudine Courvoisier de novembre 1990. Je n'ai jamais vécu par manque d'argent et manque de travail, l'important serait que je puisse au moins avoir ma femme Claudine car dans la vie, c'est important d'avoir sa femme qui serait Claudine Courvoisier de novembre 1990, mon épouse pour la vie. Signé Parpot et Un Amour de Parpot, respectivement parus en 1994 et 1996, par leur manière très particulière, franchement cocasse, de s'intéresser aux dérapages obsessionnels de l'humaine condition, révélaient un rare écrivain. Au sujet d'Un Amour de Parpot, André Comte-Sponville pouvait écrire dans L'Express : " J'ignore tout de l'auteur, sauf ceci : il vient d'écrire un livre improbable et réussi, à la fois émouvant et cocasse, original, aussi singulier qu'universel ". Autant de traits que le lecteur trouvait déjà dans le premier livre d'Alain Monnier, aujourd'hui réédité. Roman noir épistolaire, d'autant plus subtilement orchestré que sans narrateur, Signé Parpot est donc à redécouvrir à l'heure où le dernier ouvrage d'Alain Monnier, Les Ombres d'Hannah, démontre l'étonnante capacité de cet écrivain à se renouveler à chaque livre.

08/1999

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Littérature étrangère

Dobryd

J'ai écrit Dobryd parce que je ne me retrouvais pas dans tous les textes écrits sur les enfants dans la guerre. Ce qui manquait, c'est cet étrange mélange de terreur et d'euphorie qui a caractérisé ma propre expérience. J'ai abordé l'écriture de ce livre comme de la fiction, une fiction fondée sur mon histoire personnelle. Et surtout, je voulais éviter la sentimentalité et le pathos. A. C. " À cinq ans, j'avais passé la moitié de ma vie cachée dans le fenil d'une grange. " Dès la première phrase, le ton est donné. Juive polonaise, la narratrice est née pendant la guerre. En 1944, l'armée allemande recule devant les Russes, les villages polonais sont libérés, et, enfin, les occupants du grenier revoient le jour. La petite fille découvre le monde, dans un festival de sensations et de petits bonheurs quotidiens, alors qu'autour d'elle tout n'est que ruines et désolation. Sa mère et sa tante, après une étape dans un campement militaire, s'installent à Dobryd, leur ville d'origine, dans deux pièces épargnées par les tirs. Les trois survivantes peu à peu organisent leur retour à la vie. Par la voix de la tante, émerge le monde englouti d'avant la guerre, temps béni où le grand-père, propriétaire terrien cosmopolite, régnait sur une famille prospère et éclairée. Passent aussi, comme des ombres, les destins tragiques des premiers persécutés. Les conditions matérielles devenant de plus en plus difficiles, et l'antisémitisme de plus en plus insupportable - l'opportunisme des paysans est ici remarquablement évoqué -, la famille finira par émigrer au Canada, où Ann Charney vit aujourd'hui encore. De son enfance dans la guerre, l'écrivain a tiré une formidable leçon de vie. Pour preuve, ce livre lumineux.

02/2003

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Littérature française

Ma vie précaire

« J’avais enfin quitté la marchande de sommeil, et trouvé pour quelques jours refuge chez un ami d’ami, à Vincennes, non loin de la tour où le marquis de Sade passa quelques années, mais décidément Paris m’était impossible : jamais je ne trouverais un bail, personne ne voudrait louer ne serait-ce qu’un studio à un écrivain sans le sou, et surtout sans fiche de paye – le sésame des temps modernes –, il me fallait repartir, au hasard Balthazar, encore une fois. Je n’étais plus à ça près… J’étais devenue une pierre qui roule – like a rolling stone ! Dans les rues de Vincennes enténébrées, casque sur les oreilles, je chantais à tue-tête la chanson de Dylan ; le marquis de Sade était loin, et je n’étais pas Justine, hélas, juste un vague ersatz de la Nadja de Breton : une âme errante. »   Forcée de quitter son domicile parisien, Élise, double littéraire de l’auteur, se débarrasse de tout ce qu’elle possède, y compris de ses livres. Affranchie du matériel, elle vit au jour le jour, s’en remettant à ses désirs, à sa curiosité d’esprit, et à la bonté d’étrangers. Chaque décision devient une épreuve, où l’heureux dénouement le dispute au tragique. D’une bicoque à Saint-Nazaire à une plage guyanaise, d’une marchande de sommeil à un flic-écrivain, d’amitiés solides en relations virtuelles, d’étreintes tarifées aux blessures amoureuses, de nuits à la belle étoile à l’enfermement dans un cloître : Élise va et vient, bousculée par le hasard, débordée par ses choix, chahutée par ses rencontres. Voici un livre écrit sur le fil, comme un numéro d’équilibriste – un fil tendu par l’urgence, la nécessité, et un goût certain du risque –, qui rend compte magnifiquement de la fragilité de l’existence.

04/2012

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BD tout public

Ainsi soit Benoîte Groult

Ce livre est d'abord l'histoire d'une amitié entre deux femmes de deux générations différentes, l'une pionnière du féminisme, l'autre adepte d'un féminisme naturel. Voici ce qu'en dit drôlement Benoîte Groult, qui a participé à toutes les étapes de la création de cette biographie graphique : "J'avais ressenti le coup de foudre de l'amitié dès ma première rencontre avec Catel et je venais de lire d'une seule traite Kiki de Montparnasse, dont les personnages avaient été les amis de mes parents du temps où ils fréquentaient Montparnasse. J'ai vraiment eu l'impression en voyant Catel s'emparer de ma vie, d'entrer dans un univers de liberté, de vérité et d'humour. J'ai pu dire "Bravo, Catel, tu as du génie !" et j'ai réussi à cultiver cette chaleureuse amitié qui nous unit". Rencontres dans tous les lieux chers à Benoîte, à Hyères, en Bretagne, à Paris, croquis de la famille, de ses trois filles, exploration de presque un siècle de féminisme (Benoîte aura 94 ans en janvier 2014), et retours sur les épisodes les plus marquants de l'histoire personnelle d'une femme engagée : de la famille grande bourgeoise mais libre aux combats les plus célèbres du féminisme, de l'avortement au divorce, de la féminisation des noms de métiers à l'amour qui s'invente au quotidien, de Georges de Caunes à Paul Guimard, de la mer bretonne à la pêche en Irlande, de la presse au roman. Ainsi soit Benoîte Groult est bien plus qu'une biographie en dessins : c'est une odyssée de la femme moderne, une visitation intime et drôle, tendre et douce, d'un destin qui se confond avec l'histoire de la Femme, et de l'écrivaine, et s'il vous plaît n'oubliez pas le "e" du féminin !

10/2013

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Couple, famille

Toi, mon bébé prématuré

570 grammes. Un pronostic vital engagé mais la victoire sur la mort. Hôpital Pellegrin, Bordeaux. Une petite fille de 570 grammes naît, prête à en découdre avec ce début de vie compliqué. A ses côtés dans ce combat, ses parents qui, jour après jour, viennent lui souffler leur amour au travers de sa maison artificielle. " Toi, mon bébé prématuré " retrace le parcours d'Elina qui, avec un courage et une volonté exemplaires, a réussi, portée par le personnel de l'hôpital Pellegrin, à avancer dans l'adversité. Ce témoignage est enrichi d'autres récits de parents et d'enfants. Il inclut également le regard du personnel médical, qui vient expliquer les faits afin d'aider les parents de prématurés à mieux comprendre cette situation traumatisante. RCIU (le retard de croissance intra-utérin), quatre lettres qui annoncent l'apocalypse. Quatre lettres dont je n'avais jamais entendu parler et qui allaient changer ma vie à jamais. Des moments complices, un travail stable, l'aventure de la maternité commence et alors qu'en apparence tout va bien, à l'intérieur de mon ventre, c'est le chaos. Un mal sourd ronge ma fille qui lutte contre un ennemi que sa propre mère a généré. Une naissance en urgence, un sentiment de culpabilité qui perdurera de longues années, l'angoisse d'une vie piégée entre l'ombre et la lumière. Le service de réanimation et ses incertitudes, ses bips incessants. L'étage de néonatologie plus calme, là où la vie reprend doucement ses droits. La sortie de l'hôpital et la peur imbibée en moi. Mais aujourd'hui, tu es une magnifique petite fille en pleine forme. Et je veux que notre histoire aide de nombreux autres parents à garder espoir.

03/2019

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Littérature française

Ensemble, on aboie en silence

"Il y avait cet énorme chêne près des toilettes des garçons, sur lequel je reproduisais les coups de pied retournés du Chevalier Lumière, pour envoyer un signal aux inconscients qui t'auraient cherché des noises. Il ne pouvait rien t'arriver. Tu avais un frère dans la cour des grands, qui maîtrisait en théorie les rudiments du karaté et qui veillait sur toi. En théorie. Dans la pratique, ta garde rapprochée laissait parfois à désirer". Deux frères. L'un, candide, l'autre, rageur. Leurs parents ont mis au monde la parfaite antithèse. Quand Thibault fonce, Guillaume calcule. Si Thibault tombe, Guillaume dissimule. Prise de risque contre principe de précaution. L'amour du risque face à l'art de ne jamais perdre. En 2001, Thibault est diagnostiqué schizophrène. A cela, un Chevalier Lumière ne peut rien. Sa bascule, il fallait la raconter. Et aussi la culpabilité, les traitements, la honte, les visions, l'amour, les voyages, les rires, la musique et l'espoir. Alors Thibault a accepté de livrer ses folles histoires. Et ses voix se sont unies à celle de son frère. Contre une maladie qui renferme tous les maux, les clichés, les fardeaux, ils ont livré bataille. A partir d'une tragédie universelle, ils ont composé un livre où douleur et mélancolie côtoient la plus vibrante tendresse. "Un récit sans complaisance, une déclaration d'amour fraternel". Delphine de Vigan A propos de l'auteur On connaissait Gringe (de son vrai nom Guillaume Tranchant) rappeur, en solo ou en duo avec Orelsan et les Casseurs Flowters, Gringe sur un canapé dans la série Bloqués, Gringe sous un abribus dans le film Comment c'est loin, et acteur, toujours, sous la direction entre autres d'Olivier Marchal ou d'Andréa Bescond. Place à Gringe auteur.

09/2020

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Religion

Montpellier

L'histoire du diocèse de Montpellier a pour cadre le département de l'Hérault. Il correspond aux cinq anciens diocèses de Montpellier-Maguelone, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons de Thomières, auxquels il faut ajouter quelques paroisses des diocèses de Narbonne, Alais et Nîmes. Les origines chrétiennes ont été confiées à un assistant d'Histoire de l'Université Paul Valéry, Michel CHALON. Henri VIDAL, de la Faculté de Droit de Montpellier, Président de la Fédération historique du Languedoc-Roussillon, s'est chargé de la période médiévale. Les temps modernes sont présentés par Mireille LAGET, Maître-assistant d'Histoire, et l'abbé Xavier AZEMA, Docteur en théologie, auteur d'une thèse sur le jansénisme dans le diocèse d'Agde au XVIIIe siècle. Gérard CHOLVY, Directeur de l'U.E.R. d'Histoire à l'Université Paul Valéry, a veillé à la rédaction d'ensemble et rédigé les chapitres qui vont de la Révolution à nos jours. Auteur de deux thèses de doctorat sur la région, il a puisé sa documentation dans les archives et parfois dans le témoignage oral. Cette documentation permet d'aborder tout à la fois les courants spirituels qui animent les clercs et les laïcs, l'évolution des sentiments religieux – la « religion populaire », la pratique, la ferveur —, les œuvres et mouvements d'Action catholique à la veille de Vatican II… Le souci commun a été d'aller au-delà des aspects traditionnels de l'histoire ecclésiastique et d'aborder, par le biais de la vie du peuple chrétien, l'histoire des mentalités, riche en contrastes dans un pays qui vit s'affronter catholiques et protestants, Blancs et Rouges, le cardinal de Cabrières et Louis Lafferre, l'Eclair et le Petit méridional.

01/1976

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Littérature française

Memory Lane

Nous sommes devenues amies très vite. Inséparables, chacune était le pendant de l'autre. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle m'a choisie. Nous n'avions besoin de personne. On se moquait des autres sans cesse, on parlait des heures au téléphone on échangeait tout sur tout. Puis, nous avons commencé à porter les mêmes fringues. Nous avions le même physique, même taille, même corpulence. Nous avons poussé le vice jusqu'à la coupe et le couleur de cheveux. chacune voulait être l'autre. ceux qui ne nous connaissaient pas nous prenaient pour deux soeurs. Je passais tout mon temps avec Lucie, elle était devenue ma drogue. L'année du BAC, je prétendais des révisions pour ne plus rentrer à la maison. Je dormais chez Lucie... avec Lucie ! A la fin, nous avions complètement fusionné. J'avais mal, Lucie pleurait, elle était heureuse et je riais. L'absence de nous était ce qui pouvait nous arriver de pire. A force d'y croire, nous étions devenues des jumelles, non, c'était bien plus encore, chacune était devenue le clone de l'autre. Que quelqu'un interpelle Lucie et c'est moi qui me retournais. Le matin, nous jouions à pile ou face l'identité de la journée. Un jour sur deux, j'étais Lucie. Lors de l'examen, je suis allée à sa place à l'épreuve de maths et elle m'a remplacée en philo. Pour l'inscription au baccalauréat, nous avons fait refaire nos cartes d'identité en prenant soin de nous maquiller à l'identique. le résultat était bluffant, alors nous avons décidé de les intervertir. J'ai envoyé mon dossier avec les photos de Lucie et elle a fait la même chose...

12/2013